• Installations photovoltaïques mises hors réseau… à cause du soleil  Antonin Marsac - La Libre Eco

    Le retour du beau temps implique le retour des problèmes de surtension sur le réseau électrique. Les détenteurs de panneaux photovoltaïques déchantent. Encore ?

    Alors que le soleil perce les nuages et chauffe les toitures du pays, les citoyens qui ont installé des panneaux pourraient encore être “pénalisés”. Pourquoi ? Car en cas de fort ensoleillement – et nous ne sommes qu’au début du mois d’avril -, la production des milliers de panneaux du pays génère une surtension sur le “réseau basse tension” (soit le réseau 230 volts utilisé par l’ensemble des Belges). Et pour éviter une surtension trop importante, ces mêmes panneaux sont équipés d’onduleurs qui les “décrochent” du réseau le temps que l’offre et la demande se rééquilibrent.

    ”Le problème, c’est que le réseau est construit depuis des décennies sur le modèle du ’download’ et non de l’inverse. Aujourd’hui, il y a 230 000 installations en Wallonie et il y en aura 250 000 d’ici la fin de l’année. Le réseau doit pouvoir absorber cette production. Aujourd’hui, des villages entiers ne produisent plus rien entre 11h et 14h30”, avance Régis François, de l’association Beprosumer, à cause de la surproduction lors du pic d’ensoleillement.

    ”Il y a trop d’installations par rapport à la mise à jour de la capacité du réseau, au niveau des cabines, des câbles, et des capacités d’absorption en cas de surproduction” , renchérit-il.

    Peut-on dire pour autant qu’il y a trop d’installations, alors que les volontés de souveraineté énergétique les justifient ? Une réponse nuancée est nécessaire. Le problème de surtension dépend des zones dans le pays, s’il y a des éoliennes, une consommation relativement basse ou non dans les localités, et si la production nucléaire nationale est à son maximum.

    Mais ce qui agace Régis François, c’est que les panneaux soient les premiers “déconnectés”, grâce aux onduleurs. On pourrait penser que c’est pourtant la solution la plus simple : une mise hors réseau automatique, qui se déroule en cas de surtension, sans intervention humaine. “Mais cela laisse une surtension potentielle jusqu’à 10 % sur les réseaux, soit jusqu’à 253 volts, puisque c’est la marge que laissent ces onduleurs avant le décrochage. Ça peut abîmer les appareils électroniques. Et de toute façon, les panneaux photovoltaïques ont une priorité au niveau de l’injection d’électricité sur le réseau, en théorie. Et on veut que cette priorité soit respectée” , avance Régis François.

    ”Le propriétaire de panneaux est appâté mais piégé”
    Il faut dire que les détenteurs de panneaux, avec le tarif prosumer (le coût pour prélever de l’électricité sur le réseau) et les déboires des certificats verts, ont l’habitude des mauvaises nouvelles. “Clairement, le propriétaire de panneaux est appâté à court terme. Mais on le tue dès qu’il commence à s’engraisser. Le piège se referme” , déplore le président de l’association.

    ”Il faut que les autorités investissent dans le réseau, mettent des incitants, comme en Flandre, pour favoriser le stockage via des batteries domestiques. On peut également encourager le déplacement de charge. Pousser à ce que les gens fassent tourner leurs lave-vaisselles et machines à laver pendant les pics de production, soit entre 11h et 14h30.”

    Ce qui sonne la fin des compteurs bi-horaire, ceux-ci poussant à consommer et faire tourner ses machines la nuit ? “Oui. La stratégie doit être revue et elle le sera pour tout le monde. Ce qui va signer l’arrêt de mort des compteurs bi-horaire, d’ici 2024 ou 2025” , lance-t-il. Cette proposition est d’ailleurs dans les cartons, au niveau wallon.

    ”Le socle de stabilité, c’est le nucléaire”, reconnaît également le président de l’association. “La promotion des énergies renouvelables, c’est très bien. Mais bon sang, ayons une vision claire de la politique !” , lance-t-il. “Aujourd’hui, il n’y a rien de pire que la politique énergétique wallonne” , tacle encore Régis François.

    Des chiffres du nombre de personnes pénalisées ?
    C’est le grand problème : les gestionnaires de réseau n’ont pas de cadastre des installations mises hors réseau. C’est d’ailleurs pour cela que l’association Beprosumer, apprend-on justement en contactant son président à ce sujet, a mis en place une carte de Wallonie reprenant les déclarations anonymisées des citoyens qui constatent cette mise hors réseau automatique. Une communication au grand public doit être faite à ce sujet cette semaine.

    ”C’est un problème récurrent. Les installations ’décrochent’ depuis déjà 7 ou 8 ans. Il faut que le politique réagisse !”, termine Régis François.

    Source : https://www.lalibre.be/economie/mes-finances/2023/04/03/installations-photovoltaiques-mises-hors-reseau-a-cause-du-soleil-aujourdhui

    #énergie #photovoltaïque #électricité #écologie #solaire #nucléaire #transition_énergétique #environnement #économie #énergies_renouvelables #énergie_solaire #pollution #énergie_renouvelable #panneaux_solaires #agrivoltaïsme

    • Et quand le vent est un peu fort, les éoliennes sont débrayées.

      Stocker l’électricité en batterie aux moments ensoleillés, ou venteux, il faudrait que les batteries existent.
      Le cout de ces batteries est de plusieurs fois le PIB de chaque pays.

      Surtout, ne pas réfléchir ou faire un calcul simple. Cela contrarierai la #doxa.

    • Consultation populaire sur l’éolien dans l’Aisne : un raz de marée de non, Remi Vivenot

      La consultation populaire non officielle organisée dimanche 2 avril par 17 communes de l’Aisne sur l’implantation d’éoliennes dans leur secteur s’est soldée par un score de 87% de non. Un résultat net. Pour autant, la participation annoncée est plus nuancée.

      87% de non à l’implantation d’éoliennes contre 13% de oui. C’est le résultat annoncé par les 17 communes de l’Aisne organisatrices de la consultation par les maires dans un périmètre géographique allant de Fismes aux confins de la Marne jusqu’au Tardenois. Le résultat semble donc sans appel atteignant des pointes allant jusqu’à 100% de non dans le village de Dhuizel par exemple.

      Pour Patrick Fillioud, maire (divers) de Bruys, un des principaux organisateurs de cette initiative. « C’est assez clair. C’est un rejet profond ». Un choix des électeurs qui n’étonne pas Véronique Stragier, maire (divers) de Coulonges-Cohan « Ils ont exprimé leur souhait qu’il n’y ait pas d’implantation. Cette orientation-là est bien marquée. C’est flagrant. La tendance générale, c’est le non, cela ne me surprend pas ».

      Non loin de là, à Mareuil-en-Dôle où une trentaine d’éoliennes pourraient être construites à quelques encablures du village, les votants se sont prononcés à 94% contre. Maire de la commune, Régine Domingues (divers) réagit : « Moi, je suis très satisfaite du résultat de mon village. C’est représentatif. Je discute beaucoup avec les gens. Cela ne surprend pas. Les gens n’étaient pas d’accord du tout. Cela me donne la pêche même pour d’autres sujets ».
      . . . . . .

      #Démocratie #Référendum #Votation #Consultation #énergie #éoliennes #électricité #éoliennes_industrielles #résistance #énergie_éolienne #france #éolienne #énergie_renouvelable #critique_techno

      Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/consultation-populaire-sur-l-eolien-dans-l-aisne-un-raz

  • « Ils brisent des os » : l’avocat Arié Alimi et Jean-Luc Mélenchon visés par une enquête pour « outrage » contre la Brav-M - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2023/03/31/brav-m-jean-luc-melenchon-et-lavocat-arie-alimi-vises-par-une-enquete-pour

    En #Macronie, critiquer les forces de police est un fait délictueux.

    Rappel :

    L’article 5 de l’ordonnance du 22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature dispose que “les magistrats du parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leurs chefs hiérarchiques et sous l’autorité du garde des sceaux, ministre de la justice”. Cette subordination hiérarchique permet une application uniforme de la politique pénale sur tout le territoire. Toutefois, depuis la loi du 25 juillet 2013 cette subordination ne peut plus se traduire par des instructions ministérielles dans les affaires individuelles.

    Néanmoins, de nombreux rapports ont proposé une réforme du statut des magistrats du parquet : rapport Refonder le ministère public de Jean-Louis Nadal (2013) et rapport Refaire la démocratie de Claude Bartolone et Michel Winock (2015), notamment. Ces rapports ont proposé la nomination des magistrats du parquet sur avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. Ce dernier ne dispose que d’un pouvoir consultatif à l’égard des magistrats du parquet qui dépendent entièrement du pouvoir exécutif (du garde des sceaux).

    https://www.vie-publique.fr/fiches/38127-quest-ce-que-le-parquet-ou-ministere-public

    #procès_politique #délit_d'opinion #république_bourgeoise #dérives_autoritaires #démocraties_illibérales

  • Darmanin ment systématiquement. Sur Sainte Soline comme sur le reste.

    Best of ⬇️

    https://video.twimg.com/amplify_video/1641128299429609474/vid/1080x1080/rSfHPCM8wj-uM74D.mp4?tag=16


    En 2024, le verbe « Darmaner » fera son entrée dans le Petit Robert !

    Darmaner : verbe intransitif.
    « Faire une Darmanin », affirmer ce qu’on sait être faux ou nier ce qu’on sait être vrai, taire ce qu’on devrait dire / (➙ synonyme : mentir, mensonge)

    • C’est partout pareil - ou tu ne manifestes pas et tu ne fais pas la grève car c’est interdit (#Allemagne) et la gentille police affiche plein de retenue ou tu manifestes parce que c’est ton droit (#France) et la police te fait la guerre avec tous les moyens à sa disposition.

      Dans les deux cas ton gouvernement fait et raconte ce qu’il veut parce qu’il le peut et c’est qui compte.

      Nous vivon dans des démocraties relatives. Pour en savoir plus où ca nous conduit demandez aux camarades catalans, basques, magyars, ukrainiens et russes.

      https://seenthis.net/messages/996785

      #démocratie #Europe

  • Lausanne interdira la reconnaissance faciale dans l’espace public Marie Giovanola/lan - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/vaud/13902665-lausanne-interdira-la-reconnaissance-faciale-dans-lespace-public.html

    Lausanne sera la première ville romande à interdire les systèmes de reconnaissance faciale dans l’espace public. C’est ce qu’a décidé mardi soir le Conseil communal de la ville. Elle emboîte ainsi le pas à St-Gall et Zurich.

    Le débat au sein du Conseil communal a été alimenté par le récent revirement des CFF en la matière.

    L’interdiction de la reconnaissance faciale et biométrique a fait l’unanimité des groupes politiques, s’est réjoui dans le 12h30 Benoît Gaillard, conseiller communal socialiste à l’origine de la démarche.

    « Il n’y a pas eu d’opposition. Nous avons voulu agir sur l’espace public où nous pouvons édicter des règlements, que la police qui dépend de la Ville peut également suivre. Un postulat a aussi été adopté. Il demande à la Municipalité de mettre en oeuvre les mêmes lignes directrices dans les sociétés où elles exercent une influence, soit les transports publics et les infrastructures sportives ».

    La balle est maintenant dans le camp de la Municipalité de Lausanne qui va devoir proposer un changement de règlement.
    #biométrie #facial #surveillance #algorithme #reconnaissance #vidéo-surveillance #reconnaissance_faciale #discrimination #police #vie_privée #Suisse #démocratie #bonne_nouvelle

  • Une Audomaroise interpellée chez elle pour avoir insulté Emmanuel Macron - La Voix du Nord
    https://www.lavoixdunord.fr/1308954/article/2023-03-28/une-audomaroise-interpellee-chez-elle-par-la-police-pour-avoir-insulte-


    Des nouvelles de la #démocratie (non).
    On attend la mobilisation massive des #Je_Suis_Charlie.

    L’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard. « J’ai eu connaissance de photos et de publications injurieuses et c’est mon devoir de le signaler », explique-t-il. Pour Valérie, les choses sont claires : « On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l’ennemi public nº1. » Sur Facebook, elle dit avoir vu des dizaines de publications qui reprennent cette insulte contre le même chef de l’État. Très peu, voire aucune, ont fait l’objet de poursuites.

