• What you don’t know about your health data will make you sick
    https://www.fastcompany.com/90317471/what-you-dont-know-about-your-health-data-privacy-will-make-you-sick

    Chances are, at least one of you is being monitored by a third party like data analytics giant Optum, which is owned by UnitedHealth Group, Inc. Since 1993, it’s captured medical data—lab results, diagnoses, prescriptions, and more—from 150 million Americans. That’s almost half of the U.S. population.

    “They’re the ones that are tapping the data. They’re in there. I can’t remove them from my own health insurance contracts. So I’m stuck. It’s just part of the system,” says Joel Winston, an attorney who specializes in privacy and data protection law.

    Healthcare providers can legally sell their data to a now-dizzyingly vast spread of companies, who can use it to make decisions, from designing new drugs to pricing your insurance rates to developing highly targeted advertising.

    Yet not all health-related information is protected by privacy rules. Companies can now derive insights about your health from growing piles of so-called “alternative” data that fall outside of HIPAA. This data—what some researchers refer to as your “shadow health record”—can include credit scores, court documents, smartphone locations, sub-prime auto loans, search histories, app activity, and social media posts.

    Your health data can be deployed in alarming ways, privacy experts say. Insurance companies can raise your rate based on a photo on your Instagram feed. Digital advertisers can fold shadow health data into ads that target or discriminate against you. It can even seem invasive and predatory. One trend among personal injury lawyers, for example, is geo-targeted ads to patients’ phones in emergency rooms.

    Uniquely valuable health data is also increasingly the target of hackers, ransomware attacks, breaches, or what some patients call just plain shadiness, which has led to litigation and can ultimately further undermine trust in the healthcare system. A 2017 breach at a New York hospital leaked sensitive information about more than 7,000 patients, including addiction histories, medical diagnoses, and reports of sexual assault and domestic violence. Criminals can use that kind of data to commit identity and insurance fraud.

    “There’s a great deal of trust that’s placed in our interactions with doctors and healthcare institutions,” says Mary Madden, research lead at Data & Society, who studies consumer and health privacy. “The current process of seeking consent for data collection and use in many health settings is often treated as an administrative afterthought, rather than a meaningful exchange that makes patients feel empowered and informed.”

    Your health-related data are compiled into a specialty report akin to the consumer credit reports made famous—or infamous—by Experian, Equifax, and TransUnion. Insurers claim these reports are crucial to evaluating and pricing risk, and they can use this data to raise your rate, or to deny your application entirely. If your application is rejected—it’s called an “adverse event”—you are legally entitled to receive a copy of your specialty report and to potentially dispute an error.

    “Many people don’t understand that the data from a Fitbit or other health wearable or health device can actually be sold and is, in fact, today being sold. It is being sold for behavioral analytics, for advertising targeting. People don’t understand that is happening,” she told the committee. (After this story was published, a Fitbit spokesperson sent Fast Company a statement saying that the company does not “sell customer personal data, and we do not share customer personal information except in the limited circumstances described in our privacy policy.”)

    The demand for all this data is rising, as it has for years. The health data market was approximately $14.25 billion in 2017, according to BIS Research. The firm predicts that in just under seven years—by the end of 2025—the market will grow nearly five times bigger, to $68.75 billion.

    #Données_médicales #Etats_unis #Assurances

  • L’Assemblée vote la création d’un « #espace_numérique_de_santé » pour chaque usager
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/l-assemblee-vote-la-creation-d-un-espace-numerique-de-sante-pour-chaque-us

    L’Assemblée nationale a voté vendredi soir la création d’un « espace numérique de santé », un compte personnel en ligne pour accéder notamment au dossier médical partagé (sorte de carnet de santé numérique), à des « applications » ou « informations de santé ».

    L’Assemblée nationale a voté vendredi soir la création d’un « espace numérique de santé », un compte personnel en ligne pour accéder notamment au dossier médical partagé (sorte de carnet de santé numérique), à des « applications » ou « informations de santé ».

    Conformément à l’article adopté dans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi santé, tous les patients pourront ouvrir leur propre « espace numérique de santé » au plus tard le 1er janvier 2022. Pour les personnes nées à compter de cette date, les députés ont prévu via un amendement MoDem que l’espace numérique sera automatiquement ouvert, sauf en cas d’opposition.

    Gratuit et personnalisable, l’espace numérique va « permettre de réunir sur la même plateforme tous les services existants », dont le #dossier_médical_partagé (DMP) qui en sera « la pierre angulaire », a expliqué le rapporteur Thomas Mesnier (LREM).

    Le DMP, confié en 2016 à l’Assurance maladie et dont la généralisation a été lancée en novembre, peut contenir des comptes-rendus hospitaliers, résultats d’analyses, ou encore les médicaments prescrits. Mi-février, 4,1 million de DMP avaient été ouverts, selon des données du rapporteur, et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) en prévoit 10 millions d’ici fin 2019, 40 millions d’ici 2022.

    Outre le DMP, l’espace numérique permettra aussi à l’usager de fournir des renseignements sur la personne de confiance, des données relatives au don d’organe, voire des constantes de santé produites par des applications (rythme cardiaque, activité physique...). Il permettra aussi d’accéder aux données relatives au remboursement de ses dépenses de santé, grâce à l’intégration du service Améli.fr.

    L’objectif « c’est vraiment de remettre l’usager au coeur du dispositif, de le rendre acteur », a affirmé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour qui cela doit notamment « améliorer le parcours de soins ».

    Affirmant que la France est « en retard » en la matière, elle a jugé la mesure « nécessaire » au risque de voir arriver "des flopées de propositions d’espaces numériques" moins sécurisés.

    La mesure a globalement fait consensus, malgré des inquiétudes formulées à gauche sur la confidentialité des données. Un amendement des députés communistes a précisé que les données de l’espace numérique ne pourront être exigées lors de la conclusion d’un contrat de complémentaire santé. Un amendement LREM entend aussi permettre aux professionnels de santé au travail d’accéder au DMP pour y déposer des documents. Le coût de la mise en oeuvre de l’espace numérique de santé est estimé à 50 millions d’euros pour la période 2019-2022.

    • Vu le forcing déjà mis en place à la #sécurité_sociale #pour_ton_bien. Tu attends debout plus d’une heure devant d’immenses panneaux qui te vantent la rapidité du DMP en 2 minutes. Devant moi, une jeune femme venue pour toute autre chose s’est fait forcer la main pour s’y faire inscrire, on se croirait au supermarché.

      Le DMP est un gouffre depuis des années mais nourrit plus que grassement les industries françaises du business médical, le dernier rempart saute ici sans que ça ne fasse sourciller. Ça se bat au portillon depuis longtemps pour le numérique médical de nos données qui sont censées (des fois qu’on l’ait oublié) être confidentielles.

      Un vrai cadeau aux banques et aux assureurs.

      #scandale_numérique #données_médicales #big_pharma #lobbying

  • 30e anniversaire : Le père du Web appelle à un « contrôle complet des données » par les utilisateurs
    https://www.20minutes.fr/high-tech/2470435-20190312-30e-anniversaire-web-tim-berners-lee-souhaite-controle-co

    Trois lettres qui ont changé le monde. Le 12 mars 1989, Tim Berners-Lee soumet à son patron du Cern de Genève une proposition de « système de gestion décentralisée de l’information ». « Vague mais excitant », répond son supérieur. La proposition deviendra l’« Hypertext project » puis le « WorldWideWeb », l’année suivante, avec une première page accessible de l’extérieur le 6 août 1991. Alors que l’utopie des débuts a laissé place à un contrôle presque absolu de quelques géants, le père du Web a lancé un appel, lundi à Genève, à un « contrôle complet de leurs données » par ses usagers.

    #worldwide_web #hypertext_transfert_protocol #données_personnelles (protections des)

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/766657

  • Solidarité avec les profs de Paris 13 remplacés par Google
    https://www.laquadrature.net/2019/02/28/solidarite-avec-les-profs-de-paris-13-remplaces-par-google

    Lundi matin, La Quadrature du Net est intervenue aux côtés d’enseignants de l’université de Paris 13 pour interrompre une dizaine de minutes la formation de 4 jours donnée par Google à une centaine d’étudiant·es en…

    #Données_personnelles

  • « Le Comité européen de la protection des données a récemment adopté une note d’information sur l’éventualité d’un Brexit sans accord à l’attention des organismes dans l’Union qui transmettent des données personnelles vers le Royaume-Uni.

    La CNIL précise, dans une série de questions-réponses, les recommandations et étapes à suivre pour se préparer au scénario du "No-deal Brexit" [brexit sans accord]. »

    https://www.cnil.fr/fr/se-preparer-un-brexit-sans-accord-quelles-questions-quels-conseils-de-la-cnil

    #brexit #CNIL #données_personnelles

  • Dai dati biometrici alle motovedette : ecco il #business della frontiera

    La gestione delle frontiere europee è sempre di più un affare per le aziende private. Dai Fondi per la difesa a quelli per la cooperazione e la ricerca: l’Ue implementa le risorse per fermare i flussi.

    Sono 33 i miliardi che l’Europa ha intenzione di destinare dal 2021 al 2027 alla gestione del fenomeno migratorio e, in particolare, al controllo dei confini. La cifra, inserita nel #Mff, il #Multiannual_Financial_Framework (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=COM%3A2018%3A321%3AFIN), (ed ora in discussione tra Commissione, Parlamento e Consiglio) rappresenta il budget complessivo Ue per la gestione delle frontiere esterne, dei flussi migratori e dei flussi di rifugiati. E viene notevolmente rafforzata rispetto al periodo precedente (2016-2020) quando i miliardi stanziati erano 12,4. Meno della metà.

    A questo capitolo di spesa contribuiscono strumenti finanziari diversi: dal fondo sulla sicurezza interna (che passa da 3,4 a 4,8 miliardi) a tutto il settore della cooperazione militare, che coincide sempre più con quello dell’esternalizzazione, come accade già per le due missioni italiane in Libia e in Niger. Anche una parte dei 23 miliardi del Fondo Europeo alla Difesa e di quello per la Pace saranno devoluti allo sviluppo di nuove tecnologie militari per fermare i flussi in mare e nel deserto. Stessa logica per il più conosciuto Fondo Fiduciario per l’Africa che, con fondi proveniente dal budget allo sviluppo, finanzia il progetto di blocco marittimo e terrestre nella rotta del Mediterraneo Centrale.

    Un grande business in cui rientrano anche i Fondi alla ricerca. La connessione tra gestione della migrazione, #lobby della sicurezza e il business delle imprese private è al centro di un’indagine di Arci nell’ambito del progetto #Externalisation_Policies_Watch, curato da Sara Prestianni. “Lo sforzo politico nella chiusura delle frontiere si traduce in un incremento del budget al capitolo della sicurezza, nella messa in produzione di sistemi biometrici di identificazione, nella moltiplicazione di forze di polizia europea ai nostri confini e nell’elaborazione di sistemi di sorveglianza - sottolinea Prestianni -. La dimensione europea della migrazione si allontana sempre più dal concetto di protezione in favore di un sistema volto esclusivamente alla sicurezza, che ha una logica repressiva. Chi ne fa le spese sono i migranti, obbligati a rotte sempre più pericolose e lunghe, a beneficio di imprese nazionali che del mercato della sicurezza hanno fatto un vero e propri o business”. Tra gli aspetti più interessanti c’è l’utilizzo del Fondo alla ricerca Orizon 20-20 per ideare strumenti di controllo. “Qui si entra nel campo della biometria: l’obiettivo è dotare i paesi africani di tutto un sistema di raccolta di dati biometrici per fermare i flussi ma anche per creare un’enorme banca dati che faciliti le politiche di espulsione - continua Prestianni -. Questo ha creato un mercato, ci sono diverse imprese che hanno iniziato ad occuparsi del tema. Tra le aziende europee leader in questi appalti c’è la francese #Civipol, che ha il monopolio in vari paesi di questo processo. Ma l’interconnessione tra politici e lobby della sicurezza è risultata ancor più evidente al #Sre, #Research_on_Security_event, un incontro che si è svolto a Bruxelles a dicembre, su proposta della presidenza austriaca: seduti negli stessi panel c’erano rappresentanti della commissione europea, dell’Agenzia #Frontex, dell’industria e della ricerca del biometrico e della sicurezza. Tutti annuivano sulla necessità di aprire un mercato europeo della frontiera, dove lotta alla sicurezza e controllo della migrazione si intrecciano pericolosamente”.

