• Vivre en #dictature
    https://laviedesidees.fr/Vivre-en-dictature.html

    À propos de : Ronan Hervouet, Le Goût des tyrans. Une ethnographie politique du quotidien en Biélorussie, Éd. du Bord de l’eau. Une approche ethnologique originale permet de comprendre les espaces de liberté et de solidarité que les citoyens se créent dans les campagnes de Biélorussie, dernière dictature d’Europe. Mais ceci ne va pas sans certains accommodements.

    #Histoire #liberté #Europe #résistance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202104_dictature.docx

  • Genève, paradis des dictateurs

    Avec l’aide d’informaticiens amateurs, nous sommes partis à la traque aux dictateurs, qui viennent dépenser des sommes hallucinantes dans les palaces genevois, tandis que leurs peuples sont écrasés de misère. Comme l’épouse du président camerounais, qui vient voir son coiffeur en jet privé. Coup de projecteur sur un scandale qui fait partie du décor.

    https://www.rts.ch/play/tv/temps-present/video/geneve-paradis-des-dictateurs?urn=urn:rts:video:9682311
    #Genève #Suisse #luxe #discrétion #impunité #corruption #spotter #avions #Mike_Gerrard #blanchissement_d'argent #dictateurs #dictatures
    #vidéo

  • #Biélorussie, une #dictature ordinaire

    Le temps semble figé en Biélorussie, pays oublié où règne sans partage #Alexandre_Loukachenko, ancien chef de kolkhoze à la tête de l’État depuis 1994. Là-bas, le #KGB s’appelle toujours KGB, les rues portent les noms de Marx et Engels, et la statue de Lénine domine la place centrale de Minsk, comme si l’homme imprimait toujours sa marque au destin du pays. Parades patriotiques et militaires rythment les saisons biélorusses, orchestrées par le président omnipotent, intarissable défenseur de la fibre nationale et dénonçant sans fin l’idée d’un complot occidental pour conserver son pouvoir. Disparitions, assassinats politiques et vagues de répression s’abattent sur ceux qui osent douter, résister, contredire la voix du maître. Car le pays est déchiré entre deux visions : l’une, attachée à Moscou et effrayée par la porosité de la crise ukrainienne frontalière, qui accepte la domination d’un pouvoir autoritaire, et l’autre résistante, qui s’emploie à aider les victimes de la répression et lutte pour la mémoire de ceux que le régime a fait disparaître. Y aura-t-il un « printemps biélorusse » ? La documentariste Manon Loizeau promène sa caméra dans un pays clivé, encombrant voisin de l’Europe qui sait tirer son parti des guerres d’influences entre Bruxelles et Moscou.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/53901_1
    #film #film_documentaire
    #Loukachenko #frontières #Europe #cimetière #laissez-passer #nationalisme #peur #répression #Alès_Bialiatski #liberté #ordre #contrôle #armée #populisme #résistance #prisonniers_politiques #Vesna #mémoire #totalitarisme #disparus_de_Biélorussie #Dmitry_Zavadsky #accords_de_Minsk #Mikalaï_Statkiévitch #parasites #parasitisme #décret_3 #Maksim_Filipovich #Gomel

    –—

    Citation d’une habitante d’un village coupé en 2 par la frontière entre la Biélorussie et la #Lithuanie (2004) :

    « On était une grande famille. Puis, l’#Union_soviétique s’est effondrée. Les Républiques ont voulu leur #indépendance. Elles ont pensé qu’elles deviendraient riches en ne vivant que pour elles-mêmes. Alors ils ont construit cette frontière. Et on s’est mis à se détester. La #haine, c’est qu’il y a de plus terrible »

  • Le « #pari » de Macron sur le #Covid n’est pas une erreur passagère, c’est le mantra de sa politique | Slate.fr
    http://www.slate.fr/politique/2022-la-fabrique-dune-election/episode-3-macron-pari-gestion-crise-covid-19-campagne-presidentielle-risques

    Soumis à la #dictature du futur proche qui règne sur les #marchés financiers, « les gouvernements nationaux, écrit Michel Feher, jugent désormais qu’une politique responsable n’a pas pour fin d’assurer le bien-être de la population... mais de conforter la confiance des marchés obligataires dans leur #dette publique. » Même si l’épidémie les a contraints à lâcher du lest sur la dépense publique, elle n’en a pas moins démontré les conséquences désastreuses de la #politique menée depuis trente ans...

    Depuis le début de l’épidémie, Emmanuel Macron a slalomé entre le comportement erratique du virus et la volatilité de l’opinion. Jonglant avec les données épidémiologiques, les sondages d’opinion, les places en réanimation, il a pris son risque conformément aux nouvelles lois de la gouvernance, c’est-à-dire en appliquant la logique des marchés financiers à la vie politique.

    Son pari n’est pas une erreur passagère, c’est le #mantra de sa politique qui consiste à focaliser l’attention des gouvernés sur l’anticipation du coup d’après au mépris de l’expérience acquise et de la prise en compte du possible.

    Le macronisme, un pari qui fait son chemin ?

    • Le #macronisme c’est le trading appliqué à la politique.

      Vous vous demandez peut-être qu’est-ce qu’un trader ? Qu’est-ce que trader ? Et surtout quelles différences y a-t-il entre trader et investir ? Un trader est une personne qui achète et vend des produits financiers sur les marchés financiers. Trader, c’est donc se positionner sur des actifs financiers dans le but de réaliser une plus-value au moment de la revente. En ce sens, un trader est par exemple différent d’un analyste financier dont le métier est de réaliser des études de sociétés cotées en Bourse et de surveiller l’actualité macro-économique, afin de notamment conseiller dans leurs prises de position les traders et gérants de portefeuille.

      Le trader se distingue de l’investisseur par la durée de sa position. Alors que les investisseurs sont généralement positionnés sur le long terme, les traders privilégient eux souvent les gains à court moyen-terme. Certains, d’ailleurs, ne gardent leurs positions que quelques secondes à quelques minutes, ou pendant quelques heures seulement.

      (Source : https://www.cafedelabourse.com/archive/article/10-conseils-pour-etre-un-meilleur-trader)

  • La révolte de Cronstadt, par Jean-Jacques Marie
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/03/01/revolte-cronstadt

    Il y a cent ans, le 1er mars 1921, une insurrection éclate à Cronstadt, île dressée au milieu du golfe de la Baltique, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Petrograd, et qui en défend l’accès. Près de 20 000 hommes sont entassés sur les navires immobilisés par les glaces et dans les forts. Au bout de dix-sept jours, la révolte sera écrasée par l’Armée rouge. C’est à cet épisode tragique qu’est consacré Cronstadt 1921, aux éditions Les Nuits Rouges, qui ont auparavant publié le riche livre de Stephen Smith sur la révolution dans les usines en Russie (Petrograd rouge) et republié les souvenirs de l’anarchiste américaine Emma Goldman sur ses deux années passées en Russie (L’agonie de la révolution). Les éditeurs proposent ici une chronique à seize voix, de participants (Trotsky, Petritchenko le président du comité révolutionnaire des insurgés), de témoins (Alexandre Berkman, Emma Goldman, Victor Serge) et d’historiens divers aux points de vue contrastés. Un choix conclu par une postface intitulée : « L’espoir raisonné d’un socialisme libertaire ».

    Cronstadt 1921. Chronique à plusieurs voix de la révolte des marins et de sa répression. Les Nuits Rouges, 216 p., 12,50 €

    #Révolution_russe #livre

    • Which Side Are You On ?

      Une remarque, néanmoins. Les éditeurs, évoquant le sort de Petritchenko, écrivent : « Il est réputé être entré en contact avec des membres de l’émigration tsariste, mais rien n’a été prouvé de façon certaine, et, en tout cas, il n’y eut aucun lien organisationnel entre eux. » L’affirmation est discutable. Petritchenko et quatre autres anciens insurgés communiquent à David Grimm, représentant en Finlande du général contre-révolutionnaire Wrangel, alors stationné à Bizerte sous la protection du gouvernement français, une lettre datée du 31 mai 1921, proposant une alliance au général blanc [1].

      Pour les cinq signataires, « des actions isolées ne permettent pas de renverser les communistes ». Ils veulent donc « s’unir avec tous les groupes antibolcheviks à des conditions » fondées sur « l’expérience tirée de leurs trois années de lutte contre le communisme ». Ils proposent un accord en six points, dont certains inacceptables pour les Blancs comme le maintien de la terre aux paysans, la liberté des syndicats et le refus des épaulettes d’officiers. Pour séduire Wrangel, les cinq hommes affirment : « le soulèvement de Cronstadt avait comme seule fin de renverser le parti bolchevik ». Ils insistent sur l’importance tactique du slogan « tout le pouvoir aux soviets et pas aux partis » qui « constitue une manœuvre politique adéquate car elle suscite la scission dans les rangs des communistes et est populaire dans les masses […] Sa signification politique est très importante, car il arrache aux communistes l’arme qu’ils utilisent habilement pour réaliser les idées communistes ». Ils ajoutent : « après le renversement des communistes nous jugeons indispensable l’instauration d’une dictature militaire pour lutter contre l’anarchie possible et garantir au peuple la possibilité d’exprimer librement sa volonté dans le domaine de l’édification de l’État », garantie que les dictatures militaires offrent rarement. Le général Wrangel ne répond pas. Petritchenko, en octobre, proclame avec le général monarchiste Elvengren un « comité des organisations combattantes du Nord », qui ne verra jamais le jour.

      #guerre_civile #Russes_blancs #dictature_militaire
      #Jean-Jacques_Marie

  • Le #Pacte_d'Adriana

    Adriana a toujours été la tante préférée de la réalisatrice. Une femme charismatique qui s’était installée en Australie, un jour en 2007, elle est soudainement arrêtée en rendant visite à sa famille au Chili et accusée d’avoir travaillé pour la police secrète tristement célèbre du dictateur Pinochet, la DINA. La tante nie ces accusations. Sa nièce décide d’étudier l’histoire d’Adriana et commence à filmer. En 2011, ses investigations commencent à s’étendre de plus en plus, c’est alors que sa tante prend soudainement la fuite à bord d’un avion, juste avant un procès. Adriana demande à sa nièce d’interviewer ses anciens collègues qui pourront confirmer son innocence. Le film révèle des conflits longtemps enterrés dans la famille qui reflètent les problèmes sociaux du pays dans son ensemble. Les recherches de la cinéaste au sein de la DINA provoque de la tension entre les générations - est-ce Adriana qui refuse de parler du passé, ou quelque chose l’empêche-t-elle de le faire ? Un premier film extrêmement personnel dans lequel #Lissette_Orozco tente de gérer le numéro d’équilibriste difficile à maintenir entre son rôle de nièce et celui de réalisatrice. En montrant le tournage, elle aborde l’acte de se filmer. Et à mesure quelle avance, étape par étape, sa vie privée devient inconsciemment politique.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/49907_1
    #film #film_documentaire
    #Chili #secret_familial #DINA #Pinochet #histoire #dictature #extrême_droite #femmes #Adriana_Rivas #extradition #brigade_Lautaro #Manuel_Contreras #justice #impunité #pactes_de_silence #pacte_de_silence #refoulement #Brigada_Lautaro

  • Zoom Deleted Events Discussing Zoom “Censorship”
    https://www.buzzfeednews.com/article/janelytvynenko/zoom-deleted-events-censorship

    “Everyone working in higher education right now depends on Zoom and we cannot be in a position of allowing a corporate, third-party vendor to make these kinds of decisions,” Ross said. “It’s simply unsustainable.”

    #dictature

  • Trump amplifie ses menaces de violence et de #dictature - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/20/pers-o20.html
    https://www.wsws.org/asset/9d43285f-6e47-4c94-a6df-8e1d44b259b1?rendition=image1280

    Il a ensuite proclamé sa détermination à rester en fonction pendant « quatre ans, huit ans, 12 ans, 16 ans », bien au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats. Il s’est moqué de ses détracteurs dans les médias, en disant : « Vous les rendrez vraiment fous si vous dites 12 ans de plus. Ensuite, ils disent que c’est un fasciste ». La foule de plusieurs milliers de personnes a répondu par des chants : « 12 ans de plus, 12 ans de plus ». Trump a ajouté : « Maintenant, l’histoire des fausses nouvelles sera : “C’est un fasciste !” »

    En réalité, les médias patronaux ont refusé d’appliquer l’étiquette « fasciste » à Trump, malgré ses efforts de plus en plus ouverts pour développer un mouvement armé, violent et antidémocratique centré sur lui et sa famille. Ni ses adversaires Démocrates pour l’élection du 3 novembre, Joe Biden et Kamala Harris, ni les Démocrates du Congrès à Washington n’ont osé utiliser ce terme, bien qu’il soit indéniable que c’est là la trajectoire de la campagne de Trump et du Parti républicain dans son ensemble.

    #Fascisme #théocratie

  • Accord avec Israël : des artistes arabes boycottent les Émirats
    https://www.lecourrierdelatlas.com/accord-avec-israel-des-artistes-arabes-boycottent-les-emirats

    (...) « Considérant que si l’art n’est pas étroitement lié à des questions humanitaires et de justice, il n’a pas de valeur, j’annule ma participation à votre exposition », a écrit Mohamed Badarne à la fondation d’art de Charjah, l’un des sept émirats de la Fédération. Basé à Berlin, le photographe palestinien a rapidement pris sa décision. En tant que « peuple sous occupation, nous devons prendre position contre tout ce qui a trait à la réconciliation avec l’occupant » israélien, a-t-il ajouté à l’AFP.

    Sur les réseaux sociaux, des personnalités du monde culturel de plusieurs pays arabes comme l’Algérie, l’Irak, Oman, la Tunisie, mais aussi les Émirats, ont dénoncé la position d’Abou Dhabi. Un « jour triste et catastrophique », a estimé sur Facebook Dhabiya Khamis. L’écrivaine émiratie a ajouté « Non à la normalisation entre Israël et les Emirats, et les pays du Golfe arabe ! Israël est l’ennemi de la nation arabe tout entière », lorsque l’accord a été annoncé.
    (...)
    La romancière marocaine Zohra Ramij, qui y est en lice avec son roman « La salle d’attente », a annoncé son retrait « en solidarité avec le peuple palestinien ». Le poète marocain Mohammed Bennis s’est lui retiré du comité d’organisation du prix.

