• Immigration : le Britannique Keir Starmer intéressé par les « solutions » de l’extrême droite italienne
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    Immigration : le Britannique Keir Starmer intéressé par les « solutions » de l’extrême droite italienne
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante) et Olivier Bonnel (Rome, correspondance)
    La complicité était évidente entre le Britannique Rishi Sunak, un conservateur défendant les expulsions de demandeurs d’asile vers le Rwanda, et Giorgia Meloni, la première ministre italienne et cheffe de file du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia. Malgré sa promesse de « changement » aux Britanniques, le travailliste Keir Starmer a multiplié, comme son prédécesseur, les démonstrations d’amitié à l’égard de son homologue italienne lors de sa première visite officielle à Rome, lundi 16 septembre.
    Sous un soleil radieux, avec, en toile de fond, la superbe Villa Doria Pamphilj, M. Starmer a trouvé « fantastique d’être ici » et a loué les « remarquables progrès » de l’Italie pour limiter les arrivées de migrants et lutter contre les gangs de passeurs. Il faut dire qu’au lendemain d’un nouveau drame dans la Manche – huit personnes ont perdu la vie dans le naufrage de leur fragile bateau, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 septembre, au large du Pas-de-Calais –, le dirigeant est pressé d’apporter des réponses à l’arrivée continue de demandeurs d’asile sur le sol britannique − 801 personnes ont réussi la traversée du bras de mer, le 14 septembre, selon le Home Office.
    Avec presque 22 000 traversées, depuis le 1er janvier 2024, la migration est un sujet de préoccupation important outre-Manche. Les émeutes racistes du début d’août ont montré que des agitateurs d’extrême droite étaient capables d’exploiter les peurs et les fantasmes suscités par les migrants pour semer la violence. Downing Street s’inquiète aussi de la percée du parti antimigrants Reform UK, qui a réussi à faire élire cinq députés à la Chambre des communes aux élections générales en juillet.
    M. Starmer a donc adopté un discours dur, pas si éloigné de celui des conservateurs, à ceci près qu’il ne promet plus, comme Rishi Sunak, de « stopper » les bateaux traversant la Manche – il s’est empressé, à son arrivée à Downing Street, de mettre fin à l’« accord Rwanda », qui prévoyait d’envoyer des demandeurs d’asile à Kigali. Cet accord, initialement proposé par Boris Johnson, était « un gadget », a-t-il répété depuis Rome. Il a coûté des centaines de millions de livres sterling sans qu’aucun demandeur d’asile ait pu être expulsé, l’accord ayant été contesté en justice.
    Pour autant, la stratégie travailliste se limite, pour l’instant, à une lutte renforcée contre les passeurs avec la nomination, lundi, d’un « commandant à la sécurité des frontières », Martin Hewitt, un ex-chef de la police. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni ne peut plus faire valoir le règlement de Dublin pour renvoyer des demandeurs d’asile ailleurs en Europe et il ne dispose plus de mécanisme pour décourager les passages − c’était le but de l’« accord Rwanda ». D’où l’intérêt de Londres pour les solutions migratoires italiennes, alors que les autorités transalpines se félicitent des derniers chiffres du ministère de l’intérieur montrant une baisse de 62 %, sur les six premiers mois de 2024, par rapport à la même période, en 2023, du nombre d’arrivées sur les côtes du pays (33 480 personnes).
    Mme Meloni vante un « modèle » transalpin, après avoir signé, fin 2023, un accord d’externalisation des demandes d’asile avec Tirana. Deux centres de rétention ont été construits en Albanie, aux frais de l’Italie, avec une capacité d’accueil de 3 000 personnes. Y seront détenus des migrants secourus par des navires militaires italiens dans les eaux internationales.
    Cet accord ressemble au britannique, en un peu moins dur : les personnes retenues en Albanie, dont la demande d’asile est acceptée, pourraient être accueillies en Italie − ceux qui auraient été envoyés au Rwanda ne pouvaient plus prétendre à l’asile au Royaume-Uni. L’accord albanais « pourrait être reproduit dans de nombreux pays et faire partie d’une solution structurelle pour l’Union européenne », se félicitait Giorgia Meloni, en juin, lors d’une visite en Albanie.
    Les centres d’accueil albanais ne sont toujours pas opérationnels et l’accord est coûteux : 800 millions d’euros sur les cinq prochaines années, selon le ministère de l’intérieur italien. Dans la Péninsule, de nombreuses voix ont dénoncé un « gâchis d’argent public ». Et l’accord avec Tirana « viole le droit d’asile inscrit dans la Constitution », a accusé la secrétaire générale du Parti démocrate (centre gauche).
    Keir Starmer est « très intéressé » par cet accord albanais, a pourtant assuré Mme Meloni, lundi, ce que le dirigeant britannique s’est bien gardé de confirmer. Il a préféré louer l’autre volet du « plan Meloni », la coopération renforcée avec les pays d’Afrique pour tenter notamment, par l’aide au développement, de traiter les causes de la migration. Lors d’un sommet Italie-Afrique, en janvier, à Rome, Giorgia Meloni a reçu les représentants de vingt-six pays africains et les autorités de l’Union européenne. Un accord bilatéral a été signé avec la Côte d’Ivoire pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Des négociations similaires sont en cours avec la Guinée et l’Egypte. M. Starmer ne devrait pas copier la stratégie « coûteuse et inefficace » de l’Italie, surtout l’accord avec l’Albanie, a cependant mis en garde l’International Rescue Committee (IRC), une importante ONG de protection des réfugiés, présidée par David Miliband, ex-ministre des affaires étrangères de Gordon Brown et frère du ministre à l’énergie de Keir Starmer.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#royaumeuni#politiquemigratoire#accordmigratoire#albanie#rwanda#asile#droit#sante

