• « Le macronisme : une haine bien ordonnée de la démocratie »
    https://www.politis.fr/articles/2023/03/le-macronisme-une-haine-bien-ordonnee-de-la-democratie

    La philosophe Barbara Stiegler évoque l’exercice du pouvoir d’Emmanuel Macron, un homme « qui s’est rendu ivre de son pouvoir, jusqu’à plonger tout le pays dans une crise sans retour »

    ... En Macronie, la démocratie est remplacée par un régime électif où le peuple, parce qu’il est considéré comme irrationnel et incapable de se gouverner lui-même, doit se dessaisir (par les élections) de la totalité de son pouvoir.

    • Réforme des retraites : Macron affirme que « la foule » n’a « pas de légitimité » face « au peuple qui s’exprime à travers ses élus »

      La colère des opposants à la réforme des retraites ne retombe pas au lendemain du rejet de deux motions de censure par l’Assemblée nationale. Des actions étaient menées dans toute la France ce mardi

      sure 😃 Macron, le peuple, il sait ce que c’est ; la légitimité aussi.

      https://www.liberation.fr/economie/social/en-direct-reforme-des-retraites-reunions-manifestations-requisitions-suiv

    • #Légitimité
      Ça passe mieux avec Françoise Degois ?@colporteur :))

      « Bonjour, je m’appelle Emmanuel Macron. J’adore jeter de l’huile sur le feu. Et je continue encore et encore parce que je ne peux pas perdre, je ne sais pas perdre, je ne veux pas perdre.
      Stratégie perverse et volontaire de tension par un homme rusé et sans éclat. »

      Si les foules sont “illégitimes” comme le dit doctement #EmmanuelMacron, alors le 14 Juillet n’a pas sa place dans notre récit national et républicain car, ce jour là, c’est bien la victoire d’une foule illégitime que nous célébrons tous. Manier des mots ne suffit pas pour gouverner.

      En disant qu’il faut en terminer avec la Vieme, je ne parle aucunement de destitution et autres bêtises du genre dictature. Je dis simplement qu’une réforme des institutions est vitale et pas la soupe qu’on nous sert régulièrement. Non, nous devons changer sinon nous irons de soulèvements en soulèvements. L’exemple des retraites est exemplaire. Le gouvernent était battu par les représentants du peuple et il a choisi l’argument d’autorité rendu possible constitutionnellement. En terminer.

      J’espère de tout coeur que Macron sera le dernier président de la #Vième. Il est temps de tout changer, d’aérer, de démocratiser, d’en terminer enfin avec la monarchie républicaine, avec cet étouffoir qui nous emmène la où nous en sommes aujourd’hui.
      https://twitter.com/francoisedegois/status/1638439694361935872?cxt=HHwWgIC-hZSO9LwtAAAA

      En même temps. #MacronDestitution

    • Et avec Mathilde Larrere aussi ?

      « Vous n’étiez qu’une foule, vous êtes un peuple maintenant ». Quand Hugo écrit cela il ne parle pas d’un « peuple » qui s’exprime par ses élus, mais des Parisiens et Parisiennes qui ont renversé le régime de Charles X avec les barricades des trois journées insurrectionnelles de 1830.

      Notre histoire est celle d’un peuple qui se soulève, se saisit de sa souveraineté contre ceux qui la lui ravissent, qui proclame le droit de résistance à l’oppression et l’applique.

      Que l’on ait chercher à vider la souveraineté de sa substance en la limitant par l’urne, qu’on ait cherché à réduire le citoyen à l’électeur est une constance dont Macron est ici un des tristes avatars.

      Mais contrairement à ce qu’il dit, le déficit de légitimité du pouvoir actuel a justement pour effet de légitimer toutes les résistances qui s’exercent et s’y opposent.

      Dans Paris soulevé en juin 1848, une affiche proclamait sur une barricade « peuple, souviens-toi que tu es souverain ». On pourrait le redire aujourd’hui.

      https://twitter.com/LarrereMathilde/status/1638294801492725760

    • Et avec Vincent Tiberj c’est plus respectable ? :

      Cette phrase en dit énormément sur la conception macronienne du pouvoir, des citoyens et de la démocratie.
      Elle montre aussi l’incompréhension des évolutions sociopolitiques et la méconnaissance des travaux de science politique contemporain.

      Un thread sur tout ça👇

      2/n : d’abord l’utilisation de « foule ». Il ne l’emploie sans doute pas par hasard ; hors cela renvoie au travail de Gustave Le Bon.

      Et Gustave, comme beaucoup parmi les élites de la 3ème république, se méfie du mouvement social et des « classes laborieuses, classes dangereuses »

      3/n : Pour ce bon Gustave ; l’individu en foule
      ➡️n’est plus rationnel
      ➡️est dominé par ses émotions
      ➡️et surtout est à la merci de meneurs qui vont les manipuler

      4/n : D’où l’importance du vote qui va être construit comme la « bonne » (et seule) manière de participer, en raison.

      Les sociohistoriens (notamment Y.Deloye analysent cela comme une entreprise de « forclusion de la violence » voire une « orthopédie sociale » (Garrigou).

      5/n : cette image en dit beaucoup, où l’ouvrier est incité à troquer le fusil pour le bulletin

      Je conseille ce bel article d’Olivier Ihl sur ce point : https://t.co/RHlfZKL8Dk

      6/n : Dans cette conception du vote et particulièrement en France, on fait la part belle à la délégation/ représentation.
      ➡️Ici on élit, et on ne choisit pas toujours (à la différence d’un référendum)
      ➡️Pas de mandat impératif pour les élus et ils ne peuvent être renvoyer

      7/n : d’où cette phrase : le « peuple [qui] s’exprime à travers ses élus ».

      Des élus ventriloques ?
      ➡️ N’oublions pas l’impact du mode de scrutin. Un député au final est souvent élu avec une minorité des voix, même exprimées
      ➡️ c’est oublier tous les biais de représentation.

      8/n : en France, les élus sont majoritairement des hommes, plutôt âgés, plutôt des classes sociales supérieures.

      2017 a permis un renouvellement, mais partiel et qui reste socialement marqué.

      9/n : Enfin les citoyens changent. Ils ont pu être des « sujets », des citoyens allégeants", des « citoyens déférents », dans la « remise de soi », qui laissent parler les élus/ grandes personnes.

      Mais c’est fini... Et pas qu’en France

      9/n : « voter ne suffit plus », notamment parce que d’autres formes de participation sont devenues légitimes et sont utilisées

      10/n : en résumé :
      « Va falloir un peu bosser...
      Revoir son logiciel parce que la démocratie par les élus c’est fini et on ne peut se contenter d’un "grand débat" avec des citoyens qui posent poliment sa question (et en plus quels citoyens ?) »

      https://twitter.com/VTiberj/status/1638476105937035264?cxt=HHwWgIC9tcvVhL0tAAAA

  • Covid : des autorités déconnectées du réel ou perverses narcissiques ?
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-des-autorites-deconnectees-du-reel-ou-perverses-narcissiques-202302

    Le terme « gaslighting » désigne une forme de manipulation perverse dans laquelle le manipulateur tend à faire croire à sa victime qu’elle a perdu la raison. C’est une technique fréquemment utilisée par les pervers narcissiques, un classique de la violence intraconjugale, qui doit sa désignation à un film noir de George Cukor daté de 1944, Gaslight, avec Ingrid Bergman et Charles Boyer. Dans les années 80, un mari cupide étend son emprise sur sa jeune épousée, héritière d’une fortune sur laquelle il compte bien mettre la main. Il l’isole de ses proches, la tient quasiment prisonnière dans sa grande maison londonienne de caractère gothique et, à la tombée de la nuit, baisse l’intensité des lampes à gaz de la maison pour lui faire croire qu’elle devient folle.

    En ce début d’année 2023, ce sont des centaines de milliers de personnes à risque, et ceux et celles qui se préoccupent un tant soit peu de santé publique, qui se trouvent aux prises avec une entreprise assumée de gaslighting.

    #covid-19 #santé_publique #RDR #masques #déni #gaslighting

    • (...) le gouvernement a décidé début 2023 que le virus n’existait plus, voire n’avait jamais existé. Les promesses d’un effort massif dans la qualité de l’air en lieu clos, les mécanismes de veille sanitaire permettant d’anticiper un éventuel rebond épidémique, les séquençages, la vaccination, tout a été abandonné, à l’encontre des recommandations de l’OMS s’alertant de la tendance générale à invisibiliser la pandémie. Alors même que la Chine a été sévèrement atteinte et que des millions de personnes continuent à être touchées chaque année par une maladie encore mal connue qui semble, d’après un faisceau d’études concordantes, en capacité d’attaquer durablement, au-delà de la phase initiale, l’organisme humain, avec des conséquences pulmonaires, neurologiques, cardiovasculaires et immunologiques. Comme l’avait préconisé en 2022 Gérald Kierzek, directeur général de #Doctissimo et expert de plateau télé : « Plus on le [Covid] cherche, plus on le trouve. » Et nous y sommes : plus de test, plus de masque, des courbes et des chiffres totalement déconnectés du réel, qui laissent penser que le risque est derrière nous. Jusqu’à Santé publique France qui dans ses campagnes de communication amalgame systématiquement bronchiolites, grippe, gastro-entérites et Covid, parmi « les maladies de l’hiver ». Le Covid… cette maladie qui a circulé tout au long de l’hiver 2022 et qui, selon les anciens, a duré de décembre 2021 à janvier 2023, avec cinq vagues « hivernales ».

      https://justpaste.it/7eabk

      https://seenthis.net/messages/991414

  • Un plaidoyer pour les grandes villes
    https://metropolitiques.eu/Un-plaidoyer-pour-les-grandes-villes.html

    À l’encontre des discours urbaphobes nourris par l’actualité récente – sanitaire, sociale et politique –, un livre du géographe Guy Burgel souligne les ressources et l’adaptabilité des grandes villes. Ce nouvel essai du géographe Guy Burgel constitue le prolongement de deux tribunes : la première, publiée dans Le Monde du 26 novembre 2021, à propos de l’élaboration du nouveau plan local d’urbanisme (PLU) de Paris ; la seconde, dans le magazine Marianne en février 2022, sur l’appréciation des politiques de #Commentaires

    / #environnement, densité, #crise_urbaine, durabilité

    #densité #durabilité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_montigny.pdf

    • La ville connaît une crise profonde, peut-être inédite. Défi climatique, crises économiques et sociales, menaces du terrorisme et de nouvelles pandémies, auxquels s’ajoute aujourd’hui la guerre en Europe que l’on croyait révolue, les périls mondiaux ne manquent pas. Cette actualité réveille un vieux fond d’hostilité à l’urbanisation, à la grande ville notamment, sources de tous les maux, moraux et matériels, des groupes sociaux et des individus.

      Cet essai fait suite à un mouvement d’humeur devant la confusion des réalités et des représentations, des opinions et des savoirs, de la mesure des processus et de la relation anecdotique d’événements isolés. La défiance devant la parole experte ou l’autorité instituée, remplace le doute légitime et créatif. Le rejet de la ville en est l’illustration immédiate.

      Guy Burgel développe ici un argumentaire avec la volonté de rétablir des faits, de faire tomber les fausses bonnes idées, de défendre un mode de vie qui représente l’essentiel de la population mondiale, et d’en valoriser les qualités intrinsèques. Les villes, en particulier françaises et européennes, sont millénaires. Ne sont-elles pas toujours parvenues à faire preuve de créativité et de résilience ?

