Colère des #agriculteurs : Ursula #von_der_Leyen veut « surmonter la polarisation » par « le dialogue »
Et mon cul, c’est du poulet bio du Brésil ? :-D :-D :-D
#foutage_de_gueule #parlement_européen #commission_européenne
▻https://www.marianne.net/monde/europe/colere-des-agriculteurs-ursula-von-der-leyen-veut-surmonter-la-polarisatio
#agriculture #politique #agricole #Europe #France #exploiteurs #labourage #pâturage #arnaquage #distributeurs #société #seenthis #vangauguin
]]>A Paris, la justice suspend l’interdiction de distribuer des repas dans le nord-est de la capitale
►https://www.liberation.fr/societe/a-paris-la-justice-suspend-linterdiction-de-distribuer-des-repas-dans-le-
Les distributions alimentaires interdites dans le nord de Paris
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/10/les-distributions-alimentaires-interdites-dans-le-nord-de-paris_6193556_3224
La préfecture de police justifie l’interdiction de distributions pendant un mois en leur reprochant de « stimuler la formation de campements ».
La #Préfecture de police de #Paris (PP) a pris un arrêté interdisant, à compter de mardi 10 octobre et pour un mois, les #distributions_alimentaires dans un quartier du nord de Paris où se concentrent les campements de #migrants et des #sans-abri, provoquant l’ire des associations. L’arrêté signé lundi par le préfet, Laurent Nuñez, prévoit une « interdiction des distributions alimentaires » entre le 10 octobre et le 10 novembre sur un secteur « délimité » des 10e et 19e arrondissements, qui concerne neuf artères dans le quartier populaire autour des stations de métro #Stalingrad et #Jaurès.
C’est là, selon la #PP, « que ces distributions alimentaires engendrent, par leur caractère récurrent, une augmentation de la population bénéficiaire de ces opérations et qu’elles contribuent, en corollaire, à stimuler la formation de campements dans le secteur du boulevard de la Villette, où se retrouvent des migrants, des personnes droguées et des sans-domicile fixe ».
Le quartier, argumente la PP, est devenu « un point de fixation pour de tels campements ». Les « attroupements », les « débordements sur la voirie », certaines échauffourées ainsi que la présence de « toxicomanes » constituent des « troubles à l’ordre public » qui ont conduit « pour la première fois » le préfet de police à prendre un tel arrêté sur ce secteur parisien, précise la préfecture à l’Agence France-Presse.
Arrêtés similaires pris à Calais
Pourtant, il n’y a « jamais eu d’incidents sur nos sites de distribution », conteste Philippe Caro, un responsable du collectif Solidarité Migrants Wilson, l’une des organisations dont l’action est visée. « On complique la vie des associations et des gens, sans jamais résoudre leurs problèmes. On va juste déplacer le problème, mais avec les Jeux olympiques qui arrivent, on sent que la pression monte et là les toxicomanes vont servir de prétexte pour virer tout le monde » du nord de Paris, estime-t-il.
« C’est une fois de plus ces personnes qui vont trinquer », a également réagi Samuel Coppens, de l’Armée du salut, qui effectue des distributions sur d’autres secteurs. Les interdictions vont priver entre « 200 et 500 personnes » chaque jour de nourriture, déplore à son tour Océane Marache, coordinatrice parisienne à Utopia 56, qui intervient auprès des exilés à la rue.
Pour l’association, l’Etat applique à Paris « le même schéma qu’à Calais » , où des arrêtés similaires sont pris régulièrement depuis 2020. Le fait que cette interdiction parisienne soit décidée mardi 10 octobre, journée internationale de lutte contre le sans-abrisme, est « révélateur de la politique anti-SDF que mène l’Etat », estime-t-elle.
]]>#Propriété_collective des #terres : « Des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste »
basta ! : Dans le secteur agricole, on compte seulement une installation pour deux à trois cessations d’activité, alors qu’un agriculteur sur quatre doit partir à la retraite d’ici 2030. L’accès à la terre est-il le frein principal à l’activité agricole en France ?
Tanguy Martin : L’accès à la terre est clairement un frein, économique d’abord. La terre, selon les régions, peut coûter assez cher. S’y ajoutent les coûts des bâtiments, du cheptel, des machines, dans un contexte où les fermes n’ont cessé de grandir en taille depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il y a aussi un principe de défiance : c’est plus facile de vendre ses terres, ou de les louer à son voisin qu’on connaît depuis très longtemps, qu’à quelqu’un qu’on ne connaît pas, qui peut vouloir faire différemment, non issu du territoire... Or, 60 % des gens qui veulent s’installer aujourd’hui ne sont pas issus du milieu agricole. Les freins administratifs se combinent à ce parcours du combattant.
Aujourd’hui l’accès à la terre se fait par le marché : les terres sont allouées aux gens capables de rentabiliser une ressource, et pas forcément aux gens capables de nourrir un territoire ou de préserver un environnement.
À partir de quel moment la terre agricole est-elle devenue une marchandise ?
Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la terre est restée un bien de prestige et de pouvoir à travers lequel on maîtrise la subsistance de la population. Mais après 1945, l’agriculture est entrée dans le capitalisme : on commence à faire plus de profit avec la terre et la production de nourriture, voire à spéculer sur le prix de la terre.
La terre est même depuis devenue un actif financier. Aujourd’hui, les sociétés dites à capitaux ouverts (financiarisées), dont le contrôle peut être pris par des non-agriculteurs, ont fait main basse sur 14 % de la surface agricole utile française. C’est plus d’une ferme sur dix en France [1]. Le phénomène a doublé en 20 ans !
Peut-on vraiment parler de spéculation sur les terres en France alors même que le prix stagne en moyenne à 6000 euros par hectare depuis plusieurs années ? Il est quand même de 90 000 euros par hectare aux Pays-Bas !
Depuis quelques années, le prix de la terre stagne et on pourrait en conclure qu’il n’y a pas de spéculation. En réalité, le prix de la terre a globalement augmenté en France sur les 20 dernières années.
Actuellement, ce prix augmente dans certaines régions et baisse dans d’autres. Les endroits où l’on peut spéculer sur la terre sont globalement ceux où l’agriculture s’est industrialisée : les zones céréalières dans le centre de la France, de betteraves en Picardie, de maïs dans le Sud-Ouest... Là, le prix de la terre continue à augmenter.
En revanche, il y a des endroits en déprise, notamment les zones d’élevage comme le Limousin, où le prix de la terre peut baisser. Les prix augmentent aussi à proximité des villes et des zones touristiques, où la terre risque de devenir constructible.
En France, ce sont les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) qui sont en charge de réguler le marché des ventes des terres agricoles. Elles sont très critiquées. Que faut-il faire de ces organisations ?
Les Safer ont participé à limiter les inégalités d’accès à la terre et un prix de la terre relativement bas en France. C’est vrai, même s’il y a d’autres explications aussi, comme la plus faible valeur ajoutée produite par hectare en France.
Pour autant, les Safer doivent encore évoluer pour pouvoir répondre aux enjeux alimentaires et agricoles du 21e siècle, il faut arriver à démocratiser leur gouvernance. Celles-ci restent aujourd’hui très liées aux décisions du syndicalisme majoritaire (de la FNSEA, ndlr). Les Safer doivent aussi devenir plus transparentes. Actuellement, les réunions de décision se tiennent à huis clos : c’est censé protéger les gens qui prennent les décisions pour qu’ils soient éloignés de certaines pressions, mais cela crée une opacité très délétère pour l’institution.
Un autre élément à revoir, c’est la façon dont on fixe les objectifs politiques des Safer. Ces dernières, quand elles achètent une terre, doivent la revendre à la personne qui répond aux objectifs politiques qui sont notamment fixés dans des documents nommés « schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles ».
Ces documents, écrits par l’État et validés par arrêté préfectoral, décrivent quel type d’agriculture vont viser les Safer et d’autres instances de régulation foncière. Or, ces documents, du fait que le syndicat majoritaire est largement consulté, défendent plutôt la prolongation de l’agriculture vers son industrialisation. Il y a donc un enjeu à ce que ces documents soient écrits pour défendre une agriculture du 21e siècle qui défend l’agroécologie, et des paysannes et paysans nombreux sur les territoires. À ces conditions-là, il n’y a pas de raison de vouloir se passer des Safer.
Le fait que nous ayons un système qui alloue la terre, non pas en fonction de l’offre et de la demande, mais en vertu d’un projet politique censé répondre à l’intérêt général, est un trésor inestimable en France qu’il faut absolument garder.
En creux de votre ouvrage se pose la question du rapport à la propriété. Est-il possible de dépasser le modèle du paysan propriétaire ?
Sur le principe, rien ne justifie le fait qu’à un moment, une personne ait pu dire « cette terre m’appartient ». La terre étant à la fois un lieu d’accueil du vivant et le lieu où l’on produit la nourriture, on peut estimer que la propriété de la terre doit être abolie. Sauf que, dans une société très attachée à la propriété privée, cela paraît utopique.
Prenons donc le problème d’une autre façon, et voyons ce qu’on peut déjà faire à court terme. Il faut avoir en tête que les agriculteurs ne sont pas majoritairement propriétaires des terres qu’ils travaillent : 60 % de cette surface est louée dans le cadre du fermage. Il y a même des paysan·nes qui décident parfois de ne pas acheter la terre et préfèrent la louer pour éviter de s’endetter.
D’autre part, on dispose d’une régulation foncière selon laquelle la terre n’est pas une marchandise comme les autres et ne doit pas être uniquement dirigée par le marché. Ces mécanismes juridiques permettent à l’État, aux collectivités locales et aux syndicats agricoles, de définir ensemble qui va accéder à la terre indépendamment du fait que ces personnes soient riches ou pas.
On a là un embryon qui pourrait faire imaginer un droit de l’accès à la terre en France institué en commun. Il faut renforcer et orienter ces mécanismes – qui ont plein d’écueils ! – vers des enjeux d’alimentation, d’emploi, d’environnement... Chercher à démocratiser la question de l’accès à la terre et « le gouvernement des terres », c’est à la fois une capacité à se prémunir des effets mortifères du capitalisme, et cela permet de penser comment on pourrait gérer les terres autrement.
Le capitalisme n’est pas une fatalité : il y a d’autres manières d’être au monde, de produire de l’alimentation, de vivre, de sortir d’un monde où le but n’est que la recherche du profit. C’est comme quand on milite pour la sécurité sociale de l’alimentation : la Sécurité sociale en 1946 n’a pas renversé le capitalisme, mais elle a créé des espaces de répits face au capitalisme, extrêmement importants pour que les gens vivent bien et envisagent de transformer la société.
Le livre dresse un panorama des organisations qui travaillent au rachat des terres pour les mettre à disposition de paysan·nes répondant à des critères socio-environnementaux, avec des règles transparentes d’attribution de l’accès au foncier. Les surfaces acquises restent toutefois modestes. Peut-on uniquement compter sur ce type d’initiatives ?
Les gens qui s’intéressent à la terre aujourd’hui ont bien compris qu’on n’allait pas abolir la propriété privée demain. Ils ont aussi compris que s’ils voulaient expérimenter d’autres manières de faire de l’agriculture et de l’alimentation, il fallait accéder à la propriété des terres.
L’idée de la propriété collective, ce n’est pas l’abolition de la propriété privée, mais que des gens se mettent ensemble pour acheter de la terre. C’est ce que fait Terre de Liens en louant ensuite la terre à des paysan·nes qui mettent en œuvre des projets répondant aux enjeux de société, d’emploi, d’environnement, d’entretien du territoire... Mais c’est aussi ce que font d’autres structures de propriété foncière – la Société civile des terres du Larzac, la Terre en commun sur la Zad de Notre-Dame des Landes, Lurzaindia dans le Pays basque, la foncière Antidote, et bien d’autres.
Tout un tas de gens essaient d’acheter des terres pour en faire des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste. Cela permet d’imaginer d’autres rapports à la propriété. Ce sont des lieux d’expérimentation très importants pour susciter de nouveaux imaginaires, apprendre à faire autrement, créer de nouvelles manières d’être au monde.
Le problème de ces lieux-là, c’est qu’ils ne peuvent pas permettre un changement d’échelle. Cela ne peut pas être la solution de sortie des terres du capitalisme. Comme elles n’abolissent pas la propriété, s’il fallait racheter toutes les terres, cela coûterait des centaines de milliards d’euros.
Par ailleurs, ces terres ne sont pas à vendre à court terme – une terre se vend en moyenne tous les 75 ans. D’où la nécessité de faire à la fois des expérimentations de propriété collective, tout en ravivant la question de la régulation foncière pour sortir l’agriculture du capitalisme.
En quoi la lutte de Notre-Dame des Landes, victorieuse en 2018, a reconfiguré les luttes, notamment anticapitalistes, autour des terres ?
La question agricole et foncière, en France et même en Europe, était très peu investie par les milieux anticapitalistes. L’activisme des gens qui vont s’installer dans la Zad, les coopérations menées avec des syndicats agricoles comme la Confédération paysanne, ont – non sans débats houleux et conflits internes – mené à une lutte assez exemplaire sur un territoire.
La répression peut être énorme, mais la capacité de résistance aussi. Cette lutte a produit des façons de faire sur le territoire – en termes d’habitat, d’agriculture collective, de vivre ensemble – inspirantes pour toute une génération militant contre le néolibéralisme et le capitalisme. Beaucoup de milieux politiques aujourd’hui parlent de subsistance, d’alimentation, de terres.
Notre-Dame des Landes marque aussi le fait qu’avec de moins en moins d’agriculteurs dans la société (2,5 % des gens sont des travailleurs de la terre dont 1,9 % sont des agriculteurs au sens légal), les enjeux agricoles ne peuvent être uniquement du ressort des luttes paysannes. La centralité de ces luttes doit être partagée avec d’autres types d’acteurs politiques, notamment des gens qui habitent le territoire sans être forcément paysans.
La dynamique des Soulèvements de la Terre est-elle un prolongement de Notre-Dame des Landes ?
En effet, il me semble que Notre-Dame-des-Landes est une inspiration forte de la pensée qui s’agrège autour des Soulèvements, mouvement riche de sa pluralité. Les Soulèvements montrent que les espoirs nés de l’expérimentation à Notre-Dame-des-Landes sont possibles partout et qu’il va falloir faire différemment dans tous les territoires – chaque endroit ayant ses spécificités.
Les questions de rapport à la terre ont aussi émergé dans l’espace politique des années 1990, avec les luttes au Chiapas, au Mexique, qui continuent d’inspirer les milieux politiques en Europe et en France. Cette circulation des imaginaires de luttes permet de penser des mondes différemment. Les Soulèvements arrivent à fédérer de manière assez importante et repolitisent très clairement ces questions de la terre. Ils portent ces questions sur tous les territoires qui ont envie de s’en emparer en disant : « C’est possible aussi chez vous ».
Peut-on sortir l’agriculture du capitalisme ? Pour Tanguy Martin, auteur de Cultiver les communs, il faut combiner les expérimentations de propriété collective tout en s’attachant à la régulation foncière.
▻https://basta.media/Propriete-collective-des-terres-des-espaces-de-resistance-face-a-l-agricult
#agriculture #résistance #capitalisme #accès_à_la_terre #terre #financiarisation #spéculation #Sociétés_d’aménagement_foncier_et-d’établissement_rural (#Safer)
Une #université a tué une #librairie
Une université vient de tuer une librairie. Le #libéralisme a fourni l’arme. Les codes des marchés ont fourni la balle. Et l’université, après avoir baissé les yeux, a appuyé sur la détente.
Cette université c’est “mon” université, Nantes Université. Cette librairie c’est la librairie Vent d’Ouest, une librairie “historique”, présente dans le centre de Nantes depuis près de 47 années et travaillant avec l’université depuis presqu’autant de temps.
Une université vient de tuer une librairie. Nantes Université travaillait, pour ses #commandes d’ouvrages (et une université en commande beaucoup …) avec principalement deux #librairies nantaises, Durance et Vent d’Ouest. Pour Vent d’Ouest, cela représentait une trésorerie d’environ 300 000 euros par an, 15% de son chiffre d’affaire. Une ligne de vie pour les 7 salariés de la libraire. Et puis Vent d’Ouest perd ce marché. Du jour au lendemain. Sans même un appel, une alerte ou une explication en amont de la décision de la part de Nantes Université.
À qui est allé ce marché ? Au groupe #Nosoli, basé à Lyon, qui s’auto-présente comme le “premier libraire français indépendant multi-enseignes” (sic) et qui donc concrètement a racheté les marques et magasins #Decitre et #Furet_du_Nord (et récemment Chapitre.com) et dont le coeur de métier est bien davantage celui de la #logistique (#supply_chain) que celui de la librairie.
Pourquoi Nosoli a-t-il remporté ce #marché ? Et pourquoi Nantes Université va devoir commander à des librairies Lyonnaises des ouvrages pour … Nantes ? Parce que le code des #marchés_publics. Parce que l’obligation de passer par des #appels_d’offre. Parce le code des marchés publics et des appels d’offre est ainsi fait que désormais (et depuis quelques temps déjà) seuls les plus gros sont en capacité d’entrer dans les critères définis. Parce que les critères définis (par #Nantes_Université notamment) visent bien sûr à faire des #économies_d’échelle. À payer toujours moins. Parce que bien sûr, sur ce poste de dépenses budgétaires comme sur d’autres il faut sans cesse économiser, rogner, négocier, batailler, parce que les universités sont exangues de l’argent que l’état ne leur donne plus et qu’il a converti en médaille en chocolat de “l’autonomie”. Parce qu’à ce jeu les plus gros gagnent toujours les appels d’offre et les marchés publics. C’est même pour cela qu’ils sont gros. Et qu’ils enflent encore. [mise à jour] Mais ici pour ce marché concernant des #livres, ce n’est pas le critère du #prix qui a joué (merci Jack Lang et la prix unique) mais pour être parfaitement précis, c’est le critère du #stock qui, en l’espèce et malgré le recours en justice de la librairie Vent d’Ouest, et bien qu’il soit reconnu comme discriminatoire par le ministère de la culture (en page 62 du Vade Mecum édité par le ministère sur le sujet de l’achat de livres en commande publique), a été décisif pour permettre à Nosoli de remporter le marché. [/mise à jour]
Alors Nosoli le groupe lyonnais a gagné le marché de Nantes Université. Et les librairies nantaises Durance et Vent d’Ouest ont perdu. Et quelques mois après la perte de ce marché, la librairie Vent d’Ouest va fermer.
On pourrait s’en réjouir finalement, ou même s’en foutre totalement. Après tout, Nantes Université va faire des #économies. Après tout une librairie qui ferme à Nantes et 7 salariés qui se trouvent sur le carreau c’est (peut-être) 7 personnes du service logistique du groupe Nosoli qui gardent leur emploi. Et puis quoi, une librairie qui ferme à Nantes mais il y en a 6 qui ont ouvert sur les deux dernières années à Nantes. Alors quoi ?
Alors une université vient de tuer une librairie. Et quand on discute avec les gens qui, à Nantes Université, connaissent autrement que comptablement la réalité de ce qu’était le #marché_public passé avec Durance et Vent d’Ouest, et quand on échange avec celles et ceux qui ont l’habitude, à l’université ou ailleurs, de travailler avec le groupe Nosoli, on entend toujours la même chose : rien jamais ne remplacera la #proximité. Parce qu’avec Durance et Vent d’Ouest les échanges étaient souples, réactifs, pas (trop) systématiquement réglementaires, parce que les gens qui dans les bibliothèques de l’université commandaient les ouvrages connaissaient les gens qui dans les librairies les leur fournissaient, et qu’en cas de souci ils pouvaient même s’y rendre et les croiser, ces gens. Et on entend, en plus de l’aberration écologique, logistique, et sociétale, que les commandes avec le groupe Nosoli sont usuellement et comme avec tout grand groupe logistique … complexes, lentes, difficilement négociables et rattrapables, sans aucune souplesse, sans aucune écoute ou connaissance des besoins fins de l’université “cliente”. Voilà ce que l’on entend, entre autres choses plus âpres et plus en colère.
