• La grammaire de Daesh – En attendant Nadeau

    http://www.en-attendant-nadeau.fr/2016/01/12/grammaire-daesh

    La grammaire de Daesh
    par Maite Bouyssy
    Les attentats du 13 novembre ont eu une vertu d’électrochoc. Les questionnements politiques qui étaient le vrai refoulé de l’intelligentsia ont resurgi. Les relations internationales, nos politiques passées et présentes sont redevenues des préoccupations communes et c’est ainsi que le petit livre de Philippe-Joseph Salazar a pris son envol.

    #daesh #is #isis #djihadisme

    • Il éreinte, mais en note, et in cauda venenum, sait-on, le terme de #radicalité. Les politiques l’ont inventé, des commissions l’ont repris pour placer tout ce qui est autre dans l’exceptionnel car la tendance est à vouloir administrer et #gérer. La bienfaisance sociale est également aux antipodes des remèdes suggérés. Point de care devant un problème qui est le nôtre, celui de nos enfants convertis et celui de notre propre manque de charisme. La lutte possible est totalement politique quand il s’agit de lutter avec une parole forte contre une parole forte qui de surcroît sort de l’échange usuel par le recours à un immanentisme religieux.

  • Géopolitique. Le prochain terrain d’affrontement mondial : l’#Afghanistan

    Plusieurs forces djihadistes y sont présentes, notamment Daech. Le pouvoir de Kaboul s’affaiblit, malgré le maintien de la présence militaire américaine, avec un risque de débordement sur les Etats d’Asie centrale. Une analyse de la presse russe.

    http://www.courrierinternational.com/article/geopolitique-le-prochain-terrain-daffrontement-mondial-lafgha
    #djihadisme #ISIS #EI #Etat_islamique

  • Balcani – L’estremismo islamico nel cuore dell’Europa

    Profetici! Così, qualche tempo fa, “L’Espresso” definiva due libri di Antonio Evangelista (“La Torre dei crani” e “Madrasse. Piccoli martiri crescono tra Balcani ed Europa”), scritti sulla scorta delle sue passate esperienze nei Balcani, quando ha diretto le indagini sui crimini di guerra e guidato la polizia criminale nei Balcani, nella qualità di comandante del contingente italiano presso la missione ONU in Kosovo (UNMIK).

    http://www.lavalledeitempli.net/2016/01/02/balcani-lestremismo-islamico-nel-cuore-delleuropa
    #Balkans #ISIS #EI #Etat_islamique #islamisme #djihadisme

  • Le double jeu de l’Arabie saoudite
    https://www.mediapart.fr/journal/international/101215/le-double-jeu-de-l-arabie-saoudite

    Officiellement, la monarchie saoudienne appartient à la coalition réunie autour des États-Unis pour combattre #Daech en #Syrie et en Irak. En fait, Riyad est beaucoup plus actif dans la promotion du #wahhabisme et, surtout, prend l’offensive pour imposer sa suprématie régionale face à l’Iran.

    #International #Arabie_Saoudite #djihadisme #Etat_islamique #terrorisme #Yémen

  • « Il faut être clair : un monde a pris fin, il n’y aura pas de retour en arrière » - Basta !
    http://www.bastamag.net/Il-faut-etre-clair-un-monde-a-pris-fin-il-n-y-aura-pas-de-retour-en-arrier
    http://www.bastamag.net/IMG/arton5304.jpg?1448487322

    L’horreur fait partie de la stratégie, c’est ce qu’explique le traité « Gestion de la barbarie » [3], écrit en Irak par le théoricien djihadiste – sûrement un collectif – Abu Bakr Naji avant l’émergence de l’État islamique. Ils ne font pas la guerre pour créer un État, comme lors d’une lutte pour l’indépendance : ils créent un « État » pour faire la guerre. L’État islamique n’a aucune vision de la paix sinon le triomphe final du califat contre des ennemis de plus en plus nombreux. Mais depuis 2001, l’idée de « paix comme but de guerre » (vieille conception clausewitzienne) n’a déjà plus cours chez les grandes puissances embarquées dans une « guerre sans fin » contre le terrorisme. Quels sont les buts de guerre ou les objectifs de paix de la coalition en Syrie ou en Irak ? On n’en sait rien. Le #djihadisme nous a entraînés sur son propre terrain.