      En urbain convaincu et engagé, le géographe nous livre un nouvel ouvrage sur la ville contre les sceptiques et les idées reçues : un plaidoyer qui propose des solutions pour restaurer l’envie de vivre en ville, un plaidoyer pour une ville durable et désirable.

      https://archicity.fr/sauver-la-planete-ville

      #livre

  • Les nouveaux fronts du #dénialisme et du #climato-scepticisme – Climatoscope
    https://iscpif.fr/climatoscope/?p=72

    Malgré cela, nous assistons à une intensification de l’activité de groupes dénialistes et climato-sceptiques en ligne et à une révision à la hausse des objectifs d’émission de la plupart des majors pétrolières qui
    viennent pourtant d’annoncer des bénéfices annuels record (ex. BP).

    En France, l’intensification du militantisme dénialiste a été particulièrement marquée depuis juillet 2022 avec une triple actualité climatique : une série d’événements extrêmes, la tenue de la COP27 avec un poids fort des industries fossiles, et enfin la convergence des les enjeux du réchauffement climatique et avec ceux de la sécurité d’approvisionnement en pétrole et en gaz du fait de la guerre en Ukraine.

    Cette étude décrit certaines des stratégies mises en oeuvre par les militants climatosceptiques et dénialistes sur Twitter, quantifie leurs effets et met en avant de potentielles motivations géopolitiques. Il s’appuie sur les méthodologies développées au CNRS au CAMS et à l’Institut des Systèmes Complexes de Paris

    Au-delà du “fact-checking”, cette étude vise à une meilleure compréhension de la circulation des différents narratifs liés au changement climatique et en particulier ceux relevant de la désinformation.


    https://vimeo.com/767800360

  • https://www.lexpress.fr/monde/asie/nous-sommes-la-derniere-generation-en-chine-la-population-ne-veut-plus-denf

    « Un enfant ? Non merci, lance Lin, une Pékinoise de 28 ans, influenceuse sur les réseaux sociaux. Les enfants demandent trop d’attention, ça coûte cher de les élever et il faudrait que je déménage pour un appartement plus grand. Je préfère vivre comme je veux. » La jeune femme exprime les préoccupations de la plupart des jeunes Chinois : le coût de la vie, de l’éducation et de la santé. Auxquelles se sont ajoutées les cicatrices de trois années de stratégie sanitaire drastique, avec son lot de confinements et d’incertitudes, qui ont un peu plus éteint le désir d’enfant.

    https://justpaste.it/cze1n

    #Chine #démographie #dénatalité #dernière_génération

  • #Inceste 1/5 - Le zizi de Papinou

    Mère de deux filles, Jessica a découvert que son propre beau-père abusait d’elles depuis plusieurs années. Elle l’a dénoncé à la police et raconte son parcours de combattante jusqu’au jugement. En matière d’inceste, l’article 213 du Code pénal visait à l’origine à protéger les liens du sang. Pour l’avocate lausannoise Coralie Devaud, il est trop restrictif et archaïque, comme celui qui définit le viol.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2023/audio/inceste-1-5-le-zizi-de-papinou-25899822.html
    #podcast #audio #pédocriminalité

  • #curiousabout « La (Très) Grande Evasion » | Un #documentaire de vulgarisation de #Yannick_Kergoat, coécrit avec #Denis_Robert.

    Ou la mécanique de l’évasion fiscale pour les nuls.

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/12/07/la-tres-grande-evasion-la-mecanique-de-l-evasion-fiscale-pour-les-nuls_61533

    Vous avez, comme tout un chacun, une cinquantaine de millions d’euros à soustraire à l’administration fiscale. Vous hésitez toutefois sur la meilleure manière de procéder à cet acte de légitime défense. Ne perdez plus une minute et regardez le documentaire de vulgarisation de Yannick Kergoat, coécrit avec Denis Robert (journaliste qui avait enquêté sur l’affaire Clearstream, chambre de compensation luxembourgeoise), consacré aux mécanismes de l’#évasion_fiscale.

    Quel plaisir que ce film qui, avec le concours de spécialistes parlant un langage clair, et moult séquences d’animation édifiantes et facétieuses, détaillera pour vous la marche à suivre, moins compliquée que ce que l’on imaginait. Sans doute n’est-il pas interdit, sans un sou d’économies en poche, de regarder ce film, mais on risque évidemment d’y prendre un peu moins de plaisir, d’être même scandalisé par une pratique qui, loin d’être jugulée comme on nous l’assure depuis des années, ne fait que croître et embellir à mesure que le système enrichit les plus riches et appauvrit les autres, au vu et au su des gouvernants, avec la bénédiction des établissements bancaires qui y participent et, cela va sans dire, au détriment du bien commun. Petit motif de satisfaction tout de même : le spectateur le plus rétif à ces acrobaties comptables sortira du film en ayant enfin compris – du moins dans les grandes lignes – comment on le dépouille. […]

    [Le Monde]

    #banques #hypocrisie #capitalisme #impôt

  • Qu’est-ce qu’on a fait pour avoir autant de poncifs sur l’immigration ?

    Depuis le début du XXIème siècle, les flux migratoires s’intensifient et ce au niveau mondial. Mais, en Europe, la France est loin d’accueillir le nombre de migrants que sa taille lui permet. Alors, pourquoi cette #exagération permanente ? Où est le #fantasme dans le débat migratoire ?

    Avec François Héran Sociologue et professeur au collège de France

    Les années passent et se ressemblent terriblement. En tout cas sur certains sujets… comme, par exemple, au hasard : l’#immigration ! Des lois à tire-larigot, des débats à tout bout de champ, des récits à qui mieux mieux.
    Ce n’est pas l’immigration que augmente, ce sont nos fantasmes qui prolifèrent. Pourquoi l’immigration suscite-t-elle autant de poncifs, de peurs et de #déni ? Et pourquoi, malgré les chiffres et les circulaires, on s’éloigne pourtant toujours de la réalité des mouvements migratoires ?
    Quelles vagues migratoires en France ?

    “Dans les années d’après-guerre, il y a énormément de reconstruction à réaliser. On a donc recours à de la main-d’œuvre étrangère à partir des années 1950. Le pourcentage d’immigrés, c’est-à-dire de personnes étrangères ou ayant acquis la nationalité française, stagne autour de 7% à partir des années 1970, les vagues migratoires ayant été limitées du fait du ralentissement économique lié aux chocs pétroliers. Depuis 2000, les mouvements migratoires augmentent d’environ 35% ou 40% en France, et de 60% au niveau mondial. Le flux s’étant le plus intensifié au XXIème siècle est celui des migrations d’étudiants internationaux.” François Héran

    Un bilan comptable de l’immigration ?

    “La #résistance à l’immigration vient notamment du sentiment de peur de manquer de ressources, d’abord d’emplois, maintenant de prestations sociales ou d’argent public. Présent depuis quelques années, le Front National a largement contribué à populariser l’idée que nous devons choisir entre le plein-emploi et la protection sociale, et l’accueil des immigrés. Mais cette idée n’est pas vraie. D’après l’OCDE, les immigrés sont surreprésentés dans les catégories actives et de par la consommation, leur travail et leurs cotisations nous coûtent moins qu’ils ne nous rapportent. Malheureusement, ce discours est inaudible.” François Héran

    Comment nommer les populations issues de l’immigration ?

    “Dans les années 1960-1970, on parlait de travailleurs immigrés car on nourrissait l’idée que ces migrations étaient temporaires et non pas celle que les familles allaient rejoindre les travailleurs en France. Lorsque les effectifs d’étudiants, de familles se sont multipliés, on a changé de termes pour parler d’immigrés. Dans le #vocabulaire courant, le mot ’immigré’ a pris une connotation extrêmement négative. Donc dans les enquêtes qu’on réalise auprès de populations issues de l’immigration, on ne peut utiliser les termes d’’immigration’ ou même d’’intégration’, puisque dans l’immense majorité du débat public les termes sont utilisés de façon discriminante.” François Héran

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sans-oser-le-demander/qu-est-ce-qu-on-a-fait-pour-avoir-autant-de-poncifs-sur-l-immigration-71

    #migrations #peur #François_Héran #asile #réfugiés #mots #histoire #histoire_migratoire #statistiques #gâteau #gâteau_à_part_fixes #coût #économie #idées_reçues #Etat_social #ressources_pédagogiques #regroupement_familial #immigration_de_travail #immigration_familiale #immigration_choisie #immigration_subie

    via @karine4

  • « Bébés Coca » : dans les Hauts-de-France, les ravages méconnus du soda sur les très jeunes enfants
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2022/06/10/bebes-coca-dans-les-hauts-de-france-les-ravages-meconnus-du-soda-sur-les-

    Des bébés aux dents de lait tachées, noircies, dont il ne reste que les racines. Des bambins de trois ou quatre ans exhibant déjà des prothèses dentaires ou des dents de travers, qui poussent trouées comme du gruyère… Ces enfants, les professionnels de santé et de la petite enfance qui les reçoivent ou les côtoient au quotidien les surnomment parfois « les bébés Coca ». Les descriptions qu’ils en font semblent sorties d’un livre de Dickens. Cela ne se passe pas à l’autre bout de la planète mais bien ici, dans la métropole lilloise et toute la région.

    #santé_publique #santé_bucco-dentaire #ARS #pauvreté #coca_cola

    https://justpaste.it/c55rf

  • Violences sexuelles en Ehpad | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/dossier/france/violences-sexuelles-en-ehpad

    Violences sexuelles : en #Ehpad, les #femmes vulnérables sont des proies

    Épisode 1
    En France, des dizaines de résidentes ont été agressées ou violées au sein des maisons de retraite. Mediapart a enquêté pendant plusieurs mois sur une réalité sous-estimée et méconnue. Le nombre des victimes pourrait être « monstrueux », d’après le ministère des solidarités.

    #viols #vieillesse

  • Berliner Firma baute KZ-Öfen
    https://www.tagesspiegel.de/berlin/bezirke/berliner-firma-baute-kz-ofen-kein-zweifel-dass-alle-beteiligten-es-wuss


    Sous les régimes capitalistes tu ne sais jamais exactement qui profite de ton travail, qui sera blessé ou en mourra. Les relations commerciales et politiques sont très complexes et les patrons ne le voient pas comme une obligation d’en informer leurs employés. Parfois tu l’apprends malgré eux. Voici un cas exemplaire, où la responsabilité pour l’emploi d’un produit concerne aussi les employés d’une entreprise moyenne.

