• « Les données de santé servent l’intérêt public, il y a urgence à en faciliter l’accès »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/20/les-donnees-de-sante-servent-l-interet-public-il-y-a-urgence-a-en-faciliter-

    Le retard pris dans le déploiement du Health Data Hub, infrastructure unique facilitant l’accès aux données de santé de façon sécurisée, est inquiétant, affirment les membres de son conseil scientifique consultatif dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. La crise sanitaire a mis en lumière le rôle que jouent les données pour assurer le pilotage des mesures collectives, permettre l’amélioration des soins, et faire avancer les connaissances scientifiques. La France a tous les éléments pour utiliser aux mieux celles qui sont disponibles, grâce à l’excellence de ses bases de données administratives et la richesse de ses registres et cohortes pour la recherche. Elle a aussi une stratégie pour exploiter son Système national des données de santé, dont un des éléments est le Health Data Hub, groupement d’intérêt public créé en 2019.

    La mission de cette plate-forme est de faciliter l’accès aux données de santé sous hautes conditions de sécurité et dans le respect des droits des malades. En deux ans, les progrès ont été remarquables. Grâce à la mise en place de cette infrastructure, technique comme réglementaire, une vingtaine de grandes collections de données ont été identifiées comme étant d’intérêt général, en plus des bases administratives telles que celle de l’Assurance maladie, des établissements de santé et des causes médicales de décès.

    Un guichet unique d’analyse a été constitué, ainsi qu’un support pour une utilisation efficace de ces ressources. Quarante-huit projets innovants ont été sélectionnés par appels à projet, et d’autres ont été réalisés pour venir en appui de la gestion de la crise sanitaire. Le Health Data Hub est déjà résolument tourné vers l’Europe et participe activement aux travaux pour la mise en place, par la Commission européenne, d’un espace commun des données de santé.

    Techniquement, ces avancées sont rendues possibles par l’utilisation simultanée de données dispersées dans des bases distantes. Cela réduit les délais d’accès aux données et permet de répondre à des questions de recherche, sur les pratiques réelles et leurs conséquences. Cela favorise aussi la réalisation de projets au service des soins, pratiquement impossibles à mettre en œuvre autrement. C’est la bonne approche pour accélérer la compréhension des inégalités d’accès aux traitements, des réponses différentes des patients aux prises en charge, ou pour surveiller à long terme, par exemple, le rapport bénéfice/risque des produits de santé.

    • Multiplicité des parties prenantes

      Actuellement, le Health Data Hub accompagne un projet qui vise à prévenir les poussées d’insuffisance cardiaque en analysant les données produites par les pacemakers connectés, un autre sur un cancer rare, le sarcome, pour lequel les essais cliniques traditionnels sont impossibles, ou encore un travail de développement d’outils de prédiction de l’évolution du cancer de la prostate.

      Pourtant, nous, membres du conseil scientifique consultatif du Health Data Hub, sommes inquiets du retard pris au déploiement des services développés par cette plate-forme, en raison de délais liés à la multiplicité des parties prenantes, aux processus de délivrance des autorisations et à la résistance au partage des données de la part des différents acteurs. Ce retard met en péril le projet initial de grande infrastructure publique de recherche en santé.

      Nous avons entendu, le 29 juin, le président de la République, Emmanuel Macron, présenter une série de mesures dans le cadre du plan Innovation Santé 2030. Il a annoncé un soutien fort aux infrastructures de recherche biomédicale, des investissements dans la médecine numérique, et la volonté de simplifier et d’accélérer les systèmes d’autorisation. Le gouvernement entend décloisonner, faire travailler les acteurs ensemble, et accélérer les processus de décision. C’est très bien mais les bénéfices escomptés ne seront pas au rendez-vous si l’écosystème ne devient pas plus agile.

      La France et l’Europe tardent à construire un cloud européen. Ne faisons pas la même erreur pour les #données_de_santé. Nous pensons que notre pays est à même de réussir dans ce domaine, grâce notamment au Health Data Hub dont les outils et procédures d’accès aux données disponibles sont un bien commun.

      Le portage de ce type de grand projet stratégique devrait être garanti et renforcé. Il nous semble que la mise en œuvre, qui a été confiée à un organisme agile et innovant, le Health Data Hub, doit lui permettre d’agir en pleine responsabilité, avec le contrôle nécessaire pour garantir la conformité de ses actions avec les objectifs.

      Les technologies du numérique recèlent leur lot de dangers contre lesquels il faut se prémunir. Affronter cette complexité implique de l’intelligence collective et de la coopération, dans un climat de confiance entre opérateurs. Tous les acteurs, publics et privés, doivent pouvoir utiliser efficacement les données disponibles à des fins de recherche, pour guider les décisions individuelles et collectives, tout en protégeant les données sensibles.

      Il n’est pas éthique d’empêcher les connaissances de progresser au service de l’efficacité des soins, de leur sécurité et de leur organisation, et de retarder l’accès aux données d’intérêt général déjà disponibles.

      Les membres du conseil scientifique consultatif du #Health_Data_Hub.
      Alain Livartowski (président, Institut Curie), Ségolène Aymé (vice-présidente, Institut du Cerveau-ICM), Nicholas Ayache (Inria), Julien Bezin (CHU de Bordeaux), Thomas Bourgeron (Institut Pasteur), Pierre Brousset (CHU de Toulouse), Rémy Choquet (Roche), Laurence Devillers (Sorbonne Université), Stanley Durrleman (Inria), Martine Gilard (CHU de Brest), Bernard Hamelin (Euresis Partners), Michelle Kelly-Irving (Inserm), Nathalie Lassau (Gustave-Roussy), Bertrand Lukacs (AP-HP), Alexandre Mebazaa (hôpitaux Lariboisière et Saint-Louis), Thibault Naline (France Digitale et Lifen), Dominique Polton (EHESP), Marina Teller (université Côte-d’Azur), Nicolas Villain (Philips), Pierre Zweigenbaum (CNRS).

      #santé

  • Investigation et téléphonie mobile - Marseille Infos Autonomes
    https://mars-infos.org/investigation-et-telephonie-mobile-5863

    Un bouquin pour « informer les avocats, les professionnels du droit sur les techniques d’investigation déployées par les enquêteurs et les services de renseignements ». C’est écrit par un ex-flic mais c’est intéressant.

    Haurus est le pseudo d’un ancien keuf passé par la DGSI. Il a bientôt un procès pour avoir revendu sur le (dark)net des données (fadettes, géolocalisations, etc) obtenues grâce son taf. En début d’année il a sortir ce bouquin « Investigation & téléphonie mobile : Le guide à l’usage des avocats » , expliquant que ni les juges ni les avocat.es ne comprennent ce que font les flics des données numérique qu’ils siphonnent et mettent en forme dans leurs enquête. […]

    Sur le livre

    Évidemment on n’y apprendra rien d’extraordinaires ni de secret. Haurus est un flic un peu repenti, pas un camarade.

    Mais son livre est une excellente base pour comprendre ce que les flics arrivent à faire, quelles données ils recherchent sur les supports numériques et les téléphones, quels outils ils utilisent, comment ils enquêtent à partir des fadettes, etc. On y retrouve dans un format simple et accessible quelques conseils pour conserver de bonnes pratiques, les erreurs classiques à éviter, les pratiques qui mettent de gros obstacles à leurs investigations, et des pistes pour contester les dossiers d’enquêtes.

    Je me suis dit que ça valait le coup de rendre ce bouquin gratos. Bonne lecture et bon partage.

    Le livre en PDF : https://mars-infos.org/IMG/pdf/investigations-telephonie-mobile-up.pdf

    #police #surveillance #renseignement #téléphonie #données_numériques #fadettes #Mercure #géolocalisation #Deveryware #écoutes_téléphoniques #IMSI_catcher #keylogger #messageries_sécurisées #signal #telegram

    • Merci pour cette touche d’humour.

      Et quand on rigole d’une telle blague on est quoi ?
      Ça me rappel avoir vu Macron en vidéo qui disait qu’il y avait tout un tas de complot autour de lui qui le visait lui... Si même les politiques qui se servent habituellement des complots pour rallier les crédules disent qu’il existent des complots c’est le fin de la science.... 😏

    • On critique le Président parce qu’il s’occupe de Marseille à 6 mois de la fin de son mandat, mais vous croyez sérieusement que c’est facile de passer 4 ans et demi à rénover les milliardaires ?

  • Enquête sur une fuite de résultats de tests Covid en Autriche
    https://www.rts.ch/info/monde/12458791-pionnier-du-pass-sanitaire-le-danemark-en-tourne-la-page-le-suivi-du-co

    Les autorités autrichiennes ont annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête après la fuite de dizaines de milliers de résultats de tests positifs au Covid-19 dans la province du Tyrol. Au total, 24’000 documents, incluant les noms, adresses et autres données personnelles, dont ceux de plusieurs responsables politiques connus, ont été divulgués à des médias, selon la Commission de protection des données.

    D’après la chaîne publique ORF et le quotidien Der Standard, qui ont accédé à la liste, c’est l’ancien directeur de la compagnie HG Lab Truck (filiale de HG Pharma), chargée d’effectuer les tests dans le Tyrol, qui est responsable de cette fuite. Il a expliqué avoir envoyé les données dans un courriel le 11 août à un technicien extérieur à l’entreprise, sous forme de tableaux Excel cryptés, mais a nié toute faute, assurant avoir été victime d’un piratage informatique.

    Dans un communiqué, le gouvernement du Tyrol a condamné ce nouvel épisode, se disant attaché à « des normes de sécurité élevées pour la protection des données », et annoncé une action en justice « s’il s’avère que les données ont bien été transmises à des tiers contrairement aux engagements pris ».

    #santé #surveillance #coronavirus #covid-19 #secret_médical #données #données_personnelles #bigdata #médecine #test_pcr #pcr #tests #Autriche

  • Covid : une fuite massive de résultats de tests antigéniques 31 août 2021 Par Jérôme Hourdeaux

    Plus de 700 000 résultats de tests, et les données personnelles des patients, ont été durant des mois accessibles en quelques clics en raison de failles béantes sur le site de Francetest, un logiciel transférant les données des pharmaciens vers le fichier SI-DEP et pourtant non homologué.

    Les données personnelles et les résultats des tests Covid de plusieurs centaines de milliers de personnes ont été durant plusieurs mois accessibles à tous en quelques clics en raison de plusieurs failles de sécurité sur la plateforme Francetest, une société transférant les données des pharmaciens au fichier SI-DEP, le fichier centralisant l’ensemble des données des tests. . . . . . .

    La suite, payante : https://www.mediapart.fr/journal/france/310821/covid-une-fuite-massive-de-resultats-de-tests-antigeniques

     #santé #surveillance #coronavirus #covid-19 #secret_médical #données #données_personnelles #bigdata #médecine

  • Doctolib, un ogre aux bons soins de la macronie – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/doctolib-un-ogre-aux-bons-soins-de-la-macronie-20210730_W7IRCLXOVZBC5IJGW

    Doctolib bénéficie d’un monopole inquiétant, qui s’est construit avec l’argent de nos impôts et grâce à une générosité déconcertante de la régulation, couplée à un silence assourdissant de l’Autorité de la concurrence.

