• Bataille des #retraites : durcir le ton, élargir le front, Fabien Escalona et Romaric Godin
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/180223/bataille-des-retraites-durcir-le-ton-elargir-le-front

    Face à un pouvoir radicalisé, le mouvement social doit à la fois durcir ses actions et élargir la bataille à d’autres enjeux que la réforme des retraites. La victoire n’est aucunement garantie, mais seule cette voie est constructive, même en cas d’échec.

    creuser. un autre versant d’un approfondissement possible
    https://seenthis.net/messages/991381

    Pour revenir à la situation présente : ce que nous voulons dire c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller.

    • La voix du Capital
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Le 2 février 2023, Alain Minc était l’invité de Ruth Elkrief dans «  Un œil sur le monde   » sur LCI. Interrogé sur la réforme des retraites, il l’a joué comme à son habitude tout sourire et tout cynique, façon petit expert maître-chanteur :

      «  Je crois qu’iI est inenvisageable qu’elle ne passe pas. Et pour une raison que le pouvoir n’ose pas dire ou ne peut pas dire. Pourquoi il faut faire cette réforme ? Nous avons 3000 milliards de #dette. Le taux d’intérêt que nous payons est très proche de celui de l’Allemagne, ce qui est une espèce de bénédiction, peut-être imméritée. (…) Le marché, c’est un être primaire. S’il voit qu’on a changé l’âge, il considérera que la France demeure un pays sérieux. Vous allez me dire : c’est idiot. Peut-être, mais c’est comme ça. Quand on est #débiteur de 3000 milliards on fait attention à ce que pense son #créancier. Si aujourd’hui cette #réforme n’avait pas lieu, si les taux d’intérêt français augmentaient à cause de ça, imaginez qu’1% de plus c’est sur 10 ans 150 milliards, on parle de ces choses-là, c’est à dire des moyens de payer les retraites, mais aussi de payer les salaires des fonctionnaires, les infirmières… Donc cette réforme a une portée symbolique à laquelle il faut accepter de céder, peu importe les concessions qu’il va falloir faire. Et comme le président de la République qui sait quand même ce que sont les règles du monde financier ne peut qu’être conscient de ça, il ne cédera pas.   »

      C’est fou comme ce genre de déclarations, ça donne encore plus envie de les faire céder et d’imposer, au-delà du retrait de leur projet, nos propres réformes…

    • « C’est le mentor de Macron Alain Minc qui le dit, la réforme des retraites sert uniquement à donner des gages aux parasites de la finance.
      Sauver le système ils n’en ont rien à foutre… »
      #greve7mars #GreveGenerale #NonALaReformeDesRetraites

      https://video.twimg.com/amplify_video/1627932060798033921/vid/1280x720/o-DhXM-Uw74z5sOJ.mp4?tag=16

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1628392611168894976?cxt=HHwWgIC--ficm5ktAAAA

    • Quand un républicain keynésien (Godin) en vient à citer Luxembourg et Lukàcs (...), ne pas hésiter à lire des analyses plus concrètes de la situation dans laquelle s’inscrivent ces réformes.

      Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010 - SIC INTERNATIONAL JOURNAL FOR COMMUNISATION
      https://www.sicjournal.org/le-mouvement-contre-la-reforme-des-retraites-en-france-automne-2010-2

      La deuxième détermination a été sa généralisation à partir de la volonté de défense d’un statu quo qui, de fait, était déjà en grande partie obsolète.
      Avec quarante années d’annuité, il faut avoir un emploi protégé, une carrière commencée tôt, pour que la perspective de la retraite ait un sens. Une situation qui s’apparente de plus en plus à celle de dinosaures au sein des travailleurs. Si le mouvement a continué, dépassant le cycle convenu des manifestations-défilés, c’est parce que cette défense d’un statu quo s’est elle-même muée en une critique plus profonde. Les quarante annuités, c’est une condamnation au travail à perpétuité.

      La lutte contre la réforme des retraites n’est pas le révélateur d’autre chose mais de tout ce qui est inscrit dans cette réforme. La question c’est l’organisation du marché du travail dans le mode de production capitaliste issu de la restructuration des années 1970 : la #précarisation ; les jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage[3] ; les plus de 55 ans qui sont poussés vers la sortie (en 2010, il y a eu 350 000 licenciements conventionnels).

      Dans les nouvelles modalités de l’exploitation de la force de travail totale comme une seule force de travail sociale disponible face au capital et segmentable à l’infini, cette #segmentation est tout autant division, création de catégories, que continuum de positions qui coexistent dans un même ensemble et se contaminent les unes les autres.

      Au travers d’un grand nombre de dispositifs nouveaux, la classe capitaliste cherche désormais à soutenir l’offre de travail alors que l’objectif poursuivi jusqu’à la fin des années 1980 par l’action publique était plutôt d’encourager les retraits d’activité. La cible n’est plus de diminuer le taux de chômage, mais d’accroître le taux d’emploi [les deux étant loin de s’exclure, ndc]. On peut compter actuellement en France plus de dix millions de salariés concernés par les exonérations sur les bas #salaires, on peut dénombrer également 8,5 millions de bénéficiaires de la prime pour l’emploi. Le changement d’échelle est très net (2,8 millions de bénéficiaires de la politique de l’emploi en 2000).

      #emploi #retraites #chômage

    • « Je lutte des classes » - Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010
      https://entremonde.net/IMG/pdf/senonevero_jeluttedesclasses.pdf

      je lutte des classes – dans ce slogan emblématique d’un mouvement sans illusion et sans espoir de victoire, on entend « je fais la lutte des classes ». Si on doit affirmer la lutte de classe sous cette forme ambiguë, humoristique et contradictoire, c’est que ce qui demeure un fait objectif, massif et incontournable, structurel, la lutte des classes, ne se reconnaissait plus elle-même comme un fait collectif et objectif intégrant et dépassant les manifestants individuels, mais comme un choix idéologique (politico-social) personnel.
      Le succès de ce slogan malicieux et sérieux à la fois montrait que pour tous, (et surtout chacun !) les mani- festations – élément central et organisateur du mou- vement – affirmaient une identité ouvrière à la fois obsolète et indispensable, idéale dans les deux sens du mot : comme idéal qui serait à atteindre et comme pur concept. Comme idée de ce qui avait existé, et qui jus- tement n’existait plus.
      7
      « Je lutte des classes »
      Cette dualité désignait à la fois la permanence de la contradiction de classes immanente au capitalisme et son caractère radicalement transformé ne donnant plus naissance à une identité de classe pouvant s’affir- mer contre le capital. « Je lutte des classes » fut le nom que, dans la lutte des classes, l’implosion de l’identité ouvrière en acte s’est donnée à elle-même. À côté des manifestations où se proclamait cette identité ouvrière idéale, les secteurs en grève étaient justement ceux où des communautés de travail encore plus ou moins stables pouvaient magiquement et nostalgiquement servir de référent à cette invocation. Le slogan dit très joliment la perte de l’identité ouvrière dans la volonté de l’affirmer. Le singulier du sujet est contradictoire à ce qu’est l’appartenance de classe qui n’est pas une appartenance individuelle, l’élément d’une somme. Il n’y a pas si longtemps, comme ouvrier, à Ivry ou à Port- de-Bouc, on était, par définition, de la classe ouvrière.

      #classe #ouvrier

  • Polizeiruf 110 „Der Gott des Bankrotts“ : Empfindsamer Glamour
    https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/medien/polizeiruf-110-der-gott-des-bankrotts-empfindsamer-glamour-18652197.html

    La série télévisée Polizeiruf 110 fut la réponse de la Deutscher Fernsehfunk (DFF) aux films policiers Tatort des maisons de radio-télévision de l’Ouest ARD à partir de 1971. Après l’adhésion à la RFA des "Länder" de la RDA constitués pour cette fin (dans les médias bourgeois on parle de la "réunification de l’Allemagne") il fut décidé de préserver cette expression de "l’identité de l’Est" pour donner l’illusion que la société capitaliste respecte ses nouveaux citoyens.

    Ce nouveau volet au titre "Le dieu de la banqueroute" en est une expression curieuse. D’abord il y a le titre qui fait évidemment allusion à la pièce de Yasmina Reza "Le dieu du carnage". Dans le film on rencontre l’incarnation de ce dieu froid et impitoyable (spoiler : il roule en Mercedes ;-) )alors que chez Reza il ne s’exprime qu’à travers la rage des furieux petit bourgeois. Les protagonistes du film sont les victimes de ses suggestions et commettent des actes de désespoir grotesques qui connurent un nombre infini d’exemples depuis la Reconquista des terres orientales appartenant aux Junker avant et apès l’ère du communisme historique.

    C’est le Théorème de Pasolini inversé. Il y a un personnage obscur qui anéanti au lieu de féconder tout en demeurant invisible jusqu’à la fin. La dramaturgie du "whodunit" policier symbolise les forces invisibles du capitalisme qui s’ébattent sur les petits gens. Tous, même les policiers, ne comprennent pas ce qui leur arrive. Le film se termine par une déclaration de guerre désespérée lancée contre le dieu punisseur des infortunés.

    Bien sûr tout ce que je note ici est passé inaperçu pour les critiques de la presse bourgeoise. La majorité de ces plumes prostituées concède un bon résultat à ce Polizeiruf 110 parce qu’il y a des personnages gays, de bons acteurs et une trame accessible aux habitués du genre.

    https://www.ardmediathek.de/video/polizeiruf-110/der-gott-des-bankrotts/das-erste/Y3JpZDovL2Rhc2Vyc3RlLmRlL3BvbGl6ZWlydWYgMTEwLzIwMjMtMDItMDVfMjAtMTUtTUV
    disponible en ligne jusqu’au 05.08.2023

    Manchmal helfen Wörter der Verständigung auf die Sprünge, manchmal sind sie Abkürzungen der Anschauungsfaulheit. „Fluid“ im gesellschaftspolitischen Kontext ist ein Begriff der zweiten Art, ein Lehnwort aus den Naturwissenschaften. In der Chemie bezeichnet man so Substanzen in kontinuierlicher Verformung, in der Physik fallen darunter Gase und Flüssigkeiten. „Genderfluid“ heißt, jedenfalls so, wie es sich zurzeit im Sprachgebrauch etabliert, „nicht festgelegt“ oder „in Bewegung“ bezüglich der Geschlechterrollenzuschreibung. Vor wenigen Monaten feierten viele den ersten genderfluiden Kommissar in der ARD, andere sahen darin den Untergang des Abendlandes oder zumindest Anzeichen für den aus ihrer Sicht lange überfälligen Untergang des öffentlich-rechtlichen Fernsehens.

    Jetzt, nachdem nicht nur Olga Lenski (Maria Simon), sondern auch Adam Ra­czek (Lucas Geregorowicz) im deutsch-polnischen Kommissariat in Brandenburg Geschichte sind, ermittelt Vincent Ross (André Kaczmarczyk) in „Der Gott des Bankrotts“ allein. Wenn auch nur vorübergehend. Das Drehbuch von Mike Bäuml und die Regie von Felix Karolus halten sich mit oberflächlichen Zuschreibungen freilich nicht auf, sie geben dem jungen Hauptkommissar Ross hier einen Fall, der ohne Phantasie und Einfühlungsvermögen kaum zu lösen wäre, der dabei aber so bodenständig und sozial bitter bleibt wie vom RBB-Polizeiruf gewohnt. Das Bemerkenswerte an der auf glaubhafte Weise nicht-festgestellten Persönlichkeit dieses neuen Ermittlers ist sein Nicht-Sendungsbewusstsein, sind seine Offenheit und die Fähigkeit, vermeintlich sichere Sachverhalte zu drehen und zu wenden, bis aus den Bruchstücken ein Szenario wird.

    Ein Mann liegt erschossen in einer Sandgrube, keine 500 Meter vom Jakobsweg entfernt, der auch in Brandenburg ein Magnet der Sinnsucher ist. Zwei junge Frauen auf Pilgerreise geraten in den Blick, die Mutter der einen ist nicht nur genauso insolvent wie der Tote, sondern teilt mit ihm auch Insolvenzverwalter Udo Schick (Bernhard Schir) und Schuldnerberater Jonathan Hüter (Godehard Giese). Gegen Schick liegen Beschwerden vor. Anscheinend verscherbelt er Insolvenzmasse unter Wert an Bekannte. Dass ausgerechnet Hüter, der den Bankrotteuren zweifelhafte Tipps zur Abwicklung gibt, Schicks Lebensgefährte ist, birgt mehr als ein Geschmäckle. Ein dritter Verzweifelter kommt ins Spiel, auch er betreut von Schick, auch er vom Insolvenzverwalter übers Ohr gehauen.

