• #Ugo_Nanni, glaciologue

    Passionné par l’étude des glaciers, j’explore depuis 10 ans leur réponse face aux épisodes de fonte, des Alpes au Svalbard, en passant par le Pamir. Diplômé de l’École Normale Supérieure et titulaire d’un doctorat de l’Université Grenoble Alpes, mon parcours de recherche m’a conduit aux quatre coins du globe, de Hong Kong à Los Angeles, en passant par Lausanne, Sapporo et Oslo.

    https://www.ugonanni.fr

    Et le #documentaire_sonore :
    Le murmure des glaciers

    #Noise_Variations est un documentaire radiophonique au cœur des glaciers de l’#Arctique et de nos imaginaires, où la glace résonne, chante et craque, où les scientifiques explorent, fouillent et se confrontent à l’insaisissable.

    Dans une co-réalisation avec Clovis Tisserand, Amelia Nanni et en collaboration avec les musicien.nes Pak Yan Lau et Giovanni di Domenico nous vous invitons dans la communauté la plus au nord du monde à #Ny_Ålesund, au Svalbard. Vous m’y retrouverez avec mon équipe norvégienne alors que nous nous apprêtons à installer nos sismomètres - des micros ultra-sensibles - sous 350 mètres de glace, une première mondiale. Notre objectif : écouter les #craquements du glacier pour comprendre sa réponse au changement climatique.

    https://www.ugonanni.fr/songlacier.html
    #glaciers #glaciologie #art_et_science

    Song of Glaciers

    During summer 2022 we went up North to dive into the bowels of Arctic glaciers and listen to their whispers.

    https://soundcloud.com/ugonanni/song-of-glaciers

    #sismologie #écoute #surveillance

    ping @reka

  • La scène post-punk française (et par association new wave, cold wave et tous les sous-courants plus ou moins synth-pop, indus ou expérimentaux qui ont gravité autour) a forcément regardé vers les grands centres urbains anglais (Londres, Manchester) et leur scènes, groupes et labels mirifiques. Elle a aussi contribué même en restant longtemps dans l’ombre à sortir de l’ennui et le conservatisme ambiant certaines villes (Rennes, Nancy…) et semer un terreaux propice au seuil des années 80 qui a engendré une multitude de groupes, d’artistes et d’activistes portés par quelques figures tutélaires comme le groupe KaS Product et le label DSA/les Disques Du Soleil et de l’Acier de Gérard Nguyen.
    Otomo De Manuel – So Young But So Cold
    https://icidailleurs.fr/otomo-de-manuel-so-young-but-so-cold
    https://icidailleurs.bandcamp.com

    https://www.youtube.com/watch?v=q9g-aJ0Cdr0

    #post_punk #documentaire #compilation #label #cold_wave #icidailleurs #musique

    • entendu cette nuit sur france koultoure. "Ma cité, mon cocon : jeunes filles entre elles et entre soi "
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/ma-cite-mon-cocon-jeunes-filles-entre-elles-et-entre-soi-2006-6301124

      A l’écoute des jeunes filles d’une cité de Champigny-sur-Marne, « Ma cité, mon cocon : jeunes filles entre elles et entre soi » , un #documentaire issu de l’émission Terrains sensibles (2006).
      Leila, Kenza, Alexandra : elles ont 20 ans et vivent dans la cité des Mordacs de Champigny-sur-Marne. Elles décrivent leur quotidien, la solidarité, l’amitié, leur vision du futur, leur avenir professionnel. Se tenant loin des clichés véhiculés par « Ni putes ni soumises », elles évoquent les conventions pour se faire respecter des garçons mais s’interrogent en même temps sur les préjugés ou encore les relations entre les hommes et les femmes musulmans.

      Elles refusent le terme « communautarisme », mais soulignent que leurs amis sont tous issus de leur communauté d’origine. Les relations avec leurs parents sont essentielles et déterminantes dans leur vie.

  • « On n’est pas nos parents »,
    sur les grèves de #PSA #Aulnay

    C’est l’histoire de deux grèves à l’usine automobile de PSA-Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. Deux #grèves mises en miroir, celle de 1982 qui est la première de l’usine et aussi la première grande grève des #OS (ouvriers spécialisés) #immigrés qui travaillent à la chaîne de montage ; et celle de 2013 qui est la dernière grève de l’usine puisque celle-ci ferme et supprime 3 000 emplois directs et plusieurs autres milliers « indirects » chez les sous-traitants. Pour les habitant-es du département de #Seine-Saint-Denis (93), c’est la disparition du premier employeur privé dans un territoire déjà marqué par la précarité. Mais loin d’être misérabiliste, ce #documentaire parle de lutte et de dignité ouvrière. Le réalisateur Matteo Severi et les co-autrices Madeleine Guediguian et Sarah Cousin ont été parties prenantes de cette lutte, les ouvriers leur ont ouvert les portes de l’usine et de leur #histoire qu’ils se sont chargés de nous transmettre par ce film. Voici une interview de Matteo et Madeleine, merci à eux d’avoir répondu à nos questions.

    https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4450

    https://vimeo.com/1048632804

    #mouvement_ouvrier
    #industrie_automobile
    #immigration

    Seen lié :

    https://seenthis.net/messages/1108423

    @colporteur

  • “Ultima neve”, perché lo sci non ha frenato lo spopolamento nell’Appennino centrale

    https://vimeo.com/1080920556

    Il documentario di #Veronica_Machiavelli dà voce ai comitati e alle associazioni attive nell’area colpita dai terremoti del 2016 e 2017, dove il governo immagina la “ricostruzione” anche degli impianti di risalita, nonostante la riduzione delle precipitazioni. L’obiettivo, a quasi dieci anni dal sisma, è quello di stimolare una riflessione sul futuro di coloro che vivono nell’area del cratere

    https://altreconomia.it/ultima-neve-perche-lo-sci-non-ha-frenato-lo-spopolamento-nellappennino-

    #film #documentaire #film_documentaire #neige #ski #montagne #Apennins #résistance #séisme #tremblement_de_terre #reconstruction

  • Papa, t’étais-où en Algérie ? - [Divergences Revue libertaire en ligne]
    https://divergences.be/spip.php?article4073

    Parmi les groupes sociaux directement impliqués dans le conflit, les anciens appelés furent 1,5 million à participer aux événements qui ne portaient pas alors le nom de guerre. Le temps a fait son œuvre et les témoins directs se raréfient. Mais en général, ils n’ont guère été prolixes… C’est un euphémisme tant, ils ont été peu bavards à leur retour. C’était les trente glorieuses et le temps des Yéyés : la société française n’était, sans doute, pas prête à les écouter.

    Aujourd’hui, ce sont leurs enfants et petits-enfants qui doivent prendre en charge leur récit. Et c’est précisément ce à quoi s’attelle François Aymé dans son film Papa, t’étais-où en Algérie ? Avec une ambition : « raconter une histoire de famille qui fait écho à d’autres histoires de famille ». Et la famille Aymé a beaucoup donné : sur les onze enfants, quatre sont allés en Algérie, les quatre qui étaient en âge d’être mobilisés.[...]