  • Réflexion autour d’un contrôle préventif particulier – Les Fleurs Arctiques
    https://lesfleursarctiques.noblogs.org/?p=2572

    Ce matin, avant la manifestation, je suis sorti du métro aux alentours de 11h, et je me suis rendu dans une société privée pour y imprimer (pendant environ 30min) ce tract. En redescendant fumer une clope pendant que la machine tournait, je croise des policiers dans le hall d’entrée du bâtiment. Un flic me voie et m’attrape le bras « Ne bougez pas Monsieur. C’est lui ? » Il regarde son téléphone, sur lequel je vois une photo de moi, qui semble avoir été prise aujourd’hui, après ma sortie du métro à Oberkampf, de face, à une distance que je ne saurais pas estimer, dans la rue qui mène au bâtiment. « C’est lui, mettez vous sur le côté Monsieur ». Il rappelle ses collègues, 12 policiers à ce que j’ai pu voir, dont certains étaient en civils, qui tournaient dans les étages du bâtiment à ma recherche. J’apprends par les grésillements des talkies walkies que le parking souterrain à été bouclé pour pas que je ne puisse m’échapper et fouillé. Ils trouvent l’imprimante et les tracts à l’étage, interrogent tout le monde, les lisent, et ont la confirmation par les salariés de l’entreprise que je suis venu pour imprimer et que je ne travaille pas dans la boîte. Je suis fouillé de la tête aux pieds, et après qu’ils n’aient rien trouvé à se mettre sous la dent, ils me laissent repartir sans le millier de tracts.

    le tract : https://lesfleursarctiques.noblogs.org/files/2023/03/vivelarevolution.pdf

  • Répression du mouvement social : entre homme de main et garde-chiourme. Régis de Castelnau - Vu du Droit

    Emmanuel Macron n’avait aucune expérience politique avant qu’il soit propulsé à l’Élysée en 2017 grâce à une opération concoctée par la haute fonction publique d’État, probablement aujourd’hui une des plus corrompues d’Occident. Il ne possède aucune culture démocratique et considère tout désaccord avec ses orientations et ses décisions comme une injure personnelle. Son narcissisme pathologique fait le reste. Comme le dit Frédéric Lordon, concernant la conduite de son projet de réforme des retraites, il a commis toutes les erreurs possibles, en général sous forme de provocations insupportables. Mettant l’énorme majorité du peuple français dans un état de rage dirigée contre sa personne. La seule solution qu’il envisage pour en sortir, est celle qu’il avait mise en œuvre au moment de la crise des gilets jaunes : une répression policière et judiciaire de masse que l’on n’avait pas vue depuis la guerre d’Algérie. Il a bénéficié pour cela de l’appui des forces de police chargée du maintien de l’ordre qui n’eurent aucune hésitation à utiliser une violence débridée, mais aussi de celui de la magistrature. Qui a non seulement condamné à tour de bras, mais refusé méthodiquement de sanctionner les débordements et les violences policières, alors que c’est une de ses missions essentielles.

    Répression policière et judiciaire du mouvement social, deuxième saison.
    Le couple Darmanin/Dupond Moretti a donc remplacé celui qui avait officié pour les gilets jaunes à savoir Castaner/Belloubet. Auquel avait été adjoint le chevènementiste Didier Lallement de sinistre mémoire, officiant comme préfet de police de Paris. On a su très vite l’absence de scrupules de Darmanin pour conduire les répressions voulues par son patron, mais il est clair que la catastrophe du Stade de France nous a montré qu’un homme de main ne faisait difficilement un véritable Ministre de l’intérieur.

    Éric Dupond Moretti, ancien avocat médiatique batteur d’estrade, a été choisi par Emmanuel Macron pour occuper un des postes les plus importants de la République, celui de Garde des Sceaux. Ce représentant de la société du spectacle, et d’ailleurs probablement choisi sur ce critère, nous avait habitué entre deux grossièretés, à la plus grande docilité vis-à-vis du locataire de l’Élysée. Il vient de nous indiquer clairement l’idée qu’il se faisait de sa mission : celle d’un garde-chiourme. En adressant aux parquets de notre pays, une « dépêche » contenant les consignes les plus fermes pour une répression implacable à l’égard de ses couches populaires qui osent user de leur droit constitutionnel de manifestation contre la politique voulue par son patron. Dans cette « dépêche » adressée aux procureurs généraux et aux procureurs de la République, le garde des Sceaux a demandé « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des manifestants violents interpellés en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public, atteintes aux personnes et aux biens et actes d’intimidation et menaces contre les élus » . Inspiré par le précédent de la crise des Gilets jaunes, qui avaient vu la mise en place d’une répression pénale de masse sans précédent depuis la guerre d’Algérie, accompagné de la protection offerte aux débordements de violence policière, Éric Dupond Moretti escompte probablement briser ainsi le mouvement social qui s’oppose à Emmanuel Macron et à ses projets impopulaires.

    Le problème est que la « gauche », qui était restée un bon moment à distance des Gilets jaunes, soutient cette fois-ci ce mouvement. Et grâce aux réseaux sociaux, où les vidéos de brutalités en tout genre font florès, la violente répression voulue par le couple Darmanin / Dupond Moretti se donne à voir. Cahin-caha, les médias nationaux sont obligés de suivre. La presse internationale, quant à elle, ne va pas par quatre chemins et dénonce la violence d’un État qualifié de brutal et sans complexe. https://frontpopulaire.fr/politique/contents/retraites-lautoritarisme-d-emmanuel-macron-vu-dailleurs_tco_20707919

    On parle de rafles illégales couvertes par les parquets, qui nassent les manifestants pour les mettre sans raison en garde à vue et les empêcher de manifester. Infractions commises par des agents publics qui sont autant de séquestrations arbitraires réprimées par le code pénal. On parle de groupes de policiers à la violence débridée, chargeant et gazant également à tort et à travers en se livrant sous l’œil des caméras à des brutalités sidérantes sur des manifestants pacifiques, quand il ne s’agit pas de simples passants. On parle de l’épisode effarant du groupe de policiers-nervis proférant à des personnes interpellées, des menaces de mort, comme le démontre l’enregistrement récupéré par le média Loopsider https://twitter.com/Mediavenir/status/1639308428853264384 . Les observateurs objectifs savent à quoi s’en tenir. Encouragée par le pouvoir à utiliser une violence débridée, protégée par une justice refusant de la contrôler et de la sanctionner, une partie de la police française s’est transformée en une milice qui par la violence et l’intimidation porte gravement atteinte à la liberté constitutionnelle de manifestation.

    La reconnaissance du bout des lèvres, à la fois par le pouvoir et les médias qui le servent, de l’existence de cette violence nous offre à nouveau le spectacle de la soumission de certains journalistes qui ne sont finalement que des militants du macronisme. Plusieurs sortes d’arguments ont été avancés. Tout d’abord que très « rares (!) » , ces violences policières n’étaient que la réponse aux « effroyables » violences des manifestants, et ensuite que la police n’utilisait à cette occasion que la « violence légitime » dont l’État est dépositaire. C’est tout simplement une manipulation : les  « violences des manifestants » abondamment et systématiquement filmées et photographiées par la presse du pouvoir ont été celles de groupuscules provocateurs parfaitement identifiés et utilisés pour justifier la « riposte » policière. Ensuite, on nous a servi la rengaine de la l_ égitimité juridique  de la violence policière, les forces de l’ordre usant d’un « droit républicain » _ de frapper, d’amputer, d’éborgner et de détenir. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dévoiement complet du principe de légitimité dans toutes ses définitions.

    Le « monopole de la violence légitime », qu’est-ce que c’est ?
    Comment, dans ces conditions, comprendre l’utilisation par les amis du pouvoir du concept de « violence légitime » dont disposerait la police, pour répondre à l’émotion de l’opinion publique devant les exactions policières qui se déroulent et dont l’évidence a fini par s’imposer ? C’est tout simplement un abus de langage avançant l’idée d’une « autorisation juridique » donnée aux forces de l’ordre de violenter les corps dans l’intérêt de l’État. Il y a d’abord une impropriété des termes puisqu’il s’agit en fait de ce que Max Weber appelait « le monopole de la violence » que seul l’État sur un territoire donné est autorisé à utiliser. Cette violence qui se caractérise par le « pouvoir sur les corps » est déléguée à la police, à l’armée et à ce qui est essentiel, à la Justice. Pour deux raisons : d’abord, c’est celle-ci qui punit les délinquants et qui si nécessaire les prive de leur liberté et enferme leur corps entre quatre murs (et auparavant pouvait le couper en deux). Mais elle doit aussi, et c’est absolument essentiel, exercer son contrôle sur l’utilisation de la violence par les agents armés de l’État.

    Il est important de rappeler que pour que cette violence dont l’État a le monopole soit « légitime » deux conditions indispensables doivent être réunies : d’abord, que son usage en soit défini et réglementé par la Loi. En nature, en intensité, et en proportionnalité, pour que ceux qui vont en disposer sachent les limites de leurs pouvoirs et les risques de sanctions qu’ils encourent. Il faut qu’ensuite, le caractère légal et régulier de cet usage soit contrôlé par le juge. La première condition est réalisée : user de la violence physique dite « légitime » par les forces de l’ordre est strictement encadré et le Code pénal prévoit une répression spécifique pour les agents publics titulaires par délégation de l’État du pouvoir sur les corps. Si l’auteur d’une violence illégale (parce qu’excessive et non proportionnelle) commise à l’égard de ses concitoyens est un agent public, c’est une circonstance aggravante et elle devra être plus sévèrement punie que celle commise par un simple citoyen. Citons à ce titre l’exemple des violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique prévues et réprimées par les articles 222-7 et suivants du code pénal https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006181751 . Une lecture, même rapide, montre bien que les violences volontaires, comme le fait d’éborgner en visant la tête avec un LBD ou un lance-grenade, sont des crimes relevant de la cour d’assises !

    Cette situation juridique et institutionnelle est fondamentale dans la mesure où l’État doit pouvoir conserver la totale maîtrise de l’usage qui est fait de ses pouvoirs par son personnel armé.

    Sans le contrôle de la Justice, toute violence d’État est illégitime
    L’absence de la deuxième condition, celle du contrôle juridictionnel, prive le « monopole de la violence » dont dispose l’État de sa légitimité juridique et démocratique. Car force est de constater que si la loi a bien créé les outils légaux d’encadrement, la défaillance quasi totale de la justice française dans l’accomplissement de cette mission de contrôle a complètement déréglé le dispositif républicain et démocratique. Pour une raison très simple : ceux dont c’est la mission de contrôler l’utilisation par les forces de police de la violence légitime de l’État, ce sont les magistrats du service public de la justice. Ce sont eux qui sont chargés de notre protection face à ces débordements. Or, ils ne l’assurent pas.

    La responsabilité du pouvoir exécutif et surtout d’Emmanuel Macron est évidemment lourdement engagée, puisqu’il a laissé faire, quand il n’a pas directement organisé ce scandale, mais celle de la Justice est première.

    L’utilisation par Emmanuel Macron de l’expression de « forces de sécurité intérieure » pour désigner policiers et gendarmes caractérise un glissement sémantique à la fois troublant et inquiétant. Les « forces de sécurité extérieures et intérieures » , ce sont les forces armées. Gendarmes et policiers sont des forces de l’ordre. Doit malheureusement constater qu’aujourd’hui, les conditions institutionnelles et juridiques indispensables à l’usage du « monopole de l’État sur la violence » ne sont plus réunies. Ce qui veut dire que de ce point de vue,  notre pays a basculé dans une forme d’arbitraire , tout simplement. Un pouvoir minoritaire a décidé de ne plus respecter les libertés démocratiques fondamentales pour traiter un mouvement social profond. Il a pour cela donné carte blanche à une police dont une partie est dévoyée. Et demander à sa justice de la laisser opérer. (J’ai décrit tout ceci dans mon ouvrage « Une justice politique », j’y renvoie encore une fois).
    Lorsque le quotidien anglais  Financial Times  du 25 mars écrit : « la France a le régime qui, dans les pays développés, s’approche le plus d’une dictature autocratique » , il a raison.
    Et c’est grave.