    Das Thema Schulden hat soziale Relevanz, aber „Der Gott des Bankrotts“ ist kein Themenfilm. Es geht wesentlich um die psychologische Komponente, um Schuld, Scham und Verzweiflung der Insolventen, und nicht zuletzt um ihre Anfälligkeit für Manipulationen.

    Es ist ein guter Fall für Vincent Ross, der kein Einzelgänger ist, sondern Schule (der Vorurteilsbefreienden) machen will und der mit Karl Rogov (Frank Leo Schröder) deswegen gleich einen notorischen Querulanten der alten Garde ins Ermittlungsteam holt. Einen Ex-Kripobeamten, nun Postenschieber, über den sich alle Kollegen beschweren. Ross, dem Kaczmarczyk die Bewegungseleganz und Haltung eines klassischen Tänzers gibt, wirkt dabei dieses Mal nicht nur nachdenklich und leicht entrückt, sein dunkler Anzug und seine auffallenden Hemden haben auch etwas Klerikal-Bestimmtes, wie bei einem queeren Priester, der mit sich und seinem allliebenden Gott im Reinen ist.

    Die Fallaufklärung bleibt in dieser „Polizeiruf“-Folge im Fokus, dafür sorgt schon die nüchterne Kamera von Wolfgang Aichholzer. Vincent Ross ist hoffentlich gekommen, um zu bleiben. Mittelmaßpersonen gibt es genügend unter den „Tatort“- und „Polzeiruf“-Ermittlern. Ross, der sich in dieser Folge als eine Zitatsammlung von Martin Gore („De­peche Mode“) und Bryan Ferry gefällt, bringt dagegen empfindsamen Glamour ins Ermitteln. Im Übrigen gendert er nicht mal. Oder eher: Mal so, mal so. Ob man das nun „genderfluid“ nennt, ist am Ende ohne Belang.

    Der Gott des Gemetzels | berliner-ensemble
    https://www.berliner-ensemble.de/inszenierung/der-gott-des-gemetzels
    https://de.wikipedia.org/wiki/Der_Gott_des_Gemetzels

    Théorème (Teorema)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_(film)

    Weil es so schön funktioniert folgt hier die korrigierte Deep-Übersetzung ins Deutsche und ganz unten die Rohfassung.

    Die Fernsehserie Polizeiruf 110 war die Antwort des Deutschen Fernsehfunks (DFF) auf die Tatort-Krimis der westlichen ARD-Fernsehfunkhäuser ab 1971. Nach dem Beitritt der zu diesem Zweck gebildeten „Länder“ der DDR zur BRD (In den bürgerlichen Medien spricht man von der „Wiedervereinigung Deutschlands“) wurde beschlossen, diesen Ausdruck der „Identität des Ostens“ zu bewahren, um die Illusion zu erwecken, dass die kapitalistische Gesellschaft ihre neuen Bürger respektiert.

    Dieser neue Teil mit dem Titel „Der Gott des Bankrotts“ ist ein kurioser Ausdruck davon. Zunächst ist da der Titel, der offensichtlich auf Yasmina Rezas Stück „Der Gott des Gemetzels“ anspielt. Im Film begegnet man der Inkarnation dieses kalten und unbarmherzigen Gottes (Spoiler: er fährt einen Mercedes ;-) ), während er bei Reza nur durch das Toben der wütenden Kleinbürger zum Ausdruck kommt. Die Protagonisten des Films sind die Opfer seiner Suggestionen und begehen groteske Verzweiflungstaten, für die es seit der Reconquista der östlichen Junkerländer vor und nach der Ära des historischen Kommunismus unzählige Beispiele gibt.

    Wir erleben Pasolinis umgekehrtes „Teorema“. Es gibt eine obskure Figur, die vernichtet, anstatt zu befruchten, und dabei bis zum Ende unsichtbar bleibt. Die Dramaturgie des polizeilichen „Whodunit“ symbolisiert die unsichtbaren Kräfte des Kapitalismus, die über die kleinen Leute hereinbrechen. Alle, auch die Polizisten, verstehen nicht, was mit ihnen geschieht. Der Film endet mit einer verzweifelten Kriegserklärung an den Strafgott der Verarmten.

    Natürlich ist alles, was ich hier notiere, den Kritikern der bürgerlichen Presse verborgen geblieben. Die meisten Schreibhuren geben diesem Polizeiruf 110 eine ordentliche Note, weil es schwule Charaktere, gute Schauspieler und eine Handlung gibt, die den Fans des Genre zugänglich ist.

    Deepl ist zur Zeit der beste Übersetzungsautomat für deutsch-französische Texte. In diesem Fall mussten in der deutschen Übersetzung drei metaphorische und Satzkonstruktionen korrigiert werden, die der Roboter nicht verstanden hatte. Bei ziemlich genau 1800 Zeichen, einer Normseite, ist das immerhin eine Tipperleichterung und eine kleine Beschleunigung des Umgangs mit eigenen mehrsprachigen Texten.

    https://www.deepl.com/translator

    Die "nackte" unkorrigierte DeepL-Übersetzung

    Die Fernsehserie Polizeiruf 110 war die Antwort des Deutschen Fernsehfunks (DFF) auf die Tatort-Krimis der westlichen ARD-Fernsehfunkhäuser ab 1971. Nach dem Beitritt der zu diesem Zweck gebildeten „Länder“ der DDR zur BRD (in den bürgerlichen Medien spricht man von der „Wiedervereinigung Deutschlands“) wurde beschlossen, diesen Ausdruck der „Identität des Ostens“ zu bewahren, um die Illusion zu erwecken, dass die kapitalistische Gesellschaft ihre neuen Bürger respektiert.

    Dieser neue Teil mit dem Titel „Der Gott des Bankrotts“ ist ein kurioser Ausdruck davon. Zunächst ist da der Titel, der offensichtlich auf Yasmina Rezas Stück „Der Gott des Gemetzels“ anspielt. Im Film begegnet man der Inkarnation dieses kalten und unbarmherzigen Gottes (Spoiler: er fährt einen Mercedes ;-) ), während er bei Reza nur durch die Wut der wütenden Kleinbürger zum Ausdruck kommt. Die Protagonisten des Films sind die Opfer seiner Suggestionen und begehen groteske Verzweiflungstaten, für die es seit der Reconquista der östlichen Junkerländer vor und nach der Ära des historischen Kommunismus unzählige Beispiele gibt.

    Das ist Pasolinis umgekehrtes Theorem. Es gibt eine obskure Figur, die vernichtet, anstatt zu befruchten, und dabei bis zum Ende unsichtbar bleibt. Die Dramaturgie des polizeilichen „Whodunit“ symbolisiert die unsichtbaren Kräfte des Kapitalismus, die sich an den kleinen Leuten austoben. Alle, auch die Polizisten, verstehen nicht, was mit ihnen geschieht. Der Film endet mit einer verzweifelten Kriegserklärung, die gegen den strafenden Gott der Unglücklichen gerichtet ist.

    Natürlich ist alles, was ich hier notiere, von den Kritikern der bürgerlichen Presse unbemerkt geblieben. Die meisten dieser Prostituierten schreiben dem Polizeiruf 110 ein gutes Ergebnis zu, weil es schwule Charaktere, gute Schauspieler und eine Handlung gibt, die auch für Genrefans zugänglich ist.

    https://www.daserste.de/unterhaltung/krimi/polizeiruf-110/sendung/der-gott-des-bankrotts-100.html

    https://www.sueddeutsche.de/medien/polizeiruf-110-der-gott-des-bankrotts-andre-kaczmarczyk-1.5744706

    https://www.swp.de/unterhaltung/tv/polizeiruf-110-der-gott-des-bankrotts-heute-frankfurt-oder-kritik-besetzung-hand

    https://www.stuttgarter-zeitung.de/inhalt.kritik-polizeiruf-110-frankfurt-oder-so-war-der-polizeiru

    https://www.augsburger-allgemeine.de/panorama/polizeiruf-110-gestern-kritik-zu-der-gott-des-bankrotts-lost-i

    #policier #tv #polizeiruf_110 #dette #capitalisme

  • Le compteur prépayé, machine de misère énergétique des Britanniques pauvres Tristan de Bourbon Correspondant de La Libre à Londres

    Quelque 3,2 millions de Britanniques détenteurs de ce type d’appareil ont vu leur gaz ou leur électricité coupés l’an dernier. Ils n’avaient plus les moyens financiers d’approvisionner leur compte.

    Bien que le thermomètre ne dépasse pas deux degrés, Richard Betts sort de chez lui en chaussettes. Ce chauffeur de taxi londonien de 50 ans va inspecter d’urgence son compteur à gaz, situé dans une armoire blanche, à côté de la porte de sa maison. “Il reste… 3,29 livres sterling” (3,75 euros), annonce-t-il après avoir appuyé sur le bouton rouge du compteur. “Cela ne tiendra pas jusqu’à ce soir, il va falloir que je sorte bientôt pour remettre de l’argent.”

    La famille Betts possède un compteur prépayé pour sa consommation de gaz. Ses membres doivent donc se rendre régulièrement dans un commerce voisin pour remettre des crédits sur la carte donnée par l’entreprise SSE, leur fournisseur de gaz. La carte doit ensuite être insérée dans la fente du compteur pour que leur crédit soit comptabilisé. “Cela fait beaucoup pour un jeudi soir, vu que j’ai déjà payé 60 livres (69 euros) depuis lundi”, maugrée-t-il en sortant trois fiches de paiement de son portefeuille. L’inflation navigue entre 9 % et 11,1 % depuis le mois d’avril 2022, avec un tarif du gaz payé par les particuliers multiplié par 3,4 et celui de l’électricité par 2,2 depuis septembre 2021.

    Installation obligatoire pour les ménages endettés
    Avec deux salaires, le couple ne se dit pas à plaindre. “Nous ne partirons pas en vacances cette année et, en raison de la hausse folle des prix de l’alimentation. J’épluche les sites des supermarchés pour savoir lequel fait des promos sur les produits dont nous avons besoin”, précise Kelie, 46 ans, qui travaille à mi-temps comme caissière dans un grand magasin et comme aide-soignante auprès de handicapés. L’inflation des produits alimentaires s’est élevée à 16,8 % en décembre 2022, selon le Bureau national des statistiques. “Néanmoins, les enfants ont de quoi manger et nous pouvons payer nos factures.” Mais pas à n’importe quelle condition : “J’éteins le chauffage pendant la journée et je positionne le thermostat à 18 degrés lorsque nous rentrons du travail ou les enfants de l’école. Et si j’ai froid le soir lorsque je lis sur le canapé, je branche la couverture électrique.”

    Nombre de concitoyens de la famille Betts ne bénéficient pas de telles conditions, aussi spartiates paraissent-elles. En particulier, une grande partie des près de 10 millions de Britanniques qui disposent aussi d’un compteur prépayé, pour le gaz ou l’électricité, parfois les deux. Leur nombre augmente d’ailleurs constamment : 160 000 personnes devraient se faire installer un compteur prépayé contre leur volonté avant la fin de l’hiver par suite de la requête judiciaire de leur fournisseur d’énergie, selon un rapport de l’organisation caritative Citizens Advice. Ils étaient déjà 600 000 dans ce cas en 2022.

    Les fournisseurs d’énergie imposent en effet l’installation, payante, d’un compteur prépayé lorsque leurs clients contractent une dette trop importante vis-à-vis d’eux et qu’ils ne parviennent pas à la rembourser. Ce compteur a une conséquence immédiate : le gaz ou l’électricité de ces foyers s’arrêtent automatiquement peu après que leur crédit est épuisé. “Les clients utilisant des compteurs prépayés sont beaucoup plus susceptibles de rationner leur énergie, en reportant le rechargement de leur carte pour économiser de l’argent au détriment du chauffage et de la nourriture”, explique Peter Hutton, l’un des responsables de l’organisation caritative StepChange.

    Front commun contre les compteurs prépayés
    De fait, 3,2 millions de personnes ont vu leur électricité ou leur gaz coupés en 2022 parce qu’ils étaient financièrement incapables de remettre des crédits sur leurs cartes, dont 600 000 pendant plus de vingt-quatre heures, toujours selon Citizens Advice. Enfin, 860 000 sont coupés au moins une fois par semaine. Concrètement, ils ne peuvent alors plus se chauffer, cuisiner, se laver, garder leur réfrigérateur allumé,... Le rapport de Citizen Advice détaille des exemples concrets, comme celui d’un homme coupé d’électricité pendant une semaine alors que l’insuline nécessaire à son diabète doit être réfrigérée. Ou encore de une femme célibataire et ses deux enfants, restés sans gaz et donc sans chauffage pendant quatre jours.

