• En #Turquie, la #dissidence a une voix de femme

    Alors que le régime du Président #Recep_Tayyip_Erdogan réprime les avocats, les médecins, les journalistes, les Kurdes, la communauté LGBT… les femmes donnent de la voix dans la rue, les médias et sur les réseaux sociaux.

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    Invisibles sur le marché du travail, elles sont quantité négligeable au gouvernement, avec deux ministres femmes sur seize, et, à peine plus visible au Parlement, avec 17 % de députés femmes. Fortement incitées à mettre au monde trois enfants minimum, mariées à leurs violeurs, harcelées, trainées devant la justice, régulièrement emprisonnées et rouées de coups pour un tweet, le régime fait tout pour étouffer leur désir d’émancipation.

    Elles ont beau être systématiquement qualifiées de terroristes dès lors qu’elles expriment un avis contraire à celui du gouvernement, les gaz lacrymogènes ne les font pas taire. Elles sont à la pointe de la dissidence qui dépasse les clivages entre religieuses et laïques, et inclut dans ses rangs des femmes conservatrices, ayant voté ou non pour l’AKP. Zynep Duguy témoigne du ralliement toujours plus nombreux de femmes de toutes catégories sociales et religieuses dans les manifestations : “Auparavant, les femmes musulmanes ne participaient pas aux manifestations, mais maintenant on en voit de plus en plus. Il y a aussi des femmes de différentes classes sociales qui y viennent. C’est devenu un lieu où même les femmes de ménage sentent qu’elles ont leur place. Alors, elles viennent manifester, parce que désormais, avec la crise, la charge économique pèse encore plus sur les épaules des femmes. La crise économique ainsi que toutes les politiques prohibitives ont poussé les femmes à se rassembler. Elles sont de plus en plus nombreuses aux opinions et aux identités différentes, issues de tous les milieux sociaux.”

    Ipek Bozkurt, explique l’importance de ces manifestations pour les femmes : “L’espace public donne aux femmes et à toutes les minorités une chance de se connecter, de discuter de leurs problèmes et de produire de la solidarité. Face à ce système qui veut nous faire croire que nous sommes seuls face à nos soucis individuels. L’occupation de l’espace public est certainement la condition nécessaire à l’émancipation des femmes. “

    Peut-être est-ce pour cette détermination infaillible que les femmes font peur aux hommes au pouvoir en Turquie. Cette peur expliquerait la décision du président Recep Tayyip Erdogan, décrétée en mars 2021 de faire sortir la Turquie de la Convention d’Istanbul, un traité international qui engage les signataires à prendre des mesures contre les violences faites aux femmes.

    Une décision de se retirer de la Convention qui est très politique pour Ipek Bozkurt :"Le taux de féminicides est en corrélation avec celui des inégalités de genre. Les hommes turcs savent qu’ils peuvent s’en tirer avec peu ou pas de punition s’ils tuent ou blessent une femme, et que ce ne sera pas la fin de leur vie. Cette confiance dans le système vient de ces politiques qui ne protègent pas les femmes. En décidant de se retirer de la Convention d’Istanbul ils rendent possible la violence et la favorisent. Voilà pourquoi c’est politique”.

    Des dizaines de milliers de manifestantes sont alors descendues dans la rue pendant plusieurs semaines à travers la Turquie pour protester contre cette décision. Depuis, la mobilisation continue et leurs combats transversaux se rejoignent sur la place publique pour dénoncer les politiques économiques, sanitaires, les violences faites aux femmes, et la répression envers les minorités kurdes ou LGBT.

    Ensemble elles crient, elles rient, elles pleurent, elles chantent face à la Police. Et ce mouvement puissant et courageux fait peur aux hommes comme l’explique Zeynep Dupuy : “Il fait peur à Erdogan, à l’ensemble du parti de l’AKP et au-delà à la majorité des hommes hétérosexuels. Ils craignent les femmes turques en Turquie. Même dans les périodes les plus dures où personne n’avait le droit de sortir dans la rue, les organisations de femmes n’ont pas cessé de manifester. Malgré de multiples intimidations, les femmes sont encore dans la rue et je suis sûre qu’ils ont peur des femmes, car ils nous voient comme dangereuses”.

    Une affirmation que soutient aussi Fatma Cetinkaya : “Le gouvernement a très peur des femmes, et c’est tant mieux. Qu’il tremble ! Si les femmes font entendre leur voix, croyez-moi, ce gouvernement patriarcal ne tiendra pas.” Néanmoins, elle rappelle que le combat est loin d’être fini : “Nous devons crier plus fort encore pour nous faire entendre. Si les femmes font entendre leur voix, elles ne seront plus persécutées à la maison. Si les femmes font entendre leur voix, elles ne seront plus tuées. Si elles se taisent, elles seront reléguées au second plan. Les femmes doivent faire entendre leur voix. Et je serai de tous les endroits où les femmes feront entendre leur voix”.

    Un documentaire de Pauline Maucort, réalisé par Julie Beressi.

    Avec :

    #Zeynep_Duguy, féministe musulmane, militante des droits humains, activiste sur tweeter et dans la rue

    #Ipek_Bozkurt, avocate pour la plateforme Stop aux féminicides

    #Fatma_Çetinkaya, mère de famille dénonçant la vie chère et harcelée sur les réseaux sociaux

    #Filiz_Demiral, mère d’une jeune femme victime de féminicide

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/en-turquie-la-dissidence-a-une-voix-de-femme-9890171

    #femmes #résistance #répression #religion #féminisme #Erdogan #liberté #dette #pauvreté #inégalités
    #podcast #audio

  • #Simon_Springer : « A un moment donné, il faut juste dire "#fuck !" au #néolibéralisme dont la fonction première est de créer des #inégalités »

    Pour cet activiste du quotidien, lire #Kropotkine et #Reclus, c’est revenir aux sources de la géographie comme de l’#anarchisme. La #géographie_radicale propose de penser toutes les histoires, en s’éloignant du seul point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes… Et surtout la prise en compte des #interactions et des #coopérations.

    L’affiche ressemble à s’y méprendre à celle de la tournée d’un groupe de hard rock. Si Simon Springer est bien fan de ce genre musical, les 28 dates du tour d’Europe qu’il a honorées avant l’été ont invité le public non pas à des concerts, mais à des conférences autour de son dernier ouvrage, Pour une géographie anarchiste (Lux éditeur, 2018). Professeur depuis 2012 à l’université de Victoria, au Canada, il rejoindra en septembre l’université de Newcastle, en Australie. Géographe radical, spécialiste de la pensée anarchiste et du Cambodge, Simon Springer se présente comme athée, végan, pacifiste, « straight edge » (sous-culture punk qui bannit la consommation de psychotropes) et « super-papa ». Cet activiste du quotidien revient pour Libération sur la nécessité d’une lutte à petits pas afin d’enrayer toute forme de domination.

    Qu’est-ce qu’est une géographie anarchiste ?