    Régis de Castelnau
    Source ; https://www.vududroit.com/2023/03/repression-du-mouvement-social-entre-homme-de-main-et-garde-chiourme

    #bourgeoisie #émmanuel_macron #violences #démocratie #répression #police #magistrature #darmanin #dupond_moretti #didier_lallement #garde-chiourme #gj #gilets_jaunes #rafles #médias #mouvement_social #gendarmerie #police

  • Méga-bassines : des élus écologistes mis illégalement sous écoute | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/politique/ecologie/mega-bassines-des-elus-ecologistes-mis-illegalement-sous-ecoute-788140

    Avant le rassemblement de samedi, les services de renseignement auraient mis sur écoute des activistes écologistes, mais aussi des élus, selon les révélations du Canard enchaîné, ce qui est interdit par la loi. Ce vendredi, la secrétaire nationale EELV Marine Tondelier a interpellé par courrier la première ministre Elisabeth Borne.

    • La criminalisation des activistes écologistes jusqu’à celle des élus. Mercredi, le Canard enchaîné a révélé les instructions données par le ministre de l’Intérieur visant à entraver, par tous les moyens, la lutte des militants anti-bassines, qui se réunissent samedi dans les Deux-Sèvres, pour un rassemblement d’une grande ampleur, pour lequel l’exécutif a mobilisé 3200 policiers. « Filatures, infiltrations, piégeage des ordinateurs, surveillance, pose des balises, géolocalisation, écoutes administratives… », le journal satirique l’usage démesuré de moyens judiciaires contre les activistes qualifiés d’ « écoterroristes » par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors du rassemblement de Sainte-Soline, fin octobre.

      « En branchant un militant écolo, on était amené à écouter des élus. Ce que la loi nous interdit strictement », révèle, dans l’article, un officier de renseignement. Suite à ces révélations, la secrétaire nationale EELV Marine Tondelier, se dit inquiète « d’une criminalisation de l’écologie » et s’insurge que « de tels moyens de surveillance soient déployés contre des militant·es écologistes pacifistes ».

      Dans une lettre ouverte, la responsable écologiste interpelle la Première ministre sur ces dérives, et annonce la saisie de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement. « Ces écoutes s’ajoutent à l’utilisation de plus en plus fréquente par les services de l’Etat de la loi dite séparatisme pour empêcher les activités d’associations écologistes », écrit-elle, en référence à l’intensification de la répression des militants. Comme en interdisant certains rassemblements, comme ceux prévus le 24,25 et 26 mars, dans les Deux-Sèvres. Un arrêté du 17 mars considère ainsi que les organisations à l’origine de la mobilisation sont « connues pour leurs incitations à la désobéissance civile ainsi que pour leurs actions radicales et violentes. »

      À ces censures s’ajoutent également une série d’interpellations, gardes à vue, procès, menaces de dissolution et perquisitions à l’encontre des opposants aux bassines. Le 17 mars dernier, Julien Le Guet, figure de la lutte, avait été placé en garde à vue pour des faits remontant à octobre 2022. Le collectif Bassines Non Merci, dont il est le porte-parole, dénonce « une tentative grossière d’intimidation des opposants aux bassines et à l’agriculture industrielle », et un « arsenal répressif » révélateur « des angoisses préfectorales à la veille de ce qui s’annonce être une manifestation massive et historique ».

  • Le partage des vies. Entretien avec Jacques Rancière
    http://journals.openedition.org/elh/855

    Contrairement à la doxa contemporaine selon laquelle le suffrage en politique, son expression et son actualisation, sont le sésame institutionnel et symbolique par excellence du régime démocratique, Jacques Rancière critique sévèrement le système représentatif. Une écriture de l’histoire démocratique doit se souvenir de l’écart creusé entre démocratie politique et démocratie sociale qui accompagne la réinvention du suffrage universel au cours de la révolution de février 1848. Pour entendre cette mise à l’écart de l’oligarchie représentative, il faut aussi être vigilant aux leçons de l’histoire transmises par les historiens, notamment ceux de la Nouvelle Histoire, qui traitent souvent des discours dits muets ou encore de la petite phrase qui concentre l’univers entier. Pour Jacques Rancière, écrire l’histoire, c’est favoriser plutôt des paroles circulantes, des paroles qui font passages entre des niveaux linguistiques, entre des discours supposés référés à des classes et aussi entre réalité et fiction.

    #démocratie_représentative #Jacques_Rancière

    • Ceux qui nous alertent sur la « fragilité des institutions démocratiques » participent délibérément à la confusion qui affaiblit l’idée démocratique. Nos institutions ne sont pas démocratiques. Elles sont représentatives, donc oligarchiques. La théorie politique classique est claire là-dessus même si nos gouvernants et leurs idéologies se sont employés à tout embrouiller. Les institutions représentatives sont par définition instables. Elles peuvent laisser un certain espace à l’action des forces démocratiques – comme cela a été le cas des régimes parlementaires au temps du #capitalisme_industriel – ou tendre vers un système monarchique. Il est clair que c’est la dernière tendance qui domine aujourd’hui.

      C’est notamment le cas en France où la Cinquième République a été conçue pour mettre les institutions au service d’un individu et où la vie parlementaire est entièrement intégrée à un appareil d’État lui-même entièrement soumis au pouvoir du capitalisme national et international quitte, bien sûr, à susciter le développement des forces électorales qui prétendent être les « vraies » représentantes du « vrai » peuple.

      Parler des menaces pesant sur « nos démocraties » a alors un sens bien déterminé : il s’agit de faire porter à l’idée démocratique la responsabilité de l’instabilité du système représentatif, de dire que si ce système est menacé, c’est parce qu’il est trop démocratique, trop soumis aux instincts incontrôlés de la masse ignorante. Toute cette littérature travaille finalement pour la comédie réglée des seconds tours de présidentielle où la gauche « lucide » se serre autour du candidat de l’oligarchie financière, seul rempart de la démocratie « raisonnable » contre le candidat de la « démocratie illibérale ».

      https://seenthis.net/messages/814183

      Jacques Rancière : « L’élection, ce n’est pas la démocratie »
      http://1libertaire.free.fr/JRanciere32.html

      L’élection d’un président comme incarnation directe du peuple a été inventée en 1848 contre le peuple des barricades et des clubs populaires et réinventée par de Gaulle pour donner un « guide » à un peuple trop turbulent. Loin d’être le couronnement de la vie démocratique, elle est le point extrême de la dépossession électorale du pouvoir populaire au profit des représentants d’une classe de politiciens dont les fractions opposées partagent tour à tour le pouvoir des « compétents ».

      #pouvoir_populaire

    • Le système représentatif n’a aucun lien nécessaire avec la démocratie. Il a d’abord été l’expression d’un univers aristocratique ou oligarchique où le pouvoir s’entoure d’une représentation de ceux qui comptent (guerriers, nobles, prêtres, etc.). La démocratie est, en son essence, la négation de cette logique. La Révolution française a bien marqué cet écart. D’un côté, il y avait la distinction entre citoyens actifs (c’est-à-dire riches) et passifs qui commandait la logique représentative. De l’autre, il y avait l’activité démocratique autonome qui se développait à travers les clubs et sociétés, les adresses, pétitions et manifestations. Il y avait un écart entre deux modes de manifestation du peuple, un mode de manifestation autonome à côté d’un mode de représentation, celui de la nation. La revendication du suffrage universel a cristallisé au xixe siècle l’écart entre le peuple et l’oligarchie régnante. Mais il ne faut pas oublier qu’à peine instauré, en 1848, le suffrage universel a accouché des pleins pouvoirs votés à Cavaignac et de la déportation sans jugement de tous ceux qui avait participé à l’insurrection de juin (votée à l’unanimité moins une voix). Il y a eu une tension immédiate entre démocratie politique et démocratie sociale qui a débouché sur une critique du système représentatif bien plus forte dans les années 1850 qu’aujourd’hui. Cette tension initiale a été relayée par la distinction marxiste entre démocratie réelle et démocratie formelle. Je n’ai jamais adhéré à ces discours, car la démocratie réelle est seulement, selon moi, constituée de la multiplicité des formes d’intervention populaire. Mais le système représentatif a toujours eu comme condition de fonctionnement un rapport conflictuel avec des mouvements démocratiques autonomes forts. Tout système représentatif, livré à lui-même, devient une pure et simple oligarchie. Certes, il y a aussi du représentatif dans le mouvement autonome lui-même. Mais là n’est pas la question. La question est de savoir s’il y a un seul ou plusieurs modes d’existence du peuple. Le vote est seulement un de ses modes d’existence possibles. Il y a aujourd’hui une petite oligarchie d’État qui s’auto-sélectionne et sélectionne les gens présentés au vote du peuple et qui arrive à faire croire que la démocratie, c’est le rapport de la population à un homme, alors que c’est cela même qui désigne la monarchie ! Nous sommes donc, sous le nom de démocratie, très loin de la démocratie.

  • « Faisons tomber le régime »
    https://www.frustrationmagazine.fr/faire-tomber-le-regime

    L’écrivain Joseph Andras nous a adressé ce texte écrit dans les jours qui ont suivi l’usage du 49-3 par le gouvernement, pour faire passer sa réforme des retraites. Nous le publions le soir où la motion de censure parlementaire a échoué, libérant pour de bon la colère sociale comme seul recours et meilleur horizon : […]

    • ... Quand un député centriste, énarque et fils d’aristocrate, en vient à incarner la dissidence à l’ordre en place, on attend la fin de règne. Il faut le voir, Charles de Courson, rappeler une ou deux évidences au micro de France Inter : Léa Salamé en a les yeux tout ronds. 20 mars au matin, ledit député : « Ils ont tout le monde contre eux, y compris dans le pays, si vous voulez. Et donc quand on est respectueux, quand on est démocrates, même si on pense qu’on a raison, eh bien il faut tenir compte de ce qui se passe dans un pays. Sinon vous n’êtes plus démocrate. » Salamé en perd ses mots : « Il est, il est, il est pas démocrate Emmanuel Macron ? » Deux billes en manière de regard et la bouche bée – tunnel, plus de réseau. De Courson se risque à une définition : « La démocratie, c’est le pouvoir du peuple. » C’en est bien trop pour Salamé : « Bah il a été élu, non ? »...

      ... Un caillou dessine un joli trou dans la vitrine de la permanence d’Éric Ciotti : le président des Républicains se dresse aussitôt contre « la Terreur » (majuscule). Quelques stickers sont collés sur celle d’un député Renaissance : Le Parisien vole au secours de la permanence « attaquée » et « prise pour cible » à grands coups d’autocollants. Et l’intéressé de confier : « On ne s’attend jamais à ce genre d’action ». Souhaitons-lui de trouver le chemin de la résilience. Aurore Bergé déclare ne pas vouloir « qu’on rebascule dans ce qu’on a connu avec les Gilets jaunes » et François Bayrou dénonce la mise au feu d’effigies du président : des « tortures », dit-il, des « supplices » intolérables. Qu’on transmette nos plus sincères condoléances aux cartons. Quant à Gérard Larcher, il voit tout rouge : « RIEN ne légitime ces comportements qui abîment la #démocratie » (hashtag).

      Le propre des puissants, c’est de saloper les mots.

      Ils disent « démocratie » et c’est à peu près tout, sauf la démocratie. Car la démocratie, ça n’est pas un bulletin de vote qui, tous les cinq ans, conduit à la tête de l’État 19 ministres millionnaires et 0,9 % d’ouvriers sur les bancs d’une assemblée « représentative ». La démocratie, ce sont les masses organisées qui fondent leurs besoins par des institutions qu’elles conçoivent puis contrôlent. 8 Français sur 10 désapprouvent le dernier 49.3 et 71 % d’entre eux aspirent à la démission du gouvernement (Harris Interactive). Le régime nous retient en otage : il ne disposait, au premier tour des dernières élections législatives, que du soutien de 11, 9 % des électeurs inscrits. Autant dire : des clous. Elle est là, la « dictature des minorités ». Les puissants disent « violence » et c’est à peu près tout, sauf la violence.

