• Des Afghans craignent pour leur vie après une fuite massive de données des autorités britanniques
    https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20250716-afghans-craignent-pour-vie-apr%C3%A8s-fuite-massive-donn%C3%A9es-

    La divulgation accidentelle des données de 19 000 Afghans ayant aidé les forces britanniques plonge une partie des personnes concernées et leurs familles dans l’angoisse des représailles de la part des Taliban. Car si certaines ont été discrètement évacuées par le Royaume-Uni depuis l’année dernière, les autres dénoncent un sentiment d’abandon.

    #Royaume-Uni #données_personnelles #fichage #Afghans #talibans

  • « Certains nous prennent pour une décharge » : à Cannes (comme ailleurs), les Restos du Cœur submergés par des dons alimentaires inutilisables - Nice-Matin
    https://www.nicematin.com/vie-associative/-certains-nous-prennent-pour-une-decharge--993322

    Les Restos du Cœur jettent jusqu’à 40 % des dons alimentaires reçus. Entre tri chronophage et défiscalisation mal encadrée, les abus de certaines enseignes pèsent lourd sur l’association. Reportage auprès des bénévoles cannois


    La ramasse des Restos du Cœur, lundi 30 juin, à Cannes. Photo Justine Meddah

    Dans les coulisses des Restos du cœur de Cannes, une réalité déroutante s’impose : ce qui est censé nourrir les plus démunis devient parfois un fardeau logistique. Derrière l’élan de générosité affiché par certaines enseignes, se cache un système qui privilégie la quantité sur la qualité – au détriment des associations et des bénéficiaires. Depuis la loi Garot de 2016, les grandes surfaces de plus de 400m² ne peuvent plus détruire leurs #invendus_alimentaires. Elles sont tenues de signer des conventions de dons avec des associations humanitaires. En contrepartie, ces dons sont défiscalisables à hauteur de 60 % de leur valeur, sur la base du poids remis. Une mesure pensée pour encourager la solidarité… mais qui, sur le terrain, donne lieu à des dérives. " Quand tu as 100kg de ramasses et que tu jettes 75kg, il ne faut pas abuser. Certains magasins nous prennent pour une décharge ", s’agace Fabienne, responsable des Restos du cœur de Cannes les Halles. À ses côtés, les bénévoles trient, jaugent, jettent. Des fruits pourris, des viennoiseries rassies, des produits périmés depuis des jours voire des semaines. " Tout retrier, ça nous prend une à deux heures par ramasse. On perd du temps, de l’énergie, et surtout, beaucoup de produits. "

    https://archive.ph/3c5Jp

    #solidarité (à la ramasse) #aide_alimentaire #dons_défiscalisés #grande_distribution

  • Migrants : comment Frontex a alimenté de manière illicite les polices européennes avec les données personnelles de milliers de personnes
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/07/07/migrants-comment-frontex-a-alimente-de-maniere-illicite-les-polices-europeen

    Migrants : comment Frontex a alimenté de manière illicite les polices européennes avec les données personnelles de milliers de personnes
    Par Apostolis Fotiadis, Lola Hierro et Ludek Stavinoha
    « Toute ma vie était dans ce dossier de police : mes proches, mes appels à ma mère, même des détails inventés sur ma vie sexuelle. Ils ont voulu me présenter comme une femme débauchée, une lesbienne, en utilisant la morale pour me rendre suspecte », raconte Helena Maleno, une militante espagnole pour les droits humains, qui avertit les autorités lorsque des migrants sont en détresse en mer, lors de leurs traversées vers l’Europe.
    Lorsqu’elle s’est présentée devant un tribunal de Tanger (Maroc), en 2017, accusée de trafic d’êtres humains et de facilitation de migration clandestine, Helena Maleno a été stupéfaite d’entendre le juge évoquer des détails issus de trois rapports de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières.
    Ces rapports ont suivi un parcours complexe : ils figuraient dans le dossier que la police espagnole a transmis – en dehors de toute procédure régulière – aux autorités marocaines, après qu’un procureur espagnol a classé une affaire distincte la visant, ne trouvant rien de criminel dans ses activités. Ils avaient initialement été remis aux autorités espagnoles par Europol, l’agence de coopération policière européenne, qui les avait elle-même obtenus de Frontex. Les rapports avaient été rédigés par des agents de Frontex après qu’ils ont interrogé des migrants arrivés par bateau en Espagne en 2015 et 2016.
    Si le tribunal marocain a acquitté Helena Maleno en 2019, son affaire révèle, pour la première fois, l’implication de Frontex et d’Europol dans la criminalisation d’activistes au moyen de collectes de données opaques et juridiquement fragiles.La militante espagnole fait partie des milliers de personnes dont les données personnelles ont été collectées par Frontex ces dernières années. En décembre 2024, le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) a conclu que, entre 2019 et 2023, Frontex avait « illicitement » transmis à Europol des données personnelles, qui ont ensuite été stockées dans des fichiers de renseignement criminel pour être utilisées dans des enquêtes menées par les autorités policières des Etats membres de l’Union européenne (UE).
    Au cœur de l’enquête au long cours menée par le CEPD se trouvaient les « entretiens de débriefing » menés par l’agence, qualifiés par certains experts d’« interrogatoires secrets ». Des points de débarquement de Lampedusa et d’Espagne jusqu’aux camps des îles grecques, ces « débriefeurs » – plus de 800 agents en 2024 – mènent chaque année des milliers de ces entretiens, en coordination avec les autorités policières nationales. L’agence a donné pour consigne à ses agents d’interroger les migrants le plus tôt possible après leur interception ou leur arrivée, malgré leur situation de vulnérabilité. Leurs questions portent aussi bien sur les raisons de leur départ et leur parcours que sur le mode opératoire des réseaux de passeurs.
    « Ces entretiens se déroulent dans une boîte noire, en l’absence de procédures pénales normales ou de garanties juridiques qui pourraient limiter le risque de criminalisation de migrants vulnérables », dénonce Daniel Arencibia, avocat spécialisé dans les affaires de trafic dans les îles Canaries.Bien que Frontex présente ces entretiens comme entièrement volontaires et affirme ne pas collecter activement les données personnelles des migrants interrogés, le CEPD souligne que Frontex n’a aucun mandat légal pour collecter de manière proactive « quelque information que ce soit sur des suspects de crimes transfrontaliers ». C’est pourtant exactement ce qu’elle a fait. Un rapport préliminaire du CEPD, publié en mai 2023, a révélé que l’agence avait l’habitude d’étiqueter comme « suspecte » toute personne mentionnée au cours d’un entretien, y compris « des personnes que l’interviewé aurait vues, entendues, sans pouvoir vérifier la crédibilité du nom donné, ou qu’il mentionne sous la peur ou dans l’espoir d’obtenir des avantages ».
    Loin d’être anecdotiques, les témoignages des migrants sont utilisés par les agents de Frontex pour collecter des renseignements sur les personnes soupçonnées d’avoir facilité leur parcours. « Les entretiens de débriefing font pleinement partie d’un système qui envoie des gens en prison », estime Daniel Arencibia.Les conséquences sont d’autant plus sérieuses que les données ne restent pas dans les ordinateurs de Frontex, mais sont directement intégrées aux systèmes d’Europol. Le Monde a pu confirmer que, aux côtés des données de véritables passeurs, les activités de Tommy Olsen, un militant norvégien à la tête l’ONG Aegean Boat Report, ainsi que celles de Natalie Gruber, la cofondatrice autrichienne de Josoor, y figuraient.
    Le mandat actuel de Frontex n’autorise l’agence à partager ces données avec Europol qu’après une évaluation au cas par cas. Le CEPD a pourtant découvert que, entre 2016 et mi-2023, Frontex transmettait automatiquement chaque rapport à ses collègues basés à La Haye, dans le cadre du programme PeDRA (Processing of Personal Data for Risk Analysis). Bien que le gendarme européen de la vie privée n’ait déclaré ces transferts illicites que pour la période 2019-2023, Niovi Vavoula, experte en droit de la protection des données à l’université du Luxembourg, estime qu’ils « n’ont jamais été légaux ».
    Le rapport final du CEPD, obtenu par Le Monde grâce aux lois de transparence européennes, révèle l’ampleur de ces transferts de données : sur la seule période 2020-2022, l’agence a envoyé 4 397 rapports de débriefing – contenant notamment des noms, numéros de téléphone, identifiants Facebook. Sur la base de ces rapports, le centre de lutte contre le trafic de migrants d’Europol a traité les données personnelles de 937 « suspects » et produit 875 « rapports de renseignement », destinés à alimenter les enquêtes des autorités nationales contre le trafic de migrants.
    Données couvrant la période 2016-2021. Frontex a refusé de communiquer des données plus récentes, jugées « sensibles » dans le contexte de ses « activités opérationnelles ».Graphique utilisant des données, utilisez les options d’accessibilité pour voir les données brutes ou renforcer les contrastes.Le CEPD met en garde contre les « conséquences profondes » de ces transferts de données pour les personnes innocentes, qui risquent « d’être à tort associées à une activité criminelle à l’échelle de l’UE, avec tous les dommages possibles pour leur vie personnelle et familiale, leur liberté de circulation et leur emploi ».
    Frontex et Europol continuent de défendre l’idée que la collecte de larges volumes de données peut aider à analyser le mode opératoire des réseaux de passeurs, et contribuer à leur répression. Mais pour Gabriella Sanchez, chercheuse à l’université de Georgetown (Etats-Unis) et ancienne enquêtrice spécialisée dans le trafic de migrants, « cela crée l’illusion que ces données sont fiables ou utiles ; or, nous savons qu’elles ne le sont pas ».L’enquête du CEPD a contraint Frontex à réduire sa coopération avec Europol. Quatre jours seulement après que l’autorité de protection des données a signalé de graves irrégularités, en mai 2023, l’agence de garde-frontières a suspendu les transferts automatiques de données vers son homologue policier.
    Selon Wojciech Wiewiorowski, directeur du CEPD, la notification de ces transferts illégaux par le directeur de Frontex, en janvier 2025, aurait dû obliger Europol à « évaluer quelles données personnelles ont été transmises et à procéder à leur suppression ou à leur restriction ». Mais Europol a refusé d’indiquer au Monde si elle allait effectivement supprimer ces données. Le fait que le CEPD ait réprimandé Frontex « ne signifie pas que le traitement des données par Europol était non conforme », déclare son porte-parole Jan Op Gen Oorth.En réponse à l’enquête du CEPD, Frontex a revu ses protocoles : de nouvelles garanties ont été introduites pour les entretiens de débriefing, et les données personnelles ne sont désormais transmises à Europol qu’à la suite de demandes « spécifiques et justifiées ». Sur les 18 demandes soumises avant mai 2025, seules quatre ont été acceptées par Frontex. « L’agence a tiré des leçons claires de cette expérience et continue d’adapter ses pratiques internes en conséquence », déclare son porte-parole, Chris Borowski. Mais ces efforts se heurtent à des résistances de certains Etats membres. Selon des rapports internes de Frontex consultés par Le Monde, les problèmes sont particulièrement aigus en Espagne, où les autorités font pression sur les agents de Frontex pour qu’ils recueillent un maximum d’informations auprès des migrants nouvellement arrivés. Parallèlement, Europol insiste pour conserver un accès élargi aux données issues des entretiens de débriefing de Frontex.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#frontex#politiquemigratoire#europol#donnees#parcoursmigratoire#sante

