• Le narcotrafic, puissant facteur de déstabilisation
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/04/le-narcotrafic-puissant-facteur-de-destabilisation_6203833_3232.html

    C’est une activité qui génère 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France, fournit 21 000 emplois à temps plein et qui fait vivre, directement ou indirectement, 240 000 personnes. Cette activité en plein essor est celle du marché des stupéfiants. Et ces chiffres glaçants ont été livrés lundi 27 novembre par la directrice de l’Office anti-stupéfiants (Ofast)

    (260 000 employés précaires et au noir, j’aurais dit davantage)

    #drogues #emploi #économie

  • How a Brazilian prison gang became an international criminal leviathan
    https://www.theguardian.com/world/2023/nov/11/pcc-brazil-drug-trade-gang

    But over the past five years, investigators say the PCC – which the US now calls one of the world’s most powerful organized crime groups – has morphed into an even more formidable force after forging lucrative alliances with partners ranging from Bolivian cocaine producers to Italian mafiosi. Today, the group boasts tens of thousands of members and has a growing portfolio of interests, including illegal goldmines in the Amazon. It controls one of South America’s most important trafficking routes – linking Bolivia and Brazil to Europe and Africa – and is partly responsible for a tsunami of cocaine that has brought car bombings, assassinations and gunfights to parts of Europe.

    “If someone is using cocaine in France, England or Spain there’s a very good chance it got there through the hands of the PCC,” said Lincoln Gakiya, a prosecutor from São Paulo’s organized crime taskforce, Gaeco, who estimates the group now makes $1bn a year – almost entirely from international trafficking.

    [...]

    “They start in this nightmarish situation and they gather up enough power to subdue all rivals. They become a kind of a leviathan and they take over and then they put in place a kind of social order, a peace, that makes everybody better off.

    “Of course, some people don’t like it,” Lessing added. “But for the average prisoner they are happy to be governed, just like the average citizen is happy that there is a state.”

    #Brazil #Brésil

  • Bangladesh : « Ce qui frappe dans les camps de réfugiés de Rohingya, c’est l’abandon d’un peuple et la déstructuration sociale »

    L’annonce faite par Emmanuel Macron lors de son voyage au Bangladesh, le 11 septembre, d’augmenter d’un million d’euros la contribution française aux activités du Programme alimentaire mondial dans les camps de Rohingya de ce pays est-elle à la hauteur de la situation ?

    Rappelons-nous. Il y a six ans, des centaines de milliers de Rohingya quittaient l’Etat de Rakhine [Arakan] au #Myanmar, l’ex-Birmanie. Ils fuyaient les massacres, les viols, les incendies de leurs maisons commis pendant l’offensive militaire lancée en août 2017. A la fin de cette même année, plus de 700 000 nouveaux réfugiés étaient arrivés dans le district de #Cox’s_Bazar, dans le sud-est du #Bangladesh. Ils rejoignaient les 200 000 réfugiés rohingya issus de déplacements antérieurs.

    Pour accueillir ces populations, un camp entre jungle et rizières est sorti de terre. #Kutupalong-Balukhali est aujourd’hui le plus grand camp de réfugiés au monde. Il se compose de plusieurs sites contigus dont les artères centrales en brique et en ciment débouchent sur des ruelles étroites. Là, les familles vivent dans de petites habitations faites de bambou et de bâches.

    Toute une série de restrictions

    Certaines sont posées à flanc de colline et donc exposées aux glissements de terrain, conséquence des pluies diluviennes qui peuvent s’abattre pendant la mousson. Les points d’#eau_potable, certes nombreux, ne sont ouverts que quelques heures par jour, et il est fréquent de voir des disputes s’y dérouler. Quelle ironie dans cette région parmi les plus humides au monde. Parfois, on surprend le long des frontières du camp les barbelés qui nous rappellent qu’il s’agit d’un bidonville semi-fermé.

    Si le Bangladesh a ouvert ses portes aux réfugiés, il les soumet à toute une série de restrictions. Les boutiques rohingya qui fleurissent le font selon le bon vouloir de la police qui peut les fermer au motif qu’elles n’ont pas été autorisées. Les déplacements à l’intérieur de Kutupalong, même d’un camp à l’autre, sont extrêmement limités. Il est en outre interdit aux Rohingya de travailler, bien qu’un grand nombre d’entre eux le fassent.
    Ils sont alors à la merci de la #police, des #bakchichs et des #arrestations. L’éducation est par ailleurs très encadrée. De multiples obstacles sont posés à l’enregistrement des naissances. L’approche du gouvernement à l’égard des camps est un mélange ambigu de tolérance et de prohibition : cette élasticité laisse les Rohingya dans un état d’incertitude perpétuelle.

    Le #contrôle_social auquel sont soumis les réfugiés est aussi le fait des groupes politico-criminels rohingya qui pullulent dans le camp et dont la présence, ces dernières années, s’est faite plus intense. Ces groupes sont en conflit ouvert pour le contrôle du trafic de yaba. Ce mélange de méthamphétamine et de caféine est principalement produit au Myanmar, et le Bangladesh est l’un des principaux marchés où circule cette drogue.

    Viols et violences

    Le déploiement humanitaire est impressionnant, mais l’engagement des donateurs s’amenuise. Le mois dernier, le « Plan de réponse conjoint » 2023 élaboré par les Nations unies et le gouvernement n’était financé qu’à hauteur de 30 %. Entre mars et juin, les allocations alimentaires mensuelles – des paiements en espèces reçus sur une carte SIM – sont passées de 12 à 8 dollars par personne.

    Cette réduction a pour conséquence d’entraver la capacité des réfugiés d’acheter des produits frais sur le marché et des vêtements. Il faut trouver de quoi manger, coûte que coûte, ce qui amène les réfugiés à se livrer à des activités illicites – cambriolages et trafics en tout genre.

    Les conséquences du sous-investissement par les bailleurs de fonds sont aussi médicales et viennent s’ajouter à celles de l’augmentation de la population dans un espace qui, lui, ne s’accroît pas. Chaque année, y naissent entre 30 000 et 35 000 #bébés. Du fait de la densité des lieux et de la faiblesse des services sanitaires, il est estimé que 40 % de la population du camp souffre de la #gale. La fermeture de certains services de #santé a pour effet d’engorger les structures qui se maintiennent.

    Les #femmes seules, comme les personnes âgées et handicapées, sont parfois contraintes de payer des services pour des tâches qu’elles n’ont pas la possibilité d’accomplir seules : réparer leur maison, porter la bouteille de gaz du point de distribution jusque chez elles en dépit de l’existence d’une assistance prévue pour combler une partie de ces besoins spécifiques. Les femmes sont vulnérables aux #viols et aux violences – les cas sont nombreux et loin d’être mis au jour.

    Un « facteur d’attraction »

    Il est difficile d’imaginer que l’engagement présidentiel français modifiera la donne. Cela nécessite un tout autre investissement. La survie d’un peuple, condamné à vivre dans ces conditions de nombreuses années encore, relève du génie. Ce qui frappe dans les camps de réfugiés rohingya de Cox’s Bazar, ce sont moins les limites du système de l’aide que l’abandon d’un peuple et sa conséquence : la déstructuration sociale.

    La plupart des réfugiés espèrent retourner au Myanmar, une étape qui ne pourra être franchie que lorsque leurs terres et leur nationalité, dont ils ont été privés en 1982, leur seront restituées. Certains se résolvent malgré tout à rentrer clandestinement au Myanmar où ils s’exposent aux violences commises par les autorités birmanes.
    Quelques-uns ont bénéficié de rares opportunités de réinstallation dans d’autres pays, comme le Canada ou les Etats-Unis, mais le gouvernement bangladais a suspendu le programme de réinstallation en 2010, arguant qu’il agirait comme un « facteur d’attraction ». Les initiatives récentes visant à relancer le processus ont été timides.
    Une possibilité est la traversée risquée vers la #Malaisie, un pays qu’un nombre croissant de Rohingya à Kutupalong considère comme une voie de salut. Pour la très grande majorité des réfugiés, il ne semble n’y avoir aucun avenir à moyen terme autre que celui de demeurer entre deux mondes, dans ce coin de forêt pétri de #dengue et de #trafics en tout genre.

    Michaël Neuman est directeur d’études au Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires (Crash) de la Fondation Médecins sans frontières.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/31/bangladesh-ce-qui-frappe-dans-les-camps-de-refugies-de-rohingya-c-est-l-aban

    Massacre des Rohingya : « Facebook a joué un rôle central dans la montée du climat de haine » en Birmanie
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/09/29/massacre-des-rohingya-facebook-a-joue-un-role-central-dans-la-montee-du-clim
    https://archive.ph/DMWO8

    Au Bangladesh, l’exil sans fin des Rohingya
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/16/au-bangladesh-l-exil-sans-fin-des-rohingya_6154745_3210.html
    https://archive.ph/xKPyh

    #camp_de_réfugiés #Birmanie #Rohingya #réfugiés #musulmans #barbelés #drogues #déchéance_de_nationalité #aide_humanitaire #Programme_alimentaire_mondial

  • Le stupéfiant défi du régime Assad aux monarchies du Golfe
    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2023/10/08/le-stupefiant-defi-du-regime-assad-aux-monarchies-du-golfe_6193129_6116995.h

    Kaftagon est le nom d’un restaurant récemment ouvert en plein centre de Damas, à quelques centaines de mètres de la présidence du gouvernement et du ministère des affaires étrangères. Même si l’établissement est spécialisé en kafta, la brochette d’agneau, l’allusion au captagon, une amphétamine hautement addictive, est d’autant plus claire que la devise du restaurant est « Deviens accro ».

    Dans une capitale où rien n’échappe à la vigilance des services du régime, un tel slogan sonne comme une provocation supplémentaire de la dictature syrienne envers tous les Etats qui ont cru à ses promesses de modération dans la production de captagon. Mais les milliards de dollars ou d’euros que rapportent la fabrication et le trafic de cette drogue pèsent bien plus que les engagements pris par Bachar Al-Assad envers les souverains de la péninsule Arabique.

    Jean-Pierre Filliu n’a plus le sens de l’humour et en fait décidément un peu trop sur le #Captagon. Personne ne doute qu’il y a de gros trafics, mais tout mettre sur le dos du « régime de Bachar » c’est un peu imiter les USA qui s’en prennent à la Chine pour trouver une solution à leur crise des opioïdes...

    • « Le captagon déferle sur le Golfe », par Clément Gibon (paywall, juillet 2023) // https://www.monde-diplomatique.fr/65938
      https://www.ofdt.fr/publications/collections/etudes-et-recherches/2017/rapport-captagon

      Qu’est-ce que le captagon ? Quelles relations entretient le captagon qui circule actuellement sur les marchés des #drogues de la péninsule Arabique avec le Captagon®, médicament #psychotrope placé sous contrôle international dans les années 1980 ? Comment l’offre de ce stupéfiant est-elle structurée ? Où est-il produit ? Par quels groupes de criminalité organisée ? Les terroristes de l’État islamique en consomment-ils avant de passer à l’acte ?
      Même si le captagon défraie régulièrement la chronique médiatique ces dernières années, le sujet reste souvent source de confusions et objet de spéculations plus ou moins fantaisistes. Ce rapport, qui développe l’analyse d’un numéro de Drogues, enjeux internationaux, mené par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) pour l’OFDT, s’emploie à apporter des réponses et en formulant des hypothèses sur les pans de la problématique moins bien renseignés.
      À partir d’un important travail de terrain au Liban et l’analyse d’une volumineuse documentation, la prétendue « drogues des terroristes » est mise à l’épreuve des faits pour un état des lieux d’autant plus utile qu’il est raisonné et dépassionné.

  • Pour lutter contre le trafic de drogues et toutes ses conséquences, la France doit repenser une stratégie symbole de déroute
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/25/face-aux-trafics-de-drogue-des-pistes-pour-sortir-de-l-echec-du-tout-repress


    Un graffiti indiquant les prix d’un point de deal dans le quartier de la Castellane, à Marseille, le 27 juin 2023. NICOLAS TUCAT / AFP

    La « guerre » contre la drogue menée depuis la fin du XXe siècle n’a pas su enrayer le développement du #narcotrafic, qui semble plus puissant que jamais. La France doit revoir sa doctrine, au risque de voir la situation dégénérer comme aux Etats-Unis, avec la crise des opioïdes.

    L’expression sonne comme une rengaine, la posture a un air de déjà-vu : contre les trafics de drogue, c’est « la guerre » qu’un vrai chef doit déclarer. Voilà plus de cinquante ans, en juin 1971, que Richard Nixon la convoqua aux Etats-Unis. Le 8 septembre, dans un entretien au Parisien, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, a filé cette métaphore martiale en précisant qu’il entend désormais mener « la bataille de Stalingrad » (en référence au quartier parisien du même nom ) contre les trafiquants [et à un épisode aussi décisif qu’extrêmement meurtrier de la seconde GM..., ndc].

    Les victoires mises en avant par l’exécutif s’expriment au fil des résultats des #saisies, en hausse constante (plus de 150 tonnes en 2022 contre 115 tonnes l’année précédente), et des « points de deal » démantelés. Ces décomptes se veulent rassurants. Ils masquent une autre réalité : l’insolente santé du marché de la drogue, plus disponible que jamais, à un prix maîtrisé, malgré une doctrine immuable du tout-répressif.
    Face à des trafics se régénérant sans cesse, policiers et magistrats spécialisés convoquent à l’envi le mythe de Sisyphe poussant indéfiniment son rocher ; ou parlent de « l’océan vidé à la petite cuillère » lorsque, pour quelques barrettes de shit saisies et une poignée de « choufs » interpellés, ni la marchandise ni le personnel ne manquera le lendemain. Quant aux tribunaux, ils sont embolisés par les comparutions des « petites mains ». Des audiences où règne la loi du silence.

