• Géographie de la #dispersion des migrations subsahariennes au #Maroc. Le cas de deux villes-refuge, #Tiznit et #Taza

    Contexte et problématique de la thèse

    Cette thèse de Doctorat traite des conséquences de la politique d’externalisation des dispositifs de #sécurisation des #frontières de l’Union européenne (UE) au Maroc dans le contexte post-crise migratoire de 2015. Le Royaume du Maroc, pays d’émigration est aussi un espace de #transit, d’#installation et d’#attente pour des individus en migration en provenance d’Afrique subsaharienne. Cette recherche est centrée sur l’outil conceptuel de « dispersion » que j’ai introduit en raison de sa fécondité explicative pour appréhender la politique d’immigration et d’asile marocaine en matière de gestion de l’accueil et d’#inclusion_urbaine des migrants subsahariens dans deux villes moyennes, Tiznit (au Sud) et Taza (au Nord-Est).

    Sous l’impulsion et l’accompagnement financier de l’UE, le Maroc a ainsi organisé la politique de dispersion afin d’endiguer les mouvements migratoires subsahariens désireux d’atteindre l’Europe par les côtes marocaines ou les enclaves espagnoles de #Ceuta et #Melilla. À ce titre, la dispersion s’opère via la #distribution_spatiale et la #relocalisation interne des migrants par les autorités publiques. Elle se fait principalement depuis les camps de la frontière nord jusqu’aux villes moyennes de l’intérieur et du Sud marocain. Le processus de « #frontiérisation » que j’associe à celui de « dispersion », comme étant l’une de ses dimensions, est devenu l’un des instruments de la gestion de la frontière au Maroc. La problématique de cette thèse interroge ainsi la dispersion comme nouveau mode de contrôle et de pratique des #frontières, engendrant une dialectique entre les intérêts étatiques et ceux des migrants dispersés. Elle permet une lecture nouvelle et plus précise du phénomène migratoire subsaharien et de sa gestion, marquée à la fois par la contingence des #spatialités et #temporalités migratoires et les réactions imprévisibles des autorités marocaines. Elle nous éclaire également sur les effets complexes des #déplacements_forcés en créant de nouvelles #villes-étapes, inscrites dans le parcours migratoire, qui posent la question de leur transformation potentielle en « #villes-refuges ».

    https://journals.openedition.org/cdg/7545
    #géographie #spatialité #temporalité #migrerrance

    ping @karine4 @_kg_

  • Salut tout le monde,
    le programme de khâgne pour l’an prochain vient de sortir pour le concours de l’ENS de Lyon, je suis donc preneur de toute information, actualité, référence scientifique ou autre sur la question suivante : « #Population et #inégalités dans le monde ».
    #démographie #géographie #mobilités
    @reka @cdb_77 @odilon


    La lettre de cadrage est la suivante :

    Population et inégalités dans le monde

    La question au programme invite les candidats à rapprocher l’analyse des dynamiques #démographiques de l’étude des inégalités, des processus dont elles résultent et des dispositifs mis en oeuvre pour tenter de les réduire. La compréhension des dynamiques démographiques est au coeur de la réflexion géographique et l’analyse des inégalités est centrale pour la compréhension du monde globalisé. Les inégalités peuvent être définies comme des disparités - diversement perçues, construites et traitées socialement dans le monde – en matière d’accès aux biens, aux ressources et aux services. Elles recoupent plusieurs domaines qui relèvent plus largement du #développement humain. Plusieurs dimensions peuvent être prises en compte telles que les conditions d’existence, les #revenus, l’accès aux services de base, la #santé, l’#éducation, les #ressources, la #sécurité, la #justice, les droits fondamentaux.

    Il s’agit de se demander dans quelle mesure les inégalités persistent ou s’accroissent, dans un contexte d’évolution des situations de développement et de mondialisation qui tendent à reconfigurer les caractéristiques démographiques des populations humaines.

    La question invite à considérer les interactions entre population et inégalités. Les différents types de dynamiques démographiques génèrent des motifs et des formes de répartition des populations et des inégalités. Ces inégalités sont, à leur tour, à l’origine de nouvelles dynamiques démographiques.