    Les systèmes de hiérarchie et de domination qui structurent nos vies découlent d’un apprentissage. Devenir anarchiste, c’est les désapprendre. J’ai trois enfants, qui détiennent de manière inhérente beaucoup de valeurs anarchistes. Ce sont mes plus grands professeurs. La géographie est un champ très vaste qui va de la géographie physique à la géographie humaine. Si vous revenez à Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, aux sources de la géographie comme de l’anarchisme, il n’y a pas de séparation claire. Doreen Massey, une géographe radicale britannique, considère que la géographie raconte l’histoire, les histoires. Il s’agit de penser toutes les histoires collectées, pas uniquement d’un point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes, et toutes les interconnexions qui font de la Terre ce qu’elle est.

    On ne conçoit pas l’espace de manière générale, mais de manières particulières, au pluriel. Doreen Massey considère que les lieux forment des constellations, comme un squelette des interconnexions que nous expérimentons. Cet ensemble de relations sociales, politiques et économiques est en évolution permanente. Il y a la grande histoire, et il y a le canevas des petites histoires. Rien n’est figé, accompli.
    En quoi l’anarchisme et ses idées permettent-ils de repenser notre rapport à l’espace et aux histoires des uns et des autres ?

    L’anarchisme est une manière d’être au monde, une question de liberté, d’émancipation. Dès lors qu’il y a une forme de hiérarchie, il y a un positionnement critique à avoir, et pas uniquement au sujet des relations que les humains ont entre eux. La pensée des Lumières a longtemps positionné l’homme au sommet de l’évolution des espèces. Chez Kropotkine et Reclus, dès le XIXe siècle, il s’agit de lui redonner une juste place : non pas supérieur, mais simplement existant aux côtés des autres espèces vivantes. Kropotkine pensait la mutualisation, la collaboration et la réciprocité à l’échelle de l’évolution entière. Afin de s’opposer au darwinisme, interprété comme une nécessaire compétition et la suprématie d’une espèce sur une autre, il souligne qu’un autre pan de la pensée de Darwin met en avant l’interdépendance des êtres vivants. Le processus d’évolution est lié à cela : certaines espèces survivent uniquement en vertu des liens qu’elles ont avec d’autres. Cette perspective permet de réimaginer la notion de survie, en réorientant la lecture de Darwin de la seule compétition à la coopération. L’anarchisme est aussi une question d’association volontaire et d’action directe. La première relève du choix, du libre arbitre, la seconde en découle : nous n’avons pas besoin d’attendre que des leaders élus, qu’une avant-garde, que quelqu’un d’autre nous autorise à repenser nos vies si nous avons envie de le faire. Selon Doreen Massey, il s’agit d’influer sur l’histoire, sur les histoires, pour qu’elles correspondent plus à nos désirs, nos intérêts et nos besoins.
    En quoi cette pensée peut-elle être actuelle ?

    Oppression raciale, violence d’Etat, violence capitalistique : les formes de violence dues aux hiérarchies se multiplient et se perpétuent aujourd’hui. L’anarchisme est beaucoup plus large que le proudhonisme originel. Il ne s’agit pas seulement d’une remise en cause de l’Etat, de la propriété, mais de toutes les formes de domination, en terme de genres, de sexualités, de races, d’espèces. L’anarchisme doit contribuer à forger une autre forme d’imagination, plus large, à mettre en avant les connexions entre les êtres plutôt que de leur assigner des étiquettes.
    Vous avez écrit un pamphlet intitulé « Fuck neoliberalism » (1), littéralement, « emmerdons le néolibéralisme »…

    A un moment donné, il faut juste dire « fuck it ! » [« merde ! », ndlr]. Car on a beau étudier dans le détail le fait que le marché avantage certains et en désavantage d’autres, un grand nombre de gens continueront de ne pas se sentir concernés. Donc il faut dire stop et s’atteler à renverser la tendance. Le capitalisme est fondé sur la domination, sa fonction première est de produire des inégalités. Dans ce système, certains réussissent, les autres restent derrière. En tant qu’universitaires, combien d’articles devrons-nous encore écrire pour dénoncer ses méfaits à tel endroit ou sur telle population ?

    C’est une provocation pour attirer l’attention sur le problème plutôt que de continuer à tourner autour. C’est le texte le plus lu de ma carrière. Il porte un message profondément anarchiste. Or, la réponse à cet article a été massivement positive dans le monde universitaire. Peut-être car le terme d’« anarchisme » n’apparaît jamais. La plupart des gens qui ont intégré des principes anarchistes à leur vie quotidienne ne l’identifient pas nécessairement comme tel. La coopération, la réciprocité, l’aide mutuelle, tout le monde les pratique chaque jour avec ses amis, sa famille. Lancer un jardin partagé, rester critique face à ses professeurs, interroger l’individualisme qui va de pair avec le néolibéralisme, cela fait partie d’une forme d’éthique de la vie en communauté. Nous sommes tous coupables - moi compris - de perpétuer le système. L’un des piliers du néolibéralisme est cette volonté de se focaliser sur l’individu, qui entraîne une forme de darwinisme social, les « tous contre tous », « chacun pour soi ».
    Vous évoquez un activisme de la vie quotidienne. Quel est-il ?

    L’activisme ne se résume pas à être en tête de cortège, prêt à en découdre avec la police. Il passe par des gestes très quotidiens, ce peut être de proposer à vos voisins de s’occuper de leurs enfants un après-midi. A Victoria, il existe un groupe de « mamies radicales » qui tricotent des vêtements pour les sans-abri. Mieux connaître ses voisins, aider quelqu’un à traverser la route, lever les yeux de nos téléphones ou débrancher notre lecteur de musique et avoir une conversation avec les gens dans le bus ou dans la rue : ces choses très simples font peser la balance dans l’autre sens, permettent de court-circuiter l’individualisme exacerbé produit par le néolibéralisme. Si vous vous sentez de manifester contre le G20, très bien, mais il faut également agir au quotidien, de manière collective.

    Une des meilleures façons de faire changer les gens d’avis sur les migrants est de leur faire rencontrer une famille syrienne, d’engager un échange. Frôler leur situation peut être le moyen de réhumaniser les réfugiés. Cela implique d’avoir un espace pour enclencher cette conversation, un lieu inclusif, libre des discours haineux. En s’opposant au nationalisme, l’anarchisme encourage le fait de penser le « non-nationalisme », de regarder au-delà des réactions épidermiques, d’élargir le cercle de nos préoccupations et notre capacité à prendre soin de l’autre, à se préoccuper de l’humanité entière.
    Cet ethos permet-il de lutter contre la violence institutionnelle ?

    Je me considère pacifiste, mais ça ne veut pas dire que les gens ne devraient pas s’opposer, lutter, pratiquer l’autodéfense. Pour moi, l’anarchisme est fondamentalement non-violent - un certain nombre d’anarchistes ne sont pas d’accord avec cela. Un système de règles et de coercition est intrinsèquement violent. L’Etat revendique le monopole de cette violence. Quand des groupes d’activistes, d’anarchistes ou n’importe qui s’opposent à l’Etat, c’est un abus de langage d’appeler cela de la violence. C’est un moyen pour l’autorité de discréditer la dissidence. Si l’Etat revendique le monopole de la violence, acceptons-le en ces termes. La violence est répugnante, vous en voulez le monopole ? Vous pouvez l’avoir. Mais alors n’appelez pas « violence » notre réponse. Le but d’un anarchiste, d’un activiste, ce n’est pas la domination, la coercition, mais la préservation de son intégrité, la création d’une société meilleure, de plus de liberté. L’autodéfense n’est pas de la violence.
    D’une certaine façon, un Black Bloc ne serait pas violent, selon vous ?