    On pourrait bien sûr – si on était doté d’une vision angélique du monde – raconter l’histoire d’une idée française de simple PME privée devenue succès national, celui d’un service en ligne simple et étonnamment stable, reliant enfin patients et médecins de façon efficace, grandissant naturellement jusqu’à une position hégémonique bienveillante et presque involontaire. C’est en tout cas le scénario présenté aux Français non seulement par Doctolib, mais aussi par la macronie qui l’a adopté comme exemple, sinon comme drapeau. Et on pourrait aussi dire la vérité : Doctolib est un monopole inquiétant, qui s’est construit avec l’argent de nos impôts et grâce à une générosité déconcertante de la régulation, couplée à un silence assourdissant de l’Autorité de la concurrence qui regardait ailleurs quand la gentille PME a acheté son principal concurrent.

    Gonflé à bloc par la Banque publique d’investissements, Doctolib a pu effacer la concurrence puis s’envoler vers une valorisation record, entre autres grâce à la décision gouvernementale de lui octroyer de facto l’organisation de la campagne vaccinale, qui a été dirigée dans d’autres pays avec un succès au moins égal par les systèmes d’assurance-maladie locaux. Ceci n’enlève en rien au talent de ses ingénieurs ou au mérite de ses dirigeants, mais laisse les utilisateurs devant le danger grandissant de se retrouver à la merci d’un ogre financier qui peine toujours à trouver la rentabilité.

    Les chiffres sont là : 90 % des docteurs, soignants ou même naturopathes utilisant un service virtuel de rendez-vous sont sous contrat avec Doctolib, et auraient grand peine à le quitter aujourd’hui. N’attendant pas les résultats d’une possible enquête sur sa position dominante, Doctolib profite de son hégémonie pour remplacer non seulement les secrétaires médicales, mais même le cabinet physique du médecin par sa consultation vidéo, offrant aussi le transfert d’ordonnances ou de tout document médical contre les #données des utilisateurs. Il est encore grand temps de démanteler cette hydre avant que le diagnostic ne soit irrémédiable.

    Doctolib, un nouveau monopole sur ordonnance ?
    https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/doctolib-un-nouveau-monopole-sur-ordonnance-20210730_SW6VPUKRWVHMVFW5FK7B

    Désormais incontournable dans la santé, la société chérie de la macronie n’a laissé que des miettes aux concurrents qu’elle n’avait pas encore avalés. Les médecins s’inquiètent mais il est peut-être trop tard.

    Nous sommes le 3 avril 2019. Bien avant la pandémie de Covid-19. #Cédric_O vient tout juste d’être nommé secrétaire d’Etat au Numérique et pour sa première apparition publique, il fait le choix symbolique de se rendre chez Doctolib. Très enjoué, il déambule dans les locaux de la jeune société de prise de rendez-vous médicaux en ligne. Il veille scrupuleusement à saluer tous les employés et tutoie son jeune PDG (34 ans) Stanislas Niox-Château, traduisant une forte proximité entre l’entreprise et le gouvernement. Ce dernier est encore plus souriant que son invité, pour ne pas dire euphorique. Et pour cause. Doctolib vient d’accomplir une levée colossale auprès de General Atlantic, un fonds d’investissement américain : 150 millions d’euros. Ce qui lui a permis d’entrer dans le club des « licornes » françaises, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Le genre de success-story de la « French Tech » qui plaît en macronie.

    Grâce à ses ingénieurs, l’entreprise a su mettre au point un outil à la fois performant et ergonomique pour mettre en relation médecins et patients et faciliter la prise de rendez-vous en ligne. Doctolib, qui tire ses revenus des abonnements payés par les professionnels de santé pour accéder à ses services, a connu depuis sa fondation en 2013 une ascension fulgurante. Aujourd’hui elle compte 1 700 salariés et collabore avec plus de 120 000 professionnels de santé (dont près de 40 000 médecins). Elle est déjà bien présente en Allemagne où elle participe à la campagne de vaccination et compte 30 000 clients, commence à l’être en Italie et sûrement dans d’autres pays à l’avenir. Et son chiffre d’affaires ? La société ne communique pas là-dessus, mais il peut être estimé à 50 millions d’euros par mois. Malgré cela, elle qui investit énormément dans son développement n’a pas encore atteint la rentabilité.

    La crise sanitaire a accéléré les choses pour la start-up devenue licorne. A la faveur de celle-ci, Doctolib s’est imposée comme un acteur essentiel. La vaccination, la réalisation de tests : tout passe par Doctolib. Quant à la téléconsultation, service que la société a commencé à déployer début 2019 et qui cherchait encore son public, elle a connu un formidable coup de pub avec le confinement.

    « Vous n’êtes plus un client, mais devenez le prestataire de cette entreprise »

    Cette ascension s’est faite avec la bénédiction de l’Etat qui, en tant qu’actionnaire via la Banque publique d’investissement, voit dans la jeune société un fleuron français susceptible de tutoyer un jour les géants mondiaux de la santé numérique. Le marché de l’e-santé est monumental : en octobre 2019 – avant le boom induit par la pandémie de Covid-19 – le cabinet de consulting Frost & Sullivan estimait qu’il atteindrait plus de 230 milliards d’euros d’ici à 2023. De quoi attiser les ambitions de nombreuses start-up qui rêvent de venir talonner les acteurs traditionnels de la santé : Doctolib donc, son équivalent américain ZocDoc, la suédoise Livi, la britannique Babylon Health…

    En attendant de s’imposer sur la planète santé, Doctolib règne de manière hégémonique sur le marché français. En juin 2020, le site internet Le Guide Santé a réalisé une enquête auprès de 81 631 professionnels du secteur abonnés à des services de gestion en ligne des consultations. Plus de 90 % d’entre eux l’étaient à Doctolib… Une position de quasi-monopole donc, qui peut inquiéter. Une enquête de l’Autorité de la concurrence, ouverte après une plainte pour « abus de position dominante » fin 2019 (vraisemblablement déposée par un concurrent) est toujours en cours. Le siège de l’entreprise, à Levallois-Perret, a même été perquisitionné en mai dernier.

    Plusieurs médecins redoutent aussi la montée en puissance de Doctolib. « S’ils sont seuls sur ce marché, ils vous tiennent, et la relation se modifie : vous n’êtes plus un client, mais devenez le prestataire de cette entreprise », pointe le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML-S). Un des risques lorsqu’une entreprise détient le monopole sur un marché, c’est de faire flamber les prix en dictant sa loi. Nous n’en sommes pas là, mais les services de Doctolib sont déjà les plus onéreux : comptez 129 euros par mois pour la prise de rendez-vous en ligne et 79 supplémentaires pour la téléconsultation. Les concurrents Maiia et Keldoc proposent ces deux mêmes services pour respectivement 149 et 89 euros. Leur problème est surtout leur manque de visibilité par rapport à celle de Doctolib.

    Jean-Paul Hamon de la Fédération des médecins de France (FMF) estime à ce propos que l’Etat « sert la soupe » à Doctolib et que favoriser son hégémonie « ne rend pas service à la santé » : « Il vaut mieux multiplier les solutions pour ne pas être dépendant. » Il faut croire que le gouvernement s’en est rendu compte : en janvier, les challengers Maiia et Keldoc ont été retenus avec Doctolib par les pouvoirs publics pour accompagner l’ouverture de la vaccination au grand public. Dominique Pon, responsable de la transformation numérique au ministère de la Santé, considère que  « même si Doctolib avait une énorme avance d’un point de vue de parts de marché, cela a tout de même permis l’émergence de Keldoc et Maiia ».

    Cette émergence est à relativiser puisque la prise de rendez-vous pour une grande majorité des centres de vaccination (près de 80 %) a été confiée à Doctolib. Mais il faut reconnaître que ses concurrents ont gagné une certaine visibilité, notamment dans certaines villes comme Toulouse pour Keldoc ou Marseille pour Maiia. Le directeur général de Doctolib France lui-même, Arthur Thirion, se réjouit de la croissance de nouveaux acteurs : « Je vois d’un très bon œil l’existence de Maiia, Keldoc, et plein d’autres start-up qui, je l’espère, vont se créer dans le monde médical. Car c’est le fait que l’on soit plus nombreux et qu’il y ait de la compétition qui va nous permettre de nous tirer vers le haut », assure-t-il à Libération. De belles paroles qui en feraient presque oublier comment la licorne qu’il représente est arrivée là où elle en est aujourd’hui.

    Asphyxiés par la stratégie absolutiste

    Si Doctolib salue aujourd’hui sa concurrence, il y a quelques années l’entreprise s’évertuait plutôt à la réduire le plus possible. En 2018, il existait encore quatre acteurs crédibles sur un marché encore naissant (un peu plus de 10 % des praticiens étaient équipés). A l’époque, Doctolib est déjà le leader avec 45 000 clients, mais MonDocteur qui en compte 10 000 n’est pas en reste et peut envisager de concurrencer son rival. La future licorne n’en fera pourtant qu’une bouchée : disposant d’importantes liquidités grâce à deux précédentes levées de fonds, elle rachète MonDocteur au groupe Lagardère pour 60 millions d’euros en juillet 2018.

    Restent alors Docavenue et RDVMédicaux. Ils seront asphyxiés par la stratégie absolutiste de Doctolib. Celle-ci consiste d’abord à démarcher le plus de médecins possible grâce aux nombreux commerciaux que la société emploie (selon une enquête de Télérama l’an dernier, ils représenteraient 80 % des salariés). Ils sont présents dans chaque région de France, appellent les cabinets ou s’y rendent directement, ce qui ne laisse pas vraiment le choix aux praticiens…

    A l’époque, les patients étaient aussi naturellement incités à choisir Doctolib par la « magie » du référencement. En octobre 2018, une fronde emmenée notamment par le docteur Bertrand Legrand se lève contre la société. Cette dernière est accusée de détournement de patientèle. Quand une personne cherchait le nom d’un médecin sur Google, le premier choix était ainsi une page Doctolib le mentionnant, et ce même si ce praticien n’en était pas client. En cliquant dessus, il se retrouvait face à une liste de médecins (eux clients de Doctolib) avec des créneaux de rendez-vous, celui recherché initialement n’y figurant pas. La communauté médicale s’enflamme alors et crie au « Doctolibgate ».

    « C’est quelque chose qui a été corrigé par Doctolib depuis. Mais à l’époque c’était totalement délibéré. Des rubriques spécifiques avaient été faites dans leur code informatique », explique Bertrand Legrand, qui continue d’inspecter régulièrement les pages de Doctolib. Ce médecin généraliste à Tourcoing (Nord) raconte même avoir été appelé par General Atlantic, le fonds d’investissement auprès duquel Doctolib s’apprêtait à lever 150 millions. « Ils voulaient savoir quel était le niveau du contentieux. Je leur avais signalé qu’il y avait un risque pénal qui n’était pas à négliger. » La levée aura tout de même lieu en mars 2019.

