#dissensus

  • Catalyse totalitaire

    Il y a une économie générale de la #violence. Ex nihilo nihil : rien ne sort de rien. Il y a toujours des antécédents. Cette économie, hélas, ne connaît qu’un principe : la #réciprocité – négative. Lorsque l’#injustice a été portée à son comble, lorsque le groupe a connu le #meurtre_de_masse et, pire peut-être, l’#invisibilisation du meurtre de masse, comment pourrait-il ne pas en sortir une #haine vengeresse ? Les rationalités stratégiques – faire dérailler la normalisation israélo-arabe, réinstaller le conflit israélo-palestinien sur la scène internationale –, si elles sont réelles, n’en ont pas moins trouvé parmi leurs ressources le carburant de la vengeance meurtrière.

    « #Terrorisme », mot-impasse

    La FI n’a pas commis les erreurs dont on l’accuse. Mais elle en a commis. Une – et de taille. Dans un événement de cette sorte, on ne se rend pas directement à l’analyse sans avoir d’abord dit l’#effroi, la #stupeur et l’#abomination. Le minimum syndical de la #compassion ne fait pas l’affaire, et on ne s’en tire pas avec quelques oblats verbaux lâchés pour la forme. Quand bien même ce qui est donné au peuple palestinien ignore jusqu’au minimum syndical, il fallait, en cette occurrence, se tenir à ce devoir – et faire honte aux prescripteurs de la compassion asymétrique.

    Ce manquement, réel, a cependant été saisi et déplacé pour se transformer dans le débat public en un point de sommation, d’abjuration même, sur lequel la FI, cette fois, a entièrement raison de ne pas céder : « terrorisme ». « Terrorisme » devrait-il être, comme l’affirme Vincent Lemire, « le point de départ du #débat_public » ? Non. Il n’en est même pas le point d’arrivée : juste le cul-de-sac. « Terrorisme » est un mot impasse. C’est ce que rappelle Danièle Obono, et elle a raison. Fait pour n’installer que la perspective de l’éradication et barrer toute analyse politique, « terrorisme » est une catégorie hors-politique, une catégorie qui fait sortir de la #politique. La preuve par Macron : « unité de la nation » et dérivés, 8 occurrences en 10 minutes de brouet. Suspension des conflits, neutralisation des différends, décret d’unanimité. Logiquement : les manifestations de soutien au peuple palestinien sont des manifestations de soutien au terrorisme, et même des manifestations terroristes, en conséquence de quoi elles sont interdites.

    Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique. Au plus haut point. Même si cette politique prend la forme de la #guerre, se poursuivant ainsi par d’autres moyens selon le mot de Clausewitz. Le #peuple_palestinien est en guerre – on ne lui a pas trop laissé le choix. Une entité s’est formée en son sein pour la conduire – d’où a-t-elle pu venir ? « On a rendu Gaza monstrueux », dit Nadav Lapid. Qui est « on » ?

    Sans avoir besoin de « terrorisme », « guerre » et « #crimes_de_guerre » sont hélas très suffisants à dire les combles de l’horreur. Très suffisants aussi à dire les #massacres abominables de civils. Si dans la guerre, qui est par principe #tuerie, on a forgé sans pléonasme la catégorie de « crimes de guerre », c’est bien pour désigner des actes qui font passer à une chose atroce en soi d’autres paliers d’#atrocité. C’est le moment de toute façon où il faut faire revenir l’#économie_générale_de_la_violence : des #crimes qui entraînent des crimes – des crimes qui ont précédé des crimes. L’acharnement à faire dire « terrorisme » ne satisfait que des besoins passionnels – et aucune exigence intellectuelle.

    En réalité, « terrorisme » et « crimes de guerre » sont deux catégories qui ne cessent de passer l’une dans l’autre, et ne dessinent aucune antinomie stable. Hiroshima est, à la lettre, conforme à la définition ONU du terrorisme : tuer des civils qui ne sont pas directement parties à des hostilités pour intimider une population ou contraindre un gouvernement à accomplir un certain acte. A-t-on entendu parler de terrorisme pour la bombe d’Hiroshima ? Et pour Dresde ? – comme Hiroshima : terroriser une population en vue d’obtenir la capitulation de son gouvernement.

    Mais pour ceux qui, dans la situation présente, en ont fait un point d’abjuration, « terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de #sens. Et de #causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n’appelle rigoureusement aucune autre action que l’extirpation, éventuellement dans la forme relevée de la croisade : le choc des civilisations, l’axe du Bien, à laquelle il n’y a aucune question à poser. Il est vrai qu’ici nous naviguons en eaux vallsiennes où #comprendre est contradictoire avec s’émouvoir, et vient nécessairement en diminution du sentiment d’horreur, donc en supplément de complaisance. L’empire de la bêtise, comme une marée noire, n’en finit plus de s’étendre.

    La #passion de ne pas comprendre

    Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit – pour comprendre. Un peuple entier est martyrisé par une #occupation, ça fait bientôt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque à les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. 200 morts depuis dix mois : pas un mot – entendre : qui se comparerait, même de loin, aux mots donnés aux Israéliens. Des témoignages vidéos à profusion des crimes israéliens encore frais : pas un mot. Des marches palestiniennes pacifiques à la frontière, 2018, 200 morts : pas un mot. Des snipers font des cartons sur les rotules, 42 en une après-midi, pas mal : mais pas un mot – si : « l’armée la plus morale du monde ». D’anciens militaires de l’armée la plus morale du monde expriment le dégoût, l’inhumanité de ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens : pas un mot. À chacune des #abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons – à peine quelques rides à la surface de l’eau. Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques. En parlant de statistique : on voudrait connaître la proportion des hommes du Hamas passés à l’attaque ce week-end qui ont tenu dans leurs mains les cadavres de leurs proches, des corps de bébés désarticulés, pour qui la vie n’a plus aucun sens – sinon la vengeance. Non pas « terrorisme » : le métal en fusion de la vengeance coulé dans la lutte armée. L’éternel moteur de la guerre. Et de ses atrocités.

    En tout cas voilà le sentiment d’injustice qui soude le groupe. Une vie qui ne vaut pas une autre vie : il n’y a pas de plus haute injustice. Il faut être épais pour ne pas parvenir à se représenter ça – à la limite, même pas par humaine compréhension : par simple prévoyance stratégique. Qu’un martyre collectif soit ainsi renvoyé à l’inexistence, que les vies arabes se voient dénier toute valeur, et que ceci puisse rester indéfiniment sans suite, c’était une illusion de colonisateur.

