• Israel Considers Saudi Request To Change Status Of Two Red Sea Islands - I24NEWS
    https://www.i24news.tv/en/news/israel/diplomacy/1653814702-israel-considers-saudi-request-to-change-status-of-two-red-sea-is


    AFP – Tiran Island and Sanafir Island in the Straits of Tiran, January 14, 2014

    The deal to transfer islands from Egyptian to Saudi sovereignty
    Israel is examining Saudi Arabia’s request to change the international status of #Tiran and #Sanafir islands in the Red Sea, according to Haaretz.

    The islands were under Saudi jurisdiction until 1950, when Riyadh transferred them to Egypt. Israel captured the islands twice but returned them to Egypt in 1982 along with other territories of the Sinai Peninsula.

    In 2016 Egypt announced that it would transfer the two islands to Saudi Arabia. In 2017 the deal was approved by the Egyptian parliament and Supreme Court, but any decision on the islands required Israel’s consent, due to the terms of the 1979 Israeli-Egyptian peace treaty.

    If the deal is approved it will become the first public agreement between Israel and Saudi Arabia. The talks are being negotiated by the White House as US President Joe Biden is expected to visit Saudi Arabia in June. Biden’s upcoming Middle East trip might also include his first visit to Israel.

    While Saudi Arabia and Israel do not have open diplomatic relations they have been talking behind closed doors for years on diplomatic and security issues.

    #Détroit_de_Tiran

    • L’Arabie saoudite et Israël se dirigent vers une alliance historique… contre l’Iran
      https://www.marianne.net/monde/proche-orient/larabie-saoudite-et-israel-se-dirigent-vers-une-alliance-historique-contre

      Israël et l’Arabie saoudite sont sur le point de déclencher un « big bang » diplomatique sous forme d‘une union sacrée contre l’Iran, leur ennemi commun. Tout semble converger vers cette alliance que les États-Unis appellent de leur vœu. La tournée que Joe Biden doit effectuer le mois prochain à Jérusalem et Ryad devrait permettre d’accélérer cette normalisation.

      Les tabous tombent un par un. Défenseur sourcilleux des lieux saints de l’islam et d’interprétation rigoriste du Coran, le régime saoudien a toujours jeté l’anathème sur « l’entité sioniste » : Israël. Mais cette position de principes est désormais battue en brèche. Un exemple hautement symbolique : l’État hébreu est disposé à donner son accord de principe au transfert à l’Arabie saoudite de la souveraineté sur les deux îles de Tiran et Sanafir en mer Rouge. Jusqu’à présent, l’Égypte contrôlait ces territoires qui ont une position stratégique à l’entrée du golfe d’Aqaba qui aboutit dans sa partie nord sur le port israélien d’Eilat.

      Selon l’accord de paix conclu entre Israël et l’Égypte en 1979, tout changement de statut de ces bouts de terre nécessite l’aval de l’État hébreu. Un geste que le gouvernement de Naftali Bennett est prêt à faire comme prix à payer pour l’extension de la normalisation engagée par Israël avec les pays du Golfe qui s’est déjà traduite par des échanges d’ambassadeurs avec les Émirats arabes unis et Bahreïn en 2020.

  • La #marchandisation des #frontières - Comment la #militarisation de l’UE alimente les réseaux de trafic entre l’#Afrique_du_Nord et l’#Espagne

    Ces dernières années ont été marquées par de très nombreuses traversées du nord du Maroc vers le sud et vers le Sahara occidental. De manière concomitante, les personnes impliquées dans les trafics illégaux ont également étendu leurs réseaux vers le sud. Cependant, ce changement n’est pas seulement d’ordre géographique mais aussi, et de manière substantielle, de nature. Jusqu’en 2019, où la militarisation des frontières du nord a atteint un pic, les traversées était organisées de manière relativement décentralisée ou collective : un groupe d’ami·es se rassemblait pour acheter un canot pneumatique pour traverser le détroit de Gibraltar, ou bien des groupes plus importants organisaient le passage des barrières de Ceuta et Melilla. L’hyper sécurisation des frontières du nord, orchestrée par l’Union européenne, a privé les voyageur·ses de ces modes d’organisation horizontaux. Désormais, ils doivent compter sur des réseaux de trafic de plus en plus centralisés. Ainsi, cette militarisation a non seulement favorisé des organisations qui sont plus verticales, mais elle a aussi diminué le nombre d’itinéraires possibles pour les voyageur·ses. Cela débouche sur une demande accrue vers une offre réduite d’itinéraires, et, en conséquence le marché est inondé de services de maigre qualité : des voyages avec un mauvais équipement ou dans des conditions météo dangereuses. Ce qui augmente le taux de décès. Ce phénomène est illustré, entre autres, par la prévalence actuelle des canots pneumatiques sur la route de l’Atlantique. Les membres d’Alarm Phone Maroc signalent également la hausse du prix d’un voyage, qui est passée d’environ 200 à plusieurs milliers d’euros, voire jusqu’à 5000 euros. Le fait que des personnes soient prêtes à payer ces sommes est révélateur autant de leur désespoir que de l’absurdité du discours de l’Union européenne : qui choisirait de payer 2000 euros s’iel pouvait avoir un visa pour 200 euros, soit un dixième ? Ces personnes ne « choisissent » pas de payer des passeurs – iels n’ont pas d’autre solution.

    Une autre représentation erronée est celle selon laquelle le cœur du problème serait les « passeurs ». Comme le montre cette analyse sur plusieurs régions, ce type de trafic des frontières ne serait pas possible sans une corruption d’état bien enracinée. Il faut donner de l’argent à des auxiliaires de police marocains qui patrouillent le long de la côte. Pour certaines traversées (notamment, les dénommés « Voyages VIP »), des personnes de la Marine marocaine sont payées pour ne pas faire d’interception. Des fonctionnaires espagnols, également, ont la réputation de recevoir de l’argent en sous-main, en particulier aux frontières des enclaves de Ceuta et Mellila – secteur où le trafic a quasiment disparu ces deux dernières années car le Covid-19 a provoqué la fermeture des frontières terrestres. Les réseaux du trafic s’étendent de chaque côté des frontières. Ils impliquent la population locale, des entreprises et les autorités sur les deux rives de la Méditerranée. Et n’oublions pas que le principal bénéficiaire du trafic aux frontières a toujours été et sera toujours l’économie europénne. Sans la main-d’œuvre bon marché des exilé·es, qui cultiverait les champs au sud de l’Europe, qui nettoierait les toilettes, qui garnirait les rayons des entrepôts ?

    Aussi, à Alarm Phone, nous faisons une analyse plus nuancée des « passeurs » et de leur rôle. Au fil des ans, nous avons rencontré des personnes très différentes impliquées dans le trafic aux frontières : celles qui gagnent de l’argent en organisant des voyages en bateau parce qu’elles n’ont pas d’autre source de revenus stables, celles qui organisent même gratuitement des voyages par bateau pour des personnes vulnérables (par exemple des femmes et des enfants), mais aussi celles qui exploitent avec brutalité les besoins d’autrui pour s’enrichir. Voici pourquoi nous utilisons des termes plus nuancés que celui de « passeurs ». Dans les communautés des voyageur·ses, les organisateurs sont appelés « Chairman ». En effet, il s’agit souvent de personnes qui, outre leur rôle d’organisateurs, jouissent d’une forte reconnaissance au sein de leur communauté, et gèrent une sorte d’agence de voyage. Ce sont bien des trafiquants, et nous n’hésiterions pas à les nommer ainsi et à dénoncer des pratiques d’exploitation si nous les rencontrions. Mais il y a toujours eu des agents de voyage qui font de leur mieux pour offrir un service indispensable. C’est pourquoi nous utilisons dans ce rapport les trois désignations (trafiquant, agent de voyage, Chairman), selon le contexte.

    Le rapport qui suit met en évidence le fonctionnement du trafic des frontières dans différentes régions en Méditerranée occidentale et sur la route Atlantique. Nous espérons qu’il montrera comment le vrai problème du commerce des frontières ne réside pas dans les trafiquants individuels et les agents de voyage. Si le commerce des frontières est florissant, c’est lié à deux facteurs étroitement associés, a) des politiques frontalières racistes de l’Union européenne, qui ne permet pas d’itinéraire légal, militarise les frontières et pousse les migrant·es à avoir recours à des réseaux centralisés et souvent basés sur l’exploitation, b) les structures capitalistes qui permettent aux fonctionnaires d’état et aux populations locales de s’enrichir et aux économies européennes de prospérer.
    2 Nouvelles des régions
    2.1 La Route de l’Atlantique
    Le commerce des frontières entre le Sahara occidental, le Maroc et les Îles Canaries.

    Au cours des dernières années, le commerce sur la Route de l’Atlantique a explosé. C’est une conséquence directe de la fermeture des itinéraires plus au nord. Les trafiquants et les agents de voyage qui auparavant travaillaient dans le nord se sont désormais installés dans le Sahara occidental : « Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de “Chairmans” qu’en 2019. En raison des gros changements à Tanger et Nador, les Chairmans qui y travaillaient sont maintenant ici [au Sahara occidental] et des intermédiaires sont eux aussi devenus des Chairmans, explique A. d’Alarm Phone Maroc.

    Ces trafiquants et ces agents de voyage ont également déplacé leurs réseaux de recrutement. De nombreux passagers qui quittent le Sahara occidental ou le sud du Maroc n’y vivent pas, en fait : iels sont dans des camps et des quartiers habités par des migrant·es, à Tanger, Casablanca, Nador, etc. et ne se déplacent vers le sud que quelques jours avant leur départ. Le recrutement pour les passages se fait de bouche à oreille. En général, ce sont des Sub-saharien·nes fraîchement arrivé·es en avion de leur pays d’origine, des personnes vivant dans les villes mentionnées ci-dessus, ou bien des voyageur·ses marocains, surtout ceux et celles des régions les plus pauvres. Les trafiquants et les agents de voyage,quant à eux, ne vivent pas non plus près des lieux de départ, mais résident ailleurs.

    Le pic énorme de la demande, depuis 2020, a provoqué une forte hausse des bénéfices des trafiquants. Lors d’un entretien exceptionellement accordé au journal La Vanguardia, un agent de voyage marocain nous a dit qu’il gagnait € 70 000 en deux mois seulement. L’augmentation de la demande, cependant, a également pour conséquence la vente par des opérateurs douteux de services d’une qualité encore inférieure à ceux qui sont sur le marché, et qui sont déjà peu adéquats et dangereux. Comme l’explique B., militant d’Alarm Phone, « en même temps, les passagers sont plus souvent plumés par des organisations malhonnêtes, et ces voyages mal préparés provoque de nombreux décès et la disparition de bateaux ».

    Selon un agent de voyage, il faut verser environ €20 000 par voyage pour le carburant et l’équipement, alors que celui-ci doit être fourni par les agents de voyage (bateau en bois, coque en fibre ou en aluminium, dispositif de navigation, etc.). Il faut souvent y ajouter €10 000 pour la corruption de fonctionnaires. A., militant de Laayoune, explique comment les trafiquants collaborent avec des autorités de l’état susceptibles d’être corrompues :

    « Les bateaux qui partent d’ici, Laayoune ou Tarfaya, vous devez payer les garde-côtes, la police militaire. Si vous ne le faites pas, vous ne pouvez pas trouver un lieu de départ, puisqu’il y a un poste de contrôle tous les deux kilomètres. Les Marocains qui travaillent avec les trafiquants [sub-sahariens] vont s’arranger pour que les policiers soient payés et donc ne regardent pas quand des migrants embarquent ».

    Ceux et celles qui peuvent payer plus, pour ce qu’on appelle un voyage VIP (en général entre € 3000 et € 5000), peuvent embarquer pour une traversée grâce à des « cadeaux » plus importants, et éviter ainsi d’être interceptés non seulement près des côtes mais aussi plus loin en mer. Le voyageur ou la voyageuse ordinaire paye habituellement entre € 2000 et € 2500 pour une place sur un bateau. S’iel veut acheter plusieurs essais en un seul paiement (la version dite « garantie », le prix est plus élevé, € 3000 ou plus.

    En outre, le réseau de corruption entre les trafiquants bien rémunérés et des fonctionnaires est dense, et s’étend bien au-delà des départs de bateau. Quand des trafiquants sont arrêtés, ils encourent en général une peine entre 5 et 20 ans de prison. Mais la règle est différente pour les riches. Les trafiquants peuvent verser un gros “cadeau” et quitter la prison après quelques mois seulement. Cela signifie que les agents de voyage qui purgent vraiment leur peine de prison ne sont le plus souvent que du menu fretin. Il est intéressant de noter ce que l’agent de voyage de Dakhla interviewé par La Vanguardia en dit :

    « Pour la police et pour nous, les « trafiquants », la migration est intéressante. Nous gagnons de l’argent ensemble. Tous les deux ou trois mois, ils arrêtent un trafiquant pour montrer qu’ils font leur travail, mais je n’ai pas peur, j’ai de bons contacts ».

    Bien sûr, ces réseaux ne se limitent pas à la police (militaire) et aux trafiquants. Récemment un salarié de Caritas Meknès a été accusé d’avoir participé au trafic et d’avoir reçu sur son compte en banque personnel de substantielles sommes d’argent au cours des dernières années. Inutile de le préciser, la corruption flambe des deux côtés de la Méditerranée, avec des résidents locaux qui font partie des réseaux de trafic actifs dans les Îles Canaries. Ceci est bien illustré par le cas des bateaux et des moteurs abandonnés dans le port d’Arguineguin, Grandes Canaries. Une fois que les bateaux ont été remorqués au port par Salvamento Maritimo, les moteurs et le carburant sont volés et revendus pour € 300, puis ré-exportés vers la Mauritanie et le Sénégal par des petites entreprises espagnoles, par exemple des sociétés de matériel électronique, puis revendus dans les pays de départ jusqu’à €4000. Début octobre, un réseau de ce type, qui impliquait des travailleurs locaux du port d’Arguineguin ainsi que des habitants des villes voisines a été démantelé par les autorités espagnoles, lors de la découverte d’un conteneur avec 52 moteurs. Pendant longtemps, les autorités locales ne se sont pas préoccupées de ces bateaux et moteurs abandonnées, et ont laissé s’installer une espèce de cimetière de bateaux. L’automne dernier, le Ministre de l’intérieur a sous-traité avec une société la destruction de ces bateaux. Depuis, un peu plus 100 de ces bateaux ont été détruits pour la somme de € 60 000.

    Si nous abordons le commerce des frontières sur la route de l’Atlantique, nous ne pouvons pas ignorer les bateaux qui transportent de la drogue. Ils représentent une part très lucrative du modèle économique associé aux réseaux de trafic au Maroc et en Espagne. Ces navires, cependant, qui arrivent en général à Lanzarote, ne contactent jamais Alarm Phone : en conséquence, nous ne les intégrerons pas dans cette analyse.
    Traversées & Sauvetages : un mur invisible en Atlantique

    Cette nouvelle année a vu une augmentation supplémentaire des traversées et des arrivées. En tout, pour la région Ouest Méditerranée et Atlantique, 7430 personnes ont réussi à traverser en janvier et février. Pour mémoire, il y a eu 3915 arrivées sur la même période en 2021. Ce bond des arrivées est encore plus net sur la Route des Canaries, où l’arrivée de 5604 personnes, jusqu’à maintenant pour cette année, constitue une hausse de 119% par rapport aux deux premiers mois de 2021.