  • Après la « Guerre des 12 jours »
    https://laviedesidees.fr/Apres-la-Guerre-des-12-jours

    La séquence conflictuelle éclair entre Israël, l’Iran et les #États-Unis illustre les dynamiques contemporaines de désordre stratégique, mais aussi l’instrumentalisation de la fragilité étatique et les conditions pour penser les conditions d’une paix durable – au Moyen-Orient et ailleurs.

    #International #diplomatie #Iran #Entretiens_vidéo #conflit #Donald_Trump #après-guerre

  • La police pourra extraire toutes les données d’un #smartphone, même verrouillé

    Plusieurs centaines de commissariats français devraient être équipées de boîtiers capables d’extraire automatiquement toutes les données d’un smartphone, même verrouillé, d’ici à 2024. Un gain de temps précieux pour les enquêteurs, qui pose néanmoins plusieurs questions quant au respect de la vie privée.

    « Accédez à un large éventail de preuves, même sur des dispositifs mobiles chiffrés ou verrouillés, sur les #réseaux_sociaux publics et privés ou sur différents services de stockage #cloud. » Voici ce que propose sur son site Internet #Cellebrite, société israélienne spécialisée dans les questions de sécurité dont la police française fait partie des clients depuis plusieurs années.

    Une relation commerciale qui suit son cours puisqu’une source policière confirme que le ministère de l’intérieur équiper d’ici à 2024 plusieurs centaines de commissariats français d’une technologie développée par l’entreprise israélienne depuis 2017, capable d’extraire automatiquement toutes les données d’un smartphone, même verrouillé, « sans date précise pour le moment ».

    Un gain de temps précieux pour les enquêteurs

    « Cellebrite nous fournit déjà un logiciel qui permet d’extraire les données d’un téléphone », explique Éric Pastre, référent investigations pour Unsa Police et lui-même officier de police judiciaire. Cependant, pour le moment, ce processus est long et ne peut se faire que si le smartphone est allumé et déverrouillé.

    Aujourd’hui, les téléphones saisis et réclamant exploitation doivent être envoyés dans un des centres spécialisés de la police technique et scientifique, opération d’autant plus chronophage que ces derniers sont souvent embouteillés. « Il faut entre trois et six mois pour avoir les résultats de l’exploitation d’un téléphone en partie parce que nous manquons de personnels, déplore Éric Pastre. Ce nouveau boîtier devrait nous faire gagner du temps. »

    La question de la #protection_des_données personnelles

    « Je comprends tout à fait la volonté des enquêteurs d’avoir un accès rapide à des informations, mais je suis inquiet devant l’adoption d’un dispositif si efficace », s’interroge Thierry Vallat. Pour cet avocat spécialiste du numérique, « la législation actuelle n’est pas adaptée aujourd’hui à l’utilisation d’une telle technologie ».

    Il pointe notamment le fait que le boîtier aspire absolument toutes les données du #téléphone, messages, photos, vidéos, #géolocalisation ou PDF, et s’inquiète du respect des droits de la défense. Pour lui, dès lors que les policiers ont accès à l’entièreté des données, « il existe un risque d’extension abusive de l’accusation ».

    Une idée que réfute une source policière, pour qui le boîtier ne pourra extraire « que les données utiles à l’enquête, sans les stocker ». « Il ne faut pas oublier qu’avant d’extraire, il faut qu’il y ait une enquête et donc une autorisation soit d’un juge d’instruction, soit d’un procureur, tient à préciser Éric Pastre. Les personnes qui utilisent ce logiciel sont spécialement formées, on ne fait pas n’importe quoi. »

    L’extraction de données verrouillées, un large débat aux États-Unis

    Encore récemment, le président américain, Donald Trump, a apostrophé publiquement Apple, dénonçant le fait que la marque à la pomme refuse de débloquer « les téléphones utilisés par des tueurs, des dealers ou d’autres éléments criminels violents ». Ceci après l’attaque en décembre de la base aéronavale de Pensacola, en Floride, où trois marins avaient été tués par un aviateur saoudien.

    Depuis, le gouvernement américain réclame au géant californien l’accès aux deux iPhones du tireur que les enquêteurs ne parviennent pas à débloquer. Un conflit similaire avait éclaté en 2015 après la tuerie de San Bernardino, en Californie, qui avait fait 14 morts. Et fait l’objet, la même année, d’une tribune du procureur de la République alors en charge des enquêtes sur le terrorisme, François Molins, et de ses homologues américain, anglais et espagnol, dans le New York Times.

    https://www.la-croix.com/France/Securite/police-pourra-extraire-toutes-donnees-dun-smartphone-meme-verrouille-2020-
    #données #données_personnelles #police #surveillance #smartphones #Israël

    • La police pourra extraire toutes les données d’un smartphone, même verrouillé

      Plusieurs centaines de commissariats français devraient être équipées de boîtiers capables d’extraire automatiquement toutes les données d’un smartphone, même verrouillé, d’ici à 2024. Un gain de temps précieux pour les enquêteurs, qui pose néanmoins plusieurs questions quant au respect de la vie privée.

      « Accédez à un large éventail de preuves, même sur des dispositifs mobiles chiffrés ou verrouillés, sur les réseaux sociaux publics et privés ou sur différents services de stockage cloud. » Voici ce que propose sur son site Internet Cellebrite, société israélienne spécialisée dans les questions de sécurité dont la police française fait partie des clients depuis plusieurs années.

      Une relation commerciale qui suit son cours puisqu’une source policière confirme que le ministère de l’intérieur équiper d’ici à 2024 plusieurs centaines de commissariats français d’une technologie développée par l’entreprise israélienne depuis 2017, capable d’extraire automatiquement toutes les données d’un smartphone, même verrouillé, « sans date précise pour le moment ».

      Un gain de temps précieux pour les enquêteurs

      « Cellebrite nous fournit déjà un logiciel qui permet d’extraire les données d’un téléphone », explique Éric Pastre, référent investigations pour Unsa Police et lui-même officier de police judiciaire. Cependant, pour le moment, ce processus est long et ne peut se faire que si le smartphone est allumé et déverrouillé.

      Aujourd’hui, les téléphones saisis et réclamant exploitation doivent être envoyés dans un des centres spécialisés de la police technique et scientifique, opération d’autant plus chronophage que ces derniers sont souvent embouteillés. « Il faut entre trois et six mois pour avoir les résultats de l’exploitation d’un téléphone en partie parce que nous manquons de personnels, déplore Éric Pastre. Ce nouveau boîtier devrait nous faire gagner du temps. »

      La question de la protection des données personnelles

      « Je comprends tout à fait la volonté des enquêteurs d’avoir un accès rapide à des informations, mais je suis inquiet devant l’adoption d’un dispositif si efficace », s’interroge Thierry Vallat. Pour cet avocat spécialiste du numérique, « la législation actuelle n’est pas adaptée aujourd’hui à l’utilisation d’une telle technologie ».

      Il pointe notamment le fait que le boîtier aspire absolument toutes les données du téléphone, messages, photos, vidéos, géolocalisation ou PDF, et s’inquiète du respect des droits de la défense. Pour lui, dès lors que les policiers ont accès à l’entièreté des données, « il existe un risque d’extension abusive de l’accusation ».

      Une idée que réfute une source policière, pour qui le boîtier ne pourra extraire « que les données utiles à l’enquête, sans les stocker ». « Il ne faut pas oublier qu’avant d’extraire, il faut qu’il y ait une enquête et donc une autorisation soit d’un juge d’instruction, soit d’un procureur, tient à préciser Éric Pastre. Les personnes qui utilisent ce logiciel sont spécialement formées, on ne fait pas n’importe quoi. »
      L’extraction de données verrouillées, un large débat aux États-Unis

      Encore récemment, le président américain, Donald Trump, a apostrophé publiquement Apple, dénonçant le fait que la marque à la pomme refuse de débloquer « les téléphones utilisés par des tueurs, des dealers ou d’autres éléments criminels violents ». Ceci après l’attaque en décembre de la base aéronavale de Pensacola, en Floride, où trois marins avaient été tués par un aviateur saoudien.

      Depuis, le gouvernement américain réclame au géant californien l’accès aux deux iPhones du tireur que les enquêteurs ne parviennent pas à débloquer. Un conflit similaire avait éclaté en 2015 après la tuerie de San Bernardino, en Californie, qui avait fait 14 morts. Et fait l’objet, la même année, d’une tribune du procureur de la République alors en charge des enquêtes sur le terrorisme, François Molins, et de ses homologues américain, anglais et espagnol, dans le New York Times.

      https://www.la-croix.com/France/Securite/police-pourra-extraire-toutes-donnees-dun-smartphone-meme-verrouille-2020-

    • D’où l’importance d’avoir un smartphone à jour au niveau des corrections des failles de sécurité.
      Pour Android, à part GrapheneOS tournant sur des pixels je ne vois pas quel téléphone serait à la hauteur.