    #13novembre

  • Turquie : Journalistes incarcérés pour avoir révélé des livraisons d’armes aux djihadistes

    Deux journalistes condamnés pour avoir alerté le monde sur le trafic d’armes organisé [voir la vidéo] par les services secrets turcs ; armes destinées aux groupes de mercenaires djihadistes, (dans cette même zone turkmène où les avions de chasse turcs F-16 ont abattu un bombardier russe Su-24 impliqué dans la campagne anti-Daesh en Syrie) en violation de la loi internationale. SC


    http://arretsurinfo.ch/turquie-journalistes-incarceres-pour-avoir-revele-des-livraisons-darmes
    #Turquie #presse #liberté_de_la_presse #emprisonnement #armes #djihadisme #EI #Etat_islamique #ISIS #commerce_d'armes #journalisme

  • Gilles Kepel : « Le 13 novembre ? Le résultat d’une faillite des élites politiques françaises » - Le Temps

    http://www.letemps.ch/monde/2015/11/26/gilles-kepel-13-novembre-resultat-une-faillite-elites-politiques-francaises

    Les Turcs, au fond, trouvaient que Daech c’était pas mal puisque que cela permettait de tenir les Kurdes en laisse. Et puis ils leur achetaient du pétrole à très bas prix. Les Saoudiens et les gens du Golfe trouvaient eux que Daech permettait d’avoir une force efficiente pour détruire le système assadien, allié de l’Iran et donc d’affaiblir le croissant chiite. Les Russes au fond trouvaient eux aussi que Daech c’était plutôt bien puisqu’ils bombardaient les « djihadistes modérés » comme disent un certain nombre d’ânes de la politique étrangère française. Entre Assad et Daech, il y a un équilibre dans l’horreur, mais il faut bien voir que ce n’est pas Assad qui fait les attentats en France. Et pour cela, la ligne de la politique française, qui faisait de la « neutralisation » d’Assad un préalable, a changé. C’est le sens de la recherche par François Hollande d’une coalition qui a la neutralisation de Daech comme priorité, désormais...

    #attentats #daech #is #isis #ei #gilles_kepel

    • Kepel, étonnant personnage.... l’entretien a dû être édité à la va-vite ("Mais aujourd’hui, il y a eu un deuxième avion russe abattu, par la DCA turque"...).

      J’aimerais être certain de comprendre cette phrase et je me demande bien sur quels témoignages elle se fonde : "Les Russes au fond trouvaient eux aussi que Daech c’était plutôt bien puisqu’ils bombardaient les « djihadistes modérés » comme disent un certain nombre d’ânes de la politique étrangère française."

      Baromètre infaillible du temps qu’il fait, Kepel s’arrange pour égratigner au passage ses collègues de Sc Po qu’il déteste (Filliu et ses rebelles syriens sauce Rébupblique espagnole) : "Au départ, il y avait ici une ligne selon laquelle la Syrie était notre guerre d’Espagne. Le dire semble romantique, mais c’est une idiotie. Car cela veut dire que toute personne qui va se battre en Syrie le fait avec la bénédiction de l’État. Et c’est ce qui s’est passé avec les djihadistes. C’était un manque de vision, un manque de connaissance."

      Amorce d’un changement de cap là encore ? "On était tous focalisé contre Assad, pour lequel je n’ai pas de sympathie, mais le résultat est qu’on n’a pas vu venir Daech. Aujourd’hui, cette ligne a été mise sous le boisseau puisqu’on cherche à s’allier avec les Russes pour se débarrasser de Daech. Notez que les Russes non plus ne sont pas des fans d’Assad. Ils ont préservé Assad parce que c’était la façon de garder leur position sur place."

    • « Entre “kalach” et “Martel” » : ce que dit vraiment Gilles Kepel sur le FN et le terrorisme
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/17/tweets-de-marine-le-pen-ce-que-dit-vraiment-gilles-kepel-sur-le-front-nation

      « Entre “kalach’” et “Martel” », l’alternative est peu commode. C’est ainsi qu’est titré l’épilogue du livre Terreur dans l’Hexagone (Gallimard, 2015), écrit par le politologue et spécialiste du monde arabe Gilles Kepel.
      Sorti le 16 décembre, l’essai fait déjà beaucoup parler de lui, notamment parce qu’il s’est attiré l’ire de Marine Le Pen. Consacré à la montée du #djihadisme_en_France, le livre évoque en marge une « congruence » entre la montée de l’#extrême_droite et celle du terrorisme djihadiste.
      « Bien sûr ce n’est pas la même chose mais […] [ces phénomènes] se ressemblent », a affirmé mercredi l’auteur interviewé par Jean-Jacques Bourdin. Pour dénoncer ce « parallèle » supposé entre son parti et l’organisation Etat islamique (EI), la présidente du Front national (FN) a publié des photos de propagande de l’EI extrêmement violentes, avec la mention « Daesh [l’acronyme arabe de l’EI] c’est ça ».
      « Je lui propose de lire le dernier chapitre de mon livre […] où je creuse cette réflexion comparée sur les replis #identitaires », a suggéré Gilles Kepel à la responsable politique après ce geste qui lui a valu des poursuites.
      Dans la partie de son livre concernée, l’auteur dénonce une « crise sociale » française.

  • À propos des attentats du 13 novembre, Alain #Badiou, 23/11/2015, Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/mille-communismes/article/241115/une-seance-exceptionnelle-du-seminaire-dalain-badiou-propos-des-atte
    Retranscription de la séance du séminaire d’’Alain Badiou au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers.

    https://soundcloud.com/sofiepetridis191/23-novembre

    Un résumé reçu par mel.