  • Aux Pays-Bas, l’extrême droite veut faire passer une « loi d’urgence » sur l’immigration
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    Aux Pays-Bas, l’extrême droite veut faire passer une « loi d’urgence » sur l’immigration
    Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)
    Une « loi d’urgence » pour affronter la crise de l’asile que connaîtraient les Pays-Bas. C’est l’une des mesures phares du programme gouvernemental présenté vendredi 13 septembre, à La Haye, par le premier ministre, Dick Schoof. Porté par Marjolein Faber, la ministre de l’asile et de la migration, membre du Parti pour la liberté (PVV, extrême droite) de Geert Wilders, ce projet vise à réinstaurer des contrôles aux frontières, à suspendre temporairement l’examen des demandes d’asile, à durcir les conditions d’accueil et à limiter le regroupement familial, lequel serait notamment impossible pour les enfants majeurs. Le nouveau gouvernement espère aussi conclure des accords avec les pays d’origine afin d’éviter le départ de leurs ressortissants.
    Invoquant la notion de « circonstances exceptionnelles », Mme Faber juge sa démarche conforme à la loi et à la Constitution, même si seules une catastrophe naturelle, une guerre ou une pandémie pouvaient jusqu’ici justifier l’adoption de mesures « d’urgence ». Des juristes ont dès lors rapidement critiqué le projet de la ministre, dont Viola Bex-Reimert : on ne peut mettre le Parlement hors jeu pour régler un problème créé par les autorités elles-mêmes, a expliqué en substance, dans le quotidien NRC, cette professeure de droit public à l’université d’Utrecht.
    Pour elle comme pour d’autres experts, c’est, en effet, le refus des autorités de répartir les demandeurs dans toutes les municipalités du pays et d’augmenter la capacité des centres d’accueil qui a entraîné des difficultés. Les dernières données indiquent, par ailleurs, une baisse du nombre de demandes d’asile (2 600 en juillet), après un pic en octobre 2023 (5 000). Quelque 27 000 titres de séjour temporaire ont été accordés en 2023, soit 2 500 de moins que l’année précédente.
    Il appartient désormais à M. Schoof, premier ministre sans étiquette et ancien haut fonctionnaire, de déposer à la Seconde Chambre un texte de loi en vue d’instaurer des mesures d’urgence. S’ils le votent, les députés, puis les sénateurs, laisseront les mains libres à Mme Faber pour appliquer une politique conforme au programme de son parti.
    Elue depuis 2011, celle-ci s’est présentée naguère comme partisane de « positions dures, sans nuance, comme l’interdiction du Coran, la fermeture de toutes les mosquées, l’élimination de l’islam ». Depuis sa nomination comme ministre, elle a toutefois tu ses propos les plus radicaux, comme l’a fait M. Wilders. Elle devra, en effet, convaincre deux autres partis de la coalition au pouvoir, à savoir le Nouveau Contrat social (NSC, centre droit) et surtout le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, libéral). Ce dernier, alors dirigé par Mark Rutte, avait refusé, en 2022, l’adoption de mesures d’urgence tandis que des centres d’accueil étaient totalement engorgés. Autre difficulté : au Sénat, la coalition actuelle ne dispose que de 29 sièges sur 75.
    Ce dossier a donc des allures de test pour M. Schoof, deux mois après son intronisation et quelques jours avant son vrai baptême du feu. Mercredi 18 et jeudi 19 septembre, il devra expliquer et défendre devant les députés ses projets en matière d’immigration, mais aussi les autres dispositions du programme qu’il a présenté une semaine plus tôt. Celui-ci a les allures d’un compromis aussi savant que fragile entre les quatre partis du gouvernement et laisse beaucoup de questions sans réponse.
    L’opposition interrogera notamment le chef du gouvernement sur la remise en question de l’ambitieux plan de réforme et de limitation des émissions du secteur agricole, de l’élevage et de la pêche, auquel le gouvernement Rutte IV entendait consacrer 25 milliards d’euros. Ce montant sera ramené à 5 milliards. La réduction des cheptels ne sera plus obligatoire, mais resterait « un objectif ». Le plan global de limitation des émissions sera abandonné, mais des « buts spécifiques » seraient imposés à chaque exploitation. Le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB), le quatrième parti de la coalition, voit ainsi une bonne partie de son programme concrétisée.
    L’extrême droite atteint, elle, un de ses autres objectifs avec la forte limitation des budgets consacrés à l’aide au développement. Ils devraient être rabotés de 300 millions d’euros en 2025, de 500 millions en 2026 et même de 2,4 milliards par an à partir de 2027. Un milliard serait aussi économisé dans les secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche tandis que les montants prévus pour l’accueil des étudiants étrangers seraient réduits de 300 millions, afin de limiter leur nombre. Avec une ministre PVV à sa tête, le secteur de la santé serait, lui, privilégié, avec, notamment, l’embauche prévue de 200 000 soignants à l’horizon 2033, afin de répondre à l’augmentation de la demande de soins et au vieillissement. Les budgets consacrés à la prévention seraient augmentés et l’intelligence artificielle mobilisée pour aider à la réduction des tâches administratives.