    La menace évolue sans cesse

    « Pilonner » les points de #deal n’a pas tari l’offre et encore moins pacifié des #quartiers où les luttes de territoire ont fait plus de soixante-dix victimes depuis le début de l’année. Une situation dénoncée dans une tribune au Monde par une cinquantaine de maires, jeudi 21 septembre, appelant à un « plan national et européen contre le trafic de drogue » notamment en « généralisant les enquêtes sur le #patrimoine » sans négliger les aspects sanitaires, en termes de prévention et de soins.
    Cette demande d’une réponse ambitieuse et globale a du sens, tandis que les déploiements de la #CRS_8 comme réplique immédiate aux violences liées aux trafics ainsi que l’annonce de la création d’une nouvelle unité d’investigation spécialisée peinent à convaincre les enquêteurs de terrain.

    La menace évolue sans cesse car, à la manière d’entreprises innovantes, les groupes criminels ont su se saisir de la révolution numérique, développer des offres multiproduits, et nouer des partenariats avec des fournisseurs et des brokers (« intermédiaires ») étrangers. Pour déstabiliser pareil ennemi, les politiques publiques doivent prendre en compte les différents niveaux du « spectre » criminel.

    Au sommet, d’abord, en améliorant la coopération policière et judiciaire avec les pays où les chefs de réseau vivent à l’abri des violences, à la manière de #rentiers_du_crime. Ensuite, en investissant dans les enquêtes au long cours visant les organisations françaises prêtes à monter en gamme et à déchaîner la violence : ce « milieu du spectre », fondamental dans la distribution. Enfin, en comprenant que, au bas de l’échelle, la #précarité économique et sociale précipite aussi le début des « carrières » dans le deal. C’est en proposant des projets alternatifs, d’autres horizons, que cette armée de réserve adolescente pourra se détourner d’un travail où elle risque sa vie à chaque « shift » (« relève »).

    Car l’éradication des filières illicites passe aussi par une politique sociale visant le bien-être quotidien des habitants des quartiers où s’organise la vente de drogue. Les victimes « collatérales » des fusillades le rappellent : la problématique de la lutte antistupéfiants dépasse le cercle des initiés, dealeurs et #clients. Elle touche les villes comme les campagnes. La société dans son ensemble.

    Le tabou de la #légalisation

    Mais l’emprise des groupes criminels organisés va plus loin. La procureure de Paris le rappelait, en novembre 2022, dans Le Monde : « Le niveau de la menace est tel que l’on détecte des risques de déstabilisation de notre Etat de droit », disait Laure Beccuau, préoccupée par les développements récents en Belgique et aux Pays-Bas. Intensifier la lutte contre le #blanchiment et la #criminalité_financière apparaît fondamental. Tout comme le fait de cibler aussi les « cols blancs », ces facilitateurs, ces prête-noms, ces complices nichés dans les administrations, essentiels pour la pérennisation du narcotrafic.

    Les rapports des services de renseignements le soulignent : la France tient une place à part dans la géographie des trafics de stupéfiants. Une position stratégique, comme pays de transit, au cœur de l’Europe occidentale… Mais aussi l’un des plus gros marchés du continent, avec 600 000 usagers de cocaïne et 5 millions de consommateurs de cannabis.

    La remise en question de la politique liée au cannabis semble aujourd’hui taboue. Ce n’était pas le cas pour le candidat Emmanuel Macron, le 4 septembre 2016, lorsqu’il annonçait, sur France Inter, que « la légalisation a une forme d’efficacité ». Avant de se raviser une fois élu. Ni la littérature scientifique ni les exemples étrangers (Canada, Portugal, Allemagne désormais…) n’entraînent de réflexion sur de nouvelles approches. Un rapport parlementaire transpartisan, remis en 2021, appelait à ouvrir le débat public sur un « modèle français de législation réglementée ». Un rapport du Conseil économique, social et environnemental, étayé, poursuivait en ce sens début 2023. Les deux sont restés dans les tiroirs.

    Au-delà de ce retard, l’ampleur des défis à venir rend urgente la mise en place d’une doctrine renouvelée. Particulièrement face à l’arrivée sur le marché de nouvelles substances de synthèse aux effets létaux surpuissants. Un demi-siècle après la déclaration de « guerre » de Richard Nixon, les Etats-Unis sont aujourd’hui incapables de se défendre face à la crise des opioïdes (environ 120 000 morts par overdose attendues en 2023). Si elle ne veut pas sombrer à son tour, la France doit repenser d’urgence une stratégie aujourd’hui symbole de déroute.

    aussi :
    « La légalisation du cannabis donnera les moyens d’agir plus efficacement pour protéger davantage nos concitoyens »
    analyse (2021) : A #Marseille, le trafic de #drogue prospère sur l’abandon de la #ville
    Comment la cocaïne arrive-t-elle jusque dans la poche des consommateurs ?

    • A Marseille, le narcobanditisme, ses fusillades devenues courantes et ses victimes, directes ou « collatérales »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/13/a-marseille-le-narcobanditisme-poursuit-sa-moisson-de-victimes-directes-et-c

      Une jeune femme de 24 ans a été tuée par une « balle perdue » alors qu’elle était chez elle. Quarante-quatre personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans des affaires liées au trafic de drogue dans la cité phocéenne.

      [...]

      Le narcobanditisme, ses fusillades – une tous les trois jours –, ses #morts – quarante-quatre, avec la jeune femme de Saint-Thys, auxquels il faut ajouter 109 #blessés à mi-septembre –, ses violences subies par les petites mains du #trafic et endurées par des populations prises en otage, envahissent, ces jours-ci, l’actualité marseillaise. La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, a créé la surprise en inventant, dans un récent communiqué, le terme « narchomicide », afin de qualifier les 94 #assassinats et tentatives liés à des guerres de la drogue ou des #vendettas entre leurs barons, commis depuis le 1er janvier.

      Dans ce contexte de haut niveau de violences, le nombre des victimes collatérales, telle la jeune femme de la cité Saint-Thys, ne peut qu’augmenter. Depuis le début du phénomène, il y a une quinzaine d’années, des « balles perdues » ont régulièrement tué ou blessé des passants. « Aujourd’hui, les chefs, les leaders des équipes du #narcobanditisme se tiennent loin de #Marseille, parfois à l’étranger et ne sont pas présents sur les plans stups, explique-t-on au palais de justice. Les équipes adverses se rabattent sur des attaques des points de deal pour semer la terreur, empêcher qu’un nouveau n’ouvre et on tire un peu dans le tas. » A l’image de cartels sud-américains, les trafics et les règlements de comptes se préparent et s’ordonnent aussi depuis la prison.

      Il faut à cela ajouter l’inexpérience des auteurs, « des jeunes gens de 17 à 20 ans qui peuvent être recrutés sur les réseaux sociaux et s’immiscent dans ce système de “contrats”, analyse un spécialiste du narcobanditisme marseillais. Ces nouveaux tueurs à gages apprennent au dernier moment sur qui ils doivent tirer, comme dans un monde virtuel proche du jeu vidéo. Sans compter de grossières erreurs dans la manipulation des #fusils_d’assaut, qui sont de véritables armes de destruction massive. »

      La liste des victimes collatérales s’allonge donc inexorablement, associant des prénoms et des lieux. Marwane, 15 ans, tué par des tirs de fusil d’assaut le 26 juin 2022 alors qu’il rentrait chez lui avec des amis dans le quartier Griffeuille, à Arles (Bouches-du-Rhône). Trois mises en examen ont eu lieu en mars, un Arlésien, un Marseillais et un homme originaire de Sarcelles (Val-d’Oise), impliqués, selon le parquet, dans un réseau de trafic de stupéfiants actif à Arles. Sarah, 19 ans, touchée par une balle en pleine tête, le 11 octobre 2020, à l’entrée de la cité du Moulin de Mai, à Marseille (3e), alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec son petit ami et une copine. « C’était un gros bébé, elle est partie pour rien, je ne sais même pas à qui m’en prendre », pleure sa mère devant le juge d’instruction. En septembre 2022, quatre hommes âgés de 18 à 22 ans ont été mis en examen.

      « Que chacun joue sa partition »

      Djamel Dahmani, l’entraîneur adjoint de l’Aubagne FC, un club de foot de National 2, est toujours en colère. Le 23 décembre 2022, alors qu’il rendait visite à ses amis d’enfance de la cité HLM Méditerranée, à Marseille (14e), Adel Santana Mendy, 22 ans, un joueur prometteur, était pris dans une fusillade et décédait à l’arrivée des secours. « Adel était né dans un quartier difficile, il n’a jamais eu de problèmes avec qui que ce soit. C’était un beau sportif de haut niveau, la vie lui tendait les bras », témoigne Djamel Dahmani. Pour cet éducateur sportif, « il faut en finir avec ces dégâts collatéraux et il faut donc que chacun joue sa partition, l’Etat en premier lieu, pour accompagner les parents et les jeunes ».
      C’est le sens d’une initiative de l’association Conscience et d’une cinquantaine d’habitants des #quartiers_nord qui, par le biais d’une procédure de référé liberté, avaient demandé au tribunal administratif d’enjoindre au préfet des Bouches-du-Rhône de prendre en urgence tout une série de mesures à même de mettre fin aux violences à Marseille, comme la réouverture des services publics dans les quartiers prioritaires de la ville, le redéploiement d’une véritable police de proximité ou encore « d’investir massivement dans les transports en commun en vue de désenclaver les quartiers nord de la ville ».
      Les juges administratifs ont pris des gants pour rejeter, le 7 septembre, cette requête, au motif que « les mesures sollicitées sont d’ordre structurel et ne peuvent être mises en œuvre à très bref délai ». Conscience vient de déposer un nouveau référé liberté : « Cette fois-ci, nous mettons en demeure le préfet de prendre toutes mesures nécessaires pour mettre un terme à la situation de violence et à la recrudescence des homicides », explique Capucine Edou, vice-présidente de l’association.
      La multiplication de ces assassinats ou tentatives d’assassinat étouffe le travail d’enquête policier. Au rythme actuel, le nombre des nouvelles saisines des différents groupes de la brigade criminelle approchera les 120 à la fin de l’année. Contre 100 en 2022, ce qui était déjà un record. Avec un nouveau dossier tous les trois jours, la #police_judiciaire ne peut plus faire face, déplorent les juges chargés de la lutte contre le narcobanditisme. Selon un récent décompte, la police judiciaire marseillaise aurait à interpeller 300 personnes identifiées au terme d’enquêtes, mais elle n’y parvient pas , laissant les victimes dans une interminable attente de la mise en examen de personnes suspectées d’avoir blessé ou tué.

      #fusillades #deal #drogues

  • #religion #religieux Cologne : des membres de l’archidiocèse tentent de voir des sites pornos Bernard Hallet - cath.ch

    Le cardinal Rainer Maria Voelki, l’archevêque de Cologne, a confirmé que des membres du clergé et du personnel avaient tenté de consulter des sites à caractère pornographique à partir de leurs ordinateurs professionnels. Un membre du clergé de haut rang figure parmi les personnes identifiées.

    L’archevêché a déclaré que les informations mentionnées dans la presse allemande avaient été recueillies lors d’un contrôle de la capacité de sa sécurité informatique à bloquer l’accès à des sites qui « présentent un risque (violence, pornographie, drogue, etc.) ». Environ 1’000 tentatives de consultation de sites à accès restreint ont été enregistrées. La majorité des activités suspectes concernaient des sites pornographiques, rapporte le Kölner Stadt-Anzeiger, le 18 août.


    Des tests de sécurité
    Le quotidien a également indiqué que la direction du diocèse avait été informée dès juillet 2022 de ces activités et qu’au moins un membre du clergé de haut rang figurait parmi les personnes identifiées. Les tests, menés entre mai et juin 2022, n’avaient pas pour but d’enquêter sur le comportement du personnel ou du clergé. Guido Assmann, vicaire général de Cologne, a déclaré que l’institution était « très consciente » du problème, mais qu’il était « heureux que nos systèmes de sécurité soient efficaces ».

    « J’ai été déçu d’apprendre que des collaborateurs ont tenté d’accéder à des sites pornographiques à l’aide d’ordinateurs que l’archevêché a mis à leur disposition pour leur service », a déclaré le cardinal Rainer Maria Woelki. L’archevêque a déclaré qu’il avait ordonné l’ouverture d’une enquête qui viserait à traiter les cas concernés. « Il est important pour moi que tout le monde ne soit pas placé sous le coup d’un soupçon général. Nous avons un grand nombre de collaborateurs engagés et fiables. »

    Le site Katholisch.de a indiqué que, parmi les 15 personnes identifiées, les procureurs enquêtaient sur un laïc soupçonné de posséder des « contenus criminels ». L’archidiocèse a déclaré qu’il coopérait « pleinement avec les autorités de l’État » et que la personne concernée n’était « plus active » au sein de l’institution.

    Cette affaire fait suite à une série de scandales qui ont éclaboussé le plus grand archidiocèse d’Allemagne, qui compte plus de deux millions de membres. Un rapport publié en 2021 avait révélé qu’il y avait eu plus de 200 abuseurs et plus de 300 victimes – pour la plupart âgées de moins de 14 ans – entre 1975 et 2018 dans la région de l’archevêché de Cologne.