      Car la violence, ça n’est pas du « mobilier urbain » esquinté ou des soudards armés quelque peu bousculés. La violence, c’est cet agent SNCF qui se pend à son domicile à l’âge de 41 ans après avoir écrit à sa responsable qu’il était « un homme à bout » ; c’est François, 65 ans, qui vole des pommes dans des supermarchés de Picardie car il a « la dalle » ; c’est Julie, étudiante boursière, qui fait la queue pour la distribution alimentaire ; c’est Mariama, ancienne aide à domicile de 66 ans, qui n’est « même plus capable de tenir une cuillère » suite à un accident du travail ; c’est Anne, infirmière en arrêt maladie, qui avoue avoir cru « mourir au travail » à cause « des managements » ; c’est Emmanuel, routier de Meurthe-et-Moselle, qui ne part plus en vacances avec sa famille car les « salaires ne couvraient quasiment plus le foyer » ; c’est Zineb, abattue à Marseille par une police encore et toujours protégée. La violence, ce sont les ouvriers qui, en moyenne, vivent six ans de moins que les cadres. Ce sont les candidats arabes à l’emploi qui, à « qualité comparable », ont 31,5 % de chance de moins d’être contactés par les recruteurs. La voilà, la violence du monde comme il va. Les abribus amochés sont des bricoles pour compagnies d’assurance. La seule discussion qui vaille en la matière est affaire de tactique – la contre-violence populaire visant les biens est-elle collectivement efficiente ou non à tel instant ? Qui parle d’autre chose parle la langue pourrie du pouvoir.

      La violence, ça n’est pas du « mobilier urbain » esquinté ou des soudards armés quelque peu bousculés. La violence, c’est cet agent SNCF qui se pend à son domicile à l’âge de 41 ans après avoir écrit à sa responsable qu’il était « un homme à bout »

      À Paris, on convoque le souvenir de Louis XVI sur la place enflammée de la Concorde. À Couëron, on bloque l’incinérateur et le dépôt des services techniques à Lorient. Au Mans, on crame un grand « 49.3 » en bois. À La Ciotat et à Senlis, on met en place la gratuité du péage. À Versailles, on envahit la gare. À Donges, on met la raffinerie à l’arrêt. À Rennes comme à Nantes, on érige des barricades. Partout, ça gronde. La colère monte. La rage s’étend. Les poubelles encombrent la capitale : déjà les bouffons couinent. « Imaginez le touriste qui arrive à Paris. Il a parcouru 9 000 km pour voir la cité de l’amour romantique », écrit un chroniqueur du Figaro, économiste et penseur à ses heures. Les directions syndicales sont débordées ; on n’aurait pu rêver meilleur destin. Olivier Mateu, secrétaire de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, avait prévenu : « Si le gouvernement passe par le 49.3, il n’y aura plus de règles. Puisqu’il ne respecte pas, lui, les règles de la démocratie, il n’y aura plus de règles. » La sagesse a trouvé là l’une de ses voix. Ou, disons, ce qui revient au même : il y aura de nouvelles règles. Celles, enfin, des travailleurs, des galériens, des démunis, des oubliés, des sans un rond, des abusés. Et pour les constituer, ces nouvelles règles, la France dispose de certaines ressources amplement appréciées parmi sa population – la révolution, n’est-ce pas ? Les privilèges restent à abolir. La monarchie présidentielle, tout autant.

      Les ordures ne jonchent pas seulement les rues, elles ont une chaîne en leur honneur. CNews demande ainsi : « Doit-on craindre le retour du communisme ? » S’il est le nom de la vie juste pour le plus grand nombre, on est même en droit de l’espérer. C’est-à-dire de le construire. Les crises de régime offrent parfois cette sorte d’occasion. Il ne tient qu’à nous.

      Joseph Andras

  • #anarchisme #émancipation
    #abstention #autogestion #abstentionnisme #démocratie
    #vote #électoralisme #élections #chimères > #politiciens #domination #servitude

    ★ LE SUFFRAGE UNIVERSEL N’EST PAS UN INSTRUMENT D’ÉMANCIPATION SOCIALE - Socialisme libertaire

    « Même avec le suffrage universel, et nous pourrions dire particulièrement avec le suffrage universel, le gouvernement est resté le serviteur de la bourgeoisie et le gendarme à son service. S’il en était autrement, si le gouvernement menaçait de devenir hostile à la bourgeoisie, si la démocratie pouvait un jour être autre chose qu’un leurre pour tromper le peuple, la bourgeoisie menacée dans ses intérêts s’empresserait de se révolter et emploierait toute la force et toute l’influence qui lui viennent de ce qu’elle possède la richesse pour rappeler le gouvernement à son rôle de simple gendarme à son service... » Errico Malatesta - L’anarchie (1892)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/05/le-suffrage-universel-n-est-pas-un-instrument-d-emancipation-s

  • Deutscher Bundestag - Tagesaktuelles Plenarprotokoll 20/92
    https://www.bundestag.de/dokumente/protokolle/vorlaeufig/20092-938568

    Voici quelques extraits de la dernière session du Bundestag.
    D’abord on a enterré une pacifiste.

    17. März 2023, Tagesaktuelles Plenarprotokoll 20/92 NACH § 117 GOBT AUTORISIERTE FASSUNG

    Deutscher Bundestag
    92. Sitzung
    Berlin, Freitag, den 17. März 2023

    Beginn: 9.00 Uhr
    Präsidentin Bärbel Bas:

    Sehr geehrte Damen und Herren! Liebe Kolleginnen und Kollegen! Ich wünsche Ihnen einen schönen guten Morgen. Die Sitzung ist eröffnet. Bitte nehmen Sie Platz.

    Liebe Kolleginnen und Kollegen, wir haben eine herausragende Parlamentarierin verloren. Antje Vollmer ist tot. Sie starb vorgestern nach langer Krankheit.

    1983 zog Antje Vollmer auf der Liste der Grünen in den Bundestag ein - zu ihrer eigenen Überraschung. Sie selbst war damals noch nicht mal Parteimitglied. Als sie 2005 aus dem Parlament ausschied, war sie weit über die Grünen hinaus bekannt und anerkannt als eine der profiliertesten Frauen in der deutschen Politik. Dazwischen lagen fünf Wahlperioden, in denen sie ihre Partei und den Deutschen Bundestag mitprägte.

    Immer wieder gehörte sie zu den Ersten: zu den ersten grünen Abgeordneten im Parlament. Und zu den ersten Frauen der Bonner Republik, die selbstbewusst ihren Platz in der Politik einforderten. Sie war Teil des legendären grünen Feminats, des ersten rein weiblichen Fraktionsvorstands in der deutschen Parlamentsgeschichte. Das war eine feministische Machtdemonstration. Den Frauen ging es aber nicht um ihre Person, sondern um das Prinzip. Jahre später sagte Antje Vollmer einmal über sich: „Ich habe viel mitgestaltet. Die vorderen Plätze sind mir nicht so wichtig wie die Autorenschaft an Ideen.“

    1994 war Antje Vollmer wieder einmal eine Pionierin. Sie wurde die erste grüne Vizepräsidentin dieses Hauses. Ihre Wahl war das Ergebnis einer schwarz-grünen Zusammenarbeit. Auch das eine Premiere! Antje Vollmer sah darin - ich zitiere - „das Akzeptieren der Grünen auf allen Ebenen des Parlaments“. Ihrer Partei gab sie zugleich zu bedenken, auch sie sei nun - Zitat - „Teil des zu reformierenden Apparats“. Sie formulierte damit ihren eigenen Anspruch. Sie machte sich immer wieder stark für eine Parlamentsreform.

    Ihr Amt füllte sie mit Leidenschaft aus und mit einer Würde, die den einen oder anderen überraschte. Der „Spiegel“ nannte sie schon bald die „grüne Weizsäckerin“. Das entsprach ihrem Politikverständnis. Sie wollte über Lager- und Milieugrenzen hinweg wirken. Sie besuchte die Sudentendeutschen ebenso wie die Atomkraftgegner in Gorleben. Auch wenn ihr das Kritik einbrachte: Sie setzte auf Dialog - zwischen den Flügeln ihrer Partei ebenso wie zwischen den verhärteten Fronten der Gesellschaft. Sie glaubte an die Kraft des Dialogs auch zwischen Staaten.

    Sie war eine überzeugte Pazifistin und blieb dies auch, über alle Zeitenwenden hinweg. Sie engagierte sich außenpolitisch und betrieb zum Teil eine unermüdliche Reisediplomatie. Besondere Verdienste erwarb sie sich um die deutsch-tschechische Aussöhnung. Dafür wurde sie 1997 mit der Gedenkmedaille der Prager Karls-Universität geehrt. Auch Tibet lag ihr sehr am Herzen. Immer wieder setzte sie sich bei der chinesischen Regierung für die Menschen in dieser Region ein. 1995 empfing sie den Dalai-Lama im Deutschen Bundestag.

    Nach ihrem Ausscheiden aus dem Amt blieb sie dem Parlament verbunden. Sie moderierte ehrenamtlich den Runden Tisch „Heimerziehung in den 50er und 60er Jahren“, den der Deutsche Bundestag angestoßen hatte. Sie schrieb Bücher und Artikel. Bis zum Schluss.

    Antje Vollmer wird uns fehlen. Ich bitte Sie, sich nun für eine Schweigeminute von Ihren Plätzen zu erheben.

    (Die Anwesenden erheben sich)
    – Vielen Dank. Bitte nehmen Sie wieder Platz.
    (Die Anwesenden nehmen wieder Platz)

    Ensuite on est passé aux choses sérieuses.

    Liebe Kolleginnen und Kollegen, wir steigen nun in die Tagesordnung ein. Ich rufe die Zusatzpunkte 9 a und 9 b auf.

    On connait le résultat. On a réduit considérablement les chances d’une représentation efficace des points de vue de gauche au Bundestag. Il est alors plus intéressant de lire le compte rendu du comité pour les affaires intérieures et de la patrie (Ausschuss für Inneres und Heimat) parce qu’on y apprend quels arguments ont été échangés pendant la préparation de la loi sur l’élection du Bundestag.

    https://dserver.bundestag.de/btd/20/060/2006015.pdf

    Die Fraktion DIE LINKE. unterstützt das Anliegen, über den Gesetzentwurf zu einem späteren Zeitpunkt zu beraten. Eine Abstimmung zwei Wochen früher oder später sei auch keine Zeitverschleppung für das Bundesverfassungsgericht.

    Der Änderungsantrag ändere den Gesetzentwurf grundlegend und es wirke, als wolle insbesondere die SPD die Fraktion DIE LINKE. durch die Streichung der Grundmandatsklausel aus dem Parlament drängen. Dabei habe die SPD in der ersten Lesung noch zugesichert, die Grundmandatsklausel beizubehalten.

    Zudem hätten sich in der Anhörung drei Sachverständige, die maßgeblich an der Erarbeitung des Gesetzentwurfs beteiligt gewesen wären, für die Beibehaltung der Grundmandatsklausel ausgesprochen. Zudem seien die Sachverständigen irregeführt worden, die auf Grundlage eines anderen Gesetzentwurfes ihre Expertise zur Verfügung gestellt hätten. Im Sinne eines angemessenen parlamentarischen Verfahrens sollten sie erneut gehört werden. Es bestehe daher ganz erheblicher Diskussionsbedarf.

    Wegen Kurzfristigkeit der Vorlage des Änderungsantrags habe die Fraktion DIE LINKE. keine ausreichende Möglichkeit gehabt, die Verfassungsmäßigkeit der Vorlage zu beurteilen und parlamentarisch zu reagieren. Es verstehe sich mithin von selbst, dass die Fraktion die LINKE. dem Änderungsantrag nicht zustimmen könne. Zudem haben die Koalitionsfraktionen ihre Anträge über das Ausländer- wahlrecht, das Wahlalter ab 16 und die Geschlechterparität in keiner Weise berücksichtigt und es sei ein Schaden für die Demokratie, dass diese Themen nun außen vor blieben.

    Bref cette loi vient d’être votée après une accélération radicale d’une procédure qui a trainé pendant des années lors ce qu’on cherchait encore à trouver un consensus malgré de nombreux intérêts divergeants. Là on a prèsque l’impression d’un putsch contre le public général qui aurait dû participer au débat.

    Le comité et la majorité de l’assemblée plénaire se sont bien évidemment aussi pronocé contre les propositions de la gauche pour le droit de vote à partir de 16 ans, pour les étrangers résident en Allemagne depuis cinq ans et la parité des sexes.

    Vive la démocratie qui sait museler la voix du peuple opposé à la guerre.