    #Covid-19#migrant#migration#paysbas#frontiere#asile#etudiant#regroupementfamilial#droit#sante

  • Identification des migrants mineurs aux Îles Canaries : sur les 5300 enfants et adolescents, 1700 sont d’origine sénégalaise…
    https://www.dakaractu.com/Identification-des-migrants-mineurs-aux-Iles-Canaries-sur-les-5300-enfant

    Identification des migrants mineurs aux Îles Canaries : sur les 5300 enfants et adolescents, 1700 sont d’origine sénégalaise…
    Identification des migrants mineurs aux Îles Canaries : sur les 5300 enfants et adolescents, 1700 sont d’origine sénégalaise…
    DakarActu avait annoncé, il y a quelques jours, précisément le 12 septembre, le changement du protocole d’accueil des migrants mineurs non accompagnés qui arrivent dans les îles canariennes de manière irrégulière. D’après nos confrères de La Provincia, sur les 5300 enfants et adolescents placés sous la tutelle du gouvernement régional canarien, 1700 mineurs sont des Sénégalais.
    Le journal révèle qu’en juillet, un accord de collaboration avec le Sénégal a été signé avec les Îles Canaries (Espagne) pour accélérer la documentation et l’identification des mineurs migrants du pays qui arrivent aux îles de manière irrégulière et sans la compagnie d’un membre adulte de leur famille. Le gouvernement canarien est confronté depuis quelque temps à des difficultés financières pour la prise en charge sanitaire des migrants mineurs non accompagnés qui ont fini par envahir l’archipel.
    En effet, l’Espagne a un accord avec le Sénégal pour collaborer au contrôle des frontières depuis près de deux décennies. Ce qui explique la présence du détachement de la Guardia Civil Espagnole.
    Ainsi, il y a à peine deux semaines, lors de sa tournée africaine, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a rencontré le président Bassirou Diomaye Faye pour aborder la nécessité d’encourager le retour des migrants irréguliers, comme un message aux mafias, renseigne le journal canarien La Provincia.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#canaries#mineur#MNA#accueil#sante#droit#retour