    « Ce serait pécher que d’obtenir un prix » émirati, considère l’auteur palestinien Ahmed Abou Salim. Il s’est de son côté retiré de la compétition pour le Prix international de la fiction arabe (IPAF). Soutenu par la fondation du Booker Prize à Londres, ce prix est financé par les autorités d’Abou Dhabi. Dans une lettre, d’anciens lauréats et membres du jury ont demandé aux responsables de l’IPAF de ne plus accepter les financements émiratis.
    (...)
    Le poète palestinien Ali Mawassi souligne que même quand les États décident de normaliser leurs relations, les populations ne se sentent pas forcément tenues d’en faire de même. La plupart des artistes égyptiens et jordaniens « refusent toujours de s’associer avec quoi que ce soit de lié à Israël ». Mais selon le poète, « il y a de nombreux artistes qui resteront silencieux (…) pour profiter de l’argent émirati ».

    #BDS

  • « Accord d’Abraham » : les Émirats arabes unis ciblés par une campagne de boycott
    Par MEE - Published date : Mardi 1 septembre 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/accord-abraham-emirats-arabes-unis-campagne-boycott

    Une vingtaine d’anciens lauréats, présélectionnés, membres du jury et ex-membres du conseil d’administration du Prix international de la fiction arabe (IPAF, appelé communément « Arabic Booker Prize ») ont appelé l’administration de ce prix, l’un des plus prestigieux du monde arabe, à refuser tout financement des Émirats arabes unis (EAU) après la conclusion de l’« accord d’Abraham » entre les EAU et Israël.

    L’appel a été lancé par le romancier palestinien Ibrahim Nasrallah, lauréat du Prix de la fiction arabe 2018 pour son livre The Second War of the Dog.

    L’IPAF est financé par le département du Tourisme et de la Culture d’Abou Dabi, depuis sa création en 2007, et est soutenu par la Booker Prize Foundation de Londres.

    Dans son texte publié sur Facebook et signé par les ex-lauréats et ex-jury de ce prix, Ibrahim Nasrallah considère « qu’à la lumière de la normalisation officielle des Émirats arabes unis avec l’entité colonialiste israélienne qui représente la pire des occupations à travers le monde […] nous appelons les secrétaires généraux du prix à assumer leur responsabilité culturelle historique pour protéger ce prix en cessant tout financement émirati ».
    Les EAU abrogent le boycott d’Israël

    Pour l’écrivain palestinien et ses cosignataires, dont l’écrivian libanais Elias Khoury, le romancier marocain Bensalem Himmich, le critique libanais Pierre Abi Saab ou l’universitaire palestinien Khaled Hroub, ancien membre du conseil d’administration du prix, l’objectif est de libérer le prix des financements étatiques afin de préserver son indépendance. (...)

    #BDS

  • Ce que l’épidémie de Covid-19 révèle de l’orientalisme de nos catégories d’analyse du politique - #démocratie #dictature #Chine #occident #Asie_orientale
    Eugénie Mérieau
    http://sciencespo.fr/ceri/fr/content/quel-meilleur-regime-politique-face-au-covid-ce-que-l-epidemie-revele-de-

    La dichotomie à l’épreuve des faits : contrat social autoritaire et processus de légitimation

    Les régimes autoritaires ont longtemps été étudiés sous l’angle uniquement répressif et souvent de façon caricaturale. Depuis une vingtaine d’années, les chercheurs en sciences sociales s’attachent à rattraper le temps perdu en s’intéressant aux modes de légitimation, notamment en analysant les modes de négociation du contrat social autoritaire, producteur de consentement29. Ce dernier repose souvent sur les résultats plus que sur les processus, et notamment sur le développement économique. Cette observation fait écho au large soutien de la population chinoise à son président Xi Jinping (ou de la population singapourienne à l’égard du Premier ministre Lee Hsien Loong), taux de soutien parmi les plus élevés au monde30. 

    Il en découle que les régimes autoritaires, dont la légitimité, fondée sur le principe méritocratique, repose sur les résultats (output legitimacy), peuvent plus difficilement se permettre de faire preuve d’incompétence face à une gestion de crise que les démocraties dont la légitimité, issue du principe représentatif, repose sur le processus de l’élection (input legitimacy)31. En ce qui concerne le volet répressif, il faut noter que les régimes autoritaires ont moins eu recours à l’état d’urgence face au coronavirus que les démocraties, qui se sont massivement engagées dans cette voie32 – or l’état d’urgence, qui vise précisément à déroger à l’état de droit, considéré comme l’un des marqueurs ultimes de la dichotomie démocratie-dictature33. 

    Ainsi, l’idée longtemps admise qu’il était impossible qu’un scénario apocalyptique de lockdown massif à la chinoise puisse être déclaré en démocratie, où la « transparence » et les flux d’information, combinés à l’existence d’une société civile organisée et mobilisée, seraient autant de leviers pour déclencher l’action d’un gouvernement qui, anticipant qu’il devra « rendre des comptes », ne pourrait être, par nature, que respectueuse des libertés, s’est heurtée à la réalité, révélant l’aveuglement idéologique né du narcissisme de nos catégories politiques. 

    La dichotomie comme obstacle épistémologique à l’analyse comparée des politiques publiques

    Pourquoi les informations sur ce « virus chinois » n’ont-elles pas alerté à temps les autorités du monde occidental ? A côté des biais cognitifs habituels, les démocraties occidentales n’ont pas pris la mesure du danger du fait de leur représentation d’elles-mêmes comme fondamentalement distinctes de la Chine, appréhendée uniquement au prisme de son régime politique considéré comme totalitaire, dès lors ontologiquement incomparable à la France. L’association de la démocratie à l’Occident et de la dictature à l’Orient dans le cadre de la construction sociale de leur irréductible altérité est un obstacle épistémologique majeur à l’exercice nécessaire de la comparaison internationale. Cette association a eu pour effet de jeter une suspicion d’autoritarisme sur toute « bonne pratique » en provenance d’Orient et de provoquer son rejet, comme l’ont montré l’affirmation initiale de l’inutilité du port du masque et de la dangerosité du contact tracing alors que ces solutions étaient mises en œuvre avec succès dans toute l’Asie, démocratique comme non-démocratique34. 

    Le 24 janvier 2020, lors de son retour d’Israël, le président Emmanuel Macron déclarait : « La dictature est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature est un régime où l’on ne change pas les dirigeants, jamais ». Une telle méconnaissance du monde au plus haut niveau de l’Etat révèle une faillite, en amont, des catégories construites et analysées par les sciences sociales, enseignées dans les universités et reprises par les médias. Mais les crises sont des moments de fluidité extrême, propices à l’anomie35. C’est ainsi qu’à la faveur de l’épidémie de Covid-19, l’ensemble du dispositif identitaire-idéologique démocratie-autoritarisme/Orient-Occident connaît un ébranlement profond. Si cette crise vient rappeler aux démocraties occidentales que leurs populations ne sont pas moins mortelles que celles des régimes autoritaires non-occidentaux, elle devrait également leur rappeler que la démocratie non plus n’est pas immortelle. Les illusions des régimes démocratiques quant à leur propre invulnérabilité sont en train d’accélérer leur déclin – quitte à emporter dans leur chute l’ensemble du modèle libéral occidental36.

  • موجة « تمرد » ثقافية في المغرب احتجاجا على التطبيع بين الامارات واسرائيل.. شخصيات مغربية رائدة في الثقافة والادب تعلن مقاطعتها « جائزة الشيخ زايد للكتاب » وانسحابات من هيئات ثقافية اماراتية - رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/1251296

    En réponse à un signalement précédent : « Vague culturelle de rébellion au Maroc en protestation contre la normalisation entre les Emirats et Israël. Des personnalités de la culture et des lettres annoncent qu’elles boycottent le prix cheikh Zayed du livre ; retraits d’organismes culturels émiriens ».

    موجة “تمرد” ثقافية في المغرب احتجاجا على التطبيع بين الامارات واسرائيل.. شخصيات مغربية رائدة في الثقافة والادب تعلن مقاطعتها “جائزة الشيخ زايد للكتاب” وانسحابات من هيئات ثقافية اماراتية

    #Emirats #maroc #boycott

  • Dominique Eddé : « Le #Liban, c’est le monde à l’essai »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/16/dominique-edde-le-liban-c-est-le-monde-a-l-essai_6049067_3232.html

    Ce qui s’est passé dans le port de la ville, le 4 août, est le produit d’une #faillite générale, monumentale, qui engage certes et avant tout nos gouvernants criminels, mais aussi le monde entier. Pourquoi le monde entier ? Parce que nous vivons le bon à tirer d’un processus de #décomposition engagé il y a plusieurs décennies dans cette partie du monde. Parce que nous tardons tous à comprendre que le mal est partout dans l’air, à l’image du coronavirus. Le désarroi des Libanais découvrant brusquement qu’ils sont en deuil, sans toit, peut-être bien sans pays, est le raccourci foudroyant du mal qui a dévasté l’Irak, la Syrie, la Palestine…

    • Ce qui s’est passé dans le port de la ville, le 4 août, est le produit d’une faillite générale, monumentale, qui engage certes et avant tout nos gouvernants #criminels, mais aussi le monde entier. Pourquoi le monde entier ? Parce que nous vivons le bon à tirer d’un processus de décomposition engagé il y a plusieurs décennies dans cette partie du monde. Parce que nous tardons tous à comprendre que le mal est partout dans l’air, à l’image du coronavirus. Le désarroi des Libanais découvrant brusquement qu’ils sont en deuil, sans toit, peut-être bien sans pays, est le raccourci foudroyant du mal qui a dévasté l’Irak, la Syrie, la Palestine...

      Nous nous obstinons à ignorer qu’il n’est plus une plaie, plus un pays, plus une partie du corps, plus une partie du monde qui puisse se penser isolément. Les dictatures arabes, les armées islamistes, la brutalité et l’#impunité de la politique israélienne, les grandes et moyennes puissances prédatrices, les solidarités morbides – Nord et Sud confondus –, le règne sans bornes de l’argent, les intérêts communs des ennemis déclarés, le #fanatisme religieux, les trafics d’armements, tout cela est en cause dans le port de Beyrouth. Le langage de la #géopolitique peut encore informer, trier, analyser. Mais il ne peut plus voir au-delà de ce dont il traite . Il est prisonnier de la convention selon laquelle on peut fabriquer et vendre des armes d’un côté et fabriquer la paix de l’autre. Le #clivage est si profond, le #mensonge si bien organisé, que nous pouvons encore feindre la #cohérence. Mais jusqu’à quand ?

      Outre l’effondrement économique et social, nous vivons sous la menace d’un grand danger psychiatrique. Les têtes sont elles aussi au bord de la #faillite. Si rien ne change, au rythme où elles sont menées, elles ne tiendront qu’à l’une de ces deux conditions : perdre la raison ou se robotiser. Les autres, celles qui préfèrent la liberté à la fusion, se cognent déjà un peu partout aux barreaux de l’extrême solitude. Et ce constat qui vaut pour le #Liban vaut bien au-delà. La #fusion, c’est le #fascisme, la #dictature, le pouvoir entre les mains d’une poignée d’hommes ou de #machines.

      Bocal explosif

      A force d’avoir tout vu, tout entendu, tout encaissé, durant les cinquante dernières années, les Libanais sont sans doute mieux armés que d’autres pour traiter avec la #folie. Mais à trop tirer sur la corde, elle risque de se rompre d’un moment à l’autre. Les habitants de ce pays peuvent se serrer les coudes comme ils peuvent s’entre-tuer . Ils peuvent remonter la pente comme ils peuvent s’écraser à jamais. Ils n’en peuvent plus d’être si solidaires et si divisés à la fois . Ils ne pourront s’en sortir que par eux-mêmes, certes, mais, comme tous les grands blessés, ils ne pourront s’en sortir par eux-mêmes sans secours. Ils n’y parviendront que si cette partie du monde sort du #piège dans lequel elle est enfermée. Enfermée par elle-même et par les puissances étrangères. Il y a, ici, un #cercle_vicieux qui sabote toutes les énergies positives.

      Avec un million et demi de réfugiés – plus d’un quart de la population – sur leur sol, les Libanais sont entassés dans un bocal explosif. Pris en otage par leurs chefs de communautés respectives, ils sont animés, pour la plupart, par une égale envie d’en finir mais aussi, compte tenu de leurs réflexes ataviques et de l’absence d’Etat, par une égale incapacité à franchir le pas. Ils ne savent plus qui ils sont. Ils n’en peuvent plus de repartir à zéro. Le Liban était pris en tenaille par la Syrie et Israël. Il l’est à présent par Israël et le Hezbollah. Que s’est-il passé le 4 août à 18 heures ? Deux déflagrations successives se sont produites sur le lieu d’un gigantesque dépôt de nitrate d’ammonium à proximité d’un hangar dont on nous dit qu’il abritait des armes. La criminalité des pouvoirs libanais qui ont endossé cet effroyable stockage est flagrante, indiscutable. Sera-t-elle déterminée, jugée, punie ? Pourquoi le récit séquencé de l’horreur ne nous a-t-il pas encore été livré ? Quelle est l’origine de la première explosion ? Qu’y avait-il dans ce dépôt ? Qui protège qui de quoi ?

      « Raisonnements circulaires »

      Lors de sa visite au Liban, le 6 août, le président Emmanuel Macron a rencontré une vingtaine de personnes issues de la « société civile », dont j’étais. Cette brève rencontre se tenait à l’ambassade de France au terme d’une table ronde entre lui et les chefs de guerre qui s’était tenue dans la pièce à côté.

      A l’issue de l’entretien, il nous a dit notamment cette petite phrase qui, depuis, a fait son chemin : « Je suis frappé par vos raisonnements circulaires. Aussi bien dans la pièce à côté (celle des mafieux) que dans celle-ci (celle où nous nous trouvions) ». J’aurais aimé que la comparaison fût évitée, mais c’est vrai me suis-je dit, sur-le-champ, il a raison, nous sommes prisonniers de raisonnements circulaires. Nous n’arrivons pas à nous organiser. L’opposition commence à peine à s’unir. Puis, tel un souvenir que l’on tarde à s’approprier, la phrase m’a révélé son sens à retardement. Le mot « circulaire » qui évoque le cercle vicieux, la quadrature, l’enfermement, m’est apparu comme « un déplacement » au sens freudien du terme, comme une projection. Le cercle n’était pas dans nos raisonnements mais dans le sujet. Je dirais même que nous avons ici une capacité obligée et quasi inhumaine à penser la complexité.