    #Allemagne #démocratie #Bundestag

  • Notstand der bürgerlichen Demokratie
    https://www.telepolis.de/features/Notstand-der-buergerlichen-Demokratie-7549942.html

    En Israël, en France et en Allemagne progresse le démontage des acquis sociaux et des lois protégeant les faibles. Le parlement allemand vient de voter en toute tranquillité et sans débat public une modification de la loi sur son élection qui élimine effectivement la gauche de ses rangs.

    17. 3.2023 von Peter Nowak
    ...
    Wo bleiben Proteste gegen die Wahlrechtsreform in Deutschland?

    Willi Hajek und seine Freunde warnten die gesellschaftliche Linke in Deutschland aber auch immer vor einer Mythologisierung der Proteste in Frankreich. Er rief dazu auf, doch hierzulande selbst damit anzufangen, gegen Maßnahmen der Regierung auf die Straße zu gehen.

    Da stellt man sich die Frage, wo denn die Proteste gegen den aktuellen Notstand der Demokratie in Deutschland bleiben? Damit ist die sogenannte Wahlrechtsreform gemeint, die jenseits allen parteipolitischen Streits dazu führen wird, dass ein weiteter Teil der Wähler im Bundestag nicht mehr repräsentiert ist.

    Damit wurde genau das von einer Mehrheit aus Grünen, SPD, FDP sowie drei AfD-Abgeordneten beschlossen, was in den letzten Jahren besonders gegeißelt wurde, wenn es von Rechtskonservativen in den USA praktiziert wurde.

    Man bastelt so lange am Wahlrecht herum und schneidet Wahlkreise neu zu, bis man dann die gewünschten Mehrheiten hat. Auch die US-Republikaner geben für ihre Maßnahmen natürlich immer an, es ginge doch nur darum, den Wählerwillen besser abzubilden oder die Parlamente zu verkleinern. Das ist auch das Argument aller Befürworter der Wahlrechtsreform in Deutschland und macht den undemokratischen Charakter besonders deutlich.

    Was ist denn eigentlich das Problem, wenn der Bundestag wie aktuell 736 Abgeordnete hat? Soll da wirklich das Argument von nicht ausreichend großer Säle dazu herhalten, um eine auch nach bürgerlich-demokratischen Grundsätzen undemokratische Reform durchzusetzen?

    Und das in einer Zeit, wo die technischen Voraussetzungen von Abstimmungen auch einer großen Anzahl von Abgeordneten viel leichter zu bewerkstelligen ist, als vor mehr als 100 Jahren, als auf Rätekongressen Tausende Arbeiter und Arbeiterinnen berieten und auch zu Abstimmungen kamen.

    Gerade Kritiker der repräsentativen Demokratie müssten die aktuelle Wahlrechtsreform entschieden verurteilen. Sie ist ein Teil des Notstands der bürgerlichen Demokratie.

    #Allemagne #politique #démocratie #gauche #Bundestag #élections

  • Deutscher Bundestag - Wahlrechtsreform zur Verkleinerung des Bundestages beschlossen
    https://www.bundestag.de/dokumente/textarchiv/2023/kw11-de-bundeswahlgesetz-937896

    C’est la fin des petits partis au parlement national d’Allemagne. Vendredi le 17 mars 2023 la majorité des élus du Bundestag a annulé les règles censées garantir la représentation du plus grand nombre possible de votants. L’Allemagne contrebalançait les effets injustes des systèmes de vote majoritaire et proportionnel par une combinaison des deux qui donnait deux voix à chaque électeur et électrice. La répartition des « deuxièmes voix » définissait la répartition des sièges au parlement national et la répartition des « premières voix » décidait dans un vote majoritaire simple quel candidat ou candidate d’une circonscription accédait « directement » au Bundestag. Cette combinaison des principes majoritaires et proportionnels produisant systématiquement une répartition des sièges différente du pourcentage des « deuxièmes voix » censé définir le poids des partis dans l’assemblée, on attribuait des sièges supplémentaires (Ausgleichsmandat) au partis dont le poids était réduit par le résultat du vote majoritaire.

    Désormais ne comptera plus que le résultat de la « deuxième voix » (proportionnelle) pour le nombre de sièges qu’aura un parti au Bundestag (Zweitstimmendeckung). Le Bundestag comptera exactement 630 élus. Les élus de la partie majoritaire du vote, la « première voix » ne pourront exercer leur mandat que si leur parti aura obtenu cinq pour cent des voix au niveau national dans le cadre du vote proportionnel ("deuxième voix").

    Il devient alors impossible pour un parti d’entrer au Bundestag par des élus « directs » s’il obtient moins que cinq pour cent des voix à la proportionnelle . La loi allemande interdisant des listes électorales communes de plusieurs partis politiques la décision du Bundestag signifie l’exclusion effective des petits partis des décisons politiques nationales.

    Fünf-Prozent-Hürde in Deutschland
    https://de.wikipedia.org/wiki/F%C3%BCnf-Prozent-H%C3%BCrde_in_Deutschland

    Voici d’abord le texte du site web du Bundestag qui explique la nouvelle loi. En dessous vous trouvez des informations plus détaillées.

    Nach einer scharfen Kontroverse im Bundestag hat die Ampelkoalition am Freitag, 17. März 2023, ihre umstrittenen Pläne für eine Wahlrechtsreform zur Reduzierung der Abgeordnetenzahl mit 399 Ja- bei 261 Nein-Stimmen und 23 Enthaltungen durch das Parlament gebracht. Für den Gesetzentwurf der Koalition zur Änderung des Bundeswahlgesetzes (20/5370) in der vom Innenausschuss geänderten Fassung (20/6015) votierten in namentlicher Abstimmung 395 Parlamentarier von SPD, Bündnis 90/Die Grünen und FDP sowie drei AfD-Abgeordnete und ein fraktionsloses Mitglied des Bundestages. Dagegen stimmten neben 184 Unions- und 31 Linken-Abgeordneten auch 41 AfD-Parlamentarier sowie zwei Sozialdemokraten und drei fraktionslose Abgeordnete.

    Neuregelung begrenzt Zahl der Bundestagsmandate

    Mit der Neuregelung wollen die Koalitionsfraktionen die Zahl der Bundestagsmandate künftig verlässlich auf 630 begrenzen. Dazu sehen sie einen Verzicht auf die bisherige Zuteilung sogenannter Überhang- und Ausgleichsmandate vor. Dies könnte dazu führen, dass künftig nicht alle Direktkandidaten, die in ihrem Wahlkreis die meisten Erststimmen erhalten, in das Parlament einziehen. Überhangmandate sind bisher angefallen, wenn eine Partei über die Erststimmen mehr Direktmandate in den Wahlkreisen gewonnen hat, als ihrem Listenergebnis entsprach. Um das mit der Zweitstimme bestimmte Kräfteverhältnis der Parteien im Parlament wiederherzustellen, wurden diese Überhänge mit zusätzlichen Ausgleichsmandaten kompensiert. In der Folge stieg die Zahl der Abgeordneten über die bisherige gesetzliche Sollgröße von 598 hinaus auf derzeit 736 an.

    Dem Gesetzesbeschluss zufolge soll es wie bisher 299 Wahlkreise und zwei Stimmen geben. Dabei wird mit der Zweitstimme, mit der die Wähler für eine Parteiliste votieren können, über die proportionale Verteilung der Mandate an die Parteien entschieden. Mit der Erststimme können wie bisher in den Wahlkreisen Direktkandidaten gewählt werden. Ihnen wird ein Mandat jedoch nur zugeteilt, wenn dies durch das Zweitstimmenergebnis gedeckt ist. Stellt eine Partei in einem Bundesland mehr Wahlkreissieger als ihrem Zweitstimmenergebnis entspricht, sollen – in der Reihenfolge ihrer Ergebnisse bei den Wahlkreisstimmen – entsprechend weniger von ihnen bei der Mandatszuteilung berücksichtigt werden. Ursprünglich hatte der Koalitionsentwurf noch eine Begrenzung der Abgeordnetenzahl auf 598 vorgesehen, doch erhöhte die Ampel diese Sollgröße während der parlamentarischen Beratungen auf 630, um die Wahrscheinlichkeit zu erhöhen, „dass Wahlkreisbewerber, auf die die meisten Erststimmen entfallen, einen Sitz erhalten“.

    Wegfall der Grundmandatsklausel

    Eine weitere Änderung der im Januar eingebrachten Vorlage enthält den Wegfall der sogenannten Grundmandatsklausel. Sie sieht vor, dass eine Partei auch dann entsprechend ihrem Zweitstimmenergebnis im Bundestag vertreten ist, wenn sie weniger als fünf Prozent der Zweitstimmen errungen hat, aber mindestens drei Direktmandate gewinnen konnte.

    Zuletzt profitierte davon Die Linke, die bei der Bundestagswahl 2021 auf einen Zweitstimmenanteil von 4,9 Prozent kam, aber mit drei Direktmandaten in Fraktionsstärke in das Parlament einziehen konnte.
    Vorlagen der Opposition

    Ein Gesetzentwurf der AfD-Fraktion (20/5360), der die Zahl der Bundestagsmitglieder auf 598 begrenzen wollte und dazu ebenfalls einen Wegfall der Grundmandatsklausel sowie der Überhang- und Ausgleichsmandate vorsah, fand keine Mehrheit. Danach sollte zudem mit einer „offenen Listenwahl“ die Möglichkeit geschaffen werden, die Zweitstimme künftig in bis zu drei „Bewerberstimmen“ aufzuteilen und dadurch die von den Parteien vorgegebene Reihenfolge der Landeslisten zu verändern.

    Ebenfalls abgelehnt wurde ein CDU/CSU-Antrag (20/5353). Die Union schlug darin vor, die Zahl der Wahlkreise auf 270 zu reduzieren und die Regelgröße für Listenmandate auf 320 anzuheben, um die Zahl der Bundestagsmitglieder „in Richtung einer Regelgröße von 590 Abgeordneten“ zu reduzieren. Dazu plädierte sie für eine Erhöhung der Zahl unausgeglichener Überhangmandate von derzeit drei „auf die vom Bundesverfassungsgericht zugelassene Anzahl“ von 15 und sprach sich für eine „Anhebung der Grundmandatsklausel“ aus. Danach sollen bei Verteilung der Sitze auf die Landeslisten nur Parteien berücksichtigt werden, die mindestens fünf Prozent der gültigen Zweitstimmen erhalten oder in mindestens fünf statt bisher drei Wahlkreisen einen Sitz errungen haben. Von der Tagesordnung wieder abgesetzt wurden drei Anträge der Fraktion Die Linke (20/5356, 20/5357, 20/5358).
    SPD: Grundlegende und überfällige Reform

    In der Debatte sprach Sebastian Hartmann (SPD) von „einer der grundlegendsten, aber sehr überfälligen Reform des deutschen Wahlrechts“. Die entscheidenden Punkte seien dabei eine „feste Größe“ des Bundestages von 630 Abgeordneten, ein einfaches und nachvollziehbares Wahlrecht mit zwei Stimmen und der Erhalt von 299 Wahlkreisen.

    Zugleich werde eine Verzerrung des Zweitstimmenergebnisses zugunsten einzelner Gruppen werde damit ausgeschlossen. Die „klare Systementscheidung“ liege darin, dass Parteien, die mehr als fünf Prozent der Zweitstimmen errungen haben, an der Sitzverteilung teilnehmen.
    CSU: Versuch einer Wahlrechtsmanipulation

    CSU-Landesgruppenchef Alexander Dobrindt kritisierte, dass eine Partei künftig in einem Land alle Wahlkreise gewinnen könne, ohne dass ein Kandidat in das Parlament einzieht. Wenn direkt gewählte Abgeordnete nicht mehr in das Parlament einziehen, fördere dies die Politikverdrossenheit. Die Koalition sage, sie wolle den Bundestag verkleinern, verkleinere aber die Opposition.

