• Succès écologique ou géo-ingénierie un peu foireuse ?

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/au-kazakhstan-la-hausse-du-volume-d-eau-de-la-partie-nord-de-la-mer-d-a

    Cette nouvelle, annoncée lundi, redonne un peu d’espoir dans cette région d’Asie centrale particulièrement menacée par le réchauffement climatique. Le désastre dans ce qui était encore il y a 60 ans le quatrième plus grand lac du monde reste néanmoins irréversible.

    #Mer_d'Aral #Kazakhstan #géoingénierie #désastre_écologique #écocide

  • #Mayotte : #histoire_coloniale, fractures sociales et désastre environnemental

    Mayotte, petite île de l’océan Indien, symbolise à elle seule la collision brutale entre histoire coloniale, fractures sociales et désastres environnementaux. Département français depuis 2011, elle est un territoire en #crise, où la #misère humaine et les #catastrophes_naturelles s’entrelacent dans une spirale infernale. Les événements récents – #séismes, #tornades, #montée_des_eaux – ne sont que la face visible d’un #effondrement plus global. Ils révèlent une #vulnérabilité accumulée sur des décennies, amplifiée par des promesses non tenues, des #inégalités criantes et une gestion déconnectée des réalités locales.

    En 1974, Mayotte se sépare des Comores à l’issue d’un référendum où les Mahorais choisissent de rester français. Ce choix, né du désir d’échapper à l’instabilité politique des Comores indépendantes, place l’île dans une situation paradoxale : elle devient un territoire français entouré de voisins économiquement fragiles. Cette appartenance à la République française, vue comme une chance à l’époque, isole Mayotte de son propre environnement géographique et culturel. Rapidement, cette singularité engendre des tensions avec les autres îles de l’archipel, notamment l’île comorienne d’#Anjouan, d’où proviennent chaque année des milliers de migrants.

    L’intégration comme département, survenue en 2011, devait marquer une nouvelle ère pour Mayotte. Les Mahorais espéraient voir leur île se développer et accéder à des droits égaux à ceux des métropolitains c’est-à-dire que s’y applique pleinement les lois françaises et européennes, à la différence d’une collectivité territoriale. Mais cette #départementalisation s’est révélée un leurre. La croissance fulgurante de la population, (76 000 habitants en 1991, 300 000 habitants en 2023), dépasse largement la capacité des #infrastructures et des #services_publics à répondre aux exigences, tout en exacerbant l’obsolescence des équipements, faute d’entretien.

    Effondrement des services publics

    L’#éducation, en particulier, est le symbole de cet #échec. Avec des classes surchargées, des enseignants en sous-effectifs et des écoles délabrées, le #système_scolaire est incapable de répondre aux besoins d’une jeunesse nombreuse et en quête d’avenir. Cet effondrement du #système_éducatif alimente un sentiment d’#abandon et de #mépris parmi les Mahorais. Ils constatent chaque jour que la promesse d’#égalité_républicaine reste une illusion.

    Les infrastructures sanitaires et sociales sont tout aussi défaillantes. Les femmes comoriennes qui bravent les flots pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants acquièrent la nationalité française, contribuent à une #pression_démographique croissante. Mais ces enfants, bien que nés sur le sol français, grandissent souvent dans des conditions indignes. Ils alimentent les #bidonvilles, des espaces d’#exclusion où se forment des #bandes_de_jeunes livrés à eux-mêmes, vecteurs de #violences et d’#émeutes récurrentes. À leur majorité, en vertu du #droit_du_sol, ces enfants peuvent acquérir la #nationalité_française.

    La #colère gronde dans une population qui se sent méprisée, prise en étau entre un État central distant et des besoins locaux criants. Mais ce mépris ne se limite pas aux politiques sociales : il se manifeste aussi dans la gestion de l’#environnement. Mayotte est une île en pleine #dégradation_écologique, où les bidonvilles, sans réseaux d’#assainissement, rejettent leurs #déchets dans une #mer polluée, comme j’ai pu l’étudier dans le cadre d’une mission pour l’association Littocean. La destruction des #mangroves (due à un #développement_urbain incontrôlé et au #changement_climatique) et en conséquence des #récifs_coralliens, essentiels pour limiter l’#érosion et les submersions marines, témoigne de l’incapacité à relier environnement et développement.

    Une gestion écologique devenue symbole technocratique

    À cela s’ajoute un paradoxe criant : tandis que les populations locales luttent pour survivre, des moyens considérables sont mobilisés pour protéger l’écosystème marin par le biais du #parc_naturel de Mayotte. Ce parc, destiné à préserver la #biodiversité exceptionnelle des récifs coralliens, devient un symbole d’une gestion technocratique déconnectée des réalités humaines. Les Mahorais, exclus de ce projet, perçoivent cette #conservation comme une nouvelle forme de #colonialisme : une « #colonisation_bleue » où la priorité est donnée à la #nature, administrée par l’État français, au détriment des habitants. Ce fossé entre la préservation de l’environnement et les besoins des communautés accentue le #sentiment_d’abandon et l’idée que Mayotte n’est qu’un territoire périphérique, instrumentalisé pour des objectifs extérieurs et géopolitiques, traité comme une colonie et non comme un territoire français à part entière.

    Dans ce contexte, le changement climatique agit comme un catalyseur. Il intensifie les phénomènes naturels extrêmes, tels que les cyclones ou les #sécheresses, et exacerbe les inégalités. L’élévation du niveau de la mer menace directement les habitations précaires situées sur les littoraux, tandis que les ressources en #eau, déjà insuffisantes, s’amenuisent. Les catastrophes naturelles se multiplient, mais elles ne sont pas de simples fatalités : elles frappent un territoire déjà fragilisé, où chaque événement climatique devient un désastre humain par manque de préparation.

    Un avenir impensable et tragique

    Face à cette accumulation de crises, c’est le rapport au temps qui interroge. À Mayotte, l’idée même d’un avenir semble inatteignable. Les Mahorais vivent dans un présent sans repères, où les mêmes drames – émeutes, violences, destructions – se répètent sans fin. François Hartog, dans sa réflexion sur le #présentisme, décrit cet état où le passé perd sa valeur, où le futur est inconcevable, et où seul le présent s’impose, figé dans l’#urgence et l’incapacité d’anticiper.

    Mayotte incarne cette #temporalité_brisée. L’île n’a pas de nostalgie d’un âge d’or, car son histoire est marquée par des fractures successives : colonisation, séparation des Comores, départementalisation ratée. Elle n’a pas non plus de projet d’avenir, car les conditions de vie, les inégalités et les crises structurelles la maintiennent dans un état d’urgence permanent. Ce présentisme exacerbé renforce le sentiment d’#impuissance, rendant impossible toute perspective de reconstruction ou de progrès.

    La situation actuelle de Mayotte peut être qualifiée d’#hypercriticité : un état où les #tensions_sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément, même mineur, peut précipiter un #effondrement_global.

    Ce terme désigne non seulement l’accumulation des #vulnérabilités, mais aussi l’incapacité à s’en extraire. L’hypercriticité, c’est l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence, l’incapacité de construire des ponts entre les crises pour trouver des solutions globales. À Mayotte, cet état est visible dans chaque aspect de la vie : dans l’école qui échoue à offrir un avenir, dans les bidonvilles qui s’étendent, dans la mer qui rejette les déchets de l’île et engloutit peu à peu ses côtes, dans l’#accès_à_l’eau et à un environnement sain, dans la pression démographique et ses conséquences écologiques.

    Cette crise révèle une conjonction inédite entre deux histoires : celle, humaine, de la #globalisation, avec ses migrations, ses inégalités et ses #fractures_coloniales ; et celle, planétaire, d’une Terre abîmée par la dégradation accélérée des écosystèmes. Comme l’explique Dipesh Chakrabarty dans "Une planète, plusieurs mondes" (https://www.cnrseditions.fr/catalogue/histoire/une-planete-plusieurs-mondes), ce croisement marque une #rupture : à Mayotte, cette rencontre s’incarne dans une « planète des pauvres », où les damnés de la Terre subissent de plein fouet l’amplification de ces dynamiques destructrices. Ici, les vulnérabilités humaines et écologiques se confondent dans un cycle sans précédent, soulignant la nouveauté tragique de cette crise.

    Toutefois, l’hypercriticité peut aussi être un point de départ. Elle force à regarder en face l’ampleur des problèmes et à repenser radicalement les relations entre les hommes, leur territoire et leur futur. Si Mayotte continue sur cette voie, elle risque de devenir un archétype de l’#effondrement_insulaire, un avertissement pour d’autres territoires. Mais si elle parvient à dépasser ce présentisme, à prendre en compte l’histoire passée, à s’attaquer aux urgences présentes tout en imaginant un avenir collectif mettant en avant la #double_identité mahoraise française et comorienne pour en faire un exemple d’#hybridité_culturelle réussie, elle pourrait, paradoxalement, transformer sa fragilité en force, en inventant un modèle résilient face aux défis du XXIe siècle. Le temps, à Mayotte, n’a pas encore retrouvé son cours, mais il n’est pas trop tard pour le remettre en mouvement.

    https://theconversation.com/mayotte-histoire-coloniale-fractures-sociales-et-desastre-environne
    #Comores #colonialisme #environnement

  • Le Sénégal compte sur sa diaspora pour financer son développement
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/12/26/le-senegal-compte-sur-sa-diaspora-pour-financer-son-developpement_6468481_32

    Le Sénégal compte sur sa diaspora pour financer son développement
    Par Célia Cuordifede (Dakar, correspondance)
    Et si demain, les fonds envoyés par la diaspora sénégalaise servaient à construire un hôpital régional ultramoderne dans la région de Tambacounda (sud-est), l’extension de l’aéroport international Blaise-Diagne ou encore une usine de transformation de mangues en Casamance ? C’est ce que suggère le projet de loi de finances 2025, largement adopté par les députés sénégalais mardi 24 décembre, qui propose notamment de recourir à un emprunt obligataire dont les ressortissants installés à l’étranger seraient les créanciers.
    Face à une dette qui atteint 80 % du PIB et un déficit budgétaire de 10,4 % du PIB sur la période 2019-2023 (tous deux plus importants que prévu), les autorités veulent miser sur une « politique d’endettement prudente » auprès des bailleurs de fonds internationaux et privilégier « le développement de financements domestiques libellés en monnaie locale ». Dans cette perspective, le Sénégal aura « recours aux diaspora bonds comme source de diversification de l’endettement en monnaie locale », indique la version initiale du texte budgétaire.
    Au Sénégal, les fonds venus de la diaspora, principalement installée en Europe et aux Etats-Unis, sont essentiels à la bonne marche de l’économie. En 2023, ils s’élevaient à 1 600 milliards de francs CFA (2,4 milliards d’euros), soit environ 10,5 % du PIB. Un montant nettement supérieur au 1,4 milliard d’euros d’aide publique au développement apportée par les institutions internationales et les bailleurs de fonds bilatéraux.
    « Avec le recours aux diaspora bonds, l’idée est de flécher une partie de ces envois, aujourd’hui essentiellement utilisés pour la consommation de base ou des projets immobiliers individuels, vers des investissements productifs », explique Babacar Sané Ba, ancien banquier d’affaires en France, aujourd’hui ambassadeur et directeur des partenariats et de la promotion économique et culturelle au ministère sénégalais de l’intégration africaine et des affaires étrangères.
    Selon les informations obtenues par Le Monde, les obligations émises par l’Etat sénégalais devraient être lancées d’ici six mois avec un taux d’intérêt autour de 5 %, contre 7,75 % pour la dernière émission d’eurobonds, en juin. « Aujourd’hui, les eurobonds sont un instrument financier extrêmement cher pour les Etats africains, limite prohibitifs », souligne l’économiste Seydina Alioune Ndiaye. « Mais ce n’est pas qu’une question de rendement, estime Babacar Sané Ba. Les diaspora bonds sont aussi un pas vers la souveraineté économique, avec des financements propres et non venus de l’extérieur. »
    « Le mécanisme est bien défini et les transactions seraient régulées par la Bourse régionale des valeurs mobilières [institution financière de l’Union économique et monétaire ouest-africaine]. L’enjeu est d’avoir un panier de projets bien structurés qui intéressent la diaspora et un acteur qui fera la levée de fonds et développera la plate-forme de souscription des obligations », prévient Thiaba Camara Sy, présidente du conseil d’administration de CGF Bourse, l’une des principales sociétés de gestion et d’intermédiation de la place.
    Autrement dit, pour que le projet soit un succès, il s’agira de convaincre les potentiels souscripteurs de la transparence de l’utilisation des fonds, de les informer de l’avancée des projets et de mandater une société chargée de mobiliser l’épargne des Sénégalais de l’extérieur. Si la levée d’obligations auprès de la diaspora est une nouveauté pour l’Etat sénégalais, l’opération a déjà été effectuée en 2019 par la Banque de l’habitat du Sénégal, une société parapublique, pour financer des projets immobiliers privés dans la ville nouvelle de Diamniadio et près du lac Rose. Après une tournée dans 26 pays, le projet avait récolté une souscription de 22,8 milliards de francs CFA, contre 20 milliards espérés.
    Dans un rapport sur la mobilisation des fonds des diasporas publié en décembre 2023, la Banque mondiale notait que « dans la plupart des cas, les diaspora bonds sont fructueux pour le développement des pays d’origine ». L’exemple le plus probant est sans doute Israël, qui a ainsi levé près de 39 milliards d’euros depuis 1951 pour son développement. Plus récemment, l’Inde, entre 1991 et 2003, a levé 10,5 milliards d’euros par le même mécanisme, et le Nigeria 288 millions d’euros en 2017. Dans un contexte de diminution de l’aide au développement, de crise de la dette et de remontée des taux d’intérêt des eurobonds, « les diaspora bonds sont une source très crédible de financement », promet Babacar Sané Ba, convaincu que « la diaspora engagée » sera le ferment du succès.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#diaspora#developpement#economie#sante#transfert

  • L’Europe peine à enrayer la fuite des cerveaux
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/18/l-europe-peine-a-enrayer-la-fuite-des-cerveaux_6454837_3234.html

    L’Europe peine à enrayer la fuite des cerveaux
    Par Eric Albert, Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale), Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) et Hélène Bienvenu (Varsovie, correspondance)
    Lors de sa dernière saison de recrutement, entre janvier et mars, la prestigieuse école d’économie de Toulouse (Toulouse School of Economics, TSE) a offert des postes à six brillants jeunes économistes, qui venaient de finir leur thèse et commençaient leur carrière de chercheur. Elle a essuyé six refus. Deux ont préféré rejoindre le secteur privé aux Etats-Unis. Quatre ont filé dans d’autres universités, essentiellement étrangères. « C’est dur », reconnaît Jean Tirole, Prix Nobel d’économie 2014 et président honoraire de la TSE.
    L’école d’économie, qui se bat depuis sa fondation en 2007 pour créer un pôle d’excellence, aujourd’hui seizième mondiale de sa catégorie dans le célèbre classement des universités de Shanghaï, déploie pourtant des efforts exceptionnels au regard des standards français. Au lieu du salaire débutant de professeur assistant, autour de 35 000 euros annuels, elle propose une rémunération de 72 000 euros, grâce notamment à des cofinancements de grandes entreprises et à des bourses d’excellence de l’Union européenne (UE).
    Mais cela n’est rien au regard des ponts d’or déroulés par les établissements anglo-saxons. « Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, il n’est pas rare de voir des offres à 250 000 dollars [238 000 euros] ou 300 000 dollars par an, souligne Christian Gollier, le directeur de la TSE. On peut danser sur la tête, ça ne changera pas grand-chose : il suffit de regarder les chiffres pour comprendre le phénomène. »
    En mauvaise posture
    Celui-ci est symptomatique de l’un des grands handicaps dont souffre l’Europe, à l’heure où l’activisme industriel chinois et la puissance économique américaine mettent à mal sa compétitivité. Certes, l’énergie chère, les difficultés de financement des entreprises et la faiblesse de l’innovation la lestent, comme l’a souligné l’accablant rapport remis par Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne, en septembre. Mais elle est aussi en mauvaise posture dans la grande bataille que se livrent les continents pour attirer les meilleurs chercheurs au monde. « On a quand même un problème, explique M. Tirole. Les étudiants qui ont fait Normale-Sup ou Polytechnique, qui sont parmi les plus brillants et les plus entreprenants de leur promo, et dont les études furent payées entièrement par l’Etat, s’empressent d’aller vivre aux Etats-Unis. Nous sommes incapables de les retenir. »
    Cette concurrence pour attirer les cerveaux ne concerne pas seulement les labos de recherche. Elle fait aussi rage du côté des entreprises, qui cherchent à recruter les profils les plus brillants, quelle que soit leur origine. Outre-Atlantique, 55 % des quelque 500 licornes (entreprises non cotées valant plus de 1 milliard de dollars) du pays ont été créées par des immigrés, selon une étude de la National Foundation for American Policy, un centre de réflexion. Le taux atteint deux tiers en comptant les enfants d’immigrés. L’étude cite notamment Stripe, une entreprise de paiements en ligne créée par des Irlandais, Discord, une plateforme de communication prisée des fans de jeux vidéo, inventée par un Ukrainien, ou encore Biosplice, une société de biotechnologie fondée par un Turc. Elle ajoute aussi SpaceX, l’entreprise spatiale gérée par Elon Musk, né en Afrique du Sud. Au total, sur 500 licornes, 66 ont été créées par des Indiens et 54 des Israéliens, mais on trouve aussi 27 Britanniques, 18 Français et 15 Allemands.
    « Retenir et attirer les talents est un enjeu majeur, confirme l’économiste Camille Landais, un Français lui-même basé à la London School of Economics. On a une littérature économique très riche qui, en étudiant les précédents historiques, montre que les grands talents scientifiques ou les grands innovateurs produisent des retombées économiques importantes. » Il cite l’exemple de la fuite des juifs européens vers les Etats-Unis avant la seconde guerre mondiale, qui contribuèrent grandement à l’innovation dans leur pays d’accueil, notamment en physique et en chimie. A l’exemple d’Albert Einstein.
    L’Europe est-elle en train de perdre ses cerveaux au profit des Etats-Unis ? Les spécialistes du sujet se montrent prudents, tant il est complexe. Les statistiques sont notoirement imprécises, la notion de « cerveau » n’étant pas simple à définir. Parle-t-on des thésards ? Des meilleurs chercheurs ? Faut-il inclure les entrepreneurs ? Les cadres supérieurs ? Marie Sautier, une chercheuse suisse qui fait sa thèse sur la question des parcours internationaux des chercheurs, note que le taux de départ des docteurs européens (ceux qui ont une thèse) est stable depuis les années 2010 : environ 20 % s’envolent vers les Etats-Unis.
    Bien sûr, un passage par l’étranger est un incontournable pour les chercheurs de haut vol. « En France comme aux Pays-Bas, les postdocs font souvent face à une double injonction : internationaliser leur trajectoire en allant à l’étranger, mais, dans le même temps, conserver un réseau et un ancrage local », continue Mme Sautier. Elle préfère parler de « brain circulation » (« circulation des cerveaux ») plutôt que de fuite.
    Camille Landais s’en veut l’un des exemples. Il a fait sa thèse sous la direction de Thomas Piketty à la Paris School of Economics, puis est passé par Berkeley et Stanford, aux Etats-Unis, avant de s’installer au Royaume-Uni en 2012. Aujourd’hui, il est en France deux jours par semaine, où il est président délégué du Conseil d’analyse économique, un organisme rattaché au premier ministre. Le reste du temps, il est à Londres, où il enseigne à la London School of Economics. Comme lui, la plupart des économistes français à renommée internationale sont passés par les Etats-Unis, pour le meilleur. « Le développement actuel des grands centres français d’économie en a bénéficié. Jean Tirole était au MIT [Massachusetts Institute of Technology, de 1984 à 1991], avant d’aller à Toulouse. Pareil avec la Paris School of Economics, quand Daniel Cohen, qui avait passé du temps à Harvard, est rentré [l’économiste, mort en 2023, a été l’un des cofondateurs de l’école]. Thomas Piketty est aussi revenu du MIT. »
    Tout l’enjeu est donc d’offrir des conditions suffisamment attrayantes pour donner envie à ces cerveaux de revenir – mais aussi, pour en attirer d’autres. Or, en la matière, la France, comme nombre de ses voisins européens, peut mieux faire. Et ce n’est pas seulement une question d’argent. « En Italie ou en France, un peu plus de 20 % des chercheurs évoquent leur départ comme une mobilité forcée, contrainte par les normes pesantes de carrière ou l’absence d’alternative locale, contre moins de 3 % au Royaume-Uni », note Mme Sautier. Le manque de postes de chercheurs après la thèse, qui implique de longues années de précarité, pousse à l’expatriation.
    Une étude de la Commission européenne de 2020 indique que les pays les plus touchés par la fuite des cerveaux sont la Grèce (environ 6 arrivées de chercheurs en Grèce pour 10 départs) et l’Italie (7 pour 10). La France connaît aussi un taux de départs net (un peu plus de 9 arrivées pour 10 départs). L’Allemagne équilibre à peu près les flux, le Royaume-Uni connaît un taux légèrement positif. Mais les grands gagnants, sans surprise, sont les Etats-Unis, avec plus de 12 arrivées pour 10 départs.
    Dans les sciences dures, la liste des prix Nobel récemment attribués à des Français donne une idée de l’ampleur des départs. Anne L’Huillier, Prix Nobel de physique en 2023, vit en Suède depuis les années 1980. Pierre Agostini, colauréat la même année, est parti à l’université d’Etat de l’Ohio après sa retraite en 2002 ; Emmanuelle Charpentier, Prix Nobel de chimie en 2020, est installée en Allemagne, étant passée notamment par les Etats-Unis…
    Une tendance comparable apparaît dans les mathématiques, pourtant une spécialité française. Pour mesurer le phénomène, Martin Andler, un mathématicien, s’est penché sur le congrès international des mathématiciens, qui a lieu tous les quatre ans et pendant lequel est remise la médaille Fields, le prix le plus prestigieux de la discipline. A chaque fois, près de 200 mathématiciens sont invités à présenter leurs travaux. En 2014, 31 Français ou étrangers résidants en France avaient eu cet honneur. « Depuis, sept d’entre eux sont partis s’installer à l’étranger », constate-t-il. Plus inquiétant, le flux s’accélère, selon lui : « En 2014, la France était encore légèrement attractive dans le domaine des mathématiques. Depuis, le solde est devenu négatif. »
    Cette tendance n’a pas toujours été aussi nette. Dans les années 1990, quand Jean Tirole a accepté l’invitation de rentrer en France de son ami économiste Jean-Jacques Laffont, qui venait de créer ce qui deviendra la TSE, il enseignait au MIT : « A l’époque, les écarts de salaires avec les Etats-Unis étaient plus faibles. » Depuis, l’envolée des rémunérations américaines s’explique en grande partie par l’extrême inflation des droits d’inscription des étudiants. Le résultat est un système très inégalitaire, avec un sérieux problème d’endettement des jeunes Américains – mais qui permet de financer des conditions de travail et des rémunérations exceptionnelles aux enseignants. Impossible de répliquer cela dans une université en France, où les frais d’études sont presque nuls.
    Le directeur de TSE fustige également les lourdeurs des universités françaises, « avec des conseils d’administration qui durent cinq heures pour savoir si on va attribuer 3 000 euros au bureau des étudiants ». Son école est récemment devenue « grand établissement », c’est-à-dire autonome de l’université, lui permettant d’avoir enfin la maîtrise de ses ressources humaines. Et de s’épargner de telles lourdeurs administratives.
    A tout cela s’ajoute le contexte politique. Attirer les cerveaux, c’est aussi permettre une installation facile aux étudiants étrangers, aux talents recrutés par les universités, les start-up et les entreprises, ainsi qu’à leur famille… Or, à travers l’Europe, c’est la crispation générale. Voire, la fermeture. Le 11 décembre, au Pays-Bas, à l’issue de longues tractations entre les partis politiques, le gouvernement a ainsi trouvé un accord pour réduire le nombre d’étudiants étrangers et « néerlandiser » certaines formations, c’est-à-dire réduire le recours à l’anglais. Les populistes du Parti pour la liberté – le mouvement du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders qui domine la coalition au pouvoir – en avaient fait l’une de leurs revendications. Le royaume totalise 128 000 étudiants étrangers (dont 4 860 Français) dans ses universités et ses hautes écoles lors de la rentrée 2023-2024, soit 15 % du nombre total d’inscrits, et il espère réduire ce nombre dès 2025.
    Au Danemark, les possibilités de s’installer dans le pays sont de plus en plus restrictives pour les étrangers, même pour les profils de haut vol recrutés à grands frais par les universités et les entreprises. En Hongrie, où le pouvoir autoritaire a réduit l’autonomie des universités publiques, un sondage réalisé en 2024 par les Jeunes chercheurs universitaires (FKA), un collectif affilié à l’Académie hongroise des sciences, a révélé que le quart des doctorants du pays réfléchissaient à chercher un travail à l’étranger.
    On touche ici à l’un des grands défis à venir pour l’Europe : comment concilier ce penchant pour la fermeture, poussé notamment par les formations d’extrême droite, avec la nécessaire ouverture qu’exige la course à la compétitivité ? Camille Landais appelle à une unification des règles européennes d’immigration pour les chercheurs. « Pourquoi est-ce qu’on n’a pas de visa européen pour les talents, par exemple ? » Pour lui, le danger est que chaque pays défende son pré carré, au détriment de l’intérêt du continent : « Il ne faut pas penser au niveau national, mais européen. Même si on peut vouloir qu’il y ait des centres de recherche en Pologne, en Slovénie, en France, dans chaque pays, ce n’est pas forcément la meilleure manière de rationaliser notre offre universitaire et scientifique. » Cela n’en prend pas le chemin.

