• Enzo Traverso : la guerre à Gaza « brouille la mémoire de l’Holocauste » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051123/enzo-traverso-la-guerre-gaza-brouille-la-memoire-de-l-holocauste

    une guerre génocidaire menée au nom de la mémoire de l’Holocauste ne peut qu’offenser et discréditer cette mémoire, avec le résultat de légitimer l’#antisémitisme. Si on n’arrive pas à stopper cette campagne, plus personne ne pourra parler de l’#Holocauste sans susciter la méfiance et l’incrédulité ; beaucoup finiront par croire que l’Holocauste est un mythe inventé pour défendre les intérêts d’#Israël et de l’#Occident. La mémoire de la Shoah comme « religion civile » des droits humains, de l’#antiracisme et de la démocratie, serait réduite à néant. Cette mémoire a servi de paradigme pour construire le souvenir d’autres violences de masse, des dictatures militaires en Amérique latine à l’Holodomor en Ukraine, jusqu’au génocide des Tutsis au Rwanda… Si cette mémoire s’identifie à l’étoile de David portée par une armée qui accomplit un #génocide à #Gaza, cela aurait des conséquences dévastatrices. Tous nos repères seraient brouillés, tant sur le plan épistémologique que sur le plan politique.
    On entrerait dans un monde où tout s’équivaut et où les mots n’ont plus aucune valeur. Toute une série de repères constitutifs de notre conscience morale et politique – la distinction entre le bien et le mal, la défense et l’offense, l’oppresseur et l’opprimé, l’exécuteur et la victime – risqueraient d’être sérieusement abîmés. Notre conception de la démocratie, qui n’est pas seulement un système de lois et un dispositif institutionnel mais aussi une culture, une mémoire et un ensemble d’expériences, en sortirait affaiblie. L’antisémitisme, historiquement en déclin, connaîtrait une remontée spectaculaire.

    • Engagés, après l’émancipation, dans la sécularisation du monde moderne, les #juifs se sont retrouvés, au tournant du XXe siècle, dans une situation paradoxale : d’une part, ils s’éloignaient progressivement de la religion, en épousant avec enthousiasme les idées héritées des Lumières ; de l’autre, ils étaient confrontés à l’hostilité d’un environnement antisémite. C’est ainsi qu’ils sont devenus un foyer de #cosmopolitisme, d’universalisme et d’#internationalisme. Ils adhéraient à tous les courants d’avant-garde et incarnaient la pensée critique. Dans mon livre, je fais de Trotski, révolutionnaire russe qui vécut la plupart de sa vie en exil, la figure emblématique de cette judéité diasporique, anticonformiste et opposée au pouvoir.

      Le paysage change après la Seconde Guerre mondiale, après l’Holocauste et la naissance d’Israël. Certes, le cosmopolitisme et la pensée critique ne disparaissent pas, ils demeurent des traits de la judéité. Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, cependant, un autre paradigme juif s’impose, dont la figure emblématique est celle de Henry Kissinger : un juif allemand exilé aux États-Unis qui devient le principal stratège de l’impérialisme américain.
      Avec #Israël, le peuple qui était par définition cosmopolite, diasporique et universaliste est devenu la source de l’État le plus ethnocentrique et territorial que l’on puisse imaginer. Un État qui s’est bâti au fil des guerres contre ses voisins, en se concevant comme un État juif exclusif – c’est inscrit depuis 2018 dans sa Loi fondamentale – et qui planifie l’élargissement de son territoire aux dépens des Palestiniens. Je vois là une mutation historique majeure, qui indique deux pôles antinomiques de la judéité moderne. La guerre à #Gaza confirme que le nationalisme le plus étriqué, xénophobe et raciste, dirige aujourd’hui le gouvernement israélien.

    • Certes, le 7 octobre a été un massacre épouvantable, mais le qualifier de plus grand pogrom de l’histoire après l’Holocauste signifie suggérer une continuité entre les deux. Cela induit une interprétation assez simple : ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas l’expression d’une haine engendrée par des décennies de violences systématiques et de spoliations subies par les Palestiniens […]

    • Pour éviter de croire qu’une certaine façon d’opposer « deux » « devoirs de mémoire » dits « antagonistes » serait légitime, on songera simplement aux réflexions de Frantz Fanon à propos des similitudes (incluant certes des mécanismes différents) entre le racisme colonial et l’antisémitisme modernes. Il écrit, dans le chapitre 4 de Peau noire masques blancs : « L’antisémitisme me touche en pleine chair, je m’émeus, une contestation effroyable m’anémie, on me refuse la possibilité d’être homme. Je ne puis me désolidariser du sort réservé à mon frère. Chacun de mes actes engage l’homme. Chacune de mes réticences chacune de mes lâchetés manifeste l’homme ». Et Fanon évoque alors, dans la foulée, la « culpabilité métaphysique » de Jaspers, l’allemand. Culpabilité qui évoque à la fois celle de celui qui porte une « identité » de colon, et celle de celui qui porte une « identité nationale » qui a soutenu le « projet » d’extermination des juifs : « Il existe entre les hommes, du fait qu’ils sont des hommes, une solidarité en vertu de laquelle chacun se trouve co-responsable de toute injustice et de tout mal commis dans le monde, et en particulier de crimes commis en sa présence, ou sans qu’il les ignore. Si je n’ai pas risqué ma vie pour empêcher l’assassinat d’autres hommes, si je me suis tenu coi, je me sens coupable en un sens qui ne peut être compris de façon adéquate ni juridiquement, ni politiquement, ni moralement… Que je vive encore après que de telles choses se soient passées pèse sur moi comme une culpabilité inexpiable ». (Jaspers, La culpabilité allemande,)

      Avec ces remarques de Fanon, un homme ayant lutté contre le racisme colonial, on comprend à nouveau, aujourd’hui, que les « devoirs de mémoire » tendent à ne plus être mutuellement exclusifs : au contraire, occulter l’un, c’est mutiler l’autre, et toutes les victimes de ces génocides, finalement, subissent la même occultation désastreuse. Avec ces remarques, les manières dont les idéologies racistes, antisémites, ou identitaires européennes instrumentalisent les conflits au Moyen-Orient pour traiter de sujets « nationaux » « européens », tendent à perdre toute légitimité. Et les situations conflictuelles peuvent apparaître à nouveau dans leurs dimensions structurelles, complexes, mais aussi spécifiques.

      Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne.❞

      http://benoitbohybunel.over-blog.com/2016/12/israel-palestine-penser-une-critique-globale-de-l-ideolog

    • sous la plume de l’historien Enzo Traverso dans La Fin de la modernité juive[16]. On est étonné, en effet, de se retrouver face à certains raccourcis politiques hâtifs qui, s’ils ne s’abaissent pas au niveau des thèses de Bouteldja, encouragent néanmoins une relativisation de l’antisémitisme contemporain. On peut suivre Traverso dans son argumentation générale. La modernité juive, portée par les composantes progressistes des juifs européens, reposait en partie sur la situation sociale et/ou politique précaire de ces derniers, qui tendait à les rapprocher des idéaux avant-gardistes, anti-nationalistes et communistes. La situation d’un grand nombre de juifs européens aujourd’hui qui en font, pour ce qui est de la France, l’une des populations minoritaires les plus socialement acceptées, porte certains d’entre eux à des alliances bien plus marquées à droite. Mis à part la nos­talgie parfois quelque peu essentialisante pour la bonne vieille « modernité juive », la dimension problématique de l’ouvrage apparaît quand Traverso avance la thèse selon laquelle l’antisémitisme aurait été remplacé en Europe par l’islamophobie. Il semblerait que cette thèse soit à prendre dans des termes fonctionnels. L’islamophobie occuperait aujourd’hui la fonction jadis remplie par l’anti­sémitisme. Paradoxalement, cette tentative d’his­toriciser les racismes, en les concevant en termes de vases communicants — l’un baisse, l’autre prend le relais —, produit en fait une conception anhistorique. Tout se passe comme si l’islamophobie pouvait faire ce que fit l’antisémitisme au XIXe et XXe siècles, à savoir contribuer à la formation sanglante des États-nations européens. Mais le racisme n’est pas une matrice vide et indéterminée, qui resterait en quelque sorte indifférente à qui y fait quoi. Bien entendu, le racisme se polarise aujourd’hui autour d’un rejet de la présence même des minoritaires liés à l’immigration (nord -)africaine et moyen-orientale, stigmatisés parce que musulmans. Or, conclure de cela que l’antisémitisme en Europe n’aurait plus aucune efficace idéologique ni la moindre force de mobilisation pratique, c’est faire preuve d’une conception unilatérale du racisme, ne laissant aucune place à la possible coexistence et coordination de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Quid, alors, par exemple, des délires paranoïaques sur le « grand remplacement » des Européens chrétiens par les musulmans et la « submer­sion démographique organisée » qui trouvent souvent, justement, leur « explication » dans un complot juif visant à un nouvel ordre mondial ? D’abord, le fait que le terme d’« antisémitisme » soit instrumentalisé, notamment par des juifs réactionnaires, pour faire taire toute critique d’Israël et pour nourrir le racisme anti-arabe et anti-noir, n’est pas en soi un argument pour abandonner ce concept. Cette instrumentalisation nous dit quelque chose de l’amalgame qu’ils en font mais ne préjuge en rien quant à la possibilité d’une conception historique de l’antisémitisme[17]. Le travail théorique consiste à se battre sur le terrain des concepts pour leur redonner un sens juste, et non à opter pour un nouveau mot de manière purement nominaliste. Ensuite, l’affirmation suivant laquelle l’antisémitisme serait nécessairement porté à sa disparition du fait de son déclin notable durant la seconde moitié du XXe siècle[18] est tout de même ahu­rissante lorsqu’elle vient d’un historien. Appliquée à toute autre forme de racisme, cette pseudo-argumentation ne passerait pas. Que dirait-on, par exemple, de l’idée qui voudrait que la fin de la colonisation et de l’esclavage suffise pour faire du racisme anti-arabe et anti-noir des phénomènes marginaux, sinon qu’elle s’inscrit dans une vision apologétique de l’État de droit occidental où le Progrès nous porte inéluctablement vers la disparition de la barbarie ? (...)
      Il est significatif, à cet égard, que les quelques analyses que propose Traverso des actes antisémites contemporains contredisent ses thèses générales sur les relations entre antisémitisme et islamophobie. En effet, lorsque l’historien s’attarde sur le rapt et le meurtre d’Ilan Halimi, il ne manque pas de constater que l’as­sociation idéologique des juifs à l’argent fut un mobile essentiel dans le ciblage et la stratégie de Fofana et ses compagnons[20]. Or, cette association entre juifs et pouvoir économique, politique et médiatique s’est cristallisée précisément au moment de la formation des États-nations européens et de la consolidation de la société bourgeoise[21]. Si cet élément de l’antisémitisme historique a pu être réactivé dans ces actes commis en 2006, pourquoi produire une telle rupture historique entre antisémitisme et « judéophobie[22] » ? Pourquoi concevoir les relations actuelles entre antisémitisme et islamophobie uniquement dans les termes de la « transmigration[23] » du premier dans le second, étant donné que de tels éléments de l’antisémitisme histo­rique transmigrent, eux aussi, dans certaines idées et pratiques contemporaines des prolétaires racisés ? En outre, Traverso propose de comprendre ce qu’il veut appeler la « nouvelle judéophobie » dans le cadre du rapport entre des prolétaires racisés et une population juive moins précaire. Plus précisément, cette « nouvelle judéophobie » est saisie dans le « retournement histo­rique[24] », le « chassé-croisé[25] » qui tend à faire des juifs le symbole d’une intégration contrastant avec la dégra­dation des vies des prolétaires racisés. Bref, Traverso veut comprendre l’acharnement sur les juifs en tant que juifs dans les transformations historiques des rapports entre minoritaires. Or, dans cette perspective, un concept unifié d’antisémitisme serait bien plus à même d’articuler la sédimentation historique de l’acharnement sur les juifs avec ses réactivations dans le présent. À moins de considérer, évidemment, qu’il y ait quelque chose comme un antisémitisme propre aux prolétaires racisés et qui, pour cette raison, « surgit d’une révolte légitime[26] ». Soyons clairs : leur révolte est plus que « légitime », elle est nécessaire en tant qu’expression des antagonismes de classe. Seulement, encore une fois, le langage de la lutte n’est pas séparable de son « orientation ». Si la lutte prend les formes d’une personnalisation racialisante, elle contribue à la polarisation des segments de classes, à leur construction en groupes aux caractéristiques hérédi­taires et inchangeables et donc, in fine, à la perpétuation de la société capitaliste.

      Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, stoff, août 2019
      https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc

  • 13 février 1945 : destruction de Dresde : la terreur contre le peuple allemand

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2015/02/11/il-y-70-ans-le-13-fevrier-1945-la-destruction-de-dresde-la-t

    Un terrible coup contre les opposants au nazisme :

    [...] En réalité, la campagne de bombardements systématiques porta un terrible coup aux résistants allemands, qui attendaient depuis des années le moment où ils pourraient agir efficacement contre la dictature. L’État nazi était en train de s’effondrer, le chaos généralisé pouvait offrir la possibilité aux classes laborieuses de s’organiser, d’intervenir, de renverser le pouvoir comme elles l’avaient fait en 1918. Et c’est bien cette éventualité que les Alliés craignaient, et la raison pour laquelle ils écrasèrent la population sous les bombes. Il fallait ne lui laisser aucun espoir : les armées alliées ne viendraient pas libérer le peuple allemand du dictateur, mais le traiteraient tout entier en ennemi qu’on vient de vaincre. Tuer, terroriser, démoraliser, disperser la population était une mise en condition pour lui faire accepter son sort et l’occupation à venir.

