• La Ligue contre le #cancer demande l’#interdiction de l’#aspartame

    On le trouve dans le Coca-Cola « zéro », dans des yaourts Yoplait allégés, dans des boissons « pour sportifs » Powerade ou des chewing-gums Mentos. Substitut du sucre, l’aspartame — alias #E951 — est présent dans plus de 2 500 aliments et boissons en Europe. Face aux #risques_sanitaires qu’il présente, Yuka, la Ligue contre le cancer et Foodwatch ont lancé, mardi 4 février, une #pétition pour son interdiction.

    Depuis juillet 2023, l’#édulcorant est en effet classé comme « cancérigène possible pour l’être humain » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). « Ce classement s’ajoute à plus de trente ans d’études soulignant ses effets nocifs sur la #santé », rappelle Foodwatch dans un communiqué. L’aspartame serait ainsi lié à un risque accru de #diabète de type 2, de #maladies_cardiovasculaires, et pourrait, contrairement à ce que l’on croit, favoriser le #surpoids à long terme.

    En ce 4 février, journée mondiale de lutte contre le cancer, les trois organisations demandent donc à la Commission européenne et aux États membres de « prendre des mesures concrètes pour interdire cet #additif en se basant sur le #principe_de_précaution » — qui exige de retirer du marché tout produit jugé potentiellement dangereux pour la #santé_publique.

    Pour Camille Dorioz, de Foodwatch France, « un additif qui n’apporte rien à part des #risques pour la santé ne devrait pas être présent dans notre alimentation  : c’est la base du principe de #précaution ».

    https://reporterre.net/La-Ligue-contre-le-cancer-demande-l-interdiction-de-l-aspartame
    #sucre #alimentation #boissons #industrie_agro-alimentaire

  • Briser le silence sur la #santé des #femmes : le cas du #SOPK

    #Réarmement_démographique”. Si notre président n’était pas si obsédé par ce champ lexical militaire, le terme pourrait presque faire sourire. Sous prétexte de lutter contre l’#infertilité – on s’interroge sur ses vraies velléités –, il est légitime de penser que ces gouvernements successifs portent surtout une volonté de contrôler la population, et en particulier le corps des femmes. Car les causes de l’infertilité sont multiples et complexes. Parmi elles, le syndrome des #ovaires_polykystiques. C’est la première cause d’infertilité en France. Vous n’en avez peut-être que peu, voire pas entendu parler. On fait le point sur ce que c’est, les conséquences de cette pathologie, pourquoi elle est toujours si invisibilisée, et des pistes pour sortir de ce silence général.

    Un syndrome largement méconnu qui concerne une personne menstruée sur sept

    Décrit pour la première fois en 1935, le #syndrome_des_ovaires_polykystiques – ou #syndrome_de_Stein-Leventhal – est une #pathologie_hormonale chronique et évolutive, dont la cause est inconnue, qui peut provoquer un #déséquilibre_hormonal : les femmes qui en sont atteintes ont un taux d’#androgène beaucoup trop élevé par rapports aux normes biologiques. Ce déséquilibre hormonal entraîne un excès de follicules autour de l’ovaire, lesquels impliquent des #cycles_menstruels longs – voire très longs, parfois plus de 100 jours – et anovulatoires.

    Le SOPK touche entre 8 et 13% des femmes “en âge de procréer” selon l’OMS, sans compter les femmes qui n’ont jamais été ou qui rencontrent des difficultés à être diagnostiquées. Ce dernier arrive souvent très tardivement, en moyenne au bout de 7 ans, et généralement pas avant le 5ème rendez-vous. En outre, jusqu’à 70% des femmes touchées par cette pathologie dans le monde ne sont encore pas diagnostiquées. Et encore faut-il supporter le long parcours du diagnostic et les rendez-vous médicaux marqués par l’expression de violences à destination des patientes, voire des #violences_gynécologiques et sexistes.

    Des symptômes corporellement visibles et très stigmatisants

    Les #symptômes du SOPK, s’ils diffèrent d’une personne à l’autre et peuvent changer au fil du temps, sont lourds et souvent visibles corporellement (à la différence de l’#endométriose, plus considérée comme un handicap invisible)… Les plus fréquents sont, pêle-mêle, cycles menstruels longs et irréguliers, #pilosité excessive, prise de #poids, #chute_de_cheveux, #acné, ou encore douleurs musculaires.

    Cette liste est non exhaustive et ne tient d’ailleurs pas compte des pathologies cardiovasculaires et rénales dont le SOPK et ses conséquences sont un facteur de risque conséquent : risque d’#AVC ou d’#infarctus accru, résistance à l’#insuline provoquant un #diabète de type 2, etc… Autant de conséquences qui peuvent indiquer que ce syndrome n’est absolument pas anodin et que le sujet est très important.

    La prise de poids, l’acné et l’#hirsutisme sont des symptômes peu connus du SOPK (qui est lui-même peu connu). Ils évoquent ce qui était autrefois considéré comme de la monstruosité. Toutes ces formes de #stigmatisation induisent des conséquences dans tous les domaines de la vie (#santé_mentale, travail, relations sociales). La #charge_mentale induite par le SOPK, comme le montre de nombreux témoignages, se manifeste à toute heure de la journée : gestion des #douleurs, prise de traitements plus ou moins invasifs visant à soulager les symptômes, charge financière induite par ce traitement, charge mentale et organisationnelle pour caler ses journées sur les manifestations de la maladie, etc, etc.

    L’un des symptômes du SOPK, des plus visibles et gênants, est l’hirsutisme. Longtemps associé à de la #monstruosité par les structures sociales, il se manifeste par une croissance excessive des poils sur le visage, le dos, la poitrine, et d’autres zones du corps. Selon les rares données disponibles, il touche environ la moitié des femmes vivant avec le SOPK.

    Si les femmes possédant une barbe, et souffrant d’hirsutisme, ne sont aujourd’hui plus exposées dans les foires en France – même si elles l’étaient encore durant la première moitié du XXe siècle (donc jusqu’en 1950) –, en pratique, l’hirsutisme induit une charge mentale immense, directement liée au #stigmate_social dont souffrent les femmes : moqueries, humiliations, violences physiques, etc, etc. Cette charge mentale est souvent doublée d’une charge économique induite par l’achat de rasoirs pour le visage, parfois par une épilation électrique ou au laser (très coûteuses), afin d’essayer de reprendre une apparence jugée par les structures normées et andro-centrées comme “normale” ou “féminine”.

    #Invisibilisation et négation de la parole des femmes

    Invariablement, lorsque l’on parle de #santé_des_femmes, leurs souffrances sont banalisées, minimisées, voire niées par une partie du corps médical, et plus largement par une partie de la société. L’endométriose et – plus encore – le SOPK sont perçues comme des maladies de seconde zone, car des “maladies de femmes”. Les longues #errances dans le #diagnostic de ces deux maladies résident dans les attitudes et croyances d’une partie du corps médical, qui néglige les témoignages des femmes concernant leur mal-être physique et psychique.

    Les résultats d’une étude portant sur l’impact des retards dans le diagnostic et le manque d’informations sur l’expérience des femmes atteintes se vérifient dans de nombreux témoignages livrés par des femmes vivant avec le SOPK et ayant connu une longue errance diagnostique :

    “Quand j’allais voir ma gynécologue, elle me disait juste “prenez la pilule”. Le SOPK a totalement pourri mes années de fac. […] La pilule ne faisait qu’amoindrir les symptômes et entretenir des cycles artificiels”

    “Mes règles étaient très douloureuses. Cela n’inquiétait pas les médecins autour de moi qui me répondaient que c’était parfaitement normal. […] je rencontre ma première gynécologue, celle-ci n’était pas très empathique et pas réellement douce. Elle m’informe à la fin de la consultation que j’ai des ovaires polykystiques. Je précise qu’elle me dit que ce n’est pas grave et que cela n’aura aucun impact dans ma vie. Elle me conseille seulement de revenir le jour où je désirerais avoir des enfants”

    “J’ai été diagnostiquée en 2019 après six ans d’errance médicale. Au début, on m’avait juste dit : ce n’est rien, prenez la pilule”

    Ces #témoignages font écho à d’autres que j’ai pu recueillir dans le cadre d’un mémoire de recherche sur l’endométriose chez les étudiantes. Étant classée comme une pathologie féminine et de nature gynécologique, elle est fréquemment considérée comme “sale”, car liée aux #menstruations. Les #douleurs_menstruelles sont normalisées  ; si les femmes présentent des douleurs, elles doivent l’accepter et souffrir en silence. Si elles expriment leur douleur, on dit généralement d’elles qu’elles exagèrent, qu’elles sont douillettes, voire que cette douleur est dans leur tête. Beaucoup de ces stigmates proviennent d’une partie du corps médical qui, traduisant sa #méconnaissance du sujet, se permet de psychologiser de façon outrancière, ou carrément de nier, les souffrances vécues par les patientes : “vous faites ça pour attirer l’attention de vos proches”, “cette maladie n’existe pas”, “je plains votre copain, ça doit pas être facile tous les jours pour lui”.

    Dans le cas de l’endométriose, qui est considérée comme un #handicap_invisible, les symptômes sont peu perçus. Les règles sont considérées par les #normes_sociales comme un phénomène impur, dont les femmes doivent avoir #honte, et qu’il faut de facto, et à tout prix, dissimuler. Pour le SOPK, dont les symptômes sont très visibles corporellement, on considère que ceux-ci sont dus à une négligence physique, à de la paresse ou à de la sédentarité.

    La méconnaissance du SOPK s’explique aussi par le caractère très genré de la production de savoir scientifique et médical. La plupart des articles scientifiques sont écrits (en considérant les deux places les plus “importantes” dans un article, à savoir premier et dernier auteur) par des hommes. Lorsque ce sont des femmes, elles sont parfois, si ce n’est souvent, suspectées de partialité, voire de militantisme, car elles seraient “trop concernées” par le sujet, ce qui biaiserait ainsi fatalement leur travail. Quand elles ne sont pas tout simplement réduites au silence.

    En pratique, lorsque l’on compare la production scientifique1 avec une autre #pathologie_chronique à prévalence similaire, voire quasi-égale : le diabète, types 1 et 2 confondus, on remarque qu’il existe environ 22 fois plus d’articles traitant du diabète que du SOPK. Et si l’on compare production scientifique sur le diabète et sur l’endométriose, qui ont aussi une prévalence semblable, le ratio est de 1 article pour 11. Devinez dans quel sens.

    Aucun traitement malgré de multiples impacts sur la santé mentale et physique

    La majorité des témoignages recueillis sur les sites, blogs et forums en ligne concernent la grossesse et la question de l’infertilité, laquelle est la conséquence la plus largement traitée (par stimulation ovarienne, FIV ou PMA) du SOPK. Lorsque qu’une femme consulte pour une suspicion de SOPK, le corps médical lui parle quasi invariablement de grossesse, laissant de côté les autres conséquences, pourtant très nombreuses.

    Celles-ci sont totalement invisibilisées. Comme pour l’endométriose, une partie du corps médical s’accorde à dire que les symptômes peuvent être soulagés par des changements dans le #mode_de_vie des femmes qui en sont atteintes. Ce postulat repose sur les recommandations actuelles pour le grand public – augmentation de l’activité physique, alimentation équilibrée, etc –, les données relatives aux modes de vie chez les femmes atteintes du SOPK étant très limitées. Sur le site ameli.fr, les recommandations sont ainsi, mais précisent bien que “les femmes ayant un SOPK et n’étant pas en situation de #surpoids peuvent adapter leur mode de vie mais le fait de maigrir n’améliorera pas leurs symptômes”.

    Le gouvernement semble se satisfaire de cet état de fait. En outre, il renforce la croyance que les femmes sont individuellement responsables de leur bien-être lié au SOPK. Et que, si leur état de santé ne s’améliore pas, c’est qu’elles l’ont, au fond, un peu cherché.

    Autre #double_standard : si les traitements pour l’infertilité et l’assistance à la procréation sont remboursés, les autres soins liés au SOPK (suivi psychologique, pilule, traitements contre l’acné, etc) ne le sont majoritairement pas. Ce qui en dit long sur l’importance accordée au bien-être psychologique et mental des femmes.

    Et lorsque de rares traitements font leur apparition sur le marché, ils provoquent quasi invariablement de lourds #effets_secondaires. Exemple : le traitement le plus courant, et le plus prescrit dans le cadre du SOPK, est la #pilule_contraceptive. L’enjeu, qui est de mettre les #ovaires “au repos”, est en réalité un cache-misère qui, si elle peut offrir la sécurité d’un cycle “normal”, contient d’énormes inconvénients en matière sanitaire : une récente étude suédoise a démontré en 2023 que les femmes adultes sous pilule avaient un risque accru de 92% de #dépression (en plus des conséquences directes du SOPK sur la santé mentale).

    Second exemple : pour apaiser l’#hyperandrogénie (qui peut provoquer acné sévère, hirsutisme ou chute de cheveux), qui touche environ 70% des femmes atteintes du SOPK, outre les recommandations sur l’hygiène de vie, les médecins prescrivent souvent une pilule nommée #Androcur (commercialisée depuis les années 80). Cette pilule, provenant du laboratoire Bayer, a été largement prescrite à de très nombreuses femmes, sans que celles-ci aient au préalable été averties des effets indésirables, comme un risque de méningiome au cerveau. Et alors que les effets indésirables graves étaient connus depuis les années 2010. En 2025, la pilule est toujours sur le marché.

    Malgré l’avancée, croissante mais très tardive, de la recherche sur le SOPK, il n’existe toujours aucun traitement curatif pour guérir de la #maladie. Les seules solutions thérapeutiques visent à soulager les symptômes. Comme le montre cette large étude, le diagnostic du SOPK est extrêmement long et les informations livrées par le corps médical sont souvent inadaptées, lorsqu’elles ne sont pas manquantes. La plupart du temps, on prescrit aux femmes concernées une pilule contraceptive, généralement en continu, afin de bloquer l’arrivée des règles, ce qui est supposé calmer les douleurs.

    La chercheuse britannique en physiologie Sophie Williams, spécialiste du SOPK, rappelle à juste titre que « le syndrome des ovaires polykystiques est un sujet sur lequel il y a très, très peu de recherche, et au sein de ce sujet, la santé mentale est encore moins étudiée ».

    Malgré la carence évidente dans le monde de la recherche, les impacts du SOPK sur la santé mentale commencent à être étudiés dans le détail. Les personnes ayant été diagnostiquées avec un SOPK sont environ trois fois plus susceptibles de souffrir d’#anxiété et de dépression que les personnes non diagnostiquées. Le SOPK peut également être associé à un risque accru de troubles obsessionnels compulsifs, de troubles alimentaires, et de troubles bipolaires.

    Le SOPK peut aussi être à l’origine d’une augmentation des #tentatives_de_suicide chez les femmes diagnostiquées, comme le montre cette étude taïwanaise, publiée en février 2024. Cette étude, fondée sur l’analyse des bases de données nationales entre 1997 et 2012, a comparé les trajectoires de vie de plus de 18.000 femmes diagnostiquées avec un SOPK, avec celles de femmes qui n’étaient pas touchées par le syndrome, mais qui avaient des modes de vie similaires. Les résultats nous apprennent qu’en cas de SOPK diagnostiqué, le risque de tentative de suicide est 5,38 fois élevé chez les adolescentes, et monte à 9,15 fois pour les adultes de moins de 40 ans. Les auteurs de l’étude suggèrent, pour expliquer l’évolution du risque de tentative de suicide, que les conséquences du SOPK peuvent être un facteur aggravant pour la santé mentale des adolescentes et des jeunes adultes.

