• Les trésors du musée de l’imprimerie, délogé par la mairie de Bordeaux, bientôt à la déchetterie ?  Marie-Hélène Hérouart - Le figaro

    Expulsé des locaux que la mairie lui prêtait depuis 1985, le musée et atelier de l’imprimerie préserve notamment 150 machines séculaires et, pour certaines, fonctionnelles. Elles pourraient finir à la casse

    Le 28 septembre 1987 est marqué d’une pierre blanche gravée et fixée au mur : ce jour-là, Jacques Chaban-Delmas inaugurait en grande pompe le musée et atelier de l’imprimerie de Bordeaux. « En gage d’espérance pour un avenir plus juste et plus sain », inscrivait-il en italique en entamant le livre d’or des lieux, deux ans après leur ouverture. Dans un hangar de plus de 1300 mètres carrés, sept hommes s’étaient mis en tête de préserver le patrimoine culturel des imprimeurs bordelais. Trente-huit ans plus tard, ce sont neuf tonnes de matériel, 150 machines séculaires - et pour la plupart fonctionnelles - qui sont préservées rue du Fort Louis. Une lithothèque, composée de plus de 3000 pierres - dont l’originale de la célèbre maison de liqueurs bordelaises, Marie Brizard, qui acquit sa renommée à la cour de Louis XV. Des objets retraçant l’histoire de l’imprimerie, de son invention par Gutenberg en 1450 à nos jours, qui pourraient bientôt disparaître... et surtout, être jetés à la déchetterie.

    Dans une lettre consultée par Le Figaro et estampillée le 2 juin 2023, la mairie de Bordeaux signifie en effet à l’association gestionnaire la fin de son bail d’usage. Et ce, sans solution de repli : Paul est déshabillé pour habiller Jacques. L’espace doit ainsi être dégagé d’ici six mois : les Beaux-Arts s’en emparent pour étendre leur école. L’épée de Damoclès qui pesait sur ces passeurs d’histoire depuis 1999 est tombée. « Il n’y a pas de volonté politique pour protéger ce patrimoine exceptionnel », déplorent les bénévoles du musée, dépités. « 900 tonnes, vous imaginez ? On les met où ? Dans la rue ? », s’indigne Bernard Poitevin, l’un des membres de l’association. « La seule solution qui va nous rester, ce sont les tas de ferraille de la déchetterie », renchérit un autre avec désarroi.

    « La mairie de Bordeaux nous dit : débrouillez-vous pour liquider les machines dans des musées en France ou auprès de collectionneurs », complète le président de l’association, Claude Chaffeteau, 85 ans. Avec son vice-président, Lucien Froumenty, 87 ans, qui se balade partout avec son certificat d’imprimeur obtenu avec la mention bien, ils sont les deux seuls membres fondateurs encore en vie. « On peut pleurer, mais à nos âges... On sait ce qui nous attend : les responsables de la culture se moquent de ce qu’on représente », témoigne le premier, tandis que le second rappelle avec nostalgie que c’est à la force de leurs bras qu’ils ont tout apporté ici.

    Aucune solution
    Les garants du musée de l’imprimerie de Bordeaux se sentent d’autant plus abandonnés que, selon leurs dires, Jacques Chaban-Delmas avait acheté l’ancienne usine de torréfaction qu’ils occupent pour eux. Depuis, les lieux ont pris de la valeur et surtout, la mairie qui les prête à titre gracieux, refuse d’en entretenir la toiture. Depuis une décennie, les bénévoles colmatent ce qui peut encore l’être. Plusieurs seaux sont ainsi disposés au sol et il suffit de lever la tête pour entrapercevoir le ciel entre les tuiles cassées. « Cela fait dix ans que l’on envoie des recommandés à la Ville pour prévenir. Déjà, il aura fallu attendre six ans pour qu’il nous répare l’issue de secours l’an passé », s’agace Bernard Poitevin. Au-delà des machines qui rouillent et du danger que représentent ces fuites pour celles qui sont alimentées en électricité, la vétusté des lieux - récemment vandalisés - empêche l’association de recevoir du public depuis quelques mois. Contactée, la mairie de Bordeaux a refusé de répondre à nos questions.

    La Direction culturelle des affaires régionales, alertée sur le sujet par Le Figaro, elle, n’est pas compétente : l’association ne bénéficie pas de l’appellation « musées de France ». « La Drac ne peut jouer qu’un rôle de conseil et d’orientation pour aider à établir une évaluation de la valeur de la collection », précise l’institution qui redirige les bénévoles vers la Ville, le musée national des arts et traditions populaires (MNATP) et le musée de l’imprimerie lyonnais.