    #impérialisme #barbarie #bombardements #Dresde #deuxième_guerre_mondiale #nazisme

    • Autant que je trouve plausible l’hypothèse d’Alice Morgen j’aimerais voir les sources à la base de son affirmation que les alliés de l’Ouest auraient visé la population allemande afin d’empêcher une résistance antinazie de se former. Est qu’il y a des documents qui témoignent de cette stratégie ?

      Pour moi les bombardements de cibles civiles et les centaines de milliers de victimes allemandes pendant des derniers mois de la guerre entrent dans la même catégorie comme les victimes des bombes atomiques utilisées contre la population du Japon. Les généraux US visaient surtout leurs alliés soviétiques qu’ils comptaient dominer dans l’après guerre. Plus le nombre de victimes fut élevé mieux c’était pour impressionner l’allié et futur ennemi oriental.

      Autrement les généraux britanniques et américains furent aussi dépourvus de scrupules comme leurs homologues allemands qui inventèrent la guerre aérienne par bombardement en 14-18.

      L’écrivain étatsunien Kurt Vonnegut a survecu le bombardement de Dresde comme prisonnier der guerre. Il raconte son expérience dans son roman Slaughterhouse-Five. So it goes.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Kurt_Vonnegut#World_War_II

      On May 14, 1944, Vonnegut returned home on leave for Mother’s Day weekend to discover that his mother had committed suicide the previous night by overdosing on sleeping pills. Possible factors that contributed to Edith Vonnegut’s suicide include the family’s loss of wealth and status, Vonnegut’s forthcoming deployment overseas, and her own lack of success as a writer. She was inebriated at the time and under the influence of prescription drugs.

      Three months after his mother’s suicide, Vonnegut was sent to Europe as an intelligence scout with the 106th Infantry Division. In December 1944, he fought in the Battle of the Bulge, the final German offensive of the war. During the battle, the 106th Infantry Division, which had only recently reached the front and was assigned to a “quiet” sector due to its inexperience, was overrun by advancing Geman armored forces. Over 500 members of the division were killed, and over 6,000 were captured.

      On December 22, Vonnegut was captured with about 50 other American soldiers. Vonnegut was taken by boxcar to a prison camp south of Dresden, in the German province of Saxony. During the journey, the Royal Air Force mistakenly attacked the trains carrying Vonnegut and his fellow prisoners of war, killing about 150 of them. Vonnegut was sent to Dresden, the “first fancy city [he had] ever seen”. He lived in a slaughterhouse when he got to the city, and worked in a factory that made malt syrup for pregnant women. Vonnegut recalled the sirens going off whenever another city was bombed. The Germans did not expect Dresden to be bombed, Vonnegut said. “There were very few air-raid shelters in town and no war industries, just cigarette factories, hospitals, clarinet factories.”
      Dresden in 1945. More than 90% of the city’s center was destroyed.

      On February 13, 1945, Dresden became the target of Allied forces. In the hours and days that followed, the Allies engaged in a firebombing of the city. The offensive subsided on February 15, with about 25,000 civilians killed in the bombing. Vonnegut marveled at the level of both the destruction in Dresden and the secrecy that attended it. He had survived by taking refuge in a meat locker three stories underground. “It was cool there, with cadavers hanging all around”, Vonnegut said. “When we came up the city was gone ... They burnt the whole damn town down.” Vonnegut and other American prisoners were put to work immediately after the bombing, excavating bodies from the rubble. He described the activity as a “terribly elaborate Easter-egg hunt”.

      The American POWs were evacuated on foot to the border of Saxony and Czechoslovakia after US General George S. Patton captured Leipzig. With the captives abandoned by their guards, Vonnegut reached a prisoner-of-war repatriation camp in Le Havre, France, before the end of May 1945, with the aid of the Soviets.

    • Oui, au nombre des motivations probables des puissances occidentales : impressionner l’alliée et futur ennemi occidental.

      Même calcul avant de carboniser le Japon : les dirigeants américains prétendaient vouloir hâter sa capitulation, alors que, au moment de lâcher leurs bombes atomiques, celle-ci était déjà inéluctable et proche. Il ne pouvait s’agir que d’autre chose...

      L’expérience et l’analyse de classe nous portent à croire que, outre la démonstration de puissance – en particulier en direction de l’Union soviétique –, il y avait aussi l’objectif de terroriser les populations pour éviter toute vague de révoltes.
      Souvenirs des lendemains de la Première guerre obligent...

      Pas de documents, mais je vais chercher.

    • Oui, Sétif est un bon exemple. Mais il en est bien d’autres qui prouvent que, en 1945, la crainte des crises, des convulsions, des affrontements sociaux et politiques qu’avait pu connaître l’Europe en 1917, 1918 ou 1919 n’était pas une vue de l’esprit.

      C’est vrai qu’en 1944 et 1945, les Alliés voulaient mettre fin à la guerre. Mais ils voulaient aussi maintenir la politique de domination militaire de l’impérialisme dans le monde. Et pour cela, il leur fallait démontrer, et le plus clairement possible, que l’impérialisme serait prêt à tout, y compris l’effroyable, et qu’il en avait les moyens.

      C’est à cela qu’il faut attribuer la précipitation des Alliés (des américains en particulier) à cramer Dresde et à utiliser la bombe atomique avant que le Japon exsangue ne se rende.

      Mais même cela – frapper de terreur tous les peuples qui auraient pu vouloir s’opposer aux grandes puissances – n’a pas empêché la révolte. Dès 1946, nombre de peuples coloniaux entrèrent en révolte contre les puissances colonisatrices et réclamèrent leur indépendance (Indonésie, etc.). Résultat : une vague de fond jusqu’à l’indépendance, en vingt ans, de la quasi-totalité des territoires coloniaux ou semi-coloniaux. Sans parler de la Chine, qui voit le PC chinois s’emparer du pouvoir en 1949.