    En termes de santé physique, le SOPK est aussi à l’origine de nombreuses conséquences au travail : les douleurs épuisent plus rapidement et compromettent la réalisation de tâches physiques. Les femmes qui en souffrent sont plus exposées aux violences verbales, attaquant la sacro-sainte productivité au travail, qui est de facto altérée par les conséquences de la pathologie. Et même ici, au travail, tout le monde n’est pas mis sur un pied d’égalité par rapport au SOPK. Les gestions de la douleur ne sont pas les mêmes selon que le travail est principalement d’ordre physique, utilisant le corps comme outil de travail principal, ou d’ordre plus intellectuel (professions de cadres, entre autres). Le stress et la peur du licenciement sont plus forts pour les femmes travaillant dans des métiers pénibles et peu qualifiés. Par rapport à des cadres (sans minimiser les symptômes dont celles-ci souffrent également, la maladie ne faisant pas le tri entre classes aisées et classes populaires), elles ne peuvent pas se permettre de prendre des pauses – plus ou moins régulières – afin de mieux pouvoir gérer les douleurs (physiques et psychiques) générées par les symptômes de la pathologie.

    Politique nataliste et défense de la corporation médicale plutôt que promotion de la recherche

    Grosso modo, pour Macron et compagnie, la santé et l’accès aux soins ne sont pas – mais vraiment pas – une priorité. La santé des femmes l’est encore moins. Et les pathologies chroniques et incapacitantes touchant entre 1 femme sur 10 et 1 femme sur 7 le sont encore moins.

    La prise en charge médicale globale se détériore sous l’effet des politiques macronistes, ainsi que des rejets de contre-propositions concrètes visant à mieux répartir la densité de médecins sur le territoire français ainsi qu’à en former davantage. À chaque fois qu’un amendement vient un tant soit peu menacer la liberté d’installation des médecins – seule profession exerçant une mission de service public qui bénéficie de ce privilège – en France, la macronie et l’extrême droite se planquent derrière les arguments et revendications des syndicats de médecins les plus corporatistes, au détriment des habitant•es qui subissent la perpétuelle extension des déserts médicaux.

    Comme nous l’avions résumé : “d’une façon générale le système de santé français se délabre, en raison de quinze années successives de plans d’austérité, d’une absence d’organisation de la profession médicale qui favorise les déserts médicaux et de conditions de travail de plus en plus difficiles pour les soignants”.

    Du côté de l’Assemblée Nationale, ce n’est guère plus réjouissant. En mars 2024, la droite (minorité présidentielle + LR) a rejeté l’article 1er de la proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel en cas de menstruations incapacitantes. Quelles ont été les propositions émanant du gouvernement et de son aile droite (comprendre, le RN) depuis ? Aucune.

    Malgré les propos de Macron, qui traduisent plus une volonté de contrôle des naissances qu’autre chose, il n’y a aucune véritable politique de lutte contre l’infertilité, à savoir aider les femmes qui veulent avoir des enfants à en avoir. La seule grosse mesure en ce sens a été l’extension de la PMA. Sauf que, pratiquée sur une femme souffrant d’un SOPK, elle a de bonnes chances de ne pas aboutir. Il n’y a tout simplement aucune volonté, au sommet de l’État, de s’intéresser aux causes de l’infertilité pour sérieusement prendre en charge des patientes et les aider à réaliser leur désir de maternité – tout en foutant la paix aux personnes ne voulant pas avoir d’enfant.

    Toujours au niveau institutionnel, un rapport sur les causes d’infertilité est sorti il y a deux ans, en 2022. Bien que celles-ci soient très lacunaires, il était déjà possible à ce moment-là de trouver des informations sur les conséquences du SOPK dans la littérature scientifique et médicale. Alors qu’il est, rappelons-le, la première cause d’infertilité chez les femmes, les occurrences “syndrome des ovaires polykystiques” ou “SOPK” ne sont présentes que 20 fois sur 137 pages, et aucune proposition ni solution concrète n’est avancée pour promouvoir la recherche sur ce syndrome, ni pour des programmes de prévention, d’éducation ou de communication.
    Comment agir à notre échelle ?

    Macron et ses gouvernements éphémères traduisent une vision archaïque, préhistorique, des femmes qui ne sont pas considérées comme des êtres humains qui veulent juste vivre pleinement, et s’abstraire de leur aspect physique ou esthétique. Ce que Macron démontre avec ses déclarations, c’est que les femmes sont vues à travers ses yeux comme un objet de procréation. En cela, il est parfaitement aligné sur le calendrier idéologique de l’extrême droite, dont les propositions politiques sur les thématiques de l’enfance et de la famille se résument à : faites le plus d’enfants possibles, sauf si vous êtes noir ou arabe.

    D’ailleurs, tout au long du second quinquennat Macron, la boucle – travail, patrie, et famille –, aura été bouclée  ; on aura eu droit à l’allongement de l’âge de départ à la retraite, à la loi immigration directement inspirée du programme présidentiel du RN, et au réarmement démographique. Mais si la période est rude et peut entraîner au pessimisme, nous ne devons pas nous laisser aller au fatalisme total.

    Le SOPK est un enjeu absolument majeur de santé publique. Comme nous l’avons rappelé tout au long de cet article, il présente des risques quotidiens sur la santé physique et mentale des femmes concernées.

    Sans qu’il faille totalement cesser de parler de l’infertilité, il s’agit en même temps de déconstruire l’association systématique “SOPK-infertilité”, qui ne tient pas compte des autres symptômes, et les met de fait sur le compte de la responsabilité individuelle, et d’offrir une prise en charge globale. La prise de poids, l’hirsutisme et les conséquences sur la santé mentale sont encore largement sous-estimées à l’heure actuelle. Si des propositions d’accompagnement psychologique pour les femmes qui souffrent du SOPK existent, elles ne sont pas systématiquement proposées et surtout, elles coûtent très cher.

    Qu’il y ait une véritable éducation au cycle menstruel pour les enfants et adolescent•es. Quoiqu’en dise l’ex-ministre Alexandre Portier, qui se sert de sa méconnaissance des études sur le genre pour faire avancer son agenda ultra-conservateur, une meilleure connaissance des règles et de leurs implications est nécessaire pour sensibiliser et déconstruire les tabous qui les entourent.

    Qu’advienne une meilleure reconnaissance du statut de patient•e-expert•e : si le paternalisme médical a reculé, en comparaison aux décennies précédentes, il reste encore présent au sein de la société française. Les femmes atteintes d’endométriose et/ou du SOPK sont souvent contraintes de devenir des “patientes-expertes”. Si ce statut présente des avantages : meilleure connaissance de la pathologie, implication auprès d’autres personnes, développement de réseaux associatifs ou de connaissances, il n’est pas officiellement reconnu. Les patientes-expertes ne sont pas, au niveau institutionnel, reconnu comme des expertes “légitimes” et ne bénéficient ainsi pas du statut du médecin ou du gynécologue, malgré un niveau de connaissance parfois supérieur à ceux-ci. Ainsi, si elles peuvent élaborer et animer des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP), participer à des conférences ou des colloques, elles ne peuvent se substituer aux décisions thérapeutiques prises par le/la professionnel•le de santé, malgré les risques encourues par celles-ci (prescription de pilules présentant de nombreux effets secondaires, entre autres).

    Que trois mots qui, sans l’action des associations, des femmes concernées et des chercheur•euses qui travaillent sur le sujet, ne sont jamais appliqués au pied de la lettre, le soient : écouter, communiquer, sensibiliser. Après des décennies – et même des siècles –, une une meilleure communication sur une pathologie comme l’endométriose4 a permis de faire connaître cette maladie, de sensibiliser les citoyen•nes, les institutions politiques.

    Que le SOPK soit inscrit dans le programme des études de deuxième cycle de médecine (l’endométriose y a seulement été inscrite en 2020). Et que nous puissions, au sein des universités, encourager et accompagner la mobilisation des étudiant•es, afin de pousser les directions à agir et à instaurer des dispositifs d’écoute, de partage d’expérience et d’entraide au sein des universités et des environnements professionnels. Il serait souhaitable que celles et ceux dont la voix s’élève principalement pour critiquer les rares initiatives parlementaires (je ne vise pas, rassurez-vous, l’ensemble des étudiant•es en médecine) visant à encadrer la liberté d’installation, s’engagent également pour la reconnaissance du SOPK et la création d’espaces dédiés à l’écoute et à la solidarité.

    Que chaque lecteur de cet article, qu’il soit familier ou non avec ce syndrome, devienne une oreille attentive et bienveillante pour celles qui pourraient en souffrir. Les chiffres – sous-estimés, rappelons-le –, suggèrent qu’il est fort probable que chacun ait dans son entourage plusieurs personnes concernées.

    Que nous déconstruisions les stigmates jetés sur les femmes souffrant du SOPK. À l’heure actuelle, une situation de surpoids est tout de suite associée à de la fainéantise, et amène à la grossophobie. Une chute ou perte de cheveux est immédiatement perçue comme la conséquence d’une chimiothérapie. L’acné est très vite liée à de la saleté, voire à une négligence. Et ne parlons pas de la présence d’une barbe chez une femme est considérée au mieux comme un homme, au pire comme une monstruosité, dont la place naturelle serait dans un cirque.

    Que le message essentiel à transmettre aux parents, ami·es et proches, qui accompagnent, ou s’apprêtent d’accompagner une fille, une nièce, une sœur ou une cousine, dans la découverte de ses premières menstruations, soit le suivant : un cycle menstruel de plusieurs mois ne doit jamais être banalisé. Une prise de poids significative ne se résume pas toujours à un manque d’activité physique ou à un mode de vie sédentaire. Une chute de cheveux n’est pas systématiquement le signe d’un traitement comme la chimiothérapie. L’acné ne constitue pas forcément une étape inévitable de l’adolescence. Tous ces signaux peuvent être des symptômes du SOPK, et ne doivent jamais être banalisés.

    Que de tout cet article, il faille retenir ceci : le SOPK doit devenir un sujet politique de premier plan, et un vécu partagé et entendu par toutes et tous, dans chacun des cercles de sociabilité (famille, amis, collègues).

    https://www.frustrationmagazine.fr/sopk

    #genre #psychologisation

  • Le diabète en France continue de progresser
    https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2024/le-diabete-en-france-continue-de-progresser

    Les disparités territoriales restent très marquées avec une fréquence du diabète beaucoup plus élevée dans les départements et régions d’Outre-mer et en Seine Saint Denis. A l’opposé, les départements situés à l’Ouest de l’hexagone et notamment en Bretagne enregistrent les fréquences les plus faibles.

    J’en conclus donc que le bon régime alimentaire pour lutter contre le diabète, c’est en Bretagne qu’il faut le chercher : kouign-amann, caramel au beurre salé, farz pitilig, palets bretons et galettes de Pont-Avent, cidre, andouille de Guémené, et chouchen parce que zut.

    • Oui mais nous qu’on est « à l’Ouest », on a les « médecines de l’âme » ...

      Fanchon Pradalier-Roy – Évolution collective et/ou évolution personnelle ?
      Auditorium | 23 Novembre | 14:30 - 15:30

      Par Fanchon Pradalier-Roy, Faustine Austerlitz et Marylène Serrat

      L’astrologie est une science de la conscience qui permet de faire le point à chaque instant sur les évolutions individuelles et collectives. Elle permet de repérer où nous en sommes dans l’histoire des civilisations et des nations ; de déterminer des caractéristiques de génération et d’éclairer la mission de chacune ; et enfin de conscientiser sa place singulière au sein de sa génération et dans le monde.

      Fanchon Pradalier-Roy exposera où nous en sommes à l’aube de 2025 dans les grands cycles collectifs, la période que nous traversons et les perspectives d’évolution à long et moyen termes.
      Faustine Austerlitz développera le rôle de chaque génération dans cette période d’évolution et comment repérer et prendre sa place singulière au sein de sa génération.
      Marylène Serrat nous fera ressentir à quel point nous sommes, même sans le savoir, connectés au Ciel, aux planètes et à travers elles à la Vie.

      Elles œuvrent au sein d’un collectif de recherche et d’enseignement : Astrologie pour l’Ère du Verseau.

      Astrologieduverseau.fr - Chaîne You tube : Astrologie pour l’ère du Verseau

      Fanchon Pradalier-Roy œuvre dans la lignée de Charles Vouga et Germaine Holley. Elle est l’autrice de 8 ouvrages dont Astrologie Science de la Conscience - Les Grands cycles de civilisation.

      Faustine Austerlitz est ostéopathe et clinicienne en astrologie. Elle est autrice de l’Almanach Astrologique des générations du XXe et XXIe siècle. Elle habite en Vendée.

      Marylène Serrat est astrologue et thérapeute psychocorporelle. Elle fait des soins d’alignement entre corps-âme et esprit, pour se reconnecter à l’horloge universelle. Elle habite sur le Vercors.

      (Le 23/11 à Terra Botanica Angers)

      https://www.forum-ame.com/edition/angers-novembre-2024/programme

    • Plus sérieusement, il y a un truc que j’ai loupé dans l’actu ou c’est une campagne lancée cette semaine ? Sur France Inter, ce matin, ça causait dans le poste sur le diabète de type 2. Une des intervenantes disait que, quand même, pour éviter l’apparition précoce de cette pathologie, il fallait que les enfants aient plus d’activité physique, juste ne pas rester assis devant un écran pendant de longues heures dans une journée.

      A l’occasion du documentaire "Enquête de santé, 4 millions de diabétiques… Et vous ?" de Charles Behr diffusé le 19 novembre sur France 5. L’émission, en partenariat avec France 5 s’interroge sur comment nos modes de vie font le lit du diabète de type 2.

      La situation alarmante des enfants

      Les enfants qui autrefois jouaient dehors et rentraient de l’école à pied, sont aujourd’hui récupérés en voiture par leurs parents à la sortie de l’école. Et à la maison, ils jouent au foot, mais sur des consoles. Martine Duclos rapporte : « Aujourd’hui dès sept ans, les enfants passent 50 % de leur temps éveillés, assis. Et à quatorze ou quinze ans, c’est 75 % du temps éveillé. Cette inactivité est une véritable tueuse. »

      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-lundi-18-novembre-2024-2405206

    • Ouais, mais comme c’est multi-factoriel…

      Genre, le covid long est un fournisseur officiel de nouveaux diabétiques. Et la bouffe industrielle avec son couple dextrose/huile de palme, on ne va pas la convoquer au chevet du malade non plus.

      En ne retenant que le manque d’activité, on continue à blâmer la victime.

      Foutez des pistes cyclables sécurisées partout et ce problème-là est résolu.

  • L’industrie des demandeurs d’asile : l’exemple de #Nauru

    Je présente ici une étude passionnante de Julia Caroline Morris, Asylum and Extraction in the Republic of Nauru, Cornell University Press, 2023, qui intéressera non seulement les chercheurs en anthropologie des migrations, ceux qui travaillent sur les politiques d’internement, de déplacement et d’externalisation des réfugiés, mais aussi les amateurs de Critical Geography Studies, ou spécialistes de l’extractivisme ou de néocolonialisme.

    La République de Nauru est un État insulaire de 21 km2, situé au Nord-Ouest des îles Salomon et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à plus de 1000 kms tout de même, et plus loin encore des Fidji (plus au sud). C’est aussi un des États les plus densément peuplés au monde : cela peut sembler paradoxal quand on prend la mesure de son #isolement. Plus étonnant encore est la fluctuation du revenu par habitants : au milieu des années 70, le #PIB par habitant de Nauru est le second après celui de l’Arabie Saoudite. Trente années plus tard, le pays frôle la #faillite. Avant de retrouver une forme de #prospérité ces dix dernières années (bien que l’avenir demeure très incertain). Autre palmarès dans lesquels il se fait remarquer : le pays n’a quasiment aucune #autonomie_alimentaire, les terres arables ayant été rendues impropres à toute forme de culture, et les zones côtières, ainsi que le corail, ayant été pollués pour une très longue durée. Il importe donc tout ce dont il a besoin pour nourrir le population et ses taux d’#obésité et de #diabète, sont parmi les plus élevés au monde. Sans parler des autres maladies, cardio-vasculaires, affections respiratoires, dues à la toxicité de l’environnement. Et, c’est le sujet du livre de Julia Morris, ces dernières années, c’est le territoire qui compte le plus pourcentage le plus élevé de demandeurs d’asile et de réfugiés rapporté à la population totale.