      C’est elle, c’est la réalité qui tourne en rond. C’est la donne. Le pays. La région. Le manège du monde. La règle du jeu. C’est le jeu qui impose le cercle. La rotation, telle qu’elle est, rejette de tous côtés la moindre velléité de solution. Le Liban est dans l’œil du cyclone. Tout œil extérieur est désormais obligé de comprendre que pour rompre cette spirale infernale, c’est au cyclone qu’il faut s’en prendre. Par « s’en prendre » je veux dire décider, de la base au sommet, d’un coin du monde à l’autre, que la paix régionale est préférable à la guerre. Rien que ça ? L’utopie ou la mort ? Oui. A petite et à grande échelle, je ne vois rien d’autre . « Paix régionale » signifiant l’exact contraire du sordide arrangement qui vient de se faire entre Mohammed Ben Zayed [le prince héritier d’Abou Dhabi] et Benyamin Nétanyahou [le premier ministre israélien] sous la houlette de Donald Trump [le président américain].

      Le Liban, c’est le monde à l’essai. S’il se vide de son #sens, de ses #différences, de sa jeunesse, il sera le signe avant-coureur d’une catastrophe bien supérieure à celle qui se vit actuellement sur son sol. Il est trop tard pour défendre souveraineté et territoires à coups de #murs, de #ghettos et de frontières physiques. Il n’est plus d’autre issue que d’activer à l’échelle de la planète un coup de théâtre hissant la pulsion de vie au-dessus de la pulsion de mort . Le sujet du jour – au Liban aujourd’hui et partout ailleurs dans un second temps –, c’est la #santé_mentale, c’est l’avenir de l’être. Livré à la réalité telle qu’elle est, l’inconscient collectif ne sera pas moins inflammable, à terme, qu’un hangar de nitrate d’ammonium. Il suffira, pour mettre le feu, du largage d’un missile, réel ou symbolique, physique ou verbal. Ce ne seront plus des morceaux de villes mais des morceaux de pays qui partiront en fumée.

  • Israël et les Emirats arabes unis annoncent une normalisation de leurs relations diplomatiques
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/13/israel-et-les-emirats-arabes-unis-annoncent-une-normalisation-de-leurs-relat

    Que vont faire les très nombreux artistes et intellos arabes qui bénéficiaient des aides généreuses de leurs très nombreuses institutions culturelles maintenant que les Emirats arabes unis ont « normalisé » leurs relations avec Israël ? Je crains que le #boycott fasse long feu...

    #émirats #normalisation

  • Anthropologie de la décadence aux marges de l’hellénisme :
    une biographie intellectuelle et politique d’Elias Petropoulos

    Christos Panagiotopoulos

    https://lavoiedujaguar.net/Anthropologie-de-la-decadence-aux-marges-de-l-hellenisme-une-biograp

    Elias Petropoulos, le plus anthropologue des non-anthropologues grecs, est un moraliste de la Grèce contemporaine, un ethnographe rude, au regard sincère, au discours incisif. Grâce à sa distance avec le monde académique, permise par son indépendance, Elias a brossé un portrait décapant et original de la Grèce contemporaine. Fort de son amour de la pègre, l’inclassable Elias s’est battu contre l’histoire stérilisante d’un nationalisme qui avait commodément infiltré l’université, en particulier la laographie grecque . Des recueils laographiques des objets quotidiens de la Grèce de la seconde moitié du XXe siècle aux essais critiques, en passant par les dictionnaires des idiomes populaires et des enquêtes sur des facettes oubliées de l’histoire de l’hellénisme contemporain, son œuvre et sa documentation gigantesque pourraient le qualifier comme un éminent ethnologue, anthropologue, historien, ou laographe. Pourtant, il ne se reconnaît sous aucune de ces dénominations : « J’aimerais qu’on se rappelle de moi comme d’un écrivain insolite et bosseur. » Auteur d’un des plus vastes corpus anthropologiques sur la Grèce contemporaine, Elias ne s’est pourtant jamais autoproclamé anthropologue, ni n’a jamais été professionnellement admis dans les cercles académiques de la laographie. (...)

    #Grèce #Elias_Petropoulos #anthropologie #laographie #prison #dictature #rebetiko #Tsitsanis #bas-fonds #homosexualité #haschich #exil #Paris #libertaire #athée #Islam #érotisme

  • La diaspora tchétchène au miroir de Dijon
    https://theconversation.com/la-diaspora-tchetchene-au-miroir-de-dijon-141838

    Mi-juin 2020, 150 personnes d’origine tchétchène ont afflué à Dijon en provenance de plusieurs villes de France – et même, semble-t-il, de Belgique et d’Allemagne – dans le but affiché de venger l’agression d’un Tchétchène de 19 ans par des dealers. Cette expédition punitive, précédée d’incidents de même nature à Nice, a provoqué une certaine sidération et rappelé la réalité de la présence de nombreux Tchétchènes dans plusieurs pays de l’Union européenne, dont la France.

    Force est de constater que c’est au rythme d’événements souvent violents surgissant dans l’actualité que les Tchétchènes réapparaissent dans l’espace public en Europe. On se souvient, notamment, d’une attaque au couteau commise le 12 mai 2018 à Paris par un Français d’origine tchétchène affilié à Daech, Khamzat Azimov : un passant a été tué et l’agresseur a été abattu par les forces de l’ordre. Des trajectoires de « radicalisation » islamiste, voire des départs en Syrie ont été évoqués pour certains ; aujourd’hui, c’est au tour de la « mafia tchétchène » d’être mise en avant par des hommes politiques, des médias et les services de renseignement.

    Au-delà des projecteurs braqués sur les agissements d’une centaine de personnes, que sait-on des Tchétchènes installés en Europe et des raisons de leur migration ?

    #Tchétchénie #diaspora #guerre (crimes de) #répression #assassinats_politiques #Ramzan_Kadyrov #dictature

  • Albert Speer nous parle
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1312

    Dans le second volume du Mythe de la machine, Lewis Mumford cite Albert Speer, architecte et technocrate en chef de Hitler, lors de son procès devant le tribunal de Nuremberg : « Mon espoir était en un certain sens comblé ; la faute se trouvait, dans une grande mesure, reportée sur nous, les accusés [et non, comme il le craignait, sur le peuple allemand qui aurait alors dû faire l’objet de représailles]. Mais en cette malheureuse époque, en dehors de l’infamie des hommes, un facteur, pour la première fois, avait fait son entrée dans l’histoire, différenciant cette dictature de tous ses modèles historiques et devant sans doute, dans l’avenir, encore gagner en importance. En tant que principal représentant d’une technocratie qui venait, sans s’embarrasser de scrupules, d’engager tous ses moyens (...)

    #Documents

  • Parole et sens du juste en #Chine
    https://laviedesidees.fr/Parole-et-sens-du-juste-en-Chine.html

    On parle politique aussi dans les régimes autoritaires, selon Isabelle Thireau : les citoyens y expriment des attentes, évaluent la légitimité des décisions, des politiques publiques et des dirigeants. Ils contribuent à la compréhension de l’acceptable et du bon gouvernement.

    #International #démocratie #liberté_d'expression #Entretiens_écrits #dictature
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200612_thireau.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200612_thireau.pdf

  • *Les revendications des coordinations Facs et Labos en Lutte, « à l’air libre » !*

    Le comité national des coordinations Facs et Labos en lutte a participé jeudi à l’émission quotidienne du journal Mediapart, A l’air libre.

    Alors que Frédérique Vidal a demandé aux universités, par voie de presse, de se préparer à une rentrée mixte en prolongeant voire systématisant le recours à l’enseignement en ligne, Mediapart questionne une des membres du comité de mobilisation national Facs et Labos en lutte, et Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, sur la manière dont se profile la rentrée de septembre dans les universités.

    Beaucoup des points abordés reprennent les préoccupations et revendications de la tribune publiée dans Le Monde le 16 mai, puis sur le site Université Ouverte, qui a recueilli plus de 1500 signatures (signez ici). Que ce soit du point du point de vue étudiant comme enseignant, les aspects anti-pédagogiques de l’enseignement à distance ont été dénoncés. Ces nouvelles modalités, instaurées en urgence après le confinement, n’ont fait que souligner la grande précarité étudiante et les inégalités face au distanciel (connexion internet, conditions de vie, de logements notamment pour les étudiant·es boursier·es, salarié·es et étranger·s).

    De même, les deux invitées sont revenues sur le manque de concertation à l’échelle nationale de l’ensemble de la communauté universitaire, qu’ielles soient étudiant·es, enseignant·es, ou agent·es administratifs et techniques, sur les mesures et les moyens à envisager pour aborder la rentrée 2020 dans un contexte d’incertitude sur les mesures sanitaires. L’inquiétude réside aussi dans la volonté ministériel de pérennisation de ces dispositifs d’enseignement à distance, qui constituait déjà, avant la crise sanitaire, un objectif pour casser encore l’emploi dans l’enseignement supérieur, autour d’une conception réductrice de notre métier d’enseignant·e et d’accompagnant·e, alors qu’entre 2012-2018, 40% de postes d’enseignant-chercheur en moins, alors que dans un même temps la population étudiante augmentait de 26%.

    La seule solution pour la rentrée 2020 est un plan d’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche en France un plan de titularisation à la hauteur des besoins dans les universités et dans la recherche, et un plan de soutien massif aux étudiant·es en termes de bourses ou salaire étudiant, d’accompagnement social et médical, de logements et d’équipements.

    La crise sanitaire nous montre bien que les luttes ne sont pas finies et qu’elles prennent de nouvelles formes. Puisons dans notre mobilisation contre la précarité étudiante, contre la contre-réforme des retraites et contre le projet de loi LPPR pour renforcer nos liens, nos réseaux et notre détermination. Pour cela, retrouvons-nous le samedi 6 juin lors de la Rencontre dématérialisée des Facs et Labos en lutte pour en parler tou·tes ensemble !

    A partir de la minute 37’28 :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2248&v=ACE0VPj_0ck&feature=emb_logo

    #enseignement_distanciel #université #France #coronavirus #covid-19 #septembre_2020 #ERS #fracture_numérique #inégalités

    –---

    Ajouté à la métaliste sur la question de la #rentrée_2020 dans les #facs avec #enseignement_à_distance :
    https://seenthis.net/messages/857580

    • Depuis la #Belgique...

      Non à la rentrée virtuelle à l’#ULB !

      Ce jeudi 28 mai, nous, enseignant·e·s, assistant·e·s, chercheur·euse·s, travailleur·euse·s et étudiant·e·s de l’ULB apprenons par la presse et par un message de nos autorités quelles seront les dispositions prises pour les examens de la seconde session et pour l’organisation de nos enseignements et de notre travail à la rentrée académique. Cette annonce intervient au moment où, partout dans le pays et en Europe, les indicateurs sanitaires passent au vert et où l’on s’apprête à sortir du confinement. Quelle dissonance ! Loin de nous l’idée de remettre en question des mesures visant à assurer la sécurité de toutes et tous quand la situation le justifie, mais il nous semble que le message de nos autorités témoigne surtout d’une fuite en avant vers l’enseignement à distance et l’adoption d’outils standardisés fournis par les multinationales du numérique.

      Sans préjuger de la situation sanitaire à la rentrée, nous sommes sidéré.e.s par la nature des « solutions » imposées par nos autorités et par la façon dont celles-ci ont été décidées. Après avoir vu décrocher parfois plus de 50% des étudiant·e·s des cours « digitalisés » (dont certain·e·s ont décidé de mettre fin à leurs études) ; après avoir constaté que près de 80% des étudiant·e·s estiment que le fait de ne plus assister physiquement aux cours a eu un impact négatif sur leur apprentissage ; après avoir expérimenté pendant deux mois et demi la pauvreté des réunions zoom, skype, teams, et autres, et la fatigue mentale qu’elles génèrent ; après avoir goûté l’insipidité des interactions que permettent les outils numériques et l’injustice et le stress qu’entraînent les évaluations organisées sous ces formats, nous disons « ça suffit ». Non, nous ne nous soumettrons pas à ce nouveau dictat.

      http://encourspasenligne.be

      #affiches :

    • Requiem pour les étudiants

      Lancée dans l’épopée médiatique chantant l’héroïsme sanitaire, l’Europe s’invente un étrange « monde d’après » où la vraie vie serait on line. La prochaine rentrée universitaire semble ainsi placée sous le signe de l’#enseignement_virtuel, présenté comme une nécessité moderne face à la menace virale qui, selon la prévision de certains experts, serait encore présente en septembre. Revenant aux sources de l’université, Giorgio Agamben décrit une sclérose de l’institution, l’usage politique du virus précipitant la mort de la forme de #vie_étudiante. Exhortation au sursaut vital, le texte invite à une renaissance, ranimant la flamme de la mémoire afin que surgisse une « nouvelle culture ». Face au pouvoir technologique imposant la séparation par l’écran, le moment est venu de tisser autrement les liens sensibles d’intelligence que toujours suscite le désir d’étudier : pour de futures universitates.

      Comme nous l’avions prévu, les cours universitaires se tiendront à partir de l’an prochain on line. Ce qui, pour un observateur attentif, était évident, à savoir que la “pandémie” serait utilisée comme #prétexte pour la diffusion toujours plus envahissante des #technologies_digitales, s’est exactement réalisé.

      Ce qui nous intéresse ici n’est pas la transformation conséquente de la #didactique, où l’élément de la #présence_physique, de tout temps si importante dans le rapport entre étudiants et enseignants, disparaît définitivement, comme disparaissent les #discussions_collectives dans les #séminaires, qui étaient la partie la plus vivante de l’enseignement. Fait partie de la #barbarie_technologique que nous vivons actuellement l’effacement de la vie de toute expérience des #sens et la perte du #regard, durablement emprisonné dans un #écran_spectral.