    « Les vrais concurrents de Doctolib, ce sont encore les praticiens »

    Un autre événement a fait grincer des dents. L’attribution en 2016 du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (#AP-HP). Saisie à ce sujet, l’Autorité de la concurrence avait ouvert une instruction (distincte de celle actuellement en cours). Le fondateur de RDVMédicaux, David Bitton, racontait en 2018 dans Le Parisien avoir renoncé à l’époque à l’appel d’offres de l’AP-HP car « il s’agissait de créer une plate-forme propriétaire ». D’autres prestataires proposant de simples agendas de consultation en ligne ne pouvaient alors pas y répondre. Interrogé, David Bitton qui depuis a revendu sa start-up au développeur de logiciels de santé Cegedim et s’est complètement retiré du monde de l’e-santé, a refusé de s’exprimer. Le Dr Bertrand Legrand qui s’est penché sur le sujet à l’époque prétend avoir constaté « un changement de l’appel d’offres en cours de route », qui aurait permis à Doctolib d’y participer.

    « L’appel d’offres a mobilisé six réponses, soit l’ensemble des entreprises proposant des solutions disponibles sur le marché à l’époque, répond-on à l’AP-HP. Doctolib avait dans le rapport d’analyse une note technique et financière largement au-dessus de ses concurrents. Aucun recours par les candidats non retenus n’a été fait. »

    Lorsqu’on évoque l’enquête en cours de l’Autorité de la concurrence, le directeur général de Doctolib France balaie la question : « Pour nous, ce n’est absolument pas un sujet. Doctolib reste une PME française qui fournit un logiciel à destination de praticiens. On évolue dans un secteur où on est face à des acteurs qui sont six à dix fois plus importants et installés que nous. » Rappelons que, par définition, une PME compte moins de 500 salariés. Doctolib en emploie plus du triple et vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires.

    On peut toutefois lui donner raison sur un point : sur les quelque 220 000 médecins en activité en France, beaucoup ne sont pas encore abonnés à aucun service de ce type. « Les vrais concurrents de Doctolib, ce sont encore les praticiens qui prennent en consultation libre, usent de leur téléphone ou ont un secrétariat. En réalité, Doctolib ne pèse pas plus de 30 % du marché », analyse le Dr Bertrand Legrand. Mais à l’avenir, la majorité des médecins soucieux de garder et d’étendre leur patientèle seront tentés de s’abonner aux services de la licorne ou à ceux d’un concurrent qui aura résisté au rouleau compresseur. Nous y sommes peut-être déjà : aussi réfractaire qu’il soit, le Dr Jérôme Marty de l’UFML-S est lui-même sur Doctolib.

    #Doctolib #BPI #données_de_santé #santé_publique

    • Florilège des problèmes rencontrés avec doctolib, 8 février 2021, @raqvam
      https://twitter.com/raqvam/status/1358869802744500231

      Y’a @MrLePsy qui pète un plomb sur facebook parce qu’il se fait harceler par @doctolib, ce que ne savent pas les patients c’est que c’est avec de telles pratiques commerciales que doctolib est actuellement leader d’un produit aussi simple qu’un agenda pour les médecins.

      @Doctolib a depuis longtemps des pratiques commerciales douteuses. Gardons à l’esprit que c’est une entreprise privée, chère et qui collecte une quantité de donnée de santé faramineuse.

      (...)

  • Amende de 746 millions d’euros contre Amazon suite à nos plaintes collectives
    https://www.laquadrature.net/2021/07/30/amende-de-746-millions-deuros-contre-amazon-suite-a-nos-plaintes-colle

    Le 16 juillet 2021, l’autorité luxembourgeoise de protection des #Données_personnelles s’est enfin prononcée sur notre plainte collective déposée par 10 000 personnes contre Amazon en mai 2018. Cette décision intervient après trois années de…

    #Non_classé

  • Contrainte numérique : des sénateurs lâchent le morceau
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1525

    Il ne s’agit pas d’un complot, mais d’un rapport sénatorial. De ces intenses cogitations à huis-clos qui tôt ou tard se transforment en lois et changent nos vies. Les auteurs : Véronique Guillotin, médecin et sénatrice de Meurthe-et-Moselle (Mouvement radical), Christine Lavarde, ingénieur et sénatrice des Hauts-de-France (Les Républicains), René-Paul Savary, médecin et sénateur de la Marne (Les Républicains). Le titre de ce rapport du 3 juin 2021 : « Sur les crises sanitaires et outils numériques : répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés ». Vous n’avez jamais rêvé d’être une petite souris dans les réunions internes des puissants, pour entendre ce qu’ils disent de nous et de leurs projets ? Ou bien d’avoir un logiciel espion Pegasus, puisqu’il paraît que "la technologie est neutre et tout (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/rapport_se_nat_sante_et_contrainte-2.pdf

  • Des dizaines de voitures d’Apple filmeront la Suisse Anouch Seydtaghia
     
    Dès le 21 juillet, Apple fera circuler pour la première fois des dizaines de voitures équipées de caméras sur les routes helvétiques. Son objectif : améliorer son service Maps. Coïncidence, les voitures de Google filmeront en même temps la Suisse.


    Equipées de caméras à 360 degrés, les voiture d’Apple croiseront sur les routes suisses celles de... Google dès la semaine prochaine. — © Joaquin Corbalan - stock.adobe.com

    Dès le 21 juillet, plusieurs dizaines de voitures d’Apple circuleront sur les routes suisses. Leur objectif sera de filmer et photographier des milliers de kilomètres de routes, ainsi que leurs alentours. Plus de dix ans après Google, son rival californien veut lui aussi enregistrer avec précision l’espace public helvétique grâce à des véhicules truffés de capteurs. Avec, en arrière-plan, plusieurs objectifs commerciaux.
    . . . . . . . .
    La suite payante : https://www.letemps.ch/economie/dizaines-voitures-dapple-filmeront-suisse
    #vie_privée #surveillance #apple #facebook #google #données #internet #algorithme #bigdata #données_personnelles #profiling
    #vie_privée_-_données_personnelles

  • Dysfonctionnements systémiques des autorités de protection des données : le cas belge
    https://www.laquadrature.net/2021/07/08/dysfonctionnements-systemiques-des-autorites-de-protection-des-donnees

    Nous dénonçons depuis un bon moment le fonctionnement de la CNIL française et son manque de volonté politique de protéger nos libertés. Depuis 2018 et le dépôt de nos plaintes collectives contre les GAFAM nous…

    #Données_personnelles

  • Mineurs étrangers : le fichier antifraude bientôt imposé à tous les départements

    Le projet de #loi « #protection_des_enfants » prévoit de rendre obligatoires à tous les départements le recours au #fichier_anti-fraude concernant les #mineurs_non_accompagnés, ainsi que la transmission de #données_personnelles aux autorités préfectorales. Les associations y voient un « outil de lutte contre l’immigration irrégulière ».

    Il avait été instauré en 2019, officiellement pour lutter contre le « #nomadisme » des #jeunes_migrants, soupçonnés de tenter leur chance d’un département à l’autre pour être reconnus #mineurs et pris en charge par l’#Aide_sociale_à_l’enfance. Le fichier « antifraude » (dit « #AEM », pour aide à l’#évaluation_de_la_minorité) revient, en force, sur le devant de la scène dans le cadre du projet de loi relatif à la « protection des enfants », examiné cette semaine à l’Assemblée nationale.

    Le texte prévoit en effet de le rendre obligatoire à tous les départements, alors qu’une poignée de récalcitrants – dont #Paris, la #Seine-Saint-Denis et le #Val-de-Marne – résistaient jusqu’alors, malgré les #sanctions_financières établies par un décret datant de juin 2020, venant réduire le montant de la contribution forfaitaire de l’État versée pour l’évaluation de la #minorité et la #prise_en_charge des jeunes. La somme passait, pour les départements refusant d’y avoir recours, de 500 à 100 euros.

    Depuis 2019, le gouvernement invite les #départements, sur la base du volontariat, à renvoyer les jeunes se présentant comme mineurs vers la préfecture, où un certain nombre de #données_personnelles (prise d’#empreintes_digitales, photos, #adresse_de_domiciliation, #numéro_de_téléphone...) sont alors collectées et enregistrées. Ces dernières sont ensuite comparées au fichier dit « #Visabio », qui répertorie les demandes de #visa formulées depuis l’étranger et peut biaiser les déclarations des jeunes se présentant comme mineurs, puisque certains d’entre eux tentent d’abord une demande de visa en se déclarant majeurs, dans le but de s’éviter la traversée par la mer.

    « Certains départements ne prennent même plus la peine de faire l’évaluation pour un jeune si la préfecture dit qu’il se trouve dans Visabio », souligne Jean-François Martini, juriste au Gisti. Selon le Groupe d’information et de soutien des immigrés, 77 départements ainsi que la métropole de Lyon auraient déjà recours au fichier AEM permettant la collecte d’informations. Pourtant, jusqu’à présent, impossible de mesurer l’éventuelle « fraude » à laquelle pourraient s’adonner les jeunes migrants en recherche de protection en France.

    « Rien ne justifie l’utilisation de ce fichier »

    Aucun chiffre, aucun bilan, rappelle Camille Boittiaux, référente MNA chez Médecins du monde, ne permettent d’« objectiver le phénomène de “nomadisme” ». « Rien ne justifie l’utilisation de ce fichier. Les arguments avancés par le gouvernement ne sont pas convaincants. Les MNA sont encore une fois considérés comme des migrants, de potentiels fraudeurs, avant d’être vus comme des #enfants. »

    Pourquoi donc vouloir rendre obligatoire un #fichier_biométrique controversé, auquel même la Défenseure des droits a manifesté son opposition, dans un avis critique adressé à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale fin juin, pointant un texte « pas à la hauteur des besoins que l’on note en #protection_de_l’enfance », rappelant, au passage, que le droit des MNA de refuser de transmettre leurs #informations_personnelles « n’est plus considéré ni prévu » ?

    Pour les associations d’aide aux migrants et aux MNA, comme pour le député Guillaume Chiche, la réponse est simple : il s’agit de faire de la protection de l’enfance un « outil de #lutte_contre_l’immigration_irrégulière ». « On passe du champ de la protection de l’enfance à un système policier, et le fichier AEM en est le premier pont », prévient Jean-François Martini. Dans un communiqué interassociatif (https://www.gisti.org/spip.php?article6614) rassemblant le Gisti, La Cimade, Infomie, Médecins du monde et le Secours catholique, ces organisations dénoncent un « #fichage policier systématique » et la « nocivité » de ce fichier. « Depuis sa mise en œuvre par la plupart des départements métropolitains, c’est une catastrophe pour les jeunes à tous points de vue », poursuit le juriste auprès de Mediapart.

    La référente MNA de Médecins du monde pointe, elle aussi, les « effets délétères » du fichier dans les départements où il a déjà été mis en place : « On a constaté que certains mineurs craignaient le passage en préfecture et décidaient de ne pas intégrer le système de la protection de l’enfance. D’autres sont laissés sans mise à l’abri en attendant le passage à la préfecture. D’autres encore n’ont ni mise à l’abri ni évaluation après consultation du fichier par le département. » Une sorte de #tri faisant fi du principe de #présomption_de_minorité, qui doit normalement garantir une protection aux jeunes se déclarant mineurs durant toute la durée de leurs démarches.