    Comme ces chiffres le montrent, les voyages jusqu’aux Îles Canaries représentent 3/4 de toutes les arrivées en Espagne. La route de l’Atlantique est toujours l’itinéraire le plus meurtrier vers l’Europe, avec une estimation de plus de 4404 décès et personnes disparues en 2021, selon le collectif Caminando Fronteras. Des naufrages importants continuent à se produire, pour les mêmes raisons que nous avons expliquées en détail dans nos rapports précédents. Par exemple, des bateaux se perdent en mer et disparaissent complètement (comme les 52 personnes qui ont quitté Tarfaya le 4 janvier ou les 60 personnes qui sont également parties la première semaine de janvier) ou par chance, sont secourus dans des lieux très éloignés (par exemple le bateau gambien avec 105 survivants et 17 décès, qui a été secouru à 800 km au sud des Canaries après 19 jours en mer en décembre ou les 34 personnes qui ont quitté Dakhla le 3 novembre, dont seulement 20 ont survécu aux trois semaines en mer). Une autre raison est que de nombreux bateaux rencontrent des problèmes peu après avoir quitté les côtes marocaines ou sahariennes. Ceci tient au choix des organisateurs, qui utilisent du matériel défectueux ou tout simplement ne prennent pas en compte les conditions météo. Par exemple, nous voyons de nombreux cas de canots pneumatiques percés ou de pannes de moteur.

    Ces deux problèmes sont liés à l’indifférence des autorités. Dans plusieurs cas, Alarm Phone a alerté les autorités marocaines rapidement, mais les opérations de secours ont été retardées de plusieurs heures avec pour conséquence de terribles tragédies. Nous portons le deuil des 45 personnes (43 par noyades, 2 à l’hôpital) lorsque la marine marocaine n’a pas réagi au naufrage de 53 personnes le 16 janvier et celui des quatre personnes que l’on a laissé se noyer le 6 février, parce que MRCC Madrid a délégué la responsabilité du sauvetage à Rabat, qui ne l’a pas organisé assez tôt.

    Ce cas met en évidence une orientation politique très troublante concernant l’Atlantique : la création d’un mur invisible en mer. Alarm Phone constate une tendance : de plus en plus d’opérations SAR sont déléguées aux autorités marocaines, bien que les bateaux soient dans la zone de chevauchement des deux zones SAR. En considérant que les bateaux qui relèvent à la fois de la responsabilité des autorités espagnoles et marocaines sont le problème de Rabat, l’état espagnol, en fait, applique une politique d’interception « où cela est possible ». Ceci peut être une réaction à la hausse du stock de téléphones satellites des agents de voyage. Depuis l’été dernier, de plus en plus de bateaux en ont été équipés. Avec un téléphone satellitte, les voyageur·ses en mer peuvent appeler les autorités et Alarm Phone et donner leur position GPS exacte. Cependant, dans plusieurs cas, quand la position GPS donnée est dans la zone SAR dont le Maroc revendique aussi la responsabilité dans le cadre de leur occupation du Sahara Occidental, des interceptions ont été organisées conjointement par les autorités espagnoles et marocaines.

    La création de ce mur invisible n’est pas la seule évolution inquiétante. La route de l’Atlantique est également en train de s’étendre vers le nord. Certaines communautés marocaines ont commencé à organiser des départs depuis des villes aussi lointaines qu’Al Jadida (près de Casablanca). Cela représente un voyage de 650 km vers le sud jusqu’à Lanzarote. De même, pendant cette période, certains sauvetages ont eu lieu très au nord des Canaries, comme celui de 35 personnes à 210 km au nord-est de Lanzarote, le 18 janvier.

    Les bateaux partent également toujours de plus loin au sud, mais moins souvent qu’à la fin de 2020. En 2021, 55% de tous les bateaux qui sont arrivés aux îles Canaries étaient partis du Sahara occidental, 26% du sud du Maroc, par exemple de Tan-Tan ou Guelmim. Cela correspond également à une baisse du pourcentage des voyages en provenance des pays du Sud. Maintenant, seulement un cinquième de toutes les arrivées sont des bateaux partant de la Mauritanie, de la Gambie, du Sénégal. La plupart des départs se font entre Boujdour et Tan-Tan, ce qui explique la très forte proportion d’arrivées vers la partie est des îles Canaries. Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria reçoivent la quasi-totalité des arrivées. La moitié des voyageur·ses sont des ressortissant·es marocain·es, suivie par la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Pour les voyageur·ses marocain·es, les expulsions ont repris après la réouverture des frontières par le Maroc début février.

    Les services d’accueil à Lanzarote sont connus pour être saturés. L’acheminement d’un plus grand nombre de bateaux secourus vers le port d’Arguineguin, à Gran Canaria, et le transfert des migrant·es vers Fuerteventura ne changent pas faire grand-chose à la situation. Jusqu’à très récemment, à leur arrivée dans le port d’Arrecife, les voyageur·ses étaient conduit·es dans un bâtiment industriel situé à quelques kilomètres de la ville et se voyaient attribuer un espace dans cet ancien entrepôt industriel. Les gens étaient retenus pour en quarantaine pendant 72 heures, et testés pour le Covid-19. Les conditions de détention étaient inhumaines : pas de lits convenables, pas d’intimité, pas de douches et pas d’espace sécurisé pour les mineur·es et les femmes. Des militant·es et des défenseur·ses des droits de l’homme ont fait campagne contre la “nave de la vergüenza“, l’”entrepôt de la honte”, et se sont plaints des conditions inhumaines auprès des autorités et d’un médiateur, qui ont à leur tour demandé la fermeture de cet espace. Au moment où nous finalisions ce rapport, le ministère de l’Intérieur a annoncé que la “nef” avait été vidée et que les nouveaux·elles arrivant·es seraient conduit·es au centre d’hébergement temporaire (CETI en espagnol) situé juste en face. Reste à savoir si cela se traduira par un changement significatif et un hébergement décent.

    2.2 Tanger, Ceuta et le détroit de Gibraltar : Une diminution des départs

    L’augmentation des traversées vers les îles Canaries s’est accompagnée d’une diminution des tentatives depuis Tanger, une route autrefois très fréquentée. Il y a environ 5 ans, tous les un ou deux mois, on entendait encore parler de Boza (arrivée) de 1 à 2 bateaux. Mais depuis le Covid-19 et, ajouté à cela, la fermeture des frontières, on n’entend plus beaucoup parler de Boza à Tanger.

    Sur la période de ce rapport, Alarm Phone n’a observé que 3 cas autour de Tanger. Le 5 novembre, sept personnes en détresse à l’Est de Tanger sont rentrées au Maroc de manière autonome. Le 9 novembre, un bateau avec 13 personnes à bord (dont 1 femme) a été intercepté par la Marine Royale, et le 12 décembre, 3 autres personnes ont été interceptées. Le seul cas du début de l’année 2022 s’est cependant avéré être un Boza. Le 10 janvier, Alarm Phone a été informé que 3 personnes étaient parties de Fnideq, près de Ceuta, dans un kayak en plastique. De l’eau pénétrait dans l’embarcation. Alarm Phone a informé les autorités mais a perdu le contact avec le bateau. Le lendemain, le syndicat CGT Salvamento Maritimo a annoncé que trois Marocains avaient été secourus et emmenés à Algeciras.

    L’une des principales raisons de la rareté des départs et de la rareté encore plus grande des réussites réside dans le fait que les autorités marocaines ont renforcé la sécurité et intensifié la militarisation de la frontière. Les personnes subsahariennes en exil vivent dans un état d’insécurité au Maroc car les attaques contre les personnes perçues comme migrant·es sont fréquentes. K., militant·e d’Alarm Phone à Tanger, rapporte :

    “La vie quotidienne est pleine de problèmes et vous êtes soumis à une répression massive. Les violations quotidiennes des droits de l’homme et les arrestations arbitraires vous laissent dans un état constant de panique ou d’anxiété. Mais la réalité est que, même face à toutes ces politiques, les gens ne désespèrent pas et cherchent toujours des moyens de voyager, mais la situation devient de plus en plus difficile pour les personnes en déplacement”.

    Cela entraîne une perte d’espoir et pousse de nombreuses personnes à se rendre à Laayoune, où les attaques et les arrestations ne sont pas aussi fréquentes et où il est encore possible d’effectuer la traversée.

    Les Marocain·es travaillant dans les associations qui organisent la continuité des voyages dans le nord du pays ne sont plus très actif·ves, en raison du renforcement de la sécurité et de la militarisation des frontières. Dans le Nord, ce ne sont plus que des petits groupes de personnes qui organisent le voyage, peut-être en raison d’un manque de demande. Parfois, ceux qui tentent de passer en Europe sont interceptés par la Force Auxiliaire (police militaire) sur terre ou par la Marine Royale en mer. Lorsque des personnes sont en détresse ou en danger en mer, la Marine Royale est contactée, mais il arrive souvent qu’elle n’arrive pas à temps.

    Des personnes en exil à Tanger nous ont dit que les prix pour les voyages depuis le Nord-Ouest sont variables, mais il est évident que la militarisation de la région a entraîné une augmentation massive des prix, et la professionnalisation du commerce frontalier. Pour les petits bateaux auto-organisés, chaque personne contribue entre 150 et 250 euros, mais le prix peut atteindre 500 à 750 euros. Les prix dépendent de la taille et de la qualité du matériel. Mais en raison de la militarisation massive de la zone frontalière de Tanger, il est désormais presque impossible d’organiser des voyages entre ami·es. Les gens continuent à faire la traversée, mais, en raison de l’augmentation de la surveillance des frontières, les voyageur·ses sont devenu·es dépendant·es de structures centralisées et paient entre 4000 et 6000 € pour le voyage. Ce prix est exorbitant, et montre que non seulement les voyageur·ses doivent rassembler eux-mêmes des sommes importantes, mais aussi qu’il permet à toutes les personnes impliquées dans ce trafic de réaliser de gros profits. Le prix représente un bon salaire pour les trafiquants, bien sûr, mais ils ne sont pas les seuls à en tirer profit. Lorsqu’il s’agit de corrompre la Marine Royale, pour les grands groupes, les chiffres sont énormes. Les chiffres qui nous ont été rapportés sont de l’ordre de 30 000 à 50 000 € pour les bateaux à moteur, mais les pots-de-vin peuvent atteindre 70 000 à 100 000 €.

    Il est clair que les gains réalisés grâce à cette augmentation absurde de l’action de l’armée et de la police se font au détriment des voyageurs : “C’est un non-sens absolu. C’est devenu un gagne-pain pour de nombreuses personnes. L’UE et le Maroc ont fait de l’exil un commerce vraiment rentable” commente K. de Tanger.
    2.3 Nord-est du Maroc : La répression continue dans la région de Nador

    Les forêts autour de Nador restent soumises à de fréquentes descentes de police, à la répression de l’État et à la violence envers les personnes Noires. Dans le cadre de cette répression, de nombreux·ses intermédiaires subsaharien·nes ont été arrêté·es ces dernières années.

    Les conditions de vie dans les camps sont loin d’être sûres. Le 24 janvier, elles ont entraîné la mort de 3 enfants. Ils sont morts étouffés après que leur abri de fortune en bâche ait pris feu dans la forêt de Gourougou (nord-ouest du Cimetière Sidi Salem, Nador). Leur mère, Happiness Johans, est décédée à l’hôpital quelques jours plus tard. En réaction, l’AMDH Nador a écrit une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur pour demander que les personnes en exil soient autorisé·es à louer des maisons à Nador.

    Nador est non seulement un point de rassemblement pour les communautés de voyageur·ses subsaharien.nes, mais aussi un point de départ pour les ressortissant·es marocain·es qui se rendent en Espagne. Ils et elles souffrent également de la répression. Les arrestations et les expulsions inhumaines de mineur·es marocain·es à Nador continuent. L’AMDH de Nador rapporte que le 1er janvier, près de 80 mineur.es et jeunes non accompagné·es ont été embarqué·es de force dans des bus et emmené.es à Casablanca. Aucun·e d’entre eux·elles n’était originaire de cette ville.

    Les ressortissant·es marocain·es continuent de se rendre en Espagne continentale par voie maritime, mais ils et elles s’organisent très différemment des voyageur·ses subsaharien·nes. La région du Rif ne fait pas exception. Plutôt que des équipes professionnelles, ce sont des ami·es qui se réunissent pour planifier et organiser la traversée. Ils et elles mettent en commun leurs ressources pour obtenir l’équipement nécessaire et, dans certains cas, pour soudoyer les officiers militaires qui surveillent les zones de départ. Les ami·es et les membres de la famille peuvent également fournir un soutien matériel pour le voyage. Comme nous ne disposons pas d’autres informations concrètes sur la manière dont les ressortissant·es marocain·es parviennent à surmonter le système frontalier, et de même pour d’autres communautés, par exemple les ressortissant·es syrien·nes et yéménites, nous pouvons seulement décrire la manière dont les voyageur·ses subsaharien·nes passent par Nador.
    Le commerce frontalier autour de Nador : Les prix ont augmenté de façon spectaculaire

    Le système établi autour du passage vers l’Europe via Nador a connu des changements fondamentaux au fil des ans. Les prix ont augmenté de façon spectaculaire pour les voyages à partir de cette région. Un membre local d’Alarm Phone, qui vit dans les forêts de Nador depuis 2001, se souvient que jusqu’en 2010, on pouvait obtenir une place dans un bateau pour seulement 300 €. Puis, entre 2010 et 2014, un nouveau système a vu le jour dans les forêts : le système “garantie” Les gens voyagent désormais avec “garantie”. Ils et elles effectuent un paiement unique plus élevé, mais sont assuré·es d’avoir autant de tentatives de traversée qu’il en faut pour atteindre l’Europe. Il s’agit peut-être d’une réponse aux taux d’interceptions élevés, tant sur terre que sur mer. Il faut désormais souvent plusieurs tentatives pour réussir la traversée. Le prix de la “garantie” est passé à 1500 euros. Vers 2018, les prix sont montés jusqu’à 3 500 € et, pour une femme avec des enfants, jusqu’à 4 500 €.

    Pour comprendre comment les prix sont déterminés dans les forêts, il faut savoir que les négociations se font par le biais d’intermédiaires au sein des communautés subsahariennes. Ces intermédiaires rencontrent régulièrement les président·es des différentes communautés subsahariennes. Ils travaillent également avec des organisateur·ices de départs marocain·es. L’agent·e marocain·e demande aux intermédiaires une somme par tête pour organiser les bateaux. Cette somme est payée par le ou la futur·e passager·e, qui doit également verser une commission à l’intermédiaire.

    L’agent·e et l’intermédiaire négocient le prix par tête. Les voyageur·ses uni·es pourraient exercer une grande influence sur les agent·es dans ces négociations, car les Marocain·es n’ont aucun autre lien avec leurs client·es potentiel·les. Mais la loi de l’offre et de la demande favorise les trafiquant·es. Les possibilités de voyage, les places dans les canots pneumatiques, se font rares depuis quelques années maintenant et certaines communautés subsahariennes ont accepté de payer des sommes plus élevées aux trafiquant·es marocain·es afin de s’assurer une place. Cela a entraîné une hausse des prix au niveau mondial. Il s’agit d’une activité très rentable pour les agents de voyage.

    Nous savons que, face aux hausses de prix exorbitantes, les communautés ont tenté d’organiser elles-mêmes leurs voyages afin d’exercer une pression pour faire baisser les prix. Néanmoins, contrairement à la situation d’un Etat où la loi aurait permis à un syndicat de maintenir les prix à un niveau abordable, la criminalisation du commerce a mis les acheteur.euses à la merci d’un marché absolument non réglementé. Dans un contexte où le client se voit menacé de ne pas partir ou d’être tabassé s’il ne règle pas le montant d’avance, c’est le vendeur qui détient tout le pouvoir. Il n’est pas surprenant que des tentatives de négociations collectives au sein de groupes de client.es disparates aient échoué. Aujourd’hui, un.e candidat.e à la traversée est susceptible de payer jusqu’à 2600 euros d’avance au passeur et 900 euros à l’intermédiaire pour une place dans un bateau, aux côtés de 59 autres voyageur.euses.