    Les relations réciproques entre démographie et inégalités doivent être analysées sur un plan géographique, à différentes échelles (mondiale, régionale et intra-régionale). Des travaux menés à l’échelle locale seront mobilisables dans la mesure où ils servent à illustrer des processus et des dynamiques liées aux inégalités au sein des populations. Au-delà des grandes formes de #distribution spatiale, il s’agira aussi de considérer les #flux de population en relation avec les grands types d’inégalités dans le monde. Les inégalités d’accès à des biens fondamentaux tels que l’#eau potable et l’#alimentation génèrent, par exemple, de multiples formes de #mobilités et de #conflits. De même, les enjeux sociaux liés au #vieillissement des populations s’expriment sous différentes formes selon les régions du monde. Enfin, il conviendra d’aborder des champs traités plus récemment par la géographie telles que les études de #genre, les logiques de l’#exclusion sociale au détriment de celles de l’intégration, les formes de s#égrégation et de #discrimination, les régimes de #visibilité/invisibilité.
    La connaissance des principaux indicateurs synthétiques de mesure des inégalités (IDH, PIB, PPA…) est attendue. Leur spatialisation permet une lecture géographique des inégalités, à plusieurs échelles. En outre, la prise en compte de différentes approches des inégalités (par les capabilités, par exemple) complètera les informations données par les indicateurs synthétiques. Concernant les dynamiques démographiques, la connaissance des caractéristiques d’une population (pyramide des âges, sex ratio, stratifications sociales…), des indicateurs démographiques (taux de fécondité, taux de natalité…), des composantes, rythmes et modalités de la croissance (solde naturel, solde migratoire, transition démographique, vieillissement…) permet de poser des jalons de compréhension. L’analyse de ces différents paramètres devra être menée dans une perspective comparative, en cherchant à repérer et à expliquer les principaux contrastes géographiques et les discontinuités spatiales qui en résultent.
    Les principaux processus causant les inégalités au sein des populations devront être étudiés. La #croissance de la population mondiale est en effet à mettre en lien avec l’organisation des sociétés contemporaines et avec les processus globaux, qu’il s’agisse de la #mondialisation, des enjeux démographiques des changements environnementaux, des problématiques de santé globale, de l’émergence de nouveaux régimes #migratoires, ou des transformations sociales. L’analyse géographique doit considérer les conséquences spatiales du très fort accroissement démographique dans ses différentes dimensions régionales. Les processus tels que l’#urbanisation ou la #littoralisation devront être connus. A l’inverse, la décroissance démographique dans certaines régions ou dans certains Etats, conséquence d’un déficit naturel et/ou de l’#émigration renvoient à des formes d’organisation des territoires à ne pas négliger. La question implique enfin d’analyser les #transitions,
    la transition démographique en premier lieu mais également les transitions urbaine, alimentaire et mobilitaire. Il faudra aussi prendre en compte de nouveaux niveaux d’organisation : les inégalités peuvent être saisies au niveau des groupes humains, où les questions de #genre importent. Ces processus conduiront à analyser de manière critique les grandes catégories de lecture et de classification du monde sous l’angle de la population (opposition #Nord/Sud, ou jeunes/vieux par exemple).
    Au-delà de la connaissance des contrastes économiques et sociaux, le programme invite à s’interroger sur les réponses apportées par les acteurs géographiques et territoriaux aux situations d’inégalité. Les principales stratégies de réduction des inégalités entre individus et entre territoires, devront être abordées. D’un côté, les populations génèrent elles-mêmes des dynamiques pour s’extraire de leurs difficultés socio-territoriales (rôle croissant des #femmes dans ces dynamiques, logiques migratoires, nouvelles formes de #solidarité…). D’un autre côté, les politiques et les programmes de lutte contre les inégalités sont menés à différentes échelles et visent à garantir un meilleur accès aux ressources (éducation, emploi, NTIC) à toutes les populations, quel que soit leur lieu de naissance (région prospère ou en retard de développement, ville ou campagne) et leurs caractéristiques (âge, genre, #ethnie, orientation sexuelle). Ces politiques sont portées par des acteurs de nature très diverse (organisations internationales et régionales, Etats, organisations non gouvernementales et, de plus en plus, organismes privés). A ce sujet on pourra mettre en évidence le retrait de l’Etat de certains grands programmes de réduction des inégalités (comme l’Aide publique au développement) au profit d’autres acteurs. La connaissance de quelques grandes politiques démographiques incitatives, des évolutions des modalités de l’aide au développement pour les pays du Sud ou des mesures de protection sociale et de leurs impacts spatiaux dans les pays du Nord est attendue.