      Bien plus décisif dans ce qui advient est quelque chose dont, significativement, on ne parle pas du tout : la fin de la vie étudiante comme forme de vie. Les universités sont nées en Europe des associations d’étudiants – universitates – et c’est à celles-ci qu’elles doivent leur nom. La forme de vie de l’étudiant était donc avant tout celle où étaient certes déterminantes l’étude et l’écoute des cours, mais non moins importants étaient la #rencontre et l’#échange assidu avec les autres scholarii, qui étaient souvent originaires des lieux les plus reculés et se réunissaient selon le lieu d’origine en nationes. Cette forme de vie a évolué de façon diverse au cours des siècles, mais, des clerici vagantes du Moyen Âge aux mouvements étudiants du XXe siècle, était constante la dimension sociale du phénomène. Quiconque a enseigné dans une salle à l’université sait bien comment, pour ainsi dire sous ses yeux, se tissaient des #amitiés et se constituaient, selon les intérêts culturels et politiques, de petits groupes d’étude et de recherche, qui continuaient à se réunir même après la fin du cours.

      Tout cela, qui a duré près de dix siècles, à présent finit pour toujours. Les étudiants ne vivront plus dans la ville où se trouve l’université, mais chacun écoutera les cours enfermé dans sa chambre, séparé parfois par des centaines de kilomètres de ceux qui étaient autrefois ses camarades d’étude. Les petites villes, sièges d’universités autrefois prestigieuses, verront disparaître de leurs rues ces communautés d’étudiants qui constituaient souvent la partie la plus vivante du lieu.

      De chaque phénomène social qui meurt on peut affirmer que, dans un certain sens, il méritait sa fin et il est certain que nos universités avaient atteint un tel point de corruption et d’ignorance spécialisée qu’il n’est pas possible de les pleurer et que la forme de vie des étudiants s’était en conséquence tout autant appauvrie. Deux points doivent pourtant rester entendus :

      - les professeurs qui acceptent – comme ils le font en masse – de se soumettre à la nouvelle #dictature_télématique et de donner leurs cours seulement on line sont le parfait équivalent des enseignants universitaires qui, en 1931, jurèrent fidélité au régime fasciste. Comme il advint alors, il est probable que seuls quinze sur mille s’y refuseront, mais assurément leurs noms resteront en mémoire à côté de ceux des quinze enseignants qui ne jurèrent pas.
      – Les étudiants qui aiment vraiment l’étude devront refuser de s’inscrire à l’université ainsi transformée et, comme à l’origine, se constituer en nouvelles universitates, à l’intérieur desquelles seulement, face à la barbarie technologique, pourra rester vivante la parole du passé et naître – si elle vient à naître – quelque chose comme une nouvelle culture.

      –-> Traduction (Florence Balique), à partir du texte mis en ligne le 23 mai 2020, sur le site de l’Istituto Italiano per gli Studi Filosofici :

      https://www.iisf.it/index.php/attivita/pubblicazioni-e-archivi/diario-della-crisi/giorgio-agamben-requiem-per-gli-studenti.html
      https://lundi.am/Requiem-pour-les-etudiants
      #Giorgio_Agamben #Agamben

    • Et en #Allemagne...

      Zur Verteidigung der Präsenzlehre

      In den letzten Jahren haben sich an den Hochschulen Elemente einer digitalen Lehre immer mehr durchgesetzt: zunächst als Unterstützung der Präsenzlehre, dann als deren Ergänzung oder gar als eine mögliche Alternative, und nun, mit Corona, als glückliche Rettung. Und in der Tat: Ohne digitale und virtuelle Formate hätte sich das Sommersemester 2020 nicht durchführen lassen. Und auch grundsätzlich leisten digitale Elemente mittlerweile einen wertvollen Beitrag zur Hochschullehre. Im Gefühl des plötzlich möglichen digitalen Sprungs nach vorn drohen indes drei Aspekte verloren zu gehen, die unserer Überzeugung nach von grundlegender Bedeutung für das Prinzip und die Praxis der Universität sind:

      1. Die Universität ist ein Ort der Begegnung. Wissen, Erkenntnis, Kritik, Innovation: All dies entsteht nur dank eines gemeinsam belebten sozialen Raumes. Für diesen gesellschaftlichen Raum können virtuelle Formate keinen vollgültigen Ersatz bieten. Sie können womöglich bestimmte Inhalte vermitteln, aber gerade nicht den Prozess ihrer diskursiven, kritischen und selbständigen Aneignung in der Kommunikation der Studierenden.

      2. Studieren ist eine Lebensphase des Kollektiven. Während des Studiums erarbeiten sich die Studierenden Netzwerke, Freundschaften, Kollegialitäten, die für ihre spätere Kreativität, ihre gesellschaftliche Produktivität und Innovationskraft, für ihren beruflichen Erfolg und ihre individuelle Zufriedenheit von substantieller Bedeutung sind. Dieses Leben in einer universitären Gemeinschaft kann in virtuellen Formaten nicht nachgestellt werden.

      3. Die universitäre Lehre beruht auf einem kritischen, kooperativen und vertrauensvollen Austausch zwischen mündigen Menschen. Dafür, so sind sich Soziologie, Erziehungs-, Kognitions- und Geisteswissenschaften völlig einig, ist das Gespräch zwischen Anwesenden noch immer die beste Grundlage. Auch dies lässt sich nicht verlustfrei in virtuelle Formate übertragen.

      Mit Blick auf diese drei Aspekte wollen wir den Wert der Präsenzlehre wieder in Erinnerung rufen. Wir fordern eine – vorsichtige, schrittweise und selbstverantwortliche – Rückkehr zu Präsenzformaten. Was die Schulen zu leisten in der Lage sind, sollte auch Universitäten möglich sein: die Integration von Elementen der Präsenzlehre, etwa in kleineren Gruppen in größeren zeitlichen Abständen, je nach Bedarf, je nach lokalen Gegebenheiten. Einzelne Universitäten, einzelne Fakultäten könnten hier individuelle, verantwortliche Modelle entwickeln.

      Wir weisen auf die Gefahr hin, dass durch die aktuelle Situation die herkömmlichen Präsenzformate an Wertschätzung und Unterstützung durch die Hochschulleitungen, die Bildungsministerien und die Politik verlieren könnten, eine Unterstützung, die sie in der Zeit nach Corona dringend brauchen werden. So sinnvoll und wichtig Maßnahmen zur Bekämpfung des Virus sind: Corona sollte nicht zu einer nachgereichten Begründung für Entwicklungen in der Lehre werden, die vor Corona offen und kritisch diskutiert wurden. Diese kritischen Debatten dürfen nicht durch scheinbare Evidenzeffekte, wie sie die Pandemie bisweilen produziert, abgekürzt werden.

      Die Präsenzlehre als Grundlage eines universitären Lebens in all seinen Aspekten gilt es zu verteidigen.

      https://www.praesenzlehre.com

    • Se non ora, quando? Quattro punti per l’università
      L’articolo che segue ha come punto di partenza la situazione italiana. Ma le considerazioni generali che esso sviluppa ci pare siano di grande interesse per una riflessione su quanto successo (nel quadro della pandemia COVID) e, verosimilmente, potrebbe succedere in tutto il sistema universitario europeo, Svizzera compresa. (Red)

      –-

      In questi giorni riaprono perfino le palestre, con energumeni sudati che sprigionano umori in ambienti chiusi. Ma scuole e università no, ci mancherebbe: classi pollaio, insegnanti anziani, piani di ripresa mai stilati, rischi e timori del tutto indeterminati. E in fondo che fretta c’è? Che diavolo volete? Tanto non producete reddito, lo stipendio vi arriva lo stesso e una lezione si può fare anche attraverso il computer, mentre uno spritz o una corsa sul tapis-roulant (ancora) no. Così il senso comune traveste da ragioni tecnico-economiche un dato primariamente politico, in cui l’ossessione securitaria di oggi si fonde con il mirato, sistematico svilimento delle istituzioni formative che sta massacrando scuola e università da almeno due decenni. E allora teniamole proprio chiuse, queste pericolose istituzioni, perché tanto si può fare lezione da casa: magari anche in autunno, e poi tutto l’anno prossimo, come ha già annunciato la gloriosa università di Cambridge, e poi chissà. Così potremo realizzare il sogno della preside Trinciabue, in un corrosivo romanzo di Roald Dahl: «una scuola perfetta, una scuola finalmente senza bambini!».

      Di cosa significhi insegnare nell’era del Covid-19 si sta discutendo da mesi, strappando faticosamente piccole porzioni di un dibattito pubblico monopolizzato da virologi superstar e dilettanti allo sbaraglio. Da parte mia, ho cercato di farlo in un e-book gratuito pubblicato da Nottetempo, Insegnare (e vivere) ai tempi del virus, mentre si moltiplicano gli interventi su blog, social e anche giornali mainstream. Torno dunque sulla questione per fissare solo quattro punti sintetici, conclusi da altrettanti impegni ad agire subito (in corsivo). E se non ora, quando?

      In questi mesi molti di noi hanno praticato la didattica a distanza con stati d’animo ambivalenti o apertamente conflittuali. Difficile capirlo senza esperienza diretta. Provare per credere. Da un lato l’incertezza, la novità, l’esperimento, anche l’euforia di reagire attivamente allo stato di minorità del confinamento con la parte migliore del nostro lavoro: insegnare, mettere in comune, cucire un filo con gli studenti, garantire comunque uno dei diritti fondamentali sanciti dalla Costituzione. Dall’altro i dubbi, le perplessità, la sensazione che tutte quelle energie spese con autentico spirito di servizio andassero in gran parte disperse, o che addirittura venissero sfruttate per altri fini. Nel frattempo, alcuni di noi hanno capito che uno straordinario sforzo tecnico e umano stava diventando un clamoroso errore politico (e comunicativo): diceva cioè al governo e al popolo: tranquilli, qui va tutto bene, le università e le scuole possono restare chiuse perché tanto c’è la didattica a distanza. E invece no, lo ribadisco: le cose non vanno affatto bene. Non vanno bene all’università e non vanno bene a scuola, dove la situazione è molto più drammatica, perché la didattica a distanza è una procedura emergenziale e solo un pallido surrogato di quello che deve avvenire in aula, tra muri e corpi, soggetti in carne ed ossa che si fronteggiano in luoghi fisici e politici, non solo per trasferire competenze ma per mettere a confronto idee, modelli di sapere e visioni del mondo. Dunque un primo impegno su cui non cedere nemmeno un millimetro: appena ci saranno le condizioni igienico-sanitarie dovremo tornare in aula, senza variabili o compromessi.
      La tecnologia è un falso problema, un palazzo di Atlante che genera ombre e riflessi, giochi di ruolo in cui ognuno assume una parte per attaccare un nemico fantasma. Così io faccio l’apocalittico, tu fai l’integrato e ci scambiamo sonore mazzate sulla testa, mentre le multinazionali del software e i provider di servizi informatici si fregano le mani. È un falso problema soprattutto all’università, dove non avevamo certo bisogno del Covid-19 per imparare a usare le tecnologie digitali, che sono un normale e istituzionale strumento di lavoro da molti anni, con una gamma di applicativi che ormai copre quasi tutte le attività amministrative, didattiche e di ricerca. E dunque basta con la retorica della “grande occasione”, con il riflesso condizionato di un ingenuo “make it new!”. Basta con l’equazione automatica tra strumenti digitali e innovazione, come se fosse sufficiente mettere un tablet nelle mani di docenti e studenti per realizzare ipso facto una “didattica innovativa”, formula ormai immancabile sulla bocca di dirigenti e rettori. Un bravo (o un cattivo) insegnante resta tale sia in classe che davanti a un computer: è una banalità che non vorremmo più dover ribadire. Anzi, come accade sempre più spesso, la tecnica è uno schermo opaco, alibi perfetto per deresponsabilizzare scelte e interessi: nasconde cioè dietro vincoli esterni e una presunta neutralità operativa decisioni del tutto opinabili e contingenti. Se continuiamo ad accapigliarci sul mezzo perdiamo completamente di vista lo scopo e soprattutto la posta in gioco di questa partita, che non è tecnica ma innanzitutto psicologica, sociale e politica. Se c’è una questione da porre sulla tecnologia, è piuttosto l’uso di software e piattaforme proprietarie da parte delle istituzioni pubbliche. È ormai francamente intollerabile che la scuola, l’università e tutta la pubblica amministrazione foraggino multinazionali come Microsoft o Google e cedano quote incalcolabili di dati sensibili. E dunque un’altra cosa da fare subito: un investimento nazionale per dotarsi di piattaforme informatiche basate su software libero, pubblico, che escluda forme di profitto e garantisca la custodia attenta dei dati personali.
      Blended è la nuova parola magica della neolingua accademica, da aggiungere a quella batteria di keywords che di fatto governano le politiche, i discorsi, la distribuzione dei fondi e soprattutto il funzionamento dei cervelli dentro l’università: premiale, competitivo, efficienza, efficacia, criticità, buone pratiche, accreditamento, autovalutazione, didattica innovativa e naturalmente eccellenza, il più vacuo feticcio ideologico dei nostri tempi, strumento di un marketing passe-partout che va dal made in Italy ai dipartimenti universitari, dagli atleti olimpici al prosciutto di Parma. Blended non designa un tipo di whisky ma un regime misto tra didattica in presenza e didattica a distanza che promette di essere il business del futuro. Sarà una soluzione quasi inevitabile nella prossima fase, quando il paventato calo delle immatricolazioni spingerà gli uffici marketing degli atenei a cercare soluzioni flessibili per accalappiare gli studenti dei paeselli, bloccati dalla crisi economica o da nuove misure di contenimento per un’eventuale ripresa del virus. Così, invece di risolvere i problemi strutturali (ampliare le aule, costruire studentati, ridurre le tasse, aumentare le borse di studio, calmierare gli affitti che taglieggiano i fuori sede), adotteremo una soluzione di compromesso che negli anni successivi potrà andare a regime, trasformandosi nel business perfetto: meno aule, meno docenti, lezioni riproducibili e moltiplicabili a piacere, studenti che pagano le tasse ma che non gravano fisicamente su strutture e costi di gestione. Per capire che non è uno scenario distopico ma una previsione realistica basta guardare la nostra macchina del tempo, gli Stati Uniti, dove tutto questo si sta già realizzando. E così le belle parole della Costituzione (articoli 3 e 34) saranno definitivamente carta straccia: non solo avremo università di serie A e di serie B, come auspicato dall’Anvur e dalla ragione sociale dell’università dell’eccellenza, ma anche studenti di serie A e di serie B, perché la modalità blended realizzerà un’automatica selezione di classe: da un lato lezioni in presenza riservate a studenti privilegiati (cioè non lavoratori, di buona famiglia, capaci di sostenere un affitto fuori sede), e dall’altro corsi online destinati a studenti confinati dietro uno schermo e nei più remoti angoli d’Italia, che resteranno al paesello con mammà e non rischieranno di immaginare un orizzonte diverso per le loro vite. Un cortocircuito perfetto tra il capitalismo avanzato e la morale di padron ‘Ntoni. Ecco dunque un appello rivolto a tutti i miei colleghi: rifiutiamoci di fare didattica blended. Piuttosto, meglio continuare solo online finché le autorità sanitarie ci permetteranno di tornare tutti in aula. Nel caso potremo appellarci all’articolo 33 sulla libertà di insegnamento, oppure fare come Bartleby: “I would prefer not to”.
      Serve dirlo? La didattica a distanza non ha nulla a che fare con il fascismo. È una procedura emergenziale che la stragrande maggioranza dei docenti italiani ha praticato obtorto collo, solo per il bene dell’istituzione e degli studenti. Non stupisce che molti si siano sentiti mortalmente offesi dalla sparata di Giorgio Agamben: «i professori che accettano – come stanno facendo in massa – di sottoporsi alla nuova dittatura telematica e di tenere i loro corsi solamente on line sono il perfetto equivalente dei docenti universitari che nel 1931 giurarono fedeltà al regime fascista». Il parallelismo storico, anzi la copula identitaria («sono il perfetto equivalente») è talmente fuori luogo che non servirebbe nemmeno replicare. Se lo faccio, è solo perché la provocazione volutamente incendiaria rischia di appiccare il fuoco dalla parte sbagliata. Bisogna infatti correggere il tiro e scagliare la freccia sul bersaglio giusto: il nemico non è un’improbabile dittatura che toglie la cattedra a chi si ribella (rischio effettivo solo per i precari, a prescindere dalla didattica a distanza), ma un ben diverso modello di potere che Agamben può capire meglio di chiunque altro. Paradossalmente, se un dittatore manesco o anche telematico ci chiedesse di giurare fedeltà al regime sarebbe tutto più semplice. Ma nulla del genere nell’università dell’eccellenza, dove il potere funziona in forma microscopica, capillare, con una serie di deleghe a catena e soprattutto un’interiorizzazione di obiettivi e protocolli da parte di tutti. È vero peraltro che i dispositivi giuridici hanno legittimato de iure queste pratiche diffuse: la Legge 240, che l’ex-Ministra Gelmini ha avuto il coraggio di chiamare “antibaronale”, non ha fatto che accentrare il potere al vertice, ridurre gli spazi deliberativi, avocare a pochi organismi monocratici e oligarchici (rettori, direttori di dipartimento, consigli d’amministrazione, commissioni di soli professori ordinari) tutto il governo formale e sostanziale dell’università. Con questo, un’istituzione che non ha mai brillato per democrazia ha finito per sposare i sistemi tecnocratici del “new public management” e i valori dell’economia neoliberale (eccellenza, merito, valutazione, efficienza, competizione, rating e ranking, quality assurance), prima imposti dall’alto e poi interiorizzati come un seconda natura. È questo il nemico da combattere, innanzitutto dentro di noi. È il condizionamento insensibile, lo slittamento dei confini, la collaborazione in buona fede sfruttata come instrumentum regni. Ed è su questo modello che si innesta a meraviglia non tanto la teledidattica in sé, ma l’uso che se ne potrà fare dopo la fine dell’emergenza. Perché nell’università dell’eccellenza gli studenti non sono cittadini che reclamano il diritto al sapere ma clienti da soddisfare, consumatori di beni e servizi, acquirenti di una cultura in scatola che si preleva come un pacchetto dagli scaffali. Nulla di meglio di una televendita del sapere e di quell’ennesima evoluzione antropologica del capitalismo che chiamiamo smart working. Per questo dobbiamo opporci a forzature tecnologiche prive di qualunque ragione didattica o culturale, costringendo i vertici accademici a condividere ogni decisione con tutta la comunità accademica.