    Les premiers habitants de l’île, dont il est très difficile de dater l’arrivée, des mélanésiens et des micronésiens, auxquels s’ajoutèrent probablement des voyageurs venus des côtes Philippines ou Chinoises, vécurent fort longtemps avant le débarquement des européens. Les Nauruans, organisés en douze tribus, vivaient des ressources locales, noix de coco, bananes, pandanus ou takamakas, et de poissons qu’ils pêchaient dans les lagunes. Marshall Sahlins parlerait sans doute ici de “#société_d’abondance”. La vérité c’est que nous ne savons quasiment rien de l’histoire précoloniale des Nauruans, parce que l’environnement de l’île fut totalement dévasté par l’#exploitation_industrielle du #phosphate, rendant vain le travail des archéologues.

    Approchée par les premiers européens à la toute fin du XVIIIè siècle, c’est-à-dire assez tardivement comparée aux autres territoires du Pacifique, refuge ponctuel pour des déserteurs et des contrebandiers, l’île ne fut véritablement soumise à l’emprise coloniale qu’un siècle plus tard. D’abord par les allemands, qui, “négociant” avec les autochtones, inscrivent Nauru sur la carte des flux de marchandises internationaux en commercialisant le #coprah, issu de la #noix_de_coco.

    Mais c’est la découverte d’énormes gisements de phosphates qui changera à tout jamais le destin de l’île. “Le phosphate, clé de la vie. Un miracle de la nature exploité par l’ingéniosité de l’homme pour le bénéfice de tous.” déclarait le bureau philatélique de Nauru en 1983. “Bénéfice de tous“, il faut le dire vite. L’#extraction massive du phosphate devient un enjeu pour les empires coloniaux compte tenu de l’accroissement démographique : il permet d’accroître les rendements au point qu’on peut parler, avec la découverte des #engrais phosphatés, d’une véritable #révolution_agricole, et de nourrir les populations métropolitaines. Les conséquences de ce rush colonial vers le phosphate, qui aura permis d’assurer la prospérité des nations coloniales, y compris l’Australie voisine, seront amères pour les Nauruans. Julia Morris le résume ainsi :

    “Nauru est un pays où l’industrie du phosphate et son cortège de #pollutions#déchets_toxiques, maladies respiratoires et alimentaires, #dépendance – sont palpables. Les effets de l’extraction du phosphate ne sont pas seulement ressentis par les personnes directement employées dans les champs d’extraction et les usines de traitement, comme Tony, mais s’étendent bien au-delà du point de production à forte intensité de main-d’œuvre. Depuis 1906, le #minerai_de_phosphate de Nauru est exploité et exporté vers les agriculteurs du monde entier. Paradoxalement, cela a laissé peu d’écosystèmes viables pour le développement agricole de Nauru. La richesse en phosphate aurait pu industrialiser Nauru, mais elle a laissé un cycle de dépendance à l’égard des fast-foods importés. Le système de santé de Nauru est marqué par les conséquences de l’interventionnisme colonial. Le dernier rapport publié par le ministère de la santé de Nauru (2011) indique que 77,8 % de la population de Nauru est en surpoids et que 45,6 % est obèse. En 1975, la prévalence du diabète à Nauru était de 34,4 %. Les Nauruans se classaient ainsi au deuxième rang mondial pour le taux de diabète le plus élevé jamais enregistré, tout en se plaçant au deuxième rang mondial pour le PIB par habitant, derrière l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, le gouvernement consacrant environ 20 % de ses dépenses annuelles de santé au diabète, les chiffres ont légèrement baissé. Mais avec 30 %, Nauru conserve l’un des taux de diabète les plus élevés au monde. Ces taux sont associés à un éventail de maladies non transmissibles liées à l’alimentation, notamment les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques. Les #cancers évitables, notamment le cancer gastro-intestinal, le cancer du col de l’utérus et le cancer du poumon, sont importants au sein de la population locale. Une espérance de vie de cinquante-cinq ans est l’un des sous-produits du changement de mode de vie de l’ère coloniale et le coût humain d’une économie basée sur l’extraction.” (Julia Morris, op. cit. p. 69-70).


    Dès le début des années 90, les réserves de phosphate s’épuisent, l’extraction, ayant creusé de plus en plus profondément les terres, laisse l’île dévastée, et la manne économique diminue drastiquement. S’ensuit une période chaotique, politiquement et socialement, où les dirigeants du pays, devenu indépendant en 1968, font le choix de transformer Nauru en #paradis_fiscal, spécialisé dans le #blanchiment_d’argent. Jusqu’au nouveau miracle, qu’on appellera la “#solution_Pacifique“, c’est-à-dire la mise en place par le gouvernement Australien d’une politique de “#remigration_offshore”, suite à l’affaire du #Tampa, un navire Norvégien qui avait recueilli 433 migrants 433 migrants afghans et irakiens en route pour l’Australie dérivant sur un bateau de pêche indonésien, migrants auxquels le gouvernement Howard refuse d’accorder l’asile. Nauru devient alors un des centres de rétention externalisée par l’Australie (avec la base navale de Lambrum à Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée) : avec cette nouvelle manne économique, l’argent australien contre l’internement des réfugiés “en attente d’une régularisation (très) éventuelle”, une véritable #industrie_des_réfugiés se déploie sur l’îlot. Elle se poursuit jusqu’à aujourd’hui, avec des intensités variables, quel que soit d’ailleurs la couleur politique des gouvernements Australiens (conservateurs ou travaillistes). On y construit tout un réseau d’infrastructures complexes, destinés aussi bien au contrôle et à la surveillance des réfugiés qu’à l’accueil d’une population très importante d’intervenants étrangers, chargés de la logistique et de la #militarisation de l’île, mais aussi des avocats, des médecins, des officiels australiens, des interprètes et de nombreux experts envoyés par les ONG.

    La plupart des études portant sur les zones d’internement des migrants, par exemple en Méditerranée, portent sur les conditions d’existence des réfugiés. Plus rarement sur les acteurs institutionnels de ce qu’on peut appeler une véritable industrie de la re-migration offshore. Mais on oublie souvent de s’intéresser aux populations autochtones qui habitent les territoires où sont édifiés les infrastructures de l’internement. En donnant alternativement la parole aux trois groupes d’acteurs directement engagés dans cette société organisée autour de l’industrie des réfugiés, les réfugiés et demandeurs d’asile mais aussi les travailleurs de cette industrie, et surtout les Nauruans eux-mêmes, Julia Morris échappe à l’attraction des narratifs du gouvernement australien tout autant qu’aux récits sensationnalistes qui critiquent ces politiques de répudiation offshore en invoquant la figure racisée du Nauruan “sauvage, barbare, cruel, intéressé” (cet argument qui critique la relégation des migrants dans des pays tiers, en dénonçant la barbarie et l’inhumanité des hôtes autochtones, se retrouve actuellement par exemple en Grande-Bretagne, autour du projet de remigration offshore au Rwanda)

    C’est l’immense mérite du livre décapant de Julia Morris, qui n’épargne pas les discours “humanistes” des opposants à ces politiques d’internement offshore (notamment dans la gauche Australienne), de donner la parole aux Nauruans eux-mêmes, piégés dans ces récits produits par l’imaginaire politique occidental.

    https://outsiderland.com/danahilliot/lindustrie-des-demandeurs-dasile-lexemple-de-nauru
    #Australie #externalisation #asile #réfugiés #migrations #extractiviste #industrie_agro-alimentaire #pacific_solution

    ping @karine4

    • Asylum and Extraction in the Republic of Nauru

      Asylum and Extraction in the Republic of Nauru provides an extraordinary glimpse into the remote and difficult-to-access island of Nauru, exploring the realities of Nauru’s offshore asylum arrangement and its impact on islanders, workforces, and migrant populations. Drawing on extensive fieldwork in Nauru, Australia, and Geneva, as well as a deep dive into the British Phosphate Commission archives, Julia Caroline Morris charts the island’s colonial connection to phosphate through to a new industrial sector in asylum. She explores how this extractive industry is peopled by an ever-shifting cast of refugee lawyers, social workers, clinicians, policy makers, and academics globally and how the very structures of Nauru’s colonial phosphate industry and the legacy of the “phosphateer” era made it easy for a new human extractive sector to take root on the island.

      By detailing the making of and social life of Nauru’s asylum system, Morris shows the institutional fabric, discourses, and rhetoric that inform the governance of migration around the world. As similar practices of offshoring and outsourcing asylum have become popular worldwide, they are enabled by the mobile labor and expertise of transnational refugee industry workers who carry out the necessary daily operations. Asylum and Extraction in the Republic of Nauru goes behind the scenes to shed light on the everyday running of the offshore asylum industry in Nauru and uncover what really happens underneath the headlines. Morris illuminates how refugee rights activism and #RefugeesWelcome-style movements are caught up in the hardening of border enforcement operations worldwide, calling for freedom of movement that goes beyond adjudicating hierarchies of suffering.

      https://www.cornellpress.cornell.edu/book/9781501765841/asylum-and-extraction-in-the-republic-of-nauru

      #livre

  • Study: ‘gamechanger’ diabetes drugs cost up to 400 times more than needed
    https://www.theguardian.com/global-development/2024/mar/28/drug-companies-diabetes-drugs-medicines-ozempic-trulicity

    Drug companies are pricing diabetes medicines at almost 400 times the level necessary to make a profit, according to a new study.

    Researchers said it would also be possible for modern insulin pens, which are safer and offer more accurate doses than vials and syringes, to be used even in low-income countries if pharmaceutical firms “put people before their astronomical profits”.

    #pharma #diabète

  • Covid-19 : les séquelles du virus commenceraient à apparaître dans la mortalité française – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-sequelles-du-virus-commenceraient-a-apparaitre-dans-la-morta

    Troisième cause de mortalité en 2021, le coronavirus pourrait aussi être responsable de la hausse de la mortalité des maladies vasculaires, selon une étude publiée par la Drees ce mardi 19 décembre.

    Mais à 20h, ils t’ont dit que la population française vivait de plus en plus vieux, et que ça justifiait toutes les atteintes aux retraites et aux assurances chômage !

    • BigGrizzly, tu racontes n’importe quoi. Les statisticiens de l’OFCE te parlaient de leur prévision à 2050, et il se peut tout à fait qu’ils aient pris en compte les baisses conjoncturelles, qui à n’en pas douter ne sont que conjoncturelles, et pas du tout appelées à suivre la tendance de court terme observée.

      C’est comme le climat. On fait les prévisions de températures en prolongeant les courbes de tendance, puis on conclut qu’on n’a pas besoin de faire quoi que ce soit, parce que tout ira bien en 2050.
      Pour l’espérance de vie, on prolonge sur la base des 50 dernières années, et on dit que ça va continuer, même si la tendance semble être modifiée depuis 5 ans.
      En fait, les stats, tu en fais ce que tu veux, quand tu parles au 20h.

    • Quatre ans après son apparition, les dégâts causés par le Covid sur le corps humain restent incertains. Les chiffres commencent toutefois à parler à travers l’étude des #causes_de_mortalité en France, publiés par Santé publique France (#SPF) ce mardi 19 décembre, au moment où une énième vague de Covid déferle à l’approche de Noël. En 2021, le pays a enregistré la mort de 660 168 personnes – environ 7 000 de moins que l’année précédente –, dont 60 895 dues au Covid-19, ce qui en fait la troisième cause de mortalité derrière les tumeurs et les maladies cardiovasculaires, note la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude parue ce mardi 19 décembre.

      Mais les effets du coronavirus ne se résumeraient ni aux décès directs ni aux affections de longue durée appelées Covid long. _« Les décès dus aux maladies cardio-neurovasculaires, aux maladies de l’appareil digestif et aux #maladies_endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques augmentent en 2021 », note la Drees. Avant la survenue de la #pandémie, la tendance était plutôt à la baisse du nombre de décès pour ces pathologies, de 2015 à 2019. Quel est donc le rôle du Sars-Cov-2 dans ces hausses ? Plusieurs résultats pointent les conséquences à terme du Covid sur le #diabète ou encore les vaisseaux sanguins.

      « Le virus continue à avoir une atteinte vasculaire »

      Les indices sont particulièrement probants pour ces derniers. Dès 2021, le suivi des vétérans américains mettait à jour le #risque_cardiovasculaire un mois après l’infection. « On fait semblant que la crise du #Covid est résolue. Mais ce n’est pas le cas. Même si les infections n’ont plus de conséquences directes massives sur les hospitalisations, le virus continue à avoir une #atteinte_vasculaire. Sur le long terme, quand on a un patient qui développe une #maladie_cardiovasculaire, les lésions engendrées par le Covid participent probablement à cette aggravation », avance auprès de Libération David Smadja, professeur d’hématologie à l’université Paris-Cité et à l’hôpital Georges-Pompidou. Le scientifique connaît bien le sujet, pour avoir déjà mis en évidence que les patients aux vaisseaux sanguins les plus touchés par le virus étaient ceux ayant le plus de risque de décéder à l’hôpital.

      Piste similaire dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de SPF publié ce mardi 19 décembre. La hausse des décès due aux pathologies circulatoire, digestive ou endocrine « pourrait être liée à des effets indirects de l’épidémie de Covid-19 (retard de prise en charge, isolement social plus important jouant sur les comportements, hausse de la consommation nocive d’alcool, difficultés d’#accès_aux_soins, séquelle pour ceux dont la Covid-19 est en cause associée, etc.) », pointe l’institution.

      Cette interprétation est renforcée par les premières analyses des morts de 2022 qui confirment ces tendances. Avec 675 000 décès, l’Institut national de la statistique et des études économiques anticipe une #surmortalité de 54 000 décès par rapport aux chiffres estimés en l’absence d’épidémie de Covid-19 ou d’autres événements inhabituels. Les morts dus aux maladies circulatoires et endocriniennes seraient toujours en hausse.

      Port du masque tombé en désuétude

      Une tendance de fond est-elle en train de s’installer ? « La question se pose. Ce #surrisque qu’on observe est-il constant au cours du temps, auquel cas on va avoir une accumulation, ou bien est-ce que cet effet va s’estomper au fur et à mesure ? » s’interroge à haute voix l’épidémiologiste Mircea Sofonea.

      Pourtant, l’idée que le Covid favorisait l’apparition d’autres pathologies, y compris plusieurs mois après l’infection, est une hypothèse qui n’a jamais suffi pour engendrer une #politique publique de réduction de la circulation virale à long terme. Le gouvernement n’a pas pris de mesures pour assainir l’#air intérieur des lieux collectifs. Le port du #masque est tombé en désuétude, y compris en cas de symptômes. Le suivi de l’épidémie a été abandonné avec la politique de #tests massifs. Les chercheurs ont les pires difficultés pour financer leurs études sur le virus. Début décembre, Emmanuel Macron a prononcé un discours « pour présenter sa vision pour l’avenir de la recherche française », où il a surtout été question d’« enjeux de gouvernance », de « modèle économique » et de « contrats d’objectifs ».

      Olivier Monod

      Existe-t-il en matière de covid des calculs sur les coûts comparés de différentes politiques de santé ? À vue d’oeil, on sait que des tests et un suivi épidémiologique, des purificateurs d’air, des masques, des soignants, des arrêts de travail pour s’isoler en cas d’infection, c’est trop cher. Mais structurer tranquillement la politique pour faire mourir moins vieux et faire mourir plus vite (ce qu’on commence à expérimenter en grand avec la déglingue est-il possible sans trop d’arrêts maladie, de prise en charge de handicaps, de pathologies ? Sans trop de conséquences financières ? Un processus dans lequel tous les paramètres sont variables, ça se calculerait comment ?