    Durch die Abschaffung der Grundmandatsklausel als „Ausdruck der regionalen Besonderheiten unseres Landes“ wolle die Koalition die Linksfraktion aus dem Parlament drängen und das Existenzrecht der CSU infrage stellen. Dies sei der Versuch einer Wahlrechtsmanipulation mit dem Ziel, „den Machtanspruch der Ampel zu zementieren“. Die Koalitionsvorlage sei falsch, fehlerhaft, verfassungswidrig und ein „großes Schurkenstück“.
    Grüne: Regionalpartei kann Wahlrecht nicht diktieren

    Britta Haßelmann (Bündnis 90/Die Grünen) entgegnete, sie respektiere die regionale Sonderstellung der CSU, doch könne es nicht sein, dass diese als Regionalpartei das Wahlrecht diktiere. Es gehe nicht um Wahlmanipulation oder Betrug am Wähler, sondern dass der Bundestag nach zehnjährigem Streit das Versprechen einlöse, sich zu verkleinern.

    Dies geschehe auf der Grundlage des Verhältniswahlrechts. Dabei bleibe es bei 299 Wahlkreisen, deren Ergebnis aber auch über die erzielten Zweitstimmen durch das Verhältniswahlrecht abgesichert sein müsse. Damit gelte der Grundsatz, dass die Mehrheit im Parlament von denen dargestellt werden könne, die bei der Wahl auch die Mehrheit der Stimmen erhalten haben. Die Reform sei fair und verfassungsgemäß.
    AfD fordert Möglichkeit „offener Listenwahl“

    Albrecht Glaser (AfD) betonte, dass die Koalition ein Reformkonzept vorgelegt habe, das nahezu identisch sei mit einem bereits vorher eingebrachten Vorschlag seiner Fraktion. Nicht übernommen worden sei das AfD-Anliegen einer „offenen Listenwahl“, die einen direkten Einfluss auf die Reihenfolge der Bewerber auf den Landeslisten gewährleisten solle. Diesen demokratischen Fortschritt wolle die Ampel nicht.

    Mit Blick auf den Wegfall der Grundmandatsklausel sagte Glaser hinzu, dass Dobrindts „Vermutung“ hinsichtlich der „Wirkung dieser Klausel auf Ihr politisches Schicksal in Bayern“ falsch sei. „Die Anwendung ist nicht so, wie Sie glauben, dass sie sei“, fügte er hinzu.
    FDP: Grundentscheidung für kleineren Bundestag

    Konstantin Kuhle (FDP) sagte, der Verzicht auf eine Grundmandatsklausel sei mit weniger verfassungsrechtlichen Risiken behaftet als die Einführung einer neuen Grundmandatsklausel gewesen wäre. Aus diesem Grund erfolge diese Änderung. Um die CSU gehe es dabei nicht. „Lassen Sie uns heute gemeinsam die Grundentscheidung für eine Verkleinerung des Bundestages treffen“ und auf dieser Grundlage „weiter miteinander sprechen“, fügte Kuhle hinzu.

    Stephan Thomae (FDP) unterstrich, wenn sich die CSU Sorgen um die Fünf-Prozent-Hürde in Bayern mache, könne er sagen, dass man „total offen“ sei, nach der heutigen Grundentscheidung „nochmal über Spezifika regionaler Besonderheiten zu sprechen“ und darüber zu diskutieren, „ob für die CSU hier eine Regelung getroffen werden muss“.
    Linke: Grundmandatsklausel im Osten wichtig

    Jan Korte (Die Linke) wertete die Ampel-Vorlage als „größten Anschlag“ seit Jahrzehnten auf das Wahlrecht als entscheidenden Grundpfeiler der parlamentarischen Demokratie. Profitieren würden davon SPD, Grüne und FDP. Zugleich wolle die Koalition „zwei Oppositionsparteien aus dem Bundestag politisch eliminieren“, fügte er hinzu. Dabei sei die CSU „in Bayern eine tief verwurzelte Partei“.

    Auch sei die Grundmandatsklausel gerade für Ostdeutschland wichtig gewesen, weil die damalige PDS einem relevanten Teil der dortigen Bevölkerung eine Stimme gegeben habe und Die Linke dies heute ebenso mache. Mit der Streichung der Klausel überlasse die Koalition „der AfD den Osten“, beklagte Korte und betonte, dass man sich vor dem Bundesverfassungsgericht wiedersehen werde.
    CDU kündigt Klage vor dem Bundesverfassungsgericht an

    Auch der CDU-Abgeordnete Ansgar Heveling, Obmann der Unionsfraktion in der Wahlrechtskommission, kündigte eine Klage vor dem Bundesverfassungsgericht gegen das neue Wahlrecht an. Unionsfraktionschef Friedrich Merz sagte, die Union werde „jederzeit jede Gelegenheit nutzen“, wieder zu ändern, was die Koalition hier beschließen wolle. Zugleich regte er zum Ende der Debatte ein „Innehalten“ und Verschieben der Abstimmung an, um darüber nachdenken zu können, wie man dem Ziel einer gemeinsamen Änderung des Wahlgesetzes näherkommen könne.

    SPD-Fraktionschef Dr. Rolf Mützenich wandte sich unter Verweis auf Gespräche der vergangenen Wochen gegen eine Vertagung: „Drei Wochen intensives Ringen wird nicht besser, wenn wir nochmal 14 Tage warten.“

    Mit den Stimmen von SPD, Grünen und FDP hatte zuvor der Innenausschuss am 15. März einen Änderungsantrag der Koalition gebilligt, der neben der Erhöhung der Sollgröße des Bundestages von derzeit 598 auf 630 Mandate auch einen Wegfall der Grundmandatsklausel vorsah.
    Abgesetzte Anträge der Linken

    Die Fraktion Die Linke drang in ihren drei von der Tagesordnung abgesetzten Anträgen darauf, das Mindestalter für das aktive Wahlrecht bei Bundestagswahlen von 18 auf 16 Jahren abzusenken (20/5358), ein Ausländerwahlrecht auf Bundesebene ab einem fünfjährigen legalen Aufenthalt in der Bundesrepublik einzuführen (20/5356) und zur Stärkung des Frauenanteils im Bundestag im Parteiengesetz festzuschreiben, dass Frauen und Männer bei der Aufstellung der Landeslisten gleichermaßen berücksichtigt werden (20/5357). (sto/17.03.2023)

    P.S. J’ai d’abord compris qu’on avait introduit une exception comfortable en faveur de la droite bavaroise. Il n’en est pas ainsi. L’élimination des élus par vote majoritaire fera l’objet d’une plainte de la part du parti de droite bavarois CSU (Christlich-soziale Union) qui risque de ne pas obtenir cinq pour cent des voix au niveau national mais obtient la majorité dans un nombre élevé de circonscriptions.

    Le parti Die Linke est davantage touché par la suppression de la « clause de mandat de base » (Grundmandatsklausel) qui éliminait le seuil de cinq pour cent pour les partis ayant obtenu au moins trois élus directs. Il est fort probable que le parti continuera à obtenir moins de cinq pour cent des voix aux prochaines élections et ne sera repésentée que par ses élus directs qui compteront entre une et trois têtes. Un si petit nombre de personnes ne peut pas participer effectivement au travail parlementaire.

    La nouvelle loi interdit également que figurent sur les listes électoralres d’un parti des candidats ou candidates qui ne sont pas membres officiels du parti composant la liste. C’est une mesure supplémentaire pour rendre impossible la création de listes communes de plusieurs partis ou mouvements politiques.

    L’autre exception à cette nouvelle règle sont les candidats indépendants et les élus des minorités nationales, les Danois et les Sorabes (aussi connus comme Wendes ou Serbes de Lusace , ou encore Sorbes ). Les candidates ou candidats indépendants doivent gagner leur circonscription et les repésentants des minorités sont élus sans égard de leur score relatif aux autres candidats.

    #Allemagne #politique #démocratie #Bundestag #élection #droit

  • Le Service d’Ordre de la CGT protège le MEDEF a coups de bâtons - Marseille Infos Autonomes
    https://mars-infos.org/le-service-d-ordre-de-la-cgt-6904

    Ce jeudi 16 mars, après le rassemblement devant la préfecture, le cortège s’est mis en marche. Une fois arrivé devant la porte du MEDEF, au niveau du carroussel du Vieux-Port, un groupe de quatre personnes a tenté de la forcer. Pas besoin de chercher bien loin pourquoi le MEDEF constitue l’ennemi direct de ce mouvement. Pas de vigiles, pas de flicaille. A la hauteur de leur réputation de gros bras ecervelés, c’est une vingtaine de membre du SO de la CGT, poussés par leur directeur local Olivier Mateux, qui s’est empressé de faire rentrer dans le rang les quelques aventureux qui n’ont pas demandé l’autorisation des organisations croulantes. Il n’y a eu aucun échange, aucun préalable juste des coups et le passage à tabac d’une camarade à six contre une.

    Ca n’était pas une première pour Olivier Mateux et ses nervis. 2016 et les passages à tabac de toute personne tentant de dépasser le cadre, puis le passage à tabac d’un camarade s’étant rendu à leur local.

    Matraquage, tabassage au sol, voilà ce que la direction de la CGT marseillaise a à dire à celles et ceux qui entendent véritablement porter des coups aux responsables du désastre anthropologique qu’est le capitalisme. Ca y’est on a vraiment les crocs, plus de retraite à 64, ni 62 ni 60, on ne veut plus travailler, on ne veut plus de ce monde.

    Heureusement, une centaine de mètres plus loin la CGT a tenté de dissoudre le rassemblement sous les huées de la foule, qui une fois débarrassée des nervis autoritaires, a pu prendre le chemin de la rue Saint-Féréol et la dégommer comme il se doit, comme elle devrait l’être tous les jours.

    #SO #CGT #Olivier_Mateu

    • LA HAINE
      Mouvement contre la réforme des retraites : tentative d’état des lieux
      https://lundi.am/La-Haine

      L’intersyndicale garde cette ligne. Elle s’est ainsi refusée à s’engouffrer dans la brèche du 49.3, repoussant son retour dans la rue à la semaine suivante. Elle a renoncé à intensifier les blocages le lendemain et à remettre une pièce dans l’appel à la grève - malgré les 150 millions d’euros de caisse de grève que planque au chaud la CFDT. Il ne sert à rien de s’acharner sur ce vieil éléphant mourant qu’est l’intersyndicale, il suffit de l’écouter, ces derniers jours, assumer son rôle pacificateur :

      « Je condamne fermement toutes les atteintes aux personnes et les actes violents et symboliquement violents. Ce qui s’est passé à Dijon est inacceptable », Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. [ Des mannequins à l’effigie de Macron, Borne, Véran et Dussopt sont brûlés place de la République à #Dijon par des syndicalistes #CFDT]

      « Attention ! Il faut bien faire la distinction entre les débordements hier soir, que nous dénonçons tous au sein de l’intersyndicale, et les actions de blocage organisées depuis ce vendredi matin », Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires. [alors qu’aujourd’hui même des cheminots ont mis hors d’usage des freins de trains à Versailles pour les bloquer]

      « On combat la radicalisation des mouvements », Frédéric Ben, chargé du gaz à la CGT Energie.

      « Nous voulons réaliser des actions visibles pour faire monter la pression jusqu’au 23 mars, date de la neuvième journée de mobilisation. La violence, nous devons la canaliser », un secrétaire confédéral de la CGT.

      SPECTRES BIS

      Les bâtards le savent bien, ce qu’ils ont craint dans la quasi insurrection de 2018, ce n’est pas tant un sujet social - quoiqu’en dise la plus mauvaise sociologie gauchiste - ni même un package de pratiques. Ce fut une ingouvernabilité, assez déterminée et assez diffuse. Une déferlante de détestation de l’univers néo-libéral. Trop imprévisible, trop audacieuse, trop remontée : trop alien à ce monde-ci.

      Ce potentiel n’appartient à personne. Ceux et celles qui étaient ces dernières nuits dans la rue l’ont touché du doigt. On ne ressuscite pas une insurrection ratée. Mais on peut se ressaisir de certains réflexes d’alors (comme celui de viser les lieux de pouvoir, ou encore de faire fi des parcours déclarés), assumer certaines conclusions stratégiques. (...)

      #retraites #syndicat #démocratie #ingouvernables #lieux_de_pouvoir

  • #Rosa_Luxemburg #luxemburgisme #CommunismeRévolutionnaire #socialisme #Liberté #démocratie #gouvernement #anticapitalisme...