      Su un punto Agamben ha pienamente ragione: dobbiamo prendere partito, stanare tutti dalla zona grigia. Negli ultimi decenni, la supina acquiescenza del corpo docente ha di fatto lasciato campo libero al fanatismo ideologico dei “riformatori”, legittimando più o meno in silenzio qualunque vessazione o degradazione sistemica del nostro lavoro. Quindi su questo c’è davvero poco da offendersi. Ma non è mai troppo tardi per reagire. E ora non dobbiamo scegliere tra il digitale e il giurassico, tra la servitù volontaria e il ribellismo anarchico, ma tra due diversi modelli di università (e di società). In fondo la più grande sconfitta del fascismo è scritta nella lettera e nello spirito della Costituzione, che basterebbe tradurre finalmente nella prassi. E dunque, più che rifiutare giuramenti immaginari, dobbiamo chiederci se siamo disposti a difendere fino in fondo un’idea di università (e di scuola) pubblica, aperta, generalista, bene comune ed essenziale, non solo luogo di trasmissione della conoscenza ma strumento imprescindibile di uguaglianza sociale. Non è troppo tardi. E ne vale ancora la pena. (27 maggio 2020)

      * articolo apparso su www.iisf.it

      https://mps-ti.ch/2020/06/se-non-ora-quando-quattro-punti-per-luniversita

      #Italie

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      Réaction face à la prise de position de #Agamben #Giorgio_Agamben:

      Non stupisce che molti si siano sentiti mortalmente offesi dalla sparata di Giorgio Agamben: «i professori che accettano – come stanno facendo in massa – di sottoporsi alla nuova dittatura telematica e di tenere i loro corsi solamente on line sono il perfetto equivalente dei docenti universitari che nel 1931 giurarono fedeltà al regime fascista». Il parallelismo storico, anzi la copula identitaria («sono il perfetto equivalente») è talmente fuori luogo che non servirebbe nemmeno replicare. Se lo faccio, è solo perché la provocazione volutamente incendiaria rischia di appiccare il fuoco dalla parte sbagliata. Bisogna infatti correggere il tiro e scagliare la freccia sul bersaglio giusto: il nemico non è un’improbabile dittatura che toglie la cattedra a chi si ribella (rischio effettivo solo per i precari, a prescindere dalla didattica a distanza), ma un ben diverso modello di potere che Agamben può capire meglio di chiunque altro. Paradossalmente, se un dittatore manesco o anche telematico ci chiedesse di giurare fedeltà al regime sarebbe tutto più semplice. Ma nulla del genere nell’università dell’eccellenza, dove il potere funziona in forma microscopica, capillare, con una serie di deleghe a catena e soprattutto un’interiorizzazione di obiettivi e protocolli da parte di tutti.

      https://www.iisf.it/index.php/attivita/pubblicazioni-e-archivi/diario-della-crisi/giorgio-agamben-requiem-per-gli-studenti.html
      En français: https://lundi.am/Requiem-pour-les-etudiants

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      #Federico_Bertoni, auteur de ce texte, est aussi auteur du #livre:
      Insegnare (e vivere) ai tempi del virus

      Insegnare (e vivere) ai tempi del virus non è il semplice diario dell’emergenza didattica in cui si sono trovate a vivere le scuole e le università italiane. E’ anche e soprattutto una riflessione su cosa potrebbe accadere dopo l’emergenza, nel caso in cui scuole e università decidano di cogliere la dubbia opportunità dell’insegnamento online per applicare una politica profondamente intrisa di disuguaglianza. I più avvantaggiati, in grado di pagarsi tasse e trasferte, ritornerebbero al metodo classico della lezione in presenza: colloqui diretti con professore, seminari, incontri e vita in comune. I meno avvantaggiati, non potendo permettersi di frequentare, sarebbero costretti all’assenza di corpo, di contatto, di comunità.
      Un ascensore sociale al contrario, una disuguaglianza per decreto, di cui è necessario preoccuparsi da subito. Con una scrittura cristallina e partecipe, l’autore indica anche spunti di mobilitazione che potrebbero già ora costituire un’efficace risposta intellettuale e politica. Non è una questione corporativa o settoriale: ciò che accade nelle scuole e nelle università riguarda tutti, per il presente immediato così come per il futuro a lungo termine del nostro Paese.

      https://www.edizioninottetempo.it/it/prodotto/insegnare-e-vivere-ai-tempi-del-virus

    • Enseignement en présentiel ou hybridation : la circulaire du MESRI

      La #circulaire du MESRI sur l’organisation de la rentrée vient d’être rendue publique, sans pour autant clarifier – ou simplifier la tâche de celles et ceux qui vont être chargé·es de s’en occuper. Mais nous sommes rassuré·es :

      « Une fiche visant à accompagner les établissements dans l’#hybridation des enseignement est disponible dans l’ « offre de service » de la DGESIP ».

      Au vu de la qualité des fiches précédentes — incitation à utiliser des outils privés, non protecteurs des données personnelles, absence de réflexion pédagogique, etc. — nous avons tout lieu d’être reconnaissant·es.

      Lien vers la circulaire : https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2020/06/Circulaire-Orientations-pour-les-op%C3%A9rateurs-MESRI-relatives-%C3%A
      https://academia.hypotheses.org/24596

    • Rencontre avec #Frédérique_Vidal – AEF info Live. Un compte rendu

      En dépit de nombreux problèmes de connection, la rencontre en visio-conférence s’est tenue. Une auditrice a eu l’amabilité de prendre des notes que nous publions sans filtre en faisant remarquer le contraste entre la qualité des réponses et celle des réponses de la Ministres.

      Q- impact financier de la crise sanitaire sur secteur ESRI ? Quels moyens pour la rentrée ? Allemagne : plan de relance 130 Md€, dont la moitié pour ESR.

      Vidal : crise inédite, impact sur bcp de secteurs, dont ESRI. Impact complet pas encore connu. Les établissements font remonter un décompte des difficultés rencontrées (baisse ressources propres avec formation continue, contrats de recherche…). Plusieurs outils : abondement sur programme vie étudiante, Contrat de Plan Etat-Régions (bâtiments) avec régions (CPER), programme d’investissement d’avenir (PIA), plan de relance (remettre de l’humain, accompagnement des jeunes et étudiants) investissement de long terme via LPPR.

      Q- Calendrier CPER maintenu ?

      Vidal- Lettres d’intentions partagées qui vont alimenter le plan de relance idéalement avant l’été, signatures de contrat fin d’année ou début 2021 pour ne pas prendre de retard.

      Q- PIA4 : est-ce que la crise sanitaire rebat les cartes sur les priorités (innovation, numérique avec AAP récent) ? Est-ce que ça fait partie des leviers à activer en termes d’investissement ?

      Vidal- oui, numérique, infrastructures, pour soutenir R&D ; nous avons des équipes qui font le lien avec monde socio-économique. On repense les outils pour en renforcer certains.

      Q- Calendrier PIA4 déjà connu sur les grandes orientations ?

      Vidal- Non, objectif : le lancer pour 2021. Quasiment terminé, peut-être un peu de retard à cause des remaniements actuels.

      Q- Ca peut être un levier pour la transformation numérique de l’ESR ?

      Vidal- oui, il y a déjà eu bcp d’initiatives pour transformation de pédagogie avec de nouveaux usages pour le numérique, on a vu à quel point il fallait qu’on soit mieux préparés, établissements ont fait des miracles (fourniture d’ordis au étudiants, repenser les formations, utiliser les outils collaboratifs, maintien de liens avec les étudiants). Très compliqué de n’utiliser que le distanciel pour enseigner, impact de la relation humaine dans l’acte même de transmettre des connaissances. Néanmoins, outils numériques permettent d’enseigner autrement et faire d’autres formes de pédagogie, ça a été testé en temps réel et je suis admirative par le travail qui a été fait par l’immense majorité des équipes.

      Q- Et le plan de relance, est-ce que vous espérez que l’ESR aura une bonne place ou est-ce que pour l’ESR c’est le CPER qui va jouer ce rôle-là, ou est-ce qu’il y aura d’autres volets dans ce plan de relance qui pourraient nous concerner ?

      Vidal- Bien sûr, il y a aura des volets sur l’ESR, un certain nombre d’annonces ont été faites (soutien à l’apprentissage, propositions pour impact le plus contenu possible de cette crise sur les étudiants et sur les labos de recherche – bcp ont dû arrêter des expérimentations, ça signifie des semaines et des mois de travail à ré-initier, on a perdu toute la saison de printemps, par exemple semences [semis ?] pas pu être faites dans un centre INRAE donc 1 année de retard). Il faudra qu’on accompagne par le plan de relance tout le secteur de l’ESRI.

      Q- Quel calendrier pour le plan de relance ?

      Vidal- On y travaille, ça fait partie de ce que le président de la république souhaite faire dans les prochaines semaines, juste avant ou juste après le mois d’aout, tous les ministères y travaillent, nous y participons très activement.

      Q- Donc la LPPR ne sera pas le plan de relance de l’ESR, il y aura sans doute d’autres leviers à activer ?

      Vidal- Ça fait 18 mois qu’on travaille à la LPPR, lancée par le premier ministre en février 2019, confirmée par président fin 2019, son ambition a été annoncée par le président pendant la crise. On était déjà convaincus qu’il fallait réinvestir dans la recherche, c’est une brique essentielle de la souveraineté d’un pays que la production de la connaissance. La crise nous a convaincus plus encore qu’il fallait le faire, que dès 2021 les premiers budgets de programmation de la recherche puissent être inscrits dans les projets de loi de finance. Tout était quasiment prêt pour le mois de mars, planification en conseil des ministres prévue fin mars, avec crise du covid, on s’est concentrés sur d’autres sujets, mais président et premier ministre ont souhaité que la LPPR soit remise le plus vite possible dans le circuit, car cette crise a démontré l’importance de la connaissance dans la gestion des crises.

      Q- Comment vous comparez les 50 ou 60 milliards de l’Allemagne, dont on ne sait pas encore quelle est la planification, mais c’est assez énorme, avec ces 25 milliards ; et 2è question, 92 millions d’euros par an de revalorisation pour les personnels, est-ce qu’il y a un lien, une condition de suspension liée à la loi-retraite dont on ne connait pas encore le sort aujourd’hui, ou est-ce que c’est complètement indépendant ?