Une université vient de tuer une librairie. Et ça fait tellement chier. C’est tellement anormal. Tellement schizophrène. Le même jour que celui où j’ai appris l’annonce de la fermeture définitive de la libraire Vent d’Ouest, j’ai aussi reçu un message de Nantes Université m’informant que, champagne, l’université venait – comme 14 autres universités – de remporter un appel à projet de plus de 23 millions d’euros. La cagnotte lancée par la libraire Vent d’Ouest après la perte du marché de Nantes Université lui avait rapporté quelques milliers d’euros qui lui avaient permis de retarder sa fermeture de cinq mois.
Vivre à l’université, travailler à Nantes Université, c’est être tous les jours, à chaque instant et sur chaque sujet, confronté au même type de #schizophrénie. D’un côté on collecte des dizaines de millions d’euros dans de toujours plus nébuleux appels à projets, et de l’autre on gère la misère et la détresse. Et on ferme sa gueule. Parce que ne pas se réjouir de l’obtention de ces 23 millions d’euros c’est être un pisse-froid et c’est aussi mépriser le travail (et l’épuisement) des équipes qui pilotent (et parfois remportent) ces appels à projets. Oui mais voilà. À Nantes Université on organise des grandes fêtes de rentrée et on donnez rendez-vous à la prochaine #distribution_alimentaire, la #fête mais la #précarité. Et l’on fait ça tous les jours. Toutes les universités françaises organisent ou ont organisé des #distributions_alimentaires, et toutes les universités françaises remportent ou ont remporté des appels à projet de dizaines de millions d’euros. Mais les financements qui permettraient de recruter des collègues enseignants chercheurs ou des personnels techniques et administratifs en nombre suffisant, et de les recruter comme titulaires, pour garantir un fonctionnement minimal normal, ces financements on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient d’éviter de fermer une librairie avec qui l’université travaille depuis des dizaines d’années et d’éviter de mettre 7 personnes au chômage, on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient à tous les étudiant.e.s de manger tous les jours à leur faim, on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient à l’UFR Staps de Nantes Université de faire sa rentrée on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient aux collègues de la fac de droit de Nantes Université de ne pas sombrer dans l’#épuisement_au_prix et au risque de choix mortifières pour eux comme pour les étudiant.e.s on ne les trouve jamais. Mais les financements qui permettraient aux collègues de l’IAE de Nantes Université de ne pas s’enfoncer dans le #burn-out, ces financements on ne les trouve jamais. Il n’y a pas d’appel à projet à la solidarité partenariale. Il n’y a pas d’appel à projet à la lutte contre la #misère_étudiante. Il n’y a pas d’appel à projet pour permettre à des milliers de post-doctorants d’espérer un jour pouvoir venir enseigner et faire de la recherche à l’université. Il n’y pas d’appel à projet pour sauver l’université publique. Il n’y en a pas.
Il n’y a pas d’appel à projet pour la normalité des choses. Alors Nantes Université, comme tant d’autres, est uniquement traversée par des #régimes_d’exceptionnalité. #Exceptionnalité des financements obtenus dans quelques appels à projets qui font oublier tous les autres appels à projet où l’université se fait retoquer. Exceptionnalité des #crises que traversent les étudiant.e.s, les formations et les #personnels de l’université. Exceptionnalité des mesures parfois prises pour tenter d’en limiter les effets. Dans nos quotidiens à l’université, tout est inscrit dans ces #logiques_d’exceptionnalité, tout n’est lisible qu’au travers de ces #matrices_d’exceptionnalité. Exceptionnalité des financements. Exceptionnalité des crises. Exceptionnalité des remédiations.
Une université vient de tuer une librairie. Cela n’est pas exceptionnel. C’est devenu banal. Voilà l’autre danger de ces régimes d’exceptionnalité permanents : ils inversent nos #représentations_morales. Ce qui devrait être exceptionnel devient #banal. Et ce qui devrait être banal (par exemple qu’une université publique reçoive des dotations suffisantes de l’état pour lui permettre d’exercer sa mission d’enseignement et de recherche), est devenu exceptionnel.
Une université vient de tuer une librairie. Dans le monde qui est le nôtre et celui que nous laissons, il n’est que des #dérèglements. Et si celui du climat dicte déjà tous les autres #effondrements à venir, nous semblons incapables de penser nos relations et nos institutions comme autant d’écosystèmes dans lesquels chaque biotope est essentiel aux autres. Nantes Université a tué la libraire Vent d’Ouest. Le mobile ? L’habitude. L’habitude de ne pas mener les combats avant que les drames ne se produisent. L’habitude de se résigner à appliquer des règles que tout le monde sait pourtant ineptes. L’habitude du renoncement à l’attention à l’autre, au plus proche, au plus fragile, dès lors que l’on peut se réjouir de l’attention que nous portent tant d’autres. L’#habitude d’aller chercher si loin ce que l’on a pourtant si près.
Une université vient de tuer une librairie. Le libéralisme a fourni l’arme. Les codes des marchés ont fourni la balle. L’habitude a fourni le mobile. Et l’université, après avoir baissé les yeux, a froidement appuyé sur la détente.
▻https://affordance.framasoft.org/2023/09/une-universite-a-tue-une-librairie
]]>Coop ou pas coop de trouver une alternative à la grande distribution ?
Un #magasin sans client, sans salarié, sans marge, sans contrôle, sans espace de pouvoir où la confiance règne vous y croyez ? Difficile, tant le modèle et les valeurs de la grande distribution, et plus largement capitalistes et bourgeoises ont façonnés nos habitus. Néanmoins, parmi nous certains cherchent l’alternative : supermarchés coopératifs, collaboratifs, épiceries participatives, citoyennes, etc. Des alternatives qui pourtant reprennent nombre des promesses de la grande distribution et de ses valeurs. Les épiceries “autogérées”, “libres” ou encore en “gestion directe” tranchent dans ce paysage. Lieux d’apprentissage de nouvelles habitudes, de remise en cause frontale du pouvoir pyramidal et pseudo-horizontal. Ce modèle sera évidemment à dépasser après la révolution, mais d’ici-là il fait figure de favori pour une #émancipation collective et individuelle.
Le supermarché : une #utopie_capitaliste désirable pour les tenants de la croyance au mérite
Le supermarché est le modèle hégémonique de #distribution_alimentaire. #Modèle apparu seulement en 1961 en région parisienne il s’est imposé en quelques décennies en colonisant nos vies, nos corps, nos désirs et nos paysages. Cette utopie capitaliste est devenue réalité à coup de #propagande mais également d’adhésion résonnant toujours avec les promesses de l’époque : travaille, obéis, consomme ; triptyque infernal où le 3e pilier permet l’acceptation voire l’adhésion aux deux autres à la mesure du mérite individuel fantasmé.
Malgré le succès et l’hégémonie de ce modèle, il a parallèlement toujours suscité du rejet : son ambiance aseptisée et criarde, industrielle et déshumanisante, la relation de prédation sur les fournisseurs et les délocalisations qui en découlent, sa privatisation par les bourgeois, la volonté de manipuler pour faire acheter plus ou plus différenciant et cher, le greenwashing (le fait de servir de l’écologie de manière opportuniste pour des raisons commerciales), etc., tout ceci alimente les critiques et le rejet chez une frange de la population pour qui la recherche d’alternative devient motrice.
C’est donc contre ce modèle que se (re)créent des #alternatives se réclamant d’une démarche plus démocratique, plus inclusive, ou de réappropriation par le citoyen… Or, ces alternatives se réalisent en partant du #modèle_dominant, jouent sur son terrain selon ses règles et finalement tendent à reproduire souvent coûte que coûte, parfois inconsciemment, les promesses et les côtés désirables du supermarché.
Comme le dit Alain Accardo dans De Notre Servitude Involontaire “ce qu’il faut se résoudre à remettre en question – et c’est sans doute la pire difficulté dans la lutte contre le système capitaliste -, c’est l’#art_de_vivre qu’il a rendu possible et désirable aux yeux du plus grand nombre.”
Le supermarché “coopératif”, l’épicerie participative : des pseudo alternatives au discours trompeur
Un supermarché dit “coopératif” est… un supermarché ! Le projet est de reproduire la promesse mais en supprimant la part dévolue habituellement aux bourgeois : l’appellation “coopératif” fait référence à la structure juridique où les #salariés ont le #pouvoir et ne reversent pas de dividende à des actionnaires. Mais les salariés ont tendance à se comporter collectivement comme un bourgeois propriétaire d’un “moyen de production” et le recrutement est souvent affinitaire : un bourgeois à plusieurs. La valeur captée sur le #travail_bénévole est redistribuée essentiellement à quelques salariés. Dans ce type de supermarché, les consommateurs doivent être sociétaires et “donner” du temps pour faire tourner la boutique, en plus du travail salarié qui y a lieu. Cette “#coopération” ou “#participation” ou “#collaboration” c’est 3h de travail obligatoire tous les mois sous peine de sanctions (contrôles à l’entrée du magasin pour éventuellement vous en interdire l’accès). Ces heures obligatoires sont cyniquement là pour créer un attachement des #bénévoles au supermarché, comme l’explique aux futurs lanceurs de projet le fondateur de Park Slope Food le supermarché New-Yorkais qui a inspiré tous les autres. Dans le documentaire FoodCoop réalisé par le fondateur de la Louve pour promouvoir ce modèle :”Si vous demandez à quelqu’un l’une des choses les plus précieuses de sa vie, c’est-à-dire un peu de son temps sur terre (…), la connexion est établie.”
L’autre spécificité de ce modèle est l’#assemblée_générale annuelle pour la #démocratie, guère mobilisatrice et non propice à la délibération collective. Pour information, La Louve en 2021 obtient, par voie électronique 449 participations à son AG pour plus de 4000 membres, soit 11%. Presque trois fois moins avant la mise en place de cette solution, en 2019 : 188 présents et représentés soit 4,7%. À Scopeli l’AG se tiendra en 2022 avec 208 sur 2600 membres, soit 8% et enfin à la Cagette sur 3200 membres actifs il y aura 143 présents et 119 représentés soit 8,2%
Pour le reste, vous ne serez pas dépaysés, votre parcours ressemblera à celui dans un supermarché traditionnel. Bien loin des promesses de solidarité, de convivialité, de résistance qui n’ont su aboutir. Les militants voient de plus en plus clairement les impasses de ce modèle mais il fleurit néanmoins dans de nouvelles grandes villes, souvent récupéré comme plan de carrière par des entrepreneurs de l’#ESS qui y voient l’occasion de se créer un poste à terme ou de développer un business model autour de la vente de logiciel de gestion d’épicerie en utilisant ce souhait de milliers de gens de trouver une alternative à la grande distribution.
#La_Louve, le premier supermarché de ce genre, a ouvert à Paris en 2016. Plus de 4000 membres, pour plus d’1,5 million d’euros d’investissement au départ, 3 années de lancement et 7,7 millions de chiffre d’affaires en 2021. À la création il revendiquait des produits moins chers, de fonctionner ensemble autrement, ne pas verser de dividende et de choisir ses produits. Cette dernière est toujours mise en avant sur la page d’accueil de leur site web : “Nous n’étions pas satisfaits de l’offre alimentaire qui nous était proposée, alors nous avons décidé de créer notre propre supermarché.” L’ambition est faible et le bilan moins flatteur encore : vous retrouverez la plupart des produits présents dans les grandes enseignes (loin derrière la spécificité d’une Biocoop, c’est pour dire…), à des #prix toujours relativement élevés (application d’un taux de 20% de marge).
À plus petite échelle existent les épiceries “participatives”. La filiation avec le #supermarché_collaboratif est directe, avec d’une cinquantaine à quelques centaines de personnes. Elles ne peuvent généralement pas soutenir de #salariat et amènent des relations moins impersonnelles grâce à leur taille “plus humaine”. Pour autant, certaines épiceries sont des tremplins vers le modèle de supermarché et de création d’emploi pour les initiateurs. Il en existe donc avec salariés. Les marges, selon la motivation à la croissance varient entre 0 et 30%.
#MonEpi, startup et marque leader sur un segment de marché qu’ils s’efforcent de créer, souhaite faire tourner son “modèle économique” en margeant sur les producteurs (marges arrières de 3% sur les producteurs qui font annuellement plus de 10 000 euros via la plateforme). Ce modèle très conforme aux idées du moment est largement subventionné et soutenu par des collectivités rurales ou d’autres acteurs de l’ESS et de la start-up nation comme Bouge ton Coq qui propose de partager vos données avec Airbnb lorsque vous souhaitez en savoir plus sur les épiceries, surfant sur la “transition” ou la “résilience”.
Pour attirer le citoyen dynamique, on utilise un discours confus voire trompeur. Le fondateur de MonEpi vante volontiers un modèle “autogéré”, sans #hiérarchie, sans chef : “On a enlevé le pouvoir et le profit” . L’informatique serait, en plus d’être incontournable (“pour faire ce que l’on ne saurait pas faire autrement”), salvatrice car elle réduit les espaces de pouvoir en prenant les décisions complexes à la place des humains. Pourtant cette gestion informatisée met toutes les fonctions dans les mains de quelques sachant, le tout centralisé par la SAS MonEpi. De surcroit, ces épiceries se dotent généralement (et sont incitées à le faire via les modèles de statut fournis par MonEpi) d’une #organisation pyramidale où le simple membre “participe” obligatoirement à 2-3h de travail par mois tandis que la plupart des décisions sont prises par un bureau ou autre “comité de pilotage”, secondé par des commissions permanentes sur des sujets précis (hygiène, choix des produits, accès au local, etc.). Dans certains collectifs, le fait de participer à ces prises de décision dispense du travail obligatoire d’intendance qui incombe aux simples membres…
Pour finir, nous pouvons nous demander si ces initiatives ne produisent pas des effets plus insidieux encore, comme la possibilité pour la sous-bourgeoisie qui se pense de gauche de se différencier à bon compte : un lieu d’entre-soi privilégié où on te vend, en plus de tes produits, de l’engagement citoyen bas de gamme, une sorte d’ubérisation de la BA citoyenne, où beaucoup semblent se satisfaire d’un énième avatar de la consom’action en se persuadant de lutter contre la grande distribution. De plus, bien que cela soit inconscient ou de bonne foi chez certains, nous observons dans les discours de nombre de ces initiatives ce que l’on pourrait appeler de l’#autogestion-washing, où les #inégalités_de_pouvoir sont masqués derrière des mots-clés et des slogans (Cf. “Le test de l’Autogestion” en fin d’article).
L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Et on pourrait s’en contenter et même y adhérer faute de mieux. Mais ne peut-on pas s’interroger sur les raisons de poursuivre dans des voies qui ont clairement démontré leurs limites alors même qu’un modèle semble apporter des réponses ?
L’épicerie autogérée et autogouvernée / libre : une #utopie_libertaire qui a fait ses preuves
Parfois nommé épicerie autogérée, #coopérative_alimentaire_autogérée, #épicerie_libre ou encore #épicerie_en_gestion_directe, ce modèle de #commun rompt nettement avec nombre des logiques décrites précédemment. Il est hélas largement invisibilisé par la communication des modèles sus-nommés et paradoxalement par son caractère incroyable au sens premier du terme : ça n’est pas croyable, ça remet en question trop de pratiques culturelles, il est difficile d’en tirer un bénéfice personnel, c’est trop beau pour être vrai…Car de loin, cela ressemble à une épicerie, il y a bien des produits en rayon mais ce n’est pas un commerce, c’est un commun basé sur l’#égalité et la #confiance. L’autogestion dont il est question ici se rapproche de sa définition : la suppression de toute distinction entre dirigeants et dirigés.
Mais commençons par du concret ? À #Cocoricoop , épicerie autogérée à Villers-Cotterêts (02), toute personne qui le souhaite peut devenir membre, moyennant une participation libre aux frais annuels (en moyenne 45€ par foyer couvrant loyer, assurance, banque, électricité) et le pré-paiement de ses futures courses (le 1er versement est en général compris entre 50€ et 150€, montant qui est reporté au crédit d’une fiche individuelle de compte). À partir de là, chacun.e a accès aux clés, au local 24h/24 et 7 jours/7, à la trésorerie et peut passer commande seul ou à plusieurs. Les 120 foyers membres actuels peuvent venir faire leurs courses pendant et hors des permanences. Ces permanences sont tenues par d’autres membres, bénévolement, sans obligation. Sur place, des étagères de diverses formes et tailles, de récup ou construites sur place sont alignées contre les murs et plus ou moins généreusement remplies de produits. On y fait ses courses, pèse ses aliments si besoin puis on se dirige vers la caisse… Pour constater qu’il n’y en a pas. Il faut sortir une calculatrice et calculer soi-même le montant de ses courses. Puis, ouvrir le classeur contenant sa fiche personnelle de suivi et déduire ce montant de son solde (somme des pré-paiements moins somme des achats). Personne ne surveille par dessus son épaule, la confiance règne.
Côté “courses”, c’est aussi simple que cela, mais on peut y ajouter tout un tas d’étapes, comme discuter, accueillir un nouveau membre, récupérer une débroussailleuse, participer à un atelier banderoles pour la prochaine manif (etc.). Qu’en est-il de l’organisation et l’approvisionnement ?
Ce modèle de #commun dont la forme épicerie est le prétexte, cherche avant tout, à instituer fondamentalement et structurellement au sein d’un collectif les règles établissant une égalité politique réelle. Toutes les personnes ont le droit de décider et prendre toutes les initiatives qu’elles souhaitent. “#Chez_Louise” dans le Périgord (Les Salles-Lavauguyon, 87) ou encore à #Dionycoop (St-Denis, 93), comme dans toutes les épiceries libres, tout le monde peut, sans consultation ou délibération, décider d’une permanence, réorganiser le local, organiser une soirée, etc. Mieux encore, toute personne est de la même manière légitime pour passer commande au nom du collectif en engageant les fonds disponibles dans la trésorerie commune auprès de tout fournisseur ou distributeur de son choix. La trésorerie est constituée de la somme des dépôts de chaque membre. Les membres sont incités à laisser immobilisé sur leur fiche individuelle une partie de leurs dépôts. Au #Champ_Libre (Preuilly-Sur-Claise, 37), 85 membres disposent de dépôts moyens de 40-50€ permettant de remplir les étagères de 3500€ selon l’adage, “les dépôts font les stocks”. La personne qui passe la commande s’assure que les produits arrivent à bon port et peut faire appel pour cela au collectif.
D’une manière générale, les décisions n’ont pas à être prises collectivement mais chacun.e peut solliciter des avis.
Côté finances, à #Haricocoop (Soissons, 02), quelques règles de bonne gestion ont été instituées. Une #créditomancienne (personne qui lit dans les comptes bancaires) vérifie que le compte est toujours en positif et un “arroseur” paye les factures. La “crédito” n’a aucun droit de regard sur les prises de décision individuelle, elle peut seulement mettre en attente une commande si la trésorerie est insuffisante. Il n’y a pas de bon ou de mauvais arroseur : il voit une facture, il paye. Une autre personne enfin vérifie que chacun a payé une participation annuelle aux frais, sans juger du montant. Ces rôles et d’une manière générale, toute tâche, tournent, par tirage au sort, tous les ans afin d’éviter l’effet “fonction” et impliquer de nouvelles personnes.
Tout repose donc sur les libres initiatives des membres, sans obligations : “ce qui sera fait sera fait, ce qui ne sera pas fait ne sera pas fait”. Ainsi, si des besoins apparaissent, toute personne peut se saisir de la chose et tenter d’y apporter une réponse. Le corolaire étant que si personne ne décide d’agir alors rien ne sera fait et les rayons pourraient être vides, le local fermé, les produits dans les cartons, (etc.). Il devient naturel d’accepter ces ‘manques’ s’il se produisent, comme conséquence de notre inaction collective et individuelle ou l’émanation de notre niveau d’exigence du moment.
