• Lebanese army denies infiltration of Syrian extremist militants
    https://thecradle.co/articles-id/31937

    The Army Command denies what is being circulated on a number of social media sites regarding the entry of armed men into Lebanon and the withdrawal of the army from border areas in the Bekaa,” the LAF said in a statement on 13 July.

    The LAF added that “the relevant military units are continuing to carry out their regular missions to control the Lebanese-Syrian border, while simultaneously monitoring the internal security situation to prevent any threat to security and stability.”

    It also called for “accuracy in reporting news related to the army and the security situation, and for responsibility, and for refraining from spreading rumors that could lead to tension among citizens.”

    Concerns have been growing lately over potential ambitions to take over swathes of northern Lebanon by Syria’s extremist-dominated military and armed groups affiliated with it.

    Lebanese journalist and expert on extremist Salafist groups Nidal Hamade said on Saturday that “Armed elements are being brought in from Syria into Tripoli by sea,” adding that the “gathering center is in Amrit on the Syrian coast, where boats head to Tripoli at night.”

    “So far, around 1,200 fighters have arrived in Tripoli. With tens of thousands of Syrians already present, the city could fall within hours,” he claimed.

    According to Al-Jadeed TV, the LAF detained on 12 July over 100 Syrians who attempted to enter Lebanon.

    However, local sources told The Cradle that the atmosphere in the northern city of Tripoli is “calm,” and that there appears to be no extremist threat at the moment. “There is nothing of the sort,” the sources said.
    Despite this, many residents living in the north maintain that Syrian militants have been gradually but surely entering Lebanon since the fall of Bashar al-Assad in December 2024.

  • La région #Paca finance les #refoulements d’exilés au nom des #JO d’hiver

    La région Provence-Alpes-Côte d’Azur subventionne à hauteur de 1 million d’euros par an les forces de police exerçant en montagne, au prétexte des JO 2030. La #sécurité est pourtant censée être une prérogative réservée à l’État.

    « La Région Sud [Provence-Alpes-Côte d’Azur] s’engage pour ceux qui gardent nos frontières et nous protègent ! » En février 2024, cette volonté affichée sur Facebook, par le président de la région, #Renaud_Muselier (Renaissance), est passée inaperçue. Elle signait pourtant un engagement inattendu de la part d’une collectivité : le contrôle de la frontière franco-italienne afin de refouler les personnes exilées.

    « 4x4, quads, vêtements adaptés, jumelles thermiques, la Région Sud se tient aux côtés du ministère de l’Intérieur pour le #financement des prochains équipements de la #police_aux_frontières ! » annonçait alors l’élu, membre des Républicains (LR) jusqu’en 2021. Et ce, alors que la #sécurité ne fait en théorie pas partie des #compétences des régions.

    Après ces paroles, prononcées depuis le poste de la police aux frontières de Montgenèvre (Hautes-Alpes), à 1 800 mètres d’altitude, les actes ont rapidement suivi. Cette montée en puissance est justifiée par le dossier prioritaire du moment de Renaud Muselier : les Jeux olympiques d’hiver 2030, que sa région accueillera avec Auvergne-Rhône-Alpes. Un comité interministériel dédié à la question, présidé par #François_Bayrou, se tient vendredi 27 juin à Briançon (Hautes-Alpes).

    Dispositif « Région Sud, la région sûre »

    Ainsi, le 29 mars 2024, le conseil régional a voté une délibération accordant une #subvention de 1 million d’euros par an jusqu’en 2030 aux « forces de l’ordre intervenant dans les départements alpins » (#Hautes-Alpes, #Alpes-de-Haute-Provence, #Alpes-Maritimes), pour les « soutenir, dans la perspective des Jeux olympiques d’hiver », notamment en adaptant leurs « #équipements aux conditions spécifiques de la #montagne ». La démarche s’inscrit dans le cadre d’un dispositif intitulé « Région Sud, la région sûre ».

    Un engagement acté à l’unanimité dans une assemblée qui ne compte que l’extrême droite comme opposition, la coalition de gauche et des écologistes s’étant désistée au second tour des élections régionales de 2021 pour empêcher une victoire du Rassemblement national et de ses alliés.

    Ce million d’euros annuel est mis à disposition des directions départementales de la #sécurité_publique, qui décident, en accord avec la région, du #matériel à acheter. Pour l’heure, l’essentiel du soutien a été dirigé vers #Montgenèvre, ainsi que nous en a informé l’entourage de Renaud Muselier.

    Notre source nous confirmait fin janvier que l’enveloppe prévue est destinée principalement à « soutenir les #contrôles en montagne », pratiqués sur les migrants présumés par les forces de police et de gendarmerie. Les touristes ou locaux présumés, circulant sur les pistes de ski et les chemins de randonnée transfrontaliers, ne sont pas ciblés.

    À l’image de Tous migrants, des associations de défense des droits des étrangers dénoncent depuis des années les « #contrôles_au_faciès », ainsi que la négation des droits, notamment le refus de prise en charge des mineurs isolés et de considérer les demandes d’asile.

    Un #4x4 « mis à disposition à titre gracieux »

    Des observations analogues à celles des ONG ont été formulées par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et la Défenseure des droits. Depuis novembre 2015, après les attentats de Paris, le gouvernement a rétabli les contrôles à ses frontières en dérogation des accords de Schengen, sous couvert d’antiterrorisme.

    Voisine de Montgenèvre, la ville de #Briançon, dirigée par l’ex-LR et proche de Renaud Muselier #Arnaud_Murgia, participe également au plan de la région. Elle s’est portée acquéreuse d’un véhicule 4x4, « mis à disposition à titre gracieux à la police aux frontières », précise la décision du conseil municipal de février 2024. L’engin, d’une valeur de 21 500 euros, a été subventionné à 80 % par la région. Contactée, la mairie n’a pas donné suite à notre demande d’entretien avec le maire.

    Arnaud Murgia a pourtant plutôt l’habitude d’affirmer que les municipalités n’ont pas de responsabilités en matière de frontière, afin d’exhorter l’État à envoyer davantage de forces de police. « Je rappelle qu’un maire n’a pas la charge de la protection des frontières et qu’il se sent parfois bien seul », déclarait-il par exemple au Journal du dimanche en juin 2024.

    Depuis 2017, des dizaines de milliers de personnes sont entrées en France par les sentiers montagneux de cette frontière dite « haute », en tentant de contourner la présence policière. « Nous avons déjà financé des vêtements chauds pour les gendarmes, des quads et une caméra intelligente », détaille-t-on dans l’entourage de Renaud Muselier, sans toutefois être en mesure de nous donner de détails sur cette dernière. La délibération du conseil régional mentionne « l’#expérimentation […] de #dispositifs_de_sécurité innovants faisant appel […] à de nouvelles technologies et à l’#intelligence_artificielle ».

    « On utilise les JO pour expérimenter, se satisfaisait notre interlocuteur. Si c’est concluant à Montgenèvre, on proposera de le déployer à Menton », à la frontière dite « basse », dans les Alpes-Maritimes. Contactées, ni les préfectures des départements alpins, ni la préfecture de région n’ont répondu à nos demandes de précisions. À nouveau sollicitée avant la publication de cet article, la région n’a pas donné suite.

    Du ministère de l’Intérieur à la ville de Briançon, en passant par la région, « c’est une chaîne aux maillons très solides qui place une rhétorique sécuritaire avant le respect des droits des personnes », affirme Brune Béal, chargée de plaidoyer à l’association briançonnaise Tous migrants.

    « Tout ce qui participe au renforcement de la militarisation de la frontière participe à une #mise_en_danger directe et indirecte », dénonce-t-elle. Directe par les actions physiques et verbales des agents ; indirecte, en poussant les personnes exilées à emprunter des chemins dangereux en haute montagne. Dans son avis de 2018, la CNCDH s’alarmait du fait que « la République bafoue les droits fondamentaux, renonce au principe d’humanité et se rend même complice de parcours mortels ». Dix corps de personnes en migration ont été retrouvés dans les environs de Montgenèvre depuis 2018.

    « Alors qu’elles n’ont pas de compétence en matière de sécurité, les régions investissent ce champ au nom de leurs compétences sur les transports, les lycées, ou encore le tourisme », analyse Olivier Renaudie, professeur de droit public à l’École de droit de la Sorbonne-Paris 1, joint par Reporterre. « Pour les élus, il s’agit d’incarner l’action, de répondre à ce qu’ils pensent que la population attend d’eux », poursuit-il.

    « Un mouvement un peu audacieux »

    En général, les régions se cantonnent à la mise en place de moyens de sûreté et de surveillance dans les TER et les gares, dans les lycées, ou encore au soutien des communes pour leur police municipale et leur vidéosurveillance. Alors, l’action de la région Paca à la frontière apparaît à l’universitaire comme « un mouvement un peu audacieux. Ce qui me paraît novateur, c’est qu’il s’agit d’une compétence régalienne, qui est normalement strictement l’affaire de l’État », observe-t-il.

    En 2019, le tribunal administratif de Marseille avait annulé un précédent plan sécurité de la région Paca, contesté alors par le préfet. Pour la juridiction, la mesure ne se rattachait « que de façon très indirecte au développement touristique de la région ». La compétence #tourisme est aussi celle mise en avant pour justifier le dispositif « Région Sud, la région sûre ». Cette fois-ci, aucun recours n’a été déposé dans le délai réglementaire de deux mois.

    Questionné par nos soins lors de ses vœux à la presse, fin janvier, Renaud Muselier assumait des « moyens complémentaires, qui sont des moyens de sécurité supplémentaires pour les concitoyens. Et pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ? feignait-il d’interroger. Parce que j’ai demandé, je voulais, mais je n’avais pas le droit. Et c’est monsieur Darmanin [alors ministre de l’Intérieur] qui nous a donné la possibilité de le faire. Donc, merci à Darmanin. Et oui, c’est notre mission ! » insistait-il. Sur Facebook, Renaud Muselier affirme que « depuis le 1er janvier 2024, l’organisation territoriale des services de police a été modifiée, la région Sud peut désormais aider la police aux frontières ».

    À 900 kilomètres de Montgenèvre, à une autre frontière et avec une même enveloppe annuelle d’un million d’euros par an, une autre collectivité propose une tout autre politique, tournée vers l’accueil. À Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), la Communauté d’agglomération du Pays basque, dirigée par Jean-René Etchegaray, lui aussi membre du parti présidentiel, utilise cette somme pour financer un centre d’hébergement.

    https://reporterre.net/La-region-Paca-pour-financer-les-refoulements-d-exiles
    #JO_2030 #JO2030 #jeux_olympiques #migrations #militarisation_des_frontières #frontières #France #forces_de_l'ordre #Région_Sud_la_région_sûre

  • « Je ne sais pas où est ma fille et ce qui lui est arrivé » : en Guinée, la lutte des proches de disparus de la migration
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/22/je-ne-sais-pas-ou-est-ma-fille-et-ce-qui-lui-est-arrive-en-guinee-la-lutte-d

    « Je ne sais pas où est ma fille et ce qui lui est arrivé » : en Guinée, la lutte des proches de disparus de la migration
    Par Pauline Gauer (Conakry, envoyée spéciale)
    Adama et Mariama Diallo se prennent dans les bras dans la cour de leur concession à Conakry, en Guinée. En 2022, leur petite sœur Aïcha, 19 ans, quitte Conakry pour poursuivre ses études de journalisme en Tunisie. Suite au décès de son père en 2016, la jeune femme se donne pour mission de sortir sa famille de la pauvreté. Après plusieurs mois sur le territoire, sur les conseils de ses amies, elle décide de tenter la traversée pour l’Europe en février 2023. Sa sœur Adama, sans nouvelle d’Aïcha depuis deux jours, finit par apprendre le décès de la jeune femme à Lampedusa. Sur les 46 personnes montées dans l’embarcation pour l’île italienne, elle est la seule à avoir perdu la vie. Depuis la Guinée, sa famille peine à obtenir des explications sur les causes du décès et se voit refuser sa demande de voir une photographie du corps d’Aïcha. Après une longue lutte, Adama et ses proches réussissent à identifier le corps comme étant celui de la jeune femme mais ce dernier sera enterré quelque part en Italie. “Cela fait plus de deux ans que je ne dors plus, que je ne mange plus. Je ne sais pas où est ma fille, je ne sais pas ce qui lui est arrivé.” Les larmes aux yeux, Fatoumata Binta Kalissa, la mère d’Aïcha, demande le rapatriement du corps de sa fille afin de pouvoir faire son deuil.
    Chaque année, des milliers de Guinéens quittent leur pays pour tenter leur chance au Maghreb et en Europe, disparaissant parfois sur la route. Au pays, leurs proches se mobilisent pour retrouver leurs traces. Comme chaque matin depuis quatre ans, Idrissa Diallo allume son téléphone, le cœur serré. Le retraité espère toujours un signe de vie de son fils Elhadj Boubacar, parti à 19 ans pour rejoindre l’Europe et porté disparu depuis. A Conakry, la capitale guinéenne, des centaines de familles, comme la sienne, sont sans nouvelles de leur proche.
    Nombreux sont les jeunes Guinéens qui, depuis 2015, ont choisi l’exil alors que près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique de Guinée en 2019. En 2023, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les ressortissants de ce pays représentaient 12 % des migrants arrivés en Italie contre 5 % en 2024, conséquence de l’externalisation accrue de la gestion des frontières par les pays de transit comme la Libye et la Tunisie.
    Pourtant, nombreux sont ceux qui disparaissent en mer ou finissent dans des centres de rétention, en prison ou à la rue. D’autres, arrivés à destination, découvrent en France, en Italie ou encore en Allemagne une réalité bien loin de leurs espérances. La photographe Pauline Gauer a rencontré les proches de ceux qui ont décidé de partir en 2023, une année où près de 70 % des demandes d’asile des Guinéens ont été rejetées en Italie.
    En Guinée, Elhadj Mohamed Diallo, fondateur de l’Organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière (OGLMI), est devenu un repère pour les familles endeuillées ou restées sans nouvelles de leur proche. Sur sa moto, il sillonne les rues de Conakry pour leur apporter un soutien moral et administratif dans la recherche des disparus. Son association accompagne aussi ceux qui reviennent.

