• Catalogue Pièces détachées 2016
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=832

    Voici le catalogue de nos pièces détachées pour la période 2000-2016, à destination des lecteurs qui préfèrent lire les versions papier de textes toujours trop longs à l’écran. Ce catalogue s’est accru d’une dizaine de pièces par rapport à l’an dernier. Il recense désormais 77 recueils (format A5, couverture cartonnée 250 g.) – enquêtes et analyses sur la technologie, la technocratie et le transhumanisme, produites à partir de la technopole, alias « Laboratoire grenoblois ». Pour mémoire, personne ne nous paye. Nous ne sollicitons pas de subventions de pouvoirs publics ni de mécènes privés, fussent-ils alternatifs. Nous ne percevons pas de cotisations d’adhérents. Nous ne harcelons pas nos lecteurs d’incessants appels à dons et souscriptions. Nous n’existons pas pour exprimer leurs opinions mais les nôtres, (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/catalogue_pie_ces_de_tache_es_pmo_3-2.pdf

    • Pour mémoire, personne ne nous paye. Nous ne sollicitons pas de subventions de pouvoirs publics ni de mécènes privés, fussent-ils alternatifs. Nous ne percevons pas de cotisations d’adhérents. Nous ne harcelons pas nos lecteurs d’incessants appels à dons et souscriptions. Nous n’existons pas pour exprimer leurs opinions mais les nôtres, fondées sur notre activité critique. Nous acceptons les dons sans contrepartie, comme celui d’un ami chercheur, lauréat d’un prix littéraire, qui nous a remis cette année 1000 € de sa récompense. Ainsi, même si des lecteurs ne sont pas toujours d’accord avec nous, ils peuvent toujours avoir foi dans notre liberté et notre intégrité.

      Ce point de vue a le mérite d’être clair, mais il est simpliste : ne pas tirer de revenus de ses écrits n’est en rien gage de liberté et d’intégrité. Par ailleurs, c’est un appel à dons :)

      Nous sommes conscients de la défaite qu’il y a à se servir d’un site Internet pour appeler à la déconnexion générale, mais nous n’avons le choix qu’entre deux façons de perdre : en utilisant ou en refusant les armes de l’ennemi. C’est notre défaite qui constitue l’objet d’ensemble de notre enquête, et la recherche incessable d’une issue de secours. Nous avons toujours diffusé nos textes sur papier, et recommandé à nos lecteurs de les imprimer.

      Un site internet = les armes de l’ennemi. OK.

    • En bref : nous considérons que la technologie - non pas ses « dérives »- est le fait majeur du capitalisme contemporain, de l’économie planétaire unifiée. La technologie est la continuation de la guerre, c’est-à-dire de la politique, par d’autres moyens. Si la police est l’organisation rationnelle de l’ordre public - de la cité - et la guerre un acte de violence pour imposer sa volonté à autrui, cette rationalité et cette violence fusionnent et culminent dans la technologie, par d’autres moyens. La technologie, c’est le front principal de la guerre entre le pouvoir et les sans-pouvoir, celui qui commande les autres fronts. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres fronts, mais que chaque innovation sur le front de la technologie entraîne en cascade une dégradation du rapport de forces entre le pouvoir et les sans-pouvoir sur tous les autres fronts.

  • Machines arrière ! (des chances et des voies d’un soulèvement vital)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=816

    Une revue universitaire vient de nous poser l’une de ces questions qui remplissent les bibliothèques de livres et les penseurs d’angoisse depuis 1945 : « Quelle forme est-il encore envisageable de donner à la résistance ? Peut-on espérer voir se lever les populations superflues contre le capitalisme technologique et ses soutiens politiques ? » Il faudrait pour répondre à pareilles questions avec une certitude scientifique, maîtriser la théorie du chaos et connaître la situation dans toutes ses conditions initiales et toutes les chaînes de réactions qu’elles peuvent déclencher. Heureusement, ni les big data, ni les logiciels des sociologues et de la Rand Corporation, malgré tous leurs modèles, ne peuvent encore traiter l’avenir comme un mécanisme programmé. Le plus sage serait de dire, oui, on peut (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/machines_arrie_re.pdf

    • Les ennemis du Progrès, comme les Indiens, ont le choix entre deux façons de perdre.

      Soit ils considèrent que la fin est dans les moyens, ils refusent - à la manière des Amish - de vivre avec leur temps. Ils se retirent dans des isolats temporels, à la campagne, au sein de micro- sociétés et de micro-réseaux, dans l’espoir, au mieux, que leur exemple soit contagieux, au pis, d’assurer leur salut individuel. S’ils sortent de leur refuge pour attaquer le système, ils sont vaincus, sauf exception ; comme les Indiens, avec leurs arcs et leurs flèches, furent vaincus, sauf exception. On ne peut pas éternellement se gargariser du Larzac et de la Little Big Horn.

      Soit ils considèrent que la fin justifie les moyens et ils retournent contre l’ennemi, les armes de l’ennemi. C’est la position des communistes, de Lénine, de Trotski, 5 des nationalistes des pays colonisés, des islamistes aujourd’hui. C’est possible parce que ces courants croient à la neutralité des moyens scientifiques, technologiques, industriels, militaires, etc. Le Progrès est neutre, les moyens sont neutres, tout dépend de leur usage, de ce qu’on en fait, de leur fin. Ainsi l’arme nucléaire devient-elle morale, dès qu’elle devient rouge, communiste, ou verte, islamique. Les drones auraient toutes les vertus s’ils attaquaient Israël, les Etats-Unis et l’Europe, etc. Cette souplesse morale s’étend d’ailleurs aux moyens politiques et guerriers. La fin justifie la terreur : les massacres de septembre 1792, l’extermination des anarchistes et des populistes par le Guépéou bolchevique, et les moyens théorisés par l’Etat islamique dans La Gestion de la terreur, afin de purifier le monde de ses mécréants. C’est ainsi que la Révolution perfectionne l’Etat hérité de l’autocratie russe ou de l’absolutisme royal et que la technologie, conçue et développée en Occident, transforme le monde, modernise/américanise/occidentalise tous ceux qui prétendent l’employer contre l’Occident. Et en fin de compte, « nous sommes tous américains » - mais comme les Américains eux-mêmes - moyennant quelques gris-gris culturels et identitaires, que l’on soit afro-américain, sino-américain, juif américain, hispano-américain etc., ou gallo-ricain pour les résidents de l’Hexagone.

    • Si les ennemis du Progrès, au nom de l’efficacité et du pragmatisme, utilisent les moyens du Progrès pour combattre le Progrès, il leur faut devenir de meilleurs progressistes que les progressistes. Il leur faut, pour vaincre les progressistes sur leur terrain, devenir de meilleurs ingénieurs et techniciens, utiliser mieux de meilleures machines, de meilleurs systèmes et réseaux. Les spécialistes et les experts instaurent aussitôt leur domination et prennent le pouvoir chez les ennemis du Progrès comme ils l’ont pris chez les progressistes. Technocratie contre technocratie, l’identité profonde entre les deux adversaires l’emporte sur l’opposition de surface, et le combat cesse faute de combattants.

    • La technologie, comme tous les moyens, n’est pas neutre (Ne-uter : ni l’un, ni l’autre) ; elle est ambivalente (ambi : ceci & cela), voire polyvalente. Elle n’interprète pas le monde comme la philosophie spéculative, elle le transforme ainsi que ceux qui l’utilisent. De moyen en vue d’une fin, elle devient sa propre fin et celle de ses utilisateurs.