    Bloc bourgeois et « importation »

    Maintenant le fait le plus frappant : tout l’Occident officiel communie dans cette illusion. En France, à un degré étonnant. On s’y inquiète beaucoup des risques d’« #importation_du_conflit ». Sans voir que le conflit est déjà massivement importé. Bien sûr, « importation du conflit » est un mot à peine codé pour dire indifféremment « Arabes », « immigrés », « banlieues ». Mais le canal d’importation réel n’est pas du tout celui-là, il est sous nos yeux pourtant, large comme Panama, bouillonnant comme une conduite forcée : le canal d’importation-du-conflit, c’est le bloc bourgeois (Amable et Palombarini ©). Tout son appareil, personnel politique, éditocratie en formation serrée, médias en « édition spéciale », s’est instantanément déclenché pour importer. Pourquoi le point de fixation sur le terrorisme ? Pour la FI bien sûr – nous y revoilà. Cette fois-ci cependant avec un nouveau point de vue : le point de vue de l’importation intéressée. Le bloc bourgeois quand il fait bloc derrière Israël à l’extérieur saisit surtout l’occasion de faire bloc contre ses ennemis à l’intérieur.

    Il faudrait ici une analyse de la solidarité réflexe du #bloc_bourgeois avec « Israël » (entité indifférenciée : population, Etat, gouvernement) et des affinités par lesquelles elle passe. Des affinités de bourgeois : le même goût de la démocratie frelatée (bourgeoise), la même position structurale de dominant (dominant national, dominant régional), les mêmes représentations médiatiques avantageuses, ici celles d’Israël comme une société bourgeoise (start-ups et fun à Tel Aviv). Tout porte le bloc bourgeois à se reconnaître spontanément dans l’entité « Israël », partant à en épouser la cause.

    Et le bloc bourgeois français est plus israélien que les Israéliens : il refuse qu’on dise « #apartheid » alors que des officiels israéliens le disent, il refuse de dire « Etat raciste » alors qu’une partie de la gauche israélienne le dit, et qu’elle dit même parfois bien davantage, il refuse de dire la #responsabilité écrasante du gouvernement israélien alors qu’Haaretz le dit, il refuse de dire la politique continûment mortifère des gouvernements israéliens alors qu’une kyrielle d’officiers supérieurs israéliens le disent, il refuse de dire « crimes de guerre » pour le Hamas alors que l’ONU et le droit international le disent. Gideon Levy : « Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Palestiniens sans en payer le prix cruel ». Daniel Levy, ancien diplomate israélien à une journaliste de la BBC qui lui dit que les Israéliens sur le point d’annihiler Gaza « se défendent » : « Vous pouvez vraiment dire une chose pareille sans ciller ? Ce genre de #mensonges ? » Le bloc bourgeois : « Israël ne fait que se défendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource à l’Ukraine, il ne dit rien quand Israël coupe toute ressource à Gaza. Le bloc bourgeois vit un flash d’identification que rien ne peut désarmer.

    Il le vit d’autant plus intensément que la lutte contre les ennemis du frère bourgeois au dehors et la lutte contre les adversaires du bloc bourgeois au-dedans se potentialisent l’une l’autre. C’est comme une gigantesque résonance inconsciente, qui prend toute son ampleur dans une situation de crise organique où le bloc bourgeois contesté est devenu prêt à tout pour se maintenir.

    Le bloc regarde autour de lui, il ne se voit plus qu’un seul ennemi significatif : la FI. PS, EELV, PC, il a tout neutralisé, plus aucune inquiétude de ce côté-là, ces gens ne représentent aucun danger – quand ils ne sont pas de précieux auxiliaires. La FI, non. Une occasion se présente pour l’anéantir : ne pas hésiter une seule seconde. Comme avec Corbyn, comme avec Sanders, les affabulations d’antisémitisme, connaissaient déjà leur régime de croisière, mais une opportunité pareille est inespérée. Providentiel loupé inaugural de la FI : tout va pouvoir s’engouffrer dans cette brèche : le mensonge ouvert, la défiguration éhontée des propos, les sondages bidons sur des déclarations ou des absences de déclarations fabriquées, les accusations délirantes. La BBC s’abstient de dire « terroriste » mais la FI doit le dire. Des universitaires incontestables produisent de l’analyse sur les plateaux, mais la même analyse fournie par la FI est un scandale. La FI a une position somme toute fort proche de l’ONU, mais elle est antisémite. « Que cherche Jean-Luc Mélenchon ? A cautionner le terrorisme islamiste ? » s’interroge avec nuance La Nuance.

    #Cristallisation

    La violence du spasme que connait la vie politique française n’a pas d’autre cause. L’événement a œuvré comme un puissant réactif, révélant toutes les tendances actuelles du régime, et les portant à un point que même les émeutes de juillet ne leur avaient pas fait atteindre. L’effet de catalyse est surpuissant. Crise après crise, la dynamique pré-fasciste ne cesse de prendre consistance et de s’approfondir. Le terme en a été donné par Meyer Habib député français d’extrême-droite israélienne : « Le RN est entré dans le camp républicain ».

    Les moments de vérité recèlent toujours quelque avantage : nous savons désormais en quoi consiste le #camp_républicain. C’est le camp qui interdit le #dissensus, qui interdit l’#expression_publique, qui interdit les #manifestations, qui impose l’#unanimité ou le #silence, et qui fait menacer par ses nervis policiers tous ceux et toutes celles qui seraient tentés de continuer à faire de la politique autour de la question israélo-palestinienne. C’est le camp qui fait faire des signalements par des institutions universitaires à l’encontre de communiqués de syndicats étudiants, qui envisage tranquillement de poursuivre des organisations comme le NPA ou Révolution permanente, qui doit sans doute déjà penser secrètement à des dissolutions.