    « L’article 15 relève exclusivement de la gestion de flux migratoires, relève le député Guillaume Chiche, membre de la commission des affaires sociales. On organise la délivrance de renseignements sur les MNA aux autorités préfectorales. Pire, on oblige les départements à leur présenter les MNA ! » Avec le risque, aux yeux du député ex-LREM, de « reléguer les travailleurs sociaux au rang d’enquêteurs et de supplétifs des forces de l’ordre ». « Il n’y a plus de #secret_professionnel, cela rompt le lien de #confiance avec les jeunes », déplore-t-il.

    Mélange des genres

    Dans son avis, la Défenseure des droits exprime « ses profondes inquiétudes » quant à l’article 15, qui tend « davantage à traiter du #contrôle_migratoire qu’à une réelle amélioration de la protection des mineurs non accompagnés ». MNA qui relèvent, rappelle-t-elle, uniquement des dispositifs de la protection de l’enfance « jusqu’à l’établissement de leur âge par une décision judiciaire », et qui devraient être exclus de procédures relevant « d’un contrôle et d’une gestion des flux migratoires ».

    Un mélange des genres « intolérable » pour le Gisti. « On ne peut pas à la fois faire de la protection de l’enfance et mettre en œuvre des mesures elles-mêmes affichées comme de la lutte contre l’immigration irrégulière, estime Jean-François Martini. Le résultat de l’évaluation finit entre les mains d’une préfecture qui peut en tirer un argument pour prononcer une mesure d’éloignement, on organise une collaboration objective entre professionnels de la protection de l’enfance et services des préfectures. »

    Contacté, le département du Val-de-Marne n’a pas donné suite à l’heure où nous publions cet article. Désormais passé à droite, celui qui faisait partie des derniers « résistants » au fichier AEM et avait même déposé un recours auprès du Conseil d’État avec la Seine-Saint-Denis pour contester le décret du 23 juin 2020, risque de changer de cap. En Seine-Saint-Denis, le fichier est jugé « inacceptable » et reste à ce jour inutilisé.

    « Ce n’est pas notre rôle, tranche Stéphane Troussel, président du Conseil départemental. Les départements ne sont pas des supplétifs du ministère de l’intérieur. C’est à ce titre qu’on a refusé d’appliquer le décret jusqu’ici. Avec le recours obligatoire au fichier, on va fouler au pied la libre administration des collectivités territoriales. L’État devrait aller au bout de sa logique : s’il considère que cela relève de la question migratoire, à lui de prendre en charge la mise à l’abri et l’évaluation ! »

    Difficile, pour Dominique Versini, adjointe en charge de la protection de l’enfance à Paris, de dire si le département pourra continuer de « résister » bien longtemps : « Avec la Seine-Saint-Denis et la #Gironde, on n’a pas cessé de subir des #pressions. On a été pointés du doigt par le gouvernement comme des “gauchistes” qui voudraient favoriser l’appel d’air. On a essayé de nous attaquer par le porte-monnaie avec le décret réduisant la contribution forfaitaire. On a admis le fait de ne pas recevoir l’argent de l’État, qui représente une perte de 2,2 millions d’euros de recettes par an pour Paris, parce que nos valeurs l’emportaient. Mais là, le problème, c’est que le recours au fichier va être rendu obligatoire par la loi... », appréhende l’élue.

    Alors que le gouvernement mène déjà une politique de lutte contre l’immigration illégale « très dure », il « passe » désormais par les départements, selon elle, pour récupérer des jeunes à expulser. « C’est une façon d’utiliser la protection de l’enfance au profit d’une politique de lutte contre l’immigration illégale et cela me choque profondément », dénonce l’ancienne ministre, qui souligne une violation de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la présomption de minorité, les jeunes étant contraints de se rendre en préfecture avant même d’avoir fait l’objet d’une évaluation. « La puissance du ministère de l’intérieur l’emporte sur le secrétariat en charge de la protection de l’enfance et je le déplore », poursuit Dominique Versini.
    Rien pour améliorer le quotidien des mineurs étrangers

    Le projet de loi prévoit par ailleurs d’interdire le placement des mineurs à l’#hôtel, mais introduit tout de même un caractère d’urgence, avec une durée maximale de deux mois, qui laisse planer le doute : « Deux mois, c’est déjà énorme ! Il y a entre 7 500 et 10 000 enfants placés à l’hôtel, et cela répond quasiment tout le temps à des situations d’#urgence et de #mise_à_l’abri. Donc cela ne va rien changer », alerte Guillaume Chiche, ajoutant qu’une majorité des enfants placés à l’hôtel sont des MNA. « Quand j’ai interpellé le ministre [Adrien Taquet] en commission, il a répondu que la durée de deux mois correspondait au temps qu’il fallait aux départements pour évaluer la minorité. Il y a donc un #droit_d’exception pour les MNA, et il est criminel d’organiser le tri entre les enfants. »

    En 2020, 4 750 jeunes se sont présentés à Paris pour une évaluation (contre 1 500 en 2015). Les MNA représentent un tiers des enfants confiés à l’#ASE. Paris et la Seine-Saint-Denis comptabilisent, à eux seuls, 50 % des évaluations réalisées en France (et 70 % pour l’Île-de-France). Ces deux départements restent ceux qui accueillent le plus de mineurs isolés. Pour mieux prendre en compte les spécificités socio-économiques des départements, et notamment le niveau de pauvreté, le projet de loi prévoit de modifier les critères du système de #répartition des MNA sur le territoire français - créé en 2016 pour soulager les départements les plus sollicités.

    S’il ambitionne d’apporter une « réponse précise », guidée par « l’intérêt supérieur de l’enfant et la pérennisation de notre système de protection de l’enfance », force est de constater que le projet de loi reste à mille lieues des enjeux (lire notre analyse : https://www.mediapart.fr/journal/france/160621/enfants-en-danger-un-projet-de-loi-mille-lieues-des-enjeux), et que rien ou presque ne vise à améliorer la prise en charge et le quotidien des MNA, dont l’histoire et le parcours migratoire sont souvent traumatisants.

    Rien concernant ces jeunes voyant d’abord leur minorité contestée, exclus du dispositif de protection et laissés à la #rue durant la durée de leur recours, puis reconnus majeurs par le juge des enfants [un jeune sur deux à saisir le juge serait reconnu mineur - ndlr]. Rien concernant ces jeunes reconnus mineurs par un département, puis réévalués majeurs dans un second département en raison du système de répartition imposé. Rien, enfin, concernant ces ex-MNA qui, à leur majorité et malgré une formation en apprentissage, parfois avec le soutien d’un employeur, sont menacés d’expulsion, révélant toutes les incohérences de l’État (lire ici ou là le récit de ces gâchis).

    Un projet de loi « de #maltraitance », juge Jean-François Martini. « Il n’y a rien sur la protection des enfants ! Qu’il s’agisse de l’évaluation, des #tests_osseux qu’on ne veut pas interdire ou de la possibilité de placement à l’hôtel dans des cas d’urgence, on les met en situation de #fragilité extrême, et on ose dire que la République fait le job », tacle Guillaume Chiche. Et Camille Boittiaux de conclure : « Il aurait pu y avoir des dispositions protectrices pour une vraie prise en charge de ce public. Mais ils sont uniquement sur le volet sécuritaire et le contrôle des enfants. C’est une occasion manquée. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070721/mineurs-etrangers-le-fichier-antifraude-bientot-impose-tous-les-departemen
    #France #mineurs_étrangers #MNA #fraude #anti-fraude #antifraude #amende #préfecture #biométrie #chantage #résistance

    ping @etraces @karine4 @isskein

    • Pas de mesures anti-mineurs isolés étrangers dans le projet de loi relatif à l’enfance !

      Le 16 juin a été présenté en Conseil des ministres un projet de loi relatif à l’enfance qui a pour ambition de « garantir véritablement aux enfants un cadre de vie sécurisant et serein, et aux professionnels un exercice amélioré de leurs missions ». Plusieurs dispositions concernent les mineur⋅es isolé⋅es. Pour ces enfants, il n’est pas question de « cadre sécurisant et serein » mais d’un fichage policier systématique et d’une modification de la clé de répartition territoriale des prises en charge, sans tenir compte de leur intérêt.

      Le texte prévoit un recours systématique au fichier d’appui à l’évaluation de la minorité (AEM), qui fait du passage en préfecture un préalable à toute mesure de protection de l’enfance. L’utilisation de ce fichier depuis 2019 par de nombreux départements a démontré sa nocivité : mineur·es laissé·es à la rue dans l’attente de leur passage en préfecture, refus de mise à l’abri et d’évaluation à l’issue de la consultation des fichiers, édiction de mesures d’éloignement à l’égard de ceux et celles « déclaré⋅es » majeur⋅es, les privant de leur droit à un recours devant le ou la juge des enfants, etc. Le gouvernement veut maintenant imposer l’utilisation de ce fichier aux derniers départements qui refusent de confondre protection de l’enfance et lutte contre l’immigration [1].

      La clé de répartition nationale des mineur·es isolé·es entre les départements est modifiée en fonction de nouveaux critères qui ne tiennent aucun compte de l’intérêt de l’enfant : rien sur les délais interminables de transfert entre certains départements qui retardent leur scolarisation et leur prise en charge éducative ; et rien non plus sur les « doubles évaluations » qui conduisent des départements à remettre en cause la mesure de protection prise à l’initiative d’autres départements.

      Encore une occasion manquée pour le gouvernement de prendre des mesures de protection propres à se mettre en conformité avec les droits de l’enfant : détermination de la minorité basée sur l’état civil, présomption de minorité, prise en charge des jeunes majeur·es renforcée, droit au séjour sécurisé…

      Nous appelons donc au retrait de ces dispositions du projet de loi, à l’inclusion de mesures protectrices pour les mineur·es isolé·es et à un approfondissement de celles qui peuvent constituer des pistes d’amélioration de la protection de tous les enfants : prévention de la maltraitance dans les établissements, limitation des placements à l’hôtel, renforcement des normes d’encadrement, etc.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6614

  • Google to use patient data to develop healthcare algorithms for hospital chain - The Verge
    https://www.theverge.com/2021/5/26/22454817/google-hca-patient-data-healthcare-algorithms

    Google has made a deal for access to patient records from HCA, which which operates 181 hospitals and more than 2,000 healthcare sites in 21 states, so the tech company can develop healthcare algorithms, The Wall Street Journal reports.

    Google will store anonymized data from patient health records and internet-connected medical devices. That data will be used to build programs that could inform medical decisions made by doctors. The deal is described as “multiyear” by the WSJ, without specifying how many years.

    As health records moved online over the past few years, hospitals and tech companies jumped at opportunities to take advantage of the glut of digitized medical information collected at each doctor’s visit. Microsoft and Amazon also have deals with hospitals to analyze their patient information. Google previously partnered with healthcare system Ascension to gather patient records in a secretive project called “Project Nightingale.” The company was criticized for starting in on the project without disclosing the work to patients and doctors. HCA is a major win for Google, since its facilities handle 5 percent of the hospital services provided in the US — around 30 million patient interactions each year.
    ““We want to push the boundaries of what the clinician can do in real time with data””

    Along with using that data to develop algorithms, Google could also build healthcare tools independently and then pass them off to HCA to test on its own. “We want to push the boundaries of what the clinician can do in real time with data,” Chris Sakalosky, managing director of healthcare and life sciences at Google Cloud, told The Wall Street Journal.