    • L’exemple canonique étant la production des « puces » électroniques, ce composant de base, matériel (hardware), emblématique de la société technologique et de l’économie de la connaissance. Or le coût unitaire et le prix de vente des puces ne cesse de s’effondrer, en même temps que diminue leur taille et qu’augmente leur vitesse de calcul - mais - l’investissement dans une fonderie, une fab, est devenu si vertigineux que des entreprises concurrentes doivent s’associer lorsqu’elles se risquent à en construire une. Ainsi l’Alliance qui regroupe Motorola, TSMC et STMicroelectronics, en 2002, à Crolles, près de Grenoble, pour construire une fab à 3 milliards d’euros (dont 543 millions de subventions publiques) : le plus gros investissement industriel en France, depuis dix ans. Malgré les multiples soutiens de la puissance publique à tous les échelons, du municipal à l’européen, l’Alliance, qui pille les eaux des massifs voisins et bouleverse par sa seule présence le paysage et le marché de l’immobilier, ne cesse de changer de partenaires et de licencier des centaines de salariés, au gré des cycles du marché des semi- conducteurs, en voie de concentration, et des luttes à mort entre constructeurs. La superfluité - la prolétarisation - frappe même les ingénieurs et les techniciens. La part des salariés dans les coûts de production devient toujours plus marginale. Les ouvriers – les « opérateurs » des salles blanches - se réduisant depuis longtemps à une minorité quantitative et qualitative, par rapport aux machines et aux strates supérieures de personnel. Une classe ouvrière réduite à des éléments épars, submergée de robots et de bataillons d’ingénieurs, a perdu toute chance d’être le sujet de l’ultime révolution.

    • Les superflus sont aujourd’hui vraiment superflus. Inutiles comme producteurs concurrencés par l’informatique et l’automation. Insolvables comme consommateurs au point d’en être à quémander une allocation d’existence universelle. Ils n’atteignent même pas à la dignité des prolétaires au sens originel, ceux qui n’ont que leurs enfants à offrir à la cité. Les multiples techniques de reproduction artificielle déjà au point et sans cesse améliorées suffisent bientôt aux besoins en ressources humaines des entreprises et des collectivités, ainsi qu’aux projets parentaux des technarques et de la technocratie : les 1 % mentionnés plus haut.

      Cependant les superflus mangent, boivent, respirent, s’habillent, se logent, circulent, consomment. Dans un monde de raréfaction des ressources en eau, en nourriture, en espace, en énergie et minéraux, ils ne sont pas seulement superflus, mais nuisibles. La technocratie n’a que faire d’opprimer les superflus. Elle se soucie comme d’une guigne de leur assurer les conditions d’existence qui leur permettent au moins de vivre dans la servitude. Elle se moque de leur assurer une existence d’esclaves parce que leur existence d’esclave est pur gaspillage.

    • D’où pourraient renaître les hommes et la conscience humaine, capables de penser la déshumanisation du monde et de s’y opposer ? Et surtout de s’y opposer avec la moindre chance de succès, alors que tant de générations et de héros, autrement résolus et armés, intellectuellement et militairement, et qui combattaient dans un rapport de forces moins défavorable, furent écrasés. C’est de leurs défaites, aussi, que nous restons anéantis. Pour mémoire, la dernière insurrection victorieuse en France remonte à février 1848.

    • Certes, cette image du passé est forcément mythifiée, du moins en partie, et nous sommes loin d’en regretter tous les us et coutumes, mais elle est émouvante , ce qui vaut mieux que d’être mobilisatrice.

      C’est ce mirage, ce passé, qui, depuis un demi-siècle, dans les « sociétés avancées », ramènent des hommes à la campagne, en groupes ou en solitaires. Ceux-là sortent de la superfluité. Ils témoignent pour les autres que c’est possible, éveillant du coup la vision d’une sortie en masse. Ils portent en actes la critique du Progrès, née avec le Progrès lui-même, il y a deux siècles. Précisons pour les malentendants : le progrès technoscientifique contre le progrès social et humain.

    • Ainsi le milieu anti-industriel avait remis en circulation, voici des années, l’idée de « Réappropriation des savoirs-faire », déjà présente dans les communautés post-soixante- huitardes. Heureuse idée, destinée à rendre un peu d’autonomie vis-à-vis de la Mégamachine, à ceux qui la mettraient en pratique ; à conserver des vieilles pratiques ; à renouer avec cette expérience directe, avec cette sensibilité qui façonne les réfractaires à la société industrielle. Nombre de textes, parmi les plus intéressants de l’époque, sont issus de cette mouvance, qu’on peut lire notamment à L’Encyclopédie des Nuisances et dans Notes & Morceaux choisis, le bulletin de Bertrand Louart. Cette idée de « réappropriation des savoirs-faire » circule dans les squats, les communautés, les ZAD, les ateliers et les jardins collectifs et chez bien des gens qui vivent à l’écart, seuls ou en famille. Elle est un point d’ancrage et un point de départ. Elle donne du recul et matière à penser à ceux qui la mettent en pratique, sans prétendre un instant s’être affranchis du système, au sein d’on ne sait quelle Utopie enfin trouvée. Il n’y a pas d’ailleurs, mais des idées nées de la pratique et qui suscitent de nouvelles pratiques, en un perpétuel va-et- vient cumulatif entre l’expérience et la théorie. Une fois passé le seuil du mouvement spontané, de la réaction instinctive née de l’existence même des sujets – et il est aussitôt passé-, ce sont la réflexion et la critique qui commandent la pratique.

      avec du @tranbert dedans

    • Nous qui ne savons ni le grec, ni l’hébreu, et à qui les temps qui s’enténèbrent n’ont permis que de mauvaises études, nous avons proposé la méthode de l’enquête critique afin de produire des idées et des producteurs d’idées. Il y a toutes sortes d’enquêtes. Sans détailler ce qui semble un pléonasme - après tout, une enquête devrait toujours être critique - il s’agissait de pousser tout un chacun à se « réapproprier la pensée », à fabriquer du sens par lui-même, en enquêtant sur le monde à partir de son lieu de vie. Ellul : « Penser global, agir local ». Du concret et du particulier, à l’abstrait et au général. C’est l’exemple que nous avons tâché de développer à partir de la technopole grenobloise qui, de fil en aiguille, s’est transformé en critique du capitalisme mondialisé à l’ère technologique.

    • Chaque époque, en effet, présente un caractère particulier, qui l’unifie et qui l’affecte dans tous ses aspects. Ainsi le caractère technologique du capitalisme contemporain depuis la 2 e Guerre mondiale nous serait tôt ou tard apparu, que nous enquêtions sur l’élevage ovin en Lozère, la porcelaine à Limoges, le foot spectacle à Marseille ou plus directement sur l’aviation, les télécoms ou les nanotechnologies dans la technopole grenobloise, à Rennes ou à Toulouse. Dire que la technologie est le front principal ne signifie pas qu’on réduise toute opposition à sa contestation. Ce serait aussi absurde que de se battre « contre la Somme » ou « contre le Rhin » parce qu’à un moment donné la ligne de la Somme ou celle du Rhin matérialise le front principal entre deux armées. Le front principal n’est que le théâtre majeur de l’action, celui qui commande les fronts dits secondaires et où se décide l’issue du conflit. C’est-à-dire que toute percée ou recul sur ce front se répercute en cascade sur les autres et transforme la situation. À aucun moment, il ne s’agit de hiérarchiser les mérites de différentes causes, ni ceux de leurs défenseurs (cause des femmes, des homos, des animaux, etc.). Il s’agit de comprendre, avec le moins de retard possible sur le fait accompli, comment la technologie transforme le monde, villes et campagnes, les hommes et les femmes, leurs corps, les rapports sociaux, le rapport à soi, les idées, etc. Et enfin les rapports de force entre nécessaires et superflus, à l’avantage des premiers, bien sûr. Maintenant, si vous pouvez nous dire quel autre facteur que les technosciences a davantage changé l’homme et le monde depuis la révolution industrielle (circa 1800), ou la révolution cybernétique (circa 1945), nous serons vraiment intéressés.