Toute personne peut décider et faire, mais… osera-t-elle ? L’épicerie libre ne cherche pas à proposer de beaux rayons, tous les produits, un maximum de membres et de chiffre d’affaires, contrairement à ce qui peut être mis en avant par d’autres initiatives. Certes cela peut se produire mais comme une simple conséquence, si la gestion directe et le commun sont bien institués ou que cela correspond au niveau d’exigence du groupe. C’est à l’aune du sentiment de #légitimité, que chacun s’empare du pouvoir de décider, de faire, d’expérimenter ou non, que se mesure selon nous, le succès d’une épicerie de ce type. La pierre angulaire de ces initiatives d’épiceries libres et autogouvernées repose sur la conscience et la volonté d’instituer un commun en le soulageant de tous les espaces de pouvoir que l’on rencontre habituellement, sans lequel l’émancipation s’avèrera mensongère ou élitiste. Une méfiance vis-à-vis de certains de nos réflexes culturels est de mise afin de “s’affranchir de deux fléaux également abominables : l’habitude d’obéir et le désir de commander.” (Manuel Gonzáles Prada) .
L’autogestion, l’#autogouvernement, la gestion directe, est une pratique humaine qui a l’air utopique parce que marginalisée ou réprimée dans notre société : nous apprenons pendant toute notre vie à fonctionner de manière autoritaire, individualiste et capitaliste. Aussi, l’autogestion de l’épicerie ne pourra que bénéficier d’une vigilance de chaque instant de chacun et chacune et d’une modestie vis-à-vis de cette pratique collective et individuelle. Autrement, parce que les habitudes culturelles de domination/soumission reviennent au galop, le modèle risque de basculer vers l’épicerie participative par exemple. Il convient donc de se poser la question de “qu’est-ce qui en moi/nous a déjà été “acheté”, approprié par le système, et fait de moi/nous un complice qui s’ignore ?” ^9 (ACCARDO) et qui pourrait mettre à mal ce bien commun.
S’affranchir de nos habitus capitalistes ne vient pas sans effort. Ce modèle-là ne fait pas mine de les ignorer, ni d’ignorer le pouvoir qu’ont les structures et les institutions pour conditionner nos comportements. C’est ainsi qu’il institue des “règles du jeu” particulières pour nous soutenir dans notre quête de #confiance_mutuelle et d’#égalité_politique. Elles se résument ainsi :
Ce modèle d’épicerie libre diffère ainsi très largement des modèles que nous avons pu voir plus tôt. Là où la Louve cherche l’attachement via la contrainte, les épiceries autogérées cherchent l’#appropriation et l’émancipation par ses membres en leur donnant toutes les cartes. Nous soulignons ci-dessous quelques unes de ces différences majeures :
Peut-on trouver une alternative vraiment anticapitaliste de distribution alimentaire ?
Reste que quelque soit le modèle, il s’insère parfaitement dans la #société_de_consommation, parlementant avec les distributeurs et fournisseurs. Il ne remet pas en cause frontalement la logique de l’#économie_libérale qui a crée une séparation entre #consommateur et #producteur, qui donne une valeur comptable aux personnes et justifie les inégalités d’accès aux ressources sur l’échelle de la croyance au mérite. Il ne règle pas non plus par magie les oppressions systémiques.
Ainsi, tout libertaire qu’il soit, ce modèle d’épicerie libre pourrait quand même n’être qu’un énième moyen de distinction sociale petit-bourgeois et ce, même si une épicerie de ce type a ouvert dans un des quartiers les plus défavorisés du département de l’Aisne (réservée aux personnes du quartier qui s’autogouvernent) et que ce modèle génère très peu de barrière à l’entrée (peu d’administratif, peu d’informatique,…).
On pourrait aussi légitimement se poser la question de la priorité à créer ce type d’épicerie par rapport à toutes les choses militantes que l’on a besoin de mettre en place ou des luttes quotidiennes à mener. Mais nous avons besoin de lieux d’émancipation qui ne recréent pas sans cesse notre soumission aux logiques bourgeoises et à leurs intérêts et institutions. Une telle épicerie permet d’apprendre à mieux s’organiser collectivement en diminuant notre dépendance aux magasins capitalistes pour s’approvisionner (y compris sur le non alimentaire). C’est d’autant plus valable en période de grève puisqu’on a tendance à enrichir le supermarché à chaque barbecue ou pour approvisionner nos cantines et nos moyens de lutte.
Au-delà de l’intérêt organisationnel, c’est un modèle de commun qui remet en question concrètement et quotidiennement les promesses et les croyances liées à la grande distribution. C’est très simple et très rapide à monter. Aucune raison de s’en priver d’ici la révolution !
Le Test de l’Autogestion : un outil rapide et puissant pour tester les organisations qui s’en réclament
À la manière du test de Bechdel qui permet en trois critères de mettre en lumière la sous-représentation des femmes et la sur-représentation des hommes dans des films, nous vous proposons un nouvel outil pour dénicher les embuscades tendues par l’autogestion-washing, en toute simplicité : “le test de l’Autogestion” :
Les critères sont :
- Pas d’AGs ;
- Pas de salarié ;
- Pas de gestion informatisée.
Ces 3 critères ne sont pas respectés ? Le collectif ou l’organisme n’est pas autogéré.
Il les coche tous ? C’est prometteur, vous tenez peut être là une initiative sans donneur d’ordre individuel ni collectif, humain comme machine ! Attention, le test de l’autogestion permet d’éliminer la plupart des faux prétendants au titre, mais il n’est pas une garantie à 100% d’un modèle autogéré, il faudra pousser l’analyse plus loin. Comme le test de Bechdel ne vous garantit pas un film respectant l’égalité femme-homme.
Il faut parfois adapter les termes, peut être le collectif testé n’a pas d’Assemblée Générale mais est doté de Réunions de pilotage, n’a pas de salarié mais des services civiques, n’a pas de bureau mais des commissions/groupe de travail permanents, n’a pas de logiciel informatique de gestion mais les documents de gestion ne sont pas accessibles sur place ?
Pour aller plus loin :
Le collectif Cooplib fait un travail de documentation de ce modèle de commun et d’autogestion. Ses membres accompagnent de manière militante les personnes ou collectifs qui veulent se lancer (= gratuit).
Sur Cooplib.fr, vous trouverez des informations et des documents plus détaillés :
– La brochure Cocoricoop
– Un modèle de Statuts associatif adapté à l’autogestion
– La carte des épiceries autogérées
– Le Référentiel (règles du jeu détaillées)
– Le manuel d’autogestion appliqué aux épiceries est en cours d’édition et en précommande sur Hello Asso
Ces outils sont adaptés à la situation particulière des épiceries mais ils sont transposables au moins en partie à la plupart de nos autres projets militants qui se voudraient vraiment autogérés (bar, librairie, laverie, cantine, camping,…). Pour des expérimentations plus techniques (ex : garage, ferme, festival,…), une montée en compétence des membres semble nécessaire.
D’autres ressources :
– Quelques capsules vidéos : ▻http://fede-coop.org/faq-en-videos
– “Les consommateurs ouvrent leur épiceries, quel modèle choisir pour votre ville ou votre village ?”, les éditions libertaires.
►https://www.frustrationmagazine.fr/coop-grande-distribution
#alternative #grande_distribution #supermarchés #capitalisme #épiceries #auto-gestion #autogestion #gestion_directe #distribution_alimentaire
sur seenthis :
▻https://seenthis.net/messages/1014023
Pour une #Sécurité_Sociale_de_l’Alimentation (#Dominique_Paturel)
Cette réflexion a pris naissance en 2013 [1], dans les échanges entre deux personnes dont l’une est issue du monde agricole et l’autre de la recherche. L’un comme l’autre, nous constations l’enfermement des personnes recevant de l’#aide_alimentaire, dans une grande difficulté à s’émanciper des dispositifs de distribution et ce, malgré les discours et les pratiques portés par des professionnels ou des bénévoles bienveillants.
En s’appuyant sur la conception développée par Tim Lang de la démocratie alimentaire, nous ne pouvions que nous rendre compte que l’accès à l’alimentation « libre » d’une part et à une alimentation produite plus sainement d’autre part, était d’une inégalité flagrante. La caractéristique de cette inégalité est qu’elle est banalisée par le fait que nous sommes tous des mangeurs, invisibilisant ainsi les rapports de classe. En outre, les politiques sociales et sanitaires généralisent ces inégalités par la désignation d’une population dite vulnérable et à laquelle on destine des dispositifs assistanciels. Le présupposé repose sur une conception libérale de la solidarité basée sur une approche néo-paternaliste. Les cadres de pensée qui ont servi à sortir la France de la faim d’après-guerre, sont les mêmes qui empêchent aujourd’hui de voir la situation dégradée du côté de ce que j’appelle l’accès à la « fausse bouffe » et non à l’alimentation.
En approfondissant notre réflexion, il nous a semblé que tant que l’accès ne serait pas consolidé conformément aux valeurs républicaines, à savoir un accès égalitaire, solidaire et libre, les injustices demeureraient quant aux conséquences sociales et sanitaires. Un modèle de protection sociale pour tous orienté sur un accès égalitaire à une alimentation reconnectée aux conditions de sa production, s’est imposé et c’est cette piste que nous avons suivie. Il s’agissait de reprendre la main sur le(s) système(s) alimentaire(s) par tous les habitants en France et d’être dans les conditions pour le faire : la réponse ne pouvait pas rester que du seul côté des citoyens « éclairés » ou militants. Le modèle de la sécurité sociale nous a semblé le bon cadre pour avancer. À partir de là deux pistes ont été suivies :
– La première incarnée par Ingénieurs sans frontières [2] qui propose « une carte d’assurance alimentaire » ;
– La deuxième inscrite dans l’ensemble de nos travaux et qui est au cœur du séminaire Démocratie Alimentaire.
Aujourd’hui la transition alimentaire est essentiellement mise en œuvre du côté du changement des pratiques alimentaires des mangeurs. Mais l’alimentation étant considérée comme une marchandise comme une autre, à savoir soumise aux rapports de force existant sur le marché, (et même si les initiatives de tous ordres sont bienvenues), la transformation ne sera pas au rendez-vous sans un changement radical de l’offre. Et ce d’autant plus, que le système industriel agro-alimentaire est transnational et que le début de la réflexion de Tim Lang sur sa proposition de démocratie alimentaire part de ce constat : les états ont bien du mal à intervenir aujourd’hui dans la régulation de ce système.
Trois points d’appui au fondement de la Sécurité Sociale de l’Alimentation :
– Le premier est la reconnaissance du droit à l’alimentation ;
– Le second est la réorientation des outils de politique publique existant en matière d’accès à l’alimentation et en particulier la restauration collective ;
– Le troisième, l’attribution d’une allocation à l’ensemble de la population pour accéder à des produits frais sur le modèle des allocations familiales.
Mais pour que ce système puisse se construire, il nous faut rappeler des éléments de conception qui doivent être socialisés : l’alimentation n’est pas seulement le résultat d’une production agricole ou de transformation agro-industrielle. Il est nécessaire de s’appuyer sur une vision systémique qui prend en compte les quatre activités nécessaires à l’alimentation des humains de tout temps : celle de la production, celle de la transformation, celle de la distribution et celle de la consommation. Ce sont l’ensemble de ces activités qui forment système et les aborder de façon déconnectée soutient le modèle industriel, nous laissant dans une vision minimaliste de l’alimentation comprise alors comme denrée ou produit.
De plus, l’alimentation comme fait social total, comporte des dimensions sociale, culturelle, économique, politique, biologique, etc. On ne peut donc la réduire au seul slogan « les gens ont faim, il faut leur donner à manger », slogan repris de façon globale dans tous les dispositifs de distribution d’aide alimentaire en France et en Europe.
L’alimentation correspond aussi à un modèle ancré dans une histoire nationale. En France, manger ensemble et faire la cuisine sont beaucoup plus important que la qualité des produits et leur provenance. Les gaulois réglaient déjà les problèmes politiques par de grands banquets (Ariès, 2016) [3], d’où l’importance de manger ensemble pour construire du lien social et faire société. On peut ainsi comprendre pourquoi les institutions d’actions sociales et de travail social utilisent l’alimentation comme moyen autour de ce qui est leur mission, à savoir lutter contre l’exclusion sociale. Mais, concevoir l’alimentation comme moyen est aujourd’hui contreproductif pour assurer la transition alimentaire dans la perspective des changements climatiques à l’œuvre et stopper les effets délétères de l’alimentation industrielle.
La Sécurité Sociale de l’Alimentation doit donc s’appuyer sur l’ensemble de ces éléments pour asseoir sa légitimité. Elle se situe du côté de la transformation alimentaire, de la prévention en santé publique et non curative comme actuellement. Elle fait partie d’une politique de l’alimentation qui doit se désencastrer de ministères de tutelles comme l’agriculture, la santé ou la cohésion sociale. Il ne s’agit pas de créer un xième ministère mais bien de comprendre cette politique comme transversale. Cependant dans un pays centralisé comme la France avec des institutions verticales, une politique transversale a de fortes chances d’être minorée. D’où la proposition de doter cette instance de moyens conséquents et d’obliger les politiques engageant une des activités du système alimentaire à s’inclure (pour partie) dans la politique alimentaire et non d’œuvrer de façon segmentée : la Sécurité Sociale de l’Alimentation devient alors l’outil majeur pour actionner la transition alimentaire.
Le second point d’appui est de mobiliser les outils de politiques publiques existants au service de ce dispositif, en particulier la restauration collective publique. Nous partons du constat que les lieux, le matériel, les compétences sont présents à travers la mise à disposition de quatre à cinq repas par semaine à midi : pourquoi ne pas utiliser ces ressources en direction de la population habitant ou travaillant en proximité de ces équipements le soir et 7 jours sur 7. Par ailleurs, on peut également en profiter pour réorienter la production et la transformation en redirigeant l’offre alimentaire à l’échelle territoriale.
D’autres outils existent déjà et il s’agirait de renforcer la cohérence au service de la Sécurité Sociale de l’Alimentation : en soutenant les marchés d’intérêts nationaux dans les régions pour approvisionner les villes et villages et les engager dans la transformation des compétences des intermédiaires ; en cessant de segmenter les plans incitatifs (Climat, alimentation, urbanisme, etc.) et en recherchant comment les articuler ; en concevant des instances démocratiques à l’échelle des territoires de vie pour décider des politiques alimentaires liées à la réalité sociale et concevoir les hybridations nécessaires pour garantir un accès à tous, etc.
Le troisième point d’appui est celui de l’attribution d’une allocation pour tous les habitants en France, fléchée sur l’achat de produits frais : fruits, légumes, produits laitiers, viande, poisson. Ces aliments sont souvent absents pour les familles à petits budgets et sont remplacés par des aliments ultra-transformés. Cette mesure fléchée peut aussi participer à la relocalisation des activités du système alimentaire.
Élaborer un tel dispositif permettrait de faire exploser le « plafond de verre » auquel se confronte une multitude d’initiatives issues de la société civile organisée et de l’économie sociale et solidaire : ainsi la Sécurité Sociale de l’Alimentation, outre les effets sur la santé, participerait réellement à la transition écologique.
–-
[1] ▻http://www1.montpellier.inra.fr/aide-alimentaire/index.php/fr
[2] ►https://www.isf-france.org/articles/pour-une-securite-sociale-alimentaire
[3] Eh non ce n’est pas une invention de Goscinny et Uderzo. Ariès, Paul (2016) Une histoire politique de l’alimentation. Du paléolithique à nos jours. Paris, édition Max Milo.
▻https://www.chaireunesco-adm.com/Pour-une-Securite-Sociale-de-l-Alimentation
#sécurité_alimentaire #sécurité_sociale #alimentation #distribution_alimentaire #alternative #démocratie_alimentaire #Tim_Lang #accès_à_l'alimentation #inégalités #rapports_de_classe #classe_sociale #assistance #néo-paternalisme #solidarité #fausse_bouffe #protection_sociale #transition_alimentaire #droit_à_l'alimentation #restauration_collective #politiques_publiques #allocation #santé_publique #sécurité_sociale_alimentaire
Vous auriez des articles qui font un peu le suivi / récap. que les magasins bio en particulier (toutes enseignes), et les réseaux de proximité vont mal en ce moment : fermetures, licenciements ?
Ça s’entend dans les milieux concernés que les BioCoop sont en crise. J’ai vu d’autres enseignes bio (indépendantes) fermer, certains circuits de distrib « courts » licencier.
Alors c’est peut être juste le contre-coup du Covid, quand ça s’est développé et donc maintenant, ça se résorbe. Mais j’aimerais comprendre si c’est une crise plus large ou pas.
Car c’est peut-être aussi l’effet concurrence. Et comme on sait que les productions industrielles sont (malheureusement) légion dans la bio (Bretagne, Allemagne...), c’est forcément tendu si les consommateurs ne trient pas un peu dans tout ca.
Ou aussi pour comprendre si c’est pas à l’extrême, un triste retour au supermarché. MobilitéDouce-Boulot-Dodo, sans rébellion (sauf pour les retraites).
La pyramide des salaires en #France
Le système alimentaire mondial menace de s’effondrer
Aux mains de quelques #multinationales et très liée au secteur financier, l’#industrie_agroalimentaire fonctionne en #flux_tendu. Ce qui rend la #production mondiale très vulnérable aux #chocs politiques et climatiques, met en garde l’éditorialiste britannique George Monbiot.
Depuis quelques années, les scientifiques s’évertuent à alerter les gouvernements, qui font la sourde oreille : le #système_alimentaire_mondial ressemble de plus en plus au système financier mondial à l’approche de 2008.
Si l’#effondrement de la finance aurait été catastrophique pour le bien-être humain, les conséquences d’un effondrement du #système_alimentaire sont inimaginables. Or les signes inquiétants se multiplient rapidement. La flambée actuelle des #prix des #aliments a tout l’air du dernier indice en date de l’#instabilité_systémique.
Une alimentation hors de #prix
Nombreux sont ceux qui supposent que cette crise est la conséquence de la #pandémie, associée à l’#invasion de l’Ukraine. Ces deux facteurs sont cruciaux, mais ils aggravent un problème sous-jacent. Pendant des années, la #faim dans le monde a semblé en voie de disparition. Le nombre de personnes sous-alimentées a chuté de 811 millions en 2005 à 607 millions en 2014. Mais la tendance s’est inversée à partir de 2015, et depuis [selon l’ONU] la faim progresse : elle concernait 650 millions de personnes en 2019 et elle a de nouveau touché 811 millions de personnes en 2020. L’année 2022 s’annonce pire encore.
Préparez-vous maintenant à une nouvelle bien plus terrible : ce phénomène s’inscrit dans une période de grande #abondance. La #production_alimentaire mondiale est en hausse régulière depuis plus de cinquante ans, à un rythme nettement plus soutenu que la #croissance_démographique. En 2021, la #récolte mondiale de #blé a battu des records. Contre toute attente, plus d’humains ont souffert de #sous-alimentation à mesure que les prix alimentaires mondiaux ont commencé à baisser. En 2014, quand le nombre de #mal_nourris était à son niveau le plus bas, l’indice des #prix_alimentaires [de la FAO] était à 115 points ; il est tombé à 93 en 2015 et il est resté en deçà de 100 jusqu’en 2021.
Cet indice n’a connu un pic que ces deux dernières années. La flambée des prix alimentaires est maintenant l’un des principaux facteurs de l’#inflation, qui a atteint 9 % au Royaume-Uni en avril 2022 [5,4 % en France pour l’indice harmonisé]. L’alimentation devient hors de prix pour beaucoup d’habitants dans les pays riches ; l’impact dans les pays pauvres est beaucoup plus grave.
L’#interdépendance rend le système fragile
Alors, que se passe-t-il ? À l’échelle mondiale, l’alimentation, tout comme la finance, est un système complexe qui évolue spontanément en fonction de milliards d’interactions. Les systèmes complexes ont des fonctionnements contre-intuitifs. Ils tiennent bon dans certains contextes grâce à des caractéristiques d’auto-organisation qui les stabilisent. Mais à mesure que les pressions s’accentuent, ces mêmes caractéristiques infligent des chocs qui se propagent dans tout le réseau. Au bout d’un moment, une perturbation même modeste peut faire basculer l’ensemble au-delà du point de non-retour, provoquant un effondrement brutal et irrésistible.