  • En Italie, Matteo Salvini, poursuivi pour séquestration de migrants, se pose en victime d’un procès politique
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    En Italie, Matteo Salvini, poursuivi pour séquestration de migrants, se pose en victime d’un procès politique
    Par Olivier Bonnel (Rome, correspondance)
    C’est un triste feuilleton qui avait animé l’été 2019 en Italie. Pendant trois semaines, le navire de sauvetage en mer de l’ONG espagnole Open Arms se retrouve dans l’impossibilité de faire débarquer 147 personnes à bord, secourues au large de la Libye. Elles ont l’interdiction formelle de poser le pied en Italie, sur décision du ministre de l’intérieur de l’époque, Matteo Salvini. Le chef de la Ligue (extrême droite) se veut intransigeant.Pour lui, l’affaire est entendue : les ONG de secours de migrants « livrent des batailles politiques sur le dos de l’Italie ». Six pays européens proposent d’accueillir des migrants, mais la route est trop longue pour le navire, et les conditions de santé à bord se dégradent. Après trois semaines où le casse-tête administratif s’est mêlé au drame humanitaire, un juge sicilien ordonne finalement le débarquement des migrants à Lampedusa.
    Open Arms a saisi la justice italienne et le procès contre Matteo Salvini s’est ouvert en octobre 2021 à Palerme. Samedi 14 septembre, les procureurs ont requis six ans de prison contre l’ancien ministre de l’intérieur pour séquestration et abus de pouvoir. Absent à l’audience, M. Salvini était en revanche bien présent sur les réseaux sociaux, confirmant son art de la communication. Quelques heures avant l’annonce du tribunal de Palerme, son compte X avait publié une photo avec ces mots : « Aujourd’hui, je risque la prison car la gauche a voulu se venger. »
    Peu après les réquisitions, c’est un long message vidéo de l’ancien ministre de l’intérieur qui est publié en guise de réponse à la justice. « Aucun gouvernement ni aucun ministre dans l’histoire n’ont jamais connu de procès pour avoir défendu les frontières de son propre pays », explique-t-il la mine grave, ajoutant se « déclarer coupable d’avoir défendu l’Italie ». Un spot préparé et sous-titré en anglais, preuve de la volonté d’en faire un objet politique qui dépasse les frontières italiennes.
    Les alliés du chef de la Ligue en Europe n’ont d’ailleurs pas manqué d’afficher leur soutien samedi soir. « Le procès et la peine de six ans requise à son encontre sont d’une extrême gravité, alors que la submersion migratoire s’accentue partout en Europe », a ainsi dénoncé Marine Le Pen, tandis que le Néerlandais Geert Wilders a estimé que M. Salvini méritait « une médaille ».