    Healthcare privacy laws in the US allow hospitals to share information with contractors and allow researchers to analyze patient data without express permission from those patients. Healthcare companies can use that information in any way they see fit, including to boost profits.

    HCA made $3.75 billion in profits during 2020, despite the COVID-19 pandemic. National Nurses United said in February that the company prioritized income over patient and staff safety. Nurses reported staff shortages and cutbacks on personal protective equipment.

    #Données_personnelles #Médecine #Big_data #Santé #Données_médicales #Vectorialisme

  • Filtrage des #publicités et traqueurs sur #Android : Installation de #DNSFilter par #Seb_Sauvage

    Vous connaissez peut-être déjà la liste de blocage #DNS que je propose. Elle permet de bloquer la quasi-totalité des publicités et #traqueurs dans les #applications et sur le #web. Voici une procédure pas à pas pour l’installer sur votre téléphone Android. L’installation prend moins de 5 minutes.

    https://sebsauvage.net/wiki/doku.php?id=dnsfilter

    Repéré par benny b sut Twitter

    #filtrage_DNS #vie_privee #surveillance #Données_personnelles

  • Les GAFAM échappent au RGPD, la CNIL complice
    https://www.laquadrature.net/2021/05/25/les-gafam-echappent-au-rgpd-avec-la-complicite-de-la-cnil

    Le 25 mai 2018, le RGPD entrait en application. Nous célébrions l’espoir qu’il renverse le modèle économique des GAFAM, qui font de nos #Données_personnelles une vulgaire monnaie d’échange. Porté·es par notre enthousiasme, nous déposions…

    • Conclusion

      Sur nos cinq plaintes, deux n’ont jamais été examinées (Google, Amazon), deux autres semblent faire l’objet de manœuvres dilatoires absurdes (Apple, Facebook) et la cinquième n’a pas davantage abouti sur quoi que ce soit de tangible en trois années (Linkedin).

      On l’a souligné plusieurs fois : si les GAFAM échappent aussi facilement au RGPD, ce n’est pas en raison de la complexité de nos affaires ou d’un manque de moyens matériels. Le budget annuel de la CNIL est de 18 millions d’euros et elle emploie 215 personnes. Au fil des ans et sur d’autres sujets, nous avons souvent échangé avec les personnes employées par la CNIL : leur maîtrise du droit des données personnelles est sincère. Elles partagent certainement nos frustrations dans une bonne mesure et n’auraient aucune difficulté à redresser la situation si on le leur demandait. Le RGPD leur donne toutes les cartes et, s’il en était besoin, nous leur avons explicitement pointé quelles cartes jouer.

      Si les causes de cet échec ne sont pas matérielles, elle ne peuvent être que politiques. La défaillance du RGPD vis à vis des GAFAM est si totale et flagrante qu’il est difficile d’imaginer qu’elle ne soit pas volontaire ou, tout le moins, sciemment permise. Les motivations d’une telle complicité sont hélas déjà bien identifiées : les GAFAM sont les fidèles partenaires des états pour maintenir l’ordre sur Internet. Plus que jamais, l’État français, dans sa dérive autoritaire, a tout intérêt à les maintenir au-dessus des lois pour leur laisser gérer la censure et la surveillance de masse.

      #RGPD #CNIL #complice #contrôle_citoyen #jouer_la_montre

  • « Nos données personnelles valent de l’or ! » - Cash Investigation
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cash-investigation-du-jeudi-20-mai-2021_4605401.html

    Pour ce nouveau numéro, l’enquête a commencé par l’appel téléphonique d’un inconnu qui a alerté la journaliste Elise Lucet : il a trouvé son numéro de téléphone mobile en vente pour soixante centimes sur un site internet américain ! Avoir son numéro de téléphone vendu sans son autorisation sur une base de données, c’est illégal. Pourtant, cela touche des centaines de millions de personnes à travers le monde. Des entreprises appelées des « #data_brokers » vendent les données de consommateurs qui deviendront les destinataires de publicités ciblées. Un marché colossal estimé à 400 milliards d’euros en Europe !

    « Cash » révèle comment un téléphone espionne son utilisateur, comment des données très personnelles sur sa religion, sa grossesse ou son moral sont envoyées sans son consentement à des partenaires commerciaux. Par exemple, lors d’une connexion sur le site de santé #Doctissimo, des informations sont transmises à l’insu de l’utilisateur et elles vont ensuite être envoyées à des entreprises appelées des « data brokers » qui vendent ces données de consommateurs pour des publicités ciblées. Un marché colossal estimé à 400 milliards d’euros en Europe !

    Quarante millions de Français seraient pistés

    Très difficile d’échapper à ces nouveaux courtiers de données, même en éteignant le téléphone mobile ou l’ordinateur… La journaliste Linda Bendali a découvert que ces « data brokers » ont trouvé un autre moyen pour récupérer ce nouvel or noir : la carte Vitale ! Dans la moitié des pharmacies françaises, les informations sur les médicaments achetés par les consommateurs sont transmises à la société IQVIA, le plus gros « data broker » de données médicales au monde. Sans le savoir, quarante millions de Français seraient ainsi pistés.

    Rien n’échappe aux marchands de données, même les pensées de tout un chacun qu’ils veulent désormais prédire. Cela s’appelle le « profilage prédictif ». En quelques années, la montre de sport est par exemple devenue un accessoire indispensable pour ceux qui veulent se maintenir en forme. Mais ces bracelets connectés qui enregistrent la fréquence cardiaque, les calories dépensées, la qualité du sommeil... pourraient aussi permettre de cerner la personnalité de son propriétaire !

    combien de clients vont aller voir leur pharmacien pour demander à ce que leurs données soient pas transmises à IQVIA ?

    ping @touti

    #données #données_de_santé #carte_vitale #pharmacies #hôpital #Cnil #IQVIA #Health_Data_Center #RGPD

  • En ce moment, c’est la multiplication des écrans sur le thème « Soit tu nous refiles tes données personnelles, soit tu n’accèdes pas à notre site ». Comme en plus j’ai activé un bloquer de pubs, c’est la fête du slip en permanence.

    Évidemment, c’est la multiplication des design maléfiques, où le lien « Ne pas accepter » est planqué (désormais en petit en haut à droite du popup), et le lien « Oui, fliquez-moi » est un beau gros bouton bien visible. Ou le classique choix entre « Oui pour tout, z’y va » et « Non, je ne veux pas, mais je vais devoir passer les 5 prochaines minutes de ma vie dans un formulaire à la con pour régler le truc. »

    Mais le pompon, ces derniers jours, c’est :

    – {{Alternatives économiques}}, qui veut bien que je lise son article, mais à condition que je file mon adresse email.

    – {{Jeuxvideo.com}}, soit j’accepte les cookies intrusifs, soit je paie 2€ :

    Je me demande si toutes ces conneries sont vaguement légales…

  • Business des données personnelles : les étudiants sont-ils conscients du danger ? | LCI
    https://www.lci.fr/societe/business-des-donnees-personnelles-les-etudiants-sont-ils-conscients-du-danger-da

    Au placard le baby-sitting ou la livraison de repas : pour arrondir leur fin de mois, certains étudiants préfèrent désormais monnayer leurs données personnelles. Situation amoureuse, centres d’intérêt ou encore goûts musicaux, ces data qui sont souvent collectées à notre insu sur internet valent en effet de l’or. Mais à quelle fin sont-elles utilisées et à qui profite ce business ?

    Pour Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information, le danger pour les jeunes, c’est de faire de leur vie privée une marchandise comme une autre. « Derrière ce marché des données personnelles, on fabrique non pas un moyen d’émancipation avec un moyen facile de gagner de l’argent, mais on fabrique plutôt des logiques d’aliénation où sur votre smartphone vous allez avoir en permanence cette application qui va vous inciter à en donner toujours davantage », met-il en garde.

    En France, seules les données médicales sont interdites à la vente. Pour les autres, aucune réglementation n’encadre leur prix. Certains fichiers pourraient ainsi se vendre jusqu’à 500 euros. Mais l’activité est légale, bien que controversée. « Ça peut poser des questions éthiques parce qu’en vendant vos données vous perdez en quelque sorte un peu de votre anonymat. Mais il y a peut-être des internautes, des citoyens ou des consommateurs qui auront les moyens de garder cet anonymat en ne souscrivant pas à des programmes de fidélité », alerte Thomas Dautieu, directeur de la conformité à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) qui craint que la vie privée soit mieux protégée pour les plus riches au détriment des plus jeunes. Le débat sur la vente des données ne fait donc que commencer.

    #Données_personnelles #Vie_privée

  • Démarchage téléphonique : les associations de consommateurs fustigent le projet du gouvernement

    Le projet de décret autorise des créneaux de plus de cinquante heures d’appel par semaine, sur six jours.

    Douze associations de défense des consommateurs ont critiqué mercredi un projet de décret du gouvernement sur le démarchage téléphonique, en cours de consultation au Conseil national de la consommation, « qui aboutit à légitimer le harcèlement dont sont victimes les consommateurs ».

    « Alors que le démarchage téléphonique s’est accentué avec la crise sanitaire, on attendrait du gouvernement qu’il use de sa prérogative pour instaurer des règles intransigeantes pour garantir la tranquillité des consommateurs », écrivent dans un communiqué mercredi les douze associations, l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, la CSF, le CNAFAL, la CNAFC, la CLCV, Familles de France, Familles Rurales, INDECOSA-CGT, l’UFC-Que Choisir et l’Unaf.

    Créneaux de 50 heures d’appel par semaine
    Or, selon elles, le projet de décret « autorise pourtant des créneaux de plus de cinquante heures d’appel par semaine, sur six jours ». En outre, si les consommateurs déclinent la proposition commerciale dès le premier appel, « le démarcheur d’une même entreprise sera autorisé à les appeler jusqu’à quatre fois au total au cours du même mois, soit une fois par semaine », s’indignent les associations.

    « Cette tolérance est d’autant plus inacceptable qu’elle constitue un quasi blanc-seing aux professionnels, comme ceux de la fourniture d’énergie ou des travaux de la maison, qui échappent encore à tout encadrement sectoriel », fustigent ces douze associations. Toutes sont membres du collège des associations de défense des consommateurs, qui fait partie du Conseil national de la consommation, un organisme paritaire consultatif créé en juillet 1983.

    Pétition : 450.000 signatures
    Plusieurs d’entre elles avaient lancé en janvier 2020 une pétition contre ce démarchage, et ont indiqué mercredi avoir collecté 450.000 signatures. Elles demandent « la réécriture intégrale du projet de décret » gouvernemental afin que les créneaux horaires durant lesquels le démarchage est autorisé soient réduits « drastiquement » . Et que soit généralisé « le droit des consommateurs qui déclinent une proposition commerciale à ne pas être rappelés » , ce qui avait été « obtenu par la loi sur le secteur de l’assurance ».