Les scientifiques représentent les #systèmes_complexes sous la forme d’un maillage de noeuds et de liens. Les noeuds ressemblent à ceux des filets de pêche ; les liens sont les fils qui les connectent les uns aux autres. Dans le système alimentaire, les noeuds sont les entreprises qui vendent et achètent des céréales, des semences, des produits chimiques agricoles, mais aussi les grands exportateurs et importateurs, et les ports par lesquels les aliments transitent. Les liens sont leurs relations commerciales et institutionnelles.
Si certains noeuds deviennent prépondérants, fonctionnent tous pareil et sont étroitement liés, alors il est probable que le système soit fragile. À l’approche de la crise de 2008, les grandes banques concevaient les mêmes stratégies et géraient le risque de la même manière, car elles courraient après les mêmes sources de profit. Elles sont devenues extrêmement interdépendantes et les gendarmes financiers comprenaient mal ces liens. Quand [la banque d’affaires] Lehman Brothers a déposé le bilan, elle a failli entraîner tout le monde dans sa chute.
Quatre groupes contrôlent 90 % du commerce céréalier
Voici ce qui donne des sueurs froides aux analystes du système alimentaire mondial. Ces dernières années, tout comme dans la finance au début des années 2000, les principaux noeuds du système alimentaire ont gonflé, leurs liens se sont resserrés, les stratégies commerciales ont convergé et se sont synchronisées, et les facteurs susceptibles d’empêcher un #effondrement_systémique (la #redondance, la #modularité, les #disjoncteurs, les #systèmes_auxiliaires) ont été éliminés, ce qui expose le système à des #chocs pouvant entraîner une contagion mondiale.
Selon une estimation, quatre grands groupes seulement contrôlent 90 % du #commerce_céréalier mondial [#Archer_Daniels_Midland (#ADM), #Bunge, #Cargill et #Louis_Dreyfus]. Ces mêmes entreprises investissent dans les secteurs des #semences, des #produits_chimiques, de la #transformation, du #conditionnement, de la #distribution et de la #vente au détail. Les pays se divisent maintenant en deux catégories : les #super-importateurs et les #super-exportateurs. L’essentiel de ce #commerce_international transite par des goulets d’étranglement vulnérables, comme les détroits turcs (aujourd’hui bloqués par l’invasion russe de l’Ukraine), les canaux de Suez et de Panama, et les détroits d’Ormuz, de Bab El-Mandeb et de Malacca.
L’une des transitions culturelles les plus rapides dans l’histoire de l’humanité est la convergence vers un #régime_alimentaire standard mondial. Au niveau local, notre alimentation s’est diversifiée mais on peut faire un constat inverse au niveau mondial. Quatre plantes seulement - le #blé, le #riz, le #maïs et le #soja - correspondent à près de 60 % des calories cultivées sur les exploitations. La production est aujourd’hui extrêmement concentrée dans quelques pays, notamment la #Russie et l’#Ukraine. Ce #régime_alimentaire_standard_mondial est cultivé par la #ferme_mondiale_standard, avec les mêmes #semences, #engrais et #machines fournis par le même petit groupe d’entreprises, l’ensemble étant vulnérable aux mêmes chocs environnementaux.
Des bouleversements environnementaux et politiques
L’industrie agroalimentaire est étroitement associée au #secteur_financier, ce qui la rend d’autant plus sensible aux échecs en cascade. Partout dans le monde, les #barrières_commerciales ont été levées, les #routes et #ports modernisés, ce qui a optimisé l’ensemble du réseau mondial. On pourrait croire que ce système fluide améliore la #sécurité_alimentaire, mais il a permis aux entreprises d’éliminer des coûts liés aux #entrepôts et #stocks, et de passer à une logique de flux. Dans l’ensemble, cette stratégie du flux tendu fonctionne, mais si les livraisons sont interrompues ou s’il y a un pic soudain de la demande, les rayons peuvent se vider brusquement.
Aujourd’hui, le système alimentaire mondial doit survive non seulement à ses fragilités inhérentes, mais aussi aux bouleversements environnementaux et politiques susceptibles de s’influencer les uns les autres. Prenons un exemple récent. À la mi-avril, le gouvernement indien a laissé entendre que son pays pourrait compenser la baisse des exportations alimentaires mondiales provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. Un mois plus tard, il interdisait les exportations de blé, car les récoltes avaient énormément souffert d’une #canicule dévastatrice.
Nous devons de toute urgence diversifier la production alimentaire mondiale, sur le plan géographique mais aussi en matière de cultures et de #techniques_agricoles. Nous devons briser l’#emprise des #multinationales et des spéculateurs. Nous devons prévoir des plans B et produire notre #nourriture autrement. Nous devons donner de la marge à un système menacé par sa propre #efficacité.
Si tant d’êtres humains ne mangent pas à leur faim dans une période d’abondance inédite, les conséquences de récoltes catastrophiques que pourrait entraîner l’effondrement environnemental dépassent l’entendement. C’est le système qu’il faut changer.
▻https://www.courrierinternational.com/article/crise-le-systeme-alimentaire-mondial-menace-de-s-effondrer
#alimentation #vulnérabilité #fragilité #diversification #globalisation #mondialisation #spéculation
]]>#Suisse : Panne momentanée des services bancaires comme Postfinance ou Twint RTS - asch
▻https://www.rts.ch/info/suisse/13147816-panne-momentanee-des-services-bancaires-comme-postfinance-ou-twint.html
De nombreuses pannes de services bancaires, paiement par carte comme services en ligne, ont été signalées dans toute la Suisse samedi à la mi-journée. Le dérangement a été de courte durée, puisqu’autour de 14h00, la situation était revenue à la normale.
De nombreuses pannes ont été signalées dans tout la Suisse sur le site « allestörungen » ►https://allestörungen.ch , PostFinance, Twint et Visa en tête. Les pannes concernant UBS se concentraient avant tout en Suisse allemande.
Les services d’UBS et de Raiffeisen ainsi que la société de crédit Visa semblaient également perturbés. Cette panne a bloqué le paiement par carte dans les commerces, les paiements en ligne et l’accès aux bancomats et à l’e-banking.
Sur Twitter, PostFinance a informé qu’elle subissait « un dérangement technique », dont la cause est inconnue. Autour de 14h00, Postfinance a annoncé la résolution du problème.
#banques #économie #distributeur #guichet #dématérialisation #argent #cartes_bancaires #bug
]]>J’ai commencé un boulot de distributeur de publicité dans les boîtes aux lettres depuis deux semaines. Si j’éprouve un malaise au sujet de ce boulot, ce n’est pas à cause de ce boulot en lui-même, mais du fait du regard négatif en réaction à cela, émanant de mon entourage. Ce regard est emprunt de pitié, parfois d’une désapprobation. J’aurais aimé une telle unanimité dans la négativité quand je faisais un boulot de codeur informatique ou d’ingénieur. A l’époque je me sentais coincé dans ce genre de tâches, consistant à faire augmenter la productivité des gens, et ce dans un contexte où je ne côtoyais que des salariés ayant fait des études supérieures. Dans ce genre de milieu, on se pense un peu privilégié. Non loin de mon ancienne boîte il y avait des camionnettes le long des routes où officiaient des prostituées, et mes collègues se sentaient loin de cela, à l’abri de façons de gagner de l’argent jugées indignes. De mon côté, une grosse partie de ma souffrance au travail émanait du hiatus entre l’obligation de paraître motivé et la réalité de ma motivation profonde, qui était que j’étais là par absence d’alternative pour gagner des euros. J’ai fini par me faire virer pour vivre un temps des allocations chômage, jusqu’à être confronté au manque d’argent à nouveau.
Nous sommes des « travailleurs libres » écrivait Marx, et cela signifie que nous ne sommes pas attachés à un maître, une communauté ou un lieu. Notre force de travail est disponible à la vente, et cette liberté est une fiction juridique nécessaire pour contractualiser avec un employeur ou un client.
Cette liberté de contracter, institution nécessaire au capitalisme, nous fait croire que c’est un choix de faire tel ou tel type de travail. Mais l’éventail de ce choix, si jamais il fallait le revendiquer, est de toute façon un privilège de ceux qui ont fait un peu d’étude, qui ont la bonne couleur de peau, qui ont des papiers ou qui habitent les bons quartiers. Je pense que dans des milieux plus modestes, personne n’aurait rien à redire au fait de distribuer de la pub pour ramasser quelques euros. De mon côté, je peux sans doute me faire embaucher pour quantité de boulots différents, mais à l’intérieur d’un choix vraiment restreint. Par exemple, quitte à courir partout dans une hâte permanente plusieurs heures d’affilées, je préférerais me rendre utile dans les services d’urgence d’un hôpital. Mais je n’ai aucune des qualifications requises pour cela, et je suis lassé de toutes ces années de formation derrière moi. De plus, je ne veux pas travailler à plein temps, ou plutôt si j’en étais obligé, je pense que je (re)deviendrais très vite une personne aigrie et déprimée. Je tente donc de vivre avec le minimum d’argent possible pour travailler le moins possible. Et je souhaite dans la mesure du possible compartimenter les choses en réservant un temps dédié et limité dans la semaine réservé au gain d’euros.
Aussi dans ce boulot de distributeur de pub, j’ai pu découvrir et apprécier ce que je n’avais pas du tout observé dans mes boulots plus qualifiés. L’absence de fierté et la modestie des gens, même de la part des responsables, qui directement auto-critiquent l’activité de la boîte. Il est vrai que la distribution de pubs en boîte aux lettres est sur la sellette, tellement elle est illégitime, et que bientôt elle disparaîtra sans doute complètement. Ceci dit, c’est la première fois aussi dans mon boulot et pratiquement dès mon arrivée, des gens parlent de faire grève et de bloquer le dépôt. Socialement c’est un univers où je me sens beaucoup plus à l’aise car j’y retrouve ce que je cherche ailleurs. Malheureusement ce n’est pas un boulot éthique, il est non seulement peu utile socialement, mais injustifiable écologiquement parlant, avec ces tonnes de papiers imprimés à peine consultés avant de rejoindre la poubelle. Les personnes âgées peuvent en être friandes toutefois, et dans les immeubles de logements sociaux, je ne vois que très peu de « stop pub » sur les boîtes aux lettres. Ce papier publicitaire est indéniablement une source d’information pour qui veut optimiser son budget courses. Cela ne justifie pas pour autant ces tonnes de papier que nous distribuons chaque semaine.
Il est clair que pour moi, la seule chose qui justifie ce boulot c’est l’argent, et ma volonté de ne pas compromettre ma subjectivité dans des boulots où l’on me demandera d’être motivé pour l’exercer. Ici, il n’est pas question de défendre un métier, un outil de travail, une éthique professionnelle ou une entreprise. Et c’est heureux. Et ça devrait l’être partout et pas seulement dans la distribution de pubs. Ici, la seule issue positive d’un mouvement social à mes yeux est de foutre le feu à ces dépôts, à condition toutefois de ne pas s’arrêter là. Car j’aimerais bien m’adresser aux personnes qui font un boulot plus acceptable à leurs propres yeux, c’est-à-dire ni totalement nuisibles ni totalement futiles, mais quand même un peu. Ce sont des boulots utiles dans cette société-là, mais insensés dans une société décente. Tant que notre subsistance de base restera fondée sur la vente de notre temps de vie, et bien plus encore quand nous y pensons en dehors de ces heures, ce sera toujours l’exploitation qui gouvernera nos prétendus choix. Tant que nous ne commencerons pas à construire un socle de subsistance inconditionnel et débarrassé de l’argent, les discussions éthiques sur le travail ne resteront qu’un bavardage entre gens privilégiés. Tant qu’on en est à se juger les uns les autres sur nos prétendus choix de vie, en fermant les yeux sur les règles sociales qu’il faut changer pour réellement avoir le choix de ne pas aller collectivement dans le mur, on ne fait que propager et reproduire notre propre aliénation à la marchandise.
]]> Allemagne : un problème de terminal bancaire oblige des milliers de clients à payer en liquide depuis mardi r Florence Grandon - France3 Régions
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/alsace/allemagne-un-probleme-de-terminal-bancaire-oblige-des-m
Des clients qui laissent leurs courses à la caisse, la scène est récurrente dans de nombreux magasins Outre-Rhin. Depuis mardi, un problème logiciel empêche certains terminaux bancaires de fonctionner et contraint des milliers de clients à payer en liquide leurs courses.
Samedi, jour de courses à Kehl en Allemagne pour de nombreux Strasbourgeois. Si vous êtes concernés, armez-vous de patience... et d’argent liquide. De nombreux terminaux bancaires sont hors-service depuis mardi 24 mai Outre-Rhin.
En cause, un bug survenu après la mise à jour d’un logiciel sur certains terminaux de l’entreprise américaine Verifone. Le modèle précis touché par la panne est principalement vendu en Allemagne. D’où une panne présente presque uniquement Outre-Rhin.
Les magasins DM, Edeka, Rossman, Aldi Nord et Netto sont concernés. Mais à Kehl, les désagréments semblent limités à quelques enseignes (Aldi Süd, le plus présent dans la région, n’est pas concerné).
Une chaîne de droguerie concernée
Une mère et sa fille sortent d’un DM vendredi, elles ont pu payer en carte bancaire, « après un message d’erreur à la caisse, il a fallu passer à la caisse 5, et là ça a marché normalement », expliquent-elles.
Sabine, une cliente occasionnelle originaire de Bischheim a eu elle aussi la mauvaise surprise mercredi déjà. « Les vendeuses m’ont expliqué que le bug datait du matin-même. Il y avait une caisse où le paiement par carte restait possible. Heureusement, parce que je vais à Kehl une fois tous les deux mois faire le plein de litière pour chats, entre autre, et j’y laisse à chaque fois plus de 60 euros, et je n’ai jamais autant de liquide sur moi ! »
Un autre client a dû attendre plus de 20 minutes, mercredi, à la caisse d’un autre DM, « parce qu’une cliente a fait une scène. Elle a reproché aux vendeuses de n’avoir pas écrit sur la porte que le terminal bancaire ne marchait pas, expliquant très énervée que retirer de l’argent lui coûterait trop cher. Elle a fini par partir en laissant ses courses », raconte Richard, lui même étonné de voir sa carte refusée. Il a cru à un problème isolé et a payé en liquide.
Dans ce tweet : " « Vous voulez payer par carte ? Ce n’est pas possible aujourd’hui », ont du entendre certains clients d’Edeka, Rossmann and Co depuis mardi" :
Sur le net, beaucoup d’Allemands parlent d’un « retour au Moyen-Âge », alors que traditionnellement, il y a quelques années encore, ils étaient nombreux à préférer payer en liquide. Lors du passage à l’euro en 2002, le billet de 500 euros avait été édité d’abord à la demande de l’Allemagne. Mais la pandémie a accéléré d’un coup les contacts « sans liquide » (bargeldlos). Une solution digitale reste encore possible : le paiement par QR Code, qui n’a pas besoin de s’effectuer via ces terminaux.
Tweet mi-énervé, mi-amusé de Landgans : « c’est sûr que c’est bête quand on n’arrive pas à payer avec sa carte. Mais c’est encore plus bête, quand le distributeur automatique de province est en réparation jusque mi-juin. » :
L’entreprise Verifone a demandé aux commerçants de laisser les terminaux branchés sans les éteindre pour éviter la mise à jour automatique. Elle va essayer d’organiser au plus vite un échange d’appareil pour aider ses clients à sortir de ce problème. Mais une solution immédiate et générale semble impossible. Il va falloir s’armer de patience... et de liquide donc, c’est plus sûr.
#Allemagne #banques #économie #distributeur #guichet #dématérialisation #argent #cartes_bancaires #bug
]]>Quand l’industrie rachète la terre
Par Lucile Leclair
▻https://aoc.media/opinion/2022/05/11/quand-lindustrie-rachete-la-terre
Les #terres_agricoles recouvrent la moitié du territoire français. Ressources convoitées depuis toujours, elles font l’objet de luttes entre agriculteurs, mais pas seulement : elles sont aujourd’hui menacées par des #industries désireuses de maîtriser les matières agricoles. Avançant à bas bruit, elles posent une nouvelle question pour la campagne : assiste-t-on à un #accaparement qu’on croyait réservé aux pays de l’hémisphère Sud ?
Depuis le début de la guerre opposant deux gros producteurs de céréales, les cours de l’huile, colza, blé ou maïs ont atteint des taux record. Des droits exceptionnels pourraient être accordés aux agriculteurs français, pour leur permettre d’utiliser les terres obligatoirement au repos. « La Commission va proposer d’adopter une suspension (des règles), afin qu’on puisse utiliser ces #terres pour la production protéinique, car il y a évidemment un manque de nourriture pour les #élevages » a indiqué à l’AFP le commissaire européen à l’agriculture Janusz Wojciechowski.
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Il faut se représenter la terre comme le réservoir alimentaire du pays. Lorsque les incertitudes politiques se multiplient, le #foncier_agricole apparaît sous une lumière un peu plus crue. La terre, essentielle et stratégique, est gouvernée d’un peu plus près. Mais à qui revient-elle ? Depuis une dizaine d’années, la terre attire les grandes entreprises. Après avoir avalé la transformation des produits agricoles et la #distribution, elles investissent la production agricole elle-même. Enseignes de la grande distribution, leaders de l’#agroalimentaire, du secteur pharmaceutique ou du secteur cosmétique : ils sont de plus en plus nombreux à convoiter le patrimoine agricole.
Au sud d’Orléans, Fleury Michon possède un élevage où naissent six-mille porcelets par an. À la ferme, des ouvriers font les travaux agricoles. À des centaines de kilomètres, les dirigeants de Fleury Michon surveillent sur leurs écrans les cours des matières premières. Ayant fondé sa croissance à l’origine dans le secteur commercial, cette entreprise fait à présent du contrôle de l’activité agricole un élément clé de sa stratégie.
Posséder la terre présente trois atouts majeurs. D’abord, l’industriel assure lui-même son approvisionnement sans passer par les producteurs. Ensuite, ce contrôle direct des matières premières apporte plus de flexibilité pour répondre aux attentes changeantes du consommateur. Enfin, l’exploitation directe lui permet de se passer d’intermédiaires coûteux : agriculteurs, coopératives, négociants, etc.
Mais le modèle de l’#agriculture de firme signifie la disparition du savoir-faire et de l’authenticité du métier agricole. Le paysan se transforme en exécutant au service d’un groupe industriel. En quoi est-ce un problème ? Le sol est un organe vivant, seul un agriculteur connaît sa terre. Une fois gérée à distance, la connaissance de la terre se perd.
Ainsi, l’agriculture de firme contraint à une standardisation du vivant. Car organiser une ferme en fonction de schémas tout faits oblige à conformer le vivant. L’industrie a besoin de produits tous identiques, sa chaîne de production est conçue pour des poulets ou des cochons d’une taille adéquate, pour du riz ou des pommes de terre d’une variété donnée et d’un calibre unique. Le contraire d’une agriculture de proximité approvisionnant des marchés locaux.
Déjà, les agriculteurs n’étaient plus entièrement maîtres de leurs décisions. Les industriels étaient souvent accusés de faire la pluie et le beau temps en matière de prix. Mais un autre glissement s’opère, un saut de plus dans l’histoire de l’#industrialisation de l’agriculture. À l’image d’autres secteurs de l’économie – la production de voitures ou l’industrie numérique avec les GAFAM –, il en découle une concentration des sociétés sans précédent. On avait déjà vu le remplacement de la supérette de quartier par une grande chaîne. Les petites et moyennes entreprises (PME) disparaissent, au profit des plus grandes. Ce mouvement gagne à présent l’agriculture.