    #Covid-19#migrant#migration#guineeconakry#routemigratoire#mortalite#disparition#sante#santementale

  • Krieg in Sudan : Wo ist Yousif ?
    https://www.borderline-europe.de/dramen/krieg-sudan-wo-ist-yousif

    In keinem Krieg Afrikas gibt es so viele vermisste Menschen wie in Sudan. Es ist bislang ein komplett unterbelichtetes Phänomen, dabei zählt das „erzwungene Verschwindenlassen“, wie es völkerrechtlich genannt wird, in die Kategorie der schwersten Menschenrechtsverletzungen weltweit. Abertausende Frauen suchen nach ihren Ehemännern. Wie Kareema Adama.

  • Thread de #Julien_Gossa sur Mastodon :
    Les scientifiques américains sont réellement en danger. Jouer avec ce type de situation seulement pour gagner un peu de crédit politique est très dangereux.
    https://social.sciences.re/@juliengossa/114375605162671356

    « On n’a déjà pas assez d’argent pour fonctionner normalement » : la France peut-elle accueillir des scientifiques étrangers ?
    https://www.leparisien.fr/futurs/on-na-deja-pas-assez-dargent-pour-fonctionner-normalement-la-france-peut-

    D’abord, il faut bien le dire : ce n’est pas une petite embrouille qui permet pépouze de tirer quelques marrons du feu.

    Les scientifiques américains sont réellement en danger, pour de bon. Pour l’instant, ça coupe surtout dans les #budgets. Mais les #arrestations_arbitraires ont déjà commencé.

    Donc on n’est plus dans le contexte #MakeOurPlanetGreatAgain ou #AIforHumanity, où on pouvait se permettre de raconter n’importe quoi, de claquer quelques millions puis d’oublier le bouzin après s’être auto-congratulé.

    Là, il va y avoir des conséquences concrètes, plus que juste gâcher du fric.
    https://www.huffingtonpost.fr/international/article/macron-a-t-il-vraiment-made-our-planet-great-again-un-an-apres-sa-phr

    Or, tout pousse à croire qu’il ne s’agit qu’un d’un coup de com’ à l’usage exclusif de l’image de M. Macron.

    « Un conseiller a lâché dans les grilles de l’Elysée : "Incroyable, Trump l’a sauvé" ».

    « sauver » M. Macron coute beaucoup moins cher que sauver des scientifiques. Mais à quel prix ?

    https://www.liberation.fr/politique/a-lelysee-le-dernier-carre-des-fideles-demmanuel-macron-20250418_VHMP3NU645AZ5DFC6DNZIHGCIA/?redirected=1

    Dans ce fil, je donnais trois conditions pour que cette démarche se passe bien.

    Aucune n’est remplie, et ça va même à l’exact inverse. On a pratiquement la garantie que ça se passe mal.

    1. Bien accueillir des #scientifiques_étrangers sans mieux traiter en même temps les #scientifiques_français va générer mécaniquement du #mécontentement et du #quiet-quitting.

    Globalement, on ne sauve rien, on ne fait que dégrader la science (qui ne va déjà pas bien du tout).

    Mais en plus le #dispositif est parti pour être famélique, donc pour décevoir les espoirs des scientifiques américains.

    C’est en fait un simple « outil », et l’État financera au maximum la moitié du coût de l’opération.

    https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/lancement-de-la-plateforme-choose-france-science-une-

    Donc plus de la moitié du coût va reposer sur les université d’accueil, qui ne peuvent déjà pas boucler leur budget.

    On imagine le CA :
    – Point 1 : 15 M€ pour accueillir des ricains 💪
    – Point 2 : -20% de postes, -30% de budget des composantes, suppression du chauffage au bâtiment B
    https://www.francetvinfo.fr/sciences/ils-sont-motives-par-la-liberte-academique-le-president-d-aix-marseille

    Le Ministre le sait bien, et ouvre déjà son parapluie : L’effort d’accueil des chercheurs américains « doit se faire au niveau européen ».

    Donc c’est soit les universités, soit l’Europe qui doit payer. En somme, tout le monde, sauf l’État français qui en pourtant commanditaire.
    https://www.nouvelobs.com/sciences/20250419.OBS102961/l-effort-d-accueil-des-chercheurs-americains-doit-se-faire-au-niveau-euro

    Le chiffrage me parait totalement délirant : 330 k€/an pour une équipe, c’est une toute petite équipe, déjà installée en France, et avec un environnement papier/crayon/laptop.

    Et on ne prévoit rien pour accueillir les familles de ces scientifiques, les loger, l’école des mioches, etc.

    Ça mène au point 2, la #politique_scientifique.

    Elle se voit sur la #liste fermée des #thématiques concernées par le dispositif.

    D’abord, cette liste montre qu’on n’est pas du tout sur du papier/crayon/laptop. 330k€ pour une équipe dans ces domaines, c’est juste une blague.

    Surtout, on constate que cette liste exclut les #SHS - c’est-à-dire la discipline la plus en risque aux USA. Et pas seulement en risque de définancement. Ça pue la prison à plein nez.

    Le Ministre répond en substance "oui c’est vrai, mais il y a écologie qui est aussi menacée". L’aveu est terrible.

    L’aveu est terrible car il montre bien que l’intention n’est pas d’accueillir des scientifiques empêchés et persécutés, mais de profiter de la situation pour voler une paire de cerveaux considérés comme rentables par notre gouvernement.

    Tout ça en parlant de refuge pour les #libertés_académiques.

    Se prévaloir des libertés académiques tout en restreignant politiquement les #domaines_de_recherche. Formidable !👏

    Et il y a #écologie et écologie : l’écologie Total (pétrole à tous les étages, mais "vert") et l’écologie "arrêtez vos conneries on va tous crever".

    Laquelle vise le gouvernement ?

    Et là on arrive au point 3. la politique démocratique.

    L’administration Trump attaque très exactement les mêmes scientifiques que Macron attaquait dès 2020 en les considérant « coupable » de « casser la République en deux ».

    Les mêmes qu’on exclu du dispositif de « refuge ».

    https://www.lesinrocks.com/actu/macron-juge-le-monde-universitaire-coupable-davoir-casse-la-republique-e

    M. Macron aurait pu - même sans le reconnaitre publiquement - réaliser que l’offensive obscurantiste à laquelle il a lui-même participé pouvait conduire à des choses très graves, comme ce qui se passe notamment aux USA.

    Mais il a préféré s’entêter, et rester une politique de #vol_des_cerveaux.

    Tout cela est très dangereux, parce que ça va casser le moral des scientifiques français, mais qu’en plus ça va générer beaucoup de #frustration et de #déception auprès des scientifiques américains, dont beaucoup ont réellement besoin d’un #refuge.

    C’est le contraire de l’#humanisme.

    Pour les petits besoins de sa com’ personnelle, M. Macron est en train d’engager la responsabilité et la réputation de la France, mais sans mettre les moyens, et en ciblant l’inutile.

    En vouloir à la France va être tout à fait légitime. Et c’est très grave.

    Le gouvernement : "Tout sauf ces sales wokes. On ne veut que du top star grobraino en énergies fossiles ou en IA."
    L’ED : "Le gouvernement ouvre les frontières aux sales wokes"

    C’était couru, mais la stratégie du gouvernement est vraiment perdante-perdantes.
    ¯\(ツ)

    #France #recherche #accueil #chercheurs_en_danger #scholars_at_risk #ESR #USA #Etats-Unis #disciplines

    • Donc mon université a fait l’ouverture du journal de 8h de France culture avec son programme d’accueil des collègues états uniens dont les recherches sont en danger. 15 millions d’euros pour 10 à 20 collègues, sur le modèle #CPJ. Pour comparaison, j’ai appris que l’accueil de 3 collègues Palestiniens dans le cadre de Pause coûte à la même université... 75 000 euros

      Pour qu’on prenne bien la mesure de la #différence_de_traitement, alors que la présidence de l’université annonce qu’elle mobilise ses équipes pour trouver un logement et des places en école pour les familles des collègues états-uniens, voilà le message que les collègues nous envoient pour pouvoir assurer le minimum décent pour les collègues Palestiniens :

      Et voici le message d’appel à #solidarité concernant le troisième collègue palestinien, qui a le mérite de rappeler les conséquences matérielles de la guerre à Gaza et leur impact scientifique :

      #Palestine #deux_poids_deux_mesures

    • Accueil des chercheur∙ses internationaux en France : de qui se moque-t-on ? Communiqué intersyndical CGT-FO-FSE-FSU-Unef-Sud, 2 mai 2025

      Le 5 mai Emmanuel Macron organise un ersatz de cérémonie d’accueil pour « les chercheurs du monde entier » qu’il appelle à rejoindre la France. Ce soudain intérêt du président pour la recherche, nationale ou internationale, questionne alors que l’enseignement supérieur et la recherche sont très brutalement attaqués aux Etats-Unis, avec une remise en cause tout à la fois des libertés qui président partout à la vie universitaire, de la libre détermination des sujets d’enseignement ou de recherche par les enseignants et les chercheurs, ou des financements permettant le plein fonctionnement des institutions d’enseignement et de recherche.

      Des chercheur·ses sont brutalement licenciés, les budgets d’agences de recherche sur le climat comme la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), sur la santé comme la NIH (National Institutes of Health) ou sur l’espace comme la NASA (National Aeronautics and Space Administration) sont largement amputés, des bases de données sont brutalement fermées, les financements fédéraux de plusieurs universités sont gelés, des étudiant·es sont poursuivis par la justice. De nombreux projets de recherche internationaux sont à l’arrêt, les déplacements de chercheur·ses états-uniens sont entravés, leur participation à des groupes internationaux comme le GIEC remis en question.

      Face à cette lame de fond à laquelle sont confrontées l’université et la recherche publiques, l’intersyndicale de l’ESR rappelle que pour lutter contre l’obscurantisme, il est urgent de défendre la liberté de production et de diffusion des savoirs, comme bien commun et facteur de progrès social. La solidarité envers la communauté de recherche mondiale s’impose et il est indispensable de pouvoir accueillir ces collègues tout comme celles et ceux empêché·es de travailler ou persécuté·es dans leur pays, quel qu’il soit.

      Dans ce contexte, la mise en place d’une plateforme “Choose France for Science”, annoncée par le Président de la République française, en réponse à la situation des chercheur·es aux Etats-Unis est choquante, voire indécente.