    Fichier Bloctel
    En France, à l’heure actuelle, chacun peut être démarché, sauf s’il a inscrit son numéro au fichier Bloctel, service mis en place mi-2016 qui permet théoriquement de ne plus être dérangé par des appels non souhaités. Le démarchage téléphonique n’a toutefois « pas été limité par Bloctel. Quatre ans après sa mise en place, le dispositif s’avère inefficace en raison de dérogations bien trop extensives et de sanctions insuffisamment dissuasives », critiquaient ces associations en janvier.

    #démarchage_téléphonique #bloctel #Téléphonie #données_personnelles #démarchage #vie_privée #fléau #harcèlement #EnMarche #escroquerie #violence

    Source : https://www.lefigaro.fr/flash-eco/demarchage-telephonique-les-associations-de-consommateurs-fustigent-le-proj

  • Montaigne, la cérébrologie et le passeport bipolaire, Mathieu Bellahsen
    https://blogs.mediapart.fr/mathieu-bellahsen/blog/010521/montaigne-la-cerebrologie-et-le-passeport-bipolaire-episode-2

    En guise d’illustration de la mutation cérébrologique du champ de la psychiatrie et de la santé mentale, l’institut Montaigne et le site de FondaMental vantent une « radicalité » dans les décisions politiques à prendre. Radicalité fondée sur l’ubérisation de la psychiatrie.

    Le 29 avril 2021, la directrice déléguée de la santé de l’institut Montaigne s’inquiète dans une tribune parue dans Le Monde : de "l’absence d’une certaine forme de radicalité dans les décisions prises, la situation de crise profonde dans laquelle se trouve la psychiatrie" https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/29/face-a-une-offre-de-soins-en-psychiatrie-sinistree-il-faut-mener-une-reforme

    Depuis 2007, la cérébrologie a sa fondation soutenue et financée par ce même Institut Montaigne. FondaMental s’est progressivement infiltrée dans l’appareil d’État et sur les plateaux télés jusqu’à devenir un acteur incontournable de la santé mentale. Le délégué à la psychiatrie nommé par le pouvoir macroniste en est directement issu.

    Destruction explicite de la psychiatrie au profit de la cérébrologie, du big data et des start-up

    Pour illustrer ce que nous avons avancé dans le premier épisode https://blogs.mediapart.fr/mathieu-bellahsen/blog/290421/assises-de-la-psychiatrie-couchee-episode-1-la-consecration-de-la-ce, rien de plus facile car tout est dit, sans état d’âme, sur le site de FondaMental qui développe "le passeport bipolaire". Ce passeport bipolaire a fait l’objet d’un arrêté officiel publié au JO le 26 août 2019. FondaMental en fait la promotion sur son site. Sa directrice, Marion Leboyer, y dit sans ambage :

    « Cette expérimentation concrétise les transformations souhaitées par les cliniciens et les patients vers une prise en charge globale (psychiatrique et somatique) et spécialisée, au sein d’un modèle économique incitant à la qualité et à l’efficience. Elle préfigure des évolutions qui pourraient s’appliquer aux autres maladies psychiatriques comme la dépression ou la schizophrénie. »

    Le texte publié sur le site de FondaMental est organisé en trois chapitres : « l’innovation organisationnelle », « l’innovation technologique » et « l’innovation de tarification ».

    Rappelons, comme l’a montré Rachel Knaebel, que l’institut Montaigne et de nombreuses entreprises du CAC 40 soutiennent FondaMental. L’institut a d’ailleurs co-édité le livre "Psychiatrie état d’urgence". Au sein de la société française, l’institut Montaigne milite pour les réformes néolibérales des services publics. Il se réclame de « l’innovation », « l’égalité » et « l’efficacité » . Cette efficacité se présente comme altruiste et entend réduire les dépenses publiques et les coûts sociaux (ici les arrêts de travail).

    De la première à la dernière ligne du site, l’enjeu est clairement énoncé. Sans complexe.

    « En rupture avec le fonctionnement actuel de la psychiatrie française, Passport BP propose un parcours de soins spécialisé, spécifique aux personnes avec troubles bipolaires, en aval de leur passage dans un service de psychiatrie adultes (…) Passport BP propose d’expérimenter un nouveau mode de financement avec une bascule progressive d’un financement par la dotation annuelle de fonctionnement (DAF), budget global inégalitaire, inefficace et peu propice au déploiement de nouvelles organisations, à un financement forfaitaire au parcours, afin de dégager de nouvelles ressources pour la psychiatrie française tout en réduisant la dépense pour la collectivité par la limitation des hospitalisations et arrêts de travail. »

    [...]

    « Le projet Passport BP (Bipolaire) s’appuie sur une utilisation intensive des outils numériques et le traitement massif de données de santé pour piloter le projet de soin du patient (…). Inédite, la solution (MW...) permettra notamment un suivi rapproché des symptômes de la maladie facilitant la prise en charge rapide des crises et des événements somatiques. Au travers de l’utilisation de l’intelligence artificielle, MW permettra également d’introduire des logiques prédictives dans la prise en charge »

    Ni psychiatres, ni fous, ni soignants, ni lits, ra-di-cal.

    #psychiatrie #tarification #IA #données_de_santé #santé_publique #austérité #ambulatoire #Mathieu_Bellahsen

  • EU : One step closer to the establishment of the ’#permission-to-travel' scheme

    The Council and Parliament have reached provisional agreement on rules governing how the forthcoming #European_Travel_Information_and_Authorisation System (#ETIAS) will ’talk’ to other migration and policing databases, with the purpose of conducting automated searches on would-be travellers to the EU.

    The ETIAS will mirror systems such as the #ESTA scheme in the USA, and will require that citizens of countries who do not need a #visa to travel to the EU instead apply for a “travel authorisation”.

    As with visas, travel companies will be required to check an individual’s travel authorisation before they board a plane, coach or train, effectively creating a new ’permission-to-travel’ scheme.

    The ETIAS also includes a controversial #profiling and ’watchlist’ system, an aspect not mentioned in the Council’s press release (full-text below).

    The rules on which the Council and Parliament have reached provisional agreement - and which will thus almost certainly be the final text of the legislation - concern how and when the ETIAS can ’talk’ to other EU databases such as #Eurodac (asylum applications), the #Visa_Information_System, or the #Schengen_Information_System.

    Applicants will also be checked against #Europol and #Interpol databases.

    As the press release notes, the ETIAS will also serve as one of the key components of the “interoperability” scheme, which will interconnect numerous EU databases and lead to the creation of a new, biometric ’#Common_Identity_Repository' on up to 300 million non-EU nationals.

    You can find out more about the ETIAS, related changes to the Visa Information System, and the interoperability plans in the Statewatch report Automated Suspicion: https://www.statewatch.org/automated-suspicion-the-eu-s-new-travel-surveillance-initiatives

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    The text below is a press release published by the Council of the EU on 18 March 2020: https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/03/18/european-travel-information-and-authorisation-system-etias-council-

    European travel information and authorisation system (ETIAS): Council Presidency and European Parliament provisionally agree on rules for accessing relevant databases

    The Council presidency and European Parliament representatives today reached a provisional agreement on the rules connecting the ETIAS central system to the relevant EU databases. The agreed texts will next be submitted to the relevant bodies of the Council and the Parliament for political endorsement and, following this, for their formal adoption.

    The adoption of these rules will be the final legislative step required for the setting up of ETIAS, which is expected to be operational by 2022.

    The introduction of ETIAS aims to improve internal security, prevent illegal immigration, protect public health and reduce delays at the borders by identifying persons who may pose a risk in one of these areas before they arrive at the external borders. ETIAS is also a building bloc of the interoperability between JHA databases, an important political objective of the EU in this area, which is foreseen to be operational by the end of 2023.

    The provisionally agreed rules will allow the ETIAS central system to perform checks against the Schengen Information System (SIS), the Visa Information System (VIS), the Entry/Exit System (EES), Eurodac and the database on criminal records of third country nationals (ECRIS-TCN), as well as on Europol and Interpol data.

    They allow for the connection of the ETIAS central system to these databases and set out the data to be accessed for ETIAS purposes, as well as the conditions and access rights for the ETIAS central unit and the ETIAS national units. Access to the relevant data in these systems will allow authorities to assess the security or immigration risk of applicants and decide whether to issue or refuse a travel authorisation.
    Background

    ETIAS is the new EU travel information and authorisation system. It will apply to visa-exempt third country nationals, who will need to obtain a travel authorisation before their trip, via an online application.

    The information submitted in each application will be automatically processed against EU and relevant Interpol databases to determine whether there are grounds to refuse a travel authorisation. If no hits or elements requiring further analysis are identified, the travel authorisation will be issued automatically and quickly. This is expected to be the case for most applications. If there is a hit or an element requiring analysis, the application will be handled manually by the competent authorities.

    A travel authorisation will be valid for three years or until the end of validity of the travel document registered during application, whichever comes first. For each application, the applicant will be required to pay a travel authorisation fee of 7 euros.

    https://www.statewatch.org/news/2021/march/eu-one-step-closer-to-the-establishment-of-the-permission-to-travel-sche

    #interopérabilité #base_de_données #database #données_personnelles #migrations #mobilité #autorisations #visas #compagnies_de_voyage #VIS #SIS #EU #UE #union_européenne #biométrie

    ping @etraces @isskein @karine4

    • L’UE précise son futur système de contrôle des voyageurs exemptés de visas

      Les modalités du futur système de #contrôle_préalable, auquel devront se soumettre d’ici fin 2022 les ressortissants de pays tiers pouvant se rendre dans l’Union #sans_visa, a fait l’objet d’un #accord annoncé vendredi par l’exécutif européen.

      Ce dispositif, baptisé ETIAS et inspiré du système utilisé par les Etats-Unis, concernera les ressortissants de plus de 60 pays qui sont exemptés de visas pour leurs courts séjours dans l’Union, comme les ressortissants des Etats-Unis, du Brésil, ou encore de l’Albanie et des Emirats arabes unis.

      Ce système dit « d’information et d’autorisation », qui vise à repérer avant leur entrée dans l’#espace_Schengen des personnes jugées à #risques, doit permettre un contrôle de sécurité avant leur départ via une demande d’autorisation sur internet.

      Dans le cadre de l’ETIAS, les demandes en ligne coûteront 7 euros et chaque autorisation sera valable trois ans pour des entrées multiples, a indiqué un porte-parole de la Commission.

      Selon les prévisions, « probablement plus de 95% » des demandes « donneront lieu à une #autorisation_automatique », a-t-il ajouté.

      Le Parlement européen avait adopté dès juillet 2018 une législation établissant le système ETIAS, mais dans les négociations pour finaliser ses modalités opérationnelles, les eurodéputés réclamaient des garde-fous, en le rendant interopérable avec les autres systèmes d’information de l’UE.

      Eurodéputés et représentants des Etats, de concert avec la Commission, ont approuvé jeudi des modifications qui permettront la consultation de différentes #bases_de_données, dont celles d’#Europol et d’#Interpol, pour identifier les « menaces sécuritaires potentielles, dangers de migration illégale ou risques épidémiologiques élevés ».