Mais pourquoi la terre voit-elle arriver des investisseurs auxquels elle avait échappé jusque-là ? Le monde rural, tout bucolique qu’il semble être, n’est pas simple. Un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. À force de travailler soixante heures par semaine pour quelques centaines d’euros, avec des montagnes de crédit dont on ne voit pas le bout, l’amertume des agriculteurs grandit. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les fortunes de l’industrie soient bienvenues là où l’argent manque.
Les autorités de leur côté, ont de moins en moins de moyens pour faire garde-fou. Pour le comprendre, il faut se pencher sur les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer). Il en existe une par département. Placées sous tutelle du ministère de l’Agriculture et du ministère de l’Économie et des Finances, les Safer sont des sociétés anonymes sans but lucratif. Leur création en 1960 devait permettre à la puissance publique d’intervenir sur le marché des terres pour exercer une mission d’intérêt général, celle de redistribuer le foncier agricole en faveur des agriculteurs.
Chaque Safer locale se voit obligatoirement informée lorsqu’une transaction est en vue, notamment quand un agriculteur vend ses terres au moment de partir à la retraite. Le code rural leur confère un pouvoir important avec un droit de préemption, qui leur permet d’acquérir le bien avant tout autre acheteur afin de fixer un nouveau prix et de faire un appel à candidature.
Mais, en pratique, les exemples d’écarts abondent. Pourquoi les Safer acceptent-elles de vendre des terres à Fleury Michon ? Contacté au sujet de ce type d’opérations, Emmanuel Hyest, le président de la Fédération nationale des Safer, ne souhaite pas s’exprimer. Comment comprendre le dévoiement d’un organe d’État ? Déjà en 2014, la Cour des comptes critiquait une gestion « peu transparente » et recommandait un « meilleur encadrement ». Un écrit fut publié, il s’intitulait : « Les dérives d’un outil de politique d’aménagement agricole et rural ». Dans ce rapport, les magistrats reprochaient aux Safer de perdre de vue leur mission initiale : elles n’installent plus suffisamment de jeunes agriculteurs.
La baisse drastique des moyens accordés aux Safer y est-elle pour quelque chose ? À leur création, elles étaient financées à 80% par des fonds publics. Mais ces subventions de l’État n’ont cessé de fondre et, depuis 2017, l’État ne finance plus du tout les Safer, sauf en Outre-mer. Le peu d’argent public qui reste – 2 % du budget en moyenne – provient essentiellement des régions. Aujourd’hui, 90 % du budget des Safer viennent des commissions qu’elles touchent sur les ventes. Et les 8 % restants sont issus d’études et de conseils, principalement à destination des collectivités territoriales.
Quand le prix de la terre atteint de tels sommets, les jeunes agriculteurs ne peuvent pas suivre.
Ainsi, la plupart de leurs recettes est désormais apportée par les transactions qu’elles réalisent pour vivre. Aujourd’hui sous-équipées, elles peinent à remplir leur mission. Pour maintenir leurs finances en bonne santé, elles ont intérêt à enchaîner les transactions et peuvent parfois mettre de côté leur objectif premier.
En théorie, il est prévu que les Safer facilitent l’installation des jeunes agriculteurs. Mais lorsqu’un gros industriel se présente, elles ont du mal à dire non. À côté de Grasse, Chanel achète l’hectare à un million d’euros pour cultiver les fleurs qui entrent dans la composition de ses parfums. En proposant de tels prix, la société Chanel était sûre d’emporter le marché. À moins que la Safer locale ne s’y oppose : le code rural lui attribue la faculté d’utiliser son droit de préemption « avec révision de prix ».
Si le tarif est surévalué, elle peut exiger une baisse. La Safer diffère alors la transaction, le temps de proposer au vendeur de nouvelles conditions conformes au prix local de la terre, fixé chaque année dans un document officiel, « Le Prix des terres ». Mais Chanel ne semble pas soumis aux mêmes lois que tous. La Safer locale autorise la vente. À ce sujet Emmanuel Hyest, le président national des Safer, ne souhaite pas non plus s’exprimer.
Les perturbations pour le marché foncier sont pourtant réelles. La terre agricole voit s’affronter des prétendants à armes inégales. Quand le prix de la terre atteint de tels sommets, les jeunes agriculteurs ne peuvent pas suivre. Florian Duchemin se dit écœuré par cette « bagarre de l’hectare ». Après avoir recherché pendant quatre ans une parcelle pour s’installer en maraîchage dans la Drôme, il a dû trouver un travail dans l’informatique : « Vu le prix, bientôt il sera plus facile d’acquérir un trois-pièces à Paris qu’un hectare de terre arable. » « La concurrence est déloyale », conclut ce trentenaire en pointant des acheteurs qui viennent du monde industriel.
Leur arrivée remonte au début des années 2010. Cette évolution survient au mauvais moment : un agriculteur sur quatre a plus de 60 ans. Dans les trois années à venir, 160 000 exploitations devront trouver un successeur. Qui seront les prochains paysans ?
À l’origine de la création des Safer, le ministre du général de Gaulle puis de François Mitterrand, Edgard Pisani, avait imaginé cet outil comme des « offices fonciers » pour extraire les terres agricoles des logiques de marché : « J’ai longtemps cru que le problème foncier était de nature juridique, technique, économique et qu’une bonne dose d’ingéniosité suffirait à le résoudre. J’ai lentement découvert qu’il était le problème politique le plus significatif qui soit[1]. » Les Safer ne remplissent plus guère leur mission.
En témoigne une autre transaction emblématique. En avril 2016, le groupe pékinois Reward, spécialisé dans l’agroalimentaire, faisait la « une » des médias. Ses achats mettaient au jour les failles du système français de protection des ressources agricoles. La société du milliardaire Hu Keqin venait d’acquérir 1 700 hectares de terre céréalière dans l’Indre et l’Allier – soit plus de vingt fois la surface moyenne d’une exploitation. À quoi étaient destinées les farines françaises ? À alimenter la chaîne chinoise de boulangeries Chez Blandine.
Si l’affaire a choqué l’opinion publique, elle n’est pourtant que la partie émergée de l’iceberg. Et les industries acquéreuses de terre agricole sont aussi celles qui nous sont familières. Sur le marché des terres en France, on ne compte que peu d’acheteurs étrangers (2%). La médiatisation des acheteurs chinois masque les vrais enjeux. Il semble facile de regarder ailleurs, quand les entreprises nationales ou régionales jouent les premiers rôles.
L’opération de la firme Reward a au moins amené une prise de conscience : les Safer manquent aussi de moyens juridiques, il faut les moderniser. Au milieu des années 2010, le monde agricole réclame une grande loi foncière pour adapter l’arbitre du marché foncier aux dernières évolutions. Un combat qui portera finalement ses fruits : le 14 décembre 2021, le Parlement français a adopté une loi « portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires ». Le texte prévoit la mise en place de nouveaux contrôles par les Safer, sous l’autorité du préfet qui devra donner son accord lorsqu’une entreprise (ou un groupe industriel) cherche à acquérir du foncier.
Mais cette loi autorise de nombreuses « dérogations » qui la rendent en partie inefficace. Les Safer devront notamment apprécier également le « développement du territoire » au regard « des emplois créés et des performances économiques, sociales et environnementales ». Présentée comme une « étape », cette loi ne peut remplacer la grande loi foncière que les organisations agricoles appellent de leurs vœux.
Sans réelle opposition pour les freiner, les firmes avancent dans l’espace rural.
Première organisation de la profession, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) indique poursuivre la « réflexion en interne » pour protéger plus durablement les agriculteurs. « Il faut un changement de politique publique pour répartir autrement la terre », affirme la Confédération paysanne. Tandis que le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) demande, lui, qu’une loi « encadre les prix des terres agricoles de sorte qu’ils soient en corrélation avec le revenu agricole qui peut être dégagé sur ces terres ».
La mission d’information parlementaire créée en décembre 2018 avait évoqué la création d’un outil centralisé de régulation du foncier agricole confié à une autorité administrative indépendante. La Commission européenne a d’ores et déjà autorisé des mesures de régulations fortes comme le droit de préemption en faveur des agriculteurs, un plafonnement de la taille des propriétés foncières, voire des mesures contre la spéculation. Il manque encore une volonté plus largement partagée, afin que la terre demeure un « espace politique », comme le définissait le sociologue et philosophe Henri Lefebvre. Autrement dit, un espace façonné́ par les décisions de tous et non de quelques-uns.
Sans réelle opposition pour les freiner, les firmes avancent dans l’espace rural. Leurs fermes passent souvent inaperçues. À qui appartient la terre ? Il n’y a aucune marque dans le paysage. Toute une cohorte d’entreprises prend du pouvoir à la campagne : elles achètent ou louent les terres, les cultivent et organisent les récoltes à l’insu du plus grand nombre. À l’heure où l’agriculture paysanne a la cote, cette mutation discrète est en cours.
Il faut contribuer à révéler cette dynamique qui échappe à l’appareil statistique. Sur les 26,7 millions d’hectares que compte la France, les grandes entreprises en possèdent-elles 100 000 ou 1 million ? Personne ne peut le dire aujourd’hui. Il est temps que les décideurs politiques s’emparent du sujet pour que l’on puisse mesurer sa valeur statistique exacte.
Au fil des mois d’enquête, je me suis souvent confrontée à la difficulté d’accéder à l’information. Lorsque les portes sont fermées, il semble d’autant plus urgent de s’immiscer dans les rouages des transactions foncières. Car les nouveaux propriétaires fonciers font l’agriculture de demain. Qui sont-ils ? Dans quel intérêt investissent-ils ? À qui doivent-ils rendre des comptes ? Nous avons le droit de connaître les ressorts de ce que nous achetons.
Quand une terre est cultivée par un groupe industriel, où est l’intérêt de la population ? La question devrait pouvoir être posée dans l’instance de la Safer. Problème, les commissions où se déroulent les ventes de terre se déroulent à huis-clos. Ainsi, les instances en charge des affaires foncières ne sont pas ouvertes au public.
Les Safer ont tous les attributs d’un parlement pour partager le foncier – sauf la transparence. « Nous ne connaissons pas la teneur des échanges, nous n’avons aucun renseignement sur les débats, mais seulement sur la décision prise », explique Thomas, agriculteur en Loire-Atlantique. Pour lui, la démocratie pratiquée à la Safer ne devrait pas se passer à huis clos. « Pourquoi ne peut-on pas s’inscrire pour assister à un comité technique comme on peut le faire dans un conseil municipal ? »
Dans les années à venir, les hectares qui se vendront vont-ils conforter l’agriculture de firme ou un autre modèle agricole ? C’est le rôle de nos Safer d’en décider. L’arbitrage des autorités sur un acte aussi primordial pour la vie, celui de manger, doit être davantage compris et mis en lumière.
NDLR : Lucile Leclair a publié en novembre dernier Hold-up sur la terre aux éditions du Seuil.
]]>Calais : distributions de vivres sanctionnées - ASH | Actualités sociales hebdomadaires, Louis Witter
▻http://www.ash.tm.fr/asile-immigration/calais-distributions-de-vivres-sanctionnees-688488.php/?latest
Depuis septembre 2020, la distribution gratuite de nourriture et d’eau aux personnes exilées est interdite dans plus de trente rues de la ville par un arrêté préfectoral chaque mois reconduit. Pour les associations, il s’agit de « bannir » la misère de la ville.
Quand leur camionnette blanche se gare dans cette petite rue à la sortie de Calais, Noké et Mireille ne remarquent pas immédiatement le fourgon de CRS stationné à proximité. Toutes deux sont bénévoles pour le Calais Food Collective, une association qui distribue chaque jour sur les campements de personnes exilées des denrées alimentaires et de l’eau. Ce vendredi 21 janvier, dans leur coffre, quelques conserves, des patates douces et des oranges, « on a même du sucre en poudre, ça faisait longtemps », sourit Noké, la plus jeune des deux. Mais à peine descendues et leurs deux brouettes chargées pour les emmener à quelques centaines de mètres de là, dans le campement dit de « Old Lidl », les CRS viennent à leur rencontre pour les dissuader de continuer leur distribution. Le contrôle d’identité dure plus d’une heure, les policiers les verbalisent toutes les deux pour avoir apporté des vivres : 135€ pour l’une, 135€ pour l’autre.
En décembre dernier, la rue Beaumarais dans laquelle elles se sont garées a été ajoutée à un arrêté préfectoral reconduit chaque mois depuis septembre 2020, qui interdit « les distributions gratuites de boissons et denrées alimentaires » dans une trentaine de lieux de la ville de Calais. Seule une association mandatée par l’État, « La Vie Active », est autorisée à distribuer, dans certaines rues. A la base, l’arrêté préfectoral trouvait sa justification dans des raisons liées à la crise sanitaire. Il entendait proscrire les rassemblements de personnes, ceux-ci étant favorables à la diffusion du Covid-19. Aujourd’hui, alors que les restrictions sanitaires sont petit à petit levées dans le pays, il ne trouve sa justification que dans la prévention de troubles à l’ordre public. Les termes de l’arrêté sont clairs : « Pour mettre fin aux troubles à l’ordre public liés à des rassemblements non déclarés, sont interdites les distributions gratuites de boissons et denrées alimentaires dans les lieux cités ci-après ».
la notion sert à tout : #trouble_à l’ordre_public
#interdiction #verbalisation #distribution_alimentaire #Calais #asile #immigration
]]>Le #Nigeria vide les camps de déplacés de #Maiduguri
Ces réfugiés avaient fui les exactions de #Boko_Haram, mais le gouverneur de l’Etat de #Borno les presse aujourd’hui de revenir sur leurs terres, malgré le risque humanitaire et la présence du groupe #Etat_islamique en Afrique de l’Ouest.
Un silence de plomb est tombé sur le camp de déplacés de #Bakassi. Il ne reste presque rien de ce gros village de fortune qui abritait, il y a encore quelques semaines, plus de 41 800 déplacés, à la sortie de la grande ville de Maiduguri, chef-lieu de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria. Les tentes et les abris de tôle ont disparu, la clinique a fermé ses portes et les enclos de terre se sont vidés de leurs bêtes.
Pendant sept ans, des dizaines de communautés fuyant les exactions des djihadistes de Boko Haram se sont réfugiées sur ce terrain, initialement occupé par des logements de fonction, aujourd’hui à l’abandon. Mais, le 19 novembre, les déplacés de Bakassi ont été réveillés au beau milieu de la nuit par une délégation officielle, venue leur annoncer qu’ils avaient onze jours pour plier bagage et reprendre le chemin de leurs champs.
Dans les heures qui ont suivi, #Babagana_Zulum, le gouverneur de l’Etat de Borno, a supervisé en personne l’attribution d’une #aide_alimentaire et financière à chaque chef de famille présent : 100 000 nairas (215 euros) ont été versés pour les hommes et 50 000 nairas (107 euros) pour les femmes, ainsi qu’un sac de riz de 25 kilos, un carton de nouilles et cinq litres d’huile de friture. Une aide censée leur permettre de tenir trois mois, le temps de reprendre la culture de leurs terres ou de trouver un autre lieu de vie, à Maiduguri ou à proximité de leur terre d’origine.
Le #plan_de_développement établi par les autorités indique qu’au moins 50 % des déplacés de l’Etat de Borno devront avoir quitté les camps d’ici à l’année prochaine et que tous les camps de l’Etat devront avoir fermé leurs portes d’ici à 2026. Pour l’heure, le gouverneur a ordonné la fermeture des #camps_officiels situés autour de la ville de Maiduguri, afin de pousser les populations vers l’#autonomie_alimentaire. Quatre camps, abritant environ 86 000 personnes, ont déjà fermé ; cinq autres, accueillant plus de 140 000 personnes, doivent suivre.
Abus subis par les réfugiés
Le gouvernement local, qui assure qu’il « ne déplace personne de force », a justifié sa décision en pointant notamment les #abus que les réfugiés subissent dans ces espaces surpeuplés, où ils sont victimes de #violences_sexuelles et à la merci des détournements de l’aide alimentaire d’urgence. Mais les moyens déployés pour vider les camps ne sont pas à la hauteur des besoins.
« Pendant la distribution de l’aide au départ, les autorités ont demandé à tous les hommes célibataires de s’éloigner. Beaucoup de gens de mon âge n’ont rien reçu du tout », assure Dahirou Moussa Mohammed. Ce paysan de 25 ans a passé un peu plus d’un an dans le camp après avoir fui les territoires occupés par Boko Haram, où il dit avoir été emmené de force après l’invasion de son village par les djihadistes en 2014.
Depuis que Bakassi a fermé ses portes, Dahirou s’est installé sur une dalle de béton nu, à quelques mètres seulement du mur d’enceinte désormais surveillé par des gardes armés. « Nous avons récupéré la toile de nos tentes, les structures en bois et les tôles de la toiture, et nous les avons déplacées ici », explique le jeune homme.
Dans un communiqué publié le 21 décembre, l’organisation Human Rights Watch regrette le manque « de consultations pour préparer les déplacés à rentrer chez eux ou pour les informer des alternatives possibles » et rappelle qu’on ignore tout du sort de 90 % des personnes ayant quitté Bakassi fin novembre. « Les déplacements multiples risquent d’accroître les besoins dans des zones où la présence humanitaire est déjà limitée. Cela est particulièrement préoccupant, compte tenu des indicateurs d’#insécurité_alimentaire dans la région », note, de son côté, la coalition d’ONG internationales Forum Nigeria.
2,4 millions de personnes menacées par la #faim
Selon un rapport des Nations unies datant du mois d’octobre, 2,4 millions de personnes sont menacées par la faim dans le Borno, ravagé par douze années de conflit. L’inquiétude des ONG est encore montée d’un cran avec la publication d’une lettre officielle datée du 6 décembre, interdisant expressément les #distributions_alimentaires dans les communautés récemment réinstallées.
« La création délibérée de besoins par les humanitaires ne sera pas acceptée. (…) Laissons les gens renforcer leur #résilience », a insisté le gouverneur lors d’une réunion à huis clos avec les ONG, le 21 décembre. Il les accuse de rendre les populations dépendantes de l’#aide_humanitaire sans leur proposer de solutions de développement à long terme, afin de continuer à profiter de la crise.
Même si le projet de fermeture des camps de Maiduguri a été évoqué à de multiples reprises par les dirigeants du Borno ces dernières années, la mise à exécution de ce plan par le gouverneur Babagana Zulum a surpris tout le monde. « Les gens ont besoin de retrouver leurs terres et on comprend bien ça, sauf que le processus actuel est extrêmement discutable », s’alarme la responsable d’une ONG internationale, qui préfère garder l’anonymat étant donné le climat de défiance qui règne actuellement dans le Borno. « On ne sait même pas comment ils vont rentrer chez eux, vu la dangerosité du voyage, et nous n’avons aucun moyen de les accompagner », regrette-t-elle.
« Il faut que le gouvernement local reconnaisse que la situation sécuritaire ne permet pas ces retours, pour l’instant. Dans le contexte actuel, j’ai bien peur que les déplacés ne soient poussés dans les bras des insurgés », appuie un humanitaire nigérian qui travaille pour une autre organisation internationale.
C’est par crainte des violences que Binetou Moussa a choisi de ne pas prendre le chemin du retour. « Ceux qui ont tenté de rejoindre notre village d’Agapalawa ont vite abandonné. Il n’y a plus rien là-bas et il paraît qu’on entend chaque jour des coups de feu dans la brousse. Je ne veux plus jamais revivre ça ! », justifie la vieille femme, qui garde en elle le souvenir terrifiant de sa longue fuite à pied jusqu’à Maiduguri, il y a sept ans.
Faute d’avoir pu rejoindre leur village, beaucoup de déplacés de Bakassi ont finalement échoué à #Pulka ou #Gwoza, à plus de 100 kilomètres au sud-est de la capitale régionale. « Ils dorment dehors, sur le marché, et ils n’ont même plus assez d’argent pour revenir ici ! », gronde Binetou, en tordant ses mains décharnées. Dans ces villes secondaires sécurisées par l’armée, la menace d’une attaque demeure omniprésente au-delà des tranchées creusées à la pelleteuse pour prévenir l’intrusion de djihadistes. Une situation qui limite les perspectives agricoles des rapatriés.