    À l’intérieur d’une même fratrie, ces anciens combattants ont vécu quatre parcours complètement différents : époque, affectation géographique, fonction dans l’armée. Et évidemment, en découle une relation à la guerre d’Algérie très dissemblable. Pour autant, tous se retrouve pour dire qu’ils ne se sont guère épanchés sur leur séjour en Algérie.

    À l’exception d’Auguste qui a tenu à faire le récit de sa guerre. Il a rédigé, sur plusieurs années, un pavé de plus de 580 pages intitulé « Aller simple pour les Aurès », paru le 1er octobre 2020 chez Compagnie du livre dans la collection Témoignages. Explicite, le titre est fort bien choisi. Comme tous les combattants d’Algérie, Auguste n’a bénéficié d’aucun traitement post-traumatique, ni même d’une simple prise en charge. Il éprouve toujours le sentiment de n’être jamais revenu vraiment d’Algérie : « La guerre m’a détruit ». [...]

    Son témoignage poignant constitue le cœur (à tous les sens du terme !) du film. En première ligne, il a connu toutes les dérives consubstantielles à un conflit dit asymétrique. « Pour les villageois qui nous croisent, nous les léopards, nous sommes la rapine, la razzia, le vandalisme, le viol et la torture ». Mais il tient à préciser : « mais c’est pas vrai tout le temps ».

    #algérie #guerre #archives #mémoire #colonisation #documentaire

  • Dans une série inédite, Jean-Michel Aphatie revient en détail sur le déni colonial français en Algérie, et la difficulté d’en parler encore aujourd’hui.
    https://www.binge.audio/actualites/jean-michel-aphatie-revient-en-detail-sur-le-deni-colonial-francais-en-alge

    Sétif, Guelma, Kherrata : 80 ans après le 8 mai 1945, ce que la France choisit encore de ne pas commémorer

    Le 8 mai 1945, de l’autre côté de la Méditerranée, une tout autre histoire que celle de la victoire des Alliés s’écrivait. À Sétif, Guelma et Kherrata, des milliers d’Algériens – entre 15 000 et 20 000 selon les estimations – étaient massacrés par des soldats et colons français pour avoir manifesté leur désir d’indépendance – une répression d’une brutalité et d’une barbarie indignes du pays des droits de l’homme. Un épisode longtemps occulté, pourtant point de départ de la guerre d’Algérie, et symptôme d’un aveuglement persistant : celui d’un pays qui refuse encore de regarder en face la violence de son passé colonial.

    Au cœur de cette histoire, un fait presque méconnu, et pourtant glaçant : en juin 1945, dans la (...)

  • Souscription Howard Zinn, une histoire populaire américaine 2
    https://laboutiquedesmutins.org/Souscription-Zinn2

    Dix ans après la sortie au cinéma du film Howard Zinn, une histoire populaire américaine (1) Du pain et des roses, que beaucoup d’entre vous ont vus, et dont la version américaine rencontre un gros succès aux États-Unis en VOD, Olivier Azam et Daniel Mermet se sont remis à l’ouvrage sur la suite de cette fresque documentaire monumentale.

    Depuis le début, le projet est une trilogie, trois films construits autour de la vie et de l’œuvre du célèbre historien américain Howard Zinn (1922-2010), auteur du bestseller Une histoire populaire des États-Unis, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires aux États-Unis, « un livre qui a changé le regard des Américains sur eux-mêmes » dit Noam Chomsky, ami et compagnon de lutte de Zinn, un livre traduit partout dans le monde jusqu’en Asie (notre film circule aussi en Corée !), édité en France par nos camarades d’Agone.

    Par contre une camarade chilienne commentait : dès le titre ça va pas, combien de fois faudra vous dire que l’Amérique c’est un continent entier gringos

    #documentaire #Howard_Zinn #histoire #États-Unis

  • Macron contre l’info Tout ce qu’il fait pour qu’on ne sache rien
    https://www.off-investigation.fr/macron-contre-info-tout-ce-qu-il-fait-pour-qu-on-ne-sache-rien

    Dès 2017, Emmanuel Macron s’en prend à la liberté de l’information : mensonges dans l’affaire Benalla, connivence avec les milliardaires des médias, instrumentalisation de la presse "people", espionnage, voire censure de journalistes. Pendant plusieurs mois, Off Investigation s’est plongé dans les rouages d’une mise à mal de la liberté d’informer, dont les perdants sont les citoyens. Un documentaire signé Matéo Larroque et Étienne Millies-Lacroix. Dès son arrivée à l’Élysée en 2017, le couple Macron ouvre grand les portes du palais présidentiel à Michèle Marchand, dite « Mimi ». L’ancienne trafiquante de drogue et gérante de boite de nuit organise la […]Lire la suite : Macron contre l’info Tout ce qu’il fait pour qu’on ne sache (...)

    #Propagande,les_puissants_contre_la_démocratie–_S3 #Vidéos #Réservé_aux_abonnés

  • La transformation merveilleuse de la #classe_ouvrière en étrangers


    https://www.youtube.com/watch?v=0tzyT30dQ6Q

    Samir utilise des photos de famille privées, des animations, des clips musicaux et des documents d’archives inconnues pour raconter de manière divertissante l’histoire de la migration des pays du Sud voisins vers la Suisse, de l’après-guerre à nos jours.
    Alors que jusque dans les années 1950, le PS et les syndicats ont dirigé la #culture_ouvrière suisse, ces institutions ont petit à petit perdu leur importance et une nouvelle force est apparue, qui a façonné notre société jusqu’à aujourd’hui : la #migration_du_travail. Aujourd’hui, plus personne ne parle de « classe ouvrière ». Et le terme « #ouvrier » est devenu synonyme d’ « #étranger ».

    https://www.dvfilm.ch/fr/movies/documentaries/die-wundersame-verwandlung-der-arbeiterklasse-in-auslaender
    #film #documentaire #Suisse #travailleurs_étrangers #film_documentaire #Samir #immigration #travail #économie #Gastarbeiter #logement #baraquements #saisonniers #immigrés_italiens #xénophobie #racisme #italianité

  • La locomotive du #progrès : Une #histoire des chemins de fer
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/25/la-locomotive-du-progres-une-histoire-des-chemins-de-fer

    La chaîne de télévision Arte revient sur la grande histoire du chemin de fer dans La locomotive du progrès, un #documentaire de 2023 disponible en replay jusqu’au 19/06/2025. Des témoignages Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Transports_publics #allemagne #angleterre #inventions #témoignage #tgv #trains #vidéo

  • Harqa, ce qui nous consume
    https://www.youtube.com/watch?v=-ex2BycrfE0

    « Harqa », en tunisien, signifie à la fois « fuir clandestinement » et « brûlure ». Ce documentaire explore la manière dont les vivants entretiennent la #mémoire des migrants morts aux frontières, en #France et en Tunisie.

    Des familles et des militants écrivent des #poèmes, organisent des mobilisations et refusent l’oubli. À Zarzis, en Tunisie, un cimetière improvisé accueille les corps de migrants subsahariens échoués sur les plages. D’autres collectent les vêtements rejetés par la mer pour en faire des œuvres artistiques et sensibiliser le public.