      Indécente, car la politique du Président Macron depuis 2017 a considérablement affaible l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR) en France non seulement par un sous-financement chronique, des regroupements forcés et un pilotage accru, mais aussi par des atteintes quasi incessantes à la liberté académique : attaques sans fondement de la Ministre Frédérique Vidal contre les sciences humaines et sociales, supposées gangrénées par de supposés chercheur·ses « wokistes » ou « islamo-gauchiste », sanctions disciplinaires contre des chercheur·ses qui ont exprimés leur solidarité au peuple palestinien, interdiction de conférences et de séminaires sur la situation à Gaza dans les Universités de Lille, Lyon, Bordeaux, etc. S’y ajoutent les dispositions des Zones à Régime Restrictif (ZRR), qui conduisent à des dérives inquiétantes sur les libertés (dont celle de publication) et les recrutements sous couvert de sécurité nationale.

      Et bien sûr le meilleur moyen d’affaiblir la recherche et la diffusion des connaissance est tout simplement d’assécher les finances publiques des établissements concernés. Sous la présidence Macron (2017 – 2022), le nombre de personnels enseignants titulaires a continué de baisser (-3,1% depuis 2015) tandis que celui des personnels enseignants contractuels explosait dans des proportions inquiétantes (+18,5%) et que le nombre d’étudiant·es augmentait (+325 000 / + 12,5%), la part de la richesse nationale consacrée à la recherche est passée de 2,25 % à 2,22 % (quand les États-Unis y consacrent 3,47 %), le bâti universitaire est en phase de délabrement accéléré (57 % de passoires énergétiques, 1/3 de bâtiments « vétustes »). Après les coupes brutales dans les budgets de l’ESR en février 2024 (-600M€), le gouvernement Macron a encore taillé 950 M€ en 2025 (dont -493 M€ sur la mission enseignement supérieur et recherche)…

      Dans ce contexte, les annonces du gouvernement Macron-Baptiste (ministre de l’ESR) ainsi que certains président·es d’université ne visent qu’à redorer leur image à peu de frais.

      Loin de répondre aux besoins criants des travailleur·ses et des étudiant·es de l’ESR public, ces annonces sont choquantes : évoquer une enveloppe de plus de 300 000 € par an par chercheur·se états-unien accueilli quand le salaire moyen d’un·e enseignant·e–chercheur·ses en France s’élève à 63 000 € brut / an (rapport social unique 2022), quand des milliers d’ATER (attaché·es temporaires d’enseignement et de recherche) payés 22 % au-dessus du SMIC (ou 13 % en-dessous pour les 1/2 ATER), quand 170 000 vacataires sont payés sous le SMIC avec plusieurs mois de retard, quand 35 % des agent·es du secteur ont un statut précaire de contractuel. Et que dire de l’effondrement (-27 % depuis 2000 selon l’INSEE) du pouvoir d’achat des agent·es du secteur public, qui conduit à la paupérisation de toutes et tous, et en particulier des plus modestes (collègues de catégorie B et C notamment), qui assurent l’entretien et l’administration indispensables au fonctionnement de nos universités et organismes de recherche.

      La recherche est œuvre collective, et la concentration des moyens sur quelques individus ou sur quelques laboratoires (comme le prévoyait le projet des Key Labs), dont la contrepartie est leur raréfaction pour la masse des autres, est en réalité un frein aux progrès indispensables.

      Les organisations signataires, outre l’accueil décent de collègues empêchés ou persécutés dans leur pays, continuent de demander un budget ambitieux, à la hauteur des enjeux, pour le service public de l’ESR.

      https://academia.hypotheses.org/62050

    • « #Choose_Europe_for_Science » : l’#opération_Potemkine de Macron sur la recherche française

      Le président de la République veut accueillir les cerveaux américains, martyrisés par l’administration Trump. Mais sa peinture de la France en paradis de la recherche et des libertés académiques ne passe pas.

      « Nous« Nous sommes à un moment de rupture où l’impensable est devenu notre réalité. » Les mots d’Emmanuel Macron lundi 5 mai, en clôture de l’événement franco-européen « Choose Europe for Science », ont dû résonner étrangement aux oreilles de la communauté scientifique publique hexagonale : le président de la République parlait-il des États-Unis ou de la France ?

      Notre pays est bien sûr loin de vivre la guerre impitoyable contre la recherche menée par Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir, sœur de celles lancées par Javier Milei en Argentine ou encore par Narendra Modi en Inde. Mais, comme le rappelle avec force le professeur de physique Bruno Andreotti, du collectif Stand Up for Science, des « formes de continuité » existent.

      Elles se nichent dans une série de mesures réactionnaires et austéritaires qui nuisent à la qualité de la production scientifique française et qui contribuent à installer, y compris sous la présidence d’un Emmanuel Macron, un « imaginaire fasciste » hostile aux libertés académiques.

      Parlons gros sous, d’abord : ce n’est pas aux États-Unis mais en France que, de crédits rabotés en argent non versé, le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche a fondu de près 10 % ces quatre derniers mois (environ 2,5 milliards d’euros en moins sur les 25 milliards d’enveloppes prévues).

      Structurellement, la recherche publique a vu son financement chuter de 2 % depuis 2019 et le temps nécessaire pour accéder à un emploi stable n’a jamais été aussi long : les contrats courts et précaires y explosent. Plusieurs universités françaises sont même au bord de la faillite, peinant à trouver l’argent pour simplement payer les salaires et les fluides.
      Pour les chercheurs, l’ironie du désespoir

      Les mots, dans ce cadre, ont un sens : interrogée en décembre sur le sort budgétaire réservé à l’enseignement supérieur et à la recherche française, Hélène Boulanger, présidente de l’université de Lorraine, évoquait auprès de Mediapart une véritable « saignée », qui en médecine évoque un traitement de choc pour éviter la mort.

      Le président de la République peut donc bien lancer son « appel de la Sorbonne », mettre 100 millions d’euros sur la table afin d’accueillir les chercheur·es martyrisé·es par l’administration Trump, chérir « la science libre et ouverte », « trésor » du continent européen.

      « Aux États-Unis, [les universités] furent riches, cannibales, miraculeuses, écrit la philosophe Nadia Yala Kisukidi, dans le magazine Politis. En France, elles rament et on les enfonce depuis plus d’une décennie. »

      Les chercheur·es français·es, sur les réseaux sociaux et dans les boucles de messageries professionnelles, ne sont pas dupes : ils et elles rappellent avec l’ironie du désespoir leurs bricolages de bouts de ficelle, les bureaux délabrés, les amphis bondés, les étudiant·es refusé·es en licence, en master, en thèse, ainsi que les efforts déployés chaque jour dans les laboratoires de recherche pour payer un billet de train, financer les contrats postdoctoraux décents, assumer les frais d’un colloque, répondre à une invitation à l’étranger, y compris dans les domaines les plus prestigieux.

      « Dans mon université, à Rennes 2, je ne vais jamais voir la couleur de ces millions, et on se bat quotidiennement pour sauver des postes, s’est ainsi indignée Anaïs Lefevre-Berthelot, maîtresse de conférences spécialiste du genre et des médias aux États-Unis, à l’occasion de la conférence de presse du collectif Stand Up for Science ayant suivi les annonces présidentielles. On va offrir quoi à nos collègues américains, un contrat court de trois ans et un retour au pays ? C’est une opération de communication. »

      Pour la CGT du supérieur, ces annonces en grande pompe sont même « choquantes », surtout quand il s’agit de dédier, comme l’a fait récemment le président de l’université d’Aix-Marseille Éric Berton, entre 600 000 et 800 000 euros par chercheur·e accueilli·e sur trois ans. Le salaire moyen d’un·e enseignant·e-chercheur·e en France s’élève à 63 000 euros brut par année (selon le rapport social unique de 2022 cité par le syndicat) et des milliers de vacataires, parfois payé·es moins que le Smic, attendent des mois avant de recevoir leur dû.

      Personne ne se risque cependant à minimiser les enjeux du séisme scientifique, mais aussi sanitaire et démocratique, engendré par la chasse aux sorcières que vivent actuellement les États-Unis. « Des gens vont mourir » en raison des décisions de l’administration Trump d’arrêter les recherches sur le VIH, sur les vaccins, sur le climat, insiste encore Anaïs Lefevre-Berthelot.

      Le professeur Alain Fischer, spécialiste des déficits immunitaires génétiques, a lui souhaité souligner la nécessaire, bien que minimale, prise de position européenne du jour : « Ursula Van der Leyen et Emmanuel Macron ont rappelé que les valeurs académiques sont indispensables, c’est bien et important qu’ils le fassent. »

      D’autres, et Emmanuel Macron le premier, ont pris garde aussi à ne pas réactiver une forme de concurrence mortifère, se faisant les promoteurs de la solidarité vitale entre communautés académiques. « Il n’y aura pas d’effet d’éviction, n’en déplaise aux malthusiens. La science se nourrit de cette émulation, de cette capacité à recruter et à attirer les meilleurs talents », a ainsi martelé le président à la Sorbonne.

      Mais qui notre pays souhaite-t-il réellement accueillir, et dans quel but ? « Attention de ne pas penser qu’aux stars de la recherche, quand on devrait accueillir en priorité les jeunes, les post-doctorants vulnérables, ceux qui ont sans doute le plus à perdre », a noté Alain Fisher.

      S’agissant des profils, Libération a révélé que les chercheur·es en étude de genre ou travaillant sur les minorités, thèmes honnis par l’équipage trumpiste, seraient exclu·es de la politique d’accueil « à la française ». « On peut défendre nos intérêts stratégiques et en même temps porter une vision universaliste », a assumé l’Élysée auprès de nos confrères. Que les « Marie Curie de demain » (pour citer encore le président) qui souhaitent traverser l’océan afin de rejoindre « l’Europe du savoir » se le disent…
      La France n’a rien d’un paradis académique

      Ce n’est pas non plus la première fois que la diplomatie scientifique fonctionne à géométrie variable : un peu plus de 5 000 visas « recherche » ont été délivrés entre 2023 et 2024, selon les statistiques du ministère de l’intérieur, soit une hausse de 12,5 % en un an, mais la grande majorité des chercheurs et chercheuses accueilli·es dans les laboratoires français sont d’abord… européen·nes.

      La réforme des frais d’inscription pour les étudiantes et étudiants étrangers, mise en œuvre à l’occasion du premier mandat d’Emmanuel Macron, s’applique, elle, chaque année plus durement, pénalisant notamment les étudiant·es venu·es du continent africain, souvent moins doté·es financièrement.

      Enfin, le programme Pause, qui finance depuis 2021 des scientifiques en exil (afghans, syriens, turcs, ukrainiens, russes, et récemment palestiniens, dont la sortie est le plus souvent bloquée par Israël…), a vu son budget passer de 7 millions d’euros en 2023 à 3 millions l’an passé, s’inquiète un membre du conseil d’administration.

      Le décalage entre les discours et la réalité semble tout aussi patent sur la défense des libertés académiques. C’est le même Emmanuel Macron qui, en plein délire sur « l’islamogauchisme », accusait en 2020 les universitaires de « casser la République en deux » et de favoriser « l’ethnicisation de la question sociale », son ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer organisant deux ans plus tard à la Sorbonne un colloque indigent en forme du procès du « wokisme ».

      Après le 7 octobre 2023, plusieurs universitaires ont également dénoncé une forme de traque de toute parole jugée propalestinienne, tandis que Gabriel Attal, alors premier ministre, attaquait directement Sciences Po, dont il disait ceci, dans une sorte d’anti-intellectualisme primaire : « Le poisson pourrit toujours par la tête. »

      Qu’à cela ne tienne : « Le racisme systémique, le nationalisme chrétien, la suprématie blanche, la haine de la culture, le capitalisme hardcore et le vin qui arrache, c’est là-bas. Pas chez nous, écrit d’une plume teintée d’ironie et d’amertume la philosophe Nadia Yala Kisukidi. En France, l’État de droit est en grande forme. Les espaces critiques, qui renforcent la bonne santé des démocraties libérales (médias, justice, université, multipartisme), ne flanchent pas. »

      Depuis la tribune de Choose Europe for Science, on entend enfin, dans la bouche du président de la République, un opportunisme politique à la limite du cynisme. Il s’agit d’attirer et d’accueillir les chercheuses et chercheurs étrangers soucieux d’une « science libre », mais aussi d’en profiter pour réformer « en profondeur » le système français.

      C’est-à-dire « simplifier », « alléger » les processus dans « la transmission entre recherche fondamentale et appliquée », favoriser encore davantage les « financements publics-privés », « aller plus loin dans les contrats d’objectifs, de moyens et de performance » qui s’imposent désormais aux universités françaises, favoriser les grosses unités comme Paris-Saclay, pourtant contestées.