    Chaque Black Bloc, dans un contexte donné, peut être motivé par de nombreuses raisons. Mais de manière générale, je ne crois pas que son objectif soit la violence. La première raison pour laquelle le Black Bloc dissimule son visage, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’intérêts individuels, mais d’un mouvement collectif. La majorité des médias parle du Black Bloc uniquement en terme de « violence », or c’est d’abord une forme de résistance, d’autodéfense, non pas uniquement pour les individus qui forment à un moment le Black Bloc, mais une autodéfense de la communauté et de la planète sur laquelle nous vivons. Qu’est-ce que va changer, pour une banque, une vitrine brisée, très vite remplacée ? Condamner la violence des Black Blocs, ça permet d’occulter la violence de la police, vouée à la domination, la coercition, la suppression de la liberté de certains individus dans le seul but de préserver la propriété d’une minorité puissante.

    (1) « Fuck le néolibéralisme », revue Acme, 2016, en libre accès sous Creative Commons sur www.acme-journal.org

    https://www.liberation.fr/debats/2018/08/20/simon-springer-a-un-moment-donne-il-faut-juste-dire-fuck-au-neoliberalism

    #géographie_anarchiste #hiérarchie #domination #histoire #histoires #espace #liberté #émancipation #mutualisation #réciprocité #collaboration #darwinisme #compétition #interdépendance #survie #association_volontaire #action_directe #choix #libre_arbitre #violence #imagination #fuck #fuck_it #capitalisme #domination #aide_mutuelle #individualisme #darwinisme_social #chacun_pour_soi #tous_contre_tous #activisme #résistance #non-nationalisme #nationalisme #pacifisme #autodéfense #non-violence #dissidence #monopole_de_la_violence #coercition #Black_Bloc #violence_institutionnelle

    • Pour une géographie anarchiste

      Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd’hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d’une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l’aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

      L’histoire de l’humanité est une longue suite d’expériences dans et avec l’espace ; or aujourd’hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l’attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l’étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l’impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l’émancipation. »

      https://luxediteur.com/catalogue/pour-une-geographie-anarchiste

      #livre

  • La cerise sur le gâteau (c’est celui qui dit qui y’est)

    A propos de la tribune libre sur Agoravox https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lucien-cerise-nous-allons-vers-une-232999

    Dans ce billet, nous allons voir comment il est possible de pratiquer le neuropiratage tout en développant un propos visant à dénoncer ledit neuropiratage. Eh oui, la dissidence en carton nous avait habitués à tout, ou presque.
    Monsieur Lucas Degryse, qui jadis appelait de ses vœux une nouvelle religion et développait une vision mi-progressiste mi-réactionnaire (mimi ne signifiant pas nini), aurait, depuis, rejoint les critiques envers le transhumanisme. Soit. Ne dit-on pas que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ? Critique du transhumanisme, de l’eugénisme, du racialisme blanc, bref de tout un pan de la culture de la Nouvelle Droite française néopaïenne qui sévit depuis les années 1960 et à laquelle Monsieur Degryse n’est pas hostile au point de critiquer l’indélogeable revue Eléments. Monsieur Degryse, fidèle à ses Alains, préfère montrer du doigt Conversano, Mercadex, et autres webmestres en tailleurs (à juste titre).
    Mais que nous dit ce spécialiste du neuropiratage ? Qu’en matière d’épidémie de covid, il faut laisser faire la sélection naturelle. Que l’homme provient de formes primitives de vie qui ont évolué jusqu’à l’espèce humaine selon les lois de la sélection naturelle. Que de toute façon les gens qu’on aurait laissés mourir du covid en ne faisant rien étaient voués à disparaître car moins résistants que les autres. La résistance. Il n’ont que ce mot là à la bouche mais prônent le laisser-faire. Leur athéisme grinçant les conduit inexorablement à rien. Le darwinisme biologique (n’oublions pas ce cher Spencer) rejoint le darwinisme social dans la perfection naturelle de Monsieur Degryse, qui, par la suite dénoncera le transhumanisme de la machine à artificialiser le corps et son immunité. L’artifice, le voilà, dès le début.
    Fidèle à la nébuleuse dont il fait partie, Lucas ne vend pas de lampes à huile, comme son ami Piero, mais des neurones.
    Prétendre critiquer le transhumanisme racialiste blanc pour placer l’idéologie de la sélection naturelle, il fallait oser. Vous savez ce qu’on dit : c’est à ça qu’on les reconnait …
    #dissidence #confusion #darwinisme

  • Auto-responsable : un mot qui en dit long

    Dans un entretien accordé au journal en ligne L’Observateur continental, Lucien Cerise fait la promotion du collectif ANIMAP qui vise à créer un réseau d’entraide pour les individus qui ne seraient pas munis d’un pass vaccinal. Le collectif ANIMAP, plateforme numérique de répertoire d’adresses et de noms d’entreprises partenaires cartographiés, offre aussi la possibilité de consulter des offres d’emploi via une autre plateforme. L’accroche du site précise « sans test sans vaccin autoresponsable »
    Voilà donc le concept nouveau de la résistance à la « dictature » sanitaire : l’auto-responsabilité. Que signifie auto-responsable ? Responsable de soi-même. Responsable par soi-même. Une responsabilité détachée d’autrui. Une responsabilité autonome, non décrétée par l’Etat, l’Etat étant alors considéré comme une entité despotique dont il s’agit de s’écarter pour vivre selon la responsabilité de soi-même. Pas de test pas de vaccin, auto-responsable : en un mot : je ne me protège pas, je ne te protège pas, je suis auto-responsable et toi aussi. Fait ta part (comme disent les colibris) et je fais la mienne. Nulle instance étatique pour réguler, encadrer, ni légiférer. Chacun livré à autrui et à sa liberté. Répondre de soi par soi-même, de manière indépendante, autonome. N’en déplaisent aux défenseurs des libertés, il est commun de dire que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Autrement dit, responsabilité et liberté sont des notions liées à l’existence d’autrui. La responsabilité requiert nécessairement l’existence d’autrui et ne saurait donc se suffire à elle-même.
    La plateforme numérique ANIMAP https://jobs.animap.fr n’est ni plus ni moins que l’entrisme confusionniste d’une droite libertarienne à l’anglo-saxonne (et de la Nouvelle-Droite) Le terme auto-responsable ne trompe pas : il s’agit, sous couvert d’entraide, de défaire la société au profit de communautés où chacun est livré à tous pour survivre en dehors du « système ».
    Pas étonnant qu’un adepte du darwinisme biologique et social encourage ce genre d’initiatives.
    A propos du laisser-faire libertarien à l’anglo-saxonne, on remarquera également l’usage de mots anglais « job, welcome to our home, hello working world, hello boss, le plus cool dans cette histoire un story-telling très silicon valley)
    Quelles offres d’emploi trouve-t-on ? Freelance, stage. Le néolibéralisme dans toute sa splendeur.
    Parler d’entraide au nom du néolibéralisme, il fallait oser. Vous savez ce qu’on dit : « c’est à ça qu’on les reconnait… »
    #dissidence #confusion #animap #neoliberalisme #capital

  • La France en marche EP62 - Liberté, égalité, pass sanitaire & vaccination obligatoire

    https://www.youtube.com/watch?v=51HrcU91p10

    Parce que notre glorieux leader lutte pour l’émancipation des français dans la guerre contre coronavirus, la vaccination est désormais obligatoire pour tous sauf bien entendu pour nos bonnes forces de l’ordre qui n’ont pas besoin de pass sanitaire pour aller controler le pass sanitaire des citoyens !