Attaques probables
Le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) est effectivement actif dans certaines zones de réinstallation. « L’armée contrôle bien les villes secondaires à travers tout le Borno, mais ils ne tiennent pas pour autant les campagnes, souligne Vincent Foucher, chercheur au CNRS. L’Iswap fait un travail de fond [dans certaines zones rurales] avec des patrouilles pour prélever des taxes, contrôler les gens et même rendre la justice au sein des communautés. »
Et bien que l’organisation Etat islamique se montre plus pacifique dans ses rapports aux civils que ne l’était Abubakar Shekau – le chef historique de Boko Haram, disparu en mai 2021 au cours d’affrontements entre factions djihadistes rivales –, les risques encourus par les populations non affiliées sont bien réels. « Si on renvoie des gens dans les villes secondaires, l’#Iswap pourrait bien les attaquer », prévient Vincent Foucher. Sans oublier les civils « partis travailler dans les territoires contrôlés par l’Iswap et qui ont été victimes des bombardements de l’armée ».
Dans un rapport publié le 15 décembre, Amnesty International évoque les attaques qui ont ciblé des personnes rapatriées au cours de l’année 2021 à Agiri, New Marte et Shuwari. L’ONG ajoute que « certains ont été forcés [par les militaires] à rester dans les zones de réinstallation, malgré l’escalade de la violence ». D’un point de vue politique, la fermeture des camps serait un moyen de reconquérir des territoires et même de tenter de mettre un point final à un conflit de douze années. Même si cela revient, selon les termes de Vincent Foucher, à « laisser des gens avec peu de mobilité, encerclés par les djihadistes et forcés de cohabiter avec une armée sous pression ».
▻https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/30/au-nigeria-la-fermeture-des-camps-de-deplaces-jette-des-milliers-de-personne
#réfugiés #déplacés_internes #migrations #camps_de_réfugiés #fermeture #renvois #retour_au_pays (tag que j’utilise pour les réfugiés et pas les déplacés internes, en général, mais ça permettra de retrouver l’article, si besoin)
]]>Hypermarchés, la chute de l’empire
Le modèle de l’hypermarché a-t-il fait son temps ? Ce concept révolutionnaire du « tout sous le même toit », popularisé en 1963 par Carrefour, a conquis le monde entier. Aujourd’hui pourtant, le pionnier français, comme ses concurrents, a un genou à terre. En cause notamment, la crise du gigantisme, associé à une déshumanisation du commerce et à la surconsommation, pointée du doigt à l’heure des grands défis écologiques, mais aussi la concurrence du e-commerce. Désormais, tout le secteur cherche à sauver ce qui peut l’être, quitte à verser dans des pratiques à la limite de la légalité. Pour obtenir des prix toujours plus bas, sans lesquels elles seraient désertées, les grandes enseignes mettent les fournisseurs de plus en plus sous pression.
▻http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/19158_1
#film #film_documentaire #documentaire
#consommation #grande_distribution #Amazon #hypermarchés #hypermarché #Marcel_Fournier #Carrefour #consommation_de_masse #prix #crise #guerre_des_prix #fournisseurs #omerta #RCD #rétorsions #justice #distributeurs #coopernic #CWT #AgeCore #Horizon_International #Suisse #accords_internationaux #Genève #Nestlé #pratiques_commerciales_abusives #Carrefour_Franchising #franchising #illégalité #Whole_Foods #secteur_alimentaire #Amazon_Fresh #JD.com #robotisation #Agriculture_Brain #industrie_agro-alimentaire #intelligence_artificielle #AI #IA #Slovaquie #Amazon_Prime #concurrence #e-commerce #automatisation #centre-ville #Carrefour_City #technologie
Violences policières : à Calais, Darmanin ment ! [Actions collectives] ⋅ #GISTI
▻https://www.gisti.org/spip.php?article6690
Interviewé par France 3 Hauts-de-France le 9 octobre 2021, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré :
« […] Ce que je peux dire, c’est que malgré tous les procès d’intention qu’on fait aux forces de l’ordre, je constate que pas un policier et pas un gendarme sur la côte littoral n’a été poursuivi par la justice […] et j’aimerais qu’on les respecte et qu’on les soutienne plutôt qu’on les insulte surtout lorsque manifestement ce sont des mensonges […] »
Il répondait à une question concernant le dernier rapport de Human Rights Watch, « Infliger la détresse. Le traitement dégradant des enfants et des adultes migrants dans le nord de la France » [2] qui met en évidence le #harcèlement_policier dont sont victimes les personnes migrantes dans le nord de la France.
▻https://www.infomigrants.net/fr/tag/calais
▻https://www.youtube.com/watch?v=EW773L0d2-I&t=229s
le « premier flic de France » est un menteur et All Cops Are bastards
#violences_policières #Calais
La santé des britanniques va s’améliorer !
Les menaces de pénuries de certains produits se succèdent au Royaume-Uni. Après les milkshakes dans certains fast-foods, c’est la célèbre boisson américaine qui risque de faire défaut auprès des consommateurs britanniques aujourd’hui. A l’instar d’autres secteurs, la société Coca-Cola Europacific Partners (CCEP) rencontre de gros défis logistiques, imputables tant au Brexit qu’à la pandémie de Covid.
Pénurie de canettes
C’est tout d’abord une pénurie de canettes liée aux difficultés d’approvisionnement en matières premières qui explique la situation, a concédé la firme américaine, alors que de nombreux Britanniques se plaignent de ne plus trouver leurs produits Coca-Cola préférés au magasin. Outre ces problèmes d’approvisionnement, il y a aussi le manque de main-d’œuvre originaire de l’Union Européenne. Le personnel de livraison et les chauffeurs routiers sont singulièrement difficiles à trouver.
L’association de transporteurs RHA (Road Haulage Association) estime le besoin actuel à environ 100.000 chauffeurs de camions. Une pénurie inédite de routiers qui menace pour de longs mois les livraisons, y compris dans les supermarchés.
Embaucher des chauffeurs européens : mission impossible
« Beaucoup de chauffeurs des pays de l’Est sont rentrés en fin d’année dernière pour voir comment le Brexit allait se passer. Certains ne sont pas revenus », se lamente Rob Hollyman à l’AFP. Le patron du transporteur « North West Cargo » a d’ailleurs perdu une douzaine de travailleurs pour cette raison.
Par ailleurs, embaucher des chauffeurs européens semble désormais mission impossible. Les nouvelles règles migratoires post-Brexit réservant les visas de travail aux plus qualifiés, ce qui exclut les chauffeurs poids lourds. Aujourd’hui, la RHA demande ainsi que la profession soit reconnue comme en pénurie, pour faciliter le recours à des chauffeurs étrangers. D’autres représentants sectoriels et chefs d’entreprise font également pression sur le gouvernement pour qu’il amende certaines réglementations.
Car les difficultés d’entrée des travailleurs européens sur le marché britannique impactent aussi d’autres secteurs, notamment logistiques. Ces travailleurs constituent en effet le gros de ses effectifs, les Britanniques boudant ces métiers aux longues heures de travail et aux salaires peu attractifs. Idem pour le secteur de l’Horeca, observe Morten Petersen, consultant en politique européenne, ayant longtemps travaillé pour la chambre de commerce britannique en Belgique.
Il donne cet exemple : « Si vous avez séjourné à Londres l’an dernier, vous n’avez probablement vu aucun Anglais travaillant dans votre hôtel, mais des personnes issues d’autres pays européens ou extra-européens, occupées dans les réceptions, les restaurants, etc. Et bien ceci n’est plus la réalité aujourd’hui ». . . . . . . . .
#esclavage #travail #capitalisme #esclaves #exploitation #logistique #hôtellerie #distribution #restauration #brexit #pandémie
Géographie de la #dispersion des migrations subsahariennes au #Maroc. Le cas de deux villes-refuge, #Tiznit et #Taza
Contexte et problématique de la thèse
Cette thèse de Doctorat traite des conséquences de la politique d’externalisation des dispositifs de #sécurisation des #frontières de l’Union européenne (UE) au Maroc dans le contexte post-crise migratoire de 2015. Le Royaume du Maroc, pays d’émigration est aussi un espace de #transit, d’#installation et d’#attente pour des individus en migration en provenance d’Afrique subsaharienne. Cette recherche est centrée sur l’outil conceptuel de « dispersion » que j’ai introduit en raison de sa fécondité explicative pour appréhender la politique d’immigration et d’asile marocaine en matière de gestion de l’accueil et d’#inclusion_urbaine des migrants subsahariens dans deux villes moyennes, Tiznit (au Sud) et Taza (au Nord-Est).
Sous l’impulsion et l’accompagnement financier de l’UE, le Maroc a ainsi organisé la politique de dispersion afin d’endiguer les mouvements migratoires subsahariens désireux d’atteindre l’Europe par les côtes marocaines ou les enclaves espagnoles de #Ceuta et #Melilla. À ce titre, la dispersion s’opère via la #distribution_spatiale et la #relocalisation interne des migrants par les autorités publiques. Elle se fait principalement depuis les camps de la frontière nord jusqu’aux villes moyennes de l’intérieur et du Sud marocain. Le processus de « #frontiérisation » que j’associe à celui de « dispersion », comme étant l’une de ses dimensions, est devenu l’un des instruments de la gestion de la frontière au Maroc. La problématique de cette thèse interroge ainsi la dispersion comme nouveau mode de contrôle et de pratique des #frontières, engendrant une dialectique entre les intérêts étatiques et ceux des migrants dispersés. Elle permet une lecture nouvelle et plus précise du phénomène migratoire subsaharien et de sa gestion, marquée à la fois par la contingence des #spatialités et #temporalités migratoires et les réactions imprévisibles des autorités marocaines. Elle nous éclaire également sur les effets complexes des #déplacements_forcés en créant de nouvelles #villes-étapes, inscrites dans le parcours migratoire, qui posent la question de leur transformation potentielle en « #villes-refuges ».
https://journals.openedition.org/cdg/7545
#géographie #spatialité #temporalité #migrerrance
Combien de requérant·e·s d’asile y a-t-il en Suisse ?
Fin 2019, il y avait en Suisse 11’700 requérant·e·s d’asile (permis N) et 48’000 personnes au bénéfice d’une admission provisoire (permis F). Par rapport à l’année précédente, le nombre de personnes titulaires d’un permis F a augmenté et le nombre de requérant·e·s d’asile a diminué. Dans l’ensemble, les effectifs sont légèrement inférieurs à ceux de 2018. Cela représente au total une proportion de 0,7 % de la population permanente et de 2,7 % de la population étrangère.
Les requérant·e·s d’asile et les personnes admises à titre provisoire sont attribué·e·s aux différents cantons en fonction de la taille de la population cantonale. Cette clé de répartition explique la faible variation entre les cantons. En 2019, la proportion de requérant·e·s / personnes admises provisoirement variait peu, entre 8,8 (Glarus) et 8,7 (Berne) pour 1’000 habitant·e·s (Berne) et 3,6 pour 1’000 (Thurgovie). Les variations découlent des départs de Suisse ou des décisions d’octroi d’une autorisation de séjour par les autorités dans le cadre de la procédure d’asile.
À l’échelle des communes, en revanche, les variations sont considérables, puisqu’un nombre élevé de requérant·e·s d’asile est attribué à un centre d’accueil. De nombreuses communes n’ont dénombré aucune personne en procédure d’asile dans leur population fin 2019. D’autres communes accueillent en revanche un·e requérant·e d’asile ou personne admise provisoirement pour sept habitant·e·s.
▻https://nccr-onthemove.ch/indicators/combien-de-requerant%c2%b7e%c2%b7s-dasile-y-a-t-il-en-suisse/?lang=fr
#cartographie #Suisse #demandeurs_d'asile #visualisation #asile #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres #densité #taux #distribution #répartition #répartition_territoriale #communes #cantons #clé_de_distribution
]]>Vendée. Précarisés, les étudiants affluent à la distribution alimentaire de l’Université de La Roche-sur-Yon | Le Journal du Pays Yonnais
▻https://actu.fr/societe/coronavirus/vendee-precarises-les-etudiants-affluent-a-la-distribution-alimentaire-de-l-uni
Par Pierre-Alexandre Aubry Publié le 21 Jan 21 à 18:02
Une distribution alimentaire a eu lieu, jeudi 21 janvier 2021, dans un local du campus universitaire de La Roche-sur-Yon.
L’objectif : répondre aux besoins des étudiants, de plus en plus en difficulté, en pleine crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19.
Une initiative étudiante
Face à cette précarité, ce sont six étudiants de la licence Information-Communication qui ont décidé de mener ce projet de distribution alimentaire.
Face à la crise #Covid_19 aujourd’hui, une centaine d’étudiants etaient présents pour la 1re distribution alimentaire organisée par d’autres étudiants de l’université de La Roche-Sur-Yon.@UnivNantes #Vendee pic.twitter.com/Wm0jZNEBhQ
— Pierre-Alex Aubry (@PAAubry) January 21, 2021
Un projet tutoré qui se met en place sous la responsabilité de leur enseignant, Olivier Ertzscheid. « A la base, le but est de monter une épicerie solidaire », explique-t-il. Mais la situation actuelle et la précarité de certains étudiants les ont poussés à accélérer les choses.
"L’idée, c’est de monter une distribution alimentaire régulière pour les étudiants, qui sont de plus en plus dans la fragilité".
Olivier Ertzscheid
Enseignant-Université La Roche-sur-Yon
Pour répondre aux besoins des étudiants, ces six jeunes et leur tuteur ont décidé de proposer des colis de denrées alimentaires, grâce à l’aide de la Banque alimentaire de La Roche-sur-Yon.
« Les étudiants sont complètement sous l’eau »
Et les besoins des étudiants sont grands. Pour preuve : ils sont une centaine à s’être inscrits, via un formulaire en ligne, pour venir récupérer leur colis, jeudi 21 janvier.
"C’est désolant de voir que les étudiants sont complètement sous l’eau. C’est alarmant sur la réalité de la vie étudiante".
Olivier Ertzscheid
Un sac de denrées alimentaires a été remis à chaque étudiants inscrit.
Un sac de denrées alimentaires a été remis à chaque étudiants inscrit. (©Journal du Pays yonnais)
Chaque colis contient des denrées alimentaires de base. « Pour le moment, il n’y a que du sec. Mais nous pourrons bientôt distribuer des produits frais, car nous allons installer des frigos », précise l’enseignant yonnais.
Des produits d’hygiène sont également mis à la disposition des étudiants : dentifrice, serviettes hygiéniques, savons ou même des masques et du gel hydroalcoolique.
Flora, Julie et Jeanne reviendront à la prochaine distribution. pic.twitter.com/qzcLPSd0LP
— Pierre-Alex Aubry (@PAAubry) January 21, 2021
Nouvelle distribution le 11 février
« Merci de faire ça. Merci beaucoup, c’est super ! », lance une étudiante à ses camarades.
De leurs côtés, Jeanne, Julie et Flora trouvent l’initiative intéressante :
"Le fait que ce soit un projet mené par des étudiants, c’est bien. Ils nous comprennent et comprennent ce qu’on vit. C’est aussi le moyen de garder le lien en voyant d’autres étudiants."
Jeanne, Julie et Flora
Etudiantes à La Roche-sur-Yon
La prochaine distribution aura lieu le 11 février, avec des produits frais en plus, grâce à l’aide supplémentaire des Restos du Cœur de Vendée.
Quant à l’épicerie solidaire, elle devrait voir le jour à la rentrée 2021, et sera destinée à tous les étudiants qui le souhaitent, pas uniquement ceux de l’Université. D’autres associations y participeront et les récoltes du jardin partagé de l’Université y seront proposées.
#Etudiants #Condition_vie #Olivier_Ertzscheid #Université #Précarité
]]>Campagne de vaccination : l’histoire d’un naufrage - Page 1 | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/060121/campagne-de-vaccination-l-histoire-d-un-naufrage
Des ratés logistiques ont empêché de distribuer suffisamment tôt le vaccin Pfizer. Selon notre enquête, comme pour les masques, le ministère de la santé n’a pas été assez réactif, ne prévoyant la mise en place que de 38 des 113 congélateurs susceptibles de stocker les doses fin décembre. Au moins trois semaines ont été perdues.
(Pas lu : #paywall)
]]>#Calais : #maraudes et #ratonnades
Les récentes images de #violences_policières nous rappellent celles vues à Calais lors du démantèlement de la jungle, ou, plus récemment encore, contre les réfugiés encore sur place.
Le 15 Janvier 2018, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Calais, deux associations d’aides aux réfugiés ont porté plainte contre X pour « destruction et #dégradation_de_biens ». Condamnés à dormir dehors, les réfugiés sont victimes de violences policières dénoncées depuis des mois par les associations : un jeune érythréen de 16 ans a perdu son oeil lors d’une opération de police...
Un nationaliste repenti, des bénévoles à bout de souffle, des réfugiés épuisés : ils témoignent d’une histoire qui se répète désespérément, en plus grave et en plus rude.
Patricia, qui participe bénévolement aux maraudes de Salam, témoigne de son incompréhension face à la #haine que certains habitants de Calais expriment à l’égard de ces réfugiés. Critiques venant de gens qui, parfois, connaissent eux aussi de grandes difficultés et doivent faire face à une autre forme de #misère.
Romuald avait dans un premier temps trouvé sa place dans une association « anti-migrant » fréquentée par la sphère de l’extrême droite.
« Qu’on gère l’immigration, qu’on ferme les #frontières, je suis pour, mais de là à gazer un mec parce qu’il n’est pas de la même couleur de peau, il y a tout un monde. Romuald, aujourd’hui bénévole pour l’#association_Salam. »
Il quitte ce groupe, en désaccord avec sa radicalité. Quelque temps plus tard, Patricia l’a incité à se rendre à une maraude, puis à rejoindre l’association Salam dont il est aujourd’hui un des membres actifs.
« Pour qu’un calaisien puisse gagner sa vie, il a intérêt à investir dans les barbelés ou les clôtures. Ici c’est grillagé dans tous les coins. Romuald »
Youssef, lui, est membre d’#Utopia_56, une association venant en aide aux migrants de Calais. Il raconte les #dispersions, les #gaz_lacrymogènes et les violences policières.
« On n’est pas équipés pour faire la guerre. Eux, ils ont des armes. »
▻https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/calais-maraudes-et-ratonnades
#asile #migrations #réfugiés #démantèlement #destruction #campement #audio #podcast #SDF #logement #hébergement #sans-abri #haine_des_réfugiés #extrême_droite #solidarité #violence #Salam #anti-migrants #islamophobie #fake_news #anti-musulmans #témoignage #distribution_de_repas
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Minute 25’10, témoignage d’un migrant, Abeba d’Ethiopie :
« Je suis dubliné, je suis l’esclave de mes #empreintes »
#empreintes_digitales
RSA : le cri d’alarme des départements
►https://www.lejdd.fr/Societe/Social/rsa-le-cri-dalarme-des-departements-3995976
Conséquence de la crise sanitaire et économique, les dépenses des départements consacrées au RSA s’envolent de plus de 9%. Les élus réclament une aide de l’Etat.
C’est une courbe qu’il surveille comme le lait sur le feu. Dans son bureau de l’hôtel du département d’Ille-et-Vilaine, le président, Jean-Luc Chenut, s’inquiète des hauteurs qu’elle atteint depuis le printemps. Entre avril et juin, le nombre de bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active, versé par les départements aux personnes sans ressources) a bondi de 6,7% : 1.200 administrés supplémentaires ont déposé une demande d’aide. « Depuis la création du RSA, je n’ai jamais vu ça, se désole l’élu socialiste. Nous comptons désormais 18.960 bénéficiaires contre 16.500 un an plus tôt. »
Des exemples cités de hausse mensuelle ("pire qu’en 2008") du nombre d’#allocataires :
Corrèze + 16,7%
Bas-Rhin + 14%
Si les départements n’étaient pas contraints de pleurer, il n’en serait pas question publiquement.