    #Covid-19#migration#migrant#UE#migrationqualifiee#politiquemigratoire#economie#developpement#universite#sante#etudiant

    • Il n’est tout simplement pas possible pour les organismes publics de lutter quand il s’agit d’aligner des K€.

      Ces niveaux de salaires n’ont socialement aucune justification.

      Quand l’élitisme se mesure en K€, il est rarement le signe d’une excellence académique et bien plus sûrement l’indice d’une connivence de classe, précurseur de la cooptation nécessaire à la conservation du pouvoir.

    • ça rate beaucoup d’éléments il me semble... Par exemple, la fascination pour les US est finie depuis des années ! je vois beaucoup de femmes refuser d’aller faire un postdoc aux US (les statuts de postdocs sont très précaires, y compris parfois sur l’assurance santé). Et tout le monde évoque l’argent... mais, s’il est vrai que ça peut jouer, c’est surtout que la vie hors de France peut être bien plus agréable ! Depuis des années on me fait du pied pour rentrer en France, mais quand je regarde le niveau de vie et les conditions de vie, désolé, mais je reste à Montréal (logement avec jardin sur l’île, déplacement en vélo, bonnes formations pour les enfants, gens agréables, etc). La France ne fait plus rêver quand on va voir un peu ailleurs, désolé... Les étudiant(e)s que j’attire me le confirme (encore plus quand on parle de personnes issues de minorités visibles, qui sont très content de partir de France). Je me souviens aussi d’une discussion avec une étudiante chinoise qui voulait bosser avec moi, mais j’avais juste un financement en France, et quand j’ai proposé une thèse en cosupervision, sur Paris, elle a dit que non. Montréal et le Canada oui, mais Paris, non.

    • et suite au commentaire de @biggrizzly, parler d’argent c’est vite arriver sur la question de la valeur ("Ces niveaux de salaires n’ont socialement aucune justification"). C’est l’argument que j’entends toujours de la part des médecins (ou des universitaires des facultés de médecine, qui ont, en France comme ailleurs, des avantages démesurés par rapport aux autres facultés - on pourrait aussi parler du droit il me semble) sous prétexte de « sauver des vies » (y compris des dermatos ou des orthodontistes qui soignent des acnés juvéniles ou mettent des appareils dentaires à tous les ados CSP+ qui bossent 3 jours par semaine et gagner 4 fois plus qu’un prof d’université « régulier »). Mon point est que demander à quoi ça sert est dangereux... je suis loin d’être le plus à plaindre, mais souvent, je me demande à quoi je sers, oui. Et je me dis que ça ne changerait pas grand chose si je plaquais tout pour avoir un petit métier que j’exercerais avec mes dix doigts...

    • Deux remarques : une concerne une récente interview de Varoufakis rapportant qu’en Grèce, plus de 50% des médecins quittent le pays moins d’une mois après l’obtention de leur diplôme... comment un État peut il tenir sur la durée avec une telle perte sèche ?

      D’autre part, je me rappelle que la TSE avait fait parlé d’elle quelques mois auparavant pour avoir suspendu un prof qui avait parlé de Gaza en cours. Je ne sais pas si ça joue beaucoup dans l’esprit des jeunes diplômés face au salaire, mais connaissant l’engagement de quelques uns d’entre eux, je ne défausserais pas a priori ce type de cause.

  • L’#Allemagne conclut un #accord_migratoire avec la #Somalie

    L’Allemagne multiplie les accords avec des pays d’origine de migrants pour accélérer les #expulsions. Ces coopérations s’inscrivent toutefois dans un rapport de force inégal.

    Lors de leur rencontre à Berlin début novembre, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud se sont entendus pour augmenter le nombre de retours vers la Somalie de ressortissants somaliens n’ayant pas le droit de rester en Allemagne.

    Les deux dirigeants ont néanmoins semblé avoir des points de vue différents sur la question de savoir si l’accord implique des expulsions forcées.

    Selon Olaf Scholz, « seul un petit nombre (de Somaliens) n’est pas autorisé à rester (en Allemagne), mais il faut que la règle qui prévoit leur #rapatriement s’applique à eux ».

    Voilà qui ne semble pas être l’interprétation du côté somalien. D’après une déclaration attribuée à Hassan Sheikh Mohamoud, les #renvois s’appliqueraient uniquement à ceux et celles qui souhaitent retourner en Somalie de leur plein gré.

    Le porte-parole du gouvernement somalien a déclaré sur le réseau social X : « Il n’y a pas lieu de procéder à des rapatriements forcés. Mais pour les personnes qui, en vertu de la loi, n’ont plus droit à l’asile, ont épuisé toutes leurs options et souhaitent rentrer volontairement, nos portes sont toujours ouvertes. »

    Cette cacophonie illustre les problèmes auxquels son confrontés les pays africains lorsqu’ils négocient des accords de rapatriement avec des gouvernements de l’Union européenne (UE).

    #Aides_financières contre rapatriements

    En échange d’un soutien financier continu, l’Europe exige de plus en plus que les pays d’Afrique réduisent les départs de migrants et acceptent de reprendre leurs ressortissants.

    La Somalie, marquée par des conflits et un instabilité chronique, dépend fortement de l’UE et de l’Allemagne pour l’aide et les fonds de développement.

    Selon Judith Altrogge, chercheuse à l’université allemande d’Osnabrück, la coopération en matière de rapatriement représente l’un des meilleurs moyens de pression pour les pays européens.

    Dans le même temps, des dirigeants comme Hassan Sheikh Mohamoud prennent le risque d’une mesure très impopulaire, si les accords de #coopération n’aboutissent pas à des résultats pour leur propre population.

    « Il y a de bonnes raisons d’être très dubitatif quant à la capacité de la Somalie à prendre en charge (les rapatriés) aujourd’hui ou dans un avenir proche », estime Judith Altrogge.

    Elle rappelle que « la Somalie est confrontée à de graves difficultés pour assurer la sécurité sociale et économique de ses citoyens, même sans les problèmes supplémentaires que posent les migrants expulsés ».

    Judith Altrogge s’est notamment penchée sur l’accord migratoire passé entre l’Union européenne et la Gambie en 2017, après la chute du dictateur Yahya Jammeh. Cette coopération s’est retournée contre le gouvernement de transition gambien lorsque la population a reproché à ses dirigeants de ne pas avoir répondu aux besoins des personnes vulnérables expulsées.

    « À leurs yeux, l’engagement du gouvernement adhérait davantage aux intérêts du pays de destination (des migrants gambiens) qu’à ceux de leurs propres citoyens ».

    L’opposition publique en Gambie a poussé le gouvernement à geler toute nouvelle expulsion en provenance des pays de l’UE. Cette interdiction n’a toutefois pas duré longtemps. Tout comme la Somalie, l’UE est le premier partenaire de la Gambie en matière de d’aide développement.

    Les expulsions n’augmentent pas pour autant

    L’accord entre l’Allemagne et la Somalie fait suite à des accords similaires conclus avec le Kenya, le Maroc et la Géorgie. Dans tous ces cas, le nombre de personnes à rapatrier est pourtant relativement faible.

    Les intérêts pour les pays d’origine peuvent varier. Pour le Kenya, l’accord prévoit en parallèle le développement de voies de migration légales vers l’Allemagne. Pour le Maroc, Rabat vise une plus grande influence diplomatique et l’accès à des fonds d’aide.

    Officiellement, le gouvernement allemand vante des accords capables d’accélérer les expulsions. Pourtant, dans la plupart des cas, à l’exception de la Gambie, ces coopérations n’ont pas permis d’augmenter le nombre de personnes renvoyées, explique Judith Altrogge.

    Elle estime que l’accord avec la Somalie, qui n’est pas contraignant, doit être considéré comme un point de départ pour d’autres négociations, non seulement entre la Somalie et l’Allemagne, mais aussi entre le gouvernement et la société civile somalienne pour créer un climat de confiance.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61296/lallemagne-conclut-un-accord-migratoire-avec-la-somalie
    #migrations #réfugiés #asile #aide_au_développement #développement #conditionnalité_de_l'aide #conditionnalité

  • La #robustesse du vivant, selon #Olivier_Hamant

    Contrairement aux sociétés humaines, qui évoluent selon un impératif de #performance, le #vivant n’est ni efficace, ni efficient. Au contraire, il #gaspille, Qu’est-ce qui fait du vivant un monde « robuste » ? En quoi la robustesse est-elle incompatible avec la performance dans le vivant ?

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-l-idee/questions-du-soir-l-idee-emission-du-mercredi-13-novembre-2024-8366249
    #podcast #audio
    #efficacité #Darwin #évolution

  • ConteneursFaciles : les conteneurs en toute simplicité
    https://spote.developpement-durable.gouv.fr/offre/conteneursfaciles-les-conteneurs-en-toute-simplicit

    Ce dispositif permet le déploiement automatisé de services WEB, grâce aux possibilités d’intégration et de déploiement Continu de l’offre Gitlab, vers une plateforme de containérisation. Les services (...)

    / mise à jour le 5 novembre 2024

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    #Produit,

    pôle ministériel Ecologie Territoires - Services déconcentrés (y compris DDT/M),

    #développement_de_produits_numériques,

    #cloud

    #pôle_ministériel_Ecologie_Territoires_-_Services_déconcentrés_y_compris_DDT/M_

  • L’Italie signe des accords économiques avec la Libye pour lutter contre la migration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/10/30/signature-d-accords-dans-les-domaines-des-investissements-et-des-infrastruct

    L’Italie signe des accords économiques avec la Libye pour lutter contre la migration irrégulière
    Le Monde avec AFP
    La Libye et l’Italie ont signé mardi 29 octobre plusieurs accords dans les domaines des investissements et des infrastructures notamment, avec le but de renforcer la coopération entre les deux pays méditerranéens. Les accords ont été signés par le premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, et la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, dans le cadre du forum d’affaires Italie-Libye, qui s’est tenu à Tripoli après une interruption de dix ans.
    La Libye peine toujours à se remettre du conflit et du chaos qui ont suivi le soulèvement ayant renversé en 2011 le dictateur Mouammar Kadhafi. Le pays est aujourd’hui divisé entre le gouvernement de M. Dbeibah reconnu par l’ONU et situé à Tripoli (ouest) et l’autorité rivale de l’Est soutenue par le maréchal Khalifa Haftar.
    Les accords signés avec l’Italie permettront « de soutenir l’économie nationale », a souligné M. Dbeibah en annonçant le retour de la compagnie aérienne italienne ITA Airways en décembre et la levée des restrictions de voyage pour les hommes d’affaires italiens. Il a également annoncé la reprise du méga projet d’autoroute côtière, s’étendant sur quelque 1 800 kilomètres depuis la frontière de la Libye avec la Tunisie jusqu’à l’Egypte.
    Dans un communiqué, l’Italie a qualifié « de très importante » la visite de Giorgia Meloni en Libye, sa quatrième depuis sa prise de fonctions. Les deux parties ont également signé des accords pour promouvoir la coopération entre les petites et moyennes entreprises et entre les banques libyennes et italiennes pour stimuler les investissements étrangers, selon des responsables italiens. D’autres accords portent sur les secteurs de la santé, du commerce et des transports.
    L’Italie est le premier partenaire commercial de la Libye, les échanges entre Rome et Tripoli ayant dépassé les 10 milliards d’euros en 2022, selon des chiffres officiels. Les accords signés à Tripoli s’inscrivent dans le cadre du plan Mattei italien pour l’Afrique, qui préconisait un rapport de coopération avec les pays africains, en les aidant à développer leurs ressources naturelles.
    L’un des objectifs est de réduire la migration irrégulière en provenance d’Afrique. Profitant de l’instabilité politique en Libye, des passeurs font émigrer clandestinement chaque année des milliers de personnes, provenant de pays africains notamment, qui tentent de rejoindre l’Italie, distante de quelque 300 kilomètres des côtes libyennes.

    #Covid-19#migration#migrant#libye#italie#developpement#migrationirreguliere#routemigratoire#sante#economie

  • En Italie, deux ans de politique anti-migrants sous Giorgia Meloni - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60731/en-italie-deux-ans-de-politique-antimigrants-sous-giorgia-meloni