    :13.12.2022 „Kein Zweifel, dass alle Beteiligten es wussten“

    Die H. Kori GmbH hatte ihren Sitz in der Dennewitzstraße und baute Öfen für die Verbrennung der Leichen in Konzentrationslagern der Nazis. Eine Erinnerungsinitiative und ein BVV-Antrag brachten ein Forschungsprojekt und ein Buch zur Kori GmbH auf den Weg, das jetzt vorliegt. Die Historikerin Susanne Zielinski hat dafür die Kori-Geschichte recherchiert. Sie benennt auch die persönliche Verantwortung der Mitarbeiter: „Dass Monteure der Firma vor Ort mit Hilfe von Gefangenen aus den Lagern die Kori’schen Öfen installierten und von der SS auch vorab Firmenmitarbeiter angefordert wurden, die die Orte der Bauprojekte besichtigen sollten, lässt keinen Zweifel daran, dass alle beteiligten Personen wussten, worum es hier ging: die systematische Ermordung von Menschen und die spurlose Beseitigung ihrer Leichname.“

    #Berlin #Dennewitzstraße #histoire #nazis #Auschwitz #shoa #travail #guerre

  • Covid-19. « Je veux être positif... mais on est très mal barrés ! » alerte Christian Lehmann
    https://www.leprogres.fr/sante/2022/12/12/covid-19-je-veux-etre-positif-mais-on-est-tres-mal-barres-alerte-christian

    « On est mal parce qu’il n’y a aucune gestion politique du covid. Je tape sur Macron, mais l’ensemble de la classe politique est lamentable, à quelques exceptions près. En ce moment, il y a une course à la queue de Mickey pour être le plus antivax possible. »

    « On est très très mal barrés. Voilà. Si j’avais un mot pour qualifier les années à venir, ce serait "le marasme". Parce qu’à moins d’avoir la chance de trouver un vaccin multivariant et tout, on va se retrouver avec une dégradation généralisée de l’état de santé de la population et une baisse de la durée de vie des gens. »

    • Nous sommes en guerre ; quoiqu’il en coûte ; immunité collective, politique du tout vaccinal, immunité hybride ; dette immunitaire ... On nous en aura fait avalé des couleuvres depuis mars 2020.
      Extrait d’un commentaire à l’article :

      C’est fou quand même. Etre complètement affolé car il peut y avoir des coupures d’électricité d’une durée max de 2 heures et ne pas avoir la crainte d’un virus qui risque de mettre à mal la santé des gens voire l’humanité toute entière !

      Ben ouais ! Globalement, sauf coercitions décrétées en haut de la pyramide (mais même les autorités chinoises commencent à lâcher du lest sur le #zero_covid), le #SARS-CoV2 n’impacte plus vraiment notre « zone de confort », contrairement à l’absence de jus dans les câbles. La majorité de mes connaissances fait preuve d’un fatalisme servile et veule tout en généralisant sa petite expérience immédiate pour te prouver la non-dangerosité du virus. Et du même coup, ça entretient le #déni. Tant que ça ne touche pas des proches (et encore, il y en a qui trouve le moyen de « relativiser »).
      Donc en fait, une grande majorité nous la joue « résilience » tant que ça n’éclabousse pas trop leurs godasses. Et ça tombe bien, parce que toute la machinerie capitaliste peut continuer à fonctionner en mode « business as usual », grâce à la #nimby attitude qui a infusé dans la plupart des esprits. Même que la Chine va pouvoir « libérer » ses travailleurs·euses et continuer à cramer des millions de barils de pétrole et des millions de tonnes de charbon.
      Nom de dieu ! Il n’y aurait pas un p... de gros biais de la mort qui tue dans l’intelligence humaine (capacité à traiter les informations de façons pertinentes), biais qui aurait alimenté la théorie du « caractère indépassable » du #capitalisme ? Ch’sais pas, j’demande ...

  • Linton Kwesi Johnson en cinq dubs
    https://pan-african-music.com/linton-kwesi-jonhson-dub

    PAM rend hommage à la légende vivante de la dub poetry, en revisitant cinq poèmes du maître jamaïcain. Tous sont porteurs d’une critique sociale acérée, posée sur des basses profondes et un rythme intemporel.

    #musique #poésie #LKJ #Linton_Kwesi_Johnson #reggae #bass_culture #dub_poet #dub #musique_et_politique #Dennis_Bovell #police #violences_policières #Angleterre #Brixton #histoire

  • #François_Héran, professeur au Collège de France : « Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base »

    François Héran, professeur au Collège de France à la chaire Migrations et sociétés, rappelle, chiffres à l’appui, à quel point l’immigration est limitée, bien en deçà de la place qu’elle occupe dans l’espace public.

    Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base. De 2000 à 2020, selon les compilations de l’ONU, la part des immigrés dans la population mondiale a progressé de62 %. Sans surprise, cette lame de fond touche aussi le continent européen  : + 60 %. Les régions d’Europe qui ont connu les plus fortes hausses relatives de populations immigrées depuis l’an 2000 sont l’Europe duSud (+ 181 %), les pays nordiques (+ 121 %), le Royaume-Uni et l’Irlande (+ 100 %), l’Allemagne et l’Autriche (+ 75 %), suivies du reste de l’Europe de l’Ouest (hors la France)  : + 58 %. En revanche, la hausse est faible en Europe centrale ex-communiste (+ 12 %).

    Dans ce tableau européen, la France occupe une position très inférieure à la moyenne  : + 36 % d’immigrés en l’espace de vingt ans (avec ou sans l’outre-mer). Les immigrés représentent aujourd’hui chez nous 10,3 % de la population, selon l’Insee. La hausse a démarré en 2000, après la longue stagnation des années 1974-1999. Nicolas Sarkozy a freiné un peu la tendance, mais sans l’inverser. Elle a suivi son cours d’une présidence à l’autre. Il est donc absurde, comme on le lit çà et là, d’imputer la montée de l’immigration au dernier président  : aucun d’entre eux n’a pu contrecarrer une évolution inscrite dans une dynamique mondiale.

    Une autre approche consiste à examiner non plus le nombre d’immigrés résidant en France, mais les titres de séjour délivrés chaque année par la direction générale des étrangers en France du ministère de l’intérieur. Leur nombre a augmenté de 37 % de 2005 à 2021, une hausse régulièrement pointée comme une dérive incontrôlée mais qui s’explique à 54 % par la migration estudiantine, à 27 % par la migration de travail (relancée depuis peu par le «  passeport talent  ») et à 24 % par la migration de refuge (la moindre des choses dans le contexte actuel). Objet d’une fixation obsessionnelle dans le débat public, la migration familiale n’est pour rien dans cette hausse, puisqu’elle a reculé de 10 % depuis 2005, tant le parcours est semé d’embûches. Le regroupement familial auprès des étrangers oscille autour de douze mille personnes par an, soit 4 % seulement de l’ensemble des titres.

    Quant aux titres délivrés pour «  liens personnels et familiaux  » avec la circulaire Valls ou l’application de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (qui n’a rien de mécanique, contrairement à un mythe tenace), ils plafonnent à 11 000 par an et permettent de régulariser des personnes dont 40 % sont en France depuis dix ans, selon l’enquête officielle Elipa 2. Ces deux catégories de titres stagnent depuis 2012, avec des effectifs modestes. En faire des «  pompes aspirantes  » responsables de la progression générale de l’immigration en France est tout simplement erroné. Telle est donc la situation de la France  : un nombre d’immigrés en hausse, mais pas en pointe, une immigration familiale contenue, un essor important des étudiants internationaux, des régularisations en nombre limité.

    Olivier Dussopt, le ministre du travail, vient d’annoncer ( Le Monde du 2 novembre) de nouvelles régularisations par le travail, sans leur donner l’ampleur de celles décidées en Espagne l’été dernier ou pratiquées en Allemagne par le système de la «  résidence tolérée  » . La droite et l’extrême droite se sont aussitôt écriées que l’on allait créer un appel d’air, comme si la France était l’un des pays d’Europe les plus attractifs. Il n’en est rien. Ne parlons pas des migrants bloqués dans le Calaisis qui veulent rejoindre les côtes anglaises et fuient les «  mises à l’abri  »  : c’est nous, en sous-traitants zélés des Britanniques, qui les retenons sur le territoire français. Ne parlons pas non plus des Européens qui bénéficient de la libre circulation  : ils ne se bousculent pas chez nous, puisque nous sommes au 25e rang des pays européens pour la proportion d’immigrés nés dans l’Union.

    Proportions dérisoires de l’asile

    Mais, objectent certains, ne sommes-nous pas les «  champions de l’asile  » en Europe  ? S’agissant des grandes vagues d’exilés venus du Moyen-Orient, nous sommes loin du compte. Si l’on additionne les demandes d’asile et les relocalisations enregistrées par Eurostat en l’espace de sept ans, de 2014 à 2020, et si l’on fait l’hypothèse maximaliste que tous les déboutés restent, les effectifs accueillis en France en sept ans s’élèvent à36 900 Syriens, 14 100 Irakiens et 49 300 Afghans, soit respectivement 3 %, 4 % et 8 % des demandes ou relocalisations enregistrées en Europe pour ces trois nations (contre 53 %, 48 % et 36 % en Allemagne). Proportions dérisoires quand on sait que la France concentre 15 % de la population de l’Union et 17 % de son PIB. Le «  tsunami migratoire  » dénoncé par Marine Le Pen à l’automne 2015 n’a pas eu lieu.

    Certes, nous pouvons nous targuer d’avoir accordé en 2022 le bénéfice de la «  protection temporaire  » à plus de 100 000 Ukrainiens (un chiffre atteint en juillet, qui a décru depuis, en raison des retours dans leur pays), mais, là encore, cela représente 4 % seulement des exilés protégés à ce titre dans les pays européens non limitrophes de l’Ukraine. Beaucoup ont privilégié le sud de l’Europe où vivaient déjà leurs compatriotes. Ce sont d’abord les diasporas qui ont pris leur part de l’accueil.

    C’est un paradoxe observé depuis 2015  : à l’échelle européenne, la France n’a jamais accueilli les grandes vagues de réfugiés (Syrie, Irak et Afghanistan) au prorata de sa population ou de sa richesse. En revanche, elle a pris un peu plus que sa part (18 %) dans l’enregistrement des demandes d’asile déposées dans l’Union par les ressortissants des autres pays  : Côte d’Ivoire, Bangladesh, Guinée, Turquie, Albanie, Géorgie, Pakistan, Nigeria, Comores, RDC, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, tout pays où la situation des droits de l’homme reste complexe à diagnostiquer. Les trois quarts environ de ces demandes ont néanmoins été rejetées.

    Dans les dix dernières années, hors Covid-19, le taux moyen d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) était de 15 %, d’après les données de la direction générale des étrangers de France. Ce n’est pas l’assassinat de la petite Lola à la mi-octobre qui a mis la question à l’ordre du jour. Le taux de non-exécution est brandi de longue date comme un indicateur de l’inefficacité de la politique migratoire. Un rapport du Conseil d’Etat, de mai 2018, et un autre du Sénat, remis en octobre 2020, ont proposé de simplifier les procédures. En 2004, déjà, la juriste Danièle Lochak avait recensé dans la décennie précédente pas moins de onze circulaires des ministères de l’intérieur ou de la justice visant à améliorer le taux d’exécution des mesures d’éloignement. Les vingt et une lois votées depuis 1990 sur l’immigration et l’asile n’ont pas suffi à régler le problème. Croit-on que la 22e y parviendra, sachant que l’obstacle majeur reste l’absence de laissez-passer consulaires et de titres de voyage  ?

    Nul ne peut se satisfaire de voir le contentieux des étrangers concentrer désormais la moitié du contentieux administratif en France. Encore faut-il s’interroger sur les ressorts d’une telle anomalie. La multiplicité des recours contre les OQTF démontre leur fragilité. On se contente de traiter les symptômes en essayant de prendre les recours de vitesse. Des conseillers ont même songé un temps à fusionner le juge de l’asile et le juge de l’expulsion  : tel le dieu Janus planté à l’entrée du territoire, il aurait donné de la main droite et repris de la main gauche, et tout se serait passé dans l’ellipse à deux foyers de sa providence.