      #mortalité #économie #recherche #santé #médecine #covid_long #RDR #post-covid

    • Une amie coiffeuse à domicile, même âge que nous, qui nous raconte son début d’automne, avec une perte de parole et de vue d’un oeil, pendant 20 minutes, en pleine nuit. Après passage aux urgences (sans se presser, elle n’était pas au courant qu’un AVC, c’est urgence sans tarder...). Plutôt qu’AVC, ils ont requalifié ça en AIT. Dans le même temps, un lupus (maladie autoimmune) qui se déclare, grosse fatigue et tout et tout... elle trouve un traitement qui lui permet de remonter la pente. Ouf. Elle n’a obtenu le traitement que parce qu’elle a insisté... le médecin voulait lui demander de revenir au printemps pour cela... apparemment, on peut vivre 6 mois sans traitement de ce bidule.

      Aucun rapport avec le Covid, évidemment. Et ça ne sert à rien d’en parler, les gens te disent qu’il faut arrêter de tout expliquer par le Covid. Ils n’ont pas tort. Hier, quand la moitié de l’équipe m’annonçait avoir manger qq chose d’avarié la veille, du fait de leurs indispositions de ventre, on m’a dit la même chose, la grippe, la gastro, le rhume, le VRS... Même quand tu leurs expliques que dans les labos, malgré les tests capables de tout détecter en un test, ils ne trouvent que du Covid (normal, c’est le plus contagieux, les autres maladies n’ont pas la possibilité de se diffuser).

      Et comme en plus, plus personne ne peut aller voir un médecin... Personne ne sait jamais de quoi il est tombé malade. Et quand ils vont voir un médecin, il ne dit rien.

      Ceci dit, il semble que les derniers variants fonctionnent mieux avec les derniers tests. Parce que malgré tout, je vois quelques personnes qui disent qu’ils sont positifs, et qu’ils le disent parce qu’ils se sont testés.

  • Vu que les États-Uniens ont décidé de perdre du gras, le groupe #Walmart pour compenser sa perte en chiffres d’affaire sur l’alimentation va vendre à ses clients des médicaments coupe-faim.

    Aux Etats-Unis, l’arrivée des traitements coupe-faim bouscule les habitudes d’achat | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/aux-etats-unis-larrivee-des-traitements-coupe-faim-bouscule-les-habitudes-d

    Plus de médicaments, un tout petit peu moins de nourriture. Le géant de la distribution Walmart a fait une découverte intéressante en compilant les données des consommateurs qui passent chaque jour la porte de ses hypermarchés américains.

    https://justpaste.it/bkjgz

    Et comme un malheur arrive rarement seul, les #laboratoires_Servier s’intéressent depuis 2022 aux agonistes du récepteur du glucagon-like-peptide-1 (GLP-1).
    https://servier.com/newsroom/dossiers/diabete-de-type-2-la-maladie-du-mode-de-vie

    #junk_food #big_pharma #diabète

    • Explications médicales :

      Rôle et place des analogues du GLP-1 dans le traitement du diabète de type 2

      Résumé
      Les traitements actuels du diabète de type 2 ne sont pas toujours pleinement satisfaisants car ils n’agissent pas sur la perte de poids ni sur l’amélioration de la fonction des cellules β. Les analogues du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) ou agonistes des récepteurs du GLP-1 constituent une option thérapeutique prometteuse car ils améliorent le contrôle glycémique, diminuent le poids d’environ 2-3 kg/an et offrent l’espoir d’une stabilisation ou d’une amélioration de la fonction des cellules β en favorisant la prolifération et en inhibant l’apoptose des cellules β. Leur utilisation chez les patients insuffisamment contrôlés par la combinaison metformine-sulfonylurée se compare favorablement au traitement d’insuline.

      https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2009/revue-medicale-suisse-206/role-et-place-des-analogues-du-glp-1-dans-le-traitement-du-diabete-de-type-2

    • https://www.france24.com/fr/%C3%A9co-tech/20231014-le-fast-food-la-mode-ou-l-a%C3%A9rien-quand-un-m%C3%A9dicament-ch

      Le fast-food, la mode ou l’aérien : quand un médicament chamboule des poids lourds boursiers

      Le succès de l’Ozempic, un médicament pour traiter le diabète mais détourné à des fins amaigrissantes, fait des victimes en Bourse depuis début octobre. De célèbres marques de snacking ou de restauration rapide sont devenues la cible d’investisseurs qui anticipent déjà un bouleversement des habitudes des consommateurs.

      https://justpaste.it/dcn14

      Faire des « victimes en bourses » c’est très préoccupant. Cet article est un monument de #cynisme.

      #agro-industrie #coupe-faim

    • Mise en garde de l’ANSM :

      Estimation du mésusage pour la spécialité Ozempic
      Les données du système national des données de santé extraites pour la période du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022 montrent qu’environ 600 000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1 dont 215 000 patients la spécialité Ozempic. Parmi ces patients, 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques selon les estimations de l’Assurance Maladie. Ainsi, sur la base des seules données de remboursement, le mésusage potentiel pour la spécialité Ozempic est estimé à environ 1%.

      Bien qu’à ce jour, les détournements semblent limités selon les données disponibles, et qu’aucun signal de sécurité n’a été identifié, nous rappelons que :

      Ozempic doit être prescrit uniquement dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, conformément à son autorisation de mise sur le marché (AMM) ;
      Le détournement de ce médicament pour perdre du poids a un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques et peut causer, ou accentuer, des tensions d’approvisionnement les privant de ce traitement essentiel ;
      Ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.

      https://ansm.sante.fr/actualites/ozempic-semaglutide-un-medicament-a-utiliser-uniquement-dans-le-traitemen

      Et mise en garde de l’Agence européenne du médicament :

      Par ailleurs, l’Agence européenne du médicament a débuté l’évaluation du risque d’idées suicidaires et d’automutilation avec les médicaments de la classe des agonistes des récepteurs au GLP-1. En France, les spécialités concernées sont Victoza (liraglutide), Saxenda (liraglutide), Xultophy (liraglutide/insuline dégludec), Ozempic (semaglutide), Byetta (exenatide), Trulicity (dulaglutide).

      https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-statement-ongoing-review-glp-1-receptor-agonists

      #GLP-1_receptor_agonists

  • La betterave, la gauche, le peuple - et nous Chez Renard - Tomjo

    Le 12 janvier 2023, la coopérative sucrière #Tereos est condamnée à une amende record d’un demi-million d’euros pour l’ #écocide de l’Escaut en 2020 [1]. Que ce soit au moment de la catastrophe, lors de l’audience en décembre 2022, ou du délibéré quelques semaines plus tard, on n’a vu ni le député local ni le maire exiger des comptes du deuxième groupe sucrier mondial devant une foule vengeresse. Non plus qu’on n’a entendu le « député reporter » #François_Ruffin, dans sa cuisine ou aux portes de l’usine, dénoncer les méfaits du sucre sur la #santé et de Tereos sur la vie. On n’a pas vu le ministre de l’industrie Renaud Lescure taper du poing en sous-préfecture, ni #Xavier_Bertrand, président du Conseil régional, défiler dans les rues. Le président des Hauts-de-France préférant manifester à Paris le 7 février 2023, juché sur les tracteurs des betteraviers pour défendre l’épandage de #néonicotinoïdes : « Il n’est pas question de faire les mêmes conneries sur l’agriculture que sur le nucléaire ! »

    
À l’inverse, aucun élu n’a manqué pour défendre l’usine à l’annonce de la fermeture de la sucrerie d’Escaudoeuvres le 7 mars suivant. A entendre nos représentants du peuple, non seulement celle-ci ferait la prospérité des gens du Nord, mais elle participerait d’un patrimoine digne d’être défendu – demandez à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), appelée à la rescousse de l’usine pendant les procès pour relancer le mythe de la betterave sucrière, impériale et napoléonienne. Seul Renart s’échine à briser le silence d’une région, de ses habitants et # ses élus, sur leurs méfaits.

    #Pollution historique, amende record. Le 9 avril 2020, un bassin de décantation de la #sucrerie d’Escaudoeuvres déverse 100 000 m3 d’eau contaminée dans l’Escaut. Le préfet n’ayant pas prévenu les autorités belges, la pollution a tout loisir de passer les écluses, descendre la rivière, et supprimer toute trace de vie sur plus de 70km, poissons, batraciens, libellules. Les autorités belges et des associations françaises attentent un procès à Tereos. Trois ans plus tard, le 12 janvier 2023, le juge inflige neuf millions d’euros de dommages et intérêts pour restauration de la rivière, et une amende de 500 000 euros – laissant l’État français, lui aussi muet depuis le début, sauf de toute responsabilité pour sa négligence. L’avocat des betteraviers se réjouit que le montant soit « très inférieur aux demandes qui ont été faites [2]. » C’est tout de même plus que la dernière grande catastrophe écologique survenue en France, le naufrage de l’Erika en 1999, qui avait valu à Total une amende de 375 000 euros, soit 424 000 euros d’aujourd’hui.

    Les 123 salariés et les habitants d’Escaudœuvres s’apprêtaient à célébrer les 150 ans de leur sucrerie quand Tereos annonce sa fermeture le 7 mars, à peine deux mois après le délibéré. Ces élus qui n’avaient rien dit, et rien à dire, sur la catastrophe de Tereos, se précipitent pour dénoncer sa fermeture [3]. Parmi les trémolos, ceux du député Guy Bricout et du maire Thierry Bouteman :

    Cambrai, terre agro-alimentaire depuis 150 ans : c’est notre passé, c’est notre présent, et nous croyons que c’est notre avenir. Nous demandons l’arrêt de tout processus qui conduirait à la fermeture de notre sucrerie à Escaudœuvres. Il faut être déconnecté, ou perdre confiance, pour prendre une telle décision. Je ne les crois pas déconnectés, je crois qu’ils ont perdu confiance. Pas nous. Pas les sucriers, pas les saisonniers, pas les intérimaires, pas les sous-traitants depuis 150 ans. Pas les élus, pas les habitants.

    En écho, le ministre délégué à l’industrie #Renaud_Lescure se déplace quelques jours plus tard pour déclarer que « l’industrie, c’est une arme anti-colère, l’industrie c’est une arme d’espoir. » Il annonce trois millions d’euros pour un « rebond industriel dans le Cambrésis ». Puis c’est au sénateur communiste Eric Bocquet de rappeler combien « la sucrerie, c’est l’ADN de la commune » (bonjour le diabète), une « véritable institution dans l’arrondissement de Cambrai », dont l’« histoire » et la « richesse » rendent sa fermeture « particulièrement violente » [4].
    
Chacun sa partition, mais le premier arrivé devant l’usine pour donner le ton, c’est l’« insoumis » amiénois François Ruffin : la betterave à sucre serait selon notre « député reporter », comme il se présente, une « production industrielle qui appartient à notre patrimoine » national, un fruit de « l’intelligence humaine » inventé pendant le blocus continental entre 1806 et 1815, justifiant par là que « l’État intervienne dans l’économie, construise des filières dans la durée, et fasse que les vies, les usines, l’économie ne dépendent pas seulement des cours de bourse. » 

    Si les cours de bourse ne doivent pas décider de la fermeture d’une usine (dont le groupe Tereos empoche cette année des profits records : 6,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur 2022/2023, +29 % en un an), au nom de quoi doit-elle tourner ? Son utilité sociale ? Son histoire centenaire ?

    Le « député-reporter » attaque son discours-reportage par la glorification de l’épopée scientifique du sucre. Nous, on commencerait plutôt par toutes ces maladies de l’ #agro-industrie, et du sucre en particulier, qui représentent désormais la première cause de mortalité dans le monde. Savez-vous, lecteur, qu’entre le #diabète, l’ #obésité, les maladies cardiovasculaires et l’ #hypertension artérielle, la bouffe tue désormais plus que la faim ! Vu la progression actuelle du diabète (+ 4,5 % par an en France par exemple), la revue scientifique The Lancet prédit 1,3 milliard de malades du sucre en 2050 dans le monde - presque 10 % de la population mondiale [5] ! Du sucre, on en trouve partout, dans les sodas bien sûr, mais aussi dans les chips, les pizzas, le pain de mie, le pesto, et toutes les pâtées préparées. Le sucre, c’est la drogue de l’industrie alimentaire.
    
Accordons à Ruffin qu’avec une telle entrée en matière – « Vous êtes la première cause de mortalité dans le monde » –, l’accueil eut été réservé. Mieux vaut seriner combien la betterave, comme toute autre nuisance industrielle, est objet de fierté dans une région de labeur et pour un peuple courageux. Ce que Ruffin rabâche depuis dix ans [6]. Ce qu’il est venu rabâcher sur les lieux mêmes d’une catastrophe historique qui élimina toute trace de vie sur 70 km, des poissons aux batraciens :

    Les salariés me disent combien ils aiment leur travail, combien ils aiment le sucre. Je pense que cet amour du métier, quand on est prof, soignant ou dans l’industrie... faut pas croire que le travail ce soit seulement un salaire. C’est aussi un amour de son métier. Les gens me disent : "Tereos, c’est notre famille, c’est notre maison, on y est bien, on est prêts à passer quatre noëls d’affilée sans voir nos enfants. Mon gamin il a quatre ans et je n’ai pas passé un seul noël avec lui. On est prêts à faire 190 heures par mois pour faire le boulot".

    Accordons encore que douze heures de turbin, que l’on soit salarié d’une sucrerie ou esclave d’un champ de canne à sucre, finissent en effet par créer des liens fraternels, mais ne peut-on jamais dans ce Nord funèbre tisser de liens fraternels ailleurs que dans les tranchées, au fond des mines, ou sur une ligne de production ? Sommes-nous à jamais enfermés dans un roman de Zola ou de Van der Meersch ?
    
Il en a fallu des mensonges, des récits grandioses et des mythes fondateurs, répétés de gauche à droite, par les patrons et parfois par les ouvriers, pour excuser les saloperies dont on se rend coupable ou consentir à son exploitation. Demandez aux combattants de la « Bataille du charbon », quand les mines nationalisées, gérées par un accord gaullo-communiste, restauraient le salaire à la tâche, augmentaient les cadences, les taux de silicose et de mortalité, en échange de congés payés [7]. Est-ce là votre « progrès » ?

    Aujourd’hui, Ruffin et ses pareils, qui n’ont pas perdu leurs quatre derniers noëls dans la mélasse, entendent utiliser « l’histoire grandiose du sucre de betterave » afin de justifier le sauvetage de l’industrie betteravière. Mais c’est un mythe que l’invention du sucre de betterave par Benjamin Delessert, et la création d’une filière sucrière par un Plan d’investissements de Napoléon. Une mystification que Le Betteravier français propage à l’envi pour justifier l’œuvre supérieure de la corporation devant ses calomniateurs écologistes [8], que Le Monde répète pour magnifier le Génie technoscientifique [9], ainsi que Fakir, le journal de François Ruffin, pour célébrer le volontarisme étatique [10].
Reprenons donc depuis le début la véritable histoire du sucre de betterave, bien plus passionnante que la fausse.

    Arnaque impériale chez les sucriers lillois
    Ou le mythe de la betterave napoléonienne

    Suivant la version courante, le prix du sucre sur le continent aurait été multiplié par dix à la suite du blocus continental décrété en 1806 contre l’Angleterre par Napoléon. La canne à sucre, cultivée par des esclaves, arrivait jusqu’alors des Antilles, avant d’être raffinée en métropole. Il aurait fallu trouver d’urgence une solution à la pénurie. Sur les conseils du célèbre chimiste Jean-Antoine Chaptal, #Napoléon signe le 25 mars 1811 un décret d’encouragement de la betterave à sucre : il réserve 32 000 hectares de culture à la betterave, dont 4 000 dans le nord de la France et en Wallonie (alors française), et promet un prix d’un million de francs à qui ramènerait le premier pain de sucre.
    