    #Bordeaux #immobilier #Musée #Imprimerie #Histoire #Patrimoine à la #déchetterie #Maire #culture #DRAC #Gutenberg #Savoir #Lithographie

    Source : https://www.lefigaro.fr/bordeaux/les-tresors-du-musee-de-l-imprimerie-deloge-par-la-mairie-de-bordeaux-bient

  • Comment se passer du code du patrimoine ? Emmanuel Macron en stage à Amboise ! Didier Rykner - 30 avril 2019 - La Tribune de l’Art
    Ou bien, comment massacrer, détruire le patrimoine historique français
    https://www.latribunedelart.com/comment-se-passer-du-code-du-patrimoine-emmanuel-macron-en-stage-a-

    Emmanuel Macron a prévu de visiter jeudi, et d’y déjeuner, le manoir du Clos-Lucé, un monument historique qui vient d’être gravement vandalisé par ses propriétaires, avec des travaux réalisés sans autorisation. Les dégâts sont si importants que la Direction régionale des affaires culturelles du Centre Val-de-Loire a même porté plainte en 2017 auprès du procureur de la République de Tours [Erratum : il ne s’agit pas d’une plainte, mais d’un signalement comme l’a signalé le procureur à l’AFP http://www.lefigaro.fr/culture/leonard-de-vinci-les-travaux-du-clos-luce-a-amboise-dans-le-viseur-des-enqu . Ce qui ne change absolument rien sur le fond.]. Nous avons interrogé celui-ci, qui nous a fait la réponse suivante : « Une enquête de police judiciaire, confiée à la Compagnie de gendarmerie d’Amboise, est en cours s’agissant des faits que vous évoquez. De ce fait, aucune information, qu’elle soit relative aux faits concernés ou aux éventuelles suites judiciaires à venir, ne saurait être actuellement communiquée. » Parfois, des refus de répondre équivalent à une réponse.


    1. Salon XVIII au Clos-Lucé dans son état antérieur, aujourd’hui détruit Photo : Ceridwen CC BY SA 3.0


    2. Ancien Salon XVIIIe (ill. 1) transformé en « atelier de Léonard ». La cheminée du XVIIIe a également été remplacée Photo : Didier Rykner

    Cette affaire est donc entre les mains de la justice. Il faut espérer que le procureur de la République ne classera pas l’affaire sans suite, ce qui serait particulièrement choquant tant les faits sont avérés. Les travaux ont eu lieu avant 2017, et ont porté sur trois pièces du rez-de-chaussée et deux pièces de l’étage. Les atteintes les plus graves au monument classé ont eu lieu sur le niveau bas, puisque trois salons possédant des boiseries du XVIIIe siècle ont été entièrement détruits : les boiseries ont été arrachées, ainsi qu’au moins une cheminée d’époque, le niveau des sols a été changé, et ils ont été refaits, et les plafonds ont été modifiés, tandis que des fenêtres ont été bouchées et que de nouvelles baies ont été percées. À l’étage, où il n’y avait pas de boiseries du XVIIIe, les travaux ont néanmoins été également importants touchant les plafonds et les sols.

    Cette bâtisse du XVe siècle a eu la chance - ou plutôt la malchance - d’abriter Léonard de Vinci les trois dernières années de sa vie, de 1516 à 1519, alors qu’il était l’hôte en France de François Ier. La famille Saint-Bris, qui en est propriétaire, n’a eu de cesse ces dernières années de la transformer en un décor à la gloire de l’artiste et inventeur italien. L’objectif de ces travaux était bien entendu de rendre leur pureté « léonardienne » à ce manoir. On est ici dans une problématique de parc d’attraction : un atelier de Léonard totalement fantaisiste a même été « reconstitué » dans un des anciens salons du XVIIIe siècle. Inutile de dire qu’on n’a pas la moindre idée où était exactement l’atelier de Léonard, ni à quoi il ressemblait. Ce qui est certain en revanche, c’est que ce n’était pas à ça.