    De l’autre côté de la Méditerranée, à Briançon, des militants luttent pour empêcher de nouvelles tragédies en montagne et rendent hommage aux disparus en érigeant des cairns, véritables monuments aux morts des frontières.

    Ces frontières qui séparent. Ces frontières qui tuent. Les mêmes qui nous lient, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.

    À travers ces actes de mémoire, Harqa, ce qui nous consume interroge notre rapport à l’exil, à la souffrance et à la #dignité des #disparus, afin qu’ils ne tombent jamais dans l’oubli.

    Trois images extraites du film :

    #film #film_documentaire #documentaire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #mourir_en_mer #dignité #poésie #Tunisie #Briançon #commémoraction #mémorial #Zarzis #cimetière #Blessing_Matthew #Prelles

  • #Biasca_contro. La trilogia

    Quella che - con il titolo La vigna di San Carlo -sarebbe diventata la terza parte della trilogia di Victor Tognola complessivamente intitolata Biasca contro, andò in onda nella tarda serata del 29 febbraio 2004 nel contesto della trasmissione televisiva «Storie».

    Contro l’orario della prima diffusione vi fu un sollevamento popolare. Ne diedero ampia eco i quotidiani ticinesi. Damiano Realini su «La Regione» il 10 marzo 2004 scrisse: «se da un lato pubblico e critica hanno unanimemente apprezzato il lavoro (che ricordiamo essere la prima parte di una trilogia dedicata alla memoria della Biasca degli ultimi moicani ovvero alla Biasca de i biasca) mandato in onda dalla Televisione della Svizzera di lingua italiana (TSI) nella trasmissione «Storie» di domenica 29 febbraio, dall’altro lato la trilogia starebbe subendo (secondo le accuse qui di seguito riportate) un presunto ostracismo da parte della stessa TSI.»

    Il 15 maggio il comitato a sostegno di Biasca contro si presentò alla sede della TSI a Comano con le firme raccolte: «Biasca contro, 3000 firme a muso duro*»*, intitolava «La Regione» il 22 aprile; lo medesimo quotidiano, il 24 maggio, annunciava la replica dell’opera di Tognola: «In seguito alle pressione del pubblico televisivo (oltre 3 mila firme giunte dalla Svizzera italiana) la Tsi ritrasmette il documentario di Victor Tognola Biasca Contro - La vigna di San Carlo domani sera, martedì, alle ore 21 su Tsi 2, in un orario, dunque, accessibile a tutti.»

    Di grande rilevanza storica, in questo dossier abbiamo raccolto le tre parti della trilogia complessivamente intitolata Biasca contro: La vigna di San Carlo andò in onda il 29 febbraio 2004; Biasca la Strega, il 21 settembre 2005, e la stessa sera andò in onda Biasca la Rossa.

    La vigna di San Carlo:
    https://lanostrastoria.ch/entries/2JZXxe0jnER

    Biasca la strega:
    https://lanostrastoria.ch/entries/BgWA3LpB74O

    Biasca la rossa:
    https://lanostrastoria.ch/entries/WOa7eaOa7eP

    https://lanostrastoria.ch/galleries/biasca-contro-la-trilogia
    #Tessin #suisse #anarchie #film #documentaire #film_documentaire #Victor_Tognola #Biasca #résistance #gauche

    • #Orchestre_du_nouveau_monde

      Né il y a quelques années d’un besoin unanime de donner du sens à la pratique musicale, l’Orchestre du Nouveau Monde est le premier orchestre engagé pour la justice sociale et climatique en France. Constitué en association depuis Janvier 2022, l’orchestre rassemble une centaine de jeunes en fin d’études de Conservatoires Régionaux ou Nationaux.

      Notre mission : sensibiliser un large public grâce à la musique.

      L’Orchestre du Nouveau Monde propose ainsi une nouvelle forme de discours militant où l’art est la caisse de résonance d’un message engagé. À travers diverses performances (concerts, interventions en milieu scolaire, conférences, vidéos de sensibilisation, action militante etc.), l’orchestre souhaite déclencher des réflexions, inciter à passer à l’action et participer à la constitution d’un mouvement commun d’espoir et d’ambition.

      https://orchestredunouveaumonde.fr

      ping @reka

    • Cet orchestre joue au pied des glaciers qui disparaissent

      Pour dénoncer les entreprises écocidaires et leurs effets sur le climat, l’Orchestre du nouveau monde joue... sous leurs fenêtres ou au pied des glaciers menacés. De quoi allier art et militantisme pour ces 75 jeunes musiciens.

      Dans la salle des fêtes de l’Académie du climat, à Paris, l’Orchestre du nouveau monde (ONM) s’apprête à jouer sa création, Fracas. La moitié des chaises de l’orchestre est vide. Le Printemps de Vivaldi résonne gaiement. Le public est confortablement installé quand soudain, des cris de détresse se font entendre à l’extérieur. Un vent de panique souffle sur la salle, plusieurs spectateurs se lèvent apeurés. « Tout va bien », les rassure Maé, membre de l’orchestre. Dans le couloir, les musiciens jouant des vents, encore invisibles aux yeux du public, tapent sur des casseroles. C’est la révolte. Ils se mettent à frapper sur les portes en rythme, couvrant la musique. Les portes cèdent : les flûtistes, trombonistes, clarinettistes, trompettistes, cornistes rentrent sous le regard mi-enjoué mi-angoissé du public. Un air martial et belliqueux retentit, Mars, Les Belliqueux, de Gustav Holst.

      Pari réussi pour ces jeunes musiciens qui voulaient transmettre au public leur angoisse face au monde actuel. L’ONM n’est pas un orchestre comme les autres. Ses soixante-quinze musiciens habitués des conservatoires ont décidé de sortir de l’ombre feutrée des grandes salles pour faire de la musique classique un « objet de lutte », explique leur manifeste.

      Une fois le décor planté, l’angoisse passée, les musiciens enchaînent avec la Symphonie du nouveau monde, d’Antonín Dvořák. Ce morceau flamboyant réconforte les spectateurs. « J’ai d’abord ressenti quelque chose de très actuel, très dérangeant et très noir, dit Sophie, 39 ans, venue les écouter pour la cinquième fois. Après, c’était apaisant, comme un voyage. » « On a voulu vous procurer un sentiment de réalité, puis amener des avenirs différents de ceux qu’il y a devant nous », explique Étienne Jarrier, le chef d’orchestre de 23 ans, à la fin du concert.

      En mélangeant des œuvres, en chantant, en mettant en scène l’arrivée des vents, l’orchestre bouscule les règles de la musique classique. Les morceaux de musique ont soigneusement été choisis pour raconter l’histoire « d’un monde qui ne tourne plus », dit Étienne Cognet, joueur de tuba, en pointant du doigt « le système capitaliste qui accroît les inégalités sociales et climatiques ». Vivaldi pour incarner une bourgeoisie déconnectée de la réalité et l’entrée des vents pour représenter la révolte du peuple qui gronde.