Vient ensuite la scène légendaire. Le 2 janvier 1812, Chaptal court chez l’empereur. Un industriel versé dans la science, Benjamin Delessert, aurait relevé le challenge dans son usine de Passy. L’empereur et le chimiste se seraient hâtés pour admirer les pains de sucre et, dans son enthousiasme, Napoléon aurait décroché sa propre croix de la Légion d’honneur pour en décorer Delessert.
Moralité : dans l’adversité de la guerre et de la pénurie, l’œuvre conjuguée d’un chef d’État volontaire (Napoléon), d’un scientifique compétent (Chaptal) et d’un industriel ingénieux (Delessert), nous aurait offert le premier pain de sucre de betterave – et l’abondance à portée de main.
A peu près tout est faux. En rétablissant certains faits, en observant les autres d’un autre point de vue, on découvre en réalité une sombre affaire de #vol_industriel et de #copinage au plus haut de l’État, suivie d’une lamentable défaite commerciale.


    Napoléon 1er, protecteur de l’agriculture et de l’industrie, Bronze, Henri Lemaire, 1854, Palais des Beaux-arts de Lille.

    Premier mythe : l’urgence du blocus. Dans un article assez complet sur le sucre de betterave, l’historien Ludovic Laloux est formel :
    Prévaut souvent l’idée que le blocus britannique instauré en 1806 aurait empêché de débarquer du sucre dans les ports français et, en réaction, donné l’idée à Napoléon d’encourager la production de sucre à partir de la betterave. Or, la première intervention de l’Empereur en ce sens date de 1811. En fait, dès 1791, la situation saccharifère s’avère plus complexe en Europe avec un effondrement des approvisionnements en sucre de canne [11].

    Pourquoi cet effondrement ?
Dans les remous de la Révolution française, les esclaves de Saint-Domingue s’insurgent fin août 1791 et obtiennent leur affranchissement. La main d’œuvre se rebiffe. Le prix du sucre explose. Il faut s’imaginer Saint-Domingue comme une île-usine, et même la première du monde. 500 000 esclaves produisent à la veille de l’insurrection 80 000 tonnes de canne à sucre par an (à titre de comparaison, 600 000 esclaves travaillent alors dans les colonies américaines) [12]. Une « crise du sucre » éclate immanquablement à Paris en janvier 1792. Les femmes attaquent les commerces, les hommes la police, puis on réclame du pain. Rien d’original. On peut recommencer la scène autant que vous voulez, avec du Nutella ou des paquets de cigarettes.
    
Mais le blocus ? En 1810, quatre ans après son instauration, dans une lettre à son frère Louis-Napoléon, l’empereur doit admettre l’efficacité de la contrebande : « C’est une erreur de croire que la France souffre de l’état actuel. Les denrées coloniales sont en si grande quantité qu’elle ne peut pas en manquer de longtemps, et le sirop de raisin et le miel suppléent partout au sucre [13]. » Le blocus n’inquiète en rien l’empereur.

    Deuxième mythe : l’invention du sucre de betterave. A partir des découvertes du chimiste Andreas Marggraf, son maître, le chimiste prussien Franz Achard, fils de huguenots du Dauphiné et membre de l’Académie royale des sciences, plante ses premières betteraves à sucre en 1796. Le roi Frédéric-Guillaume III lui accorde un terrain et des subsides pour une première raffinerie en 1801. L’Allemagne est la plus avancée dans le sucre local. Son procédé inquiète le gouvernement anglais, producteur et importateur de sucre de canne, qui se lance dans une manœuvre de déstabilisation industrielle. Il tente de soudoyer Achard, contre 50 000 écus d’abord puis 200 000 ensuite, afin que ce dernier publie un article scientifique dénigrant ses propres recherches. L’honnête Achard refuse et il revient au chimiste anglais Humphry Davy d’expliquer combien la betterave sera à jamais impropre à la consommation.

    La « désinformation » paraît fonctionner. En France, l’Académie des sciences sabote ses propres recherches sur la betterave, et Parmentier, le célèbre pharmacien picard qui fit le succès de la pomme de terre, milite encore en 1805 en faveur d’un sucre extrait du raisin.

    Les précurseurs français du sucre de betterave ne sont pas à l’Académie, ni dans les salons impériaux, mais à Lille, à Douai et en Alsace. Leurs Sociétés d’agriculture connaissent depuis longtemps la betterave fourragère et suivent de près les progrès du raffinage de la betterave réalisés en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Le scientifique François Thierry expose ses recherches dans La Feuille de Lille en avril 1810, et récolte ses premiers pains de sucre à l’automne. Expérience concluante au point que le préfet du Nord envoie des échantillons au ministre de l’Intérieur Montalivet le 7 novembre, et cette lettre à M. Thierry : « Votre sucre a la couleur, le grain, le brillant, j’ose dire même la saveur de celui des colonies [14]. » Le ministre Montalivet envoie à son tour remerciements et gratification au Lillois.

    Quelques jours plus tard, le 19 novembre, un pharmacien peu scrupuleux présente devant l’Académie des sciences de Paris deux pains de sucre sortis mystérieusement du laboratoire du chimiste Jean-Pierre Barruel, chercheur à l’École de médecine de Paris. L’affaire est bidon et Barruel confondu en « charlatanisme » par ses pairs [15]. Elle prouve cependant que les milieux scientifiques parisiens s’intéressent à la betterave sucrière.
Au même moment, les commerçants lillois Crespel, Dellisse et Parsy améliorent les procédés d’Achard, d’abord en séparant le sucre de la mélasse grâce à une presse à vis, puis en utilisant le charbon animal (de l’os calciné) pour blanchir le sucre [16]. Ils remettent leur premier pain de sucre en décembre 1810 au maire de Lille, M. Brigode, puis installent leur sucrerie rue de l’Arc, dans le Vieux-Lille. En février 1811, un pharmacien lillois du nom de Drapiez parvient également à tirer deux pains de sucre de qualité.

    Le 10 janvier, le ministre Montalivet vante auprès de l’empereur les progrès du sucre de betterave… dans les pays germaniques, sans mentionner les Lillois. Quand deux mois plus tard, Napoléon (aidé de Chaptal) publie son fameux décret à un million de francs, il sait qu’à Lille on fabrique des pains de sucre de qualité commercialisable.

    Troisième mythe : l’empereur visionnaire. Pour saisir l’entourloupe, il faut s’attarder sur la culture de la betterave. La betterave se plante fin mars. Un campagne de production suivant un décret signé le 25 du même mois n’a donc aucune chance de réussir. Il aurait fallu de surcroît disposer d’un stock de graines que la France ne possède pas : la betterave est bisannuelle, elle fleurit une année, et ne donne des graines que l’année suivante.
Aussi, connaissant la nature assez peu aventureuse des paysans, il est compréhensible que ceux-ci s’abstiennent de cultiver en grande quantité, et du jour au lendemain, une espèce inconnue. Enfin, le peu de betteraves récoltées à l’automne 1811 s’entasse devant des raffineries inexistantes ou des raffineurs encore incompétents.
    
Bref, la planification de la betterave à sucre ressemble davantage à un caprice d’empereur qu’à une décision mûrement établie par un technocrate visionnaire. Dans son rapport du 30 décembre 1811, Montalivet doit masquer le fiasco. C’est alors que Napoléon se tourne vers #Chaptal pour sa politique sucrière.

    Quatrième mythe : l’épisode de l’intrépide Benjamin Delessert. Jean-Antoine Chaptal est en 1811 un chimiste réputé, professeur à l’école Polytechnique, membre de l’Académie française, mais aussi l’ancien ministre de l’Intérieur de Napoléon de 1801 à 1804 – auteur de cette loi qui instaura le département, l’arrondissement, le canton, et la commune. Chaptal est enfin un industriel d’acide sulfurique, et le propriétaire depuis 1806 de terres et d’une raffinerie de betterave à sucre dans l’Indre-et-Loire. C’est en bref, au sens le plus actuel du mot un technocrate polyvalent. Tout à la fois scientifique, politique et entrepreneur, jouant successivement et simultanément de ces diverses compétences.
    
Un autre historien résume la politique betteravière française : « Non seulement il [Chaptal] est à l’origine de tous les décrets qui lui ont donné naissance mais encore il l’a pratiquée lui-même à Chanteloup, sur ses propres terres, dès 1806 [17]. » Un banal conflit d’intérêts.
Chaptal a pour ami proche Benjamin Delessert, riche banquier issu d’une riche famille suisse et calviniste de banquiers, propriétaire d’une usine textile à Passy. Sa mère était amie avec Benjamin Franklin, et lui-même rencontra Adam Smith et James Watt pendant son voyage d’études en Écosse. Delessert fut maire du 3ème arrondissement de Paris en 1800 et avait déjà monté une raffinerie de sucre de canne en 1801 alors que son cousin Armand œuvrait lui-même dans le raffinage, à Nantes, avec Louis Say (future #Béghin-Say, future Tereos). En 1801, Delessert avait aidé Chaptal, alors ministre de l’Intérieur, à monter sa Société d’encouragement pour l’industrie nationale, puis avait été nommé Régent de la Banque de France en 1802. Voilà le C.V. de nos deux combinards quand l’empereur s’apprête à soutenir la production betteravière de son premier décret.

    A la fin de l’année 1811, la raffinerie du Vieux-Lille a déjà produit 500 kilos de sucre, et elle en produira 10 000 l’année suivante. Ainsi…

    Lorsqu’en 1812, Derosne [un chimiste proche de l’Empereur] et Chaptal arrivèrent à Lille avec mission d’y installer une sucrerie, leur surprise fut extrême en apprenant, dès leur arrivée, que le problème était résolu et que la petite fabrique de Crespel et Parsy fonctionnait depuis près de deux années. Ils s’en retournèrent à Paris, mais il ne paraît pas qu’ils aient averti Napoléon de ce qu’ils avaient vu, car les industriels lillois n’entendirent point parler de la récompense promise. Celle-ci fut décernée, la même année, à B. Delessert qui, occupé des mêmes recherches, obtint, mais deux ans plus tard, les mêmes résultats que Crespel et Parsy. […] Il est bon de constater qu’au moment même où Delessert était supposé découvrir le moyen de tirer du sucre de la betterave en 1812, Crespel et Parsy livraient déjà régulièrement leurs produits, à raison de 10 000 kilogrammes par an, à la consommation, précise un Dictionnaire encyclopédique et biographique de l’Industrie et des arts industriels de 1883 [18].

    Quand Napoléon débarque chez Delessert, celui-ci vient d’extraire 74kg de sucre à partir de cinq tonnes de betteraves, soit la quantité produite un an auparavant par les Lillois. Le duo Chaptal-Delessert semble bien avoir intrigué pour se réserver le million à investir dans le sucre. En 1812, Chaptal double ses terres de betterave, qui passent à cinquante hectares. Il y récolte vingt tonnes par hectare, emploie seize personnes, et prétend utiliser le procédé inventé par Delessert.
Delessert quant à lui ajoute le sucre de betterave à ses multiples affaires. Il fondera en 1818 la Caisse d’Épargne et – comme cette histoire est décidément riche de ricochets ! – notre populaire Livret A.

    Cinquième et dernier mythe : le Plan qui créa la filière. Le 15 janvier 1812, Napoléon signe un second décret qui cette fois réserve 100 000 hectares de terres à la betterave, offre 500 licences de raffinage, et crée quatre raffineries impériales. La France doit trouver 500 tonnes de graines qu’elle n’a pas, et les paysans sont d’autant plus réticents que la campagne précédente fut désastreuse. Seuls 13 000 hectares sont plantés. La récolte atteint péniblement 1,5t de sucre, 27 % de plus que l’année précédente.
    
L’impérial fiasco de Napoléon cesse là. La guerre l’appelle, il perd et abdique au printemps 1814. Les rois Bourbons installent leur Restauration. Fin du blocus. La politique betteravière française est enterrée. Les faillites se multiplient. Seul le Nord continue de planter de la betterave sucrière, et le Lillois Crespel, parti à Douai, demeure longtemps l’unique fabricant de sucre de betterave de France. Il résiste tant et si bien au « lobby » du sucre colonial qu’un boulevard porte aujourd’hui son nom à Arras, où trône sa statue. Le mythe napoléonien est quant à lui bien plus répandu. On doit au patronat lillois, en 1854, un bronze de Napoléon premier du nom, aux pieds duquel sont gravés les décrets relatifs à la betterave, ainsi qu’une grosse betterave. La statue est restée jusqu’en 1976 au milieu de la Vieille Bourse, sur la Grand’Place de Lille, avant d’être remisée dans la rotonde Napoléon du Palais des Beaux-Arts.

    Si l’invention du sucre de betterave par Napoléon est devenue un mythe au XIX° siècle, il s’agit d’abord d’un mythe patronal.

    On peine à le saisir, mais la « question des sucres » est pendant la première moitié du XIX° siècle un sujet politique des plus épineux. Le roi Louis-Philippe taxe le « sucre indigène » en 1838 et va jusqu’à menacer d’interdiction le commerce de betterave. La bataille est commerciale autant qu’idéologique. Avec la canne à sucre, les armateurs, les ports et les propriétaires coloniaux défendent les rentes de leur vieille économie agraire/féodale, et donc la monarchie. Avec le « sucre indigène » extrait de la betterave, les industriels défendent une nouvelle économie plus dynamique, plus scientifique, plus moderne, et donc un système politique bourgeois. Contre les monarchistes, les rentiers, les esclavagistes, et les Anglais : la betterave !

    Louis-Napoléon publie en 1842, depuis sa geôle picarde du fort du Ham, une Analyse de la question des sucres [19]. Faut-il favoriser le travail des esclaves ou celui des ouvriers français libres ? « Il est impossible d’arrêter la marche de la civilisation, répond le futur empereur, et de dire aux hommes de couleur qui vivent sous la domination française : ‘’Vous ne serez jamais libres.’’ » Vive la betterave.

    Alors que la production française ne passe que de 4 000 tonnes de sucre en 1814 à 10 000 en 1830, la production décolle avec l’arrivée de Louis-Napoléon sur le trône. De 26 000 tonnes en 1841, elle passe à 92 000 tonnes en 1850, monte à 381 000 à la fin de l’empire en 1870, pour atteindre le million en 1900, avant que la guerre 14-18 ne détruise 75 % des sucreries, concentrées dans le nord de la France [20].
Si l’actuelle union sacrée de la betterave devait déposer une gerbe aux pieds d’un empereur, c’est à ceux de Louis-Napoléon III qu’il faudrait la déposer, tant la production betteravière explose sous le second empire.
    Les promesses de paradis terrestre à Escaudœuvres et dans le monde
    En septembre 2022, deux ans après la catastrophe, et à quelques semaines du procès, la Direction régionale des affaires culturelles (la DRAC) envoie ses artistes en résidence dans le Cambrésis pendant six mois pour « une série d’actions permettant aux habitants une meilleure appréhension et compréhension de la sucrerie d’Escaudœuvres et de son ‘’écosystème’’ dans le cadre des 150 ans ». 

    Que peut-on attendre d’un « laboratoire original d’action culturelle patrimoniale » en lien « avec la sucrerie et les tissus agricole et économique », sinon une couche de caramel sur un tas d’ordures [21] ?
Des questions se posent, trop simples sans doute pour les esprits raffinés. En un siècle et demi, la sucrerie a-t-elle fait d’Escaudœuvres un pays de Cocagne pour habitants comblés ? Vivait-on mieux dans la région, ou moins bien, avant la monoculture de la betterave ? Quel bilan tirer de l’industrie alimentaire pour le canton, pour la région et pour le monde ?