      En bref, copier le « modèle américain », plus efficace que le modèle européen « ces trois dernières décennies », selon Emmanuel Macron. Sans tirer aucune leçon de la rapidité avec laquelle ce même système, brillant et envié partout dans le monde occidental, a été brisé, en à peine quelques mois, par la force d’un seul homme.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/050525/choose-europe-science-l-operation-potemkine-de-macron-sur-la-recherche-fra

    • Etudes sur le #genre ou les #minorités : les scientifiques que la France ne veut pas sauver du trumpisme

      L’Etat veut bien accueillir les chercheuses et chercheurs empêchés de travailler aux Etats-Unis, mais pas tous. Les thématiques considérées comme « wokes » ne font pas partie des cibles du gouvernement.

      C’est l’éléphant qui manque dans la pièce. La France déploie ce lundi 5 mai un grand #plan pour accueillir les scientifiques empêchés de travailler aux Etats-Unis. Dévoilée le 18 avril, la plateforme #Choose_France_for_Science « recensera les projets de recherche » autour d’une liste de #thématiques parmi lesquelles on trouve la santé, le climat, l’intelligence artificielle, le spatial, l’agriculture, les énergies ou encore le numérique. Les études de genre, ou décoloniales, n’y figurent pas. Elles font pourtant partie des thématiques frontalement attaquées par l’administration Trump.

      « Cela n’est pas étonnant. Les attaques contre les recherches médicales ou sur le climat indignent beaucoup plus, en France comme ailleurs, que les attaques ciblant les #sciences_sociales, de la sociologie à l’histoire », se désole la sociologue du CNRS Laure Bereni. Anne Fraïsse, latiniste et présidente de l’université de Montpellier Paul-Valéry, voit là « une forme d’#opportunisme pour attirer des chercheurs étrangers mais pas pour répondre à une forme d’exclusion ».

      Equilibres politiques nationaux

      A l’Elysée, on assume. « On peut défendre nos #intérêts_stratégiques et en même temps porter une #vision_universaliste. Pour le coup, cette initiative est à la croisée de ces deux ambitions-là », assure un conseiller. Les domaines privilégiés sont en lien avec la stratégie, assumée, de « réaffirmer la recherche comme étant un enjeu fort pour le #développement_économique et notre #souveraineté_industrielle ».

      Mathias Bernard, président de l’université Clermont Auvergne, « regrette » lui aussi cette orientation. « Il y a, y compris en France, tout un discours contre les universités qui repose sur la montée en épingle de ce que l’on appelait hier l’#islamogauchisme et aujourd’hui le #wokisme », constate celui qui dirigeait déjà son établissement en 2021, quand sa ministre de tutelle, Frédérique Vidal , dénonçait l’ « islamo-gauchisme »qui, selon elle, « gangrenait » les universités .

      Laure Bereni voit aussi dans ce choix le poids des équilibres politiques nationaux. « Il paraît sans doute plus prudent pour un gouvernement de centre droit dont la légitimité repose sur le soutien tacite du RN, de ne pas défendre des recherches scientifiques sur le genre, la question raciale ou les minorités, qui sont actuellement sous le feu des attaques de droite et d’extrême droite », avance-t-elle. Choisissez la France pour les sciences, donc, mais pas pour toutes les sciences.

      https://www.liberation.fr/sciences/etudes-sur-le-genre-ou-les-minorites-ces-scientifiques-que-la-france-ne-v

      #universalisme

  • Disposable Temperature Recorder for Pharmaceutical Refrigerator

    Temperature monitoring is required in pharmaceutical refrigerators, which is a clear requirement of relevant laws and regulations in many countries and industry specifications. Disposable Temperature Recorder can be used for temperature monitoring and recording in pharmaceutical refrigerators. It can accurately monitor the temperature changes of sensitive items such as medicines and vaccines to ensure the safety and effectiveness of medicines.

    Many medicines (such as vaccines, biologics, insulin, etc.) are extremely sensitive to temperature. Choosing a disposable Temperature Recorder to monitor and record the environment of the refrigerator can not only provide a full temperature report but also be used for drug quality traceability. If an abnormal situation occurs, the cause can be found and handled in time. The Freshliance Thermis Log 1 Disposable Temperature Recorder has an accuracy of ±0.3℃ F.S., high accuracy, good stability, and a high protection level. It is a medical-grade temperature recorder. The pharmaceutical temperature recorder can store up to 129,600 readings, and the PDF/CSV report provided meets the relevant requirements of sensitive items such as medicines, vaccines, and experimental samples. Freshliance can provide 7, 15, 30, 60, 90, 120 or 180 days models, suitable for different monitoring and recording cycles. Users can choose the appropriate model according to their needs.

    If you are the person in charge of a pharmacy, medical institution, cold chain logistics company or drug warehouse, you can choose the high-precision drug temperature recorder provided by Freshliance, including disposable temperature recorders, multiple temperature recorders, Bluetooth temperature recorders, real-time temperature recorders, etc., with perfect performance, low price, guaranteed after-sales service, and trustworthy!
    #disposabletemperaturerecorder #pharmaceuticaltemperaturerecorder #pharmaceuticaltemperaturemonitoring

    https://www.temperaturehumidityloggers.com/thermis-log-1-disposable-temperature-recorder

  • #Tunisie : des centaines de migrants interceptés en mer disparaissent des radars

    Des centaines de migrants ont été abandonnés dans le désert, à la frontière algérienne et libyenne, après avoir été interceptés en mer par les forces tunisiennes, le 17 mars. Ce genre d’expulsion est courante en Tunisie depuis l’été 2023, mais celle-ci impressionne par son ampleur. Certaines sources évoquent un nombre total de 600 exilés lâchés au même moment dans des zones désertiques.

    Que s’est-il passé dans la nuit de dimanche 16 à lundi 17 mars à #Sfax, dans le centre-est de la Tunisie ? Cette nuit-là, 612 migrants subsahariens ont été interceptés en mer par les #gardes-côtes_tunisiens, avait déclaré la Garde nationale. Dix-huit corps ont également été retrouvés.

    Mais depuis cette opération d’ampleur, ces exilés interceptés par les autorités ont disparu des radars. « Ils ne sont pas revenus dans le campement », assure à InfoMigrants Abdul*, un médecin Sierra-Léonais qui vit dans les champs d’oliviers de la périphérie de Sfax. C’est là que des milliers de Subsahariens ont érigé des abris de fortune, après avoir été chassés des centres-villes par les autorités tunisiennes à l’été 2023, en attendant de traverser la Méditerranée.

    Comment Abdul peut-il en être si sûr ? « Un groupe de 600 personnes qui s’évapore dans la nature, ça ne passe pas inaperçu ici », signale celui qui sillonne les camps disséminés dans la région pour soigner les migrants malades ou blessés.

    « Il y avait cinq bus, tous remplis de Noirs »

    Alors, où sont-ils ? Après plusieurs jours de recherches, InfoMigrants est parvenu à entrer en contact avec certains de ces 612 Subsahariens. « On est à #Tébessa [ville algérienne proche de la frontière tunisienne, ndlr] », indique Lamine, un Gambien de 26 ans joint par InfoMigrants via un appel vidéo. « Après nous avoir récupérés en mer dans la nuit de dimanche 16 à lundi 17 mars, les gardes-côtes tunisiens nous ont envoyés dans le #désert », précise-t-il.

    « Il y avait cinq bus, tous remplis de Noirs », renchérit Oumarou, un Sierra-Léonais de 31 ans, présent aux côtés de Lamine. Selon leurs estimations, environ 200 personnes auraient été expulsées dans le désert, près du parc national de #Chambi, à une trentaine de kilomètres de la frontière algérienne. Les exilés, dépouillés de leurs affaires, ont été lâchés au milieu de nulle part, en pleine nuit.

    Après quatre jours de marche, une soixantaine d’entre eux a trouvé refuge dans une maison près de #Tébessa, tenue par un ressortissant Sierra-Léonais qui s’est installé là après son expulsion dans la région par les forces tunisiennes il y a un an. Dans ce groupe de migrants anglophones se trouvent des femmes, dont certaines enceintes, et des enfants. « Regardez ma tête », dit Aminata*, une Sierra-Léonaise enceinte de quatre mois, jointe par vidéo. « Je suis épuisée, j’ai mal partout », ajoute-t-elle en montrant ses pieds abîmés par ces longs jours de marche.

    Plusieurs de ces Subsahariens présentent des blessures causées par le mélange d’eau salée et d’essence dans le bateau. Oumarou nous montre un enfant de 13 ans, l’air épuisé, avec des plaies au poignet. « Ils [les policiers tunisiens, ndlr] lui ont mis des menottes sur sa blessure, ce qui a aggravé les choses », explique Lamine.

    Lorsque les exilés sont envoyés dans le désert, ils sont menottés par les agents de la #Garde_nationale. Généralement, les enfants en sont exemptés. Les témoignages évoquent aussi des #violences commises par les policiers dans les bus. « Ils nous ont frappés avec des bâtons. Certains ont été blessés aux jambes et aux bras », raconte Oumarou.

    « Expulsion à grande échelle »

    L’ONG italienne Mediterranea Saving Human affirme dans un communiqué, publié le 20 mars, que l’ensemble des 612 migrants interceptés dans la nuit du 16 au 17 mars ont été envoyés dans le désert. « De nos réseaux de solidarité présents en Tunisie, nous avons la confirmation d’un refoulement et d’une expulsion à grande échelle qui ont eu lieu depuis le port de Sfax, à l’issue d’opérations de ’sauvetage’ en mer, menées entre dimanche 16 et lundi 17 mars, pour plusieurs personnes qui tentaient de traverser vers l’Italie », écrit l’organisation. Mediterranea Saving Human rapporte que l’opération « a mobilisé 11 bus ».

    InfoMigrants n’a pas été en mesure de vérifier toutes ces informations, notamment sur le nombre de bus mobilisés.

    Où seraient les autres migrants interceptés en mer, s’ils ne sont pas à Tébessa ? D’après le groupe d’exilés anglophones, des personnes ont également été expulsées vers la frontière libyenne, « majoritairement des Soudanais ».

    Quand les migrants sont transmis aux forces libyennes, ils sont ensuite transférés dans des prisons du pays. Pour en sortir, ils doivent débourser des centaines d’euros. « On aura plus d’informations d’ici quelques jours, voire quelques semaines, quand ils seront libérés et qu’ils retrouveront un téléphone », pense Salif*, un Guinéen installé en Tunisie depuis deux ans. Le jeune homme d’une vingtaine d’années est aussi sans nouvelles de plusieurs de ses amis interceptés en mer cette fameuse nuit du 16 au 17 mars.

    Contactées par InfoMigrants, les autorités tunisiennes affirment ne pas « avoir de données » sur cette affaire. Tout comme l’Organisation internationale des migrations (OIM) qui « ne dispose pas d’informations ni de données précises à ce sujet ».

    Accord avec l’Union européenne

    Ce genre d’expulsion n’est pas rare en Tunisie, mais celle-ci impressionne par son ampleur. Depuis l’été 2023, les Subsahariens sont régulièrement raflés par la police tunisienne dans la rue, et interceptés en mer, puis envoyés par petits groupes dans des zones désertiques, aux frontières du pays. Les exilés doivent ensuite revenir par leurs propres moyens. InfoMigrants a reçu de nombreux témoignages de Subsahariens traumatisés par ces expulsions illégales.

    « Plusieurs fois par semaine, on voit passer des bus, où s’entassent des migrants, faire route vers la frontière dans la nuit », confirme un habitant de Tozeur (ville tunisienne située à quelques kilomètres de l’Algérie), qui préfère rester anonyme.

    Ces dernières années, les organisations de défense des droits n’ont eu de cesse de dénoncer les méthodes brutales des autorités tunisiennes à l’encontre des Noirs dans le pays. Elles accusent par ailleurs l’Union européenne (UE) de complicité dans ces violations des droits.

    Sous l’impulsion de l’Italie, l’UE a conclu en juillet 2023 un « partenariat » avec la Tunisie prévoyant une aide budgétaire de 150 millions d’euros et l’octroi de 105 millions d’euros pour aider le pays à lutter contre l’immigration irrégulière. Ces aides ont débouché sur une hausse des interceptions de bateaux clandestins en 2024 et ont contribué à une nette réduction des arrivées en Italie (-80 % sur un an l’année dernière par rapport à 2023 avec 19 246 arrivées depuis la Tunisie).