  • The EU donates high-tech equipment worth 1.4 million BAM to strengthen operational capacities of the BiH Border Police

    The European Union donated specialised equipment worth 1.4 million BAM to the Border Police of Bosnia and Herzegovina today, with the aim of enhancing their operational capabilities. The equipment includes 25 short and medium-range drones, 30 handheld thermal imaging cameras, and 5 heartbeat detectors, along with specialised training for drone operators. In addition to advanced surveillance technologies, the donation provides four trailers designed for transporting service dogs which will be delivered next week. Together, these resources will significantly enhance surveillance and inspection capabilities at border crossing points and along the border.

    On behalf of the Delegation of the EU to Bosnia and Herzegovina, the equipment was handed over by Karel Lizerot, Head of the Section for Justice and Home Affairs, Migration, and Public Administration Reform to Border Police Director Mirko Kuprešaković, in the presence of Michael J.F. O’Mahony, Deputy Chief of Mission of the International Organization for Migration (IOM) in Bosnia and Herzegovina, who represented IOM BiH, the organization responsible for implementing the procurement and monitoring process.

    “Border security and migration management are shared priorities for Bosnia and Herzegovina and the European Union. The modern surveillance tools the Border Police officers received today will help strengthen the fight against irregular migration and smuggling. Improvements to the coordination, efficiency and the overall effectiveness of border control not only make Bosnia and Herzegovina’s borders safer but enhance our collective security. The EU is committed to supporting Bosnia and Herzegovina on its path to the EU, including strengthening border security and migration management in line with EU standards.”, said Lizerot.

    Director Kuprešaković expressed his gratitude for the long-standing and continuous cooperation with EU: “We especially appreciate that, through various projects - including donations of specialized equipment, vehicles, facilities, communication tools, and officer training, you have helped that Border police agency respond more effectively to numerous security challenges. Thanks to your support and the donated equipment, we are now able to manage the state border more efficiently and strengthen our own capacities, thereby jointly contributing to a safer environment for all citizens in Bosnia and Herzegovina and the wider region," said director Kuprešaković.

    Migration management requires a comprehensive approach to addressing complex humanitarian and security challenges. Therefore, the EU continuously supports the Ministry of Security and Bosnia and Herzegovina in building a sustainable migration management system. Recognising that this task requires significant resources, the EU funded a seven-month training programme in 2025 for 142 new Border Police cadets (the XII generation), worth one million BAM, building on last year’s training of 150 cadets from the XI generation.

    Over the past seven years, the EU has provided more than 9 million euros to strengthen the capacities of the Border Police of Bosnia and Herzegovina, including supplying specialised equipment, vehicles, communication systems, and IT infrastructure. This investment has directly enhanced the operational readiness and professionalism of border management institutions across the country.

    Cooperation between Bosnia and Herzegovina and the EU on border security and migration management will be further strengthened following the signature of the Frontex Status Agreement in Brussels on 11 June 2025, allowing the European Border and Coast Guard Agency (Frontex) to carry out joint operations with Bosnia and Herzegovina and deploy its standing corps anywhere along the country’s borders.

    The European Union, in cooperation with the International Organization for Migration (IOM), will continue to support the strengthening of Bosnia and Herzegovina’s migration and border management systems through the procurement of equipment, capacity building, and the provision of professional assistance to the Ministry of Security, the Service for Foreigners’ Affairs, Border Police and Sector for Asylum, the Directorate for Coordination of Police Bodies in Bosnia and Herzegovina, and other institutions and agencies responsible for this sector.

    The Border Police of Bosnia and Herzegovina will continue to pursue opportunities to modernise its resources and strengthen the expertise of its staff, reaffirming its commitment to building a secure, reliable, and E-standard border management system.

    https://bih.iom.int/news/eu-donates-high-tech-equipment-worth-14-million-bam-strengthen-operational-
    #Bosnia #Bosnia-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #frontières #migrations #réfugiés #militarisation_des_frontières #IOM #OIM #équipement #don #UE #EU #union_européenne #drones #police #caméras #training #formations #surveillance_des_frontières #Karel_Lizerot #Mirko_Kuprešaković #coopération #border_management #Frontex_Status_Agreement #Frontex

  • Fauteuil vide à Genève
    https://laviedesidees.fr/Fauteuil-vide-a-Geneve

    Que reste-t-il du multilatéralisme si l’un des principaux architectes décide de s’en aller ? L’annonce par les États-Unis de leur retrait de l’OMS et du CDH révèle les fractures de la gouvernance mondiale et fragilise l’avenir des organisations internationales.

    #International #Donald_Trump #GRAM #OMS
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250610_albaret.pdf

  • « Donald Trump a besoin d’#eau. Et il le sait. »

    Longtemps tenue pour acquise, l’eau pourrait se trouver au cœur des négociations à venir entre le #Canada et les États-Unis. La Maison-Blanche convoite à voix haute l’or bleu de son voisin du Nord et menace en privé de déchirer les accords qui encadrent depuis des décennies le partage de la ressource entre les deux pays. Portrait d’un Canada en eaux troubles depuis le retour aux affaires de #Donald_Trump.

    « [Les Américains] veulent nos ressources, ils veulent notre eau, ils veulent notre terre, ils veulent notre pays. » Plusieurs experts expriment aujourd’hui des craintes qui font écho à cet avertissement seriné tel un leitmotiv par le premier ministre Mark Carney au cours de la dernière campagne électorale.

    « Chez nos voisins du Sud, surtout au sein de l’allégeance républicaine, l’eau est une marchandise comme une autre, explique au Devoir Yan Cimon, professeur titulaire de stratégie à la Faculté des sciences de l’administration et vice-recteur adjoint aux affaires internationales et à la Francophonie de l’Université Laval. Je suis de ceux qui croient que l’eau sera un enjeu dans le renouvellement de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique. »

    Le président américain ne fait rien pour calmer cette croyance. Au moment où un brasier dévorait Los Angeles à l’automne 2024, le candidat Donald Trump évoquait tout haut le fantasme d’ouvrir un « immense robinet » sur le #fleuve_Columbia pour abreuver le Sud-Ouest états-unien.

    Revenu à la Maison-Blanche en janvier, il a aussitôt suspendu, dans le cadre d’une « vaste révision de ses engagements internationaux », des discussions entamées sept ans plus tôt pour renouveler le #traité qui régit le partage du cours d’eau entre les États-Unis et le Canada depuis 1964. Cette mise sur pause, ajoutée aux fanfaronnades sur le 51e État et sur la frontière « tracée à la règle » entre les deux pays, augure de bien mauvais jours pour l’eau canadienne.

    « Historiquement, la question de l’eau dans la relation canado-américaine était gérée de façon bilatérale, en toute bonne entente et par des gens qui n’étaient pas des élus, donc qui n’étaient pas politisés, explique Yan Cimon. Avec l’administration actuelle, la posture est très différente : elle essaie de tirer la couverture le plus possible de son côté. »

    L’or bleu canadien suscite la convoitise dans un monde confronté à une crise de l’eau sans précédent, où 4 milliards d’êtres humains manquent chroniquement d’eau et où la demande excédera de 40 % les capacités d’approvisionnement à l’horizon 2030, selon l’Organisation des Nations unies.

    Les États-Unis n’échappent pas à cette #sécheresse. Ses fleuves faiblissent, ses réservoirs s’assèchent : la superpuissance assoiffée lorgne du côté canadien, un territoire où se concentre 20 % de l’eau douce à la surface de la Terre, habité par à peine 0,4 % de la population mondiale.

    Dans ce contexte, les Canadiens ne doivent plus tenir leur eau pour acquise, croit la militante et autrice Maude Barlow, cofondatrice du Conseil des Canadiens et ancienne conseillère principale en matière d’eau auprès du président de l’Assemblée générale des Nations unies. D’autant plus que son abondance relève du mythe quand 60 % de cette eau court au nord de la baie d’Hudson et en Arctique, inaccessible à 80 % de la population.

    « Les États-Unis avaient de l’eau en abondance, mais ils l’ont gaspillée et ils ne montrent aucun signe de vouloir en prendre soin avec la guerre totale lancée contre la nature par cette administration, indique Mme Barlow. Le président regarde donc au Nord et croit faussement que le Canada en a à donner. Quand Donald Trump répète que son pays n’a pas besoin du Canada, il énumère les voitures, le bois, l’acier et l’aluminium canadiens, mais il ne mentionne jamais l’eau. Je suis convaincue que cette dernière sera une des monnaies d’échange exigées par Washington, parce que pour réaliser la renaissance industrielle qu’il a promise aux Américains, Donald Trump a besoin d’eau. Et il le sait. »

    « Le Canada a une cible dans le dos »

    Le Canada et les États-Unis se partagent 13 cours et étendues d’eau, dont les lacs Huron, Supérieur, Érié et Ontario qui concentrent, avec le lac Michigan, 84 % de l’eau douce de surface en Amérique du Nord. Trente millions de personnes vivent dans leur bassin, dont 30 % de la population canadienne. Plusieurs traités encadrent leur usage, notamment un pacte conclu en 2005 par l’Ontario, le Québec et les huit États américains limitrophes des Grands Lacs pour assurer leur gestion durable.

    L’entente paraît aujourd’hui en péril. Le New York Times rapportait en mars que Donald Trump a annoncé, au cours de sa dernière conversation avec l’ancien premier ministre Justin Trudeau, son intention de « déchirer les accords et les conventions » qui encadrent les #Grands_Lacs.

    « C’est là que réside la menace la plus sérieuse, estime Maude Barlow. Trump n’honore aucun #accord et il voit déjà l’eau des Grands Lacs comme la sienne. Il n’a qu’un décret à signer pour que le pacte de 2005 parte en fumée. Il pourrait aussi invoquer l’#état_d’urgence et déployer le corps des ingénieurs de l’armée — ou tout simplement pomper l’eau des Grands Lacs sans demander la permission. »

    Le Canada défendrait ses eaux en ordre dispersé en raison d’un complexe partage des compétences. Chaque province est propriétaire de l’eau sur son territoire en vertu de la loi constitutionnelle de 1867, mais la ressource tombe aussi sous la responsabilité des gouvernements autochtones et de « plus de 20 ministères et organismes » au fédéral.