    Imaginons que vous rejoigniez Cambrai en voiture depuis Amiens : que vous preniez l’autoroute à Péronne ou la nationale par Albert, vous traversez la même désolante plaine agro-industrielle, une terre lourde désertifiée aux herbicides en hiver, rythmée non par des haies mais par des éoliennes. Certains villages de ce coin perdu de la Somme semblent ne devoir leur survie qu’à quelques propriétaires d’exploitations, dont on compte le nombre d’hectares en centaines. A peine les villages autour de Pozières accueillent des touristes anglais, canadiens et australiens, dans leur Musée de la guerre 14 et leurs innombrables cimetières militaires. On conseille la visite pendant les neuf mois d’hiver. Notre tableau n’est certes pas bucolique, mais les offices du tourisme ne participent pas non plus aux concours du plus beau village de France.

    Arrivés sur place, Escaudœuvres n’est séparée de Cambrai que par la zone commerciale, aujourd’hui le premier employeur de la ville, avec ses restaurants de « bouffe rapide » et sucrée bourrés les mercredis et week-ends. Escaudœuvres est une zone-village sans attrait, s’étirant le long de la départementale 630, qui elle-même longe l’Escaut, qui lui-même s’en va mourir en Mer du nord sous le toponyme flamand de Schelde. La sucrerie fut longtemps le cœur battant du village, qui vit au rythme des récoltes depuis 150 automnes. Mais à côté de la sucrerie et de la zone commerciale, Escaudœuvres est également connue pour sa fonderie Penarroya-Metalleurop qui rejetait avant sa fermeture en 1998 une tonne de plomb dans l’air tous les ans. Une digue, encore une digue, avait cédé en 1976, décimant les troupeaux alentours et interdisant la consommation des légumes« Pollution par le plomb près de Cambrai », [22]. Pour tout souvenir indélébile de l’épopée métallurgique, les riverains sont depuis le début du mois de juillet 2023 invités à un dépistage de plombémie dans le sang [23]. La fonderie est devenue une usine de « recyclage » de batteries de voitures électriques. Si la filière est d’avenir, elle en aura toujours moins que le saturnisme, la maladie du plomb.

    La Sucrerie centrale de Cambrai fut fondée en 1872 par l’inventeur de la râpe à betterave, l’ingénieur des Arts et Métiers Jules Linard [24]. Son invention lui offre un avantage compétitif sérieux. La sucrerie d’Escaudoeuvres est réputée la plus grande du monde avant sa destruction en 1914. Reconstruite et modernisée grâce aux indemnités des dommages de guerre, elle est rachetée par Ferdinand Béghin en 1972, alors patron du sucre et de la presse de droite. Un C.V. s’impose :
La famille Béghin raffine du sucre depuis que Ferdinand 1er (1840-1895) s’est vu léguer la raffinerie de Thumeries en 1868, dans le Pas-de-Calais. Ses fils Henri (1873-1945) et Joseph (1871-1938) font prospérer l’entreprise : ils rachètent plusieurs sucreries dans la région, et construisent à Corbehem en 1926 leur propre papeterie-cartonnerie, pour assurer eux-mêmes l’emballage. 

    Ce faisant, pourquoi ne pas fabriquer aussi des journaux ?, leur suggère le patron roubaisien du textile et des médias Jean Prouvost (1885-1978). Banco : voilà un marché porteur. Le groupe #Béghin prend la moitié de Paris-Soir, de Marie Claire et de Match vers 1936-1938, si bien qu’il doit acheter 34 000 hectares de forêt en Finlande pour couvrir ses besoins de papier. 

    Pendant ce temps, le village de Thumeries est devenu une « ville-usine », une coopérative géante dominée par la main paternelle des Béghin. Entre leurs cinq châteaux, ils construisent les logements de leurs ouvriers, mais aussi leur stade de foot, leur gymnase leur piscine, leur club de basket, et rénovent encore leur église après les bombardements de 1940. Les Béghin emploient, logent, distraient leur main d’œuvre, qui les gratifie du poste de maire à plusieurs reprises. L’enfermement industriel si répandu dans les corons.

    La papeterie-cartonnerie de Corbehem, où l’on fabrique le papier magazine satiné, surclasse la concurrence, et Ferdinand le jeune (1902-1994) investit à son tour dans l’édition. Il prend en 1950 le contrôle de Paris-Match, Le Figaro et Télé 7-jours, en même temps qu’il devient leader du marché des mouchoirs, papiers toilette, et serviettes hygiéniques (Lotus, Vania, Okay). Sucre et papier, de la bouche au c… cabinet.
    
Bref, Ferdinand Béghin s’associe à la famille Say en 1972 pour créer le groupe Béghin-Say. Mais les investissements hasardeux s’enchaînent, le groupe familial se délite, et finit racheté par son banquier historique Jean-Marc Vernes – intime de Serge Dassault et de Robert Hersant, argentier de la presse de droite et du RPR, trafiquant en tous genres, et notamment d’influence.

    Les grandes manœuvres capitalistes se poursuivent. Béghin-Say passe sous la coupe du chimiste italien Ferruzzi en 1986, puis de l’autre groupe chimique italien, Montedison, en 1992. L’entreprise s’installe au Brésil en 2000 alors que les betteraviers réorganisent, en 2003, leur activité sucrière sous la forme coopérative et sous le nom de Tereos. Investie dans la canne à sucre, la coopérative peut prendre part à la déforestation de l’Amazonie, à la culture de canne transgénique [25], à la perpétuation de l’esclavage [26]. Tereos est aujourd’hui le deuxième producteur mondial de sucre, présent sur les cinq continents, en République tchèque, à La Réunion, en Indonésie, au Kenya, en Inde, pour produire du sucre et des dérivés comme le glucose, l’amidon, l’éthanol, etc.

    Dans les Hauts-de-France, près de la moitié des agriculteurs produisent de la betterave à sucre, qui rapporte à elle seule 350 millions d’euros à la région tous les ans. Cette manne sucrière alimente ensuite la filière régionale des chocolateries, sucreries et sodas, fournissant par exemple Coca-Cola à Dunkerque à raison de 42 morceaux de sucre par bouteille de deux litres, mais aussi les usines Cémoi (Dunkerque et Villeneuve d’Ascq), Häagen-Dazs (Arras), Nestlé (Nesquik, Chocapic, Lion, Kitkat, près de Saint-Quentin), et encore Ferrero (Nutella, Kinder, à Arlon en Belgique) – une filière aussi prospère que des salmonelles dans des œufs Kinder. Coïncidence ou non : l’obésité touche presque un quart de la population des Hauts-de-France (22 %), soit cinq points de plus que la moyenne nationale. Le haut du podium.

    Revenons à Escaudœuvres et longeons le canal un instant. D’un côté les poules d’eau font connaissance, de l’autre les bassins de rétention de l’usine s’étendent sur deux kilomètres derrière les talus. Ce sont les bassins de rétention éventrés en mai 2020. Et si ça pue autant la pourriture pourrie, « c’est à cause des bassins, nous confirme un promeneur. Et encore, c’est pire pendant les 120 jours de la campagne ! »
    
Lui prétend s’être habitué – mais on s’habitue à tout. Notre promeneur est « né à Escaudœuvres en face de la sucrerie ». Étudiant en chimie, il attendait une réponse de Tereos pour un stage, réponse qui ne viendra plus. Il désigne les cuves rutilantes « qui n’ont peut-être jamais servi », et la nouvelle chaudière à gaz en remplacement de celle à charbon : 24 millions d’investissements en 2021 « pour que ça ferme », conclut-il dépité. Mais il a son explication :

    Tout ça, c’est à cause des écolos, pour faire bonne figure. Ça a été décidé là-haut. On est le seul pays à interdire les néonicotinoïdes. D’un côté ça va faire tomber la production, et la sucrerie ne sera plus rentable ; de l’autre la France va acheter du sucre aux pays qui peuvent encore utiliser des pesticides, et on sera encore moins rentables.

    Ce sont les mots de l’industriel, du syndicat de la betterave, et des gens du coin – qu’il s’agit de vérifier : la Cour de justice européenne n’accorde ni à la Belgique ni à l’Allemagne ni à la Pologne de dérogation sur les néonicotinoïdes. En revanche l’importation de sucre aux néonicotinoïdes hors de l’UE semble en effet autorisée, et des discussions seraient en cours au Parlement pour aligner les réglementations.

    Quoi qu’il en soit : que l’on considère l’interdiction des néonicotinoïdes, ces « tueurs d’abeilles », comme une victoire ou une défaite, cette histoire aux mille rebondissements tend à masquer tout le reste des produits « phytos » qui entrent dans la production de sucre, d’alcool, de carburant ( #bioéthanol ), et de gel hydroalcoolique produits à partir de la betterave. Or, les trois départements qui en France consomment le plus de produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques - ces substances dites « CMR » parmi les plus meurtrières du catalogue -, sont la Somme, le Pas-de-Calais et le Nord. En cause : la pomme de terre, la plus consommatrice, et la betterave, juste derrière.
    
Quant aux herbicides, le Ministère nous informe que « L’Oise tout comme l’Aisne, la Marne et la Somme sont les quatre premiers départements en terme de superficie de culture de betteraves. Or, [...] la culture de betteraves reçoit un nombre moyen de traitements en herbicides très élevé par rapport à d’autres cultures (13,7 contre 2,9 sur le blé tendre par exemple) [27]. »

    Le plus épandu est le fameux #glyphosate, que les coopérateurs de la betterave défendent avec acharnement. Tout comme ils défendaient dernièrement le s-métolachlore, un herbicide si persistant dans les nappes phréatiques qu’il devrait interdire de consommation l’eau des deux tiers des robinets de la région, logiquement la plus touchée [28], 11 avril 2023.]]. À peine son interdiction évoquée par l’Agence sanitaire nationale (ANSES) que la Confédération générale de la Betterave, le syndicat de la corporation, s’insurgeait contre la « longue liste des moyens de productions retirés progressivement aux agriculteurs, obérant ainsi leur capacité à exercer leur rôle premier : nourrir les populations [29]. » Le ministre de l’agriculture Marc Fresnau leur a déjà garanti plusieurs années de S-metolachlore.

    Cette interdiction des néonicotinoïdes révèle le bourbier où pataugent les scientifiques, les journalistes scientifiques, comme les associations environnementales : l’interdiction des néonicotinoïdes, votée à l’Assemblée nationale le 15 mars 2016, n’est effective que depuis janvier 2023... sous pression de Bruxelles ; et après les dérogations successives du ministre actuel de l’agriculture et de la précédente ministre de l’environnement Barbara Pompili (une autre Amiénoise). Cette interdiction fut arrachée après plus de dix années de voltes-faces politiques, de pseudo-controverses scientifiques, de coups de pression des syndicats agricoles, et de menaces sur l’emploi.

    Si pour chaque molécule, le spectacle médiatique et parlementaire doit mettre en scène ses expertises et contre-expertises, discutailler les protocoles et les résultats, la sixième grande extinction nous aura fauché que l’expertocratie bruxelloise n’aura pas encore tranché le cas du glyphosate. D’ailleurs cette digue de papier qu’on appelle « Droit de l’environnement », comme d’autres digues, n’empêche pas Tereos, au Brésil par exemple, de poursuivre ses épandages aériens d’Actara 750 SG, un insecticide interdit depuis 2019 [30]. Le sucre industriel est essentiellement catastrophique, de sa culture à sa transformation jusqu’à sa consommation.

    Poser les questions de nos besoins en sucre, de l’automobile à betterave, de l’utilité de Tereos pour les Hauts-de-France et de la filière agro-alimentaire pour l’Humanité, et plus généralement encore du modèle industriel qui domine la région et le monde depuis deux cents ans, nous feraient sans doute gagner du temps. Mais ce qui nous ferait gagner du temps, leur ferait perdre de l’argent. Encore une fois, leurs profits et nos emplois valent plus que nos vies.

    L’industrie – mines, filatures, chemins de fer, hauts fourneaux, sucreries –, s’est développée tout au long du XIX° dans un acte de foi promettant l’avènement du paradis terrestre. Acte de foi répété aussi bien par les économistes libéraux que communistes, par les partisans du roi que par ceux de l’empire ou de la république. Deux-cents ans plus tard, avec des taux de chômage, de pollution, et de maladies associées parmi les plus hauts du pays, le paradis terrestre s’avère être un enfer – et nous devrons encore gérer des déchets mortellement radioactifs, ceux de Gravelines par exemple, pendant des milliers d’années.

    Voilà ce que nul élu local – et surtout pas François Ruffin –, parfaitement informé des nuisances de la société industrielle, ne peut ignorer. Voilà pourtant ce que le candidat à la prochaine élection présidentielle, « biolchevique » revendiqué et partisan de l’alliance « rouge/verte », entre « sociaux-démocrates » et écologistes, ouvriers et petits-bourgeois, a pris soin de dissimuler à ses lecteurs et électeurs depuis vingt-cinq ans. A tort d’ailleurs, toutes ces choses vont sans dire chez les gens du Nord comme chez ceux du Sud. Tout ce qui leur importe c’est la pâtée, bien sucrée, et des écrans pour se distraire en digérant. Le pouvoir et l’élu qui peuvent tenir cette double-promesse n’auront jamais de problème avec sa population et ses électeurs.
    Tomjo
    Notes
    [1] « Nos betteraviers sont des tueurs », Chez Renart, 13 janvier 2023.
    [2] France Bleu Nord, 12 janvier 2023.
    [3] « De l’Escaut à l’Amazonie : Beghin-Say ou la catastrophe permanente », Chez Renart, 10 mai 2020.
    [4] ericbocquet.fr
    [5] Le Monde, 24 juin 2023.
    [6] Cf. Métro, Boulot, Chimio, Collectif, Le monde à l’envers, 2012. Cancer français : la récidive. A propos d’Ecopla et de l’aluminium, Pièces et main d’œuvre, 2016. D’Amiens nord à Blanquefort, délivrons les ouvriers, fermons les usines, Tomjo, Pièces et main d’œuvre, 2017.
    [7] Cf. le film Morts à 100 % : post-scriptum, de Tomjo et Modeste Richard, 45 mn, 2017. Ou encore La foi des charbonniers, les mineurs dans la Bataille du charbon, 1945-1947, Evelyne Desbois, Yves Jeanneau et Bruno Mattéi, Maison des sciences de l’homme, 1986.
    [8] « Quand Napoléon engageait la bataille du sucre », 31 janvier 2023.
    [9] « La Bataille du sucre », Le Monde, 10 septembre 2007.
    [10] Fakir, mai-juin 2023.
    [11] « La bataille du sucre ou la défaite méconnue de Napoléon Ier », Ludovic Laloux, Artefact, 2018.
    [12] « Histoire : les Antilles françaises, le sucre et la traite des esclaves », Futura sciences, 10 janv. 2019.
    [13] Cité par Ludovic Laloux, art. cit.
    [14] Idem.
    [15] Lettre d’Andriel et Wolft au ministre de l’Intérieur, 18 juillet 1813, citée par Laloux, art. cit.
    [16] L’Industrie sucrière indigène et son véritable fondateur, Pierre Aymar-Bression, 1864.
    [17] « Le sucre de betterave et l’essor de son industrie : Des premiers travaux jusqu’à la fin de la guerre de 1914-1918 », Denis Brançon, Claude Viel, Revue d’histoire de la pharmacie, n°322, 1999.
    [18] Dictionnaire encyclopédique et biographique de l’Industrie et des arts industriels, Vol. 3, art. « Louis Crespel », Eugène-Oscar Lami, 1883. On peut lire aussi L’Industrie sucrière indigène et son véritable fondateur, op. cit.
    [19] A retrouver ici.
    [20] « Le sucre de betterave et l’essor de son industrie... », art. cit.
    [21] Appel à candidature « Une sucrerie, un territoire », culture.gouv.fr, 29 juillet 2022.
    [22] Le Monde, 25 mars 1977.
    [23] La Voix du nord, 12 juillet 2023.
    [24] Jules Linard (1832-1882), multi-propriétaire de sucreries, est l’inventeur de la râpe à betterave, toujours utilisée aujourd’hui, pour laquelle il fut récompensé lors de l’Exposition universelle de 1878.
    [25] « De l’Escaut à l’Amazonie... », art. cit.
    [26] « Des plantations brésiliennes accusées de travail forcé fournissent l’Europe en sucre », Le Monde, 31 déc. 2022.
    [27] « État des lieux des ventes et des achats de produits phytopharmaceutiques en France en 2020 », mars 2022.
    [28] « Eau du robinet : les Hauts-de-France est la région où les concentrations de pesticides sont les plus élevées », [[France bleu Nord
    [29] cgb-france.fr, 16 février 2023.
    [30] « Au Brésil, les géants du sucre responsables d’une pluie toxique », Mediapart, 25 avril 2023.