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63660/tunisie--des-centaines-de-migrants-interceptes-en-mer-disparaissent-de
    #migrations #disparitions #disparus #réfugiés #Méditerranée #mer_Méditerranée #rafles

  • Harqa, ce qui nous consume
    https://www.youtube.com/watch?v=-ex2BycrfE0

    « Harqa », en tunisien, signifie à la fois « fuir clandestinement » et « brûlure ». Ce documentaire explore la manière dont les vivants entretiennent la #mémoire des migrants morts aux frontières, en #France et en Tunisie.

    Des familles et des militants écrivent des #poèmes, organisent des mobilisations et refusent l’oubli. À Zarzis, en Tunisie, un cimetière improvisé accueille les corps de migrants subsahariens échoués sur les plages. D’autres collectent les vêtements rejetés par la mer pour en faire des œuvres artistiques et sensibiliser le public.

    De l’autre côté de la Méditerranée, à Briançon, des militants luttent pour empêcher de nouvelles tragédies en montagne et rendent hommage aux disparus en érigeant des cairns, véritables monuments aux morts des frontières.

    Ces frontières qui séparent. Ces frontières qui tuent. Les mêmes qui nous lient, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.

    À travers ces actes de mémoire, Harqa, ce qui nous consume interroge notre rapport à l’exil, à la souffrance et à la #dignité des #disparus, afin qu’ils ne tombent jamais dans l’oubli.

    Trois images extraites du film :

    #film #film_documentaire #documentaire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #mourir_en_mer #dignité #poésie #Tunisie #Briançon #commémoraction #mémorial #Zarzis #cimetière #Blessing_Matthew #Prelles

  • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

    Aujourd’hui, rencontre avec celles et ceux qui luttent contre l’oubli et le déni des naufragés aux frontières. Ces activistes de l’ombre ne disposent pas de grands moyens : un téléphone, un ordinateur, et surtout une humanité précieuse. Pour en parler, nous recevons #Taina_Tervonen et #Marie_Cosnay.

    Des livres et de l’exil cette semaine dans votre Book Club. Pour le quatrième temps de notre série, la parole est aux #veilleurs. Ces femmes et ces hommes qui, depuis chez eux, en France, en Espagne au Sénégal, profitant de ce que les nouvelles technologies démultiplient les connexions et les présences, donnent la météo à celles et ceux qui veulent prendre la mer pour quitter leur pays, suivent les bateaux, appellent parfois les secours, restent au bout du fil pendant la traversée, aident à chercher les disparus, consignent les morts, diffusent les photos des passeurs escrocs, poursuivent les récits. Taina Tervonen les appellent « Les #veilleurs », parmi eux se trouvent l’autrice Marie Cosnay. Toutes les deux sont les invités de votre Book Club pour le livre qui fait entendre leurs mots. Le livre de Taina Tervonen Les veilleurs a paru aux éditions Marchialy.

    Le chaos de la reconnaissance des corps qui rend fou

    Maries Cosnay, écrivaine et militante pour le droits des migrants :"Les #corps arrivent et quand ils arrivent, car beaucoup n’arrivent pas, mais quelques corps arrivent du côté espagnol et il n’y a pas de protocole, en tout cas pas de protocole connu, afin qu’ils soient identifiés et rapatriés ou enterrés. Donc, cela donne lieu à une sorte de #chaos, parce qu’être à cet endroit où la vie et la mort sont prononcées, ou peuvent être prononcées rend tout le monde fou. S’il n’y a pas de règles, s’il n’y a pas de protocoles, c’est du cas par cas, et c’est du chaos. La #mort, qui est notre lot à tous, nous rend fous si elle n’est pas cadrée par un #enterrement, par des #obsèques, par un #rite, ou par un #deuil."

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/sur-les-routes-de-l-exil-celles-et-ceux-qui-veillent-aux-frontieres-2041
    #migrations #réfugiés #identification #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #livre #protocole
    #audio #podcast
    ping @6donie @isskein

    • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

      Des résistants de l’ombre œuvrent pour plus d’humanité sur les routes maritimes de l’exil

      Les veilleurs peuvent donner la météo marine pour empêcher des naufrages, échanger avec les personnes en exil, alerter les gardes-côtes ou, bien trop souvent, accompagner les proches dans la recherche d’un disparu. Leurs gestes sont urgents, méthodiques et quotidiens. À cinq, ils forment un réseau informel qui porte secours aux personnes déterminées à tenter la traversée vers l’Europe.

      À travers leurs voix, Taina Tervonen se fait l’écho de ce dont ils sont témoins : des hommes, des femmes, des enfants disparaissent sans laisser de traces, dans l’indifférence totale. Alors que la presse se désintéresse du sujet et que les États ferment les yeux, elle livre un récit nécessaire pour attirer l’attention sur l’ampleur de la catastrophe en cours à nos frontières. Les Veilleurs sont les portraits de ces citoyens porteurs d’espoir qui agissent et documentent ce que personne ne veut voir.

      https://www.editions-marchialy.fr/livre/les-veilleurs
      #disparus

  • #Sénégal : #cérémonie à #Cayar en #hommage aux migrants #disparus en mer

    Se battre pour ne pas oublier les nombreux Africains et Africaines morts en tentant de rejoindre l’Europe par l’océan. C’est l’objectif de l’association sénégalaise #Boza_Fii qui milite aussi pour la libre circulation pour tous. À Cayar (à environ 60 km de Dakar), lieu de départ de nombreux candidats à l’immigration clandestine, les militants ont organisé, samedi 8 février, une #commémoration. Des prises de parole, des projections et une veillée ont eu lieu.

    #Un_nom_pour_chacun… migrer pour vivre, pas pour mourir… peut-on lire sur des bannières de l’association sénégalaise Boza Fii. Samedi 8 février, une commémoration en hommage aux migrants disparus en mer a été organisée par l’organisation à Cayar, ville à environ 60 km de Dakar, connue pour être un lieu de départ des canots vers les #Canaries espagnoles.

    Assis sur des chaises en plastique, plusieurs dizaines de curieux suivent avec attention des prises de parole sur la migration.

    Des personnes qui ont perdu des proches en mer sont venues à cette commémoration. Le fils d’Aminata Mboye a disparu en 2020 : « Mon garçon avait 19 ans. Il avait toute sa vie devant lui. J’avais des rêves pour lui, et un beau jour il est parti, comme ça. Je n’en savais rien. C’est dur. »

    Ils sont nombreux dans le public à avoir tenté de rejoindre l’Europe par l’océan ou le désert, comme Saïd, 45 ans : « Dans la pirogue, tu vois de tout. Tu vois des gens qui ne peuvent même pas se tenir. Tu vois des gens qui ne peuvent même pas manger. Tu dois aider ces gens, sinon ils vont mourir avant qu’on atteigne les Canaries. Le matin, quand on a atteint les îles espagnoles, mon propre frère est décédé dans la pirogue. On ne sait pas ce qui l’a tué ». Depuis, malgré le traumatisme, il a retenté de rejoindre l’Europe à trois reprises.

    Boza Fii et ses militants demandent la liberté de circuler et dénoncent des difficultés pour obtenir les visas qui poussent les jeunes vers les pirogues.

    Mbaye est aussi un migrant de retour : « Parfois, ils te livrent un dossier, mais on ne te rembourse pas ton argent et ça, ce n’est pas normal. Si on veut aller en Europe, on nous demande un visa… C’est donc la souffrance, quoi… ».

    Plus de 10 000 migrants sont morts en essayant de rejoindre l’Espagne, en 2024, selon l’ONG Caminando Fronteras.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62732/senegal--ceremonie-a-cayar-en-hommage-aux-migrants-disparus-en-mer
    #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières
    ping @6donie

  • Soutien de la société civile aux familles de personnes migrantes décédées ou portées disparues

    La carte ci-dessous est une représentation visuelle des organisations et institutions travaillant sur les questions liées à la disparition des migrant.e.s dans l’espace euro-méditerranéen. Elle présente le type d’accompagnement proposé par les différents acteurs et actrices afin de faciliter la #recherche et l’#identification des personnes disparues en migration pour les #familles, les proches et les acteurs de la #société_civile. Cette carte a pour vocation de faciliter la #coordination et le partage d’expériences entre les différents intervenants et de renforcer les actions de plaidoyer.

    En cliquant sur le nom de l’organisation ou des personnes qui travaillent de façon indépendante, vous aurez les coordonnées et le type d’accompagnement proposé. Nous avons l’objectif de développer cette carte continuellement :

    – Les informations complètes sont en bleu.
    – Les informations en attente de mise à jour sont en jaune.
    - Les informations en rouge concernent les organisations qui ont suspendu leurs activités à cause du rétrécissement de l’espace civique.

    https://euromedrights.org/fr/publication/soutien-de-la-societe-civile-aux-familles-de-personnes-migrantes-dece

    #cartograhie #visualisation #disparus #migrations #réfugiés #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #base_de_données #soutiens

    ping @6donie @karine4

  • #Colombie : les enfants disparus de la #frontière

    Keider, Jordan, Miguel et Ander, quatre adolescents vénézuéliens, ont décidé de rejoindre Bogota à pied en franchissant illégalement la frontière avec la Colombie en empruntant des chemins de #contrebande appelés « #Trochas ».

    Systématiquement rackettés par des #gangs pendant dix jours de marche, ils ont fini par trouver #refuge dans le gîte de #Marta_Duque, qui accueille dans sa maison les migrants de passage.

    12.000 #mineurs_non_accompagnés auraient franchi seuls cette frontière, considérée comme l’une des plus dangereuses au monde. Quand ils ne disparaissent pas, ils sont recrutés de force par des groupes #paramilitaires ou des #mafias locales. Ils deviennent #enfants_soldats, esclaves dans des champs de coca ou proies des réseaux de #prostitution. Les autorités locales et les ONG tentent d’agir, mais semblent impuissantes.

    https://www.arte.tv/fr/videos/108352-000-A/colombie-les-enfants-disparus-de-la-frontiere
    #enfants #disparitions #enfance #Vénézuela
    #film #documentaire #film_documentaire

  • À Paris, 108 lycéens et jeunes précaires vont perdre leur hébergement
    https://www.streetpress.com/sujet/1737982857-paris-108-lyceens-jeunes-precaires-perdre-hebergement-logeme

    Une centaine de jeunes soutenus par le #dispositif_lycéen ont appris du jour au lendemain la fin de leur accompagnement et #hébergement à #Paris. Certains d’entre eux seront envoyés en régions, sans certitude de suivi scolaire et administratif.

    « J’ai été mise au courant vendredi 24 janvier que je devais partir le 11 février », lâche Flora (1). Elle vit dans un des appartements du dispositif urgence hébergement lycéen, dit « dispositif lycéen ». L’étudiante infirmière de 20 ans, qui est auxiliaire de vie le week-end, y habite depuis deux ans. « Je trouve ça vache. Je suis en colère et j’ai peur pour la suite. » La #Ville_de_Paris met 466.000 euros dans le projet. C’est la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (#Drihl), sous autorité de la #préfecture, qui aurait suspendu son aide, qui représente environ 75 % du dispositif (2). En dehors d’échanges d’emails entre la Drihl et quelques associations, il n’y a toujours pas de document officiel qui atteste la fin du dispositif.

    Cette décision révélée par StreetPress et Mediapart signe la fin d’un projet qui a permis depuis 2015 à plus d’un millier de jeunes de bénéficier d’un hébergement à Paris et proche banlieue. L’offre propose aussi un suivi social qui va de l’#accès_aux_droits (régularisation, santé, école et formation, hébergement), à la montée en autonomie dans l’ensemble des démarches. À quoi s’ajoute un accompagnement éducatif avec des visites à domiciles, des accompagnements extérieurs, des psychologues et une juriste pour soutenir ces jeunes sur différents plans. Dans une lettre du préfet Marc Guillaume adressée à la Ville de Paris le 18 décembre, il est écrit que le projet a été conçu « comme un hébergement d’urgence temporaire pour les #jeunes_migrants en cours de scolarité pour lesquels un doute existant sur leur majorité ». Selon le préfet, « ce dispositif ne correspond plus aux attentes ». Le courrier atteste pourtant bien que tous les candidats au dispositif sont jeunes. Mais sont jugés trop âgés puisqu’ils ne seraient que six à être en recours de minorité.