    A cette solution irréelle on préfère désormais le modèle allemand, à savoir déconcentrer la Cour nationale du droit d’asile auprès des cours administratives d’appel, quitte à accroître l’arbitraire des décisions en généralisant la formule du juge unique  : exit l’assesseur du Haut-Commissariat aux réfugiés, exit l’assesseur nommé par le Conseil d’Etat.

    Lorsque la loi Sarkozy de juillet 2006 créa l’OQTF actuelle, c’était déjà dans un but de simplification et d’efficacité. Le préfet pouvait prendre d’un coup plusieurs décisions  : refuser le titre de séjour, ordonner la reconduite à la frontière, accorder ou non un délai de départ volontaire, déterminer le pays de retour, interdire tout retour pour une durée donnée. Peine perdue  : un an plus tard, Brice Hortefeux demandait déjà à la commission Mazeaud de lui proposer de nouvelles mesures de simplification. On avait oublié que chacune des décisions composant une OQTF pouvait faire l’objet d’un recours séparé visant la compétence de l’autorité, la forme et le délai de la notification, l’erreur manifeste d’appréciation, etc. Le Conseil d’Etat l’a rappelé dans son rapport  : on ne peut décider du sort des gens sans respecter un droit de recours et un minimum de délai.

    Nous ne sommes plus au temps de la crise économique et morale des années 1930, quand la France expulsait par trains entiers plus de 100 000 Polonais, recrutés quinze ans plus tôt dans les houillères. Les entreprises les renvoyaient à leur guise, avec l’appui des préfets. Nul contentieux alors, puisqu’il n’y avait pas d’OQTF. Mais, entre-temps, un événement est intervenu – la seconde guerre mondiale –, avec le réveil des droits de l’homme, qui a permis d’élargir les compétences des juges en matière de contrôle des expulsions.

    Reste la question de fond. L’OQTF a-t-elle encore du sens quand elle s’obstine à expulser des personnes qui ont prouvé de facto leur aptitude à s’intégrer dans le système économique et dans la vie locale  ? Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, le déplore  : «  Il se passe parfois deux ans avant que la personne ne soit expulsable (…) . Il ne faut pas laisser le temps de créer des droits qui viendraient contredire des décisions prises légitimement par les préfectures  » ( Le Monde du 2 novembre). En condensant ainsi cet argument, M. Darmanin en fait ressortir l’absurdité  : c’est l’aveu involontaire d’une politique visant à empêcher l’intégration. Or quel meilleur juge y a-t-il en matière d’intégration que le temps  ? Si un jeune sous OQTF réussit à passer un CAP ou un BTS, s’il donne satisfaction à son employeur et rend service à la communauté locale, où est le problème  ? Il y a des moments où le pragmatisme doit prévaloir sur le dogmatisme.

    C’est au fond l’idée que le ministre du travail, Olivier Dussopt, a tenté de glisser dans l’entretien donné au Monde . Mais peut-il reprendre la main dans ce domaine depuis que la réforme d’avril 2021 a transféré du ministère du travail au ministère de l’intérieur la mission d’identifier les métiers «  en tension  »  ? L’OCDE avait dénoncé en 2017 cette usine à gaz  : les indicateurs officiels (issus d’une analyse des demandes non satisfaites par Pôle emploi) étaient trop volatils pour prédire la tension locale d’un métier pour l’année à venir, les employeurs des secteurs concernés (transport, entretien, services à la personne, restauration, tourisme, agriculture…) ne passaient pas par Pôle emploi  ; seules les grandes entreprises pouvaient faire face à la bureaucratie exigée.

    Rêves immatures

    Aussi la plupart des directions régionales du travail avaient-elles renoncé aux indicateurs chiffrés censés identifier les métiers en tension ? : elles s’adressaient aux chambres des métiers et aux syndicats qui connaissaient le terrain (selon la méthode de concertation appliquée en Suisse, le pays qui avait imaginé dès les années 1970 le système des « ?métiers en tension ? »). La mise en place au printemps 2021 de « ?plates-formes interrégionales ? », permettant de postuler directement en ligne, a démantelé ce système. Il simplifie la tâche des entreprises, mais est-ce faire injure au ministère de l’intérieur de se demander s’il a les outils requis pour analyser à l’échelle locale les besoins du marché du travail ??

    L’impuissance de la politique migratoire ne tient pas au manque de volonté ou de moyens, mais à la démesure des objectifs. Décréter que l’immigration «  choisie  » devra supplanter l’immigration «  subie  » (en oubliant l’échec flagrant de ce programme dans les années 2006-2011), annoncer la «  réduction drastique  » de tel ou tel flux migratoire, prétendre qu’on pourra suspendre le regroupement familial, inverser en France la courbe mondiale des migrations, tenir le pays à l’écart des grands mouvements de réfugiés, convaincre les nationaux de s’adonner au travail manuel, aligner les Etats de droit de l’Europe de l’Ouest sur le modèle illibéral de la Hongrie, résilier les engagements internationaux qui lient les sociétés démocratiques, faire croire enfin que la France serait davantage la France sans l’immigration… Autant de rêves immatures et voués à l’échec, parce qu’ils font fi des réalités les plus élémentaires.

    Ils traduisent un véritable déni d’immigration, comme il y a des dénis de grossesse. Si le gouvernement actuel ne partage pas cette idéologie nationaliste et isolationniste, il est temps pour lui de la combattre en changeant résolument de récit.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/08/francois-heran-l-impuissance-de-la-politique-migratoire-ne-tient-pas-au-manq

    #immigration #France #chiffres #statistiques #fact-checking #préjugés #migrations #asile #réfugiés #migration_estudiantine #migration_de_travail #migration_familiale #regroupement_familial #étrangers #circulaire_Valls #Elipa_2 #régularisation #protection_temporaire #renvois #expulsions #obligations_de_quitter_le_territoire_français (#OQTF) #mesures_d'éloignement #pragmatisme #dogmatisme #intégration #travail #métiers_en_tension #plates-formes_interrégionales #immigration_choisie #immigration_subie #déni_d’immigration

    ping @karine4

  • Cabrioles #AutodéfenseSanitaire sur Twitter : « Bonsoir à tous·tes, Le temps est venu pour nous de vous dire aurevoir » / Twitter
    https://twitter.com/CabriolesDouze/status/1591559146452688896

    La négation/minimisation du Covid, de par la hiérarchisation de la valeur des vies qu’elle implique s’inscrit dans un positionnement éthico-politique profondément réactionnaire.Parler du « complotisme » est confortable pour tous, pour les fascistes qui se posent en contestataires, les libéraux qui jouent aux rationnels et cachent leur rôle dans la fascisation, et même pour les camarades égaré·es qui s’en servent pr minimiser leur alliances réactionnaires.Mais en ce qui concerne la négation de la pandémie à gauche, le fait de naturaliser que le Covid devienne la 3eme cause de mortalité en France, que les handi·es peuvent bien crever et que 2 millions de personnes souffrent de séquelles invalidantes, il ne s’agit pas de complotismeIl s’agit d’un phénomène socio-politique d’ampleur qui a été intensément porté et légitimé par les organes intellectuels de gauche/autonomes. Organes qui sont tenus par des gens qui ne font pas partie des catégories de la pop° les + en danger face au Covid.
    Nous l’avons dit et répété, il n’y a pas que chez les macronistes que les digues ont sautées. Tout corps plongé dans l’eau se mouille, et nul ne peut prétendre être indemne de l’ascencion continue de la boue fascisante.

  • Energieverbrauch von Denkmälern: Giffeys ewige Flamme der Ignoranz - taz.de
    https://taz.de/Energieverbrauch-von-Denkmaelern/!5883997

    12. 10. 2022 von Marie Frank - Auf Wunsch der Regierenden lodert die „Ewige Flamme“ wieder. Dabei ist das Mahnmal für die deutschen Heimatvertriebenen ein unnötiger Energiefresser.

    Eine ewige Flamme, bezahlt vom Energieversorger – das würden sich angesichts der unaufhaltsam steigenden Gaspreise derzeit viele Ber­li­ne­r*in­nen wünschen. Immerhin lassen breite Teile der Gesellschaft aus Sorge vor der nächsten Nebenkostenabrechnung selbst bei niedrigen Temperaturen ihre Heizung aus.

    Da kommt eine Gasflamme, die rund um die Uhr das ganze Jahr über in einer Eisenschale sinnlos vor sich hin lodert, nicht besonders gut an. Nach Beschwerden von Bür­ge­r*in­nen über diese Energieverschwendung in Zeiten knapper Ressourcen schaltete die Gasag vor rund zwei Wochen dann auch folgerichtig dem Mahnmal „Ewige Flamme“ in Charlottenburg-Wilmersdorf, das an die Opfer von Flucht und Vertreibung erinnern soll, das Erdgas ab.

    Doch Berlins Energieversorger hatte seine Rechnung ohne die Regierende Bürgermeisterin Franziska Giffey gemacht. Denn während ihre Kol­le­g*in­nen aus der Politik nicht müde werden, die Menschen tagein tagaus zum Energiesparen anzuhalten, pfeift die SPD-Politikerin auf Energie- und Klimakrise und sorgte durch ihre Senatskanzlei dafür, dass die Flamme des Mahnmals am Mittwoch wieder in Betrieb genommen wurde.

    Dabei verfeuert die symbolische Opferschale laut Gasag pro Jahr rund 210.000 kWh – das entspricht dem Verbrauch von rund 15 Einfamilienhäusern oder fast 40 Ein-Personen-Haushalten.

    Doch Franziska Giffey, die in der Energiekrise im Fall der Fälle auch mal ganzen Stadtteilen für mehrere Stunden den Strom abstellen will, ficht das nicht an. Energiesparen schön und gut, aber wenn es um ein Denkmal für die deutschen Heimatvertriebenen geht, hört für die SPD-Politikerin der Spaß offenbar auf. Man muss schließlich Prioritäten setzen. Sollen sich die Armen doch an der „Ewigen Flamme“ wärmen!

    Wenn das Mahnmal künftig nicht auch noch an die Opfer von Ignoranz und Misswirtschaft erinnern soll, wird das mit dem auf dem Sockel beschworenen Frieden so jedenfalls nichts.

    #Berlin #Charlottenburg #Westend #Theodor-Heuss-Platz #Kultur #Politik #Denkmal #Energiekrise #SPD #WTF

  • Denuvo reveals its anti-piracy DRM for Nintendo Switch
    https://www.gamedeveloper.com/production/drm-company-denuvo-releases-anti-piracy-program-for-nintendo-switch

    Denuvo, the software maker who specializes in technology that combats piracy and cheating, has set its sights on the Nintendo Switch. Today, the company announced its Nintendo Switch Emulator Protection, which will make it so that Switch games can no longer be emulated to PC.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #piratage #propriété_intellectuelle #denuvo #console_nintendo_switch #nintendo #nintendo_switch_emulator_protection #pc #rom

  • « La loi sur le pouvoir d’achat écarte le #salaire comme instrument principal de la relation sociale de travail », Louis-Albert Serrut, syndicaliste.

    La série de mesures votées par l’Assemblée nationale le 22 juillet dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat [définitivement adoptée, mercredi 3 août, à l’Assemblée nationale puis au Sénat] dissimule, sous les bruits d’une bataille médiatique opportune, des enjeux et des effets qui vont au-delà des aménagements annoncés comme des avancées pour les salariés.