Edit
Mayenne +15% (France bleue 5/10/2020) :
L’augmentation pour notre département est même plus conséquente d’après Olivier Richefou, le président du conseil départemental. "Nous étions le troisième département de France à avoir le plus faible taux de RSA et comme en Mayenne, de nombreux emplois sont issus de la précarité ... Que ce soit des contrats courts ou des emplois liés à l’intérim ... Nous connaissons une augmentation proche des 15%" explique t-il. Il y a désormais un peu plus de 4.000 bénéficiaires contre 3.500 avant la crise du coronavirus.
Haute-Garonne + 9 % sur six mois (20 minutes, 23/09/20 )
Haute-Saône +10% sur 10 mois (Est Répubicain, 5/10/2020)
#RSA #Précarité #emploi_précaire #intérim #CDD #pauvreté #intérimaires #chômeurs
]]>Calais : maintien de l’interdiction de distribuer de la nourriture aux migrants
Le tribunal administratif de Lille a rejeté mardi la demande de 13 associations et ONG de suspendre l’arrêté préfectoral leur interdisant de distribuer de la nourriture et des boissons aux migrants dans le centre de Calais. Leur avocat a annoncé vouloir faire appel.
Les associations d’aide aux migrants de Calais essuient un nouveau revers. Dans une ordonnance rendue mardi 22 septembre, le tribunal administratif de Lille a rejeté une demande - faite par treize ONG et associations - de suspension d’un arrêté interdisant la distribution gratuite de nourriture et de boissons aux migrants dans certains endroits de Calais.
La situation des migrants dans cette ville « ne [caractérise] pas des conditions de vie indignes de nature à justifier la suspension en urgence de la mesure prise par le préfet du Pas-de-Calais », peut-on lire dans le résumé de l’ordonnance.
Selon ladite mesure, toute distribution gratuite par des associations non-mandatées par l’État est interdite jusqu’à fin septembre dans une vingtaine de rues, quais et places du centre-ville. Les autorités ont justifié cette interdiction par les « nuisances » causées par les distributions, les risques sanitaires liés au Covid-19 et le souci de salubrité publique.
Une semaine après l’entrée en vigueur de cet arrêté, un groupement d’organisations, dont Médecins du Monde, l’Auberge des migrants, le Secours catholique et Emmaüs France, ont saisi le tribunal administratif de Lille le 16 septembre pour demander sa suspension. Selon elles, ce texte est « attentatoire au droit à la dignité, au principe de fraternité, à la possibilité d’aider autrui ».
« Seul effet de l’interdiction : déplacer les lieux des distributions de quelques centaines de mètres »
Pour le tribunal toutefois, les arguments des associations ne sont pas suffisamment solides, et la situation n’est d’ailleurs pas si problématique. ’"Le tribunal a constaté qu’une association mandatée par l’État [La Vie Active, NDLR] mettait à disposition d’une population de migrants estimée aujourd’hui à environ mille personnes (...) de l’eau sur la base d’une moyenne de 5,14 litres par personne et par jour et des repas au nombre de 2 402 par jour", est-il écrit dans le résumé de l’ordonnance de ce mardi.
La Vie Active est en effet présente à Calais, à proximité d’un camp situé près du rond-point de Virval, surnommé l’’’Hospital’’. Mais les associations pointent non seulement le fait que ce lieu se trouve à une heure de marche du centre-ville - où sont contraints de dormir des migrants chassés par les démantèlements - mais aussi que cette association n’est pas, à elle seule, en mesure de s’occuper de tous les migrants de la ville - au nombre de 1 500, selon les militants.
▻https://twitter.com/caritasfrance/status/1306878006153994240
Le tribunal a également minimisé l’impact de cette interdiction sur le travail des humanitaires, estimant que « les associations requérantes continuaient à distribuer des repas et des boissons à proximité du centre-ville ». « L’interdiction édictée [a] eu pour seul effet de déplacer les lieux des distributions qu’elles assurent de quelques centaines de mètres seulement », peut-on lire dans le résumé de l’ordonnance.
« Une limitation insupportable du droit des associations »
À la suite de l’interdiction, les associations avaient de leur côté expliqué en être réduites à devoir se cacher pour apporter des vivres à cette population vulnérable. Pire, au moins deux associations, l’Auberge des migrants et Salam, ont assuré avoir été l’objet de ’’harcèlement policier’’ et même de contraventions alors qu’elles menaient des distributions en dehors du périmètre interdit par les autorités.
Conséquence : ces nouvelles règles assorties à ces ’’entraves aux distributions’’ ont ’’un effet de dissuasion immense sur la solidarité’’, estime Juliette Delaplace, chargée de mission auprès des personnes exilées sur le littoral nord auprès du Secours Catholique, contactée par InfoMigrants. ’’Plein de personnes et de bénévoles ne sont pas à l’aise avec l’idée de se faire contrôler de manière répétée par les forces de l’ordre, cela se comprend’’, explique-t-elle, assurant que le collectif ’’va évidemment faire appel’’ de cette décision.
« C’est une occasion manquée », a de son côté déploré à l’AFP l’avocat des ONG et associations d’aide aux migrants, Me Patrice Spinosi. Cet arrêté représente « une limitation insupportable du droit des associations à aider les personnes les plus vulnérables », a-t-il fustigé, quelques jours après avoir invoqué le principe de fraternité à l’audience.
Selon l’avocat, un appel devrait être déposé devant le Conseil d’État pour obtenir un vrai débat sur le fond.
Dans des observations présentées au tribunal, que l’AFP s’est procurées, la défenseure des Droits Claire Hédon a quant à elle estimé qu’"en privant les exilés de l’accès à un bien - la distribution de repas -, la mesure de police contestée est constitutive d’une discrimination fondée sur la nationalité". Une pratique prohibée par la loi.
▻https://www.infomigrants.net/fr/post/27466/calais-maintien-de-l-interdiction-de-distribuer-de-la-nourriture-aux-m
#Darmanin #Calais #repas #solidarité #distribution #nourriture #migrations #asile #réfugiés
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voir fil de discussion ici, commencé par @loutre :
►https://seenthis.net/messages/875665
Calais : « On continuera à distribuer de la nourriture là où il y aura des exilés »
Par - InfoMigrants - Leslie Carretero - Publié le : 17/09/2020
▻https://www.infomigrants.net/fr/post/27364/calais-on-continuera-a-distribuer-de-la-nourriture-la-ou-il-y-aura-des
Une semaine après la publication d’un arrêté préfectoral qui interdit aux associations de distribuer de la nourriture aux migrants de Calais, 12 d’entre elles ont saisi le tribunal administratif de Lille pour demander sa « suspension immédiate ». En attendant la décision de justice, les humanitaires se cachent pour nourrir les quelque 1 500 exilés présents dans la ville. (...)
#migrants #Calais #repas #solidarité #distribution #nourriture #réfugiés
]]>Calais : sur instruction de Gérald Darmanin, le préfet interdit la distribution de repas aux migrants par les associations non-mandatées
▻https://www.lavoixdunord.fr/863431/article/2020-09-10/migrants-le-ministre-interdit-la-distribution-des-repas-par-les-associa
Ce jeudi en fin de journée, la maire de Calais Natacha Bouchart était reçue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, place Beauvau, à Paris. Parmi les annonces du ministre, celle de ne plus autoriser les distributions de repas par les associations.
Éric Dauchart | 10/09/2020
]]>SotM 2020 – a few thoughts on the experiment | Imagico.de
▻http://blog.imagico.de/sotm-2020-a-few-thoughts-on-the-experiment
The #pads for collecting questions and comments on talks worked great. This is definitely a concept that could play a central role in future #distributed #conferences.
None the less what also became clear to me during the conference is that the willingness of people to engage in communication was very clearly in the order written conversation > audio communication > video. I think this is an observation to consider for any audio or video conversation in the OSM context. Video meetings might be very convenient for heavily engaged extroverted community members with a pre-existing prominence but for many people this can be a source of discomfort. And cultural and language barriers can be strongly emphasized by use of real time #audio and especially #video communication.
A few further ideas on what possibilities a virtual conference format could offer beyond what has been tried this year:
In a distributed conference the hurdle to submit a talk proposal would be much lower because it does not require a commitment to make an expensive travel to the conference location. I can already imagine people fearing the program committee might be drowned in submissions. The solution to that is to not think of this in terms of a physical conference. You don’t actually need to make a pre-selection of talks based on abstracts submitted, you can let people simply submit their pre-recorded talks. That would require more effort on the side of a presenter than submitting a bloomy abstract which would filter out any non-serious submissions. And assessing a talk based on scrolling through the video for a few minutes is much fairer than doing so based on just an abstract. So having the program committee select talks rather than abstracts is likely the better and fairer option for a virtual conference. Alternatively you could skip the selection of talks altogether and simply make all submissions accessible to the conference visitors. After all a virtual conference is not subject to the physical limitation of available rooms. That you might not necessarily be able to offer a moderated live Q&A for all talks is clear – but there are options to solve that with some creativity.
The other idea is that a virtual distributed conference might be set up not only removing the constraint to a specific place but also spread out the conference in the time domain. Time zone differences are a serious issue with an international real time online conference – this could be observed at SotM 2020 quite well. So why not forego squeezing the conference into two days but instead spreading it across something like one or two weeks. A few days before the beginning of the actual real time part of the conference you make available the pre-recorded videos for everyone to watch at a time of their choosing. And they have the option to comment and ask questions asynchronously then. The speakers of the talks then have also some time to consider the questions and comments carefully before there is a moderated real time video session where the written feedback is discussed and further real time discussion is possible. The whole thing could be wrapped up by an integrated mechanism to allow speakers to provide some followup to the discussion in the days afterwards.
With Allan’s keynote we had already a demonstration during this conference giving a bit of a glimpse on how this might work. There was no Q&A immediately after the talk but there was a longer Q&A later in the evening in form of a self organized session. Conference visitors in addition to asking questions during the talk streaming could afterwards for several hours re-watch the talk using the re-live feature and ask further questions and make comments. It was a bit unfortunate that Allan did not have more time to more carefully read the questions and prepare more elaborate answers which could have been the basis for a more interesting live discussion or later followup comments. But overall i think it was already visible how a more slowly paced dialog between presenters and visitors of the conference could facilitate a more productive and meaningful discourse.
Explication du fonctionnement sur le site du SOTM 2020 :
How is my talk presented?
There will be an introduction session shortly before the conference for all speakers and session hosts. We will use the following workflow during your talk: 10 minutes before the talk the speaker and the session host test their equipment and connectivity with the video team. The talk takes place in a Jitsi session which will be streamed publicly. In the first 2-3 minutes the session hosts gives a short introduction about the speaker and the talk. Then the pre-recorded video is broadcast. During the broadcasting of the video the audience has the opportunity to ask questions on the Q&A pad of the talk. After the video the session host and the speaker go through the questions of the talk. We have allocated about 20 minutes for that.
How can I participate it the Question & Answer session of my talk?
You have to join the Jitsi session of your talk and talk with the session host about the questions from the audience. You can watch all incoming questions in the Q&A pad (hackpad) linked in the detail page of your talk. It is the task of the session host to make a kind of pre-selection of the questions, sorting them and leaving out those that are inappropriate.
▻https://2020.stateofthemap.org/faq
Les vidéos de l’événement ont été prises en charge par les gens du CCC (Chaos Computer Club) ▻https://c3voc.de
Quelques liens au sujet des confs vidéos :
▻https://wiki.openstreetmap.org/wiki/State_of_the_Map_2020/Tutorial_Pre-Recorded_Talk : Tutorial Pre-Recorded Talk
▻https://c3voc.de/wiki/start : Working group in the Chaos Computer Club on event recording and streaming
▻https://gitlab.com/billowconf/billowconf : BillowConf is an online platform for virtual conferences. It supports different rooms that people can join and interact with. Presenters give talks and can enagage with the audience in real time through text (IRC) and video.
Ce jour-là à #Vintimille. Retour d’un lieu d’exil sans cesse confiné
Chaque nuit, des dizaines de personnes en situation d’exil dorment dans les rues de Vintimille. Laissées à l’abandon par les pouvoirs publics depuis la fermeture du principal camp d’hébergement, elles sont repoussées du centre-ville par les forces de police. De retour de cette frontière, nous publions ce texte de témoignage afin d’alerter sur la mise en danger institutionnelle des personnes en migration.
Chaque nuit, des dizaines de personnes en situation d’exil dorment dans les rues de Vintimille. Laissées à l’abandon par les pouvoirs publics depuis la fermeture du principal camp d’hébergement, elles sont repoussées du centre-ville par les forces de police alors que la municipalité prépare la reprise des activités touristiques au lendemain du confinement. De retour de cette frontière franco-italienne, nous publions ce texte de témoignage afin d’alerter sur la mise en danger institutionnelle des personnes en migration.
Depuis la fin du confinement en Italie, on peut estimer que 200 personnes en migration sont quotidiennement livrées à elles-mêmes à Vintimille. La plupart sont originaires d’Afghanistan, d’Iran, du Pakistan, dans une moindre mesure de pays africains. Nous avons également rencontré une famille kurde accompagnant une femme enceinte. "Bonjour, ça va ?". Suivant les mots que nous adressons à leur rencontre, les discussions s’ouvrent sur les projets passés et présents. La principale destination évoquée à cette étape des parcours est la France. Marseille, Porte de la Chapelle... Certains ont passé plusieurs années dans le pays d’où nous venons, avant de se faire renvoyer vers l’Italie. "Ništa !" : au détour d’une conversation en Pachtoune, on reconnait une expression ramenée des routes balkaniques, qui signifie qu’il n’y a rien à trouver ici. "Racist", "police", "violent" sont d’autres mots transparents que nous glanons en parcourant les rues de Vintimille, ce jeudi 11 juin.
Surimpressions
À la veille de la reprise officielle de la saison touristique, plusieurs réalités se superposent. Les arrivées de touristes tant attendues par la municipalité coïncident avec celles de groupes considérés comme irréguliers. Les usagers des terrasses à nouveau animées côtoient les déambulations quotidiennes des personnes exilées pour trouver une stratégie de passage. Les camions de nettoyage sillonnent les rues ; les fourgons des marchands du célèbre marché de Vintimille reprennent place. Cette soudaine effervescence économique est traversée par le ballet des forces de l’ordre : militaires, police municipale, guardia di finanza et carabinieri quadrillent la ville. Nous nous étonnons de voir la police nationale française stationnée devant la gare. La stratégie des autorités italiennes semble moins correspondre à une logique de contrôle de l’immigration qu’à un impératif de tenir à l’écart du centre-ville les migrant-tes indésirables. C’est-à-dire celles et ceux qu’il ne faut pas voir dans ce paysage renaissant de la consommation.
Ce jour-là, le 12 juin, alors que les interdictions liées aux rassemblements dans les centres commerciaux et lieux de restauration sont progressivement levées, le maire a explicitement interdit aux ONG présentes à la frontière de fournir toute aide matérielle aux personnes exilées.
Invisibilisations
Sur cette portion du territoire transalpin, le confinement décidé en mars 2020 a signifié l’arrêt des activités humanitaires, en raison de la fermeture officielle de la frontière et des interdictions de rassemblement en Italie. Les volontaires du collectif Kesha Niya et de Roya Citoyenne ont dû mettre fin aux distributions alimentaires groupées — une activité essentielle pour les personnes exilées en transit dans les rues de Vintimille, assurée quotidiennement depuis trois ans. Alors que de nouvelles arrivées ont été constatées depuis la fin du confinement, les distributions doivent s’effectuer en discrétion.
Les paquets alimentaires, kits d’hygiène et masques sont fournis aléatoirement, en fonction du nombre de personnes exilées rencontrées au cours des maraudes. Cette situation délétère n’est pas sans rappeler le contexte de l’année 2016, alors qu’un arrêté municipal de la commune de Vintimille interdisait les distributions de repas pour cause de risques sanitaires[I]. Inique autant que cynique, l’argument de la salubrité publique est à nouveau le levier d’une mise en danger des personnes exilées. Bien que l’ONG Médecins du Monde ait constaté en juin des besoins médicaux auprès des personnes en errance dans la ville (tels que des problématiques respiratoires connues pour leur propension à entrainer une forme grave de COVID-19), aucun accès aux soins n’est organisé par les institutions locales ou nationales. Sur la seule après-midi du 18 juin 2020, deux patients ont été admis en hospitalisation d’urgence suite à des signalements de l’ONG (urgence obstétricale et détresse cardiaque).
Cette nuit-là, le vent est levé. Venus pour assurer une distribution de sacs de couchage et de masques, mis en difficulté dans cet acte simple, nous ressentons l’hypocrisie d’une frontière qui crée ses propres marges. Avec quelques autres volontaires qui tentent d’assurer un relai social et médical, nous devons nous aussi nous cacher, nous rendre invisibles.
Épuisements
Il y a quelques semaines, le camp de la Croix-Rouge assurait encore la mise à l’abri d’individus sans papiers. Institué comme bras humanitaire de la Préfecture d’Imperia en 2016, cet établissement situé à 4 kilomètres du centre-ville centralisait l’hébergement des personnes en transit, autant que leur contrôle[II]. Depuis la détection d’un cas de coronavirus le 18 avril, le campo a été fermé aux nouvelles arrivées[III]. Seuls les petits-déjeuners et un service de douche délivrés par Caritas sont assurés aux personnes recalées, ainsi qu’une assistance juridique répartie entre plusieurs associations locales[IV].
Désormais, pour celles et ceux qui arrivent sur ce territoire, les rares lieux de répit se situent à l’abri des regards, dans quelques marges urbaines tolérées. Corollaire du droit à la mobilité, le droit à la ville est mis à mal dans les interstices urbains de Vintimille. Ces rues sont le théâtre d’un nouveau « game », selon le nom donné dans les Balkans aux tentatives répétées de traversée des frontières, suivies de refoulements violents[V].
À cette étape des parcours, la France demeure le seul horizon envisageable : tous et toutes parviennent finalement à passer, mais au prix d’épuisements multiples et de nouveaux dangers.
Ce jour-là, sous le pont de Vintimille, une laie ballade ses marcassins à la recherche de nourriture, à proximité immédiate d’un lieu de campement régulièrement sujet aux déguerpissements policiers. Les voyages nous sont contés avec des mots et des blessures, souvent ramenées de la traversée des Balkans. À cette frontière intérieure de l’Europe, aucun moyen médical institutionnel n’est disponible pour les soigner.
Des corps confinés
Confiner, c’est aussi étymologiquement toucher une limite. Bloquées à la frontière italo-française, les personnes exilées se heurtent à des confins au cœur de l’espace Schengen dit « de libre circulation ». Seuls les chiffres de l’activité policière communiqués par la Préfecture des Alpes-Maritimes permettent d’évaluer numériquement l’évolution des arrivées ces derniers mois : alors que 107 refus d’entrée[VI] ont été enregistrés côté français entre le 15 mars et le 15 avril, ce sont environ cinquante personnes qui seraient refoulées chaque jour de la France vers l’Italie, depuis la fin du confinement officiel. Toutefois, ces statistiques n’intègrent ni les tentatives de traversées répétées par une même personne, ni les refoulements non enregistrés par la police française, en dépit des lois en vigueur[VII]. C’est pourquoi le regard d’acteurs non étatiques s’avère nécessaire dans cette phase de déconfinement. Salariée humanitaire, universitaire ou volontaire bénévole, notre présence à Vintimille tient à des raisons diverses, mais nos mots dessinent une même idée : « impératif de mise à l’abri », « inégalité des vies »[VIII], « acharnement dissuasif » …
Ces deux derniers mois ont fourni l’opportunité de comprendre le caractère essentiel du droit à la mobilité — en particulier pour les personnes qui ont pu se confiner dans des conditions dignes et qui retrouvent depuis le mois de mai les délices de la liberté de circulation[IX]. Que reste-t-il de cette expérience collective ?