      Et cette peur de la révolution n’est donc pas absente lors des grandes décisions prises à Yalta. D’autant qu’au même moment, 2 pays en Europe – l’Italie et la Grèce – connaissent une situation bien chaude susceptible de donner quelques sueurs froides aux dirigeants de l’impérialisme …

      Anecdote : Trotsky raconte comment, en 1939, Paris-Soir rapportait le curieux dialogue entre l’ambassadeur français en Allemagne et Hitler. A propos de la signature du pacte germanosoviétique, l’ambassadeur faisait remarquer : « Staline a joué un gigantesque doublejeu. En cas de guerre, le vainqueur réel sera Trotsky. Y avez-vous pensé ? ». « Je le sais », répondit le Führer. Par « Trotsky », aussi bien Hitler que le représentant de la France, désignaient la révolution prolétarienne. De là à dire qu’en 1943, 1944, 1945, ces mêmes considérations pouvaient encore agiter Staline, Churchill et Roosevelt n’est sans doute pas absurde.

      Du reste, en quoi a consisté Yalta si ce n’est de réaliser une Sainte-Alliance des gouvernements contre les peuples ? Et pas seulement contre ceux du Japon ou de l’Allemagne. Une Sainte-Alliance pour maintenir l’ordre dans tous les pays « libérés ». Quitte à faire des concessions à Staline s’ils avaient son engagement de les aider à rester maîtres de la situation en Europe de l’Ouest et dans le reste du monde… et à y pouvoir maintenir leur capacité à imposer à la population la continuation des sacrifices.

      À ce propos, l’attitude des PC européens (notamment du PCF) se précipitant à la rescousse de leur bourgeoisie respective pour reconstruire leurs États — empêchant toute grève en intimidant violemment la classe ouvrière — ne s’explique pas autrement…

    • Lu ce matin :

      Ébranlé après la déroute des premiers mois, le pouvoir de #Staline sortit finalement consolidé de la ­Deuxième Guerre mondiale. Aux côtés de Churchill et Roosevelt, les dirigeants de la Grande-Bretagne et des États-Unis, il participa au nouveau partage du monde et au contrôle des régions libérées et des pays vaincus, prêtant main-forte aux puissances impérialistes pour écraser toute tentative révolutionnaire qui aurait pu survenir au sortir de la guerre, à l’instar de ce qui s’était produit après 1918. Tout autant que les dirigeants impérialistes, Staline craignait une telle issue qui, en renouant avec les idées de la révolution d’Octobre, aurait été fatale à son pouvoir et à celui de la #bureaucratie.

      La victoire de #Stalingrad apporta à l’URSS un prestige dont, pour quelques années, les partis communistes staliniens profitèrent. Mais la classe ouvrière, en particulier dans les pays d’Europe de l’Est « libérés », ne tarda pas à s’apercevoir que les nouveaux gouvernements mis en place étaient, tout comme à l’Ouest, profondément antiouvriers.

      #impérialisme

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/fevrier-1943-la-victoire-de-lurss-stalingrad_504971.html

  • 4 - 11 février 1945, la conférence de Yalta : peur de la révolution et partage du monde

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2015/02/18/fevrier-1945-la-conference-de-yalta-peur-de-la-revolution-et

    Du 4 au 11 février 1945, le président américain Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le dirigeant de l’URSS Staline se réunissaient à Yalta, en Crimée, alors que la fin de la guerre était proche, pour décider du sort de l’Europe. Ce ne fut qu’une des conférences qui jalonnèrent la guerre, après celle de Téhéran en novembre 1943, et avant celle de Potsdam en juillet 1945, sans compter les multiples rencontres bilatérales, ou tripartites, entre chefs d’État ou ministres. Mais Yalta allait rester le symbole d’un accord de partage du monde.

    L’entente entre ces #Alliés contre l’#Allemagne était une collaboration non seulement pour gagner la guerre, mais aussi pour s’opposer à tout mouvement révolutionnaire. Ils n’avaient pas oublié que de la Première Guerre mondiale était sortie une révolution qui, partie de la Russie en 1917, avait ébranlé le monde.

    Alliés… contre le danger d’explosion révolutionnaire

    Les représentants de l’#impérialisme, en la personne de #Roosevelt et de #Churchill, se méfiaient de #Staline. Il était certes un dictateur, ce qui ne pouvait que les rassurer, à la tête d’un État gangrené par la #bureaucratie dont il était le représentant. Mais cet État était issu d’une révolution ouvrière, celle d’octobre 1917. Et si les travailleurs russes n’avaient plus le pouvoir politique en #URSS, l’économie, elle, restait collectivisée. De ce fait, les représentants américains et anglais de l’impérialisme n’auraient pas vu d’un mauvais œil que l’URSS soit vaincue par Hitler. Mais il n’en fut pas ainsi.

    Roosevelt et Churchill durent donc collaborer avec un allié dont la fidélité ne leur paraissait pas assurée. En réalité, Staline était tout autant qu’eux décidé à éviter l’explosion d’une révolution en Europe. Celle-ci aurait pu secouer la #classe_ouvrière soviétique, lui donner l’envie et la force de renverser le #régime_bureaucratique de Staline. Mais celui-ci n’en dut pas moins prouver aux Alliés impérialistes sa volonté de maintenir l’ordre établi.

    La crainte d’une révolution engendrée par la guerre, la misère et l’instabilité, conséquence de la destruction des appareils d’État, n’était pas seulement fondée sur le souvenir des révolutions passées, mais sur les événements révolutionnaires qui agitaient alors l’Italie et la Grèce.

    Italie, Grèce, Allemagne, la peur de révoltes ouvrières

    En Italie, dès le début du mois de mars 1943, en plein conflit mondial, et alors que #Mussolini était au pouvoir depuis vingt et un ans, une #grève contre la vie chère, partie de l’usine #Fiat de #Turin, s’étendit aux autres villes industrielles, du nord jusqu’au sud du pays. Au total, 300 000 ouvriers firent grève contre les bas salaires, mais aussi et surtout parce qu’ils en avaient assez de la guerre et de la dictature. Cette vague de grèves allait contribuer à l’écroulement du régime de Mussolini, et réveiller l’espoir des opprimés.

    Cette agitation, dans laquelle la classe ouvrière joua un rôle prépondérant, continua après le débarquement des troupes anglo-américaines en juillet 1943, après l’arrestation de Mussolini et la mise en place d’un nouveau régime qui ressemblait beaucoup à l’ancien.

    Un an plus tard, en mars 1944, toute l’Italie du Nord connut de nouveau une vague de grèves qui toucha 1 200 000 travailleurs. Mais le dirigeant du #Parti_communiste_italien (#PCI), #Togliatti, de retour d’URSS, assura les Alliés anglo-américains qu’ils n’avaient rien à craindre. Il déclara que le PCI, loin d’envisager une révolution, apportait son appui à « un gouvernement fort, capable d’organiser l’effort de guerre », et dans lequel il y avait, selon lui, « place pour tous ceux qui veulent se battre pour la liberté de l’Italie ».