    Les chefs des communautés ainsi que les intermédiaires ont toujours eu accès à une liste de personnes vivant dans les forêts et n’ayant pas les moyens de payer pour le voyage, c’est-à-dire souvent des mères seules, mais aussi d’autres personnes n’étant pas en mesure de rassembler assez d’argent. Les chefs notent également les noms de “celles et ceux qui ne posent pas problème” dans les camps, c’est-à-dire des personnes qui suivent les codes et les règles destinées à assurer la sécurité de la communauté dans ces camps. Progressivement, au fil des années, des places gratuites ont été libérées pour ces personnes à bord des bateaux. Les prix ayant aujourd’hui atteint de tels montants, pouvant aller jusqu’à 3500 euros pour une place, cette forme de solidarité n’est plus réalisable. La situation des personnes sans moyens financiers est désormais sans espoir. L’unique moyen qu’il leur reste d’atteindre l’Espagne est de passer par-dessus les barrières de Melilla – option qui, mises à part quelques rares exceptions, n’est envisageable que pour des hommes.

    Autour de Noël et du Nouvel An, de nombreuses tentatives collectives pour franchir les barrières de Melilla ont eu lieu. Ces tentatives ont été reçues violemment par les autorités espagnoles et marocaines. D’après le Ministre des affaires étrangères espagnol, plus de 1000 personnes ayant essayé de franchir les barrières de Ceuta et de Melilla ont été interceptées dans cette courte période. Les barrières frontalières de Melilla sont de plus en plus militarisées. La présence d’unités militaires armées y est désormais permanente. Néanmoins, le 2 mars, alors que nous rédigions le présent rapport, 2500 personnes sont parvenues à organiser une tentative pour franchir ces barrières. 500 d’entre elles environ ont réussi à rejoindre Melilla. C’est un énorme Boza. En terme d’arrivées, il s’agit de l’une des tentatives les plus fructueuses aux frontières de Melilla. Bienvenue en Espagne !
    Les cas Alarm Phone de ces derniers mois : 27 personnes ont disparu sans laisser de traces

    Pendant la période que couvre ce rapport, 16 embarcations en partance du Nord-Est du Maroc ont contacté l’Alarm Phone. 7 des 8 bateaux partis en novembre et en décembre entre Temsamane/Al Hoceïma et Nador sont bien arrivés à Motríl et à Almería. Seul un bateau, transportant 15 personnes, a été intercepté par la Marine Royale. Durant la toute première semaine de janvier, Alarm Phone a été impliqué dans deux cas : un bateau parti de Tazaghine a dû retourner au Maroc, un autre, parti de Nador avec 13 personnes à son bord, a été secouru jusqu’à Almería.

    Le 8 janvier, on informe Alarm Phone qu’un bateau transportant environ 36 personnes est parti de Nador pendant la nuit. Le MRCC Rabat confirmera plus tard l’interception du bateau. Nous déplorons le fait qu’une autre embarcation, ainsi que les 27 personnes qui étaient à son bord, parties de Nador quelques heures seulement après la première, aient disparu sans laisser de traces​​​​​​​. 9 des passager.es étaient des femmes.

    En février, deux bateaux qui avaient contacté Alarm Phone après leur départ d’Al Hoceïma ont été secourus et amenés en Espagne. Un autre bateau a été intercepté par la Marine Royale. Le 12 février, on informe Alarm Phone de la disparition en mer d’Alborán d’un bateau transportant 7 personnes, après être parti de Bouyafar à l’aube. Ce n’est qu’après deux jours et une grande pression exercée par les proches des passager.es ainsi que par Alarm Phone qu’il a été possible de découvrir que les voyageur.euses avaient été secouru.es, emmené.es à Motril et immédiatement placé.es en détention. Comme nous l’avons tweeté à propos de ce cas, “nous condamnons le silence des autorités qui relève d’un racisme structurel à l’encontre des personnes en mouvement. #LibertéDeMouvement.”
    2.4. Oujda et la frontière algérienne : les traversées deviennent plus dangereuses

    La situation à Oujda et à la frontière entre l’Algérie et le Maroc reste dangereuse et a empiré ces dernières semaines. Les quatre dernières mois ont été le théâtre d’arrestations de personnes, mineur.es y compris, qui mendiaient, ainsi que de refoulements répétés à la frontière.

    Bien des personnes ayant pour volonté de traverser la frontière qui sépare le Maroc de l’Europe doivent d’abord passer par l’Algérie. Puisque cette frontière est fermée depuis longtemps – y compris pour des personnes ayant des documents officiels leur permettant de voyager entre ces deux pays – traverser cette frontière est évidemment très difficile pour des personnes ne bénéficiant pas d’une telle permission. “Difficile” signifie presque toujours que cela coûte cher. Historiquement, les hommes devaient payer entre 150 et 200 euros, parfois même 250 euros, pour pouvoir traverser cette frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc. Les femmes devaient payer entre 300 et 400 euros et les personnes malades et/ou handicapées (physiques) devaient payer 500 euros.

    Le 5 janvier dernier, le Maroc a officiellement établi une zone militaire à la frontière avec l’Algérie. Jusqu’alors, le Maroc était divisé en deux zones militaires, Nord et Sud. La création de cette troisième zone est due au conflit qui n’a cesse de s’intensifier entre le Maroc et l’Algérie. La frontière a été renforcée et équipée tant matériellement qu’en ressources humaines. En conséquence, traverser la frontière est également devenu plus coûteux et, récemment, le nombre de personnes qui la traversent a drastiquement baissé. Les prix ont doublé, voire triplé dans certains cas. Pour des hommes physiquement valides, le prix minimal est désormais de 250 euros, le double pour des femmes, et le triple pour des personnes (physiquement) handicapées ainsi que pour des femmes enceintes. On dit que les prix vont parfois jusqu’à 1000 euros. Ils dépendent des aptitudes physiques, plus particulièrement de la capacité à courir et de l’endurance. Désormais, traverser cette frontière est, en fait, surtout lié au transport de drogues et se fait en coopération avec les forces militaires marocaines qui, en échange, en profitent financièrement. On conseille aux personnes qui traversent d’avoir de l’argent et un smartphone sur elles afin de pouvoir payer leur sortie de prison si elles devaient être découvertes pendant la traversée.

    Les personnes qui souhaitent traverser sont souvent exploitées mais, n’ayant aucune autre option, elles ne peuvent pas l’éviter. Des femmes sont souvent violées dans la zone frontalière et tombent enceintes ou contractent des maladies sexuellement transmissibles. De nombreuses personnes meurent pendant la traversée. D’autres meurent après l’arrivée du fait des épreuves vécues. Cela est particulièrement courant en hiver en raison du manque de vêtements appropriés au climat ou parce qu’elles glissent sur le sol détrempé et tombent dans le fossé inondé de la frontière et s’y noient. Lorsque quelqu’un meurt en traversant la frontière, la personne qui mène le groupe ne peut appeler personne à l’aide sous peine d’être envoyée en prison. Même après la traversée, presque personne n’a le courage de recenser les morts qui ont eu lieu dans la zone frontalière : des personnes disparaissent sans que leur mort n’ait été consignée où que ce soit. Après avoir traversé la frontière, particulièrement en hiver, les personnes souffrent des conséquences physiques de ce parcours dangereux. La traversée peut durer de 2 à 3 jours, mais va parfois jusqu’à une semaine.

    Alors même que traverser la frontière devenait plus dangereux, les conditions de logement des personnes changeaient aussi. Alors qu’auparavant les personnes vivaient en plus grands groupes plus ou moins en auto-gestion, il est aujourd’hui plus courant de louer son propre petit espace dans un appartement bondé. Lorsque la police découvre qu’un grand nombre de personnes habitent dans un même appartement, elle s’y introduit de force et arrête les personnes sans papiers pour les déporter en Algérie en pleine nuit. A la fin de l’année dernière, par exemple, la police a arrêté 20 personnes à leur domicile. Nous avons été informé.es que sept personnes bénéficiant des papiers qu’il fallait ont été relâchées, que sept autres personnes ont été emmenées à la zone frontalière durant la nuit et que trois personnes ont été arrêtées pour privation de liberté et traffic d’êtres humains.

    Le début d’année a vu le nombre de rafles aux domiciles des personnes augmenter. Ces rafles se concentrent au niveau des quartiers habités par les migrant.es : Andalous et Ben Mrah, quartiers où les descentes de police sont de plus en plus fréquentes. En janvier, 16 personnes ont été arrêtées pour privation de liberté à Sidi Yahya, un autre quartier d’Oujda, et sont actuellement poursuivies en justice.

    En conséquence des mesures de contrôle liées au Covid-19, le “pass sanitaire”, l’attestation de vaccination en vigueur au Maroc, a été introduit de sorte que les personnes qui n’en bénéficient pas ne puissent pas faire leurs courses ou utiliser les transports en commun. L’accès au vaccin est variable. Il nous a été rapporté que des personnes sans titre de séjour ont pu être vaccinées au Maroc tant qu’elles étaient en mesure de montrer un passeport en règle. Néanmoins, le pass sanitaire n’est pas accessible à des personnes venant de traverser la frontière algérienne ou pour des personnes n’ayant pas les bons passeports. Cela signifie qu’elles ne peuvent pas voyager facilement. Le coût des transports est doublé, au moins, car les conducteurs cachent les personnes pour échapper aux contrôles.
    2.5. L’Algérie et les départs pour l’Espagne

    La tendance que nous avions remarquée dans les précédents rapports s’est poursuivie dans la période couverte par ce rapport. De novembre 2021 à mars 2022, le nombre de départs de jeunes hommes, de familles et de femmes parties des rives algériennes n’a cessé d’augmenter, en conséquence du retour de bâton du mouvement social de 2019, de la désillusion qui lui a succédée et des difficultés économiques dont la grande majorité de la population algérienne a fait l’épreuve et qui n’ont fait qu’empirer en contexte de pandémie.

    Sur le plan politique, les militant.es et les syndicalistes algérien.nes, ainsi que toute personne ayant été engagée dans le hirak, font toujours face à une répression impressionnante. Récemment, plusieurs organisations et de nombreux individus ont publié une déclaration dénonçant la criminalisation par les autorités algériennes des partis politiques, des syndicats et des bases d’organisations politiques. La répression ne mène pas seulement à l’exil d’un grand nombre de personnes algériennes. Elle rend également difficile l’obtention d’informations sur le terrain concernant la situation des voyageur.euses, car la menace de criminalisation force le silence de nombreux.ses citoyen.nes et militant.es.

    Dans un article publié par le site français Mediapart, un homme algérien résidant en Espagne demande : “Pourquoi on est autant à fuir l’Algérie ?,Tebboune [le président algérien] va se faire soigner en Allemagne et moi, je dois rester mourir ici ?”

    La défaillance du système de santé pousse de nombreuses personnes à quitter le pays. D’après un article du site algérien algeriepartplus, “les ressortissant.es algérien.nes sont les plus nombreux.ses à demander un visa pour avoir accès à un traitement dans les hôpitaux français”.

    Dans cette optique, il n’est pas surprenant que le nombre de départs depuis novembre soit resté très élevé et ait compté quelques pics pendant la période. Par exemple, la période entre le 30 décembre et le 4 janvier a vu le nombre de départs exploser, ce que les médias algériens ont largement documenté. Près de 40 bateaux sont partis de la côte algérienne en direction de la péninsule espagnole. D’expérience, nous savons que le nombre de départs augmente autour des périodes de fêtes nationales (par exemple autour de l’Aïd au Maroc). La Croix Rouge a recensé le passage de 312 personnes à ses bureaux d’Almeria. La moitié d’entre elles était arrivée au cours des 24h précédentes, entre le 31 décembre et le 1er janvier, d’après un article d’Infomigrants.

    Si de nombreux bateaux rejoignent avec succès les côtes espagnoles, bien d’autres ont un destin tragique. D’après l’ONG Caminando Fronteras, pas moins de 169 harragas algériens ont été portés disparus en 2021 et les corps sans vie de 22 d’entre eux ont été retrouvés par le Salvamento Maritimo. Entre le 1er et le 5 janvier, 30 Algérien.nes sont mort.es dans leur tentative pour entrer en Europe. Nos pensées vont, comme toujours, aux familles et aux proches des défunt.es.

    Notre emploi du mot “tragique” ne doit pas dissimuler où est la responsabilité de ces crimes : d’une part, le fait que les structures politiques algériennes n’offrent aucune perspective sociale et économique, d’autre part le refus délibéré des pays européens de permettre une route migratoire régulière ainsi que la militarisation des frontières que ces mêmes pays mettent en place. Combinés, ces facteurs forcent les gens à inventer et à risquer des chemins chaque fois plus dangereux vers un futur vivable.
    Le soutien porté par à Alarm Phone aux Algérien.nes qui voyagent vers l’Espagne

    Ces derniers mois, Alarm Phone a porté assistance à six bateaux partis d’Algérie en direction de l’Espagne (le 5 novembre, le 20 et le 30 décembre, le 11 et le 13 février). L’un d’entre eux transportait 9 personnes parties de Capdur (Béjaïa) le soir du 30 décembre et a finalement échoué sur l’île du Congrès (Espagne). Elles ont été finalement refoulées jusqu’à Nador, au Maroc.

    Les voyageur.euses algérien.nes ne font pas seulement face aux risques en mer. Une fois arrivé.es en Europe, le risque de déportation est désormais de plus en plus grand. A la mi-novembre, une entrevue entre les ministres de l’Intérieur algériens et espagnols a eu pour issue la décision du gouvernement algérien de débloquer l’équivalent de 6,4 millions d’euros pour financer le rapatriement des harragas algériens en 2022. Depuis lors, les déportations ont dramatiquement augmenté. Le 20 février, une trentaine d’Algérien.nes a été déportée d’Espagne vers Oran ou Ghazaouet. Le 1er février déjà avait eu lieu une déportation au cours de laquelle 40 Algérien.nes ont été expulsé.es de force dans le port d’Almeria. D’après l’un de nos contacts à Oran, le risque d’arrestations et de poursuites judiciaires pour les personnes déportées de force vers l’Algérie est très élevé. Cela fait partie intégrante de la dure criminalisation des harragas par l’Etat algérien dont il était déjà question lors d’un précédent rapport. La procédure de déportation ajoute donc un nouveau risque à la liste de ceux que les personnes en mouvement connaissent déjà et nourrit la corruption en Algérie puisque le seul moyen pour les personnes déportées de sortir de prison est de soudoyer quelqu’un.
    Un commerce frontalier florissant

    Il est clair que le déchaînement général et continu des politiques répressives à l’encontre des personnes en mouvement a créé les conditions propices au développement d’un commerce frontalier prolifique géré par des organisations clandestines en constante expansion. Dans un article intitulé “Algérie : Le trafic de migrants vers l’Espagne a généré près de 60 millions d’euros en 2021” Jeune Afrique met en avant une enquête menée en 2021 par la police espagnole montrant que “ces réseaux disposent aujourd’hui d’une flotte de « bateaux-taxis », des embarcations dotées de puissants moteurs de 200 à 300 chevaux permettant de gagner rapidement les côtes espagnoles et d’effectuer plusieurs rotations par semaine.”

    En Algérie, les organisations illicites impliquées dans le business des frontières sont devenues de plus en plus puissantes et structurées. En 2020, les observateurs.rices avaient déjà noté un changement dans le mode opératoire des voyageurs et voyageuses lié au rôle croissant des organisations criminelles dans l’organisation des traversées. Historiquement, l’exil des personnes algériennes était organisé de manière autonome. Des groupes d’une dizaine de personnes mettaient en commun leurs ressources pour financer un bateau et un moteur, puis préparaient correctement leur voyage avant de prendre la mer. Au cours des trois dernières années, la militarisation et la répression contre les voyageurs et voyageuses ont augmenté. Cela est allé de pair avec la corruption de la police des frontières. Cela a rendu possible le développement de puissantes organisations du marché noir. Celles-ci dominent désormais le marché. Nos contacts à Oran nous disent que l’organisation du passage clandestin telle qu’elle s’est développée en Algérie repose largement sur des pratiques systématiques de corruption au sein de la police des frontières. En outre, les départs autonomes sont désormais très difficiles, voire impossibles, car les trafiquants surveillent avec attention les côtes et les plages, à l’affût des départs de bateaux qui ne font pas partie de leur flotte.