      Âgés de 16 à 27 ans, ces musiciens professionnels et amateurs ont envie, à travers leur art, d’inventer un nouveau monde, plus durable. « La musique classique a souvent été du côté des puissants, affirme le chef d’orchestre, on veut montrer une autre voie, on pousse à gauche. »

      Dénoncer le RN, Total et la fonte des glaciers

      Créé en 2022, l’ONM est avant tout « une bande de copains », résume Étienne Jarrier. La dite bande s’est rencontrée à l’Orchestre des Petites mains symphoniques. « On aimait jouer ensemble, on était content de se retrouver, poursuit Étienne, qui était clarinettiste avant d’apprendre sur le tas à diriger l’orchestre. Mais ça ne nous parlait pas de faire de la musique pour faire de la musique. » La quinzaine de musiciens rêvait d’un orchestre militant qui se « décloisonne », et sort les violons dans la rue.

      Une ambition qui a très vite été soutenue par des figures de la lutte contre le réchauffement climatique. En partenariat avec l’activiste Camille Étienne et l’orchestre Curieux, ils ont joué au pied d’un glacier en train de fondre en 2022 pour alerter sur l’urgence climatique. « C’est le premier projet qui nous a fait croire en nous », dit Étienne Jarrier.

      Progressivement, le groupe s’est élargi, attirant des militants et des musiciens moins engagés. Pour Laure Sichel, violoniste, étudiante au conservatoire de Boulogne, l’ONM a été « une porte vers l’engagement ». Loin du militantisme, la jeune femme de 22 ans a manifesté en musique lors des dernières élections législatives. De son côté, Étienne Cognet, militant Les Écologistes et syndicaliste, a rejoint l’orchestre après l’avoir vu au Climat Libé Tour, afin d’allier sa vie militante et sa passion pour la musique.

      « Bien sûr, on ne fera pas baisser les degrés avec des violons », reconnaît Étienne qui a appris le tuba au sein d’une harmonie municipale, mais l’orchestre veut apporter sa pierre à l’édifice. Face aux associations militantes parfois anxiogènes, la musique « est un message plus doux, plus joyeux, plus accessible », selon Laure, pour qui, ainsi, « on touche un public plus large ».

      L’orchestre multiplie les actions surprenantes et les spectacles. En juin 2022, ils ont interrompu la conférence du directeur numérique de TotalEnergies lors du salon Vivatech en interprétant Dies iræ, du Requiem de Mozart, pour dénoncer son projet climaticide Eacop. Ils ont donné plusieurs concerts pour le climat dans des châteaux de la Loire avant de participer au Climat Libé Tour en 2023.

      Le 3 juillet dernier, pendant l’entre-deux-tours des législatives, les musiciens se sont rejoints, dans le plus grand secret, à la porte de Saint-Cloud. L’opération était millimétrée. Chemise blanche et costume, instrument en main prêt à jouer, ils ont pris un bus. Celui-ci s’arrêta en face du siège du Rassemblement national (RN) et repartit, découvrant les soixante musiciens en rang d’oignon sur le trottoir. Sur la chaussée, Étienne a donné le top départ. L’ONM a entonné l’hymne pétainiste réécrit pour l’occasion, appelant à faire barrage à l’extrême droite : « Maréchal les voilà ! »

      Furieux, Louis Aliot, maire RN de Perpignan, s’est précipité hors du siège du parti, en brandissant sous le nez des musiciens une image de François Mitterrand décoré par le maréchal Pétain. « C’est quand même fou de voir les émotions qu’on a suscitées juste en jouant », rigole Sébastien, tromboniste, casquette blanche sur la tête, en montrant la photo sur son téléphone.
      Des actions votées démocratiquement

      Depuis septembre 2023, l’ONM est en résidence à l’Académie du climat, à Paris. Un endroit qui leur permet de côtoyer et de monter des projets avec d’autres artistes engagés comme le collectif de danse Minuit 12. Les musiciens s’y retrouvent un dimanche sur deux pour répéter dans une atmosphère très conviviale. « Soyez en mode “kiffance” », s’écrie Étienne, qui dirige les musiciens avec de grands gestes souples.

      L’ONM veut déconstruire « les rapports de force structurant la société qui font mal aux humains et aux écosystèmes », dit Étienne Jarrier. Et cette déconstruction passe aussi par un fonctionnement d’orchestre singulier. « L’ONM n’est pas un orchestre, c’est un lieu d’expérimentation où chacun peut s’émanciper », affirme le jeune maestro. Dans un esprit démocratique, les musiciens votent les actions à mener ensemble.

      En plus des soixante-quinze musiciens, l’ONM, c’est aussi une quinzaine de personnes qui s’occupent de la logistique, de la communication de ses actions sur les réseaux sociaux et de l’organisation des projets. Dans la rue, déployés autour des musiciens, ils veillent à ce que tout se passe sans accroc.

      Scrupuleux sur ses sources de financement, l’orchestre enquête sur la provenance de l’argent qui lui est alloué. Ils ont déjà été aidés par le Crous et seront subventionnés en 2025 par le fonds de dotation de l’Université de la Terre. « C’est très dur dans la musique classique d’avoir des financements quand on se bat contre Rolex ou LVMH », observe le chef d’orchestre, invitant le public à acheter des affiches à la fin de leur concert.

      L’Orchestre du nouveau monde jouera de nouveau son Fracas, le 15 mars à l’Unesco, pour clôturer l’Université de la Terre. « Un autre monde est possible, dit Étienne Jarrier, nous voulons donner des points d’accroche pour le construire. »

      https://reporterre.net/Cet-orchestre-joue-au-pied-des-glaciers-qui-disparaissent

  • Les sacrifiés de l’IA

    Magiques, autonomes, toutes puissantes : les intelligences artificielles nourrissent les rêves comme les cauchemars. Tandis que les géants de la tech promettent l’avènement d’une nouvelle humanité, la réalité de leur production reste totalement occultée. Pendant que les data centers bétonnent les paysages et assèchent les rivières, des millions de travailleurs à travers le monde préparent les milliards de données qui alimenteront les algorithmes voraces des Big Tech, au prix de leur #santé mentale et émotionnelle. Seraient-ils les dommages collatéraux dommages collatéraux de l’idéologie du « long-termisme » qui couve dans la Silicon Valley depuis quelques années ?

    https://www.youtube.com/watch?v=zGvcvK1S22I&t=9s


    https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/6888928-les-sacrifies-de-l-ia.html

    #film #documentaire #film_documentaire #IA #AI #intelligence_artificielle #travail #petites_mains #conditions_de_travail #dépression

  • L’Envol. Filmer les premiers pas d’un projet d’agriculture périurbaine
    https://metropolitiques.eu/L-Envol-Filmer-les-premiers-pas-d-un-projet-d-agriculture-periurbain

    Le développement de l’agriculture urbaine bouscule les jeux d’acteurs et les outils classiques de l’aménagement. Émilie Balteau, sociologue et réalisatrice, présente ici son #documentaire sur la ferme de l’Envol, dans l’Essonne (58 mn, 2023, Chaire Aménager le Grand Paris), qui rend compte d’un projet en train de se faire, sans en dissimuler les difficultés. L’Envol, « L’aménageur et l’agriculteur », réal. Émilie Balteau, Chaire Aménager le Grand Paris, 2023, 58 mn. Cliquer ici pour voir le #film. La #Terrains

    / #agriculture_urbaine, #Essonne, documentaire, #exploitation, film, #Île-de-France, #sociologie_urbaine, #périurbain, (...)