    In questo contesto, non è marginale il ruolo dell’Italia. “L’idea di combattere i traffici e tutelare i diritti nasce con #Tony_Blair, ma già allora l’obiettivo era impedire alle persone di arrivare in Europa - sottolinea Filippo Miraglia, vicepresidente di Arci -. Ed è quello a cui stiamo assistendo oggi in maniera sempre più sistematica. Un esempio è la vicenda delle #motovedette libiche, finanziate dall’Italia e su cui guadagnano aziende italianissime”. Il tema è anche al centro dell’inchiesta di Altreconomia di Gennaio (https://altreconomia.it/frontiera-buon-affare-inchiesta), curata da Duccio Facchini. “L’idea era dare un nome, un volto, una ragione sociale, al modo in cui il ministero degli Interni traduce le strategie di contrasto e di lotta ai flussi di persone” spiega il giornalista. E così si scopre che della rimessa in efficienza di sei pattugliatori, dati dall’Italia alla Tunisia, per il controllo della frontiera, si occupa in maniera esclusiva un’azienda di Rovigo, i #Cantieri_Navali_Vittoria: “Un soggetto senza concorrenti sul mercato, che riesce a vincere l’appalto anche per la rimessa in sicurezza delle motovedette fornite dal nostro paese alla Libia”, sottolinea Facchini.

    Motovedette fornite dall’Italia attraverso l’utilizzo del Fondo Africa: la questione è al centro di un ricorso al Tar presentato da Asgi (Associazione studi giuridici dell’immigrazione). “Il Fondo Africa di 200 milioni di euro viene istituito nel 2018 e il suo obiettivo è implementare le strategie di cooperazione con i maggiori paesi interessati dal fenomeno migratorio: dal #Niger alla LIbia, dalla Tunisia alla Costa d’Avorio - spiega l’avvocata Giulia Crescini -. Tra le attività finanziate con questo fondo c’è la dotazioni di strumentazioni per il controllo delle frontiere. Come Asgi abbiamo chiesto l’accesso agli atti del ministero degli Esteri per analizzare i provvedimenti e vedere come sono stati spesi questi soldi. In particolare, abbiamo notato l’utilizzo di due milioni di euro per la rimessa in efficienza delle motovedette fornite dall’Italia alla Libia - aggiunge -. Abbiamo quindi strutturato un ricorso, giuridicamente complicato, cercando di interloquire col giudice amministrativo, che deve verificare la legittimità dell’azione della Pubblica amministrazione. Qualche settimana fa abbiamo ricevuto la sentenza di rigetto in primo grado, e ora presenteremo l’appello. Ma studiando la sentenza ci siamo accorti che il giudice amministrativo è andato a verificare esattamente se fossero stati spesi bene o meno quei soldi - aggiunge Crescini -. Ed è andato così in profondità che ha scritto di fatto che non c’erano prove sufficienti che il soggetto destinatario stia facendo tortura e atti degradanti nei confronti dei migranti. Su questo punto lavoreremo per il ricorso. Per noi è chiaro che l’Italia oggi sta dando strumentazioni necessarie alla Libia per non sporcarsi le mani direttamente, ma c’è una responsabilità italiana anche se materialmente non è L’Italia a riportare indietro i migranti. Su questo punto stiamo agendo anche attraverso la Corte europea dei diritti dell’uomo”.

    http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/620038/Dai-dati-biometrici-alle-motovedette-ecco-il-business-della-frontie

    #externalisation #frontières #UE #EU #Europe #Libye #Forteresse_européenne #asile #migrations #réfugiés #privatisation #argent #recherche #frontières_extérieures #coopération_militaire #sécurité_intérieure #fonds_fiduciaire_pour_l'Afrique #technologie #militarisation_des_frontières #fonds_fiduciaire #développement #Horizon_2020 #biométrie #données #données_biométriques #base_de_données #database #expulsions #renvois #marché #marché_européen_de_la_frontière #complexe_militaro-industriel #Tunisie #Côte_d'Ivoire #Italie
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    • Gli affari lungo le frontiere. Inchiesta sugli appalti pubblici per il contrasto all’immigrazione “clandestina”

      In Tunisia, Libia, Niger, Egitto e non solo. Così lo Stato italiano tramite il ministero dell’Interno finanzia imbarcazioni, veicoli, idranti per “ordine pubblico”, formazione delle polizie e sistemi automatizzati di identificazione. Ecco per chi la frontiera rappresenta un buon affare.

      Uno dei luoghi chiave del “contrasto all’immigrazione clandestina” che l’Italia conduce lungo le rotte africane non si trova a Tunisi, Niamey o Tripoli, ma è in un piccolo comune del Veneto, in provincia di Rovigo, affacciato sul Canal Bianco. È ad Adria, poco distante dal Po, che ha sede “Cantiere Navale Vittoria”, un’azienda nata nel 1927 per iniziativa della famiglia Duò -ancora oggi proprietaria- specializzata in cantieristica navale militare e paramilitare. Si tratta di uno dei partner strategici della Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il ministero dell’Interno, per una serie di commesse in Libia e Tunisia.

      La Direzione è il braccio del Viminale in tema di “gestione” dei flussi provenienti da quei Paesi ritenuti di “eccezionale rilevanza nella gestione della rotta del Mediterraneo centrale” (parole della Farnesina). Quella “rotta” conduce alle coste italiane: Libia e Tunisia, appunto, ma anche Niger e non solo. E quel “pezzo” del Viminale si occupa di tradurre in pratica le strategie governative. Come? Appaltando a imprese italiane attività diversissime tra loro per valore, fonti di finanziamento, tipologia e territori coinvolti. Un principio è comune: quello di dar forma al “contrasto”, sul nostro territorio o di frontiera. E per questi affidamenti ricorre più volte una formula: “Il fine che si intende perseguire è quello di collaborare con i Paesi terzi ai fini di contrastare il fenomeno dell’immigrazione clandestina”. Tra gli ultimi appalti aggiudicati a “Cantiere Navale Vittoria” (ottobre 2018) spicca la rimessa in efficienza di sei pattugliatori “P350” da 34 metri, di proprietà della Guardia nazionale della Tunisia. Tramite gli atti della procedura di affidamento si possono ricostruire filiera e calendario.

      Facciamo un salto indietro al giugno 2017, quando i ministeri degli Esteri e dell’Interno italiani sottoscrivono un’“intesa tecnica” per prevedere azioni di “supporto tecnico” del Viminale stesso alle “competenti autorità tunisine”. Obiettivo: “Migliorare la gestione delle frontiere e dell’immigrazione”, inclusi la “lotta al traffico di migranti e le attività di ricerca e soccorso”. La spesa prevista -12 milioni di euro- dovrebbe essere coperta tramite il cosiddetto “Fondo Africa”, istituito sei mesi prima con legge di Stabilità e provvisto di una “dotazione finanziaria” di 200 milioni di euro. L’obiettivo dichiarato del Fondo è quello di “rilanciare il dialogo e la cooperazione con i Paesi africani d’importanza prioritaria per le rotte migratorie”. Le autorità di Tunisi hanno fretta, tanto che un mese dopo l’intesa tra i dicasteri chiedono all’Italia di provvedere subito alla “rimessa in efficienza” dei sei pattugliatori. Chi li ha costruiti, anni prima, è proprio l’azienda di Adria, e da Tunisi giunge la proposta di avvalersi proprio del suo “know how”. La richiesta è accolta. Trascorre poco più di un anno e nell’ottobre 2018 l’appalto viene aggiudicato al Cantiere per 6,3 milioni di euro. L’“attività di contrasto all’immigrazione clandestina”, scrive la Direzione immigrazione e frontiere, è di “primaria importanza per la sicurezza nazionale, anche alla luce dei recenti sbarchi sulle coste italiane di migranti provenienti dalle acque territoriali tunisine”. I pattugliatori da “consegnare” risistemati alla Tunisia servono quindi a impedire o limitare gli arrivi via mare nel nostro Paese, che da gennaio a metà dicembre di 2018 sono stati 23.122 (di cui 12.976 dalla Libia), in netto calo rispetto ai 118.019 (105.986 dalla Libia) dello stesso periodo del 2017.


      A quel Paese di frontiera l’Italia non fornisce (o rimette in sesto) solamente navi. Nel luglio 2018, infatti, la Direzione del Viminale ha stipulato un contratto con la #Totani Company Srl (sede a Roma) per la fornitura di 50 veicoli #Mitsubishi 4×4 Pajero da “consegnare presso il porto di Tunisi”. Il percorso è simile a quello dei sei pattugliatori: “Considerata” l’intesa del giugno 2017 tra i ministeri italiani, “visto” il Fondo Africa, “considerata” la richiesta dei 50 mezzi da parte delle autorità nordafricane formulata nel corso di una riunione del “Comitato Italo-Tunisino”, “vista” la necessità di “definire nel più breve tempo possibile le procedure di acquisizione” per “garantire un dispiegamento efficace dei servizi di prevenzione e di contrasto all’immigrazione clandestina”, eccetera. E così l’offerta economica di 1,6 milioni di euro della Totani è ritenuta congrua.

      Capita però che alcune gare vadano deserte. È successo per la fornitura di due “autoveicoli allestiti ‘idrante per ordine pubblico’” e per la relativa attività di formazione per 12 operatori della polizia tunisina (352mila euro la base d’asta). “Al fine di poter supportare il governo tunisino nell’ambito delle attività di contrasto all’immigrazione clandestina” è il passe-partout utilizzato anche per gli idranti, anche se sfugge l’impiego concreto. Seppur deserta, gli atti di questa gara sono interessanti per i passaggi elencati. Il tutto è partito da un incontro a Roma del febbraio 2018 tra l’allora ministro dell’Interno Marco Minniti e l’omologo tunisino. “Sulla base” di questa riunione, la Direzione del Viminale “richiede” di provvedere alla commessa attraverso un “appunto” datato 27 aprile dello stesso anno che viene “decretato favorevolmente” dal “Sig. Capo della Polizia”, Franco Gabrielli. Alla gara (poi non aggiudicata) si presenta un solo concorrente, la “Brescia Antincendi International Srl”, che all’appuntamento con il ministero delega come “collaboratore” un ex militare in pensione, il tenente colonnello Virgilio D’Amata, cavaliere al merito della Repubblica Italiana. Ma è un nulla di fatto.

      A Tunisi vengono quindi consegnati navi, pick-up, (mancati) idranti ma anche motori fuoribordo per quasi 600mila euro. È del settembre 2018, infatti, un nuovo “avviso esplorativo” sottoscritto dal direttore centrale dell’Immigrazione -Massimo Bontempi- per la fornitura di “10 coppie di motori Yamaha 4 tempi da 300 CV di potenza” e altri 25 da 150 CV. Il tutto al dichiarato fine di “garantire un dispiegamento efficace dei servizi di prevenzione e di contrasto all’immigrazione clandestina”.

      Come per la Tunisia, anche in Libia il ritmo è scandito da “intese tecniche” tra ministeri “per l’uso dei finanziamenti” previsti nel Fondo Africa. Parlamento non pervenuto

      Poi c’è la Libia, l’altro fronte strategico del “contrasto”. Come per la Tunisia, anche in questo contesto il ritmo è scandito da “intese tecniche” tra ministeri di Esteri e Interno -Parlamento non pervenuto- “per l’uso dei finanziamenti” previsti nel citato Fondo Africa. Una di queste, datata 4 agosto 2017, riguarda il “supporto tecnico del ministero dell’Interno italiano alle competenti autorità libiche per migliorare la gestione delle frontiere e dell’immigrazione, inclusi la lotta al traffico di migranti e le attività di ricerca e soccorso”. L’“eventuale spesa prevista” è di 2,5 milioni di euro. Nel novembre 2017 se n’è aggiunta un’altra, rivolta a “programmi di formazione” dei libici del valore di 615mila euro circa (sempre tratti dal Fondo Africa). Quindi si parte dalle intese e poi si passa ai contratti.

      Scorrendo quelli firmati dalla Direzione immigrazione e polizia delle frontiere del Viminale tra 2017 e 2018, e che riguardano specificamente commesse a beneficio di Tripoli, il “fornitore” è sempre lo stesso: Cantiere Navale Vittoria. È l’azienda di Adria -che non ha risposto alle nostre domande- a occuparsi della rimessa in efficienza di svariate imbarcazioni (tre da 14 metri, due da 35 e una da 22) custodite a Biserta (in Tunisia) e “da restituire allo Stato della Libia”. Ma anche della formazione di 21 “operatori della polizia libica” per la loro “conduzione” o del trasporto di un’altra nave di 18 metri da Tripoli a Biserta. La somma degli appalti sfiora complessivamente i 3 milioni di euro. In alcuni casi, il Viminale dichiara di non avere alternative al cantiere veneto. Lo ha riconosciuto la Direzione in un decreto di affidamento urgente per la formazione di 22 “operatori di polizia libica” e la riconsegna di tre motovedette a fine 2017. Poiché Cantiere Navale Vittoria avrebbe un “patrimonio informativo peculiare”, qualunque ricerca di “soluzioni alternative” sarebbe “irragionevole”. Ecco perché in diverse “riunioni bilaterali di esperti” per la cooperazione tra Italia e Libia “in materia migratoria”, oltre alla delegazione libica (i vertici dell’Amministrazione generale per la sicurezza costiera del ministero dell’Interno) e quella italiana (tra cui l’allora direttore del Servizio immigrazione del Viminale, Vittorio Pisani), c’erano anche i rappresentanti di Cantiere Navale Vittoria.
      Se i concorrenti sono pochi, la fretta è tanta. In più di un appalto verso la Libia, infatti, la Direzione ha argomentato le procedure di “estrema urgenza” segnalando come “ulteriori indugi”, ad esempio “nella riconsegna delle imbarcazioni”, non solo “verrebbero a gravare ingiustificatamente sugli oneri di custodia […] ma potrebbero determinare difficoltà anche di tipo diplomatico con l’interlocutore libico”. È successo nell’estate 2018 anche per l’ultimo “avviso esplorativo” da quasi 1 milione di euro collegato a quattro training (di quattro settimane) destinati a cinque equipaggi “a bordo di due unità navali da 35 metri, un’unità navale da 22 metri e un’unità navale da 28 metri di proprietà libica”, “al fine di aumentare l’efficienza di quel Paese per il contrasto dell’immigrazione illegale”. Lo scopo è fornire una “preparazione adeguata su ogni aspetto delle unità navali”. Della materia “diritti umani” non c’è traccia.