    Ce phénomène est, selon Mediapart, particulièrement notable dans la région d’Oran, région à partir de laquelle la majorité des départs ont eu lieu au cours des derniers mois. Un pêcheur d’Oran raconte que “la marine n’arrive plus à faire face à la situation. Même quand elle tente de les stopper, [les passeurs] arrivent à leur échapper car leurs embarcations sont plus rapides. […] Certains jours, j’ai compté jusqu’à 11 bateaux de passeurs au mouillage”. Selon la chercheuse Nabila Mouassi, également citée dans l’article de Mediapart, “la mafia travaille sur un pied d’égalité avec l’État.”

    Quant au prix du passage, “tou.te.s les adolescent.e.s d’Oran et des villages alentours peuvent vous le dire”, affirme un contact local à Oran. Il varie de 750 à 4000 euros, selon le type de bateau, la qualité du moteur, la fourniture d’un GPS/téléphone satellite, etc.

    3 Naufrages et personnes disparues

    Au cours des quatre derniers mois, nous avons recensé plus de 200 décès et plusieurs centaines de personnes disparues dans la région de la Méditerranée occidentale. Alarm Phone a été témoin d’au moins dix naufrages et de cas de décès dus à un retard des secours ou à une absence d’assistance. Ces cas de “laissé.es pour compte” sont des évènements si courants qu’ils doivent être considérés comme faisant partie intégrante du régime mortel des frontières.

    Malgré tous les efforts déployés pour recenser les mort.e.s et les disparu.e.s, nous pouvons être sûr.e.s que le nombre réel de personnes qui sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’UE est bien plus élevé. Nous voulons nous souvenir de chacun et chacune d’entre elles et eux et commémorer chaque victime inconnue afin de combattre le système politique qui les a tué.e.s.

    Le 8 novembre 2021, un bateau avec des ressortissant.es gambien.nes et sénégalais.es est parti de Gambie pour tenter d’atteindre les îles Canaries. C’était un groupe d’environ 165 personnes. Après deux jours, leurs proches ont perdu le contact avec elleet eux. Aucune nouvelle des voyageurs et voyageuses depuis. 35 des passager.e.s étaient originaires de Gunjur. Le village reste sous le choc et dans la confusion. (source : AP)

    Le 11 Novembre, quatre corps sans vie sont repêchés et trois personnes sont déclarées disparues. Les personnes décédées se sont noyées à proximité de la côte de Oued Cherrat, Skhirat, Maroc.

    Le 14 Novembre, un bateau est retrouvé, à environ 40 miles au sud de Gran Canaria, Espagne, avec sept corps sans vie à bord. Le bateau avait passé au moins six jours en mer. Une huitième personne est morte après le secours dans le port de Arguineguin, Gran Canaria, Espagne

    Le 15 Novembre, deux personnes meurent dans une embarcation à la dérive au Sud de Gran Canaria, Espagne. Il y a 42 personnes survivantes.

    Le 18 Novembre, un corps sans vie est rejeté sur la côte à Nabak, 16km au Nord de Dakhla, au Sahara Occidental.

    Le 18 novembre, un bateau avec deux corps sans vie et 40 survivant.es est retrouvé à la dérive à 216 km au sud de Gran Canaria, en Espagne.

    Le 19 novembre, un corps sans vie est retrouvé après le chavirement d’un bateau à moteur dans les alentours de la côte de Sarchal, Ceuta, Espagne.

    Le 20 novembre, Mutassim Karim est porté disparu alors qu’il tentait de rejoindre Melilla, en Espagne, à la nage. L’ONG AMDH pointe du doigt la Guardia Civil comme responsable du décès et demande l’ouverture d’une enquête sur cette disparition.

    Le 23 novembre, un bateau avec 34 personnes est retrouvé par un navire marchand à 500 km au sud de Gran Canaria. 14 personnes sont mortes et seules 20 personnes survivent après 3 semaines en mer.

    Le 25 novembre, une femme tombe à l’eau alors qu’un bateau de 58 personnes est intercepté par la marine marocaine au large de Laayoune, au Sahara occidental. Une autre personne était morte avant l’interception.

    Le 26 novembre, deux personnes meurent et quatre sont portées disparues après qu’un dinghy/zodiac ait chaviré au sud de Gran Canaria, en Espagne.

    Le 27 novembre, la mort de deux personnes est confirmée après qu’un bateau transportant 57 personnes ait chaviré pendant une opération de secours au sud-est de Fuerteventura, sur les îles Canaries, en Espagne. Quatre personnes sont toujours disparues.

    Le 27 novembre, deux corps sans vie sont retrouvés en mer, à Punta Leona et à El Desnarigado-Sarchal, à Ceuta, en Espagne.

    Le 30 novembre, cinq mineurs – Ahmed, Tarik, Yahya, Alae et Brahim – sont portés disparus dans le détroit de Gibraltar, au Maroc. Ils avaient quitté Ceuta deux semaines plus tôt dans un radeau sans moteur avec la péninsule pour cap. Nous sommes toujours sans nouvelle.

    Le 1er décembre, au moins 40 personnes perdent la vie après le naufrage d’un bateau au large de Tarfaya, au Maroc.

    Le 2 décembre, la dépouille d’un bébé est retrouvée à bord d’un bateau au large des côtes de Fuerteventura. Le bébé faisait partie d’un groupe de presque 300 personnes qui voyageaient dans cinq bateaux différents en direction de Fuerteventura en Espagne. L’Alarm Phone a été informé qu’un sixième bateau avait fait naufrage non loin de la plage de Tarfaya. 22 personnes ont été déclarées disparues et 13 personnes ont été retrouvées mortes.

    Le 6 décembre, un bateau avec 56 personnes à son bord arrive à Gran Canaria, en Espagne. Un bébé, deux femmes et un homme meurent avant d’avoir atteint l’île.

    Le 6 décembre, les dépouilles de trois personnes s’échouent sur le rivage, sur la plage de Beni Chiker, à Nador, au Maroc, très probablement après une tentative de traverser la frontière de Melilla.

    Le 6 décembre, un bateau transportant 20 personnes est secouru au sud de La Gomera, îles Canaries, Espagne. On y retrouve un corps mort.

    Le 8 décembre, 29 personnes meurent après qu’un bateau ait chaviré en Atlantique, au large de Laayoune, au Sahara occidental. 31 personnes survivent au naufrage.

    Le 9 décembre, un corps est retrouvé à 50km au nord de Dakhla, au Sahara occidental.

    Le 12 décembre, un corps mort échoue sur la plage de Fnideq au Maroc. Il semble s’agir du corps d’une personne ayant tenté d’atteindre Ceuta à la nage.

    Le 13 décembre, un corps est retrouvé près de la plage de Sarchal, à Ceuta, en Espagne.

    Le 14 décembre, un corps échoue sur la plage municipale de Tanger au Maroc.

    Le 14 décembre, un corps est retrouvé près de la Corniche de Nador au Maroc. La personne est probablement décédée au cours de sa tentative pour traverser la frontière de Melilla en Espagne.

    Le 17 décembre, un corps est retrouvé sur un bateau de 60 personnes au Sud-est de Gran Canaria, dans les îles Canaries, en Espagne.

    Le 18 décembre, 17 personnes meurent en mer entre la Gambie et les îles Canaries, en Espagne. Un bateau composé de 105 survivant.es est retrouvé à 800kms au sud de Tenerife. Le bateau avait quitté la Gambie 19 jours plus tôt.

    Le 18 décembre, 35 personnes meurent dans le naufrage d’un bateau transportant 52 personnes, au large de Boujdour, au Sahara occidental.

    Le 20 décembre, deux corps sont retrouvés près de la frontière algérienne à Touissite, Jerada, au Maroc.

    Le 21 décembre, un corps est retrouvé à Playa de los Muertos, à Almeria, en Espagne.

    Le 21 décembre, un bateau de 15 personnes fait naufrage au large de la côte d’Arzew en Algérie. Seules huit personnes ont survécu.

    Le 23 décembre, trois personnes meurent et trois disparaissent après qu’un bateau de 10 personnes ait chaviré à 3kms au large de Chlef, Mostaganem, en Algérie.

    Le 23 décembre, deux corps sont retrouvés à Ras Asfour, à Jerada, au Maroc (près de la frontière algérienne).

    Le 30 décembre, un corps sans vie est rejeté sur la plage de Ténès, Chlef, Algérie.

    Le 30 décembre, un corps sans vie est retrouvé près du port de Beni Haoua, Chlef, Algérie.

    Le 31 décembre, deux corps sans vie sont découverts sur la côte de Cherchell, Tipaza, Algérie.

    Le 31 décembre un corps sans vie est repêché en mer près de BouHaroun, Tipaza, Algérie.

    Le 31 décembre, six survivants et trois corps sans vie sont repêchés après un naufrage à 35 miles nautiques de la côte d’Almeria, Espagne.

    Le 03 janvier 2022, trois personnes meurent et dix personnes disparaissent dans deux naufrages au large de Cabo de Gata, Almería, Espagne.

    Le 04 janvier, deux bateaux avec 103 survivant·es et deux corps sans vie sont trouvés par des navires de la marine américaine lors de manœuvres dans l’Atlantique. Les survivant·es sont transféré·es à la Marine Royale.

    Le 04 janvier, Alarm Phone est informé de la disparition d’un bateau avec 52 personnes à bord. Le bateau était parti avec 23 hommes, 21 femmes et huit enfants de Tarfaya, au Maroc.

    Le 04 janvier, Alarm Phone est informé d’un cas de détresse avec 63 personnes à bord au large de Tarfaya, Maroc. Cinq personnes meurent en mer avant l’arrivée des secours et six personnes doivent être soignées à l’hôpital.

    Le 07 janvier, après plusieurs jours de dérive, un bateau est secouru à 26 km des côtes d’Alicante, en Espagne. Cinq personnes peuvent être secourues, au moins 12 personnes sont portées disparues.

    Le 07 janvier, Alarm Phone est informé de la disparition d’un bateau qui avait quitté Ain-El Turk, Algérie, le 03 janvier avec 12 personnes à bord. Le bateau semble avoir sombré en emportant tou.tes les passager·es.

    Le 08 janvier, Alarm Phone est témoin du naufrage d’un bateau avec 27 personnes à bord au large de Nador, au Maroc. Cinq corps en décomposition sont retrouvés près de Malaga, en Espagne, 15 jours plus tard. 22 personnes sont portées disparues.

    Le 9 janvier, Alarm Phone Maroc est informé qu’un bateau avec 12 personnes à bord a fait naufrage au large des côtes algériennes. Seules deux personnes ont survécu, dix personnes sont toujours portées disparues.

    Le 11 janvier, un corps sans vie est retrouvé dans l’eau au large de Rocher Plat, Tipaza, Algérie.

    Le 12 janvier, un corps en décomposition est rejeté sur le rivage à Plage Gounini, Tipaza, Algérie.

    Le 13 janvier, un bateau avec 60 voyageur·ses est perdu. Il était parti une semaine auparavant à destination des îles Canaries, en Espagne.

    Le 14 janvier, dix personnes meurent dans un naufrage au large des côtes algériennes. Seules trois personnes peuvent être sauvées après 12 jours de dérive.

    Le 16 janvier, Alarm Phone est informé d’un cas de détresse avec 55 personnes à bord. Lorsque les secours arrivent enfin, deux personnes sont déjà décédées et dix seulement peuvent être sauvées. 43 personnes sont toujours portées disparues. Le naufrage a eu lieu près de Tarfaya, au Maroc. Il est rapporté que deux personnes sont décédées à l’hôpital.

    Le 16 janvier, le corps d’un jeune homme est rejeté sur la côte orientale de Fuerteventura. Le jour suivant, le corps d’une jeune femme est également retrouvé.

    Le 17 janvier, une personne est retrouvée sans vie dans l’un des deux canots pneumatiques secourus au sud-est de Gran Canaria, en Espagne.

    Du 16 au 25 janvier, cinq corps sans vie sont rejetés sur le rivage sur différentes plages autour de Málaga, en Espagne :

    Le 16 janvier, un corps mort est retrouvé sur la plage de Cabo Pino, à l’est de Marbella, en Espagne.
    Le 17 janvier, deux corps morts sont retrouvés sur la plage de Las Verdas, à Benalmádena, en Espagne.
    Le 23 janvier, un corps est retrouvé flottant près de la plage de La Caleta, Malaga, Espagne.
    Le 24 janvier, un corps est retrouvé flottant à côté de la plage de Nerja, Espagne.

    Comme 17 personnes ont disparu lors de leur traversée vers Almeria entre le 16 et le 25 janvier, nous supposons que ces corps font partie des personnes qui se sont noyées dans les différents naufrages de cette période.

    Le 18 janvier, le corps sans vie d’une personne qui voyageait dans un bateau avec neuf autres hommes est repêché au large de Carboneras, Almeria, Espagne.

    Le 24 janvier, il n’y a toujours aucune trace d’un bateau avec 43 personnes qui avait quitté Nouadhibou, Mauritanie, le 5 janvier. Parmi ces personnes qui tentaient de prendre la route des îles Canaries, sept femmes et deux enfants

    Le 25 janvier, 19 personnes meurent et neuf personnes survivent à un naufrage à 77 km au sud-est de Lanzarote, en Espagne.

    Le 1er février, au moins deux personnes meurent lorsqu’un bateau pneumatique chavire à 100 km au large de Plage David, Ben Slimane, Maroc. Le nombre de personnes disparues n’est pas clair. Le bateau transportait environ 50 personnes, mais seules sept d’entre elles ont été secourues.

    Le 01 février, Alarm Phone Maroc rapporte qu’une personne est décédée pendant l’opération de sauvetage d’un bateau avec 58 personnes au large de Tarfaya, au Maroc.

    Le 02 février, au moins un homme meurt et un autre est évacué par hélicoptère vers un hôpital après qu’un bateau avec environ 50 personnes à bord, chavire à 35 km au sud de Morro Jable, Fuerteventura, îles Canaries, Espagne.

    Le 05 février, Alarm Phone Maroc découvre le naufrage d’un bateau transportant 58 personnes, survenu au large de Tarfaya, au Maroc. Huit personnes n’ont pas survécu à la tragédie selon les recherches d’Alarm Phone.

    Le 6 février, Alarm Phone est alerté du naufrage d’un bateau pneumatique transportant 52 personnes à 75 miles nautiques au sud-ouest de Boujdour, Sahara Occidental. En raison des conditions météorologiques difficiles et du mauvais état du bateau, les personnes à bord sont en grand danger. Le téléphone d’alarme informe immédiatement les autorités mais les secours sont retardés pendant des heures. Quatre personnes sont mortes avant l’arrivée du navire de sauvetage.

    Le 7 février, un bateau avec 68 personnes à bord fait naufrage à 85 km au sud de Gran Canaria, îles Canaries, Espagne. 65 personnes sont secourues mais trois personnes avaient sauté du bateau pneumatique et ont perdu la vie avant le début des opérations de sauvetage.

    Le 13 février, les restes d’une personne sont rejetés sur la plage de Targha, Chefchaouen, Maroc.

    Le 22 février, 40 personnes sont secourues après neuf jours de dérive au large de la côte de Sidi Ifni, au Maroc. Trois personnes étaient déjà décédées.