    En Italie, deux ans de politique anti-migrants sous Giorgia Meloni
    Par Julia Dumont Publié le : 22/10/2024 Dernière modification : 23/10/2024
    Arrivée au pouvoir il y a deux ans, la présidente du Conseil des ministres italiens Giorgia Meloni a fait passer nombre de textes pour limiter les arrivées de migrants, restreindre les permis de séjour en Italie et favoriser les expulsions. Dernière mesure en date : un accord conclu avec l’Albanie pour y envoyer les exilés arrivés dans le pays.
    Deux ans jour pour jour après son arrivée à la présidence du Conseil des ministres italiens, Giorgia Meloni s’est imposée auprès de plusieurs dirigeants européens comme un modèle de gestion de l’immigration. Notamment avec sa dernière mesure en date : l’envoi en Albanie de migrants arrivés en Italie. Pourtant, le transfert de douze premiers exilés, arrivés dans les centres albanais le 15 octobre, a déjà été annulé par la justice italienne.Depuis deux ans, la dirigeante a mis en place tout un arsenal législatif destiné à freiner les arrivées de migrants et compliquer le travail des associations de secours en Méditerranée.
    Avant son arrivée au pouvoir le 22 octobre 2022, Giorgia Meloni brandissait comme promesse de campagne l’instauration d’un blocus naval autour de l’Italie pour empêcher les migrants d’atteindre le pays. La mesure est rapidement abandonnée mais dès décembre 2022, le Conseil des ministres approuve le décret Piantedosi, du nom du ministre italien de l’Intérieur.
    Le texte impose aux navires de demander immédiatement un port de débarquement vers lequel ils devront se diriger « sans délai » après une intervention de secours, plutôt que de rester en mer pour venir en aide aux occupants d’autres embarcations en danger.
    Le décret impose également à l’équipage des navires de sauvetage d’informer les migrants qu’ils accueillent à bord, la possibilité de demander la protection internationale dans n’importe quel pays de l’Union européenne et pas seulement dans le pays de débarquement.
    Les capitaines de navires humanitaires violant ces règles s’exposent à des amendes allant jusqu’à 50 000 euros et des infractions répétées peuvent être sanctionnées d’une immobilisation du navire. Plusieurs navires ont été immobilisés plusieurs mois ces dernières années en raison de ce motif.
    En avril 2023, alors que l’île de Lampedusa connaît de fortes arrivées, l’état d’urgence migratoire est décrété en Italie pour six mois. Celui-ci prévoit la nomination d’un commissaire spécial chargé de gérer le dossier de l’immigration. Un fonds de cinq millions d’euros est également créé, notamment pour permettre de « décongestionner » le centre d’accueil surpeuplé de Lampedusa.
    À peine un mois plus tard, en mai 2023, le décret Cutro est inscrit au Journal officiel. Ce nouveau texte législatif, nommé en référence à la ville de Calabre où a eu lieu un dramatique naufrage en février 2023, prévoit un nouveau tour de vis en matière migratoire dans le pays.
    Il prévoit notamment une restriction de la « protection spéciale », un titre de séjour accordé aux migrants ne pouvant pas bénéficier de l’asile ou de la protection subsidiaire. Le gouvernement annonce également dans ce texte vouloir construire un « centre de rétention pour rapatriement » (CPR) dans les 20 régions du pays. On dénombre actuellement 10 sites en Italie, pour une capacité totale de 1 500 places. Les personnes qui y sont retenues y vivent dans des conditions désastreuses, déjà dénoncées par des politiques de l’opposition, des militants et la Cour européenne des droits de l’Homme.
    En vertu du décret Cutro, les migrants considérés comme illégaux pourront être maintenus plus longtemps dans les centres de rétention : la durée maximale de rétention est portée de 120 à 135 jours. Fin 2023, un nouveau texte baptisé Cutro 2 est adopté. Ce nouveau texte durcit notamment les conditions d’accueil des migrants mineurs, instaurant la possibilité d’héberger des mineurs non accompagnés de plus de 16 ans dans des centres de réception pour adultes, pour une durée maximale de 5 mois. Cutro 2 prolonge également le délai d’hébergement des mineurs de moins de 16 ans dans les centres dédiés, de 30 à 45 jours. Et les autorités italiennes introduisent aussi, avec ce texte des examens physiques – tests osseux par exemple – pour établir la minorité des migrants se déclarant mineurs. Enfin, le décret donne la possibilité à un juge d’ordonner l’expulsion d’un migrant dans le cas où il aurait fait une fausse déclaration sur son âge.
    En cas de flux migratoires intenses, Cutro 2 rend également possible le dépassement des capacités des centres : de 50 % dans les structures pour mineurs et 100 % dans ceux des adultes.Avec cette nouvelle législation, toute personne reconnue coupable, même avec une peine non définitive, de blessures corporelles sur des individus mineurs ou infirmes ne peut plus entrer en Italie. Les portes du pays sont également fermées aux exilés qui ont commis des crimes « liés à des pratiques de mutilation génitale féminine » ou qui ont entraîné des « blessures permanentes au visage ». Enfin, le délai de recours contre l’expulsion d’un étranger titulaire d’un titre de séjour de longue durée dans l’Union européenne (UE) est réduit de 30 à 15 jours.
    Dans le même temps, le gouvernement a fortement accru le nombre de visas de travail pour les ressortissants hors de l’UE, notamment dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme, tout en simplifiant les procédures. Alors qu’en 2018 et 2019 moins de 31 000 travailleurs temporaires ont été autorisés en Italie chaque année, le gouvernement en a planifié plus de 450 000 sur trois ans d’ici 2025.
    Giorgia Meloni a aussi promis des réformes pour éviter que des réseaux criminels exploitent des failles dans le système, aboutissant à ce qu’un faible pourcentage de travailleurs temporaires signent effectivement un contrat de travail avec leurs employeurs.
    Ces visas de travail s’inscrivent dans le plan de Giorgia Meloni qui consiste à se rapprocher des pays d’origine des migrants pour réduire les arrivées. Depuis février 2017, l’Italie finance la formation et l’envoi de matériel aux gardes-côtes libyens pour qu’ils interceptent les embarcations de migrants en Méditerranée et les ramènent en Libye.
    C’est sur ce modèle qu’à l’été 2023, l’Union européenne a conclu un accord avec la Tunisie. Giorgia Meloni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte se sont rendus à Tunis pour signer le texte. Centré sur la lutte contre l’immigration irrégulière, l’accord doit également servir à soutenir le pays qui connaît de graves difficultés économiques. Giorgia Meloni s’est également rendue seule plusieurs fois en Tunisie depuis 2023 pour négocier des accords migratoires et économiques.
    En tout, depuis son arrivée au pouvoir, la dirigeante est allée quatorze fois en Afrique, dont onze fois en Afrique du Nord, notent Les Echos. Parmi les projets que Giorgia Meloni défend lors de ces visites sur le continent, il y a le « Plan Mattei pour l’Afrique », annoncé dès 2022, et qui consiste à miser sur le développement économique de l’Afrique pour réduire l’immigration. En janvier 2024, l’Italie a annoncé 5,5 milliards d’euros d’investissements destinés au continent. « Par la suite, selon certaines sources, il est apparu que les pays concernés par les projets seraient le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, l’Algérie, l’Éthiopie, le Kenya, le Mozambique, la République du Congo et la Côte d’Ivoire, mais les projets sont en cours de définition ; de même, aucune mesure concrète n’a été annoncée sur le sujet de l’immigration », souligne Jean-Pierre Darnis, directeur du master en relations franco-italienne à l’Université Côte d’Azur dans un article de The Conversation.
    D’autres pays confrontés aux mêmes défis migratoires ont salué l’approche de Giorgia Meloni, notamment à gauche. Lors d’une récente visite en Italie, le Premier ministre britannique travailliste Keir Starmer a salué les « progrès remarquables » de l’Italie en la matière. Le nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a regretté que la législation européenne rende « presque impossible » le rapatriement des migrants dans leur pays d’origine. De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré que l’UE devrait étudier davantage l’idée de « centres de retour » de migrants en dehors de ses frontières, affirmant qu’elle pourrait « tirer des leçons » de l’expérience Italie-Albanie.

    #Covid-19#migration#migrant#italie#UE#albanie#politiquemigratoire#sante#droit#rapatriement#developpement#afrique#tunisie

  • Les Vingt-Sept veulent durcir la lutte contre l’immigration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/18/les-vingt-sept-veulent-durcir-la-lutte-contre-l-immigration-irreguliere_6354

    Les Vingt-Sept eulent durcir la lutte contre l’immigration irrégulière
    Par Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen) et Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
    La photo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, dit beaucoup des priorités du moment de l’Union européenne (UE) et des rapports de force qui s’y déploient. On y voit Giorgia Meloni, la présidente du conseil italienne, attablée avec dix de ses homologues, dont le Néerlandais Dick Schoof, la Danoise Mette Frederiksen, le Grec Kyriakos Mitsotakis, l’Autrichien Karl Nehammer, le Polonais Donald Tusk, le Hongrois Viktor Orban et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
    En amont de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens, jeudi 17 octobre à Bruxelles, ils se sont réunis pour parler de ces « solutions innovantes » contre l’immigration, si en vogue sur le Vieux Continent ces dernières semaines, et dont l’Italie, qui a externalisé le traitement de demandes d’asile en Albanie, se veut le fer de lance.Il y a « une autre atmosphère » que par le passé sur les sujets migratoires en Europe, s’est félicité Dick Schoof. « Il n’y a jamais eu un tel consensus sur ce sujet et ce consensus a dérivé vers la droite de l’échiquier politique », constate un haut fonctionnaire européen, alors que la droite et l’extrême droite progressent partout en Europe.
    Dans ce contexte, de plus en plus d’Etats membres exigent un durcissement de la politique communautaire en la matière malgré la baisse de 42 % des entrées irrégulières au sein de l’UE depuis le début de l’année. Même l’Allemagne, longtemps terre d’accueil, a rétabli ses contrôles aux frontières et durci ses conditions d’entrée. « Il s’agit de durcir les règles européennes en restant fidèles à nos valeurs », précise le président français, Emmanuel Macron.
    Six mois après l’adoption du Pacte sur l’asile et la migration, qui doit notamment harmoniser les procédures d’accueil et de traitement des demandes des exilés aux frontières de l’Union, les Européens doivent remettre l’ouvrage sur le métier. Madrid, Berlin et Paris, entre autres, plaident pour une entrée en vigueur accélérée du texte avant l’échéance du 30 juin 2026.
    Les Vingt-Sept réclament aussi de nouveaux accords de partenariat sur le modèle de ce qui se fait avec la Tunisie, l’Egypte ou encore la Mauritanie : contre une aide au développement, ceux-ci s’engagent à mieux contrôler les départs. Ursula von der Leyen a déjà annoncé qu’elle discuterait avec le Sénégal, voire le Mali. Les Européens attendent aussi d’Ursula von der Leyen qu’elle leur soumette, comme elle l’a annoncé cette semaine, une nouvelle législation sur l’expulsion des déboutés du droit d’asile. Alors que seulement 18 % d’entre eux quittent effectivement l’UE, celle-ci devrait nettement durcir les règles actuelles, en vigueur depuis 2008. Le Parlement européen, où la droite et l’extrême droite ont gagné des sièges à la faveur des élections européennes du 10 juin, devrait suivre.
    La majorité des capitales, dont Amsterdam, Berlin, Paris et Vienne, veulent pouvoir orienter plus facilement les personnes devant quitter le territoire vers des centres de rétention administrative. Elles militent aussi pour que l’UE incite les pays d’origine à reprendre leurs citoyens en conditionnant les délivrances de visas, les accords commerciaux et l’aide au développement à leur pratique en la matière.
    Une quinzaine de pays, dont le cénacle rassemblé, jeudi matin, autour de Giorgia Meloni, défendent aussi des solutions « innovantes » – externalisation du traitement des demandeurs d’asile ou des centres de retour – pour gérer l’immigration irrégulière. « Nous devons sortir des sentiers battus », a plaidé Kyriakos Mitsotakis. « Nous parlons désormais de sujets qui étaient tabous », se réjouit le premier ministre tchèque, Petr Fiala. Jeudi, plusieurs dirigeants européens ont néanmoins exprimé leurs doutes sur des expériences qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas fait leurs preuves. Ces centres de retour ne sont qu’une « goutte d’eau » et « pas une solution » pour des « grands pays » comme l’Allemagne, a évacué le chancelier Olaf Scholz. Les « hubs » n’ont « jamais montré par le passé » qu’ils étaient « très efficaces et ça a toujours été très cher », a aussi critiqué le premier ministre belge, Alexander De Croo. « Je suis sceptique », a commenté Emmanuel Macron.
    Donald Tusk, pour sa part, a longuement plaidé pour la nécessité d’une législation qui permettrait aux pays européens victimes d’« attaques hybrides » de suspendre temporairement le droit d’asile, ce qui est illégal au regard du droit international. Il a raconté à ses homologues comment la Biélorussie fait venir en Pologne des migrants de pays arabes ou asiatiques, jusqu’à 7 000 en mai. « La Pologne doit agir pour protéger les frontières extérieures de l’UE », a insisté le premier ministre.
    Le premier ministre finlandais, Peterri Orpo, s’est associé à la démarche de Varsovie, alors que la Finlande a vu affluer sur son sol, en début d’année, des migrants envoyés par la Russie. « Il faut une législation au niveau de l’UE pour réprimer l’immigration instrumentalisée » , a-t-il insisté. Ursula von der Leyen s’est dite ouverte à la suspension temporaire du droit d’asile, mais nombre d’Etats membres s’y sont opposés. In fine, les Vingt-Sept ont choisi de rester dans l’ambiguïté, conscients que Donald Tusk ne peut rentrer à Varsovie les mains vides, à quelques mois de l’élection présidentielle cruciale pour le pays. « Des situations exceptionnelles requièrent des mesures appropriées », a déclaré Charles Michel, le président du Conseil européen, sans en dire plus. « Ce que je voulais, je l’ai obtenu », a réagi Donald Tusk.
    Certains dans l’UE « entendent ce que nous disons depuis des années », a commenté, jeudi, Marine Le Pen. La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale était, elle aussi, de passage à Bruxelles pour assister à une réunion du groupe Patriotes pour l’Europe, auquel le RN est affilié et qui est désormais la troisième force politique du Parlement européen. Le Néerlandais Geert Wilders, le président du Parti pour la liberté (extrême droite), également affilié aux Patriotes, s’est félicité qu’« un nouveau vent souffle sur l’Europe ».
    Le premier ministre français, Michel Barnier, avait également fait le déplacement dans la capitale européenne pour assister au sommet des dirigeants du Parti populaire européen (PPE), en amont du conseil européen. Le PPE, qui rassemble les droites européennes et est la première force politique au sein de l’Union, a, à cette occasion, publié sa feuille de route en matière de lutte contre l’immigration, qui a largement inspiré le débat des chefs d’Etat et de gouvernement.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#politiquemigratoire#retour#depart#developpement#asile#pactemigration#hubretour#frontiere#sante

  • Aujourd’hui dans Les Echos, Pierre Bonis, Directeur général de l’Afnic, explique en détail comment, dès sa création, notre association s’est établie comme véritable pionnière de la qualité de vie au travail en adoptant la semaine de 4 jours. Un vecteur d’attractivité qui constitue la base d’un package social réellement différenciant face aux géants de la tech (télétravail, 7 semaines de congés payés...).

    Découvrez comment nos équipes s’organisent pour profiter d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle sans pareil : https://www.lesechos.fr/thema/articles/a-lafnic-la-semaine-de-4-jours-depuis-plus-de-25-ans-2125857

    #QVT #Afnic #QualitéDeVieAuTravail #Bienetreautravail #developpementpersonnel #bienetre #RH #ressourceshumaines

  • « Les Voies croisées » : quand les travailleurs migrants rentrent au pays pour cultiver la terre
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/10/16/les-voies-croisees-quand-les-travailleurs-migrants-rentrent-au-pays-pour-cul

    « Les Voies croisées » : quand les travailleurs migrants rentrent au pays pour cultiver la terre
    Ce documentaire libre et poétique relate la création d’une coopérative agricole au Mali, en 1977, projet pionnier et exemplaire.
    Par Clarisse Fabre
    « Les Voies croisées », documentaire de Raphaël Grisey et Bouba Touré.s
    On respire, dans le documentaire de Raphaël Grisey et Bouba Touré, Les Voies croisées. Le récit est libre, polyphonique, porté par le désir d’inscrire un projet d’agriculture vivrière, en Afrique de l’Ouest, dans une vaste réflexion politique. En 1977, la coopérative de Somankidi Coura a été créée, au Mali, autour du fleuve Sénégal (dans la région de Kayes, dans l’ouest du pays), par quatorze travailleurs migrants – partis en France dans les années 1960, ils sont ensuite revenus au pays.
    Marqués par la sécheresse du Sahel, au début des années 1970, inquiets pour leurs familles qui n’avaient plus assez à manger, ces hommes étaient aussi dépités par leurs conditions de travail en France, sans parler des foyers insalubres où ils dormaient, à Paris ou en banlieue (Pantin, Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis…). Les fondateurs de la future coopérative se sont rencontrés dans des milieux militants, qui soutenaient alors les mouvements d’indépendance dans les pays lusophones. Le film s’ouvre par de merveilleux travellings, sur le fleuve Sénégal, dans un village traversé par des enfants qui courent et fixent la caméra.
    Les Voies croisées aurait pu suivre une narration linéaire, structurée, mais les réalisateurs ont fait le choix d’entremêler plusieurs récits et différentes textures d’images, inscrivant ce projet de coopérative dans une longue histoire de résistances – elle aurait été construite sur le site d’une ancienne plantation de sisal, datant de l’époque coloniale.
    Présenté au festival du Cinéma du réel, à Paris, en 2022, cet essai est le fruit d’une collaboration entre le réalisateur Raphaël Grisey, né en 1979, et Bouba Touré (1948-2022), photographe et cofondateur de la coopérative. Bouba Touré vivait entre la France et le Mali, a étudié à l’université de Vincennes, où il a appris le métier de projectionniste – il a travaillé dans l’ancien cinéma 14-Juillet, à Bastille (11e arrondissement), ainsi qu’à L’Entrepôt (14e), et fut aussi assistant du cinéaste Med Hondo (1936-2019). Bouba Touré a documenté les luttes des travailleurs immigrés, depuis les grèves des loyers dans les foyers jusqu’aux manifestations plus récentes des sans-papiers. Ses clichés ont révélé les taudis où s’entassaient les hommes. Les murs de sa petite chambre du 11e arrondissement de Paris, qu’il filmait à l’époque, étaient couverts de photos. Ce matériau nourrit le film, éclairant en arrière-plan le dilemme migratoire : le choix de quitter le pays est-il inéluctable, y a-t-il une possibilité de vivre dignement auprès des siens ?
    Les Voies croisées a cette fibre des films-tracts poétiques, laissant libre cours à la musique et aux chants (Jessica Ekomane…), dans une diversité de langues (soninké, pulaar, bambara, khassonké) que font entendre les animateurs d’une radio locale – en soninké, le film s’intitule Xaraasi Xanne.
    Une constellation d’archives sonores et visuelles raconte ce sentiment d’injustice et d’absurde qui gagna les travailleurs immigrés, dans les années 1960, employés comme manœuvres et sous-payés dans les usines automobiles (ou ailleurs). Ils avaient quitté leur pays libéré de l’occupant et se retrouvaient à nouveau sous la coupe de patrons français, tandis qu’au Mali, leurs proches ne mangeaient pas à leur faim… La bande-son se mêle aux images pour dessiner le paysage intellectuel de l’époque, lorsque fut établi le lien entre les pratiques agricoles de l’ère coloniale (culture intensive de l’arachide, etc.) et la sécheresse des sols – le film montre un court extrait d’un entretien avec l’écologiste et agronome René Dumont (1904-2001), auteur de L’Afrique noire est mal partie (Seuil, 1962). Avec ses dispositifs d’irrigation, la coopérative de Somankidi Coura, qui existe toujours, ressemble à un petit miracle : la caméra scrute les paniers de tomates, les bananes sur le point de mûrir… Comme un symbole, la date de l’indépendance du Mali – le 22 septembre 1960 – semble régler la vie comme une horloge : le 22 septembre, c’est jour de semence, explique un membre de la coopérative.
    Documentaire français, allemand, de Raphaël Grisey et Bouba Touré (2 h 02).

    #Covid-19#migrant#migration#france#mali#sahel#agriculture#kayes#developpement#colonisation

  • #Bernadette_Bensaude-Vincent : « Beaucoup de chercheurs ont envie de tout plaquer ou d’aller vers des actions militantes »

    Devant l’urgence climatique, le milieu de la recherche préfère s’inscrire dans l’#action plutôt que de se cantonner à la publication de ses découvertes dans des revues spécialisées. Le point sur ces évolutions avec Bernadette Bensaude-Vincent, philosophe des sciences, professeure émérite à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, membre des comités d’éthique du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

    Pourquoi la posture du scientifique a-t-elle autant évolué ?

    Il y a eu une remise en question du fonctionnement de la recherche scientifique en réaction à son alignement sur le modèle néolibéral, à partir de l’an 2000. Cette année-là, l’adoption de l’agenda de Lisbonne, visant à faire de l’Europe une société fondée sur la connaissance, a entériné la conception d’une science tournée vers des fins de compétition économique et de souveraineté politique. Le changement que nous observons est donc particulièrement prononcé en Europe, notamment en Allemagne et en France, ainsi qu’au Royaume-Uni, mais la réflexion n’en est pas moins générale, dans un monde où les postures scientifiques s’uniformisent dans une compétition globale.

    Le chercheur est-il en train de devenir activiste ?

    Beaucoup de chercheurs ont envie de tout plaquer, ou d’aller vers des actions militantes. Selon moi, le mouvement en cours n’appartient pas au registre de l’activisme, mais à celui de l’action. Dans les universités, nombreux sont celles et ceux qui souhaitent faire évoluer le système de l’intérieur. A l’Inrae, une pétition a circulé pour que la direction ne soit plus confiée à un ingénieur X-Ponts mais à un collectif interne, sur le modèle de l’autogestion. Parmi les jeunes diplômés, beaucoup refusent que leurs futurs travaux de recherche servent une agriculture soumise aux intérêts industriels, et non une agriculture qui se développerait conformément aux questions écologiques. On touche aux valeurs qui sous-tendent la recherche scientifique, et il y a là un désaccord profond avec ce qui a pu être dit et décidé ces vingt dernières années.

    La science a-t-elle des valeurs ?

    La communauté scientifique prend conscience que la science n’est pas neutre, qu’elle est inféodée à des systèmes qui orientent les programmes de recherche. On peut ainsi se demander pourquoi, dans les pays riches, tant d’argent est investi dans l’intelligence artificielle, au motif que celle-ci serait en mesure de résoudre tous nos problèmes, plutôt que dans la lutte contre la pauvreté ou l’élaboration de réponses au changement climatique. L’intelligence artificielle consomme de l’énergie et développe un type de recherche qui n’est pas du tout en prise avec le monde réel. Ce sont bien là des valeurs qui sont en jeu.

    D’où l’idée de neutralité de la science venait-elle ?

    Elle est relativement récente, car, au XIXe siècle, la science était considérée comme fondamentalement bonne, bienfaitrice et pacificatrice. Pendant la première guerre mondiale, l’usage des gaz de combat a provoqué un énorme choc et donné naissance, dans les années 1930, à un mouvement technocritique dénonçant l’alliance de la recherche avec certaines valeurs, comme la compétition économique et le consumérisme. Cette problématique a ressurgi avec Hiroshima.

    La bombe atomique a été le deuxième coup de semonce qui a conduit à mettre en place le concept de recherche duale, consistant à dire que la science est neutre, qu’elle peut servir autant au mal qu’au bien, selon la façon dont on s’en sert. Mais la conviction que la science œuvre au bien commun, qu’elle se situe au-delà des intérêts particuliers, perdure dans le public, si l’on en croit les sondages.

    Comment tout cela a-t-il affecté le travail des chercheurs ?