    C’est bien davantage qu’un spasme en fait. Par définition, un spasme finit par relaxer. Ici, ça cristallise : une phase précipite. Et pas n’importe laquelle : #catalyse_totalitaire. « Totalitaire » est la catégorie qui s’impose pour toute entreprise politique de production d’une #unanimité_sous_contrainte. L’#intimidation, le forçage à l’alignement, la désignation à la vindicte, la déformation systématique, la réduction au monstrueux de toute opinion divergente en sont les opérations de premier rang. Viennent ensuite l’#interdiction et la #pénalisation. Témoigner du soutien au peuple palestinien est devenu un #délit. Arborer un #drapeau palestinien est passible de 135€ d’amende – on cherche en vain une base légale présentable. « Free Palestine » est un graffiti antisémite – dixit CNews, devenu arbitre des élégances en cette matière, signes de temps renversés où d’actuelles collusions avec des antisémites distribuent les accusations d’antisémitisme, et d’anciennes collusions avec le nazisme celles de nazisme. Sous l’approbation silencieuse du reste du champ politique et médiatique. Dans les couloirs de toute la galaxie Bolloré, on ne doit plus en finir de se tenir les côtes de rire, pendant qu’à LREM, à France Inter et sur tous les C Trucmuche de France 5, on prend la chose au tout premier degré. Le camp républicain, c’est le camp qui suspend la politique, les libertés et les droits fondamentaux, le camp soudé dans le racisme anti-Arabe et dans le mépris des vies non-blanches.

    Le monde arabe, et pas seulement lui, observe tout cela, et tout cela se grave dans la #mémoire de ses peuples. Quand la némésis reviendra, car elle reviendra, les dirigeants occidentaux, interloqués et bras ballants, de nouveau ne comprendront rien. Stupid white men .

    https://blog.mondediplo.net/catalyse-totalitaire
    #à_lire #7_octobre_2023 #Palestine #Israël #Gaza #Frédéric_Lordon #médias

  • Retour de la question @seenthis : est-ce qu’on vire les comptes qui puent (trop) la fafitude ?

    – On a LieuxCommuns qui continue à creuser son sillon, on a un Hérétiques Podcast qui ne sent pas la rose non plus, et donc on me repose la question de virer les fachos.

    – Je relance la question ici, parce que comme vous le savez, depuis le début je suis extrêmement réticent à virer des comptes pour des motifs politiques, du moment qu’ils ne perturbent pas le fonctionnement du réseau lui-même.

    – Mais ma position évolue, et je suis moins réticent, parce que maintenant moi aussi j’ai le sentiment d’être submergé par les fachos et leurs discours, partout et tout le temps, sur le Web et hors du Web.

    – Donc je relance la question, en annonçant que si on a un relatif consensus, je ne m’opposerai pas aussi fortement qu’avant à des fermetures de comptes fafs.

    – Par contre j’ai toujours la crainte qu’on ouvre ainsi une boîte de Pandore, avec chacun qui se met à réclamer la fermeture de sa petite liste de détestations : Untel voudra fermer les comptes qu’il croit antisémites, Machine ceux des TERFs, Trucmuche ceux qu’il soupçonne d’être complotistes… J’aimerais donc qu’on sucre des comptes si on a un consensus sur le principe, mais aussi sur les comptes en question, et qu’on fasse bien gaffe à ne pas partir en mode Comité de Salut public.

    • Je n’ai jamais encore eu à lire de post des deux comptes que tu signales, je dois avoir de la chance.

      Par contre j’ai toujours la crainte qu’on ouvre ainsi une boîte de Pandore, avec chacun qui se met à réclamer la fermeture de sa petite liste de détestations

      Oui, je le crains aussi...

    • Pareil, les deux comptes que tu mentionnes n’ont pas atteint mes abonnements, et si c’était le cas je les bloquerais.
      La boîte de pandore, c’est un vrai problème, donc je dirais tant que seenthis n’est pas engagé juridiquement et qu’il suffit de bloquer les comptes en questions, je dirais laisse la bave du crapaud tomber dans le néant.

    • Si ça ne touche pas plusieurs personnes, c’est à priori que le système de blocage + recommandations + niveau de trolling fonctionne un peu. Donc possiblement qu’on peut ne rien toucher pour l’instant (et peut-être que si ya un truc à toucher ça serait d’abord les algos de filtrage trolling etc, avant d’en arriver aux suppressions manuels)

    • on peut préférer le pantouflage, la proprieté privée partout, mais le salut public ne se résume pas au comité du même nom, dont l’histoire n’a rien d’univoque.
      quant au fait de virer les fafs, surtout si ils viennent à perturber les échanges, j’y suis favorable (on les voit partout ailleurs, comme c’est dit)
      pour ce qui est de lieux communs, si ils ont des positions très limites sur divers enjeux, il ne me semble pas que l’on puisse (pour l’instant ?) les considérer comme de simples « alliés objectifs » des fafs.
      hérétiques podcasts, je vois pas ce que c’est, même en cherchant :-)

      par ailleurs, cela reste un problème lorsque des informations faussées ou fausses ne sont pas signalées comme telles par des commentaires, que ce soit en cas de blocage (expérience perso récente) ou d’inattention (coté antisémitisme et complotisme, ça va vite).

      la connerie, on ne peut peut-être pas la vaincre, mais on doit la limiter.

      edit et si il est question de seenthis, c’est plutôt les départs et le peu d’arrivées (de nouvelles sensibilités parmi les abonnés actifs) qui pose question.

      #hygiène #seenthis

    • J’ai déjà croisé ces deux comptes et eu quelques mots avec l’un d’eux. Étant donné mes positions critiques du genre mes opposantes m’ont traité de fasciste ca me rend réticente vis à vis du bannissement. A mon avis l’outil de bloquage fonctionne plutot bien.
      Pour le fait que des propos antisémites pourraient etre tenus, est ce-que seenthis en serait tenu responsable ? Dans ce cas je comprend qu’un bannissement peut etre nécessaire.

    • Merci pour ce débat. Je continue à ne pas être d’accord avec vous. Je pense qu’on n’a aucune obligation morale ou politique à fournir NOS ressources à des vecteurs qu’on devrait combattre, c’est une question indépendante de la liberté d’expression, ils peuvent aller ouvrir leurs comptes ailleurs.

      Les gens qui participent définissent ce qu’est ce réseau. J’ai arrêté de m’impliquer, et de promouvoir seenthis auprès de mes ami·es pour ne pas risquer qu’iels se sentent associé·es avec cette frange pénible, même si heureusement elle est minoritaire. En ce sens, même si les blocages vous protègent individuellement, ça n’a pas « pas d’impact » de laisser la moisissure se répandre. L’odeur se sent de l’extérieur.