    Ces mesures ponctuelles (prime annuelle, intéressement) se substituent aux discussions des organisations syndicales de salariés et d’employeurs sur les rémunérations, devenues inutiles. Plus grave, elles les ignorent, confirmant le dénigrement macronien des organismes intermédiaires de la démocratie.

    Les #primes dont le montant, triplé, peut atteindre jusqu’à 6 000 euros par an, ne ciblent pas les ménages modestes. Les sans-emploi, exclus de fait du dispositif, sont confrontés au durcissement des conditions d’accès à l’#assurance-chômage et aux réductions de leur indemnisation. Quant aux retraités, la revalorisation des pensions ne répare pas leurs gels successifs ni même l’inflation.

    Travail dissimulé

    Lorsque l’exécutif menace de fusionner d’autorité les branches dans lesquelles des salaires sont inférieurs au smic, il feint d’ignorer que durant son précédent mandat, Macron a inversé les normes, permettant qu’un accord d’entreprise, validé par une seule organisation de salariés même minoritaire, prévale sur les accords de branche nationaux et même sur la loi.

    Les critères de ces primes entérinent les pratiques du travail dissimulé : versement au bon vouloir de l’employeur, #exonération_de_cotisations_sociales et #défiscalisation. C’est d’une certaine manière la légalisation des pratiques du travail au noir.

    Toutes les composantes sociales du salaire, les cotisations, la complémentaire santé, l’épargne salariale, sont ainsi réduites ou plus précisément contournées. Comme les ordonnances Macron de septembre 2017 ont contourné le Parlement pour casser le code du travail, la loi sur le pouvoir d’achat écarte le salaire comme instrument principal de la relation sociale de travail.

    Les exonérations de cotisations – Sécurité sociale, assurance-chômage, retraite complémentaire – appauvrissent un peu plus encore les assurances sociales, déjà affectées par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019. Ces exonérations visent à fragiliser les organismes de protection sociale, c’est la « politique des caisses vides » dont parle l’économiste Michaël Zemmour (Le Monde, 21 juillet 2022), pour justifier la nécessité d’une réforme et le recours aux assurances privées de tous ordres, complémentaires santé, accident, retraite.

    Malhonnêteté

    Il ne s’agit pas seulement, comme l’écrit Michaël Zemmour, d’une stratégie de réforme, mais de la continuation dans la recherche constante d’un objectif, celui de la liquidation du programme des « jours heureux ». #Denis_Kessler, alors vice-président du Medef, l’a clairement défini dans une déclaration en 2007 : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance (…). Il est grand temps de le réformer (…). La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

    Tous les députés de droite (LRM-Renaissance, Les Républicains) et d’extrême droite (Rassemblement national) se sont associés dans cette démarche et ont voté cette loi dite malhonnêtement « pouvoir d’achat », dont l’objectif véritable est de contribuer à l’effacement du modèle social français. Et cet effacement commence par celui du Conseil national de la Résistance (CNR), dont l’acronyme va être remplacé par celui du Conseil national de la refondation, CNR, annoncé pour septembre.

    La malhonnêteté tient au procédé, la dissimulation, autant que dans les arguments, la falsification des besoins de financement.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/24/la-loi-sur-le-pouvoir-d-achat-ecarte-le-salaire-comme-instrument-principal-d

    #travail #reproduction_de_la_force_de_travail
    #droit_du_travail #droits_sociaux

  • De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

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    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.

  • Ces écoles qui permettaient de sortir du placard

    Dans la seconde moitié du siècle dernier, de nombreux #enfants de #travailleurs_saisonniers n’ont pu être scolarisés que grâce au courage et à la passion de quelques personnes qui ont créé de véritables écoles clandestines – en toute illégalité.

    C’est à l’évidence un chapitre peu reluisant de l’histoire contemporaine de la Suisse qui est exposé au Musée d’histoireLien externe de La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel.

    Intitulée « Enfants du placard ; à l’école de la clandestinité », l’exposition « veut donner une voix à ceux à qui la parole a été largement refusée », souligne le directeur du musée Francesco Garufo. C’est-à-dire à tous ces garçons et ces filles qui ont dû vivre clandestinement en Suisse (en se cachant dans le placard) parce que leurs parents avaient un permis de travail saisonnier.

    Le fameux permis A, aboli en 2002 avec l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes entre la Confédération et l’UE, ne permettait pas le regroupement familial. De nombreux parents qui venaient « faire la saison » en Suisse ont donc été contraints de laisser leurs enfants à la maison, où ils étaient pris en charge par d’autres membres de la famille. Mais souvent, la séparation était trop douloureuse et les travailleurs saisonniers, principalement originaires d’Italie, d’Espagne et du Portugal, emmenaient leurs enfants avec eux – en infraction avec la loi.
    Ne fais pas de bruit !

    Il n’existe pas de chiffres précis, justement en raison de la nature illégale du phénomène. On estime qu’il y avait au début des années 1970 jusqu’à 15’000 garçons et filles clandestins en Suisse. Ce n’est qu’une estimation, mais elle donne une idée du nombre d’enfants qui ont dû vivre dans l’ombre pendant cette période qui a duré, comme on l’a dit, jusqu’en 2002.

    Dans l’ombre justement, ou plutôt dans le placard, des injonctions que nous avons toutes et tous entendues étant enfant, comme « Fais attention ! », « Ne parle à personne ! », « Ne fais pas de bruit ! » prenait alors un sens tout particulier. Un grand panneau de l’exposition vient le rappeler. Car pour ces enfants-là, se faire prendre pouvait signifier l’expulsion.

    « Nous avions fait du bruit et quelqu’un nous avait dénoncés », se souvient Rafael, l’un des six « enfants du placard » qui ont accepté de témoigner pour l’exposition. Par chance, le policier chargé de l’inspection a montré beaucoup d’humanité. Lorsqu’il est entré dans l’appartement, il a posé bien fort la question aux parents de Rafael, qui s’était caché dans une pièce avec ses frères et sœurs : « Nous sommes bien d’accord pour dire qu’il n’y a pas d’enfants ici ?... »
    La difficulté de témoigner

    « Il n’est pas facile de trouver des personnes prêtes à témoigner », observe Sarah Kiani, qui mène à l’Université de Neuchâtel un projet de rechercheLien externe sur ces « enfants du placard », sous la direction de la professeure Kristina Schulz, et dont les premiers résultats ont trouvé place dans cette même exposition. « Nous avons eu beaucoup de refus, il y a un sentiment de honte qui persiste, même des années plus tard », poursuit-elle.

    Mais ce qui ressort des témoignages recueillis, ce ne sont pas seulement des tranches de vie triste ou difficile. « Il y a eu différentes manières de gérer cette situation de clandestinité et ce ne sont pas toujours des histoires sombres », note Sarah Kiani. « Cette exposition veut aussi vraiment transcrire la diversité des expériences », ajoute Francesco Garufo.
    L’importance de l’école

    S’il est un dénominateur commun à toutes ces expériences, c’est l’importance de l’école pour permettre à ces enfants de sortir du placard. Ce n’est pas un hasard si l’exposition consacre une large place à ce thème.

    Aujourd’hui, le droit au regroupement familial ou le droit de pouvoir accéder à l’éducation sont inscrits en toutes lettres dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. Cependant, ce traité est relativement récent (1989) et la Suisse ne l’a ratifié qu’en 1997, en émettant des réserves sur la question du regroupement familial, entre autres.

    En d’autres termes, pendant plusieurs décennies, l’école publique est restée un mirage pour les personnes vivant en Suisse sans autorisation.
    Des caisses en guise de pupitres

    Cependant, tout le monde n’est pas resté les bras croisés. La première « classe spéciale » pour enfants clandestins a vu le jour en 1971, à Renens, dans le canton de Vaud, à l’initiative des associations de migrants.

    L’année suivante, à Neuchâtel, deux amis créent une école clandestine qui sera active pendant deux ans. On utilise alors des caisses de l’usine de cigarettes Brunette pour en faire des pupitres, peut-on lire sur une affiche de l’exposition.

    Quelques années plus tard, au début des années 1980, à La Chaux-de-Fonds, l’enseignante Denyse Reymond crée une autre école, qui deviendra l’école Mosaïque et qui existe encore aujourd’hui.

    Dans une aile de l’exposition, le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds a reconstitué une salle de classe de l’école Mosaïque, avec les cahiers des élèves qui la fréquentaient, leurs dessins…

    Les cours dispensés par Denyse Reymond sont alors ouverts à tous les enfants qui se trouvent en situation irrégulière. Et ils sont gratuits, ce qui n’est pas rien pour ces familles qui ne roulent certainement pas sur l’or. L’école est financée par des dons.

    >> « Ces enfants ne savaient pas où aller et quand j’ai fondé cette école avec ma fille, nous allions les chercher là où ils se cachaient », raconte Denyse Reymond dans cette archive de la RTS

    Clandestins… mais pas trop

    « En plus de leur tâche principale, qui est d’éduquer les enfants, ces écoles remplissaient également une autre fonction primordiale », souligne Sarah Kiani : « Elles étaient pour ces garçons et ces filles, ainsi que pour leurs familles, une porte d’accès à tout ce dont un enfant a besoin, c’est-à-dire des soins médicaux, des soins dentaires, des activités culturelles et sportives... ».

    Bien que l’existence de ces écoles ait été plus ou moins connue, les autorités municipales et cantonales - du moins à Neuchâtel et à Genève - ont tranquillement fermé les yeux. Une lettre de 1983 d’un enseignant de La Chaux-de-Fonds actif dans ces domaines montre que les autorités cantonales auraient même participé à son financement.

    Cette zone grise a perduré jusqu’en 1990, lorsque les deux cantons ont fait œuvre de pionniers en Suisse, en décidant que le droit à la scolarisation primait sur les règles régissant l’immigration en Suisse. Les écoles publiques ont donc officiellement ouvert leurs portes à des garçons et des filles qui n’étaient pas en situation régulière.
    Instruction pour tous

    Dans les années qui ont suivi, d’autres cantons ont fait de même, notamment parce que la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant - ratifiée comme on l’a dit par la Suisse en 1997 - prévoit explicitement le droit à un enseignement primaire gratuit pour tous. Aujourd’hui, tout le monde peut fréquenter les écoles publiques.

    L’abrogation du statut de saisonnier en 2002 ne marque pas pour autant la fin de la clandestinité. Selon une estimation du Secrétariat d’État aux migrations, il y avait en 2015 entre 50’000 et 99’000 personnes vivant en Suisse sans statut de séjour légal. Parmi eux, on trouvait aussi beaucoup d’enfants.