    Les fournisseurs ne sont pas autorisés à imposer un compteur prépayé à un foyer où réside un malade de longue durée ou un handicapé et ils se sont engagés à ne pas couper l’accès à l’énergie cet hiver aux familles avec enfants. Ces obligations et ces promesses ne sont pourtant pas respectées. Ainsi, 130 000 foyers incluant un malade ou un handicapé ont vu leur accès à l’énergie coupé au moins une fois par semaine, selon Citizens Advice. Ces abus expliquent les appels de nombreuses organisations caritatives, de plusieurs députés, du parti travailliste, mais aussi du tabloïd The Sun à interdire l’installation forcée de compteurs prépayés cet hiver. Sans que le gouvernement conservateur de Rishi Sunak juge nécessaire de répondre à leurs inquiétudes : le Premier ministre estime que l’État a déjà fait tout son possible après que son prédécesseur Boris Johnson a attribué une aide annuelle exceptionnelle de 400 livres (455 euros) à tous les Britanniques, qui s’élève jusqu’à 1 200 livres (1 365 euros) pour les plus pauvres.

    Source : https://www.lalibre.be/international/europe/2023/01/29/le-compteur-prepaye-machine-de-misere-energetique-des-britanniques-pauvres-D

    #Angleterre #pauvreté #énergie #électricité #gaz #compteur #compteur_prépayé #dette

  • Nouveau site : Se loger n’est pas un crime
    contre la loi anti-logement

    https://www.selogernestpasuncrime.org

    Les profits tirés de la spéculation immobilière n’ont jamais été aussi importants, à mesure que la crise du logement s’aggrave : plus de 300 000 Sans Domicile Fixe dont 42 000 enfants, 2,2 millions de familles en attente d’une HLM, 14,8 millions de personnes fragilisées par la crise du logement1 dont 4,1millions de personnes mal logées, 130 000 jugement d’expulsion …

    Cette proposition de loi est faite pour les riches, les groupes financiers, les spéculateurs ; c’est une aubaine pour les marchands de sommeil et les profiteurs de crise ; elle nous fait revenir au 19e siècle avant l’abolition de la prison pour dette.

    La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue ! Et la rue c’est la mort à petit feu …

    Sans-logis, Locataires, hébergé-e-s, squatteur.se.s, femmes et familles en précarité, salarié.e.s, chômeur.se.s, étudiant.e.s, précaires, et organisations qui les défendent, Unissons-nous et mobilisons-nous

    Pour le retrait de cette proposition de loi et pour un véritable droit au logement avec des logements abordables, stables, décents, et écologiques pour tou.te.s

    MANIFESTATION DANS TOUTE LA FRANCE
    Samedi 28 janvier 2023 A Paris/IdF : RV à 14h à Bastille

    • reçu par mel

      « Ce que nous ne défendons pas sera détruit » énonçait récemment une banderole de manifestation. C’est particulièrement le cas pour le droit au logement et la défense des espaces occupés. Comme les zapatistes nous ont
      invité à nous en rendre compte, sans espaces, sans endroit où habiter, sans territoires, nous sommes réduits à obéir et à mendier le droit de vivre.

      La loi Kasbarian-Bergé, qui devrait être discuté au sénat fin janvier, veut donner tout pouvoir à la propriété privée, transformant en délit pénal tout types d’occupation de locaux sans l’accord des propriétaires.
      La loi pourra s’abattre tout aussi bien sur les squatters que sur les locataires en impayé , les syndicalistes occupant des bureaux ou une usine, des zadistes occupant un chantier ou un champ...

      #logement #locataires #dette #droit_au_logement #squat #occupations

    • Le grand propriétaire, le fait du prince, c’est l’Etat, c’est lui qui décide infine qui meurt (covid & hopitaux), qui aura les yeux crevés (gilets jaunes), qui dormira dehors (loi anti habitat léger et loi anti squatt) qui sera abattu (violences policières).
      Je dois avoir dans mes archives la photo d’un gars avec un grand tatouage sur son ventre qu’il m’avait exhibé un jour que j’étais aux urgences : « Que crève l’Etat »

    • La proposition de loi « antisquat » adoptée par le Parlement
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/15/la-proposition-de-loi-antisquat-adoptee-par-le-parlement_6177686_823448.html

      Les sénateurs ont validé, mercredi soir, en deuxième lecture, la version du texte du député Renaissance Guillaume Kasbarian votée par l’Assemblée nationale début avril.
      [...]
      La proposition de loi accélère par ailleurs les procédures en cas de loyers impayés. Il est prévu notamment de manière systématique dans les contrats de bail une « clause de résiliation de plein droit ».

      c’est une bonne manière de faire des économies sur le fonds de solidarité logement (FSL) destiné à éponger en tout ou partie les dettes locatives en finançant les proprios.

      #crimminels

  • Gute Freunde, strenge Rechnung ? Wie die Ukraine für ihre Waffen zahlen soll
    https://www.derstandard.at/story/2000142564418/gute-freunde-strenge-rechnung-wie-die-ukraine-fuer-ihre-waffen

    On dit qu’il y a un prix à payer pour tout sauf pour la mort, mais qu’il coute quand même la vie. C’est pareil pour les livraisons d’armes à l’Ukraine. Cet article du journal autrichien Der Standard discute le remboursement de la dette ukrainienne.

    15.1.2023 - Seit Monaten übertreffen die westlichen Verbündeten der Ukraine einander mit Hilfszusagen. Kann ein Staat am Rande des Ruins das je zurückzahlen?

    Wer an die Ukraine denkt, denkt derzeit wohl meist an das Leid, das ein knappes Jahr Krieg mitten in Europa angerichtet hat; vielleicht auch an die beeindruckende Widerstandskraft der Menschen dort oder an die Schrecken des Krieges, die Bewohner und Soldaten derzeit in Orten wie Soledar oder Bachmut erleben müssen. Wohl die wenigsten denken an Schläuche und alte Kaugummis. Und doch sind diese Gegenstände wichtige Metaphern in einer der hitzigsten Debatten, die derzeit um den Umgang mit dem russischen Angriffskrieg toben – jener um die Bewaffnung Kiews und um die Frage, wer eigentlich finanziell dafür aufkommt.

    Lend-Lease Act oder Leih- und Pachtgesetz heißt das US-Papier, auf das sich Gegner der Waffenlieferungen, und oft auch Freunde Russlands, im Diskurs gerade einschießen. Der Tenor ihrer Vorwürfe: Die USA würden nur scheinbar großzügig Hilfen für die Ukraine versprechen, in Wahrheit ihre teuren Waffensysteme aber verkaufen – und dies auch noch auf Kosten der europäischen Partner. Von diesen wiederum würde erwartet, Kiew gratis aus der Patsche zu helfen.

    All das ist, so wie es verbreitet wird, großteils nicht wahr – und im Rest grob verzerrt. Richtig ist aber, dass die Geschichte der ukrainischen Rüstung komplizierter ist, als sie oft scheint. Um sie zu verstehen, hilft ein Blick in die Geschichte.
    Kampf dem Faschismus

    Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022 heißt das Gesetz, über das die US-Regierung die meisten Mittel fließen lässt. Der Name ist nicht zufällig gewählt. Er ist ein Rückgriff auf eines der wichtigsten Programme des Zweiten Weltkriegs im Kampf gegen den Faschismus. Mit dem damaligen Leih- und Pachtgesetz rüsteten die USA bereits ab Februar 1941, also vor dem Kriegseintritt Washingtons, jene Staaten mit Material aus, die gegen die Achsenmächte Deutschland, Italien und Japan kämpften. Dazu zählten neben Großbritannien auch die Sowjetunion und China. Dass Washington nun den gleichen Namen wählte, zeigt auch, in welchem Kontext man den Angriffskrieg Russlands sieht. Signiert hat US-Präsident Joe Biden das Gesetz ausgerechnet am 9. Mai – dem Datum, an dem Moskau den Tag des Sieges gegen den Nazi-Faschismus feiert.

    Womit wir, über Umwege, wieder bei Schlauch und Kaugummi sind: Von Ersterem sprach 1941 der damalige US-Präsident Franklin D. Roosevelt, als er Hilfen für Europa ankündigte. Kurz zuvor hatte ihn der britische Premier Winston Churchill um Waffen, aber auch um Lebensmittel für die bedrängten Briten gebeten. Damals stand es Spitz auf Knopf. Die Wehrmacht überrollte Europa, Roosevelt wollte helfen, am besten schnell und unkompliziert. Wenn das Haus des Nachbars brenne, sagte er bei einer Pressekonferenz, borge man ihm einen Schlauch – auch dann, wenn dieser 15 Dollar koste und der Nachbar diese im Moment nicht besitze. Er solle den Betrag eben irgendwann später zurückzahlen. Nicht alle US-Politiker waren überzeugt. Isolationisten beider Parteien wollten die militärisch neutrale Position der USA beibehalten.

    Der Republikaner Robert Taft sagte, die Idee, Kriegsgerät zu verborgen, sei ein ebenso guter Deal wie ein Kaugummiverleih: Man werde das Geliehene nicht mehr zurückhaben wollen. Tatsächlich ging das Gesetz damals sogar weiter und erlaubte dem Präsidenten auch das Verschenken von Material.
    Franklin D. Roosevelt wollte den schnell und effektiv den Gegnern der Nazis helfen.

    Mit einer baldigen Rückzahlung durch die Ukraine – einen Staat, der ohne Hilfen wohl schon pleite wäre – rechnet auch nun niemand. Dagegen spricht allein schon das Ausmaß der Unterstützung: Auf deutlich mehr als hundert Milliarden US-Dollar beliefen sich die gesammelten Hilfen schon zum Stichtag 20. November – dem letzten Datum, für das das renommierte Kieler Institut für Weltwirtschaft (IFW) vergleichbare Daten zusammengetragen hat. Rund 52 Milliarden Euro entfielen damals auf die EU, auf ihre Institutionen und Mitgliedsstaaten, und rund 48 Millionen auf die USA. Etwa 14 Milliarden steuerten weitere Akteure bei.

    Seither dürften sich die Beträge noch vergrößert haben: Erst Mitte Dezember etwa beschlossen die Staats- und Regierungschefs der EU weitere 18 Milliarden an Hilfen für das Jahr 2023, die USA sagten jüngst wieder fünf Milliarden zu. Außerdem hat Washington die Lieferung eines Patriot-Raketenabwehrsystems zugesagt, auch Deutschland will Kiew mit einer Batterie versorgen. Dazu kommen rund 40 Kampfpanzer vom Typ Marder, die Berlin bereitstellt, sowie französische AMX-10-RC-Spähpanzer. Die Briten wollen rund ein Dutzend Challenger-2-Kampfpanzer liefern. Womöglich erhält Kiew bald auch 14 Stück der neueren deutschen Leopard-Kampfpanzer aus Polen. Das freilich ist auch eine politische Frage: Deutschland muss für den Weiterverkauf der Panzer sein Okay geben, zierte sich vorerst aber noch.

    Gratis gibt es für Kiew Informationen. Ihr finanzieller Wert ist schwer zu beziffern, der Vorteil aber unbezahlbar: Ohne die Kooperation westlicher Geheimdienste wären wohl einige ukrainische Erfolge nicht möglich gewesen. Von den Kriegswarnungen 2022 ganz zu schweigen. Zu alldem kommt Hilfe, die nicht direkt in Waffen fließt – etwa die bisherigen humanitären Spenden Österreichs.
    Nicht nur Nächstenliebe

    Das alles ist nicht nur uneigennützig. Russlands Streben nach Ausdehnung bedroht die EU schließlich auch direkt. Dass man diese Gefahr am besten gleich in der Ukraine stoppen sollte, bevor sie auch am Baltikum oder in Polen virulent wird, sagen nicht nur die betroffenen Länder.

    Dafür sind viele nun auch bereit, relativ moderne Systeme wie Himars, Patriot oder Leopard zu liefern – was ein recht neues Phänomen ist. Denn zuerst sortierten viele EU-Staaten einmal ihre alten, teils eingestaubten Systeme aus und stellten sie der Ukraine zur Verfügung. „Ringtausch“ heißt das Zauberwort: Um den Verlust der eigenen Verteidigungsfähigkeit zu kompensieren, bestellte man modernes, frisches Gerät nach. Die gesteigerten Militärhaushalte machen es möglich. Stichwort: Zeitenwende.