    On demande aux experts d’être neutres, alors qu’on sait très bien qu’ils ne peuvent pas l’être. C’est tout le paradoxe ! Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en sait quelque chose. Accusé d’être au service de certaines valeurs, il s’est livré à une autocritique et fait maintenant des efforts pour élargir ses sources, en tenant compte des sciences humaines, des savoirs vernaculaires et des savoirs d’expérience, comme ceux des travailleurs sociaux. Résultat, dans son dernier rapport, le GIEC a significativement changé son diagnostic et ses recommandations sur le climat.

    Par ailleurs, tout le monde est d’accord pour dire que la recherche doit réduire son empreinte carbone, et s’orienter vers des pratiques moins compétitives et plus participatives, plus coopératives. Cela vaut en particulier pour les organismes de recherche qui restaient englués dans le postcolonialisme. Mieux aider les pays émergents nécessite de ne plus imposer nos critères occidentaux de développement. Ce raisonnement n’est pas très nouveau, mais il est vraiment en train de s’appliquer concrètement.

    On parle aussi beaucoup de science inclusive…

    La science devient de plus en plus participative, en effet, avec une meilleure prise en compte des retours d’expérience, qui permettent d’éviter certains pièges. Des programmes de recherche interdisciplinaires et participatifs sont en cours, sur la question de l’adaptation au changement climatique, notamment. C’est le cas d’ExposUM, qui développe une approche multidisciplinaire des problèmes de toxicité et de pollution, doublée d’une volonté d’inclusion avec des associations, des malades, des agriculteurs… Ce n’est pas facile à mettre en place, mais c’est financé par les agences de recherche, les collectivités régionales et l’Europe.

    A quoi l’expertise ressemblera-t-elle, demain ?

    Pour pouvoir émettre un avis d’expert, il faut déjà reconnaître les limites des connaissances acquises et pointer les domaines non explorés, savoir déterminer les recherches qu’il faudrait mener pour avoir un avis plus englobant et plus objectif. Cette attitude réflexive et critique peut éloigner du sacro-saint consensus et générer du conflit. Pourquoi pas ? C’est par la confrontation d’avis divergents que la science peut avancer.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/10/03/bernadette-bensaude-vincent-beaucoup-de-chercheurs-ont-envie-de-tout-plaquer
    #recherche #militantisme #posture_scientifique #recherche_scientifique #agenda_de_Lisbonne #activisme #action #ESR #université #neutralité #valeurs #compétition_économique #consumérisme #histoire #bombe_atomique #recherche_duale #paradoxe #GIEC #climat #compétition #coopération #développement #recherche_participative #expertise #connaissances

  • Le fonds « migration » de l’Europe pour l’Afrique finance des projets à tâtons et porte trop peu d’attention au respect des #droits_humains

    La #Cour_des_comptes a publié un #rapport critique sur le fonctionnement d’un fonds européen créé pour lutter contre les #causes_profondes de la migration irrégulière et du phénomène de personnes déplacées en Afrique.

    Bis repetita. En 2018, la Cour des comptes européenne avait publié un rapport épinglant ce qui pouvait être amélioré dans le fonctionnement du fonds européen pour gérer la migration en Afrique. Créé en 2015, au plus fort de la crise de l’asile qui touchait l’Union européenne, le #Fonds_fiduciaire_d'urgence (#FFU) pour l’Afrique est censé favoriser la stabilité et de contribuer à la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées sur e continent. Son action cible trois régions d’Afrique – le Sahel et le Lac Tchad, la Corne de l’Afrique et l’Afrique du Nord – et couvre vingt-sept pays. Cinq plus tard, les auditeurs européens tirent les mêmes constats dans un nouveau rapport : les actions du fonds ne sont pas assez ciblées et les informations manquent quant au suivi pour évaluer les résultats. La Cour souligne encore que les risques d’atteintes aux droits de l’homme ne sont pas suffisamment maîtrisés.

    L’Union européenne a passé des accords avec la Libye dès 2020 et la Tunisie, en 2023, pour la gestion de la migration irrégulière, et plus récemment avec la Mauritanie et l’Egypte. Des rapports et des médias ont déjà mis en avant combien les droits fondamentaux des migrants pouvaient être mis à mal dans ces pays, en particulier. Or, selon la Cour des comptes, la Commission ne veille pas avec toute l’attention voulue au respect du principe « ne pas nuire », qui devrait guider les projets et mesures financés par le FFU.

    Procédure défaillante, peu de suivi

    L’exécutif européen a ainsi confié à un organisme tiers le soin de vérifier l’impact sur les droits humains des actions financées par le fonds en #Libye, où les risques de violation sont élevés. Mais la Commission manque de procédures pour reporter, enregistrer ou effectuer un suivi des allégations d’atteintes aux droits humains en lien avec des projets financés par des fonds européens, lit-on dans le rapport. La Danoise Bettina Jakobsen, membre de la Cour responsable du rapport, cite l’exemple de dix gestionnaires de programme interrogés dans le cadre de l’audit qui ont témoigné de semblables violations des droits humains. « Or, une seule de ces allégations a été enregistrée [par la] Commission », ce qui a pour conséquence que la Cour ne peut confirmer que « toutes ont fait l’objet d’un suivi ».

    La Commission a déclaré qu’elle suspendrait l’aide en cas de lien direct entre les dépenses de l’UE et des atteintes aux droits de l’homme, sur la base d’une évaluation au cas par cas de la nécessité et de la proportionnalité, en tenant également compte du contexte propre à chaque pays. Le rapport de la Cour précise toutefois que « malgré l’existence de cas présumés de ce type, la Commission n’a pas été en mesure de fournir des exemples montrant que de telles évaluations aient été effectuées en lien avec des activités du FFU pour l’Afrique ». Elle n’a d’ailleurs pas suspendu la moindre activité du FFU en Libye à ce jour, estimant que l’aide devait être maintenue pour sauver des vies et atténuer les souffrances des migrants, constate encore les auteurs du rapport.

    La Cour des comptes cite encore le cas du financement d’un projet de renforcement de la capacité des autorités tunisiennes en matière de surveillance maritime et de gestion des migrations. Elle pointe qu’un document d’action modifié pour des raisons de retard de mise en œuvre avait été dépouillé de toutes les références à la nécessité de favoriser une approche de la gestion des migrations fondée sur les droits.

    Trop de dispersion

    Le rapport précise également que si le FFU remplit partiellement les missions pour lesquelles il a été mis sur pied, son efficacité est réduite par une trop grande dispersion des financements (4,5 milliards d’euros depuis huit ans). "Nous avons observé peu de changement en termes d’#orientations_stratégiques. Le fonds continue de financer un éventail trop large d’actions dans les domaines du #développement, de l’#aide_humanitaire et de la #sécurité, sans qu’ils s’agissent nécessairement des plus urgentes, pointe Bettina Jakobsen. Celui épingle le cas de la création d’une station radio dans la région du Sahel pour encourager la jeunesse à s’exprimer. En réalité, cette station diffuse essentiellement de la musique, ce qui n’est pas exactement en ligne avec des priorités telles que le retour et la réintégration, la gestion des réfugiés ou l’état civil.

    À la différence de l’aide au développement fournie jusque-là, le FFU pour l’Afrique visait à fonder son soutien sur des informations probantes, rappelle encore la Cour. À cette fin, il a financé la publication de rapports d’étude visant à rassembler des connaissances sur les moteurs et la dynamique des conflits, de la migration irrégulière et des déplacements de populations. Oui mais : « La vaste majorité de ces rapports n’ont été disponibles qu’une fois que presque tous les financements ont été engagés, et donc trop tard pour orienter les actions du fonds fiduciaire », épingle encore Bettina Jakobsen. Autrement dit : faute d’informations disponibles en suffisance sur les effets de son action, l’Europe continue d’agir à tâtons.

    La Commission accepte toutes les recommandations faites par la Cour.

    https://www.lalibre.be/international/europe/2024/09/25/le-fonds-migration-de-leurope-pour-lafrique-finance-des-projets-a-tatons-et-

    #fonds #deep_causes #Fonds_afrique #fonds_fiduciaire #migrations #frontières #réfugiés #fonds_fiduciaire_d’urgence #Fonds_fiduciaire_d'urgence_pour_l'Afrique #FFUA #externalisation

    • La Corte dei conti europea critica il sostegno alla Guardia costiera “libica”

      Con una relazione pubblicata recentemente, la

      Corte dei conti europea ha rafforzato le sue precedenti critiche al fondo fiduciario dell’UE per l’Africa, istituito nel 2015 per contrastare, i tentativi di traversata del Mediterraneo per raggiungere l’Europa. Mentre i fondi sono stati in gran parte spesi, le critiche mettono sotto accusa l’esito dei progetti sul campo ed i governi europei che hanno concluso accordi con il governo di Tripoli, che adesso sono stati seguiti da ulteriori accordi dell’UE con l’Egitto e la Tunisia. Secondo il rapporto della Corte dei conti europea Il fondo fiduciario per l’Africa,“non è ancora adeguatamente concentrato sulle priorità” e “i rischi per i diritti umani non sono affrontati correttamente”.

      Le critiche più severe sollevate dalla Corte dei conti UE riguardano la Libia, e in particolare il governo di Tripoli, con il quale l’Unione Europea, ed alcuni Stati come l’Italia, pure beneficiari dei fondi europei, hanno accordi per finanziare la sedicente guardia costiera che fa riferimento al governo provvisorio di Dbeibah, per svolgere attività di ricerca e salvataggio (SAR) nel Mediterraneo centrale. Si dà atto che i migranti riportati in Libia, tutti provenienti da paesi terzi, vengono detenuti in centri di detenzione gestiti dal governo dove, secondo i rapporti delle ONG, ma anche delle Nazioni Unite, occorre aggiungere, sono stati soggetti a torture, violenze sessuali e percosse. Come denunciava lo scorso anno anche la Commissaria ai diritti umani del Consiglio d’Europa.

      Sarebbe tuttavia troppo facile concentrare tutte le responsabilità sull’Unione europea, nascondendo il ruolo decisivo dei governi dei paesi costieri nel Mediterraneo centrale, e dell’Italia in particolare. Questa relazione della Corte dei conti europea mette allo scoperto le complicità delle autorità italiane ed europee negli abusi commessi dalle milizie, dalle tante guardie costiere e forze di sicurezza, che si contendono il campo, e il controllo del mare, all’ombra del governo provvisorio di Tripoli.

      La frammentazione politica, militare e territoriale della Libia è tanto percepibile che risulta davvero offensivo per le vittime, per le persone intrappolate nei centri lager o riportate indietro dalla guardia costiera “libica”, continuare a parlare di una unica zona SAR (di ricerca e salvataggio) “libica”, e di una centrale di cordinamento unificata (JRCC), quando la realtà dei fatti smentisce ogni giorno quello che i governanti europei affermano per garantirsi consensi elettorali e rapporti economici privilegiati. La Libia come Stato unitario, titolare di una zona di ricerca e soccorso (SAR) dotata di una unica Centrale di coordinamento (MRCC) non esiste.

      Un contributo importante per modificare una situazione che vede contrastati ogni giorno di più il soccorso in mare ed il diritto di accedere ad un porto sicuro per chiedere asilo, può venire dai tribunali italiani, e dal Tribunale penale internazionale, al quale è giunta recentemente una denuncia sulla collusione tra le autorità libiche ed italiane nelle operazioni di intercettazione in mare e di riconduzione nei porti libici. Operazioni di respingimento collettivo su delega, delle quali il ministro dell’interno Piantedosi si vanta in ogni occasione, anche sui canali social a disposizione del Viminale, con dichiarazioni che suonano come una ammissione di responsabilità per tutti gli abusi commessi dalla guardia costiera libica, e poi a terra dalle milizie che riescono a ottenere i finanziamenti europei, per essere rifornite di mezzi e attrezzature dalle autorità italiane.

      Sarebbe tempo che su questioni tanto gravi il governo la smetta con le strumentalizzazioni, che arrivano al punto di appropriarsi di vittime della mafia che hanno pagato con la vita la loro lotta per la legalità. Come riporta l’ANSA, secondo quanto affermato da Giorgia Meloni, alla conclusione dell’ultimo G7, “sulla lotta al traffico di essere umani abbiamo portato un modello tutto italiano che nasce da due grandi italiani come Falcone e Borsellino e che ci dice di seguire i soldi: follow the money”, e la Presidente del Consiglio aggiunge che tale approccio “può fare la differenza”. Negli ultimi mesi, non a caso, le notizie su quanto sono costretti a pagare ai trafficanti i migranti che riescono a fuggire dalla Libia e dalla Tunisia precedono le notizie sulle tante vittime, anche bambini, delle politiche di deterrenza e di abbandono in mare. Quanto rileva adesso la Corte dei conti europea conferma che occorre davvero “seguire i soldi”. Ma non sono certo quelli estorti a chi lotta per la sopravvivenza, quanto piuttosto quelli che vengono pagati dagli Stati membri e dall’Unione europea alle milizie ed ai governi con i quali si concludono accordi “per combattere l’immigrazione clandestina”, un fiume di danaro che, come confermano i revisori contabili europei con il loro linguaggio felpato, finisce nelle tasche delle stesse organizzazioni criminali che Meloni, Piantedosi ed i loro partner europei ed africani sostengono di volere contrastare.

      1. Quasi in contemporanea con il fermo amministrativo inflitto ad una nave del soccorso civile per non avere obbedito agli ordini della sedicente Guardia costiera “libica”, impegnata nell’ennesimo tentativo in armi per interrompere una azione di soccorso in acque internazionali, la Corte dei conti dell’Unione europea critica gli accordi di collaborazione con il governo di Tripoli e con la stessa Guardia costiera “libica”, per il rischio che i finanziamenti pervenuti da Bruxelles, e in parte transitati dall’Italia, concorrano ad arricchire milizie criminali, piuttosto che aumentare le capacità di ricerca e soccorso, che sarebbero gli obiettivi perseguiti sulla carta negli accordi con i libici. Accordi che in realtà sono finalizzati alla deterrenza delle traversate, ad esternalizzare le attività di respingimento collettivo, delegandole ad una guardia costiera che, secondo i rapporti internazionali più accreditati delle Nazioni Unite, è collusa con le milizie e le organizzazioni criminali che in Libia, soprattutto in Tripolitania, gestiscono il traffico di esseri umani ed i centri di detenzione, luoghi di abusi indicibili. Eppure, malgrado tutto questo fosse già noto da tempo, e sancito da importanti decisioni della giurisprudenza italiana, il Decreto Piantedosi n.1 del 2023 (legge n.15/2023) continua a costituire lo strumento legale più utilizzato per sanzionare con i fermi amministrativi le navi delle ONG che durante, se non alla fine, come si è verificato in questa ultima occasione, delle operazioni di soccorso, si rifiutano di obbedire ai comandi provenienti dalle motovedette donate dall’Italia al governo di Tripoli. Motovedette, ancora assistite dalle autorità italiane che ne “formano” anche il personale, che vengono indirizzate sui target dagli assetti aerei di Frontex. Secondo il Decreto Piantedosi infatti, se i soccorsi si verificano in acque internazionali, i comandanti delle navi soccorritrici dovrebbero operare sotto il coordinamento delle “autorità competenti”, che nel caso dei soccorsi operati nella nefasta zona SAR “libica”, creata a tavolino nel 2018, sarebbero costitituite non dalla inesistente centrale di coordinamento di Tripoli (JRCC), ma dalle diverse centrali di comando delle milizie alle quali rimane affidata la sorveglianza dei vari tratti delle coste libiche, in corrispondenza delle città e delle relative zone costiere che controllano a terra. Non è certo un caso, ed è emerso nei processi intentati in Italia contro le ONG, che, a parte gli interventi di intercettazione, o di disturbo, delle motovedette donate dall’Italia, quella che dovrebbe essere la Centrale di coordinamento libica non risponde sistematicamente alle chiamate di soccorso. In questo modo si svela la natura del Decreto Piantedosi, finalizzato esclusivamente a costituire precedenti per legittimare la riconduzione dei naufraghi in un porto non sicuro, in LIbia, e poi per “preparare” fermi amministrativi, che nella maggior parte dei casi vengono sospesi dagli organi giurisdizionali italiani.

      Da ultimo, nel caso del fermo amministrativo della Geo Barents di MSF, le autorità italiane hanno riutilizzato anche il vecchio espediente degli accertamenti di sicurezza sulle navi straniere in transito nei porti italiani, che già la Corte di Giustizia UE aveva fortemente circoscritto con una decisione del 2022, decisione che evidentemente non è stata seguita da una successiva sentenza definitiva del giudice nazionale, ma che continua a costituire un precedente, che nessun tribunale, chiamato a pronunciarsi sulla legittimità dei fermi amministrativi delle mavi umanitarie, potrà ignorare. Ed adesso sarà ancora un tribunale che dovrà occuparsi del fermo amministrativo della Geo Barents di Medici senza frontiere.

      2. Con una relazione pubblicata recentemente, la Corte dei conti europea ha rafforzato le sue precedenti critiche al fondo fiduciario dell’UE per l’Africa, istituito nel 2015 per contrastare, i tentativi di traversata del Mediterraneo per raggiungere l’Europa. Mentre i fondi sono stati in gran parte spesi, le critiche mettono sotto accusa l’esito dei progetti sul campo ed i governi europei che hanno concluso accordi con il governo di Tripoli, che adesso sono stati seguiti da ulteriori accordi dell’UE con l’Egitto e la Tunisia. Secondo il rapporto della Corte dei conti europea Il fondo fiduciario per l’Africa,“non è ancora adeguatamente concentrato sulle priorità” e “i rischi per i diritti umani non sono affrontati correttamente”.

      Le critiche più severe sollevate dalla Corte dei conti UE riguardano la Libia, e in particolare il governo di Tripoli, con il quale l’Unione Europea, ed alcuni Stati come l’Italia, pure beneficiari dei fondi europei, hanno accordi per finanziare la sedicente guardia costiera che fa riferimento al governo provvisorio di Dbeibah, per svolgere attività di ricerca e salvataggio (SAR) nel Mediterraneo centrale. Si dà atto che i migranti riportati in Libia, tutti provenienti da paesi terzi, vengono detenuti in centri di detenzione gestiti dal governo dove, secondo i rapporti delle ONG, ma anche delle Nazioni Unite, occorre aggiungere, sono stati soggetti a torture, violenze sessuali e percosse. Come denunciava lo scorso anno anche la Commissaria ai diritti umani del Consiglio d’Europa.

      La relazione della Corte dei conti europea ha rilevato che le attrezzature finanziate dall’UE in Libia, come le imbarcazioni, potrebbero essere utilizzate da persone “diverse dai beneficiari previsti”, mentre le auto e gli autobus finanziati dall’UE “potrebbero aver facilitato il trasferimento dei migranti” nei centri di detenzione, “esacerbando il sovraffollamento”. Allo stesso modo, le attrezzature finanziate dall’UE per i centri di detenzione, secondo l’ECA (Commissione europea di monitoraggio), avrebbero potuto essere vendute o “avrebbero potuto potenzialmente avvantaggiare le organizzazioni criminali”. Infine la stessa relazione certifica che ad oggi “La Libia non ha ancora un Maritime Rescue Coordination Centre operativo, nonostante l’equipaggiamento finanziato dall’EUTF sia stato consegnato a dicembre 2021”. Non si vede dunque con quali modalità di comunicazione i comandanti delle navi delle ONG dovrebbero sottoporsi al coordinamento “delle autorità competenti”, per la zona SAR nella quale avvengono i soccorsi, come prevede il Decreto Piantedosi (legge n.15/2023).

      Il gruppo di indagine inviato dalla Corte dei conti dell’ Unione europea ha visitato la Libia, ma non ha potuto visitare un solo centro di detenzione. Né le autorità libiche hanno potuto dire ai revisori dei conti chi era responsabile dei centri di detenzione che erano stati chiusi avendo precedentemente beneficiato di fondi UE. Più in generale, la Corte ha concluso che le clausole contrattuali che minacciano di congelare i fondi dell’UE in caso di violazione dei diritti umani “non sono state applicate sistematicamente”, soprattutto “in relazione alla sicurezza, alla gestione delle frontiere o ad altre attività sensibili”.

      I revisori dei conti europei hanno rilevato che la Commissione europea non dispone di “procedure formali per denunciare e valutare presunte violazioni dei diritti umani” e l’hanno esortata a colmare questa lacuna. “Abbiamo riscontrato che il rischio per i diritti umani non è stato affrontato in modo esauriente dalla commissione”, ha affermato Bettina Jakobsen, il membro dell’ECA che ha guidato l’audit. Ha aggiunto che la Commissione ha “fatto quello che poteva” assumendo un’organizzazione terza per monitorare i diritti umani in Libia, ma c’era ancora “una mancanza di procedure formali presso la commissione per denunciare, registrare e dare seguito alle accuse di attacchi alle persone”., che si traducono in violazioni dei diritti in relazione ai progetti finanziati dall’UE”.