    Cela incluait entre autres le roi, compromis jusqu’à la moelle avec le fascisme. Le 22 avril 1944, se constitua un gouvernement d’union nationale reconnaissant l’autorité du roi, avec Togliatti comme vice-président !

    Cette politique d’alliance dans des Fronts de résistance, allant des PC à des partis d’extrême droite et à des forces politiques qui s’étaient déjà compromises au pouvoir, fut appliquée partout.

    En #Grèce, comme en Italie, la population se révoltait contre la guerre et la misère. Mais le Parti communiste, qui avait organisé la résistance à l’occupation allemande, accepta de négocier avec les représentants de la dictature honnie de Metaxas et le roi, qui tous avaient fui en exil à Londres, et fit passer ses milices sous le commandement militaire anglais. Le 12 octobre 1944, les troupes allemandes évacuaient Athènes, et trois jours plus tard, les troupes britanniques y faisaient leur entrée. Début décembre, à l’occasion d’une manifestation à Athènes, Churchill donna pour consignes au commandement britannique de ne pas hésiter « à agir comme si vous vous trouviez dans une ville conquise où se développe une rébellion locale ». Le commandement britannique imposa la loi martiale et continua jusqu’au 5 janvier 1945 à réprimer la population qui se révoltait contre le retour de ces politiciens haïs.

    Au travers des événements en Italie et en Grèce, les Alliés purent vérifier la loyauté de Staline et son soutien total à la mise au pas de la population. Mais le danger révolutionnaire n’était pas écarté pour autant. Plus encore que la Grèce et l’#Italie, c’était la possibilité que les classes ouvrières allemande et japonaise réagissent qui inquiétait les dirigeants américains et anglais, et aussi Staline. Leur politique, initiée par les gouvernements américain et anglais dès 1941, fut de terroriser la population ouvrière, de la disperser, par des #bombardements massifs et systématiques des grandes villes, comme ceux qui, à #Dresde, rasèrent littéralement la ville, du 13 au 15 février 1945.

    La même terreur fut appliquée contre la population au #Japon. En 1945, cent villes furent bombardées et 8 à 10 millions de leurs habitants durent les fuir, avant même les bombes atomiques que les États-Unis allaient larguer sur #Hiroshima et #Nagasaki en août 1945.

    Le partage de l’Europe

    La #conférence_de_Yalta se tint trois mois avant la fin de la guerre, mais les futurs vainqueurs discutaient depuis déjà longtemps des zones d’influence qui leur reviendraient. Ces marchandages, se basant sur les rapports de force militaires existant sur le terrain, n’étaient alors pas favorables aux Occidentaux. L’#armée_soviétique, qui avançait à grands pas en Europe de l’Est, n’était déjà qu’à une centaine de kilomètres de Berlin.

    C’est dans ce contexte que se discuta le sort qui serait fait à l’Allemagne, une fois celle-ci définitivement vaincue. Roosevelt, Churchill et Staline tombèrent vite d’accord pour imposer le démantèlement du pays. L’Allemagne fut divisée en trois zones d’occupation, anglaise au nord-ouest du pays, américaine au sud-ouest, soviétique à l’est, auxquelles s’ajouta une zone d’occupation française prélevée sur les zones occidentales. La capitale, Berlin, fut elle aussi divisée en quatre zones. C’est en fait toute l’Europe qui allait être divisée en une zone contrôlée par l’URSS à l’est, et une autre à l’ouest contrôlée principalement par les États-Unis.

    Une fois le danger de révolution écarté avec certitude, l’entente entre les représentants de l’impérialisme et de la bureaucratie allait vite voler en éclats pour faire place à la #guerre_froide – froide seulement parce qu’elle ne dégénéra pas en guerre mondiale – opposant l’impérialisme américain à l’URSS.

    L’alliance militaire entre les États impérialistes et l’URSS stalinienne pour vaincre les #puissances_de_l’Axe se doubla ainsi d’un accord politique pour empêcher, à la fin de la guerre, toute révolution ouvrière qui aurait pu renverser le système capitaliste. La fin de la boucherie impérialiste ne fut pas celle du système économique qui l’avait engendrée. Soixante-dix ans après, l’humanité entière paye très cher cette survie d’un ordre social qui ne cesse d’engendrer crises, guerres et massacres.

    #éphéméride

  • Slaughterhouse-Five
    https://en.wikipedia.org/wiki/Slaughterhouse-Five

    Kurt Vonnegut widmet seinen 1969 erschienenen Roman dem Dresdner Taxifahrer Gerhard Müller. Sie teilen eine Kriegserfahrung.

    Plot
    The story is told in a non-linear order by an unreliable narrator (he begins the novel by telling the reader, “All of this happened, more or less”). Events become clear through flashbacks and descriptions of his time travel experiences.

    Zitat:

    I really did go back to Dresden with Guggenheim money (God love it) in 1967. It looked a lot like Dayton, Ohio, more open spaces than Dayton has. There must be tons of human bone meal in the ground.

    I went back there with an old war buddy, Bernard V. O’Hare, and we made friends with a taxi driver, who took us to the slaughterhouse where we had been locked up at night as prisoners of war. His name was Gerhard Müller. He told us that he was a prisoner of the Americans for a while. We asked him how it was to live under Communism, and he said that it was terrible at first, because everybody had to work so hard, and because there wasn’t much shelter or food or clothing. But things were much better now. He had a pleasant little apartment, and his daughter was getting an excellent education. His mother was incinerated in the Dresden fire-storm. So it goes.

    He sent O’Hare a postcard at Christmastime, and here is what it said:
    “I wish you and your family also as to your friend Merry Christmas and a happy New Year and I hope that we’ll meet again in a world of peace and freedom in the taxi cab if the accident will.”

    I like that very much: “If the accident will.”