    Dans son introduction, Badiou a dégagé tout d’abord trois périls à quoi nous exposent les affects suscités par ces attaques. Premièrement, que l’#État s’autorise à prendre des mesures inutiles et inacceptables. Deuxièmement, que ces affects conduisent à un renforcement des pulsions identitaires. Troisièmement, que l’on fasse ce que les meurtriers désirent.
    Selon Badiou, on peut parer à ces risques à condition seulement que l’on s’efforce de comprendre ce qui a conduit ces jeunes français issus de l’immigration ouvrière à devenir des #tueurs_fascistes et qu’on ne
    s’abandonne pas au registre de l’impensable.

    On peut diviser le mouvement général de son analyse en trois moments :

    I (19’45) Le premier moment s’applique à rapporter les figures subjectives du monde contemporain au règne sans partage du #capitalisme depuis les années 80. Il construit ce rapport en proposant une analyse des structures du monde ordonnées selon la logique du capitalisme néo-libéral, de l’évolution de la fonction jouée par les États et des nouvelles pratiques impérialistes et coloniales. Ce qui le conduit à examiner les effets sur les populations en termes de #rapports_de_propriété. Il s’attarde en particulier sur la fonction opérée par la #classe_moyenne dans l’#économie_du_pouvoir. Trois figures subjectives sont alors identifiées : celle qui incarne la classe moyenne, celle du désir d’occident et enfin, celle animée par le désir de revanche et de destruction.

    II (1’27’’40) Le second mouvement consiste à examiner le mouvement réactif : d’une part, le #djihadisme comme fascisme nouveau, comme perversion interne au capitalisme -et ce depuis la façon dont il peut, pour une partie de la jeunesse, constituée un pôle d’attraction- et d’autre part, la réaction présente de l’État ainsi que des intellectuels identitaires.

    III (1’36’’15) Le troisième et dernier mouvement de son intervention s’attache à redescendre de ce niveau d’analyse générale à la situation telle qu’il serait souhaitable de la #polariser. Badiou insiste sur « l’absence à l’échelle mondiale d’une politique disjointe de toute intériorité au capitalisme qui fait que se créée une jeunesse fasciste (...) » . Et cette politique passe nécessairement pour lui par une liaison avec le #prolétariat nomade faites de trajets, de gestes, de rencontres,
    d’alliances inattendues. Sans quoi, annonce-il, la grande guerre sera au
    rendez-vous.

    Terminons sur ce mot aussi bon que réaliste de Badiou à propos de notre cher locataire de Matignon : « Mr Valls. […] On dirait un adjudant de cavalerie à qui on vient de dire qu’il avait maintenant le droit de faire courir ses chevaux... »

  • Face au djihadisme, que serait une réponse de gauche ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/face-au-djihadisme-que-serait-une

    Les attentats ont plongé le pays dans une émotion légitime et suscité le besoin d’affirmer notre unité. Mais chacun sait que les réponses, multiples, pour lutter contre le djihadisme sont de nature politique. Et qu’elles doivent préserver la démocratie.

    rien de bien transcendant, mais bon il est nécessaire de le rappeller...

  • Contre le #terrorisme, la législation d’exception ?
    http://www.laviedesidees.fr/Contre-le-terrorisme-la-legislation-d-exception.html

    L’état d’exception a en France une longue histoire. Destiné à faire face aux crises de toutes sortes, il est aujourd’hui invoqué pour répondre au terrorisme. Mais rien ne dit, selon le juriste F. Saint-Bonnet, que c’est là la bonne solution au terrorisme qui frappe aujourd’hui.

    Essais & débats

    / #démocratie, #djihadisme, #droit, liberté, terrorisme

    #Essais_&_débats #liberté

  • "La #France face au #djihadisme. Une adaptation impensée ou inachevée ?" - Article d’Août 2015... Apparemment pas lu par nos dirigeants politiques
    http://www.dsi-presse.com/?p=7587 #terrorisme #défense

    "Considérer [le terrorisme] sous l’angle de l’anathème [..] est non seulement une erreur d’un point de vue intellectuel, mais cette perte de sens s’avère également dangereuse". "le politique est pris au piège du Sacre du présent : « (vite) faire quelque chose et le faire savoir » est devenu un impératif structurant de la stratégie de sécurité nationale". "L’usage de forces armées sur le territoire national n’est pourtant pas inutile dans l’absolu. Mais afin de pleinement produire ses effets dans la lutte contre le djihadisme, sans doute doit-il être intégré dans une architecture de sécurité qui puisse être repensée, en particulier à l’aune d’une problématique nécessairement transverse et concernant un grand nombre d’institutions". "la question de l’adaptation de la stratégie face au djihadisme n’est pas la seule : il ne pourra y être répondu qu’à partir du moment où la stratégie intégrale nationale sera précisée". "L’on ne peut avancer dans le tumulte du monde si l’on ne dit pas ce que l’on est et quels sont nos objectifs. Ce sera également, le meilleur moyen de définir pourquoi nous devons lutter contre le djihadisme"

    Or, pour clarifier nos objectifs il serait nécessaire d’expliciter publiquement nos partenariats internationaux - au hasard ceux nous liant avec certaines monarchies de la péninsule Arabique... Bizarrement, nos décideurs politiques ne semblent pas bien pressés d’arrêter de gérer ça entre eux dans des salons feutrés. On pourrait comprendre un certain agacement de la part des cadres militaires..