    #xénophobie_d'État #racisme #lycéens #mineurs_isolés #jeunes_précaires

  • "Personne n’est capable de donner un #chiffre" : à Mayotte, le #bilan_humain du #cyclone #Chido fait toujours #débat

    Officiellement, la préfecture fait état d’une quarantaine de morts et d’autant de disparus. Mais les Mahorais interrogés par franceinfo sont persuadés que ces chiffres sont largement sous-estimés. Plusieurs élus se battent désormais pour faire toute la lumière sur le nombre de victimes.

    Combien de morts le cyclone Chido a-t-il laissés sur son passage ? Six semaines après la catastrophe qui a dévasté l’archipel, les autorités dénombrent seulement 40 morts à Mayotte ainsi qu’une « quarantaine de disparus », selon les dernières déclarations(Nouvelle fenêtre) du préfet François-Xavier Bieuville. Un décompte qui n’a presque pas bougé depuis fin décembre. Mais ce nombre, qui correspond uniquement aux décès enregistrés par le centre hospitalier de Mamoudzou, provoque l’étonnement des Mahorais.

    « Tout le monde sait que le bilan est plus important, c’est l’éléphant au milieu de la pièce », souffle Dominique Voynet, ancienne directrice de l’Agence régionale de santé de l’archipel. La députée écologiste a fait passer un amendement(Nouvelle fenêtre) à loi d’urgence pour Mayotte, adoptée(Nouvelle fenêtre) mercredi 22 janvier, pour réclamer au gouvernement un bilan exhaustif de la catastrophe dans un délai d’un mois. « La réparation, cela passe aussi par le fait de dire la vérité aux gens, explique-t-elle. Je n’ai rencontré personne qui croit à ce bilan de l’Etat. Pour autant, personne n’est capable de donner un chiffre. »

    « On a l’impression qu’on essaie de fermer les yeux »

    Au lendemain du passage de Chido, les autorités ont d’abord évoqué « plusieurs centaines » voire « quelques milliers » de morts. Et les images aériennes des paysages dévastés et des bidonvilles ravagés ont effectivement laissé craindre le pire.

    Mais au fil des jours, le gouvernement s’est montré beaucoup moins alarmiste. Le 23 décembre, le Premier ministre François Bayrou a finalement évoqué des « dizaines » et « pas des milliers » de victimes. « François Bayrou a d’abord comparé(Nouvelle fenêtre) la situation à Mayotte avec l’éruption de la Montagne Pelée en Martinique en 1902, qui a fait 30 000 morts. Il devait avoir des informations pour dire ça, s’étonne le sénateur mahorais Saïd Omar Oili. Donc quand j’entends aujourd’hui 40 morts, ça me paraît un peu hasardeux. » Et l’élu d’évoquer sa « colère » et son « incompréhension » face à ce silence des autorités.

    Dès le début, les chiffres officiels ont semé le trouble dans la population. D’autant que les témoignages et les expériences de terrain s’accordent mal avec le bilan des autorités. L’élu raconte avoir été marqué par sa visite du banga de La Vigie, un bidonville de Petite-Terre. « Arrivé sur place, j’ai vu le silence et surtout, en tant qu’élu depuis 25 ans, je n’ai pas vu mes électeurs », affirme-t-il.

    Haïdar Attoumani Saïd, co-président de la FCPE de Mayotte, ne trouve pas non plus « crédible » ce chiffre de 40 morts : « Rien que dans mon village, Acoua, il y a officiellement un mort. Mais tout le monde sait que le nombre réel est de quatre morts, témoigne-t-il. On a l’impression qu’on essaie de fermer les yeux sur cette réalité, alors que dans n’importe quelle réunion publique, tout le monde en parle. »
    "Beaucoup d’enterrements ont été faits très rapidement"

    « J’ai aussi ce sentiment de bilan très minoré, 40 morts ça me paraît très peu. Ensuite, difficile de poser un bilan définitif, avec notamment le nombre de bidonvilles touchés », témoigne Nathan Weimer, bénévole à la Protection Civile, qui a participé au déblayage à Mayotte pendant plusieurs jours en décembre. « Il est évident que les chiffres sont beaucoup plus importants. Beaucoup d’enterrements ont été faits très rapidement, parfois des clandestins qui ne voulaient pas se signaler. Je crains qu’on ne parvienne pas à déterminer le nombre de morts », craint de son côté Henri Nouri, secrétaire départemental du Snes-FSU. Cette question des inhumations effectuées dans les vingt-quatre heures pour respecter le rituel musulman(Nouvelle fenêtre) revient souvent dans les échanges. « Une source bien placée, dont je ne doute pas, m’affirme que des imams ont évoqué des enterrements de 30 personnes », assure ainsi le sénateur Saïd Omar Oili.

    Catherine Veyrier, membre du Snes-FSU, s’est fait la promesse de ne pas « lâcher l’affaire ». Elle interroge ses proches et les parents d’élèves, qui lui font tous part de leur scepticisme. « Plusieurs personnes me rapportent des enterrements d’enfants dès l’accalmie à Koungou et à La Vigie, mais il y a une anxiété dans la population, les gens ont peur de parler », confirme cette professeure d’histoire-géographie. « On m’a rapporté dans un premier temps le témoignage d’un imam qui aurait enterré environ 70 personnes, un autre qui parle de 40 », confie Younoussa Abaine, jeune retraité du service cadial(Nouvelle fenêtre) au conseil départemental. Recontacté à ce sujet le lendemain, il se montre plus prudent. « Aujourd’hui, après enquête auprès des imams et des cadis(Nouvelle fenêtre) [institution coutumière et religieuse à Mayotte], personne ne peut prouver qu’il y a eu plus de décès liés au cyclone, même si tout le monde pense le contraire. »
    "On ira jusqu’au bout de cette enquête"

    « Beaucoup de fausses informations ont circulé », assure de son côté une source proche des autorités sous couvert d’anonymat. « Les forces de l’ordre sont allées sur le terrain pour interroger les communautés et après enquête, ceux qui avaient parlé de ces enterrements se sont rétractés. Ils espéraient juste de l’argent en dédommagement. » Interrogé sur les doutes au sujet du bilan, le 8 janvier en conférence de presse(Nouvelle fenêtre), le préfet François-Xavier Bieuville a d’abord démenti le chiffre de 60 000 disparus qui a circulé(Nouvelle fenêtre). Il s’est ensuite accroché à ses chiffres provisoires et a rappelé qu’un travail d’investigation mené avec les forces de l’ordre était toujours en cours concernant la quarantaine de disparus, promettant toute la transparence sur le bilan final.

    Mais pour beaucoup, cela ne suffit pas à écarter les doutes. Saïd Omar Oili, qui siège au Sénat dans le groupe macroniste, a donc demandé à ses collègues du palais du Luxembourg l’ouverture d’une commission d’enquête(Nouvelle fenêtre) sur la gestion de Chido. « Il faut clarifier la situation et que cela nous serve de retour d’expérience, explique-t-il. Je n’arriverai pas à faire mon deuil tant que la lumière ne sera pas faite. » Mais il n’a pas trouvé beaucoup de soutiens dans son camp. « On m’a répondu que j’allais mettre en difficulté le gouvernement, peste-t-il. Mais je ne me pardonnerais pas de céder à la politique, on ira jusqu’au bout de cette enquête. »

    « Pourquoi ces corps n’auraient pas le droit à une mémoire et à un enterrement digne ? Quelle société ne veut pas connaître le nombre de morts d’une catastrophe ? s’indigne aussi Catherine Veyrier. Tout le monde s’en fout de ces décès et des enterrements illégaux, parce qu’ils concernent surtout les clandestins. » Ils sont plusieurs à soupçonner une omerta de la parole officielle. « Les autorités ne veulent pas se mouiller pour plusieurs raisons : d’abord, elles n’ont aucun chiffre sur le nombre d’habitants des bidonvilles. Et elles ont laissé ces personnes, à majorité en situation irrégulière, habiter dans ces zones dangereuses. Elles ne veulent pas être tenues responsables », estime un journaliste sur place, sous couvert d’anonymat.
    « Je ne suis pas sûr d’avoir une réponse définitive »

    La question du recensement se révèle cruciale à Mayotte, d’autant plus pour espérer faire la lumière sur le bilan définitif. L’Insee estimait la population de l’archipel à 321 000 personnes au 1er janvier 2024, soit un doublement de la population en vingt ans. Mais plusieurs élus jugent la donnée encore sous-estimée. « On fait un recensement dans un territoire où des gens entrent et sortent tous les jours. L’Insee n’a pas les moyens de percevoir la réalité de combien nous sommes », affirme le sénateur Saïd Omar Oili.

    L’Institut national de la statistique défend de son côté sa méthodologie(Nouvelle fenêtre). « Le recensement est une opération conjointe de l’Insee avec les mairies, qui n’ont pas intérêt à sous-estimer la population », explique Loup Wolff, directeur interrégional de l’Insee Mayotte-La Réunion. « Et quand on compare à la consommation de riz, à l’évolution de la consommation d’électricité, aux connexions au réseau de téléphonie… Tout converge vers nos chiffres. »

    L’Insee va désormais procéder à un nouveau recensement, qui pourrait permettre d’en savoir plus sur le bilan définitif de Chido. « Il va falloir du temps pour ce bilan et je ne suis pas sûr qu’on aura une réponse définitive. Mais on aura quand même des éléments, avec les données d’état civil, les certificats de décès… » explique Loup Wolff. Comme beaucoup, il compte aussi sur la rentrée scolaire pour affiner le bilan. « On pourra voir combien d’enfants manquent à l’appel et on pourra peut-être extrapoler sur la population générale », explique Dominique Voynet. Prévue initialement le 13 janvier et plusieurs fois décalée, la rentrée des élèves est dorénavant prévue le 27 janvier.

    https://www.francetvinfo.fr/meteo/cyclone-ouragan/cyclone-chido-a-mayotte/personne-n-est-capable-de-donner-un-chiffre-a-mayotte-le-bilan-humain-d
    #morts #compter_les_morts #disparus #catastrophe_naturelle #chiffres

  • La ruche

    Devenue veuve pendant la #guerre_du_Kosovo, une jeune mère veut se lancer dans l’artisanat local. Mais elle se heurte aux mentalités des hommes de son village et doit se battre pour sa liberté... Un premier film d’émancipation âpre et frondeur.

    Fahrije n’a plus de nouvelles de son mari, porté disparu depuis la fin de la guerre du Kosovo en 1999. Seule avec ses deux enfants et son beau-père, elle n’a que ses quelques ruches pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle décide de se lancer dans une fabrique artisanale d’ajvar, une spécialité locale, et propose à d’autres veuves voisines de l’accompagner dans son projet. Mais dans son village reculé aux traditions patriarcales étouffantes, les femmes qui veulent s’émanciper sont considérées comme des moins que rien. Fahrije ne se laisse pas impressionner par l’hostilité sournoise des habitants et décide de continuer coûte que coûte...