    #maraîchage
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_balteau2.pdf

  • #Namibie #1904 : Le #génocide qui a inspiré les #Nazis

    En 1904, dans la colonie du #Deutsch-Südwestafrika, une rébellion des peuples #Herero et #Nama déclenche une répression d’une #violence inouïe. Aujourd’hui considéré comme le premier génocide du XXème, on se pose la question de savoir dans quelle mesure ce « premier génocide allemand » a t-il servi de source d’#inspiration pour les crimes nazis.

    https://www.youtube.com/watch?v=D6mPNQ8ITPA


    #histoire #histoire_coloniale #Allemagne_coloniale #colonialisme #colonialisme_allemand
    #vidéo #documentaire #film_documentaire

  • Churchill, la ville des ours polaires - Film documentaire - Tënk
    https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/les-films-des-cesar-2023/churchill-la-ville-des-ours-polaires

    Tous les ans, dans le nord du Canada, les ours polaires migrent vers la baie d’Hudson afin d’y chasser le phoque. D’octobre à novembre, en attendant que la banquise se forme, ils prennent leurs quartiers aux abords de la ville de Churchill – 800 habitants. Longtemps chassés, désormais stars des safaris, les ours sont devenus une attraction touristique, et donc une rente considérable pour Churchill. La petite ville illustre alors singulièrement la complexité de notre rapport au monde sauvage.

    Vu ce beau #documentaire en présence d’Annabelle Amoros la réalisatrice. C’est assez sordide comme situation, appréhendée avec subtilité et sans fioriture.

  • #Colombie : les enfants disparus de la #frontière

    Keider, Jordan, Miguel et Ander, quatre adolescents vénézuéliens, ont décidé de rejoindre Bogota à pied en franchissant illégalement la frontière avec la Colombie en empruntant des chemins de #contrebande appelés « #Trochas ».

    Systématiquement rackettés par des #gangs pendant dix jours de marche, ils ont fini par trouver #refuge dans le gîte de #Marta_Duque, qui accueille dans sa maison les migrants de passage.

    12.000 #mineurs_non_accompagnés auraient franchi seuls cette frontière, considérée comme l’une des plus dangereuses au monde. Quand ils ne disparaissent pas, ils sont recrutés de force par des groupes #paramilitaires ou des #mafias locales. Ils deviennent #enfants_soldats, esclaves dans des champs de coca ou proies des réseaux de #prostitution. Les autorités locales et les ONG tentent d’agir, mais semblent impuissantes.

    https://www.arte.tv/fr/videos/108352-000-A/colombie-les-enfants-disparus-de-la-frontiere
    #enfants #disparitions #enfance #Vénézuela
    #film #documentaire #film_documentaire

  • Form Follows Love | Anna Heringer
    https://topophile.net/rendez-vous/form-follows-love-anna-heringer

    For Anna Heringer, architecture is a tool to improve lives. As an architect and honorary professor of the UNESCO Chair of Earthen Architecture, Building Cultures, and Sustainable Development she is focusing on the use of natural building materials. She has been actively involved in development cooperation in Bangladesh since 1997. Over the years, Anna has... Voir l’article

  • Réfugiés : #Riace, village d’accueil résistant à la haine

    #Riace, village de #Calabre, est connu pour avoir accueilli beaucoup de réfugiés, facilitant leur insertion, mais aussi pour la haine dont l’extrême droite a fait preuve pour combattre par tous les moyens cette action humanitaire. En vain. Deux films, de Shu Aiello et Catherine Catella, en rendent compte. Rencontre avec #Shu_Aiello.

    Il y a bien longtemps, un village de la pointe de la botte italienne (l’orteil de la botte, dit-on), en Calabre, se mourrait, quand, soudain, le 1er juillet 1998, une embarcation accosta, avec 200 migrants kurdes à bord. Le prêtre de Riace, 2000 habitants, demanda alors à un homme de la paroisse, Domenico Lucano, dit Mimmo, 40 ans, d’organiser l’accueil. Il fallut aménager des logements vacants (une centaine), assurer l’alphabétisation, insérer par diverses activités et par le travail. Mimmo s’acquitte si bien de la tâche qu’il est élu maire en 2004, réélu en 2009 et en 2014. Mais Riace est devenu un modèle dans toute l’Italie (et même en Europe), des milliers de migrants sont passés par là, ont été accueillis, hébergés, et ont été régularisés. L’Union Européenne a voulu accompagner le processus. Sauf que cela défrise l’extrême droite qui, après l’accession au pouvoir de Matteo Salvini, en 2018, va s’employer à briser les reins à cette expérience extraordinaire, en s’attaquant au fer de lance, Mimmo, en le discréditant. Non seulement ce dernier est accusé injustement de n’avoir pas respecté certaines règles administratives, mais encore un opposant de droite est promu par Salvini et soutenu pour être élu maire afin que le "modèle Riace" s’écroule. Mimmo, poursuivi en justice, est lourdement condamné (prison ferme) jusqu’à ce qu’une instance d’appel le blanchisse.

    Cette histoire incroyable, du village et de son maire, a été magnifiquement racontée dans deux films : Un paese di Calabria, puis récemment Un paese di Resistenza, tous deux réalisés par Shu Aiello et Catherine Catella. Shu Aiello, qui est autant à l’aise en Italie qu’en France (originaire comme sa co-réalisatrice du sud de l’Italie), accompagne son film dans une tournée dans toute la France : elle était à Auch (Gers) le 8 janvier. Je présente ici les deux films et la rencontre avec Shu.

    Aujourd’hui, Mimmo a non seulement été réélu le 9 juin dernier maire de Riace, pour un quatrième mandat (après l’interlude de la droite extrême) mais, le même jour, il a été élu député européen sur la liste de l’Alliance des Verts et de la Gauche. En 2016, le magazine Fortune l’a classé comme l’une des 50 personnalités les plus importantes au monde, et il a reçu en 2017 le prix Dresde pour la Paix.

    La solidarité dont une partie de la population de Riace a fait preuve est un exemple pour tous les militantes et militants des droits humains, de par le monde, et la façon dont l’extrême droite a tenté de salir et de détruire ce beau projet mérite d’être connue afin que les manœuvres des activistes fascisants soient anticipées et contrecarrées.
    Un paese di Calabria, quand Riace est revenu à la vie

    Ce film, sorti en 2016, réalisé par Shu Aiello et Catherine Catella, s’ouvre sur des paysages arides, plantés d’oliviers, des maisons abandonnées au bord de la mer. Un jour, 200 migrants, kurdes, ont accosté sur la plage, après huit jours de mer. Ce jour-là, une vieille femme pleurait : elle ne voulait pas descendre du bateau mais retourner en Turquie. Un exilé a raconté : les Libyens nous ont jetés à la mer, nous avons été emportés par les vagues puis secourus avant d’être débarqués ici. Avec un sourire nerveux, un Africain raconte avoir caboté en mer pendant six jours sur une embarcation « gâtée », des femmes, des enfants, on n’a pas mangé ni bu pendant six jours, on était tout maigres en arrivant, raconte-t-il toujours avec ce sourire gênant. Certains sont tombés à l’eau : « ça fait souffrir, dit-il, tellement des gens sont morts ».