    Source : https://renart.info/?La-betterave-la-gauche-le-peuple-et-nous

  • Avec 8 dollars, il crée un compte certifié sur Twitter et fait perdre 16 milliards de dollars aux actions de la compagnie pharmaceutique Eli Lilly (qui se gave en vendant trés trés cher de l’insuline). Ouest France

    Un tweet annonçant que l’insuline était désormais gratuite a lourdement fait baisser le cours de bourse de la société Eli Lilly. Il émanait d’un compte affichant le badge bleu « certifié », qui avait été acheté pour huit dollars (7,70 €). Une imposture rendue possible par un service récemment proposé par Elon Musk, le nouveau patron de Twitter… et aussitôt stoppé.

    Cette « blague » a provoqué un effondrement du cours de l’action en Bourse, faisant fondre la capitalisation boursière du groupe de 16 milliards de dollars, avant le démenti du groupe. Depuis, le cours de l’action est remonté, mais n’a pas atteint son niveau d’avant l’affaire, comme le montre le graphique ci-dessous issu du site Boursorama.

    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMjExNjkyM2IzN2MxNmJhYzRiMTM3ZTcxZjI5YmYxMDNmYjE?width=630&foc

    Eli Lilly est l’un des leaders mondiaux de l’insuline, avec Novo Nordisk et Sanofi.

    #twitter #insuline #Eli_Lilly #santé #diabète #insuline #diabète_sucré #médecine #big_pharma #mdr #artivisme #bourse

    Source : https://www.ouest-france.fr/high-tech/twitter/le-tweet-d-un-imposteur-penalise-le-cours-de-bourse-du-groupe-pharmaceu

  • #DIABÈTE : Comment le #fructose détruit les îlots | #santé log
    https://www.santelog.com/actualites/diabete-comment-le-fructose-detruit-les-ilots

    Ces scientifiques du Terasaki Institute for Biomedical Innovation (Los Angeles) décryptent et nous expliquent comment les régimes occidentaux, riches en fructose et en graisses, finissent par déclencher le développement d’un diabète de type 2 : En augmentant le métabolisme du fructose dans l’intestin grêle, ils entraînent la libération d’un métabolite spécifique du fructose qui endommage les cellules bêta pancréatiques productrices d’#insuline. L’étude expérimentale, publiée dans la revue Cell Metabolism, désigne ainsi ce métabolite du fructose, le #glycérate, comme une cible nouvelle et prometteuse pour de futurs traitements des troubles métaboliques.

    Source : Glycerate from intestinal fructose metabolism induces islet cell damage and glucose intolerance - PubMed
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35688154

  • 5 questions à Roland Riachi. Comprendre la #dépendance_alimentaire du #monde_arabe

    Économiste et géographe, Roland Riachi s’est spécialisé dans l’économie politique, et plus particulièrement dans le domaine de l’écologie politique. Dans cet entretien, il décrypte pour nous la crise alimentaire qui touche le monde arabe en la posant comme une crise éminemment politique. Il nous invite à regarder au-delà de l’aspect agricole pour cerner les choix politiques et économiques qui sont à son origine.

    https://www.carep-paris.org/5-questions-a/5-questions-a-roland-riachi
    #agriculture #alimentation #colonialisme #céréales #autosuffisance_alimentaire #nationalisation #néolibéralisme #Egypte #Soudan #Liban #Syrie #exportation #Maghreb #crise #post-colonialisme #souveraineté_nationale #panarabisme #militarisme #paysannerie #subventions #cash_crop #devises #capitalisme #blé #valeur_ajoutée #avocats #mangues #mondialisation #globalisation #néolibéralisme_autoritaire #révolution_verte #ouverture_du_marché #programmes_d'ajustement_structurels #intensification #machinisation #exode_rural #monopole #intrants #industrie_agro-alimentaire #biotechnologie #phosphates #extractivisme #agriculture_intensive #paysans #propriété_foncière #foncier #terres #morcellement_foncier #pauvreté #marginalisation #monoculture #goût #goûts #blé_tendre #pain #couscous #aide_humanitaire #blé_dur #durum #libre-échange #nourriture #diète_néolibérale #diète_méditerranéenne #bléification #importation #santé_publique #diabète #obésité #surpoids #accaparement_des_terres #eau #MENA #FMI #banque_mondiale #projets_hydrauliques #crise_alimentaire #foreign_direct_investment #emploi #Russie #Ukraine #sécurité_alimentaire #souveraineté_alimentaire

    #ressources_pédagogiques

    ping @odilon

  • In the year 2000, a new human hormone was discovered. It was the 21st documented fibroblast growth factor; so, they called it FGF21. Since its discovery, FGF21 has emerged as a key agent for promotion of metabolic and artery health, leanness, and longevity.

    Que pouvons-nous faire pour stimuler l’hormone de longévité FGF21 ?

    https://www.youtube.com/watch?v=tfOyHkMmgOk

    Longévité et alimentation : Le jeûne et l’exercice peuvent stimuler l’hormone de longévité FGF21, mais que pouvons-nous manger - ou éviter de manger - pour obtenir des effets similaires ?

    https://www.youtube.com/watch?v=bXfzgOH_fx8

    #nutrition #santé #longévité #fgf21 #diabète #recherche

    • – muscu plutôt que course à pied (42% d’augmentation contre 25%)
      – alimentation pauvre en protéine (notamment animale mais même tout court)
      (mais comment se construisent les muscles du coup ? c’est pas le tout d’avoir plus de cette protéine et un meilleur métabolisme)
      (comme par hasard, ça va dans le sens de son crédo principal de végétalisme :p)

      Le monsieur n’a pas forcément l’air très rigoureux et avec toujours son crédo en tête :
      https://sciencebasedmedicine.org/death-as-a-foodborne-illness-curable-by-veganism

    • Ah bah je sais que c’est potentiellement pas parfait. Mais est-ce que ça existe ?

      Pour le moment je n’ai pas trouvé mieux et clair (et sourcé par ailleurs quand même) comme site pour rester informé un peu sur ces sujets. Il y en a certainement (si tu en connais ?) mais je trouve ça pratique en vidéo sous-titrée fr.

      L’article que tu pointes date de 2013, mais sur Nutrition Facts il y a les sources (transcriptions et liens des études sous chaque article associé à une vidéo), avec une discussion dessous, par exemple pour ces 2 vidéos là https://nutritionfacts.org/video/life-extension-with-fgf21 et https://nutritionfacts.org/video/how-to-boost-fgf21-with-diet-for-longevity , ce qui est déjà bien mieux qu’à bien d’autres endroits…

      Il y a un biais de sélection des études évidemment, cependant il me semble que leur objectif reste dans une certaine recherche de connaissance et synthèse scientifique.

      Ce ne sont d’ailleurs vraiment pas les seuls à remarquer que manger moins de viande (et particulièrement bien moins de viande rouge), moins de produits animaux en général, moins de produits transformés, plus de fruits, légumes, haricots, fibres, baies, graines, etc. est bénéfique…

      mais comment se construisent les muscles du coup ?

      Bah il me semble que la quantité de protéine nécessaire est un peu surestimée dans la tête des gens :) Sous entendu c’est un bon prétexte pour (faire) manger de la viande…

      Après comme tu l’as vu dans la 2è vidéo, ça compare en amérique me semble t’il, où simplement déjà ramener à un niveau de protéine (même animale) tel que conseillée (https://dietaryguidelines.gov aux US) est déjà largement bénéfique (vu qu’iels en consomment bien plus que ce qui est indiqué déjà)

    • Oui mais ça c’est un truisme de dire qu’il faut manger beaucoup moins de viande (y compris pour la planète au passage), c’est déjà dit quasi partout, donc y compris par n’importe quel⋅le nutritionniste pas du tout pro vegan.

      Mais ya une différence entre dire « mangez moins de viande et plus de légumes, légumineuses, fibres… » (ce qui est déjà le consensus scientifique actuel il me semble) et « vous n’allez plus jamais avoir d’attaque cardiaque ni de cancer etc, en mangeant végétalien » :)

      D’ailleurs la première moitié de la vidéo sur la bouffe est essentiellement au présent affirmatif (c’est prouvé que rien qu’en revenant au niveau recommandé ou un peu plus bas, ya plein d’avantages), et vers le milieu, tout passe en « suggère que », « pourrait », etc (en recitant ici Esselstyn dont les études sont critiqués https://theskepticalcardiologist.com/2017/05/14/more-incredibly-bad-science-from-dr-esselstyns-plant-based)

      Mais mangez moins de viande quand même ! :)

  • Maître Pandaï : l’augmentation du risque de diabète après une infection Covid
    https://twitter.com/Panda31808732/status/1506239276534702090

    Étude aux États-Unis sur 181 280 patients Covid+ avec deux groupes contrôle de plus de 4 millions de personnes. Un an après l’infection, le risque de diabète (à >99% de type 2) dans la cohorte Covid+ est augmenté de 40%.

    https://www.thelancet.com/journals/landia/article/PIIS2213-8587(22)00044-4/fulltext

  • Nestlé reconnait que ses produits sont mauvais pour la santé : comment l’agroalimentaire est devenu un monstre ? Dr. Staf Henderickx 

    Les produits Nestlé, mauvais pour la santé ? Oui, et c’est le géant de l’agroalimentaire qui le reconnait dans un rapport interne. Pour Staf Henderickx, auteur de « Je n’avale plus ça« , ce n’est pas une surprise. Le médecin explique comment cette industrie est devenue un monstre et pourquoi on ne peut pas compter sur les pyromanes pour éteindre l’incendie. Comme pour le climat, le combat pour une alimentation saine doit passer par un changement du système.

    Imaginez qu’à l’entrée de chaque magasin, un panneau d’avertissement vous accueille avec le texte suivant : « Attention, 60 % des produits de Nestlé sont mauvais pour votre santé. » Il ne s’agit toutefois pas d’une accusation mensongère, mais bien de la stricte vérité. Et c’est en outre le numéro un mondial de l’industrie alimentaire, Nestlé, qui l’admet lui-même dans un rapport interne révélé par The Financial Times (31 mai 2021). 70 % de ses denrées alimentaires, 96 % de ses boissons, à l’exception du café, et 99 % de ses glaces et de ses confiseries n’atteignent pas le seuil de 3,5 du nutri-score. Moins de 3,5, c’est considéré comme néfaste pour la santé, ce qui correspond à un C sur le nutri-score de l’emballage.

    Suis-je surpris par ce chiffre ? Absolument pas, car depuis longtemps, des médecins comme moi mettent en garde vainement contre les conséquences néfastes des aliments transformés sur la santé. En outre, le problème est bien plus important encore, car le nutri-score n’est qu’un reflet de la composition du produit et non de sa réelle valeur nutritive.

    La chaîne alimentaire, depuis l’agriculture jusqu’à la distribution en passant par la transformation, est pour une part anormalement grande aux mains des multinationales de l’agroalimentaire, comme Nestlé. À partir de l’industrialisation de l’agriculture et de la transformation alimentaire, on voit deux grandes tendances : une monopolisation croissante (Foodopoly) et une augmentation de la part des aliments transformés. L’agroalimentaire est de ce fait devenu un monstre qui prospère sur l’accaparement de terres, l’épuisement des réserves d’eau, la dépendance vis-à-vis du pétrole, des pesticides, des engrais et d’une gamme étendue d’additifs chimiques. C’est le profit, qui est au poste de commande de l’agroalimentaire, et non une nourriture saine. En 2018, la firme Nestlé a reconnu publiquement qu’elle voulait accroître sa marge bénéficiaire en la faisant passer de 17,5 % à 18,5 % en 2020. Avec ses 16,5 % de marge bénéficiaire, Unilever voulait même atteindre 20 % en 2020. De son côté, Kraft-Heinz a rapporté 26 %.

    Des millions d’années durant, les hominidés et les êtres humains ont été impliqués dans le combat en quête de calories et de minéraux suffisants. L’évolution a de ce fait imprimé dans notre choix alimentaire évolutionnaire une préférence pour le sucre, la graisse, les protéines et le sel. Toute nourriture transformée est trop sucrée, trop grasse, trop salée et contient trop de viande et de poisson mauvais pour la santé. En outre, la nourriture transformée contient un cocktail chimique de pesticides, d’enzymes, de nanoparticules, de colorants et d’agents aromatisants et de bien d’autres additifs encore. L’industrie alimentaire s’obstine à prétendre que ces faibles concentrations d’additifs chimiques ne constituent pas un danger pour la santé, mais il est scientifiquement impossible d’avoir un aperçu de leurs effets à long terme pour la santé. Ce que nous savons à coup sûr, par contre, c’est qu’une augmentation de la nourriture transformée aboutit à une augmentation inquiétante de l’obésité, des maladies cardiovasculaires, du diabète, des maladies allergiques et auto-immunes et des cancers. C’est ainsi qu’en 2018, une étude de Nutrinet auprès de 100 000 participants a montré qu’ une augmentation de 10 % de la part des aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire était associée à « une augmentation significative de 10 % du risque de cancer généralisé et de cancer du sein ». 

    Mais l’impact négatif de l’agrobusiness sur notre santé n’est que l’une des composantes de la catastrophe sur le plan des effets environnementaux, du réchauffement de la terre et de la perte de biodiversité. On détruit des forêts pour les remplacer par des champs de soja dont le soja sert à engraisser du bétail en stabulation, par des plantations d’huile de palme, une huile particulièrement bon marché et malsaine qui entre dans la transformation de toutes sortes de produits alimentaires ; on vide les océans de leurs poissons et l’industrie alimentaire est responsable d’un quart des émissions totales de CO2… Bref, toutes sortes de catastrophes nous guettent et les magnats de l’agroalimentaire portent ici une responsabilité écrasante.

    Et quel est le message, si on désire inverser la tendance ? Anthony Fardet, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), dit à ce propos ; « Le véritable message pour les entreprises serait de développer un choix aussi peu transformé que possible. » C’est ce qui s’appelle prêcher dans le désert. C‘est comme si on demandait à un dealer de drogue de se reconvertir en marchand de fruits et légumes. Individuellement, il est préférable d’acheter auprès des fermiers locaux, de consommer le plus de produits biologiques possible, de cuisiner soi-même et de laisser carrément tomber les mets transformés. Mais une solution mondiale ? Comme l’auteure et activiste canadienne Naomi Klein le disait sans ambages : « Change the system, not the climate » (Changez le système, pas le climat), j’oserais dire par analogie « No food change without system change » (Pas de changement de nourriture sans changement de système). Et, par système, j’entends très clairement la production capitaliste aux mains des multinationales, un système s’appuyant sur une soif inextinguible de profit, des coûts impayés et le pillage sans vergogne de la nature. Dans mon livre Je n’avale plus ça, vous pourrez trouver à ce propos une analyse des plus détaillées.
    Source : https://www.investigaction.net/fr/nestle-reconnait-que-ses-produits-sont-mauvais-pour-la-sante-comment
     
    #nestlé #eau #multinationales #alimentation #santé #agroalimentaire #agroindustrie #lobbying #pollution #capitalisme #nutrition #cacao #agriculture #vittel #suisse #esclavage #économie #malbouffe #santé #obésité #junk_food #beurk #additif #diabète #gras #sucre #productivisme

     

  • C’est confirmé : manger bio est meilleur pour la santé
    https://reporterre.net/C-est-confirme-manger-bio-est-meilleur-pour-la-sante

    Des résultats non biaisés par le fait que les mangeurs de bio ont de meilleures habitudes alimentaires, car corrigés par les modèles statistiques. « On prend en compte les facteurs de confusion, c’est très important, car les consommateurs de #bio ont un comportement globalement plus sain que le reste de la population », précise Emmanuelle Kesse-Guyot. « Enfin, c’était très vrai il y a dix ans. Maintenant le bio se démocratise. »

    Ainsi, si les consommateurs de bio ont moins de problèmes de poids, ce n’est pas seulement parce qu’ils mangent mieux, c’est aussi parce qu’ils mangent bio. Un autre résultat de cet article scientifique le confirmait : il comparait, spécifiquement, les personnes ayant un régime alimentaire considéré comme de meilleure qualité (plus de fruits et légumes, moins de produits transformés, de sucre, etc.). Parmi ces bons élèves, la différence était encore plus nette entre les mangeurs de bio et les autres. « L’association entre la quantité de bio consommée et le risque d’#obésité est plus forte parmi les participants ayant un régime nutritionnel de qualité », notaient ainsi les chercheurs.