      Vidal- Non, pas du tout, la question de l’attractivité, de la revalorisation de ces carrières est prégnante depuis plusieurs années, c’est totalement disjoint de la question de la réforme des retraites. Il y a un vrai besoin, pour continuer à former des jeunes et accueillir de nouveaux talents dans le monde de la recherche, un vrai besoin de revalorisation. Quand on est recruté après 8 ans d’études et plusieurs années de postdoc, à des salaires de l’ordre de 1,4 ou 1,5 SMIC, on est dans un pays qui maltraite sa recherche et ses jeunes chercheurs. C’est essentiel qu’on puisse travailler à ces revalorisations et c’est totalement disjoint.

      Q- Et les 60 Mds allemands, par rapport aux 25 Mds en France ?

      Vidal- là encore, vous le savez, en France ça faisait un moment, une vingtaine d’années quasiment, qu’on avait pour ambition d’atteindre les 3% du PIB, l’Allemagne les avait atteints, et l’Allemagne avait annoncé que la marche suivante serait 3,5% du PIB. Ce que permet la LPPR, c’est de tenir cet engagement de 3% du PIB, le principe même de l’organisation en Allemagne est extrêmement différent, les universités sont régionales, la recherche est dispatchée dans des instituts, le mode d’organisation est totalement différent, je crois que ce qui est important est qu’on fasse le meilleur usage de cet investissement massif dans la recherche qui n’a pas été vu depuis les années 50.

      René-Luc (fait la synthèse des questions des internautes)- question urgente qui concerne la prolongation des contrats doctoraux et post-doctoraux, inquiétude sur les moyens disponibles pour ces prolongations.

      Vidal- La première étape, l’autorisation de prolonger ces contrats, a été franchie. Je me suis engagée à ce que les doctorants, en lien avec un directeur de thèse et leurs écoles doctorales puissent faire valoir une demande de prolongation de la durée de leur contrat, qui évidemment, lorsque ce sont des contrats financés par l’Etat, sera assorti à une prolongation du financement. Y’a aucune ambigüité là-dessus, que ce soit des contrats doctoraux dans le cadre de la subvention de chargé de service public, et que ce soit des contrats doctoraux dans le cadre des projets et programmes de l’ANR, c’est un engagement qui avait été pris, évidemment ça n’avait pas de sens de prolonger les contrats doctoraux sans prolonger leur financement. Donc ça, c’est un engagement de la part de l’Etat. Je suis aussi en train de travailler avec les régions, puisqu’un certain nombre de contrats doctoraux sont financés aussi par les régions, de manière à voir avec eux quels critères les régions souhaitent mettre pour la prolongation de ces contrats, de manière à ce qu’on puisse avancer. Ça concerne tous les doctorants qui sont inscrits, ce qui signifie que ça peut être des prolongations pour des doctorants qui sont déjà en troisième année, ou des doctorants qui sont en deuxième année mais qui ont eu un impact très fort sur leur recherche de par cette crise, et c’est à la demande des doctorants, des directeurs de thèse et des écoles doctorales. Le ministère assurera derrière les financements. On a aussi des doctorats qui sont financés par d’autres voies, des associations, dans ce cas-là on regardera au cas par cas comment on peut travailler ; ce sont des volumes de doctorants beaucoup plus petits, mais il n’empêche que derrière il y a aussi des étudiants, donc on y portera une attention particulière.

      Q- Vous n’avez pas une enveloppe prédéfinie pour la prolongation ?

      Vidal- Non, en fait c’est un vrai droit de tirage, donc on assumera cette prolongation.

      RL- la LPPR prévoit une revalorisation du montant accordé aux doctorants qui bénéficient d’un contrat doctoral à partir de 2021. Est-ce que ça concerne seulement les nouveaux doctorants ou l’intégralité des doctorants qui ont déjà un contrat doctoral ?

      Vidal- C’est une revalorisation à hauteur de 30% des contrats doctoraux, c’est une augmentation aussi du nombre de contrats doctoraux, vous savez que mon souhait, mon ambition est que tous les doctorants en formation initiale aient une source de financement. Je trouve que c’est extrêmement compliqué d’avoir des doctorants sans financements, ils sont certes encore en formation car ils sont encore étudiants et ils ont à obtenir un diplôme, mais ils sont aussi les forces vives de la recherche. Donc ça me parait normal de ce point de vue-là qu’ils puissent avoir des financements.

      Q- Est-ce que ça veut dire qu’il faut interdire les doctorats sans financement ?

      Vidal- Non, la question, c’est jamais d’interdire, ça n’a pas beaucoup de sens, il y a des cas particuliers. Mais avoir pour objectif le fait que tous les doctorants aient un financement, je crois que c’est un objectif que nous avons tous intérêt à porter et à travailler ensemble et c’est pour ça qu’on augmente le nombre de contrats doctoraux financés par l’Etat, on va aussi augmenter le nombre de contrats CIFRE et on va aussi travailler à avoir de plus en plus de financements possibles pour financer un maximum de doctorants. Sur la question de comment ça se met en place dans le temps, c’est au cœur même des discussions que nous avons actuellement avec l’ensemble des représentants des personnels et des corps constitués, y compris avec les associations de doctorants et de jeunes docteurs, tout ça c’est en train d’être calé, en tous cas l’objectif est celui qui est inscrit dans la loi.

      RL- Dans la LPPR, on voit arriver de nouvelles formes de contrats, dont l’une ressemble étrangement à ce que les anglo-saxons appellent la tenure-track, et il y a plusieurs questions au sujet de ces chaires de professeurs juniors, pour savoir quel est l’avantage d’introduire ce type de contrat à l’université d’une part, et d’autre part pourquoi ces chaires sont contingentés alors que les universités sont autonomes.

      Vidal- ce sont des questions très différentes. L’une est une question d’observation de ce qui se passe. On a en France deux niveaux de recrutement actuellement, maître de conférences ou chargé de recherche, et puis un deuxième niveau de recrutement qui est professeur d’université ou directeur de recherche. Il nous manque un métier intermédiaire pour des jeunes qui sont partis, qui ont démarré leur carrière à l’étranger, qui souhaitent revenir en France, ou pour des jeunes qui souhaitent, après avoir fait leurs études ou leur début de carrière à l’étranger, revenir en France, qui n’ont pas encore un dossier suffisant pour concourir sur un emploi de professeur, et qui ont un dossier qui leur permet d’espérer un recrutement un peu plus haut que les maîtres de conférences. Il y a eu plusieurs tentatives par le passé pour essayer de résoudre ces sujets-là, il y a eu les chaires partagées entre les universités et les organismes, où on rajoutait un morceau de salaire supplémentaire pendant 5 ans, et puis au bout de 5 ans ça s’arrêtait et puis voilà. Plusieurs choses ont été testées. Ce qui nous semblait important de faire, c’était d’en faire une nouvelle voie possible d’entrée dans la carrière, sur des populations intermédiaires qui ont déjà une expérience reconnue en recherche, et qui n’ont pas encore le niveau nécessaire pour être recrutés comme directeur de recherche ou comme prof d’université. Quand je dis le niveau, c’est les antécédents, le background, les publications, les compétences, etc. Le principe de ces chaires de professeur junior c’est qu’on peut donc être recrutés avec une période de transition qui conduit à une titularisation comme professeur ou comme directeur de recherche au bout de 3 à 5 ans. Donc c’est une sorte de pré-embauche sur la fonction publique, où on donne l’opportunité à ces personnes pendant 3 à 5 ans de faire définitivement leurs preuves pour qu’elles puissent rejoindre le corps des DR ou des profs. Ce qui nous est apparu comme essentiel c’est évidemment, qu’on n’utilise pas les emplois de MC ou profs offerts chaque année, et qu’on soit capables de créer de nouveaux emplois sous plafond. C’est ce que prévoit la loi de programmation de la recherche, elle prévoit de créer 5200, de mémoire, nouveaux emplois sous plafond Etat sur la période qui vient. Et donc c’est aussi pour ça que, évidemment, pour le moment nous avons souhaité limiter le nombre de chaires de professeur junior, car c’est important qu’on garantisse derrière qu’il y ait bien possibilité de titularisation. C’est une autre voie d’accès à la fonction publique qui a été pensée pour ces catégories intermédiaires pour des personnes qu’on avait du mal à attirer ou à réattirer en France après un séjour dans d’autres pays. Donc voilà, c’est le choix qui a été fait, c’est effectivement de les limiter à, au maximum, 25% des recrutements.

      Q- Et par ailleurs c’est aussi une mesure qui crispe une partie de la communauté, est-ce que vous le comprenez, est-ce que ça ne risque pas de polluer un peu le débat sur les moyens, parce qu’il y a ces tenure-track, il y a aussi le CDI de mission scientifique qui n’est pas toujours accueilli avec grand enthousiasme, et plusieurs types de contrats, est-ce que ces contrats-là, ça risque pas de polluer un peu l’accueil des moyens supplémentaires que vous soulez dégager pour la recherche ?

      Vidal- Il faut vraiment comprendre que ce sont des outils supplémentaires. Si les établissements estiment qu’ils ne cherchent pas à faire cela, et moi ce n’est pas ce que j’ai entendu quand je me suis déplacée, que ce soit dans les labos, que ce soit auprès des instances de pilotage des universités, c’est un outil intermédiaire qui m’a été demandé. Après c’est un outil, c’est-à-dire que je n’impose pas un minimum de recrutements par cette voie-là. C’est un outil supplémentaire qui est offert parce que, là encore, on a des disciplines où les doctorants ne terminent même pas leur doctorat. On a des disciplines où on a une aspiration de toute la force de recherche qu’il est difficile de contrer si on n’a pas des mesures d’attractivité un peu innovantes. C’est aussi une demande que j’ai entendue de la part des personnes qui ont pu être recrutées sur les programmes prioritaires de recherche sur le climat, qui nous disent ‘nous on est venus pour 3-5 ans et qu’est-ce qui se passe dans 5 ans’. On a le choix dans les établissements et c’est toujours possible de le faire, de faire des CDI. Ça c’est déjà faisable, mais quand on est en CDI on n’a pas un statut de professeur d’université ou de DR donc parfois c’est compliqué à comprendre de l’étranger. Donc il vaut mieux avoir un statut de prof car globalement c’est plus reconnu dans le monde, quand on dit prof d’université tout le monde voit dans le monde universitaire à quoi ça correspond. Donc voilà, c’est un outil de plus qui a été donné. Les CDI de mission, c’est autre chose, c’est vraiment une demande très très forte pour lutter contre ce qui se passe actuellement dans les établissements où on recrute des gens sur contrat, et par exemple ils s’occupent de plateformes ou de données et au bout de 3, 4, 5 ans maximum on a peur de prolonger leur contrat parce qu’on ne veut pas les CDIser parce que là encore les CDIser signifie supprimer un emploi de fonctionnaire pour pouvoir continuer à les payer sur les fonds de l’établissement. Donc ce qu’on a créé c’est un CDI de mission et là aussi on a augmenté les plafonds d’emploi pour faire en sorte que ces CDI de mission permettent de conserver les gens, leurs compétences, tout ce qu’ils apportent à des équipes, vous savez, c’est très long de constituer des équipes en recherche, il faut plusieurs mois, plusieurs années pour vraiment s’imprégner de la recherche qu’on fait, et pour pouvoir les conserver, y compris si les sources de financement varient. On peut avoir une première ANR, une ERC, ensuite vouloir les payer sur d’autres fonds du labo ou de l’établissement et on ne pouvait pas aller au-delà de 5 ans sinon on avait une CDIsation obligatoire. Et ce côté obligatoire de la CDIsation, avec ce que ça impactait en termes d’absence de recrutement en parallèle de fonctionnaire, bloquait le système. Donc ces CDI de mission scientifique permettent de garder ces gens, de garder ces compétences, de faire en sorte qu’ils puissent être financés sur du long terme, en utilisant différentes sources de financement et différents contrats de recherche. Et pour répondre par anticipation à une question qui revient très régulièrement qui est puisque vous faites des CDI de mission sous plafond, pourquoi vous ne créez pas directement des postes d’ingénieur ou de technicien, la réponse est qu’on ne peut recruter un fonctionnaire d’Etat que sur le financement de subvention pour charge de service public. On ne peut pas les recruter avec d’autres sources de financement. Or l’immense majorité de ces personnes sont payées au travers d’autres sources de financement. Donc pour faire en sorte qu’ils puissent continuer à travailler pour leurs équipes et dans leur établissement on a inventé ce CDI de mission scientifique. Ce sont les deux nouveaux outils, et une fois de plus ce sera aux labos de s’en emparer, en tous cas ils ont été demandés par une partie de la communauté, et donc comme une nécessité de quelque chose de législatif, j’ai utilisé la LPPR qui est une loi budgétaire pour autoriser ces deux nouvelles façons de recruter les gens.

      Ratrick Lemaire (PL)- des participants attentifs ont regardé l’étude d’impact de la loi et qui ont une question à propos de l’évolution du nombre de postes mis au concours, et de l’évolution des départs en retraite. La question est de savoir si finalement il y aura des créations de postes d’enseignants-chercheurs, ou si on se contentera de remplacer les départs en retraite.

      Vidal- Ce que prévoit la LPPR dans sa volumétrie sous plafond Etat c’est qu’on puisse recruter des titulaires, c’est qu’on puisse titulariser les chaires de prof junior et que l’on puisse asseoir les CDI de mission scientifique sur des emplois pérennes. Donc les trois choses sont prévues dans la trajectoire, et j’ajouterais une particularité, c’est que les financements qui vont avec sont prévus. Quand on a vécu la période précédente on s’est rendu compte que, certes, le nombre d’emplois pouvait augmenter, mais en réalité pour supporter les augmentations de masse salariale, alors qu’on avait autorisation de créer des emplois, en réalité en supprimer pour continuer à payer les gens qui étaient là, on avait une véritable érosion de l’emploi scientifique. Là, l’objectif c’est qu’au travers de cette loi on puisse non seulement annoncer des ouvertures de postes, mais aussi les financer.

      RL- Pourquoi faire le choix de renforcer, de manière importante quand même, puisque c’est un milliard de plus à terme qui vont aller au budget de l’ANR, donc de renforcer considérablement la logique des appels à projet plutôt que de renforcer plus directement les crédits récurrents, donc la subvention pour charge de service public qui serait versée directement aux établissement et aux organismes de recherche et qui pourrait irriguer de cette manière directement les laboratoire ?