  • « Nous payons les inconséquences de la politique française au Moyen-Orient », Sophie Bessis, #Mohamed_Harbi
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/17/nous-payons-les-inconsequences-de-la-politique-francaise-au-moyen-orient_481

    Sur l’islamisme d’abord. Depuis le début de sa montée en puissance, dans les années 1970, les dirigeants occidentaux se sont convaincus qu’il devenait la force politique dominante du monde arabo-musulman. Addiction au pétrole aidant, ils ont renforcé le pacte faustien les liant aux Etats qui en sont la matrice idéologique, qui l’ont propagé, financé, armé. Ils ont, pour ce faire, inventé l’oxymore d’un « #islamisme_modéré » avec lequel ils pouvaient faire alliance.

    Le soutien apporté ces derniers mois au régime turc de M. Erdogan dont on connaît les accointances avec le djihadisme, et qui n’a pas peu contribué à sa réélection, en est une des preuves les plus récentes. La France, ces dernières années, a resserré à l’extrême ses liens avec le Qatar et l’#Arabie_saoudite, fermant les yeux sur leur responsabilité dans la mondialisation de l’extrémisme islamiste.

    Le #djihadisme est avant tout l’enfant des Saoud et autres émirs auxquels elle se félicite de vendre à tour de bras ses armements sophistiqués, faisant fi des « valeurs » qu’elle convoque un peu vite en d’autres occasions. Jamais les dirigeants français ne se sont posé la question de savoir ce qui différencie la barbarie de Daesh de celle du royaume saoudien. On ne veut pas voir que la même #idéologie les anime.

    • Je ne suis pas convaincu que « les dirigeants occidentaux se sont convaincus que l’islamisme devenait la force politique dominante du monde arabo-musulman », je crois plutôt qu’ils ont tout fait, et avant même 1970, pour qu’il le devienne afin de contrer le nationalisme laïque.

    • Colluding with Extremists
      Interview with New Left Project about Secret Affairs, 8 March 2010
      No longer online
      https://markcurtis.wordpress.com/interviews

      Le livre raconte l’histoire de la longue histoire de la collaboration britannique avec l’Islam radical, y compris des groupes terroristes. Le 7/7 et l’actuelle menace terroriste diffuse en Grande-Bretagne est en quelque sorte un produit de la politique étrangère britannique - les bombardements ont dérivé d’une infrastructure terroriste établie par un État pakistanais longtemps soutenu par Whitehall et impliquant des groupes terroristes pakistanais qui avaient bénéficié d’actions secrètes britanniques dans le passé.

      Tout au long de la période d’après-guerre la Grande-Bretagne a secrètement appuyé des groupes radicaux islamiques en Afghanistan, Iran, Irak, Libye, dans les Balkans, en Syrie, en Indonésie et en Égypte, et le livre a pour but de documenter ces faits à partir des dossiers britanniques déclassifiés.

      Le livre tente de montrer comment la collusion britannique avec l’islamisme radical est intimement liée à son déclin impérial d’après-guerre - les responsables politiques ont été opportunistes et pragmatiques, dépourvus de toute boussole morale, et ont eu pour but de contrer les forces nationalistes [des pays musulmans] dans une tentative désespérée de maintenir leur pouvoir dans un monde en mutation.

      La collusion avec l’islamisme radical a été dictée par l’utilité. Au-delà des relations privilégiées avec l’Arabie saoudite et le Pakistan - qui sont de profondes alliances stratégiques - la politique de la Grande-Bretagne a été marquée par l’opportunisme de circonstance, en sachant que cela s’est exprimé assez régulièrement.

      Maintes et maintes fois, les documents de planification déclassifiés révèlent que les autorités britanniques étaient parfaitement conscients du fait que leurs collaborateurs étaient des anti-occidentaux [...] dépourvus de valeurs sociales libérales, ou tout simplement des terroristes.

      Whitehall n’a pas travaillé avec ces forces parce qu’elle était en accord avec elles, mais simplement parce qu’elles ont été utiles à des moments précis. Les groupes islamistes semblent avoir collaboré avec la Grande-Bretagne pour les mêmes raisons de commodité et parce qu’ils partagent la même haine du nationalisme populaire [en pays musulman] que les Britanniques.