    Ne craignez rien, français car vous n’avez rien à vous reprocher... puisque vous êtes vacciné !

    Au moins, vous n’êtes pas l’un de ces abominables séditieux islamo-gauchistes d’extreme droite et autres abominables personnels hospitaliers qui refusent le vaccin !

    Si vous voulez en savoir + sur mon état d’esprit du moment, je vous invite à aller écouter

    Bruno Gaccio dans son dernier Thinkerview, https://www.youtube.com/watch?v=vJr1PWWvccQ&t=0s

    Ainsi que Jerome Rodriguez dans son dernier cri du coeur https://www.youtube.com/watch?v=hQlFycc3Q-o&t=0s

    #vaccination #PassSanitaire #antivax #VaccinationObligatoire #PassDeLaHonte #humour #dissidence

  • BeesBuzz Social Networking Community
    https://beesbuzz.com

    Assange gagne. Le coût : la #liberté de la #presse est écrasée, et la #dissidence qualifiée de #maladie_mentale
    La décision inattendue de la juge #Vanessa_Baraitser de rejeter la demande américaine d’extradition de #Julian_Assange, déjouant ainsi les efforts visant à l’envoyer dans une prison américaine pour le reste de sa vie, est une victoire juridique bienvenue, mais elle est submergée par des leçons plus importantes qui devraient nous troubler profondément.

    Ceux qui ont fait campagne avec tant de vigueur pour que le cas d’Assange reste sous les feux de la rampe, alors même que les médias commerciaux américains et britanniques ont travaillé si dur pour le maintenir dans l’obscurité, sont les héros du jour. Ils ont rendu le prix trop élevé pour que Baraitser ou l’establishment britannique acceptent d’enfermer Assange indéfiniment aux États-Unis pour avoir exposé ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en Irak et en Afghanistan.

    Mais nous ne devons pas minimiser le prix qui nous est demandé pour cette victoire.

    Un moment de célébration

    Nous avons contribué collectivement, par nos diverses petites actions, à redonner à Assange un certain degré de liberté et, espérons-le, un sursis à ce qui pourrait être une condamnation à mort, alors que sa santé continue de se détériorer dans une prison de haute sécurité surpeuplée de Belmarsh, à Londres, qui est devenue un terrain propice au Covid-19.

    Pour cela, nous devrions nous permettre un moment de célébration. Mais Assange n’est pas encore sorti de l’auberge. Les États-Unis ont déclaré qu’ils feraient appel de la décision. Et il n’est pas encore clair si Assange restera emprisonné au Royaume-Uni - peut-être à Belmarsh - alors que de nombreux mois d’arguments juridiques supplémentaires sur son avenir se déroulent.

    Les élites américaines et britanniques ne se soucient pas de savoir où Assange est emprisonné - que ce soit en Suède, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Le plus important pour eux est qu’il continue d’être enfermé à l’abri des regards dans une cellule quelque part, où sa force physique et mentale peut être détruite et où il est effectivement réduit au silence, ce qui encourage les autres à tirer la leçon qu’il y a un prix trop élevé à payer pour la dissidence.

    La bataille personnelle pour Assange ne sera pas terminée tant qu’il ne sera pas libéré. Et même alors, il aura de la chance si la dernière décennie de diverses formes d’incarcération et de torture qu’il a subies ne le laisse pas traumatisé de façon permanente, avec des dommages émotionnels et mentaux, l’ombre pâle du champion de la transparence, vigoureux et sans reproche, qu’il était avant le début de son épreuve.

    Ce sera une victoire pour les élites britanniques et américaines qui étaient si embarrassées et effrayées par les révélations de Wikileaks sur leurs crimes.

    Rejetée sur un point de détail

    Mais à part ce qui est une victoire personnelle potentielle pour Assange, en supposant qu’il ne perde pas en appel, nous devrions être profondément inquiets des arguments juridiques avancés par Baraitser pour refuser l’extradition.

    La demande d’extradition des États-Unis a été rejetée pour ce qui était en fait un détail technique. Le système américain d’incarcération de masse est si manifestement barbare et corrompu que, comme l’ont montré de façon concluante les experts lors des audiences en septembre dernier, Assange courrait un risque sérieux de se suicider s’il devenait une autre victime de ses prisons super-max.

    Il ne faut pas non plus écarter une autre considération probable de la classe dirigeante britannique : dans quelques jours, Donald Trump aura quitté la Maison Blanche et une nouvelle administration américaine prendra sa place.

    Il n’y a aucune raison d’être sentimental à l’égard du président élu Joe Biden. Il est aussi un grand fan des incarcérations de masse et il ne sera pas plus l’ami des médias dissidents, des dénonciateurs et du journalisme qui remet en cause l’État de sécurité nationale que ne l’était son prédécesseur démocrate, Barack Obama. Ce qui est tout sauf un ami.

    Mais Biden n’a probablement pas besoin d’une affaire Assange suspendue au-dessus de sa tête, qui deviendrait un cri de ralliement contre lui, un résidu inconfortable des instincts autoritaires de l’administration Trump que ses propres fonctionnaires seraient obligés de défendre.

    Il serait agréable d’imaginer que les institutions juridiques, judiciaires et politiques britanniques ont eu le courage de se prononcer contre l’extradition. La vérité, bien plus probable, est qu’ils ont sondé l’équipe de Biden et ont reçu la permission de renoncer à une décision immédiate en faveur de l’extradition - sur un point de détail technique.

    Gardez un œil sur la décision de la nouvelle administration Biden d’abandonner l’affaire en appel. Il est plus probable que ses fonctionnaires la laisseront mijoter, en grande partie sous le radar des médias, pendant encore de nombreux mois.

    Le journalisme en tant qu’espionnage

    Il est significatif que le juge Baraitser ait soutenu tous les principaux arguments juridiques de l’administration Trump en faveur de l’extradition, même s’ils ont été complètement démolis par les avocats d’Assange.

    Baraitser a accepté la nouvelle définition dangereuse du gouvernement américain du journalisme d’investigation comme « espionnage », et a laissé entendre qu’Assange avait également enfreint la draconienne loi britannique sur les secrets officiels en exposant les crimes de guerre du gouvernement.