    In die Ukraine ging also „der alte Schrott“, wie es ein Diplomat einmal bezeichnete. So geringschätzend wie das klingt, war das Prinzip aber nicht. Denn die Methode hatte für Kiew praktische Vorteile. Die Systeme stammten häufig aus Beständen der Ex-Sowjet- und Ex-Warschauer-Pakt-Staaten. Sie waren daher mit jenen der Ukraine kompatibel. Eine Einschulung, wie sie bei westlichen Systemen oft fällig ist, dauert damit nicht lange oder entfällt vollkommen. Und auch die Munition passt.
    Rohstoffe als Kredittilgung

    Mit der Lieferung hochmoderner Waffen, Luftabwehrraketen oder Kampfflieger und -panzer waren westliche Staaten bisher vorsichtig. Nicht nur aus Angst vor Eskalation – sondern auch aus pragmatischen Überlegungen. Immerhin droht stets die Gefahr, dass moderne Nato-Technologie in den Kriegswirren in russische Hände fällt. Und auch Korruption und illegaler Waffenhandel sind nie auszuschließen, wenngleich Washington extra Beobachter schickt, um dieses Risiko zu senken. Dass neue Waffen für die Ukraine aber viel effektiver wären, das steht fest.

    Geschenkt ist aber auch die EU-Hilfe an die Ukraine nicht. Jene 18 Milliarden Euro etwa, die die EU Kiew Ende 2022 zusagte, sind ein Darlehen. Freilich eines mit sehr günstigen Konditionen: Tilgungsfrei über zehn Jahre, die Union übernimmt dabei außerdem einen Großteil der Zinskosten. Zurückzuzahlen wird das Geld am Ende aber sein.

    Wahrscheinlich zumindest. Wie so etwas ablaufen kann, zeigt auch die Geschichte des ersten Leih- und Pachtgesetzes. London und Moskau mussten ihre Schulden damals tatsächlich über Jahrzehnte zurückzahlen. Das tat allerdings nicht immer besonders weh. Denn die Kredite waren über viele Jahrzehnte gestreckt und nicht an die Inflation gebunden – der zu zahlende Wert sank also mit der Zeit. Beim Kalten-Krieg-Partner London drückten die USA zudem beide Augen zu, indem sie sich auf besonders günstige Konditionen einigten: Das Material wurde an seinem einstigen Einsatzort belassen und an die Briten verkauft – zum „Schrottwert“ von rund zehn Prozent des einstigen Preises.

    83 Millionen US-Dollar machte in der Silvesternacht auf 2007 die letzte Tranche der Bank of England an die Federal Reserve in New York aus. 61 Jahre nach Kriegsbeginn war man in London fast ein bisschen stolz, den „Verpflichtungen zur Gänze nachgekommen zu sein“. Immerhin hatten einst auch die USA „ihre Verpflichtungen erfüllt“, wie es Ed Balls, damals Labour-Staatssekretär im Londoner Schatzkanzleramt, formulierte. Strenge Rechnung, gute Freunde.

    Für nicht ganz so gute Freunde war die Rechnung aber strenger. Die Sowjetunion stellte den USA für Lieferungen in Höhe von 9,8 Milliarden Dollar letztlich Rohstoffe im Wert von 7,3 Milliarden Dollar zur Verfügung. Die Differenz wurde großteils in Gold erlegt.

    Im Fall der Ukraine ist davon auszugehen, dass sich eines Tages großzügige Modalitäten finden werden. Der erneuerte Lend-Lease Act für das Land spricht formal zwar ebenfalls von einer Rückzahlung der Kosten. Allerdings ist und bleibt es wohl im strategischen Interesse der EU und der USA, dass demokratische Länder wie die Ukraine nicht von expansionistischen überrollt werden. Zugleich liegt Washington eine längerfristige Schwächung des Antagonisten Russland am Herzen. Und die gibt es aktuell zum Schnäppchenpreis.

    Alle Ukraine-Hilfen eingerechnet zahlt Washington nur rund fünf Prozent des Pentagon-Budgets. Eine Schwächung der Ukraine durch jahrelangen Schuldendienst würde diesen Erfolg wieder verringern.
    Lukrative Aufträge

    Die Finanzmittel werden so schnell also nicht zurückfließen. Und aus diesem Grund sucht man bereits andere Möglichkeiten, sich bei Washington und Brüssel zu revanchieren. In den Fokus gerät dabei der Wiederaufbau. So steht etwa im Raum, dass US- und EU-Firmen eines Tages bei den dafür nötigen Arbeiten lukrative Aufträge zugesprochen bekommen könnten. Das würde, sollten auch ukrainische Firmen noch ausreichend zum Zug kommen, allen Seiten helfen. Freilich bräuchte es auch dafür Finanzmittel. Und wieder gibt es ein Vorbild. Von einem Marshallplan für die Ukraine ist derzeit aber noch selten die Rede. (Manuel Escher, Fabian Sommavilla, Datengrafik: Lisa Duschek, 15.1.2023)

    #Ukraine #USA #Europe #guerre #économie #dette #politique

  • Pour comprendre ce qui se passe, les articles de la Lutte de classe (#LO) qu’il fallait lire en 2022 :

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/12/12/le-capitalisme-en-crise-et-linterventionnisme-de-letat_19128
    Le capitalisme en crise et l’interventionnisme de l’État (janvier 2022) | Autoritarisme croissant de l’État, condition inévitable pour ses interventions dans le sauvetage de l’économie capitaliste

    L’#économie_capitaliste se sortira sans doute de la phase actuelle de sa crise. Comme elle s’est sortie des phases précédentes, notamment celle qui a failli faire exploser tout le système bancaire en 2008. Elle a une grande capacité d’adaptation. Mais, à la lumière de ce demi-siècle qui nous sépare du début de ce que nombre d’économistes de la bourgeoisie ont appelé la «  #crise_séculaire  », les soubresauts de plus en plus fréquents de l’économie (crises du pétrole, monétaire, de l’euro, du système bancaire, de l’immobilier  ; crises spécifiques dans telle ou telle région du monde…) sont la démonstration éclatante de l’incapacité du #capitalisme de continuer à administrer les forces productives qui le font craquer de toutes parts.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/01/23/chine-etats-unis-une-concurrence-feroce-mais-inegale_196804.
    Chine-États-Unis : une concurrence féroce mais inégale (9 janvier 2022)

    Où en sont les relations entre les capitalistes chinois et leurs concurrents occidentaux ? La #Chine est-elle devenue un pays impérialiste qui menacerait l’hégémonie américaine ? Après la #guerre_commerciale, une véritable guerre est-elle à l’ordre du jour entre ces deux pays ?

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/linflation-une-forme-de-la-guerre-de-classe_213408.html
    L’inflation, une forme de la guerre de classe (15 février 2022)

    L’#inflation est une manifestation de la lutte entre les capitalistes pour se répartir la plus-value et, au bout du compte, puisqu’à la fin ce sont les classes populaires qui paient, de la lutte_des_classes entre les travailleurs et les capitalistes.

    #lutte_de_classe

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/meeting-du-12-fevrier-2022-intervention-de-jean-pierre-merci
    C’est une véritable guerre que nous mènent les capitalistes (Jean-Pierre_Mercier, 12 février 2022)

    La survie d’un capitaliste sur le marché international dépend de sa capacité à crever ses ouvriers au travail. C’est comme ça. Ce n’est pas nouveau, cela existe depuis le début du capitalisme, et c’est précisément pour cela que des générations de militants ouvriers communistes se sont battus, et que nous nous battons encore, contre un système qui ne peut être ni amélioré, ni humanisé, ni réformé, mais qui ne cessera de nuire que lorsqu’il aura été abattu, parce que l’aggravation permanente de l’exploitation fait partie de l’ADN du capitalisme  ; parce que le capitalisme, comme l’écrivait #Marx, est né en «  suant le sang et la boue par tous les pores de sa peau  » et que, tant qu’il régnera sur le monde, il en sera toujours ainsi.

    #communisme

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/meeting-du-12-fevrier-2022-intervention-de-nathalie-arthaud_
    Pas un programme électoral, mais un programme de lutte
    Il faut changer la société et cela changerait l’homme
    La question climatique et l’organisation communiste de la société #climat #réchauffement_climatique

    Dans une société débarrassée de l’#exploitation, des classes sociales et de toute cette hiérarchie qui condamne l’écrasante majorité à la soumission, le travail n’aurait plus rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.

    Plus personne ne serait assigné à vie aux travaux ingrats et monotones. Ils deviendraient des tâches assumées collectivement. Toutes et tous pourraient participer aux choix économiques et sociaux, ainsi qu’à leur mise en œuvre, et selon leurs goûts, leurs curiosités, leurs compétences, ils pourraient étudier et apprendre tout au long de leur vie.

    Les préjugés racistes, xénophobes, nationalistes, comme les comportements individualistes, sexistes, misogynes, reculeraient, parce qu’ils ne seraient plus alimentés par les rapports de domination et d’oppression qui vont de pair avec l’exploitation. #racisme #homophobie #droits_des_femmes #féminisme #sexisme #individualisme #oppression #violence

    Les comportements individuels, souvent violents, qui naissent des frustrations, des humiliations, pourraient disparaître.

    Et on ne se définira plus par le pays dans lequel on est né, mais on aura conscience de faire partie d’une même humanité.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/03/26/financiarisation-de-la-sante-le-cas-des-hopitaux_244640.html
    Financiarisation de la santé  : le cas des hôpitaux (23 mars 2022)
    – 40 % privé, 60 % public, ou 100 % semi-public  ? #service_hospitalier #hôpital
    – Une #privatisation accélérée
    – Contrôle de la #dette_publique et contrôle à l’acte en avant-première
    – 2003-2013  : la tarification à l’acte (T2A) et l’explosion des emprunts aux banques
    – Le grand marché du secteur privé
    – L’État aux commandes et au service du grand capital
    – La #Caisse_des_dépôts_et_consignations  : une vénérable institution financière

    Guerre en Ukraine :
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/03/26/la-societe-russe-et-la-guerre-fratricide-de-poutine_244638.h
    La société russe et la guerre fratricide de #Poutine
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/05/02/ukraine-une-guerre-russo-americaine-et-un-tournant_301279.ht
    Ukraine  : une guerre russo-américaine | Maintenir une perspective révolutionnaire et internationaliste
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/09/11/la-guerre-en-ukraine-accelere-la-militarisation_404295.html
    La guerre en #Ukraine accélère la #militarisation
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/crise-guerres-et-changements-des-rapports-de-force_450519.ht
    Crise, guerres et changements des rapports de force
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/06/26/les-revolutionnaires-face-la-guerre-en-ukraine_367113.html
    Les révolutionnaires face à la guerre en Ukraine #impérialisme

    - La bureaucratie russe confrontée aux rivalités impérialistes
    – Le #droit_des_peuples_à_l’autodétermination cache-sexe d’une politique d’alignement derrière la bourgeoisie
    – L’attitude des révolutionnaires face à la #guerre_impérialiste

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/09/11/letat-chinois-et-la-resurgence-de-la-bourgeoisie-1978-2022_4
    L’État chinois et la résurgence de la bourgeoisie (1978-2022)

    L’État chinois est un État bourgeois qui a réussi à développer une économie et une bourgeoisie chinoises dans un environnement impérialiste. Une telle réussite ne se comprend que parce que l’État s’est mis au service de l’impérialisme, en lui offrant une partie de son marché et de ses travailleurs, et parce que l’État a lui-même dirigé l’économie à une époque où le capitalisme occidental était, et demeure, embourbé dans une crise sans fin et où les bas salaires chinois étaient une opportunité. Les tensions permanentes mais grandissantes entre la Chine et les États-Unis sont là pour rappeler les limites de ce que tolère l’impérialisme dans l’émergence d’une puissance concurrente.

  • Financement de l’agenda 30×30 pour les océans : Les échanges dette contre nature doivent être rejetés

    1. Lors de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, ou COP-15, le cadre post-2020 approuvera probablement l’objectif de déclarer 30% des terres et des océans du monde comme zones protégées d’ici 2030. Nous reconnaissons que les zones protégées peuvent être des moyens efficaces pour restaurer et conserver la biodiversité et soutenir les communautés côtières qui dépendent de la pêche pour leur subsistance et leur sécurité alimentaire. Le succès du cadre post-2020 dépend d’approches participatives et transparentes pour localiser ces zones et élaborer des règles sur les activités commerciales qui y sont autorisées.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/20/financement-de-lagenda-30x30-pour-les-oceans-l

    #international #dette #ecologie

  • La #dette_immunitaire : argument utile ou réalité scientifique ? | Le Quotidien du Médecin
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/la-dette-immunitaire-argument-utile-ou-realite-scientifique

    CONTRIBUTION - La théorie de la « dette immunitaire » est née en 2021, dans un article d’opinion publié dans la revue « Infectious Diseases Now » par une équipe de pédiatres français. Elle a été ensuite reprise sur les plateaux télé et par les politiques, afin de justifier l’ampleur de l’épidémie de bronchiolite de l’automne 2022. L’hypothèse paraît séduisante, mais est-elle réellement fondée et que recouvre-t-elle exactement  ? Un groupe de médecins et de chercheurs remet en cause le concept.