      Quanto rilevano adesso i componenti della Corte dei conti dell’Unione europea non è nuovo. Ma purtroppo le scadenze elettorali e lo spostamento del consenso verso le destre europee sta consentendo di nascondere gli abusi più gravi, che potrebbero proseguire anche dopo la implementazione, prevista entro maggio del 2026, dei nuovi Regolamenti introdotti dal Patto europeo sulla migrazione e l’asilo, che rimane orientato verso la cooperazione con i paesi terzi nella esternalizzazione delle frontiere.

      Da tempo l’Unione europea è pienamente consapevole, e lo confermano documenti su documenti, che la maggior parte degli attori istituzionali libici che fanno parte del comitato direttivo per il sostegno alla gestione integrata delle frontiere e della migrazione in Libia (SIBBMMIL), finanziato dall’UE, configurano un quadro frammentato della governance della migrazione in Libia, che è priva di forti istituzioni centrali, soprattutto nella Libia occidentale. È inoltre pienamente consapevole, ed il rapporto dell’ECA lo conferma, che le milizie sono collegate in diversi modi agli attori governativi poiché la gestione della migrazione è diventata un business redditizio. Le milizie beneficiano del circuito economico della gestione della migrazione sia formalmente (attraverso contratti) che informalmente (schiavitù, estorsione). I principali soggetti istituzionali coinvolti nella migrazione e nella gestione delle frontiere e con i quali l’UE collabora sono la Direzione per la lotta all’immigrazione illegale (DCIM), la Guardia costiera libica (LCG), l’Autorità generale per la sicurezza costiera (GACS), l’Agenzia per la sicurezza delle frontiere (BSA) ), l’autorità competente per i passaporti, le guardie di frontiera terrestri (LBG), il ministero degli Interni (MOI) e il ministero degli Affari esteri (MOFA).

      Malgrado gli abusi commessi dalle autorità libiche ai danni dei migranti intercettati in mare o internati nei centri di detenzione siano confermati da inchieste giudiziarie e da report di tutte le agenzie umanitarie, come Amnesty International o Human Rights Watch, sembra ormai prossimo un ulteriore rafforzamento del supporto dell’Unione europea alla sedicente Guardia costiera “libica”. La composizione del nuovo Parlamento europeo, e della probabile Commissione, guidata ancora una volta da Ursula von der Leyen, non promettono nulla di buono.

      3. Come scrive Lorenzo Bagnoli in un recente articolo pubblicato da OpenDemocracy, “Lo scorso luglio, davanti a una delegazione di giornalisti, il capo della Guardia costiera libica (LCG) ha dichiarato che quest’anno i suoi equipaggi hanno salvato più di 9.300 persone dal Mar Mediterraneo. Masoud Abdul Samad ha elogiato la professionalità del gruppo e ha affermato che continuerà a svolgere i propri compiti dal nuovo Centro di coordinamento del salvataggio marittimo della Libia, finanziato dall’UE, una volta che diventerà operativo a ottobre.” Secondo la stesso articolo, “Il discorso di Samad è arrivato il giorno dopo che il primo ministro libico, Abdul Hamid Dbeibah, ha esortato l’Europa a inviare più soldi per impedire alle persone di transitare attraverso la Libia per cercare di raggiungere l’Europa. Ha detto agli Stati che hanno una “responsabilità morale” nei confronti dei migranti e dei rifugiati e che dovrebbero sostenere i loro partner nordafricani nel proteggere i loro confini.“

      Sembrano dunque tracciate le prossime tappe di una ulteriore cooperazione rafforzata tra Unione europea e governo di Tripoli. Che poi la Cirenaica ed il Fezzan, zona di transito di tutti i migranti subsahariani diretti verso le coste del Mediterraneo, non siano sotto il controllo del governo provvisorio di Dbeibah, sembra non interessare a nessuno. Tanto basta annunciare ulteriori accordi con la Guardia costiera “libica” ed addirittura l’avvio di una Centrale unificata dei soccorsi in mare (MRCC), che sarebbe stata anche una precondizione per il riconoscimento di una zona SAR (di ricerca e salvataggio), che alla Libia manca da anni. E si continuano a lodare i successi delle sedicenti guardie costiere libiche. sotto l’occho vigile degli assetti aerei di Frontex, che contribuiscono al tracciamento ed alla intercettazione delle imbarcazioni con cui i migranti cercano di fuggire dalla Libia.

      Sarebbe tuttavia troppo facile concentrare tutte le responsabilità sull’Unione europea, nascondendo il ruolo decisivo dei governi dei paesi costieri nel Mediterraneo centrale, e dell’Italia in particolare. Questa relazione della Corte dei conti europea mette allo scoperto le complicità delle autorità italiane ed europee negli abusi commessi dalle milizie, dalle tante guardie costiere e forze di sicurezza, che si contendono il campo, e il controllo del mare, all’ombra del governo provvisorio di Tripoli. Una contesa che continua a dilaniare al suo interno la Tripolitania, a sua volta in conflitto con la Cirenaica sotto il controllo del generale Haftar. Si tratta di una situazione ormai degenerata, che cancella il rispetto dei diritti umani, oltre che del diritto di asilo, che non può essere rimossa dal governo italiano che spaccia il successo degli accordi di collaborazione con i libici, nascondendo fatti gravi come i tanti naufragi “al largo delle coste libiche”, magari a poche miglia da Lampedusa, e gravissimi conflitti interni confermati dalla crisi della Banca centrale e dall’uccisione del comandante dell’Accademia navale libica,. Una vicenda che rimane torbida anche dopo gli arresti dei presunti colpevoli, a loro volta componenti di altre milizie di sicurezza che controllano intere parti della Tripolitania. La frammentazione politica, militare e territoriale della Libia è tanto percepibile che risulta davvero offensivo per le vittime, per le persone intrappolate nei centri lager o riportate indietro dalla guardia costiera “libica”, continuare a parlare di una unica zona SAR (di ricerca e salvataggio) “libica”, e di una centrale di cordinamento unificata (JRCC), quando la realtà dei fatti smentisce ogni giorno quello che i governanti europei affermano per garantirsi consensi elettorali e rapporti economici privilegiati. La Libia come Stato unitario, titolare di una zona di ricerca e soccorso (SAR) dotata di una unica Centrale di coordinamento (MRCC) non esiste.

      Un contributo importante per modificare una situazione che vede contrastati ogni giorno di più il soccorso in mare ed il diritto di accedere ad un porto sicuro per chiedere asilo, può venire dai tribunali italiani, e dal Tribunale penale internazionale, al quale è giunta recentemente una denuncia sulla collusione tra le autorità libiche ed italiane nelle operazioni di intercettazione in mare e di riconduzione nei porti libici. Operazioni di respingimento collettivo su delega, delle quali il ministro dell’interno Piantedosi si vanta in ogni occasione, anche sui canali social a disposizione del Viminale, con dichiarazioni che suonano come una ammissione di responsabilità per tutti gli abusi commessi dalla guardia costiera libica, e poi a terra dalle milizie che riescono a ottenere i finanziamenti europei, per essere rifornite di mezzi e attrezzature dalle autorità italiane.

      Sarebbe tempo soprattutto che su questioni tanto gravi il governo la smetta con le strumentalizzazioni, che arrivano al punto di appropriarsi di vittime della mafia che hanno pagato con la vita la loro lotta per la legalità. Come riporta l’ANSA, secondo quanto affermato da Giorgia Meloni, alla conclusione dell’ultimo G7, “sulla lotta al traffico di essere umani abbiamo portato un modello tutto italiano che nasce da due grandi italiani come Falcone e Borsellino e che ci dice di seguire i soldi: follow the money”, e la Presidente del Consiglio aggiunge che tale approccio “può fare la differenza”. Negli ultimi mesi, non a caso, le notizie su quanto sono costretti a pagare ai trafficanti i migranti che riescono a fuggire dalla Libia e dalla Tunisia precedono le notizie sulle tante vittime, anche bambini, delle politiche di deterrenza e di abbandono in mare. Quanto rileva adesso la Corte dei conti europea conferma che occorre davvero “seguire i soldi”. Ma non sono certo quelli estorti a chi lotta per la sopravvivenza, quanto piuttosto quelli che vengono pagati dagli Stati menbri e dall’Unione europea alle milizie ed ai governi con i quali si concludono accordi “per combattere l’immigrazione clandestina”, un fiume di danaro che come confermano i revisori contabili europei con il loro linguaggio felpato, finisce nelle tasche delle stesse organizzazioni criminali che Meloni, Piantedosi ed i loro partner europei ed africani sostengono di volere contrastare.

      https://www.a-dif.org/2024/09/26/la-corte-dei-conti-europea-critica-il-sostegno-alla-guardia-costiera-libica

    • Special report 17/2024 : The EU #trust_fund_for_Africa – Despite new approaches, support remained unfocused

      Established in 2015, the European Union Emergency Trust Fund for Africa (EUTF) is an EU response to address the root causes of migration, instability and internal displacements in Africa. We followed up our 2018 recommendations and assessed whether the EUTF has improved the focus of its support, while showing due concern for human rights. We found that supported projects have reported the delivery of many results. However, the #EUTF support remains insufficiently focused on the agreed priorities. Furthermore, there are weaknesses in the accuracy and sustainability of reported results and a lack of procedures and follow-up on allegations of human rights violations. With a view to the ending of the EUTF and/or future development action, we make four recommendations.

      https://www.eca.europa.eu/en/publications/SR-2024-17
      #European_court_of_auditors

  • Giorgia Meloni érige la stratégie migratoire de l’Italie en modèle
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/28/immigration-en-europe-giorgia-meloni-erige-la-strategie-migratoire-de-l-ital

    Giorgia Meloni érige la stratégie migratoire de l’Italie en modèle
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant) et Nissim Gasteli (Tunis, correspondant)
    Publié le 28 septembre 2024 à 14h00, modifié hier à 09h11
    La politique étrangère que mène, depuis son accession au pouvoir il y a deux ans, la présidente du conseil italienne, Giorgia Meloni, est dominée par une priorité : la lutte contre l’immigration irrégulière. Le thème a été de tous ses discours, de toutes ses rencontres internationales, jusqu’à la tribune des Nations unies où elle a répété, mardi 24 septembre, son mot d’ordre habituel : la défense du « droit à ne pas émigrer ».
    Ses efforts portent sur la construction de partenariats économiques, encore balbutiants, avec des Etats du continent africain, mais ils se sont surtout traduits par une externalisation toujours plus prononcée du contrôle des frontières européennes sur la rive sud de la Méditerranée. Et cela malgré les graves violations des droits humains qui y sont commises contre les migrants désireux de rejoindre l’Europe. Sur ce front, où la Tunisie est son principal partenaire, Mme Meloni a remporté un succès certain aux yeux de son électorat. Les arrivées sur les côtes italiennes ont connu une baisse remarquable. Le 25 septembre, on en comptait 47 569 pour l’année 2024 contre 133 098 à la même période en 2023, selon les chiffres du ministère de l’intérieur italien. Par ailleurs, d’après les données de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières, les flux sur la route migratoire de la Méditerranée centrale ont diminué de 61 %.
    La présidente du conseil a aussi su utiliser la question migratoire comme un levier d’influence internationale pour l’Italie. Elle est devenue incontournable pour le dossier à Bruxelles et érige désormais sa stratégie en modèle. Elle a d’ailleurs bénéficié du soutien appuyé et constant de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur ce dossier. La dirigeante d’extrême droite a aussi reçu les louanges du premier ministre britannique, Keir Starmer (Parti travailliste), qui, en visite officielle à Rome le 16 septembre, a salué les « remarquables progrès » de l’Italie dans sa lutte contre les entrées illégales.
    Au ministère de l’intérieur allemand, dirigé par la sociale-démocrate Nancy Faeser, on parle même de « modèle albanais » pour désigner les centres de rétention de droit italien que Rome construit en Albanie pour traiter les demandes d’asile de certains migrants. La question migratoire a d’ailleurs été au cœur d’un entretien entre Mme Meloni et son homologue allemand, Olaf Scholz, jeudi 26 septembre, les deux parties convenant de maintenir une « liaison étroite » sur le sujet « en vue des prochains conseils européens ». « En Europe, la dimension interne de la migration, la répartition des migrants, est une source de conflit. En l’abordant par sa dimension externe, Giorgia Meloni peut mettre tout le monde d’accord et rallier à sa méthode », analyse Matteo Villa, spécialiste de la question migratoire à l’Istituto per gli studi di politica internazionale, un centre de recherche milanais.
    Si l’accord passé avec Tirana est un de ses succès diplomatiques les plus spectaculaires, Mme Meloni a multiplié les déplacements en Afrique du Nord. Elle s’est rendue de manière répétée en Libye, avec qui le protocole d’accord sur le soutien aux gardes-côtes a été renouvelé en 2023. En mars 2024, elle était en Egypte avec Mme von der Leyen et trois chefs de gouvernement européens pour la signature d’un accord avec l’Union européenne (UE) portant notamment sur le contrôle des flux migratoires et prévoyant un soutien de 7 milliards d’euros au Caire.
    « Rome mise sur le lien entre développement et immigration pour parler avec les pays de transit comme avec les pays de départs en Afrique subsaharienne », explique Akram Ezzamouri du centre de recherche Istituto affari internazionali. A la présidence du conseil, on fait, en effet, savoir que la clé de cette politique serait de ne pas parler uniquement de migrations avec les interlocuteurs africains, mais d’insister sur des coopérations économiques, censées faire reculer les causes profondes des flux migratoires.
    La destination prioritaire de Mme Meloni reste la Tunisie de l’autocrate Kaïs Saïed, adepte comme certains partisans de la présidente du conseil de la théorie raciste du « grand remplacement ». Elle s’y est rendue quatre fois. En juillet 2023, accompagnée de Mme von der Leyen, elle a conclu un accord avec Tunis conditionnant de fait une aide budgétaire de 150 millions d’euros en plus d’un transfert de 105 millions d’euros destinés au contrôle des frontières à la lutte de Tunis contre les migrations irrégulières.
    Si sa mise en œuvre a tardé, ses effets se font désormais ressentir avec brutalité sur les côtes tunisiennes. Les autorités ont renforcé leur présence le long du littoral nord du gouvernorat de Sfax, principale zone de départ vers l’Italie. Avec le déploiement d’hélicoptères et d’unités spéciales, elles ont dépêché d’importants moyens pour cibler l’économie illicite de la frontière. De nombreux passeurs ont ainsi été arrêtés et plusieurs ateliers de fabrication de bateaux en métal ont été démantelés, affaiblissant considérablement ces réseaux.
    La reprise en main s’est accompagnée d’une violente répression des migrants par les autorités tunisiennes, qui ont systématisé les expulsions vers les frontières algériennes et libyennes des candidats à l’exil interceptés en mer, comme l’a montré une enquête du Monde et de ses partenaires de Lighthouse Reports, publiée en mai 2024. Les personnes migrantes qui avaient trouvé refuge à Sfax à la suite des violences racistes du début de l’été ont été déplacées vers la région rurale d’El-Amra. D’autres ont subi des agressions sexuelles et des actes de torture. Mardi, un collectif lié à l’opposition
    Pour Camille Cassarini, chercheur à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, à Tunis, l’accord entre Bruxelles et Tunis est « forcément une solution court-termiste. D’abord, sa mise en œuvre nécessite un coût logistique et financier considérable, qui ne peut être tenu de manière indéfinie par les acteurs sécuritaires dans la région. Ensuite, et c’est le plus problématique, il a un coût humain très important. Cette solution entame le socle des droits humains sur lequel reposent les démocraties européennes et la démocratie tunisienne ».
    Si les départs de Tunisie sont désormais limités, les arrivées explosent aux Canaries. Sur la route migratoire de l’ouest de l’Afrique, les flux ont augmenté de 174 % selon Frontex. « Il est toujours délicat de dresser des liens de cause à effet sur des routes aussi distantes, mais on sait très bien qu’elles sont connectées. Toute route migratoire est définie par sa réversibilité : lorsqu’une se ferme, une autre s’ouvre », observe M. Cassarini.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#tunisie#albanie#routemigratoire#migrationirreguliere#frontex#canaries#immigration#developpement

    • La France se rapproche de l’Italie sur la question migratoire
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/05/la-france-se-rapproche-de-l-italie-sur-la-question-migratoire_6344028_3210.h

      Bruno Retailleau a participé à une réunion des ministres de l’intérieur du G7, en Campanie, consacrée au trafic de migrants.
      Par Allan Kaval (Rome, correspondant)

      Pour sa première rencontre internationale, le ministre de l’intérieur français, Bruno Retailleau, s’est rallié sur la question migratoire à l’approche du gouvernement italien dominé par l’#extrême_droite de Giorgia Meloni, tournant la page d’une relation abîmée par ce dossier sous la majorité précédente à Paris.

      Vendredi 4 octobre, à l’occasion du sommet du #G7 des ministres de l’intérieur, présidé par l’Italie, qui s’est tenu en Campanie, il a notamment annoncé avec son homologue, Matteo Piantedosi, la signature d’une déclaration d’intention sur la création d’une unité de recherche opérationnelle franco-italienne. Vouée à l’échange de renseignements sur le « trafic de #migrants », cette nouvelle entité devrait s’installer à Vintimille. Près de la frontière française, la ville et ses environs sont un lieu de passage de migrants, de refoulement et de tensions depuis que Paris y a rétabli les contrôles en 2015.

      Plus largement, la position de la France se rapproche de la méthode de Mme Meloni, avec l’#externalisation renforcée sur la rive sud de la Méditerranée du #contrôle_des_frontières au moyen d’accords avec les pays de transit et de départ. M. Retailleau a d’ailleurs affirmé, lors de la session plénière sur les #migrations, que l’Italie avait joué à cet égard un rôle de précurseur auquel la France entendait désormais s’associer.

      Seul le résultat compte

      L’approche italienne, présentée comme obéissant au principe de « donnant-donnant » implique d’obtenir un renforcement de la répression des migrations irrégulières contre des accords économiques. A cet égard, le pacte passé entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie en juillet 2023 sert de modèle. Et ce en dépit des graves violations des droits de l’homme à l’encontre des personnes migrantes qui ont été documentées dans le pays. Vu des capitales européennes, seul le résultat compte : les flux ont chuté de 61 % sur la route migratoire de Méditerranée centrale lors des six premiers mois de 2024 d’après les chiffres de #Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières.

      Vendredi, l’Italie a d’ailleurs associé à la rencontre consacrée aux migrations le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères tunisien ainsi que les ministres algériens et libyens de l’intérieur . Organisé dans un luxueux salon de mariage avec piscine de la bourgade de Mirabella Eclano, dans la région de l’Irpinia dont M. Piantedosi est originaire, le sommet a donné l’occasion au pays hôte de faire la promotion d’une approche des questions migratoires qui concentre l’essentiel des efforts menés par Giorgia Meloni en matière de politique étrangère.

      « Une ligne de pensée est partie d’Italie et elle a suscité l’adhésion en Europe et au-delà », s’est félicitée M. Piantedosi, assurant que Bruxelles considérait désormais Rome comme un « point de référence » sur le dossier. Pour un membre de la délégation tunisienne, « l’aspect sécuritaire et l’aide au développement économique doivent toujours être envisagés ensemble. Nous avons à cet égard un rapport de confiance avec les Italiens (…) Ils ont joué un rôle d’initiateur ».

      Le « modèle » italien

      Ursula von der Leyen, la présidente de la commission européenne, avait largement appuyé les efforts de Giorgia Meloni en direction de la #Tunisie ayant abouti à un accord entre Tunis et l’UE sur une aide budgétaire de 150 millions d’euros et un transfert de 105 millions d’euros pour le contrôle des frontières. Un accord comparable a été passé avec l’Egypte prévoyant un soutien de 7 milliards d’euros [!!?].