    L’année dernière, le cardinal Woelki a présenté sa démission au pape. Rome n’a pas encore pris la décision de l’accepter ou non. (cath.ch/ksa/kath.de/bh)

    Le cardinal Rainer Woelki s’est dit « déçu » d’apprendre que des collaborateurs ont tenté d’accéder à des sites pornographiques | © www.erzbistum-koeln.de

    #internet #hypocrisie #surveillance #réalité #prêtres s’informer sur la #violence la #pornographie la #drogue

    Source : https://www.cath.ch/newsf/cologne-des-membres-de-larchidiocese-ont-tente-de-voir-des-sites-pornos

    • Le Vatican, nid d’espions ? Raphaël Zbinden - cath.ch

      Le « procès Becciu », dont la dernière phase doit se dérouler fin août 2023 au Vatican, se veut la vitrine du « grand nettoyage » de l’administration du petit Etat. La procédure a toutefois révélé une véritable « culture de l’espionnage », dont le solide ancrage au sein de la Curie apparaît problématique.

      « Je l’ai fait, et je le referais si nécessaire ». La phrase lancée en mars 2023 lors du procès dit « de l’immeuble de Londres » par l’actuel substitut de la Secrétairerie d’Etat du Vatican, Mgr Edgar Pena Parra, a provoqué des froncements de sourcils chez de nombreux observateurs. Le haut fonctionnaire du Vatican voulait parler de ses activités investigatives douteuses dans le cadre de l’affaire de malversation financière qui agite le micro-Etat depuis quelques années. Des démarches comprenant notamment des surveillances illégales de personnes impliquées.

      L’image du Vatican en jeu
      Mais pourquoi le prélat vénézuélien de 58 ans, nommé par le pape François en 2018, paraît-il si serein et confiant sur ses manquements aux réglements internes ? Il ne l’a certes pas expliqué, le procès ne portant pas sur cet aspect particulier de l’affaire.

      Mais les rapports des nombreuses heures d’auditions ont donné un éclairage inédit sur les modes de fonctionnement au sein de l’administration vaticane. Ils esquissent un univers où bien souvent « la fin justifie les moyens », et où le cadre légal apparaît au mieux comme une ligne de conduite à appliquer seulement « en temps normal ».

      « Le procès a produit des témoignages instructifs, en dépeignant notamment le Vatican comme une sorte de ‘foyer d’espionnage’ »

      Le Vatican est, depuis des décennies, connu pour ses scandales de corruption. Un phénomène à mettre bien sûr en relation avec l’environnement italien dans lequel le micro-Etat est inséré. Le tissu socio-économique dans certaines parties de la Péninsule intègre, encore de nos jours, des fonctionnements « alternatifs » au regard de l’Etat de droit. Le Vatican a naturellement subi cette influence. Mais « la tête de l’Eglise » a le devoir d’être un modèle de moralité, également sur le plan financier. Le rétablissement de cette image est l’une des missions endossées par François en montant sur le Trône de Pierre.

      Procès « vitrine »
      Le « procès Becciu », qui a mis pour la première fois des hauts fonctionnaires du Vatican sur le banc des accusés, est censé ainsi être le fer de lance de cette nouvelle « tolérance zéro » sur les malversations financières.

      Ouvert en juillet 2021, la procédure vise dix personnes, dont le cardinal Angelo Becciu, ancien substitut de la Secrétairerie d’Etat. Les dix personnes ont été inculpées pour avoir utilisé « l’argent du pape » dans des investissements opaques concernant un immeuble de Sloane Avenue, à Londres.
      Le procès en est à sa dernière pause, avant que les avocats de la défense ne fassent leurs plaidoiries après les vacances d’août et que les juges ne se réunissent pour examiner leur verdict.

      Espionnage tous azimuts
      Mais, alors que les juges et les avocats sont préoccupés par les éléments liées à des actes d’accusation tentaculaires, le procès a également produit des témoignages instructifs, en dépeignant notamment le Vatican comme une sorte de « foyer d’espionnage », remarque le vaticaniste américain Ed Condon dans une analyse du média The Pillar.

      L’une des histoires les plus saillantes concerne un « ping-pong » d’accusations d’espionnage entre d’un côté le premier auditeur général du Vatican, Libero Milone, et de l’autre le cardinal Becciu et le chef de la Gendarmerie vaticane, Domenico Gianni. Libero Milone, qui se décrit comme celui qui a « découvert le pot aux roses », a été remercié par son chef de l’époque, Angelo Becciu, en 2017. Le cardinal a expliqué son licenciement par le fait que l’auditeur aurait espionné les affaires financières privées de hauts fonctionnaires du Vatican, dont lui-même.

      Mgr Edgar Pena Parra, substitut de la Secrétairerie d’Etat du Vatican, a admis avoir espionné d’autres membres de la Curie romaine | capture d’écran/Imparcial | RD

      Une accusation que Libero Milone a démentie, affirmant qu’il ne faisait que « suivre l’argent », selon le mandat que lui avait confié le pape de réorganiser les finances curiales et mettre fin aux décennies de corruption et de scandales qui avaient entaché les pontificats précédents.

      Libero Milone a assuré que son bureau était sur écoute et que les ordinateurs et les téléphones de son équipe étaient sous surveillance. Des observations qu’il a signalées à la police de la Cité du Vatican, sans obtenir de réponse. Une passivité qu’il a expliquée par le fait que le chef de la police, Domenico Gianni, était lui-même visé par son enquête. Ce dernier a ensuite démissionné pour des raisons indépendantes de l’affaire.

      Les méthodes « peu catholiques » du cardinal
      Le cas a mis en lumière, entre autres, que le cardinal Becciu n’était pas complexé de faire appel à des réseaux de renseignements personnels. Cette orientation a même pris un tour rocambolesque avec les informations délivrées sur Cecilia Marogna. Cette analyste géopolitique autoproclamée a travaillé pendant des années comme « agent secret privé » du cardinal. Elle aurait notamment agi comme intermédiaire pour la libération d’une religieuse enlevée au Mali. Une opération prétendument approuvée par le pape. Ce qui a été démenti à la fois par les services de renseignement italiens et par le pape François.
      « La réalité inconfortable est que le procès actuel a mis à nu une culture d’espionnage privé »
      Ed Condon

      Cecilia Marogna a également déclaré avoir constitué pour le prélat sarde des « dossiers » sur les manquements moraux privés de hauts fonctionnaires du Vatican. Travail pour lequel ni elle ni le cardinal n’ont fourni de justification légale, note Ed Condon. L’Italienne a également, au cours du procès, fait des déclarations digne de romans de gare, en affirmant avoir des liens avec des affaires aussi diverses que la « Loge P2 », la disparition d’Emmanuela Orlandi, ou encore les ‘Vatileaks’.

      Au cours du procès, il a en outre été découvert que le cardinal Becciu avait organisé des enregistrements secrets du pape lui-même discutant de secrets d’État – un crime grave en vertu des lois sur la sécurité nationale de la Cité du Vatican.

      Les substituts se suivent et se ressemblent
      Autant de relents « sulfurés » qui ont fini par arriver aux narines du Saint-Père, provoquant la démission d’Angelo Becciu, en 2018. Le pape l’a alors remplacé au poste de substitut de la Secrétairie d’Etat par l’archevêque Edgar Peña Parra. Il était plutôt logique, à ce moment-là d’imaginer le Vénézuélien en grand chevalier blanc redresseur de tort. Or, ce dernier « semble avoir suivi de près les traces de son prédécesseur », relève The Pillar.


      Des méthodes peu orthodoxes de Mgr Parra, qui n’est pas sur le banc des accusés, sont en effet apparues dans le processus d’enquête sur l’immeuble de Londres. Sans entrer dans les détails de cette affaire très complexe, il est apparu que l’actuel substitut aurait engagé des prestataires extérieurs pour le protéger d’une éventuelle enquête interne et pour organiser la surveillance électronique extra-légale d’autres fonctionnaires à des fins de représailles.

      Mais plutôt que de nier ces allégations ou de présenter une excuse pour avoir agi en dehors de la loi, le Vénézuélien a totalement assumé ses agissements, assurant même être prêt à les réitérer.

      Quel Etat de droit ?
      Ed Condon s’étonne ainsi que, pour le moment, aucune mesure n’ait été prise ni aucun chef d’accusation retenus contre le substitut, ni contre les autres « maîtres espions » de la Curie. « Qu’est-ce que cela nous dit sur l’état de l’État de droit au Vatican ? », s’interroge ainsi le journaliste américain. Dans le cas d’Angelo Becciu, il est possible que l’accusation estime avoir déjà suffisamment de charges contre le cardinal et qu’il faille laisser le procès en cours se dérouler avant de décider d’en ajouter de nouvelles.

      « Tant que des fonctionnaires pourront se vanter de bafouer la loi et de poursuivre leurs propres opérations de renseignement privé, certains concluront que rien n’a réellement changé au Vatican »
      Ed Condon

      « Mais la réalité inconfortable est que le procès actuel a mis à nu une culture d’espionnage privé, d’écoutes illégales et de mépris désinvolte de l’État de droit au plus haut niveau du pouvoir au Vatican », commente Ed Condon. Et tout cela dans une « relative impunité ».

      Test fondamental
      Alors que de nombreux observateurs du Vatican ont qualifié le procès « d’historique » et de test fondamental du système judiciaire de la cité-État, la culture de l’espionnage mise en lumière par le procès « soulève de réelles questions quant à la crédibilité du gouvernement dirigé par le Saint-Siège », relève le vaticaniste.

      Si les procureurs parviennent à obtenir des condamnations, en particulier à l’encontre du cardinal Becciu, certains considéreront cela comme la preuve que la réforme et la responsabilité sont enfin arrivées au Vatican. « Mais tant que des fonctionnaires comme Edgar Peña Parra pourront se vanter de bafouer la loi et de poursuivre leurs propres opérations de renseignement privé, d’autres en concluront que rien n’a réellement changé au Vatican », conclut Ed Condon. (cath.ch/thepillar/ec/arch/rz)

      #vatican #espionnage #surveillance #immobilier #malversation #finances #culture

      Source : https://www.cath.ch/newsf/le-vatican-nid-despions

    • Texas : un évêque menace d’excommunier des carmélites Raphaël Zbinden - cath.ch

      Mgr Michael Olson, évêque de Fort Worth (Texas), a déclaré le 18 août 2023 qu’une ou plusieurs carmélites du couvent d’Arlington pourraient subir une excommunication après avoir rejeté son autorité. Le dernier développement d’une dispute sur fond d’accusations de rupture de chasteté et d’usage de drogue.

      « C’est avec une profonde tristesse que je dois informer les fidèles du diocèse de Fort Worth que Mère Teresa Agnes pourrait encourir l’excommunication latae sententiae (c’est-à-dire par ses propres actions schismatiques) », a écrit Mgr Olson le 19 août 2023, rapporte le média américain The Pillar. L’évêque a brandi cette menace en référence à une déclaration publiée la veille sur le site du couvent d’Arlington, dans la banlieue de Dallas. Le texte des religieuses affirme que Mère Teresa Agnes Gerlach et le groupe de direction du monastère « ne reconnaissent plus l’autorité de l’actuel évêque de Fort Worth ou de ses représentants et ils ne peuvent plus avoir de relations avec eux ».

      Vœu de chasteté violé ?
      Il s’agit en fait du dernier développement d’un conflit qui dure depuis plusieurs mois entre Mgr Olson et les moniales de la Très Sainte Trinité. L’évêque a ouvert en mai 2023 une enquête canonique sur la supérieure, Mère Teresa Agnes Gerlach, qui aurait admis avoir violé son vœu de chasteté avec un prêtre. Cette dernière a nié les faits, invoquant avoir fait ces aveux sous l’emprise de médicaments pris suite à une intervention chirurgicale.

      La plus grande partie des moniales ont pris fait et cause pour leur supérieure. Elles ont réagi aux allégations en intentant une action civile d’un million de dollars contre l’évêque, alléguant notamment que Mgr Olson avait volé leurs biens en saisissant leurs téléphones et leurs ordinateurs lors d’une perquisition dans le couvent. Les religieuses affirment que les actions de l’évêque étaient motivées par des raisons financières et qu’il cherchait notamment à obtenir la liste de leurs donateurs.

      #Marijuana et #crucifix
      Le 31 mai, sur sa demande, le Vatican a nommé Mgr Olson « commissaire pontifical » pour le monastère et a annulé rétroactivement tous les problèmes de procédure canonique soulevés par les actions antérieures de l’évêque concernant le monastère.

      Le jour suivant, l’évêque a restreint aux soeurs l’accès à la messe et à la confession jusqu’à ce qu’elles retirent leur plainte. Il leur a rendu l’accès aux sacrements le 1er juin, tout en publiant dans le même temps un décret renvoyant Sœur Teresa Agnes.

      Dans le courant du mois de juin, le diocèse a également déclaré être en communication avec la police locale concernant de sérieuses inquiétudes sur « l’utilisation de marijuana et de drogues comestibles au monastère ». Le diocèse a même publié des photos provenant prétendument de l’intérieur du monastère semblant montrer des tables jonchées d’attirail de drogue, de produits de marijuana, de bongs et d’un crucifix.