      Questa specifica iniziativa italiana deriva dal Memorandum d’Intesa con la Libia sottoscritto a Roma dal governo Gentiloni (Marco Minniti ministro dell’Interno), il 2 febbraio 2017. Il nostro Paese si era impegnato a “fornire supporto tecnico e tecnologico agli organismi libici incaricati della lotta contro l’immigrazione clandestina”. È da lì che i governi di Italia e Libia decidono di includere tra le attività di cooperazione anche l’erogazione dei corsi di addestramento sulle motovedette ancorate a Biserta.

      Ai primi di maggio del 2018, il Viminale decide di accelerare. C’è l’“urgenza di potenziare, attraverso la rimessa in efficienza delle imbarcazioni e l’erogazione di corsi di conduzione operativa, il capacity building della Guardia Costiera libica, al fine di aumentare l’efficienza di quel Paese per il contrasto dell’immigrazione illegale”. Anche perché, aggiunge il ministero, “alla luce degli ultimi eventi di partenze di migranti dalle coste libiche”, “appare strettamente necessario ed urgente favorire il pieno ripristino dell’efficienza delle competenti Autorità dello Stato della Libia nell’erogazione dei servizi istituzionali”. E così a fine giugno 2018 viene pubblicato il bando: i destinatari sono “operatori della polizia libica” e non invece le guardie costiere. Il ministero ha dovuto però “rimodulare” in corsa l’imposto a base d’asta della gara (da 763mila a 993mila euro). Perché? Il capitolato degli oneri e il verbale di stima relativi al valore complessivo dell’intera procedura sarebbero risultati “non remunerativi” per l’unico operatore interessato: Cantiere Navale Vittoria Spa, che avrebbe comunicato “di non poter sottoscrivere un’offerta adeguata”.

      Le risorse per quest’ultimo appalto non arrivano dal Fondo Africa ma da uno dei sei progetti finanziati in Libia dall’Unione europea tramite il “Fondo Fiduciario per l’Africa” (EU Trust Fund), istituito a fine 2015 con una dotazione di oltre 4 miliardi di euro. Quello che ci riguarda in particolare s’intitola “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”, del valore di oltre 46 milioni di euro. Mentre l’Ue è il principale finanziatore, chi deve implementarlo in loco, dal luglio 2017, è proprio il nostro ministero dell’Interno. Che è attivo in due aree della Libia: a Nord-Ovest, a Tripoli, a beneficio delle guardie costiere libiche (tramite la costituzione di un centro di coordinamento per le operazioni di ricerca e soccorso in mare e per la dichiarazione di un’area di ricerca e soccorso in mare autonoma), e una a Sud-Ovest, nella regione del Fezzan, nel distretto di Ghat, per incrementare la capacità di sorveglianza, “in particolare nelle aree di frontiera terrestre con il Niger, maggiormente colpita dall’attraversamento illegale”. È previsto inoltre un “progetto pilota” per istituire una sede operativa per circa 300 persone, ripristinando ed equipaggiando le esistenti strutture nella città di Talwawet, non lontano da Ghat, con tre avamposti da 20 persone l’uno.

      A un passo da lì c’è il Niger, l’altra tessera del mosaico. Alla metà di dicembre 2018, non risultano appalti in capo alla Direzione frontiere del Viminale, ma ciò non significa che il nostro Paese non sia attivo per supportare (anche) la gestione dei suoi confini. A metà 2017, infatti, l’Italia ha destinato 50 milioni di euro all’EU Trust Fund per “far fronte alle cause profonde della migrazione in Africa/Finestra Sahel e Lago Ciad”, con un’attenzione particolare al Niger. Si punta alla “creazione di nuove unità specializzate necessarie al controllo delle frontiere, di nuovi posti di frontiera fissa, o all’ammodernamento di quelli esistenti, di un nuovo centro di accoglienza per i migranti a Dirkou, nonché per la riattivazione della locale pista di atterraggio”. In più, dal 2018 è scesa sul campo la “Missione bilaterale di supporto nella Repubblica del Niger” (MISIN) che fa capo al ministero della Difesa e ha tra i suoi obiettivi quello di “concorrere alle attività di sorveglianza delle frontiere”. Il primo corso “per istruttori di ordine pubblico a favore della gendarmeria nigerina” si è concluso a metà ottobre 2018. Pochi mesi prima, a luglio, era stata sottoscritta un’altra “intesa tecnica” tra Esteri e Difesa per rimettere in efficienza e cedere dieci ambulanze e tre autobotti. Finalità? “Il controllo del territorio volto alla prevenzione e al contrasto ai traffici di esseri umani e al traffico di migranti, e per l’assistenza ai migranti nell’ambito delle attività di ricerca e soccorso”: 880mila euro circa. Il Niger è centrale: stando all’ultima programmazione dei Paesi e dei settori in cui sono previsti finanziamenti tramite il “Fondo Africa” (agosto 2018, fonte ministero degli Esteri), il Paese è davanti alla Libia (6 milioni contro 5 di importo massimo preventivato).

      Inabissatosi in Niger, il ministero dell’Interno riemerge in Egitto. Anche lì vigono “accordi internazionali diretti al contrasto dell’immigrazione clandestina” sostenuti dall’Italia. La loro traduzione interessa da vicino la succursale italiana della Hewlett-Packard (HP). Risale infatti a fine 2006 un contratto stipulato tra la multinazionale e la Direzione del Viminale “per la realizzazione di un Sistema automatizzato di identificazione delle impronte (AFIS) per lo Stato dell’Egitto”, finalizzato alle “esigenze di identificazione personale correlate alla immigrazione illegale”: oltre 5,2 milioni di euro per il periodo 2007-2012, cui se ne sono aggiunti ulteriori 1,8 milioni per la manutenzione ininterrotta fino al 2017 e quasi 500mila per l’ultima tranche, 2018-2019. HP non ha avversari -come riporta il Viminale- in forza di un “accordo in esclusiva” tra la Hewlett Packard Enterprise e la multinazionale della sicurezza informatica Gemalto “in relazione ai prodotti AFIS per lo Stato dell’Egitto”. Affari che non si possono discutere: “L’interruzione del citato servizio -sostiene la Direzione- è suscettibile di creare gravi problemi nell’attività di identificazione dei migranti e nel contrasto all’immigrazione clandestina, in un momento in cui tale attività è di primaria importanza per la sicurezza nazionale”. Oltre alla partnership con HP, il ministero dell’Interno si spende direttamente in Egitto. Di fronte alle “esigenze scaturenti dalle gravissimi crisi internazionali in vaste aree dell’Africa e dell’Asia” che avrebbero provocato “massicci esodi di persone e crescenti pressioni migratorie verso l’Europa”, la Direzione centrale immigrazione (i virgolettati sono suoi) si è fatta promotrice di una “proposta progettuale” chiamata “International Training at Egyptian Police Academy” (ITEPA). Questa prevede l’istituzione di un “centro di formazione internazionale” sui temi migratori per 360 funzionari di polizia e ufficiali di frontiera di ben 22 Paesi africani presso l’Accademia della polizia egiziana de Il Cairo. Il “protocollo tecnico” è stato siglato nel settembre 2017 tra il direttore dell’Accademia di polizia egiziana ed il direttore centrale dell’Immigrazione e della polizia delle frontiere. Nel marzo 2018, il capo della Polizia Gabrielli è volato a Il Cairo per il lancio del progetto. “Il rispetto dei diritti umani -ha dichiarato in quella sede- è uno degli asset fondamentali”.

      “La legittimità, la finalità e la consistenza di una parte dei finanziamenti citati con le norme di diritto nazionale e internazionale sono stati studiati e in alcuni casi anche portati davanti alle autorità giudiziarie dai legali dell’Associazione studi giuridici sull’immigrazione (Asgi, asgi.it)”, spiega l’avvocato Giulia Crescini, parte del collegio dell’associazione che si è occupato della vicenda. “Quando abbiamo chiesto lo stato di implementazione dell’accordo internazionale Italia-Libia del febbraio 2017, il ministero dell’Interno ha opposto generiche motivazioni di pericolo alla sicurezza interna e alle relazioni internazionali, pertanto il ricorso dopo essere stato rigettato dal Tar Lazio è ora pendente davanti al Consiglio di Stato”. La trasparenza insegue la frontiera.

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      “LEONARDO” (FINMECCANICA) E GLI INTERESSI SULLE FRONTIERE

      In Tunisia, Libia, Egitto e Niger, l’azienda Leonardo (Finmeccanica) avrebbe in corso “attività promozionali per tecnologie di sicurezza e controllo del territorio”. Alla richiesta di dettagli, la società ha risposto di voler “rivitalizzare i progetti in sospeso e proporne altri, fornendo ai Governi sistemi e tecnologie all’avanguardia per la sicurezza dei Paesi”. Leonardo è già autorizzata a esportare materiale d’armamento in quei contesti, ma non a Tripoli. Il Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite, infatti, ha approvato la Risoluzione 2420 che estende l’embargo sulle armi nel Paese per un altro anno. “Nel prossimo futuro -fa sapere l’azienda di cui il ministero dell’Economia è principale azionista- il governo di accordo nazionale potrà richiedere delle esenzioni all’embargo ONU sulle armi, per combattere il terrorismo”. Alla domanda se Leonardo sia coinvolta o operativa nell’ambito di iniziative collegate al fondo fiduciario per l’Africa dell’Unione europea e in particolare al programma da 46 milioni di euro coordinato dal Viminale, in tema di frontiere libiche, l’azienda ha fatto sapere che “in passato” avrebbe “collaborato con le autorità libiche per lo sviluppo e implementazione di sistemi per il monitoraggio dei confini meridionali, nonché sistemi di sicurezza costiera per il controllo, la ricerca e il salvataggio in mare”. Attualmente la società starebbe “esplorando opportunità in ambito europeo volte allo sviluppo di un progetto per il controllo dei flussi migratori dall’Africa all’Europa, consistente in un sistema di sicurezza e sorveglianza costiero con centri di comando e controllo”.

      Export in Libia. Il “caso” Prodit

      Nei primi sei mesi del 2018, attraverso l’Autorità nazionale UAMA (Unità per le autorizzazioni dei materiali d’armamento), l’Italia ha autorizzato l’esportazione di “materiale d’armamento” verso la Libia per un valore di circa 4,8 milioni di euro. Nel 2017 questa cifra era zero. Si tratta, come impone la normativa in tema di embargo, di materiali “non letali”. L’ammontare è minimo se paragonato al totale delle licenze autorizzate a livello mondiale dall’Italia tra gennaio e giugno 2018 (3,2 miliardi di euro). Chi esporta è una singola azienda, l’unica iscritta al Registro Nazionale delle Imprese presso il Segretariato Generale del ministero della Difesa: Prodit Engineering Srl. In Libia non ha esportato armi ma un veicolo terrestre modificato come fuoristrada e materiali utilizzabili per sminamento.

      https://altreconomia.it/frontiera-buon-affare-inchiesta

      #Leonardo #Finmeccanica #Egypte #Tunisie #identification #P350 #Brescia_Antincendi_International #Virgilio_D’Amata #Massimo_Bontempi #Yamaha #Minniti #Marco_Minniti #EU_Trust_Fund #Trust_Fund #Missione_bilaterale_di_supporto_nella_Repubblica_del_Niger #MISIN #Hewlett-Packard #AFIS #International_Training_at_Egyptian_Police_Academy #ITEPA

    • "La frontiera è un buon affare": l’inchiesta sul contrasto del Viminale all’immigrazione «clandestina» a suon di appalti pubblici

      Dalla Tunisia alla Libia, dal Niger all’Egitto: così lo Stato italiano finanzia imbarcazioni, veicoli, formazione a suon di appalti pubblici. I documenti presentati a Roma dall’Arci.