    • Huhu, @aude_v je dirais : pas spécialement : je relève les passages qui me semblent intéressants ou significatifs, ou encore « à discuter ». Là mes citations en sont à 1/3 du document, et pas vraiment rencontré de trucs anti-féministes, homophobes ou du genre, donc ça reste plutôt lisible intéressant. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y aurait pas des choses à discuter/critiquer quand même hein. :D

      Il y a pas mal de rappels historiques et de choses qui sont intéressantes à rappeler ou avoir en tête.

      Je continuerai ce soir ou demain…

    • « Ce soir ou demain » … 4 ans plus tard

      De même qu’un paléozoologue reconstitue l’anatomie, l’alimentation et le milieu d’un dinosaure à partir d’un os, nous avons pu, à partir de la technopole grenobloise, reconstituer le technocapitalisme mondialisé (le stade Silicon Valley du capitalisme), désigner et décrire au fil d’une quinzaine de livres et de centaines de textes, nombre de concepts et de phénomènes associés : la police totale (gestion et contention), la société de contrainte (implants cérébraux), la technocratie (l’alliage du capital et de l’expertise), la reproduction artificielle de l’humain, etc. Nous avons reçu un accueil mondain, la reconnaissance rechignée d’un étroit milieu d’initiés, et un échec politique ; les enquêteurs, les producteurs d’idées et les idées ne se sont pas multipliés à la vitesse nécessaire. La conscience du désastre traîne loin derrière l’emballement technologique. Nous-mêmes, qui y passons notre temps et nos efforts, nous peinons à saisir « ce qui se passe »,« en temps réel ». Et encore plus à le dire, et à y répondre.
      Certes, nous avons parlé avec beaucoup de gens. Nous avons suscité des écrits et des écriveurs, mais finalement nous n’avons rencontré que ceux qui nous cherchaient.

      […]

      Pardon de notre naïveté, nous avons rencontré tant de diplômés, désireux de « nous aider », de « faire quelque chose », en proie à la panique et à la procrastination dès lors qu’on leur proposait - non pas d’écrire - mais de rédiger sur tel ou tel sujet qui leur tenait à cœur. Ils en étaient simplement incapables ; et aussi humiliés que les illettrés à qui l’on demande soudain de lire ou de remplir un document.

    • La plupart des jeunes radicalistes que nous avons croisés, ne s’intéressaient pas plus au local et aux technologies que les vieux citoyennistes. Ils cherchaient surtout des thèmes d’activisme pour se mettre en valeur, des prétextes à réunions, à hauts cris, conciliabules, opérations d’agit-prop’, voire, dans leur plus cher désir, à une émeute réglementaire, avec cagoules, black bloc et bris de vitrines. Il nous incombait de fournir le discours, les faits, les arguments, les textes, justifiant ces envies d’esclandres. Pour peu qu’on féminise les textes collectifs et qu’on ajoute systématiquement « ...et son monde » après l’objet de notre opposition -Contre Ceci et son monde !... Contre Cela et son monde ! - comme un répons de messe, nous avions l’imprimatur. Peu d’entre eux ont vraiment compris ce qu’étaient les nanotechnologies, les technologies convergentes, ni ce que signifiait l’emballement technologique. Nous étions pour eux, comme pour les gauchistes du NPA, une sorte de commission spécialisée, dans un domaine ésotérique et abscons. On ne s’y investit que lorsqu’on n’a rien de plus urgent ou de plus gratifiant à faire ; et on y fait appel quand on a besoin d’une explication ou d’un intervenant sur le sujet. Gauchistes et post-gauchistes n’ont jamais admis que nous étions des généralistes de la politique et non pas des spécialistes des technologies. Il aurait fallu d’abord comprendre que la technologie était devenue la politique de notre temps – la réelle politique du capital et de la technocratie - et non pas un simple moyen, susceptible de « dérives » et de « dysfonctionnements ».

      Il y a des années de cela, une note étonnante du Centre d’Analyse Stratégique - ou d’une officine similaire - nous était passée sous les yeux. L’auteur y déclarait que les risques de tension majeurs à venir en France, étaient soit les controverses technologiques (nucléaire, OGM, nanos, etc.), soit les controverses identitaires (ethniques, confessionnelles, sexuelles, etc.). En tant qu’humains, à qui rien d’humain n’est étranger, nous nous sommes évertués à faire de la lutte contre l’inhumain (transhumanisme, anomie, fanatisme) le souci premier de nos congénères. Devinez qui a gagné.

    • A-t-on jamais vu, malgré des décennies d’appels et de propagande, laFrance d’en bas défiler en masse contre les nuisances qui frappent davantage les quartiers populaires ? Le bruit, l’air et l’eau empoisonnés, la malbouffe, les pesticides, les engrais qui infectent et abrègent la vie. A-t-on jamais vu la jeunesse des cités ou la vieillesse des cantons se soucier de l’intérêt général et se joindre aux protestations contre le nucléaire, les chimères génétiques et l’artificialisation du territoire ? Pour toutes les critiques qu’on leur adresse, et qu’ils méritent, les petits-bourgeois « écolos » restent les seuls, et les derniers, à ne pas séparer leurs intérêts de l’intérêt commun, à faire preuve d’idéalisme et à se battre pour tous, en même temps que pour eux. Qu’ils gagnent et qu’ils s’y prennent bien pour rallier l’ensemble du peuple à la cause commune est une autre affaire. Mais pour en parler, il faut avoir tenté, une fois, d’éveiller un canton d’éleveurs de porcs ou les banlieusards d’une métropole à la critique radicale.

      Demandez à n’importe quel ancien établi, mao ou marxiste-léniniste. Aux derniers prêtres ouvriers et curés des cités. Cela suppose d’y habiter. De se lier aux habitants. D’enquêter. De ne passuivre les idées et les revendications aliénées, aussi populaires soient-elles. De ne pas émettre un langage et un programme tout faits, aussi justes soient-ils dans l’abstrait, mais étranges et incompréhensibles pour la population. De se plonger dans le milieu sans s’y perdre, mais sans heurter. Cela suppose d’écouter, d’observer, de comprendre – « l’analyse concrète de la situation concrète ». De synthétiser les griefs pour produire des idées radicales (et non pas extrémistes), dont les habitants puissent s’emparer, etc. L’expérience de l’établissement (« aller au peuple ») et de l’enquête de masse, depuis le XIXe siècle, ont accumulé là-dessus de multiples règles et leçons qu’on ne discutera pas ici. Mais si vous connaissez des volontaires, on ne demande qu’à leur en faire part.