    • Moi je suis d’accord pour ne pas héberger les fafs, le hic c’est le processus pour décider qui reste (ou pas) à table. Par exemple @colporteur n’a pas du lire les mêmes trucs infects que j’ai lu sur … et j’ai pas envie d’étaler cette merde. Même chose avec aktivulo et son cheval de troie Offensive Sonore, get out.
      wala
      Merci de nettoyer @arno

    • de nouveau, en raison de la loi, l’antisémitisme se doit, le plus souvent, d’avancer masqué (les chambres à gaz ont-elles existées ? les juifs sont eux aussi des génocidaires, tu as vu ? etc.), voire doublement masqués (Médine est un chic type, et en plus, il lutte contre l’antisémitisme...).
      sinon, plutôt ok avec @fil, coupons les chambres d’écho. si ce n’est, @touti, que des réacs issus de l’extrême ou de l’ultra gauche mettent parfois... du temps à rejoindre l’extrême droite. bref, pas toujours aisé de tracer des lignes de démarcation.

    • Je suis cependant bien sensible à l’argument que même avec blocage qui marche, on met des moyens techniques et éditoriaux à dispositions pour des idées inverses aux notres.

      Comme @arno le rappelle régulièrement, Seenthis est plutôt bien référencé ET peut-être lu sans compte, sans être connecté. Donc même en les bloquant, ça donne une bonne visibilité et un bon référencement à des contenus problématiques du point de vue de nos idées. C’est effectivement problématique.

      Maintenant je sais pas non plus la manière concrète de décision de qui quand quoi.

    • Si décision il faut, la question de la décision « de qui », je pense qu’il n’y a vraiment pas de difficulté : Seenthis s’est toujours inscrit dans la logique de rezo.net et du Minirézo, on retrouve aussi des piliers de longue date de SPIP, donc l’idée qu’on parvient à un consensus au sein de cette « petite » équipe élargie, ça me semble amplement légitime.

    • Le fait que Seenthis ne se développe pas au-delà de notre communauté, et le fait qu’il y ait désormais d’autres alternatives sympathiques aux gros réseaux, ça fait que l’idée d’assumer plus clairement l’orientation de notre communauté, je pense que ça fait bien plus sens.

      De ce fait, si on décide de virer @lieuxcommuns et @heretiques_podcast, je suis d’accord.

    • ayé, on voit où tu voulais en venir.

      faut que @rastapopoulos qui étoile lieux com., ce pour quoi je vois, parfois, avec intérêt (et tristesse) leurs posts donne son avis.

      sinon, des proclamations du style

      Nous refusons l’assignation identitaire et le dénigrement systématique de l’héritage européen des Lumières et des mouvements ouvriers, tout comme nous dénonçons les organisations et les idéologues qui enferment et galvaudent les idées d’émancipation sociale et individuelle. ("Hérétiques")

      ne me posent pas de problème particulier. même si je reste assez stupéfait de ces manières de se réclamer de Castoriadis (comme lieux communs)...

      n’étant pas certain d’avoir voix au chapitre, j’en appelle à @cabou qui contrairement à moi défendait la diffusion de livres à mon sens craignoss dans un espace dédié à l’anarchisme (Saint Imier), et pas au n’importe quoi.

      l’expression « communauté » (typique d’internet... ou pire) me dérange. avoir en commun un lieu d’échange ne fait pas une communauté. et si une telle chose existe, je veux bien en connaître les présupposés, voire les règles.

      je le dis d’autant plus que ces présupposés tout implicites (campisme ?) me paraissent rien moins qu’évidents suite à ce qui s’est passé ici récemment à propos de Médine. la communauté de la tolérance à l’antisémitisme, j’en suis pas. la communauté de la gauche unie sur nawak, non plus.
      tout comme d’autres ici, se sont déclarés hostiles aux points de vue antivax, covido-négationnistes, climato-négationnistes.

      je répète que je serais favorable à une ou des exclusions sur la base d’arguments (une attention à un cas), pas « ça sent pas la rose ».

    • @colporteur : je l’ai vu tout à l’heure mais je ne le retrouve pas, mais je suis persuadé d’avoir vu un message écrit par toi-même, genre en 2019, dans lequel tu te demandais pourquoi tu restais encore ici, et il me semble bien que c’était à cause d’un truc pénible de LieuxCommuns.

      Sinon, ne t’arrête pas au terme « communauté », je ne sais pas quel mot utiliser pour faire court pour parler de ce lieu. Le fait que les comptes les plus fidèles ici se connaissent dans la vraie vie, souvent depuis quelques décennies, se rencontrent quand ils peuvent en famille, et ont construit différentes choses ensemble depuis les années 90, ça devrait suggérer que j’essayais de dire quelque chose de pas totalement galvaudé.

    • Je vois qu’il y a des comptes propageant des fakenews voire des idées problématiques. Mais sur qui et sur quelle procédure repose la décision d’annulation de compte ?
      Personnellement sur hypothèses.org j’avais exprimé mon désaccord avec le gel du blog de l’économiste Jacques Sapir accusé de flirter avec l’extrême droite. Certes seenthis n’est pas une institution publique et je comprends et je partage son positionnement antifasciste mais en pratique je trouve que les radiations pour motif politique laissent la place à un risque d’arbitraire. Ne faut il pas objectiver des critères de décision plutôt que de se baser sur une discussion où participent une dizaine de piliers de seenthis alors qu’il y a combien de comptes actifs ? Plusieurs centaines ?

    • Votre questionnement sur une éviction potentielle ou des ( j’ai pas de réponses) me fait du coup mieux comprendre le fonctionnement de « seenthis » . J’y suis arrivée par FB et j’aime bien lire vos débats. C’est un lieu enrichissant, joyeux et safe. Si mon apport peut vous aider.

    • Alors en l’occurence, la question a été soulevée parce que Lieux Communs vient de faire la retape pour un bouquin sur « L’islamisation de la France », publié par L’Artilleur, avec sur la couv des citations enthousiastes de G-W Goldnadel dans Valeurs actuelles et Matthieu Bock-Côté.

      Si on veut des critères objectivables, avec ça je pense qu’on a basculé clairement au-delà de la confusion.

    • Alors le bandeau va être mis à jour : « les contenus promouvant des idées fascistes conduiront à l’exclusion des comptes concernés. Cette décision sera prise par l’administrateur de @seenthis après avoir consulté un noyau de membres actifs du site » ?

      Du short-blogging sans limite de caractères. De la recommandation de liens. Des automatismes pour rédiger facilement vos messages. Des forums sous chaque billet. De la veille d’actualité. Une thématisation avancée.