    Elle a convenu que le traité d’extradition de 2007 s’applique dans le cas d’Assange, ignorant les termes mêmes du traité qui exemptent les cas politiques comme le sien. Elle a ainsi ouvert la porte à la détention d’autres journalistes dans leur pays d’origine et à leur remise aux États-Unis pour avoir mis Washington dans l’embarras.

    Baraitser a reconnu que la protection des sources à l’ère numérique - comme l’a fait Assange pour la dénonciatrice Chelsea Manning, une obligation essentielle des journalistes dans une société libre - équivaut désormais à du « piratage » criminel. Elle a dénigré les droits à la liberté d’expression et de la presse, affirmant qu’ils n’offraient pas « une discrétion sans entrave à M. Assange pour décider de ce qu’il va publier ».

    Elle semble approuver les nombreuses preuves montrant que les Etats-Unis ont espionné M. Assange à l’intérieur de l’ambassade équatorienne, en violation du droit international et de son privilège de client avocat - une violation de ses droits juridiques les plus fondamentaux qui aurait dû à elle seule stopper les poursuites.

    Baraitser a fait valoir qu’Assange bénéficierait d’un procès équitable aux États-Unis, même s’il était presque certain qu’il se déroulerait dans le district oriental de Virginie, où sont basés les principaux services de sécurité et de renseignement américains. Tout jury là-bas serait dominé par le personnel de sécurité américain et leurs familles, qui n’auraient aucune sympathie pour Assange.

    Alors que nous célébrons ce jugement pour Assange, nous devons aussi le dénoncer haut et fort comme une attaque contre la liberté de la presse, une attaque contre nos libertés collectives durement gagnées, et une attaque contre nos efforts pour tenir les élites américaines et britanniques responsables d’avoir bafoué les valeurs, les principes et les lois qu’elles prétendent défendre.

    Alors même qu’on nous offre d’une main un petit prix dans la victoire juridique actuelle d’Assange, l’autre main nous prend beaucoup plus.

    La diffamation continue

    Il y a une dernière leçon à tirer de l’arrêt Assange. La dernière décennie a été marquée par le discrédit, la disgrâce et la diabolisation d’Assange. Cette décision doit être considérée comme la continuation de ce processus.

    Baraitser a refusé l’extradition uniquement en raison de la santé mentale d’Assange et de son autisme, et du fait qu’il présente un risque de suicide. En d’autres termes, les arguments de principe en faveur de la libération d’Assange ont été rejetés de manière décisive.

    S’il retrouve sa liberté, ce sera uniquement parce qu’il a été qualifié de mentalement faible. Cela servira à discréditer non seulement Assange, mais aussi la cause pour laquelle il s’est battu, l’organisation Wikileaks qu’il a contribué à fonder et toute dissidence plus large par rapport aux discours de l’élite. Cette idée s’installera dans le discours public populaire, à moins que nous ne contestions une telle présentation à chaque fois.

    Le combat d’Assange pour défendre nos libertés, pour défendre ceux qui, dans des pays lointains, sont bombardés à volonté pour promouvoir les intérêts égoïstes d’une élite occidentale, n’était pas autiste ni une preuve de maladie mentale. Sa lutte pour rendre nos sociétés plus justes, pour obliger les puissants à rendre compte de leurs actes, n’était pas une preuve de dysfonctionnement. C’est un devoir que nous partageons tous de rendre notre politique moins corrompue, nos systèmes juridiques plus transparents, nos médias moins malhonnêtes.

    Si nous ne sommes pas beaucoup plus nombreux à nous battre pour ces valeurs - pour un véritable bon sens, et non pour les intérêts pervers, invivables et suicidaires de nos dirigeants - nous sommes condamnés. Assange nous a montré comment nous pouvons nous libérer et libérer nos sociétés. Il incombe au reste d’entre nous de poursuivre son combat.

    #Jonathan_COOKE

    Traduction "En résumé : « Si nous n’avions pas détruit Julian Assange, si sa santé l’avait permis, nous l’aurions volontiers extradé vers les US. En attendant, nous entérinons la criminalisation du journalisme authentique. Gare aux autres » par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    https://www.legrandsoir.info/assange-gagne-le-cout-la-liberte-de-la-presse-est-ecrasee-et-la-dissid

  • La nouvelle #définition du « #terrorisme » de la #Suisse crée un dangereux précédent dans le monde, ont prévenu des experts de l’ONU en matière de droits de l’homme

    Le projet de #loi_antiterroriste de la Suisse contrevient aux #normes_internationales en matière de droits de l’homme en élargissant la définition du terrorisme et pourrait créer un dangereux précédent pour la #répression de la #dissidence_politique dans le monde, ont averti aujourd’hui les experts* de l’ONU en matière de droits de l’homme.

    Ils ont exprimé leur regret quant au refus des autorités suisses de modifier les sections controversées du projet de loi, actuellement devant le Parlement, mais ont plaidé pour un changement de dernière minute.

    « Aucune de nos recommandations n’a été mise en œuvre », ont-ils dit, faisant référence à une lettre officielle de 16 pages adressée au gouvernement, envoyée à la fin du mois de mai. « Aucune réponse satisfaisante n’a été donnée à nos principales préoccupations concernant l’incompatibilité du projet de loi avec les droits de l’homme et les meilleures pratiques internationales en matière de lutte contre le terrorisme. »

    Les experts ont été particulièrement préoccupés par le fait que, selon le projet de loi, la nouvelle définition de l’« #activité_terroriste » n’exige plus du tout la perspective d’un #crime. Au contraire, la définition pourrait même inclure des actes licites visant à influencer ou à modifier l’ordre étatique, tels que les activités légitimes des #journalistes, de la société civile et des #militants politiques.

    Selon les normes internationales, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies, le terrorisme comprend toujours l’intimidation ou la coercition d’une population ou d’un gouvernement par la menace ou la perpétration d’actes de violences causant la mort, des blessures graves ou la prise d’otages.

    « L’élargissement de la définition du terrorisme à toute campagne non violente impliquant la propagation de la peur va bien au-delà de l’actuel droit national suisse et contrevient aux normes internationales », ont-ils déclaré. « Cette définition excessivement large crée un dangereux précédent et risque de servir de modèle aux gouvernements autoritaires qui cherchent à réprimer la dissidence politique, notamment par la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »

    Les experts ont également mis en garde contre certains articles du projet de loi qui donneraient à la #police_fédérale un pouvoir étendu pour désigner des « #terroristes_potentiels » et décider de #mesures_préventives à leur encontre sans #contrôle_judiciaire significatif.

    « Tout en reconnaissant les graves risques sécuritaires posés par le terrorisme, nous regrettons vivement que les autorités suisses aient décliné l’opportunité de bénéficier de notre assistance technique et de notre expertise sur la manière de combiner des mesures préventives efficaces et le respect des droits de l’homme », ont dit les experts.

    Les experts ont appelé les parlementaires à garder à l’esprit l’engagement traditionnellement fort de la Suisse en faveur des droits humains et à rejeter une loi qui « est appelée à devenir une tache sérieuse dans l’héritage par ailleurs fort de la Suisse en matière de droits de l’homme ».