    • Il ne suffit pas de protester contre la destruction de l’école, de la langue, de la pensée, de la culture, de la mémoire, ni de se réfugier, chacun pour soi, dans la lecture. Il s’agit de créer un réseau de maisons vouées à la conservation et à la transmission de l’œuvre ancienne de l’humanité. Il faut de la pierre : des bâtiments, des librairies, des salles d’étude. Il faut des programmes, des maîtres, des élèves et de l’argent.
      Il n’a jamais suffit de la réunion mensuelle du « café citoyen » ou du « lieualternatif », avec son film-débat ou son conférencier en tournée.Il faut, partout, des centres de recherches sauvages qui analysent constamment, concrètement, la situation et lâchent des essaims d’enquêteurs dans toutes les situations concrètes.
      Il faut sauver tout ce qui peut l’être. Il faut des jardins, des vergers, des potagers ; des semences paysannes et des arches animales. Il faut des ateliers où réapprendre les techniques vernaculaires et autonomes, par opposition aux systèmes technologiques et autoritaires. Il faut donc tout ce qui se fait déjà, depuis des années, de manière éparse et multiple, et qui nourrit ce fond de conscience humaine et vitale, hostile à la mort machine. Mais il le faut de façon beaucoup mieux pensée, beaucoup plus dense et rayonnante. Beaucoup plus sérieuse.
      Il s’agit en somme d’instituer une véritable éducation populaire, du meilleur niveau et pour le plus grand nombre. D’ouvrir des écoles partout.

      […]

      Ce que les résistants attendent, c’est un tour de magie qui ne leur demande rien de plus que « toutce qu’ils font déjà », un simple vœu ; un acte d’opinion. « ils font partie », « Ils soutiennent »... Beaucoup n’espèrent plus qu’en la Catastrophe pour arrêter la catastrophe, mais avec souvent une sorte de complaisance et d’inconséquence. Ils n’imaginent pas concrètement cette catastrophe ; ou alors sans douleur ; ou du moins, après leur mort. Ils déplorent la catastrophe en cours, mais « jusqu’ici, ça va », et s’ils la nomment « catastrophe », c’est davantage par goût des grands mots et de l’exagération militante que par exactitude. La Catastrophe arrivera « un jour », et ce sera un événement subit, d’une violence planétaire.
      Cependant, cette attente apocalyptique qui se coule dans le moule culturel et religieux de nombreux peuples, façonne une mentalité anxieuse et désespérée. Elle sature l’esprit du temps et tourmente, de façon latente, celui des superflus. Ainsi s’accumule un fond de désespoir et d’abattement, telle une nappe de naphte, prête à nourrir des feux spontanés, lorsqu’elle affleure la surface, ou à s’embraser en incendie gigantesque, suite à un accident de forage. Aussi attendu soit-il, l’événement, sur le vif, surprend et stupéfie. Après coup, assez vite, les commentateurs rappellent qu’on s’y attendait, que « ça ne pouvait pas durer » ; même si, en fait, « ça durait » depuis si longtemps qu’on ne voyait pas pourquoi « ça » ne pourrait pas durer aussi longtemps -et même toujours - quoi qu’on s’interdît de le dire par piété révolutionnaire. Ainsi vont les catastrophes dont la théorie n’est plus à faire. Soit la catastrophe provoque la révolution, soit la révolution prévient la catastrophe.

    • Il faut pour agir un but et des moyens.
      Quant au but, nous reprenons notre bien : l’usage partagé des biens communs (de ce qu’il en reste), qui était l’exigence des vrais socialistes et anarchistes du jeune XIXe siècle.
      L’usage prudent, frugal, des biens communs, qui était celle des vrais « écologistes » du jeune XXe siècle (Ellul, Charbonneau et alii) ; le contrôle des naissances revendiqué par Armand Robin et les anarchistes des années vingt (les « néo-malthusiens ») ; la décroissance qui est, en ce début de XXIe siècle, l’autre nom, le « nom obus », du combat contre la société de consommation engagé par les contestataires des années soixante (situs, beatnicks, hippies, etc.) ; tous ces buts et ces moyens participent de cet épicurisme, de cet art choisi et délicat de la vie sur terre, dont le monde porte depuis longtemps le rêve. N’en déplaise aux pieux natalistes, il ne suffit pas de réduire la consommation ostentatoire de quelques-uns pour préserver notre jardin, il faut aussi réduire le nombre des consommateurs. Aussi viable que serait une fourmilière humaine, elle n’en serait pas pour autant vivable, ni enviable. Nous sommes des animaux politiques et non pas des insectes sociaux.

      #biens_communs #communs

      […]

      Peut-on, au-delà, proposer aux superflus et aux résistants des tactiques de lutte, comme l’ancien mouvement ouvrier en avait inventé durant son histoire ?
      En fait, nous pouvons toutes les transposer - grèves, sabotages, occupations, blocages, boycottages - de l’usine à la vie quotidienne, en sachant qu’aucune ne constitue l’arme absolue (aujourd’hui comme hier), et que toutes peuvent être récupérées et retournées par la technocratie.
      Il est ainsi possible pour les radicaux de se lier aux superflus en faisant une propagande intense et constante aux entrées des grandes surfaces, aux sorties des gares, aux arrêts de bus, etc., partout où ils passent et consomment en masse des produits et des services, afin de les informer concrètement des vices de ces marchandises, les inciter au boycottage, leur proposer des alternatives d’achat, et surtout, des alternatives à la consommation. Ces boycottages peuvent cibler d’abord certains produits particulièrement nocifs, socialement et sanitairement, faciles à éviter, et s’étendre ensuite. Le refus d’achat est beaucoup plus facile que le refus de travail : on ne perd pas d’argent, on en gagne. À moins de restaurer la vente forcée, comme celle du sel sous l’ancien régime (la gabelle), on ne peut obliger les clients à acheter. Les partisans de la décroissance, ennemis de la « consommation patriotique » et saboteurs du « moral des ménages », devraient répandre cette tactique, au lieu de la confiner de manière anecdotique et symbolique à leur seul usage. Mais il faut oser parler et apprendre à parler aux superflus. Leur parler en vrai, de vive voix dans le monde réel, et non pas seulement par le biais d’Internet et de publications internes aux milieux « écolos ». Nous pouvons par ce moyen mettre des entreprises à genoux. Nous pourrions, à titre de mythe radical, lancer l’idée d’une grève générale des achats, réminiscente de la grève générale du travail.

      […]

      C’est une membrane qui sépare les initiatives d’autogestion alternative, de l’exploitation par l’Etat du sentiment de fraternité.
      De même qu’autour de l’usine en grève pouvait se développer une « société autogérée », piquets de grèves, fêtes, approvisionnements, occupation et production « sauvage », préfigurant « le monde à venir », le boycottage peut mener à la grève des achats et celle-ci, à la mise en place d’autres circuits, et de proche en proche à l’instauration d’une économie parallèle gérée par des conseils populaires. Sourdement, c’est à quoi tendent les « amap », les « sel », les « zad » etc., quels que soient leurs défauts par ailleurs.

      […]

      Nous l’avons dit maintes fois, nous n’avons pas de « projet » au sens des programmes et théories des vieilles avant-gardes surplombantes, nous n’avons que des rejets. Nous proposons d’agir par soustraction, d’examiner collectivement, une à une, toutes les activités économiques suivant leur utilité ou leur nocivité, et de décider de leur maintien ou de leur abolition. À titre d’échantillons, nous pourrions examiner le sort de l’industrie publicitaire, de la grande distribution, de l’agrochimie, de l’industrie nucléaire, de la spéculation financière, des médias de masse, etc.. Et ainsi, pièce par pièce, en démanteler des pans entiers. Ce qui resterait de ce passage au crible ne serait nullement la société socialiste ou communiste des traités marxiens, mais un pis-aller. Un capitalisme rabougri, ramené des décennies en arrière, et laissant à la société le loisir de débattre au fond, consciemment, de ses formes d’organisation. Ce serait un peu d’air.