    • @rumor. Alors comme initialement j’ai monté le bazar un peu tout seul dans mon coin et que ça n’était pas ouvert au public pendant très longtemps, je n’ai pas écrit explicitement sur la filiation avec le minirézo et rezo.net, ni avec SPIP, dans les textes de présentation. Mais très rapidement à l’ouverture publique, c’est devenu totalement évident (il y a même une notule sur Wikipédia qui prétend(ait ?) que Seenthis est la « startup » de rezo.net).

      Or sur rezo.net, on n’a jamais caché le fait qu’on effectuait une sélection des articles et que nous avions une orientation politique évidente, et qu’il nous arrivait de supprimer des référencements. Avec SPIP, on a toujours explicité le fait qu’il s’agissait d’un projet politique, pas seulement technique, et que tout ça était très ouvertement ancré à gauche.

      Du coup, si tu veux que j’officialise que Seenthis est dans cette filiation, je peux tout à fait ajouter au petit laïus : « This machine kills fascists ».

      –------

      Après, si vous voulez une procédure plus formelle, il suffit d’ouvrir un système de vote ouvert à tous les inscrits de Seenthis, que l’on pondère par la « popularité » de chaque votant (c’est le chiffre du « trollomètre », mis à jour en permanence, en fonction de l’activité et du suivi de chaque compte).

      Et on obtiendra exactement le même résultat, parce que Seenthis est un petit réseau avec un noyau de comptes très actifs (et @mad_meg, @colporteur et @rumor, au cas où vous vous demandez : même sous le simple angle de cet algorithme vous faites clairement partie du noyau central de Seenthis).

      Mais personnellement j’ai toujours préféré la recherche de consensus, surtout qu’ici elle se fait publiquement. (C’est ce qu’on fait depuis 25 ans.)

    • @arno merci de ces précisions. plutôt qu’un laïus, la référence à Guthrie me parait une bonne idée.

      par ailleurs, travers usuel, je me permet d’insister : bien que très/trop présent ici, je ne suis pas membre d’une communauté dont je désapprouve (euphémisme) un (non)rapport à l’antisémitisme que la popularisation de Médine par la gauche vient à nouveau de démontrer irl et ici même.

      edit : peut-être conviendrait-il de fixer un laps de temps pour certaines (?) suppressions de comptes afin que l’on puisse récupérer des références (prises chez des adversaires, des ennemis, des lambda, d’autres, des comptes d’ici) vouées à disparaître

    • très bien de mettre en évidence, et même en exergue, le lien avec rezo.net et les valeurs qui de référence. C’était implicite pour moi mais cela mérité d’être affiché.
      Je pense important qu’il y a toujours un débat préalable à ces exclusions. Mon côté formaliste et bidouilleur me fait aimer ta solution de vote pondéré par la popularité. Mais on peut s’en tenir à un « consensus », même si c’est souvent par épuisement face à des combats qui n’en valent pas forcément la peine, plus que par conviction

    • Comme cette histoire de « noyau » ou de « communuté » va forcément sembler très opaque, voici la liste des comptes que l’algorithme de Seenthis considère comme les plus « populaires ». Je pense que n’importe quel usager régulier de Seenthis percevrait à peu près la même chose :

      @fil, @monolecte, @rezo, @reka, @arno, @rastapopoulos, @odilon, @simplicissimus, @cdb_77, @klaus, @mad_meg, @seenthis, @touti, @colporteur, @sombre, @grommeleur, @recriweb, @kassem, @loutre, @biggrizzly, @vanderling, @gonzo, @visionscarto, @lyco, @parpaing, @supergeante, @rumor, @tintin, @sandburg, @vazi, @ant1, @b_b, @marclaime, @marielle, @xkcd, @ericw

      L’algorithme pondère en fonction du nombre de suivis et du nombre de blocages. C’est-à-dire que si je suis suivi par un des comptes très populaires, je gagne beaucoup de points de popularité. Si je suis bloqué par des comptes très populaires, je perds pas mal de points. Ça permet d’éviter l’astrosurfing monté en épingle par des créations en nombre de comptes fantômes uniquement destinés à suivre un compte.

      Un effet pratique de cette pondération est la recommandation de comptes à suivre quand on s’inscrit.

      Le second est qu’initialement on a un score relativement bas, et on va faire monter son score en contribuant et en interagissant. Et les comptes avec un scrore bas ont tous leurs liens en « nofollow » : ce qui fait qu’il n’y a pas de gain SEO à venir spammer sur Seenthis, parce que les nouveaux comptes ont tous leurs liens en nofollow (mais ça débloque assez vite si on contribue de bonne foi). Et par ailleurs, les comptes fachos ont « naturellement » des scores très bas, donc des liens en « nofollow », donc Seenthis ne contribue pas à leur SEO.

      Je ne sais plus si le bot 7h36 utilise cette pondération.

    • En ce qui me concerne, je ne vois pas de problèmes à fermer les comptes considérés comme problématiques par un groupe informel de piliers de seenthis. La mention this machine kills fascists me va bien aussi. Un système de vote me paraît lourd par contre.

    • une manière de rendre le consensus consistant est de le soumettre au droit de veto individuel. bien sûr, l’utilisation de celui-ci varie en fonction du degré de contrôle social exercé par le groupe, fut-il implicite, qu’on ne l’emploie pas en raison d’un « sens des responsabilités » afin de ne pas bloquer des décisions, par crainte d’être minoritaire de façon affirmée, par lassitude, etc.

      (est-ce par lassitude et manque d’imagination que je ne décrète pas un veto contre mon utilisation de seenthis ?)

      le vote, ça sert à se compter. quelque soit la question posée, ça pourrait donner une indication intéressante sur... l’abstention dans le participatif (je reste étonné de la disproportion entre nombre de comptes et nombres de comptes qui postent).

      #consensus

    • Salut à tutti... En tant que revenante et membre du « canal historique » comme on dit, je pense comme fil, grommeleur et d’autres. Seenthis c’est comme un bar. Le taulier a parfaitement le droit de ne pas servir à boire, et de ne pas offrir une audience à un client faf (ou infréquentable pour quelque autre raison qui fait l’unanimité à l’unisson des clients présents . Par conséquent il le bloque à la porte ET le fait sortir si il est déjà entré.

    • Ravi d’être considéré comme un pilier de comptoir (merci taulier @arno). N’étant pas ’canal historique’ ni vraiment calé ni expert es modération / censure je pense que mon avis compte peu. Comme bcp plus haut, je n’aurai aucun pb avec le blocage pur et simple... & à la vôtre !