    Les réactions ne se sont pas fait attendre non plus dans le champ politique italien, en premier lieu chez les partenaires de gouvernement de Matteo Salvini. Antonio Tajani, vice-président du conseil comme M. Salvini et patron de Forza Italia (droite), a dénoncé la décision des procureurs comme « déraisonnable et sans aucune base juridique ». Mais c’est la réaction de Giorgia Meloni qui a suscité le plus de commentaires. « Il est incroyable qu’un ministre de la République italienne risque six ans de prison pour avoir fait son travail de défense des frontières de la nation, comme l’exige le mandat reçu des citoyens », s’est indignée la cheffe du gouvernement sur les réseaux sociaux, expliquant que « transformer en crime le devoir de protéger les frontières de l’Italie contre l’immigration illégale est un précédent très grave ».
    Ces réactions posent question dans une démocratie italienne soucieuse de la séparation des pouvoirs. Principale figure de l’opposition, Elly Schlein, secrétaire générale du PD (centre gauche) a d’ailleurs qualifié de « très inappropriée » la réaction de Giorgia Meloni, rappelant que les pouvoirs exécutif et judiciaire devaient rester autonomes. La défense de Matteo Salvini a dénoncé un acte d’accusation contre un décret pris par son client, selon lequel les migrants auraient dû être « redistribués » entre les pays européens avant de pouvoir débarquer. Mais le tribunal de Palerme a pris soin de ne pas politiser le procès, en rappelant les faits. « Il y a un principe-clé qui ne peut être contesté : entre les droits de l’homme et la protection de la souveraineté de l’Etat, ce sont les droits de l’homme qui doivent prévaloir dans notre système juridique, heureusement démocratique », a lancé le procureur Calogero Ferrara.
    Un autre aspect du procès tient aux prérogatives que s’est arrogées Matteo Salvini, une fois ministre de l’intérieur. Champion d’une politique des « ports fermés », le chef de la Ligue a fait, selon le parquet de Palerme, transférer des prérogatives du ministère directement à son cabinet, comme l’assignation d’un port de débarquement. C’est pour cela qu’il est accusé d’abus de pouvoir.
    « Les droits fondamentaux concernent la personne en tant que telle et pas seulement le citoyen, et sont totalement indépendants du statut juridique de migrant régulier ou irrégulier », explique Gianfranco Schiavone, ancien vice-président de l’association pour les études juridiques sur l’immigration. Selon lui, il est frappant que la rhétorique de Salvini « se réfère toujours à des clandestins qui menaceraient des frontières, avant d’envisager d’abord que ce sont des naufragés ». Mais selon M. Schiavone, demeure une évidence : « Ce sauvetage ne pouvait être ni empêché ni entravé. » Le verdict du procès Salvini sera connu d’ici à la fin de l’année. « Ce sera un jour très important pour la justice italienne et la justice européenne », a commenté Oscar Camps, le fondateur d’Open Arms. Matteo Salvini, lui, a affiché sa confiance, jurant d’aller de l’avant « la tête haute ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#humanitaire#droit#sauvetage#sante#frontiere#mediterranee#UE

  • Thibaut Fleury Graff, juriste : « Pour les personnes bloquées à Calais, la frontière n’est pas une passoire, mais, trop souvent, un mouroir »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/15/thibaut-fleury-graff-juriste-pour-les-personnes-bloquees-a-calais-la-frontie