    Au cours des deux premiers hivers de la crise #Covid-19, dans l’hémisphère nord, les cas d’infections par la grippe, le virus respiratoire syncytial (VRS) ou d’autres pathogènes respiratoires, ont beaucoup diminué ou leur temporalité a été modifiée, par comparaison aux années pré-pandémiques. C’est un fait, autant la protection conférée par le masque que les mesures de prévention contre les infections respiratoires ont rapidement atténué sa mortalité initiale de 1 % du Covid-19.

    La « dette immunitaire » est présentée par ses inventeurs comme la conséquence d’un « défaut de stimulation » du système immunitaire en l’absence d’agents pathogènes. D’être trop « inactif », il s’affaiblirait tel un muscle non sollicité, et la dette deviendrait la conséquence « logique » des mesures sanitaires (masques, distanciation, couvre-feu, etc.). Ses promoteurs affirment donc que le système immunitaire serait comptable d’une dette à l’égard des agents infectieux, se traduisant par d’importantes vagues épidémiques une fois les mesures sanitaires levées, d’où la recrudescence des bronchiolites, infections à streptocoque, etc.

    Cette dette concernerait l’immunité adaptative spécifique et l’immunité innée non spécifique. Le premier phénomène, appelé en réalité immunity gap (lacune d’immunité), et connu depuis les années 70, repose sur des mécanismes bien décrits et fait largement consensus. Si une proportion d’individus au sein d’une population est immunitairement naïve vis-à-vis d’un pathogène, cela expose toute la population à l’émergence d’une épidémie avec explosion du nombre de cas de la maladie associée, non pas à cause d’une augmentation de la virulence du pathogène, ni d’un « affaiblissement » du système immunitaire des individus naïfs, mais parce que le pathogène se propage facilement en l’absence de mémoire immunitaire spécifique (aussi en cas de couverture vaccinale insuffisante ou persistance limitée de la mémoire spécifique). Or, la théorie de la dette n’est pas équivalente à l’immunity gap, car ses auteurs postulent, sans le démontrer, un affaiblissement du système immunitaire inné (et non adaptatif) à l’échelle individuelle et non populationnelle.

    Non fondée scientifiquement et contreproductive

    Le concept « sexy » de dette immunitaire ne fait pas consensus car il ne repose sur aucune preuve épidémiologique ou expérimentale et souffre de nombreuses incohérences : 1) Le système immunitaire est actif en permanence, même en l’absence de pathogènes (immunité constitutive). Les pathogènes lui échappant suscitent en revanche une activation plus importante (inflammation), limitée dans le temps car elle produit des effets délétères. 2) Les systèmes immunitaires inné et adaptatif sont déjà fonctionnels in utero, sans avoir préalablement rencontré de pathogènes. 3) Le système immunitaire inné reconnaît les organismes étrangers par leurs caractéristiques moléculaires conservées, y compris pour l’immense diversité des non-pathogènes du microbiote, qui stimulent donc aussi le système immunitaire. 4) Personne n’a vécu depuis février 2020 dans un environnement aseptique : des micro-organismes partageant les mêmes caractéristiques sont partout (environnement, air, objets manipulés, personnes, sur et dans notre nourriture, etc.). 5) Les centaines de millions d’individus infectés au SARS-CoV-2 depuis 3 ans, dont 28 millions rien qu’en France en 2022, et les réinfections, témoignent de l’impossibilité d’une « non-stimulation » virale généralisée, à moins de supposer que le SARS-CoV-2 ne stimulerait pas le système immunitaire. 6) Les pays dans lesquels les mesures de protection n’ont pas été généralisées ne devraient pas connaître de « dette ». Or, la recrudescence de cas de bronchiolites liés à une infection virale (VRS, SARS-CoV-2, metapneumovirus, adénovirus, etc.) est également enregistrée dans les pays sans aucune politique de santé publique forte en faveur du port du masque chez les enfants (UK, Suède, certains États US).

    Recourir au lexique financier de la dette qu’il faut payer un jour ou l’autre est une façon de réinventer un phénomène immunologique connu (immunity gap) afin de lui adjoindre une double dimension, financière et in fine surtout morale, ce qui n’appartient pas au champ scientifique : la faute serait d’avoir eu recours à des mesures de prévention non pharmaceutiques. Or, cette théorie est précisément promue par des opposants de la première heure à ces mesures dans les écoles, les mêmes qui ont initialement été très réticents à la vaccination des enfants, car leur infection massive était supposée favoriser l’immunité de groupe.

    La théorie non démontrée de la dette immunitaire paraît donc actuellement surtout ad hoc et opportuniste, susceptible d’éviter de prendre des mesures peu populaires en une période où règnent l’oubli et le déni de l’épidémie.

    Des études scientifiques récentes (ici# ou là##) s’intéressent actuellement à la perturbation du système immunitaire suite au Covid-19, hypothèse encore peu évoquée hors du champ scientifique, ce qui pose question et doit tous nous alerter sur la nécessité de nous protéger en promouvant les mesures non pharmaceutiques pragmatiques et simples à mettre en œuvre, telles que le port du masque, l’amélioration de la qualité de l’air en zones à risques, ou l’élargissement des possibilités de travail distanciel en cas de symptômes, afin de protéger la population.

    # https://www.nature.com/articles/s41590-021-01113-x

    ##
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fimmu.2022.1034159/full

  • L’inévitable krach (Les Echos, 8 décembre) #capitalisme #crise

    Surendettement des ménages et des entreprises, déficit abyssal des Etats, #inflation et fin des politiques monétaires accommodantes : tous les ingrédients sont réunis pour un #krach financier et budgétaire de grande ampleur. […]

    Si l’on ne considère que les #dettes explicites, les chiffres, déjà, sont astronomiques. Au niveau mondial, le total de la dette des secteurs privé et public par rapport au PIB est passé de 200 % en 1999 à 350 % en 2021. Ce rapport est désormais de 420 % en moyenne dans les économies avancées et de 330 % en Chine. Aux Etats-Unis, il est de 420 %, plus élevé que durant la Grande Dépression ou après la Seconde Guerre mondiale.

    Certes, la dette peut dynamiser l’activité économique si les emprunteurs investissent dans des équipements (machines, logements, infrastructures publiques) dont les rendements sont plus élevés que le coût de l’emprunt. Mais l’essentiel de l’emprunt ne sert qu’à financer sur le temps long des dépenses de consommation au-dessus des revenus - ce qui est un ingrédient de la #faillite. comme on nomme les projets d’infrastructure grandioses mais inutiles. […]

    Lors de la crise financière mondiale de 2008 et lors de la crise du Covid-19, nombre d’acteurs qui auraient dû faire faillite ont été sauvés par les politiques de taux d’intérêt nuls ou négatifs, par l’assouplissement quantitatif et par des renflouements purs et simples avec les deniers publics.

    Mais aujourd’hui, les banques centrales ayant été contraintes d’augmenter leurs #taux_d'intérêt afin de restaurer la stabilité des prix, ces zombies assistent à une hausse brutale des coûts du service de leur dette. Pour beaucoup, c’est un triple coup dur, car l’inflation ronge aussi le revenu réel des ménages et réduit la valeur de leurs actifs, notamment des logements et des titres détenus. Il en va de même des entreprises, des institutions financières ou des administrations publiques fragiles et surendettées : elles sont confrontées en même temps à la brusque augmentation des coûts de l’emprunt, à la chute des revenus et des recettes et à la dévalorisation de leurs actifs. […]

    Contrairement à la crise financière de 2008 et aux premiers mois de la pandémie de Covid-19, un simple renflouement des acteurs privés et publics par l’assouplissement macroéconomique équivaudrait à jeter de l’huile sur le feu inflationniste. Cela signifie que l’atterrissage sera rude - une récession profonde et prolongée - en plus d’une grave crise financière. A mesure que les #bulles éclateront, que le service de la dette enflera et que les revenus ajustés de l’inflation s’écrouleront, crise économique et #krach_financier se nourriront mutuellement.

    • a propos de la dette (inévitable), une table ronde qui date d’y a 9 mois, avec O. Vidal (plutôt géologue), G. Giraud et P.Y Longaretti : Risques et enjeux systémiques pour un monde en basculement.

      – 10 min. de Vidal
      – 15 min. de show Giraud
      – 15 min. de Longaretti

      au milieu des 15 minutes de Giraud, ça parle dette, et comment on peut très certainement s’en débarrasser, et comme quoi y a rien de fatal la dedans. Le sujet revient aussi avec Longaretti qui dit que les Allemands ont pas la même notion de la dette que les autres europeens :-)

      https://www.youtube.com/watch?v=guhNz08z_co

  • Le CADTM Afrique exige des réparations, la fin des conditionnalités et l’annulation des dettes illégitimes du continent

    Au regard de l’enlisement des États d’Afrique dans le piège de l’endettement malgré l’énorme potentialité et la diversité de leurs richesses, la fuite de leurs capitaux à travers la fraude et l’évasion fiscales, la perte d’importantes sommes d’argent qu’ils subissent à travers le libre-échange et l’échec avéré des fausses solutions à la crise de la dette africaine, le CADTM reste intransigeant pour exiger l’annulation pure et simple de la dette africaine, publique extérieure illégitime.

    Ainsi, rappelant que de nombreuses dettes sont illégitimes ou odieuses et ont déjà été remboursées à de multiples reprises, le CADTM considère, aux côtés de mouvements sociaux de plus en plus nombreux, qu’il faut se battre pour la mise en œuvre d’un vaste programme anticapitaliste qui inclut une série de mesures fondamentales :

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/11/22/le-cadtm-afrique-exige-des-reparations-la-fin-

    #international #afrique #dette

  • « Dette immunitaire » : Pourquoi les scientifiques disent que ce nouveau terme favorise la désinformation sur le COVID-19 | Teresa Wright
    https://cabrioles.substack.com/p/dette-immunitaire-pourquoi-les-scientifiques

    L’idée selon laquelle le système immunitaire d’une personne peut être affaibli par un manque d’exposition à une maladie « témoigne d’une incompréhension fondamentale du fonctionnement du système immunitaire. » En réalité, les enfants qui contractent des infections par le VRS à plusieurs reprises ou à un jeune âge sont plus exposé·es à des maladies comme l’asthme qui les suivront toute leur vie. Alors pourquoi tant d’enfants souffrent-ils de maladies graves causées par des virus saisonniers ? De nouvelles données suggèrent que le COVID-19 pourrait être en cause. Source : via Cabrioles

  • (à lire à propos de la dette immunitaire qui manque d’étayage scientifique)
    Thread by C_A_Gustave on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1590817761697333248.html

    On se dit alors : "c’est quand même étrange ce concept de dette immunitaire qui ne s’épure jamais, malgré déjà 2 vagues d’infections à VRS depuis 2021, dont 1 intense fin 2021, et le retour de tous les virus « saisonniers » depuis près de 2 ans"...

  • Les femmes pour l’annulation des dettes : « Nos vies valent plus que leurs crédits »

    Capire a interviewé Camille Bruneau et Christine Vanden Daelen, auteures d’un livre sur les réponses féministes aux dettes illégitimes.

    Les lectures féministes de l’économie placent la durabilité de la vie comme point de départ des analyses. Cela permet d’inverser les priorités, d’élaborer de nouvelles questions et de créer des propositions d’alternatives. Face aux dettes croissantes des États et des gens, cette voie a été empruntée par le féminisme dans différentes parties du monde, et est récupérée dans les pages du livre Nos vies valent plus que leurs crédits – Face aux dettes, des réponses féministes. La dette est présentée comme l’un des mécanismes de l’accumulation capitaliste et remise en question à partir des expériences collectives, intimes et politiques des femmes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/11/08/les-femmes-pour-lannulation-des-dettes-nos-vie

    #féminisme #dette

  • Annulation de la dette étudiante aux États-Unis : la fin d’un totem néolibéral
    https://lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal

    En annulant quelque 300 milliards de dollars de dette étudiante contractée par 43 millions d’Américains, Joe Biden n’a pas uniquement tenu une promesse de campagne concédée à la gauche américaine ni pris une décision électoralement habile à deux mois des élections de mi-mandat. Il a surtout fait tomber un totem néolibéral et conservateur : celui de l’absolue nécessité de payer ses dettes. La droite américaine a réagi avec autant d’hystérie et de colère que de nombreux anciens conseillers d’Obama. Preuve que ce qui se joue dépasse largement la question de la dette étudiante.