    • Bon, en gros, on a l’air d’arriver à un consensus autour de la position de @fil : on ne rince pas les fafs gratos. Ce qui implique que les deux comptes problématiques vont sortir.

      On a l’air aussi d’accord pour dire que discuter quand il y a des comptes problématiques est une bonne idée (genre, ça évite les dérives).

      Le vote peut être un outil supplémentaire, mais reste à définir ses modalités pratiques et techniques.

      On a l’air aussi ok pour dire qu’on est un espace orienté. Je trouve également la formule d’@arno « This machine kills fascists » très plaisante, façon AOC ou IGP. 🏷️

      En tant que pilier de bar virtuel (en vrai, y a trop de covid pour moi !) intronisée par l’algo, je ne suis pas certaine de l’analogie bistrotière, puisque virer un consommateur à priori est un refus de vente et peut donc être attaqué.

      Ici — par contre —, on s’en fout, parce que précisément, on ne vend rien du tout. 😇 😈

    • @colporteur tu as un mail pour que je t’envoie des infos / des liens qui s’entassent depuis des années ?

      Perso, aucun argument pour lire tout ce qui se publie pour savoir quel gout a vraiment la merde. Ma vie risque d’être trop courte et j’ai des amis merveilleux que je ne vois pas assez.
      Et puis, comme il pleut de la vase tout les jours, je suis pas seule à me battre depuis longtemps à vrai dire, c’est pas comme ci on était dans le déni des problématiques sociales et politiques.

      Autre point, je ne comprends pas vos allusion à toi et @rastapopoulos aux commentaires critiques ? ça ne peut justifier l’accueil des fafs ici. Si on en revient à l’époque de la jeunesse emmerde le FN, oui, on a essayé de parler à nos voisins, aux voyageurs dans le métro ou la boucherie sansos de la politique du vivre en commun, de comprendre le vote, de comprendre, de modifier les points de conscience, de vue, de … j’en peux plus, je suis fatiguéeeeee, j’ai envie d’aimer des gens biens, de m’entourer de bisounours, et qu’on me retire le cerveau. Nan, je me moque, je lâcherai jamais mes conversations politiques avec des inconnu·es sous couvert de parler du beau temps.

    • je t’ai répondu là https://seenthis.net/messages/1017971#message1018047, @touti

      un point me reste obscur. y a-t-il des stats qui confirment que seenthis procure des lecteurs à LieuxCommuns (qui affichent moins de 600 visites/jour sur leur site) ou Hérétiques Podcast ?

      je ne vois les premiers que lorsque @rastapopoulos étoile un de leur truc, quant au second je ne connaissais pas son existence.

      LC, c’est un phénomène étrange que cette émergence d’une groupusculaire droite castoriadienne (qui trouve son inspiration chez le dernier Castoridis, renégat si en fut, https://fr.wikipedia.org/wiki/Cornelius_Castoriadi). lorsque je vois leurs machins je suis ébahi (j’ai connu certains d’entre eux lors de luttes dont ils ont dit pis que pendre depuis) sans doute est-ce parce que cela ne m’arrive qu’ici que je n’ai pas de position, bien que leurs textes et ce qu’ils relaient soient craignoss, sans doute aussi parce que je trouve intérêt à des pensées de droite qui ne soient pas totalement informes (pas lu Renaud Camus pour autant).

      leur prose sectaire me parait moins inquiétante que le consensus existant ici quant au fait de silencier l’antisémitisme lorsqu’il ne vient pas des fafs. rappel obligé, ce n’est pas « pour les juifs » que je le dis (Israel s’occupe par ailleurs fort bien de les mettre en mauvaise posture), mais en vertu d’un minimum exigible de probité intellectuelle et politique.

    • redécouvert le message de 2019 évoqué par @arno https://seenthis.net/messages/763047
      (où il est aussi question de la non prise en compte de l’antisémitisme français et degauche ici-même.
      et un message précédent aux mêmes « castoriadiens »
      https://seenthis.net/messages/709832#message709908

      LC m’a bloqué depuis longtemps.
      dommage, je voulais leur demander si en recommandant un livre également recommandé par Valeurs actuelles, Le Point et le Figaro qui nous promettent d’en avoir plein la vue, une sidération efficace, et beaucoup de culture, valait accord avec ces organes, ce que l’url qu’ils citent ne dit pas, puisqu’à part la pub pour ce livre, c’est vide.

    • on peut pas dire que tu te montres franc du collier @arno quand tu lances ce seen qui vise - tu finiras par le dire- à sucrer des comptes avec pour préliminaire le rappel que tu es plutôt contre...

      et lorsque tu écris que cela risque de multiplier les démarches en ce sens à propos de

      les comptes qu’il croit antisémites

      ce n’est pas non plus très correct, puisque cela fait inévitablement allusion à ce qui s’est (pas) passé ici à propos du cas Médine, une suite d’échanges et d’évitements où ce qui était centralement en cause était la tolérance de la gauche à l’antisémitisme et le refus d’envisager qu’il y ait de l’antisémitisme à gauche. a minima un surmoi campiste qui interdit ne serait ce que d’évoquer la chose (qui doit appartenir à la droite, droite identitaire et néo-nazie comprises, quel cadeau !).

      il y a le consensus de la communauté (à trois ou quatre exceptions près, qui n’en sont pas vraiment, de la communauté ?) et mapomme à qui est attribué, en vertu d’un algorithme à la logique bassement comptable (je poste beaucoup) la qualité de membre d’une communauté dont je ne peux faire partie puisque selon toute évidence elle se réunit entre autre chose sur une position disons a minima d’indifférence quant [décoquillage : à certains adeptes] du complot juif ou du caractère [nuisible] de « les juifs », à condition qu’ils soient d’une manière ou d’une autre (et il faut voir lesquelles !) de gauche, à laquelle.

      probablement pense-t-on qu’en vertu de la création d’Israel les juifs n’ont plus rien à voir avec la question #minoritaire. ce n’est pas mon avis. et comme cette question définit ce que pourrait être une gauche, nous ne sommes pas de la même gauche.