    Thibaut Fleury Graff, juriste : « Pour les personnes bloquées à Calais, la frontière n’est pas une passoire, mais, trop souvent, un mouroir »
    Tribune Thibaut Fleury Graff
    Professeur de droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas
    Le nouveau premier ministre, Michel Barnier, n’a pas tout à fait tort lorsqu’il déclare, le 6 septembre, que les frontières sont des « passoires » : pour beaucoup, elles le sont, en effet. C’est d’abord vrai pour les Français eux-mêmes : dotés, aux côtés des Allemands, des Italiens ou des Espagnols, de l’un des passeports les plus « puissants » au monde, ils peuvent se rendre dans plus de 190 Etats sans avoir besoin pour cela d’obtenir un visa préalable.
    « Passoire », la frontière l’est aussi pour les diplomates et hauts responsables étatiques qui, comme M. Barnier par exemple, disposent de passeports spécifiques leur permettant un accès facilité aux territoires étrangers. La liste cependant s’arrête à peu près là : pour les autres, la frontière ne se franchit qu’à différents prix – parfois, celui d’une vie.
    Ce prix est d’abord celui du visa, obligatoire, à quelques exceptions près, pour accéder au territoire français et dont la délivrance obéit à des procédures longues et coûteuses, aux résultats incertains.
    Ainsi, en 2023, selon les chiffres du ministère de l’intérieur, 500 000 ont été refusés – un chiffre similaire en 2022. S’il est vrai que près de 2,5 millions de visas ont néanmoins été accordés en 2023, la plupart l’ont été pour de courts séjours, correspondant à des visites, touristiques notamment, de moins de trois mois : seuls 12 % des visas accordés concernaient un long séjour.
    Faut-il considérer pour autant que le visa ne serait pas indispensable et que pénétrer sur le territoire français serait aisé sans en être pourvu ? Il n’en est rien : au-delà du fait que cela interdit toute arrivée par la voie aérienne, il faut rappeler que l’Union européenne a mis en place, depuis de nombreuses années maintenant, des partenariats avec des Etats tiers (Maroc ou Turquie, pour ne citer que ces deux exemples) destinés à limiter les arrivées irrégulières sur le territoire de ses Etats membres, et qu’elle s’est dotée en mai d’un nouvel ensemble législatif qui renforcera encore ces contrôles.
    La France elle-même a rétabli depuis près de dix ans les contrôles à ses frontières intérieures et peut, en vertu du règlement de Dublin, transférer vers l’Etat membre par lequel ils sont entrés les demandeurs d’asile qui tenteraient d’y être protégés. Pour celles et ceux qui tentent malgré tout l’exil, le prix sera celui du contournement de ces procédures : 5 000 euros au moins, souvent trois ou quatre fois plus, pour les trafiquants de migrants.
    C’est apparemment sans cynisme que le nouveau premier ministre a choisi de qualifier les frontières de « passoires » deux jours seulement après que douze personnes ont péri dans la Manche, victimes de ces complexités. Car les personnes bloquées à Calais et qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni sont dans la même situation que celles qui le sont au Maroc, en Turquie ou en Libye et qui tentent de rejoindre l’Italie, la Grèce ou l’Espagne. A la différence des Français, des Italiens ou des Espagnols – et de leurs premiers ministres –, la frontière pour elles n’est pas une passoire mais, trop souvent, un mouroir.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#politiquemigratoire#frontiere#droit#sante

  • Six ans de prison requis contre #Matteo_Salvini, vice-Premier ministre italien, pour avoir refusé de laisser accoster des migrants en 2019

    L’homme politique d’extrême droite est jugé pour #privation_de_liberté et #abus_de_pouvoir, pour avoir maintenu 147 migrants en mer pendant des semaines sur un navire géré par l’organisation caritative #Open_Arms.

    Les procureurs italiens ont requis, samedi 14 septembre, une #peine de six ans de #prison contre Matteo Salvini, vice-premier ministre italien d’extrême droite, pour avoir empêché des migrants de débarquer dans un port italien en 2019.

    Matteo Salvini, qui fait partie de la coalition de la Première ministre Giorgia Meloni, est jugé pour privation de liberté et abus de pouvoir, pour avoir maintenu 147 migrants en mer pendant des semaines sur un navire géré par l’organisation caritative Open Arms. Le verdict de ce procès, qui a débuté en octobre 2021, devrait être rendu le mois prochain, a déclaré à l’AFP l’avocat d’Open Arms, Arturo Salerni.