    Deux hypothèses étaient avancées pour expliquer cette observation. D’abord, il a été mesuré que les aliments bios contiennent, à apport égal, plus d’oméga 3 et d’antioxydants. « Cela pourrait être suffisant pour influer sur le poids », supposent les chercheurs. Ou alors, les personnes qui mangent « bien » consomment plus de fruits et légumes, donc des aliments « fréquemment contaminés par divers résidus de pesticides », relevaient les auteurs. Or, « le résultat de recherches menées chez l’homme, ont établi un lien entre l’obésité et le #diabète_2 et l’exposition aux #pesticides », indiquait l’article. Ainsi, plus on mange des fruits et légumes non bios, plus on serait exposé à des produits chimiques « #obésogènes ».

    • Deux profils se sont distingués. Les femmes peu exposées aux pesticides, car mangeant bio, bénéficiaient d’une diminution de 43 % du risque de développer un cancer du sein en post-ménopause. L’autre profil, à l’inverse, réunissait des femmes très exposées à certains pesticides de synthèses. Parmi elles, ce sont en particulier celles en surpoids ou en situation d’obésité qui ont présenté une augmentation du risque de cancer. Les pesticides auxquels elles étaient les plus exposés sont le chlorpyriphos et le malathion, des insecticides à large spectre interdits en France mais encore présents dans l’environnement, et l’imazalil et le thiabendazole, notamment utilisés sur les agrumes et les bananes.

    • 90 min - Disponible du 26/01/2021 au 09/04/2021

      Que mangeons-nous réellement en avalant un cordon bleu industriel ? Ce documentaire met la main à la pâte pour déconstruire les pratiques souvent douteuses de l’industrie agroalimentaire.

      Toujours plus abondante et moins chère, la nourriture industrielle a envahi nos assiettes, avec des incidences sur la santé de plus en plus fortes : jamais l’obésité et le diabète n’ont été aussi répandus. Et jamais les étiquettes n’ont été aussi compliquées à déchiffrer. Pour percer les secrets du secteur agroalimentaire, Maud Gangler et Martin Blanchard sont eux-mêmes devenus… des industriels. Avec l’aide d’un laboratoire alimentaire spécialisé en recherche et développement, ils se lancent dans la production d’un plat populaire : le cordon bleu. Un projet offensif qui leur permet de comprendre de l’intérieur les rouages de l’ultratransformé, où la fabrication d’un produit en apparence simple tient de l’assemblage complexe. Pourquoi, alors que l’escalope panée cuisinée à la maison ne nécessite que cinq #ingrédients, en faut-il ici une trentaine ? La viande du cordon bleu mérite-t-elle encore son nom ? Peut-on appeler fromage cette pâte fondante obtenue à grand renfort d’additifs ? L’emballage lui-même est-il nocif pour la santé ?

      Riche et digeste

      En partant d’un produit emblématique comme le mal nommé cordon bleu, puis en élargissant l’enquête, ce documentaire détricote les fils cachés d’un système ultraconcurrentiel. Se jouant des frontières, l’industrie agroalimentaire se révèle diaboliquement novatrice, usant de technologies toujours en avance sur les réglementations et d’astuces marketing rodées, ou s’aidant de puissants lobbies pour servir ses intérêts. Les autorités nationales et européennes s’avouent techniquement débordées et peinent à contrôler les substances toxiques qu’elles ont commencé par autoriser. Pourtant, l’espoir d’un changement qualitatif est impulsé par la société civile : sous la pression des consommateurs et d’applications de notation alimentaire comme Yuka, certains industriels cherchent à mieux faire pour bénéficier d’un « clean label » auquel s’attache le grand public. Réduction du nombre d’ingrédients, abandon d’additifs, choix de protéines végétales : une démarche vertueuse qui tourne parfois au casse-tête, quand elle n’aboutit pas à un effet inverse, avec des plats végans à la qualité sanitaire douteuse. Au menu de cette enquête riche mais remarquablement digeste, experts, nutritionnistes, docteurs en sciences des aliments ou consultants en « transformation positive » éclairent une question devenue cruciale : que mange-t-on aujourd’hui ?

      Réalisation :
      Martin Blanchard
      Maud Gangler

      Pays :
      France
      Année :
      2020

  • Un monde obèse

    En 2030, on estime que la moitié de la planète sera obèse ou en surpoids, entraînant une explosion du diabète, des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers. Enquête sur un fléau planétaire.

    Alors que l’obésité charrie son lot de clichés, des gènes tout-puissants aux volontés individuelles défaillantes, et que les industriels comme les autorités publiques continuent de pointer du doigt le manque d’activité physique ("Manger moins, bouger plus"), ce fléau ne serait-il pas le fruit d’un échec collectif mitonné dans nos assiettes ?
    Puis les des voix s’élèvent pour dénoncer les conséquences funestes de cette révolution, les multinationales de l’agroalimentaire, jamais rassasiées, dépensent des milliards en lobbying pour préserver leur pré carré, tout en répandant le poison de la malbouffe et des boissons sucrées à travers le globe.

    Il faut des citoyens engagés pour dresser un état des lieux édifiant de cette épidémie planétaire, qui constitue le problème de santé le plus grave au monde. Mais si les constats, étayés de chiffres, se révèlent effrayants, le documentaire en expose les causes de manière limpide, et explore des solutions pour stopper cette bombe à retardement.

    https://www.youtube.com/watch?v=LLsMeZFf5yA

    #obésité #choix #responsabilité #volonté_individuelle #volonté_personnelle #épidémie #industrie_agro-alimentaire #système_alimentaire #alimentation #exercice_physique #coca-cola #calories #culpabilité #culpabilisation #honte #métabolisme #graisse #sucre #céréales #produits_transformés #manipulation_des_ingrédients #aliments_artificialisés #hormones #déséquilibre_hormonal #insuline #glucides #satiété #flore_intestinale #microbiote #grignotage #multinationales #économie #business #prix #pauvres #désert_alimentaire #marketing #manipulation #publicité #santé_publique #diabète #suicide_collectif #prise_de_conscience

  • Histoire du sucre, histoire du monde

    Suivre le sucre pour éclairer l’histoire du monde : tel est le stupéfiant voyage auquel nous invite #James_Walvin. Tout commence avec la #colonisation des #Caraïbes, de l’Amérique et l’essor des #plantations. C’est la naissance d’un nouvel ordre, fondé sur la #déportation de millions d’Africains réduits en #esclavage. Après avoir exterminé les populations indigènes, détruit les #paysages et les forêts tropicales, on implante les premières usines polluantes pour fabriquer sucre et #rhum. Sans compter une organisation du travail implacable qui, plus tard, inspirera #Henry_Ford.
    Mais il fallait aussi que ce sucre, quasiment inconnu jusqu’au XVIIe siècle, soit consommé. D’abord produit de #luxe réservé à la table des #élites, il devient, avec la #révolution_industrielle, l’aliment de base des #classes_ouvrières, pendant que le rhum, l’un de ses produits dérivés, fait des ravages parmi les plus démunis. Cette consommation massive de sucre, qui bouleverse les habitudes alimentaires, est désastreuse : #caries, #obésité et #diabète se répandent sur tous les continents. Une course folle s’engage ; la consommation de boissons et de céréales sucrées gagne du terrain, et continue de s’étendre aujourd’hui encore.
    De Bordeaux à Bristol, des fortunes colossales se sont bâties sur le sucre et l’esclavage, marquant les débuts du #capitalisme. Plus tard, des entreprises sans scrupule, dont #Coca-Cola reste la plus emblématique, développeront leurs pouvoirs de ravager le monde en même temps que leur surface financière. Et finiront parfois par dicter la politique des grands États.

    https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Histoire_du_sucre__histoire_du_monde-9782348046216.html
    #livre #histoire #sucre #géohistoire #géo-histoire #ressources_pédagogiques #fordisme #alimentation

  • 250 diabétiques “condamnés à mort” après l’arrêt de fabrication de leur pompe à insuline
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/enquete-250-diabetiques-condamnes-mort-apres-arret-fabr
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/IHTlFztRswECRK-k1lMOg0FnOe4/930x620/regions/2020/07/31/5f24569a06fbf_anna_durieux_-4949026.jpg

    “C’est un scandale sanitaire. Medtronic nous condamne à mort.” Diabétique de type 1, Nadège survit depuis 17 ans grâce une pompe interne à insuline. Sans ce dispositif implanté dans son abdomen, elle risque de mourir.

    Pour cette mère de famille nordiste de 57 ans, comme pour 250 patients français, il n’existe aucun traitement alternatif. “La seule solution pour traiter notre forme de #diabète grave et rare réside dans cette pompe interne”, angoisse-t-elle.

    La société américaine Medtronic, unique fabricant au monde à produire cette pompe, a annoncé le 20 juillet dernier l’arrêt de sa fabrication, faute de #rentabilité . “Elle cessera d’être produite d’ici la fin de l’année 2020, en raison des difficultés persistantes d’approvisionnement en composants de la pompe”, a indiqué l’entreprise dans une lettre adressée aux diabétologues et aux patients.

  • #Obésité, #diabète, #hypertension : les régions ultramarines minées par les inégalités nutritionnelles
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/20/obesite-diabete-hypertension-les-regions-ultramarines-minees-par-les-inegali

    Dans les régions ultramarines, la prévalence de ces maladies est, encore plus qu’ailleurs, corrélée à la catégorie socio-économique. « J’ai été frappée par des écarts sociaux de #prévalence sur ces territoires où les #inégalités sont très fortes », note Caroline Méjean, épidémiologiste de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui a dirigé ces travaux. Pour la chercheuse, « c’est une question de #justice sociale ». Les recherches montrent que les #femmes, surreprésentées dans les catégories sociales les plus défavorisées, sont davantage concernées par les pathologies associées à l’obésité. A Mayotte, 79 % des femmes entre 30 ans et 69 ans sont en surcharge pondérale et, parmi celles-ci, 47 % sont obèses.

    #paywall
    #DROM #santé #nutrition

  • Le CIO signe un nouveau contrat avec Coca- Cola L’essentiel/afp - 24 Juin 2019 - L’essentiel
    L’organisateur des Jeux olympiques a signé lundi un nouveau partenariat avec le producteur de boissons, ainsi qu’avec le géant chinois du lait Mengniu.
    Le Comité international olympique a annoncé lundi la signature d’un accord de partenariat conjoint avec Coca-Cola et le fabricant de produits laitiers chinois Mengniu. Ni le CIO ni les deux groupes n’ont donné de précision sur le montant de ce partenariat.


    L’accord de partenariat « mondial avec Coca-Cola et Mengniu, qui court de 2021 à 2032, est un partenariat unique », a déclaré devant la presse Thomas Bach, président du CIO. « Notre partenariat avec Coca-Cola sera le plus long de l’histoire de nos partenariats. Il a débuté en 1928 et fêtera donc son centenaire en 2028 aux Jeux olympiques de Los Angeles », a-t-il ajouté.

    Mengniu, qui avait été partenaire de la FIFA lors du Mondial 2018, rejoint ainsi le club des principaux partenaires du CIO réunis dans « The Olympic Program » (TOP). Cette annonce a été faite à Lausanne, avant l’ouverture de la 134e session du CIO durant laquelle la ville hôte des Jeux d’hiver 2026 doit être choisie entre Milan/Cortina et Stockholm/Are.

    Source : http://www.lessentiel.lu/fr/economie/story/le-cio-signe-un-nouveau-contrat-avec-coca-cola-29512077

     #jeux_olympiques ( #jo #paris_2024 #multinationales #beurk #alimentation #empoisonneurs #obésité #diabète #coca_cola #coca_cola #sport_fric #affairisme l’#obésité est #enmarche , sans distinction de race ou de sexe

  • Diabetes complications soar in the US, but not #Canada, as teenagers become young adults
    https://medicalxpress.com/news/2019-05-diabetes-complications-soar-canada-teenagers.html

    Hospitalizations for a feared complication of diabetes, diabetic ketoacidosis (DKA), rise sharply as adolescents transition to adulthood in the U.S, but not in Canada, according to a new study published May 8 in the Journal of General Internal Medicine. DKA can generally be prevented with regular use of insulin. The increased DKA rate in the U.S. occurs around age 18, a time when many adolescents change or lose insurance coverage, a disruption that places them at risk for skipping medical visits or being unable to afford insulin.

    #diabète_sucré #santé #etats-unis #insécurité_sociale

  • Afrique : les aliments industriels nourrissent l’épidémie de diabète - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/afrique-aliments-industriels-nourrissent-lepidemie-diabete

    Alors que la France continue à inonder l’Afrique avec son blé excédentaire et subventionné (50% de la production part à l’export), les populations souffrent de diabète et d’obésité sans pouvoir accéder aux soins. L’article du quotidien suisse Le Temps donne trop largement la parole aux tenants de l’éducation des consommateurs et se contente de mettre mollement en cause l’industrie agro-alimentaire.

    Régime sans gluten pour les riches et diabète pour les pauvres donc ! On pense un peu à ceci : https://seenthis.net/messages/777550

    #agriculture #alimentation

  • World Diabetes Day: The Food System and Human Health – Food Tank
    https://foodtank.com/news/2018/11/world-diabetes-day-the-food-system-and-human-health

    The World Health Organization estimates the direct costs of diabetes at more than US$827 billion per year, globally. Sugary foods are aggressively marketed throughout the world, especially to children. And multiple studies find that these marketing efforts are especially likely to reach children of color and low-income kids. Food policies impact global sugar consumption, as well, particularly in the younger generation.

    “If we start with global dietary patterns, we know they are shifting towards the U.S. model of high meat and high calorie consumption, coupled with low fruit and vegetable consumption. With this shift, we are seeing increasing obesity and chronic diseases on the human side, and increased land and water degradation on the natural systems side,” says Dr. Michael Hamm, Founding Director of the Michigan State University Center for Regional Food Systems.

    #modèle #etats-unis #sucre #graisses_animale #diabete_sucré #maladies #sols #eau #santé

  • Not exercising worse than smoking, diabetes and heart disease study...
    https://diasp.eu/p/7891268

    Not exercising worse than smoking, diabetes and heart disease study finds

    Being unfit should be treated as a disease that has a prescription, called exercise, the study’s author said. Article word count: 764

    HN Discussion: https://news.ycombinator.com/item?id=18264436 Posted by nikolasavic (karma: 503) Post stats: Points: 97 - Comments: 48 - 2018-10-20T17:45:05Z

    #HackerNews #and #diabetes #disease #exercising #finds #heart #not #smoking #study #than #worse

    Article content:

    [1]High intensity workouts can help you live to 100

     Fitness leads to longer life, researchers found, with no limit to the benefit of aerobic exercise  Comparing those with a sedentary lifestyle to the top exercise performers, the risk of premature death was 500% higher.

    Atlanta, Georgia (CNN)Weʼve (...)