      #dissensus

    • Je ne suis pas intervenu dans l’histoire Médine parce que je ne savais pas qui était ce type cinq minute avant qu’il y ait un scandale. Puisque tu insistes pour que je donne mon avis : j’aurais tendance à croire que ces (abrutis de) LFI ont trouvé que c’était cool d’inventer un type qui les connecterait avec les jeunes des banlieues, ou alors les Méluchistes ont calculé qu’ils allaient faire chier Ruffin en mettant la question de l’islamophobie en avant (est-ce qu’ils ignoraient les positions rances du gars parce qu’ils sont incompétents, ou est-ce qu’ils les ont minorées comme de ton point de vue, je ne sais pas), et une fois que ça leur a pété à la gueule ils ne pouvaient plus se dédire, sauf à croire qu’ils allaient ainsi se mettre ces jeunes définitivement à dos.

      Par contre je suis intervenu ensuite sur les accusations contre Gérard Miller (dont par ailleurs je me contrefous pas mal, je croyais que c’était un amuseur public de chez Ruquier, du temps où ils animaient le midi de France Inter, bon sang je crois que c’était pendant mes études au début des années 90). Pour le coup j’y ai vraiment lu une attaque de mauvaise foi de ces twittos, et je l’ai écrit. Parce que je pense que s’il y a de l’antisémitisme de manière assez omniprésente dans notre société, je pense aussi que l’imputation d’antisémitisme à tout va est largement instrumentalisée, notamment quand elle touche la gauche, et que l’exécution de Corbyn en est une illustration absolument dramatique.

      On a échangé des arguments, et hop tu es reparti sur Médine dans un flux consacré à Miller. Puis tu as relancé un thread, cette fois en prenant directement la Licra, et là je t’ai fait remarquer que la Licra c’est pas juste la droite, c’est une instrumentalisation permanente de l’imputation d’antisémitisme, justement ce qui provoque nos réticences aux généralisations hâtives (pour ma part, pas sur Médine, je concède sans trop difficulté que ces trucs sont rances ; mais sur Miller je pense vraiment qu’il s’agit d’une manipulation politique) et donc hop on est repartis sur Médine. Et maintenant on parle de Lieux Communs, qui est d’une constance assez parfaite dans les lieux communs fafoïdes, et tu nous ressors Médine. Bon, pourquoi pas, mais bref.

      –—

      Sinon, je ne comprends pas pourquoi tu tiens à ce que je sois arrivé de manière sournoise dans le présent flux : dès les deux premières phrases, je demande si on vire Lieux Commun et Hérétiques, et comme il est notoire que je suis l’un de ceux ici à toujours avoir argumenté contre les sucrages pour des motifs politiques, je pense qu’il est important que j’explique que j’ai évolué.

      J’ai posé la question, et les premiers intervenants étaient plutôt contre l’expulsion des comptes, et c’est après l’intervention de @fil que les avis évoluent dans l’autre sens.

      Ça fait 15 ans que je suis ici, et j’ai toujours été dans la position de celui que ne veut ne pas virer des comptes pour des motifs politiques. Est-ce que tu crois que c’était la position de confort ? En deux semaines tu me chies une pendule sur Médine tous les deux tweets, alors que je n’avais rigoureusement rien écrit là-dessus. Alors imagine depuis 20 ans dire aux copains que je ne veux pas virer ces comptes-là, et argumenter à chaque fois.

      Mais là les temps changent, l’omniprésence des fafs sur l’intégralité de l’internet, ça commence à sérieusement me peser, donc comme on m’a relancé en privé, cette fois je préfère indiquer que j’ai évolué sur la question et, comme je l’écris explicitement, s’il y a un consensus pour les virer je ne m’opposerai pas à les virer.

    • Pareil que @fil :

      Je pense qu’on n’a aucune obligation morale ou politique à fournir NOS ressources à des vecteurs qu’on devrait combattre, c’est une question indépendante de la liberté d’expression, ils peuvent aller ouvrir leurs comptes ailleurs.

      Et pareil que @chris1 :

      Seenthis c’est comme un bar. Le taulier a parfaitement le droit de ne pas servir à boire, et de ne pas offrir une audience à un client faf (ou infréquentable pour quelque autre raison qui fait l’unanimité à l’unisson des clients présents . Par conséquent il le bloque à la porte ET le fait sortir si il est déjà entré.

      Jarreter les fafs, ce n’est pas de la censure, c’est de l’auto-défense.

    • merdalor, me v’la dans un noyau si j’en crois l’énumération d’@arno. Il est tard, je regarde tout ça demain parce que là les interventions des uns et des autres, ça part un peu par-ci et par-là. La seule chose que je retiens pour l’instant d’une lecture en diagonale c’est que la position de @fil (ne pas mettre à disposition de l’ennemi des moyens de diffusion, une plateforme technique, me parle, et je suis plutôt pour ne pas faire de cadeaux au vu de l’époque.

    • Perso je ne suis pas du tout pour qu’on mette en place une « procédure » (en dehors de la recherche de consensus comme on l’a toujours fait), ni une liste de « critères », et c’est ce que je dis avec les exemples (à peine au second degré) sur l’antisémitisme et les TERFs qu’on pourrait agiter sans pour autant résoudre le problème de l’interprétation (c’est l’une des limites des instances Mastodon qui publient des listes de choses interdites).

      J’ai évoqué le « vote » à titre de contre-exemple, pour indiquer que ça ne me semblerait pas du tout plus pertinent qu’une recherche de consensus. Le vote serait juste plus violent (au sens : tu n’es pas d’accord, on s’en fout de tes arguments, tu es minoritaire et on vote).

    • pour que ces deux clôtures de comptes permettent d’en savoir plus sur ce à quoi sert seenthis, a-t-on idée du nombre d’arrivées « internes » (fort peu, il me semble) et externes sur leur compte seenthis ? plus important, a-t-on idée du nombre de passages par leur compte seenthis qui se prolongent d’une visite vers leur propre site ?

    • j’ai eu tort de ne pas prendre position pour l’exclusion de LC (et HP). seenthis était ma seule manière d’avoir connaissance par intermittence de leur thèses et parcours.

      par ailleurs, avoir cru qu’un relevé commenté de textes et déclaration anciennes comme récentes d’un M. dont le gauchowashing ne relève en rien du seul concours de la FI pouvait intéresser ici, puis prendre trop à coeur le fait que ce ne soit pas le cas, spécialement dans « le noyau de la communauté », était une erreur. le sort de Corbyn, « l’instrumentalisation permanente de l’imputation d’antisémitisme », la gauche, Israel, et je ne sais quoi encore, comptent davantage que cette large promo d’une figure pourrie dans la culture populaire.
      y a des illusions nécessaires. ici ou ailleurs, je recommencerais.