  • Représentation multifractale de la population suisse

    La géométrie fractale constitue une approche fondamentale permettant de décrire les systèmes explicitement structurés en échelle. La recherche présentée dans cet article porte sur la caractérisation de la #distribution_spatiale de la population suisse dans trois #régions_géographiques distinctes (les #Alpes, le #Plateau et le #Jura) et à l’échelle du pays. Les analyses ont été effectuées par l’intermédiaire de mesures fractales (la dimension de la méthode « box-counting ») et multifractales (les dimensions généralisées de Rényi et les spectres multifractaux) capables d’estimer l’intensité de l’agrégation spatiale dans des distributions ponctuelles à différentes échelles. Les données de la population suisse se présentent sous la forme d’une grille hectométrique dans laquelle chaque maille est associée à une information de localisation spatiale (support de la mesure) et à un nombre d’habitants (variable mesurée). Les résultats ont mis en évidence que chacune des régions étudiées se caractérise par une distribution spatiale multifractale de la population et se distingue des autres par une évolution particulière de l’agrégation des habitants à travers les échelles d’analyse. Ainsi, l’application de méthodes fractales et multifractales à des données démographiques nous a permis de décrire le niveau d’agrégation des habitants dans la Suisse, et de quantifier leurs dissimilarités. Cet article constitue la première étude géodémographique suisse appliquant des méthodes multifractales à des données à haute résolution.

    http://cybergeo.revues.org/26829
    #Suisse #démographie #visualisation #cartographie

  • Qualifier les #espaces_urbains à #Dakar, Sénégal

    Les études menées sur les espaces urbains nécessitent une information fine et de bonne qualité. Celle-ci a un coût qui limite sa disponibilité dans les pays les moins développés et rend les chercheurs dépendants des ressources existantes. Quelle que soit la problématique envisagée, la question des sources apparaît donc primordiale.
    Avec le développement et la démocratisation des #SIG et de l’#imagerie_satellite, un nombre important d’informations, issues de sources de plus en plus diversifiées, devient disponible. Les #satellites civils d’observation de la terre qui survolent la planète depuis les années 1960-70, permettent la détection et la cartographie des différents écosystèmes.
    Dans cette étude, nous envisageons d’explorer l’hétérogénéité socio-spatiale de l’agglomération dakaroise. Grande métropole africaine, Dakar possède une couverture censitaire de bonne qualité, qui a été récemment spatialisée. Nous disposons en outre d’images satellite récentes qui viennent compléter cet appareillage.
    Même si des études ayant exploré le croisement de données censitaires avec de l’information satellitaire existent déjà, l’application de cette méthode à l’agglomération Dakaroise permet d’étudier précisément les #sous-espaces_urbains de la ville. L’intérêt est d’établir des liens entre les attributs sociaux (par les données censitaires) des paysages de ces sous-espaces, et leur occupation du sol (par les variables environnementales extraites de l’imagerie satellite). Ces résultats préliminaires, présentés ici, sont la pierre angulaire d’une étude sur le #paludisme_urbain qui interroge les interactions entre l’espace du vecteur, l’anophèle, et celui de l’hôte, l’être humain. Or, la #distribution_spatiale du vecteur est étroitement liée aux attributs socio-économiques des populations. Autrement dit, cet article sert dans un premier temps à évaluer la pertinence de ces deux sources pour approcher les #inégalités_de_richesse de la population dakaroise. Ce concept se définit synthétiquement ici par le manque de ressources matérielles des habitants, ce qui les place dans une situation précaire et instable lorsqu’ils sont soumis à une menace extérieure (exemple fréquent à Dakar : inondations, maladies,…) Ce travail permet par ailleurs d’éclairer sous un nouveau jour la géographie de l’agglomération de Dakar, à une échelle fine, voire très fine.

    http://cybergeo.revues.org/26250
    #cartographie #télédétection
    cc @fil