    #Literatur #USA #Deutschland #Dresden #Taxi #Krieg

  • Nein, ich will Tote nicht gegeneinander aufrechnen, nur erinnern: b...
    https://diasp.eu/p/12452633

    Nein, ich will Tote nicht gegeneinander aufrechnen, nur erinnern: bei der Belagerung #Leningrad s verhungerten mehr Menschen als bei allen Bomben gegen dt Städte zusammen. Und in Leningrad waren es Angehörige einer angegriffenen Bevölkerung. Sehenswert: https://www.arte.tv/de/videos/062913-000-A/leningrad-symphonie #dresden1945 #Faschismus #AfD

  • #Dresde (Allemagne) : un véhicule de Vonovia incendié
    https://fr.squat.net/2020/09/21/dresde-allemagne-un-vehicule-de-vonovia-incendie

    Il y a de nombreuses bonnes raisons de s’en prendre à Vonovia [1], toujours et partout. La semaine dernière, sur la page d’accueil du site internet de Vonovia, on nous a raconté ce mensonge éhonté : « Vonovia, en tant que société de logement, est au cœur de la société. C’est pourquoi nos activités n’ont jamais une […]

    #actions_directes #Allemagne

  • Villes européennes et réfugiés : un laboratoire du logement abordable et de la #résilience_urbaine

    Comment les villes européennes, et plus particulièrement allemandes et suédoises, sont-elles parvenues à loger les demandeurs d’asile arrivés à partir de 2015 ? En 2017, La Fabrique de la Cité menait un projet d’étude international et pluridisciplinaire consacré à la résilience des villes européennes au choc démographique qu’a constitué l’arrivée de ces demandeurs d’asile. Le rapport né de ces travaux, en répertoriant les solutions apportées par #Berlin, #Hambourg, #Stockholm, #Stuttgart, #Munich et #Dresde, constitue un #guide pratique à l’usage des villes confrontées à une crise semblable ou à celles qui le seront dans les années à venir.


    https://www.lafabriquedelacite.com/projets/villes-europeennes-et-refugies-un-laboratoire-du-logement-aborda
    #logement #villes #urban_matter #accueil #réfugiés #asile #migrations #rapport #résilience #Allemagne #Suède #accueil #hébergement

    ping @karine4 @isskein

  • Dresden hat das Betteln mit und von Kindern unter Strafe gestellt | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/Dresden-hat-das-Betteln-mit-und-von-Kindern-unter-Strafe-gestellt-3962385.html
    Le conseil municipal de Dresde interdit la mendicité des enfants.

    In Dresden hatten verschiedene politische Initiativen gegen ein Bettelverbot in der Stadt protestiert. Peter Nowak sprach mit zwei Mitgliedern der Bettellobby
    In der letzten Woche hat der Dresdner Stadtrat das Bettelverbot beschlossen. Welche Konsequenzen hat diese Maßnahme?
    Bettellobby: Der Stadtrat hat mit den Stimmen von CDU, FDP/Freie Bürger, AfD, NPD und dem Großteil der SPD eine neue Polizeiverordnung verabschiedet, die das Betteln mit und von Kindern mit bis zu 1000€ unter Strafe stellt. Das verschärft die Situation bettelnder Eltern und Kinder.
    Bettelverbote sollen meist Arme aus den Städten verdrängen, ihre Armut soll unsichtbar gemacht werden. Selbst der Ordnungsbürgermeister hat zugegeben, dass Verbote und Kontrollen zur Folge haben, dass die Bettelnden in andere Städte ausweichen. Deswegen nennen wir von der Bettellobby das Bettelverbot auch Stadtkosmetik. Es bedeutet, dass Kindern und deren Familien das Recht abgesprochen wird, auf ihre Benachteiligung öffentlich aufmerksam zu machen. Wir befürchten außerdem, dass Eltern, die auf Almosen angewiesen sind, künftig dazu gezwungen sind ihre Kinder ungeschützt in schlechten Unterkünften oder Autos zurückzulassen. Das ist entsetzlich und zynisch, da die Befürworter das Verbot mit dem Schutz des Kindeswohls begründet haben. Demgegenüber wird in den Menschen- und Kinderrechten betont, dass Kinder nach Möglichkeit bei ihren Eltern aufwachsen sollten.
    Habt Ihr Kontakt zu Bettlerinnen und Bettlern?
    Bettellobby: Wir haben von Anfang an versucht über die Treberhilfe Dresden und deren SozialBus unsere Inhalte und Diskussionen gemeinsam mit Bettelnden zu argumentieren. Wir haben eine Podiumsdiskussion am SozialBus veranstaltet und auch in den Straßen das Gespräch gesucht. Es gibt Kontakte zu den slowakischen Bettlern, wir haben uns nach ihrer Sicherheit und ihrem Schutz erkundigt. Die Sprachbarriere und die unterschiedlich prekären Lebenssituationen machen eine gemeinsame Organisierung aber schwer. Wir haben den Eindruck, dass unsere Plakate und unsere gemeinsamen Gespräche einen Hauch von Solidarität verdeutlicht haben.
    Das Bettelverbot wird auch mit dem Schutz von Kindern und Jugendlichen begründet, die zum Betteln gezwungen würden. Sind das für Euch keine Argumente?
    Bettellobby: Niemand will, dass Kinder betteln müssen. Aber das Verbot schützt die Kinder nicht. Die Familien werden verdrängt, unsichtbar gemacht und schlimmstenfalls in Prostitution oder Kriminalität gedrängt. Das drohende Bußgeld macht das Leben für bedürftige Familien noch prekärer. Sie sind von Ausweisung bedroht, in ihren Herkunftsländern warten weitere Benachteiligungen und Armut. Statt Verboten muss es darum gehen, das Recht auf Bildung für diese Kinder zu ermöglichen. Ohne Meldeadresse haben Kinder kein Recht auf Schule. Helfen würden hier Hot-Spot-Meldeadressen, wie es sie in Berlin gibt. Hier können sich obdachlose Familien melden, sodass ihre Kinder einen Zugang zur Schule erhalten.
    Wie beurteilt das Verhalten der Dresdner SPD bei der Abstimmung?
    Bettellobby: Es ist in der Tat erstaunlich, dass die Dresdner SPD entgegen ihrer rot-grünen Koalitionspartner für das Verbot gestimmt hat. Die SPD hat fast ausschließlich mit dem Kindeswohl argumentiert. Es herrscht die Ansicht vor, Repression und Verbote seien eine Antwort auf soziale Fragen. Das suggeriert, es ginge um individuelles Fehlverhalten und Leute müssten „auf Spur“ gebracht werden.
    Unsere Hinweise auf die Gefahren des Verbots gerade für die Kinder hat die Mehrheit der SPD nicht ernst genommen. Die Argumentation mit dem Kindeswohl ist darüber hinaus falsch, weil vom Jugendamt keine Kindswohlgefährdung durch die Eltern festgestellt wurde.
    Ist das beschlossene Bettelverbot eine Niederlage für Euch?
    Bettellobby: Die Gründung der Bettellobby war auf jeden Fall ein Erfolg. Erstens ist die Abstimmung im Stadtrat mit 27 zu 33 Stimmen denkbar knapp ausgefallen und es gab in keinem anderen Stadtparlament in den letzten Jahren eine solch umstrittene Abstimmung. Unsere Argumente konnten wir platzieren und eine mehrere Monate andauernde Diskussion auslösen.
    Immerhin waren die Fraktion der Linken und der Grünen am Ende auf unserer Seite. Außerdem konnten wir uns gut mit anderen Initiativen und Vereinen in der Stadt vernetzen. Zudem musste die Fraktion der CDU und der SPD immerhin das Zugeständnis machen, die bedürftigen Familien mit sozialen Angeboten zu unterstützen.
    Wollt Ihr als Bettellobby Eure Arbeit fortsetzten?
    Bettellobby: Wir sind ein Netzwerk aus verschiedenen Gruppen und müssen nach der Entscheidung des Stadtrats erstmal die zurückliegenden Wochen auswerten. Wir sind uns einig, dass wir an dem Thema weiter gemeinsam arbeiten, aber in welcher Form ist im Moment noch nicht klar. Wir werden unsere Praxis weiter reflektieren und Menschen beraten, die mit ihren Sorgen zu uns kommen. Der SozialBus der Treberhilfe Dresden gewinnt täglich an Menschen, die sich ehrenamtlich engagieren wollen, das Spendenaufkommen sowohl an Lebensmitteln als auch an Sach- und Kleiderspenden wächst ständig. Der Protest hat zumindest zur Aufhebung des „Bettelverbotes mit Hund“ geführt, so dass die Petition und unser Engagement für diese Gruppe einen Fortschritt gebracht hat. (Peter Nowak)