    Si l’accès à l’éducation est désormais garanti, les incertitudes qui pèsent sur les enfants sans papiers et leurs familles persistent. Il y a tout juste quatre ans, une motion parlementaire déposée par la droite (et retirée depuis) demandait, entre autres, l’échange d’informations entre les organes de l’État sur les personnes sans statut de résidence valide, par exemple dans le domaine de l’éducation. Une mesure qui, selon certains, aurait pu inciter les parents sans papiers à ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

    « Cette thématique a beaucoup évolué depuis les années 1970 et 1980, mais elle est toujours d’actualité », observe Francesco Garufo. « L’histoire des enfants du placard nous permet de réfléchir à l’importance de l’intégration et de l’éducation des jeunes migrants de nos jours ».

    https://www.swissinfo.ch/fre/ces-%C3%A9coles-qui-permettaient-de-sortir-du-placard/47744052
    #enfants_du_placard #enfant_du_placard #Suisse #saisonniers #migrations #scolarisation #histoire #musée #sans-papiers #permis_de_travail #permis_A #regroupement_familial #Italie #Espagne #Portugal #vivre_dans_l'ombre #bruit #classe_spéciale #école_clandestine #écoles_clandestines #résistance #Denyse_Reymond #école_mosaïque #droit_à_la_scolarisation #scolarisation #statut_de_saisonnier

    • ENFANTS DU PLACARD. À L’école de la #clandestinité

      Durant la seconde moitié du 20e siècle, des milliers d’enfants de travailleuses et de travailleurs saisonniers, pour lesquels le regroupement familial n’était pas autorisé, ont vécu clandestinement en Suisse. Le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds vous invite à entendre leur voix et à découvrir leurs parcours, ainsi que les mobilisations en faveur de leurs droits. "Enfants du placard", une expression qui marque l’histoire suisse comme le revers de la médaille d’une success story, celle de l’immigration des "Trente Glorieuses". Un passé proche et difficile, qui ressurgit à travers les demandes de reconnaissance de ces enfants aujourd’hui devenus adultes.

      Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une extraordinaire phase de prospérité prend son essor. Pour répondre aux besoins de l’économie, la Suisse développe une politique largement basée sur le recrutement de « travailleurs invités », qui ne sont pas destinés à s’installer durablement.
      C’est ainsi que va se développer un statut qui deviendra emblématique de l’immigration en Suisse : celui des saisonnières et des saisonniers, une condition qui exclut le regroupement familial et qui conduit dans certains cas les enfants des migrant.e.s à la clandestinité. Des milliers d’entre eux se trouvent par conséquent obligés de vivre cachés dans des logements souvent exigus, parfois pendant des années, privés d’une socialisation normale.
      C’est avant tout la voix de ces enfants aujourd’hui devenus adultes que l’exposition vous invite à entendre ; des témoignages qui permettent de donner la parole à celles et ceux qui en ont été privés, mais aussi de découvrir une histoire qui, par sa nature, n’a laissé que peu de traces, si ce n’est à travers les archives des « écoles clandestines ».
      Aujourd’hui, les « enfants du placard » sont devenus un sujet de recherche pour les historiennes et les historiens. Mais, pour les acteurs eux-mêmes, il s’agit avant tout d’un enjeu de mémoire, qui donne lieu à des échanges, parfois vifs, au sujet de la reconnaissance de ce phénomène et des situations tragiques qu’il a engendrées, voire des réparations qui pourraient être demandées. Le musée comme lieu d’échanges, de recherche et de conservation rend donc visible une histoire encore méconnue et cherche à susciter le débat autour de l’une des conséquences majeures de la politique migratoire suisse du 20e siècle. Il participe à un processus en cours, dans lequel l’exposition n’est pas une fin en soi mais plutôt une étape.

      https://www.chaux-de-fonds.ch/musees/mh/evenements/expositions/mh-temporaire/enfants-du-placard

    • Une socio-histoire des gens qui migrent Les « enfants du placard » (1946-2002)
      Description du projet

      La croissance économique des décennies de l’après-guerre en Suisse va de pair avec une demande importante de main-d’œuvre que les employeurs cherchent à satisfaire en embauchant des femmes et des hommes en provenance majoritairement du sud de l’Europe. Le statut de saisonnier – qui exclut le regroupement familial – est au cœur du régime migratoire suisse. L’exclusion explicite de ce droit donne lieu à des situations particulièrement précaires pour les familles et les enfants qui, se retrouvant illégalement en Suisse, ont parfois été « cachés » pendant des mois, voire des années, dans les logements. Ces situations sont au centre de ce projet de recherche. Malgré diverses estimations qui indiquent qu’un nombre important d’enfants ont été concernés, les connaissances restent très limitées sur les conditions de séjour, l’impact de la situation sur les trajectoires biographiques, les réactions des employeurs et des autorités, et encore davantage sur ce que ces anciens « enfants cachés » ont gardé en mémoire.

      La situation des « enfants du placard » éclaire sous un angle inédit l’histoire économique et sociale de la Suisse de la deuxième moitié du XXe siècle. En effet, observer la multiplicité des trajectoires et des situations de ces enfants nous permet de remettre en question une idée largement admise concernant les trente ans qui suivent la fin de la seconde guerre mondiale, qui considère cette période comme un moment de prospérité pour toutes et tous, offrant des possibilités de participation sociale et économique à des couches de plus en plus larges de la population.

      Le projet analyse des données tant qualitatives que quantitatives, en s’intéressant au point de vue des autorités suisses, à celui des associations et mouvements sociaux en faveur de la scolarisation des enfants et la sortie de la clandestinité, et à celui, encore très peu connu, des enfants eux-mêmes.

      Croisant une approche d’histoire des migrations avec une approche d’histoire sociale et économique et en prenant en compte des recherches récentes sur le placement d’enfants en Suisse, la recherche se base à la fois sur un travail d’archives étatiques (fédérales, cantonales, communales), l’analyse des récits et enquêtes psychologiques et sociologiques effectuées depuis les années 1970, l’exploitation d’archives des associations et activistes humanitaires mobilisés, ainsi que sur la méthodologie de l’histoire orale.

      https://www.unine.ch/histoire/home/recherche-1/une-socio-histoire-des-gens-qui.html

      –-

      voir aussi :


      https://www.unine.ch/shm/home.html

  • Christophe Cassou : « Nous allons probablement approcher la canicule de 2003, voire peut-être la dépasser » – Libération

    https://www.liberation.fr/environnement/meteo-france-selon-christophe-cassou-nous-allons-probablement-approcher-l

    Rebelote. Seulement un mois après la dernière vague de chaleur, la France tout entière va subir dès mardi 12 juillet des températures extrêmes, atteignant ou dépassant par endroits les 40 °C, avec un pic attendu ce week-end de 15 °C supérieurs aux normales de saison. Une conséquence établie du réchauffement climatique qui accentue la précocité, la fréquence, l’intensité et la durée de ces phénomènes qui devraient doubler d’ici à 2050. « Sans politique climatique, il y a trois chances sur quatre pour que le nombre annuel de jours de vagues de chaleur augmente de cinq à vingt-cinq jours en fin de siècle selon les régions par rapport à la période 1976-2005 », souligne Météo France. De quoi susciter l’inquiétude

    #climat #canicule #paywall (Si quelqu’un·e a le texte d’origine) #christophe_cassou et #ecoanxiete

    Et donc aujourd’hui twittait https://twitter.com/cassouman40/status/1546755199540383744

    « Nous allons probablement approcher la canicule de 2003, voire peut-être la dépasser ».
    Merci @libe pour cette interview hier...
    Aujourd’hui, alors que les prévisions s’affinent, j’enlèverais le "peut-être" et je rajouterais "très" devant probablement 🥵

    Dans la continuité de https://seenthis.net/messages/966346

    Tout va bien se passer… Tout.

    • Ici dans l’Hérault, c’est déjà en train de battre les records de juillet 2003.

      Météo dans l’Hérault : Des records de chaleur ont été battus dans des villages du département
      https://www.20minutes.fr/planete/3324395-20220712-meteo-herault-records-chaleur-battus-villages-departement

      Selon Météo France, dimanche, il a fait jusqu’à 38,2 degrés à Soumont, près de Lodève, dans le nord du département. C’est un record, pour cette période. Le dernier datait du 26 juillet 2018. Le thermomètre avait grimpé jusqu’à 38 degrés.

      Autre record de chaleur, à Marsillargues, dimanche. Il a fait jusqu’à 37 degrés, dans ce village. C’est 0,1 degré de plus que le 23 juillet 2003, année marquée par la canicule.

    • #Christophe_Cassou : « Nous allons probablement approcher la canicule de 2003, voire peut-être la dépasser »

      La nouvelle #vague_de_chaleur qui s’installe sur l’Hexagone à partir de mardi 12 juillet pourrait être d’une intensité historique et durer plusieurs jours, analyse le climatologue et auteur principal du sixième rapport du Giec, qui insiste sur l’urgence d’agir rapidement afin de stabiliser le niveau de réchauffement.

      Rebelote. Seulement un mois après la dernière vague de chaleur, la France tout entière va subir dès mardi 12 juillet des températures extrêmes, atteignant ou dépassant par endroits les 40 °C, avec un pic attendu ce week-end de 15 °C supérieurs aux normales de saison. Une conséquence établie du réchauffement climatique qui accentue la précocité, la fréquence, l’intensité et la durée de ces phénomènes qui devraient doubler d’ici à 2050. « Sans politique climatique, il y a trois chances sur quatre pour que le nombre annuel de jours de vagues de chaleur augmente de cinq à vingt-cinq jours en fin de siècle selon les régions par rapport à la période 1976-2005 », souligne Météo France. De quoi susciter l’inquiétude, notamment dans les départements les plus arides tels que le Gard, en proie à de violents incendies. Cet épisode de chaleur, lié à une masse d’air qui va chauffer sur place et être potentiellement amplifiée par une seconde provenant du Maroc et d’Espagne, devrait évoluer vers une situation caniculaire. Ce scénario apparaît comme un avant-goût du climat futur, détaille Christophe Cassou, climatologue et auteur principal du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

      Un pic de chaleur en juillet, est-ce si inquiétant ?

      On est dans la saison des vagues de chaleur et des canicules : les pics de températures ont généralement lieu au mois de juillet et août. Ce qui est inquiétant, c’est l’intensité, la récurrence et le changement de saisonnalité de ces pics. Si on regarde le nombre de vagues de chaleur observées en France entre 1947 et 1999, soit en cinquante-trois ans, on en a comptabilisées 17. Celle-ci sera la 25e depuis 2000, en seulement vingt-trois ans… Aujourd’hui, on enregistre donc en France environ trois à quatre fois plus de canicules, ce qui est assez représentatif de ce qui se passe à l’échelle mondiale, où elles sont aussi trois fois plus nombreuses. Il y a toujours eu des événements extrêmes. Le changement climatique ne crée pas de vagues de chaleur, il les amplifie. Voilà pourquoi on bat des records d’année en année. Les canicules se développent sur un environnement plus chaud de base et des conditions atmosphériques favorables pour générer de la chaleur plus efficaces. Actuellement, la température globale de la planète est de 1,1 °C de plus que durant la période préindustrielle (1850-1900), ce qui suffit à avoir des événements extrêmes inédits et très forts, le dernier en date étant le dôme de chaleur au Canada en 2021.

      En quoi cette vague de chaleur est différente de celle de juin ?

      Elle est différente dans sa dynamique. Elle est plus complexe. La canicule de juin était associée à une petite dépression au large de la péninsule ibérique que l’on appelle aussi goutte froide ; les vents tournaient autour de cette dépression entraînant de l’air chaud et sec vers l’Espagne puis la France. C’est ce que j’appelais une plume de chaleur en lien avec la dépression qui agit comme un engrenage. Cette fois, une plume de chaleur va se développer dans un environnement initialement beaucoup plus chaud qu’en juin. Un dôme de chaleur est en train de se constituer et son effet va être considérablement accentué au fil des jours sous l’effet de la petite goutte froide et de sa plume. Mais on ne sait pas encore quelle sera l’ampleur de la combinaison de l’ensemble de ces processus. L’incertitude est forte, notamment pour la fin de semaine. Tout va dépendre de la position et de l’intensité de cette goutte froide qui sera le faiseur de rois.

      Cet épisode pourrait-il être historique ?