    • Du reste, les 1700 milliards de dettes étudiantes ne tombent pas du ciel. Ils découlent d’un choix prenant racine dans les années 1960. Face à l’agitation politique qui dominait alors les campus américains et structurait la résistance à la guerre du Viet Nam, les élites conservatrices avaient tiré la sonnette d’alarme. Le directeur du FBI Edgard Hoover et le patron de la CIA John McCone décrivaient le campus de Berkley (Californie) comme étant « sous influence communiste » – situation qui « nécessitait une action corrective ».
      Avec l’élection de l’acteur de série B Ronald Reagan au poste de gouverneur de Californie, la droite conservatrice avait pu commencer à restreindre les budgets des universités publiques. Roger Freeman, son conseiller à l’éducation, déclarait : « nous faisons face au risque de produire un prolétariat instruit, ce serait de la dynamite ! On doit être sélectif ! ». Couper les subventions publiques et transférer le coût des études sur les étudiants, incités à s’endetter pour payer leurs frais d’inscriptions, devait permettre de placer une barrière à l’entrée des études supérieures. Il s’agissait d’une petite révolution : jusqu’ici, les politiques publiques visaient à éduquer un maximum de citoyens, gratuitement.

  • Ce n’est pas très malin d’être intelligent - Marseille Infos Autonomes
    https://mars-infos.org/ce-n-est-pas-tres-malin-d-etre-6489

    (...) l’objectif des compteurs intelligents n’est pas du tout lié à l’efficacité énergétique ou au confort des utilisateurs. Un conseiller du gouvernement qui participait aux réunions avec le ministère du Commerce et de l’Industrie du gouvernement britannique de l’époque, développant le concept des compteurs intelligents, a déclaré au New Scientist en 2018, que le projet de compteurs intelligents n’a pas été conçu comme un moyen de faire des relevés de compteur à distance ou de rendre les choses plus faciles pour les clients.

    Il était plutôt considéré comme un moyen pour les fournisseurs d’énergie de modifier automatiquement et instantanément le prix payé par les clients en fonction des fluctuations de la demande. Il est donc plus difficile pour les gens d’établir un budget, car leurs factures peuvent changer sans qu’ils le sachent.

    Un autre spécialiste conseillant le gouvernement britannique et la Commission européenne sur le déploiement des compteurs intelligents a fait remarquer à l’époque que la principale préoccupation des fournisseurs d’énergie dans ces discussions n’était pas l’aide aux clients. Il s’agissait, en fait, du contrôle du système de paiement. Ils voulaient être en mesure de basculer plus facilement et plus rapidement les personnes ayant des dettes vers une offre prépayée.

    Et aujourd’hui, c’est précisément ce que les compteurs intelligents peuvent faire. Ils permettent aux entreprises de distribution d’énergie de passer à distance et sans délai à un système de prépaiement. En revanche, si vous disposez d’un compteur ordinaire, le passage à un compteur à prépaiement est un processus coûteux et long : le compteur à prépaiement doit être installé manuellement, ce qui peut prendre des semaines et nécessite des compétences spécifiques.

    Avec les compteurs intelligents, l’énergie peut être coupée numériquement plutôt que manuellement. Cela signifie que cela pourrait se produire à grande échelle, en cliquant sur un bouton, et rend beaucoup plus difficile pour les gens de se protéger et de se défendre collectivement contre une coupure d’énergie. À l’heure où le gouvernement propose d’instaurer des coupures de courant cet hiver, les compteurs intelligents pourraient-ils également être utilisés pour imposer des coupures à distance ?

    La servitude pour dettes

    Comme le savent déjà les utilisateurs de compteurs à pré-paiement, ce modèle de servitude pour dettes fonctionne comme une forme de chantage. Vous ne pouvez pas choisir librement de ne pas acheter cette marchandise indispensable à la vie ; si vous le faites, vous ne pouvez pas chauffer votre maison ou manger des repas chauds. Alors, vous vous endettez ailleurs.

    #Linky #compteurs_intelligents #électricité #offre_prépayée #prépaiement #dette #coupure

    edit ce que l’on fait avec le loyer, payer avant l’usage - à l’inverse du salaire, payé après que le prolo ait vendu sa force de travail -, se faisait déjà pour les assurances, les fluides, les impôts, par le truchement de la mensualisation, cette fois, on brutalise le rapport, on fait payer d’avance après coupure, ou sous la menace de coupure

    #toctoc

    • Après, c’est le modèle des familles bouseuses chauffées au fuel  : tu passe ton temps à économiser pour faire face à l’achat de ton énergie en avance, sachant que tu ne maitrise pas du tout le marché.
      Le pire, ça a été une recharge fin février-début mars 2020 où l’opérateur (Tatal) sentant arriver le confinement, à pratiquement doublé les prix entre ma commande et ma livraison, alors que théoriquement, c’est le prix à la commande qui est censé se pratiquer.
      «  c’est ça ou vous n’aurez rien  ».

  • « Il est immoral d’accabler d’une dette supplémentaire un pays en guerre ». Entretien de João Biscaia avec Yuliya Yurchenko

    João Biscaia : Vous êtes revenue en Ukraine un peu moins d’une semaine avant l’invasion russe, et vous n’êtes repartie à Londres que récemment. Pourquoi avez-vous décidé de rester en Ukraine ?
    Yuliya Yurchenko : Je suis allé en Ukraine avec une délégation britannique de journalistes et de syndicalistes qui est restée jusqu’au 22 février, date à laquelle Vladimir Poutine a signé le décret qui supposait la légitimité des « républiques » séparatistes de l’est de l’Ukraine. Il était clair que la guerre était imminente, mais j’ai décidé de rester. Et d’une certaine manière, c’était choquant. Je ne voulais pas croire qu’une invasion était possible, d’autant plus que cette guerre est une folie absolue et que la Russie y perd aussi beaucoup.
    Je suis restée en Ukraine non seulement parce que je voulais être avec ma famille, mais aussi parce que je voulais savoir ce qui allait se passer et comment je pouvais aider. Le 24 février, lorsque les bombardements ont commencé, j’ai fui Kiev avec un ami et sa famille. Il est resté dans la région de Kiev et moi je suis allée à Vinnytsia.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/02/%EF%BF%BC-il-est-immoral-daccabler-dune-dette-

    #international #ukraine #dette

  • Année faste pour les dividendes Gérard Bérubé - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/749799/chronique-l-inflation-et-le-dividende
    . . . . . 
    N’empêche qu’un peu plus tôt cette semaine, la firme de gestion britannique Janus Henderson publiait son indice Global Dividend, https://www.janushenderson.com/fr-fr/investor/jh-global-dividend-index qui pointe un bond de 11,3 % des dividendes mondiaux entre les deuxièmes trimestres de 2021 et de 2022, et ce, au grand soulagement des actionnaires et des investisseurs institutionnels, dont les portefeuilles sont autrement malmenés par la morosité boursière. La croissance dite sous-jacente ressort à 19,1 % une fois pris en compte le jeu des taux de change, la composition de l’indice impliquant une conversion en dollars américains.

    Les dividendes versés ont établi un nouveau record de 544,8 milliards de dollars américains, et 94 % des 1200 entreprises composant l’indice ont augmenté ou maintenu leur dividende. « Il est étonnant de constater que, malgré les énormes perturbations économiques causées par la pandémie, les dividendes mondiaux sont désormais supérieurs au niveau record qu’ils avaient atteint avant la pandémie », remarque Janus Henderson.

    Au Canada, ils ont également atteint un record, en hausse de 12,7 % sur une base sous-jacente, grâce aux producteurs de pétrole et aux banques. Ainsi, 97 % des sociétés américaines et canadiennes ont augmenté ou maintenu leurs dividendes, avec les pétrolières revendiquant 40 % de la croissance. Statistique Canada a calculé https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/71-607-x/71-607-x2021010-fra.htm que les industries non financières ont vu leur bénéfice avant impôt bondir de 30,7 % entre les deuxièmes trimestres de 2021 et de 2022, contre une hausse de 3 % pour les industries financières. Dans le premier camp, les entreprises engagées dans la fabrication de produits pétroliers ont engrangé un bénéfice avant impôt en hausse de 313 % et celles s’activant dans l’extraction pétrolière, de 212 %.

    Il y aura ralentissement, compte tenu de la conjoncture. Le cabinet Janus Henderson relève tout de même sa prévision de versements de dividendes mondiaux à 1560 milliards en 2022, soit une croissance globale de 5,8 % en glissement annuel, ou une croissance sous-jacente de 8,5 %.

    #dividendes #économie #capitalisme #finance #privatisation #multinationales #fiscalité #inégalités #actionnaires #dette #entreprises #records

  • The Origin of Student Debt: Reagan Adviser Warned Free College Would Create a Dangerous “Educated Proletariat”

    In 1970, #Roger_Freeman, who also worked for Nixon, revealed the right’s motivation for coming decades of attacks on higher education.

    With the vociferous debate over President Joe Biden’s announcement that the federal government will cancel a portion of outstanding student debt, it’s important to understand how Americans came to owe the current cumulative total of more than $1.6 trillion for higher education.

    In 1970, Ronald Reagan was running for reelection as governor of California. He had first won in 1966 with confrontational rhetoric toward the University of California public college system and executed confrontational policies when in office. In May 1970, Reagan had shut down all 28 UC and Cal State campuses in the midst of student protests against the Vietnam War and the U.S. bombing of Cambodia. On October 29, less than a week before the election, his education adviser Roger A. Freeman spoke at a press conference to defend him.

    reeman’s remarks were reported the next day in the San Francisco Chronicle under the headline “Professor Sees Peril in Education.” According to the Chronicle article, Freeman said, “We are in danger of producing an educated proletariat. … That’s dynamite! We have to be selective on who we allow [to go to college].”

    “If not,” Freeman continued, “we will have a large number of highly trained and unemployed people.” Freeman also said — taking a highly idiosyncratic perspective on the cause of fascism —“that’s what happened in Germany. I saw it happen.”

    Freeman was born in 1904 in Vienna, Austria, and emigrated to the United States after the rise of Hitler. An economist who became a longtime fixture in conservative politics, he served on the White House staff during both the Dwight Eisenhower and Richard Nixon administrations. In 1970 he was seconded from the Nixon administration to work on Reagan’s campaign. He was also a senior fellow at Stanford’s conservative Hoover Institution. In one of his books, he asked “can Western Civilization survive” what he believed to be excessive government spending on education, Social Security, etc.

    A core theme of Reagan’s first gubernatorial campaign in 1966 was resentment toward California’s public colleges, in particular UC Berkeley, with Reagan repeatedly vowing “to clean up the mess” there. Berkeley, then nearly free to attend for California residents, had become a national center of organizing against the Vietnam War. Deep anxiety about this reached the highest levels of the U.S. government. John McCone, the head of the CIA, requested a meeting with J. Edgar Hoover, head of the FBI, to discuss “communist influence” at Berkeley, a situation that “definitely required some corrective action.”

    During the 1966 campaign, Reagan regularly communicated with the FBI about its concerns about Clark Kerr, the president of the entire University of California system. Despite requests from Hoover, Kerr had not cracked down on Berkeley protesters. Within weeks of Reagan taking office, Kerr was fired. A subsequent FBI memo stated that Reagan was “dedicated to the destruction of disruptive elements on California campuses.”

    Reagan pushed to cut state funding for California’s public colleges but did not reveal his ideological motivation. Rather, he said, the state simply needed to save money. To cover the funding shortfall, Reagan suggested that California public colleges could charge residents tuition for the first time. This, he complained, “resulted in the almost hysterical charge that this would deny educational opportunities to those of the most moderate means. This is obviously untrue. … We made it plain that tuition must be accompanied by adequate loans to be paid back after graduation.”

    The success of Reagan’s attacks on California public colleges inspired conservative politicians across the U.S. Nixon decried “campus revolt.” Spiro Agnew, his vice president, proclaimed that thanks to open admissions policies, “unqualified students are being swept into college on the wave of the new socialism.”

    Prominent conservative intellectuals also took up the charge. Privately one worried that free education “may be producing a positively dangerous class situation” by raising the expectations of working-class students. Another referred to college students as “a parasite feeding on the rest of society” who exhibited a “failure to understand and to appreciate the crucial role played [by] the reward-punishment structure of the market.” The answer was “to close off the parasitic option.”