    Les experts se sont en outre déclarés préoccupés par les modifications complémentaires proposées du #code_pénal envisageant l’incrimination du soutien aux organisations terroristes, qui, selon eux, risquait de mettre en danger la longue et remarquable tradition humanitaire de la Suisse. Ils ont donc exhorté le Conseil national à valider une récente proposition du Conseil des Etats d’exempter expressément l’action humanitaire impartiale de la criminalisation.

    « La protection des droits humains et les mesures efficaces de lutte contre le terrorisme ne sont pas des objectifs antagoniques, mais devraient être considérés comme des intérêts complémentaires et se renforçant mutuellement dans toute société démocratique », ont-ils conclu.

    https://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=26224&LangID=F
    #droits_humains

    ping @cede

  • « Vie et destin », le manuscrit emprisonné

    https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-28-fevrier-2020

    #Vassili_Grossman

    D’abord proche du régime soviétique, Vassili Grossman devient progressivement anti-stalinien. Son œuvre, tout en dépeignant la société russe, rend compte de sa nouvelle prise de conscience politique, de cette mutation idéologique et politique.

    Ecrivain engagé, Grossman combat sur le front dès 1941 et devient correspondant de guerre du régime. Après la victoire de Stalingrad, il suit l’armée rouge vers Berlin et est l’un des premiers à découvrir l’horreur nazie lors de la libération du camp d’extermination de Treblinka.

    #urss #ex-urss #littérature #dissidence #censure #kgb #krouchtchev

  • Affaire #Griveaux : ce qu’Alexandra de Taddeo a dit aux policiers
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/20/les-liaisons-dangereuses-de-l-affaire-griveaux_6030193_823448.html

    "Cela n’empêche pas la presse russe de suivre l’affaire avec délectation. Dimanche, lors des « Nouvelles de la semaine », l’émission préférée de #Vladimir Poutine sur Rossiya 1, l’animateur Dmitri Kisselev – « le #propagandiste du #Kremlin », disent les opposants au régime – consacre à Piotr #Pavlenski un reportage intitulé « L’ange déchu ». Dix minutes pleines d’ironie sur celui qui était autrefois l’une des figures de la #dissidence russe devenu… l’empêcheur de tourner en rond d’une France qui lui a offert l’asile #politique, à la veille de l’élection d’Emmanuel #Macron. Dans le même sujet, on voit aussi Benjamin Griveaux claquer la bise à Emmanuel Macron, ou le chef du gouvernement Edouard Philippe et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner soutenir l’ex-candidat à la Mairie de Paris. « Voilà bien une manifestation de la solidarité masculine », conclut le petit film.

    En France, le site #RT (anciennement #Russia Today) affichait mercredi à sa « une » Pavlenski expliquant, lors de sa remise en liberté : « Je pensais que la France était le pays de la liberté d’expression. » Une page d’accueil plutôt rare pour un média d’ordinaire peu enclin à célébrer les opposants du président Vladimir Poutine. La patronne de RT et Sputnik en Russie, Margarita Simonian, reprend elle aussi la vidéo de Pavlenski dénonçant le manque de liberté d’expression en France. Quant à l’ambassade de Russie en France, elle semble abandonner toute réserve sur cette affaire, « likant » sur son compte Twitter officiel un message expliquant que « Benjamin Griveaux a été placé sous protection policière. En effet, la police veut s’assurer qu’il ne se masturbe plus devant une caméra… »"

  • [Dans tes oreilles !]
    Résistance ? Violence ? Pacifisme ? Collaboration ?

    Alors que le #G7 pérore et que le contre G7 s’endort, je viens d’enchainer 2 écoutes que je trouve plutôt complémentaires :

    Damasio, Dufresne, Lordon : Résistance, résistances
    https://ecrits-aout.fr/articles/damasio-dufresne-lordon

    G7 de Biarritz : le contre-sommet peine à déborder
    https://radioparleur.net/2019/08/25/g7-de-biarritz-le-contre-sommet-peine-a-deborder

    pitch du premier :

    C’est le Dictionnaire amoureux de la Résistance, de #Gilles_Perrault, qui sert de point de départ à cette rencontre. L’esprit de la Résistance peut-il encore nous être utile aujourd’hui ? Peut-on le voir à l’œuvre dans les #mouvements des peuples actuels ?
    Cette question qui leur est proposée, #Alain_Damasio, #David_Dufresne [@davduf] et #Frédéric_Lordon la débordent bien vite. Peut-on échapper à la #société-de-contrôle ou doit-on la renverser ? Est-il possible de construire un archipel de #dissidences qui résiste à la #répression ? Le Grand soir n’est-il qu’un fossile d’une pensée politique ensevelie ?

    pitch du second :

    Samedi 24 août, deux manifestations, l’une pacifique, l’autre plus radicale ont illustré les dissensions du contre-sommet du G7. Entre volonté de respecter un #consensus d’action non-violentes, #critiques #stratégiques réciproques et présence policière permanente, la journée a été mouvementée…
    [ lire aussi l’article qui retranscrit les journées]

    Je termine ces écoutes comme je le souhaitais, avec bien plus de questions que de réponses et c’est tant mieux. Mon expérience m’a appris que c’est lorsqu’on ne montre qu’une seule voie pour atteindre un but, pis encore, quand elle ressemble à une autoroute de la mi-août, qu’on va le plus souvent droit dans le mur. Je ne crois pas en une « masse critique » unie qui ferait basculer les choses et surtout les pouvoirs, fédérée par UNE parole, encore moins UNE personne.

    Et puis, objectivement, force est de reconnaître que l’injonction au #pacifisme, comme toute #injonction, est une #violence. Même combat, d’ailleurs, concernant l’injonction à la non-violence !
    Elle l’est d’autant plus que dans 90% des cas elle est un non-sens dû une méconnaissance historique (voire un #déni, une #dissonance_cognitive). Le pacifisme c’est croire en la #Paix, la rechercher et tout faire pour y parvenir. Qui peut actuellement dire que nous vivons en paix sauf à s’extraire de toutes les crasses et casses sociales locales, sauf à s’extraire de nos responsabilités internationales et ne pas reconnaitre les multiples chemins (#kyriarchie) de la domination ? Le pacifisme c’est résister pour la paix, et la #résistance, ne serait-ce que par l’auto-défense, implique parfois de se battre. Sinon nous basculerions dans un dogme du #sacrifice.

    C’est dans la reconnaissance de ces voie multiples des multitudes de luttes à mener que se situe, selon moi, ce #résistances avec un petit « r » et beaucoup de « s » auquel il est fait référence dans le premier enregistrement.