      «Quando si parla di esternalizzazione della frontiera e di diritto di asilo bisogna innanzitutto individuare i Paesi maggiormente interessati da queste esternalizzazioni, capire quali sono i meccanismi che si vuole andare ad attaccare, creare un caso e prenderlo tempestivamente. Ma spesso per impugnare un atto ci vogliono 60 giorni, le tempistiche sono precise, e intraprendere azioni giudiziarie per tutelare i migranti diventa spesso molto difficile. Per questo ci appoggiamo all’Arci». A parlare è Giulia Crescini, avvocato dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione, che insieme a Filippo Miraglia, responsabile immigrazione di ARCI, Sara Prestianni, coordinatrice del progetto #externalisationpolicieswatch, e Duccio Facchini, giornalista di Altreconomia, ha fatto il punto sugli appalti della Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il ministero dell’Interno e più in generale dei fondi europei ed italiani stanzianti per implementare le politiche di esternalizzazione del controllo delle frontiere in Africa.

      L’inchiesta. Duccio Facchini, presentando i dati dell’inchiesta di Altreconomia «La frontiera è un buon affare», ha illustrato i meccanismi di una vera e propria strategia che ha uno dei suoi punti d’origine in un piccolo comune del Veneto, in provincia di Rovigo, affacciato sul Canal Bianco - dove ha sede una delle principale aziende specializzate in cantieristica navale militare e paramilitare - e arriva a toccare Tripoli, Niamey o Il Cairo. Il filo rosso che lega gli affidamenti milionari è uno solo: fermare il flusso di persone dirette in Italia e in Europa. Anche utilizzando fondi destinati alla cooperazione e senza alcun vaglio parlamentare.

      Il Fondo Africa, istituito con la legge di bilancio 2017, art. 1 comma 621 per l’anno 2018, è pari a 200 milioni di euro, cifra che serve per attivare forme di collaborazione e cooperazione con i Paesi maggiormente interessati dal fenomeno della migrazione, anche se l’espressione in sé significa tutto e niente. «Questo fondo - ha spiegato Facchini in conferenza nella sede Arci lo scorso 6 febbraio - viene dato al ministero degli Affari esteri internazionali che individua quali sono questi Paesi: nello specifico il ministero ha indicato una sfilza di Paesi africani, dal Niger alla Libia alla Tunisia, passando per l’Egitto la Costa d’Avorio, indicando anche una serie di attività che possono essere finanziate con questi soldi. Tra queste c’è la dotazione di strumentazioni utili per il controllo della frontiera». Gli autori dell’inchiesta hanno chiesto al ministero l’elenco dei provvedimenti che sono stati messi in campo e per attivare questa protezione alla frontiera. «Siamo alla fine del 2017 e notiamo che tra questi ce n’è uno che stanzia 2 milioni e mezzo per la messa in opera di quattro motovedette. Da lì cominciamo a domandarci se in base alla normativa italiana è legittimo dare una strumentazione così specifica a delle autorità così notoriamente coinvolte nella tortura e nella violenza dei migranti. Quindi abbiamo strutturato un ricorso giuridicamente molto complicato per cercare di interloquire con il giudice amministrativo». Notoriamente il giudice amministrativo non è mai coinvolto in questioni relative al diritto di asilo - per capire: è il giudice degli appalti - ed è insomma colui che va a verificare se la pubblica amministrazione ha adempiuto bene al suo compito.

      l punto di partenza. «Il giudice amministrativo e la pubblica amministrazione – ha spiegato Giulia Crescini dell’Asgi - stanno sempre in un rapporto molto delicato fra loro perché la pubblica amministrazione ha un ambito di discrezionalità all’interno del quale il giudice non può mai entrare, quindi la PA ha dei limiti che vengono messi dalla legge e all’interno di quei limiti il ministero può decidere come spendere quei soldi. Secondo noi quei limiti sono superati, perché la legge non autorizza a rafforzare delle autorità che poi commettono crimini contro i migranti, riportando queste persone sulla terra ferma in una condizione di tortura, soprattutto nei centri di detenzione». I legati hanno dunque avviato questo ricorso, ricevendo, qualche settimana fa, la sentenza di rigetto di primo grado. La sentenza è stata pubblicata il 7 gennaio e da quel giorno a oggi i quattro avvocati hanno studiato le parole del giudice, chiedendo alle altre organizzazioni che avevano presentato insieme a loro il ricorso se avessero intenzione o meno di fare appello. «Studiando la sentenza - continua Crescini - ci siamo accorti di come. pur essendo un rigetto, non avesse poi un contenuto così negativo: il giudice amministrativo in realtà è andato a verificare effettivamente se la pubblica amministrazione avesse speso bene o meno questo soldi, cioè se avesse esercitato in modo corretto o scorretto la discrezionalità di cui sopra. Un fatto che non è affatto scontato. Il giudice amministrativo è andato in profondità, segnalando il fatto che non ci sono sufficienti prove di tortura nei confronti dei migranti da parte delle autorità. Dal punto di vista giuridico questo rappresenta una vittoria. Perché il giudice ha ristretto un ambito molto specifico su cui potremo lavorare davanti al Consiglio di Stato».

      La frontiera è un buon affare. L’inchiesta «La frontiera è un buon affare» rivela che lo sforzo politico che vede impegnate Italia e istituzioni europee nella chiusura delle frontiere si traduce direttamente in un incremento del budget al capitolo della sicurezza, nella messa in produzione di sistemi biometrici di identificazione, nella moltiplicazione di forze di polizia europea ai nostri confini e nell’elaborazione di sistemi di sorveglianza.

      La dimensione europea della migrazione - si legge in un comunicato diffuso da Arci - si allontana sempre più dal concetto di protezione a favore di un sistema volto esclusivamente alla sicurezza e alla repressione del fenomeno migratorio. La logica dell’esternalizzazione, diventata pilastro della strategia tanto europea quanto italiana di gestione delle frontiere, assume in questo modo, sempre più, una dimensione tecnologica e militare, assecondando le pressioni della lobby dell’industria della sicurezza per l’implementazione di questo mercato. L’uso dei fondi è guidato da una tendenza alla flessibilità con un conseguente e evidente rischio di opacità, conveniente per il rafforzamento di una politica securitaria della migrazione.

      Nel MFF - Multiannual Financial Framework - che definisce il budget europeo per un periodo di 7 anni e ora in discussione tripartita tra Commissione, Parlamento e Consiglio - si evidenzia l’intento strategico al netto dei proclami e dei comizi della politica: la migrazione è affrontata principalmente dal punto di vista della gestione del fenomeno e del controllo delle frontiere con un incremento di fondi fino a 34 miliardi di euro per questo settore.

      A questo capitolo di spesa - si legge ancora nel comunicato - contribuiscono strumenti finanziari diversi, dal fondo sulla sicurezza interna - che passa dai 3,4 del 2014/20120 ai 4,8 miliardi del 2021/2027 e che può essere speso anche per la gestione esterna delle frontiere - a tutto il settore della cooperazione militare che coincide sempre più con quello dell’esternalizzazione, una tendenza che si palesa con evidenza nelle due missioni militari nostrane in Libia e Niger.

      Dei 23 miliardi del Fondo Europeo alla Difesa e quello per la Pace, una buona parte saranno devoluti allo sviluppo di nuova tecnologia militare, utilizzabili anche per la creazione di muri nel mare e nel deserto. Stessa logica anche per il più conosciuto Fondo Fiduciario per l’Africa che, con fondi provenienti dal budget allo sviluppo, finanzia il progetto di blocco marittimo e terrestre nella rotta del Mediterraneo centrale.

      Sulla pelle dei migranti. Chi ne fa le spese, spiegano gli autori dell’inchiesta, sono i migranti, obbligati a rotte sempre più pericolose e lunghe, a beneficio di imprese nazionali che del mercato della sicurezza hanno fatto un vero e proprio business. Questa connessione e interdipendenza tra politici e lobby della sicurezza, che sfiora a tutto gli effetti il conflitto di interessi, è risultata evidente nel corso del SRE «Research on security event» tenutosi a Bruxelles a fine dicembre su proposta della presidenza austriaca. Seduti negli stessi panel rappresentanti della commissione dell’Agenzia Frontex, dell’industria e della ricerca del biometrico e della sicurezza, manifestavano interesse per un obbiettivo comune: la creazione di un mercato europeo della sicurezza dove lotta al terrorismo e controllo della migrazione si intrecciano pericolosamente

      «Il Governo Italiano si iscrive perfettamente nella logica europea, dalle missioni militari con una chiara missione di controllo delle frontiere in Niger e Libia al rinnovo del Fondo Africa, rifinanziato con 80 milioni per il 2018/2019, che condiziona le politiche di sviluppo a quelle d’immigrazione», dichiara ancora Arci. «Molti i dubbi che solleva questa deriva politica direttamente tradotta nell’uso dei fondi europei e nazionali: dalle tragiche conseguenze sulla sistematica violazione delle convenzione internazionali a una riflessione più ampia sull’opacità dell’uso dei fondi e del ruolo sempre più centrale dell’industria della sicurezza per cui la politica repressiva di chiusura sistematica delle frontiere non è altro che l’ennesimo mercato su cui investire, dimenticandosi del costo in termine di vite umane di questa logica».

      https://www.repubblica.it/solidarieta/immigrazione/2019/02/07/news/la_frontiera_e_un_buon_affare-218538251
      #complexe_militaro-industriel

    • Appalti sulle frontiere: 30 mezzi di terra alla Libia dall’Italia per fermare i migranti

      Il ministero dell’Interno italiano si appresta a fornire alle autorità di Tripoli nuovi veicoli fuoristrada per il “contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. Un appalto da 2,1 milioni di euro finanziato tramite il “Fondo Fiduciario per l’Africa”, nell’ambito del quale l’Italia accresce il proprio ruolo. Il tutto mentre l’immagine ostentata di una “Libia sicura” è offuscata dagli stessi atti di gara del Viminale

      Il ministero dell’Interno italiano si appresta a fornire alle autorità della Libia trenta nuovi veicoli fuoristrada per le “esigenze istituzionali legate al contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. L’avviso esplorativo pubblicato dalla Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il Viminale, risale al 5 marzo 2019 (scadenza per la presentazione della manifestazione d’interesse all’8 aprile di quest’anno).

      La fornitura riguarda 30 mezzi “Toyota Land Cruiser” (15 del modello GRJ76 Petrol e 15 del GRJ79 DC Petrol), in “versione tropicalizzata”, relativamente ai quali le autorità libiche, il 24 dicembre 2018, avrebbero esplicitato alla Direzione di Roma precise “specifiche tecniche”. Il Viminale la definisce una “richiesta di assistenza tecnica” proveniente da Tripoli per le “esigenze istituzionali legate al contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. In forza di questa “strategia”, dunque, il governo italiano -in linea con i precedenti, come abbiamo raccontato a gennaio nell’inchiesta sugli “affari lungo le frontiere”– continua a equipaggiare le autorità del Paese Nord-africano per contrastare i flussi migratori. L’ammontare “massimo” degli ultimi due lotti (da 15 mezzi l’uno) è stimato in 2,1 milioni di euro.

      E così come è stato per la gara d’appalto da oltre 9,3 milioni di euro per la fornitura di 20 imbarcazioni destinate alla polizia libica, indetta dal Viminale a fine dicembre 2018, anche nel caso dei 30 mezzi Toyota le risorse arriveranno dal “Fondo Fiduciario per l’Africa” (EU Trust Fund), istituito dalla Commissione europea a fine 2015 con una dotazione di oltre 4 miliardi di euro. In particolare, dal progetto implementato dal Viminale e intitolato “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”, dal valore di oltre 46 milioni di euro e il cui “delegation agreement” risale a metà dicembre 2017 (governo Gentiloni, ministro competente Marco Minniti).

      Questo non è l’unico progetto finanziato tramite l’EU Trust Fund che vede il ministero dell’Interno italiano attivo nel continente africano. Alla citata “First Phase”, infatti, se ne sono affiancati nel tempo altri due. Uno è di stanza in Tunisia e Marocco (“Border Management Programme for the Maghreb region”), datato luglio 2018 e dal valore di 55 milioni di euro. L’altro progetto, di nuovo, ricade in Libia. Si tratta del “Support to Integrated border and migration management in Libya – Second Phase”, risalente al 13 dicembre 2018, per un ammontare di altri 45 milioni di euro. Le finalità dichiarate nell’”Action Document” della seconda fase in Libia sono -tra le altre- quelle di “intensificare gli sforzi fatti”, “sviluppare nuove aree d’intervento”, “rafforzare le capacità delle autorità competenti che sorvegliano i confini marittimi e terrestri”, “l’acquisto di altre navi”, “l’implementazione della rete di comunicazione del Maritime Rescue Coordination Centre” di Tripoli, “la progettazione specifica di programmi per la neocostituita polizia del deserto”.

      La strategia di contrasto paga, sostiene la Commissione europea. “Gli sforzi dell’Ue e dell’Italia nel sostenere la Guardia costiera libica per migliorare la sua capacità operativa hanno raggiunto risultati significativi e tangibili nel 2018”, afferma nel lancio della “seconda fase”. Di “significativo e tangibile” c’è il crollo degli sbarchi sulle coste italiane, in particolare dalla Libia. Dati del Viminale alla mano, infatti, nel periodo compreso tra l’1 gennaio e il 7 marzo 2017 giunsero 15.843 persone, scese a 5.457 lo scorso anno e arrivate a 335 quest’anno. La frontiera è praticamente sigillata. Un “successo” che nasconde la tragedia dei campi di detenzione e sequestro libici dove migliaia di persone sono costrette a rimanere.