    In practice, this meant to the National Review, a “system of full tuition charges supplemented by loans which students must pay out of their future income.”

    In retrospect, this period was the clear turning point in America’s policies toward higher education. For decades, there had been enthusiastic bipartisan agreement that states should fund high-quality public colleges so that their youth could receive higher education for free or nearly so. That has now vanished. In 1968, California residents paid a $300 yearly fee to attend Berkeley, the equivalent of about $2,000 now. Now tuition at Berkeley is $15,000, with total yearly student costs reaching almost $40,000.

    Student debt, which had played a minor role in American life through the 1960s, increased during the Reagan administration and then shot up after the 2007-2009 Great Recession as states made huge cuts to funding for their college systems.

    That brings us to today. Biden’s actions, while positive, are merely a Band-Aid on a crisis 50 years in the making. In 1822, founding father James Madison wrote to a friend that “the liberal appropriations made by the Legislature of Kentucky for a general system of Education cannot be too much applauded. … Enlightened patriotism … is now providing for the State a Plan of Education embracing every class of Citizens.”

    “Knowledge will forever govern ignorance,” Madison explained, “and a people who mean to be their own governors must arm themselves with the power which knowledge gives.” Freeman and Reagan and their compatriots agreed with Madison’s perspective but wanted to prevent Americans from gaining this power. If we want to take another path, the U.S. will have to recover a vision of a well-educated populace not as a terrible threat, but as a positive force that makes the nation better for everyone — and so should largely be paid for by all of us.

    https://theintercept.com/2022/08/25/student-loans-debt-reagan
    #Roland_Reagan #Reagan #USA #Etats-Unis #histoire #origine #université #étudiants #endettement #dette_étudiante #how_it_begun #ESR #prolétariat #prolétariat_éduqué #educated_proletariat #classes_sociales #ascension_sociale #éducation #péril #sélection

  • Mexique : Campagne de la coalition pour la suspension du paiement de la dette

    La Promotora por la Suspension of Public Debt Payments (PSPDP) a donné le coup d’envoi de la campagne de pétition citoyenne avec plusieurs conférences de presse simultanées le lundi 25 juillet 2022 au Zócalo de Mexico, ainsi qu’à Jalapa, Culiacán et Ciudad Victoria. Par la suite, des activités ont été organisées à Oaxaca, Torreón, Reynosa et Matamoros. La campagne de collecte de signatures et de signatures électroniques se poursuivra partout où des organisations et des citoyens prendront la responsabilité de la mener à bien. Pour l’instant, il est prévu de l’organiser partout où il y a des personnes ou des organisations liées à la Promotora, c’est-à-dire dans 23 des 32 États du Mexique.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/08/27/mexique-campagne-de-la-coalition-pour-la-suspe

    #mexique #dette

  • Grèce : l’Europe arrête la surveillance d’un pays toujours en #crise

    Ce samedi 20 août, la Grèce en a fini avec douze ans de surveillance européenne. Cette décennie, marquée par un choc d’austérité sans précédent, laisse le pays démoralisé et dévitalisé. PIB, #endettement, banques, emploi… aucun des problèmes de la crise grecque n’a été résolu. Mais l’Europe ne veut plus entendre parler de la Grèce.

    Martine Orange / Mediapart / 20 août 2022 à 10h49

    Ce 20 août, la #Grèce en aura fini avec douze ans de surveillance européenne. La #Commission_européenne a décidé fin juin que le contrôle étroit imposé à Athènes depuis 2010 n’était plus justifié, après le remboursement par anticipation de la dernière tranche d’emprunt (1,58 milliard de dollars) au FMI par le gouvernement grec fin avril. « Après douze ans […], un chapitre difficile pour notre pays s’achève, s’est félicité le ministre des finances grec, Chrístos Staïkoúras. La Grèce revient à une normalité européenne et ne sera plus une exception dans la zone #euro. »

    En dépit des assurances du premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis (droite conservatrice), les Grec·ques peinent à croire à un retour à la normale. Ils n’arrivent pas à effacer cette décennie 2010, synonyme d’effondrement, d’appauvrissement, de régression et parfois d’humiliation. Et il faudra sans doute des dizaines d’années avant que le pays se relève de la stratégie de choc austéritaire qui lui a été imposée et qui a engendré des dégâts considérables.

    La Commission européenne feint d’ignorer le problème. Dans une lettre de son vice-président, Valdis Dombrovskis, et du commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, elle souligne que le gouvernement grec a respecté la plupart des engagements pris. C’est bien là l’essentiel, à ses yeux. Pour le reste, elle n’a aucune envie de s’étendre sur le sujet : depuis la fin du troisième plan de #sauvetage européen en 2018, tout est fait pour oublier la Grèce.

    Pas plus que les Grecs les Européens n’ont pourtant oublié la crise grecque. Elle reste un traumatisme dans la construction européenne. C’est le moment où l’Union a changé de nature. D’une réunion de pays librement associés, elle est devenue une assemblée de #créanciers et de débiteurs. #Bruxelles s’est alors arrogé, sans contrôle, des pouvoirs de coercition, pour imposer ses règles et ses vues, au nom de la défense de la monnaie unique et de l’intégrité de la zone euro. Le précédent a frappé tous les esprits. Une dynamique d’adhésion et de soutien s’est cassée, peut-être de façon irrémédiable.

    Lors de son dernier voyage à Athènes, en octobre 2021, l’ancienne chancelière allemande Angela #Merkel, considérée en Grèce comme la principale responsable de la gestion de la crise grecque, a tenté quelques mots d’excuse. Confessant que cela avait été « le moment le plus difficile de son mandat », elle a dit avoir conscience « des contraintes et des défis auxquels les Grecs avaient été confrontés » pendant les années d’austérité imposées au pays.

    Avant elle, le Fonds monétaire international (#FMI), embarqué dans cette affaire comme membre de la fameuse #troïka chargée de superviser les plans de rigueur imposés à la Grèce, avait rédigé plusieurs rapports sur le dossier. Ses conclusions étaient sans appel : les programmes, reposant sur des modèles erronés et faussés, ont été un échec pour la Grèce. Plus que redresser le pays, ils avaient surtout servi à sauver les #banques allemandes et françaises, qui s’étaient engagées sans discernement après la création de l’euro en 2000, relevaient les auteurs. Jamais l’institution n’aurait dû accepter d’y être associée, jamais plus elle ne devrait participer à pareil projet, concluaient-ils.

    La Banque centrale européenne, autre membre de la troïka, n’a jamais donné les conclusions de cette expérience. Elle a juste fait savoir qu’elle ne s’y prendrait plus de la même manière. Quant à la Commission européenne, elle n’a tiré aucune leçon, pas même sur le fonctionnement opaque et antidémocratique de l’Eurogroupe, dénoncé avec vigueur par l’ancien ministre des finances grec Yánis Varoufákis. Pour elle, la Grèce, c’est de l’histoire ancienne.

    Un bilan accablant

    Personne, il est vrai, n’a envie de revendiquer le bilan tant il est accablant. Le PIB du pays, qui s’élevait à 355,9 milliards de dollars en 2008, est tombé à 216, 2 milliards de dollars en 2021, soit une chute de 39 %. Du jamais-vu dans un pays appartenant à une zone économique développée. Loin d’avoir été résorbé, l’endettement public s’est encore aggravé : il représentait 110 % du PIB en 2012 ; il dépasse désormais les 200 %. Mais ce qui était un problème à l’époque pour l’Europe ne semble plus l’être : l’État dégage désormais un excédent budgétaire suffisant pour rembourser ses créanciers.

    Cela s’est fait au prix d’une destruction de tout l’État social. Les services publics, à commencer par les hôpitaux, l’école, l’université, ont été démantelés. Le droit du travail a été mis à sac, comme toutes les protections sociales. Le salaire minimum a été quasiment divisé par deux. Plus de quinze réformes des retraites se sont enchaînées pour faire baisser les pensions de plus de 30 %. Tout ce qui était intéressant à privatiser l’a été, sans regarder aux conséquences : avec retard, la Commission européenne se mord aujourd’hui les doigts d’avoir sous-estimé la stratégie d’expansion chinoise et d’avoir laissé le Chinois Cosco Shipping prendre le contrôle du port du Pirée.

    Dans le même temps, les réformes fiscales sont toujours sur la liste d’attente : les grandes fortunes, les armateurs, tout comme l’Église orthodoxe, grand propriétaire foncier, restent les champions de l’évasion fiscale. Mais le sujet, semble-t-il, ne fait pas partie des priorités européennes.

    Certes, le chômage a baissé. Alors qu’il avait atteint plus de 27 % dans les années 2015-2016, il n’est plus que de 12,5 %. Mais c’est au prix d’une précarisation de l’emploi et surtout d’un exode massif de la population. Démoralisé·es, ne se voyant aucun avenir, quelque 500 000 jeunes , surtout les mieux formé·es, ont quitté leur pays au cours de la dernière décennie. La Grèce est désormais le pays de la zone euro qui compte la proportion la plus élevée (22 %) de personnes âgées de plus de 65 ans.

    Une économie tombée dans une trappe de pauvreté

    Selon les modèles mis en avant, Athènes était censée renouer avec la croissance et combler ses retards à partir de 2019. L’arrêt de l’économie mondiale provoqué par la crise du Covid a bouleversé toutes les prévisions : faute d’entrées touristiques, l’économie grecque s’est à nouveau effondrée. Mais tout devait se rétablir cette année. À la fin de 2021, le FMI prévoyait une croissance autour de 6 % et la Commission européenne autour de 3-4 % pour 2022-2023 : la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie viennent à nouveau perturber tous les plans.

    En juin, l’inflation a atteint 12,1 %, son plus haut niveau depuis novembre 1993. Essence, électricité, logements, transports , alimentation… les ménages grecs n’arrivent plus à suivre : leur salaires sont trop bas. La vie quotidienne devient de plus en plus difficile. Quant aux vacances, elles sont devenues un luxe presque inaccessible.

    En début d’année, le gouvernement avait fait adopter un programme d’aide de 6,5 milliards d’euros qui se révèle insuffisant. Début mai, il a approuvé une revalorisation du salaire minimum de 50 euros pour le porter à 713 euros brut par mois. Mais le compte n’y est toujours pas, selon les syndicats. Ils demandent que le salaire minimum atteigne au moins 825 euros par mois. Et même à ce niveau-là, il n’aura toujours pas retrouvé son niveau d’avant 2008.

    Pour de nombreux économistes, la Grèce est piégée dans une trappe de pauvreté, avec des emplois sous-qualifiés, précarisés et mal payés. La crise de la dette a encore amplifiée cette tendance. Encouragé par les experts de la Commission, les gouvernements successifs ont tout mis en œuvre pour favoriser le développement du tourisme : c’est la source la plus facile et rapide pour assurer des rentrées d’argent dans le pays. Le secteur est plus que jamais le principal moteur de l’économie grecque. Alors que les Européen·nes et les Américain·es se bousculent en Grèce cet été, le gouvernement s’attend à une année record, dépassant largement les 13 milliards d’euros de l’an dernier. Mais cet argent ne se reconvertit pas dans le reste de l’économie.

    Faiblement industrialisée avant la crise de la dette, la Grèce a accumulé encore plus de retard depuis. Le taux d’investissement y est un des plus bas d’Europe. À la différence des tous les membres de la zone euro, il a stagné pendant toute la dernière décennie. Faute de débouchés et de demande. Mais faute aussi de crédits. Le système bancaire grec est toujours malade des impayés et des crédits non remboursés. Le problème demeure à peu près au même stade qu’il y a dix ans : le volume des mauvaises créances n’a presque pas diminué et tourne autour de 30 %. Une majorité des petites et moyennes entreprises qui forment le tissu économique du pays sont considérées en faillite ou en quasi-faillite.

    Oublier la Grèce

    Les plans européens et les interventions de la #BCE étaient pourtant censés aider à l’assainissement des banques grecques. Dans les faits, la Banque centrale s’est contentée de les couper du système bancaire et financier européen, afin qu’elles ne contaminent pas l’ensemble. À charge pour elles de résoudre le problème comme elles l’entendaient.

    L’incapacité des banques grecques à assurer le financement de l’économie risque de peser durablement pour le développement du pays. D’autant que le gouvernement, même s’il en avait l’envie — ce qui est loin d’être acquis — n’est pas en mesure d’apporter son soutien. Bien qu’il se finance officiellement sur les marchés, son sort est lié au programme de rachats de titres de la BCE. C’est elle qui assure le financement indirect de l’État. Ce qui n’empêche pas la Grèce d’avoir les taux d’intérêt les plus élevés de la zone euro, à plus de 3 %.