      Depuis, le premier ministre travailliste britannique, Keir Starmer, a loué à Rome la politique migratoire de Mme Meloni. A Mirabella Eclano, M. Piantedosi a aussi affirmé que la future ouverture en #Albanie de centres de rétention de droit italien censés traiter les demandes d’asiles de migrants était un « modèle ». Berlin a déjà montré son intérêt tout comme quinze Etats membres qui ont invité Bruxelles à étudier cette option. En marge du sommet, une source britannique a aussi indiqué y voir une alternative au ruineux et inopérant accord d’externalisation de l’asile passé par Londres avec le Rwanda.
      Jusqu’à il y a peu, la France manquait à l’appel du concert d’éloges que reçoit Mme Meloni. Le passif entre Paris et Rome sur la question migratoire est chargé. Dès les premières semaines du mandat de la présidente du conseil, à l’automne 2022, une première et grave crise diplomatique avait éclaté autour de l’Ocean-Viking, navire de sauvetage de l’ONG SOS Méditerranée. Se voyant refuser l’accès aux ports italiens, il avait dû accoster en France pour débarquer 234 personnes. En mai 2023, une rencontre entre ministres des affaires étrangères avait aussi été annulée à la suite des propos du ministre français de l’intérieur d’alors Gérald Darmanin, qui avait jugé Mme Meloni « incapable de régler les problèmes migratoires ».

      Prises de position dures

      Avec son successeur, le ton a changé. Bruno Retailleau, qui a rythmé ses débuts Place Beauvau par des prises de position dures sur les questions migratoires, entend faire front commun avec l’Italie et l’Allemagne pour un durcissement du cadre européen organisant les #expulsions, avec une révision de la directive dite « retour ». Il avait déjà pris Giorgia Meloni en exemple lors d’un entretien sur TF1, à la fin de septembre.

      Jeudi, il a de nouveau loué « l’efficacité des accords avec la Tunisie et l’Egypte » au micro de CNews et de BFM-TV lors d’un point presse dont Le Monde a été tenu à l’écart annonçant œuvrer à de futurs accords bilatéraux avec les Etats concernés. Une source italienne se réjouit d’ailleurs du « très grand intérêt » de la partie française pour la méthode de Rome. Sur le « modèle albanais », Paris ne présente pas d’opposition de principe mais attend de juger sur pièce.

      Dans le salon de mariage de Mirabella Eclano enfin, toutes les questions sur les violations des droits des migrants en Tunisie et en Libye ont été accueillies par des références à la présence, vendredi, de représentants du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU et à l’Organisation internationale des migrations. Ces entités internationales étaient présentées comme les improbables garants de la politique de sous-traitance frontalière à laquelle les Européens se rallient.

      #Algérie #Lybie #Égypte #Méditerranée #frontières

  • En Espagne, Pedro Sanchez veut contrer le récit sécuritaire et met en avant une « migration synonyme de richesse et de développement »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/28/en-espagne-pedro-sanchez-veut-contrer-le-recit-securitaire-et-met-en-avant-u

    En Espagne, Pedro Sanchez veut contrer le récit sécuritaire et met en avant une « migration synonyme de richesse et de développement »
    Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)
    « Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était aussi un pays de migrants, et beaucoup de compatriotes espagnols ont cherché ailleurs une vie meilleure, un destin qui leur était impossible dans leur pays », a rappelé Pedro Sanchez, lors d’une visite en Mauritanie, le 27 août. C’est une voix dissonante, portant un discours empathique et positif de la migration, que veut fait entendre le président socialiste du gouvernement espagnol, dans une Europe où elle n’est le plus souvent abordée qu’au prisme sécuritaire.
    En Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, où il cherchait des solutions à la crise migratoire que vivent les îles Canaries – le nombre de migrants y ayant accosté a doublé depuis le début de l’année, avec 27 000 arrivées –, M. Sanchez a vanté les bienfaits de l’immigration, à condition qu’elle soit légale. « La contribution des travailleurs migrants à notre économie, notre système social ou à la soutenabilité des retraites, est fondamentale. Pour l’Espagne, la migration est synonyme de richesse, de développement et de prospérité », a-t-il souligné à Nouakchott. « Contrairement au discours qui, malheureusement, commence à prendre de plus en plus d’importance en Europe, la migration n’est pas un problème, c’est une nécessité, qui implique certains problèmes. C’est pourquoi nous devons gérer de manière humaine, sûre et ordonnée le phénomène de la migration au bénéfice de nos sociétés respectives », a-t-il ajouté.
    Ce discours, alors que l’immigration est devenue la principale préoccupation des Espagnols, selon le Centre de recherches sociologiques, lui a valu les remontrances du chef de l’opposition, Alberto Nuñez Feijoo (Parti populaire, droite), qui a considéré « irresponsable » le fait « d’encourager un effet d’appel durant la pire crise d’immigration irrégulière ».
    Pedro Sanchez souhaite offrir un horizon aux candidats au départ et un discours de tolérance aux Espagnols. Dans les trois pays africains, outre les programmes de coopération habituels, le chef du gouvernement a conclu des accords visant à développer la « migration circulaire ». L’idée, qui consiste à embaucher des travailleurs dans leur pays d’origine pour couvrir des besoins saisonniers dans certains secteurs, n’est pas nouvelle. Depuis 2000, il existe des programmes de migration circulaire entre l’Espagne et plusieurs pays, en particulier le Maroc, qui chaque année, envoie plusieurs milliers de femmes travailler dans les plantations de fraises et de fruits rouges d’Andalousie. Les personnes qui participent à ces programmes peuvent travailler jusqu’à neuf mois par an en Espagne, et cela durant quatre années consécutives, au bout desquelles elles peuvent solliciter un permis de résidence de deux ans.
    En 2022, le gouvernement a essayé d’incorporer dans ces programmes davantage de secteurs d’activité et de pays, de faciliter les démarches des employeurs et les possibilités de régularisation postérieures des employés. En 2023, 17 200 personnes étaient insérées dans des programmes de migration circulaire. Depuis le début de l’année 2024, ce chiffre a dépassé les 20 000, selon le ministère de l’inclusion, la sécurité sociale et la migration.
    Il a aussi lancé des plans de formation à l’entrepreneuriat pour un nombre réduit de travailleuses de la fraise, afin qu’elles puissent ensuite créer leur propre entreprise au Maroc. « L’immigration légale ouvre des chemins de prospérité, de développement et d’échange culturel. Elle est bonne aussi bien pour le pays d’origine que pour le pays d’accueil. Et nous voulons qu’une fois qu’ils ont acquis de l’expérience, des connaissances, [les migrants] puissent rentrer pour partager ce bagage avec leur pays d’origine », a ajouté M. Sanchez à Dakar.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#regularisation#economie#formation#entrepreunariat#retour#developpement#migrationreguliere#sante#droit

  • BULLSHIT au pays des managers [Interview C Genoud] - YouTube (https...
    https://diasp.eu/p/17132365

    BULLSHIT au pays des managers [Interview C Genoud] - YouTube ⬅️ URL principale utilisée pour la prévisualisation Diaspora* et avec plus de garantie de disponibilité.

    URL Invidious FDN ⬅️ URL théoriquement plus propre : moins de pistage mais moins de garantie de disponibilité dans le temps.

    #entreprise #management #christophegenoud #bullshit #résilience #agilité #leadership #consulting #coaching #bonheurautravail #développementpersonnel #entrepriselibérée

    ‼️ Clause de non-responsabilité v1.0

  • L’immigration clandestine et l’engagement de Ndiouga Diakhaté : Un modèle de réussite et de contribution
    https://www.dakaractu.com/L-immigration-clandestine-et-l-engagement-de-Ndiouga-Diakhate-Un-modele-d

    L’immigration clandestine et l’engagement de Ndiouga Diakhaté : Un modèle de réussite et de contribution
    L’immigration clandestine est un phénomène préoccupant qui touche de nombreux jeunes au Sénégal, en quête d’un avenir meilleur à l’étranger. Dans ce contexte difficile, le parcours inspirant de Ndiouga Diakhaté se distingue par son engagement pour la jeunesse sénégalaise et son rôle dans la lutte contre cette dérive.
    Ndiouga Diakhaté, aujourd’hui âgé d’une trentaine d’années, est originaire du quartier HLM Fass Gueule Tapée Colobane à Dakar. Ayant arrêté ses études en classe de troisième pour se lancer dans la menuiserie, Ndiouga a commencé avec un petit espace devant la maison de sa grand-mère. Après des années de travail acharné, il est devenu un artisan accompli, reconnu pour son savoir-faire exceptionnel. Son parcours a pris un tournant majeur lorsqu’il s’est exilé en Angleterre. Trois ans passés à l’étranger lui ont permis d’acquérir une expertise approfondie dans son métier, et ses réalisations témoignent aujourd’hui de cette maîtrise acquise. À son retour au Sénégal, Ndiouga a choisi de partager ses compétences en offrant des créations de haute qualité qui, auparavant, n’étaient disponibles qu’à l’international. Conscient des défis que rencontrent les jeunes Sénégalais, notamment ceux poussés par l’immigration irrégulière, Ndiouga a décidé d’utiliser son expérience pour sensibiliser et soutenir sa communauté. Il souligne l’importance de rester dans le pays pour contribuer à son développement, en dépit des tentations d’un avenir plus prometteur ailleurs. « J’ai eu la chance de voyager, et j’ai décidé de laisser la vie confortable là-bas pour revenir ici. Les jeunes sénégalais doivent bénéficier de ce que j’ai appris en Angleterre. Je suis à l’aise au Sénégal, » affirme-t-il.
    Avec des moyens modestes, Ndiouga a ouvert un petit atelier derrière l’immeuble où il stocke ses œuvres. Cet espace forme actuellement sept jeunes en menuiserie, leur offrant ainsi une opportunité de gagner leur vie tout en apprenant un métier. Cependant, il appelle les autorités à le soutenir davantage pour développer un grand atelier capable de former encore plus de jeunes. « Si les jeunes sont occupés par un métier, personne ne pensera à partir. Mais si l’absence d’opportunités les pousse vers des horizons incertains, il est crucial de leur offrir un espoir ici, » explique-t-il.
    L’engagment de Ndiouga Diakhaté est un exemple concret de la manière dont des individus peuvent contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine en investissant dans leur propre pays. Son parcours illustre que, malgré les difficultés, il est possible de réussir et de redonner à sa communauté. Son initiative souligne également l’importance d’un soutien institutionnel pour maximiser les effets de telles démarches. Ndiouga inspire ceux qui, comme lui, ont délaissé leur pays pour un avenir meilleur à l’étranger et montre aux jeunes Sénégalais qu’il est possible de réussir et d’avoir un impact positif sans quitter leur terre natale. Son exemple est un appel à l’action pour une meilleure valorisation des compétences locales et une mobilisation collective pour construire un avenir prospère au Sénégal.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#jeunesse#formation#developpement#angleterre#retour#sante

  • Une nouvelle application pour Framaspace : #ownershiptransfer
    https://framablog.org/2024/09/10/une-nouvelle-application-pour-framaspace-ownershiptransfer

    Encore des nouveautés sur Framaspace ? Et oui ! En ce moment, on gâte les utilisateur⋅ices de ce service, avec l’intégration de pas mal de fonctionnalités comme les applications Forms et Tables, mais aussi l’app « Intros » qu’a développée Val, notre #stagiaire estival … Lire la suite­­

    #Dégooglisons_Internet_2014-2017_ #Frama.space #Framasoft #Outils_émancipateurs #Developpement #framaspa #intros #Nextcloud #OT #Stage #stages

  • A new application for #framaspace : #ownershiptransfer
    https://framablog.org/2024/09/10/a-new-application-for-framaspace-ownershiptransfer

    Still more features on Framaspace ? Yes ! At the moment, we’re spoiling the users of this service, with the integration of quite a few features like the Forms and Tables applications, but also the ‘Intros’ app developed by Val, our summer … Lire la suite­­

    #Dégooglisons_Internet_2014-2017_ #Frama.space #Framasoft #Outils_émancipateurs #Developpement #English #intros #Nextcloud #OT #Stage #stages #stagiaire

  • Vers l’#écologie_de_guerre. Une #histoire_environnementale de la #paix

    L’étrange hypothèse qui structure ce livre est que la seule chose plus dangereuse que la guerre pour la #nature et le #climat, c’est la paix. Nous sommes en effet les héritiers d’une histoire intellectuelle et politique qui a constamment répété l’axiome selon lequel créer les conditions de la paix entre les hommes nécessitait d’exploiter la nature, d’échanger des ressources et de fournir à tous et toutes la prospérité suffisante. Dans cette logique, pour que jalousie, conflit et désir de guerre s’effacent, il fallait d’abord lutter contre la rareté des #ressources_naturelles. Il fallait aussi un langage universel à l’humanité, qui sera celui des #sciences, des #techniques, du #développement.
    Ces idées, que l’on peut faire remonter au XVIIIe siècle, ont trouvé au milieu du XXe une concrétisation tout à fait frappante. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le développement des infrastructures fossiles a été jumelé à un discours pacifiste et universaliste qui entendait saper les causes de la guerre en libérant la #productivité. Ainsi, la paix, ou l’équilibre des grandes puissances mis en place par les États-Unis, est en large partie un don des #fossiles, notamment du #pétrole.
    Au XXIe siècle, ce paradigme est devenu obsolète puisque nous devons à la fois garantir la paix et la sécurité et intégrer les #limites_planétaires : soit apprendre à faire la paix sans détruire la planète. C’est dans ce contexte qu’émerge la possibilité de l’écologie de guerre, selon laquelle #soutenabilité et #sécurité doivent désormais s’aligner pour aiguiller vers une réduction des émissions de #gaz_à_effet_de_serre. Ce livre est un appel lancé aux écologistes pour qu’ils apprennent à parler le langage de la #géopolitique.

    https://www.editionsladecouverte.fr/vers_l_ecologie_de_guerre-9782348072215
    #guerre #environnement #livre

    • Ainsi, la paix, ou l’équilibre des grandes puissances mis en place par les États-Unis,

      Bon, c’est pas vraiment des synonymes, il me semble qu’on appelait même ça la guerre froide. Bonneuil et Fressoz appellent aussi ça le thanatocène, parce que c’est une période marquée par une destruction fulgurante, produite par les outils servant à faire la guerre (pas la paix).

      Je peux comprendre qu’après l’invasion de l’Ukraine par la Russie on ait pu espérer que la sobriété énergétique serait un truc rassembleur. Ce que les écologistes et les scientifiques n’avaient pas réussi à accomplir, peut-être que le soutien à l’Ukraine et un certain patriotisme allaient réussir à le concrétiser. Sauf qu’il est vite apparu qu’on allait se noyer sous le GNL et ses nouvelles infrastructures, que les échanges de fossiles continuaient bon train, et que, la guerre continuant elle aussi en laissant les négociations s’essouffler toutes seules, la destruction généralisée continuait tranquille.

      Il y a quelques années, le changement climatique était régulièrement retraduit dans les mots de la sécurité : la rareté des matières premières allait amener des guerres, l’abondance des matières premières (en Arctique dégelé) allait amener des guerres, les guerres allaient amener des migrants, la chaleur avait provoqué la guerre en Syrie, etc. Bref, le changement climatique était un "accélérateur de menaces". Maintenant, on a le complément qui t’enferme dans le cercle vicieux de la sécurité : la lutte contre les menaces sont retraduites dans le langage de l’écologie, de la lutte contre le réchauffement. Pour lutter contre la Russie, il te faut une #économie_de_guerre_climatique : des mines de lithium qui produiront des ev et des microprocesseurs pour des armes sophistiquées ; des éoliennes et des réacteurs qui produiront ton chauffage et des rafales.

      (Charbonnier a pu être moqué en « penseur du vivant » inoffensif ; j’ai l’impression qu’une même posture viriliste se manifeste là aussi.)

      L’étrange hypothèse qui structure ce livre a été succinctement discutée par Durand & Keucheyan
      https://shs.cairn.info/revue-green-2022-1-page-55

      l’écologie de guerre peut-elle être efficace du point de vue de l’avènement d’une économie bas carbone ? Et est-elle conforme aux valeurs d’une politique d’émancipation ?

      tldr : Ils répondent poliment non aux deux questions.

      Après, faudrait évidemment lire le livre.

    • Pour le philosophe, qui reprend les critiques du #pacifisme formulées par le juriste allemand (et nazi) Carl Schmitt, l’expression du rapport de force entre nations demeure indépassable. Par conséquent, un déplacement de l’écologie sur le terrain du « #réalisme » politique s’impose (soit une rupture franche avec une tradition libertaire importante au sein des mouvements écologistes contemporains). Ainsi, il aboutit à l’idée, essentielle, que, faute de gouvernance mondiale crédible, seuls les Etats les plus puissants, réunis en une coalition dominante, pourront imposer une transition aux acteurs ayant intérêt à défendre l’infrastructure fossile (qu’il s’agisse d’industriels, d’investisseurs, de travailleurs des secteurs menacés, d’Etats pétro-gaziers ou de nations dépendantes du charbon). A la lecture, on s’interroge néanmoins sur la façon dont cette coalition devrait « imposer » la transition aux acteurs en question. On aurait également apprécié des précisions sur la stratégie que devraient adopter les démocraties dans cette perspective (l’Europe devrait-elle s’associer à la dictature chinoise pour composer une coalition « post-carbone » ? Devrait-elle se rapprocher des Etats-Unis ?)

      Analysant la situation géopolitique depuis 2020, Pierre Charbonnier se réjouit de certains « bougés » de la part des grandes puissances, qui associent désormais écologie et questions stratégiques. L’Europe, réagissant à l’agression russe, promeut les énergies décarbonées dans une logique de sécurité (et pas uniquement protéger l’environnement). Après la Chine, les Etats-Unis de Joe Biden financent massivement leur industrie verte dans le but d’affirmer leur leadership. Ce changement de paradigme, à peine initié et toujours fragile, représente un espoir majeur selon l’auteur : celui de mettre en branle des puissances capables de gagner la guerre du climat, celui d’une écologie réellement (géo)politique.

      https://www.liberation.fr/culture/livres/lecologie-le-vert-de-la-guerre-selon-pierre-charbonnier-20240828_MQBVF5KB

  • « #Care » : comment l’étude du #travail_domestique permet de réécrire l’histoire

    La notion de care s’est imposée dans le langage courant et politique pour qualifier l’ensemble des activités – rémunérées ou non – qui consistent à prendre soin des autres et de leur cadre de vie ; à assurer le « #travail_reproductif » et non seulement « productif ». Cela recouvre notamment les métiers ou pratiques sociales d’#aide_à_la_personne, les secteurs infirmiers ou médicaux, ou encore un grand nombre de tâches dites « domestiques ».

    Les économistes féministes se sont depuis longtemps approprié cette notion pour mettre en valeur des formes de travail exercées par les #femmes et non reconnues socialement et dans les #statistiques économiques, en particulier le #travail_domestique_non_rémunéré. Il ne s’agit pas d’essentialiser des différences entre hommes et femmes mais au contraire de partir du principe que rendre visibles toutes les formes de travail est une étape nécessaire vers l’#égalité, la #reconnaissance_sociale et économique et le partage de ces tâches.

    En outre, alors que les mutations sociales et technologiques du XXe siècle ont diminué le temps de travail consacré au care et les tâches domestiques, il est probable que le vieillissement de la population inverse cette tendance. Il implique en particulier une augmentation de la demande de soin et d’aide à la personne, pratiques qui peuvent être rémunérées ou non, reposant dans ce dernier cas sur des liens familiaux ou amicaux.

    La loi de 2019 sur les congés de proche aidant et les discussions récurrentes sur les pénuries de personnel pour l’aide à domicile montrent combien nos sociétés se préparent – encore trop lentement et difficilement – aux mutations économiques et sociales causées par le vieillissement.

    #Valorisation_monétaire du travail domestique

    Il y a évidemment un débat au sein des économistes quant à l’opportunité de compter le travail de care domestique qui n’apparaît pas dans les statistiques officielles et donc de lui donner une #valeur_monétaire. Outre les difficultés méthodologiques de cette quantification, la question est de savoir si valoriser les pratiques non rémunérées comme un travail salarié ne va pas à l’encontre de l’éthique du care en mettant sur le même plan des formes de travail non équivalentes.

    La réponse que les économistes féministes apportent à cette question est que la construction de statistiques et la valorisation monétaire est aujourd’hui le meilleur moyen de montrer l’ampleur du #travail_féminin et la persistance des inégalités entre femmes et hommes au sein du ménage hétérosexuel (voir le récent résumé de Nancy Folbre présentant ces arguments et la recherche dans ce domaine, dont la première contribution remonte à l’ouvrage de Margaret Reid, Economics of household production, publié en… 1934).

    Depuis #Margaret_Reid, et encore plus depuis la réappropriation du concept de care en économie dans les années 1980 et 1990, notamment par Nancy Folbre, les économistes ont donc tenté de quantifier le travail domestique, dans le passé quasi-essentiellement exercé par les femmes. L’objectif est de voir comment cette comptabilisation change notre vision du #développement_économique, habituellement mesuré par des salaires et le temps de travail masculins, puis par le #produit_intérieur_brut, qui exclut les tâches domestiques.

