La DGSE au tribunal
Le Point - Romain Gubert - Publié le 07/06/2012
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Les services secrets ont perdu une bataille... d’argent. Le 29 mai, le tribunal de commerce de Paris a débouté la Financière Médicis, qui souhaitait se voir confier le contrôle de la liquidation de la société France Immobilier (groupe Duménil). En fait, la Financière Médicis, basée au Luxembourg, est un paravent de la DGSE conçu pour abriter une partie de ses fonds secrets. Un conflit l’oppose à l’homme d’affaires Alain Duménil, auprès de qui elle a investi d’importantes sommes.
+ Médiapart - LAURENT MAUDUIT - 22/01/12 _
▻http://www.thebigjump.com/news/Etranges_affaires/affaires/Entrees/2012/1/22_Caisse_des_depots__le_financement_qui_fait_scandale.html
Le 21 novembre 2002, un protocole est signé au terme duquel le groupe Sozan et les actionnaires minoritaires de FLG cèdent la totalité de FLG au groupe Duménil. L’opération se fait sous la forme d’échanges d’actions, étant entendu que le nouveau pôle constitué sera introduit en Bourse, que les petits actionnaires seront payés en cash, et que François Barthes bénéficiera d’un contrat de travail dans la nouvelle structure et d’une clause de rachat de ses nouvelles actions à un prix global de plus de 2,4 millions d’euros.
Las ! Alain Duménil ne tient ensuite presque aucun de ses engagements : l’entrée en Bourse n’a pas lieu ; les petits actionnaires ne touchent pas leur dû, à l’exception d’un seul ; et François Barthes ne profite pas d’un contrat de travail. Pour les vendeurs, le manque à gagner est même plus grave que cela. Par une cascade d’opérations financières complexes (augmentation de capital, avec dilution progressive des minoritaires ; transformation du pôle luxe en société immobilière ; glissement de certains actifs vers d’autres structures ; versement de considérables dividendes avec Alain Duménil pour principal bénéficiaire…), les minoritaires ont pour beaucoup perdu la quasi-totalité de leur fortune. Et depuis, une très longue et complexe bataille judiciaire s’est engagée, qui n’est toujours pas achevée.
Conseil d’Alain Duménil, Me Lantourne donne de cette histoire une version différente. Il fait valoir que « le groupe Duménil a repris ce pôle de luxe et de prêt-à-porter et l’a développé ». Et il ajoute : « La situation était très obérée. Le groupe Duménil a injecté des fonds et des actifs. Les deux anciens actionnaires ont contesté leur dilution. L’opération de fusion a été annulée. Les deux actionnaires voudraient ajouter aujourd’hui une quote-part des actifs apportés sans être dilués. Ce sont eux qui ont provoqué la chute de la holding, la FIG. Ils multiplient les pressions. Une expertise est en cours et nous sommes sereins sur son issue. »