    « Ça rend la tâche de combattre les menaces américaines très difficile, que ces menaces soient rhétoriques ou non », estime Tricia Stadnyk, spécialiste en modélisation hydrologique à l’École d’ingénierie Schulich de l’Université de Calgary.

    « Le Canada a une cible dans le dos, avertit la professeure dans un entretien publié en mai dans le magazine National, la revue de l’Association du Barreau canadien. Ce n’est pas une lutte équitable à l’heure actuelle. C’est plutôt un combat entre David et Goliath. »

    Se préparer au pire

    Même si le Canada interdit l’exportation de son eau, comment arrêter une administration américaine décidée à la puiser quand l’économie canadienne est à la merci de Washington ? s’interroge Maude Barlow.

    « Les lois et les accords peuvent ployer sous le poids de pressions politiques, rappelle-t-elle. Donald Trump peut arriver à la table des négociations et menacer d’imposer des tarifs de 100 % sur toutes les marchandises canadiennes, tant et aussi longtemps que nous ne lui livrons pas notre eau. Combien d’emplois serons-nous prêts à sacrifier pour lui tenir tête ? »

    Le Canada ne se défendrait pas seul, pense toutefois Yan Cimon. « Sur les enjeux canado-américains, il y a moins d’unanimité que nous le pensons chez les républicains. Dans les États limitrophes, les gens ont aussi l’habitude des relations bilatérales, ils comprennent la dynamique entre nos deux pays et ils savent que s’ils utilisent mal l’eau ou s’ils en abusent, ils font mal au Canada, mais aussi à eux-mêmes. »

    Face à une Maison-Blanche intempestive, le Canada devrait donc se préparer au pire tout en espérant le mieux, conclut le professeur de l’Université Laval. « Nous avons vu avec quelle rapidité Donald Trump peut procéder quand il décide de détruire un consensus. Le président peut se lever un matin, décider que l’eau est sa nouvelle priorité et se retirer des instances bilatérales qui encadrent son partage entre les deux pays. Ces instances n’étaient pas parfaites, mais elles offraient une façon de discuter des sujets qui fâchent. Malheureusement, conclut-il, nous ne sommes plus dans un univers qui nous permet d’espérer ça. »

    https://www.ledevoir.com/societe/888562/donald-trump-besoin-eau-il-sait
    #Etats-Unis #USA
    via @freakonometrics

  • Appel au don de publications

    3 juin 2025

    L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne connaît, en 2025, une réduction notable de son budget. Cette baisse affecte directement les #crédits de fonctionnement du Service Commun de la Documentation, contraint de restreindre certaines de ses activités. Si l’accès aux #revues et #ressources_numériques est maintenu en raison des engagements pris en 2024, les #achats de #livres ont été quasiment suspendus au premier semestre et reprendront avec des moyens limités au second.

    Dans cette perspective inédite pour le SCD, nous sollicitons votre soutien : si vous avez récemment publié un ouvrage, nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir en offrir un exemplaire à l’une de nos bibliothèques.

    Ce geste contribuera à :

    - Maintenir l’accès à une documentation riche et actuelle,
    – Renforcer la visibilité de vos travaux auprès de la communauté universitaire,
    - Valoriser la recherche menée au sein de notre établissement.

    https://bibliotheques.pantheonsorbonne.fr/actualite/appel-don-publications
    #it_has_begun #ESR #université #France #université_Paris_1_Panthéon-Sorbonne #budget #dons #appel_à_don #bibliothèque #bibliothèque_universitaire #enseignement_supérieur

    • Opération 1 livre 1 étudiant

      Sévèrement touchée par les restrictions budgétaires, la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne a obtenu de la #CVEC de Paris 1 un financement pour l’acquisition de livres en 2025 pour les deux sites Sorbonne et Géographie.

      Ainsi les étudiants de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne inscrits à la BIS (de la L3 au doctorat, en sciences humaines et sociales) sont invités à participer à l’acquisition de livres indispensables à leurs études et leurs recherches, en partageant leurs propositions avec nous.

      Ces suggestions devront s’inscrire dans le cadre de la charte des collections récemment réactualisée, et sont à transmettre via le formulaire suivant ➡️

      Nous espérons vos contributions nombreuses, dès maintenant et jusqu’en novembre prochain !

      https://www.bis-sorbonne.fr/quid-novi-hub/operation-un-livre-un-etudiant

      –-

      Note, message reçu d’un collègue :

      Détourner une taxe préaffectée à la vie étudiante pour financer le cœur de mission scientifique et pédagogique.
      C’est totalement illégal. La CVEC ne peut servir à financer que « l’accueil et l’accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des étudiants », et "à conforter les actions de prévention et d’éducation à la santé réalisées à leur intention"https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000047926246

  • #Bloody_borders

    The Bloody Borders project is an initiative aimed at shedding light on the illegal pushbacks and violence that people on the move experience at Europe’s borders, with the ultimate goal of demanding accountability, and transforming the current border regime into one that prioritizes humane policies, safe pathways, and legal protections.

    Over the last period, migration patterns have changed significantly due to various factors, including armed conflicts, economic injustice, and the alarming level of securitization to prevent any informal move. As people move in search of safety and better opportunities, they often encounter racism, discrimination, cruelty, and violence.

    While many governments adopt a deterrence approach of implementing aggressive measures to prevent entry, countless human rights activists monitor and report these abuses, which are particularly evident in the practice of pushbacks.

    https://bloodyborders.org
    #données #témoignage #violence #migrations #réfugiés # #base_de_données #push-backs #refoulements #border_violence #No_Name_Kitchen

    ping @reka

  • Trump contre les #Nations_unies
    https://laviedesidees.fr/Trump-contre-les-Nations-unies

    Les sorties de #Donald_Trump contre l’ONU qui fête ses 80 ans cette année invitent à réfléchir à cette nouvelle crise traversée par cette institution : quel est l’agenda de Donald Trump pour les organisations internationales ? Que nous dit cet agenda de la santé de l’ordre #International libéral fondé en 1945 ?

    #GRAM

  • Quelle réforme de l’ONU ?
    https://laviedesidees.fr/Quelle-reforme-de-l-ONU

    Quel agenda se cache derrière le nouvel acronyme « DOGE-UN » porté par la nouvelle administration Trump ? Si l’on peut difficilement nier la nécessité de réformer l’ONU, le projet trumpiste repose sur des diagnostics fallacieux.

    #International #Nations_unies #Donald_Trump #GRAM
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250603_onu-docx.pdf

  • La défection des néoconservateurs américains
    https://laviedesidees.fr/Pierre-Bourgois-Le-neoconservatisme-americain

    En moins d’une décennie, Trump a vidé le Parti républicain de ce qui composait sa substance politique et programmatique depuis au moins une génération : le néoconservatisme.

    #International #États-Unis #conservatisme #Donald_Trump
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250526_neocons-2.pdf

  • #France_Travail : des #robots pour contrôler les chômeurs·euses et les personnes au #RSA

    France Travail déploie actuellement des robots visant à automatiser et massifier le contrôle des personnes inscrites à France Travail. Depuis le 1 janvier 2025, cela inclut également les personnes au RSA. Il s’agit d’une nouvelle étape du dangereux projet de #gestion_algorithmique des personnes sans-emplois, porté par le directeur général de France Travail, #Thibaut_Guilluy. Retour sur le contexte de cette mise en place et ses implications sociales.

    Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, les #contrôles réalisés par France Travail sont passés de moins de 200 000 en 2017 à plus de 600 000 en 2024. Il y a tout juste un an, l’exécutif surenchérissait et fixait à l’institution un objectif de 1,5 million de contrôles en 20271.

    Parallèlement était votée, en décembre 2023, la loi dite « #Plein_Emploi », entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Cette dernière vient modifier en profondeur les modalités du contrôle des personnes sans-emplois via deux mesures phares. La première est l’extension du pouvoir de contrôle et de #sanctions des personnes au RSA par France Travail. La seconde concerne l’obligation pour toute personne suivie par France Travail – qu’elle soit au RSA ou au chômage – de réaliser 15 « heures d’activité » hebdomadaires sous peine de sanctions.

    C’est dans ce contexte que France Travail déploie actuellement une refonte de son processus de contrôle. Dénommée « #Contrôle_de_la_Recherche_d’Emploi_rénové » (ou « #CRE_rénové »), elle vise tant à « arriver à mettre en oeuvre 1,5 million de contrôles […] à l’horizon 2027 » qu’à prendre en compte les « évolutions introduites par la loi “Plein Emploi” »2.

    #Automatisation et #massification des contrôles

    Pour atteindre l’objectif de massification des contrôles, France Travail mise sur l’automatisation3. Début 2025, ses dirigeant·es ont ainsi annoncé que le « CRE rénové » s’accompagnerait du déploiement de « robot[s] d’aide à l’analyse du dossier » destinés à assister la personne en charge du contrôle. L’objectif affiché est de réaliser des « gains de productivité » permettant de réduire la durée d’un contrôle pour pouvoir alors les multiplier à moindre coût4.

    Pour ce faire, ces « robots » ont pour tâche de classer les personnes ayant été sélectionnées pour un contrôle selon différents degrés de « #suspicion »5 afin de guider le travail du contrôleur ou de la contrôleuse. Concrètement, ils réalisent un #profilage_algorithmique de la personne contrôlée sur la base de l’analyse des #données_personnelles détenues par France Travail.

    Ce #profilage prend la forme d’une #classification en trois niveaux : « #clôture » (pas de suspicion), « #clôture_potentielle » (suspicion moyenne) ou « #contrôle_potentiel » (suspicion forte)6. Ce résultat est alors transmis, en amont du contrôle, au contrôleur ou à la contrôleuse afin de l’inciter à se concentrer sur les dossiers considérés comme suspects par l’#algorithme, tout en clôturant rapidement le contrôle pour les autres.