  • « Les deux cultures », ou la défaite des humanités
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=799

    C’est une révélation que nous avons eue au fond d’une bouquinerie. Un manifeste traduit en 1968, chez Pauvert, l’éditeur le plus frondeur de son temps. Ce manifeste, Les deux cultures et la révolution scientifique, publié neuf ans plus tôt par Charles Percy Snow, aussi mauvais romancier que scientifique, avait connu un vif retentissement dans l’intelligentsia anglo-saxonne, et provoqué d’âpres réponses. Snow s’y plaignait que les bienfaiteurs de l’humanité, les scientifiques, ne soient pas reconnus à la mesure des progrès économiques et sociaux dus à leur génie. Il s’en prenait surtout aux intellectuels, « naturellement luddites », et aux tenants des humanités (qualifiées de « culture traditionnelle »), coupables de snober les sciences, et de ne pas répandre dans le public la nécessaire attitude de (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/les_deux_cultures-2.pdf

    • Savez-vous pourquoi la Joconde sourit ? Parce qu’elle est heureuse. Pour être exact, elle ressent de la joie à 83 %, du dégoût à 9 %, plus 6 % de peur et 2 % de colère. Moins d’un pour cent d’elle est neutre, et elle n’exprime aucune surprise. Le logiciel du professeur Harro Stokman, de l’université d’Amsterdam, n’a pas pu confirmer la dimension sexuelle ou la part de mépris détectées dans le regard de Mona Lisa par certains humains. Mais c’était en 2005 et la machine a dû progresser, puisqu’entre-temps Stokman a monté la start up Euvision pour vendre ses outils de reconnaissance faciale sur smartphone.

      Connaissez-vous Prospero ? Pas le héros de La Tempête, le logiciel d’analyse de textes conçu par le sociologue Francis Chateaureynaud et l’informaticien Jean-Pierre Charriau. Il permet d’analyser des « dossiers complexes » (séries de textes, discours hétérogènes), de « modéliser la dynamique des controverses et des affaires, les processus d’alertes et les modes de prise en charge institutionnelle des risques collectifs ». Chateaureynaud est ce sociologue de l’acceptabilité à l’EHESS qui glose devant ses étudiants sur la forme des textes de Pièces et main d’œuvre. En fait, il répète ce que lui dit sa petite intelligence artificielle. Voilà qui explique bien des choses.

      PMO sur les #humanités_numériques et le #text-mining (cc @fil :))

  • La fabrication des humains
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=789

    Voici un essai de Denis Collin, « La fabrication des Humains », d’abord publié en septembre 2015, dans la revue Quel Sport ? n°28/29 ( 300 p., 20 €). On peut la commander dans toutes les bonnes librairies ou directement à :

    Quel Sport ? Le Verger. F- 07440 Alboussière (Courriel : fabien.ollier(at)wanadoo.fr)

    Dans ce numéro spécial consacré à « L’inconscient politique du corps », Quel sport ? publie nombre d’articles sur « l’illusion postmoderne du corps augmenté » : le transhumanisme, l’eugénisme technologique, la reproduction artificielle de l’humain, la réification et la marchandisation du corps, etc. Autant de pièces d’un même projet qui pourrait se formuler ainsi : la production consciente d’un surhomme-machine, le cyborg, par le techno-capitalisme – mais qu’on peut voir aussi comme celle d’ un sous-homme machine, incarcéré dans un monde-machine.

    Autant de sujets que nous traitons depuis des années à travers de multiples enquêtes. Mais Quel sport ?, réincarnation de la revue Quel corps ? auto-dissoute en 1997, les aborde dans ce recueil d’essais philosophiques et sociologiques, suivant d’autres méthodes et avec d’autres références que les nôtres. Certes, nous avons toujours refusé l’autorité de l’expertise et de la « contre-expertise », fussent-elles diplômées et militantes ; nous avons toujours soutenu que n’importe qui, n’importe quel animal politique, était assez compétent pour dire ce qu’on nous faisait – ce que nous faisaient les techno-cannibales du capitalisme contemporain. Et même qu’ il devait le dire par lui-même, pour avoir la moindre chance de s’en défendre. Mais nous lisons aussi – et avec gratitude – des livres comme Le corps-marché de Céline Lafontaine (Le Seuil, 2014), qui est bien davantage qu’un traité de sociologie, l’inventaire de notre débit en pièces détachées ; ou la volée d’essais de Quel Sport ? qui vérifient par leurs voies propres et de manière indépendante, toute l’horreur de la fusion entre l’idéologie postmoderne, l’emballement technologique et le capitalisme mondialisé.

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Fabrication_des_humains.pdf

  • Transformations de la biologie fin de siècle vue de l’intérieur : des leçons de choses aux biotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=784

    Des « leçons de choses » de son enfance aux biotechnologies d’aujourd’hui, Cécile Lambert, chercheuse à la retraite, retrace sa parabole dans ce bref résumé, de l’émerveillement des années 1960 au désenchantement des années 2000. Certes, l’humain n’a jamais étudié la nature pour s’en émerveiller, « mais pour s’en protéger ou en tirer profit ». Reste qu’il était permis à d’heureux ingénus, tel Aldebert von Chamisso (1781-1838), poète et botaniste, d’ignorer à quoi et à qui servaient ses recherches. C’était avant l’invasion de la génétique et de l’informatique- de la quantification des faits au lieu de l’intelligence des phénomènes. Avant que la recherche ne se vende aux commanditaires privés pour financer ses laboratoires et n’abandonne aux amoureux bénévoles de la nature, le soin des études de terrain. Auteur de (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Transformations_de_la_biologie.pdf

    • C’est ainsi que, dans les années quatre-vingt-dix, dans un laboratoire de physiologie végétale où j’avais échoué faute de mieux, j’ai entendu un chercheur demander à la cantonade « Le soja, c’est une monocot’ ou une dicot’ ? ». Tout l’effondrement de la biologie traditionnelle était contenu dans cette question : l’alliance d’une ignorance radicale (la distinction entre monocotylédones et dicotylédones s’apprend au collège) avec un snobisme épatant (monocot’ et dicot’ ça fait anglophone). Mais c’était logique puisque les tutelles publiques étaient devenues radines, tandis que les recherches se mettaient à coûter de plus en plus cher : c’est le racolage des commanditaires privés qui était devenu l’enjeu vital de la recherche scientifique, pas les connaissances.

      […]

      Au début du XXIe siècle, les recherches purement descriptives étaient passées sous le patronage du secteur associatif. De nos jours, ce sont les naturalistes randonneurs, les protecteurs des oiseaux ou les éco-jardiniers qui ravitaillent gratuitement les labos en observations de terrain. La recherche high tech leur passe la main dans le dos car elle a terriblement besoin de descriptions de phénomènes naturels, pour les expliquer et les breveter, mais ne veut pas dépenser un rond pour se les procurer.

      #témoignage #biologie #Cécile_Lambert #Adelbert_von_Chamisso #génétique #biotech #critique_techno #CNRS #algues

    • les tutelles publiques étaient devenues radines, tandis que les recherches se mettaient à coûter de plus en plus cher : c’est le racolage des commanditaires privés qui était devenu l’enjeu vital de la recherche scientifique, pas les connaissances.

      So true, comme disent les djeuns sur touiteure

    • Au début du XXIe siècle, les recherches purement descriptives étaient passées sous le patronage du secteur associatif. De nos jours, ce sont les naturalistes randonneurs, les protecteurs des oiseaux ou les éco-jardiniers qui ravitaillent gratuitement les labos en observations de terrain. La recherche high tech leur passe la main dans le dos car elle a terriblement besoin de descriptions de phénomènes naturels, pour les expliquer et les breveter, mais ne veut pas dépenser un rond pour se les procurer.

      Tellement ça. Les connaissances en taxonomie par exemple basculent de plus en plus vers le milieu associatif / bénévole. On en revient aux conditions qui prévalaient avant le XIXème où la science était un loisir. Elle s’alimentait de mécénats juteux à l’époque, de temps libre (notamment des retraités) aujourd’hui.