    Rosa Luxemburg et le socialisme démocratique - Socialisme libertaire

    Rosa Luxemburg, théoricienne et révolutionnaire, participe aux débats majeurs du mouvement ouvrier. Elle ouvre une voie qui relie socialisme et démocratie. 
    La théorie révolutionnaire peut permettre de penser les nouvelles formes de lutte et leurs perspectives. De nombreux débats ont déjà agité l’histoire du mouvement ouvrier. La réflexion sur la démocratie demeure indispensable pour saisir les enjeux politiques qui traversent encore les luttes sociales. Rosa Luxemburg apparaît comme la figure incontournable de ce débat. Elle tente de concilier socialisme et démocratie, égalité et liberté (...)

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/08/rosa-luxemburg-et-le-socialisme-democratique.html

  • 5 mars 1953 : la mort de Staline, pas du stalinisme
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/08/5-mars-1953-la-mort-de-staline-pas-du-stalinisme_540011.html

    Il y a 70 ans mourait Staline. De Hitler à Franco, de Horthy à Salazar, Mussolini et tant d’autres, le 20e siècle abonda en dictateurs écrasant les peuples. Il faut pourtant faire une place à part à #Staline car il dirigea un régime se disant socialiste alors que sa dictature porta, plus qu’aucune autre, des coups terribles au mouvement ouvrier et à son avant-garde révolutionnaire, en #URSS et partout dans le monde.

    Sous Staline, ce fut « minuit dans le siècle » : la trahison des révolutions dans les autres pays, la liquidation du #Parti_bolchevique, la terreur à grande échelle comme moyen de gouverner. Comment cela a-t-il pu arriver quelques années à peine après la #révolution_d’Octobre qui, en instaurant la démocratie des soviets, voulait ouvrir la voie au socialisme mondial ?

    Le « socialisme dans un seul pays » ?

    Si le jeune État soviétique finit par triompher de 4 ans d’une guerre civile effroyable imposée par les Blancs et les armées impérialistes, le pays en sortit exsangue, son économie ravagée et sa population épuisée. Le reflux de la vague révolutionnaire en Europe laissait l’URSS isolée, handicapée par son immense arriération sociale héritée du #tsarisme. Pire : alors que les ouvriers les plus conscients, survivants de la guerre civile, étaient absorbés par les besoins du nouveau pouvoir, la classe ouvrière, déjà très minoritaire avant-guerre, n’était plus en mesure de diriger son État.

    Cela renforça une couche sociale spécialisée dans la gestion de l’État, une bureaucratie que la #classe_ouvrière n’avait plus la force de se soumettre. Lénine avait tenté d’enrayer ce phénomène qui prenait des proportions monstrueuses, mais la mort mit fin à ses efforts. Des dirigeants et militants bolcheviques, qui s’étaient regroupés autour de #Trotsky fin 1923, allaient mener ce combat contre la #dégénérescence de l’État ouvrier et du Parti communiste lui-même.

    Dans la lutte que certains dirigeants avaient engagée pour succéder à #Lénine, la fraction du Parti communiste que Staline représentait au sommet du pouvoir s’appuyait sur les bureaucrates contre les révolutionnaires. Et une foule de cadres petits et grands de l’appareil dirigeant finirent par se reconnaître dans la fraction stalinienne. Prônant le « socialisme dans un seul pays », une aberration pour tout marxiste, Staline levait un drapeau contre Trotsky, resté fidèle à la théorie de la #révolution_permanente, qui avait été au cœur de la politique de Lénine et des #bolcheviks. Il indiquait aussi aux bureaucrates et à la bourgeoisie mondiale qu’avec lui c’en serait fini de la révolution dans tous les pays.

    Sous Staline, les #camps_de_concentration se remplirent de millions de travailleurs forcés : des opposants, réels ou prétendus tels, mais surtout un nombre effroyable d’ouvriers et de kolkhoziens condamnés pour des peccadilles, voire sans raison.

    En même temps, le régime vantait sa Constitution de 1936 comme « la plus démocratique du monde ». Alors que la politique stalinienne avait permis à #Hitler d’accéder au pouvoir en ­Allemagne et qu’ensuite elle avait étranglé la révolution en Espagne, la propagande chantait Staline comme « le défenseur des travailleurs », « l’ami des peuples ». Les Partis de l’Internationale communiste, dont le parti français, applaudissaient aux procès de Moscou, présentant l’URSS comme le paradis des travailleurs.

    Terreur bureaucratique et ordre impérialiste

    La #Deuxième_Guerre_mondiale fut une tragédie pour l’URSS et son peuple. La bureaucratie n’aspirant qu’à profiter en paix de sa position privilégiée, Staline avait cru échapper à la guerre en faisant les yeux doux aux démocraties occidentales, puis à l’Allemagne nazie. Confiant dans son pacte avec Hitler, Staline avait laissé l’#Armée_rouge sans préparation, après avoir décimé ses officiers. L’armée allemande atteignit Moscou et Leningrad en quelques semaines. Finalement, l’URSS put résister à Hitler, et à l’incapacité de la #bureaucratie à assurer sa défense, grâce à l’héroïsme de sa population, au front comme à l’arrière. Elle le paya de 20 millions de morts et d’immenses destructions.

    #Churchill et #Roosevelt ayant associé Staline à leur repartage du monde, celui-ci se chargea de défendre l’ordre mondial, d’empêcher que les peuples se lancent à l’assaut du pouvoir comme en 1917-1923. Il le fit dans l’Europe de l’Est que son armée occupait, et dans les autres pays en mettant les Partis communistes au service de la bourgeoisie, au nom de la « reconstruction nationale ».

    Cela accompli, l’impérialisme n’avait plus autant besoin de Staline. La guerre froide s’engagea, marquée par la constitution de l’#OTAN, une alliance militaire occidentale dirigée contre l’URSS. Face à cette menace, Staline chercha à s’assurer la loyauté des « #pays_de_l’Est » en affermissant son contrôle militaro-­policier, et par une série de procès contre leurs dirigeants.

    En URSS, Staline, qui craignait que la population relève la tête, accentua la #répression. Il fit envoyer en camps un million de soldats, ex-prisonniers en Allemagne, qu’il accusa de s’être laissé capturer. Il fit déporter des peuples entiers, sous l’accusation d’avoir trahi. Puis, il lança une affaire aux relents antisémites, un prétendu « #complot_des_blouses_blanches », prélude à une nouvelle #purge des milieux dirigeants.

    Le #stalinisme après Staline

    Aucun membre du Bureau politique ne pouvait se croire à l’abri. Aussi le 28 février 1953, quand Staline eut une attaque, ses lieutenants le laissèrent agoniser, le temps d’organiser des obsèques grandioses, et surtout sa succession. #Béria, chef de la police politique, donc le plus dangereux des prétendants, fit l’unanimité à ses dépens : il fut arrêté, puis exécuté, avec ses adjoints. #Khrouchtchev, chef du parti, fut le plus habile. Devenu successeur en titre de Staline, il l’accusa en 1956, au 20e congrès du parti, sinon de toutes les tares du régime, en tout cas d’avoir fait exécuter de nombreux « bons staliniens », disait-il en s’adressant aux #bureaucrates.

    Ce que l’on qualifia de « #déstalinisation » n’était guère plus que la promesse faite aux bureaucrates qu’ils pourraient jouir de leurs privilèges sans plus craindre pour leur vie.

    Le régime souleva un peu le couvercle de la #censure, surtout littéraire, un « #dégel » qui permit à l’intelligentsia de voir en Khrouchtchev un libéral. Mais le régime n’avait, sur le fond, rien perdu de son caractère parasitaire, réactionnaire, policier et violemment antiouvrier.

    Il le prouva dès juin 1953, en lançant ses tanks contre les ouvriers de Berlin-Est en grève. Puis il réprima dans la foulée les soulèvements des ouvriers tchèques de ­Plzen, polonais de Poznan et, en octobre-décembre 1956, Khrouchtchev dut s’y reprendre à deux fois pour faire écraser par ses chars la révolution des #conseils_ouvriers de #Hongrie.

    #pacte_germano-soviétique #impérialisme #éphéméride #révolution_russe #marxisme #léninisme #trotskisme #trotskysme #goulag #démocraties_populaires

  • "Le coup d’État fasciste en Allemagne" (24 mars 1933)

    Thèses du courant trotskyste majoritaire dans la prison de Verkhnéouralsk (publiées dans Le Bolchevik-léniniste n° 2, 1933)

    Un texte fondamental paru dans Les Cahiers de Verkhnéouralsk (Les bons caractères, pp. 163-206, 2021).

    https://les-passages.ghost.io/le-coup-detat1-fasciste-en-allemagne-le-bolchevik-leniniste-ndeg-

    1 – Le coup d’État contre-révolutionnaire qui a lieu en Allemagne, la contre-révolution de mars, est un événement de la plus haute importance historique… […]
    2 – La #crise_économique_mondiale a profondément ébranlé les fondements de la société capitaliste. Même un Léviathan impérialiste comme les États-Unis tressaille sous ses coups… […]
    3 – Les impérialismes français, britannique, américain n’avaient qu’un seul moyen de préserver l’équilibre interne de Weimar et de Versailles en Allemagne et en Europe : annuler ou reporter la dette de l’Allemagne et lui consentir de nouveaux crédits… […]
    4 – Ce qui créait les conditions d’une montée impétueuse du fascisme dans les esprits, c’était donc l’impasse économique dans laquelle la situation du capitalisme d’après-guerre avait conduit l’Allemagne, la crise économique profonde et le système de #Versailles, dans un contexte de faiblesse de l’avant-garde prolétarienne… […]
    5 – En fin de compte, la contre-révolution de mars signifie la liquidation des vestiges de la révolution du 9 novembre [1918] et du système de Weimar. Mais cela signifie-t-il aussi en même temps le retour au pouvoir des forces sociales et politiques qui gouvernaient l’Allemagne avant la révolution de Novembre, autrement dit une restauration au sens propre et concret ? […]
    6 – La victoire du fascisme allemand marque la fin de l’ère du pacifisme démocratique d’après-guerre et porte un coup dur, peut-être fatal, à la démocratie bourgeoise en tant que forme de domination bourgeoise la plus répandue dans les pays clés du capitalisme… […]
    7 – La contre-révolution de mars se fonde sur le croisement et l’imbrication des facteurs objectifs suivants… […]
    8 – Le fascisme allemand ne « s’implante » pas dans la #république_de_Weimar, il ne se dissout pas en elle, ne s’adapte pas « au cadre et aux formes de la #démocratie_bourgeoise », il les démolit et les envoie au rebut par un coup d’État réalisé en alliance avec les junkers du parti « national », que dirige le président de la République… […]
    9 – Les forces motrices de la contre-révolution de mars sont les cercles les plus réactionnaires et les plus chauvins du capitalisme monopoliste en Allemagne, de l’#impérialisme_allemand qui, à travers son parti fasciste, a transformé en un soutien social la petite bourgeoisie et les travailleurs déclassés… […]
    10 – Il est difficile de déterminer avec précision l’équilibre actuel des forces de classe en Allemagne. Le #coup_d’État est toujours en cours et le rapport des forces change donc d’heure en heure. Une chose est certaine : c’est une classe ouvrière désorientée et divisée qui, avant le coup d’État et depuis, s’est trouvée confrontée et continue de l’être au front uni et consolidé de la réaction… […]
    11 – La fin de l’Allemagne de #Weimar et l’effondrement de l’équilibre européen signifient la mort de la #social-démocratie allemande et le début de la fin pour le réformisme… […]
    12 – Au fil des ans, l’#opposition léniniste a observé avec inquiétude comment se développaient les événements en Allemagne, expliquant constamment l’ampleur qu’ils prenaient et leur très grande importance historique. Elle a constamment et sans relâche signalé quel danger, pour l’ensemble du #mouvement_ouvrier mondial, mûrissait en Allemagne sous la forme du fascisme… […]
    13 – La facilité avec laquelle la #contre-révolution a accompli son coup d’État, la bureaucratie de l’IC l’expliquera, demain bien sûr, par la « passivité » du prolétariat « qui n’a pas voulu accepter » le combat, et non par le fait que ni le Komintern ni la direction du #KPD (sans même parler de la IIe Internationale et du #SPD) n’ont aucunement préparé le prolétariat à résister, n’ont pas opposé de résistance au coup d’État et n’ont pas appelé la classe ouvrière à le faire…
    14 – Même nous, #bolcheviks-léninistes de Russie, avons sous-estimé toute la profondeur de la #dégénérescence de la direction du #Komintern et des partis communistes des principaux pays capitalistes… […]
    15 – La #bureaucratie_stalinienne a fait des avances à Hitler pendant trois ans, le considérant comme le futur maître de l’Allemagne. Par toutes ses actions et celles du Komintern, elle l’a aidé à aller au pouvoir. Elle a mis le pied de #Hitler à l’étrier, comme elle l’avait fait autrefois pour #Tchang_Kaï-chek… […]
    16 – La victoire du fascisme donne-t-elle un répit supplémentaire au capitalisme ? Bien que notre époque soit et reste celle des révolutions prolétariennes, bien que la victoire du fascisme exacerbe à l’extrême les contradictions de classes et interétatiques, la victoire de Hitler n’en renforce pas moins temporairement la domination politique de la bourgeoisie, repoussant quelque peu les dates de la révolution prolétarienne… […]
    17 – Comment, hors d’#Allemagne, y a-t-il le plus de chances que se réorganisent les forces résultant du coup d’État fasciste ?.. […]
    18 – Par ses trahisons en chaîne, le stalinisme a affaibli et désorganisé le prolétariat mondial, dont le soutien a préservé jusqu’à maintenant les vestiges du système d’Octobre… […]
    19 – La victoire du fascisme allemand non seulement ne signifie pas une stabilisation du capitalisme, mais elle porte au contraire toutes ses contradictions à un nouveau niveau, plus élevé… […]
    21 – Le #réformisme s’est épanoui sur la base de la démocratie bourgeoise. La crise de cette dernière a été une crise de la social-démocratie… […]
    22 – Le fascisme se renforce au pouvoir et devient de plus en plus fort d’heure en heure. La #terreur des gardes blancs a déjà commencé… […]
    23 – Le #fascisme est un méandre de l’histoire, une anicroche historique dans la progression générale de la #lutte_de_classe et de la #révolution_prolétarienne mondiale. Mais notre tâche n’est pas de rassurer les masses… […]