    Le 23 février, Alarm Phone est informé d’un naufrage avec 87-94 personnes au large de la côte d’Imtlan, Sahara Occidental. Trois corps sans vie sont récupérés à bord après quatre jours en mer, 47 personnes sont secourues, mais 37-44 personnes sont toujours portées disparues.
    4 Journée internationale de lutte : CommémorActions 2022 à l’occasion du 6 février

    Le travail de Alarm Phone consiste principalement à soutenir par téléphone les personnes en détresse pendant leur traversée. Mais dans la plupart des cas, le travail va bien au-delà. En plus de documenter les refoulements illégaux et l’absence d’assistance de la part des autorités, nous finissons parfois par soutenir les familles dans la recherche de leurs proches disparu.e.s. Lorsqu’un bateau disparaît, les proches restent souvent sans information pendant des mois, ne reçoivent pratiquement aucun soutien de l’État et se sentent livré.es à eux et elles -mêmes dans la tentative de retrouver leurs proches. C’est souvent le cas en Gambie, point de départ habituel des bateaux sur la route de l’Atlantique. Malheureusement, Alarm Phone n’est pas vraiment en action dans cette région mais certain.es de nos camarades activistes qui y vivent nous ont parlé d’un cas dans lequel iels se sont retrouvé.es impliqué.es fin janvier :

    Le 8 novembre 2021, un bateau avec des ressortissant.e.s gambien.ne.s et sénégalais.e.s est parti de Gambie pour rejoindre les îles Canaries. C’était un groupe d’environ 165 personnes, dont 8 femmes. Après deux jours, leurs proches ont perdu le contact avec elle et eux et n’ont plus de nouvelles depuis. Alarm Phone a rencontré plusieurs familles à Gunjur, en Gambie. Elles sont toujours désespérément à la recherche d’un groupe de 35 jeunes de leur village qui faisaient partie des passager.es du bateau. Jusqu’à aujourd’hui, elles n’ont reçu aucun soutien des gouvernements dans leur tentative de retrouver leurs proches.

    Selon le Comité International de la Croix-Rouge (ICRC), seulement “13 % des personnes qui se sont noyées en route vers l’Europe en Méditerranée et dans l’océan Atlantique entre 2014 et 2019 ont été retrouvées ou enterrées en Europe du Sud.” Étant donné que les funérailles sont une étape importante dans le processus de deuil, ne pas pouvoir enterrer les parents et ami.es perdu.es ou rester dans l’incertitude quant à leur sort empêche les gens de trouver comment surmonter leur chagrin. Malgré cela, ça peut donner d’autant plus de force pour sortir de sa supposée impuissance, passer à l’action ensemble et commémorer publiquement les personnes disparu.e.s tout en dénonçant le régime frontalier meurtrier et les responsables de ces morts.

    C’est pourquoi, chaque année depuis le massacre de Tarajal en 2014, des milliers de personnes à travers le monde descendent dans la rue le 06 février, Journée Mondiale de Lutte, en réponse à l’appel à l’action pour organiser des “commémorActions” décentralisées et locales. Ce sont des actions pour commémorer les personnes qui sont mortes, ont disparu ou ont été forcées de disparaître au cours de leurs voyages à travers les frontières. Cette année, de telles commémorations ont eu lieu au Cameroun, en Gambie, en Tunisie, au Mali, au Maroc, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, en Turquie, au Mexique, en France, en Allemagne, en Grèce, à Malte, en Serbie, en Slovénie, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et ailleurs.
    Vous pouvez trouver une collection de vidéos et de photos sur les médias sociaux (#CommemorActions). En parallèle, notre projet sœur “Missing at the Borders ” recueille des images de toutes les villes où des actions commémoratives ont eu lieu. Voici quelques images des événements que les activistes d’Alarm Phone ont (co-)organisés le 6 février 2022 :

    En septembre 2022, une autre grande #commémorAction aura lieu en Tunisie. Nous espérons vous voir là bas, ou à l’une des nombreuses manifestations dans la lutte quotidienne contre l’inhumaine politique migratoire des puissants. Continuons à commémorer les personnes, pas les chiffres, et luttons ensemble pour la liberté de circulation pour toutes et tous !

    https://alarmphone.org/fr/2022/03/31/la-marchandisation-des-frontieres
    #asile #migrations #réfugiés #commémoration #morts_aux_frontières #décès #morts #route_atlantique #Atlantique #Sahara_occidental #Maroc #Canaries #mur_invisible #Tanger #Ceuta #Détroit_de_Gibraltar #Gibraltar #Nador #Oujda #Algérie #commerce_frontalier #naufrages #disparitions

  • Un nombre choquant de morts, mais aussi des luttes grandissantes sur place
    https://alarmphone.org/wp-content/uploads/sites/25/2021/01/Pic-Title.jpeg

    2020 a été une année difficile pour des populations du monde entier. Les voyageur.euses des routes de #Méditerranée_occidentale et de l’Atlantique n’y ont pas fait exception. Iels ont fait face à de nombreux nouveaux défis cette année, et nous avons été témoins de faits sans précédents. Au Maroc et en #Espagne, non seulement la crise du coronavirus a servi d’énième prétexte au harcèlement, à l’intimidation et à la maltraitance de migrant.es, mais les itinéraires de voyage ont aussi beaucoup changé. Un grand nombre de personnes partent à présent d’Algérie pour atteindre l’Espagne continentale (ou même la #Sardaigne). C’est pourquoi nous avons commencé à inclure une section Algérie (voir 2.6) dans ces rapports. Deuxièmement, le nombre de traversées vers les #Canaries a explosé, particulièrement ces trois derniers mois. Tout comme en 2006 – lors de la dénommée « #crise_des_cayucos », lorsque plus de 30 000 personnes sont arrivées aux Canaries – des bateaux partent du Sahara occidental, mais aussi du Sénégal et de Mauritanie. Pour cette raison, nous avons renommé notre section sur les îles Canaries « route de l’Atlantique » (voir 2.1).

    Le nombre d’arrivées sur les #îles_Canaries est presqu’aussi élevé qu’en 2006. Avec plus de 40 000 arrivées en 2020, le trajet en bateau vers l’Espagne est devenu l’itinéraire le plus fréquenté des voyages vers l’Europe. Il inclut, en même temps, l’itinéraire le plus mortel : la route de l’Atlantique, en direction des îles Canaries.

    Ces faits sont terrifiants. A lui seul, le nombre de personnes mortes et de personnes disparues nous laisse sans voix. Nous dressons, tous les trois mois, une liste des mort.es et des disparu.es (voir section 4). Pour ce rapport, cette liste est devenue terriblement longue. Nous sommes solidaires des proches des défunt.es ainsi que des survivant.es de ce calvaire. A travers ce rapport, nous souhaitons mettre en avant leurs luttes. Nous éprouvons un profond respect et une profonde gratitude à l’égard de celles et ceux qui continuent de se battre, sur place, pour la dignité humaine et la liberté de circulation pour tous.tes.

    Beaucoup d’exemples de ces luttes sont inspirants : à terre, aux frontières, en mer et dans les centres de rétention.

    En Espagne, le gouvernement fait tout son possible pour freiner la migration (voir section 3). Ne pouvant empêcher la mobilité des personnes, la seule chose que ce gouvernement ait accompli c’est son échec spectaculaire à fournir des logements décents aux personnes nouvellement arrivées. Néanmoins, beaucoup d’Espagnol.es luttent pour les droits et la dignité des migrant.es. Nous avons été très inspiré.es par la #CommemorAction organisée par des habitant.es d’Órzola, après la mort de 8 voyageur.euses sur les plages rocheuses du nord de #Lanzarote. Ce ne sont pas les seul.es. : les citoyen.nes de Lanzarote ont publié un manifeste réclamant un traitement décent pour quiconque arriverait sur l’île, qu’il s’agisse de touristes ou de voyageur.euses en bateaux. Nous relayons leur affirmation : il est important de ne pas se laisser contaminer par le « virus de la haine ».

    Nous saluons également les réseaux de #solidarité qui soutiennent les personnes arrivées sur les autres îles : par exemple le réseau à l’initiative de la marche du 18 décembre en #Grande_Canarie, « #Papeles_para_todas » (papiers pour tous.tes).

    Des #résistances apparaissent également dans les centres de rétention (#CIE : centros de internamiento de extranjeros, centres de détention pour étrangers, équivalents des CRA, centres de rétention administrative en France). En octobre, une #manifestation a eu lieu sur le toit du bâtiment du CIE d’#Aluche (Madrid), ainsi qu’une #grève_de_la_faim organisée par les personnes qui y étaient détenues, après que le centre de #rétention a rouvert ses portes en septembre.

    Enfin, nous souhaitons mettre en lumière la lutte courageuse de la CGT, le syndicat des travailleur.euses de la #Salvamento_Maritimo, dont les membres se battent depuis longtemps pour plus d’effectif et de meilleures conditions de travail pour les gardes-côtes, à travers leur campagne « #MásManosMásVidas » (« Plus de mains, plus de vies »). La CGT a fait la critique répétée de ce gouvernement qui injecte des fonds dans le contrôle migratoire sans pour autant subvenir aux besoins financiers des gardes-côtes, ce qui éviterait l’épuisement de leurs équipes et leur permettrait de faire leur travail comme il se doit.

    Au Maroc, plusieurs militant.es ont dénoncé les violations de droits humains du gouvernement marocain, critiquant des pratiques discriminatoires d’#expulsions et de #déportations, mais dénonçant aussi la #stigmatisation que de nombreuses personnes noires doivent endurer au sein du Royaume. Lors du sit-in organisé par l’AMDH Nador le 10 décembre dernier, des militant.es rassemblé.es sur la place « Tahrir » de Nador ont exigé plus de liberté d’expression, la libération des prisonnier.es politiques et le respect des droits humains. Ils y ont également exprimé le harcèlement infligé actuellement à des personnes migrant.es.

    De la même manière, dans un communiqué conjoint, doublé d’une lettre au Ministère de l’Intérieur, plusieurs associations (Euromed Droits, l’AMDH, Caminando Fronteras, Alarm Phone, le Conseil des Migrants) se sont prononcées contre la négligence des autorités marocaines en matière de #sauvetage_maritime.

    Les voyageur.euses marocain.es ont également élevé la voix contre l’état déplorable des droits humains dans leur pays (voir le témoignage section 2.1) mais aussi contre les conditions désastreuses auxquelles iels font face à leur arrivée en Espagne, dont le manque de services de première nécessité dans le #camp portuaire d’#Arguineguín est un bon exemple.

    Au #Sénégal, les gens se sont organisées après les #naufrages horrifiants qui ont eu lieu en très grand nombre dans la seconde moitié du mois d’octobre. Le gouvernement sénégalais a refusé de reconnaître le nombre élevé de morts (#Alarm_Phone estime jusqu’à 400 le nombre de personnes mortes ou disparues entre le 24 et le 31 octobre, voir section 4). Lorsque des militant.es et des jeunes ont cherché à organiser une manifestation, les autorités ont interdit une telle action. Pourtant, trois semaines plus tard, un #rassemblement placé sous le slogan « #Dafa_doy » (Y en a assez !) a été organisé à Dakar. Des militant.es et des proches se sont réuni.es en #mémoire des mort.es. Durant cette période, au Sénégal, de nombreuses personnes ont été actives sur Twitter, ont tenté d’organiser des #hommages et se sont exprimées sur la mauvaise gestion du gouvernement sénégalais ainsi que sur les morts inqualifiables et inutiles.

    https://alarmphone.org/wp-content/uploads/sites/25/2021/01/Pic-Intro2-call-out-rally.jpeg

    https://alarmphone.org/fr/2021/01/29/un-nombre-choquant-de-morts-mais-aussi-des-luttes-grandissantes-sur-plac
    #décès #morts #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #mourir_en_mer #route_Atlantique #Atlantique #Ceuta #Melilla #Gibraltar #détroit_de_Gibraltar #Nador #Oujda #Algérie #Maroc #marche_silencieuse

    ping @karine4 @_kg_
    #résistance #luttes #Sénégal

    • Liste naufrages et disparus (septembre 2020-décembre 2020) (partie 4 du même rapport)

      Le 30 septembre, un mineur marocain a été retrouvé mort dans un bateau dérivant devant la côte de la péninsule espagnole, près d’Alcaidesa. Apparemment, il est mort d’hypothermie.

      Le 1er octobre, un cadavre a été récupéré en mer dans le détroit de Gibraltar.

      Le 2 octobre, 53 voyageur.euse.s, dont 23 femmes et 6 enfants, ont été porté.e.s disparu.e.s en mer. Le bateau était parti de Dakhla en direction des îles Canaries. L’AP n’a pas pu trouver d’informations sur leur localisation. (Source : AP).

      Le 2 octobre, un corps a été retrouvé sur un bateau transportant 33 voyageur.euse.s au sud de Gran Canaria. Cinq autres passager.e.s étaient dans un état critique.

      Le 2 octobre, comme l’a rapporté la militante des droits de l’homme Helena Maleno, d’un autre bateau avec 49 voyageur.euse.s sur la route de l’Atlantique, 7 ont dû être transférés à l’hôpital dans un état critique. Deux personnes sont mortes plus tard à l’hôpital.

      Le 6 octobre, un corps a été récupéré au large d’Es Caragol, à Majorque, en Espagne.

      Le 6 octobre, un corps a été rejeté sur la plage de Guédiawaye, au Sénégal.

      Le 9 octobre, Alarm Phone a continué à rechercher en vain un bateau transportant 20 voyageur.euse.s en provenance de Laayoune. Iels sont toujours porté.e.s disparu.e.s. (Source : AP).

      Le 10 octobre, un corps a été retrouvé par les forces algériennes sur un bateau qui avait initialement transporté 8 voyageur.euse.s en provenance d’Oran, en Algérie. Deux autres sont toujours portés disparus, 5 des voyageur.euse.s ont été sauvé.e.s.

      Le 12 octobre, 2 corps de ressortissant.e.s marocain.e.s ont été récupérés en mer au large de Carthagène.

      Le 16 octobre, 5 survivant.e.s d’une odyssée de 10 jours en mer ont signalé que 12 de leurs compagnons de voyage étaient porté.e.s disparu.e.s en mer. Le bateau a finalement été secouru au large de la province de Chlef, en Algérie.

      Le 20 octobre, un voyageur est mort sur un bateau avec 11 passager.e.s qui avait débarqué de Mauritanie en direction des îles Canaries. (Source : Helena Maleno).

      Le 21 octobre, la Guardia Civil a ramassé le corps d’un jeune ressortissant marocain en combinaison de plongée sur une plage centrale de Ceuta.

      Le 21 octobre, Salvamento Maritimo a secouru 10 voyageur ;.euse.s dans une embarcation en route vers les îles Canaries, l’un d’entre eux est mort avant le sauvetage.

      Le 23 octobre, le moteur d’un bateau de Mbour/Sénégal a explosé. Il y avait environ 200 passager.e.s à bord. Seul.e.s 51 d’entre elleux ont pu être sauvé.e.s.

      Le 23 octobre, un corps a été rejeté par la mer dans la municipalité de Sidi Lakhdar, à 72 km à l’est de l’État de Mostaganem, en Algérie.

      Le 24 octobre, un jeune homme en combinaison de plongée a été retrouvé mort sur la plage de La Peña.

      Le 25 octobre, un bateau parti de Soumbédioun/Sénégal avec environ 80 personnes à bord est entré en collision avec un patrouilleur sénégalais. Seul.e.s 39 voyageur.euse.s ont été sauvé.e.s.

      Le 25 octobre, un bateau avec 57 passager.e.s a chaviré au large de Dakhla/ Sahara occidental. Une personne s’est noyée. Les secours sont arrivés assez rapidement pour sauver les autres voyageur.euse.s.

      Le 25 octobre, Salvamento Marítimo a sauvé trois personnes et a récupéré un corps dans un kayak dans le détroit de Gibraltar.

      Le 26 octobre, 12 ressortissant.e.s marocain.e.s se sont noyé.e.s au cours de leur périlleux voyage vers les îles Canaries.