  • Dans l’homme, tout est bon (homo homini porcus)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=783

    À nos amis : Laurent Alexandre, Claude Allègre, Jean-Claude Ameisem, Henri Atlan, Jacques Attali, Robert Badinter, Alain Badiou, Christian Bataille, Alim-Louis Bénabid, Bernard Bigot, Bruno Bonnel, Gérald Bronner, Pascal Bruckner, Jean-Pierre Chevènement, Vincent Courtillot, René Frydman, Louis Gallois, Pierre-Benoit Joly, Alain Juppé, Jean de Kervasdoué, Etienne Klein, Louis Laurent, Anne Lauvergeon, Philippe Marlière, Jean-Luc Mélenchon, Alexandre Moatti, à la revue Multitudes, à Xavier Niel, Jean Peyrelevade, Jean Therme, Serge Tisseron, à tous ceux qui luttent pour le Progrès et contre l’obscurantisme catastrophiste et réactionnaire. * « Que voulons-nous ? – TOUT ! » (sous-titre de Tout, journal de Vive La Révolution) « Nous chions sur toutes les normes » (lu sur une banderole du GAG, le Groupe (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Dans_l_homme_tout_est_bon.pdf

  • Peste islamiste, anthrax transhumaniste : le temps des inhumains
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=773

    Nous avons reçu ces jours-ci deux messages simultanés. L’un du journal Libération, qui nous invitait effrontément à un forum intitulé "Mon corps connecté" (à Grenoble, le 28 novembre 2015). C’est-à-dire l’une de ces multiples réunions de communication et de promotion des thèmes transhumanistes. L’autre message, émanant de l’Etat islamique, nous invitait effrontément à nous soumettre à son califat ou à aller brûler en enfer. Ces deux missives nous ont inspiré des réflexions dont nous faisons ici part au lecteur.

    Cela fait quarante ans que les bourgeois intellectuels - universitaires, militants et médiatiques - macèrent dans l’anti-humanisme. Cette haine, dans un monde voué à la machine, est devenue l’idéologie dominante. Contre les transhumanistes avides d’en finir avec l’erreur humaine, et les djihadistes assoiffés d’inhumanité, nous, animaux politiques, défendons le genre humain. C’est bien plus beau lorsque c’est inutile. Cela fait quarante ans que les beaux esprits s’en vont radotant que « Camus est un philosophe pour classe de terminale. » Si seulement c’était vrai. Ils auraient au moins enseigné l’école du courage et de la droiture à leurs élèves.

    #Documents #islamisme #transhumanisme
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Islamisme_et_transhumanisme-2.pdf

    • Qu’est-ce qui nous fait agir, nous, les humains ? On peut lister toutes sortes de facteurs, matériels, psychologiques, affectifs, politiques, culturels. Mais en fin de compte, ce qui nous fait choisir une direction plutôt qu’une autre, ce sont les idées. C’est-à-dire des formes – eidos, en grec. « L’image d’une chose », dit Descartes. L’idée qu’on se fait de ce qui est juste, bon, désirable, par exemple.

      Nous ne cessons de répéter, quand on nous demande « quoi faire », à nous, Pièces et main d’œuvre, que les idées ont des conséquences. Nous menons une lutte d’idées ; nous devons par conséquent être capables de forger et d’énoncer les idées qui nous font choisir une direction – qui devraient nous faire agir.
      Notre idée, c’est que l’homme comme espèce et comme individu, mérite d’être défendu, au même titre que le vivant sur cette planète (on n’ajoute pas « parce que la vie est belle », ça déclencherait le détecteur de conneries).

    • La machinisation du monde et l’évincement de l’homme ne sont pas des lubies de luddites. Elles se constatent chaque jour, quand la connexion avec « le monde » remplace l’attention à son voisin ; quand les SMS et les « émoticônes » remplacent le langage, la conversation et ses codes ; quand Internet, GPS et portable supplantent la mémoire, l’autonomie intellectuelle et pratique ; quand les machines virent de leur travail une part croissante l’humains. Ce n’est pas rien, d’ignorer son prochain, de ne pas savoir s’exprimer, d’être étranger au monde sans ses interfaces électroniques, de confier à des robots des tâches qui nous inscrivaient dans un lien social réel. Détruire les fondements de notre humanité, de
      notre condition d’animaux politiques, c’est faire place aux pulsions, au nihilisme, à la haine de soi et au ressentiment.

  • Noria, c’est nouveau et ça à l’air assez #chouette
    http://www.noria-research.com/a-propos

    Noria est un Think Tank, fondé sur un réseau de chercheurs et analystes qui met en valeur le travail d’une nouvelle génération de spécialistes en politique internationale.

    Fondée en 2011, dans une année de grands bouleversements socio-politiques, Noria est animée par la volonté d’apporter un regard à la hauteur des changements en cours et propose une approche nouvelle pour la compréhension et l’analyse des enjeux internationaux. Notre réseau travaille sur des problématiques liées aux conflits, au crime organisé et à la politique étrangère des puissances dites émergentes.

    NOTRE APPROCHE

    La démarche de travail des membres de Noria est centrée sur une triple exigence :

    L’indépendance intellectuelle
    La rigueur scientifique
    La connaissance du terrain et des langues

    Noria regroupe aujourd’hui des chercheurs présents à Paris, Mexico, Istanbul, Londres, Ramallah, New York, Le Caire et Erbil.
    NOS TRAVAUX

    Plate-forme de publication originale, le site internet français/anglais de Noria se situe à la croisée de la recherche académique et de l’#analyse_politique. Il diffuse les travaux des membres du réseau et propose :

    des notes d’#analyse de l’#actualité,
    des #documents cartographiques,
    des #reportages photographiques.

    Enfin, Noria organise régulièrement des tables rondes à Paris, permettant à des doctorants de présenter l’état d’avancement de leurs travaux et de soumettre leurs expériences de terrain à la discussion.

    #recherche #cartographie #photographie #géopolitique

  • La fabrication du mort vivant
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=744

    Ce n’est pas d’aujourd’hui, hélas, que l’on dénonce la fabrication du mort vivant qui atteint maintenant l’espèce humaine au moyen de la reproduction artificielle, de la marchandisation des gamètes, des embryons, des utérus et de l’eugénisme technologique. Dans son numéro 2 de l’été 2002, In extremis, éphémère bulletin de critique anti-industrielle, écrivait ainsi : « L’exemplarité de la Recherche sur les manipulations génétiques tient à ce qu’elles visent directement à rendre impossible la reproduction autonome du vivant (semences agricoles, reproduction animale), tandis que la reproduction humaine est déjà sous le contrôle des appareils de l’ingénierie biologique et de plus en plus finalisée par elle. Réduit au rôle de réceptacle et de porte-greffe de l’industrie médicale, l’individu est sommé d’accepter (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Gorz_Ou_vers_une_civilisation_posthumaine_.pdf

  • Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=736

    On sait que rien n’est plus galvaudé en France, aujourd’hui, que le terme de « fasciste ». Cela tient au confusionnisme général ; aux falsifications révisionnistes type Ni droite, ni gauche (Zeev Sternhell) et L’ idéologie française (BHL) ; aux manipulations de la gauche d’Etat qui se drape dans la pose avantageuse de la Résistance ; aux délires de convulsionnaires qui s’arrogent le titre d’« antifascistes » et le privilège de frapper d’infamie les gens qui contredisent leurs lubies. Les mots « fascisme » et « fasciste » renvoient à un phénomène précis et daté : des mouvements de masse militarisés, dans l’entre-deux guerres, menés par des chefs charismatiques, mobilisant des idéologies archaïques, religieuses ou païennes, et les technologies les plus modernes, au service d’expansions nationalistes et (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Le_Corbusier.pdf

  • Une quatrième agence d’intérim, à Paris cette fois, occupée par des #sans-papiers - France 3 Paris Ile-de-France
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/2015/06/22/une-quatrieme-agence-d-interim-paris-cette-fois-occupee

    ... le collectif demande l’ouverture de négociations avec Adecco, (premier opérateur français et mondial de l’intérim) et plus généralement tous les employeurs de l’#intérim, pour qu’ils délivrent les #documents nécessaires à la #régularisation de ces #travailleurs, notamment les certificats de concordance attestant qu’une personne a travaillé sous différentes identités pour un employeur.