    Dans le cadre des programmes de relance et de soutien lancés au moment de la crise sanitaire, la Grèce est devenue l’une des plus grands bénéficiaires de l’argent européen. Elle doit recevoir 17,8 milliards d’euros de garantie et 12 milliards de prêt. Elle est aussi une des premières allocataires des plans climat et de l’économie numérique. À grand renfort de publicité et de déclarations, le premier ministre annonçait à la mi-2021 le lancement du programme « Grèce 2.0 ». Grâce aux fonds européens, le pays allait changer de modèle et entrer de plain-pied dans l’économie de demain.

    La guerre en Ukraine, la montée de l’inflation, les tensions sociales paraissent avoir amené le gouvernement à réduire ses ambitions. Il ne parle plus de changer de modèle. Il semble au contraire chercher à perpétuer certaines pratiques de l’ancien : les modalités de distribution d’aides et de financements apportés par l’Europe ont été dessinées de telle sorte qu’elles ne bénéficient qu’aux grandes entreprises, y compris étrangères, qui ne représentent qu’une partie très faible de l’économie. Toutes les PME, elles, semblent tenues à l’écart.

    À ce stade, la Commission européenne, censée contrôler le bon déroulement de ses programmes, n’a pas réagi. Mais cela paraît désormais une habitude quand il s’agit de la Grèce, quel que soit le sujet. Bruxelles n’a rien à dire sur les conditions d’accueil et les traitements réservés aux réfugié·es qui arrivent sur les côtes grecques. Pas plus qu’elle ne semble se soucier des pratiques d’espionnage contre des député·es et des eurodéputé·es d’opposition réalisées par les services de sécurité intérieure. Le même silence entoure toutes les mesures adoptées par ce gouvernement très à droite qui porte atteinte à la liberté des universités, à la liberté d’expression et des médias. La Grèce figure maintenant en queue de peloton des pays démocratiques en matière de liberté de la presse.

    Cet effondrement démocratique, qui a accompagné le choc d’austérité, semble laisser indifférente l’Europe. Officiellement, la Grèce fait toujours partie de la zone euro : l’intégrité de l’Union et de sa monnaie a été maintenue. Mais hormis la monnaie, c’est comme si Athènes était sortie.

    Martine Orange

    https://www.mediapart.fr/journal/international/200822/grece-l-europe-arrete-la-surveillance-d-un-pays-toujours-en-crise

    #dette #zone_euro
    #austérité #Europe #économie

  • En #Turquie, la #dissidence a une voix de femme

    Alors que le régime du Président #Recep_Tayyip_Erdogan réprime les avocats, les médecins, les journalistes, les Kurdes, la communauté LGBT… les femmes donnent de la voix dans la rue, les médias et sur les réseaux sociaux.

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    Invisibles sur le marché du travail, elles sont quantité négligeable au gouvernement, avec deux ministres femmes sur seize, et, à peine plus visible au Parlement, avec 17 % de députés femmes. Fortement incitées à mettre au monde trois enfants minimum, mariées à leurs violeurs, harcelées, trainées devant la justice, régulièrement emprisonnées et rouées de coups pour un tweet, le régime fait tout pour étouffer leur désir d’émancipation.

    Elles ont beau être systématiquement qualifiées de terroristes dès lors qu’elles expriment un avis contraire à celui du gouvernement, les gaz lacrymogènes ne les font pas taire. Elles sont à la pointe de la dissidence qui dépasse les clivages entre religieuses et laïques, et inclut dans ses rangs des femmes conservatrices, ayant voté ou non pour l’AKP. Zynep Duguy témoigne du ralliement toujours plus nombreux de femmes de toutes catégories sociales et religieuses dans les manifestations : “Auparavant, les femmes musulmanes ne participaient pas aux manifestations, mais maintenant on en voit de plus en plus. Il y a aussi des femmes de différentes classes sociales qui y viennent. C’est devenu un lieu où même les femmes de ménage sentent qu’elles ont leur place. Alors, elles viennent manifester, parce que désormais, avec la crise, la charge économique pèse encore plus sur les épaules des femmes. La crise économique ainsi que toutes les politiques prohibitives ont poussé les femmes à se rassembler. Elles sont de plus en plus nombreuses aux opinions et aux identités différentes, issues de tous les milieux sociaux.”

    Ipek Bozkurt, explique l’importance de ces manifestations pour les femmes : “L’espace public donne aux femmes et à toutes les minorités une chance de se connecter, de discuter de leurs problèmes et de produire de la solidarité. Face à ce système qui veut nous faire croire que nous sommes seuls face à nos soucis individuels. L’occupation de l’espace public est certainement la condition nécessaire à l’émancipation des femmes. “

    Peut-être est-ce pour cette détermination infaillible que les femmes font peur aux hommes au pouvoir en Turquie. Cette peur expliquerait la décision du président Recep Tayyip Erdogan, décrétée en mars 2021 de faire sortir la Turquie de la Convention d’Istanbul, un traité international qui engage les signataires à prendre des mesures contre les violences faites aux femmes.

    Une décision de se retirer de la Convention qui est très politique pour Ipek Bozkurt :"Le taux de féminicides est en corrélation avec celui des inégalités de genre. Les hommes turcs savent qu’ils peuvent s’en tirer avec peu ou pas de punition s’ils tuent ou blessent une femme, et que ce ne sera pas la fin de leur vie. Cette confiance dans le système vient de ces politiques qui ne protègent pas les femmes. En décidant de se retirer de la Convention d’Istanbul ils rendent possible la violence et la favorisent. Voilà pourquoi c’est politique”.

    Des dizaines de milliers de manifestantes sont alors descendues dans la rue pendant plusieurs semaines à travers la Turquie pour protester contre cette décision. Depuis, la mobilisation continue et leurs combats transversaux se rejoignent sur la place publique pour dénoncer les politiques économiques, sanitaires, les violences faites aux femmes, et la répression envers les minorités kurdes ou LGBT.

    Ensemble elles crient, elles rient, elles pleurent, elles chantent face à la Police. Et ce mouvement puissant et courageux fait peur aux hommes comme l’explique Zeynep Dupuy : “Il fait peur à Erdogan, à l’ensemble du parti de l’AKP et au-delà à la majorité des hommes hétérosexuels. Ils craignent les femmes turques en Turquie. Même dans les périodes les plus dures où personne n’avait le droit de sortir dans la rue, les organisations de femmes n’ont pas cessé de manifester. Malgré de multiples intimidations, les femmes sont encore dans la rue et je suis sûre qu’ils ont peur des femmes, car ils nous voient comme dangereuses”.

    Une affirmation que soutient aussi Fatma Cetinkaya : “Le gouvernement a très peur des femmes, et c’est tant mieux. Qu’il tremble ! Si les femmes font entendre leur voix, croyez-moi, ce gouvernement patriarcal ne tiendra pas.” Néanmoins, elle rappelle que le combat est loin d’être fini : “Nous devons crier plus fort encore pour nous faire entendre. Si les femmes font entendre leur voix, elles ne seront plus persécutées à la maison. Si les femmes font entendre leur voix, elles ne seront plus tuées. Si elles se taisent, elles seront reléguées au second plan. Les femmes doivent faire entendre leur voix. Et je serai de tous les endroits où les femmes feront entendre leur voix”.

    Un documentaire de Pauline Maucort, réalisé par Julie Beressi.

    Avec :

    #Zeynep_Duguy, féministe musulmane, militante des droits humains, activiste sur tweeter et dans la rue

    #Ipek_Bozkurt, avocate pour la plateforme Stop aux féminicides

    #Fatma_Çetinkaya, mère de famille dénonçant la vie chère et harcelée sur les réseaux sociaux

    #Filiz_Demiral, mère d’une jeune femme victime de féminicide

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/en-turquie-la-dissidence-a-une-voix-de-femme-9890171

    #femmes #résistance #répression #religion #féminisme #Erdogan #liberté #dette #pauvreté #inégalités
    #podcast #audio

  • Pays-Bas : … Sur quoi débouchera le mouvement de colère des agriculteurs ?
    https://www.rtbf.be/article/pays-bas-soutenu-par-des-organisations-complotistes-sur-quoi-debouchera-le-mouv

    Jusqu’où ira la colère des agriculteurs aux Pays-Bas ? Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte évoquait jeudi soir sur Twitter des « actions dangereuses » auxquelles il demandait aux agriculteurs de « mettre fin ».

    Les actions des agriculteurs ont en effet pris une nouvelle tournure ces derniers jours : jeudi ils ont bloqué des routes importantes du centre et de l’est du pays avec des ballots de foin enflammés, du sable, du fumier mais aussi des déchets. https://www.rtbf.be/article/plan-azote-aux-pays-bas-les-agriculteurs-toujours-en-colere-bloquent-une-autoro. Dont des déchets amiantés.


    La présence d’amiante et le risque accru d’accident pour les automobilistes ont mené le Premier ministre néerlandais à commenter, sur Twitter : « les manifestations d’un petit groupe d’agriculteurs sur les autoroutes hier et ce matin sont inacceptables. Mettre sauvagement les autres en danger, endommager nos infrastructures et menacer les gens qui aident à déblayer est au-delà de toutes les limites ». Mark Rutte poursuit : « ces actions dangereuses doivent s’arrêter. Il y a de nombreuses manières d’exprimer votre mécontentement dans la légalité ».

    . . . . . .

    La source de la colère : le « Plan azote » néerlandais
    La colère des agriculteurs a éclaté lorsque la Ministre chargée de la Nature et de l’azote, Christianne van der Wal, a communiqué le "plan azote" du gouvernement néerlandais.

    L’azote est un fertilisant indispensable pour les cultures : on le trouve dans le lisier et le fumier, fertilisants naturels. Ou dans les engrais chimiques, les engrais dits « azotés ». Mais épandus en trop grande quantité, l’usage de ces fertilisants en arrive à altérer la biodiversité, la qualité des eaux de rivière notamment. Et ils libèrent un gaz à effet de serre, le protoxyde d’azote qui contribue au changement climatique.

    Ce sont les grandes exploitations d’élevage intensif qui sont les plus grandes émettrices d’azote, comme les grandes porcheries intensives, nombreuses aux Pays-Bas : le pays de 17 millions d’habitants compte 12 millions de porcs. Les Pays-Bas, deuxième exportateur agricole au monde après les Etats-Unis, sont un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre en Europe – et d’azote en particulier.

    Le gouvernement néerlandais, par son plan, a pris la mesure du dérèglement climatique et du déclin de la biodiversité. Mais ce faisant, il impose au secteur agricole un changement drastique : réduire de 40% les émissions d’azote des fermes, ce qui impliquerait une baisse de 30% du bétail.

    La baisse des émissions doit même atteindre 70% dans 131 zones, là où les fermes se situent à proximité d’une zone classée "Natura 2000" : cette baisse revient à fermer des exploitations. D’où la colère d’un secteur déjà en mal de rentabilité et sous pression depuis des années.

    Mais cette colère prend donc une tournure qui inquiète les autorités néerlandaises.

    Sorties de route
    Ce n’est pas la première fois que les agriculteurs en manifestation épandent du fumier, font paître leurs vaches dans les parterres du parlement ou bloquent les routes avec leurs tracteurs.
    Mais le déversement actuel de détritus et d’obstacles sur les routes a déjà provoqué 4 accidents, l’un d’eux ayant coûté la vie à un motard, au mois de juin. Et il devient plus difficile de trouver une société pour déblayer des monticules, d’abord parce que certains contiennent de l’amiante, mais aussi parce que les gérants de ces sociétés appréhendent d’éventuelles répercussions de ce nettoyage : selon une enquête de la télévision néerlandaise NOS, un petit groupe d’agriculteurs radicaux se communique les numéros de téléphone des entreprises de déblaiement et multiplie les appels d’intimidations.

    Intimidation aussi de la Ministre qui a communiqué « Plan azote » gouvernemental. Un homme a été interpellé pour avoir circulé avec un camion tagué d’un message menaçant. Le message mentionnait les noms de Pim Fortuyn et de Theo van Gogh flanqués de leurs dates de mort, deux Néerlandais assassinés dans les années 2000. Et sous leurs noms, celui de la ministre avec un point d’interrogation en guise de date.
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    #Pays_Bas #Hollande #agriculteurs #paysans #agriculture #manifestation #pollution #police #violence #violences_policiéres #manifestations #wef #davos #répression #alimentation #globalisation_4.0 #klaus_schwab #économie