      Les moniales ont fait plusieurs appels à Rome, arguant notamment que Mgr Olson avait fait usage de prérogatives réservées à une enquête canonique criminelle, alors que les actions présumées de la mère supérieure – bien que considérées comme un péché – ne constituent pas un crime selon le droit canonique.

      Le conflit s’est donc encore aggravé le 18 août lorsque les religieuses ont publié une déclaration inattendue rejetant l’autorité de l’évêque, et alléguant des mois « d’ingérence sans précédent, d’intimidation, d’agression, d’humiliation privée et publique et de manipulation spirituelle comme résultat direct des attitudes et des ambitions de l’actuel évêque de Fort Worth ».

      Mgr Vigano en soutien
      Elles ont publié en même temps une déclaration de soutien apparemment rédigée par l’ancien nonce apostolique aux Etats-Unis, l’archevêque Carlo Maria Vigano. Le prélat italien, qui s’est plusieurs fois opposé au pape François, invite « à soutenir la courageuse résistance des carmélites d’Arlington (…) pour envoyer un signal clair à ceux qui, dans l’Église, croient détenir un pouvoir absolu, jusqu’à contredire impunément l’autorité du Christ, chef du corps mystique ».

      On ne sait pas si l’évêque Olson a l’intention d’engager une procédure pénale administrative pour déterminer clairement si les religieuses sont excommuniées ou non, ou si la question restera latente. Mais il apparaît qu’il s’efforce de désolidariser les religieuses de leur Mère supérieure. Il a ainsi ordonné que le couvent d’Arlington « reste fermé au public jusqu’à ce que le Carmel désavoue publiquement les actions scandaleuses et schismatiques de Mère Teresa Agnes ». (cath.ch/thepillar/rz)

      #religieuses #immobilier #Femmes #sexualité #drogue #excommunication #chasteté #prêtre #carmélites

      Source : https://www.cath.ch/newsf/texas-un-eveque-menace-dexcommunier-des-carmelites

  • Drogue. La Silicon Valley carbure aux substances psychédéliques… y compris au boulot
    https://www.courrierinternational.com/article/drogue-la-silicon-valley-carbure-aux-substances-psychedelique

    Le milieu de la tech aux États-Unis carbure aux drogues psychédéliques, raconte “The Wall Street Journal”. Des entrepreneurs vantent les bienfaits des “microdoses” pour la santé et la créativité, allant parfois jusqu’à encourager tacitement leurs employés. Un mouvement qui n’est pas sans lien avec les perspectives mirobolantes qu’offre le développement des substances hallucinogènes à des fins médicales.

    The Wall Street Journal
    Traduit de l’anglais
    Dessin de Willis, Tunisie.
    [...]
    Tim Sae Koo avait créé une start-up de marketing numérique à San Francisco lorsqu’il a découvert les substances psychédéliques à Coachella, en 2014. Il raconte avoir compris par ce moyen qu’il avait créé son entreprise pour que sa mère soit fière de lui et qu’il était temps de la revendre. “Beaucoup de ces explorations pendant mes voyages psychédéliques m’ont aidé à voir plus clairement que j’avais créé l’entreprise en raison de traumatismes”, témoigne-t-il.

    Depuis cinq ans, il organise des cérémonies d’ayahuasca au Costa Rica pour des entrepreneurs et PDG de la tech. Il compte à ce jour plus de 500 participants, y compris quelques fondateurs de start-up qui pèsent plus d’un milliard de dollars, précise-t-il.

    https://jpst.it/3lcI0

    • https://www.arte.tv/fr/videos/113512-034-A/28-minutes (à partir de 42’25’’) :
      Transcription de l’exposé de Marie Bonnisseau :

      Jean Mathieu Pernin : Marie, vous, ce soir vous allez nous parler de la fin d’un tabou en entreprise, hein, dans les start up de la Silicon Valley, il est désormais courant de cosommer et de parler de drogues.
      Marie Bonnisseau : oui et c’est très sérieux, c’est une tendance qui fait l’objet d’un long article dans le très sérieux Wall Street Journal, la bible des milieux d’affaires américains, et qui racontent comment un demi siècle, plus d’un demi-siècle après le « summer of love », les drogues psychédéliques sont en train de faire leur retour main dans la main avec le capitalisme. Et de citer Elon Musk qui prendrait de la kétamine, Sergey Brin, le cofondateur de Google qui s’autorise parfois quelques champignons hallucinogènes, et plus largement des milliers de cadres de ces start up (j’ai pas le chiffre exact évidemment car c’est illégal) qui, le matin avec leur thé vert, s’administreraient une micro-dose, toute petite dose de LSD, de MDMA, de psylocibe, ce champignon qu’on dit magique, juste avant de se mettre au travail. Ou alors le vendredi avec ce qu’on appelle les « microdosing fridays », oui ça existe.
      Alors pourquoi ? Oui ces substances, nous disent-ils, prises en très très petites quantités régulièrement ne donnent non pas des hallucinations mais seraient sensées aider à se concentrer, à être plus présent sur le moment et à penser « out of the box », hors du cadre, vous savez, cette expression chérie de la tech qui survalorise les idées nouvelles, les innovations constantes. L’i-phone n’aurait jamais existé sans LSD, une phrase qu’on attribue à Steve Jobs, et qui est reprise en boucle par ces adeptes, euh ... de la drogue. Renaissance psychédélique qui est beaucoup plus cadrée professionnelle que dans les années 70, et qui est paradoxalement poussée par une méfiance de la jeune génération envers toute l’industrie pharmaceutique accusée de zombifier les patients, l’expression est d’Elon Musk, à coups d’antidépresseurs. Et comme on est dans la Silicon Valley, ce projet s’accompagne de millions de $ d’investissements dans la recherche et les essais cliniques privés sur ces psychotropes qu’on dit à fin thérapeutique. Même si pour le moment beaucoup sont en train de s’auto-administrer ces drogues sans aucun suivi médical et ignorent délibérément cette réalité que je vous rappelle : « l’usage des produits stupéfiants est dangereux pour la santé et strictement interdit par la loi ». Qu’importe, il y a de gros investisseurs qui sont déjà en train de parier sur une prochaine légalisation, ils y croient, de la MDMA, des champignons, et ils prévoient même un marché de 12 millions de $ d’ci la fin de la décennie. En attendant, ils ne craignent pas grand chose :
      - La FDA (qui est le régulateur américain) se fiche complétement de nous - ça c’est un adepte du micro-dosing qui explique ça avec beaucoup de cynisme au journal les Échos.
      – C’est une industrie, dit-il, qui ne draine pas beaucoup d’argent pour l’instant, qui ne génère pas de violence. Pourquoi aller embêter des Blancs éduqués qui peuvent se payer un avocat ?

      Drogues de riches, drogues de privilégiés, que certains d’ailleurs comparent à la cocaïne qui a ravagée Wall Street dans les années 80, et qui transforment aujourd’hui cette « expérience psychédélique » des hippies d’antan en dopage de bureau.

  • Quel est le coût social de l’alcool, du tabac, des drogues « licites » et « illicites » ?
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/02/alcool-tabac-drogues-licites-et-illicites-quels-couts-pour-la-societe_618415

    Par an, le coût du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards, selon une étude menée pour l’Observatoire français des drogues. Par Mattea Battaglia

    Les calculs sont complexes mais ils donnent à voir, en quelques tableaux, une estimation de ce que coûtent à la société, chaque année, les drogues « licites » (alcool, tabac) et « illicites », selon la terminologie retenue par Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et avocat au barreau de Paris, auteur d’une note sur le sujet commandée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), rendue publique lundi 31 juillet. Une porte d’entrée statistique, pour appréhender, autrement que par le prisme des faits divers, saisies et interpellations, les conséquences de la consommation, de la vente et du trafic de ces substances au sens large.
    Coût des vies perdues, coût des pertes de production (pour les entreprises), coût de la perte de qualité de vie (pour l’individu consommateur), mais aussi coût des soins, de la prévention, de la répression pour les finances publiques, rapportées aux économies faites sur les retraites non versées (aux personnes décédées) et sur les taxes prélevées (alcool et tabac)… L’équation telle que l’a posée l’auteur, prolongeant une précédente étude publiée en 2015, lui a permis d’obtenir trois chiffres-clés : par an, le « coût social » du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards d’euros, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards d’euros.


    #tabac #alcool #drogues #économie #santé

  • Montréal touchée de plein fouet par la consommation destructrice de fentanyl
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/26/montreal-touchee-de-plein-fouet-par-la-consommation-destructrice-de-fentanyl


    [à « Zombieland », et non pas à Montréal] Des personnes attendent à l’extérieur d’Insite, un site de consommation supervisée, dans le quartier Downtown Eastside (DTES) de Vancouver (Canada), le 3 mai 2022. GARY CORONADO / LOS ANGELES TIMES VIA GETTY IMAG

    D’autres facteurs sont plus inattendus, liés aux mesures publiques de lutte contre la drogue. « Les politiques nationales de prohibition ont rasé l’#héroïne de la carte des ventes », ouvrant la voie au fentanyl, rappelle M. Fallu, qui estime que l’héroïne avait, au fond, « prémuni Montréal de la vague des opioïdes de synthèse ». Depuis, le fentanyl est synthétisé dans des laboratoires clandestins locaux. Dans la rue, à dose équivalente, il est un tiers moins cher que l’héroïne. « Lorsqu’il n’y a plus que ça à portée de main, les consommateurs précaires s’en remettent » à cette substance, estime Jean-François Mary, directeur général de Cactus, l’un des plus vieux programmes communautaires accompagnant les usagers de drogues au Québec.

    « Drogue du zombie »

    S’ils concernaient 0,3 % des visites dans les salles de consommation supervisées en 2019, le fentanyl et les produits similaires en constituent, aujourd’hui, 33 %. En témoigne le nombre d’interventions d’urgence dans ces espaces – où la consommation peut s’effectuer à l’abri, avec une supervision destinée à sauver les personnes en overdose –, passé de 100 par an à plus de 500 en 2022.

    A la direction régionale de santé publique de Montréal, la docteure Carole Morissette met en cause « la circulation de mélanges complexes de fentanyl avec d’autres substances telles que la xylazine ». Les conséquences de l’usage de ce dernier produit, un analgésique normalement administré aux chevaux, également appelé « drogue du zombie », fait déjà des ravages aux Etats-Unis. Sa consommation entraîne des lésions cutanées, allant jusqu’à la nécrose des chairs. Le naloxone, principal antidote aux overdoses par opioïdes, est inefficace contre une surdose de #xylazine.

    #drogues #fentanyl

  • Près de 7 tonnes de cocaïne au milieu d’un container de bananes dans le port d’Anvers : 4 suspects interpellés RTBF - Belga

    La douane a trouvé une grosse quantité de cocaïne cachée dans un container de bananes dimanche au port d’Anvers, communique le parquet anversois mardi. Au total, 6822 kilos de drogue ont été découverts. La police a appréhendé quatre individus.

    La saisie s’est opérée sur le quai 1742 au port du pays de Waes, une section du port d’Anvers. La cocaïne se trouvait avec un chargement de bananes en provenance d’Équateur. La Police Judiciaire Fédérale (PJF) d’Anvers a appréhendé quatre suspects lors de l’opération. Ils ont entretemps été présentés à un juge d’instruction, qui a décidé de les maintenir en détention.

    #drogues #cocaïne #mafia #santé #addiction #société #trafic #criminalité #cocaine #Anvers #criminalité

    Source : https://www.rtbf.be/article/pres-de-7-tonnes-de-cocaine-au-milieu-dun-container-de-bananes-dans-le-port-dan

  • Tranq has become a bigger part of Philly’s street fentanyl supply. The wounds left behind are killing people
    https://edition.cnn.com/2023/03/07/health/philadelphia-xylazine-tranq-drug/index.html

    8.3.2023 by Elle Reeve, Samantha Guff, Deborah Brunswick - Philadelphia CNN — What drug users and people who work with them in Philadelphia talk about is the smell. The smell of rotting flesh from open infected wounds.

    Some users say they feel ashamed of the state of their bodies, but more feel a sense of urgency. They need help. The wounds are killing them.

    “It is absolutely horrible. That’s the reality, though,” said James Sherman, known as Sherm around Philadelphia’s Kensington neighborhood, where he once used drugs and where he now tries to help those still on the streets.  

    The need for help has become more urgent over the last three years, as the animal tranquilizer xylazine, also called tranq, has become a bigger part of Philly’s street fentanyl supply. Xylazine can cause large wounds that won’t heal, no matter where you inject it and they can appear even if you snort it or smoke it. Infections are common and can even lead to amputations.  

    “Some people aren’t ready to see that yet,” Sherman said. “It’s literally people’s flesh rotting, and you can smell it.”  
    Nick Gallagher has a wound dressed. He says it has been open for 21 months.

    Kensington has seen the changing nature of America’s addiction crisis. It has been well known as a place to buy heroin under the elevated rail line, a short distance but a world away from the business and tourist centers of downtown.  

    Heroin was edged out by the more powerful synthetic opioid fentanyl. But fentanyl’s effects don’t last as long as heroin, and so xylazine was added to street fentanyl to “give it legs,” according to Sarah Laurel, who founded Savage Sisters, the harm-reduction group that employs Sherman. 

    Xylazine is not approved for humans, but it’s widely available for veterinarians to sedate large animals like horses. Like an opioid, it can kill pain but it cannot be reversed with Narcan, also known as naloxone, which is used to treat opioid overdoses, according to the US Drug Enforcement Agency. As xylazine is usually mixed in with fentanyl, naloxone can help an overdosed person by counteracting the opioid, though other measures may be needed. Workers at Savage Sisters now carry oxygen tanks with them.