    Il existe des tentatives actuelles pour inclure les estimations du travail domestique dans le #PIB, mais seule l’histoire économique permet de prendre la mesure du #biais que l’absence de prise en compte du travail féminin dans les statistiques cause à nos représentations du développement économique.

    Dans un article récemment paru dans le Journal of Economic History, « Careworn : The Economic History of Caring Labor » (https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-economic-history/article/careworn-the-economic-history-of-caring-labor/68D8EDEB50DCF2AB012433755741108B), la professeure d’histoire économique Jane Humphries cherche à produire une telle estimation pour l’Angleterre sur très longue période, de 1270 à 1860. Ses précédentes recherches ont déjà révolutionné l’#histoire_économique en montrant comment la prise en compte du travail des enfants, puis la construction de séries de salaire des femmes, changeaient le récit traditionnel de la révolution industrielle du XIXe siècle.

    Humphries commence par rappeler le paradoxe des recherches actuelles d’histoire économique quantitative qui ont entrepris de calculer des séries de PIB, de niveau de vie et de prix depuis le Moyen-Âge (voir notamment les travaux de #Robert_Allen et #Stephen_Broadberry). Le calcul d’évolution des prix repose en effet sur la définition d’un panier de biens représentatif de la consommation de base (viande, lait, céréales etc.). Mais l’essentiel du travail des femmes nécessaire pour transformer ces biens de base en consommation domestique, nécessaire pour soutenir le travail rémunéré de l’homme du foyer, n’est pas pris en compte dans les statistiques de production !

    Soutien au travail de l’homme salarié

    Elle rappelle aussi les nombreuses heures nécessaires pour maintenir l’#hygiène dans un foyer, avant la généralisation de l’eau courante et des sanitaires au XXe siècle. Rassemblant de nombreuses sources d’origine et fréquence différentes sur le temps de travail domestique et sur le #salaire horaire de ce travail lorsqu’il était rémunéré, Humphries tente de calculer la valeur totale du travail domestique qui était nécessaire pour qu’un foyer puisse subsister, permettant à l’homme de s’en absenter pour travailler au-dehors.

    Même ses estimations les plus basses montrent qu’au moins 20 % de la production totale de valeur (ce que nous appelons aujourd’hui PIB) était consacrée aux #tâches_domestiques – et sont donc absentes de nos mesures habituelles Et si ce chiffre n’était pas plus important dans le passé qu’aujourd’hui, c’est que l’autrice valorise le travail féminin au prix du salaire des femmes de l’époque, qui était très inférieur à celui des hommes.

    Notons que l’article ne quantifie que les tâches domestiques liées à la consommation et l’entretien du foyer ; l’autrice souligne qu’elle n’a pas quantifié ce qui touche au « travail reproductif », en particulier la mise au monde et l’allaitement des enfants.

    Mais la professeure d’histoire économique s’intéresse ici davantage à l’évolution du coût et temps du travail domestique – relativement au #travail_salarié – au cours des siècles. Elle remarque en particulier une forte augmentation du travail domestique, et de sa valeur relative, lors de la « révolution industrieuse » du XVIIIe siècle, précédant la « révolution industrielle » du XIXe siècle.

    Regard biaisé sur l’économie

    A la suite des travaux de #Jan_de_Vries, on parle de « #révolution_industrieuse » pour caractériser l’augmentation du temps de travail (en termes de nombre d’heures salariées) causée par la nécessité de maintenir ou accroître le niveau de consommation du ménage. De manière cohérente avec le fait que la révolution industrieuse coïncidait avec une diversification et multiplication des biens de consommation, Humphries montre que le travail domestique nécessaire pour soutenir le travail de l’homme salarié augmentait en même temps que ce dernier.

    Plus les ménages avaient accès à de nouveaux produits (tissus, sucre, viande, thé etc.), plus les femmes devaient travailler pour que les hommes puissent les consommer et en profiter. Pour les femmes mariées, conclut-elle, la « révolution industrieuse » n’a pas coïncidé avec une augmentation du travail salarié mais a pris une forme domestique, obscurcissant ainsi encore plus la contribution des femmes à la #croissance_économique et l’amélioration du niveau de vie.

    Rappelons, comme Humphries elle-même, la fragilité de ces premières estimations qui reposent sur des sources incomplètes et des hypothèses statistiques fortes.

    Toutefois, ce travail a le mérite de mettre à nouveau en lumière combien notre regard sur l’histoire économique est biaisé si nous ne réalisons pas que l’activité économique mesurée au cours du temps (par les statistiques de prix, salaires et production) ne pouvait s’accomplir que parce qu’elle était rendue possible par le travail domestique des femmes. Celui-ci était pourtant invisible dans les statistiques de population ou de production qui devinrent au XIXe siècle un nouveau pilier de la gestion des Etats modernes et de la compréhension de l’économie.

    https://www.alternatives-economiques.fr/eric-monnet/care-letude-travail-domestique-permet-de-reecrire-lhi/00112088
    #rémunération #invisibilisation #économie #économie_féministe #quantification #rémunération #salaire

    • Care Provision and the Boundaries of Production

      Whether or not they provide subjective satisfaction to providers, unpaid services and non-market transfers typically contribute positively to total output, living standards, and the social climate. This essay describes some quantitative dimensions of care provision and reviews their implications for the measurement of economic growth and the explanation of relative earnings, including the gender wage differential. It also calls attention to under-explored aspects of collective conflict over legal rules and public policies that shape the distribution of the net costs of care provision.

      https://www.aeaweb.org/articles?id=10.1257/jep.38.1.201

  • Stack Overflow Survey: 80% of developers are unhappy
    https://shiftmag.dev/unhappy-developers-stack-overflow-survey-3896

    Technical debt is the number one cause of developer frustration. Working with imperfect systems demoralizes programmers, making it difficult to do quality work.

    Hustle culture and bureaucracy

    The pressure to meet deadlines is often extreme in the IT industry. Developers are under pressure to complete tasks as fast as possible in order to earn as much income as possible. Increased pressure in the workplace leads to unrealistic expectations and burnout. Changing jobs often can provide temporary relief by increasing income, but they end up in similar stressful situations and in new companies.

    Then there’s the perennial problem of bureaucracy, which big tech companies suffer from in particular. Endless meetings and unrealistic managers’ demands contribute to the feeling of futility. Developers become frustrated when their time is spent on administrative tasks instead of actual coding, leading to increased job dissatisfaction.

    The future seems to be remote, despite employers’ efforts to bring employees back to the office.
    Layoffs and poor health

    The recent massive layoffs have created uncertainty and fear among developers when it comes to career prospects. On top of the stress, coding is a sedentary job, and a sedentary lifestyle is extremely harmful to physical health. Studies have shown that sitting is more harmful than smoking. On the other hand, exercise significantly relieves depression, suggesting that programmers should prioritize physical activity to combat the negative effects of their profession.

    #Développement #IT #Travail #Economie_numérique

  • #intros, une app #Nextcloud pour faciliter la prise en main de #framaspace
    https://framablog.org/2024/07/31/intros-une-app-nextcloud-pour-faciliter-la-prise-en-main-de-framaspace

    Le projet Framaspace propose, à ce jour, un espace cloud (fichiers, agendas, contacts, wiki, kanban, etc) à plus de 1 200 associations et collectifs. C’est autant d’instances du logiciel libre Nextcloud. Malheureusement, ce dernier n’est pas toujours très facile à … Lire la suite­­

    #Dégooglisons_Internet_2014-2017_ #Frama.space #Framasoft #Outils_émancipateurs #Developpement #Stage #stagiaire

  • Border externalisation: billions of euros, visa sanctions, and a wealth of documentation

    The second edition of the bulletin, published with migration-control.info, includes analyses of multi-billion increases in the EU’s budgets for border externalisation (https://www.statewatch.org/outsourcing-borders-monitoring-eu-externalisation-policy/bulletin-2/a-bottomless-pit-billions-more-euros-for-externalised-border-controls) and the growing use of visa sanctions to coax third states into cooperating with EU deportations (https://www.statewatch.org/outsourcing-borders-monitoring-eu-externalisation-policy/bulletin-2/visa-sanctions-to-increase-deportations).

    It also includes an extensive update to the document archive, with almost two dozen documents from the secretive Operational Coordination Mechanism for the External Dimension of Migration, MOCADEM (mécanisme de coordination opérationnelle pour la dimension extérieure des migrations).

    Many of the documents added to the archive have been summarised in the bulletin’s section on thematic and regional developments, intended to provide a useful overview of key issues, themes and events.

    However, there is more in the documents than can be summarised there, and readers are advised to dig into the documents for themselves.

    The bulletin editorial (https://www.statewatch.org/outsourcing-borders-monitoring-eu-externalisation-policy/bulletin-2/editorial) looks at the Council of the EU’s stubborn refusal to grant the European Parliament any right of democratic scrutiny over the workings of MOCADEM.

    The next issue of the bulletin will be published at the end of September.

    https://www.statewatch.org/news/2024/july/border-externalisation-billions-of-euros-visa-sanctions-and-a-wealth-of-

    #externalisation #frontières #migrations #business #visa #sanctions #pays-tiers #réfugiés #visas

    • A bottomless pit: billions more euros for externalised border controls

      In view of the recently concluded mid-term review of the EU’s budget, funding for the externalisation of migration control has been at the top of the political agendas of EU member states and institutions. In the words of the European Commission and the European External Action Service, funding “ensure[s] that the actions undertaken… continue delivering results.” A substantial increase in the EU budget is on the cards, at the same time as a possible shift towards a supposedly new “preventive model” for external migration control.

      Funding externalisation under the 2021-2027 EU budget

      Under the current budget, EU border externalisation initiatives are funded through three Commission Directorate-Generals: Neighbourhood and Enlargement Negotiations (DG NEAR), International Partnerships (DG INTPA) and Migration and Home Affairs (DG HOME). They oversee a variety of different funds that, either in whole or in part, provide what in EU jargon is called “external funding” – that is, funding for projects outside EU territory.

      DG NEAR is responsible for the Instrument for Pre-accession Assistance (IPA III) as well as the Neighbourhood, Development and International Cooperation Instrument (#NDICI) funds earmarked for the EU’s “neighbourhood.” DG INTPA administers NDICI funds which are destined for countries beyond the EU’s immediate neighbourhood. This fund, also referred to as “Global Europe,” channels the biggest share of external funding.

      DG HOME is responsible for the Asylum Migration and Integration Fund (#AMIF), the Border Management and Visa Instrument (#BMVI), and the Internal Security Fund (#ISF). With regard to externalisation, the AMIF focuses “on supporting actions that are not development-oriented and serve the interest of internal Union policies.” The ISF focuses on enhancing cooperation with third countries “in areas of relevance to the Union’s internal security,” including “combating cross-border criminal smuggling networks.” A report by Statewatch and the Transnational Institute explains in more detail how the home affairs funds finance border externalisation.

      Finally, certain agencies, such as Frontex, the European Asylum Agency (EUAA) and Europol, hold their own budgets which may be used for migration and border related projects beyond EU borders.

      NDICI: institutionalising “#containment_development

      NDICI is fundamental to the external dimension of EU migration control. With a budget of €79.5 billion, it replaces and merges ten different external funding instruments into one. It is the EU’s main development instrument and, as set out in the founding legislation, 93% of NDICI funds must comply with Official Development Assistance (#ODA) criteria, such as recipient country ownership. ODA is supposed to promote and specifically target the economic development and welfare of developing countries.

      At the same time, the NDICI Regulation sets a target for 10% of the total fund to be “dedicated particularly to actions supporting management and governance of migration and forced displacement.” As the Commission’s report on the use of external funding instruments for 2022 shows, 13.6% of the total committed in 2022 was dedicated to migration. This not only underscores the often-raised criticism of diverting development aid for migration control purposes, but also represents a risk to the integrity of ODA. Evaluations of funding under the NDICI by CeSPI and Oxfam have further cemented these concerns.

      Some of the projects funded under NDICI are a direct continuation of projects financed by the European #Trust_Fund for Africa (#EUTF), a €5 billion initiative launched in 2015 which fostered what has been termed the “containment” approach to development. Through this, development interventions for issues such as job creation or adaptation to climate change are based on the idea that addressing these “root causes” will diminish majority world citizens’ ambitions to move to Europe.

      A draft action file produced by the Council of the EU’s Operational Mechanism for the External Dimension of Migration (MOCADEM) in January 2023 shows that NDICI is seen as a direct continuation of the EUTF. There is therefore an evident path dependency and normalisation of such migration-related interventions creeping into broader development aims.

      This instrumentalisation of development is further highlighted by the built-in “flexible incitative [sic] approach” of NDICI. This “positive” conditionality mechanism aims to reward countries for their willingness to engage in, for example, fighting against smuggling and trafficking or showing cooperation on deportation and readmission. However, making access to development aid conditional on migration control objectives has been criticised, not least because it goes against the EU’s own development principles and leads to ineffective assistance when funding does not go where it is most needed.

      For the EU’s “Southern Neighbourhood”[1] there is a “Multi-Country Migration Programme for the Southern Neighbourhood” (MCMP) which is supposed to “provide a flexible source of funding”, allowing for special measures and “country-specific actions that… offer to selected countries an incentive to go beyond what their country MIP [multiannual indicative programme] offers, in line with a flexible incitative approach”. In Sub-Saharan Africa this approach is operationalised through the action “Flexible Mechanism for Migration and Forced Displacement”. However, there is a lack of transparency regarding what is funded under this mechanism, which has so far mobilised €200m, and how countries are selected to receive additional funding.

      Member states in the driving seat

      While civil society and the European Parliament lament a lack of oversight and transparency of NDICI projects, member states have increased their role through the “NDICI Coordination Group on Migration,” which was set up specifically for member states to oversee migration programming under the NDICI.

      Member states are also highly involved in the Team Europe Initiatives (TEIs). These are initiatives involving EU and national institutions and agencies “around which European funding instruments and modalities coalesce to bring a transformational impact“ in a selected priority area – one of which is irregular migration. NDICI projects are supposed to support these initiatives, but other funding methods and partners are also used.

      For example, the TEI on the Central Mediterranean brings together the European Commission and the European External Action Service (EEAS), along with 11 EU and Schengen member states,[2] which have together mobilised €1.13 billion in national and EU funding. The TEI on the Atlantic/Western Mediterranean Route is taken forward by the Commission and the EEAS, with nine EU and Schengen member states,[3] which have so far mobilised €908 million. Even if “Team Europe” is essentially a branding exercise, it is one which provides another way to create alliances for further externalising migration control.

      Mid-term review: more funding for migration control

      The mid-term review of the current EU budget, the Multi-Annual Financial Framework (MFF) 2021–27, was finalised this spring. It was launched by the Commission in June 2023, with the institution calling for an increase in the EU budget due to the economic situation and the war in Ukraine, which had “pushed the resources of the EU budget to the point of exhaustion.”

      Several important changes have been agreed. Earlier this year, the Council gave final approval to a total of €64.6 billion in additional funding, which was approved by the Parliament. Of this amount, €7.6 billion is for NDICI, aiming at, amongst other things, the “continuation of actions previously undertaken through the EU Trust Fund for Africa.”

      An additional €2 billion will go to the AMIF and BMVI funds, as well as the budget of the EU Asylum Agency (EUAA). This is to address “urgent challenges and needs related to migration and border management” and the implementation of the Pact on Migration and Asylum, including the heavily criticized border procedure.

      Finally, the maximum amount of the Solidarity and Emergency Aid Reserve (SEAR) has been increased by €1.5 billion. This fund is dedicated to both natural disasters on European territories and natural disasters and humanitarian crises in non-EU states.

      A Spanish Council presidency paper discussed in the following section gives some indication of how the additional funding may be used.

      Spanish presidency paper: proposals to improve the “effectiveness” of externalisation funding

      A November 2023 document illustrates both the priorities of the Spanish Council presidency (in place from July-December 2023) and grants some insight into how the increased funding may be used. It builds on an earlier presidency paper that called for the necessity “to achieve more and better funding for the external dimension of migration.”

      The paper contains several suggestions to render internal EU coordination more efficient. It proposes strengthening existing Council working parties or establishing a new ad hoc Council mechanism to monitor the use of funds more closely. It also calls for more regular and systematic dissemination of information on externalisation funding, including the improvement of online databases such as the Financial Transparency System (FTS) and EU Aid Explorer.

      A “migration marker” used by EU officials to track the use of NDICI funds for migration purposes could be extended to other funds, the paper suggests. It also strongly emphasises the need for more “executive and short-term funding mechanisms” to prevent irregular migration, and highlights that the development objective of NDICI restrains the more operational needs required for a “preventive model”.

      The Spanish presidency’s proposed “preventive model” (a term coined in September 2023) deviates from the more common, but equally contested, understanding of a preventive approach that focuses on “root causes”. Instead, it is primarily concerned with operational border and migration management efforts in non-EU states: for example, the purchase of vehicles, vessels, and surveillance equipment; or meeting the needs of forcibly displaced persons hosted by partner countries. To back up this approach, the paper says EU member states “should consider the possibilities of strengthening other funding tools of our external dimension toolbox.”

      Whose crisis?

      According to the Spanish Presidency, a “preventive approach” is necessary because longer-term actions focusing on root causes both fail to “effectively address the migration crises that have already erupted” and “to prevent impending crises that are building up.” This framing overshadows the structural reasons that cause “crises” to emerge in the first place and demonstrates the productivity of crisis labelling.

      Firstly, labelling something as a “migration crisis” shifts the focus from the humanitarian crises produced by the absence of safe and legal pathways to a perceived crisis of state sovereignty. In doing so, it silences the fact that migrants encounter crises on their journeys, which are themselves the result of restrictive migration governance and the absence of legal pathways.

      Secondly, crisis and emergency framing has been used by EU agencies and member states to derogate from legal norms and safeguards. An emphasis on operational cooperation with third states is likely to enhance this trend.

      Thirdly, EU-funded border and migration control capacities in non-EU countries are likely to aggravate the very crises they aim to solve – rendering available pathways more dangerous without significantly reducing migration. This possibility is particularly concerning given the use of the “more for more principle,” heralded by the Spanish presidency as ensuring “genuine involvement of partner countries.” Ultimately, this means that more financial, material and other resources are given to the countries most willing to cooperate in the EU’s migration containment agenda.

      Putting “capacity building” into perspective

      The Spanish presidency’s emphasis on operational support and the “more for more principle” are not new. Two decades ago, the EU set up its first financial instrument dedicated to the provision of financial and material support to non-EU countries for migration and border management operations. Meanwhile, the “more for more principle” was first introduced in 2011 under the EU’s Global Approach to Migration and Mobility (GAMM).

      Since then, scholars have considered how this so-called capacity building has helped frame migration control initiatives as technocratic, neutral and apolitical. Other research has shown that it reproduces Eurocentric categories of migration governance that do not neatly map onto, for example, less state-centric notions of mobility in countries such as Niger. Further, research has warned of the possibility of it negatively affecting freedom of movement within the Economic Community of West African States (ECOWAS). Finally, scholars have pointed to the often self-serving nature of capacity building as such, often profiting and being driven by the European (and global) border-industrial complex.

      Migration control considerations that require strengthening the security apparatus of partner states are a central element in capacity building initiatives. Strong concerns have been raised by journalists and rights groups. These concerns pertain to human rights abuses and a lack of scrutiny.

      EU funding for so-called migration management has resulted in pushbacks of refugees and migrant workers to the deserts of Morocco, Tunisia, and Mauritania. Finally, rights groups have repeatedly warned over the negative human rights implications of some projects funded under the NDICI in Tunisia and Libya, especially those building the capacities of the Tunisian and Libyan coast guards. Furthermore, recurrent drownings have been reported at the hands of the Senegalese navy, which has received support from the EU and its member states, in particular Spain, for almost two decades.

      Concerns also relate to the question of who is being funded. For example, prior to the outbreak of the current civil war in Sudan, EU migration funds have reportedly indirectly supported the Rapid Support Forces. Another recurrent question raised by journalists pertains to the question of what (else) is happening with donated materials. In Senegal, vehicles donated by the EU through the EUTF were used to violently repress democratic protests in 2023.

      Finally, there is the collateral damage accepted by EU policy makers. These concerns have been raised strongly in regard to the EU’s anti-smuggling agenda in pre-coup Niger, but also more recently in the context of the EU- Mauritania deal and its linked support for capacity building. Here, observers have raised strong concerns over how these measures aggravate acute risks for the Afro-Mauritanian community, (further) inflaming racial tensions and social polarization in the country.

      Besides these concerns, shifting geopolitical alliances on the African continent also puts in question the future feasibility of the EU externalisation agenda. The ongoing political reconfigurations are likely to impact the EU’s ability to be an “agenda setter”. This is most starkly illustrated by the 2023 military coup in Niger which has resulted not only in the suspension of security cooperation and financial support to the country by the EU, but also the abrogation of the much-criticized 2015 law against migrant smuggling by the Nigerien government. In a statement announcing the repeal, the military government stated that the law “did not take into account the interests of Niger and its citizens.”