    • Pourquoi créer un réseau social si ce n’est pour se démarquer de ceux déjà existants ? L’intérêt de Seenthis (à mon sens) est d’avoir une « ligne éditoriale » franchement à gauche et c’est pour cette raison que je m’y plais. Qu’il y ait une certaine tolérance, soit, mais accepter les fafs c’est une complaisance envers des individus qui pose problème. Je suis donc d’avis de les jarreter.

    • Virer des comptes déplaisants c’est certes prendre le risque de « l’entre-soi ».
      Mais l’entre-soi est à mes yeux largement préférable à « l’entre-fafs » , donc je suis pour l’éjections des comptes problématiques. (même si je n’ai jamais eu d’interaction avec eux).

    • Un peu de sociologie de comptoir au passage : j’ai noté que c’est l’argument plutôt « matérialiste » de @fil ("NOS ressources") qui a fait basculer les avis alors qu’on était plus sur des argument idéologiques au départ (censure vs liberté d’opinion et débat politique).
      J’ai l’impression qu’à gauche on a souvent cette posture un peu chevaleresque de mettre un point d’honneur à laisser l’opposant s’exprimer (ne serait-ce que pour connaitre le fond de sa pensée et ensuite argumenter) alors qu’à droite on voit plutôt cette ouverture comme une faille qui va permettre de poser un coin pour fissurer le bloc d’en face.
      Donc merci @fil de nous avoir sorti de l’ornière Don Quichotesque ;)

    • Bien Vu @vazi

      J’ai l’impression qu’à gauche on a souvent cette posture un peu chevaleresque de mettre un point d’honneur à laisser l’opposant s’exprimer (ne serait-ce que pour connaître le fond de sa pensée et ensuite argumenter) alors qu’à droite on voit plutôt cette ouverture comme une faille qui va permettre de poser un coin pour fissurer le bloc d’en face.
      Donc merci Fil de nous avoir sorti de l’ornière Don Quichotesque ;)

      Yes ! @biggrizzly ......... « No Pasaràn ! »

    • Où sont les fafs ?... :-D :-D :-D

      Quand on lit les commentaires à n’en plus finir, et certains sont prolixes, on dirait une cellule gauchiste vieillissante... C’est pitoyable. A vous regarder le nombril, vous n’avez pas passé le cap d’un réseau sérieux.

      IL est gentil, le Arno, je suis pas abo, je me demande pourquoi... :-D :-D :-D

  • Jacques #Rancière : “L’enjeu est de parvenir à maintenir du dissensus”
    https://www.lesinrocks.com/2021/02/15/idees/idees/rencontre-avec-jacques-ranciere-lenjeu-est-de-parvenir-a-maintenir-du-di

    Il me semble que la conjoncture de la pandémie prouve en réalité le contraire de ce qu’on voudrait lui faire démontrer, à savoir cette omniprésence d’un pouvoir sécuritaire contrôlant les âmes et les corps. Ce que la pandémie a produit, ce n’est pas tant une société de contrôle qu’une société de dispersion. Je pense qu’il y a une grande paranoïa liée au concept même de biopolitique, qui s’est surajoutée à la paranoïa plus ancienne de la logique marxiste, qui cible toujours un grand pouvoir dissimulé.

    Tout cela a abouti à cette conjoncture où la plupart des pensées qui se veulent d’opposition partagent cette grande obsession d’une puissance irrésistible qui s’empare de nos âmes et de nos corps. Dans la mesure où les représentations ne sont pas des idées en l’air mais des manières d’organiser notre monde perçu, supposer cette puissance, c’est la rendre opérante.

    #paywall

  • De la fâcherie avec des sociaux-démocrates, pas trop démocrates et le moins sociaux possible.

    mots clefs : #dissensus #répression #PS #Notre-dame-Des-landes

    http://blog.agone.org/post/2012/07/04/Apaisement

    "Dans une société, qu’elle soit occidentale ou orientale, qui perpétue ses iniquités à la faveur d’un consensus aussi mensonger que meurtrier, on ne peut, à moins d’être un social-démocrate « apaisant », que se fâcher avec beaucoup, beaucoup de monde. Merci à Bourdieu et Pamuk de nous avoir rappelé qu’il n’y a pas lieu de s’en excuser."

    Dans cet extrait d’une chronique publiée le 5 juillet dernier sur le blog des éditions Agone (cf. le lien ci-dessus), Alain Accardo rappelle à François Hollande et ses amis que la colère et le dissensus sont des réponses légitimes face à la domination, l’iniquité et le mépris dans le champ politique et social.

    Ces mots sont un rappel toujours nécessaire.

    En outre ils révèlent par un effet de miroir la duplicité des auteurs de ces discours iréniques qui escamotent la notion même de conflit au nom d’un prétendu besoin d’apaisement tout en recourant à la violence, à coup de censure molle ou de flash-ball, pour faire taire les opinions inconvenantes, hirsutes, mal coiffées, ouvrières, précaires, en chômage, etc.

    L’hypocrisie des sociaux-démocrates quand ils font la promotion du consensus tout en distribuant des coups de pied au cul s’observera nettement si on prolonge la citation d’Alain Accardo par une question, qui n’entrait peut-être pas dans les intentions de l’auteur, mais tant pis :

    Voici cette question : Si le social-démocrate lénifiant et ses petits copains prétendent éteindre les fâcheries de classe au moyen d’une politique apaisante, comment diable gèrent-ils les colères de ceux qui vivent ces apaisements comme autant de trahisons ?

    Réponse : la sociale-démocratie se fâche bien sûr.

    Chacun sait d’ailleurs qu’il existe un ministère qui s’en charge (de CRS, au besoin).

    Et il n’est pas très difficile d’établir une liste d’exemples récents de ces répressions : Intervention militaro-policière violente contre les opposants à l’aéroport de #Notre-dame-des-Landes ; mesures coercitives contre les associations d’aide aux étrangers en CRA jugées trop ’’bavardes’’ ; confirmation des poursuites engagées sous le précédent gouvernement contre des syndicalistes ; etc.

    Dans de telles conditions, qui condamnent les tièdes à l’insignifiance, la capacité à exprimer la colère sera plus que jamais nécessaire à tous ceux qui ne veulent plus payer la facture du banquet des hommes blancs bien nourris aux mains lisses.

    Quitte à se fâcher définitivement avec la valetaille socialiste qui ne parle d’apaisement que pour mieux étouffer les protestations de ceux qu’elle abandonne à la cupidité des dominants.