    The drug has side effects like “tranq walk,” where people seem unaware of their surroundings, along with sores and wounds.  

    A user, Maggie, told CNN what she’s seen. “You shoot up and you miss, you get a sore. You don’t take care of your sore, you’ll wind up in a hospital with a hole,” she said. It had happened to her. It started out like a pimple, and then it got bigger, and then the skin came off and she had a half-dollar-sized wound. “I could have lost my hand.” 
    Xylazine can lead to the “tranq walk” where users stumble around, seeming unaware of their surroundings.

    Tranq made its mark on Philadelphia’s street drugs about three years ago. That’s when doctors, users and those who try to help them saw a difference. 

    Dr. Joseph D’Orazio, an emergency physician and addiction medicine specialist at Temple University Hospital, said patients started to have major wounds that were different from typical injection drug use. “These wounds were a lot deeper, a lot more severe, there were big necrotic areas,” he said. “They were deep down into tendons. Sometimes you can see the bones, and we were starting to see more patients that were requiring amputations.”  

    Initially, there was no demand for xylazine.  

    “Nobody was coming to Kensington to buy tranq, they were coming to get heroin,” said Laurel of the Savage Sisters group. “You don’t go to your drug dealer and say, ‘Do you have a nutrition label with this?’ … You get what you get, and you don’t get upset.” And whatever you get, you eventually feel a physical compulsion to do, she said. 

    D’Orazio, who also runs a streetside clinic in Kensington, said: “I’ve heard some people say, ‘Everything has fentanyl in it except the fentanyl.’” That’s the way fentanyl has been found as an adulterant in many other drugs, helping to drive US overdose deaths to record highs. But in Kensington, now the fentanyl supply has adulterants too. Xylazine is in  9 out of 10 samples of lab-tested dope in Philadelphia. “What we’re seeing is the bags of fentanyl sometimes don’t have fentanyl … it’s just xylazine,” he said.   

    Xylazine is most concentrated in Philadelphia, according to Dr. Rahul Gupta, director of the Office of National Drug Control Policy. But it’s in all 50 states, he told CNN.  

    The White House is looking at xylazine as a potential “emerging threat,” which would trigger the development of a federal plan to address it, he said.  

    And last week the US Food and Drug Administration announced it had taken action to stop unlawful imports of xylazine.  

    That might slow the spread of xylazine, first noted in Puerto Rico in the 2000s, across the nation. But in Kensington, there could be more unintended consequences.   

    Xylazine withdrawal can cause intense anxiety and dysphoria, D’Orazio said, and the medications used to treat opioid withdrawal don’t work well for xylazine. That’s making the public health crisis worse. “People are avoiding the hospital because they feel like withdrawal can’t be well managed,” he said. “They go longer, and the disease gets worse before they come in.”  
    Sarah Laurel, who founded Savage Sisters during her own recovery, says people’s pain needs to be treated.

    Dana, who came to Savage Sisters to get her wounds treated, said she was violently ill when in withdrawal from xylazine. “I’d rather come off fentanyl and heroin put together than xylazine,” she said.  

    There is also a fear that something even worse could replace the currently cheap and widespread xylazine if it becomes harder to get.  

    Neither D’Orazio nor Laurel think cutting supply will do much for people who are addicted and without homes in Kensington.

    D’Orazio said there needed to be more affordable housing, more access to health care, fewer restrictions on drugs that treat addiction, and less stigma on what he says is a chronic disease, like diabetes. But he added there also needs to be more focus on prevention of drug use disorder, which means looking at mental health care. His patients tended to have suffered childhood trauma, like abuse and neglect. There needs to be more “early intervention for people with trauma in their life,” he said.  

    Maurice, whose voice has been hoarse since he was injected in the neck with tranq and fentanyl a couple of months ago, said: “A lot of people have pain from their past they’re dealing with, and they try to numb themselves.”  

    In conversations with CNN about why they’d come to Savage Sisters, several people brought up painful past experiences like rape or abuse almost immediately, as though those memories were simmering just below the surface. Maggie said that, at 66, “It’s been a long life, believe me, doing this sh*t … things I’ve got to face. I’ve got to get some kind of therapy. This thing happened to me when I was five years old that shouldn’t have happened to me.”

    Laurel, herself a recovering heroin addict, calls everyone she meets and tries to help in Kensington her “friend.” 

    “The people that are out here numbing their pain with substances, whether it’s heroin, alcohol, cocaine, we need to address the pain, we need to stop isolating the substance and look beyond it,” she said.   

    Savage Sisters offers several mental health programs for people in its recovery houses, and Laurel says it’s very expensive, but worth it. She’s had to work hard to raise money. “Until it directly affects them, nobody cares. It’s ugly. It’s not a cute, fun thing to donate your money or time to, right? It’s hard. It’s rough. It’s sad. It’s painful. … I had to come up with ways to convince people that we’re worth saving.”  

    Some news organizations have called xylazine “the zombie drug.” Laurel hates that term. “The only way that you can get rid of a zombie is by killing their brain,” she said. “Why would you say that about my friends? Why would you say that about a human? It’s already hard enough trying to get people to care about us.”

    #ZSA #xylazine #tranq #drogues #épidémie

  • Une nouvelle campagne met les groupes à risque en garde contre les dangers de la cocaïne Anne François - Vrt nws

    La consommation de cocaïne augmente en Flandre, à tel point que la ministre du Bien-être, de la Santé publique et de la Famille Hilde Crevits (CD&V) vient de lancer une campagne de sensibilisation, en collaboration avec le Centre flamand d’expertise sur l’alcool et autres drogues (VAD). Via des films courts placés sur les réseaux sociaux, la ministre veut informer et attirer l’attention sur les dangers de la cocaïne. « Ce sont avant tout les jeunes adultes qui consomment cette drogue addictive », souligne Kathleen Peleman du VAD.

    Les films de sensibilisation seront avant tout destinés à trois profils de consommateurs de cocaïne : les personnes qui veulent répondre à une pression élevée de travail ou de prestations professionnelles, les consommateurs de cocaïne qui veulent accroître leur plaisir lors de sorties nocturnes, et les personnes qui prennent des stupéfiants pour tenter d’oublier leurs problèmes. Ces publics différents recevront des informations sur les dangers de la consommation de cocaïne et seront dirigés vers le site internet d’information sur les drogues, pour davantage de détails et une aide personnalisée.

    Un quatrième film est destiné aux citoyens qui s’inquiètent de la consommation de cocaïne d’une personne dans leur entourage. Ils recevront des indications sur la façon d’aborder le sujet, tout en se protégeant. Les quatre films seront également diffusés via Google, à l’attention des personnes qui font une recherche sur la cocaïne via l’internet.

    « En plus de tous les moyens qui sont déployés dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre la criminalité, il est important de veiller à la santé des consommateurs de cocaïne. C’est la raison pour laquelle nous lançons quatre films destinés aux divers types de consommateurs », expliquait la ministre flamande de la Santé publique Hilde Crevits.

    Groupes cibles
    D’après le Centre flamand d’expertise sur l’alcool et autres drogues, la consommation de cocaïne est avant tout répandue parmi les citoyens âgés de 25 à 34 ans. « Des études indiquent que les hommes qui font partie de cette catégorie d’âge sont huit fois plus susceptibles de consommer de la cocaïne que les femmes », souligne Kathleen Peleman.

    Elle précise que les films qui seront diffusés ne montreront pas des images choquantes. « Quand on mène une campagne de sensibilisation avec des images effrayantes, on atteint avant tout les personnes qui sont déjà convaincues des dangers de la drogue. Les personnes qui sont tentées par la cocaïne ou qui la consomment vont rejeter la campagne ».

    La campagne de sensibilisation ne sera pas visible dans des lieux publics. « Parce que la consommation de cocaïne est très basse au sein de la population. Et parce que nous ne voulons pas normaliser la cocaïne », conclut Peleman.

    #drogues #cocaïne #mafia #santé #addiction #société #trafic #criminalité #cocaine #opioides

    Source : https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2023/06/27/une-nouvelle-campagne-met-les-groupes-a-risque-en-garde-contre-l

  • Stupéfiants : « Le policier n’est pas un percepteur public »… L’annonce de Macron ne passe pas auprès des syndicats
    https://www.20minutes.fr/societe/4043014-20230626-stupefiants-policier-percepteur-public-annonce-macron-pas

    L’AFD devait ainsi permettre aux policiers de gagner du temps, et d’être certains que la personne arrêtée a bien été sanctionnée. Mais deux ans et demi plus tard, ce faible taux de recouvrement prouve « son échec complet », explique à 20 Minutes Yann Bisiou, maître de conférences à l’université Paul-Valéry de Montpellier. « On a augmenté le nombre de faits constatés mais on a diminué l’efficacité de la répression, car il y a moins d’amendes payées. Avant sa mise en place, quand les tribunaux condamnaient des consommateurs à une amende, ce taux de recouvrement était entre 41 et 42 % », observe l’universitaire.

    Le chef de l’Etat ne compte donc pas en rester là. « On a commencé à équiper les agents de 5.000 terminaux de paiement », a-t-il également fait savoir à La Provence. Et les principaux syndicats de policiers sont dubitatifs. Si le paiement par carte bancaire existe déjà, surtout pour les infractions au Code de la route, « le paiement en espèces, sur la voie publique, reste quant à lui trop fastidieux », notamment en raison des « contraintes liées au transport et à la gestion du numéraire », estime dans un communiqué Unsa Police.

    « La hiérarchie va nous pousser à ramener des AFD »
    « Ce n’est pas le rôle d’un policier d’être un percepteur public, c’est celui du Trésor public », nous indique Eric Henry, délégué national d’Alliance. « Si le mis en cause ne nous remet qu’une partie de la somme due, devra-t-on faire lui signer une reconnaissance de dette indiquant qu’il lui reste un reliquat à payer ? » s’interroge-t-il. « Et si le policier doit enchaîner les interventions et qu’il n’a pas le temps de ramener l’argent dans un lieu prévu à cet effet ? Et si l’argent est perdu lors d’une intervention difficile ? Qui sera responsable ? »

    Jean-Christophe Couvy, secrétaire national unité SGP-police FO, partage ces inquiétudes. « Ça nous donne une responsabilité supplémentaire. Imaginez, si on dresse plusieurs AFD à 150 euros et que les gens nous paient en liquide. » Il ajoute que « la hiérarchie va nous pousser à ramener des AFD et à les faire payer tout de suite, on va avoir cette pression-là ». Cela risque, dit-il, de mettre les agents dans des situations délicates. « Il faudra demander à la personne sous l’empire de stupéfiants de payer tout de suite, et lui expliquer qu’on va l’accompagner à un distributeur pour retirer de l’argent. Le ton va forcément monter un peu », souligne le syndicaliste, ajoutant que « ceux qui ont pensé à ça n’ont visiblement jamais pratiqué sur le terrain ».

    « Ils ne la paieront pas plus demain »
    Yann Bisiou, lui, estime que cette annonce ne changera pas la donne. « Quand on analyse les données communiquées par le ministère de l’Intérieur en 2022, on observe que l’AFD est une mesure très discriminante. Il y a, chez les personnes visées, une surreprésentation des jeunes hommes de banlieue. Mais ces gens-là n’ont pas les moyens de payer l’amende et ils ne la paieront pas plus demain, paiement immédiat ou pas. »

    #drogue #prohibition #amendes

  • #Gorafi La cocaïne non-utilisée du Festival de Cannes sera reversée à des associations

    C’est un geste anti-gaspi qui a de quoi redonner le sourire. C’est sous l’impulsion de Thierry Frémeaux (directeur du Festival de Cannes) et de plusieurs personnalités du cinéma, qu’il a été décidé que toute la cocaïne non-utilisée pendant l’évènement sera reversée à des associations dès la semaine prochaine. Une belle preuve de générosité qu’il faut saluer dans ces temps difficiles.


    Capucine Devers a été choisie pour gérer l’opération. Selon elle, même si le stock est limité, c’est une belle occasion à saisir : « Le stock de cocaïne est estimé à environ 900 kilos. Soit deux ou trois soirs au festival – ou seulement 6 heures s’il y a Pio Marmaï et Benoît Magimel dans la même pièce. Mais pour des gens qui n’ont pas l’habitude, il peut tenir longtemps, et cela leur donnera du baume au cœur… Mais attention à la tachycardie ! (rires) »

    Les bénéficiaires
    Concernant les bénéficiaires de l’opération, ils ne sont pas choisis au hasard. La direction a privilégié des associations locales d’aides au SDF, ou une association luttant contre la solitude des personnes âgées. Raoul, SDF de 64 ans, a été choisi pour tester le produit en avant-première. Il raconte ses impressions : « J’ai mélangé coke, alcool et médicaments, et je suis resté debout 72 heures à faire les cent pas et à parler tout seul. Je me suis battu deux fois et j’ai fait 24 heures de garde à vue. Je regrette rien et si c’était à refaire, j’en reprendrais encore plus ! D’ailleurs il vous en reste ? »

    Contrôlée par nos soins, la poudre est une 0.8 (pure à 80%) ce qui est un score très correct pour un produit importé et souvent trop coupé. Un beau cadeau donc, qui change des traditionnels paquets de pâtes et autres jambons sous vide, et qui apportera un peu de joie aux nécessiteux.