    France Travail se réfugie dans l’#opacité

    À travers notre campagne France Contrôle, nous avons déjà parlé de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), la première à se lancer dans ce contrôle algorithmique des populations. Le fait qu’elle soit rejointe par France Travail démontre une fois de plus pourquoi il est fondamental de s’opposer, par principe, à l’usage d’algorithmes de profilage à des fins de contrôle. Mais également d’exiger la transparence autour du fonctionnement de ces algorithmes, afin de mieux pouvoir les combattre tant politiquement que juridiquement.

    Dans le cas présent, cette transparence est d’autant plus importante que l’objectif d’un contrôle de la #recherche_d’emploi – « une appréciation globale des #manquements [de la personne contrôlée] afin de sanctionner un comportement général »7 – est très flou et propice à l’#arbitraire. L’analyse du #code de l’algorithme pourrait aussi appuyer un combat juridique, tel que l’actuel contentieux contre la CNAF.

    Mais sur le sujet des « robots » de contrôle – comme sur beaucoup d’autres8 – la direction de France Travail se refuse à toute transparence. Son directeur est allé jusqu’à déclarer à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) « qu’aucun algorithme n’est utilisé dans le cadre du « CRE rénové » […] » suite à la saisine déposée par des journalistes de Cash Investigation ayant travaillé sur ce sujet9.

    Un profilage policier

    En l’absence de transparence sur le fonctionnement de ces « robots », nous ne pouvons qu’avancer quelques hypothèses sur le fonctionnement du profilage algorithmique. Côté technique, la direction de France Travail a déclaré que le « robot » n’était pas basé sur de l’intelligence artificielle, sans toutefois exclure qu’il puisse l’être à l’avenir10. En conséquence, le profilage serait le résultat d’opérations algorithmiques simples issues de la combinaison de différents critères construits à partir des données personnelles détenues par France Travail11.

    Quant à la nature de ces critères, des pistes sont données par un document distribué aux équipes de contrôle de France Travail il y a quelques mois. Assumant pleinement un discours policier, la direction de France Travail y présente une « grille d’analyse » venant préciser le « niveau d’importance » de différents « indices » permettant de caractériser les « manquements » des personnes contrôlées.

    Parmi ces éléments, notons notamment l’absence de périodes récentes de travail ou de formation, l’absence de mobilisation des outils numériques mis à disposition par France Travail (offres, CV ou carte de visite en ligne), l’absence de contact avec son ou sa conseiller·ère, les résultats des derniers contrôles de recherche d’emploi, l’absence de candidatures envoyées via le site de France Travail ou encore le non-respect des 15 « heures d’activité » prévue par la loi « Plein Emploi ».

    Tout indique que ce travail de #rationalisation du processus de contrôle aurait servi de base à la construction du « robot » lui-même. En effet, en plus du résultat du profilage, le « robot » fait remonter au contrôleur ou à la contrôleuse une liste d’éléments issus de cette grille. Ces remontées permettent alors à la personne en charge du contrôle d’apprécier la décision de classification du « robot », sans pour autant qu’il ou elle ait accès à ses règles de fonctionnement précises.
    Automatisation et violence institutionnelle

    Le déploiement d’algorithmes de profilage à des fins de contrôle participe activement à la politique de #répression et à la #paupérisation des personnes sans-emplois. La massification des contrôles à laquelle contribue ce processus d’automatisation entraîne mécaniquement une hausse du nombre de sanctions et de pertes de #droits associé·es.

    Ainsi, d’après les documents de France Travail, 17% en moyenne des contrôles aboutissent à une radiation12. Dans l’hypothèse où ce taux resterait constant, l’augmentation de 500 000 à 1,5 million de contrôles par an implique que le nombre de radiations associées passerait d’environ 85 000 aujourd’hui à 255 000 en 202713. Ajoutons que l’impact des contrôles n’est pas le même pour toutes et tous : d’après les chiffres disponibles, les personnes n’ayant pas le bac ou étant au RSA sont sur-représentées parmi les personnes radiées suite à un contrôle14. L’automatisation des contrôles est donc une manière d’écarter les plus précaires de France Travail.

    Notons enfin, comme le rappellent cinq chercheurs et chercheuses dans le livre Chômeurs, vos papiers !15, qu’aucun travail scientifique ne vient valider le récit mis en avant par nos dirigeant·es selon lequel les contrôles favoriseraient la reprise d’emploi. Cette hypocrisie politique n’a pour fondement qu’une vision stigmatisante et infantilisante des personnes sans-emplois, visant à nier toute responsabilité collective vis-à-vis du chômage de masse et à le réduire à une problématique individuelle.

    À l’inverse, ajoutent les auteurs·ices, les effets négatifs des contrôles sont largement documentés. En plaçant les personnes contrôlées dans une situation humiliante – « où au stigmate de l’assisté s’ajoute celui du tricheur »16 – s’accompagnant de lourdes démarches de justification, ils induisent un effet dissuasif vis-à-vis de l’accès aux droits. En retour, ils contribuent à l’augmentation du non-recours, dont le taux est estimé à plus de 25% pour l’assurance chômage et à 30% pour le RSA17. À ceci s’ajoute le fait qu’il plonge dans la précarité celles et ceux contraints·es à accepter des postes pénibles, sous-payés et précaires.

    Loi « Plein Emploi » : des contrôles aux effets démultipliés

    Tout ceci est d’autant plus inquiétant à l’heure où entre en vigueur la loi « Plein Emploi », qui vient renforcer l’impact et le champ des contrôles réalisés par France Travail.

    En premier lieu via l’instauration d’une obligation de 15 « heures d’activité » pour toute personne sans-emploi18. À la violence qu’elle entraîne en termes de niveau de contrôle et d’intrusion dans la vie privée des personnes contrôlées, cette mesure conjugue une contrainte administrative extrêmement lourde de par la difficulté que chacun·e aura pour justifier ces heures. Elle vient ainsi considérablement renforcer l’arbitraire des contrôles et, de fait, les pouvoirs de répression de France Travail. Si la difficulté qu’il y aura à (faire) respecter cette mesure pourrait la faire paraître presque illusoire, notons cependant que France Travail développe déjà un agenda partagé entre personne sans-emploi et conseiller·ère, c’est-à-dire un outil numérique dédié au contrôle de ces « heures d’activité ».

    En second lieu, parce que la loi « Plein Emploi » vient étendre les prérogatives de contrôle de France Travail sur les personnes au RSA19. Jusqu’alors, les sanctions relatives au RSA relevaient de la compétence du département et le retrait de son bénéfice nécessitait le passage devant une commission pluridisciplinaire dédiée. Via les « suspensions-remobilisations »20, la loi « Plein Emploi » a désormais introduit la possibilité pour les départements de déléguer à France Travail la compétence de suspension du RSA. Dans ce cas, France Travail pourra suspendre le RSA d’une personne à la suite d’un contrôle de manière unilatérale et sans que l’avis d’une commission de contrôle de la suspension soit nécessaire.
    Face au contrôle algorithmique, lutter

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, la contestation monte de toute part contre le renforcement des contrôles à France Travail.

    Du Défenseur des Droits à la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), en passant par le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion (CNLE), l’ensemble des institutions de lutte contre la pauvreté critiquent vertement la loi « Plein Emploi » et ses velléités autoritaires21.

    De leur côté les associations de lutte contre la précarité se regroupent et dénoncent une réforme « inhumaine, injuste et inefficace », tandis que sur le terrain, les premier·ères concernées s’organisent. En Bretagne, le Conseil départemental du Finistère a ainsi été occupé par des personnes réunies en « Assemblée Générale contre la réforme du Rsa-france-travail »22.

    Devant la multiplication des oppositions et la diversité des modes d’actions, nous appelons toutes celles et ceux qui refusent la destruction de notre système de protection sociale et la violence des politiques néo-libérales dont elle s’inspire à s’organiser et à rejoindre ces luttes de la manière qui leur convient le mieux.

    De notre côté, nous tâcherons d’y contribuer à travers la documentation de cette infrastructure numérique de surveillance que les dirigeant·es de France Travail mettent en place dans le cadre de la loi « Plein Emploi ». Nous appelons par ailleurs les personnes ayant connaissance des critères utilisés par les robots de contrôle à nous contacter à algos@laquadrature.net ou à déposer des documents de manière anonyme sur notre SecureDrop (voir notre page d’aide ici). Si vous le pouvez, vous pouvez nous aider en nous faisant un don.