    Jusqu’à présent, les employeurs de l’intérim refusent d’entamer des discussions et demandent l’évacuation des agences. "S’ils ne veulent pas négocier, on occupera d’autres agences. On ira jusqu’au bout", promet le porte-parole du collectif. « Adecco, Manpower, Randstad... toutes les agences sont concernées », a-t-il ajouté en précisant que son collectif recensait, rien que chez Adecco, environ 65 sans-papiers en Ile-de-France.

    L’#occupation lancée lundi est la quatrième engagée par le collectif en douze jours. Depuis le 10 juin, environ 120 travailleurs -le double la nuit- campent aux abords et dans les locaux des agences Randstad à Poissy et Adecco à Montigny-le-Bretonneux. L’agence Manpower aux Mureaux est elle occupée depuis le 19 juin.

    #campement

  • Bin Ladin’s bookshelf

    On May 20, 2015, the ODNI released a sizeable tranche of documents recovered during the raid on the compound used to hide Usama bin Ladin. The release, which followed a rigorous interagency review, aligns with the President’s call for increased transparency–consistent with national security prerogatives–and the 2014 Intelligence Authorization Act, which required the ODNI to conduct a review of the documents for release.

    The release contains two sections. The first is a list of non-classified, English-language material found in and around the compound. The second is a selection of now-declassified documents.

    The Intelligence Community will be reviewing hundreds more documents in the near future for possible declassification and release. An interagency taskforce under the auspices of the White House and with the agreement of the DNI is reviewing all documents which supported disseminated intelligence cables, as well as other relevant material found around the compound. All documents whose publication will not hurt ongoing operations against al-Qa‘ida or their affiliates will be released.

    http://www.dni.gov/index.php/resources/bin-laden-bookshelf

    #CIA #USA #BinLaden #document #alqaida

  • Ludd contre Lénine (le communisme des technocrates)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=720

    Voici la deuxième livraison de notre série sur la technocratie, classe dirigeante globale, classe de l’expertise et de la rationalité maximale à l’ère technologique du capitalisme, après Ludd contre Marx (en ligne ici : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/...). Six mois après son coup d’Etat, Lénine expose sa ligne économique dans la Pravda du 5 mai 1918. Il s’agit de construire « un capitalisme d’Etat industriel », sur « le modèle de l’Allemagne et des trusts », en s’appuyant sur « les spécialistes-techniciens ou organisateurs, moyennant des salaires élevés » et à l’aide de « méthodes barbares » pour « combattre la barbarie ». Magie des mots et du langage performatif, cet Etat est réputé « soviétique » - c’est-à-dire conseilliste en français - puisque « le parti de la classe ouvrière » a pris le pouvoir. Si (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Ludd_contre_Le_nine.pdf

    • « Le socialisme est impossible sans la technique du grand capitalisme, conçue d’après le dernier mot de la science la plus moderne, sans une organisation d’Etat méthodique qui ordonne des dizaines de millions d’hommes à l’observation la plus rigoureuse d’une norme unique dans la production et la répartition des produits. Nous les marxistes, nous l’avons toujours affirmé ; quant aux gens qui ont été incapables de comprendre au moins cela (les anarchistes et une bonne partie des socialistes-révolutionnaires de gauche), il est inutile de perdre deux secondes à discuter avec eux » (Manifeste de l’Accélérationnisme, Multitudes n°56, été 2014).

  • Catalogue « Pièces détachées »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=709

    Voici le catalogue de nos pièces détachées pour la période 2000-2015, à destination des lecteurs qui souhaitent commander les versions papiers de nos textes, enfouis dans les profondeurs du site www.piecesetmaindoeuvre.com. Nous avons regroupé ces centaines de pièces écrites par nos amis et nous-mêmes en 68 recueils thématiques numérotés (format A5, couverture cartonnée 250 g.). Amis de l’écrit et ennemis de l’écran pourront ainsi vérifier par eux-mêmes ce que nous avons dit et publié depuis quinze ans : enquêtes, tracts, analyses, faits, commentaires, informations et prises de position, appels, actions et campagnes. Nous n’avons rien supprimé ni modifié : nous ne réécrivons pas notre histoire. A relire ces quinze années, on est frappé par l’emballement de l’accélération technologique. Les lecteurs (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Catalogue_Pie_ces_de_tache_es_PMO-4.pdf

  • Catalogue « Pièces détachées »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=702

    Voici le catalogue de nos pièces détachées pour la période 2000-2015, à destination des lecteurs qui souhaitent commander les versions papiers de nos textes, enfouis dans les profondeurs du site www.piecesetmaindoeuvre.com. Nous avons regroupé ces centaines de pièces écrites par nos amis et nous-mêmes en 68 recueils thématiques numérotés (format A5, couverture cartonnée 250 g.). Amis de l’écrit et ennemis de l’écran pourront ainsi vérifier par eux-mêmes ce que nous avons dit et publié depuis quinze ans : enquêtes, tracts, analyses, faits, commentaires, informations et prises de position, appels, actions et campagnes. Nous n’avons rien supprimé ni modifié : nous ne réécrivons pas notre histoire. A relire ces quinze années, on est frappé par l’emballement de l’accélération technologique. Les lecteurs (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Catalogue_Pie_ces_de_tache_es_PMO-3.pdf

  • Ludd contre Marx
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=693

    Voici notre première livraison d’une enquête consacrée à la technocratie, classe dirigeante globale à l’ère technologique du capitalisme planétaire unifié. Les débuts de cette enquête remontent à décembre 2010. Nous avions publié en brochures avec Black Star (s)éditions, Une Armée de justiciers, le merveilleux chapitre consacré à la révolte des Luddites par l’historien E.P. Thomson, dans sa Formation de la classe ouvrière anglaise (ici). « Oui, nous dirent nos amis de Black Star, mais il faudrait quelque chose en plus, une petite préface, un mot de présentation… » Voici ce mot cinq ans plus tard, il a proliféré, muté en chapitres, en livres, sans arriver à sa fin. Si vous le trouvez long, plaignez-vous à Black Star, c’est de leur faute. C’est que le sujet était aussi passionnant que méconnu. L’équivalent de la (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Ludd_contre_Marx-2.pdf

    • Début d’un livre, 48 pages.

      La plupart des gens réduisent la technocratie à la bureaucratie, aux énarques, à ces fonctionnaires de Bruxelles qui réglementent la fabrication de nos fromages : ce n’est qu’une infime part. La technocratie se définit comme une classe consciente d’elle-même ; la classe de l’expertise et de l’efficacité, de la rationalité maximale. La classe centrale des sociétés technologiques avancées, en quantité et en qualité. Elle forme avec la bourgeoisie capitaliste (y compris les financiers), un alliage indissoluble dirigé contre les autres classes (paysans, ouvriers, boutiquiers, employés), qu’elle remplace d’ailleurs par des machines. A l’ère technologique, tout pouvoir doit se faire technocratique ou périr. L’Etat, l’armée, l’entreprise sont technocratiques. Le capital, public ou privé, est technocratique. La Silicon Valley, talonnée par la Chine, présente le type le plus avancé de ce capitalisme technologique et technocratique, qui extermine les espèces, les peuples, les classes, les individus réfractaires à son vampirisme.