      Quand il s’agit de politique étrangère en général, les dossiers déclassifiés sont très clairs - les deux objectifs de base sont de maintenir le statut de puissance de la Grande-Bretagne dans le monde et de s’assurer que le fonctionnement de l’économie mondiale se fasse dans les intérêts des sociétés britanniques et occidentales. Ce dernier objectif a une variété d’effets graves, surtout un ordre commercial et financier internationaux grossièrement abusifs qui maintiennent des centaines de millions de personnes dans la pauvreté.

      Ces deux objectifs sont parfois appelés « intérêts nationaux », mais ceci est bien entendu trompeur - ce sont les intérêts d’une élite affairiste et politique. Le système politique, en Grande-Bretagne est tellement antidémocratique que les décideurs sont capables de s’en tirer avec ces seules politiques.

    • Mohamed Harbi
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Harbi

      Il est l’un des premiers historiens à décrire le fonctionnement du FLN de lintérieur dans son livre Aux origines du FLN. Le populisme révolutionnaire en Algérie (1975). Il y dévoile notamment le fossé entre les idéaux de certains de ses membres et les méthodes adoptées par le parti nationaliste : « nos idéaux étaient en contradiction avec les moyens qu’imposaient nos dirigeants pour les faire triompher. Libertaire de conviction, [...] je me retrouvais dans une organisation où l’autoritarisme plébéien inculquait à chacun que le mal se convertit en bien sitôt qu’il se fait au nom de la révolution. Je souffrais du recours à des pratiques telles que l’égorgement, les mutilations (nez ou oreilles coupées) et du discrédit que les tueries faisaient peser sur nous... »

  • We created Islamic extremism: Those blaming #Islam for ISIS would have supported Osama bin Laden in the ’80s
    http://www.salon.com/2015/11/17/we_created_islamic_extremism_those_blaming_islam_for_isis_would_have_supporte

    Many pundits, including liberals, have argued that the Middle East, North Africa and Muslim-majority parts of South Asia are presently going through their parallel to the West’s Dark Age, a bloody period of religious extremism. They blame the rise of extremist groups like ISIS and al-Qaida on Islam itself, or on the Middle East’s supposedly “backward” culture, yet conveniently gloss over their own countries’ sordid histories and policies.

    There is much more than a tinge of racism in this orientalist idea that, for some reason, Muslims in the Middle East are centuries behind the englightened Christian West. This ludicrous claim does not stand up to even the most superficial historical scrutiny.

    #Etats-Unis#djihadisme

    • There are extremists in every religion, but they tend to be few in number, weak and isolated. Salafism, in its modern militarized form, has its origins in the 1920s, and even before. For decades, this movement remained weak and isolated. Yet, in the 1970s and ’80s, Western capitalist governments, particularly the U.S., came up with a new Cold War strategy: supporting these fringe Islamic extremist groups as a bulwark against socialism.

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?onglet=full
    article de René Backmann
    « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre #Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les #attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.
    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’#État_islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du #djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les #réseaux_sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».
    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de #guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

  • Mali : Iyad Ag Ghali rejette l’accord de paix d’Alger - Afrique - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20151117-mali-iyad-ag-ghali-rejette-accord-paix-alger-coordination-mouvement-azawad-touareg/?ns_mchannel=fidelisation&ns_source=newsletter_rfi_fr_afrique&ns_campaign=email&

    Au nord du Mali, l’accord de juin dernier signé entre le gouvernement malien et les groupes armés est censé avoir apaisé les tensions, mais il y a encore des dissidences. Le leader touareg islamiste, Iyad Ag Ghali, dans un document sonore authentifié ce week-end, rejette l’accord de paix signé par ses anciens alliés et il se montre menaçant.

    L’enregistrement sonore dure une vingtaine de minutes. Des spécialistes interrogés observent une radicalisation du discours de Iyad Ag Ghali. Dans l’enregistrement, il dénonce fermement la signature en juin dernier de l’accord de paix d’Alger par les groupes armés. C’est une manière, pour lui, de désavouer ses anciens camarades, membres de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), rébellion touarègue, qui ont signé cet accord.

    #djihadisme #mali #sahel

  • Du nouveau à propos du Mollah Krekar : Il purge une peine de prison pour appel à la violence après avoir ouvertement soutenu (à la télévision) les actions de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, et menace demort sur trois réfugiés kurdes. Il est maintenant - en plus - rechrché par les autorités italiennes qui accusent le mollah d’avoir préparé un attentat terroriste en Italie. Il pourrait bien être expulsé vers l’Italie ce qui arrangerait bien les Norvégiens...

    Krekar siktet for terrorplanlegging i Italia - NRK Norge - Oversikt over nyheter fra ulike deler av landet

    http://www.nrk.no/norge/krekar-siktet-for-terrorplanlegging-i-italia-1.12649562

    Najmuddin Faraj Ahmad, også kjent som mulla Krekar, ble i natt pågrepet av politiet på fengselcellen. Han er siktet for terrorplanlegging i Italia og risikerer utlevering til Italia.