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    References

    ↑1 Pour les chiffres de 2017, voir l’étude de Pôle Emploi « Le contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi » disponible ici. Pour 2024, voir « Bilan du Contrôle de la recherche d’emploi » disponible ici. Pour les annonces d’Emmanuel Macron dès son arrivée au pouvoir voir cet article de 2017 et cet article de 2021. L’objectif de 1,5 million a été annnoncé par Gabriel Attal en 2024, voir cet article.
    ↑2 « Information en vue d’une consultation sur le contrôle de la recherche d’emploi rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 9 et 10 octobre 2024, disponible ici.
    ↑3 A noter que le CRE rénové s’accompagne aussi d’une réduction des droits des personnes contrôlées afin de réduire le temps nécessaire à un contrôle. Il s’agit de mettre en place une procédure « flash » permettant de faire « l’économie de l’entretien téléphonique » et/ou de l’envoi d’un formulaire à la personne contrôlée, deux choses qui étaient systématiques jusqu’alors lors d’un CRE. En cas d’« avertissement avant sanction », la personne contrôlée disposera de 10 jours pour justifier de sa situation. Voir « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑4 « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central (CSEC) des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑5 La sélection des personnes relève d’un autre traitement algorithmique. Elles sont le fruit de requêtes ciblées (métiers en tensions…) et aléatoires, de signalements agence ou encore d’« alertes automatiques » incluant désormais certains des flux provenant de la « gestion de la liste ». Voir le document « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑6 Ces informations se basent sur des discussions avec des équipes de France Travail ayant eu accès aux résultats des profilages réalisés par les robots. Notons aussi l’existence d’une catégorie « erreur » pour les dossiers n’ayant pas pu être traités par l’algorithme.
    ↑7 « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑8 Une grande partie de nos demandes d’accès aux documents administratifs restent sans réponse. Nous reviendrons sur ce point dans un article dédié.
    ↑9 L’avis de la CADA citant le directeur de France Travail est disponible ici.
    ↑10 Propos tenus lors du CSEC de France Travail du 22 novembre 2024.
    ↑11 On pense assez naturellement à un algorithme du type « arbre de décision ».
    ↑12 Voir le tableau 1 du document Le contrôle de la recherche d’emploi en 2023, France Travail, disponible ici. A noter que ce chiffre est passé à 20% dans les régions ayant expérimentées le CRE rénové avant sa généralisation. Voir la slide 15 de ce document présenté en Comité Social et Economique Central de France Travail le 9 octobre 2024.
    ↑13 A noter ici que l’effet de la loi « plein emploi » sur le nombre total de radiations n’est pas clair. En effet, une partie de la « gestion de la liste » – situations entraînant auparavant une radiation automatique tel que l’absence à un rendez-vous ou l’absence à formation – est transférée au CRE. Pour des statistiques sur les radiations et les sorties des personnes inscrites à France Travail est disponible ici sur le site de la DARES.
    ↑14 Voir Le contrôle de la recherche d’emploi en 2023, France Travail, tableau 2, disponible ici. Voir aussi le tableau 1 de l’étude « Le contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi », Pôle Emploi, 2018.
    ↑15 C. Vives, L. Sigalo Santos, J.-M Pillon, V. Dubois et H. Clouet, « Chômeurs, vos papiers ! », 2023. Cet essai revient sur les aspects historiques, politiques et sociologiques du contrôle dans les politiques publiques de l’emploi. Concernant l’impact des contrôles, notons l’étude « Le contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi » publiée par Pôle Emploi en 2018, qui ne permet pas de conclure, tels que les résultats sont présentés, à un quelconque impact statistiquement significatif du contrôle.
    ↑16 V. Dubois, « Contrôler les assistés », Chapitre 10. Voir aussi l’article de Lucie Inland disponible ici, cet article du Monde et le rapport du Défenseur des Droits « La lutte contre la fraude aux prestations sociales » disponible ici. La Fondation pour le logement des défavorisés, le Défenseur des droits et le collectif Changer de Cap ont par ailleurs collecté de nombreux témoignages décrivant la violence vécue par les allocataires lors des contrôles. Difficultés de recours, contrôles répétés, suspension automatique des prestations sociales, intrusion humiliante dans les moindres recoins de la vie privée. Nous vous invitons à lire l’ensemble de ces témoignages disponibles ici.
    ↑17 C. Hentzgen, C. Pariset, K. Savary, E.Limon, « Quantifier le non-recours à l’assurance chômage », Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques, 2022, disponible ici. Céline Marc, Mickaël Portela, Cyrine Hannafi, Rémi Le Gall , Antoine Rode et Stéphanie, Laguérodie « Quantifier le non-recours aux minima sociaux en Europe », 2022, disponible ici.
    ↑18 Le nombre « d’heures d’activités hebdomadaires » à réaliser peut être diminué en fonction des difficultés personnelles (handicap, parent isolé…). Voir l’article 2 de la loi pour le « Plein Emploi ».
    ↑19 L’obligation d’inscription concerne aussi les personnes en situation de handicap suivies par Cap Emploi et les « jeunes » accompagnés par une mission locale ayant conclu un « Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie » ou un « contrat d’engagement jeune ». Voir l’article 1 de la loi pour le « Plein Emploi ».
    ↑20 L’article 3 de la loi pour le « Plein Emploi » prévoit notamment la possibilité pour un département de déléguer le « prononcé des mesures de suspension du versement du RSA » pour les personnes dont France Travail est l’organisme référent. L’article 2 de la même loi une coopération accrue entre France Travail. Il précise aussi que France Travail est en charge du contrôle du « Contrat d’Engagement » des personnes au RSA dont il est l’organisme référent et qu’il peut proposer au Conseil Départemental des sanctions (suspension/radiation) concernant le versement du RSA. Des précisions seront apportées par décret dont une version préliminaire a fuité dans la presse.
    ↑21 Voir notamment la déclaration de la CNCDH, l’avis du CNLE et cette étude publiée par le Secours Catholique, Aequitaz et ATD Quart Monde.
    ↑22 Voir notamment cet appel et cet article sur leur action au conseil départemental du Finistère. Vous pouvez les contacter à l’adresse ag-rsa-francetravail-brest chez riseup.net.

    https://www.laquadrature.net/2025/05/22/france-travail-des-robots-pour-controler-les-chomeurs%C2%B7euses-et-le

    #contrôle #surveillance #loi_plein_emploi #chômeurs

    –-
    voir aussi : https://seenthis.net/messages/1116620
    ping @karine4

  • Au RSA, les « libéralités » attribués par des proches sont à nouveau et enfin formellement exclues du calcul des ressources qui diminuent le montant théorique du RSA (reçu par mel)

    À compter de juillet 2025, les dons des proches (à l’exception de ce qui relève de l’obligation alimentaire ou des pensions alimentaires) ne seront plus pris en compte dans les ressources prises en compte pour le RSA. Voir la modification de l’art R.261-11 CASF qui ajoute, dans la liste des ressources non prises en compte les "aides et (...) secours financiers versés par des membres de la famille ou des proches du bénéficiaire, à l’exception des [pensions alimentaires et créances d’aliments dans le cadre de l’obligation alimentaire]". La modification a été faite dans le décret n° 2025-185 du 26 février 2025

    La modification est prévue pour le 1er juillet 2025 (article 6 du décret)

    Elle ne doit pas être confondue avec une autre disposition (R262-14), qui existe depuis longtemps, et qui donnait déjà tout pouvoir au #département de décider de façon discrétionnaire dans des cas exceptionnels que des dons ne soient pas pris en compte dans le calcul du RSA : "Sur décision individuelle du président du conseil départemental au vu de la situation exceptionnelle du demandeur au regard de son insertion sociale et professionnelle, il n’est pas tenu compte des #libéralités consenties aux membres du foyer"

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051253823

    Décret n° 2025-185 du 26 février 2025 portant généralisation des déclarations préremplies de ressources pour l’attribution du revenu de solidarité active et de la prime d’activité

    (extrait)

    Article 1

    Le code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :

    (....)

    3° A l’article R. 262-11 :
    a) Au 14°, après les mots : « et secours financiers », sont insérés les mots : « versés par des personnes morales » ;
    b) Il est un ajouté un 14° bis ainsi rédigé :
    « 14° bis) Des aides et des secours financiers versés par des membres de la famille ou des proches du bénéficiaire, à l’exception des ressources mentionnées au II de l’article L. 162-10 ; »

    (...)

    Article 6

    Les dispositions du présent décret s’appliquent aux demandes ou réexamens périodiques effectués à compter du 1er mars 2025, à l’exception de celles du 3° de l’article 1er qui s’appliquent aux demandes ou réexamens effectués à compter du 1er juillet 2025.
    article R262-11 CASF : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000051258442

    Article R262-14

    Modifié par Décret n°2013-938 du 18 octobre 2013 - art. 1 (VD)

    Sur décision individuelle du président du conseil départemental au vu de la situation exceptionnelle du demandeur au regard de son insertion sociale et professionnelle, il n’est pas tenu compte des libéralités consenties aux membres du foyer.

    Cela fait longtemps qu’à l’inverse d’autrefois, où les jeunes actifs avaient à épauler des aînés dépourvu de retraite suffisante, c’est désormais les vieux qui soutiennent matériellement leur progéniture, lorsqu’ils le peuvent. Ce type de clarification légale intervient avec 30 ans de retard, au bas mot.

    https://seenthis.net/messages/1101690
    #RSA #calcul_des_ressources #dons #droits_sociaux

  • Trump in viaggio in Medio Oriente
    https://radioblackout.org/2025/05/trump-in-viaggio-in-medio-oriente

    Il presidente degli Stati Uniti #donald_trump sta viaggiando in Medio Oriente come annunciato da giorni incontrando diverse personalità politiche e tratteggiando la sua strategia in politica estera. Al secondo giorno nel Golfo Trump ha incontrato Al Sharaa, leader siriano. L’esito dell’incontro ha visto la sospensione delle sanzioni contro la #Siria e il ritiro dei […]

    #L'informazione_di_Blackout #Al_jolani #qatar #strategia_usa
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/05/Trump-in-mo-2025_05_15_2025.05.15-10.00.00-escopost.mp3

  • Data Ecofeminism

    #Generative_Artificial_Intelligence (#GenAI) is driving significant environmental impacts. The rapid development and deployment of increasingly larger algorithmic models capable of analysing vast amounts of data are contributing to rising carbon emissions, water withdrawal, and waste generation. Generative models often consume substantially more energy than traditional models, with major tech firms increasingly turning to nuclear power to sustain these systems — an approach that could have profound environmental consequences.
    This paper introduces seven data ecofeminist principles delineating a pathway for developing technological alternatives of eco-societal transformations within the AI research context. Rooted in #data_feminism and ecofeminist frameworks, which interrogate about the historical and social construction of epistemologies underlying the hegemonic development of science and technology that disrupt communities and nature, these principles emphasise the integration of social and environmental justice within a critical AI agenda. The paper calls for an urgent reassessment of the GenAI innovation race, advocating for ecofeminist algorithmic and infrastructural projects that prioritise and respect life, the people, and the planet.

    https://arxiv.org/abs/2502.11086
    #données #écoféminisme #article_scientifique #IA #AI #intelligence_artificielle #écologie #environnement #féminisme #algorithmes #énergie #technologie #justice_sociale #justice_environnementale

    ping @fil

  • Publication de la Petite #encyclopédie de la science ouverte

    Développée par le #Comité_pour_la_science_ouverte, la Petite encyclopédie de la science ouverte vise à diffuser des connaissances claires et complètes sur dix sujets clés de la science ouverte :

    - #Infrastructures de science ouverte
    - #Données de recherche ouvertes
    - Langues scientifiques
    - Usages de la science ouverte
    - Monitoring de la science ouverte
    - #Bibliométrie
    - Economie de la science ouverte
    - Accès diamant
    - #Transparence de la #recherche
    - #Intégrité de la recherche

    haque sujet est traité séparément dans un article encyclopédique publié en anglais et en français, qui synthétise plusieurs sources telles que des publications scientifiques, des rapports, des ressources bibliographiques et des données.

