•  » [Invité] La FED et le problème des Intérêts, par Onubre Einz
    http://www.les-crises.fr/fed-et-probleme-des-interets

    La dépense publique reste un moteur de la « reprise ». Les déficits des comptes sociaux soutiennent une demande des ménages encore lourdement impactée par le chômage réel mesuré par la dégradation persistante du taux d’activité de la population en âge de travailler. La FED continue d’acheter des RMBS (Residential Mortgage Backed Securities ou créances immobilières titrisées) à hauteur de 40 Md$/Mois depuis l’automne 2012. Elle a apporté une stimulation essentielle à la construction au marché du logement et à la valeur des patrimoines immobiliers depuis 2009.

    La politique de QE de la FED a par ailleurs conjointement redressé la valeur des actifs financiers. Le patrimoine brut et net (valeur brute des patrimoines – endettement) des ménages a ainsi été corrigé à la hausse avec les effets positifs que l’on peut attendre d’une telle action sur le moral des ménages et leur niveau de consommation.

    Deux autres facteurs ont pesé sur le niveau de la production de richesse : d’une part le solde net des revenus du capital (intérêt, profit et dividendes) entre les USA et le monde qui a dopé le revenu des Américains – ce solde étant très positif pour les USA ; d’autre part, les exportations stimulées par l’érosion de la valeur du dollar vis-à-vis des grandes monnaies (Euro, Yuan, Livre Sterling, Yen).

    Un élément du revenu des ménages est resté en arrière, il partage ce triste privilège avec les salaires du plus grand nombre. Ce sont les intérêts. Les autres revenus de la propriété du capital ont tous repris leur marche en avant : les revenus des propriétaires d’entreprise (Proprietor Income), les dividendes, les revenus des logements détenus à titre privé et loués (Rental income) sont repartis à la hausse. Seuls les intérêts des placements financiers sont fortement à la traîne.

    Nous voulons dans ce papier montrer que la remontée du montant et des taux d’intérêt est un élément déterminant d’une reprise moins dépendante des dépenses du couple FED-Trésor. Il faut donc en mesurer le poids avant la crise, puis leur dégradation depuis (A). Cette faiblesse du montant des intérêts est inséparable de la situation du marché financier et de la politique des taux directeurs de la FED qu’il faudra examiner (B). Il apparaîtra alors que la politique de la FED implique inévitablement une remontée lente des taux d’intérêt qu’elle a esquissé en administrant plus libéralement la rémunération des bons du trésor ; elle a ainsi évité de changer brutalement sa politique des taux directeurs (C)

    Pour comprendre cette réorientation, il nous faudra revenir sur les politiques de la FED en matière d’achat de titres des Agences (RMBS de Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae) et de bons du Trésor depuis le début de la crise. On pourra alors mieux saisir les complications que pose la politisation de la question de la dette entre l’administration Obama et le Congrès : la FED a en effet renoncé à administrer étroitement les taux d’intérêt, néanmoins elle doit impérativement en conserver le contrôle afin d’éviter un Krach obligataire .

    Nous pourrons esquisser les problèmes que pose une dette dont la FED pourrait perdre le contrôle ou sur laquelle elle pourrait conserver la mainmise à des coûts financiers exorbitants (D). Ce sera aussi l’occasion de donner en conclusion un avis sur les limites de l’efficacité des instruments dont dispose la FED pour soutenir la croissance américaine.

    #économie
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    #Onubre-Einz
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  • La dette américaine, un actif de plus en plus risqué (Ph. Herlin) | Olivier Demeulenaere – Regards sur l’économie
    http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2013/10/24/la-dette-americaine-un-actif-de-plus-en-plus-risque-p

    Toujours plus de croissance financée par de la dette, le mur du krach obligataire se rapproche… OD

    « L’épisode tragicomique du « shutdown » est – temporairement – terminé, mais cela nous oblige à réévaluer en profondeur la dette américaine. Est-elle encore un actif sans risque, sous entendu la Fed sera toujours là pour payer, voilà une question que l’on doit se poser ?

    Les médias ont souvent caricaturé les positions « extrémistes » du Tea Party, mais la situation du budget fédéral est vraiment inquiétante. Pour 100 dollars de dépenses, il n’y a que 65 dollars de recettes fiscales, et donc 35 dollars de déficit. C’est clairement un budget à la dérive. Même pour la monnaie internationale de réserve et de transaction, encore largement incontestée, un tel déséquilibre n’est pas tenable. Mais entre une présidence démocrate qui ne veut rien lâcher et un congrès républicain qui veut tailler dans les dépenses, aucun accord n’émerge. Les deux parties se sont seulement entendues pour reporter les échéances de quelques mois.

    On n’est pas obligé de croire en son objectivité absolue, mais tout de même, l’agence de notation chinoise Dagong donne dans son communiqué du 17 octobre des éléments chiffrés qui font réfléchir. Entre le déclenchement de la crise en 2008 et la fin 2012, « la dette a augmenté de 60,7 %, tandis que le PIB nominal a augmenté de seulement 8,5 %, et que les recettes fiscales ont diminué de 2,9 % ». Dagong en conclut que « les recettes fiscales ne peuvent plus être la principale source de remboursement de la dette ». Ah bon, il reste quoi alors, le défaut ? La planche à billets ?