    Quand à la #non-violence, une fois encore je renverrai vers la tribune de #Juliette_Rousseau, qui a été la porte-parole de la Coalition climat 21, collectif de la société civile créé en 2014 pour préparer les mobilisations pendant la #COP21, et qui en a tiré cette leçon : La non-violence doit accepter la pluralité des formes de lutte
    https://archive.org/details/20170419_La_Non-Violence


    (https://seenthis.net/messages/591248)

    Et pour un peu de légèreté, ce mini clip du compte Illuminati Reptilien sera parfait en clap final : https://twitter.com/IllumiReptilien/status/1165255537652568064

  • « Comme un bruit qui court » devrait disparaître de l’antenne de France Inter

    Les mutins de la Pangée réagissent :

    https://www.facebook.com/LesMutinsDePangee

    Les anciens de Là-bas si j’y suis qui faisaient Comme un bruit qui court, la dernière émission de reportage digne de ce nom sur France Inter, sont éliminés de l’antenne 5 ans après Daniel Mermet et cela malgré une audience exceptionnelle à cette tranche horaire (la plus difficile de la semaine, c’est bien connu). La direction d’Inter, qui n’a jamais trouvé « trop militant » les animateurs du 7/9 pas plus que Bernard Guetta, désormais candidat aux Européennes sur la liste LREM, doit sans doute avoir une bonne raison à évoquer pour supprimer cette émission.

    Nous avons écrit à laurence.bloch@radiofrance.com pour avoir plus d’explications. Vous pouvez en faire de même.

  • Taibbi : Russiagate Trump, Putin, Mueller and Targeting Dissent - Rolling Stone
    https://www.rollingstone.com/politics/taibbi-russiagate-trump-putin-mueller-and-targeting-dissent-w517486

    Putin loves you; therefore, you love Putin. The enemy re-tweets you, therefore, you’re in league with the enemy. We’re at war with them, therefore we’re at war with you.

    One of the first rules of a shunning campaign is that it doesn’t have to make sense. It just has to be what everyone’s saying. Since most Americans went to high school, we tend to be instinctively familiar with the concept.

    #etats-Unis #dissidence

  • First France, Now Brazil Unveils Plan to Empower the Government to Censor the Internet in the Name of Stopping “Fake News”
    https://theintercept.com/2018/01/10/first-france-now-brazil-unveils-plans-to-empower-the-government-to-cen

    YESTERDAY AFTERNOON, THE official Twitter account of Brazil’s Federal Police (its FBI equivalent) posted an extraordinary announcement. The bureaucratically nonchalant tone it used belied its significance. The tweet, at its core, purports to vest in the federal police and the federal government that oversees it the power to regulate, control, and outright censor political content on the internet that is assessed to be “false,” and to “punish” those who disseminate it. The new power would cover both social media posts and entire websites devoted to politics.

    “In the next few days, the Federal Police will begin activities in Brasília [the nation’s capital] by a specially formed group to combat false news during the [upcoming 2018 presidential] election process,” the official police tweet stated. It added: “The measures are intended to identify and punish the authors of ‘fake news’ for or against candidates.” Top police officials told media outlets that their working group would include representatives of the judiciary’s election branch and leading prosecutors, though one of the key judicial figures involved is the highly controversial right-wing Supreme Court judge, Gilmar Mendes, who has long blurred judicial authority with his political activism.

  • oftwominds-Charles Hugh Smith: The Demise of Dissent: Why the #Web Is Becoming Homogenized
    http://charleshughsmith.blogspot.com/2017/11/the-demise-of-dissent-why-web-is.html

    We’ve all heard that the problem with the web is fake news, i.e. unsubstantiated or erroneous content that’s designed to mislead or sow confusion.

    The problem isn’t just fake news—it’s the homogenization of the web, that is, the elimination or marginalization of independent voices of skepticism and dissent.

    There are four drivers of this homogenization:
    1. The suppression of dissent under the guise of ridding the web of propaganda and fake news—in other words, dissent is labeled fake news as a cover for silencing critics and skeptics.
    2. The sharp decline of advertising revenues flowing to web publishers, both major outlets and small independent publishers like Of Two Minds.
    3. The majority of advert revenues now flow into the coffers of the quasi-monopolies Facebook and Google.
    4. Publishers are increasingly dependent on these quasi-monopolies for readers and visibility: any publisher who runs afoul of #Facebook and #Google and is sent to Digital Siberia effectively vanishes.

    #marginalisation #dissidence #internet

    Via naked capitalism

  • #YouTube Begins Purging Alternative Media as the Deep State Marches Toward WW3
    http://www.activistpost.com/2017/08/youtube-begins-purging-alternative-media-deep-state-marches-toward-ww3

    Disagreeing with the status quo is the new hate speech.

    Those who challenge the corporate government paradigm are being lumped in with extremist groups and being flagged as hate speech. Sadly, only those who get their information from these alternative sources who are unafraid of challenging the oligarchy will even know this is happening.

    It takes years of hard work to build a platform that is able to break through the static shoved out by the mainstream media and reach people still plugged into the matrix. However, once they see the establishment for what it is, this cannot be unseen. The powers that be know this and appear to be moving in to stop it.

    Imagine if you never came across alternative media that challenged your thought process and made you question the government. Imagine if you never ‘woke up’ to the atrocities committed by the state on a daily basis. Imagine where you’d be right now without that information. Now, imagine that information is snubbed out forever. Is that a world you want to live in?

    #criminalisation #dissidence #ordre_dominant

  • #Antisémitisme en #Suisse romande #2016 : résurgence de l’#extrême_droite et #radicalisation de la « #dissidence »

    La CICAD publie son #rapport annuel d’analyse de l’antisémitisme en #Suisse_romande.

    Même si la Suisse est plutôt épargnée face aux actes violents à l’encontre des juifs qu’ont connus d’autres pays européens, le nombre d’actes antisémites recensés en Suisse romande reste à un niveau élevé.

    La persistance de la menace djihadiste reste une préoccupation concrète pour les communautés juives, notamment après de récents développements en Suisse.

    Par ailleurs, les groupes d’extrême droite dont les activités se sont accrues, ont profité de la montée des populismes et de la banalisation de l’extrémisme en Europe. Des groupes dont l’obsession antisémite reste un moteur idéologique.

    Ainsi, l’année 2016 est marquée par un antisémitisme qui prend racine dans des idéologies antisémites profondes et des concepts éculés.

    Parmi les 153 actes antisémites recensés cette année, 42% ont trait à un « complot juif mondial » (22% du total des actes en 2015), 20% concernent des théories négationnistes et 22% les théories antisémites « classiques ».

    Par ailleurs, une forte hausse du nombre d’actes antisémites sur les réseaux sociaux est observée en 2016 par rapport à l’année 2015. Dans leur grande majorité (68%), ces propos antisémites sont diffusés par des groupes romands d’extrême droite. Une cartographie de ces différentes mouvances ainsi que de leurs acteurs a été présentée lors de la conférence de presse de présentation du rapport, le 2 février 2016.

    http://www.cicad.ch/fr/cicad-news-press-releases-and-feedback-anti-semitism-news-press-releases-and-feedback/antis%C3%A9mitisme-

    #extrême-droite

    Pour télécharger le rapport :
    http://www.cicad.ch/sites/default/files/news/pdf/Rapport%20Antise%CC%81mitisme%20en%20Suisse%20romande%20%20HD.pdf

  • HÉRÉSIES ET HÉRÉTIQUES DANS L’OCCIDENT MÉDIÉVAL
    https://www.franceculture.fr/conferences/heresies-et-heretiques-dans-l-occident-medieval

    L’approche par les historiens du phénomène de l’hérésie a beaucoup évolué depuis un demi-siècle et oscillé entre plusieurs écueils. Le principal danger, lorsqu’on analyse les formes variées de la contestation religieuse au Moyen Âge, est de prendre à la lettre les dénominations des groupes hérétiques, ainsi que les croyances et les pratiques que les auteurs de l’époque leur ont attribuées.