      #technocratie #Histoire #luddites #EP_Thomson #Ludd #Marx #enclosures #communisme #critique_techno

    • Auteur certifié non #bobo :

      Marius Blouin n’est pas diplômé de Normale Sup, ni de l’EHESS. Il ne travaille ni aux Inrocks, ni à France Culture. Il ne fait partie d’aucun collectif. Il n’habite pas Montreuil ni les Cévennes, et d’ailleurs Marius Blouin n’est pas son nom, mais celui de son grand-père exclu du Parti pour avoir commis une bonne action.

      #cax

  • « Le Capital au XXIe siècle », de Thomas Piketty : de l’économie assistée par ordinateur
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=560

    Thomas Piketty a publié en 2013 « Le Capital au XXIe siècle », blockbuster book aux Etats-Unis, best-seller seulement en France. Un pavé de 1000 pages consacré aux inégalités au sein du système capitaliste, qui a fait tressaillir d’aise la gauche américaine et internationale. Si vous croyez au cannibalisme végétarien, vous croirez au capitalisme raisonné que propose Piketty. Quentin Perez nous explique avec brio en quoi Piketty est à la fois un produit et un serviteur du système technicien. Les commentateurs se sont extasiés du travail de « collecte de données » réalisé par l’économiste. Quentin Perez montre que ce travail machinique (fourni par les ordinateurs) produit une pensée machinale (exprimée en séries statistiques) conforme aux nécessités de la planification et de la gestion optimisée du cheptel (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/LecapitalauXXIe_me.pdf

  • L’égalité pour toussétoutes
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=553

    Voici pour Noël un conte de Kurt Vonnegut Jr. écrit en 1974 (suivi d’un post-scriptum), qui traite par anticipation des débats sur égalité et différence qui agitent l’actualité depuis deux ans (voir le capharnaüm sur le mariage homosexuel, la Manif pour tous, la reproduction artificielle de l’humain - PMA/GPA, etc).

    #Documents

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Pour_tousse_toutes.pdf

  • Capitalisme, technoscience et santé mentale
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=549

    Nous avons reçu du philosophe Michel Weber, éditeur du Chromatikon, un article intitulé « Capitalisme, technoscience et santé mentale », consacré à ce que nous avons nommé pour notre part les « neurotechnologies » et leur application à « la société de contrainte ». Michel Weber trace l’origine de ces « neurotechnologies » dans la découverte de la circulation électrique de l’influx nerveux, qui ouvre un accès à des dispositifs extérieurs permettant de manipuler les comportements, les humeurs, etc. Références foucaldiennes mises à part, nous partageons les vues de l’auteur - de quoi refaire le bilan de l’électricité et se demander s’il ne vaudrait mieux pas retourner à la bougie. "On suggère le lien existant entre capitalisme, technoscience et manipulation mentale en s’attardant sur l’électrification des "chaînes de (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/mscap2-2.pdf

  • François Képès, rationalisateur des machines vivantes
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=541

    Nos lecteurs se souviennent des Chimpanzés du futur et de leur sabotage du premier (et dernier) pseudo-forum de la Biologie de synthèse en avril 2013 (voir : La révolte des Chimpanzés du futur). Ils ont peut-être oublié les coupables de cette opération d’acceptabilité ratée, mandatés par la ministre de la Recherche Geneviève Fioraso pour « désamorcer les craintes » de l’opinion. Parmi ces promoteurs de la vie synthétique figurait le biologiste François Képès, membre de l’Institut de biologie synthétique et systémique au Génopole d’Evry. François Képès défend ses intérêts de chercheur dans un article du magazine Pour la Science de juin 2014. Un article qu’Andréas Sniadecki dissèque ici : « François Képès, rationalisateur des machines vivantes » (à télécharger ci-dessous). Comme tous les ennemis du vivant - (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Sniadecki_Ke_pe_s-2.pdf

  • Ceci n’est pas une femme (à propos des tordus « queer »)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=539

    Comme nous le savons tous, il n’existe pas de « prétendue théorie du genre », mais seulement des « études de genre ». C’est du moins ce que nous répètent les spécialistes universitaires, les responsables politiques et les journalistes des groupes Le Monde (Télérama, l’Obs, Courrier international, etc.), Radio France (France Inter, France Culture, France Info), parmi d’autres medias. Nous aussi, nous sommes studieux et nous nous sommes livrés à 6 (+ 1) études de genre. Six études graphiques dues à Black Star s()éditions et un livret de Pièces et main d’œuvre. Soit un texte illustré ou des images légendées comme on voudra. Ce livret traite donc de « la prétendue théorie du genre » et de la bien réelle théorie queer (dont nul ne conteste l’existence pour le moment) ; du sexe des anges ; de ce qui fait un (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Ceci_n_est_pas_une_femme.pdf

  • Parution de « Il faut vivre contre son temps »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=525

    Le recueil d’entretiens Il faut vivre contre son temps, par Pièces et main d’oeuvre, vient de paraître (214 p., 7 € - ISBN 979-10-94229-00-2). Les lecteurs peuvent commander le livre en envoyant un chèque de 9 € (7 € + 2 € de frais de port), à l’ordre de Service compris : Service compris - BP 27 - 38172 Seyssinet Pariset cedex * En dix ans, Pièces et main d’œuvre a donné une trentaine d’entretiens à la presse écrite, en ligne et à la radio. C’est assez pour démentir la réputation de sectarisme que nous ont faite quelques médiatiques dont nous refusions les exigences. Animaux politiques, certes, mais pas bêtes de cirque. Nous avons répondu à ceux dont nous jugions l’intérêt sincère et les questions intéressantes, sans considération de leur audience, de leur prestige, ni de leur statut, commercial ou (...)

    #Documents

  • Comment les #paysans du #corridor_forestier de #Fianarantsoa (#Madagascar) dessinent-ils leur #territoire ? Des #cartes individuelles pour confronter les points de vue

    La délimitation des zones de #forêt à conserver est une préoccupation majeure des responsables de l’#aménagement_du_territoire à Madagascar. Depuis la politique de transfert de la gestion des forêts aux #communautés_locales, les paysans sont consultés pour les #bornages mais participent peu à l’élaboration des cartes par les organisations non gouvernementales. Ils rencontrent des difficultés à se situer sur ces cartes et à les relier aux #paysages qu’ils connaissent. Notre objectif est précisément de savoir comment construire une carte compréhensible par tous. Nous nous inscrivons pour cela dans une approche empirique, qui s’appuie sur les méthodes de la #cartographie_participative. Un protocole d’enquête en deux étapes est appliqué dans trois villages du corridor forestier de Fianarantsoa (Madagascar). Dans la première, chaque paysan dessine une carte de son territoire à main levée sur une feuille blanche, en justifiant son tracé ; dans la seconde, il corrige des schémas graphiques, cartes, photos aériennes et images satellitaires traitant de ce territoire. Le résultat espéré est double : comprendre comment sont perçus des #documents_cartographiques et mettre au point une méthode de confrontation des points de vue exprimés dans des cartes individuelles sur un même territoire. Nous présentons et discutons les observations empiriques issues de ces enquêtes, en particulier les différentes manières dont les paysans malgaches représentent leur territoire.

    http://cybergeo.revues.org/26387

    cc @reka @odilon