      Vidal- C’est pas parce qu’on augmente les financements au travers de l’ANR qu’on refuse de soutenir la recherche de base. Je dirai même que la façon dont nous allons le faire, c’est l’inverse. Nous avons une ANR qui aujourd’hui finance environ 16% des projets qui sont déposés, ce qui est infiniment plus faible que toutes les agences nationales de recherche, et donc une revendication depuis longtemps est de dire que tant que l’ANR ne financera pas au moins 25% des projets qui lui sont présentés on aura toujours une part de très bons projets qu’on arrive pas à financer parce que les financements de l’ANR ne sont pas suffisants. Donc nous avons choisi d’avoir pour ambition que 30% des projets déposés à l’ANR soient financés. La 2e chose que nous avons choisi de faire est de faire arriver le plus possible l’argent directement dans les labos. Ça veut dire que quand on aura une équipe qui dans un labo demandera 100 pour faire un projet, l’équipe aura 100 et l’ANR donnera 40 de plus. Une partie de ces 40, c’est normal, ce sera les frais de gestion, ce sera les frais d’hébergement, et actuellement c’est parfois payé sur les budgets des projets eux-mêmes, ce qui déjà pose un problème, ce ne sera plus le cas, ce sera à part. Mais une partie de ces 40 ira aussi au labo auquel l’équipe qui a gagné son ANR appartient. Parce que c’est très important qu’il y ait un soutien à la recherche collective et à la politique scientifique de l’ensemble du labo, pas seulement des équipes qui remportent des ANR dans les labos. Parce que si une équipe remporte une ANR dans un labo, en réalité c’est l’ensemble du labo qui l’a aidée, qui a facilité les choses donc c’est normal qu’il y ait un retour collectif sur le labo qui lui évidemment est totalement libre et qui doit aller à d’autres équipes que celle qui a gagné l’ANR et qui permet de soutenir de l’émergence, des jeunes équipes, des projets dont on a l’impression qu’ils sont très brillants mais qui à leur stade de maturité ne sont pas éligibles sur des financements de type projets de recherche. Et puis une partie ira abonder la politique scientifique au travers des organismes et des universités. Et donc finalement c’est une façon d’utiliser un tuyau qui existe déjà pour amener les financements au plus près et qu’une partie de ces financements aille au labo qui abrite l’équipe et une partie des financements supplémentaire aille à la politique de site et à la politique scientifique des établissements. Pour donner un ordre de grandeur actuellement il y a environ 50 millions d’euros de financements autres que les financements des projets qui sont versés par l’ANR aux établissements. On passera à 450 millions d’euros par an. Donc c’est un investissement massif dans la recherche totalement dicté par les politiques scientifiques des labos et par les politiques de site et d’établissement.

      RL- Une question porte sur le périmètre des mesures qui sont portées par la LPPR : concerne-t-elle les enseignants chercheurs qui relèvent d’autres ministères, par exemple le ministère de l’agriculture ? Est-ce que cette loi est universelle à ce sens-là ?

      Vidal- oui, absolument, c’est la raison pour laquelle nous commençons l’ensemble des consultations qui sont nécessaires et qui concernent tous les ministères. Les processus qui sont prévus, en termes de revalorisation, sont des processus, en termes de financements, qui concernent les EPST comme les EPIC, les écoles comme les universités, et donc nous passons devant les comités techniques et les comités consultatifs de l’ensemble des ministères, c’est 17 instances consultatives qui vont être consultées dans les semaines qui viennent.

      Q- Vous avez évoqué une certaine défiance de la communauté, est-ce que vous pensez que cette loi va créer de la confiance, restaurer de l’enthousiasme, comment vous pensez que cette loi va pouvoir restaurer cette confiance ? On sent quand même qu’il y a des attentes fortes, avec beaucoup de craintes d’être déçus, qu’est-ce que vous pouvez répondre à la communauté sur ce sujet ?

      Vidal- Je connais les attentes, d’autant plus qu’à une autre époque j’ai participé à toutes les consultations qui ont eu lieu. Comme je vous le disais lundi, il y a eu beaucoup de livres blancs, beaucoup de stratégies nationales qui ont été écrites, il y a eu beaucoup de choses, et on attendait toujours l’investissement. Passer de 15Md€ par an à 20Md€ par an pour la recherche en disant injecter 25 Md€ par an pour la recherche, c’est quelque chose qui n’a jamais été fait depuis la fin des années 50. Alors on se focalise sur des points qui ne sont que des outils offerts, si les gens n’en veulent pas ils ne le feront pas, par définition c’est comme ça que ça fonctionne, et donc l’objectif c’est de redonner de la respiration. On n’a pas parlé des autres mesures, de la possibilité d’années sabbatiques, d’avoir des promotions et des avancements de carrière qui soient liés à autre chose que la seule évaluation bibliométrique de la production scientifique, on n’a pas parlé de la capacité à reconnaitre qu’une université c’est un ensemble de personnes qui travaillent à des objectifs majeurs qui sont de produire la connaissance , de diffuser cette connaissance, de prendre soin des étudiants, de regarder comment on peut les insérer professionnellement, de diffuser de la culture scientifique vers l’ensemble de la société, c’est tout ça, une université, et pour que ça fonctionne on a besoin de tout un tas de gens extrêmement différents. Pendant trop longtemps on a fait des choses qui s’imposaient à tous, et qui ne correspondaient pas aux attentes de chacun. On n’a pas aussi évoqué que les financements de l’ANR vont être adaptés en fonction des disciplines, vont porter des choses différentes. On va augmenter aussi les possibilités d’accueil à l’institut universitaire de France. Je crois qu’il faut redonner du temps, redonner des moyens, de la visibilité, c’est comme ça qu’on redonnera de la confiance. Je sais que les attentes sont très fortes, j’espère qu’elles ne seront pas déçues. Je n’ai rencontré personne qui a dit que le système dans lequel nous avons vécu dans l’ESR n’était pas perfectible. J’ai écouté les demandes des uns et des autres, j’ai rajouté les outils nécessaires et surtout j’ai fait en sorte que nous investissions 25 Md€ sur 10 ans. Ce sera à la communauté de faire au mieux avec ces financements supplémentaires. Il y a des choses auxquelles je tiens, qui consistent à revaloriser les salaires, revaloriser les carrières, l’ensemble des missions des personnels de l’ESR, quelle que soit leur catégorie, quelle que soit leur fonction. Le reste, c’est à l’ensemble de la communauté de s’en emparer de façon à ce qu’on puisse continuer à produire ces connaissances qui est essentielle pour notre pays, et essentielle de façon générale.

      Je vais soutenir les établissements qui souhaitent préparer une rentrée dans laquelle les outils numériques auront une place particulière, notamment pour pouvoir accueillir les étudiants internationaux, et pour pouvoir anticiper au cas où nous aurions une 2e vague épidémique au cours de l’hiver, mais qui ont aussi décidé de s’emparer de ce moment pour transformer leur pédagogie et leur façon d’enseigner. Je n’ai en aucun cas exigé ni imposé que la rentrée universitaire se fasse 100% en formation à distance donc je ne sais pas d’où vient cette rumeur. J’aiderai tous les établissements qui souhaitent mettre en place ces formations à distance. Je pense que ceux qui anticipent une rentrée difficile pour les étudiants internationaux, une rentrée qui peut être compliquée par un retour de l’épidémie ont évidemment raison de le faire parce qu’on ne sait pas ce qui nous attend, mais une fois de plus je fais confiance à la communauté des universitaires pour savoir comment préparer au mieux la rentrée. C’est eux qui savent, qui sont sur le terrain, au contact.

      https://academia.hypotheses.org/24568
      #Vidal #France #recherche #financement #MESRI #ESR #enseignement_supérieur #PIA4 #pédagogie #numérique #distanciel

    • « Imaginer une université à distance, c’est renoncer à sa #fonction_sociale »

      Au nom de la commission permanente du Conseil national des universités (#CNU), sa présidente, Sylvie Bauer, demande à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans une tribune au « Monde », le retour du présentiel à la rentrée de septembre.

      Le Conseil national des universités (CNU) qui représente l’ensemble des enseignants-chercheurs, toutes disciplines confondues, demande, fort de sa représentativité, par la voie de sa Commission permanente, la reprise des cours en présentiel dès la rentrée cet automne.

      L’université est un lieu d’échange. Un cours est une représentation théâtrale : il ne s’agit aucunement de clamer des vérités académiques et scientifiques, ni de lire sans vie un cours. L’universitaire doit séduire et intéresser pour transmettre. Son regard doit détecter l’inattention de son auditoire. Nombre d’étudiants ont la croyance qu’il existe un écran invisible entre l’enseignant et eux. N’en faites pas une réalité qui détruira l’université.

      L’amphithéâtre est un théâtre. Tout cela n’est pas anecdotique : le collectif est l’essence même de l’université. A son détriment parfois, lorsque l’enseignant ressent cette impression désagréable qu’un mur d’étudiants se dresse devant lui en signe de contestation à une décision ou une position. Avec un plaisir incomparable lorsque la fusion prend : le bruit de l’amphithéâtre est un souffle qui rythme nos enseignements.
      Dans l’air du temps

      L’université est d’abord un collectif qui s’incarne dans un lieu, physique. L’étudiant y fait ses premiers vrais choix de formation. L’université tisse les liens entre les étudiants d’aujourd’hui, les professionnels et amis de demain. Rien de tout cela ne surgira d’un auditoire « confiné » totalement ou partiellement.

      Depuis la mi-mars, l’université française suit le rythme de la crise sanitaire mondiale. L’enseignement est devenu à distance et il convient néanmoins « d’assurer la continuité pédagogique ». Au pays des confinés, dans un univers connecté, l’activité universitaire battait son plein. A l’heure du déconfinement, les universités élaborent leur plan de reprise d’activité et personne ne semble s’émouvoir du fait que ceci indique qu’une certaine activité aurait cessé. Mais de quelle activité s’agit-il ?

      Alors que partout l’activité économique et sociale reprend,
      d’aucuns s’interrogent sur la pertinence d’une reprise des cours universitaires en présentiel à l’automne prochain. De réunions Zoom en cours par visioconférences, les enseignants-chercheurs ont poursuivi enseignement et recherche avec l’aide efficace des outils numériques de communication. Faut-il-en déduire que ces pratiques doivent être généralisées ?
      Les amphis doivent-ils être renvoyés à des accessoires désuets appartenant à un siècle antérieur ? A faible taux de carbone et
      parées des vertus de frugalité économique, les rencontres virtuelles sont dans l’air du temps.
      Le distanciel, ce n’est ni le collectif ni l’individuel… C’est la solitude de l’étudiant et de l’enseignant. Pire, nombre de nos étudiants travaillent dans des conditions difficiles. La vie collective est un moyen de les éloigner quelques heures de réalités financières et sociales parfois désastreuses.
      Imaginer une université à distance, c’est renoncer à sa fonction sociale. Çà et là, on voit poindre les défaillances de ce trop bel édifice basé sur le tout à distance.
      Alors qu’on s’émeut de l’accroissement du nombre d’étudiants décrocheurs, que pourra signifier une continuité pédagogique pour des étudiants découvrant l’université ?
      Le temps des études supérieures participe à la consolidation
      du statut de citoyen au sein de nos sociétés complexes. La
      confrontation d’opinions entre condisciples est souvent la base de l’affirmation des personnalités de ces acteurs de la société de demain. La #distanciation_physique est devenue, dans les faits et les discours, une #distanciation_sociale dont on ne peut supporter qu’elle perdure.

      Dialogue direct
      Si les activités de recherche semblent s’accommoder plus que
      d’autres de la distanciation physique, elles sont fondées sur le dialogue et la confrontation. La période que nous traversons sera dommageable : mise en sommeil des expériences, annulations de colloques, reports en cascade de
      congrès internationaux. L’urgence est à la reprise de ces activités d’échanges scientifiques plutôt qu’au développement viral de controverses stériles sur les réseaux sociaux. Alors que les citoyens attendent de la recherche qu’elle propose des réponses adaptées, en particulier en période
      de crise, nous savons que la
      construction de projets de recherche
      collaboratifs nécessite
      des rencontres réelles.
      Le dialogue direct est coextensif
      du développement de l’activité
      de recherche. Il n’est nullement
      question de remettre en cause
      des décisions nécessaires lorsque
      surgit le danger sanitaire. Mais le
      distanciel, sous toutes ses formes,
      doit demeurer l’exception et
      ne peut l’emporter sur le principe
      du présentiel sur le seul fondement
      du risque. Pourquoi le principe de précaution s’appliqueraitil
      plus ici que dans les commerces
      et les transports ?
      Ainsi, de l’activité de chercheur
      à celle d’enseignant, de la construction
      de la connaissance à sa
      transmission, le travail des enseignantschercheurs
      est intrinsèquement
      lié au dialogue direct.
      Les rencontres fortuites, les interpellations
      inattendues ou impromptues,
      la dispute parfois, ne
      sont pas accessoires, elles sont
      l’essence même de l’activité universitaire.
      A l’heure où nous écrivons ces
      lignes, nous prenons connaissance
      du projet de loi de programmation
      pluriannuelle de la
      recherche, dite LPPR, qui, audelà
      des mesures budgétaires, interroge
      les fondements de l’université.
      Ce projet, qui suscite d’ores et
      déjà de vives réactions, rappelle
      néanmoins opportunément la
      fonction essentielle de l’université
      dans le développement et la
      diffusion de la recherche.
      L’activité scientifique est un socle
      évident de notre métier, indissociable
      de l’activité de formation,
      indissociable également de
      la fonction sociale de l’université,
      lieu d’échange ouvert, accessible
      à tous et qui doit le rester.
      Pour que vive l’université, nous serons présents, dès septembre, auprès de nos étudiants et avec nos collègues.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/18/imaginer-une-universite-a-distance-c-est-renoncer-a-sa-fonction-sociale_6043

    • Pétition des étudiants des #Pays-Bas contre l’enseignement en ligne :
      Studenten tegen online onderwijs : geef ons de ruimte

      Door het reisverbod voor studenten in de spits maakt de regering onderwijs op locatie onmogelijk. Universiteiten en hogescholen zijn gedwongen om het grootste deel van het onderwijs online te geven. Dit is een enorme achteruitgang. Meer fysiek onderwijs is mogelijk. Geef het onderwijs de ruimte!

      https://petities.nl/petitions/studenten-tegen-online-onderwijs-geef-ons-de-ruimte?locale=nl

  • Zurück in die Diktatur

    Seit Jahren ist Eritrea das wichtigste Herkunftsland von Asylsuchenden in der Schweiz. Weil die Behörden die Asylpraxis schrittweise verschärft haben, müssten immer mehr Eritreerinnen und Eritreer in ihre Heimat zurückkehren. Freiwillig aber geht fast niemand und unfreiwillige Rückkehrer akzeptiert das eritreische Regime nicht. Deshalb werden die politischen Forderungen immer lauter, die sogenannte «freiwillige Rückkehr» zu fördern und mehr abgewiesene Asylsuchende zur Ausreise zu bewegen. Doch was erwartet die Menschen, die zurückkehren müssen? Weshalb kehrt überhaupt jemand in eine Diktatur zurück? Und wie schlimm ist die Menschenrechtslage in Eritrea wirklich?