      È in questa cornice che giunge il nuovo “avviso” del Viminale dei 30 veicoli, pubblicato come detto il 5 marzo. Quello stesso giorno il vice-presidente del Consiglio e ministro dell’Interno, Matteo Salvini, ha incontrato a Roma il vicepremier libico Ahmed Maiteeq. Un “cordiale colloquio”, come recita il comunicato ministeriale, che avrebbe visto sul tavolo “i rapporti tra i due Paesi, in particolare su sicurezza, lotta al terrorismo, immigrazione e stabilizzazione politica della Libia”.

      Ma l’immagine ostentata dal governo Conte di una “Libia sicura” è offuscata dagli stessi atti di gara del ministero dell’Interno. Tra i quesiti presentati al Viminale da parte dei potenziali concorrenti al bando dei 20 battelli da destinare alla polizia libica, infatti, si trovano richieste esplicite di “misure atte a garantire la sicurezza dei propri operatori”. “Laddove si rendesse strettamente necessario effettuare interventi di garanzia richiesti in loco (Libia)”, gli operatori di mercato hanno chiesto alla Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere “che tali prestazioni potranno essere organizzate a patto che le imbarcazioni si trovino in città (Tripoli, ndr) per garantire la sicurezza degli operatori inviati per tali prestazioni”. Il ministero dell’Interno conferma il quadro di instabilità del Paese: “Le condizioni di sicurezza in Libia devono essere attentamente valutate in ragione della contingenza al momento dell’esecuzione del contratto”, è la replica al quesito. “Appare di tutto evidenza che la sicurezza degli operatori non dovrà essere compromessa in relazione ai rischi antropici presenti all’interno dello Stato beneficiario della commessa”. Per gli operatori, non per i migranti in fuga.

      https://altreconomia.it/appalti-libia-frontiere-terra
      #Libye

  • #Quebec : Stockage de données : les colporteurs se frottent les mains - Jean-Marc Lambert - 8 Février 2018 - Le Devoir _
    https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/547428/stockage-de-donnees-les-colporteurs-se-frottent-les-mains

    Nous apprenions cette semaine que Québec voulait confier au privé le stockage de ses données. Saluons l’efficacité des vendeurs de technologies qui en quatre mois ont su se positionner comme des partenaires fiables et sérieux aux yeux du gouvernement de la CAQ. Ils ont sauté sur un tout nouveau gouvernement, inexpérimenté, voulant faire différemment et encore apte à croire aux beaux mirages qu’on lui crée. Parce qu’à l’usage, on s’aperçoit qu’une fois les doigts dedans, les attentes ont été gonflées. Tout à coup, les choses sont plus compliquées, ça demande plus d’analyse, et tout ça, ça se paye. Ça devient rapidement politiquement gênant d’avoir été si naïf, donc personne ne tire trop fort la sonnette d’alarme, et on se retrouve avec un système Phoenix (IBM), un registre des armes (« mauvaise gestion des contrats », selon la vérificatrice générale) ou des tableaux blancs intelligents qui servent essentiellement à diffuser YouTube dans nos écoles. Du gaspillage de ressources.


    Photo : iStock « Non, je ne crois pas que ces compagnies vont systématiquement faire ce qui est mieux pour tous », affirme l’auteur.

    Ne pensez pas que je préférerais un retour à la plume et au boulier afin de gérer l’État québécois. Ce qui me désespère, c’est de voir les bénéfices potentiels de ces outils détournés au profit d’acteurs privés ne priorisant pas le #bien_commun.
    Non, je ne crois pas que ces compagnies vont systématiquement faire ce qui est mieux pour tous. Et je ne crois pas non plus que l’État ait la compétence et la puissance pour faire respecter nos intérêts. Le gouvernement reconnaît lui-même que c’est pour ça qu’il fait appel aux « Gros Nébuleux » de Californie . Il aurait pu choisir de fidéliser ses ressources et construire l’expertise en interne, quitte à y aller plus doucement. Dans 10 ans, qui va mener le jeu ? Qui déterminera le coût des nouvelles fonctionnalités ? Qui dira ce qu’il est possible de faire ? Qui aura la documentation à jour ? Et surtout, qui dictera la facture de sortie ?

    Le gouvernement a choisi : ce seront des compagnies américaines, l’expertise est là-bas. Il investit des millions pour l’intelligence artificielle à Montréal, mais il devra compter sur les Gros Nébuleux pour exploiter cette technologie, sans jamais comprendre vraiment comment se prennent les décisions. Secret commercial oblige. Les biais et les erreurs apparaîtront doucement. Beaucoup seront si subtils qu’ils s’intégreront à nos structures sociales, sans regard critique, ni bienfaisance, ni responsabilité politique.

    Les Gros Nébuleux , lorsque les performances sont décevantes, pourront analyser ce qui coince et suggérer des modifications. Comme ce sont eux qui connaissent le mieux leurs systèmes, et à moyen terme, les bases de données du gouvernement, qui sera mieux placé pour modifier et gérer les applications du gouvernement ? Une suite de contrats à appel d’offres acquis d’avance pour des générations. Voilà du récurrent aussi fiable que de l’asphaltage. Il y a peu de secteurs aussi fiables et rentables que le pillage d’un État.

    Amazon est considéré comme partenaire. Soyez assuré qu’il va faire un bon prix de départ au gouvernement. Saviez-vous qu’il s’est lancé dans l’assurance ? Ils auront accès à votre dossier de la SAQ, à celui de RAMQ, à votre dossier médical, sûrement aussi à celui de la SQ. De combien d’années auront-ils besoin pour écumer les clients payants et laisser les autres aux petites compagnies d’assurances ? « Oh non, nous allons mettre en place des garde-fous et du cryptage », va-t-on nous répondre. Ces compagnies auront quand même accès aux données. Au nom du secret commercial, il sera impossible de valider l’étanchéité des accès aux couches supérieures, et je suis assuré qu’il va toujours y avoir, contractuellement, des portes ouvertes à des fins de diagnostic et d’optimisation.

    De toute façon, les Gros Nébuleux sont tenus par le gouvernement américain de permettre l’accès aux données hébergées sur son territoire, aux fins d’enquête. Ce qui veut dire que celui-ci pourra fouiller allègrement dans les données des ministères pour étayer ses poursuites ou favoriser ses entreprises. Il faut être bien naïf pour encore voir les États-Unis comme un partenaire bienveillant et équitable.

    Tous ces cadeaux sont offerts allègrement par un gouvernement bon enfant, valorisant la fierté d’être des Québécois, guilleret d’être géré par des puissances sur lesquelles il n’a plus de contrôle.

     #cloud #mirage #surveillance #google #nsa #IBM #microsoft #facebook #informatique #données #gafa #vie_privée #données_personnelles #privacy #capitalisme

  • Legal by design : des icônes pour rendre le droit lisible par les humains et les machines ? | InternetActu.net
    http://www.internetactu.net/2019/02/07/legal-by-design-des-icones-pour-rendre-le-droit-lisible-par-les-humain

    Le constat est ancien. Personne ne lit les Conditions générales d’utilisation (CGU) des services en ligne, ces contrats unilatéraux que nous devons accepter pour les utiliser. Mais si personne ne les lit, pourquoi continuent-ils à être la colonne vertébrale légale d’internet ?, s’interroge un éditorial du New York Times. Il faut approximativement 9 heures pour lire les conditions d’utilisation d’Amazon… Et ce n’est pas mieux de tous les autres services que nous utilisons. Pour le New York Times, nous sommes dans une « fiction juridique » du consentement (cf. « Du consentement en ses limites »). Les gens acceptent les conditions sans se rendre compte de ce à quoi ils donnent accès : l’utilisation de leurs données certes, mais aussi leurs observation et interprétation comportementales, c’est-à-dire leur traitement.

    #données_personnelles #CGU

  • Québec confiera le stockage de ses données informatiques au privé Jocelyne Richer - La Presse canadienne à Québec - 5 Février 2019 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/politique/quebec/547082/quebec-confiera-le-stockage-de-ses-donnees-informatiques-au-prive

    Actuellement assuré par 457 centres au Québec, le traitement des données informatiques gouvernementales sera bientôt confié, pour l’essentiel, au secteur privé.

    D’ici trois ans, au moins 80 % des informations numériques stockées dans tout l’appareil gouvernemental seront transférées dans des serveurs gérés par des sous-traitants du secteur privé, comme IBM ou Amazon.

    Le reste, soit moins de 20 % du total des informations, sera bientôt stocké dans seulement deux centres de traitement des données.

    Ainsi, à terme, l’accès aux données gouvernementales sera assuré par l’intermédiaire de l’infonuagique (cloud computing).


    Photo : iStock L’État québécois dépense annuellement quelque 4,5 milliards de dollars pour ses ressources informatiques.

    L’annonce a été faite en conférence de presse, lundi, par le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, et le ministre responsable de la Transformation numérique, Éric Caire, qui justifient leur geste par une recherche d’efficacité et de sécurité accrue.

    Le coût de la transformation est évalué à 150 millions de dollars, mais le gouvernement est convaincu que le changement annoncé permettra de faire d’importantes économies à plus long terme.

    En campagne électorale, le cadre financier de la Coalition avenir Québec (CAQ) prévoyait des économies de plus de 200 millions de dollars dans la gestion des données informatiques.

    « On parlait d’économies générales en gestion des ressources informationnelles de 210 millions. Le programme qu’on annonce aujourd’hui devrait nous permettre d’aller en chercher une centaine [de millions] », a calculé le ministre Caire.

    L’État québécois dépense annuellement quelque 4,5 milliards de dollars pour ses ressources informatiques.

    « On est en train de dire que, sur quatre ans, on va économiser 210 millions sur 4,5 milliards », a expliqué le ministre Christian Dubé, en ajoutant que d’autres annonces en ce domaine suivront à l’occasion de la présentation du prochain budget du Québec, à la fin du mois de mars. . . . . . . . . . . . .

     #cloud #surveillance #google #nsa #microsoft #facebook #informatique #données #gafa #vie_privée #données_personnelles #privacy #capitalisme

  • Des effets des outils sur nos pratiques : pourquoi les médecins détestent-ils leurs ordinateurs ? | InternetActu.net
    http://www.internetactu.net/2019/01/31/des-effets-des-outils-dans-nos-pratiques-pourquoi-les-medecins-deteste
    /assets/images/logo_ia.png

    Car le logiciel génère des heures de travail supplémentaires, passées non avec les patients, mais devant l’écran. En 2016, une étude montrait que les médecins passaient environ 2 heures devant leur écran pour chaque heure passée devant leur patient – l’Europe connaît le même phénomène : une étude menée dans le Service de médecine interne du Centre hospitalier universitaire vaudois indique que les médecins assistants passent 5 heures par jour devant un écran, contre 1,7 devant les malades. Ces 5,2 heures sont consacrées à entrer des informations dans le « dossier patient informatisé ».

    #numérique

    • @cedric3 Oh combien ! Me rappelle une prof de Maths qui a refusé de me recevoir arguant que je trouverais tout ce qu’il faut sur internet. #technocratie

      Cependant, il est assez incroyable, voire pitoyable, que chacun·e ne prenne pas sa part de responsabilité dans l’avènement du fachisme informatique. A commencer par les politiques, mais aussi les médecins qui ont accepté le fichage de ceux dont ils auraient du prendre soin. Rappeler que la #carte_vitale n’est pas obligatoire, pas plus que la carte bleue non plus de mettre son enfant dans des centres fermés nommés écoles ou d’emplir son sac de carte de fidélité.
      A un moment, on peut aussi dire non à la #technocratie et entrer en résistance, ça coûte cher à tout niveau mais le sens critique de mes contemporains semble s’être arrêté à leur porte monnaie.
      C’est plus facile de faire taire d’un revers de main ceux et celles qui dénoncent et se sont élevé·es contre cette #aliénation et d’aller jouir de son rôle dans le fichage de la population.
      Ça me met en colère à vrai dire et me fait penser à la vallée d’Aspe, une fois que les tunnels ont été construits et la vallée détruite, les habitants ont reconnu que finalement c’était une calamité mais ah ben zut les écolos givrés qui se cadenassaient sur les chantiers avaient donc raison.
      #DMP #données_personnelles #santé #fichage #amazon

  • Choquée par la "lettre" de Luc Le Vaillant parue le 28 dans Libé, j’ai lu avec intéret cet article de Romain Pigenel : Pourquoi il faut défendre « l’anonymat » sur Internet
    https://medium.com/@romain_pigenel/pourquoi-il-faut-d%C3%A9fendre-lanonymat-sur-internet-3d79de93b1d0

    L’article commence par une liste des diverses énormités qui sont proférées sur le sujet ces derniers temps, le papier de Luc Le Vaillant étant une sorte de sur-glaçage écœurant sur un gâteau déjà recouvert de cerises confites.