      Le 29 octobre, nous avons appris une tragédie dans laquelle probablement plus de 50 personnes ont été portées disparues en mer. Le bateau avait quitté le Sénégal deux semaines auparavant. 27 survivant.e.s ont été sauvé.e.s au large du nord de la Mauritanie.

      Le 30 octobre, un autre grand naufrage s’est produit au large du Sénégal. Un bateau transportant 300 passager.e.s qui se dirigeait vers les Canaries a fait naufrage au large de Saint-Louis. Seules 150 personnes ont survécu. Environ 150 personnes se sont noyées, mais l’information n’est pas confirmée.

      Le 31 octobre, une personne est morte sur un bateau en provenance du Sénégal et à destination de Tenerifa. Le bateau avait pris le départ avec 81 passager.e.s.

      Le 2 novembre, 68 personnes ont atteint les îles Canaries en toute sécurité, tandis qu’un de leurs camarades a perdu la vie en mer.

      Le 3 novembre, Helena Maleno a signalé qu’un bateau qui avait quitté le Sénégal avait chaviré. Seul.e.s 27 voyageur.euse.s ont été sauvé.e.s sur la plage de Mame Khaar. 92 se seraient noyé.e.s.

      Début novembre, quatre Marocain.e.s qui tentaient d’accéder au port de Nador afin de traverser vers Melilla par un canal d’égout se sont noyé.e.s.

      Le 4 novembre, un groupe de 71 voyageur.euse.s en provenance du Sénégal a atteint Tenerifa. Un de leurs camarades est mort pendant le voyage.

      Le 7 novembre, 159 personnes atteignent El Hierro. Une personne est morte parmi eux.

      Le 11 novembre, un corps est retrouvé au large de Soumbédioune, au Sénégal.

      Le 13 novembre, 13 voyageur.euse.s de Boumerdes/Algérie se sont noyé.e.s alors qu’iels tentaient de rejoindre l’Espagne à bord d’une embarcation pneumatique.

      Le 14 novembre, après 10 jours de mer, un bateau de Nouakchott est arrivé à Boujdour. Douze personnes sont décédées au cours du voyage. Les 51 autres passager.e.s ont été emmené.e.s dans un centre de détention. (Source : AP Maroc)

      Le 16 novembre, le moteur d’un bateau a explosé au large du Cap-Vert. Le bateau était parti avec 150 passager.e.s du Sénégal et se dirigeait vers les îles Canaries. 60 à 80 personnes ont été portées disparues lors de la tragédie.

      Le 19 novembre, 10 personnes ont été secourues alors qu’elles se rendaient aux îles Canaries, l’une d’entre elles étant décédée avant son arrivée.

      Le 22 novembre, trois corps de jeunes ressortissant.e.s marocain.e.s ont été récupérés au large de Dakhla.

      Le 24 novembre, huit voyageur.euse.s sont mort.e.s et 28 ont survécu, alors qu’iels tentaient de rejoindre la côte de Lanzarote.

      Le 24 novembre, un homme mort a été retrouvé sur un bateau qui a été secouru par Salvamento Maritimo au sud de Gran Canaria. Le bateau avait initialement transporté 52 personnes.

      Le 25 novembre, 27 personnes sont portées disparues en mer. Elles étaient parties de Dakhla, parmi lesquelles 8 femmes et un enfant. Alarm Phone n’a pas pu trouver d’informations sur leur sort (Source : AP).

      Le 26 novembre, deux femmes et deux bébés ont été retrouvés mort.e.s dans un bateau avec 50 personnes originaires de pays subsahariens. Iels ont été emmenés par la Marine Royale au port de Nador.

      Le 27 novembre, un jeune ressortissant marocain est mort dans un canal d’eau de pluie en tentant de traverser le port de Nador pour se rendre à Mellila .

      Le 28 novembre, un.e ressortissant.e marocain.e a été retrouvé.e mort.e dans un bateau transportant 31 passager.e.s en provenance de Sidi Ifni (Maroc), qui a été intercepté par la Marine royale marocaine.

      Le 2 décembre, deux corps ont été retrouvés sur une plage au nord de Melilla.

      Le 6 décembre, 13 personnes se sont retrouvées au large de Tan-Tan/Maroc. Deux corps ont été retrouvés et deux personnes ont survécu. Les 9 autres personnes sont toujours portées disparues.

      Le 11 décembre, quatre corps de “Harraga” algérien.ne.s d’Oran ont été repêchés dans la mer, tandis que sept autres sont toujours porté.e.s disparu.e.s.

      Le 15 décembre, deux corps ont été retrouvés par la marine marocaine au large de Boujdour.

      Le 18 décembre, sept personnes se sont probablement noyées, bien que leurs camarades aient réussi à atteindre la côte d’Almería par leurs propres moyens.

      Le 23 décembre, 62 personnes ont fait naufrage au large de Laayoune. Seules 43 à 45 personnes ont survécu, 17 ou 18 sont portées disparues. Une personne est morte à l’hôpital. (Source : AP)

      Le 24 décembre, 39 voyageur.euse.s ont été secouru.e.s au large de Grenade. Un des trois passagers qui ont dû être hospitalisés est décédé le lendemain à l’hôpital.

      https://alarmphone.org/fr/2021/01/29/un-nombre-choquant-de-morts-mais-aussi-des-luttes-grandissantes-sur-place/#naufrages

  • L’ouvrage « Fitzgerald » de William Bunge est téléchargeable au format numérique. Publié suite aux soulèvements de Détroit (1967), il combine géographie et cartographie pour traiter des questions de justice socio-spatiale dans les villes US

    Project MUSE - Fitzgerald
    https://muse.jhu.edu/book/11514
    /book/11514/og_image.jpg

    This on-the-ground study of one square mile in Detroit was written in collaboration with neighborhood residents, many of whom were involved with the famous Detroit Geographical Expedition and Institute. Fitzgerald, at its core, is dedicated to understanding global phenomena through the intensive study of a small, local place.

    Beginning with an 1816 encounter between the Ojibwa population and the neighborhood’s first surveyor, William Bunge examines the racialized imposition of local landscapes over the course of European American settlement. Historical events are firmly situated in space—a task Bunge accomplishes through liberal use of maps and frequent references to recognizable twentieth-century landmarks.

    More than a work of historical geography, Fitzgerald is a political intervention. By 1967 the neighborhood was mostly African American; Black Power was ascendant; and Detroit would experience a major riot. Immersed in the daily life of the area, Bunge encouraged residents to tell their stories and to think about local politics in spatial terms. His desire to undertake a different sort of geography led him to create a work that was nothing like a typical work of social science. The jumble of text, maps, and images makes it a particularly urgent book—a major theoretical contribution to urban geography that is also a startling evocation of street-level Detroit during a turbulent era."

    William Bunge, the DGEI, & Radical Cartography | Counter Map Collection
    http://countermapcollection.org/paratexts/commentaries/william-bunge-dgei-radical-cartography

    “Radical cartography” is the preferred term of many activist map-makers working today, including Bill Rankin, Hackitectura, the Institute for Applied Autonomy, The Counter Cartographies Collective, Alexis Bhagat, Lize Mogel and others. In their incisive introduction to An Atlas of Radical Cartography, Bhagat and Mogel explain: “[w]e define radical cartography as the practice of mapmaking that subverts conventional notions in order to actively promote social change. The object of critique . . . is not cartography per se (as is generally meant by the overlapping term critical cartography), but rather social relations” (6). Craig Dalton and Liz Mason-Deese of the Counter Cartographies Collective argue similarly for “mapping as militant research.” “As autonomous, militant research,” they argue, “this mapping aims to foster cooperation among researchers and participants to practically intervene in real problems without attempting to marshal state or administrative power” (439).

  • #Gwendolyn_Warren and #Cindi_Katz in Conversation on Vimeo

    https://vimeo.com/111159306

    https://www.centerforthehumanities.org/programming/participants/gwendolyn-c-warren

    A conversation about the #Detroit_Geographical_Expedition_and_Institute (1968-72), a radical project of community based collaborative scholarship-activism and liberatory education, with Gwendolyn Warren, the project’s co-director, and Professor Cindi Katz. Warren shaped many of the DGEI’s mapping projects and was a leader of its extraordinary educational component, which brought hundreds of young people from Detroit to Michigan State University, where they formed a sort of autonomous university—revolutionary in its implications and not surprisingly short-lived, but with powerful repercussions nonetheless. While the focus in the current political era is too often on ‘stakeholders,’ relies heavily on the ‘non-profit industrial complex,’ and depends on ‘big data’ for developing policies, the DGEI offers a compelling example of democratizing the intentions, practices, and uses of research.

    The event will also feature an activist gallery of community collaborators.

    Cosponsored by Public Science Project, Advanced Research Collaborative (ARC), Antipode Foundation, Critical Social and Environmental Psychology Program, the Doctoral Program in Earth and Environmental Sciences and the Center for Human Environments.

    Voir aussi l’article de catherine d’Ignazio traduit en français :
    https://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe

    #féminisme #communauté #cartographie_radicale #cartographie_critique

  • La partita marittima di Gibilterra

    La carta inedita a colori della settimana è sullo Stretto di Gibilterra, uno dei più importanti colli di bottiglia del sistema globale dei traffici via mare. Il suo valore geostrategico è fuori discussione.

    Compresso fra le propaggini rocciose di Europa e Africa, lo Stretto è l’unico punto d’accesso naturale al Mar Mediterraneo e nel 2018 è stato solcato da oltre 80 mila imbarcazioni di ogni tipo e varietà. Già palcoscenico del confronto navale fra le principali potenze europee in età moderna, la sua rilevanza è esplosa soprattutto dopo l’apertura del Canale di Suez nel 1869, che lo elevò al rango di snodo cruciale delle rotte marittime intercorrenti fra gli oceani Atlantico, Indiano e Pacifico.

    Lo Stretto di Gibilterra è oggi dominato dalle potenze anglosassoni. La posizione preminente spetta al Regno Unito, forte della sovranità che mantiene sull’omonima Rocca. Assieme a Dover, Alessandria d’Egitto, Capo di Buona Speranza e Singapore, questa iconica fortezza in terra iberica era un tempo una delle cinque chiavi che chiudevano i domini globali di Sua Maestà britannica. Oggigiorno Gibilterra àncora la Gran Bretagna al Mediterraneo e le conserva il controllo del suo punto d’accesso occidentale, con buona pace delle sempiterne rivendicazioni spagnole.

    Lo Stretto è inoltre uno dei gangli vitali su cui si fonda l’informale impero dei mari americano. Il passaggio consente alla Superpotenza di muovere uomini e mezzi dall’Atlantico al Mediterraneo e di lì volgersi verso i teatri di crisi nordafricani, levantini e mediorientali. Le forze aeronavali degli Stati Uniti accedono e operano da Gibilterra in virtù della relazione speciale con l’alleato britannico, mentre la loro residuale impronta militare nell’adiacente territorio spagnolo (base navale a Rota e base aerea a Morón) certifica l’area prioritaria su cui insistono gli interessi europei di Washington.

    Sul versante meridionale del collo di bottiglia si collocano le due principali variabili suscettibili d’incidere sugli equilibri marittimi del passaggio.

    Primo, la crescita tumultuosa della portualità del Marocco di re Maometto VI, capace di riscrivere i rapporti di forza fra gli scali di Africa e bacino mediterraneo grazie all’affermazione del superporto di Tanger Med.

    Secondo, la crescente presenza cinese, per il momento circoscritta a corposi investimenti in tecnologia, logistica e commerci. Ma che in futuro potrebbe evolvere verso tentativi di acquisire influenza all’interno di una regione che resta cruciale per il successo dell’ambizioso progetto geopolitico di controglobalizzazione lanciato da Pechino, noto come nuove vie della seta.

    http://www.limesonline.com/carta-gibilterra-stretto-importanza-strategica-tanger-med/114448
    #Gibraltar #cartographie #visualisation #Détroit_de_Gibraltar #route_de_la_Soie #Méditerranée
    ping @reka

  • Crise dans le #Golfe : les enjeux géostratégiques du #détroit_d’Ormuz
    https://www.france24.com/fr/20190514-crise-golfe-enjeux-geostrategiques-detroit-ormuz-iran-oman-emirat

    Le détroit d’#Ormuz, qui permet aux navires de quitter le Golfe, est un petit bras de mer large de 50 km environ, 40 km dans sa partie la plus étroite. Ses eaux étant peu profondes (pas plus de 60 m de profondeur), les navires en provenance de l’océan Indien doivent emprunter un premier chenal de navigation entre les îles omanaises de Quoin et Ras Dobbah, en face de la péninsule du Musandam, avant de s’engager dans un chenal parsemé de trois îles : la Grande Tomb, la Petite Tomb et Abou Moussa. Ces dernières sont contrôlées par l’Iran depuis 1971, et revendiquées depuis par les Émirats arabes unis.

    C’est par ces chenaux de navigation, qui mesurent près de 3 km de largeur chacun, qu’ont transité plus de 18 millions de barils de #pétrole (brut et condensat) par jour pendant le premier semestre de 2018, soit plus de 35 % du pétrole transitant par voie maritime dans le monde, selon l’Agence d’information sur l’énergie du gouvernement américain (AIE). Un chiffre auquel il faut ajouter, selon un rapport du Service de recherches du Congrès américain, 4 millions de barils de produits pétroliers par jour, et plus de 300 millions de mètres cubes de #gaz naturel liquéfié (GNL) par jour.

    En moyenne, plus d’une trentaine de pétroliers et méthaniers quittent le Golfe par le détroit chaque jour, majoritairement en direction des pays asiatiques, notamment la Chine, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud. Les pays de l’Union européenne et les #États-Unis figurent également parmi les clients des #pétromonarchies du Golfe. Selon les experts, une fermeture du détroit équivaudrait à retirer une dizaine de millions de barils de pétrole par jour du marché international. Par ailleurs, le détroit est également une porte d’entrée commerciale vitale pour les pays de la région, très dépendants des importations, ce qui en fait un des principaux corridors du #commerce international.

    Si ses eaux sont partagées entre la République islamique d’Iran et le sultanat d’Oman, le détroit d’Ormuz est un couloir international, et en principe tous les navires, quel que soit leur pavillon, bénéficient du droit de passage en transit, conformément à la Convention des #Nations_unies sur le droit de la mer, adoptée en 1982, et au droit international coutumier de la mer. Le Golfe est l’une des régions les plus militarisées au monde, qui concentre une grande partie des importations mondiales d’armement. De leur côté, les États-Unis disposent dans la région d’une forte présence militaire, à travers plusieurs bases hautement stratégiques. Ainsi la Ve Flotte américaine est stationnée à Bahreïn, tandis que le Qatar accueille la plus grande base aérienne américaine au #Moyen-Orient. La France, quant à elle, compte une base militaire à Abu Dhabi, dans les Émirats arabes unis. Ces derniers jours, le #Pentagone a dépêché dans la région un porte-avions, un navire de #guerre, des bombardiers B-52 et une batterie de missiles Patriot, évoquant des menaces de l’Iran ou de ses alliés contre des ressortissants ou des intérêts américains au Moyen-Orient.

  • « Actes de sabotage » contre deux pétroliers saoudiens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/13/actes-de-sabotage-contre-deux-petroliers-saoudiens_5461284_3210.html

    Quatre navires de commerce ont été visés par des « opérations de sabotage » à proximité des eaux territoriales des Emirats arabes unis, a annoncé dimanche 12 mai le ministère des affaires étrangères émirati, ajoutant qu’il n’y a pas eu de victimes.

    L’incident s’est produit près de l’émirat du Foujeyrah, situé à la sortie du détroit d’Ormuz, voie maritime vitale pour le commerce du pétrole.

    Le ministre de l’énergie saoudien a déploré lundi que deux navires pétroliers saoudiens aient été victimes de « sabotage » et menacé la sécurité des livraisons de pétrole mondiales.