    Contre la domination
    Ce premier film de Blerta Basholli s’inspire de l’histoire vraie de Fahrije Hoti, une Albanaise kosovare endeuillée après le massacre perpétré par les forces serbes dans le village de Krushë e Madhe, en mars 1999. La jeune femme avait pris l’initiative d’une structure collective avec ses voisines, défiant alors le qu’en-dira-t-on et les ragots. Parfaitement incarné par Yllka Gashi, son personnage impressionne par sa détermination d’airain et sa colère froide, comme renforcées par sa tragédie personnelle qui lui impose de ne jamais s’effondrer – du moins aux yeux des autres. Autour d’elle, les hommes aux mentalités rétrogrades et formatés par des règles tacites qui assurent leur domination n’agissent jamais frontalement mais toujours dans son dos, ou en son absence. Âpre et sobre, une œuvre à l’os, et l’histoire d’une combattante qui se reconstruit et s’émancipe dans le même mouvement.

    https://www.arte.tv/fr/videos/114148-000-A/la-ruche
    #film
    #Kosovo #ajvar #femmes #sororité #indépendance #autonomie #patriarcat #massacre #disparus #identification #veuves #Fahrije_Hoti #massacre #Krushë_e_Madhe #Velika_Kruša

  • De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62271/de-nouveaux-outils-pour-ameliorer-lidentification-des-migrants-decedes

    De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer
    Par Ana P. Santos Publié le : 17/01/2025
    L’identification des migrants morts en mer reste encore très difficile. Des organisations font leur possible pour développer de nouvelles méthodes et technologies - en ne s’appuyant pas seulement sur l’ADN mais sur les « identifiants secondaires » comme les tatouages, les piercings. Le but : aider les proches des victimes à faire leur deuil plus sereinement.
    Chaque année, des milliers de personnes meurent sur les routes migratoires de l’océan Atlantique, de la mer Méditerranée et de le Manche. De nombreuses victimes qui voyagent sans documents d’identité ou les ont perdus au cours de route. Lors d’une disparition en mer, l’identification des corps récupérés, qui se décomposent rapidement, est souvent impossible. Des organisations comme l’Action pour l’identification des migrants victimes de catastrophes (MDVI), militent pour mieux identifier les personnes qui perdent ainsi la vie aux portes de l’Europe. Le MDVI cherche notamment à élargir les outils et l’expertise disponibles. Une partie du travail de l’organisation repose sur les « identifiants secondaires », c’est à dire les traits du visage, les tâches de naissance, les tatouages ou les piercings, qui sont des moyens d’identification légalement reconnus.
    Actuellement, les procédures d’identification se basent avant tout sur des méthodes ou des documents officiels tels que les documents dentaires, l’ADN et les empreintes digitales. Or, il arrive que la méfiance à l’égard des autorités peut décourager des familles à fournir des échantillons d’ADN. Aussi, nombre de migrants disparus n’ont pas déposé d’empreintes digitales ou ne possèdent pas de documents dentaires.Enfin, le statut administratif précaire des membres de la famille du disparu peut les empêcher de s’adresser aux autorités.
    Les chercheurs du MDVI ont également recours aux photographies, en particulier celles publiées sur les réseaux sociaux ou partagées au cours du voyage. Dans une étude publiée par l’organisation et une équipe de chercheurs, la comparaison des visages à l’aide de photos est un outil précieux pour l’identification, en particulier lorsqu’il s’agit de la seule donnée disponible. « Ses faibles exigences technologiques, sa rapidité d’analyse et la facilité de transfert des données numériques la rendent particulièrement efficace dans les contextes difficiles », explique le rapport.
    Le MDVI contribue également à faire avancer l’utilisation de scanners 3D mobiles conçus pour capturer des images faciales détaillées des défunts. Ces appareils, destinés à être utilisés par les premiers secours et les organisations caritatives, permettent de documenter les caractéristiques physiques avant que la décomposition du corps n’en soit à un stade trop avancé, ce qui augmente considérablement les chances d’identification.
    Une autre organisation, le Marine Institute de Galway, en Irlande, a mis au point un logiciel qui vise à prédire la localisation des naufragés. Le calcul combine les données sur les courants marins avec des modèles de comportement de particules en fonction des conditions de vent. Déjà utilisée par les autorités irlandaises dans le cadre d’enquêtes, cette technologie pourrait s’appliquer aux opérations de recherche et de sauvetage des migrants au Royaume-Uni et en France.De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Université de Dodoma et l’Académie américaine des sciences médico-légales ont mis sur pied un atelier en Tanzanie pour permettre de mieux étudier les restes humains de migrants non identifiés.Il repose sur des techniques d’analyse chimique pour recueillir des informations sur le régime alimentaire des individus et l’historique de leurs déplacements géographiques. L’OIM estime que cette méthode pouvait être utile en Tanzanie, qui constitue un pays de passage pour les personnes voyageant depuis la Corne de l’Afrique vers l’Afrique du Sud ou encore l’île de Mayotte.
    Le projet Missing migrants de l’OIM sur les migrants portés disparus a recensé plus de 766 décès sur la route reliant l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique à l’Afrique du Sud et Mayotte entre 2014 et le milieu de l’année 2024, mais le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Le journal britannique The Guardian note que les décès de migrants sont rarement recensés dans le registre d’identification des victimes de catastrophes (IVC) d’Interpol, ce qui freine certains protocoles médico-légaux.
    Selon Interpol, les IVC sont principalement conçus pour les évènements impliquant un grand nombre de victimes et résultant de catastrophes soudaines et de grande ampleur, qu’elles soient naturelles ou causées par l’homme. En revanche, les migrants font généralement naufrage seul ou en petits groupes, ce qui ne déclenche pas les procédures d’IVC. Par ailleurs, en raison de la nature clandestine des migrations, de nombreux décès ne sont pas signalés ou ne sont pas documentés pour être suivis par Interpol.
    Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chaque personne disparue ou corps non identifié entraîne une situation de perte ambigüe chez les proches. Les familles qui ne peuvent obtenir une preuve officielle de la mort d’un être cher restent hantées par l’incertitude, incapables de faire leur deuil et de tourner la page.
    L’absence de réponses plonge les familles dans un gouffre émotionnel et psychologique.

    #Covid-19#migration#migrant#sante#grandebretagne#OIM#missingmigrant#CICR#mortalite#disparition#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Dépolitisation, banalisation des disparitions forcées : critique du film Emilia Pérez
    https://blogs.mediapart.fr/mariabacilio/blog/231024/depolitisation-banalisation-des-disparitions-forcees-critique-du-fil

    Le film « Emilia Pérez », qui suscite l’enthousiasme par son inclusivité et par la façon dont il fait usage de la comédie musicale pour raconter l’histoire d’une anti-héroïne, pose des questions éthiques et politiques profondes. L’idée de raconter l’histoire d’un narco qui devient une femme dans un milieu ultraviriliste et dans un Mexique où nous parlons, comme Audiard l’affirma, « une langue de pays émergent, de pauvres », a annihilé le contexte dans lequel cette histoire se déroule.

  • Sénégal : un groupe Facebook pour venir en aide aux familles de migrants portés disparus - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61784/senegal--un-groupe-facebook-pour-venir-en-aide-aux-familles-de-migrant

    Sénégal : un groupe Facebook pour venir en aide aux familles de migrants portés disparus
    Par RFI Publié le : 27/12/2024
    Au Sénégal, le bilan meurtrier de la migration par la route atlantique s’alourdit. Il y a quelques semaines, une pirogue transportant 170 personnes était déclarée disparue en mer. Face à ces départs qui ne s’arrêtent pas, les familles peinent à trouver des renseignements sur leurs proches disparus, au point qu’au Sénégal, un groupe Facebook est devenu une interface pour aider à retrouver la trace de personnes parties en mer.
    Créé en 2018, pour retrouver une pièce d’identité égarée, le groupe Facebook « trouvé ou perdu » est depuis devenu l’une des principales plateformes de recherche de migrants disparus en mer, comme l’explique l’un de ses administrateurs Abderrahmane Dame : « Il y a des demandes presque tous les jours. Dans la semaine, on peut avoir cinq à six cas minimum de déclaration. On fait la publication avec l’image de la personne, et on parle de la période où la personne a pris la pirogue. C’est comme ça qu’on obtient parfois des informations. »
    Avec plus de 200 000 abonnés, le groupe Facebook s’est imposé comme la plateforme de recherche des disparus. Il y a trois mois, les treize administrateurs bénévoles de la page ont même créé une application pour accélérer l’identification des victimes, un site web est aussi en préparation. « On travaille avec les hôpitaux, les sapeurs-pompiers et la gendarmerie, explique Abderrahmane Dame. Et le plus souvent, il nous envoie des images des gens qui sont repêchés dans la mer pour qu’on puisse faire la publication pour permettre aux abonnés d’identifier ces personnes. »
    Une demande qui révèle l’ampleur du désarroi des familles qui se demandent si les migrants disparus ont été arrêtés, détenus, ou s’ils sont morts en mer. Du côté du ministère des Sénégalais de l’extérieur, on confirme que les demandes de renseignement des familles de migrants sont nombreuses et que face à l’ampleur des départs clandestins, beaucoup de disparitions restent non élucidées.
    À ce jour, il n’existe aucun dispositif de l’État du Sénégal pour recenser les migrants morts ou portés disparus.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mortalite#sante#disparu#migrationirreguliere#facebook#routemigratoire

  • Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en 2024 en tentant de rejoindre l’Espagne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/26/plus-de-10-400-migrants-sont-morts-ou-ont-disparu-en-2024-en-tentant-de-rejo

    Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en 2024 en tentant de rejoindre l’Espagne
    Le Monde avec AFP
    En 2024, une année marquée par un afflux migratoire record dans l’archipel des Canaries, plus de 10 400 personnes sont mortes ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne, soit 30 personnes par jour en moyenne entre janvier et le 15 décembre, selon un rapport de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, publié jeudi 26 décembre.
    Le nombre de morts est 58 % supérieur à celui enregistré par l’ONG l’année dernière, qui recensait 6 618 migrants morts ou disparus sur les routes migratoires vers l’Espagne. Au total, 421 femmes et 1 538 enfants et adolescents sont morts, rapporte Caminando Fronteras, qui alerte les autorités maritimes concernant la présence de bateaux en détresse.
    « Ces chiffres mettent en évidence un profond échec des systèmes de sauvetage et de protection », a déclaré Helena Maleno, coordinatrice du rapport, dénonçant « une tragédie inadmissible ». Elle appelle « à ce que la priorité soit donnée à la protection du droit à la vie, que soient renforcées les opérations de recherche et de sauvetage, et à la garantie d’une justice pour les victimes et leurs familles ».
    Ces migrants morts ou disparus étaient originaires d’au moins 28 pays, majoritairement africains, mais venaient aussi d’Irak et du Pakistan. La grande majorité des victimes (9 757) ont été recensées lors de la traversée de l’océan Atlantique entre les côtes nord-ouest de l’Afrique et les îles Canaries, d’après les données de l’ONG. C’est précisément sur cette route que sept embarcations ont été secourues mercredi 25 décembre ont annoncé les sauveteurs en mer espagnols sur X.
    Le nombre de migrants entrés de façon irrégulière en Espagne via les îles Canaries a fortement augmenté ces derniers mois, jusqu’à dépasser à la fin de novembre le record annuel établi en 2023, selon le ministère de l’intérieur. D’après les données du ministère, 60 216 migrants ont ainsi accosté dans cet archipel espagnol entre janvier et la mi-décembre, contre 52 591 sur l’ensemble de l’année dernière, soit une hausse de 14,5 %.
    Ces arrivées massives ont poussé les autorités des Canaries à tirer la sonnette d’alarme, en se disant notamment incapables de gérer l’afflux de mineurs non accompagnés qu’elles doivent prendre en charge dans des centres d’accueil

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#canaries#atlantique#mortalite#disparition#migrationirreguliere#afrique#sante#routemigratoire

  • Suivi du #droit_à_la_vie – Année #2024

    En 2024, 10 457 personnes sont mortes à la frontière occidentale euro-africaine.

    Notre rapport “Droit à la vie 2024” fait état de la période la plus meurtrière jamais enregistrée, avec des chiffres dévastateurs de 30 morts par jour en moyenne. Parmi les victimes figurent 421 femmes et 1 538 enfants et adolescents.

    La route de l’Atlantique, avec 9 757 morts, reste la plus meurtrière au monde. Les tragédies ont particulièrement augmenté sur la route mauritanienne, consolidant ce pays comme le principal point de départ vers les îles Canaries. La route algérienne, en mer Méditerranée, est la deuxième plus meurtrière selon nos registres, avec 517 victimes. Le #détroit_de_Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes et 73 autres ont perdu la vie sur la #route_d’Alboran. En outre, 131 bateaux ont été perdus avec toutes les personnes à bord.

    L’omission du devoir de sauvetage et l’#externalisation des frontières et du sauvetage sont parmi les principales causes de l’augmentation du nombre de décès aux frontières de l’État espagnol

    Outre ces chiffres, le rapport Droit à la Vie 2024 dénonce les principales causes de cette augmentation des naufrages et des victimes. Parmi les causes principales, nous soulignons l’omission du devoir d’assistance, la priorisation du contrôle migratoire sur le droit à la vie, l’externalisation des frontières dans des pays sans ressources adéquates, l’inaction et l’arbitraire dans les sauvetages, la criminalisation des organisations sociales et des familles, ainsi que les situations d’extrême vulnérabilité qui poussent les migrants à se jeter à la mer dans des conditions très précaires.

    Les #femmes confrontées à la #violence_structurelle à la frontière

    Le rapport analyse également la situation des femmes lors des traversées migratoires, qui se font principalement dans des embarcations pneumatiques entre #Agadir et #Dakhla. En transit, ces femmes subissent des violences, des #discriminations, du #racisme, des #expulsions et des #violences_sexuelles, et sont contraintes de survivre dans des conditions extrêmes qui les poussent à la #mendicité, à la #prostitution et à des #emplois_précaires, tout en risquant d’être recrutées par des réseaux de trafiquants d’êtres humains.