    #Allemagne #Dresde #mendicité #SDF #politique #répression

  • Bulgarie : Pegida en chasse contre les migrants - Le Courrier des Balkans
    http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/bulgarie-quand-pegida-fait-la-chasse-aux-migrants.html

    L’ancienne figure de proue du mouvement islamophobe allemand Pegida et le chef de sa branche néerlandaise se sont rendus en Bulgarie pour « chasser les migrants » qui tentent de franchir la frontière avec la Turquie.

    (Avec agences) — Tatjana Festerling a appelé les « #hommes_d’Europe » à se rendre en Bulgarie et rejoindre les milices locales qui patrouillent le long de la frontière turque pour faire la « chasse aux migrants ».

    L’ancienne candidate à la mairie de #Dresde était devenue célèbre pour avoir encouragé ses compatriotes à tirer sur les migrants s’ils tentaient de franchir la frontière allemande. Vendredi dernier, elle a relaté sur sa page Facebook avoir passé une journée avec l’Union des vétérans militaires bulgares, un groupe paramilitaire qui traque les migrants clandestins. Elle était accompagnée par le chef de la branche néerlandaise des Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident (#Pegida), Edwin Wagensveld.

    Tous deux ont posé pour des photos où on les voit en uniforme de type militaire, arborant un drapeau « Forteresse Europe ». D’autres photos les montrent dans une forêt avec des hommes encagoulés, portant un brassard aux couleurs du drapeau bulgare.

    Selon Tatjana Festerling, 1 000 migrants traversent illégalement la frontière bulgare chaque jour. Elle a néanmoins reconnu que la patrouille qu’elle avait accompagné ce jour-là n’avait trouvé personne.

    #bulgarie #islamophobie

  • Dresden: Brennende Autos nahe der Pegida-Demonstration

    Während der Pegida-Demonstration in Dresden haben bis zu zehn Autos gebrannt. Die Polizei geht von Brandstiftung aus. Den Parkplatz nutzen offenbar vor allem Pegida-Anhänger.


    http://www.spiegel.de/politik/deutschland/pegida-brennende-autos-in-dresden-a-1073880.html
    signalé par @albertocampiphoto

    #Dresde #Pegida #asile #xénophobie #migrations #réfugiés #extrême-droite #Allemagne

  • "Welcome (Refugees) !"
    – Graffiti in Arabic on a train in Dresden, Germany


    –-> quelqu’un peut me dire si cette phrase écrite en arabe veut vraiment dire « refugees welcome » ?
    #Dresde #Allemagne #réfugiés #refugees_welcome #solidarité #asile #migrations #graffiti #street-art #train

  • Thousands welcome refugees to Germany at Dresden rally

    Thousands of people took to the streets of the German city of Dresden on Aug. 29 to send a message of welcome to refugees, after a string of violent anti-migrant protests in the region.

    http://www.hurriyetdailynews.com/thousands-welcome-refugees-to-germany-at-dresden-rally-.aspx?page
    #Dresde #Allemagne #solidarité #réfugiés #migrations #manifestation #asile

  • #Allemagne : attaques xénophobes contre les réfugié.e.s
    http://lahorde.samizdat.net/2015/08/24/allemagne-attaques-xenophobes-contre-les-refugie-e-s

    La ville d’Heidenau dans l’est de l’Allemagne (en Saxe, près de #Dresde) est le théâtre d’attaques néonazies contre les #réfugiés depuis ce vendredi 21 août 2015. Alors que plusieurs centaines de personnes arrivent dans l’espoir de trouver refuge dans cette bourgade de 11000 habitants, le parti néonazi NPD a appelé à une manifestation ce dernier [&hellip

    #International #antifas #heidenau #migrants #refugees_welcome #xénophobie

  • #Allemagne : heurts entre policiers et militants d’#extrême_droite devant un foyer de réfugiés

    Des heurts ont eu lieu vendredi soir entre des policiers et des militants d’extrême droite protestant contre l’ouverture d’un foyer pour réfugiés à #Heidenau, dans l’est de l’Allemagne.

    http://www.lorientlejour.com/article/940419/allemagne-heurts-entre-policiers-et-militants-dextreme-droite-devant-
    #xénophobie #racisme #asile #réfugiés #migrations

  • Pegida makes first gains in Dresden election

    Germany’s anti-Islam PEGIDA movement took nearly 10 percent of the vote in mayoral elections in its eastern stronghold of Dresden Sunday, a better-than-expected result for a group whose weekly demonstrations have steadily dwindled.

    http://www.thelocal.de/20150608/pegida-make-first-election-gains
    #Pegida #Allemagne #extrême-droite #extrême_droite #Dresde #élections

  • Le réfugié assassiné et ses colocataires ont déjà été menacé dans le passé.


    Des bouquets de fleurs devant l’ambassade du Land de Saxe à Berlin

    Erstochener Asylbewerber Khaled I. : Hakenkreuze an der Tür des Opfers - Politik - Tagesspiegel
    http://www.tagesspiegel.de/politik/erstochener-asylbewerber-khaled-i-hakenkreuze-an-der-tuer-des-opfers/11233792.html

    Nach dem gewaltsamen Tod eines afrikanischen Asylbewerbers in Dresden hat der Grünen-Innenpolitiker Volker Beck Strafanzeige wegen Strafvereitelung im Amt gegen unbekannt gestellt. Beck sprach am Donnerstag in Berlin von „möglichen Ermittlungsfehlern“. Er erklärte weiter: „Die Ermittlungspannen im Tod des Asylbewerber Khaled Idris Bahray müssen rückhaltlos aufgeklärt werden. Mir fehlt jedes Verständnis für das nachlässige Vorgehen der Ermittlungsbehörden.“

    Der aus Eritrea stammende Flüchtling war am vergangenen Montagabend, während Pegida durch Dresden marschierte, durch Messerstiche getötet worden.