    Dans un communiqué transmis par l’agence de presse officielle saoudienne SPA, Khalid Al-Falih a expliqué que cette attaque n’avait fait aucune victime ni provoqué de déversement de pétrole. Des dommages importants ont été causés à la structure de l’un des deux navires, a-t-il précisé.

    Les Emirats n’ont fourni aucun détail sur la nature de ces actes de sabotage ni sur le pavillon des bâtiments visés. On ne dispose à ce stade d’aucune information sur les auteurs des ces « sabotages ». Aucune précision n’a pu être obtenue auprès du commandement de la 5e flotte américaine, basée au Bahreïn. « Soumettre des navires de commerce à des opérations de sabotage et menacer les vies des équipages est un développement dangereux », déclarait le ministère émirati dans un communiqué repris dimanche par l’agence de presse officielle WAM.

    • la dépêche Reuters initiale (le texte du Monde), 12/05 17h49, MàJ, 13/05 7h18 :

      UAE says four vessels subjected to ’sabotage’ near Fujairah port - Reuters
      https://www.reuters.com/article/us-emirates-fujairah-port-shipping-idUSKCN1SI0EG

      Four commercial vessels were targeted by “sabotage operations” near the territorial waters of the United Arab Emirates without causing casualties, the foreign ministry said on Sunday, without giving details of the nature of the sabotage.

      The incident occurred near the UAE emirate of Fujairah, one of the world’s largest bunkering hubs which lies just outside the Strait of Hormuz, the ministry said in a statement.

      Trading and industry sources said operations at Fujairah port ran smoothly on Sunday.

      The strait, a vital global oil and gas shipping route, separates the Gulf states and Iran, which has been embroiled in an escalating war of words with the United States over U.S. sanctions and the U.S. military’s regional presence.

      Subjecting commercial vessels to sabotage operations and threatening the lives of their crew is considered a dangerous development,” according to the statement that was carried by state news agency WAM.

      The statement, which did not identify the vessels beyond saying they were of various nationalities, said the incident did not result in spills. The UAE did not blame any country or other party for the operation.

      Regional tensions have increased, with Washington saying it was sending a U.S. aircraft carrier and other forces to the Middle East due to what it said were Iranian threats, while Tehran has called the U.S. military presence “a target” rather than a threat.

      The U.S. Navy’s Bahrain-based Fifth Fleet told Reuters it was aware of the UAE report but referred queries to the UAE authorities.

    • Un état antérieur de la dépêche (cf. chronologie relative) disparu depuis indiquait :
      UPDATE 1-UAE emirate of Fujairah denies media reports about blasts at Fujairah port

      cf. l’url du 3ème des liens ci-dessus :
      https://www.reuters.com/article/emirates-fujairah-port-shipping/update-1-uae-emirate-of-fujairah-denies-media-reports-about-blasts-at-fujai

    • État actuel de la dépêche (7h09), complétée par :

      Saudi Arabia says two Saudi oil tankers attacked near UAE waters - Reuters
      https://www.reuters.com/article/us-saudi-oil-tankers-fujairah-idUSKCN1SJ088

      Saudi Energy Minister Khalid al-Falih said in a statement that one of the two Saudi vessels attacked was on its way to be loaded with Saudi crude from Ras Tanura port for delivery to state-owned Saudi Aramco’s customers in the United States.

      The attack did not lead to any casualties or an oil spill but caused significant damage to the structures of the two vessels, said the statement carried on state news agency SPA.

      Trading and shipping sources identified the Saudi vessels as Bahri-owned very large crude carrier (VLCC) tanker Amjad and crude tanker Al Marzoqah. National Shipping Company of Saudi Arabia (Bahri) did not respond to a request for comment.

      Falih said the attack aimed to undermine maritime freedom and “security of oil supplies to consumers all over the world”.

      The international community has a joint responsibility to protect the safety of maritime navigation and the security of oil tankers, to mitigate against the adverse consequences of such incidents on energy markets and the danger they pose to the global economy,” he said.

      The U.S. Maritime Administration said in an advisory on Sunday that the incidents off Fujairah, one of the seven emirates that make up the UAE, have not been confirmed and urged caution when transiting the area. It said “the precise means of attack or sabotage is unknown”.

      On est sûr de rien, mais faites gaffe !

    • Amjad, à l’ancre à lège depuis le 2 mai, après un voyage Tianjin (11/04) - Fujairah (02/05)
      (indiqué par l’infobulle)

      Al Marzoqah, à l’ancre à lège, un peu plus au sud, après un voyage Yanbu (25/04) - Fujairah (07/05)
      (à la latitude de Global Project, à côté du navire bleu faisant route au nord)

      On notera qu’il y a pas mal de monde à l’ancre, en attente de chargement (les navires représentés par des marques rondes, les rouges sont des pétroliers)

      copie d’écran MarineTraffic

    • Explosions dans le port ? qui «  fonctionne normalement  » ?

      What happened in Fujairah ? Were there explosions and fire ? – Maritime Bulletin
      https://maritimebulletin.net/2019/05/12/what-happened-in-fujairah-were-there-explosions-and-fire

      Contradictory and confusing news on a very major accident in Fujairah, UAE, Gulf of Oman, started to circulate since afternoon May 12, claiming that there were several explosions in Fujairah port area, and that as a result, at least seven tankers were set on fire. UAE officials condemned these rumors as “fake news”, insisting that nothing happened, and that the port is working without any accidents of any kind, let alone series of explosions and fires.

      Later though, UAE admits there were accidents, describing them as “acts of sabotage”. In the evening UAE media Emirates News Agency published official press-release:

      ABU DHABI, 12th May, 2019 (WAM) — Four commercial ships were subjected to sabotage operations today, 12th May, near UAE territorial waters in the Gulf of Oman, east of Fujairah, the Ministry of Foreign Affairs and International Cooperation, MOFAIC, has announced.
      The Ministry said that the concerned authorities have taken all necessary measures, and are investigating the incident in cooperation with local and international bodies.
      It said that there had been no injuries or fatalities on board the vessels and that there had been no spillage of harmful chemicals or fuel.

      http://wam.ae/en/details/1395302762084

      Iranian PRESS TV claimed it identified tankers hit by explosions:
      Despite the UAE government’s denial, witnesses have emphasized that the blasts have taken place and some media sources have even went further, identifying a number of oil tankers hit by the explosions by their hull numbers as follows:
      Crude oil tanker AMJAD, IMO 9779800, dwt 300000, built 2017, flag Saudi Arabia.
      Crude oil tanker AL MARZOQAH, IMO 9165762, dwt 105084, built 1999, flag Saudi Arabia.
      Product tanker MIRAJ, IMO 9394741, dwt 7414, built 2007, flag Dominica.
      Product tanker A MICHEL, IMO 9177674, dwt 6711, built 2007, flag UAE..
      Product tanker FNSA 10, IMO 9432074, dwt 6453, built 2007, flag UAE.
      https://www.presstv.com/Detail/2019/05/12/595783/UAE-fujairah-sabotage-vessel

      Among allegedly struck tankers are one VLCC, one Aframax and three small tankers, most probably bunkering tankers.

      What happened exactly, how bad were explosions and fire, if there were any, and what definition “act of sabotage” means, how much true is indeed, the whole story, is so far anyone’s guess.

      At least three of abovementioned tankers, including VLCC and Aframax, are on the AIS, live, no interruptions. There are no auxiliary, or rescue, or fire, boats near them.

      Apparently, if there were “acts of sabotage” on or near at least three tankers listed above, first of all VLCC and Aframax, it didn’t happen in port, but on outer anchorage, so news on port being on fire, immersed in dense smoke, can be considered as fake news.

    • Plus tôt, Al Mayadeen, repris par Sputnik, annonçaient des explosions dans le port et la mention de survol d’avions français et états-uniens,…

      Des médias annoncent une série d’explosions dans un port émirati, les autorités démentent - Sputnik France
      https://fr.sputniknews.com/international/201905121041082126-port-emirati-fujairah-explosions-petroliers-feu

      Selon la chaîne de télévision al-Mayadeen, qui se réfère à des médias locaux, une série d’explosions a retenti ce dimanche 12 mai dans un port émirati de Fujaïrah. Le porte-parole des autorités locales a pourtant démenti ces informations, en affirmant que le port fonctionnait normalement.

      Plusieurs explosions puissantes ont retenti ce dimanche matin 12 mai dans le port de Fujairah, aux Émirats Arabes Unis, a annoncé la chaîne de télévision al-Mayadeen en se référant à des médias locaux. De sept à dix pétroliers seraient embrasés.

      Selon l’agence Mehr, des explosions se sont produites dans le port de Fujaïrah entre 4 et 7 heures du matin.

      Selon des témoins cités par le média, des avions de guerre américains et français survolaient le port au moment des explosions.

      Néanmoins, le porte-parole des autorités locales a démenti les informations diffusées par les médias qui faisaient état de plusieurs explosions.

      Puis Sputnik reprenait le communiqué des EAU

      Les Émirats informent que 4 bateaux ont été victimes de sabotage près de leurs côtes - Sputnik France
      https://fr.sputniknews.com/international/201905121041092056-emirats-arabes-unis-sabotage-bateaux

      Quatre navires de commerce ont été visés par des « opérations de sabotage » près des eaux territoriales des Émirats arabes unis, annonce la diplomatie du pays précisant qu’il n’y a pas eu de victimes.
      […]
      Plus tôt dans la journée, la chaîne de télévision al-Mayadeen a fait état de plusieurs explosions puissantes dans le port. Selon l’agence Mehr, des explosions se sont produites entre 4 et 7 heures du matin. Citant des témoins, le média a en outre affirmé que des avions de guerre américains et français survolaient le port au moment des explosions. Par la suite, le service de presse du gouvernement de l’émirat de Fujaïrah a démenti ces informations.

    • https://www.presstv.com/DetailFr/2019/05/13/595812/ptroliers-iran-golfe-persique-brut-bourse-mirats-arabes-unis-explosion

      La diplomatie iranienne a jugé inquiétant et regrettable l’incident survenu au port de Fujaïra aux EAU sur lequel elle demande l’ouverture d’une enquête.

      Le porte-parole de la diplomatie iranienne a demandé qu’on fasse toute la lumière sur les explosions qui se sont produites, dimanche 12 mai, à l’intérieur du port de Fujaïrah des Émirats arabes unis et qui ont détruit sept à dix pétroliers.

    • Actes de « sabotage » contre des navires de commerce au large des Emirats
      Reuters13 mai 2019 (Maher Chmaytelli et Alexander Cornwell, avec Rania El Gamal à Dubaï et Babak Dehghanpisheh à Genève ; Henri-Pierre André et Jean Terzian pour le service français)
      https://fr.news.yahoo.com/actes-sabotage-contre-des-navires-commerce-au-large-044507526.html

      (...) Dans un communiqué transmis par l’agence de presse officielle saoudienne SPA, Khalid al-Falih a indiqué que cette attaque n’avait fait aucune victime ni provoqué de déversement de pétrole. Des dommages importants ont été causés à la structure de l’un des deux navires, a-t-il précisé.

      Les Emirats n’ont fourni aucun détail sur la nature de ces actes de sabotage ni sur le pavillon des bâtiments visés. On ne dispose à ce stade d’aucune information sur les auteurs des ces « sabotages ». Aucune précision n’a pu être obtenue auprès du commandement de la Ve Flotte américaine, basée au Bahreïn.

      « Soumettre des navires de commerce à des opérations de sabotage et menacer les vies des équipages est un développement dangereux », déclarait le ministère émirati dans un communiqué repris dimanche par l’agence officielle de presse WAM.

      L’incident est survenu dans une phase d’escalade des tensions dans cette région du Golfe, où l’armée américaine a déployé des moyens militaires supplémentaires face à ce que Washington qualifie de menace iranienne.

      Sur Twitter, le député iranien Heshmatollah Falahatpisheh, qui préside la commission parlementaire de la Sécurité nationale, a estimé que ces explosions démontraient que la sécurité des Etats du Golfe est aussi fragile que « du verre ».

    • Bon, pas beaucoup de nouvelles précisions, mais quand même deux vidéos tournées sur place aujourd’hui dont il ressort clairement, surtout de la première, qu’il s’est bien produit quelque chose qui ressemble à des attaques. «  Sabotage  » ne semble pas du tout adapté. Ce sont des reportages de RT en arabe (à 18h aujourd’hui) et de Sky News en arabe.

      What happened in Fujairah ? Were there explosions and fire ? May 13 VIDEOS – Maritime Bulletin
      (version mise à jour par rapport à ce matin cf. supra)
      https://maritimebulletin.net/2019/05/12/what-happened-in-fujairah-were-there-explosions-and-fire

      Video showing damaged, listed tanker A MICHELL, and Norwegian tanker ANDREA VICTORY stern hull breach.

      https://www.youtube.com/watch?v=pxPjdMaRJP4

      On y parle de 4 navires (je ne comprends que quelques bribes)
      Le A Michell avec une légère gîte sur tribord et le Andrea Victory avec une nette perforation de son tableau arrière, le choc ayant provoqué le décrochement du O du nom du navire… À 2’00" on entrevoie la poupe d’un navire sous pavillon des ÉAU dont on ne peut distinguer le nom, masqué sous le bandeau et qui arbore à une drisse le pavillon Bravo (drapeau rouge) indiquant qu’il charge ou décharge des matières dangereuses, apparemment sur rade et non à quai à l’aide probablement du navire voisin qu’on entrevoit sur la droite

      Dans la 2ème vidéo, le reporter est filmé devant la proue du Al Marzoqah dont le flanc bâbord porte des traces de choc ou d’éraflure dont l’article suppose qu’elles peuvent résulter de l’attaque. On ne voit malheureusement aucun autre point de vue.
      https://www.youtube.com/watch?v=RHeijlXM3uI

      (note pour @gonzo, l’accent du reporter me paraît nettement plus compréhensible, en tous cas, j’en comprends un tout petit plus que dans la première)

    • Ici CBS News, reprenant les images du Al Marzoqah par Sky News, parle d’une explosion l’ayant endommagé sans traces apparentes et mentionne un autre navire attaqué par un objet flottant, ce qui correspond très exactement à ce que l’on peut voir du A Michell dans la vidéo de RT.

      CBS News parlent aussi de méchants ill wishers, sans autre précision…

      Iran news : « Sabotage attacks » on Saudi Arabia oil tankers near Fujairah port in UAE stoke fear of US-Iran conflict today - Live Updates - CBS News
      https://www.cbsnews.com/news/iran-news-saudi-arabia-sabotage-oil-tankers-fujairah-uae-fears-us-iran-conf

      (pas de lien externe vers la vidéo)

  • El Ejército desplegará en el Estrecho drones Predator comprados a EEUU para vigilar las pateras

    El Ejército del Aire pondrá a prueba sus nuevos drones ’Predator B’, que recibirá este verano, en el Estrecho de Gibraltar. La misión: vigilar la llegada de pateras y narcolanchas a la provincia de #Cádiz.

    España recibirá este verano los tres primeros drones ‘#Predator-B’ comprados a Estados Unidos. El Ejército del Aire, que se hará cargo de ellos, ya tiene una misión encomendada: la vigilancia de las aguas del Estrecho para suplir la falta de medios en la lucha contra el tráfico de personas y estupefacientes.

    El Ejército del Aire tiene previsto utilizar los drones ‘Predator-B’ que va a recibir en los próximos meses en misiones de vigilancia del Estrecho de Gibraltar. Los aparatos, que tendrán su base estable en Talavera la Real (Badajoz), operarán en el Golfo de Cádiz. Así lo admiten a OKDIARIO fuentes militares próximas a la gestión de estos sistemas.

    Una de las primeras tareas para las que se utilizarán estos aviones no tripulados será la lucha contra la inmigración ilegal en aguas del Estrecho. Los medios que tiene a su disposición ahora mismo la Guardia Civil son insuficientes y, a pocos meses de que comience la temporada de pateras, no se han registrado mejoras por parte del Ministerio del Interior. Se espera un verano ‘caliente’, “posiblemente más que el anterior” indican fuentes de la seguridad del Estado.