      Il contribuera ainsi à « la mise en oeuvre du nouveau Pacte (européen) sur la migration et l’asile », a estimé le porte-parole.

      « Nous devons savoir qui franchit nos #frontières_extérieures. (ETIAS) fournira des #informations_préalables sur les voyageurs avant qu’ils n’atteignent les frontières de l’UE afin d’identifier les risques en matière de #sécurité ou de #santé », a souligné Ylva Johansson, commissaire aux affaires intérieures, citée dans un communiqué.

      Hors restrictions dues à la pandémie, « au moins 30 millions de voyageurs se rendent chaque année dans l’UE sans visa, et on ne sait pas grand chose à leur sujet. L’ETIAS comblera cette lacune, car il exigera un "#background_check" », selon l’eurodéputé Jeroen Lenaers (PPE, droite pro-UE), rapporteur du texte.

      L’accord doit recevoir un ultime feu vert du Parlement et des Vingt-Sept pour permettre au système d’entrer en vigueur.

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/190321/l-ue-precise-son-futur-systeme-de-controle-des-voyageurs-exemptes-de-visas
      #smart_borders #frontières_intelligentes

    • Eurodac, la “sorveglianza di massa” per fermare le persone ai confini Ue

      Oggi il database conserva le impronte digitali di richiedenti asilo e stranieri “irregolari”. La proposta di riforma della Commissione Ue vuole inserire più dati biometrici, compresi quelli dei minori. Mettendo a rischio privacy e diritti

      Da più di vent’anni i richiedenti asilo che presentano domanda di protezione in un Paese europeo, così come i cittadini stranieri che attraversano “irregolarmente” i confini dell’Unione, sono registrati con le impronte digitali all’interno del sistema “Eurodac”. L’acronimo sta per “European asylum dactyloscopy database” e al 31 dicembre 2019 contava oltre 5,69 milioni di set di impronte cui se ne sono aggiunti oltre 644mila nel corso del 2020. Le finalità di Eurodac sono strettamente legate al Regolamento Dublino: il database, infatti, era stato istituito nel 2000 per individuare il Paese europeo di primo ingresso dei richiedenti asilo, che avrebbe dovuto valutare la domanda di protezione, ed evitare che la stessa persona presentasse domanda di protezione in più Paesi europei (il cosiddetto asylum shopping). 

      Nei prossimi anni, però, Eurodac potrebbe diventare uno strumento completamente diverso. Il 23 settembre 2020 la “nuova” Commissione europea guidata da Ursula von der Leyen, infatti, ha presentato una proposta di riforma che ricalca un testo presentato nel 2016 e si inserisce all’interno del Patto sull’immigrazione e l’asilo, ampliando gli obiettivi del database: “Eurodac, che era stato creato per stabilire quale sia il Paese europeo competente a esaminare la domanda di asilo, vede affiancarsi alla sua funzione originaria il controllo delle migrazioni irregolari e dei flussi secondari all’interno dell’Unione -commenta Valeria Ferraris, ricercatrice presso il dipartimento di Giurisprudenza dell’Università di Torino (unito.it)-. Viene messa in atto un’estensione del controllo sui richiedenti asilo visti sempre più come migranti irregolari e non come persone bisognose di protezione”.

      “Oggi Eurodac registra solo le impronte digitali. La proposta di riforma prevede di aggiungere i dati biometrici del volto, che possono essere utilizzati per il riconoscimento facciale tramite apposite tecnologie -spiega ad Altreconomia Chloé Berthélémy, policy advisor dell’European digital rights-. Inoltre si prevede di raccogliere anche le generalità dei migranti, informazioni relative a data e luogo di nascita-nazionalità. Sia per gli adulti sia per i minori a partire dai sei anni di età, mentre oggi vengono registrati solo gli adolescenti dai 14 anni in su”. Per Bruxelles l’esigenza di aggiungere nuovi dati biometrici al database è motivata dalle difficoltà di alcuni Stati membri nel raccogliere le impronte digitali a causa del rifiuto da parte dei richiedenti asilo o perché questi si procurano tagli, lesioni o scottature per non essere identificati. La stima dei costi per l’espansione di Eurodac è di 29,8 milioni di euro, necessari per “l’aggiornamento tecnico, l’aumento dell’archiviazione e della capacità del sistema centrale” si legge nella proposta di legge. 

      Le preoccupazioni per possibili violazioni dei diritti di migranti hanno spinto Edri, il principale network europeo di Ong impegnate nella tutela dei diritti e delle libertà digitali, e altre trenta associazioni (tra cui Amnesty International, Statewatch, Terre des Hommes) a scrivere lo scorso settembre una lettera aperta alla Commissione Libe del Parlamento europeo per chiedere di ritardare il processo legislativo di modifica di Eurodac e “concedere il tempo necessario a un’analisi significativa delle implicazioni sui diritti fondamentali della proposta di riforma”. 

      “Lungi dall’essere meramente tecnico, il dossier Eurodac è di natura altamente politica e strategica”, scrivono le associazioni firmatarie nella lettera. Che avvertono: se le modifiche proposte verranno adottate potrebbe venire compromesso “il dovere dell’Unione europea di rispettare il diritto e gli standard internazionali in materia di asilo e migrazione”. Eurodac rischia così di trasformarsi in “un potente strumento per la sorveglianza di massa” dei cittadini stranieri. Inoltre “le modifiche proposte sulla banca dati, che implicano il trattamento di più categorie di dati per una serie più ampia di finalità, sono in palese contraddizione con il principio di limitazione delle finalità, un principio chiave Ue sulla protezione dei dati”.

      “Si rischia di estendere il controllo sui richiedenti asilo visti sempre più come migranti ‘irregolari’ e non come persone bisognose di protezione” – Valeria Ferraris

      Le critiche delle associazioni firmatarie si concentrano soprattutto sul possibile uso del riconoscimento facciale per l’identificazione biometrica che viene definito “sproporzionato e invasivo della privacy” si legge nella lettera. “Le leggi fondamentali sulla protezione dei dati personali in Europa stabiliscono che l’interferenza con il diritto alla privacy deve essere proporzionata e rispondere a un interesse generale -spiega Chloé Berthélémy-. Nel caso di Eurodac, l’utilizzo delle impronte digitali è sufficiente a garantire l’identificazione della persona garantendo così il principio di limitazione dello scopo, che è centrale per la protezione dei dati in Europa”. 

      “Noi siamo contrari all’uso di tecnologie di riconoscimento facciale e siamo particolarmente radicali su questo -aggiungono Davide Del Monte e Laura Carrer dell’Hermes Center, una delle associazioni firmatarie della lettera-. Una tecnologia può anche avere un utilizzo corretto, ad esempio per combattere il terrorismo, ma la potenza di questi strumenti è tale che, a nostro avviso, i rischi e i pericoli sono molto superiori ai potenziali benefici che possono portare. Inoltre è molto difficile fare un passo indietro una volta che le infrastrutture necessarie a implementare queste tecnologie vengono ‘posate’ e messe in funzione: non si torna mai indietro e il loro utilizzo viene sempre ampliato. Per noi sono equiparabili ad armi e per questo la loro circolazione deve essere limitata”. Anche in virtù di queste posizioni, Hermes Center è promotore in Italia della campagna “Reclaim your face” con cui si chiede alle istituzioni di vietare il riconoscimento facciale negli spazi pubblici.

      “La potenza di questi strumenti è tale che, a nostro avviso, i rischi e i pericoli sono molto superiori ai potenziali benefici che possono portare” – Laura Carrer

      Ma non è finita. Se la riforma verrà adottata, all’interno del database europeo finiranno non solo i richiedenti asilo e le persone intercettate mentre attraversano “irregolarmente” le frontiere esterne dell’Unione europea ma anche tutti gli stranieri privi di titolo di soggiorno che venissero fermati all’interno di un Paese europeo e verrebbe anche creata una categoria ad hoc per i migranti soccorsi in mare durante un’operazione di search and rescue. Verranno inoltre raccolti i dati relativi ai bambini a partire dai sei anni di età: ufficialmente, questa (radicale) modifica al funzionamento del database europeo è stata introdotta con l’obiettivo di tutelare i minori stranieri. 

      Ma le associazioni evidenziano come raccogliere e conservare i dati biometrici dei bambini per scopi non legati alla loro protezione rappresenti “una violazione gravemente invasiva e ingiustificata del diritto alla privacy, che lede i principi di proporzionalità e necessità”. Dati e informazioni che verranno conservati più a lungo di quanto non accade oggi: per i “migranti irregolari” si passa dai 18 mesi attuali a cinque anni.

      A complicare ulteriormente la situazione c’è anche l’entrata in vigore nel 2018 del nuovo “Regolamento interoperatività”, che permette di mettere in connessione Eurodac con altri database come il Sistema informativo Schengen (Sis) e il sistema informativo Visti (Vis), il Sistema europeo di informazione e autorizzazione ai viaggi (Etias) e il Sistema di ingressi/uscite (Ees). 

      “In precedenza, questi erano tutti sistemi autonomi, ora si sta andando verso un merging, garantendo una connessione che contraddice la base giuridica iniziale per cui ciascuno di questi sistemi aveva un suo obiettivo -spiega Ferraris-. Nel corso degli anni gli obiettivi attribuiti a ciascun sistema si sono moltiplicati, violando i principi in materia di protezione dei dati personali e diventando progressivamente sempre più focalizzati sul controllo della migrazione”. Inoltre le modifiche normative hanno esteso l’accesso a questi database sempre più integrati tra loro a un numero sempre maggiore di autorità.

      “Quello che chiediamo al Parlamento europeo è di fare un passo indietro e di ripensare l’intero quadro normativo -conclude Berthélémy-. La nostra principale raccomandazione è quella di realizzare e pubblicare una valutazione di impatto sull’estensione dell’applicazione di Eurodac per delineare le conseguenze sui diritti fondamentali o su quelli dei minori causati dalle significative modifiche proposte. Si sta estendendo in maniera enorme l’ambito di applicazione di un database, e questo avrà conseguenze per decine di migliaia di persone”.

      https://altreconomia.it/eurodac-la-sorveglianza-di-massa-per-fermare-le-persone-ai-confini-ue

  • Vaccination : le partenariat avec Doctolib contesté devant le Conseil d’Etat
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260221/vaccination-le-partenariat-avec-doctolib-conteste-devant-le-conseil-d-etat

    Un collectif de professionnels de la santé reproche à Doctolib d’avoir confié l’hébergement des données des patients à Amazon Web Services, une société soumise au droit américain et aux programmes de surveillance permis par celui-ci.

    Un collectif a déposé, jeudi 25 février, une requête devant le Conseil d’État visant à obtenir l’annulation du partenariat passé entre le gouvernement et Doctolib pour la prise de rendez-vous dans le cadre de la campagne de vaccination contre le Covid-19.

    Ce référé-liberté, que Mediapart a pu consulter, a été signé par des professionnels de santé, le collectif InterHop, le professeur Didier Sicard, le Syndicat de la médecine générale, l’Union pour une médecine libre, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes et la Fédération des médecins de France, ainsi que par des associations de patients, comme ActUp santé Sud-Ouest ou Marie Citrini, représentante des usagers de l’AP-HP.