    #drogues #cocaïne #mafia #Cannes #showbizz #santé #addiction #société #trafic #criminalité #cocaine #opioides #france #culture

    Source : https://www.legorafi.fr/2023/06/13/la-cocaine-non-utilisee-du-festival-de-cannes-sera-reversee-a-des-associati

    • #figaro Rouen : le record mondial de la plus longue chenille humaine a été battu

      En marge de l’Armada, à Rouen, plus de 3900 personnes ont dansé sur l’air d’« accroche tes mains à ma taille, c’est la chenille qui redémarre », rapporte BFM Normandie. Certifié par un huissier de justice, le nombre de participants permet de battre le record breton. En juin 2022, une chenille composée de 1336 personnes avait égayé Saint-Brieuc.

      L’évènement, organisé par des journalistes de 76Actu et France Bleu Normandie, était préparé depuis un an. Il a lieu à 18h sur l’esplanade Sant-Gervais, lieu où se tiennent les concerts de l’Armada.


      Un plan bien ficelé avait été monté, auquel ont notamment participé le maire de la ville, Nicolas Mayer-Rossignol, ainsi que Vincent Piguet, qui a fondé la Chenille school academy. « Ça chenille très très bien », a-t-il affirmé à nos confrères de BFM Normandie.

      #bêtise #Rouen #France #EnMarche
      h-actu/rouen-le-record-mondial-de-la-plus-longue-chenille-humaine-a-ete-battu-20230613

      Rouen chenille humaine

  • Opioïdes : La famille Sackler paiera 6 milliards de $ pour éviter des poursuites civiles JTA - Time of israel

    Une décision de la cour d’appel fédérale américaine protège la famille juive propriétaire de Purdue Pharma et permet à l’entreprise d’indemniser les victimes et leurs familles

    La famille Sackler, les milliardaires juifs dont la commercialisation de l’antidouleur OxyContin a alimenté le phénomène de l’épidémie d’opioïdes aux États-Unis, bénéficiera d’une immunité totale contre Purdue Pharma, leur société, en échange d’allocation de fonds, pouvant aller jusqu’à 6 milliards de dollars, à des programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie.

    La décision d’une cour d’appel fédérale mardi d’accorder l’immunité met effectivement fin aux milliers de poursuites civiles qui ont été intentées contre Purdue Pharma en raison des décès dus aux opioïdes.

    Selon le plan approuvé mardi par la deuxième cour d’appel fédérale de New York, les membres de la riche famille Sackler céderaient la propriété de Purdue, basée à Stamford, dans le Connecticut, qui deviendrait une nouvelle société connue sous le nom de Knoa, dont les bénéfices seraient versés à un fonds destiné à prévenir et à traiter les dépendances.


    Illustration : Sur cette photo du 17 août 2018, proches et amis de victimes de l’OxyContin et d’opioïdes déposent des flacons de pilules en signe de protestation devant le siège social de Purdue Pharma, qui appartient à la famille Sackler, à Stamford, dans le Connecticut. (Crédit : AP Photo/Jessica Hill)

    Les membres de la famille contribueraient également à hauteur de 5,5 à 6 milliards de dollars en espèces au fil du temps, soit environ la moitié de ce que le tribunal a estimé être leur fortune collective, dont une grande partie est détenue à l’étranger. Une grande partie de cet argent – au moins 750 millions de dollars – ira aux victimes individuelles de la crise des opioïdes et à leurs survivants. Les paiements devraient s’échelonner entre 3 500 et 48 000 dollars.

    La décision de mardi protège également les membres de la famille Sackler contre les poursuites judiciaires liées aux effets des opioïdes, même s’ils n’ont pas déposé le bilan.


    Des personnes ayant perdu des proches à cause des opioïdes manifestent devant le musée Arthur M. Sackler, à l’université de Harvard, dans le Massachusetts, le 12 avril 2019. (Crédit : AP Photo/Josh Reynolds, Archives)

    Ces protections sont au cœur de l’accord proposé qui mettrait fin aux plaintes déposées par des milliers d’États, de collectivités locales, de gouvernements tribaux amérindiens et d’autres entités. Les membres de la famille Sackler ont clairement indiqué que sans ces protections, ils ne respecteraient pas leur part de l’accord.

    L’accord n’accorde pas aux membres de la famille Sackler l’immunité contre d’éventuelles poursuites pénales.

    « C’est un grand jour pour les victimes, dont certaines ont désespérément besoin d’argent et attendent ce jour depuis longtemps », a déclaré Ed Neiger, un avocat représentant des victimes individuelles.

    Cheryl Juaire, une femme du Massachusetts qui a perdu deux fils à la suite d’overdoses, a déclaré qu’elle ne savait pas à quel montant s’attendre. « Mes enfants sont partis et il n’y a rien que je puisse faire pour les ramener », a-t-elle déclaré, mais elle a ajouté que les fonds aideraient les enfants de ses fils. « Ils auront des appareils dentaires, des lunettes, des choses dont ils ont besoin et qu’ils n’auraient pas pu avoir autrement. »

    Les membres de la famille Sackler et Purdue ont également salué la décision.

    « Les membres de la famille Sackler estiment que la mise en œuvre tant attendue de cette résolution est essentielle pour fournir des ressources substantielles aux personnes et aux communautés dans le besoin », ont déclaré les membres de la famille propriétaire de Purdue dans un communiqué mardi. « Nous sommes heureux de la décision de la Cour de permettre à l’accord d’aller de l’avant et nous attendons avec impatience qu’il prenne effet dès que possible. »


    Des manifestants font un die-in aux abords du tribunal qui est en train de prononcer la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. Illustration (Crédit : Seth Wenig/AP)

    Les fondateurs de Purdue, Arthur, Mortimer et Raymond Sackler, sont les fils d’immigrants juifs de Brooklyn qui ont suivi des études de médecine en Écosse parce que les écoles américaines n’admettaient pas les juifs à l’époque. Mortimer et Raymond ont lancé l’OxyContin en 1996, après qu’Arthur a quitté l’entreprise ; la famille a ensuite gagné des milliards en commercialisant agressivement le médicament pendant plus de deux décennies, alors même que des signes montraient qu’il entraînait les utilisateurs dans la dépendance aux opiacés.

    Les trois frères sont décédés, mais d’autres membres de la famille ont conservé le contrôle de Purdue Pharma et leur fortune, estimée à environ 11 milliards de dollars il y a deux ans.

    Le nom Sackler était régulièrement présent dans les cercles philanthropiques jusqu’à ce que les poursuites contre les opioïdes commencent à s’accumuler en 2019, date à laquelle de nombreuses institutions culturelles ont commencé à refuser les dons de la famille et à retirer leur nom des bâtiments. L’artiste et activiste juive Nan Goldin a été le fer de lance d’un mouvement populaire s’opposant à la famille pendant des années.



    Gabe Ryan, un employé, supprime les lettres formant le nom d’ Arthur M. Sackler à l’entrée du bâtiment de l’école de médecine Tufts à Boston, le 5 décembre 2019 (Crédit : AP Photo/Steven Senne)

    L’un des bénéficiaires notables des Sackler, l’université de Tel Aviv, a résisté aux pressions visant à supprimer le nom Sackler de son école de médecine – bien que l’aile de son école de médecine tournée vers les États-Unis ait discrètement supprimé le nom Sackler de son matériel de marketing l’année dernière.

    Purdue est peut-être l’acteur le plus médiatisé de l’industrie des opioïdes. Mais plusieurs autres fabricants de médicaments, sociétés de distribution et pharmacies ont également été poursuivis par les États et les collectivités locales. Si une poignée d’affaires ont été portées devant les tribunaux, beaucoup sont en cours de règlement.

    La valeur totale des règlements proposés et finalisés au cours des dernières années s’élève à plus de 50 milliards de dollars. Parmi les entreprises qui ont conclu des accords figurent les fabricants de médicaments Johnson & Johnson et Teva, les géants de la distribution AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, ainsi que les chaînes de pharmacies CVS, Walgreens et Walmart.

    Un seul autre grand règlement de procès concernant les opioïdes prévoyait des paiements pour les victimes.

    Un militant installant des pierres tombales en carton avec les noms des victimes d’overdose d’opioïdes devant le palais de justice où se déroule le procès de la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig/Dossier)


    La majeure partie de l’argent doit être utilisée pour lutter contre la crise des opioïdes, qui a été liée à plus de 500 000 décès aux États-Unis au cours des deux dernières décennies, dont plus de 70 000 par an récemment.

    Ces dernières années, la plupart des décès ont été liés au fentanyl et à d’autres opioïdes synthétiques illicites, et non à des analgésiques délivrés sur ordonnance.

    #Sackler #purdue_pharma #big_pharma #santé #oxycontin #fentanyl #opioïdes #McKinsey #Johnson_&_Johnson #Teva #AmerisourceBergen #Cardinal_Health #McKesson #CVS #Walgreens #Walmart #oxycodone #naloxone #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #carfentanil #overdose

    Source https://fr.timesofisrael.com/opioides-la-famille-sackler-paiera-6-mds-de-pour-eviter-des-poursu

  • Quand les trafiquants de drogue évangéliques utilisent la religion dans la lutte pour les territoires à Rio Leticia Mori rouleau - BBC News, Brésil

    Les trafiquants de drogue qui dominent les favelas de Parada de Lucas, Vigário Geral et trois autres communautés de la zone nord de Rio de Janeiro ont choisi des références bibliques comme principaux symboles.

    La faction s’appelle le « gang (tropa) d’Aaron » - une figure chrétienne, le frère de Moïse. L’étoile de David était déployée sur les murs et les drapeaux à l’entrée des favelas, et est même affichée en néon au-dessus d’un réservoir d’eau dans la communauté de Cidade Alta.

    Le territoire a été nommé, selon la police, le « complexe d’Israël » par le chef du gang - une référence à la « terre promise » pour le « peuple de Dieu » dans la Bible.


    Le groupe criminel a d’abord commandé le trafic de drogue à Parada de Lucas et a étendu son domaine aux communautés voisines. Aujourd’hui, Tropa contrôle le trafic de drogue dans les favelas de Cidade Alta, Pica-pau, Cinco Bocas et Vigário Geral, selon les centres de recherche de la police et de la sécurité publique.

    "Le terme de néo-pentecôtisme a été utilisé par plusieurs chercheurs qui analysent le phénomène des trafiquants de drogue qui s’approprient, de manière explicite et ouverte, les religions néo-pentecôtistes, y compris dans leurs activités criminelles", explique la politologue Kristina Hinz, chercheuse à du Laboratoire d’analyse de la violence de l’UERJ (Université d’État de Rio de Janeiro) et doctorante à l’Université libre de Berlin.

    C’est-à-dire qu’en plus de la conversion personnelle, la religion joue également un rôle stratégique dans le maintien du pouvoir et dans les conflits territoriaux, selon les chercheurs.

    La communauté évangélique traditionnelle rejette fermement l’idée qu’un trafiquant de drogue puisse être évangélique.

    "Un pasteur sérieux n’acceptera pas que quelque chose d’illégal dans la loi humaine et d’immoral soit associé au Christ", déclare le pasteur Carlos Alberto, qui a travaillé comme pasteur dans la favela Cidade de Deus pendant 17 ans et avant cela, il l’était lui-même trafiquant de drogue. "Le pasteur doit montrer qu’il peut se repentir, mais pour être accepté comme évangélique, il doit abandonner tout ce qui est contraire aux principes bibliques, moraux et éthiques."

    Cependant, les trafiquants de drogue considérés comme faisant partie du néo-pentecôtisme se déclarent non seulement membres de la religion, mais mènent aussi une vie religieuse, soulignent les chercheurs.

    Le chef du trafic de drogue dans le Complexe Israël est la cible, par exemple, de 20 mandats d’arrêt pour meurtre, torture, trafic, vol et recel de cadavre. Parallèlement, il se déclare évangélique, répand des références religieuses dans toute la région et a des amis pasteurs, selon la police.

    "Ce sont des trafiquants de drogue qui participent à la fois à la ’vie du crime’ et à la vie religieuse évangélique, allant aux offices, payant leurs dîmes et même payant des présentations d’artistes gospel dans la communauté", explique Kristina Hinz.

    Cette influence des religions sur la dynamique du pouvoir du trafic de drogue a toujours existé, disent les chercheurs, et n’est pas unique au protestantisme. Mais la conversion des trafiquants de drogue au pentecôtisme est un phénomène avec ses propres caractéristiques, dans un pays qui est en passe d’avoir une majorité évangélique dans la prochaine décennie.

    Source et suite : https://www.bbc.com/afrique/articles/cy7p1wxed3lo

    #religion #évangélisme #protestantisme #religions #églises_évangéliques #églises #évangélistes #drogue #drogues #société #violence #addiction

  • À Marseille, le projet de salle de shoot bute sur le refus de la mairie des 1/7 - #Marsactu
    https://marsactu.fr/a-marseille-le-projet-de-salle-de-shoot-bute-sur-le-refus-de-la-mairie-des-

    Annoncé pour 2023 par l’adjointe à la santé Michèle Rubirola, le projet de salle de consommation à moindre risque pour les usagers de drogue est toujours bloqué. Des lieux ont été identifiés dans le 1er arrondissement, mais la mairie de secteur refuse de rencontrer les porteurs de projet.