    #nazisme #stalinisme #trotskysme #trotskisme #trotsky #militants_trotskystes #isolateur #prison #Sibérie #Verkhnéouralsk #traité_de_versailles

  • Nouvelle ère du fascisme et société sans avenir : À propos du livre La démocratie dévore ses enfants, de Robert Kurz, par Maurilio Botelho - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2023/03/nouvelle-ere-du-fascisme-et-societe-sans-avenir-a-propos-du-livre-la-demo

    Paru en 1993 sous la forme d’un long article, La démocratie dévore ses enfants anticipe à bien des égards le débat actuel sur le radicalisme de droite et la « mort de la démocratie ». La persistance du débat est un symptôme significatif. Si l’on affirme de toutes parts que « les institutions démocratiques fonctionnent », pourquoi le fascisme revient-il à l’ordre du jour dans les médias, dans les discussions intellectuelles et dans les manifestations de rue ?

    […]

    Mais la formulation de Kurz a encore un autre angle qui la rend extrêmement actuelle pour expliquer la montée de l’extrême droite au sein des démocraties occidentales : le nouveau radicalisme de droite n’a plus rien à voir avec le fascisme dans sa manifestation historique de l’entre-deux-guerres, si ce n’est en termes symboliques et idéologiques secondaires ; c’est un phénomène non plus de progression mais de dissolution de la démocratie de marché. En tant que moment spécifique d’un continuum qui a aplani le terrain pour le développement de la démocratie dans les pays en retard de modernisation, le fascisme et le national-socialisme ne peuvent se répéter historiquement : « la machine meurtrière nazie semblait hypermoderne et en avance sur son temps » (p. 39). En revanche, l’irruption massive de gangs d’extrême droite enragés, de skinheads, de milices, de suprémacistes blancs et de néonazis sont des phénomènes propres à l’effondrement de l’économie capitaliste à partir des années 1970 et qui ont d’abord touché les pays de la périphérie ou de la semi-périphérie. L’explosion de l’extrémisme de droite au centre du capitalisme correspond donc à l’approfondissement de la crise structurelle du capitalisme.

    #Robert_Kurz #capitalisme #fascisme #démocratie_de_marché

  • Gary Lineker dénonce un projet de loi #immigration en le comparant à « l’Allemagne nazie » - L’Équipe
    https://www.lequipe.fr/Medias/Actualites/Gary-lineker-denonce-un-projet-de-loi-immigration-en-le-comparant-a-l-allemagne-nazie/1384866

    L’ancien joueur des Three Lions, personnalité phare de la BBC, Gary Lineker n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le projet de loi sur l’immigration illégale de la ministre de l’Intérieur britannique Stella Bravermann. « C’est juste une politique absolument cruelle dirigée contre les personnes les plus vulnérables dans un langage qui n’est pas différent de celui utilisé par l’Allemagne dans les années 30 », a-t-il écrit sur son compte Twitter mardi 7 mars.

    Le projet de loi contre l’immigration illégale présenté par le gouvernement britannique prévoit d’empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l’asile et de les expulser « en quelques semaines ». Pour promouvoir ce projet, la ministre s’est notamment mise en scène dans une vidéo où elle explique : « L’année dernière, plus de 45 000 personnes ont fait un voyage dangereux, inutile et illégal à travers la Manche. Notre système d’asile a été submergé. Nous dépensons désormais 7 millions de livres par jour en hôtel. » Elle assure que l’arrêt des traversés est l’une de ses priorités.

    Les termes employés par l’ancien attaquant ont offusqué Downing Street, qui les juge « inacceptables. » La BBC, qui a des directives strictes en matière d’impartialité a annoncé qu’une « conversation franche » allait être tenue avec le présentateur de la télévision publique. Lineker ne semble pas vouloir se taire et a fait savoir, mercredi 8 mars, qu’il allait « continuer de s’exprimer pour ces pauvres âmes qui n’ont pas de voix. »

    #Grande_Bretagne

  • #capitalisme #patronat #bourgeoisie #démocratie #domination #électoralisme #politiciens #partispolitiques #étatisme
    #anarchisme #abstentionnisme #autogestion #anticapitalisme #antiétatisme #émancipation

    ★ DE LA DÉMOCRATIE CAPITALISTE... - Socialisme libertaire

    Depuis l’avènement du capitalisme, le patronat à toujours agi dans l’ombre des partis politiques. Il se contentait de donner ses directives à ses sectateurs, les serviteurs que sont les hommes politiques.

    Il laissait ainsi croire au peuple qu’il n’était pour rien dans les décisions que les politicards prenaient. Il se donnait une sorte de virginité ! L’organisation du fonctionnement de la société capitaliste a évolué au fil des siècles mais elle s’est toujours faite en binôme (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/06/de-la-democratie-capitaliste.html

  • #démocratie #anarchisme #émancipation...

    ★ LA DÉMOCRATIE EST LA PRÉHISTOIRE DE L’ANARCHIE... - Socialisme libertaire

    ★ Entretien (2013) avec Yannis Youlountas, philosophe libertaire, poète, écrivain et cinéaste franco-grec.

    (...) Oui, la démocratie est la préhistoire de l’anarchie. La démocratie sous toutes ses formes, variantes et déclinaisons. C’est un balbutiement, un germe, un mythe. Mais on est encore loin du compte. La démocratie annonce un objectif d’égalité qu’elle est incapable d’atteindre. Depuis 2500 ans, elle ne parvient pas à lâcher la branche qui la sépare de la plaine où l’être humain se redressera politiquement pour vivre et penser la société debout, à l’égal d’autrui. La démocratie reste à l’orée du bois, au rai de lumière, au chaud dans le décorum à peine modifié de l’Ancien Régime. On est encore loin de la liberté véritable, de l’égalité réelle et de la fraternité universelle. Et ce, parce qu’il reste une chaîne à briser, un cordon ombilical à couper, une branche à lâcher pour marcher ensemble debout. C’est le pouvoir. Tant que le système politique ne sera pas débarrassé de ce fléau, il continuera à singer les mêmes grimaces au-dessus des foules infantilisées et instrumentalisées. Nous sommes encore à l’âge de pierre de la politique, mais rien n’est terminé (...)

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  • #capitalisme #bourgeoisie #démocratie #politiciens #électoralisme #parlementarisme...
    #émancipation #Anarchisme #abstention #autogestion

    ★ NOUS BÂTIRONS NOTRE ÉMANCIPATION SUR LES RUINES DE LEURS PARLEMENTS - Socialisme libertaire

    « Ils disent nous représenter mais connaissent quoi de nos existences ?
    Sont-ils déjà venus dans nos rues, histoire de voir ce qui se passe ?
    À moi seul, je te représente plus que ton député,
    tes sénateurs, ministres et autres fils de…
     »

    Fonky Family – Dans la légende

    La démocratie parlementaire – ce système qui, via un ensemble d’institutions de « représentation » verticale, capte la souveraineté populaire pour nous déposséder de notre capacité à décider collectivement de nos vies – est moribonde. Du moins sous nos latitudes, où une majorité des individus autorisés à voter rechignent, depuis plusieurs années, à se rendre aux urnes pour porter au pouvoir une des crapules qui disent nous représenter (...)

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  • La Commune de Paris et ses enseignements pour aujourd’hui https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/03/07/la-commune-de-paris-et-ses-enseignements-pour-aujourdhui_155 | #archiveLO (#archiveLO, 2 mars 2021)

    #Commune_de_paris #1871 #éphéméride

    – La Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871)
    – Commémorer la Commune… pour mieux en trahir les idéaux
    – Des enseignements dévoyés
    – Les travailleurs apprennent de leurs expériences
    #Démocratie_prolétarienne et #démocratie_bourgeoise
    – «  L’Internationale sera le genre humain  »
    – La nécessité d’un #parti_révolutionnaire

    En septembre 1870, par l’intermédiaire des militants, très minoritaires, qui se réclamaient de ses idées, Marx avait avant tout conseillé aux travailleurs de la capitale de «  procéder méthodiquement à leur propre organisation de classe  ». Ils n’en eurent pas le temps et certains n’en comprirent pas la nécessité. Avec la Commune de Paris, le #prolétariat se retrouva donc au pouvoir sans avoir pu s’organiser en conséquence ni avoir eu la possibilité de trancher entre les différents courants politiques qui existaient en son sein  : #communistes, #anarchistes, partisans de #Proudhon ou de #Blanqui notamment.

    Les tâtonnements, voire les fautes des dirigeants de la Commune en matière financière comme dans le domaine militaire, la difficulté de concevoir et de mettre en œuvre une politique en direction de la #paysannerie pauvre, ne purent être surmontés en raison de l’absence d’un véritable parti. Il manqua une #organisation et des dirigeants concentrant l’expérience du #mouvement_ouvrier et qui auraient pu se lier aux masses dans la période précédente. Ils ne purent pas davantage écarter certains patriotes se réclamant du socialisme qui, comme l’écrit #Trotsky, «  n’avaient en fait aucune confiance  » en la classe ouvrière et, pire, qui «  ébranlaient la foi du prolétariat en lui-même  ».

    C’était déjà la conclusion tirée par les plus conscients des militants révolutionnaires de cette époque. #Marx, #Engels, bien sûr, mais aussi le Hongrois #Léo_Frankel, militant de l’#Association_internationale_des_travailleurs et qui avait été un des dirigeants de la Commune. Il écrivit peu après son écrasement  : «  Afin de réaliser cet objectif [la prise du pouvoir], les ouvriers se doivent de créer un parti autonome s’opposant à tous les autres partis, “unique moyen” pour liquider le règne des autres classes.  » Frankel sera l’un des fondateurs du Parti général des ouvriers de Hongrie en 1880.

    Ce sont les deux révolutions russes de 1905 et de 1917 qui tranchèrent définitivement cette question. Pour que la formidable pression révolutionnaire s’exerce pleinement, et contrairement à ce qu’affirmait le courant anarchiste, il fallait une organisation centralisée, soudée, dont les militants étaient en contact permanent avec les entreprises et avec les soldats du front et de l’arrière. Un parti à même d’adapter sa politique aux flux et aux reflux de la révolution et d’impulser ainsi une politique jetant les bases d’une société communiste  : ce fut la tâche du #Parti_bolchevique.

    #anarchisme