    « Pour une hygiène démocratique du statut de l’information […] je crois qu’on doit aller vers une levée progressive de toute forme d’#anonymat » (le président de la République, Emmanuel Macron). « Dans une société démocratique où on peut dire ce qu’on veut, il me parait bon de lever l’anonymat sur #Internet […] j’en ai assez de gens qui sont derrière les pseudos, et qui insultent à longueur de temps, qui mettent de l’huile sur le feu à longueur de temps » (le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger). « Quand vous avez un compte sur Twitter, sur Facebook, pourquoi vous ne l’assumez pas ? » (Yannick Jadot, avant de se rétracter). « Il suffit de créer des réseaux sociaux payant 1€/mois avec une charte éthique et un nom par profil. Sans pub. Sans utilisation des infos… et sortir des réseaux anonymes. » (Mathieu Kassovitz). « Je propose un projet de loi d’initiative citoyenne : que tous les comptes des réseaux sociaux soient nominatifs. Que tout puisse être dit mais que chacun assume ses paroles » (le dessinateur du Monde, Xavier Gorce). « Tout changerait si l’anonymat était interdit sur internet. Et si les Gilets Jaunes radicaux -les seuls qui restent aujourd’hui dans la rue- disaient chacun d’où ils viennent. » (Dominique de Montvalon, ancien rédacteur en chef du Parisien et du JDD) …

    Pour celleux qui ne l’ont pas lue, la lettre de Le Vaillant est par là : Pour qu’Internet tombe le masque : https://www.liberation.fr/chroniques/2019/01/28/pour-qu-internet-tombe-le-masque_1705956 avec un passage particulièrement odieux d’amalgames haineux :

    Et c’est pourquoi, cher anonyme, je veux la peau de ta pleutrerie et de ta défausse. Je n’aime pas la cagoule que tu mets à ta hargne tweeteuse, la burqa qui voile ton but ultime, ni ta blanche face à moustache d’Anonymous qui se la raconte coursé par Big Brother.

    Mais pour en revenir à l’article de Luc Le Vaillant, bien plus intéressant, il démonte pas mal d’idées reçues sur le pseudonymat, et vaut le détour à ce titre

    La pratique de Facebook, réseau où dominent les comptes identifiés, démontre chaque jour combien les sujets polémiques suffisent à faire sortir tout un chacun de ses gonds, même sans la protection d’un pseudonyme : c’est l’écrit qui désinhibe, au moins autant que « l’anonymat ». En outre, et par-delà l’intuition qu’on peut avoir de la question, les données fiables manquent ; une étude de l’université de Zurich, datée de 2016, remet même clairement en cause le lien entre anonymat et agressivité en ligne.

    (lien direct vers l’étude en question : https://qz.com/741933/internet-trolls-are-even-more-hostile-when-theyre-using-their-real-names-a-study

    Il permet non seulement de bien comprendre qu’il y a une confusion générale avec le #pseudonymat, mais aussi de très bien comprendre le danger que représenterai le traçage d’identité par toutes les plateformes comme le fait #Facebook

    ce serait un magnifique cadeau pour les partis ou leaders autoritaires/extrémistes, pour qui l’on préparerait tranquillement un filet garni permettant, dans l’hypothèse d’une accession au pouvoir, de tout savoir de l’activité en ligne (1H30 par jour, en moyenne, pour chaque Français) de tout individu. Même de ceux qui n’enfreignent ni les lois, ni les mœurs. Au contraire, on peut compter sur les internautes qui ont de « bonnes » mauvaises raisons de chercher l’anonymat — criminels en tête — pour trouver et maîtriser les contre-mesures nécessaires à ce type de surveillance généralisée. Un comble.

    J’aurai cependant aimé qu’il développe plus la nécessité de protéger l’anonymat, en faisant référence aux lanceurs d’alertes ou aux opposant-e-s politiques, particulièrement quand des condamnations pleuvent actuellement sur des #giletsjaunes n’ayant pas tenu leur langue sur facebook... et que l’office central de la lutte contre la criminalité informatique
    montre des signes de plus en plus dangereux de censure : https://seenthis.net/messages/755412 et https://seenthis.net/messages/756074

    • Tres bon article aussi de Olivier Ertzscheid qui se base, avec un opportunisme assumé, sur la médiatisation du harcèlement contre Bilal Hassani (source de sa chanson pour l’Eurovision) et démontre de manière implacable la responsabilité des plateformes marchandes (plateformes auxquelles il doit sin succès, les haters participant à la notoriété pour les algorithmes...)
      https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/01/cher-bilal-hassani.html

    • Je rajoute un extrait du billet d’affordance :

      La question, la seule, à poser en toute priorité aux plateformes lorsque vous les rencontrerez, car vous verrez Bilal, elles voudront bientôt j’en suis convaincu vous rencontrer, la seule question à leur poser est celle-ci :

      Etes-vous prêt à réellement lutter contre les discours de haine, contre l’homophobie, en ajoutant dans vos CGU que chaque insulte raciste ou homophobe occasionnera la fermeture définitive du compte qui les a proférées ? Etes-vous prêt à perdre ces « clients » là qui ne sont pas, pour vous, anonymes, et qui ne l’ont jamais été ?

      Posez leur cette question là Bilal. Et dites-leur aussi ceci :

      Si vous étiez les gérants d’un magasin et que certains de vos clients revenaient tous les jours et traitaient de « sale PD » ou de « sale fiotte » d’autres de vos clients, quelle serait votre réaction ? Les accepteriez-vous dans votre magasin ? Ce que vous tolérez est ce que vous êtes vraiment. Dites-leur simplement cela Bilal. « Ce que vous tolérez est ce que vous êtes vraiment ».

      Et si ni Jack Dorsey, ni Mark Zuckerberg, ni Larry Page, ni Serguei Brin ni aucun autre ne regarde le concours de l’Eurovision ni ne vous invite pour parler avec vous de ce que vous traversez, alors j’espère qu’un(e) de nos représentant(e)s politiques, un jour prochain, leur posera très exactement cette simple et seule question là. Etes-vous prêts à perdre ces clients-là ou ne sont-ils pour vous que des clients comme les autres ?

      Ce que nous tolérons est ce que vous nous sommes vraiment. Bon courage pour l’Eurovision cher Bilal.

  • Première sanction contre Google suite à nos plaintes collectives
    https://www.laquadrature.net/2019/01/21/premiere-sanction-contre-google-suite-a-nos-plaintes-collectives

    Le 28 mai dernier, La Quadrature du Net déposait devant la CNIL, au nom de 12 000 personnes, cinq plaintes contre Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Depuis, la CNIL a décidé de traiter elle-même…

    #Données_personnelles

  • What #Facebook knows about you - Axios
    https://www.axios.com/facebook-personal-data-scope-suer-privacy-de15c860-9153-45b6-95e8-ddac8cd47c3

    Following you outside Facebook : Facebook sees you less thoroughly outside its own digital turf, but it still sees a lot. This data comes from two places: partner services and third-party information brokers.

    Facebook has tools that partner websites use to integrate with Facebook, including the inclusion of “Like” and “Share” buttons, as well as a tracking cookie known as Facebook Pixel.

    Thanks to an inquiry from Britain’s Parliament, we have a sense of how prevalent these methods are. According to Facebook, between April 9 and April 16 of 2018 there were 2.2 million Facebook Pixels, 8.4 million pages with a Like button and 931,000 pages with a button to Share on Facebook.

    Facebook knows your location, even if you haven’t directly given it permission to access your phone’s GPS, by tracking the IP address of the phones, computers and other devices you use to access its servers.

    Facebook also reserves the right to enhance its data trove by adding information from outside providers, though it has ended one program that mixed Facebook and third-party data for advertisers. From its policy page: “We also receive information about your online and offline actions and purchases from third-party data providers who have the rights to provide us with your information."

    #vie_privée #violations

  • Les piratages avec fuite massive de #données_personnelles, on va finir par s’y habituer. Avant, c’était une fois par semaine, maintenant trois en une journée. Bref, répétons-le une nouvelle fois : VOTRE BASE DE DONNÉES AVEC DES INFORMATIONS PERSONNELLES SERA PIRATÉE. Il est donc crucial de minimiser les données en récoltant moins voire, idéalement, pas du tout. Si vous collectez des donées personnelles, vous êtes responsable de la mauvaise utilisation qui en sera faite.

    Donc, hier :

    1) Piratage de la base #ARIANE du Ministère des Affaires Étrangères français (données sur les contacts des voyageurs) https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/salle-de-presse/communiques-techniques/article/ariane-piratage-de-donnees-communique-f-a-q-13-12-18 https://twitter.com/francediplo/status/1073157281217417216 et l’article de Libération : https://www.liberation.fr/planete/2018/12/13/piratage-au-quai-d-orsay-les-coordonnees-de-540-000-personnes-derobees_16

    2) Piratage d’un fichier du syndicat de policiers #Alliance https://www.lexpress.fr/actualite/societe/enquete/l-inquietante-fuite-des-coordonnees-de-500-policiers_2052828.html

    3) Piratage de la base nationale des citoyens au Brésil (après la Turquie et l’Inde, répétons que c’est une folie que d’avoir une base centralisée de tous les citoyens d’un pays, même si ça fait moderne, e-Gouvernement et tout). https://www.infosecurity-magazine.com/news/apache-misconfig-leaks-data-120

    La prochaine fois que vous entendrez un monsieur sérieux dire avec assurance « il n’y a rien à craindre, la base de données est sécurisée [ou autres éléments de langage comme « anonymisée » ou « cryptée »] », méfiez-vous.

  • Amazon, AI and Medical Records: Do the Benefits Outweigh the Risks? - Knowledge Wharton
    http://knowledge.wharton.upenn.edu/article/amazon-medical-records

    Last month, Amazon unveiled a service based on AI and machine-learning technology that could comb through patient medical records and extract valuable insights. It was seen as a game changer that could alleviate the administrative burden of doctors, introduce new treatments, empower patients and potentially lower health care costs. But it also carries risks to patient data privacy that calls for appropriate regulation, according to Wharton and other experts.

    Branded Comprehend Medical, the Amazon Web Services offering aims “to understand and analyze the information that is often trapped in free-form, unstructured medical text, such as hospital admission notes or patient medical histories.” Essentially, it is a natural language processing service that pores through medical text for insights into disease conditions, medications and treatment outcomes from patient notes and other electronic health records.

    The new service is Amazon’s latest foray into the health care sector. In June, the company paid $1 billion to buy online pharmacy PillPack, a Boston-based startup that specializes in packing monthly supplies of medicines to chronically ill patients. In January, Amazon teamed up with Berkshire Hathaway and JPMorgan Chase to form a health care alliance that aims to lower costs and improve the quality of medical care for their employees.

    “Health care, like everything else, is becoming more of an information-based industry, and data is the gold standard — and Amazon knows as well as anyone how to handle and analyze data,” said Robert Field, Wharton lecturer in health care management who is also professor of health management and policy at Drexel University. “It’s a $3.5 trillion industry and 18% of our economy, so who wouldn’t want a piece of that?”

    AI offers “enormous” promise when it comes to bringing in new and improved treatments for patient conditions, such as in the area of radiology, added Hempstead. Machine learning also potentially enables the continual improvement of treatment models, such as identifying people who could participate in clinical trials. Moreover, Amazon’s service could “empower a consumer to be more in charge of their own health and maybe be more active consumer of medical services that might be beneficial to their health,” she said.

    On the flip side, it also could enable insurers to refuse to enroll patients that they might see as too risky, Hempstead said. Insurers are already accessing medical data and using technology in pricing their products for specific markets, and the Amazon service might make it easier for them to have access to such data, she noted.

    #Santé_publique #Données_médicales #Amazon #Intelligence_artificielle

    • Ce n’est cependant pas le seul sujet de controverse puisque, dans le programme de cette journée, deux conférences portaient des intitulés extrêmement douteux : “Ces prétendues violences obstétricales : les enjeux juridiques” et “Comment se prémunir des plaintes pour attouchements sexuels”.

      http://m.cheekmagazine.fr/wtf/cngof-femmes-juments-polemique

      https://twitter.com/osezlefeminisme/status/1070989604805857282/photo/1

      Il semble que les conférences aient été renommées mais pas annulées. La seconde « comment se prémunir des plaintes pour attouchements sexuels » est une conférence de Nisan lui même. Le fait qu’il parle d’attouchements est deja Le signe d’un déni. Attouchement n’est pas un terme juridique on ne peu pas porter plainte pour attouchement mais pour agression sexuel.

      #violence_médicale #animalisation #deshumanisation #humour #culture_du_viol #sexisme #misogynie

    • Je reste stupéfaite que cette grosse merde de #Nisand ait été gardé à son poste par ses pairs, qu’ils et elles ne se rendent toujours pas compte que ce personnage les dessert me glace.
      Par leur silence, ils et elles contribuent à l’œuvre de destruction des femmes soutenue par cette ordure, c’est juste inconcevable.
      #réification #défécation_de_nisan
      Je note également ici pour que d’autres femmes qui feraient des recherches sur #Yves_Aubard_gynécologue_au_CHU_de_Limoges sachent à quoi s’en tenir.