    Marseille en manque de salle de shoot
    Quand la ville ignore ses toxicomanes
    Une enquête sur scène présentée par Violette Artaud
    https://www.mediavivant.fr/marseille-en-manque-de-salle-de-shoot-quand-la-ville-ignore-ses-toxicoma
    En France, seules les villes de Paris et Strasbourg ont une #salle_de_shoot. Encore au stade expérimental.
    #toxicomanie #Marseille #drogue #RdR

  • L’équasy – une addiction sous-estimée pouvant influencer le débat actuel sur les dangers des drogues | vih.org
    https://vih.org/20230504/lequasy-une-addiction-sous-estimee-pouvant-influencer-le-debat-actuel-sur-les-d

    Alors pourquoi les activités sportives dangereuses sont-elles autorisées, quand des drogues relativement moins dangereuses ne le sont pas ? Selon moi, cela reflète une approche sociétale qui ne pèse pas correctement les risques relatifs des drogues par rapport à leurs dangers réels. Une société qui échoue également à comprendre les motivations des consommateurs de drogues, particulièrement les jeunes, et comment ils perçoivent ces risques comparés à d’autres activités. Le grand public, surtout la jeune génération, est désillusionné par le manque d’objectivité dans les débats politiques sur les drogues. Ce manque de débat rationnel peut miner la confiance accordée au gouvernement concernant son expertise sur l’usage abusif de drogues, et ainsi discréditer les messages du gouvernement dans les campagnes d’information publiques. Les médias semblent en général avoir à cœur de relayer des rumeurs alarmistes sur les drogues illicites, à quelques exceptions près (Horizon, 2008).

    Une analyse révélatrice regroupant dix ans de couverture médiatique sur les morts dues aux drogues en Écosse illustre parfaitement leur perspective déformée (Forsyth, 2001). Au cours de cette décennie, la probabilité qu’un journal rapporte une mort par paracétamol a été de 1 tous les 250 décès, pour le diazépam de 1 tous les 50 décès ; à l’opposé, 1 décès sur 3 dû aux amphétamines a été rapporté et tous les décès par ecstasy ont été couverts.

    • Il serait sûrement pertinent de mener ce genre d’étude comparative avec le travail (workaholism) et plus largement toutes les formes d’#addictions « sans substances » (bagnole, armes à feu, sexe, jeux, cyberaddiction).
      On pourrait bien aboutir à des conclusions similaires en termes de survenues de traumatismes, d’altération mentales ou de décès.
      Autre avantage : la bonne société aristocratique ne pourrait plus se prévaloir d’être la seule à être stigmatisée pour son comportement « bourrin » ...

      #equasy #drogues #prohibition

  • Violences liées au milieu de la drogue à Anvers : un blessé léger et 20 habitations endommagées par une grave explosion Belga - RTBF
    ¨Anvers plus que jamais en proie à la violence liée au milieu de la drogue _

    Une violente explosion a endommagé pas moins de vingt habitations et fait un blessé léger à Anvers dans la nuit de samedi à dimanche, communique la police locale.

    L’explosion a eu lieu vers 3h00 du matin dans le voisinage de la place Franklin Roosevelt. Une personne a été légèrement blessée, à cause d’éclats de verre.

    Les dégâts concernent au moins quinze habitations dans quatre rues, mais il s’agit avant tout de débris de verre. La résidence qui est suspectée d’avoir été la cible de l’explosion est par contre plus largement endommagée. Cinq véhicules ont aussi été abîmés.


    . . . . . .
    Compte tenu de la gravité de l’impact de cette attaque sur le quartier, j’ai demandé à la police locale de mener une vaste enquête de quartier avec des visites de maison en maison pour parler à tous les habitants et recueillir autant d’informations que possible", a commenté le bourgmestre Bart De Wever.

    « Cet incident violent montre une fois de plus à quel point le crime organisé lié à la drogue doit être combattu de toutes ses forces dans ce pays. Avec tout le respect pour les efforts et les engagements pris récemment par le gouvernement fédéral, la police judiciaire fédérale reste en sous-effectif », déplore celui qui est aussi président de la N-VA.

    Source : https://www.rtbf.be/article/violences-liees-au-milieu-de-la-drogue-a-anvers-un-blesse-leger-et-20-habitatio
    #drogue #drogues #cocaïne #crack #mafia #santé #addiction #société #cocaine #trafic #criminalité #héroïne #marché #Anvers #ue #union_européenne

  • L’inflation provoque une flambée des vols de nourriture dans les magasins partout en Europe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/26/l-inflation-provoque-une-flambee-des-vols-de-nourriture-dans-les-magasins-pa

    De la Grèce au Royaume-Uni, en passant par la France, ces vols ont fait un bond, conséquence de la hausse des prix, mais aussi du développement des caisses automatiques. Face au phénomène, les supermarchés s’équipent.

    L’article couvre pas mal de dimensions de la question. Si seulement quelqu’un l’avait volé je pourrais faire du recel…

    EDIT : ah je l’ai trouvé ici https://justpaste.it/a0wxo

  • A la porte de la Chapelle, à #Paris, le « nouveau QG » des consommateurs de crack
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/13/a-la-porte-de-la-chapelle-a-paris-le-nouveau-qg-des-consommateurs-de-crack_6

    Des centaines d’usagers se réunissent dans un espace de repos du 18e arrondissement de Paris, tenu par des associations et à l’avenir incertain. Le lieu connaît un regain d’affluence depuis le démantèlement du campement du square Forceval. Ces hommes et ces femmes racontent leur addiction, leur misère et la violence du milieu.

    Des dizaines de personnes patientent, assises le long d’un muret, sous l’échangeur autoroutier de la porte de la Chapelle, à Paris. En ce lundi matin glacial de janvier, les consommateurs de crack attendent l’ouverture de l’espace de repos à la limite du 18e arrondissement. Ils peuvent y dormir, prendre un petit déjeuner, une boisson chaude et une douche, laver leurs vêtements ou encore être accompagnés dans leurs démarches administratives.

    L’endroit, cogéré par les associations Aurore et Gaïa-Paris, a ouvert ses portes en 2019, après l’évacuation de la « colline du crack », à quelques mètres de là. Mais c’est depuis le démantèlement par les forces de l’ordre du camp du square Forceval, près de la porte de la Villette, le 5 octobre 2022, qu’il connaît sa plus forte affluence. Jusque-là, la quinzaine de salariés sur place accueillait entre 80 et 100 personnes par jour. Depuis, les compteurs s’approchent des 300 visiteurs. « On croise ici tous les gens que l’on voyait à Forceval, assure un consommateur. C’est devenu le nouveau QG. »

    A l’intérieur de cette « Villette 2 », il est techniquement interdit de fumer ou de dealer. Beaucoup outrepassent cette règle avec plus ou moins de discrétion. Sur le trottoir à l’extérieur, les galettes de crack – un dérivé de la cocaïne coupé à l’ammoniaque et très addictif, qui se brûle sur un filtre au bout d’une pipe (ou doseur) – se fument à la vue de tous. Il y a de toutes les nationalités et de tous les âges. La majorité ont entre 25 ans et 44 ans, selon l’âge qu’ils donnent à l’accueil et qui n’est pas vérifié, tout comme leur nom. Leurs parcours sont multiples, mais toujours marqués par un événement traumatique : la mort d’un proche, un licenciement, un divorce, une migration.

    Dans les conversations, on parle de ce que l’on a traversé pour en arriver là, des fois où l’on a frôlé la mort, des galères de la nuit dans la rue. Et surtout de drogue. Le caillou remplace l’ennui dans ces vies souvent sans emploi. Il aide à oublier les problèmes. « Je consomme beaucoup parce que la vie est trop dure », souffle Ibrahim (les consommateurs cités uniquement par un prénom ont requis l’anonymat), doseur usagé à la main et casquette des Lakers de Los Angeles sur la tête. Ce Guinéen, arrivé en France il y a huit ans, habite aujourd’hui un centre d’hébergement à Paris. « Nous non plus on ne veut pas de cette vie. On n’a pas traversé plusieurs pays pour s’asseoir sur un muret et fumer du crack toute la journée. Mais on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas, où l’on ne peut pas travailler : forcément, les gens tombent dedans », explique le trentenaire.

    Maladies psychologiques ou infectieuses
    La galette devient une obsession, même si la consommation varie en fonction des usagers – et surtout de leur porte-monnaie. Chaque élément blanc non identifié par terre est inspecté dans l’espoir de trouver un bout de caillou miraculeusement abandonné par son précédent propriétaire. « Le matin, la première chose à laquelle je pense, ce n’est pas à mon fils ou à mon petit-fils, c’est où je vais me procurer ma galette. C’est une nécessité presque médicale, confie Anissa. Même si je sais très bien que l’on nous donne de la merde, du poison. »

    Le visage fermé et marqué par vingt-huit années de consommation de crack, cette Parisienne de 43 ans est un personnage connu dans le milieu. Elle a vécu toutes les dernières évacuations. « Des transferts violents », selon elle. « Quand ils ont rasé ma cabane à Forceval, j’en ai pleuré. C’était mon petit palais. » Prise en charge par le dispositif Assore, géré par l’association Aurore, elle occupe un hébergement d’urgence au Sleep In, un centre près de la station de métro Marx-Dormoy, dans le 18e arrondissement.

    Mais la place est chère et beaucoup se retrouvent confrontés à la précarité de la rue. Les maladies psychologiques ou infectieuses sont courantes, tout comme les gales, les teignes ou les poux de corps. Le taux de positivité aux infections sexuellement transmissibles y est de six à huit fois supérieur à la population générale. Cela touche beaucoup les femmes, qui représentent environ 10 % des usagers à l’espace de repos. « Le produit engendre des prises de risques. Il existe aussi le “sex for crack” : certaines femmes font des passes sans protection pour négocier plus d’argent ou plus de produit », explique un salarié de l’association Gaïa-Paris qui souhaite rester anonyme, venu sur place comme tous les mercredis avec un camion pour proposer des dépistages.

    « Je n’ai jamais consommé dans des conditions aussi lamentables qu’à Paris », regrette Anissa, passée par les Pays-Bas. Elle rappelle tout de même qu’il n’y a « pas que du sale » dans ce milieu et que l’on peut même croiser des diplômés et des cadres. Mais ceux-ci ne s’éternisent jamais.

    « Je me déteste tellement »
    Récupérer quelques pièces pour acheter son caillou devient une quête commune. D’autant que la « drogue du pauvre » n’échappe pas à l’inflation actuelle, la galette étant passée de 5 euros il y a quelques années à 15 euros aujourd’hui. Chacun trempe dans des business plus ou moins obscurs. Certains font la manche, d’autres volent. Les consommateurs deviennent eux-mêmes vendeurs pour pouvoir acheter plus.

    Devant l’espace, Fayçal, un Algérien de 33 ans aux yeux explosés après deux nuits sans dormir – ce qui est loin d’être un exploit dans le milieu –, fume une galette entière d’un trait. Certains la cassent en trois ou quatre morceaux pour multiplier le nombre de « kifs », mais lui préfère « le grand flash direct ». Il en sort une deuxième, la pose sur son filtre, déclenche le briquet et aspire de nouveau. Vingt euros partis en cinq minutes pour deux minutes de plaisir. « C’est comme si tu sortais du sauna, avec la tête qui tourne un peu plus », décrit Fayçal.

    Lui dépense entre 80 et 100 euros par jour. Pour l’argent, il tourne « à la débrouille. Je connais des gens… », lâche-t-il, énigmatique. Son autre méthode est tout aussi difficile à confesser : « Parfois, je mens à ma mère, chez qui j’habite. C’est une vieille dame. Je lui dis que j’ai besoin d’essence pour ma moto. Elle me file du fric et je vais m’acheter du crack. J’ai honte. Mais ce n’est pas moi qui ment, c’est ça », avoue-t-il en pointant sa pipe.

    A force de mensonges, les consommateurs s’isolent petit à petit. « Il ne vaut mieux pas dire que l’on fume du crack. Ça vous détruit socialement », conseille Saïd, 38 ans, tombé dedans il y a deux ans après un burn-out, mais qui « remonte la pente » aujourd’hui. Beaucoup souffrent de vivre ainsi à l’écart de la société. Ils se savent perçus comme les « drogués », les « zombies » ou les « schlagues » par les autres. Pourtant, ce regard extérieur n’est pas toujours le plus difficile à supporter. « Je ne me suis jamais vraiment aimée, mais depuis que je suis tombée dans cette drogue, je me déteste tellement », lâche Lili, consommatrice depuis bientôt neuf ans et ancienne vendeuse au BHV du Marais.

    Esquissant quelques sourires forcés, cette quadragénaire poursuit sur un ton monocorde : « Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la drogue du “sheitan” [diable]. Tu t’isoles, tu te mens à toi-même, tu t’éloignes de tes proches… Aujourd’hui, j’essaye de résister juste pour mes enfants, mais franchement je suis fatiguée de la vie. »

    « Un monde de loups »
    Tous n’ont pas le courage d’avouer leur addiction à leur famille. « J’ai six sœurs et trois frères. Il ne faut pas qu’ils sachent que je suis ici. J’aurais trop honte s’ils l’apprenaient », concède celui qui se fait appeler « Kirikou ». Il avoue d’ailleurs ne pas avoir le courage de fumer en public et attend d’être seul dans sa chambre pour allumer sa pipe. Pourquoi venir à l’espace de repos alors ? « Les danseurs aiment discuter avec les danseurs, les boxeurs avec les boxeurs, les fumeurs avec les fumeurs, répond-il. Je connais tout le monde ici et je rencontre encore des gens. Cela m’est même arrivé d’avoir des petites chéries ! »

    Il est pourtant le seul usager croisé à décrire un milieu amical. Il y a bien quelques scènes de vie et de rires à l’espace de la porte de la Chapelle, autour de la table de ping-pong dans la cour, d’un échiquier ou d’un Puissance 4 dans la salle de détente. Ces moments s’évaporent tel un kif. Le mot d’ordre dans le milieu : on ne peut pas avoir d’amis. « Tu demandes à quelqu’un de garder ton vélo cinq minutes, tu te retournes, et il l’a déjà revendu », peste Osnat, 54 ans, dont trente dans le crack.