    Un nombre croissant de femmes migrantes se déplacent en #pirogue depuis le #Sénégal, la #Gambie et la #Mauritanie pour échapper aux conflits et à l’impact du #changement_climatique dans les régions appauvries. On observe également une présence croissante de femmes sur la route des #Baléares en provenance d’Afrique centrale et occidentale, traversant la Libye et la Tunisie et subissant des violences, de l’#esclavage, des #féminicides raciaux et des #déplacements_forcés vers l’#Algérie.

    Le manque de protection des #enfants sur les routes migratoires

    Notre rapport fait état d’une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents sur les principales routes migratoires vers l’Espagne, qui continuent de souffrir d’un manque de protection et de garanties de la part des autorités. Ces mineurs sont traités comme des migrants plutôt que comme des enfants, et sont donc exposés au marketing politique et sont la cible de discours de haine, ce qui les expose à des situations dans lesquelles leurs droits sont violés.

    La situation est particulièrement critique aux #îles_Canaries, où des enfants non identifiés comme tels vivent avec des adultes dans des centres d’accueil, une réalité qui les expose à de graves dangers.

    Il reste difficile pour les familles de dénoncer et de rechercher leurs #enfants_disparus le long des routes migratoires

    Un autre aspect analysé dans le rapport Droit à la vie 2024 est la réalité des familles qui recherchent leurs proches #disparus à la frontière occidentale euro-africaine. Malgré quelques progrès dans la réception des plaintes et des exemples de bonnes pratiques, les obstacles à l’exercice de leurs droits restent nombreux, et les difficultés à prélever des échantillons d’ADN ou à déposer des plaintes sont particulièrement choquantes. Ces familles sont ainsi re-victimisées par un système qui les stigmatise et considère leurs proches comme des victimes de seconde zone. En l’absence de garanties pour l’exercice de leurs droits, les familles courent le risque de tomber entre les mains de bandes d’extorqueurs.

    Face à ces situations difficiles, les familles s’organisent en réseaux communautaires et se tournent vers la famille élargie pour surmonter les obstacles qui les empêchent de retrouver leurs proches. Chaque année, les familles à la recherche de leurs proches sont confrontées à un système de mort systématique aux frontières qui fait des milliers de victimes comme celles décrites dans ce rapport.

    https://caminandofronteras.org/fr/monitoreo/suivi-du-droit-a-la-vie-annee-2024
    #caminando_fronteras #rapport #route_Atlantique #Espagne #statistiques #chiffres #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #identification #disparitions #missing

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  • #Sénégal : un groupe Facebook pour venir en aide aux familles de migrants portés #disparus

    Au Sénégal, le bilan meurtrier de la migration par la route atlantique s’alourdit. Il y a une semaine encore, une pirogue transportant 170 personnes était déclarée disparue en mer. Face à ces départs qui ne s’arrêtent pas, les familles peinent à trouver des renseignements sur leurs proches disparus, au point qu’au Sénégal, un groupe Facebook est devenu une interface pour aider à retrouver la trace de personnes parties en mer.

    Crée en 2018, pour retrouver une pièce d’identité égarée, le groupe Facebook « trouvé ou perdu » est depuis devenu l’une des principales plateformes de recherche de migrants disparus en mer, comme l’explique l’un de ses administrateurs Abderrahmane Dame : « Il y a des demandes presque tous les jours. Dans la semaine, on peut avoir cinq à six cas minimum de déclaration. On fait la publication avec l’image de la personne, et on parle de la période où la personne a pris la pirogue. C’est comme ça qu’on obtient parfois des informations. »

    Avec plus de 200 000 abonnés, le groupe Facebook s’est imposé comme la plateforme de recherche des disparus. Il y a trois mois, les treize administrateurs bénévoles de la page ont même créé une application pour accélérer l’identification des victimes, un site web est aussi en préparation.

    « On travaille avec les hôpitaux, les sapeurs-pompiers et la gendarmerie, explique Abderrahmane Dame. Et le plus souvent, il nous envoie des images des gens qui sont repêchés dans la mer pour qu’on puisse faire la publication pour permettre aux abonnés d’identifier ces personnes. »

    Beaucoup de disparitions non élucidées

    Une demande qui révèle l’ampleur du désarroi des familles qui se demandent si les migrants disparus ont été arrêtés, détenus, ou s’ils sont morts en mer. Du côté du ministère des Sénégalais de l’extérieur, on confirme que les demandes de renseignement des familles de migrants sont nombreuses et que face à l’ampleur des départs clandestins, beaucoup de disparitions restent non élucidées.

    À ce jour, il n’existe aucun dispositif de l’État du Sénégal pour recenser les migrants morts ou portés disparus.

    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20241218-s%C3%A9n%C3%A9gal-un-groupe-facebook-pour-venir-en-aide-aux-familles-de
    #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #frontières #morts_aux_frontières #missing #disparitions #celleux_qui_restent

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  • « Les Syriens ont des craintes, mais sont heureux pour la première fois depuis des décennies »

    De la Syrie nous n’avons trop souvent que des images éparses. Celles d’un régime sanguinaire en place pendant cinq décennies, qui fut longtemps un partenaire privilégié de la France ; les images des révolutions populaires de 2011 réprimées dans le sang par l’ancien pouvoir ; la destruction des plus grandes villes du pays sous les bombes de #Bachar_al-Assad et des Russes ; les images des djihadistes de l’État islamique, ceux qui ont fomenté des attentats en France depuis la ville de Raqqa, dont le groupe terroriste avait fait sa capitale.

    Depuis une semaine, nous voyons désormais d’autres clichés, ceux d’un peuple en joie d’avoir renversé le tyran. Mais aussi les portraits des nouveaux maîtres de la Syrie, biberonnés au djihadisme, et dont nous ne savons pas quoi penser.

    Et puis il y a des images manquantes, celles de ces dizaines ou centaines de milliers de fantômes, des opposant·es, des artistes, des intellectuel·les ou des manifestant·es, embastillé·es et disparu·es : des noms sur des registres, dont les familles recherchent aujourd’hui les traces dans les sous-sols des prisons du régime.

    Qui sont les nouveaux maîtres de la Syrie ? Quel peut être l’avenir du pays dans un Moyen-Orient en plein bouleversement ? Les Syriennes et les Syriens dont les proches ont été tué·es ou torturé·es par le régime connaîtront-ils un jour la vérité ? Obtiendront-ils justice ?

    Nos invité·es :

    - Sana Yazigi, créatrice du site Mémoire créative de la révolution syrienne (https://creativememory.org), autrice de Chroniques de la révolte syrienne : des lieux et des hommes, 2011-2015 (Presses de l’Ifpo) : https://www.ifporient.org/978-2-35159-746-0 ;
    - Hanane et Obeida Dabbagh, proches de disparus syriens, qui ont obtenu la condamnation à perpétuité de trois officiels de l’ex régime syrien pour complicité de crimes contre l’humanité, en mai 2024 ;
    - Ziad Majed, politiste, enseignant à l’université américaine de Paris, auteur de Syrie, la révolution orpheline et coauteur de Dans la tête de Bachar al-Assad (éditions Actes Sud) : https://www.actes-sud.fr/dans-la-tete-de-bachar-al-assad ;
    – Gilles Dorronsoro, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique, coauteur de Syrie. Anatomie d’une guerre civile (éditions du CNRS) : https://www.cnrseditions.fr/catalogue/relations-internationales/syrie

    https://www.youtube.com/watch?v=NWXnsQRUtyo


    #Syrie #peur #statues #prisons #système_carcéral #Assad #surveillance #torture #dictature #terreur #clientélisme #clan #solidarité_de_corps #Russie #Iran #atrocités #répression #disparus #renaissance #armes_chimiques #justice #purge #colère #poursuites_judiciaires #HTS #Tahrir_al-Sham #al-Julani #Abu_Mohammad_al-Julani #sanctions #Kurdes #Turquie #souveraineté #Israël #Etat_islamique #Golan #USA #Etats-Unis #influences_étrangères #auto-détermination #complexité #kurdes_syriens #fédéralisme #baasisme #constitution #élections #bases_américaines #milices_turques #libération #procès #crimes_contre_l'humanité #affaire_Dabbagh #prisons_syriennes #destruction_des_corps #arrestations #résistance #révolution_syrienne #impunité #amnistie #détention #charniers #massacres #prisons_secrètes #tortionnaires

    • Creative memory

      Mémoire Créative est un projet à but non lucratif qui vise à documenter, archiver et protéger les œuvres et les événements de l’#oubli, de la #négligence et du #déni. Il s’agit là d’un engagement effectué dans la volonté de témoigner de l’effervescence culturelle et artistique née de la révolution syrienne. Celui-ci s’effectue dans un contexte instable de guerre, de destruction et de remodelage du tissu social. Le projet vise à témoigner, en ces temps troubles, de la construction d’une mémoire de sa révolution ainsi que de la création d’un patrimoine et d’une nouvelle identité culturelle, sociale et politique.

      Toutes les œuvres sont documentées sur le site telles qu’elles sont mentionnées dans leurs sources originales, avec les auteurs respectifs et tous les détails adhérents, y compris les éventuelles erreurs linguistiques. Des liens présents sur notre site, actifs au moment de l’archivage des sources y correspondant, peuvent avoir été désactivés, et ce pour des raisons indépendantes de notre volonté. Nous ne sommes donc pas responsables des suppressions des sources, des modifications et des erreurs qui se produisent après l’archivage.

      https://creativememory.org/fr/archive
      #archive #mémoire #culture #art #caricatures #dessins_de_presse #art_et_politique

    • Chroniques de la #révolte syrienne : des lieux et des hommes, 2011-2015

      Ce livre est une invitation à explorer un pays qui, pris dans une spirale de #violence inouïe, est fragmenté au point d’être devenu étranger à lui-même. Il présente, sous forme documentaire, cinquante villes, villages, communes, banlieues et quartiers syriens qui se sont révoltés en 2011. Ces Chroniques reviennent sur le début du mouvement de révolte, ses vecteurs de mobilisation et ses dynamiques internes. Elles témoignent que le soulèvement initié en mars 2011 a généré une importante créativité et un monde d’initiatives et de projets sociétaux.

      https://www.ifporient.org/978-2-35159-746-0
      #livre #révolution

    • Syrie. Anatomie d’une #guerre_civile

      Voici la première étude sur la guerre civile syrienne faite à partir d’entretiens réalisés en Syrie même et dans les pays voisins.

      #2011 : des centaines de milliers de Syriens de toutes confessions et origines ethniques manifestent pacifiquement pour réclamer la démocratisation du régime. Au bout de quelques mois, la violence de la répression les contraint à prendre les armes et à organiser une contre-société avec des institutions embryonnaires et à regrouper des unités militaires improvisées au sein de l’Armée syrienne libre.

      Après 2013, cette logique inclusive et unanimiste cède progressivement devant la montée des groupes transnationaux comme le PKK et l’État islamique. L’insurrection se fragmente alors avec une polarisation croissante alimentée de l’extérieur. Les groupes les plus modérés sont marginalisés au profit de l’islam politique qui prend des formes de plus en plus radicales et de revendications ethno-nationales kurdes.

      Quels sont les effets de la guerre sur la société syrienne ? Quelles nouvelles hiérarchies communautaires et sociales résultent de la violence généralisée ? Comment les trajectoires sociales des Syriens pris dans la guerre sont-elles affectées ? Comment se structure l’économie de guerre alors que le pays est divisé entre le régime, l’insurrection, le PKK et l’État islamique ?

      Un livre unique qui combine une recherche de terrain – rare sur le confit syrien – et une réflexion théorique novatrice sur les situations de guerre civile.

      https://www.cnrseditions.fr/catalogue/relations-internationales/syrie

    • Affaire Dabbagh

      L’affaire Dabbagh est une affaire criminelle concernant la disparition forcée et la mort sous la torture de #Mazzen_Dabbagh, conseiller principal d’éducation au Lycée français de Damas, et de son fils, #Patrick_Dabbagh, étudiant. Tous deux sont des citoyens franco-syriens, arrêtés à leur domicile à Damas en 2013 par les services de renseignement, victimes de disparition forcée pendant 5 années puis déclarés mort en 2018 par les autorités syriennes.

      En 2024, trois dignitaires syriens sont reconnus coupables de complicité de crime contre l’humanité par la justice française pour l’arrestation arbitraire, la torture et la privation de la vie de Mazzen et Patrick Dabbagh.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dabbagh