      #CNGOF

    • Ce que je veux dire, c’est que ce malfaisant est toujours président du CNGOF, d’ailleurs c’est avec ce titre qu’il présente les excuses du « Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français » concernant cette affaire qu’il nomme « une diapositive … sortie de son contexte »

      07 décembre 2018
      A propos d’une citation moyenâgeuse inappropriée
      Intervention officielle du Président du CNGOF du 7 décembre 2018

      Chers Amis et Collègues,
      Lors de la présentation de la Recommandation pour la pratique clinique Protection périnéale hier après-midi dans cette salle, une diapositive citant un texte ancien de 999 a choqué de nombreuses personnes. Sortie de son contexte, elle peut faire croire que celui qui l’a présentée en valide le sens, ce qui n’est pas le cas.

      Quoi qu’il en soit, je souhaite très officiellement dire au nom du CNGOF que toute notre profession est arc-boutée sur la défense des femmes, de leur santé et de leur dignité. Je prie donc tous ceux qui ont pu être choqués par l’affichage inapproprié de cette phrase moyenâgeuse d’accepter les excuses du CNGOF qui, bien sûr, regrette cet acte déplacé.

      Nous sommes navrés, nous qui sommes réunis pour améliorer nos pratiques professionnelles, de ce qui -à tout le moins- est considéré par nous comme une atteinte à l’image des femmes.

      Professeur Israël Nisand

    • Quelques informations supplémentaires sur ce médecin qui signe la diapositive et se fout complètement du #droit_des_patientes à leurs #données_médicales #données_sensibles et #données_personnelles puisqu’il s’est créé un fichage perso et une base de données complète des femmes soignées dans son service. Base à laquelle il se vante d’avoir donné accès à plus de 372 utilisateurs.
      #la_cnil_mais_pour_quoi_faire ?

      « Chaque intervenant doit pouvoir entrer dans la base ce qu’il a fait. Ça commence par le médecin en passant par la secrétaire, la sage-femme, l’infirmière, l’aide soignante, bref tout le service. Pour vous donner une idée, j’ai à ce jour donné 372 codes d’accès, il y a donc 372 utilisateurs de ma base de données », explique le Pr Aubard. Il ajoute : « Au fil des années, j’ai tout développé, …

      https://www.filemaker.com/fr/solutions/customers/stories/aubard.html

      « En ce qui concerne la structure de la base FileMaker, on trouve le noyau de la base qui est le dossier administratif de la patiente et dans lequel on retrouve ses coordonnées, ses informations d’état civil et familiales, ainsi que ses antécédents médicaux et chirurgicaux », explique le professeur Aubard.

      … alternatives au fichage ? nein.

      Aujourd’hui, grâce à FileMaker, l’intégralité du dossier médical d’une patiente est informatisé, il n’y a plus du tout de papier dans le service. La base de données est conséquente puisqu’elle compte environ 35 000 patientes.

      #bétail #technobéat #médecine

    • Hallucinant, je croyait que le croisement des infos était interdit et que le dossier médical était confidentiel.
      Donc ce mec file l’adresse et les données perso de 35000 femmes à « tout le service ».

    • Oui, et il s’en vante et fait la publicité du logiciel qu’il a utilisé, puisque tout le processus est expliqué sur leur site !

  • Les arpenteurs de la Terre | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/078136-000-A/les-arpenteurs-de-la-terre

    Si au départ l’être humain se servait des étoiles pour s’orienter, l’humanité peut compter aujourd’hui sur les progrès de la science pour mesurer la Terre au millimètre près. Car l’#arpentage de la planète bleue bat toujours son plein. #Satellites, #caméras ou #drones : les dernières avancées technologiques permettent aux scientifiques d’explorer ses moindres recoins. Ils peuvent ainsi mesurer les océans, les volcans ou même l’atmosphère. Mais les chercheurs marchent sur une corde raide, tiraillés entre leur désir de recueillir de plus en plus d’informations et une population soucieuse de divulguer le moins de #données_personnelles possible. Ce #documentaire nous donne un aperçu de l’état actuel de la recherche scientifique et interroge de nombreux chercheurs sur la nécessité de l’arpentage dans leur domaine spécifique.

    #cartographie

  • Ce que récolte #Google : revue de détail – Framablog
    https://framablog.org/2018/11/14/ce-que-recolte-google-revue-de-detail

    Si beaucoup encore proclament à l’occasion « je n’ai rien à cacher » c’est moins par conviction réelle que parce que chacun en a fait l’expérience : « on ne peut rien cacher » dans le monde numérique. Depuis quelques années, les mises en garde, listes de précautions à prendre et solutions alternatives ont été largement exposées, et Framasoft parmi d’autres y a contribué.

    Il manquait toutefois un travail de fond pour explorer et comprendre, une véritable étude menée suivant la démarche universitaire et qui, au-delà du jugement global approximatif, établisse les faits avec précision.

    C’est à quoi s’est attelée l’équipe du professeur Douglas C. Schmidt, spécialiste depuis longtemps des systèmes logiciels, chercheur et enseignant à l’Université Vanderbilt, qui livre au public une étude d’une cinquantaine de pages intitulée #Google_Data_Collection. Cette #étude, qui nous semble pouvoir servir de référence, a retenu l’attention du groupe Framalang qui vous en livre ci-dessous l’executive summary, c’est-à-dire une sorte de résumé initial, qui en donne un aperçu programmatique.

    #données_personnelles #vie_privée #big_data

    Aussi visible sur https://seenthis.net/messages/735693 mais moi c’est artisanal ;-)

  • Data Feminism, by Catherine D’Ignazio and Lauren Klein (Book preview — call for comments)
    https://bookbook.pubpub.org/data-feminism

    Welcome to the community review site for Data Feminism. Thank you for your generosity and time in choosing to read and comment on this manuscript draft. The review period for this draft will close on January 7, 2019, although the ability to leave comments will still be available after that point.

    #data_feminism le livre !
    cf. https://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe pour une intro rapide

  • Les conducteurs d’Uber n’ont plus le droit de noter leurs passagers au Portugal
    https://www.numerama.com/vroom/436905-les-conducteurs-duber-nont-plus-le-droit-de-noter-leurs-passagers-a

    Au Portugal, les sociétés de VTC doivent se plier à plusieurs exigences pour continuer à exercer, depuis l’entrée en vigueur de la loi Uber, le 1er novembre 2018. Elles s’engagent notamment à ne pas laisser aux conducteurs la possibilité de noter les passagers. Mais la réciproque est toujours en vigueur... Depuis le 1er novembre 2018, les sociétés de VTC doivent se contraindre à la nouvelle législation portugaise pour continuer leur activité dans le pays. Parmi les nouveautés, l’une résonne (...)

    #Uber #travail #données_des_conducteurs #consommation #travailleurs #surveillance #Taxify

    //c2.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2018/11/hubert.jpg

  • La Cnil met en demeure l’école 42 pour ses pratiques de « vidéosurveillance excessive » Elisa Braun - 30 Octobre 2018 - Le Figaro
    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/10/30/32001-20181030ARTFIG00104-la-cnil-met-en-demeure-l-ecole-42-pour-ses-pratiq

    L’école d’informatique de Xavier Niel dispose de 60 caméras qui filment en permanence les élèves et salariés. Le gendarme des données personnelles y voit une grave atteinte à la vie privée.

    L’#école_42 a beaucoup fait pour s’ériger en formation modèle dans le domaine des technologies. Mais la décision rendue par le gendarme des données personnelles, la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL), risque d’écorner sérieusement cette image. Le régulateur vient de mettre en demeure l’école créée par #Xavier_Niel pour plusieurs manquements à la loi en matière de gestion des #données_personnelles. De graves atteintes à la #vie_privée des élèves, anciens élèves et salariés ont ainsi été constatées.

    Une « surveillance constante »
    La Cnil remarque que près de 60 caméras « [filment] en continu l’ensemble des espaces de travail occupés par les étudiants, les espaces de pauses ainsi que les bureaux du personnel administratif, plaçant ainsi l’ensemble des personnes concernées sous une #surveillance constante ». La #vidéosurveillance est qualifiée d’excessive par le régulateur, qui souligne que seules certaines circonstances particulières, comme le transfert de fonds, justifient l’attention que l’école 42 porte jusqu’aux allées et venues des visiteurs aux toilettes. Or, « en l’espèce, aucun élément apporté par [l’école] ne permet de justifier que les étudiants et le personnel soient placés sous #surveillance permanente », tranche le régulateur.

    D’autre part, la délégation de la Cnil s’étonne de « la mise en place d’un dispositif inédit au sein de l’école en ce que les étudiants peuvent accéder en temps réel à la plupart des images issues de la vidéosurveillance, ce qui permet à tout moment de savoir où se trouve chacun d’entre eux, ce qu’il fait et avec qui il se trouve ». Des observateurs extérieurs notent également que l’accès aux images de l’école est protégé par un code d’accès à seulement 5 chiffres qu’il est facile, pour un pirate, de contourner. Cette facilité d’accès globale avait notamment permis à certaines vidéos de nature compromettante de fuiter de l’école. L’an dernier, une enquête de l’Usine Digitale rapportait plus largement que l’école informatique était gangrenée par une #atmosphère_sexiste. « Les images de vidéosurveillance des locaux, accessibles aux étudiants, servent aux garçons à repérer les filles qu’ils aimeraient bien draguer », rapportait une jeune femme.

    Commentaires personnels sur les élèves
    D’autres éléments portant sur la gestion administrative des étudiants sont aussi pointés du doigt par la #Cnil. Ainsi, l’école 42 conserve indéfiniment les données des personnes ayant passé le test d’entrée, sans en informer les principaux intéressés. La base de données pédagogique comporte en outre des commentaires sur les élèves de nature particulièrement sensible. « Il a enfin été diagnostiqué de plusieurs maladies graves […] » ou encore « entre le procès avec son ancien employeur, […]et sa dépression, [X] n’a pas du tout pu se consacrer à 42, il a à nouveau rechuté dans la dépression, sa mère a eu un cancer juste avant sa rentrée […] » sont des commentaires observés par le régulateur. Des informations financières sur le niveau d’endettement ont également été constatées. Si de telles données peuvent être utiles au suivi pédagogique des élèves, le régulateur s’étonne de ce qu’elles soient accessibles à n’importe quel membre de l’administration et ne fassent pas l’objet d’une procédure de sécurisation particulière.

    Enfin, quelques détails techniques ont également de quoi surprendre, de la part d’une école censée former des développeurs back-end (c’est-à-dire qui gèrent les infrastructures informatiques derrière les sites Web, et touchent donc à l’aspect de la sécurité des données). L’école 42 envoie ainsi les mots de passe en clair aux élèves, pour accéder à leur espace personnel. Ce mot de passe est jugé « d’une robustesse insuffisante car [composé] de 8 caractères alphanumériques comprenant des lettres majuscules et minuscules. » L’école 42 se rend ainsi coupable, pour la Cnil, d’un manquement à l’obligation d’assurer la sécurité et la confidentialité des données.

    L’école a désormais deux mois pour rectifier le tir, faute de quoi elle se rend passible de sanctions pouvant aller jusqu’à une amende de 1,5 million d’euros. Comme le rappelle la Cnil, « cette mise en demeure ne revêt pas le caractère d’une sanction. À ce titre, aucune suite ne sera donnée à la procédure si l’organisme concerné se conforme en tout point aux exigences de la mise en demeure dans le délai imparti. Si tel est le cas, celle-ci fera l’objet d’une clôture qui sera également rendue publique ». Contactée, l’école 42 n’a pas encore donné suite aux sollicitations du Figaro.

  • Gaîté Lyrique | Données fantômes : ce qui n’est pas compté et qui compte
    https://gaite-lyrique.net/article/donnees-fantomes-ce-qui-nest-pas-compte-et-qui-compte

    Certaines données sont collectées, d’autres sont manquantes. Qu’est-ce qui préside à ce choix ? L’artiste et chercheuse nigérienne-américaine Mimi Onuoha interroge les façons dont les individus sont catégorisés. Elle s’attache à mettre en évidence que la collecte, l’enregistrement et l’archivage des données sont liés aux questions de contrôle et de pouvoir.

    Le fait qu’un groupe de fans inconditionnels de la comédie musicale Hamilton ait créé un document partagé recensant l’intégralité des paroles avant même que la bande originale du spectacle ne soit commercialisée méritait par exemple de figurer dans cette liste. Autre exemple : en 2016, un utilisateur de Reddit a mis à disposition les métadonnées de toutes les histoires publiées à ce jour sur fanfiction.net, un site connu pour ses fictions écrites par des fans.

    Et ainsi de suite : le nombre de ballons de football produit quotidiennement par l’usine Wilson Sporting Goods de la ville d’Ada, dans l’Iowa (soit 4000 en 2008) ; le nombre de hot-dogs avalés par les Américains à chaque fête de l’Independance Day (soit 150 millions selon les dernières estimations) ; l’emplacement de toutes les toilettes publiques d’Australie (plus de 17000)."
    Qu’est-ce qu’une donnée ?