    #radio #conférence #moyen-age #histoire #hérésie #inquisition #sorcières #dissidence #marxisme (proto-marxisme) #lutte_des_classes #béguines #marginalité #saint-pierre-martyre #marguerite_Porete

  • Ethiopia: Attack on Civil Society Escalates as Dissent Spreads | Freedom House
    https://freedomhouse.org/blog/ethiopia-attack-civil-society-escalates-dissent-spreads

    Amid discontent, sometimes violent protests, and a drought of historic proportions that has left more than 15 million Ethiopians in need of urgent food aid, the Ethiopian government is tightening its stranglehold on domestic politics.

    In the wake of the large-scale protests that rocked the Oromia region from November to March, the government, led by the Ethiopian Peoples’ Revolutionary Democratic Front (EPRDF), has taken a number of measures aimed at stifling dissent. While consistent with EPRDF’s authoritarian posture, these steps are a devastating blow to the country’s independent media and civil society.

    #Ethiopie #dissidence #protestation #répression #climat #malnutrition #ong

  • https://reinventercalais.org

    Nous connaissons très précisément la violence des expulsions, les impasses qu’elles dessinent, la peur panique qui les anime, la déraison des politiques publiques dont elles relèvent.
    Nous ne mesurerons pas encore la brutalité des prétendues solutions d’humanité qui s’inventent en contre feu. Leur programme est aujourd’hui publié : il est annoncé à Paris comme à #Grande-Synthe que l’hospitalité au 21e siècle s’administrera, que l’encampement sera sa norme ; il est acquis que l’architecte engagé se fera designer de #camps, expert en innovations « modulaires », producteur d’espaces anti-urbains mais « dignes » parce que techniques et conviviaux, promoteur de dystopies frappées d’incontestabilité morale.
    Toujours, il s’agit de traiter des corps en trop : au moyen, d’un côté, d’opérations militaires d’évacuation et de neutalisation du territoire ; à la force, de l’autre, du déploiement massif de niches à la propreté clinique. Jamais nous ne considérons ces femmes, ces hommes, ces enfants comme des citoyens en plus. Jamais nous ne prêtons attention aux relations fragiles mais cruciales qu’ils ont tissées avec les riverains que nous sommes. Jamais nous n’imaginons cultiver les constructions infimes peut-être, mais vivantes assurément, qu’ici mêmes ils ont risquées.
    Alors poursuivons-nous au PEROU notre travail systématique et appliqué de consigne de ce qui s’invente, s’affirme, se construit aujourd’hui à Calais. Tel est le sens de cet « Atlas d’une ville potentielle » que constitue la plateforme www.reinventercalais.org. Ainsi nous efforçons-nous de tracer un chemin en #dissidence, de donner forme et pensée à une autre politique de l’#hospitalité, de « #Réinventer_Calais » enfin. A Arc-en-Rêve à Bordeaux, à la Biennale d’architecture de Venise comme à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, nous avons initié le processus de cet appel à idées. Ce mardi 7 juin à partir de 18h30 aux Caves Dupetit Thouars (12 rue Dupetit Thouars, M° République) nous tâcherons d’en débattre, et de le préciser encore.

    –-> reçu par email via @reka

    #Calais #migrations #asile #réfugiés #architecture #urbanisme #campement #photographie
    cc @albertocampiphoto

    #cartographie :

    #dignité

  • http://www.b-a-m.org/2016/04/o-s-dossier-musiques-durss

    [O-S] DOSSIER : MUSIQUES D’URSS

    L’émission « Offensive Sonore » est diffusée un vendredi sur deux sur Radio Libertaire de 21h à 22h30 (89,4 Mhz) en alternance avec « Les amis d’Orwel ».images-2

    Emission sur Vladimir Vyssotski avec Yves Gauthier (émission du 15 avril 2015)

    « Un artiste révolté et survolté qui chanta son époque d’une voix torride et tonnante : tel fut Vyssotski devenu depuis sa mort en 1980 l’idole du peuple russe, et que les études d’opinion, chiffres à l’appui, placent loin devant… Tolstoï ou Tchekhov. Chanteur, compositeur, acteur, sur scène ou à l’écran, Vladimir Vyssotski embrassa tous les genres où pouvaient s’exprimer son baryton écorché, son corps d’athlète, son sens dramatique et son inséparable guitare. Non pas en touche-à-tout éclectique et dispersé, mais en artisan d’un surgenre dont l’horizon était la poésie. (…) Brûlé par la vie, les passions, les excès, la quête de vérité, il mourut à 42 ans en héros tragique peu de jours après avoir joué une dernière fois Hamlet sur les planches de la Taganka, théâtre de Moscou entré avec lui dans la légende culturelle de la Russie. » Yves Gauthier a écrit « Vladimir Vyssotski, Un cri dans le ciel russe » au édition Transboréal.

  • Cynisme, défaitisme, résignation – perspectives révolutionnaires (3) | labyrinthes
    https://labyrinthes.wordpress.com/2016/03/17/cynisme-defaitisme-resignation-perspectives-revolutionnaires-

    Ce qui donne à certain l’énergie et la rage de se battre produit chez d’autres des effets strictement opposés. La surabondance des informations concernant la barbarie économique, la puissance et l’impunité des multinationales, la corruption et collusion des politiciens, ne génèrent pas seulement des résistances résolues, mais aussi des redditions désabusées. Interroger l’accablante insuffisance du nombre de ceux qui résistent et des formes de résistances au sein des sociétés de consommation sous le prisme de la résignation, c’est reconnaître d’emblée que ce qui fait essentiellement défaut n’est pas le franchissement d’un seuil de conscience quant au cynisme criminel des sphères gouvernantes. La lucidité vis-à-vis de la désastreuse forfaiture du capitalisme apparaît de plus en plus comme une distinction marginale entre ceux qui tentent de résister et ceux qui collaborent avec plus ou moins d’enthousiasme à ce qui est : qui ignore encore le degré exorbitant d’inégalité séparant les plus riches des plus pauvres ? Qui se leurre quant à la mauvaise foi insolente du spectacle politico-médiatique ? Qui doute réellement du caractère écologiquement insoutenable de la marchandisation du monde ? Il en existe encore, mais leur nombre ne suffit plus à rendre compte de notre incapacité à renverser la dynamique macabre où l’on s’enterre. Le fait est que l’effondrement progressif des idéaux et croyances de l’époque engendre principalement du dépit, de la frustration ou de la peur, et tend à renforcer les replis identitaires et religieux, et donc l’influence des contre-révolutionnaires fascisants.

    #luttes #révolution #résignation