    Ils reprochent à la société franco-allemande de mettre en danger les données personnelles des patients en confiant leur hébergement à Amazon Web Services (AWS), une société soumise au droit américain et donc aux programmes de surveillance permis par celui-ci.

    L’annonce de ce partenariat entre le gouvernement et Doctolib avait été faite le mardi 12 janvier par le ministre de la santé Olivier Véran lors d’une audition par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Comme l’a indiqué celui-ci à l’époque, ce sont en fait trois prestataires qui ont été sélectionnés par le gouvernement : les sociétés Doctolib, Maiia et Keldoc. Ce choix a été opéré à la dernière minute, l’État n’ayant pas anticipé ce sujet lors de la construction en catastrophe de son système d’information pour le suivi de la vaccination.

    Cependant, comme le souligne la requête rédigée par Me Juliette Alibert, la plateforme du leader français du secteur est celle vers laquelle les candidats à la vaccination sont renvoyés afin de prendre un rendez-vous. Les requérants expliquent en effet avoir réalisé, le 25 janvier dernier, une « analyse du site Santé.fr », sur lequel les patients doivent se rendre pour prendre rendez-vous.

    Celle-ci révèle « que 861 centres de vaccination passent par la solution de prise de rendez-vous en ligne Doctolib, contre 39 et 97 pour les deux autres solutions (respectivement Maiia et Keldoc) », affirme la requête, soit un taux de redirection de « plus de 80 % ».

    Un chiffre correspondant à un décompte effectué par Mediapart mardi 2 février qui avait alors recensé 925 centres de vaccination utilisant Doctolib, sur un total de 1 133, soit une proportion de 81,6 %.

    En plus d’être en situation de quasi-monopole, Doctolib collecte une quantité importante de données sensibles. Le patient doit tout d’abord donner, lors de son inscription, son identité, sa date de naissance, son adresse mail et son téléphone. Il doit également indiquer le « motif de la consultation », c’est-à-dire la raison pour laquelle il fait partie des personnes prioritaires pour la vaccination.

    Le patient doit ainsi préciser s’il a plus de 75 ans, s’il est un professionnel ou s’il est atteint d’une des « pathologies à haut risque » ouvrant droit à un vaccin, comme les cancers, les maladies rénales ou certaines maladies rares.

    Le recours pointe que, de surcroît, Doctolib dispose déjà d’une importante quantité d’informations sur de nombreux patients, collectées à l’occasion de ses activités habituelles. Ainsi, il y a de fortes chances que des patients souhaitant se faire vacciner disposent déjà chez Doctolib d’un « historique » résumant leurs rendez-vous pris via la plateforme.

    « En croisant les données recueillies en lien avec la vaccination contre le Covid-19 avec l’historique des rendez-vous, il est possible de définir directement les pathologies dont souffre le patient et de renseigner son état de santé », s’inquiètent les requérants. Ils citent l’exemple d’un candidat à la vaccination dont l’historique révélerait de nombreux rendez-vous chez un néphrologue. « Il est dès lors très facile d’en déduire, en croisant les données, qu’il est prioritaire en raison d’une maladie rénale sévère, voire nécessitant d’être dialysé. »

    Mais leur principale critique porte sur les conditions d’hébergement des données de Doctolib. La société a en effet choisi d’avoir recours à la société américaine Amazon Web Services. Or, pointe la requête, cette solution emporte le risque de voir ces données visées par les programmes de surveillance permis par le droit américain, comme l’a d’ailleurs déjà reconnu le Conseil d’État en fin d’année 2020.

    En effet, au mois d’octobre dernier, un collectif avait déjà contesté devant le juge administratif le choix du gouvernement en matière d’hébergement de données de santé. À l’époque, il s’agissait de celles détenues par le Health Data Hub, la gigantesque plateforme devant centraliser, à terme, l’ensemble des données de santé des Français en confiant l’hébergement de celles-ci à la solution Azure de Microsoft.

    Ce recours se fondait sur un arrêt rendu le 16 juillet 2020 par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ayant annulé le « bouclier de protection des données », ou Privacy Shield, accord qui régissait les transferts de données personnelles entre les États-Unis et les pays de l’Union européenne.

    Or, dans cette décision, la CJUE ne se contentait pas d’évoquer le simple cas des transferts volontaires de données et s’inquiétait des cas de transferts imposés ou de consultations à distance par des agences américaines. Elle pointait les dangers de deux textes, le « Foreign Intelligence Surveillance Act » (Fisa) et l’« Executive Order ( EO) 12333 » régissant des programmes de surveillance américains, « qui instituent des programmes permettant l’accès des autorités publiques états-uniennes à des fins de sécurité nationale aux données personnelles transférées de l’UE vers les États-Unis, de façon particulièrement large et sans ciblage ». Parmi ces programmes figurent Prism et UpStream, dont l’ampleur avait été révélée par Edward Snowden en 2013 et qui ont été depuis maintenus.

    Interrogée sur cette question dans le cadre de la procédure contre le Health Data Hub, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait, le jeudi 8 octobre, transmis au Conseil d’État un mémoire dans lequel elle rejoignait l’analyse de la CJUE.

    « Même dans le cas où l’absence de transferts de données personnelles en dehors de l’UE à des fins de fourniture du service serait confirmée, affirmait la Cnil, la société Microsoft peut être soumise, sur le fondement du Fisa, voire peut-être de l’EO 12333, à des injonctions des services de renseignement l’obligeant à leur transférer des données stockées et traitées sur le territoire de l’Union européenne. »

    En conséquence, la commission appelait tout simplement l’État à cesser « dans un délai aussi bref que possible » de confier l’hébergement des données de santé des Français à Microsoft ou toute autre société soumise « au droit états-unien ».

    Ces inquiétudes semblaient avoir été entendues par le gouvernement. Dès le jour de la transmission du mémoire de la Cnil, à l’occasion d’une audition au Sénat, le secrétaire d’État au numérique Cédric O avait fait part de sa volonté de trouver une autre solution d’hébergement. « Nous travaillons avec Olivier Véran, après le coup de tonnerre de l’annulation du Privacy Shield, au transfert du Health Data Hub sur des plateformes françaises ou européennes », avait-il affirmé.

    Dans sa décision, rendue le vendredi 14 octobre, le Conseil d’État avait rejeté le recours de SantéNathon en raison de l’utilité du Health Data Hub dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, mais tout en reconnaissant les risques de transferts pointés par la Cnil. Il appelait les autorités à concrétiser, « dans les délais les plus brefs possible », leurs engagements.

    Dans un courrier envoyé à la présidente de la Cnil Marie-Laure Denis, et révélé par Mediapart le 22 novembre 2020, Olivier Véran affirmait même souscrire « pleinement » aux craintes exprimées par la Cnil dans son mémoire et s’engageait à trouver une solution technique « dans un délai qui soit autant que possible compris entre 12 et 18 mois et qui, en tout état de cause, ne dépasse pas deux ans ».

    Lundi 22 février, c’est la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) qui dénonçait, dans un communiqué, le risque de confier les données de santé des Français à une entreprise américaine. « Les conditions juridiques nécessaires à la protection de ces données ne semblent pas réunies pour que l’ensemble de la base principale soit mise à disposition d’une entreprise non soumise exclusivement au droit européen […] indépendamment de garanties contractuelles qui auraient pu être apportées », écrivait-elle au sujet du Health Data Hub.

    « Il s’avère donc qu’ensemble, la CJUE, la Cnil, la Cnam […], le Conseil d’État et le gouvernement lui-même reconnaissent que l’état de la législation américaine ne permet pas une conciliation avec le droit à la protection des données tel que régi par le RGPD, que les données soient hébergées ou non dans l’Union européenne », résume la requête contre le partenariat de Doctolib.

    Pour les requérants, la société française, en recourant aux services d’Amazon, se place dans la même situation que le Health Data Hub avec Microsoft. « Par analogie […], les risques qui entourent l’entrepôt de données de santé hébergé par une société de droit américain sont identiques à ceux liés à une solution privée de prise de rendez-vous dont les données de santé sont hébergées par une société de droit américaine », affirment-ils.

    En conséquence, ils demandent au Conseil d’État d’ordonner « la suspension du partenariat avec Doctolib » et, « au ministère de la santé, d’avoir recours à d’autres solutions de gestion de la prise de rendez-vous ». La requête demande, subsidiairement, au juge administratif de solliciter la Cnil afin d’obtenir son analyse sur cette affaire. Si le référé-liberté est jugé recevable par le Conseil d’État, celui-ci devra normalement se prononcer dans les 48 heures.

    Contacté par Mediapart vendredi dans la journée, Doctolib explique n’avoir pas encore eu connaissance du recours et ne dispose « à date d’aucun élément sur ce sujet ». La société renvoie à sa page consacrée à la protection des données et souligne avoir « pris depuis 2013 des engagements forts pour protéger la vie privée et la sécurité des données de » ses utilisateurs.

    Concernant le recours aux services d’Amazon, Doctolib affirme avoir, depuis mai 2019, « publiquement recours à AWS comme partenaire pour l’hébergement sécurisé des données de santé ». La société souligne le fait que la société américaine héberge ses données « en France et en Allemagne ». Elle a par ailleurs été certifiée « hébergeur de données de santé » et « est à ce jour l’un des tout premiers hébergeurs du monde, notamment en matière de protection des données ».

    « Doctolib a par ailleurs mis en place un chiffrement systématique de l’ensemble des données hébergées chez AWS. Les clefs de chiffrement et déchiffrement sont quant à elles hébergées en France chez un hébergeur français », insiste la société.

    Enfin, concernant le partenariat passé avec le ministère de la santé, Doctolib renvoie vers celui-ci. « Nous pouvons simplement vous dire que nous sommes mobilisés jour et nuit pour aider les citoyens à accéder facilement à la vaccination et les centres de vaccination à gérer cette campagne », ajoute la société.

    Également contacté, le ministère de la santé n’avait, lui, pas encore réagi vendredi en fin d’après-midi.
    #Amazon #AmazonWebServices-AWS #Doctolib #données #CloudComputing #COVID-19 #santé #PrivacyShield (...)

    ##santé ##CJUE

  • Clubhouse, le nouveau réseau social hype, est une pompe à données - L’ADN
    https://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/clubhouse-le-nouveau-reseau-social-hype-est-une-pompe-donnees

    On ne voudrait pas casser l’ambiance. Mais le réseau vanté par ses fondateurs comme humain et authentique a une politique de confidentialité des données douteuse, selon certains observateurs.

    Si vous travaillez dans la tech ou le marketing, vous n’avez sans doute pas échappé au phénomène Clubhouse. Ce réseau social vocal accessible uniquement sur invitation attise la curiosité de nombreux internautes depuis quelques semaines (plus de 2 millions d’inscrits pour le moment). Mais des observateurs pointent déjà du doigt la politique de confidentialité problématique d’Alpha Exploration Co, l’entreprise à l’origine de l’application.

    #Clubhouse #Données_personnelles #Médias_sociaux