    Le village d’accueil, dans la province de Reggio de Calabre, très beau, aux murs de pierres et aux ruelles étroites, est depuis devenu célèbre : il s’agit de Riace. Les plus vieux villageois ne parlent pas italien, mais seulement calabrais. Baïram, kurde, dit qu’en arrivant ici il se croyait au Kurdistan, ressemblance géographique et culturelle.

    La mafia régionale, la ‘Ndrangheta cherche à faire fuir ces migrants qui dérangent son trafic. Cette mafia existe depuis 1861 mais elle n’est reconnue comme telle que depuis une loi de 2010. On aperçoit des fresques murales : « contre ‘Ndrangheta on se donne la main ». Si l’on comprend que les habitants rejettent la ‘Ndrangheta, on ne voit pas bien dans le film quelles sont ses activités et son impact. En tout cas, Riace est la seule ville de la région qui a porté plainte contre cette mafia. Un commerçant avait été tué parce qu’il avait refusé de baisser le rideau de son magasin pour les obsèques d’un personnage important de la mafia.

    Domenico Lucano, le maire, dit qu’au Moyen-Âge déjà les gens arrivaient par la mer : les côtes de la Méditerranée ont été une succession de peuples. Des opposants ont commis des actes graves pour s’opposer à cette arrivée d’étrangers : kiosque et voitures brûlés, intimidations. Il confie qu’il a découvert et compris ce que sont les classes sociales quand un mineur de Riace est mort de la silicose : « j’ai compris, j’ai choisi alors le camp des plus faibles ».

    La réalisatrice interroge les migrants sur les raisons de leur exil : l’un est parti sans rien dire, même pas à sa mère ; un autre avait perdu son père, et sa mère était maltraitante ; un troisième rentrant de la guerre a trouvé un nouveau propriétaire sur ses terres. Ils ont vécu des mois dans des camps, frappés, femmes violées (l’une a accouché à Riace).

    Le film est parsemé de cérémonies, de processions (pour les saints, Cosmo et Damiano), un peu trop longues (de même qu’une interminable discussion sur la loterie me parait sans intérêt), de la ferveur des fidèles, de baptêmes, de danses dans l’église, de sermons du curé qui liste dans sa prière toutes les nationalités accueillies. Le jour, on entend ce chant : « Faites l’aumône aux miséreux que nous sommes Nous acceptons quoique vous nous donniez Ce que vous donnez sera bénédiction pour les morts Tous les pauvres nous ont donné Les riches ne nous ont même pas jeté un bout de pain Jésus Christ tu dois les faire mourir ». Les villageois ne semblent pas s’offusquer des quelques femmes voilées. La nuit, on devine quatre hommes récitant une prière musulmane.

    On assiste à l’apprentissage de la langue (enfants et adultes). Etrangement, à la fin du film seulement, sur un panneau avant le générique, on apprend que les migrants font deux ans de formation professionnelle et d’apprentissage de la langue et perçoivent une allocation. En effet, le film ne décrit pas vraiment comment ces exilés, qui réclament du travail au maire, trouvent à s’insérer, à part Baïram qui étant charpentier s’est vu proposer un emploi dans cette activité. Beaucoup aspirent à aller ailleurs, dans les grandes villes comme Rome ou Milan. Des maisons étaient depuis longtemps abandonnées, alors le maire a monté un projet de restauration pour y loger les migrants.

    On assiste aux élections municipales de 2014 et la longue attente avant l’annonce de la réélection de Domenico pour un troisième mandat, avec pour slogan : Cent pas vers le futur, tiré d’un film Cent pas sur la vie de Peppino, allusion à l’histoire d’un jeune communiste assassiné en 1978 par la ‘Ndrangheta (100 pas était la distance entre son domicile et celui du parrain, Badalamenti). Le père de Domenico témoigne : grâce à son fils, le village a repris vie (passé de 900 à 2100 habitants en 25 ans, plus de 6000 migrants accueillis sur la période). Des migrants attendent avec anxiété les résultats du scrutin. La victoire sera fêtée avec un feu d’artifice et au son de Bella Ciao.

    En contre-point, on a le récit de Rosa Maria, qui a quitté le village en 1931 pour fuir la misère. Elle a rejoint la France et se souvient de l’attitude des Français qui se bouchaient le nez en les voyant. « On a été des milliers à quitter le pays, beaucoup ne reviendront pas, d’autres arrivent, c’est l’histoire des hommes ».

    Un paese di Resistenza, quand Riace a résisté à la haine

    Ce second film (2023) rappelle l’accostage des 200 migrants, kurdes, le 1er juillet 1998, après huit jours de mer. Domenico Lucano (Mimmo) s’était vu confier la responsabilité d’assurer leur installation à Riace, devenu le "pays de l’accueil". Mais en octobre 2018, la lumière s’éteint sur ce village, quand Mimmo, devenu maire, plusieurs fois réélu, est arrêté pour aide à l’immigration clandestine.

    Les réalisatrices sont là pour filmer une manifestation de soutien : un vieil homme danse avec une jeune femme noire, la foule crie : « Regarde Salvini ». Mimmo salue de loin, il n’a pas le droit de prendre la parole. Sa faute ? : « avoir installer des personnes sans maison, dans des maisons sans personne ». Les fonds permettant l’accueil des migrants sont bloqués, les personnels de l’association qui gère ces fonds n’ont plus de travail. Salvini savoure sa victoire et proclame à l’intention des migrants : « Préparez vos valises ». Des bus embarquent les réfugiés, les maisons sont fermées, des commerces mettent la clé sous la porte. Quelques migrants restent mais ils n’ont plus droit à rien.

    Mimmo écope de 17 chefs d’inculpation, il ne peut rester à Riace, contraint de "s’exiler" à 30 kilomètres (à Caulonia, « une distance abyssal », se plaint-il). Des habitants viennent lui rendre visite. Tout ce qu’il a contribué à créer (moulin à huile, ferme pédagogique, épicerie solidaire, tourisme solidaire, cours d’alphabétisation) est discrédité. Il a réorienté les fonds alloués, il n’avait pas le droit ; il a construit des petites maisons, mais elles n’ont pas obtenu le certificat d’habitabilité ; il voulait montrer qu’ils pouvaient être autosuffisants, mais ça n’a pas plu au nouveau pouvoir d’extrême droite. Pourtant, Riace est devenu célèbre pour tout ce qui a été fait : « nous devons être fiers d’avoir envoyé un message d’humanité au monde entier », dit Mimmo.