    3. Anciens salons du XVIIIe siècle. Au fond, celui que l’on voit ill. 1 Photo : Hervé Grandsart


    4. Ancien salon du XVIIIe siècle (celui que l’on voit au premier plan ill. 3) transformé en « cabinet de curiosité de Léonard » Photo : Didier Rykner

    Il suffit de comparer les photographies avant-après pour comprendre l’étendue du désastre. Celui-ci est tel qu’il n’y a aucune possibilité de remettre les lieux dans leur état d’origine. Ces trois pièces comptaient parmi les rares éléments authentiques, mais elles avaient le mauvais goût de dater du XVIIIe siècle. Elles étaient classées monument historique, avec l’ensemble du bâtiment, depuis 1862. Elles sont désormais remplacées par l’ « atelier » donc (ill. 1 et 2), mais aussi par le « cabinet scientifique » (ill. 3 et 4) [1] et enfin la « bibliothèque » de Léonard de Vinci dont nous n’avons pas de photos mais qui a été traitée exactement comme les deux pièces précédentes ! On peut lire sur le site du Clos-Lucé que « 2 ans de recherche et de travaux et 15 corps de métier ont été nécessaires pour [les] restituer » . En réalité tout est faux, tout est en toc.

    Il faut saluer l’action de la Direction régionale des affaires culturelles, et donc du ministère de la Culture dont elle est un service déconcentré, qui a porté l’affaire devant la justice. Mais comment ceux-ci ont-ils pu laisser l’Élysée organiser un déjeuner d’Emmanuel Macron au Clos-Lucé, alors qu’une plainte [un signalement donc, pas une plainte]  pour travaux sur monument historique sans autorisation et destruction de monument historique a été déposée ? On imagine difficilement que la présidence de la République n’était pas au courant (en tout cas elle l’est depuis aujourd’hui puisque nous l’avons interrogée sans recevoir d’ailleurs aucune réponse [2]).

    Sans doute le chef de l’État, qui souhaite faire passer une loi d’exception pour « reconstruire Notre-Dame, plus belle qu’avant » (voir notre article https://www.latribunedelart.com/notre-dame-un-projet-de-loi-scelerat ), veut-il prendre des cours auprès de celui qui vient de piétiner allègrement du code du patrimoine pour rendre le Clos-Lucé « plus beau qu’avant »  ? On aurait aimé qu’un meilleur signal soit envoyé par lui aux 1170 scientifiques et professionnels qui lui demandent, justement, de respecter les lois de protection des monuments historiques.

    #Léonard_de_Vinci #Clos-Lucé #vandalisme #Amboise #emmanuel_macron & la La famille #Saint-Bris porte bien son nom, comme le disait valérie giscard d’estaing #attraction #DRAC #monument_historique #Toc #bidonnage #Élysée #destruction #enMarche vers #notre_dame_de_paris

  • De discrets appartements pour accueillir les femmes victimes de violences sexistes ou familiales
    http://www.bastamag.net/De-discrets-appartements-pour-accueillir-les-femmes-victimes-de-violences

    En France, 200 000 femmes se déclarent chaque année victimes de violences conjugales. Tous les deux jours, en moyenne, l’une d’entre elles en meurt. Pour celles qui se retrouvent à la rue après ces violences, comment retrouver un semblant de sérénité, et reprendre le cours d’une vie normale ? Créée il y a douze ans à Fontenay-sous-Bois, l’association HOME propose à ces femmes de reprendre pied en occupant, à plusieurs, des appartements-relais dans le Val-de-Marne et en Essonne. Combinant hébergement, (...)

    #Inventer

    / #Féminisme, #Inégalités, #Île-de-France, #Reportages, Medias de proximité, A la une

    #Medias_de_proximité

  • 10月18日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-141018

    Top story: Corruption, ça suffit ! Dimanche, un débat exceptionnel blogs.mediapart.fr/edition/compli…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 14:00:19

    The Cognitive Benefits of Multilingualism - www.theatlantic.com/health/archive… posted at 12:09:25

    [くるねこ大和]「猫奥は今日もすごかった」 #日刊ねこ新聞 blog.goo.ne.jp/kuru0214/e/b49… posted at 12:05:18

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    Top story: @CHANNINGPOSTERS: ’Photo: Bela Lugosi, #Broadway production of #Drac… pic.twitter.com/C2UX3BmZEb, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp

    posted at 10:53:02

    Papier is out! paper.li/ChikuwaQ/13277… Stories via @afcoory @7ucian @sz_duras posted at 09:17:00

    “@mokkikunta: The Faves Daily is out! paper.li/mokkikunta/faves Stories via @WorldBlotter @ChikuwaQ” (...)