      Put differently, the shifting geopolitical context has enabled African states to challenge the EU and EU member states as hegemonic actors. Therefore, an additional question emerges: whether the EU is at risk of undermining its relations with non-EU countries when it pushes them to adopt migration policies which contribute to the global racialized exclusion of their citizens, negatively affect local economies and lead to human insecurity.

      Besides the wider concerns raised above, policies that perpetuate longstanding asymmetric and unequal relations in the field of migration and beyond, are untenable in the longer term. Working towards establishing truly mutually beneficial relations is not only advisable but necessary. The emphasis on enhancing operational cooperation in the EU’s external migration and border management, mirrored both in the proposed MFF budget increase and the Spanish presidency paper, instead falls within the longer-term, broader logics of the increasingly challenged toolbox of EU security and migration control.

      Ways forward

      Billions more euros are being made available for EU migration and border control externalisation initiatives through the mid-term revision of the EU budget. The Spanish presidency paper offers a glimpse behind the scenes of the negotiations and offers some idea of what moving towards a “preventive approach”, centred around operational capacity-building, means in practice.

      While the risks of such an approach are not unknown, the key to challenging it is to build a better understanding of what is happening on the ground. To do so, European civil society needs to develop and reinforce alliances with partners in countries affected by EU policies, to enable joint challenges and confrontations to the externalisation agenda. Civil society may also make use of the concern of some member states – or, at least, the Spanish delegation – over the opacity of EU spending on externalisation. This may make it possible to exert pressure for more transparency of EU external migration funding and its translation into projects on the ground.

      Leonie Jegen and Zina Weisner for migration-control.info

      Notes

      [1] Encompassing Algeria, Egypt, Israel, Jordan, Lebanon, Libya, Morocco, Palestine, Syria and Tunisia.

      [2] Austria, Belgium, Germany, the Czech Republic, Denmark, France, Italy, Malta, Netherlands, Spain, and Switzerland

      [3] Belgium, the Czech Republic, Denmark, France, Germany, Italy, Netherlands, Spain, and Switzerland

      https://www.statewatch.org/outsourcing-borders-monitoring-eu-externalisation-policy/bulletin-2/a-bottomless-pit-billions-more-euros-for-externalised-border-controls

      #root_causes #causes_profondes #développement #réfugiés_syriens

    • Visa sanctions to increase deportations

      Changes to the EU’s rules on visa issuance that came into force in 2020 have made it possible for sanctions to be introduced against states that fail to cooperate with deportations. For example, non-EU states that consistently fail to provide identity documents for their own nationals facing deportation from the EU can have visa fees increased, or the examination of applications slowed down. The tool appears to be popular with EU institutions and member states, and changes are on the way to “improve” its functioning. This analysis examines the mechanism itself, measures proposed or adopted under the mechanism, and recent proposals to develop and reform the system, and considers the way in which the idea of “solidarity” (between EU member states and EU bodies) is used as a weapon against third countries.

      Visas: privilege and apartheid

      In May 2024 the Commission published figures indicating that 10.3 million worldwide short-stay visa applications were received by EU and Schengen-associated countries, a 37% increase compared to 2022’s 5.9 million applications, but much lower than the figure for 2019 (17 million). A similar pattern applies to the number of visas issued (8.5 million in 2023; 5.9 million in 2022; and 15 million in 2019), as the visa refusal rate declined slightly (from 17.9% in 2022 to 16% in 2023). Over half the visas issued in 2023 (54.2%) allowed multiple entry, compared to 58.1% in 2022, marking a slight decrease. In addition, 85,200 uniform visas were issued at external border points in 2023.

      The visa mechanism also operates within a context that has been criticised for establishing a situation of “passport privilege” and “visa apartheid”, particularly regarding Africans’ access to Europe and America. A 2020 study documented the experiences of Tunisians suffering from higher costs and more restrictive policies, and complaints about the costly, burdensome and discriminatory nature of EU visa procedures often arise from civil society groups in non-EU countries. For instance, in late 2022 high refusal rates for north Africans were criticised, and in November 2023 complaints emerged from Senegal about north-south discrimination, costs and profiteering practices linked to securing interviews and access to the procedure. The visa sanction mechanism outlined in this piece is likely to intensify such problems, yet this does not appear to have been considered amidst efforts to make cooperation between EU and non-EU states on deportation and readmission more “effective”.

      Article 25a: visa sanctions for deportations

      The EU’s longstanding push to increase deportations (“returns”, in official jargon) has seen efforts targeted at all parts of the deportation procedure. The possibility for visa sanctions introduced by article 25a of the Visa Code relates to readmission procedures: the political and bureaucratic guarantees required from non-EU states to enable the return and admission of their citizens removed from EU territory into their country, such as agreeing to accept deportations in the first place, the provision of identity documents for individuals, or landing permits for deportation flights.

      Article 25a(1) of the revised Visa Code establishes that insufficient cooperation by a non-EU state with readmission proceedings may entail a suspension of favourable measures for citizens of the country concerned that apply for Schengen visas. For example, the EU can choose to suspend:

      - fast-track procedures for applicants “known to the consulate or the central authorities for his integrity and reliability, in particular as regards the lawful use of previous visas” (article 14.6);
      - the waiving of visa fees for holders of diplomatic or service passports (article 16(5b));
      - the 15-day time limit for decisions on applications (article 23(1));
      - issuance of multi-entry visas (art. 24(2)) and five-year multi-entry visas (art. 24(2c))for all nationals.

      If the adoption of such measures fails to improve cooperation, higher visa fees (€120 or €160) for nationals of the third country in question (except for children under 12 years old) may be introduced.

      The procedure under article 25a lays out a framework for continuous monitoring of cooperation on readmission and returns, with the Commission obliged to produce an annual report for the Council’s consideration. The criteria to be considered include return decisions issued, forced returns, readmission requests accepted (by member state), assistance in identification, acceptance of an EU travel document or laissez-passer for returns, acceptance of people to be returned to their home country, of return flights and operations. Attention is also paid to how many third-country nationals residing illegally in EU territory have transited through a third country, and whether they accept returns of people who travelled through their territory.

      The intensive nature of this monitoring has led to member state complaints (see the “effectiveness of the visa leverage” section, below) about the administrative burden in relation to third states from which they have few visa applications and/or a low number of people subject to expulsion orders for illegal entry and stay. It must be noted that in the Visa Code itself, and in subsequent policy and discussion documents, third countries and their authorities feature merely as actors to be subjected to concerted pressure to secure cooperation.

      Proposals to date

      Since February 2020, when the Visa Code reform introduced the possibility to apply restrictive visa measures to third countries for inadequate cooperation on readmission, the Commission has tabled proposals concerning Iraq, Bangladesh, Senegal, The Gambia and Ethiopia. A document (17111/23) circulated by the Spanish Council presidency in January this year, for a meeting of the Council’s Working Party on Integration, Migration and Expulsion (IMEX), summarised the history of each proposal.

      In the presidency paper, Iraq is repeatedly cited as an example of best practices. Adoption of a first proposal for restrictive visa measures in July 2021 was averted after constructive engagement by Iraq to help resolve the Belarus border crisis, although shortcomings in cooperation continued, as reported by member states. Measures were proposed again in 2022, and Iraq promised to cooperate in March 2023. In May 2023, Iraq announced that it had lifted a moratorium on accepting forced returns, flanked by outreach towards EU states and indication of a willingness to sign bilateral readmission agreements. The EU deadline thus slid to the October meeting of the Justice and Home Affairs Council, when Iraqi willingness to conclude a non-binding EU-Iraq instrument on readmission and return resulted in the opening of a discussion, scheduled for January 2024.

      Restrictive visa measures were proposed for Bangladesh in July 2021. Improved cooperation levels resulted in the measures not being adopted, but member states insisted on keeping the proposal on the table until improvement with all member states was deemed sustainable, but the quality of cooperation was reported as having decreased “significantly” in 2022.

      In the case of Senegal, restrictive measures were proposed in November 2022 (and discussed in the Council’s Visa Working Party), alongside intense contacts and an improvement in cooperation with some member states, although the picture was mixed and the outcome of February 2024 elections was pending.

      Germany notified the Commission in February 2021 of “substantial and persisting practical problems” with The Gambia, and restrictive visa measures were proposed in July 2021 and adopted in October. A Commission report concluded that the measures had been ineffective despite limited improvements, leading to the proposal and adoption of an increased visa fee in November and December 2022. Cooperation in organising return flights and operations led to repeal of the visa fee measure in December 2023, but the original visa restriction measures were maintained due to insufficient overall cooperation on readmission (assistance in identification, timely issuing of travel documents, frequency of flights). Nevertheless, deportations to The Gambia have resumed, with Yahya Sonko, an advocate for the rights of Gambian migrants in Germany, recently said:

      “…deportations exacerbate the already challenging situation in The Gambia, where the government is struggling to manage high youth unemployment rates. The return of hundreds of citizens each year without adequate reintegration support only serves to worsen the socioeconomic conditions for deportees and their families.”

      In the case of Ethiopia, a Commission evaluation led to a proposal for visa sanctions in September 2023 (suspension of waiver of visa document requirement, of 15-day processing deadline, of multi-entry visa issuing and of visa fee waiver for diplomats and holders of service passports). The following month, a “note verbale” by the Ethiopian authorities announced resumption of the implementation of the 2018 readmission arrangement, alongside a request to renegotiate it. Discussion on the measures has taken place in the EU’s Visa Working Party, and The Commission proposed early 2024 meetings for the EU-Ethiopia working group. Significantly, acknowledgement of an armed conflict in northern Ethiopia from November 2021 to February 2022 did not interrupt these endeavours, nor bring into play considerations as to whether returns to Ethiopia may place people at risk, as reported return rates were low (10% in 2021 and 2022).

      Member states discuss a “new approach”

      In a document (5114/24) circulated for the January meeting of the Visa Working Party, the Spanish presidency proposed a “new approach” for the 25a procedure that would rejig the way in which internal EU discussions take place.

      The proposed approach suggests that introducing punitive visa measures be discussed in the Working Party on Integration, Migration and Expulsion (IMEX) and MOCADEM (operational coordination mechanism for the external dimension of migration), with the Visa Working Party (VWP) only to be involved “at a later stage.” Thus, after an IMEX decision that lack of progress on readmission cooperation warrants adopting visa measures, the VWP would approve such measures and analyse other visa-related aspects.

      Alleged shortcomings in past Visa Working Party scrutiny are mentioned in the presidency document:

      “…the Visa WP has so far missed the opportunity to examine further the implications of the considered visa measures, especially when adopting visa sanctions towards The Gambia. Those ‘visa-related aspects’ to be discussed could include: the number of visas delivered by the Member States in the third country, the additional administrative burden to be expected and to be considered when deciding on the entry into force of the measures, the potential problems that could arise from the adoption of the measures, etc.”

      This appears to be an effort by member states and the Council to seize control of the mechanism and speed it up, as part of efforts to hold the Commission to deadlines to systematically issue visa restriction proposals and to speed up the cycle in pursuit of increased effectiveness (see below).

      A further discussion paper (17110/23) on the “Visa Code Article 25a exercise” was circulated by the presidency on 9 January, to prepare the IMEX working party meeting on 16 January (it was also reported on by Statewatch here). The paper reaffirms the purpose of the “visa leverage” provided by article 25a, as the “only legal tool at our disposal for all third countries to improve readmission cooperation.” The “external dimension” (that is, relations with non-EU states) is deemed crucial to increase the number of returns and ensure satisfactory cooperation by third states to readmit “illegally staying third country nationals vis-à-vis all Member States,” regardless of their caseload. Prioritisation of this objective in this semester requires a “strategic discussion” on the visa leverage’s effectiveness, says the document.

      The moving of preliminary discussions on the “state of play of outreach towards the relevant third countries and the developments in terms of cooperation on readmission” away from the VWP to the IMEX is also noted in the document, adding that this should “increase the coherence and the effectiveness of the mechanism.” Ensuring that the Commission has concrete deadlines to issue proposals on restrictive visa measures is viewed as potentially fruitful, and follow-up to proposals that are on the table are to be discussed within IMEX.

      Weaponising “solidarity” against third countries and a systematic adoption of visa measures

      The presidency document on “effectiveness of the visa leverage” (17110/23) contains a troubling assessment of the mechanism’s “credibility, strategy and solidarity.” Credibility requires “a search for the right and delicate balance between incentivizing cooperation by giving enough time and space for dialogue and taking restrictive visa measures when no real progress is observed.” Member states are required to act jointly, “in a true spirit of solidarity, which sometimes might mean prioritizing a wider European interest over the national interests.” Thus, even if progress with some member states is observed, this should not impede visa restriction measures unless it applies to all member states, regardless of caseloads.

      Member state requests to lessen administrative burdens by linking the information requested to the size of caseloads have led the Commission to adapt its data collection methods. A timeline adopted in December 2023 aims to reduce gaps between data collection, the Commission’s annual evaluation and subsequent visa measure proposals. The adoption of visa measures is deemed secondary to fostering progress in cooperation by third countries. As the presidency puts it, “[t]he power of the mechanism lies in the political message conveyed by the proposals, rather than the measures themselves,” strengthening the Commission’s credibility in outreach activities.

      Nonetheless, “the Presidency believes that the Commission should issue more proposals with regard to other relevant third countries not yet concerned by the proposals currently on the table”. The adoption of positive measures like reducing the visa fee from 80 to 60 euros, the deadline for a decision from 15 to 10 days, or increasing the duration of multiple entry visas also features in the article 25a mechanism, but none have been proposed to date, because the third countries identified already had more favourable visa regimes.

      Regarding the Commission’s selection of third countries to be targeted, the paper notes that having to consider the EU’s overall relations with the third country in question (rather than just cooperation on readmission) should not be treated as a “blocking element,” to prevent the mechanism becoming “inoperative towards some priority countries.” Following the Commission report, member states identify priority countries among those whose cooperation is deemed unsatisfactory, which fall into three categories: those facing visa restriction measures proposals; those not facing such proposals but identified by the Council as priorities; and those which do not face visa sanctions proposals and are not deemed priorities. Close scrutiny of all states that do not cooperate adequately is necessary, but its intensity should be tailored to their category, the presidency paper argues.

      The strategy section argues that the European External Action Service’s (EEAS) contribution to assessing the “third country national context” is crucial for taking decisions in an “enlightened manner,” and that member state involvement when the Commission prepares outreach and visits to third states enables “strategic decision-making.” The communication of clear deadlines to third country authorities is deemed a best practice, drawing on the example of Iraq. Failure to make progress would result in restrictive visa measures, allowing “the EU to put pressure on the third country in a transparent and precise way.” Dilatory tactics (“delays in the appointment of interlocutors or hindrances to meetings”) should not excuse delays in improving operational cooperation. Formal steps like the negotiation or extension of readmission agreements or arrangements should be deemed separate from “concrete progress on readmission cooperation on the ground,” without affecting cooperation evaluation deadlines.

      Regarding the stock of proposals for visa restriction measures under the article 25a mechanism, the management of existing proposals that have not been adopted for years could lead to the Commission withdrawing a proposal but, the presidency paper stresses, this should not be automatic. Moreover, the time that passes without substantial improvement should be a “decisive element” when considering adoption of a decision. Returns of third country nationals posing a security threat must be prioritised, requiring “smooth cooperation on identification, issuance of travel documents and readmission”, for which the article 25a mechanism could contribute to improvement.

      The final section on “solidarity” is striking, because it spells out the power play theme mentioned above. In fact, working as “Team Europe” in a coordinated way, “the message brought collectively is more influential and bears concrete results,” says the paper. Iraq is again cited as an example of success in this regard. The possibility provided by article 25a for a simple majority of member states to compel the Commission to submit proposals within 12 months (while continuing efforts to improve cooperation) has not been used to date. Yet, it is viewed as a “solution” to demonstrate “solidarity” among member states and to “send a strong signal to third countries.”

      Moreover, improving cooperation with some member states should not be deemed adequate to prevent adoption of restrictive visa measures towards a third country unless it applies to all member states regardless of caseloads. A united Council position to prioritise EU interests when outreach does not produce “substantial and sustainable progress” should adopt restrictive measures:

      “The importance of solidarity between Member States at this stage of the mechanism is a key element to further put the third country under pressure and also to ensure the credibility of the Article 25a mechanism.”

      Visa Code evaluation: speeding up cooperation on readmission

      Whilst member states were considering ways to enhance the implementation of article 25a, the Commission was undertaking a broader assessment of the EU’s Visa Code. The evaluation includes an examination of cooperation on return, readmission and migration management, which suggests that procedures should be accelerated to increase effectiveness.

      The main problem identified in the evaluation was the length of the cycles, which was deemed to have hindered accomplishment of the Visa Code reform’s three main goals (below). These are supposed to run annually but have previously exceeded a year in length, resulting in overlaps and faulty evaluation. Nevertheless, the Commission supports a need for flexibility to factor in different aspects to the discussion. The delay between approval of the Commission report and the submission of Commission proposals is identified as the main impediment. Seven member states, and the French and Czech Council presidencies, called for a shorter cycle to address these shortcomings.

      Discussions mentioned in the annual evaluation of the Visa Code include the involvement of different stakeholders and Eurostat and Frontex data used in the annual assessment report, which the EU Court of Auditors identified as containing “weaknesses” in 2021. Frontex has bemoaned the lack of a “robust, integrated electronic data collection system” in several member states, but it supports them in developing integrated return case management systems connected to a central hub operated by the agency, intended to improve data on removals and readmission. Despite member states putting mechanisms in place to temper such shortcomings and duly fill in the relevant questionnaire, they complain about the administrative burden involved.

      The overall evaluation on the three goals that motivated the Visa Code reform complains that:

      - visa fees did not fully cover administrative expenses incurred by member states for visa issuing;
      - an unclear legal basis has resulted in discrepancies and in most member states developing “restrictive practices when issuing multiple-entry visas” (MEVs); and
      - a lack of cooperation and “low levels of readmission and return of irregular migrants to countries of origin” persist.

      Strikingly, while the EEAS called for further involvement in providing expertise about the situation in third countries for the annual article 25a evaluation report (and three member states calling for more information on the political context), this was opposed by the Commission because “including this type of political analysis would detract from the current technical focus and factual nature of the reports.” Eurostat data is used regarding expulsion decisions and effective return rates, whereas Frontex data is used for readmission requests (by member states) and travel documents issued (by third countries). This apparently restricts the scope of the article 25a requirement for the Commission to take into account overall relations with a third state when deciding upon proposals for visa restriction measures. It also appears to exemplify efforts to subordinate the formal level (such as ensuring that deportations do not violate the EU Charter of Fundamental Rights) in cooperation with third countries to the operative level, squarely focused on achieving strategic migration policy goals (like higher rates of removal, regardless of other considerations).

      Single-minded approach

      The documents examined display a wilful lack of critical scrutiny of the mechanism (other than on the basis of achieving operational goals) and of assessment on proportionality based on the size of caseloads and on conditions in third countries that may mean that some deportations may be unsafe from a formal viewpoint. There appears to be a strong drive to improve “effectiveness” and to speed up the process to pressure third country authorities, even if this may worsen the quality of decision-making and limit the information and stakeholders involved. Only four years after the mechanism was first introduced, amidst admissions that it is burdensome, the Council and some member states already appear eager to pile on pressure to cooperate on targeted third countries and to limit the Commission’s margins of appreciation and initiative before imposing or threatening to impose restrictions to visa access for their citizens, for the sake of “effectiveness”.

      The idea of “solidarity” being used as a weapon to break a third country’s resistance to measures that may penalise their citizens – for example, by increasing the likelihood of them being targeted by police operations in the EU to enable deportations, to lessen remittances from abroad, or give rise to opposition by civil society – is not palatable. Moreover, successes and best practices that are highlighted may amount to the EU and its member states (as “Team Europe”) succeeding in achieving unlawful outcomes (in the case of returns that may place people at risk, for instance in Iraq and Ethiopia).

      Furthermore, the risk that good cooperation on readmission and returns may lead to unsafe third countries being declared “safe” to enable swift refusals of asylum and/or protection, linked to speedy returns at the operative level, may restrict access to protection for bona fide refugees and protection seekers. There is no guarantee that people may not be targeted by authorities and/or armed groups in target countries like Senegal and The Gambia, whereas the Bangladeshi example also brings the issue of potential climate refugees into the picture.

      https://www.statewatch.org/outsourcing-borders-monitoring-eu-externalisation-policy/bulletin-2/visa-sanctions-to-increase-deportations