    Son successeur, Trifoli, manipulé par Salvini, se réjouit que le "modèle Riace" soit mort, et que la Lega soit en tête à Riace et Lampedusa. A partir de là, on est méfiant à Riace, on s’épie. Le discours de Salvini consiste à accuser tout simplement Mimmo d’avoir voulu « remplir la Calabre d’immigrés et d’oublier les Italiens ». Comme un vulgaire Bardella (à moins que ce soit l’inverse), tout sourire, Salvini fait des selfies. Il ne s’attarde pas à Riace mais une voix off nous dit qu’« un vent mauvais souffle dans les ruelles du village ». L’épicerie solidaire brûle, une fresque fraternelle est blanchie, la fontaine d’eau gratuite détruite. Une jeune femme harcèle Mimmo : « pourquoi tu vends l’Italie aux migrants ». Lors du procès de Mimmo, la salle est interdite à ses soutiens. Le tribunal refuse qu’il puisse retourner dans son village, alors qu’il n’est plus maire. Procès politique par excellence, quand on sait de surcroit que le préfet qui le poursuit devient peu après collaborateur de Salvini !

    L’avocat de Mimmo, dans une visio avec le village, déroule une tirade percutante contre les « sépulcres blanchis, les Salvini ». Il ironise sur le discours raciste consistant à dire : « aidez-les chez eux », alors que les mêmes sont complices des bombardements ou des exactions qu’ils ont subis dans leurs pays. La majorité de ces gens ne viennent pas en Europe, ils se réfugient dans les pays voisins, seule une minorité émigre, et on ose les rejeter ! Salvini installe l’intolérance, opposant immigrés et pauvres d’ici, « mais nous savons que les pauvres d’ici sont nombreux, il n’y a pas de différence entre les pauvres d’ici et ces pauvres venus d’ailleurs ». En Italie, les chômeurs n’ont droit à presque rien, et le minimum pour un retraité ne permet pas de vivre (sans oublier que Georgia Meloni a considérablement réduit sinon supprimé le revenu minimum).

    Le film nous montre régulièrement de vieilles femmes, Calabraises, se déplaçant lentement dans le village, ayant des difficultés à marcher. On mesure que le problème de Riace n’est pas les quelques exilés mais le fait que ce village populaire, où le linge pend sur des fils d’étendage tirés à travers les ruelles, se meurt. Mimmo, gravement mis en cause, est accablé, désorienté, on assiste à son découragement. Le village compte plus que tout pour lui, il ressasse les lieux et les liens qu’il aime et qu’il ne peut plus voir : la place, la mairie, les amis, la famille… Il aimerait que tout cela cesse et qu’il retrouve une vie discrète, privée. Mais bien que proscrit, il reçoit beaucoup de visites, venues de toute l’Italie, il est harcelé pour des photos qu’il accepte la mort dans l’âme (« ça ne devrait pas être une attraction touristique »). Des youyous l’acclament, Bella Ciao est souvent chanté par des soutiens qui connaissent toutes les paroles, embrassades et nouveau slogan parodiant celui de Salvini : "forza Mimmo". Mgr Giancarlo Bregantini, évêque anti-mafia, proche du Pape François, le soutient.

    Mimmo a subi trois années de calvaire judiciaire puis le procureur requiert contre lui sept ans de prison pour "association de malfaiteurs" (« sans but lucratif », ajoutent ses soutiens) : le tribunal de Locri ne suit pas, il alourdit la peine à plus de 13 ans de prison ferme (sans parler des frais de procédure et l’amende), sentence hors norme, comme s’il était un assassin. La sentence est une terrible accusation, pire que s’il avait été mafieux alors même qu’il a combattu sans relâche la Mafia. Il est applaudi par la foule, mais il ne lui échappe pas que la salle d’audience proclame, de façon parodique sans doute : « La loi est la même pour tous ». Une collecte d’argent pour payer l’amende est refusée par Mimmo qui demande que cette somme, 370 00 euros, soit virée pour que l’accueil des migrants soit relancé.

    En 2023, en appel, la sentence est levée, subsiste juste une petite condamnation avec sursis (un an et demi) pour un délit administratif mineur. Les 17 sont relaxés.

    L’intérêt du film est non seulement de découvrir cette histoire de solidarité incroyable mais aussi de prendre la mesure, plus que jamais, de ce que l’extrême droite est capable de mobiliser comme manœuvres indignes pour briser la résistance des défenseurs des droits humains. Comme on le verra ci-après, Shu Aiello a apporté des précisions qui font froid dans le dos : tous les démocrates, les militants pour la justice sociale doivent connaître cette histoire. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’y ait pas eu davantage de solidarité à l’échelle de l’Europe quand Mimo faisait l’objet d’une telle attaque de la part de néofascistes.

    Rencontre avec Shu Aiello, réalisatrice :

    Le 8 janvier, Shu Aiello est venue présenter son film, à Ciné 32 à Auch, dans le Gers (en Occitanie). Elle raconte sa volonté, avec Catherine Catella, de filmer une « utopie réaliste », qui a duré 20 ans (ce fut le premier film). Toutes deux tournaient un film en Grèce sur l’économie vertueuse, habituées qu’elles sont de faire des films sur les alternatives, comme à Lampedusa ou à Palerme. Elles ont alors appris que le maire de Riace avait été arrêté, pour encouragement à l’immigration clandestine. Elles se sont rendues aussitôt à Riace où avait lieu une manifestation de la population pour exprimer son soutien à Domenico. Elles ont filmé parce qu’elle avait une caméra, mais ne savaient pas qu’elles feraient un film. Au bout de trois jours, elles ont compris ce qui se jouait et que cela méritait d’en rendre compte. Que l’extrême droite jette son dévolu sur un village de moins de 2000 habitants, parce qu’il faisait vivre la dignité, l’humanité, alors même que ça le rendait célèbre, méritait d’être étudié, et montré.
    Les poursuites à l’encontre de Mimmo ont frappé le village de sidération. 17 personnes du village étaient inculpées, il allait donc être difficile pour elles d’accepter d’être filmées. Par ailleurs, beaucoup ont commencé à douter, des soupçons se faisaient jour, on se méfiait des uns et des autres. Les réfugiés ont été embarqués dans des bus, ceux qui étaient déjà là et installés avaient peur, rasaient les murs. La nuit, des magasins ont brûlé. Les rues étaient désertes. Comment faire un film dans ce contexte ? Mimmo n’avait pas le droit de s’approcher du village, il était assigné à résidence à 30 kilomètres (même pour rendre visite à son épouse hospitalisée, la route le rapprochait un peu de Riace sur un tronçon, il risquait l’arrestation et ne pouvait donc l’emprunter).

    Des gens sont venus de toute l’Italie pour le soutenir et ont occupé le terrain pas pendant quelques jours, pendant les quatre années du procès : « on a vu s’organiser une résilience incroyablement têtue ». A chaque audience, des manifestations avaient lieu devant le palais de justice. Et le syndicat CGIL, la CGT italienne, a été très engagé dans ce combat, du début à la fin. C’est la CGIL qui a racheté la boucherie pour qu’elle ne disparaisse pas. Des gens âgés étaient tout le temps présents, même domiciliés à Naples ! Des prêtres et religieuses se sont mobilisés.

    Même si Mimmo était très abattu, il a tenu, grâce à cette solidarité débordante, et les deux réalisatrices aussi, car elles mesuraient qu’elles pourraient faire un film qui ne serait pas désespérant (même avant de connaître les derniers événements réconfortants).