    "Mitchell Whitelaw, universitaire australien, définit les données comme « des mesures extraites du flux de la réalité ». En général, lorsqu’on pense à de grands ensembles de données, il s’agit de choses importantes : le recensement d’une population, les données de l’Organisation mondiale de la santé, et toutes les informations amassées par les grandes entreprises comme Google, Amazon ou Facebook.

    De ce point de vue, cette définition est admirablement concise et efficace. L’emploi du verbe « extraire » désigne avec pertinence les données comme des matières premières. De la même manière que Shosana Zuboff parle de « capitalisme de surveillance » en expliquant que le capitalisme actuel monétise des données recueillies par le biais d’une surveillance généralisée, la formulation de Mitchell Whitelaw évoque la conception des entreprises : les données sont des ressources à exploiter. Dans une société capitaliste, enregistrer des données ne peut être que bon pour les affaires. Le monde est ainsi enregistré, classifié, rendu déchiffrable, rentable.

    Plus loin dans le livre, les auteurs soulèvent un point déterminant de cette classification du monde. « Aucun système de classification n’est capable d’organiser la réalité pour tout le monde », préviennent-ils. « Exemple : le rouge, l’orange et le vert des feux tricolores ne fonctionnent pas pour les personnes non voyantes, elles ont besoin d’un signal sonore. Si l’on considère ces schémas de classification comme le moyen d’organiser le passé, il est facile d’oublier ceux qui en ont été exclus. »

    Quant à ma liste, son rapport direct avec ces concepts d’extraction de ressources et de surveillance omniprésente n’est pas forcément évident. Elle regroupe des ensembles de données qui sont peut-être assez inédits, mais ils sont le summum de la quantification, ce sont des faits extraits de pans insolites de la réalité. Une définition plus simple me vient à l’esprit.

    Données : choses que nous mesurons et qui comptent à nos yeux.

    C’est ce qui fait toute la beauté de cette étrange liste. Si la définition de Mitchell Whitelaw décrit le monde comme n’étant qu’une immense source de matières premières à extraire pour remplir les cellules bien alignées d’un fichier Excel, la mienne affirme l’inverse : tous les ensembles de données sont créés par des êtres humains dans un but bien précis.❞

    Missing Datasets : les informations manquantes

    "Voici quelques exemples de données que nous ignorons :

    Le nombre de personnes vivant dans des sous-locations illégales à New York,
    La traçabilité des armes vendues aux États-Unis et les informations sur leurs propriétaires,
    Le nombre de gens expulsés des États-Unis selon l’État où ils vivaient,
    Le nombre de Rohingyas en Birmanie.

    J’emploie le terme « Missing Datasets », pour désigner ces informations manquantes, angles morts d’un monde qui semble aujourd’hui criblé de données. Autant de fantômes qui font penser à la liste scotchée sur un coin de mon bureau. Ces données représentent tout autant la réalité de notre monde, summum d’une quantification qui a été mise de côté. Nous ne mesurons que les choses qui nous intéressent suffisamment. Les données manquantes ont aussi de la valeur, mais elles ne peuvent pas être mesurées.

    La complexité et le désordre de ces données sont passionnants, car elles trahissent un certain type de pouvoir. Une absence toujours remarquée laisse entrevoir le spectre d’un autre monde, où les priorités seraient différentes. Aucune donnée n’existe sur les violences policières faites aux Amérindiens, mais que se passerait-il si c’était le cas ?

    Ces données manquantes n’apportent aucune réponse, mais elles font office de rappel cinglant : nous sommes responsables de la manière dont nous cataloguons le monde. En choisissant les données à prendre en compte et en leur allouant une crédibilité, nous déterminons les limites de notre monde. Si tel est le cas, alors nous sommes aussi capables de changer cet état de fait, et à chaque instant, de changer notre monde."

    #Données #Données_manquantes #Classification

    merci @fil, c’est passionnant

  • #Données_fantômes : ce qui n’est pas compté et qui compte

    La #discrimination par la collecte de données et la #catégorisation_informatique.

    Certaines données sont collectées, d’autres sont manquantes. Qu’est-ce qui préside à ce choix ? L’artiste et chercheuse nigérienne-américaine #Mimi_Onuoha interroge les façons dont les individus sont catégorisés. Elle s’attache à mettre en évidence que la #collecte, l’#enregistrement et l’#archivage des données sont liés aux questions de #contrôle et de #pouvoir.

    Le travail de Mimi Onuoha autour des « #banques_de_données_manquantes » éclaire la discrimination et la #violence algorithmique qui est infligée aux #queers, aux #migrants et aux #minorités, souvent exclus et mal représentés par les systèmes de #décision_automatique. Alors que les algorithmes sont de plus en plus utilisés dans l’élaboration des politiques civiques, sociales et culturelles, il devient crucial de réfléchir de manière critique aux politiques qui façonnent nos infrastructures numériques.

    https://gaite-lyrique.net/article/donnees-fantomes-ce-qui-nest-pas-compte-et-qui-compte
    #données #bases_de_données #invisibilité #catégorisation #inclus #exclus #exclusion #algorithmes
    signalé par @fil

    • –-> même si il ne s’agit pas de systèmes de décisions automatiques, cela me fait penser la différence de traitement des #corps des personnes en exil quand ces corps sont en vie ou quand ils ne le sont plus.
      Alors qu’on compte, surveille, contrôle les corps en vie, personne ne se préoccupe de faire de même avec les #morts.

      Là-dessus, un numéro de Plein Droit :
      Homicides aux #frontières

      Depuis des dizaines d’années, des migrant·e·s meurent aux frontières de l’Europe. On peut s’étonner de la différence de traitement réservé aux vivants et aux morts. Pour les premiers, les technologies les plus avancées pour identifier et garantir la traçabilité des nouveaux arrivants.
      Pour les seconds, le silence et l’anonymat. Objet anthropologique par excellence pour appréhender une société donnée, la mort pose d’autres questions dès lors qu’elle touche des personnes qui n’en sont pas membres.


      https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2016-2-p-6.htm

  • Le contrôle des données numériques personnelles est un enjeu de liberté collective
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/19/le-controle-des-donnees-numeriques-personnelles-est-un-enjeu-de-liberte-coll

    Les révélations des failles de sécurité touchant des services en ligne s’accumulent. Et la collecte de nos données fait peser un risque collectif d’envergure

    C’est une litanie. Facebook a admis, vendredi 12 octobre, que des données personnelles de 29 millions d’internautes avaient été subtilisées par des pirates informatiques. Quatre jours auparavant, son concurrent Google confiait qu’une faille avait exposé un demi-million d’utilisateurs de Google+.

    Il ne s’agit-là que des exemples les plus récents. Mais chaque jour, chaque mois, chaque année charrie son lot ininterrompu de piratages et de fuites de données. De l’entreprise de crédit américaine Equifax au grand groupe Yahoo !, en passant par Target, British Airways, Uber, Adidas, Exactis ou Ashley Madison.

    Personne ne bouge, ou à de rares exceptions
    L’affaire est simple : si vous avez utilisé Internet ces dix dernières années, une partie de votre intimité est accessible en ligne. En premier lieu, pour les entreprises et les applications dont vous utilisez les services. Au-delà des failles et des hacks (« piratage »), les données personnelles sont devenues le carburant de la société du XXIe siècle. Toutes nos actions numériques sont captées, mesurées, identifiées, analysées, sauvegardé, alors que les services en ligne ne cessent de se multiplier, depuis l’apparition des ordinateurs jusqu’aux smartphones en passant désormais par vos télévisions, fours micro-ondes et voitures connectés.

    Mais les données des utilisateurs sont aussi, parfois, accessibles à des malfaiteurs ou à des services tiers. Ils arrivent à contourner la sécurité des entreprises et des applications en question, ou à en explorer les limites, pour en tirer toujours plus d’informations.

    Malgré les scandales à répétition et les intrusions toujours plus systématiques dans la vie des citoyens, face à ce constat personne ne bronche, ou à de rares exceptions, sauf des militants des libertés numériques ou quelques individus gênés par ce système intrusif. En mars, l’affaire Cambridge Analytica – qui a participé à la campagne électorale de Donald Trump – dévoilait que l’entreprise avait eu accès aux informations privées de 87 millions d’utilisateurs. A part une violente tempête politique, l’affaire n’a pas eu le moindre impact pour Facebook. Six mois ont passé et les utilisateurs y sont toujours d’une fidélité à toute épreuve. Ils sont toujours, chaque jour, 1,47 milliard à se connecter au réseau social.

    Il serait commode de penser que l’humain du XXIe siècle a renoncé à sa vie privée. Mais il ne s’agit pourtant pas d’indifférence. Les sondages montrent avec insistance et sans ambiguïté que les internautes la chérissent encore à l’heure des réseaux sociaux et des smartphones. Comment, alors, expliquer cette apathie ? Très souvent, parler de la vie privée évoque l’image du héros du film La Vie des autres (2007), de Florian Henckel von Donnersmarck. On imagine cet agent de la police politique est-allemande, un casque vissé sur la tête, écouter avec soin les moindres soubresauts de la vie de ses voisins du dessous.

    Or, pour l’immense majorité d’entre nous, il n’y a pas d’agent des services secrets derrière l’écran de notre smartphone. Personne, que ce soit chez Google, Facebook ou toute autre entreprise du numérique, ne va éplucher avec délectation le détail de nos déplacements, l’historique de nos recherches ou nos dernières photos de vacances. Même les pirates de Google ou de Facebook n’avaient sans doute que faire de l’intimité individuelle de leurs cibles.

    L’invraisemblable machine à cibler
    Pendant des décennies, à raison, défendre la vie privée revenait à protéger l’individu. Aujourd’hui encore, on s’obstine à rechercher et mesurer les conséquences individuelles de cette collecte effrénée de données personnelles et de ces piratages à répétition. Mais le paradigme a changé : la question des données personnelle n’est pas un problème d’intimité. C’est un enjeu de liberté collective.

    Prenez l’affaire Cambridge Analytica : le problème n’est pas que Donald Trump et son équipe de campagne ont consulté méthodiquement la liste d’amis de 87 millions d’utilisateurs de Facebook (dont plus de 200 000 Français). Mais qu’ils aient pu utiliser ces informations, agrégées à des millions d’autres, pour mener une campagne politique extrêmement personnalisée, quasi individualisée, en utilisant à plein l’invraisemblable machine à cibler des messages proposée par Facebook. L’impact de cette fuite de données personnelles n’est plus individuel, il est collectif. Il ne s’agit pas de l’intimité de son existence vis-à-vis d’une organisation politique, mais de la liberté collégiale de choisir en conscience son dirigeant politique ou ses conditions de vie commune.

    Les algorithmes enserrent nos vies : ils nous disent quoi acheter, où partir en vacances, qui rencontrer, quel article de presse lire, comment nous déplacer, décident ce que nous pouvons écrire. Cette trame nouée autour de nos vies est tissée de nos données personnelles. Pas seulement des nôtres, individu connecté, mais de toutes les autres : les algorithmes ne fonctionnent qu’assis sur des masses de données. C’est la somme, l’agrégat et la combinaison des données à l’échelle de milliers, voire de millions d’êtres humains, qui font leur puissance.

    Les facteurs qui poussent une entreprise à orienter nos choix, en analysant nos données et celles des autres, seront perpétuellement obscurs. Au bout du compte et si rien ne change, alors que ces entreprises s’immisceront de plus en plus dans nos activités quotidiennes, passant peu à peu de la « suggestion » à l’« injonction », nous serons sans doute pris au piège des données personnelles. On décidera à notre place, d’une manière qu’on nous présentera comme optimale puisque conçue sur l’analyse de données de millions de personnes dont la vie nous est similaire, et en nous confisquant une part de notre libre arbitre. Il ne s’agit pas d’intimité vis-à-vis d’une quelconque entreprise de la Silicon Valley, mais de liberté individuelle.

    Une urgence comparable à celle du climat
    La seule solution est de limiter la dissémination aux quatre vents de nos données personnelles. Mais comment le faire sans se retirer des connexions, sociales et professionnelles, d’une société désormais numérisée ? Comment renoncer à tous ces avantages ? La solution se trouve quelque part entre le collectif (des règles politiques pour limiter la collecte et l’exploitation des données) et l’individuel (le recours à une technologie plus frugale et plus décentralisée).

    Ces questions ne vous rappellent rien ? La question de la vie privée se rapproche d’un autre problème aux sources individuelles et aux conséquences collectives : la pollution. Une photo postée sur Facebook ou un achat sur Amazon n’ébranle pas la démocratie ; pas plus qu’un unique trajet en voiture ne met, à lui seul, la planète en péril. C’est lorsqu’on les agrège et qu’on les combine que les dégâts deviennent apparents et évidents.

    Bien sûr, l’urgence climatique dépasse de loin les enjeux des données personnelles. Mais la comparaison montre l’ampleur du changement de modèle qui sera nécessaire pour défaire le piège que la collecte de données personnelles fait peser sur la démocratie.

    Martin Untersinger

    #Internet #économie_numérique #données_personnelles #vie_privée