    „Als man den Toten blutüberströmt am Dienstagmorgen fand, verbreitete die Dresdner Polizei zunächst die Nachricht, sie hätte keine Anhaltspunkte auf Fremdeinwirkung“, erklärte Beck. "Erst nach der Obduktion des Opfers räumt die Polizei ein Fremdverschulden ein und schickt erst 30 Stunden nach der Tat die Spurensicherung an den vermeintlichen Tatort. In der Sitzung des Innenausschusses wurde nach Angaben der Grünen-Landtagsfraktion auch bestätigt, dass kurz vor Silvester zwei Hakenkreuze an die Tür der Wohngemeinschaft des Opfers geschmiert worden waren. Darüber hatte zuvor die „Sächsische Zeitung“ berichtet. „Jemand hat die mit einem Edding-Stift da draufgeschmiert“, zitierte die Zeitung einen Nachbarn. „Und im September oder Oktober hat jemand ,Juden töten‘ an die Wand im Erdgeschoss geschrieben.“ Eine Malerfirma habe die Schmierereien kurz darauf wieder entfernt.

    Nach Darstellung der Behörden in Dresden laufen die Ermittlungen in dem Fall auf Hochtouren. „Die ganze Maschinerie, die Staatsanwaltschaft und Polizei zur Verfügung haben, wird aufgeboten“, sagte Staatsanwalt Lorenz Haase in Dresden.

    #Allemagne #racisme #Dresde #réfugiés #crime

  • Le chef de la policie de Dresde obligé de prendre en mains l’enguête due meurtre du jeune réfigié.

    Dans un climat de xénophobie généralisée les simples policiers semblent refuser de mener l’enquête.

    Dresden : Warum musste Flüchtling Khaled I. sterben ? - Politik - Tagesspiegel
    http://www.tagesspiegel.de/politik/dresden-warum-musste-fluechtling-khaled-i-sterben/11232238.html

    Zwar ist bisher keinerlei Zusammenhang mit „Pegida“ sichtbar, aber die durch „Pegida“ aufgeheizte Atmosphäre ist eine Realität, die die Wahrnehmung der Menschen offensichtlich beeinflusst.

    Spekulationen gibt es aber auch wegen des Verhaltens untergeordneter Polizeibeamter. In einer ersten Pressemitteilung der Polizei hieß es, es gebe "Keine Anhaltspunkte auf Fremdeinwirkung“. Erst auf eindringliche Nachfragen der „Dresdner Morgenpost“ beim Polizeichef Dieter Kroll ergab sich ein erstes anderes Bild. Erst 30 Stunden nach der Tat rückte die Spurensicherung an. Später am Mittwoch dann gab der Polizeichef gegenüber der „Dresdner Morgenpost“ bekannt, dass das Opfer mit Messerstichen getötet wurde. Auffallend ist, dass es offenbar der Polizeichef selber war, der sich später um Offenheit bemühte und Erkenntnisse lieber selber bekanntgab, als das Untergebenen zu überlassen.

    Die Staatsanwaltschaft gab am Mittwochnachmittag eine Pressemitteilung heraus, wonach das Opfer am Dienstag um 7 Uhr 40 gefunden wurde. Die Staatsanwaltschaft Dresden habe Ermittlungen wegen Totschlags aufgenommen. Die Mordkommission der Dresdner Polizei sei auf 25 Beamte aufgestockt worden. Die Ermittlungen konzentrierten sich auf Befragungen der Mitbewohner des 20-Jährigen.

    #Allemagne #racisme #réfugiés #Dresde #crime

  • Dresden: Toter Flüchtling möglicherweise Opfer einer Straftat - 14.01.2015 (neues-deutschland.de)
    http://www.neues-deutschland.de/artikel/958438.dresden-toter-fluechtling-moeglicherweise-opfer-einer-straf

    Dans une banlieue de Dresde un jeune réfugié gît dans son sang. Comme première réaction la police exclue un crime. Le procureur d’état mêne quand même une enquête.

    Freunde des Opfers widersprechen PolizeidarstellungNach dem Tod eines 20-jährigen Asylbewerbers in Leubnitz-Neuostra ermittelt nun auch die Mordkommission. Wie ein Polizeisprecher am Mittwochvormittag mitteilt, soll eine Obduktion des Leichnams des Eritreers Khalid I. Klarheit über die Todesursache bringen.Dresdens Polizeipräsident Dieter Kroll habe Medienberichten zufolge eingeräumt, dass ein Anfangsverdacht auf einen unnatürlichen Tod bestehe, berichtete am Mittwoch die Onlineausgabe der »Dresdner Morgenpost«. »Aus den äußeren Merkmalen der Leiche sei nicht abzuleiten, was passiert ist.«Khalid I. aus Eritrea war am Dienstag im Hof eines Plattenbauviertels im Stadtteil Leubnitz-Neuostra gefunden worden. Die Polizei hatte nach eigenen Angaben zunächst keine Anhaltspunkte für eine Fremdeinwirkung.

    Leubnitz-Neuostra sur OpenStreetmap
    http://www.openstreetmap.org/node/896347523

    Jetzt steht fest: Flüchtling Khalid I. wurde getötet
    http://www.tagesspiegel.de/politik/dresden-jetzt-steht-fest-fluechtling-khalid-i-wurde-getoetet/11227872.html
    Fassungslosigkeit bei Freunden und Mitbewohnern

    Die Freunde von Khalid I. indes sind fassungslos, fühlen sich allein gelassen. Seit „Pegida“ marschiert, ist vor allem montags ihre Unsicherheit groß: „Die Menschen hier begegnen uns feindlich, es spricht Hass aus ihren Augen, wir trauen uns nicht mehr nach draußen, wir brauchen Schutz.“

    Ein Mitbewohner: „Khalid bringt das nicht zurück. Er war ein wunderbarer Mensch, hatte viele Ziele, wollte Deutsch lernen, arbeiten und in Frieden leben. Warum musste er nur so sterben?“

    Die Dresdner Mordkommission sucht Zeugen, die Angaben zum Hergang der Tat machen können. Hinweise nimmt die Polizeidirektion Dresden unter der Rufnummer (0351) 483 22 33 entgegen.

    Der Text erschien zuerst in der „Dresdner Morgenpost“.

    http://www.openstreetmap.org/way/234932389

    #Allemagne #crime #racisme réfugiés #Dresde