    #Etats-Unis
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  •  » [S1E1] L’éclatante faillite du nouveau credo, par Maurice Allais (1999)
    http://www.les-crises.fr/allais-l-eclatante-faillite

    L’éclatante faillite du nouveau credo

    Le nouveau credo nous avait assuré qu’un fonctionnement libre de tous les marchés entraînerait nécessairement la prospérité pour chaque pays et pour chaque groupe social, dans un monde libéré de ses frontières économiques.

    Mais, pour qui analyse objectivement les faits, la réalité, toute différente, est éclatante. 

    Depuis maintenant vingt-cinq ans que l’Organisation de Bruxelles poursuit inexorablement une politique de libre échange mondialiste, l’économie française se caractérise, au travers de fluctuations conjoncturelles, par des tendances de fond : la destruction des emplois, la destruction de l’industrie, la destruction de la croissance. Quelle est la cause profonde de cette évolution ? C’est incontestablement la politique de libre-échange mondialiste mise en œuvre depuis 1974 par l’Organisation de Bruxelles, à la suite de l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, le 1er janvier 1973. Personne à ce jour n’a été capable d’en donner une autre explication en accord avec les données de l’observation.
    Les pays à bas salaires représentent aujourd’hui des milliards d’hommes et leur compétition dans un monde de libre-échange ne peut qu’entraîner dans les pays développés un nivellement des salaires vers le bas et une explosion du sous-emploi, la destruction de l’industrie et la destruction de la croissance.
    La mondialisation de l’économie est certainement très profitable pour quelques groupes de privilégiés. Mais les intérêts de ces groupes ne sauraient s’identifier avec ceux de l’humanité toute entière. Une mondialisation précipitée et anarchique ne peut qu’engendrer partout instabilité, chômage, injustices, désordres et misères de toutes sortes, et elle ne peut que se révéler finalement désavantageuse pour tous les peuples.
    Au regard de l’ensemble de l’évolution constatée en France de 1974 à 1997, soit pendant vingt-trois ans, on peut affirmer aujourd’hui que cette évolution se poursuivra si la politique de libre-échange mondialiste de l’Organisation de Bruxelles est maintenue.

    Bien que le contexte d’aujourd’hui soit profondément différent de celui de l’entre-deux-guerres, les deux périodes 1918-1939 et 1974-1999 présentent de très grandes similitudes : une incompréhension totale des dirigeants politiques des questions essentielles, leur profonde inconscience des dangers réels, leurs oppositions dérisoires sur des questions mineures et la mise en œuvre incessante de politiques qui portent en elle mêmes leur propre condamnation et leur propre échec.

    #économie
    #dette
    #dette-américaine
    #faillite
    #Maurice-Allais Prix Nobel

  • Le grand (dés)ordre monétaire s’impose aux Assemblées du FMI. | Démystifier la finance
    http://finance.blog.lemonde.fr/2013/10/13/le-grand-desordre-monetaire-simpose-aux-assemblees-du-fmi

    http://www.zcommunications.org/media/graphic/1296/view/238.jpg?1253756417

    Washington s’était mis aux couleurs du jour : triste, morne, privé de ses musées et de ses parcs, pluvieux et froid. Une zone pluvieuse est restée au-dessus de la capitale américaine pendant les trois jours de ces réunions. Le climat économique et monétaire était en effet lugubre. 

    L’inquiétude sur la dette américaine.

    Meme si l’hypothèse d’un défaut de paiement de la trésorerie des Etats-Unis est évoquée, c’est pour repousser cette situation dont les conséquences mondiales seraient catastrophiques. Je ne crois pas que l’irresponsabilité politique sera à ce point suicidaire.

    Le parti républicain est de plus en plus déchiré : Le Président (républicain) de la Chambre des Représentants n’ose même plus mettre au vote une résolution qui approuverait le budget et augmenterait le plafond d’endettement. Les modérés de son propre camp la voteraient, tant est forte leur colère de voir le Grand Old Party piégé par les extrémistes du Tea Party.

    Dans les milieux internationaux, des questions de plus en plus persistantes sont ouvertement posées. A l’inquiétude chinoise -le premier créancier des États-Unis- fait écho la question de Mohamed El Erian, le patron du fonds obligataire PIMCO : devons nous nous habituer à une crise d’instabilité tous les ans aux Etats-Unis ?

    Lors d’un débat organise par APCO, la firme internationale de communication et de stratégie, auquel j’ai participe, je me suis fermement opposé aux anciens parlementaires (mes collègues de l’International Advisory Council d’APCO). Convaincus que le problème se résoudrait, ils traitaient les conséquences américaines et mondiales de la fermeture de l’Etat fédéral comme une escarmouche politique, en toute complaisance et irresponsabilité.

    Le Fonds Monétaire International divisé et dépassé.