      Il peut être historique par son intensité. A ce jour, selon des critères de sévérité, l’année 2003 correspond à la vague de chaleur la plus sévère. C’est un événement de type cygne noir : extrême, rare, inédit, avec des conséquences très importantes. La canicule de 2003 semblait intouchable tant sa sévérité fut forte ! Dans les prochains jours, nous allons probablement l’approcher, voire peut-être la dépasser. Même s’il est encore trop tôt pour le dire, la vague de chaleur actuelle pourrait être plus intense et plus longue encore. Elle pourrait durer très longtemps, en particulier dans le Sud de la France. On parle déjà de dix jours au-dessus de 35-40 °C, ce qui risque d’être très compliqué pour les écosystèmes, mais aussi très impactant pour nous, sociétés humaines, avec des tensions très fortes sur les rendements agricoles, sur l’énergie… Par ailleurs, cela augmentera considérablement les risques sanitaires. Deux jours à 45 °C, on peut tenir, mais dix jours dans de telles conditions, ça peut poser problème. On a tiré les leçons de 2003 en mettant en place des systèmes d’alerte précoces et des plans d’anticipation. Il est clair que l’on aurait moins de morts qu’en 2003. Cependant, le nombre de morts ne dépend pas seulement de la sévérité de la canicule mais aussi de la capacité du système hospitalier à absorber le flux de patients. Est-ce possible sachant son état de délabrement avancé et la gestion du pic de Covid en cours ?

      Pouvez-vous nous en dire plus sur la théorie des cygnes noirs ?

      Elle a été introduite par un statisticien pour quantifier certains événements imprévisibles ayant une très faible probabilité d’arriver. Les événements inédits et extrêmes que j’appelle ovnis climatiques frappent partout sur la planète. Quand ils se produisent, ils ont des conséquences en cascade considérables et exceptionnelles. Un exemple : le dôme de chaleur du Canada a donné lieu à des mégas incendies. Aujourd’hui, il est impossible de calculer la probabilité exacte de ces extrêmes inédits. On sait qu’ils peuvent arriver, que leur probabilité augmente avec le réchauffement actuel et avec chaque dixième de degré additionnel, mais on n’arrive pas à estimer précisément un chiffre précis. Tout cela fait partie de ce qu’on nomme l’incertitude profonde. Personne n’est à l’abri de ces phénomènes de cygnes noirs.

      Que dit précisément le Giec au sujet de ces épisodes de chaleur extrêmes ?

      Le Giec attribue les changements des statistiques des extrêmes aux activités humaines et donc aux émissions de gaz à effet de serre. Le lien est clair, il n’y a plus à se poser la question. Le scénario qu’on vit actuellement est un avant-goût du climat futur. La probabilité des températures extrêmes augmente de manière non linéaire : les températures extrêmement chaudes se réchauffent plus vite que les températures moyennes. Je l’avoue, je suis dans une forme de colère, car ce qu’on vit était anticipable. L’ensemble correspond à ce que les faits scientifiques disaient depuis longtemps. Comment être encore aujourd’hui dans ce déni de gravité ? Comment tenir encore aujourd’hui des discours « rassuristes » ? Ça n’a pas de sens !

      Que préconisez-vous ? La sobriété comme maître-mot ?

      Nous faisons face à deux injonctions complémentaires : s’adapter au changement climatique et atténuer le changement climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre de manière considérable et rapide. Il faut également stopper la déforestation et l’artificialisation des sols, les arbres et la terre étant des stocks de carbone. C’est le seul moyen d’arriver à la neutralité carbone qui est une contrainte géophysique, et non pas politique, pour stabiliser le niveau de réchauffement. Avant 2040, on va dépasser le seuil de 1,5 °C ; il y a encore une possibilité de ne pas atteindre le seuil de 2 °C supplémentaires mais elle est faible. Il faut avoir en tête que chaque dixième de degré compte pour le vivant. Aujourd’hui, certains discours actent l’échec de la lutte contre le changement climatique, affirment qu’il faut se préparer à des réchauffements de 3 °C. Pour moi, ce discours est irresponsable car il ne prend pas en compte les limites de l’adaptation : au-delà d’un certain seuil, il n’y a plus d’adaptation possible, comme le quantifie le Giec. Là, on approche très dangereusement de certaines limites dures, à la fois pour les écosystèmes et pour nous, humains dans certaines zones. Il faut agir maintenant. La sobriété est un levier indispensable. Cela ne passe pas par des petits gestes qui font porter la réduction des gaz à effet de serre à l’échelle de l’individu mais par la transformation de nos infrastructures collectives et le changement de nos modes de vie, en diminuant par exemple notre consommation en énergie et en eau. La dimension collective de la sobriété est essentielle.

      Vous pensez à une mesure en particulier ?

      Il y a des mesures de sobriété intéressantes, rapides, justes et équitables. Par exemple, le passage de 130 à 110 km/h sur l’autoroute. Cela permet de réduire de 16 à 20% les émissions de gaz à effet de serre en France pour le parc automobile ! C’est une mesure de sobriété parfaite. Les leviers pour lutter contre le changement climatique sont souvent qualifiés de punitifs ; c’est un argument fallacieux pour favoriser l’inaction. Qu’y a-t-il de punitif dans cette mesure ? Tout le monde peut continuer à se déplacer.

      https://www.liberation.fr/environnement/meteo-france-selon-christophe-cassou-nous-allons-probablement-approcher-l

      #canicule #France #températures #chaleur #dôme_de_chaleur #intensité #récurrence #saisonnalité #pics #événements_extrêmes #plume_de_chaleur #santé #système_hospitalier #hôpitaux #cygnes_noirs #théorie_des_cygnes_noirs #ovnis_climatiques #incertitude_profonde #colère #déni #déforestation #artificialisation_des_sols #neutralité_carbone #adaptation #sobriété

    • Donc a priori au moins 45°C en espagne…

      – 46,3°C, nouveau record au portugal aujourd’hui

      Ontem, a temperatura atingiu 46,3ºC na localidade portuguesa de Lousã, maior marca de toda a série histórica da estação. Em Santarem, a máxima da quarta-feira foi de 46,2ºC, apenas 0,1ºC abaixo de recorde absoluto de máxima.

      Tout va bien. C’est l’été qu’ils disent…

      Sinon, je peux vous dire que 36°C ça commence à être bien chaud… Vivement lundi !

    • Run 0z GFS de ce vendredi 15 juillet : prêts pour un bon coup de chalumeau pour la journée de lundi ?


      Et (amha), ça ne se calmera pas tant que la « goutte froide » continuera d’errer entre les îles britanniques, le golfe de Gascogne, et les Açores. En fait tant qu’elle ne sera pas reprise dans la circulation atmosphérique générale.

      https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57527-du-18-juillet-au-24-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-29/?page=3#comment-3566582

    • La task force est dans la place. Gégé & Babeth vont expulser la « goutte froide »
      https://twitter.com/Elisabeth_Borne/status/1547664066067329024

      Depuis le centre opérationnel de crise, avec Gégé, nous faisons le point avec les services de l’Etat sur les moyens engagés pour lutter contre les feux. Plein soutien aux sapeurs-pompiers qui mènent une lutte acharnée contre les flammes et protègent nos concitoyens !

    • Ah oui, et aussi, j’ai fait un petit tour en bord de Charente hier pour me rafraichir… il faisait correct sous les arbres au bord d’eau… mais 36°C dès que tu en sortais… et… des maïsiculteurs arrosaient du maïs, à 15h30, sous 36°C, en période de sécheresse… mais comment est-ce encore possible bordel !? J’attends avec impatience les dépités de la filière ostréicole en aval qui vont crier au manque d’eau douce, par ailleurs déjà trop chaude…

    • Un peu plus doux par chez moi aujourd’hui, mais de nombreux records absolus de chaleurs (>40°C) ont été battus en France, notamment Nîmes, Béziers…
      Il reste toujours le plus dur (lundi - mardi) à passer…

      Un joli 47°C au Portugal…

    • Bon, alors mon petit record extérieur chez moi fut 40.7°C donc ce fameux lundi il y a quelques jours.

      La question qui va peut être se poser est : est-ce qu’on va le battre dans les prochains jours d’août ?

      https://twitter.com/cassouman40/status/1551838212229849088

      Christophe Cassou dit :

      Lassitude-effroi : il va falloir encore écrire des🧵pr expliquer la nvelle poussée de chaleur qui se profile pr début Aout.
      Bof...prenez les🧵précédents ! Dyn. en #DomeDeChaleur/déferlement d’onde & lien robuste #canicule #changementclimatique déjà expliqués. Tout quasi déjà dit😢

      En réponse à Gaétan Heymes :

      Prévision ECMWF pour la première semaine d’août : renforcement des conditions anticycloniques en altitude, induisant le retour d’une forte chaleur généralisée et une persistance de la sécheresse.

  • Météo : Gare à cette publication annonçant des températures jusqu’à 46 °C la semaine prochaine
    https://www.20minutes.fr/planete/3320375-20220704-meteo-gare-publication-annoncant-temperatures-jusqu-46-se

    FAKE OFF Le résultat présenté dans la publication est notamment beaucoup trop anticipé pour être fiable

    1) ils te disent « FAKE OFF », et tu comprends donc que c’est une fake news, et que eux, ils t’aident à y voir clair. Je trouve cette expression affreuse, et repoussante. C’est fait exprès ? Et c’est faire preuve d’une totale absence d’humilité. Ils n’en font pas autant quand il s’agit de nommer un fasciste pour ce qu’il est.

    2) Tu regardes ensuite les prévisions du WE du 14 juillet, et tu découvres qu’ils t’y annoncent du 39° en pointe, qu’il y a deux jours, c’était seulement 36° qu’ils t’annonçaient, et que surtout, pendant une semaine, les températures dans mon coin ne vont pas descendre en dessous de 20/21°. En gros, c’est une nouvelle phase de canicule.

    Ils sont chouettes à 20 minutes, ils te « FAKE OFF », mais n’empêche que la troisième canicule de l’année, elle sera bien présente.

    #déni_partout_information_nulle_part

    • 20 minutes fait dans le #rassurisme climatique :

      Pour les 10 prochains jours, les modèles sont assez clairs sur le sujet ! Chaleur et temps sec sur une grande partie du Pays. En effet, reste à déterminer l’intensité de la chaleur voire la date d’arrivée de températures caniculaires au moins sur la moitié sud. Ce qui est assez impressionnant c’est qu’en consultant le diagramme de Bordeaux par exemple, autour du 12-14 juillet la moyenne des scénarios est proche des 35°… très peu de dispersion à cette échéance puisque 80% des scénarios sont très proche de cette valeur. D’autres s’approchent des 40° pour la fin de semaine sur cette même ville.
      A voir si tout est aussi limpide au fur et à mesure des sorties mais la probabilité que survienne une nouvelle canicule me paraît bien élevée pour cette mi-juillet (voire un peu avant) et plus particulièrement pour la moitié sud…
      Si ce nouvel épisode caniculaire se confirme, il aura été précédé d’un temps très sec et déjà chaud. Le bénéfice de nos séquences orageuses régulières n’aura donc plus sa place pour cette semaine (afin d’amoindrir l’envolée des températures). On a de quoi pouvoir être inquiet à mon humble avis… (on pense aux personnes fragiles, on pense à la nature qui est sur sa réserve, on pense aux risques d’incendies). Canicule ou pas, c’est déjà compliqué mais si elle se confirme ça ne fera qu’accélérer tous ces risques

      Source : https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57511-du-11-juillet-au-17-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-28/?page=2

    • Gasp ! Ça s’annonce brulant tout ça…

      Sur ce forum, Greg13 résume ainsi (à 8h27 aujourd’hui)


      Résumé à ce stade de la période du 11 juillet au 17 juillet : SEC A PERTE DE VUE, SOLEIL, CHALEUR... ET ABSENCE D’ORAGES...