    «Eritreer, die eine Wegweisung erhalten haben, können jederzeit freiwillig zurückkehren», sagte 2019 Mario Gattiker, der Chef des Schweizer Staatssekretariats für Migration (SEM). Jedes Asylgesuch werde sorgfältig und einzeln geprüft, ergänzt ein SEM-Sprecher auf Anfrage. Wegweisungen würden nur ausgesprochen, wenn aus Sicht des SEM keine konkrete Bedrohung bestehe.

    Unsere Recherche zeigt aber, dass die Schweizer Behörden nicht wissen, was mit Rückkehrern in Eritrea passiert. Im aktuellsten Eritrea-Bericht des SEM steht: «Eine Überwachung zurückgekehrter ehemaliger Asylbewerber ist nicht möglich. Dies bedeutet, dass es an wesentlichen Informationsquellen (…) fehlt.» Und: «Eine Quelle besagt, dass Gerüchten zufolge einige inhaftiert sind und andere nicht. In den meisten Fällen gibt es jedoch keinerlei Informationen.» Das SEM kann keinen einzigen dokumentierten Fall eines illegal ausgereisten Eritreers vorlegen, der nach seiner Rückkehr unbehelligt geblieben ist.

    Jetzt hat REFLEKT in Zusammenarbeit mit dem Online-Magazin Republik erstmals fünf Geschichten von Rückkehrerinnen und Rückkehrern rekonstruiert. Ihre Reisen sind auf der folgenden Karte dargestellt.

    Zwei der Rückkehrer, Tesfay und Yonas (beide Namen geändert), erhielten in der Schweiz kein Asyl, kehrten nach Eritrea zurück und flohen dann ein zweites Mal aus ihrer Heimat. Tesfay sagt, dass er nach der Rückkehr ein offizielles Aufgebot erhalten habe und aufgrund von Erfahrungsberichten davon ausgehen musste, inhaftiert, gefoltert oder anderswie bestraft zu werden. Yonas sagt, dass er am Flughafen von Mitarbeitern des Geheimdienstes abgeholt wurde, die ihn mit dem Auto in eine circa zwanzig Fahrtminuten entfernte Wohnung brachten. Dort sei er in einer Einzelzelle festgehalten, mehrmals verhört sowie gefoltert worden.

    Solche Fälle dürfte es eigentlich nicht geben. Die Schweizer Behörden gehen davon aus, dass weggewiesene Eritreerinnen und Eritreer zurückkehren können, ohne in ihrer Heimat eine unverhältnismässige Strafe fürchten zu müssen. Die Erzählungen der Rückkehrer widersprechen dieser Annahme. Sie zeigen, dass eine Rückkehr nach Eritrea problematisch sein kann. Und: Wenn Yonas tatsächlich gefoltert wurde, hätte die Schweiz mit seiner Wegweisung wohl das Folterverbot nach Artikel 3 der Europäischen Menschenrechtskonvention verletzt. Doch ob sein Fall jemals juristisch aufgearbeitet wird, ist unklar. Weil das Staatssekretariat für Migration seinen Fall für abgeschlossen hält, müsste er auf illegalem Weg in die Schweiz einreisen, um von den Behörden angehört zu werden.

    Unsere Recherche wirft dringliche Fragen auf:

    Wissen die Schweizer Behörden genug über die Lage in Eritrea, um einschätzen zu können, wie gefährlich eine Rückkehr ist?
    Wie will die Schweiz abgewiesene Asylsuchende dazu bringen, zurückzukehren, wenn sie keinen einzigen Fall einer problemlosen Rückkehr vorlegen kann?
    Ist es unter diesen Umständen vertretbar, die selbstständige Rückkehr zu fördern?
    Und weshalb weiss die Schweiz so wenig über ihre Rückkehrer, wenn es doch möglich ist, sie aufzuspüren?

    Nothilfe

    Immer mehr eritreische Asylsuchende erhalten einen negativen Entscheid und müssen mit Nothilfe über die Runden kommen. Sie dürfen keinen offiziellen Sprachkurs besuchen und dürfen nicht arbeiten. Sie sollen sich nicht integrieren und nicht integriert werden, denn aufgrund ihres negativen Asylentscheids sind sie in der Schweiz unerwünscht. In einigen Kantonen wird praktisch kein Geld an die BezügerInnen ausbezahlt, stattdessen erhalten sie Essen, Kleidung sowie Unterkunft und können medizinische Versorgung in Anspruch nehmen. In anderen Kantonen gibt es 6 bis 12 Franken pro Person und Tag.

    Im Kanton Bern gibt es 8 Franken. Die folgenden Bilder zeigen, was sich damit kaufen lässt:

    Trotz schwierigster Bedingungen harren viele abgewiesene Asylsuchenden aus Eritrea in der Schweiz aus oder reisen in andere europäische Länder weiter – nur ganz wenige kehren in ihre Heimat zurück.

    Rund 150 Eritreerinnen und Eritreern sind laut Staatssekretariat für Migration in den letzten drei Jahren selbstständig zurückgekehrt. Das SEM verweist auf diese Zahlen und sagt, dass eine freiwillige Rückkehr für abgewiesene Asylsuchende möglich ist. Die Statistik zeigt aber, dass nur wenige dieser Ausgereisten einen negativen Bescheid hatten und von der Nothilfe lebten. Die Rückkehrer sind nicht in erster Linie Personen, die gehen müssen, sondern solche, die bleiben könnten – ältere Personen zum Beispiel oder regimetreue Eritreerinnen und Eritreer aus der früheren Fluchtgeneration.

    Keiner der fünf Rückkehrer, deren Geschichten wir rekonstruieren konnten, ist wirklich freiwillig zurückgekehrt. Die meisten standen unter starkem psychischem Druck, einer hatte einen Suizidversuch hinter sich, zwei weitere hatten laut Beschreibungen von Augenzeugen schwere psychische Probleme.

    Von all den Personen mit Nothilfe, mit denen wir in der Schweiz gesprochen haben, konnte sich keine einzige eine Rückkehr in die Heimat vorstellen. Niemand weiss genau, was ihn oder sie bei einer Rückkehr erwarten würde, doch alle befürchten das Schlimmste. So auch Merhawit (Name geändert), die mit Nothilfe im Kanton Bern lebt:

    https://www.youtube.com/watch?v=-0AkqYYW8Iw&feature=emb_logo

    Die Vorstellung, dass abgewiesene Asylsuchende nach Eritrea zurückkehren, wenn man sie nur schlecht genug behandelt, scheint falsch zu sein. Die Zermürbungsstrategie der Schweiz funktioniert in diesem Fall nicht.

    Allein in den letzten drei Jahren sind rund 1500 Eritreerinnen und Eritreer unkontrolliert aus der Schweiz abgereist oder untergetaucht – zehn Mal mehr als selbständig nach Eritrea zurückgekehrt sind. Viele von ihnen sind etwa in Belgien gelandet, von wo aus sie versuchen, nach England weiterzureisen. Für die Schweiz geht die Rechnung auf: Seit 2017 haben die Abgänge eritreischer Asylsuchender deutlich zugenommen und die Ankünfte nahmen ab. Die Last der Schweizer Asylpolitik tragen andere Staaten – und all die Eritreerinnen und Eritreer, die nun durch Europa irren.

    Diktatur

    Seit Jahren diskutiert die Schweiz darüber, wie schlimm die Menschenrechtslage in Eritrea wirklich ist. Wer ins Land reist, kann weder Gefängnisse besuchen noch offen mit Betroffenen sprechen. Äussern sich Asylsuchende in Europa, heisst es, die müssten ja übertreiben, damit sie einen positiven Entscheid erhalten. Dieser Mangel an Quellen ohne Eigeninteresse hat zu einem Misstrauen gegenüber Informationen zu Eritrea geführt.

    Deshalb sind wir ins Nachbarland Äthiopien gereist, um mit Eritreern zu sprechen, die das Land vor Kurzem verlassen haben, die nicht nach Europa reisen wollen und die unabhängig vom Druck einer Asylbehörde oder einer Regierung erzählen können. Zehn Personen, die zwischen 2016 und 2019 geflohen sind, haben mit uns über ihr ehemaliges Leben, ihren Alltag, über Folter, Gefängnisse und den eritreischen Nationaldienst gesprochen.

    Die Hälfte unserer Interview-Partner ist nach dem Friedensabkommen zwischen Eritrea und Äthiopien ausgereist. Neun mussten während ihrer Zeit in Eritrea Gefängnisstrafen absitzen, die meisten sogar mehrere. Einige verschwanden während Jahren in einer Zelle – fast alle wurden Opfer körperlicher Gewalt. Kein einziger wurde von einem Gericht verurteilt. Keinem wurde gesagt, weshalb er ins Gefängnis muss und für wie lange.

    Die folgende Karte zeigt eine Auswahl von Gefängnissen in Eritrea und was unsere Interview-Partner dort erlebt haben:

    Anhand von Zeugenaussagen und Satellitenbildern konnten wir den exakten Standort eines der wichtigsten Gefängnisse in Eritrea ermitteln. Die folgenden Bilder zeigen hunderte Häftlinge im Innenhof von #Adi_Abeito, wenige Klilometer nördlich der Hauptstadt Asmara.

    Entgegen aller Hoffnungen hat sich die Lage in Eritrea auch nach dem Friedensabkommen mit Äthiopien im September 2018 nicht verbessert. Alle zehn Gesprächspartner sind sich einig, dass die systematischen Menschenrechtsverletzungen weitergehen. «Nach dem Friedensabkommen habe ich wie alle anderen darauf gewartet, dass sich etwas verändert», sagt Abraham (Name geändert), der 2019 geflohen ist. «Aber nichts ist passiert. Es war dasselbe wie zuvor: unlimitierter Nationaldienst, keine Verbesserungen. Also verlor ich die Hoffnung und verliess das Land.»

    Acht unserer zehn Gesprächspartner haben im obligatorischen Nationaldienst gedient, zwei sind vor der Rekrutierung geflohen. Alle acht waren dem militärischen Arm des Nationaldienstes zugeteilt, wobei nur vier tatsächlich in militärischen Funktionen eingesetzt wurden. Die anderen mussten Schiffe entladen oder Gebäude, Strassen und sonstige Infrastruktur bauen. Ihr monatlicher Lohn: zwischen 75 und 950 Nakfa – nach offiziellem Umrechnungskurs 5 bis 60 Franken.

    Der eritreische Nationaldienst werde als Mittel zur Arbeitskraftbeschaffung für das ganze Wirtschaftssystem eingesetzt, schreibt das Schweizer Bundesverwaltungsgericht in seinem Referenzurteil vom 10. Juli 2018. Seine Dauer sei willkürlich festgelegt sowie unabsehbar. Zudem komme es zu Misshandlungen und die Dienstverweigerung werde «rigoros bestraft».
    Das Fazit: Schickt die Schweiz Menschen nach Eritrea zurück, erwartet diese Zwangsarbeit.

    Das britische Upper Tribunal, auf welches sich das Schweizer Urteil in wichtigen Punkten stützt, hält fest, dass die Gefahr, dass jemand bei der Rückkehr in den Nationaldienst einbezogen wird, wohl nicht nur gegen das Zwangsarbeitsverbot, sondern auch gegen das Verbot unmenschlicher Behandlung nach Artikel 3 der EMRK verstösst. Damit wäre der Nationaldienst ein Wegweisungshindernis.

    Dennoch kommt das Schweizer Bundesverwaltungsgericht zum Schluss, dass in bestimmten Fällen eine Wegweisung von eritreischen Asylsuchenden möglich ist – weil es sich in Eritrea nicht um eine «krasse Verletzung» des Zwangsarbeitsverbots handle. Darüber, ob der Entscheid des Schweizer Gerichts rechtlich haltbar ist, müssten nun der Europäische Gerichtshof für Meschenrechte und der UNO-Ausschuss gegen Folter entscheiden. Vor beiden Institutionen sind Fälle weggewiesener eritreischer Asylsuchender hängig.

    https://reflekt.ch/eritrea
    #Erythrée #COI #asile #migrations #réfugiés #dictature #aide_d'urgence #déboutés #Suisse #retour_au_pays #renvois #expulsions #droits_humains #prisons #prisons_secrètes

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    Traduit aussi en tigrinya :
    https://reflekt.ch/wp-content/uploads/2020/02/Teil-1-Tigrinya_Lay.pdf

  • قوات الأمن المصرية تعتقل لينا عطا الله رئيس تحرير مدى مصر أثناء إجرائها مقابلة مع د. ليلى سويف - رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d8%b9%d8%a7%d8%ac%d9%84-%d9%82%d9%88%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d9%8

    Lina Atallah, l’excellente rédac-cheffe de Mada en Egypte emprisonnée alors qu’elle s’entretenait avec Leila Soueif, mère (entre autres faits remarquables) de Alaa Abdel-Fattah, militant égyptien emprisonnée par la dictature de son pays.

    #mada #égypte #dictature

  • Menace sur la démocratie
    http://www.laviedesidees.fr/Levitsky-Ziblatt-democracies-Crown-mort-democraties.html

    À propos de : Steven Levitsky, Daniel Ziblatt, How democracies die, Crown / La mort des démocraties, Calmann-Levy. Les démocraties sont fragiles. Dès que leurs principes fondamentaux sont attaqués, elles se meurent. Leur vitalité repose sur les partis politiques qui la font vivre. Mais, si ces derniers abdiquent leur rôle face aux populistes, ils en deviennent alors les fossoyeurs.

    #Politique #démocratie #populisme #dictature
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200514_larrouque.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200514_larrouque.docx