    #norvège #krekar #islamisme #djihadisme

  • Ils cherchent le Paradis, ils ont trouvé l’enfer - Histoire
    http://www.editionsatelier.com/index.php?page=shop.product_details&category_id=1&flypage=bookshop-

    Sophie et Philippe sont sous le choc : leur fille Adèle, 15 ans, a disparu. Nathalie et Bernard ont perdu Célia, 16 ans. Marie se bat pour qu’Iris ne parte pas. Samy fait tout pour sauver son frère. Nicole ne veut pas que son fils soit mort pour rien. Meriem veut récupérer son bébé kidnappé par son ex-mari. Un seul point commun à ses âmes volées : avoir regardé les vidéos d’Abu Oumma.

    Ce livre raconte la descente aux enfers de « parents orphelins » qui s’unissent pour ramener de Syrie leurs enfants endoctrinés par des groupes « djihadistes ». Leurs filles, leur fils cherchaient le paradis, ils ont trouvé l’enfer. Le combat de ces parents est aussi le nôtre. Contre l’attirance de la mort, comment aider les jeunes à aimer la vie, à lutter contre les injustices sans rejeter le monde réel ?

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    La vie après Daesh - Histoire / Société

    http://www.editionsatelier.com//index.php?page=shop.product_details&flypage=bookshop-flypage.tpl&pr

    Léa s’est préparée à commettre un attentat.

    Inès a tenté par trois fois de rejoindre les combattants de Daesh.

    Hanane s’est échappée de Syrie.

    Ali et Aouda ont voulu partir avec leur bébé sur la « terre sainte ».

    Charlotte se sentait aimée par ses nouveaux « frères et soeurs ».

    Aïda était fière de son mari candidat au martyre en Irak.

    Brian voulait exterminer tous ceux qui ne pensaient pas comme lui.

    Nadia et son équipe parcourent la France pour les rencontrer. Ensemble, ils se battent pour essayer de leur redonner une vie après Daesh. Ils doivent affronter leurs propres fantômes, car chacun a déjà rencontré la terreur : kidnapping d’une petite soeur en Syrie, violence d’un mari psychopathe, menaces d’un mari radicalisé sur leur enfant…

    Leurs combats les ont rendu forts… Pour lutter contre Daesh, il faut savoir marcher sans trembler.

    #daesh #is #isis #ei #syrie #djihadisme

  • Les mots face aux maux du #djihadisme

    Le weekend dernier, l’Agence France Presse (AFP) nous apprenait que des membres du Parti travailliste britannique entendent défier leur nouveau leader, Jeremy Corbyn (cliquez ici pour lire notre article sur son élection à la tête du Labour). Ils veulent en effet voter pour les frappes aériennes souhaitées par leur Premier ministre David Cameron contre le groupe #État_islamique (#EI) en Syrie. La même AFP révélait quelques heures plus tard que septante-cinq rebelles entraînés en Turquie à combattre les djihadistes musulmans de l’EI étaient entrés chez leur voisin toujours gouverné, à l’heure où sont écrites ces lignes, par Bachar el-Assad.

    http://lacite.website/2015/09/21/les-mots-face-aux-maux-du-djihadisme

  • Visite de Vladimir Poutine au Tadjikistan sur fond de menace jihadiste - Europe - RFI

    http://www.rfi.fr/europe/20150913-visite-vladimir-poutine-tadjikistan-fond-menace-jihadiste-rakhmon-russie-nazarzoda-k/?ns_mchannel=fidelisation&ns_source=newsletter_rfi_fr_monde&ns_campaign=email&ns

    Vladimir Poutine se rend au Tadjikistan ce lundi 14 septembre pour un sommet du traité de sécurité collective, une structure regroupant plusieurs pays de l’ex-URSS restés alliés de la Russie : la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. Cette rencontre a lieu alors qu’une opération antiterroriste d’envergure est organisée dans le pays.

    #moscou #Poutine #russie #tadjikistan #djihadisme

  • Des touristes mexicains, pris pour des jihadistes, tués en Egypte - Moyen-Orient - RFI

    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150914-egypte-mexique-touristes-terroristes-erreur-armee-desert-occidental/?ns_mchannel=fidelisation&ns_source=newsletter_rfi_fr_monde&ns_campaign=email&ns

    #victimes_colatérales #égypte #djihadisme (supposé) - Voilà qui va faire du bien au tourisme en Égypte.

    http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_16x9_1024_578/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/2015-09-14T074225Z_256229531_GF10000205204_RTRMADP_3_EGYPT-VIOLENCE-MEXICO_0

    En Egypte, la police et l’armée ont tué par erreur 12 personnes innocentes, des touristes mexicains et leurs accompagnateurs égyptiens. On compte également 10 blessés. Le groupe se trouvait à bord de véhicules tout-terrain dans le désert de l’ouest du pays. La police et l’armée pensaient traquer des terroristes de la branche locale de l’organisation de l’Etat islamique.

    Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

    Douze touristes mexicains et leurs accompagnateurs égyptiens ont été tués « par erreur » dans le désert occidental a annoncé dans la nuit de dimanche 13 septembre à lundi 14, le ministère égyptien de l’Intérieur. Le communiqué ajoute que 10 autres Mexicains et Egyptiens ont été blessés dans l’incident.

  • Maroc : « La progression des islamistes est un sérieux problème pour la monarchie »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/09/06/maroc-la-progression-des-islamistes-est-un-serieux-probleme-pour-la-monarchi

    Pas une menace, mais un sérieux problème. Le Palais veut un multipartisme contrôlable et contrôlé. Or, il est là face à un acteur qui se détache et qui s’inscrit dans la durée (sa progression est continue depuis 2003). Il faut rappeler que ces élections étaient prévues en 2012 mais qu’elles ont été reportées depuis, par crainte que le PJD ne les remporte.

  • Chechen Jihadis Leave Syria, Join the Fight in Ukraine - The Daily Beast
    http://www.thedailybeast.com/articles/2015/09/04/chechen-jihadists-leave-syria-join-the-fight-in-urkaine.html


    Pete Kiehart for The Daily Beast (Photo Illustration)

    MARIUPOL, Ukraine — Just an hour’s drive from this city under siege, at an old resort on the Azov Sea that’s now a military base, militants from Chechnya—veterans of the jihad in their own lands and, more recently, in Syria—now serve in what’s called the Sheikh Mansur Battalion. Some of them say they have trained, at least, in the Middle East with fighters for the so-called Islamic State, or ISIS.

    Among the irregular forces who’ve enlisted in the fight against the Russian-backed separatists in the Donbas region of eastern Ukraine, few are more controversial or more dangerous to the credibility of the cause they say they want to serve. Russian President Vladimir Putin would love to portray the fighters he supports as crusaders against wild-eyed jihadists rather than the government in Ukraine that wants to integrate the country more closely with Western Europe.

    Yet many Ukrainian patriots, desperate to gain an edge in the fight against the Russian-backed forces, are willing to accept the Chechen militants on their side.

    Over the past year, dozens of Chechen fighters have come across Ukraine’s border, some legally, some illegally, and connected in Donbas with the Right Sector, a far-right-wing militia. The two groups, with two battalions, have little in common, but they share an enemy and they share this base.

    • Raised by ISIS, Returned to Chechnya: ‘These Children Saw Terrible Things’

      Every day, Belant Zulgayeva gets a knot in her throat watching her grandchildren play their violent games, what she calls their “little war.” They talk very little, but they run around, hide and, occasionally, slam one another to the ground with a disturbing ferocity.

      Ms. Zulgayeva is on the front line of a different kind of struggle: an effort by the Russian government to bring home and care for Russian children like her three grandchildren, who were raised by Islamist militants in the Islamic State, also known as ISIS or ISIL.

      As the American-led coalition and Syrian government forces captured cities that had been held by the Islamic State, they found among the ruins a grim human wreckage of the organization’s once successful recruitment drive: hundreds and perhaps thousands of children born to or brought with the men and women who had flocked to Syria in support of the Islamic State.

      While Russia, which has so far returned 71 children and 26 women since August, may seem surprisingly lenient in its policy, its actions reflect a hardheaded security calculus: better to bring children back to their grandparents now than have them grow up in camps and possibly return as radicalized adults.
      “What should we do, leave them there so somebody will recruit them?” said Ziyad Sabsabi, the Russian senator who runs the government-backed program. “Yes, these children saw terrible things, but when we put them in a different environment, with their grandparents, they change quickly.”

      European governments have shown little sympathy toward adult males who volunteered to join the militant group. Rory Stewart, the British international development minister, for example, told the BBC that “the only way of dealing with them will be, in almost every case, to kill them.”
      But most European countries, including Britain, have taken a softer approach to repatriating most of the women and the estimated 1,000 children of militants from the European Union who fought in Syria. France has placed most of the 66 minors who have returned so far from the Islamic State in foster or adoptive homes. Some have joined relatives. A few older ones, who were combatants, have been incarcerated.

      Analysts estimate that as many as 5,000 family members of foreign terrorist recruits are now marooned in camps and orphanages in Iraq and Syria. Russia and Georgia are in the forefront of countries helping family members to return, said Liesbeth van der Heide, the co-author of “Children of the Caliphate,” a study published last summer by the International Center for Counter-Terrorism in The Hague.
      As Mr. Sabsabi acknowledged, many, if not most, of the returning children were exposed to unspeakable acts of macabre violence, including roles in execution videos. Many children were desensitized to violence through ceaseless indoctrination, paramilitary training and participation in various other crimes.