    La structure des institutions dites de « Bretton Woods » est ouvertement mise en question par les pays émergents. Avec la moitié des voix pour 10% des habitants de la planète, le FMI, de même que son institution-sœur, la Banque Mondiale, ne peut plus prétendre à une autorité sur l’ordre monétaire mondial. Créé à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il ne répond plus aux rapports de force, qu’ils soient politique ou économique, de la planète.

    Les déclarations de Christine Lagarde, son Directeur General, sur les erreurs commises en Grèce et ailleurs, ont inutilement mis de l’huile sur le feu au sein de l’Eurozone. Cherche-t-elle a se dédouaner par rapport aux pays émergents ?

    Le FMI, disait le Gouverneur de la Banque Centrale du Nigeria, est une institution qui est devenu un repoussoir tant il est inacceptable de continuer à imposer un ordre monétaire occidental au reste du monde.

    Certaines révisions ont eu lieu, mais le fait que l’Europe, un de ses piliers, est devenu un continent assisté par le FMI, affaiblit la voix occidentale. Il n’est plus possible de continuer à gérer l’ordre monétaire mondial sans donner aux grands pays émergents un poids plus proche de la réalité présente. .

    #économie
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  •  » [Invité] La crise de la dette conduit-elle à un risque de défaut sur la dette fédérale, par Onubre Einz
    http://www.les-crises.fr/crise-de-la-dette-et-defaut

    ne proposition de lecture de la Crise budgétaire et financière en cours aux USA 

    Ce papier est consacré aux mécanismes de défaut de la dette fédérale. Il répond à une question simple : comment un Etat peut-il être mis en défaut par sa dette. Le cas qui nous intéresse, les Etats-Unis, n’est pas une mince affaire ; il s’agit de la première dette souveraine mondiale.

    Il ne s’agit pas ici d’intervenir dans le conflit entre la Maison blanche et les tendances dures du parti républicain au congrès. La presse bruisse des prises de position des uns et des autres.

    En revanche, proposer des informations fiables et précises sur la dette et la manière dont elle exerce sa pression sur tous paraît plus pertinents.

    Si les républicains font du chantage à la dette et si le président des USA leur dit chiche, c’est que la dette est en elle-même un excellent moyen pour conduire une guerre des nerfs. Cette guerre des nerfs se double d’un blocage budgétaire qui met l’Etat fédéral dans l’impossibilité d’engager des dépenses légalement fautes de disposer de recettes légale. Nous essaierons ici de proposer une lecture des enjeux de cette crise qui vont bien au delà de l’évocation du Tea Party et des passions idéologiques américaines.

    A mesure que la dette fédérale totale va se rapprocher des plafonds autorisés par le congrès, la tension montera petit à petit. Nous traversons en ce moment même cette montée en tension.

    Au 30 septembre, la dette fédérale était déjà de 16 738 Md de $, pour un plafond de 16699 Md de $ ; les marges n’étaient plus que de 70 Md de $. Le plafond est donc déjà crevé

    Mais déduction faite de dettes mineures – non sujettes à limitation – il apparaît que le Trésor est simplement à la limite du dépassement du plafond de la dette. La dette de marché est en effet de 11,958 Md de $ et la dette du Trésor aux Funds et Trust Funds de 4740 Md de $. Il ne reste plus qu’une marge de 0,025 Md de $ au Trésor selon les comptes du Monthly Statement of the Public Debt (MSPD) du 30 septembre 2013.

    Le Trésor en fait reste en deçà du plafond autorisé par des astuces dont le Shutdown d’une partie de la fonction publique fédérale n’est que la partie la plus visible. On pourrait reconstituer ces astuces en dépouillant le Daily Treasury Statement (DTS). Mais sa publication est suspendue depuis le 15 août.

    D’un point de vue comptable, il faut considérer que le Trésor est depuis le 30 –09-2013 septembre techniquement à la limite du défaut : après la mi-octobre, il ne pourra plus payer les intérêts de la dette et la paralysie de l’Etat fédéral gagnera lentement toutes les composantes de l’administration. Pour retarder ce défaut, le Trésor a pu jouer des comptes financiers qui peuvent lui offrir des marges : la FED où il a des liquidités, le FMI dont il est un grand créancier ; la comptabilité des crédits accordés pour le compte de tiers (prêts étudiants par ex.), il a aussi pu diminuer ses dépenses. Ce faisant, il n’a fait que différer le défaut qui devient imminent.

    Nous verrons que le dit défaut est peu probable. Mais pour établir ce que serait la mise en défaut technique du Trésor et examiner ce que signifie concrètement un défaut sur la dette, il faut d’une part revenir sur la gestion de la dette depuis 18 mois et d’autre part (A) et d’autre part étudier son roulement (B). Une dette en effet ne se contente pas de s’accumuler, elle doit être l’objet d’un invraisemblable processus de renouvellement représentant des montants d’emprunts pharaoniques. Il devient de ce fait plus facile de comprendre pourquoi le défaut de paiement de l’Etat fédérale n’est pas synonyme de défaut inévitable sur la dette et inversement. La presse et les médias confondent trop facilement l’un et l’autre.

    Au final, ll nous faudra alors prendre le risque de proposer une certaine lecture de la crise sans sombrer dans les conjectures à courte vue.

    #économie
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