    Conçu dès le départ comme un bien commun, chaque article est publié sous licence libre, sur deux espaces : une première fois sous la forme d’un article encyclopédique sur le site web encyclo.ouvrirlascience.fr (https://encyclo.ouvrirlascience.fr), et une deuxième fois sous la forme d’un article Wikipédia mis à jour de manière indépendante. La version Wikipédia évoluera de façon autonome avec le système de contribution collective de l’encyclopédie collaborative.

    https://www.ouvrirlascience.fr/publication-de-la-petite-encyclopedie-de-la-science-ouverte
    #ESR #économie
    #science_ouverte #édition_scientifique

  • Kiabi, Shein, Decathlon : la fast fashion encaisse des millions d’euros d’argent public avec le don de vêtements invendus
    https://disclose.ngo/fr/article/kiabi-shein-decathlon-la-fast-fashion-encaisse-des-millions-deuros-dargent

    Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la surproduction de l’industrie textile. Lire l’article

    • Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la #surproduction de l’industrie textile.

      Sur le papier, l’offre est alléchante. Vingt palettes de vêtements neufs de la marque Shein envoyées depuis la Chine, gratuitement. Delphine Peruch, coordinatrice d’une #recyclerie dans le Var, n’en revient pas lorsqu’elle reçoit cette proposition, en novembre dernier. Elle a pourtant décliné : « Notre philosophie est de donner une seconde vie aux vêtements, pas de revendre du #neuf ». Ces derniers mois, son association croule sous les dons, comme toute la filière du #ré-emploi textile, asphyxiée par les #surplus. À la #Croix-Rouge, en Vendée, on ne récupère plus les vêtements confiés par les particuliers. Chez #Emmaüs, « on pousse les murs, on construit des chapiteaux, et certains dons ont dû être jetés », rapporte Louana Lamer, responsable textile de l’association.

      Le secteur craque face à une production de vêtements débridée. Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la #nouveauté, réduire les coûts avec des #économies_d’échelles… Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le #bilan_écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

      Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi anti-gaspillage interdit leur #destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, les vendre à des déstockeurs ou les donner à des #associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu, mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

      D’après l’enquête de Disclose, en partenariat avec Reporterre, qui s’appuie sur des documents internes et l’analyse d’une dizaine de rapports d’entreprises, les géants de la fast fashion reçoivent plusieurs millions d’euros de #réductions_d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. Exemple : pour un pantalon vendu 12 euros par Shein, la marque chinoise peut escompter une ristourne fiscale de 7,20 euros si elle choisit de l’offrir à une #recyclerie. De quoi rendre la surproduction rentable pour une enseigne capable de réduire ses coûts de fabrication à quelques dizaines de centimes par article. Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire… aux frais du contribuable.

      Un cadeau de Shein contre un reçu fiscal

      « Nous produisons ce que les clients veulent, au moment où ils le veulent et là où ils le veulent », assure le PDG de Shein, #Donald_Tang, dans un entretien au JDD en mars dernier. Selon lui, « ce modèle maximise l’efficacité et réduit le gaspillage presque à zéro ». Vraiment ? Sur le marché privé du #déstockage, où des entreprises s’échangent des lots de vêtements invendus, les colis du mastodonte chinois de la mode sont partout. Ils se vendent même par camions entiers, sur des sites web examinés par Disclose.

      Mais depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les #brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don. C’est l’un de ces brokers, baptisé #Dealinka, qui a contacté la recyclerie varoise de Delphine Peruch, en fin d’année dernière, pour lui proposer les palettes de vêtements de Shein.

      Cette #start-up créée en 2023, un an après l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, collabore avec les grands acteurs de la solidarité : Les Restos du Cœur, le Secours Populaire ou Les Petits Frères des Pauvres. À ses clients de la fast fashion, Dealinka promet de « réduire les frais liés aux stocks encombrants [et] associés à la destruction des produits ». Surtout, elle insiste sur « les dons effectués par les entreprises à des associations [qui] peuvent être éligibles à des #avantages_fiscaux ». Un argument que l’on retrouve dans un e-mail envoyé à la recyclerie du Var et consulté par Disclose. Dealinka propose ainsi « 21 m3 de marchandises » de Shein, en échange d’un « reçu fiscal que nous retournerons à notre client donateur ». La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

      « La #défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits », décrypte Romain Canler, directeur de l’Agence du don en nature. Pour Shein, qui propose la bagatelle de 7 000 nouvelles références par jour, d’après les calculs de l’ONG Les Amis de la Terre, rien ne filtre sur le nombre d’invendus. Pas plus que sur le montant des économies fiscales réalisées. Interrogé par Disclose sur le manque à gagner pour l’État, le ministère de l’économie n’a pas donné suite. Mais pour une entreprise au moins, le cadeau du fisc se compte en centaines de milliers d’euros : Decathlon.

      « Donner, c’est bon pour ton portefeuille »

      D’après un tableau obtenu par Disclose, Decathlon a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via #Comerso. Le slogan de cette entreprise qui, à l’instar de Dealinka, relie les marques et les associations ? « Vos invendus ont de la valeur ». Dont acte : la ristourne fiscale reversée à Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a presque triplé entre 2021 et 2024, toujours selon ce document interne. « En 2023, ces dons en nature équivalent à 0,01 % du chiffre d’affaires de Decathlon France », relativise la marque auprès de Disclose.

      « On commence à générer pas mal de cash » (Thomas Moreau, cofondateur de la start-up #Done, un broker d’invendus qui travaille pour Decathlon)

      La promesse d’économies fiscales, c’est aussi l’argument coup de poing de l’autre broker partenaire de l’enseigne française, la start-up lilloise Done. Le déstockage de vêtements vers des associations y est carrément présenté comme un « acte noble récompensé par 60 % en réduction d’impôt ». « On commence à générer pas mal de cash », confiait l’un des cofondateurs de la start-up à La Voix du Nord, en janvier dernier. Done prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

      Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil comme l’a révélé Disclose, Decathlon fait du don un mantra. Sollicitée, l’enseigne indique qu’en 2024 « près de 90 % de [ses] magasins en France ont participé à des actions de dons, bénéficiant à plus de 200 associations ». Et à ses finances. Sur un site web destiné aux responsables de magasin, que Disclose a consulté, l’incitation fiscale est clairement présentée comme une motivation au don : « donner, c’est bon pour ton portefeuille ». Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

      Le tour de passe-passe de #Kiabi

      En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre un magasin tous les dix jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. Combien d’autres sont produits pour rien ? Selon les calculs de Disclose, basés sur ses déclarations extra-financières, la marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

      Fort heureusement, Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les #Petits_Magasins. Avec ce concept « génial », comme elle le vante sur ses réseaux sociaux, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Encore mieux, ces Petits Magasins forment des salarié·es en insertion. L’idée, lancée en 2017, coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près.

      Les Petits Magasins sont chapeautés par la société #Kivi, une joint-venture entre #Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion #Vitamine_T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Autrement dit, dans ce système « génial », Kiabi donne à Kiabi. Sauf « [qu’]il y a des rescrits fiscaux derrière ces dons », révèle le responsable de l’une de ces structures qui souhaite rester anonyme. Une information confirmée à Disclose par un ancien cadre de la marque.

      D’ici 2026, le leader français de la #mode_éphémère ambitionne d’écouler la totalité de ses invendus via les Petits Magasins fiscalement optimisables. Kiabi n’a pas souhaité communiquer à Disclose le montant des #exonérations_fiscales déjà obtenues grâce à cette opération. Mais en extrapolant ses derniers chiffres connus — 430 000 vêtements donnés aux Petits Magasins en 2021, d’une valeur de 1,9 million d’euros —, Kiabi aurait pu compter sur une réduction d’impôts de près de 15 millions d’euros si elle avait donné l’intégralité de ses invendus en 2023. Et sa soif d’argent public ne s’arrête pas là.
      Double peine pour les finances publiques

      Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

      En quelques années, au moins 30 de ces « #boutiques_solidaires » ont essaimé sur le territoire. Pourtant, Kiabi ne parvient pas à liquider l’ensemble de ses invendus : au moins un vêtement sur cinq donné aux Petits Magasins ne trouve pas preneur. Ces habits encore étiquetés sont alors susceptibles d’être donnés à des associations, au risque de concurrencer les véritables pièces de seconde main. « En injectant des invendus dans cette filière, les #fripes ne sont plus compétitives », regrette Emmanuelle Ledoux de l’Institut national de l’#économie_circulaire. La raison ? Les vêtements d’occasion demandent beaucoup plus de travail aux structures de ré-emploi, comme l’explique Lisa Coinus, ex-responsable textile au sein d’une ressourcerie à Arles : « Derrière une fripe de seconde main, il y a 20 minutes de travail de tri. Si elle nécessite un nettoyage, on passe à 30 minutes. Avec une petite réparation, on monte à 45 minutes. Une fringue Kiabi ou Shein neuve qui arrive, vous la mettez directement sur les étals ».

      Illustration de la saturation du secteur, son ancienne association accumule les stocks de vêtements sur un parking, à l’air libre. « En mars dernier, on a dépensé 8 000 euros pour enfouir 10 tonnes à la déchetterie », témoigne Lisa Coinus. Et quand les structures ne peuvent pas assumer ces coûts, les collectivités locales prennent le relais. C’est là un dernier coût caché des invendus de la fast fashion : un jour ou l’autre, ils finiront dans la filière des #déchets textiles. En théorie, cette dernière est financée par une #taxe versée par les enseignes de mode sauf… si les vêtements ont fait l’objet d’un don. « Au final, l’entreprise transfère à la collectivité la charge de l’élimination de ses déchets », analyse Bertrand Bohain, délégué général du Cercle du recyclage. Gouffre pour les #finances_publiques, inutile pour limiter la production exponentielle de la fast fashion, la loi anti-gaspillage porte décidément mal son nom.