    Même dans la misère, il y a peu de solidarité. « Les gens savent très bien que l’on est dans la même galère. Mais tout le monde veut gagner plus, quitte à faire du mal », regrette Latsye, un Français d’origine togolaise de 41 ans, « coincé » à Paris depuis plusieurs mois à cause du crack, qui dort dans un bus abandonné. « C’est un monde de loups. Si t’es une brebis, tu te fais croquer », résume Hervé, consommateur présent depuis plusieurs années.

    Cette violence interne, moins visible que les attaques sur les riverains médiatisées, est omniprésente. A l’espace de repos, tout peut devenir un sujet d’embrouille. Un simple regard, un mot de travers. Les insultes et les menaces fusent. Dans la rue, le cadre associatif n’est pas là pour calmer les ardeurs. Alors des dizaines de consommateurs reviennent à l’infirmerie de l’espace d’accueil avec des plaies de lame, des brûlures, des traces de chaîne de vélo. « Tout marche à l’agression. Et ça ira de pire en pire. On se fait agresser à coups de hache ou de marteau », s’inquiète Anissa. Lili, elle, a reçu deux coups de tournevis dans le cou à la Villette. Les agressions sexuelles sont aussi nombreuses et passées sous silence. « Dans cette communauté, la femme qui dit ne pas avoir été violée, soit elle ment, soit elle ne l’a pas encore été », témoigne Anissa, victime de plusieurs viols.

    Associations débordées
    Face à cette tension, les salariés d’Aurore et de Gaïa-Paris se débrouillent comme ils peuvent. La philosophie de la maison est plutôt « d’accueillir cette violence, qui est juste l’expression d’un mal-être », défend François Dhont, chef de service du lieu, en place depuis décembre 2020. Parfois, l’équipe sanctionne certains comportements d’une exclusion temporaire. Et quand la pression est trop forte, il arrive que les portes de l’espace restent fermées quelques jours. En décembre 2022, une violente bagarre a éclaté dans le centre et a fortement marqué les effectifs. Ils se raccrochent tout de même à ce sentiment d’être utile à un public précaire. « Il y a un gros respect de l’association chez beaucoup, rappelle un salarié qui ne souhaite pas donner son nom. Une fois, on s’est fait piquer un ordinateur. Ce sont des usagers qui nous l’ont rapporté en s’excusant : “Désolé, les autres ont déconné.” »

    Il n’empêche que ce travail épuise vite. Les salariés restent rarement plus de deux ans. D’autant plus que les associations sont débordées depuis le démantèlement du square Forceval. Les effectifs n’ont pas été réévalués, malgré le triple de public accueilli. Le centre était même ouvert le week-end à l’origine, mais il a depuis fermé pour se concentrer sur les jours de semaine.

    De l’autre côté de la route, les policiers présents aux horaires d’ouverture semblent tout aussi démunis. C’est un jeu du chat et de la souris qui se joue tous les jours : les consommateurs se rassemblent le long de l’avenue en fonction de la présence des forces de l’ordre. « On sait que tout le monde fume ici et qu’il y a même du deal, mais qu’est-ce que vous voulez que l’on fasse ?, reconnaît un policier désolé. Quand on en embarque un, c’est souvent un simple consommateur. Donc, on ne le garde même pas. Et puis ce sont des gens qui ont des maladies, la gale, etc. Donc, personne ne veut d’eux dans les voitures de police ou les commissariats. »

    Des paroles qui tranchent avec le discours officiel de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, nommé en septembre 2022 et chargé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, d’éradiquer le trafic de crack à Paris d’ici à un an. « Quatre mois après l’évacuation de Forceval, l’objectif est atteint : il n’y a plus de scène de trafic et de consommation à ciel ouvert », se félicite le préfet, précisant qu’entre 300 et 600 policiers sont mobilisés tous les jours sur l’ensemble de la capitale pour éviter une réimplantation.

    « Sur le dispositif policier, je ne vois pas ce que l’on peut faire de mieux, en matière d’engagement, d’enquête judiciaire, de présence sur la voie publique », poursuit-il. Le préfet en appelle alors à « une montée en puissance » des dispositifs de santé publique. Le sujet devrait être au cœur des discussions d’un nouveau plan crack à venir, le précédent datant de 2019 et courant jusqu’à 2021. De son côté, l’agence régionale de santé précise : « Depuis l’évacuation de Forceval, l’agence s’efforce de compléter le dispositif de prise en charge, en mettant notamment l’accent sur le renforcement des filières de soins. »

    Menace d’un énième déplacement
    L’offre sanitaire est en plus délicate à proposer aux usagers. Pierre Kreitmann, seul infirmier titulaire à l’espace de repos de la porte de la Chapelle, travaille notamment avec le centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie de l’hôpital Fernand-Widal (10e arrondissement) et tente de ramener les consommateurs qui passent par son infirmerie vers des structures de soins. « La rue rend le suivi médical très difficile, déplore-t-il. Toute hospitalisation est une perte de repères pour cette population. Sortir de l’addiction, c’est aussi se confronter à soi-même, à ce que l’on était quand on consommait. Ça peut effrayer. »

    Balde Souleyman peut en témoigner. A 26 ans, ce Guinéen, venu en France en 2017 pour fuir les persécutions dans son pays liées à son orientation sexuelle, a arrêté le crack après un traitement d’un an. « Au départ, quand on m’a envoyé au centre, je n’étais pas prêt. J’allais à mes rendez-vous en étant défoncé », confie-t-il. Son dernier « kif » remonte à novembre 2021. S’il est de passage à l’espace de repos, c’est uniquement pour qu’on l’aide à trouver un poste de bénévole à l’Armée du salut. « Il faut que je m’occupe, sinon j’ai envie de consommer. Je sais que si j’y retouche, rien qu’une fois, je coule à nouveau. C’est pour ça que j’évite de traîner ici désormais. »

    Bientôt, plus personne ne traînera là. Le lieu doit fermer ses portes le 31 mars. Encerclé par les chantiers de la ligne ferroviaire du CDG-Express et d’un futur campus de l’université Paris-I, l’espace a surtout vu sortir de terre face à lui l’impressionnante Adidas Arena, qui accueillera des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Pour l’instant, les associations n’ont pas de nouveau point de chute. « Ici, c’était vraiment l’endroit parfait. On ne gênait personne », regrette un médiateur à l’entrée de l’espace.

    L’avenir est tout aussi incertain chez les consommateurs et se profile la menace d’un énième déplacement. « On est passé de la colline à Stalingrad, puis aux jardins d’Eole et à la porte de la Villette pour revenir à la porte de la Chapelle. Qui sait, à force d’être déplacés dans tous les sens, peut-être que l’on finira un jour sur les Champs-Elysées », en rigole Anissa. Une chose est sûre, personne ici ne croit à la fin du crack à Paris.

    d’après les fait-diversiers, le crack a commencé à être consommé dans des petites villes

    #drogues #misère #crack

  • Affaire Palmade : la caste veut garder ses privilèges - Vu du Droit Régis de Castelnau - vududroit.com

    L’affaire Palmade qui ne quitte pas la première page des gazettes nous donne finalement une leçon très politique. Nous avions dit dans ces colonnes ce que l’on pouvait en penser moins en ce qui concernait la dimension « faits divers » et les conséquences judiciaires de la tragédie que sur ce qu’elle pouvait révéler concernant certaines mœurs des couches supérieures de la société, pas seulement dans le domaine du show-business. Et puis il y a eu également la réaction de la caste face à la réaction de l’opinion publique.

    On assista d’abord à un regroupement visant à minorer la responsabilité du comédien en le présentant comme une victime. Puis devant l’horreur des conséquences de l’accident et l’avalanche de révélations témoignant d’une manifeste dépravation physique et morale, la peur de l’amalgame provoquait l’abandon en rase campagne de Pierre Palmade, présenté comme indéfendable. Nettoyage urgent des réseaux sociaux pour faire disparaître toutes les photos compromettantes, déclarations vengeresses, compassion surjouée pour les victimes : vite, vite, prenons nos distances avec le boulet. C’est qu’il ne fallait surtout pas que le bon peuple s’imagine que la consommation de cocaïne et de stimulants chimiques pour accompagner des pratiques sexuelles (« chemsex ») étaient généralisées et monnaie courante dans certains milieux, et pas seulement dans le showbiz.

    Peine perdue, parce que la première question qui venait à l’esprit à poser aux belles âmes était simple : vous saviez tout, pourquoi n’avez-vous rien fait, alors que vous prétendez aujourd’hui être étrangers à ces pratiques et ses comportements ? Et en fait, la réponse est tout aussi simple, les couches supérieures de la société et en particulier celles du monde politique, des médias et du spectacle sont profondément gangrenées. D’abord par des modes de vie ou la transgression est considérée comme normale. Ensuite parce que cette transgression est traitée comme telle par un système qui nourrit un sentiment d’impunité, les comportements illégaux étant vécus comme un privilège lié à la position sociale. Alors certes, Pierre Palmade usait de ces dérives de façon paroxystique, mais son milieu semblé n’y voir d’inconvénient puisqu’il tolérait ça très bien et se gardait surtout d’intervenir. Dans l’enchaînement de ses responsabilités, finalement, la chose la plus choquante, c’est qu’alors qu’il était sous l’emprise de drogues multiples, il avait fait le choix ce soir-là de prendre le volant. Sans bien sûr qu’aucune des personnes qui l’accompagnaient ne l’en dissuade. Comme aucun de ses amis ne s’était ému qu’il le fasse régulièrement et constitue un danger public. Car ce n’était pas seulement une tolérance mais également une protection car nombreux dans ces milieux sont ceux qui font exactement la même chose.

    Deux exemples récents établissent l’existence de cette protection est de ces privilèges, y compris sur le plan judiciaire. C’est Emmanuel Pellerin, parlementaire macroniste, cocaïnomane avéré et reconnu, qui fait l’objet d’un signalement pour avoir mis son fils en danger, et qui voit l’enquête sur ses infractions prestement classées sans suite par le parquet, pendant que le ministère de la Justice viole la loi sur le secret de l’enquête, en le faisant prévenir de l’existence de celle-ci ! Affaire proprement ahurissante, et rapidement étouffée par les médias dits « mainstream ». Quelques jours après la tragédie provoquée par Pierre Palmade, ce sera la cérémonie des Césars consacrant triomphalement Benoît Magimel, autre consommateur de cocaïne et d’héroïne. Celui-ci a été deux fois condamné pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, dont une fois après avoir provoqué un accident et renversé un piéton. Le quantum des peines infligées par la justice était simplement risible. Dans le milieu du cinéma, et d’ailleurs dans bien d’autres, être l’objet d’une accusation, fût-elle fantaisiste, de sexisme, vaut proscription perpétuelle. Renverser des gens sur des passages cloutés sous l’emprise de la cocaïne semble à l’inverse considéré comme vétille à oublier.

    Même si les addictions dont il souffre sont assimilables à une maladie, il est désormais peu probable que Pierre Palmade rencontre la même indulgence judiciaire que Benoît Magimel. Utilisée jusqu’à l’écœurement par des médias soucieux d’audimat et pas fâchés de la diversion médiatique en ces temps de lutte contre la réforme des retraites, son affaire a pris trop d’importance. Et comme tous ses amis l’ont lâché, la justice va devoir faire normalement son travail, et c’est tant mieux. C’est la seule voie qui doit être utilisée pour traiter cette affaire. Mais pour autant, le bloc élitaire ne devrait pas se tenir pour quitte.

    Alors face à la colère populaire, les belles âmes souhaitant conserver privilèges et impunité passent leur temps pour dénoncer cet horrible « populisme », cette terrible tentation du lynchage qu’ils prétendent voir dans ce qui est qu’on le veuille ou non une colère contre la France d’en haut. On ne les entend pas lorsque les médias font de la surenchère dans le traitement des faits divers dès lors que les cibles des campagnes n’appartiennent pas à leur monde. Mais là une des incarnations de cette connivence entre le showbiz et la politique s’est précipitée pour condamner sans appel ceux qui s’indignent de cette corruption étalée.

    Roselyne Bachelot, sorte de rombière tantôt ministre, tantôt chroniqueuse, toujours soucieuse de montrer qu’elle appartient à la France d’en haut en mélangeant politique et showbiz, est venue se plaindre des réactions de l’opinion. « La société française est traversée par une sorte de haine des riches ». Vous avez raison, Madame Bachelot, les couches populaires, qui sont sûrement pleines de défauts, sont quand même attachées à ce que Jean-Claude Michéa, reprenant l’expression de George Orwell, appelle la « décence ordinaire ». Et elles ont parfaitement compris tout ce que l’affaire Palmade révèle de turpitudes et de corruption, et par conséquent de détestable. L’aversion qu’elles ressentent et qui vous chagrine tant renvoie, que vous le vouliez ou non, à quelque chose qui s’appelle la lutte des classes.

    Et dont les manifestations vont se loger partout.

    Source : https://www.vududroit.com/2023/03/affaire-palmade-la-caste-veut-garder-ses-privileges

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