      – Temps pleinement estival, qui s’accompagnerait d’un temps sec sur toute l’échéance.
      – Quelques orages possibles le long des frontières italiennes et espagnoles, suivant les jours.
      – Fournaise probable au Sud de la Loire, même si l’intensité est encore à définir : entre 36°c et 44°c de Tx à Bordeaux par exemple.
      – Remake de mi-juin 2022 possible, même si nous y verrons plus clair dans quelques jours.

    • 24 heures plus tard, les prévisions de Météo France t’indiquent qu’en fait, ça va être 41 degrés qu’on va sans doute se bouffer dans la vallée du Rhône. Et ça a jugé important et utile de faire un « FAKE OFF ».

      On serait parano, on penserait qu’il y a des gens en coulisse pour veiller à ce qu’on ne fasse pas peur au grand nombre, et qu’il ne faut pas leur faire renoncer à leurs vacances.

    • Ce qui me faisait tiquer, c’est que toutes les dénonciations de cette annonce, c’était de dire « ah mais c’est juste un modèle, faut pas se baser dessus ». Mais sans préciser si c’est habituel pour ce modèle d’annoncer des températures record.

      Si un des modèles t’annonce toutes les semaines qu’il va pleuvoir des grenouilles et que l’océan va se remplir de sang, OK clairement faut pas trop se baser dessus. Mais si un modèle est utilisé avec d’autres modèles pendant des années parce qu’il ne passe pas son temps à t’annoncer des âneries, et que tout d’un coup il t’annonce qu’il va pleuvoir des grenouilles, faut ptet creuser un peu.

      Ou alors on passe des points de rupture qui rendent des modèles inopérants, et les points d’équilibre passent à des valeurs extrêmes et potentiellement loufoques. Mais là encore, faudrait creuser plutôt que de dire « c’est juste un modèle ».

    • Gare à ces modèles GFS qui ont des biais effectivement que l’on découvre, et qui peuvent se laisser surprendre par des événements imprévus… Il n’empêche… Pas une goutte de pluie n’est attendue avant fin juillet en France… peut être au delà ?

      Toujours dans le forum https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57511-du-11-juillet-au-17-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-28/?page=13#comment-3564883 un certain Lucky indique des prévisions à plus de 40°C pour lundi 18, tout en rappelant que le code du travail ne prévoit rien pour les travailleurs :

      Alors ça c’est clair... Ces modélisations font peur... Par leur intensité, leur fréquence, leur durée. J’ai aussi l’impression que ça fait deux mois qu’on voit du rouge cramoisie sur les cartes. Cette année ça a commencé dès le mois de mai.

      Là le risque de canicule extrême est réelle et problématique. Je rappelle que dans notre pays il n’existe toujours aucune législation concernant le temps de travail en période caniculaire. La pénibilité des fortes chaleurs n’est pas du tout prise en compte dans le code du travail, ce qui expose les travailleurs, surtout les métiers physiques à de réels dangers.

      En Allemagne, même si c’est pas parfait, des recommandations et même des lois existent pour réguler ou adapter le temps de travail en période de canicule. En dehors du travail, ces valeurs sont suffisantes pour exposer des adultes en bonne santé à des coups de chaleur, donc j’en parle même pas pour les personnes à risque. Les Tn risquent d’être problématiques si le scénario où la canicule est longue se maintient. Notamment en ville comme d’habitude.

      Bref, pas d’eau, Tx supérieures aux « normales » tout juillet… Nuits chaudes… Ça va amener une belle sécheresse partout en plus, et de jolis feux à combattre par 35° dehors en habits ignifuges (je me demande comment vont se survivre les pompiers)…

      Et possiblement des températures pas si loin que ce que disait le modèle GFS incriminé, même si c’est décalé de quelques jours…

    • Un modèle, ça sert à connaître la tendance. La tendance, on la connaît, mais quand un modèle te la montre, t’as des crétins dans les rédactions, ils te disent que ce sont des fake news. Ces crétins n’ont pas encore compris que les fake news sont produites par les luttes de pouvoir entre groupes politiques, par les idéologues. Et ces idéologues ont compris que pour reprendre la main sur les narrations, on pouvait utiliser les rédactions en leur demandant de chasser les fakenewskonaledroit.
      Bref, le modèle il ne fait pas de politique et on va se manger une méchante période de chaleur comme en juin, et sans doute pire.

    • Dans ces coups de chaleur, (heat plume en anglais ce qui pourrait se traduire par « panache de chaleur » et non « plume de chaleur »), le phénomène est généré par la présence d’une goutte froide, dépression isolée de la circulation générale de la haute troposphère (courant jet ou jet stream). L’air ayant une rotation anti-horaire, comme dans toute dépression de l’hémisphère nord, cela permet l’advection des masses d’air brulantes du Sahara vers la péninsule ibérique (sauf le Portugal qui lui bénéficie de l’air plus frais de la goutte froide justement, si celle-ci se situe à proximité du littoral atlantique) puis vers la France (sud-ouest et centre). Maintenant, sur le littoral méditerranéen, le phénomène est plutôt liée à un dôme de chaleur dû au blocage anticyclonique.

      Illustrations :
      panache de chaleur : https://www.youtube.com/watch?v=OHE69oASpL0

      Dôme de chaleur : https://www.youtube.com/watch?v=QNRXNJkIkfg

    • La conclusion rude de Christophe Cassou donc :

      Cette canicule 2022 intervient en plein pic #COVID19, avec un système hospitalier au bord du précipice, en période de vulnérabilité due à des fortes tensions sociales, mais aussi sur la ressource en eau (↘️ rendement agricole), sur l’énergie.
      Sommes-nous prêts, résilients ?

      J’avoue, ce soir, ressentir une forme de colère car les faits scientifiques sont clairs. Nous savons où nous allons et nous savons où nous devrions aller et quoi faire pour limiter les risques croissants & menaçants pour sociétés humaines & écosystèmes. Et pourtant...

      Le déni de gravité et le déni de l’urgence sont tjrs là, comme l’atteste les appels aux ptits gestes ridicules, a la sobriété individuelle alors que les enjeux sont des enjeux de transformation de nos infrastructures collectives, de nos institutions, de nos modes de vie etc.

      Tous ceux qui pensent, sur un mode rassuriste/confusionniste, que l’on s’adaptera à des niveaux de réchauffement élevés sont irresponsables. Les limites dures de l’adaptation existent pour les sociétés humaines et la biodiv. comme évaluées dans Groupe2 #GIEC et @IPBES

      La semaine prochaine ns rapproche de ces limites un peu plus encore.
      Ns avons besoin de lucidité, honnêteté, courage, éthique & solidarité. Sans ces valeurs, ns ne relèverons pas le défi. Chaque ⅒ de degré est une vulnérabilité additionnelle, des souffrances additionnelles

    • Un peu de documentation pour s’y retrouver dans cette fournaise :

      https://www.meteocontact.fr/pour-aller-plus-loin/les-modeles-meteo

      Les modèles météorologiques - Cours météo

      La prévision du temps est aujourd’hui incontournable, mais pour prévoir la couleur du ciel de demain, les météorologues ont besoin des modèles de simulation de l’atmosphère.

      Il est bien connu que pour tenter de prédire les aspects comportementaux d’un système, il est nécessaire de créer son modèle approximatif mathématique. Aussi bien valable en économie qu’en météorologie, ce modèle doit être défini à partir de lois d’évolution. En le faisant « tourner » on simule alors le comportement du système à différentes échéances à partir d’un état initial préalablement définit.

      L’atmosphère étant un vaste espace et les lois qui la régissent étant complexes, les modèles numériques réalisent un nombre incommensurable d’opérations arithmétiques. Le traitement humain paraît donc impossible et il a fallu attendre le développement des ordinateurs dans les années 50 pour pouvoir espérer modéliser l’atmosphère. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de se séparer de ces méthodes de calcul, car le modèle météorologique informatique est à la base de toute prévision du temps.

      De nombreux paramètres sont pris en compte dans les modèles : variables d’état de l’atmosphère et au niveau du sol (températures, humidité, vent, etc) ; processus physiques au niveau de l’atmosphère et du sol ou encore l’interaction entre le sol et l’atmosphère (et inversement). Grâce à toutes ces données, les supercalculateurs sont en mesure de créer des cartes de modélisations numériques.

    • Bien content d’avoir été prévenu par 20 minutes que ces prévisions étaient inutilement alarmistes. Encore un peu, et on aurait pu décider de ne pas aller à Arcachon ou dans les Monts d’Arrée si on les avait écouté. Sérieusement, comment peut-on être aussi inutilement alarmiste, alors que tout est sous contrôle ?

  • L’informalisation des politiques migratoires : les pièges de la #soft_law

    Mal connue du public, la soft law est une arme redoutable entre les mains des États, qui utilisent cette méthode quand ils veulent contourner les contraintes et la rigidité que leur imposeraient les lois nationales ou les textes et traités internationaux. Elle est souvent mobilisée dans le domaine du « contrôle des flux migratoires », sans qu’il soit facile de faire toujours la différence entre la stricte application du droit et ses contournements. L’#externalisation des politiques d’asile et d’immigration est un exemple typique du recours à la soft law : l’Union européenne (UE) ou ses États membres trouvent avantage à négocier toute une foule d’#arrangements aux noms divers, plus ou moins informels, avec leurs « partenaires » des pays tiers, fictivement présentés sur un pied d’égalité.

    La finalité est de contraindre ces derniers à stopper l’immigration à la source ou à reprendre sur leur sol les indésirables qu’on leur renverra, parfois au prétexte de l’urgence (comme ce fut le cas avec la « déclaration » UE-Turquie en mars 2016, supposée mettre fin à la mal nommée « crise migratoire ») : avec la soft law, certaines clauses contraires aux #droits_fondamentaux peuvent rester occultes. Les #abus seront imputés à ces autorités extérieures à l’Europe, les instances parlementaires ou judiciaires ne seront pas saisies, les dissensions internes seront moins visibles et, devant d’éventuels écueils, il sera plus aisé de changer de cap.

    S’ouvre ainsi un vaste domaine à des formes d’#infra-droit qui, par-delà la diversité des modes opératoires, mènent inévitablement au #déni des normes en vigueur. D’où l’enjeu que représente, pour les associations de défense des droits humains, la connaissance des mécanismes de la soft law et des discours publics qui visent à en imposer la légitimité dans l’opinion.

    http://migreurop.org/article3107.html

    #migrations #asile #réfugiés #droit

  • #Blast 2 - #BHL 0
    https://www.blast-info.fr/articles/2022/blast-2-bhl-0-iBhmoxZXQZ2eHhSuPhDdKA

    La cour d’appel de Paris a débouté Bernard-Henri Lévy dans son procès son Blast. Confirmant le jugement de première instance, qui déboutait BHL de toutes ses demandes - il réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts, le retrait de l’article en cause…

    #DenisRobert #Jugements
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-blast-2-bhl-0-iBhmoxZXQZ2eHhSuPhDdKA.webp