    El despliegue de estos drones en el Estrecho será la primera misión que se les encomiende a las tripulaciones del Ejército del Aire encargadas de los Predator. Llevan años acudiendo a formarse a bases militares en Estados Unidos.

    La vigilancia del Estrecho, explican fuentes militares a OKDIARIO, servirá “para poner en práctica todo lo aprendido” durante el proceso de formación de los operadores. Los aparatos serán operados desde puestos situados en la base de #Talavera_la_Real. “Además de familiarizarse con su uso, prestarán un servicio muy necesario”, explican. Se calcula que podrían estar operativos en el último tramo de 2019.

    Tecnología punta

    Los nuevos drones del Ejército del Aire, uno de los modelos más avanzados de cuantos hay en servicio en todo el mundo, han costado unos 216 millones de euros. En el paquete va incluido un sistema de cámaras para vigilancia y un potente radar de largo alcance. Tienen capacidad para ir armados con misiles, pero los que ha adquirido España aún no tienen esa capacidad.

    El preso de los ‘Predator B’ supera las dos toneladas –sin carga extra- y tienen una envergadura de punta a punta de 20 metros. Pueden volar a velocidades de alrededor de 400 kilómetros por hora durante unas 14 horas. Eso les permite cubrir distancias de cerca de 2.000 kilómetros. Suficiente para operar con flexibilidad en el Estrecho.

    Los Predator trabajarán en misiones de vigilancia junto con los aviones de patrulla marítima ‘#P.3_Orión’ que las Fuerzas Armadas llevan años utilizando en el Estrecho.

    Los ‘P.3 Orión’ son capaces de volar durante más de doce horas ininterrumpidas y disponen de una red de sensores capaces de localizar a una pequeña embarcación –como una patera- a kilómetros de distancia. Incluso de noche o con condiciones meteorológicas extremas.


    https://okdiario.com/espana/ejercito-desplegara-estrecho-drones-predator-comprados-eeuu-vigilar-patera
    #militarisation_des_frontières #Méditerranée #Espagne #drones #asile #migrations #réfugiés #fermeture_des_frontières #frontières #complexe_militaro-industriel #armée #surveillance #Détroit_de_Gibraltar

    ping @isskein @karine4

  • Trump’s War of Words With Iran Shines Spotlight on Vital Oil Route
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-07-23/trump-war-of-words-with-iran-shines-spotlight-on-vital-oil-route

    Comment acheminer le pétrole du Moyen-Orient en se passant du #détroit_d'Ormuz

    The war of words between U.S. President Donald Trump and his counterpart in Iran over oil exports and sanctions is shining a spotlight on the narrow, twisting conduit for about 30 percent of the world’s seaborne-traded crude.

    The Middle East’s biggest oil exporters rely on the #Strait_of_Hormuz, the passage linking the Persian Gulf with global waterways, for the vast majority of their crude shipments — some 17.5 million barrels a day.

    Should a regional conflict block that bottleneck, three of the largest Gulf Arab crude producers have pipeline networks that would potentially enable them to export as much as 4.1 million barrels via alternative outlets, according to Bloomberg calculations. Even so, this amount of oil, if sent by pipeline, would be less than a quarter of the total that typically sails on tankers through Hormuz.

  • Indonesia, India to develop strategic Indian Ocean port | Reuters
    https://www.reuters.com/article/indonesia-india/indonesia-india-to-develop-strategic-indian-ocean-port-idUSL3N1T11XL

    Indonesia and India pledged on Wednesday to step up defence and maritime cooperation, with plans to develop a strategic Indonesian naval port in the Indian Ocean, the leaders of the two countries said after meeting in Jakarta.

    Indonesian President Joko Widodo met Indian Prime Minister Narendra Modi to discuss, among other issues, developing infrastructure and an economic zone at #Sabang, on the tip of Sumatra island and at the mouth of the #Malacca_Strait, one of the busiest shipping channels for global trade.

    “India is a strategic defence partner...and we will continue to advance our cooperation in developing infrastructure, including at #Sabang_Island and the #Andaman Islands,” Widodo told a news conference after the meeting at the presidential palace.

    #détroit_de_Malacca

  • Le premier voyage sur la route du #pont_de_Crimée en vidéo - Sputnik France
    https://fr.sputniknews.com/russie/201805141036358517-pont-crimee-video

    (trajet aller et retour…)
    https://www.youtube.com/watch?v=t4vHWZw6tug

    Les travaux de construction finis, la route du pont de Crimée est désormais ouverte aux automobilistes. La vidéo du premier voyage a été publiée sur le Web par un habitant de #Kertch.
    Un habitant de Kertch a partagé sur la Toile une vidéo montrant la circulation sur la route du pont de Crimée.

    Même si ça a l’air tout temporaire (visiblement, circulation alternée sur une voie…) depuis hier, 13 mai, on peut franchir le #détroit_de_Kertch en voiture. Et le conducteur en est tout excité :

    ура, ура ! #Слава_России

    C’est l’hystérie ! (en tous cas, celle du conducteur)

  • ‘We would rather die than stay there’: the refugees crossing from Morocco to Spain | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2017/aug/23/we-would-rather-die-than-stay-there-the-refugees-crossing-from-morocco-

    On the hilltops of Tarifa, the Spanish city that faces Morocco across the Strait of Gibraltar and mainland Europe’s southernmost point, gusts of wind power the turbines dotting the landscape.

    For the surfers who pack the city’s hotels, the wind is a welcome sign of challenging waves. But for the Spanish coastguard and NGOs, the gusts are a warning that the record numbers of migrants and refugees attempting to cross the 10-mile strait are in grave danger.

    #maroc #espagne #réfugiés #migrations #méditerranée #mourir_en_mer

  • Asia Is Trawling for a Deadly Fishing War | Foreign Policy
    http://foreignpolicy.com/2017/06/16/asia-is-trawling-for-a-deadly-fishing-war

    Growing tensions between Sri Lankan and Indian fishermen are just one signal of a looming conflict over the region’s depleted waters.
    […]
    In the past, the calm and shallow Palk Strait waters had more than enough fish to sustain communities on both sides. Its maritime landscape, with numerous lagoons and small islets, make for excellent breeding waters; over 600 marine species can be found near its coasts. But excessive trawling on the Indian side, starting in the 1960s, severely depleted its waters and pushed boats to navigate deeper into Sri Lankan waters.

    Trawlers began crossing in the 1980s, at the same time that Sri Lanka descended into a destructive civil war between the government and the militant Tamil Tigers, who fought for independence in the country’s north. But the fisheries conflict only heated up in 2009, after the Sri Lankan civil war was brought to a painful end — with the defeat of the Tamil Tigers, but also the killing of tens of thousands of civilians. Fishers, who during the war had faced army restrictions, long periods of displacement, losses of family members, and the destruction of their homes and boats, were finally able to return to the sea.

    But the waters were not like before,” says A.S. Soosai, professor of geography at the University of Jaffna. “Fishers were trying to recover, but catches and earnings were nowhere near what they used to be. The main reason for that is the trawlers.

    #Sri_Lanka #détroit_de_Palk
    #appauvrissement_des_océans

  • Les murs de la mer
    par Maël Galisson,
    paru dans CQFD n°148 (novembre 2016)
    http://cqfd-journal.org/Les-murs-de-la-mer

    Moins exposé médiatiquement que les routes migratoires de Méditerranée centrale ou de mer Égée, le détroit de Gibraltar est resté un lieu de passage où les soldats marocains jouent le rôle de supplétifs des politiques européennes. Les voyageurs sans visa y vivent de longues périodes d’attente, de violence et de misère. Reportage à Tanger, Ceuta et Melilla.

    #Ceuta, #Melilla, #Tanger, #Routes_Migratoires, #Forteresse_Europe

  • #Turquie : le président inaugure le premier #tunnel routier sous le #détroit_du_Bosphore

    Au volant d’une voiture, le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré samedi le premier #tunnel_routier, de plus de cinq kilomètres de long, construit sous le détroit du Bosphore, pour relier les rives européenne et asiatique.

    http://www.courrierinternational.com/sites/ci_master/files/styles/image_original_765/public/afp/6eae091d31e0aa534ea1301e04c783cf6e141c68.jpg?itok=5SSEmTug
    http://www.courrierinternational.com/depeche/turquie-le-president-inaugure-le-premier-tunnel-routier-sous-

  • Al Qaeda in Yemen poses growing threat to shipping : naval force | Reuters
    http://www.reuters.com/article/us-yemen-qaeda-idUSKCN0XV1WV

    Al Qaeda’s Yemen branch remains a powerful force and poses a growing risk to merchant ships in vital waterways nearby despite efforts by Yemeni government forces and their allies to push back the group, a top officer in an international naval force said.

    Al Qaeda in the Arabian Peninsula (AQAP) confirmed on Saturday it had withdrawn from the southern Yemeni port of‎ Mukalla - a week after Yemeni government and Emirati soldiers seized the‎ city that was used by the Islamist militants to amass a fortune.

    Captain William Nault, Chief of Staff with the multi-national Combined Maritime Forces (CMF), told Reuters ‎the gains by government forces were “heartening” and a “setback” for AQAP, but added the group still had capabilities due to the ongoing civil war.

    ‎"AQAP has taken advantage of that chaos and moved into the void. In doing so they have gotten stronger‎," said Nault of CMF, whose mission includes counter-piracy and counter-terrorism in the region.

    AQAP has exploited conflict between Yemeni government loyalists backed by a Gulf Arab coalition and Houthi rebels allied to Iran and has sought to carve out a quasi state.

    The group still controls the Arabian Sea towns of Zinjibar and Shaqra, about 400 km (250 miles) southwest of Mukalla.

    That coastal area is close to the Bab al-Mandab gateway though which nearly four million barrels of oil are shipped daily to Europe, the United States and Asia.

    Nault said ‎AQAP had a “stated capability and intent to conduct a maritime terrorist attack”, which was something “we look at very hard”‎.

    I would assess that as getting worse over the last year instead of better,” he said on a visit to London.

    Bref, les résultats sont encourageants mais le risque d’attaque du trafic marchand va croissant…

  • #Géopolitique du Sultanat d’Oman. Avec une carte et photos - Moyen-Orient
    http://www.diploweb.com/Geopolitique-d-Oman.html

    DIFFICILE de veiller le Sultanat d’#Oman tant les signaux sont de faibles bruits, davantage encore dans la sphère francophone. Peu de littérature académique et officielle, peu de dépêches, peu d’alertes, peu de visites médiatisées, donnent à entendre, à lire et à parler du Sultanat d’Oman. C’est d’ailleurs en des termes similaires que Pierre Razoux introduit sa note de recherche stratégique « Oman : future pièce maîtresse de la stratégie américaine dans le Golfe et l’Océan Indien » [1].
    Un Etat qui dispose d’une telle position géostratégique au #Moyen-Orient et qui demeure si discret interroge le curieux et sans aucun doutes les puissants et les puissances, dans les antichambres des ambassades et des ministères, des conseils d’administration et des états-majors. Monarchie absolue, islam, rente énergétique, voisins difficiles à fréquenter, vigie du #détroit_d’Ormuz et pourtant peu de vagues et quelques faits divers [2]. Vu de Paris, il s’agirait de créer des relations plus étroites avec Oman, alors que ses intérêts ont choisi plus massivement le Qatar et les Emirats Arabes Unis.

  • Article 13

    Une #traversée sous le signe de l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Entre le 08 au 14 août 2015.

    Face à la tragédie humaine qui se joue tous les jours en Méditerranée, face aux conséquences assassines de l’Europe forteresse, face aux dérives langagières du personnel politique sur les personnes migrantes, face à l’indifférence générale que suscite leur terrible sort, face à la montée des égoïsmes nationaux… Deux parfaits anonymes, Maria Guerra et Alain Gomez ont décidé de réagir en déclarant, à leur manière, l’urgence sur l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Un article qui affirme le droit de chacun à circuler librement sur la planète. Un droit aujourd’hui paradoxalement refusé à ceux qui le plus souvent n’ont d’autre solution que l’exil pour sauver leur vie.


    http://article13-emmaus.org/01

    #solidarité #migration #réfugiés #Déclaration_des_droits_de_l'homme #article_13 #libre_circulation #Emmaüs #Gibraltar #détroit_de_Gibraltar

  • Le #détroit_de_Gibraltar, espace de transit et espace de vie

    Depuis toujours, le détroit de Gibraltar est sous le regard et l’emprise du monde. De multiples influences l’ont traversé bâtissant au fil des siècles un espace singulier et nourrissant parfois l’ignorance, et d’autre fois, la complémentarité des rives. Des places portuaires, souvent en position d’extraterritorialité, ont toujours cherché à profiter de ce carrefour entre Europe, Afrique et Asie : Gibraltar, fermement tenu par les Britanniques depuis 1704 ; Tanger, objet de toutes les convoitises et qui devient une ville internationale entre 1925 et 1960 ; Algesiras et Tanger-Med, nouveaux rois du détroit, et archétypes de ce fonctionnement portuaire au service du réseau (Guillaume, 2002) et dé-spatialisé (Debrie et al., 2005). Entre brutalité des impacts de la mondialisation et recherche par les riverains de perspectives de développement, c’est un espace tiraillé qui émerge.

    http://mappemonde.mgm.fr/num42/mois/moi14201.html
    #mer #Méditerranée
    via @ville_en (twitter)

    • Bon, beau, profond.

      Bienvenue à Détroit, ancienne capitale de l’automobile, devenue capitale du crime où l’herbe pousse sur les parkings et où les bâtiments s’effondrent. Ici, bien que les graffitis annoncent des jours apocalyptiques, un nouveau mode de vie prend forme. Détroit Ville Sauvage observe avec intelligence, coolitude, philosophie et distance, les changements dans les paysages urbains à ce moment historique où le « post » s’écrit avant « utopie » ou « dollar ».

      D’invisibles désastres ont ruiné la ville. Tout ce qui reste, ce sont des spots radio pour lutter contre l’endettement, des gangs de chiens errants, et un mystérieux tas de bibles calcinées. Mais au delà de cela, les gens ont commencé à se réorganiser en sociétés autonomes, où les pionniers font pousser des légumes et croient de nouveau au futur. Florent Tillon dirige sa camera sélective vers où les nouvelles idées poussent, parmi les ruines du XXe siècle et de son « progrès éternel ».

  • De la Motor City à la cité morte – Détroit et l’agriculture urbaine
    http://aduq.ca/2014/10/de-la-motor-city-a-la-cite-morte-detroit-et-lagriculture-urbaine

    L’agriculture urbaine de Détroit connaît une popularité foudroyante depuis quelques années. D’une ville en déclin exponentiel depuis la crise financière nationale de la fin de la dernière décennie, les citoyens et organismes de la ville s’empressent de faire la promotion d’un nouveau paradigme qui pourrait bien sauver la ville d’une faillite inévitable. Les politiciens, intellectuels et spécialistes s’accordent pour dire que ce moyen, qui pourrait passer pour marginal dans les autres grandes métropoles nord-américaines, est probablement la voie pour faire renaître Détroit. Et si la Ville Moteur prenait la route verte ?

    #Agriculture_urbaine #Détroit_(Michigan) #Industrie_automobile #États-Unis

  • As the cliche goes, there are only 3 things that an African child can be
    http://africasacountry.com/3-things-an-african-child-can-do

    We could call this: The Afro-Trifecta, if you will. They are a lawyer, some sort of business person, or a doctor. Teacher? Respectable, but not enough money. Artist? Quickest way not to be invited home during the holidays. And god forbid, an athlete. Most African parents consider the term “student athlete,” a gross oxymoron. Which is […]

    #Detroit_Lions #Ghana #Mormons #Utah #Ziggy_Ansah