      #Kiabi #Shein #Decathlon #invendus #vêtements #habits #mode #fast-fashion #dons #business #loi_anti-gaspillage #réduction_fiscale #industrie_textile #textile #occasion #seconde_main #second-hand

  • Les chômeurs doivent-ils craindre l’arrivée d’une nouvelle IA chez France Travail ?
    https://www.fsuemploi-hdf.fr/les-chomeurs-doivent-ils-craindre-larrivee-dune-nouvelle-ia-chez-franc

    C’est la mention « connectée aux données des demandeurs d’emploi » qui inquiète forcément. Les #données sont un enjeu aigu pour les intelligences artificielles – et celles des demandeurs d’emploi sont, elles, particulièrement exhaustives et sensibles.

    L’une des régions qui s’était initialement portée volontaire pour cette deuxième phase de test de Néo, les Pays de la Loire, s’en est finalement retirée, a annoncé cette semaine la direction régionale aux syndicalistes. Dans un communiqué du 27 mars 2025, la CGT France Travail des Pays de la Loire écrivait justement :

    « La CGT ne remet pas en cause l’utilisation de l’IA si l’objectif est de mieux rapprocher les demandeurs d’emploi et les offres […] mais de trop nombreuses questions sont restées sans réponse, comme la transparence de l’utilisation de l’IA auprès des demandeurs d’emploi, ou l’utilisation à terme des données recueillies. »

    En effet, les #chômeurs et #chômeuses des régions tests n’ont reçu aucune notification de la connexion de leurs données à #Néo, et n’ont donc pas pu fournir de « consentement » pour l’utilisation de leurs données personnelles. #France_Travail possède déjà ces informations et n’avait pas l’obligation légale de solliciter l’approbation des demandeurs d’emploi. 

    L’institution n’a, quant à elle, pas encore communiqué officiellement à propos de ce nouveau module, encore en phase de test. A la direction de l’#IA, Sylvain Poirier se veut pour sa part rassurant : « Les données restent stockées chez nous, dans nos data centers. »

    #OVH, une entreprise française, est pour le moment le partenaire privilégié de France Travail sur ce sujet, mais le panel des offres labellisées « SecNumCloud » s’étant étoffé, France Travail pourrait diversifier ses fournisseurs de nuages, « toujours dans un esprit de cloud sécurisé et de cloud souverain », ajoute Sylvain Poirier.

    Le déploiement de nouveaux outils IA comme Néo suscite enfin de nouveaux types de questionnements, fait remarquer pour sa part Dimitri Magnier, délégué CGT de France Travail et élu au CSE :

    « Nous sommes un service public, chargé notamment de lutter contre les discriminations à l’emploi. Pour l’instant, Néo est appuyé sur GPT-4o, un modèle américain construit sur le #big_data. Il ne va donc faire que reproduire les discriminations existantes. »

    Source : https://www.alternatives-economiques.fr/chomeurs-doivent-craindre-larrivee-dune-nouvelle-ia-a-france-tr/00114807

  • « #Permis_de_tuer » : l’#ONU admoneste la #France pour la troisième fois

    Deux propositions de loi ont été déposées, des syndicats de policiers s’élèvent contre le cadre légal flou, et en 2024, un nombre record de personnes a été tué par les balles policières. Mais ce jeudi, devant les experts du #Comité_contre_la_torture de l’ONU, la France a continué de faire la sourde oreille.

    C’est la troisième fois qu’un organe des Nations unies interpelle la France sur la loi « Cazeneuve », adoptée en 2017. Le #rapport final du Comité contre la torture (CAT) est encore attendu pour le 1er mai prochain. Mais, lors de l’examen de la France hier et aujourd’hui, les propos des experts sont exempts de toute ambiguïté. L’un d’entre eux, Jorge Contesse a estimé que « la France est devenue depuis quelques années le pays de l’Union européenne où il y a le plus grand nombre de personnes tuées ou ou blessées par des agents de la force publique ». Soulignant que les images de l’#homicide policier de Nahel Merzouk en juin 2023 ont fait « le tour du Monde », l’expert a précisé que la loi de 2017 « semble étendre le champ de la #légitime_défense au-delà du raisonnable », et rappelé que « depuis cette loi (…) le nombre de personnes tuées par la police a été multiplié par cinq ».

    Ce jeudi, la France a répondu avec aplomb, par la voix de la patronne adjointe de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) : « Nous ne tombons pas du tout sur les mêmes chiffres ». Évoquant de possibles « problèmes de méthodologie », Lucille Rolland a montré une parfaite #mauvaise_foi, opposant des chiffres sur les tirs aux chiffres sur les morts par des tirs, qui sont pourtant des réalités bien différentes. L’expert avait approché le sujet de manière sérieuse. Citant le cas emblématique de #Luis_Bico, tué par la police en 2017, Jorge Contesse a demandé les mesures « d’ordre législatif, administratif ou judiciaire » prises par la France depuis la mission parlementaire conclue en mai 2024. L’expert est entré dans les détails, demandant à la France « s’il y a eu notamment des instructions de la police nationale » ou « si cela est prévu », insistant sur la notion d’« #immédiateté », insuffisamment précisée depuis la loi de 2017. La France est demeurée ambiguë sur ce point, et n’a pas répondu sur d’éventuelles évolutions du cadre légal.

    Au moins 29 morts en 2024

    Pourtant, la hausse récente du nombre de #morts_par_balle constitue un signal net que le cadre légal demeure trop imprécis. Dans son dernier rapport, l’#IGPN se félicitait du « très net retrait » du nombre de personnes tuées par balles par la police en 2023. En effet, en incluant les #tirs_mortels des #gendarmes et des #polices_municipales, le nombre total de personnes tuées par balle était de 12 cette année-là, soit moins de la moitié par rapport à 2022 (26 personnes tuées). Mais cette tendance n’a été que très passagère. 2024 constitue un nouveau et bien lamentable record : 29 personnes au moins ont été tuées par les balles de la #police_nationale, de la #gendarmerie et des polices municipales (ces dernières ont tué deux personnes en 2024). Il faudra attendre pendant de longs mois la publication des chiffres de l’IGPN et de l’IGGN pour compléter et analyser ces #données provisoires, probablement non exhaustives (voir méthodo ci-dessous). Cependant, deux tendances s’affirment d’ores et déjà : on compte au moins sept personnes tuées par la police ou la gendarmerie en #Kanaky, et de très nombreuses personnes tuées alors qu’elles tenaient à la main une arme blanche.

    Pendant quatre mois, de fin juillet à fin novembre 2023, aucun tir policier mortel ne fut à déplorer. Une accalmie rarissime : il faut remonter à l’année 2019 pour retrouver une période de 3 mois et demi sans homicide policier par balles. Comment expliquer ce répit, et la baisse notable du nombre de personnes tuées en 2023 ? Dans son dernier rapport, l’IGPN impute « l’origine directe de cette tendance » à celle des tirs sur les véhicules en mouvement. À notre connaissance, une année entière a en effet séparé l’homicide de #Nahel_Merzouk d’un nouvel homicide par balle suite à un refus d’obtempérer (celui de #Sulivan_Sauvey, en juin 2024, dans la Manche). Les révoltes d’une partie de la jeunesse à l’été 2023 auraient-elle eu une influence ? Consigne interne de modération aurait-elle été donnée ? A moins que la mise en examen de policiers (au moins 12 depuis le vote de la loi de 2017, d’après notre décompte) ait eu un effet dissuasif ?

    Les #syndicats_de_police s’en mêlent

    L’admonestation onusienne s’ajoute à celles du Comité des droits de l’Homme en octobre dernier, et du #Comité_pour_l’élimination_des_discriminations_raciales (CERD) suite à la mort de Nahel. Le #CERD « demande instamment à la France à revoir son #cadre_législatif régissant l’utilisation de la #force_létale » et se dit « préoccupé par la pratique persistante du #profilage_racial combinée à l’usage excessif de la force ». Aux côtés du Syndicat des avocats de France, de Stop aux violences d’État et de la famille de Luis Bico, Flagrant déni a notamment rappelé, dans une note aux Nations unies, que les personnes racisées ont au moins six fois plus de risques d’être tués par la police. Au total, pas moins de cinq organisations de la société civile ont alerté les experts des Nations unies sur la loi de 2017 dans le cadre de l’examen de la France.

    Ces dernières semaines, deux propositions de réforme ou d’abrogation de la loi « Cazeneuve » ont été déposées à l’Assemblée nationale, par le PS et LFI. Et en mars dernier, de nouvelles voix se sont élevées contre ce texte : celles de syndicats policiers, suite aux réquisitions du parquet dans l’affaire de l’homicide de Nahel Merzouk. Les termes sont forts : « On ne peut pas travailler comme cela, on a besoin d’un #cadre_légal clair, net et précis. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas », affirme le représentant de la CFTC. Si « la loi n’est pas adaptée » se questionne Un1té, c’est « le vrai fond du sujet […], et dans ces cas-là […] nous aussi on attend de notre administration et du législateur de prévoir, de nous dire comment on doit travailler ». Contre l’avis de ses agents, l’Intérieur, lui, continue de refuser de voir le problème.

    Méthodo

    Les données statistiques citées sont issues du comptage de Basta.media jusqu’à 2022, puis d’une revue de presse, consolidée par les informations publiées dans les rapports d’activités 2023 de l’IGPN et de l’IGGN. Les données jusqu’à 2023 sont donc complètes et fiables. Les données de 2024 sont issues d’une revue de presse mais sont incomplètes car les données officielles ne sont pas connues.

    https://blogs.mediapart.fr/flagrant-deni/blog/190425/permis-de-tuer-l-onu-admoneste-la-france-pour-la-troisieme-fois
    #violences_policières #loi_Cazeneuve #décès #chiffres #statistiques