La période post-confinement signale plutôt le renforcement des inégalités à la mobilité. Non seulement la « crise sanitaire » n’a pas amené de véritable réflexion sur la précarité des personnes bloquées aux frontières, mais elle a de plus permis la poursuite des activités de contrôle mortifères à l’écart de l’attention médiatique. C’est le cas en Libye et en Méditerranée[X], mais aussi au cœur de l’Union européenne, à cette frontière franco-italienne.
Ce jour-là, le train de voyageurs internationaux Vintimille-Cannes fait à nouveau vibrer les rails, à côté du campement improvisé pour la nuit par les exilé-e-s. Le lendemain, nous rejoindrons le bivouac de notre choix sans le moindre contrôle, reconnus à nouveau aptes à circuler, contrairement à ces corps confinés.
▻https://blogs.mediapart.fr/mdmonde/blog/240620/ce-jour-la-vintimille-retour-d-un-lieu-d-exil-sans-cesse-confine
#campement #asile #migrations #réfugiés #frontières #Italie #France #frontière_sud-alpine #SDF #sans-abrisme #in/visibilité #invisibilisation #écart #solidarité #Kesha_Niya #Roya_Citoyenne #distributions_alimentaires #salubrité_publique #accès_aux_soins #hypocrisie #Croix-Rouge #camp #campement #mise_à_l'abri #hébergement #campo #marges #droit_à_l'abri #interstices_urbains #game #the_game #épuisement #droit_à_la_mobilité #libre_circulation #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #post-covid-19 #post-confinement
Le nouveau visage de la #pauvreté
Plus de 2500 personnes ont fait la queue samedi pour obtenir un #colis_alimentaire. La crise du #coronavirus a plongé de nombreuses familles dans la #précarité.
Une queue de plusieurs centaines de mètres et environ trois heures d’attente pour un colis alimentaire d’une valeur de 20 francs ont jeté brutalement la lumière sur une nouvelle précarité à Genève. Plus de 2500 personnes se sont déplacées samedi à la patinoire des Vernets pour obtenir de quoi tenir.
Environ 1300 colis ont été distribués – ceux qui n’ont pas pu être servis recevront des bons d’achat alimentaire. Quelques articles hygiéniques, du riz, des pâtes, du sucre, de l’huile, une boîte de thon et deux boîtes de sauce tomate. Le strict minimum.
Une opération exceptionnelle de par son ampleur, qui n’aurait pu avoir lieu sans l’impulsion de l’association la #Caravane_de_solidarité et sa soixantaine de bénévoles mobilisés vendredi et samedi ainsi qu’aux #dons de privés qui ont afflué tout le week-end. Une #distribution_alimentaire à laquelle les Genevois devront peut-être s’habituer. Il y a un mois, la femme à l’origine de cette organisation – elle souhaite garder l’anonymat, traumatisée par l’arrestation qu’elle a subie il y a quinze jours (notre édition du 20 avril : ►https://lecourrier.ch/2020/04/19/la-caravane-mene-au-poste) – préparait 150 colis avec son mari. Depuis, la hausse est exponentielle : environ 800 sacs la semaine dernière, 1370 samedi.
« Sous le radar »
De rebelle, l’association est devenue partenaire et a obtenu le soutien de la #Ville_de_Genève et des acteurs sociaux institutionnels. La #distribution de samedi s’est donc faite en collaboration avec le #Centre_social_protestant, les #pompiers volontaires de la Ville pour les aspects logistiques, #Médecins_sans_frontières pour le concept sanitaire et enfin les #Colis_du_cœur et la #fondation_Partage pour la #nourriture et les #bons. Les #Hôpitaux_universitaires, eux aussi, étaient présents et proposaient un #accès_aux_soins. Les services sociaux de la Ville de Genève étaient là également afin d’orienter les personnes qui en auraient besoin vers des dispositifs moins ponctuels.
« Cette crise a révélé une #précarité_invisible, sous le radar des institutions. Celle de familles qui s’en sortaient juste-juste et qui ont soudainement basculé dans la pauvreté », explique Alain Bolle, directeur du Centre social protestant. Selon lui, ces familles qui vivotaient et qui ont perdu brutalement leurs revenus sont avant tout des personnes en situation irrégulière. « On ne peut pas parler de cette situation sans évoquer #Papyrus (l’opération genevoise de régularisation des personnes #sans-papiers, ndlr). On en a régularisé plus de 2000, leur nombre total est estimé à environ 10 000. On a donc 8000 personnes qui théoriquement n’ont droit à aucune aide et qui ont subi de plein fouet le ralentissement économique. »
Explosion des demandes
Les chiffres des Colis du cœur tendent à confirmer les constatations du directeur du #CSP. Selon le dernier comptage jeudi, il y a 7465 personnes qui ont recours à leurs #bons_alimentaires. « Il y en avait moins de 4000 au tout début de la crise. Désormais, c’est environ 500 nouvelles personnes qui s’enregistrent toutes les semaines », assure Alain Bolle. Une situation qui paraît hors de contrôle. Les Colis du cœur n’excluent pas que le nombre de bénéficiaires augmente encore de 2000 à 3000 nouvelles personnes. « Plus la crise se prolongera, plus il y aura du monde », prévient Christophe Jakob, membre de la Caravane de solidarité.
▻https://lecourrier.ch/2020/05/03/le-nouveau-visage-de-la-pauvrete
#Genève #Suisse #faim #opération_papyrus #coronavirus #confinement #covid-19
ping @thomas_lacroix @isskein :
« Cette crise a révélé une #précarité_invisible, sous le radar des institutions. Celle de familles qui s’en sortaient juste-juste et qui ont soudainement basculé dans la pauvreté », explique Alain Bolle, directeur du Centre social protestant. Selon lui, ces familles qui vivotaient et qui ont perdu brutalement leurs revenus sont avant tout des personnes en situation irrégulière. « On ne peut pas parler de cette situation sans évoquer #Papyrus (l’opération genevoise de régularisation des personnes #sans-papiers, ndlr). On en a régularisé plus de 2000, leur nombre total est estimé à environ 10 000. On a donc 8000 personnes qui théoriquement n’ont droit à aucune aide et qui ont subi de plein fouet le ralentissement économique. »
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Ajouté à la métaliste :
►https://seenthis.net/messages/838565
How the coronavirus disrupts food supply chains
▻https://multimedia.scmp.com/infographics/news/world/article/3080824/covid19-disrupts-food-supply/index.html
The coronavirus is putting each link of the food supply chain under immense stress. From agricultural production and transportation to supermarket sales, governments around the world face tough political decisions to stem rising food costs and the real possibility of economic and humanitarian crises.
#datavis #cartographie_narrative #alimentation #mondialisation
]]>Imaginer la suite – édito #3 de la #Confinée_Libérée
La conférence de presse d’#Edouard_Philippe du 19 avril s’est grandement approchée de l’absurde. Tout juste avons-nous pu en tirer une confirmation : ce gouvernement navigue à vue et son utilité est incertaine. Depuis le début de la crise du #Covid-19, le mieux qu’il fasse (trop rarement hélas) c’est de relayer les analyses et décisions de personnes compétentes (chercheur·ses, médecin·es, soignant·es, etc.) auprès d’autres, qui devront les mettre en œuvre. Le plus souvent, malheureusement, il est une force de #nuisance, qui empêche que les #bonnes_décisions soit prises.
Les enseignant·es du primaire et secondaire ont appris les modalités de la #reprise_des_classes en lisant dans la presse les compte-rendus de l’intervention de Jean-Michel #Blanquer à l’Assemblée : “la profession n’en peut plus de découvrir par surprise ce qui se décide sans elle” dénonce Stéphane Crochet, comme bien d’autres.
A l’#université, là encore ce sont les verrous hiérarchiques et l’incapacité à prendre des décisions claires qui pénalisent tant les travailleur·ses que les étudiant·es. A ce titre, le silence de #Frédérique_Vidal est éloquent : elle profite du #confinement pour faire passer discrètement des mesures qui renforcent les dynamiques de #précarisation et de #privatisation de l’université et de la recherche (▻https://universiteouverte.org/2020/04/15/appel-solennel-a-cesser-de-prendre-toute-mesure-non-urgente-en-pe).
Alors que de nombreux·ses étudiant·es vivent actuellement dans des conditions terribles (►https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/21/a-villeneuve-d-ascq-les-etudiants-a-l-abandon_6037293_3224.html), le ministère et la majorité des présidences continuent à faire #comme_si_de_rien_n’était. Il faut que des examens se tiennent à distance, coûte que coûte, et peu importe que cela ajoute aux souffrances des étudiant·es qui affrontent les situations les plus difficiles et que les #inégalités flambent. Refusons les #examens_en_ligne et signons la pétition nationale (▻https://universiteouverte.org/2020/04/08/non-aux-examens-en-ligne-qui-creusent-les-inegalites-dans-lenseig) !
Les travailleur·ses sont également malmené·es par cette “gouvernance” qui en fait de simples pions. Comment pour les #écoles, #collèges et #lycées, les conditions du #déconfinement dans les #facs et labos sont pour le moins floues ce qui laisse craindre le pire, tant sur les plans sanitaires que sociaux. Pour connaître les difficultés rencontrées par les #précaires et y faire face collectivement, des outils de recueil de #témoignages (▻https://universiteouverte.org/2020/04/09/allo-precaire-confine%c2%b7e) et une #enquête en ligne (▻https://universiteouverte.org/2020/04/21/enquete-militante-sur-les-conditions-de-vie-et-de-travail-des-doc) ont été mises en place.
Dans cette période difficile, il est plus que jamais nécessaire de prendre soin les un·es des autres, ainsi que de nos collectifs militants. Nous continuons à organiser la #solidarité, notamment avec des caisses qui permettent une #solidarité_économique (►https://universiteouverte.org/2020/04/13/la-confinee-liberee-reprend-son-souffle), mais également avec des #distributions_alimentaires, qui se multiplient à Saint-Denis (▻https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/aide-alimentaire-etudiant-es-paris8), Paris (►https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/solidarite-alimentaire), Lyon (▻https://www.helloasso.com/associations/association-lyf/formulaires/3) ou encore Bordeaux (►https://www.leetchi.com/c/solidarite-continuite-alimentaire-bordeaux).
Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer ce que seront l’université et la #recherche dans les prochains mois. Dans quelles conditions la #rentrée 2020 pourra-t-elle avoir lieu ? Comment organiserons-nous nos #luttes après le déconfinement, alors que “l’#urgence_sanitaire” se prolongera, et interdira sans doute les rassemblements ? Quelles stratégies de luttes collectives pourrons-nous élaborer avec les autres secteurs, en particulier les autres services publics ?
D’ores et déjà, il nous faut reprendre les discussions au sein de nos collectifs pour préparer une rentrée universitaire et sociale à la hauteur des défis qui nous font face ! A défaut de nous réunir rapidement pour une troisième coordination nationale, nous ferons en sorte, dans les prochaines semaines, d’échanger tou·tes ensemble grâce aux outils numériques.
Plus que jamais, nous avons besoin de la force de nos imaginations. C’est pourquoi la Confinée Libérée vous propose une dystopie où la réalité rejoint la fiction : découvrez les Chroniques d’une apocalypse universitaire annoncée (▻https://universiteouverte.org/2020/04/20/chroniques-dune-apocalypse-annoncee-prologue). Bonne lecture !
▻https://universiteouverte.org/2020/04/22/imaginer-la-suite-edito-3-de-la-confinee-liberee
#septembre_2020 #examens #le_monde_d'après #rentrée_2020
A Clichy-sous-Bois, cette photo, terrible. Distribution d’aide alimentaire : 190 personnes la première fois, 490 la deuxième, 750 la troisième. ▻https://www.lemonde.fr/societe/article/202
]]>Mafia distributes food to Italy’s struggling residents
Organised crime groups offer support to quarantined families who have run out of cash.
As Italy struggles to pull its economy through the coronavirus crisis, the Mafia is gaining local support by distributing free food to poor families in quarantine who have run out of cash, authorities have warned.
In recent weeks, videos have surfaced of known Mafia gangs delivering essential goods to Italians hit hard by the coronavirus emergency across the poorest southern regions of Campania, Calabria, Sicily and Puglia, as tensions rise across the country.
“For over a month, shops, cafés, restaurants and pubs have been closed,” Nicola Gratteri, antimafia investigator and head of the prosecutor’s office in Catanzaro, told the Guardian. “Millions of people work in the grey economy, which means that they haven’t received any income in more than a month and have no idea when they might return to work. The government is issuing so-called shopping vouchers to support people. If the state doesn’t step in soon to help these families, the mafia will provide its services, imposing their control over people’s lives.”
The ramifications of the lockdown in Italy are affecting the estimated 3.3 million people in Italy who work off the books. Of those, more than 1 million live in the south, according to the most recent figures from CGIA Mestre, a Venice-based small business association. There have been reports of small shop owners being pressured to give food for free, while police are patrolling supermarkets in some areas to stop thefts. Videos of people in Sicily protesting against the government’s stalled response, or people beating their fists outside banks in Bari for a €50 (£44) loan are going viral and throwing fuel on the crisis; a fire the mafia is more than willing to stoke.
From the first signals of mounting social unrest, the Italian minister of the interior, Luciana Lamorgese, said ‘‘the mafia could take advantage of the rising poverty, swooping in to recruit people to its organisation’’. Or simply stepping in to distribute free food parcels of pasta, water, flour and milk.
In recent days, the police in Naples have intensified their presence in the poorest quarters of the city, where men tied to the Camorra, the Neapolitan mafia, have organised home delivery of food parcels. Magistrates have already begun an investigation against a group of people who were questioned while distributing food to local residents.
In Palermo, according to La Repubblica, the brother of a Cosa Nostra boss allegedly distributed food to the poor in the Zen neighbourhood, an area with an established mafia presence. When the news broke, the man defended himself on Facebook, claiming that he was only doing charitable work and attacking the journalist who first reported the news.
“Mafias are not just criminal organisations,’’ Federico Varese, professor of criminology at the University of Oxford, said. “They are organisations that aspire to govern territories and markets. Commentators often focus on the financial aspect of mafias but they tend to forget that their strength comes from having a local base from which to operate.”
The question of distributing food parcels is a tactic as old as the mafia itself, where in the south of Italy bosses have customarily presented themselves to the people as benefactors and local power brokers, initially without asking for anything in return.
“Mafia bosses consider their cities as their own fiefdom,” Gratteri said. “The bosses know very well that in order to govern, they need to take care of the people in their territory. And they do it by exploiting the situation to their advantage. In the people’s eyes, a boss who knocks on the door offering free food is a hero. And the boss knows that he can then count on the support of these families when necessary, when, for example, the mafia sponsors a politician for election who will further their criminal interests.”
Dozens of investigations in the south have led to the arrests of politicians who have aided and abetted the mafia, and who were elected with the support of local Mafiosi who forced citizens to vote for them in exchange for services, such as a simple food parcel.
Varese said: “These handouts by the mafias are not gifts. The mafia does not do anything out of its kind heart. They are favours that everyone will have to pay back in some form or another, by aiding and abetting a fugitive, holding a gun, dealing drugs and the like.”
“Consider what happened to El Chapo, the Mexican narco,” said Gratteri. “He trafficked tons of cocaine and commissioned the murder of hundreds of people but in his hometown he was known for his benevolence, because people said that he provided medicines to families or built roads. The same thing happens here.”
This week, Itay’s antimafia prosecutor’s office said bosses would offer their virtually endless criminal capital to businesses in need, and then swallow them up. Then, they will use those businesses for money laundering profits from the criminal activities.
Varese said: “The mafias might be able to benefit in other ways from the current lockdown and especially from the future, when Italians will all be able to return to work, spend more money, and get the economy on its feet again. But surely the story exemplified by the handouts of food parcels in Palermo and Naples shows their true nature, and it tells why they are so dangerous.”
▻https://www.theguardian.com/world/2020/apr/10/mafia-distributes-food-to-italys-struggling-residents?CMP=share_btn_tw
#mafia #alimentation #coronavirus #confinement #Italie #crime_organisé #faim #distribution #colis_alimentaires #pauvreté
Ajouté à la métaliste coronavirus et faim :
►https://seenthis.net/messages/838565
#métaliste : Le #coronavirus et le #confinement et les #morts_de_faim
]]>Dans les squats de Bordeaux, « les personnes vont mourir de faim, pas du Covid-19 »
►https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/02/dans-les-squats-de-bordeaux-les-personnes-vont-mourir-de-faim-pas-du-covid-1
Dans les bidonvilles et squats de Bordeaux, les quelque 2 500 habitants, qui se retrouvent souvent sans emploi, craignent le manque de nourriture.
#paywall ? #pauvreté #surnuméraires
]]>Coronavirus : derrière la pénurie de masques, une répartition opaque sur le territoire
Alors que la polémique persiste sur le manque de #masques pour les personnels médicaux confrontés au #Covid-19, Mediacités dévoile un document interne au ministère de la Santé qui pose question : les équipements de protection sont répartis en toute opacité sur le territoire français.
▻https://www.mediacites.fr/enquete/national/2020/03/30/coronavirus-derriere-la-penurie-de-masques-une-repartition-opaque-sur-le-
#paywall
#inégalités #opacité #distribution #répartition #France
Il y a donc désormais les confiné.e.s et les non-confiné.e.s qui assurent leur vie quotidienne des premiers...
« Il y a donc désormais les confiné.e.s et les non-confiné.e.s qui assurent leur vie quotidienne des premiers – qui apportent les denrées aux boutiques, qui rangent sur les étagères, nettoient, tiennent la caisse, les éboueurs, les postier.e.s, les livreurs (j’en ai vu 3 déjà depuis ce matin), les conductrices/conducteurs de transport, les femmes de ménage des hôtels et les serveuses/serveurs des hôtels (qui restent ouverts et assurent un room service), et tant d’autres. Classe, genre, âge, racialisation, santé traversent les deux groupes mais les non-confiné.e.s sont les plus exposé.e.s. Dans les éléments du confinement, il y a celles/ceux qui vivent dans 12m2 et celles/ceux dans 150m2, qui peuvent se faire livrer ou pas, qui ont de quoi s’abonner à des tas de sites de streaming ou pas, qui ont un grand débit pour assurer les cours à la maison ou pas, qui peuvent aider les enfants à faire les leçons ou pas, qui ont un ordinateur et une imprimante ou pas, qui sont totalement isolées ou pas, qui ont des papiers ou pas, qui sont financièrement à l’aise ou pas, les femmes et enfants qui vivent avec des compagnons violents, les femmes seules avec des enfants, bref, des milliers et milliers de situations noyées sous le discours d’#union_nationale dans un pays où les #inégalités, les violences d’état, le #racisme et le #sexisme organisent la #vie_sociale depuis des années. Les actes de #solidarité, nombreux, qui s’organisent et sont formidables ne doivent pas remplacer les responsabilités de l’état. (Je parle là de la #vie_quotidienne, pas du personnel médical et de toutes les personnes qui assurent la vie d’un hôpital – donc aussi celles/ceux qui nettoient, gardent, font l’administration…- évidemment très exposé).
Le confinement est rendu possible grâce à toutes ces personnes invisibilisées et bien trop souvent mal payées et exploitées. »
Texte publié le 17 mars 2020 sur la page « Faire lien en vivant le confinement » de l’association grenobloise Modus Operandi :
▻https://www.modop.org/se-relier/#17mars
#confinement #violence #non-confinés #confinés #travail #classes_sociales #invisibilité #invisibilisation #exploitation
]]>Un logiciel open-source et décentralisé/distribué pour appels téléphoniques, partage d’écran ou vidéo via Internet. Inclut des fonctionnalités additionnelles comme la messagerie instantanée, le transfert de fichiers et la visioconférence.
non testé : si quelqu’un a un retour d’expérience ?
La forge officielle : ▻https://git.jami.net/savoirfairelinux/ring-project
#jami #téléphonie #open-source #distribué #skype #discord #chat #partage_écran
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