      Germany’s domestic intelligence chief, Hans-Georg Maassen, told Reuters the children of the Islamic State were “brainwashed,” and that “we have to consider that these children could be living time bombs.”

      That is not an easy view to take of Bilal, 4, a little Russian boy with a mop of sandy blond hair and spindly arms who last summer became the first child returned to Russia from Islamic-State controlled territory.

      He makes car noises and pushes a toy around the kitchen table in his grandmother’s apartment in Grozny, the capital of Chechnya. He says little about his time in Iraq, says his grandmother, Rosa Murtazayeva, but it is obvious he remains touchingly attached to his father, Hasan.
      With American-backed forces closing in, father and son survived like hunted animals in basements in Mosul, which the Islamic State controlled for three years. Bilal recalls little but the boiled potatoes they survived on. “I was with papa,” Bilal said. “There were no other boys.”

      After they were captured, his father vanished into Iraqi prisons. Emaciated and filthy when he was found, Bilal is now outwardly fine. Ms. Murtazayeva said he is sociable at kindergarten and has many friends.

      That is not always the case. Even months after returning, some children remain grimly silent, despite various therapies and pampering from their grandparents.

      When the Islamic State tide went out, Hadizha, 8, was found like flotsam in a Mosul street. Her grandmother identified her from a photograph posted by an aid group. She was lying in a gutter, her arm and chin bandaged from burns.
      What became of her mother, two brothers and a sister is unclear, said the grandmother, Zura, identified only by her first name to protect the child’s privacy. She cares for Hadizha in a small village in Chechnya.

      “I gently asked her, ‘What happened?’ but she doesn’t want to say anything,” Zura said. “I want to hope they are alive, to latch onto something. But she is certain. She says they were shot, but that she waved her hands and said in Arabic, ‘Don’t shoot,’ and saved herself in that way.”

      While clearly troubled, Hadizha hardly seems to pose any risks. She spends her days curled up on a couch, her eyes distant and angry, watching cartoons on a big-screen television. “She doesn’t need anything else,” her grandmother said. “She is silent.”

      Others have fared better. Adlan, 9, left for Syria with his mother and father and two siblings but returned alone, delivered by Russians working with the repatriation program.
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      In the Islamic State, he said, he attended school, rode bikes and played tag with other Russian-speaking children. During the battle for Mosul, something exploded in his house, he said. He survived but the rest of the family was killed. “He said he saw his mother and brother and sisters, and they were sleeping,” said his Chechen grandfather, Eli, identified only by his first name to protect the child’s privacy.

      Asked by a child psychologist to draw a picture with crayons, Adlan drew a house and flowers, deemed to be a good sign. “I think it will pass. He is still young and has a child’s memory,” Eli said.

      Women from Muslim areas of Russia sometimes traveled to Syria or Iraq with their husbands, and sometimes in search of a husband, said Ekaterina L. Sokiryanskaya, director of the Conflict Analysis and Prevention Center, adding that they present a different set of resettlement issues.

      “Women were not in the battlefield, but that does not mean that they were not radicalized, that they were not supporters of this terrorist organization and its very ugly ideology,” Ms. Sokiryanskaya said. “There were many very radical women joining.”
      Hava Beitermurzayeva, now 22, slipped away in 2015 from her parents’ home in the village of Gekhi in Chechnya to marry an Islamic State soldier she had met online, and she wound up living in Raqqa, the capital of the militant group’s so-called caliphate in Syria.

      She said in an interview that she spent most of her time cloistered at home, with a new son. The Islamic State militants, she added, enforced religious rules and staged public executions, by beheading or stoning, for crimes like adultery.

      “The passers-by could stop and watch,” Ms. Beitermurzayeva said, though she says she never did herself.

      Back at home now, she seems remarkably untroubled by her experiences and still enthusiastic about the caliphate, though, as she says, it was not God’s will to work out this time. “Everything that happened to me was determined by God,” she said. “If I were to regret it, I would be unhappy with the fate that God gave me.”

      At first, Hamzat, 6, and his younger brothers, the boys who battle each other in their grandmother’s living room, talked very little when they moved in with her in Dachu-Borzoi, a village in the Caucasus Mountains in Chechnya. They just played their war games. But with time, they mellowed, Ms. Zulgayeva said.

      They had been living in Tal Afar, Iraq, when American-backed Iraqi forces surrounded the city. Their father died in the fighting. After a bomb flattened a neighboring house, their mother, Fatima, decided to get out with the three boys and their baby sister.

      But Hamzat and his brothers, Malik, 4, and Abdullah, 5, became separated from her at a checkpoint. She remains detained in Iraq, while the Russian government returned the boys and their baby sister, Halima, who turned 1 this month.

      “It’s a miracle they all made it back alive,” Ms. Zulgayeva said.


      https://www.nytimes.com/2018/02/24/world/europe/chechnya-russia-isis-children-return.html
      #enfants #enfance