    C’est alors qu’elles ont découvert un conteur, Carlo, qui parle très bien le calabrais, se balade et met les événements à distance (un peu comme l’avocat dans Amarcord de Fellini, qui racontait le village de Borgo).

    Shu : « on voulait titrer notre film Le Venin, pour qualifier la tactique de l’extrême droite ». En réalité, l’opposant à Lucano, Antonio Trifoli, faisait tout de même depuis longtemps 48 % contre 52 (Lucano gagnait mais ne faisait pas davantage). Trifoli ne reprochait pas à Lucano d’accueillir des migrants, il ne déroulait pas des arguments racistes, parmi ses soutiens il y avait des militants des associations d’accueil des migrants, les divergences étaient classiques, comme dans beaucoup de villages. Shu atteste qu’elle n’avait jamais entendu auparavant de propos de rejet. Mais Salvini avait deux localités en ligne de mire : Riace et Lampedusa. Des émissaires ont été envoyés sur place garantissant la victoire, le ministre se déplaçait, colportait que les migrants volaient le pain de Riace, et les insinuations à l’encontre de Domenico Lucano ont fait leur chemin et ont divisé sa liste en deux, deux listes de "gauche", temps de la division, temps du soupçon. Le prêtre du village était prêt à renommer Riace "San Damiano et San Cosmo" (les saints honorés localement), le même prêtre qui auparavant pourtant laissait les musulmans prier dans l’église (ce qui est évoqué dans le premier film).

    « Riace s’était ouvert au monde, et là c’est le monde qui entrait dans Riace à coup de bottes ». Riace était inscrit dans un programme d’accueil de migrants relevant des communes avec un financement spécifique (le SPRAR, système de protection pour réfugiés et demandeurs d’asile). Ce réseau italien finance des projets locaux qui visent à aller au-delà de la seule prise en charge de l’hébergement et de la nourriture, visant l’insertion socio-économique. Pour ce faire, une subvention est versée aux villages qui ont un tel projet, favorisant le développement du village et l’intégration des migrants : 500 villages sont concernés. Riace avait inventé le modèle, et les bénévoles avaient dû innover, construisant des dispositifs sans règles strictes, c’est ce qui a permis à Salvini qui voulait casser les reins au modèle d’attaquer en prétendant des détournements de fonds. 30 euros étaient alloués à la commune, par jour et par personne. Mimmo trouvait que c’était trop, puisqu’il avait mis en place des logements sans loyer, la distribution gratuite de l’eau (jusqu’à une certain volume de consommation), et la coopérative agricole, alors il a utilisé cette somme différemment, dans l’intérêt général. Il a monté des moulins à huile. Il a monté une petite coopérative pour organiser le ramassage des ordures avec des ânes et le tri sélectif : il lui fut reproché de n’avoir pas lancé d’appels d’offres (tandis qu’à Naples, on le sait, c’est la mafia qui gère ce secteur, en toute impunité).

    Les migrants, conformément à la réglementation italienne, pouvaient travailler, même sans papiers. Le village s’enrichissait, des jeunes qui avaient quitté jadis Riace revenaient. C’est cela qu’il fallait démonter. Alors la fontaine d’eau a été détruite. Le successeur de Mimmo s’est empressé de passer contrat avec une filiale de Veolia ! Mimmo a été condamné à 13 ans et 4 mois de prison : c’est cette condamnation totalement délirante qui a provoqué une forte mobilisation, à se demander si les juges n’ont pas fait exprès. Une condamnation à un ou deux ans, avec sursis, aurait entretenu le soupçon, mais là ce n’est pas passé, alors qu’une semaine plus tôt un mafieux de la ’Ndrangheta, accusé de proxénétisme et suspecté de meurtre avait écopé de 12 ans et demi de prison.
    Illustration 8

    Mimmo était abasourdi, démoli, il était au bord du gouffre : son père avait été l’instituteur du village (auquel il n’a pas eu le droit de rendre visite, alors qu’il était mourant), lui-même avait des valeurs fortes qui expliquent son engagement, il craignait que l’on croit aux accusations farfelues. Alors qu’il avait courageusement combattu la mafia (les menaces de mort étaient constantes, au point que son épouse dut s’éloigner du village avec les enfants), on le condamnait comme un mafieux. Même s’il a été quasiment blanchi, il ne sera réhabilité que lorsqu’un procès se tiendra contre cette procédure éhontée. Il a été aussi accusé d’avoir procédé à une mariage blanc (un jeune homme du village et une femme nigériane : ils vivent ensemble depuis 8 ans et ont quatre enfants) et d’avoir délivré des papiers pour qu’un enfant malade puisse être soigné.

    Pour Shu, ce qui s’est passé, là, « en tout petit » à Riace c’est ce qui se passe en Europe. Les gens se divisent et, en face, les autres n’ont aucun scrupule. Il est rappelé qu’en France des centres d’accueil ont été combattus par des habitants avec le soutien ou à l’instigation de l’extrême droite (Callac, dans les Côtes-d’Armor, Bélâbre, dans l’Indre, Grande-Synthe dans le Nord, ou Saint-Lys, en Haute-Garonne). Un Paese di Calabria a été présenté à Callac : les gens pleuraient, ils s’en voulaient de s’être laissés faire par les activistes d’extrême droite, dont les soutiens à Zemmour.

    Un Paese di Resistanza est visible en Italie, il circule énormément, et ce grâce à la CGIL, aux prêtres et à Mgr Bregantini. Le film a été projeté à Mimmo mais pas encore aux habitants de Riace, car il montre ce qu’a été la trahison et risque de réveiller des déchirures. Pour le moment les habitants du village ne demandent pas à le voir (excepté en privé, le droit à l’image permettant à chacun de voir comment il apparait dans le film).

    Ciné 32 organisait cette soirée en partenariat avec le CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile dans le Gers) et CCM32 (coordination des 14 collectifs gersois d’aide aux migrants). Tiphaine Badorc, du CADA, a expliqué le travail qu’accomplit son équipe auprès des réfugiés, puis Daniele Moune, pour CCM32, a décrit l’action totalement bénévole menée par ces collectifs et a remercié les maires (dont certains étaient dans la salle) qui aident à trouver des solutions d’hébergement. Stephane Polya-Somogyi, également pour CCM32, a évoqué les 8 familles actuellement menacées d’être à la rue (13 adultes et 11 enfants) et donné des exemples dramatiques de personnes déjà à la rue, sollicitant de l’assistance un engagement bénévole et financier.

    Les organisateurs se sont réjouis de la mobilisation des spectateurs : la salle était comble (160 personnes), ce qui à cette date de l’année est exceptionnel et en dit long (et est donc réconfortant) sur la préoccupation de bien des citoyens sur cette résistance nécessaire aux tentatives de faire taire les principes fraternels de nos Républiques, que ce soit en Italie ou en France.

    https://blogs.mediapart.fr/yves-faucoup/blog/140125/refugies-riace-village-d-accueil-resistant-la-haine

    #résistance #accueil #réfugiés #migrations #Italie #Mimmo_Lucano #Domenico_Lucano #film #film_documentaire #documentaire

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