    « Les #droits_humains doivent prévaloir »

    Matteo Salvini n’était pas présent à l’audience. Il avait auparavant publié sur Facebook : « Je le referais si j’avais à le refaire : défendre les frontières contre les migrants illégaux n’est pas un crime. » "Il est incroyable qu’un ministre de la République risque six ans de prison pour avoir fait son travail en défendant les #frontières de la nation, comme l’exige le mandat qu’il a reçu de ses concitoyens", a-t-il ajouté sur X.

    Au moment de résumer son réquisitoire, le procureur Geri Ferrara, du tribunal de Palerme, a estimé « qu’un principe clé n’est pas discutable : entre les droits humains et la protection de la souveraineté de l’Etat, les droits humains doivent prévaloir dans notre système heureusement démocratique. »

    Le #navire était resté bloqué en mer pendant près de trois semaines avant que les migrants ne soient finalement autorisés par la justice à débarquer sur l’île italienne de Lampedusa. Les membres d’Open Arms avaient assuré que l’état physique et mental des migrants avait atteint un point critique lorsque les conditions sanitaires à bord étaient devenues désastreuses, notamment en raison d’une épidémie de gale.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/six-ans-de-prison-requis-contre-matteo-salvini-vice-premier-ministre-it
    #justice #ports #migrations #réfugiés #Méditerranée #mer_Méditerranée #sauvetage

    • La cheffe de file de l’extrême droite en France, Marine Le Pen, lui a apporté son soutien samedi soir en dénonçant sur X « un véritable harcèlement judiciaire visant à le faire taire ».

      « Nous sommes solidaires et plus que jamais à tes côtés Matteo », a-t-elle aussi affirmé, fustigeant une peine « d’une extrême gravité alors que la submersion migratoire s’accentue partout en Europe ».

  • L’Allemagne veut un système de rétention des demandeurs d’asile à ses frontières - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59846/lallemagne-veut-un-systeme-de-retention-des-demandeurs-dasile-a-ses-fr

    L’Allemagne veut un système de rétention des demandeurs d’asile à ses frontières
    Par La rédaction Publié le : 13/09/2024
    En plus du rétablissement des contrôles à toutes ses frontières, le gouvernement allemand a annoncé la mise en place d’un système de rétention des demandeurs d’asile dès leur entrée sur le territoire. L’objectif : éviter les fuites et faciliter les procédures accélérées pour vérifier si la personne relève ou non du règlement Dublin.
    Lundi 9 septembre, la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a affirmé vouloir mettre en place un système de rétention des demandeurs d’asile aux frontières, le temps de vérifier s’ils relèvent ou non du règlement Dublin.Ce système passerait par la mise en place d’"hébergement à proximité de la frontière" avec l’application de procédures accélérées dans ces zones, a décrit la ministre. Ces « hébergements » seraient en fait des espaces de rétention, au sein desquels les allers et venues sont contrôlés, puisque l’objectif principal reste d’éviter les tentatives de fuite.
    Ainsi, si une personne franchit une frontière pour entrer sur le territoire allemand et se déclare comme demandeuse d’asile, la police fédérale pourra la placer « en prison ou dans d’autres institutions soumises à des conditions strictes » pour l’empêcher de s’enfuir, a soutenu Nancy Faeser. Le principal objectif de cette rétention est d’examiner si une autre demande a déjà été déposée dans un pays de l’Union européenne (UE), et notamment si le demandeur relève du règlement Dublin, qui stipule qu’un migrant doit demander l’asile dans le premier pays d’arrivée en Europe.
    La ministre a promis d’investir dans des moyens humains et matériels pour accélérer les expulsions de demandeurs d’asile. Elles affichent l’objectif d’achever les procédures « en cinq semaines » grâce à une « disponibilité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ».
    Deux pistes sont, pour l’heure, envisagées pour rendre ce système légal au regard du droit national et européen, rapporte le média allemand Taz : soit les tribunaux motivent la détention par le risque de fuite, soit les exilés se voient appliquer une assignation à résidence.
    Ces mesures s’ajoutent à celle du début de semaine : le gouvernement allemand va introduire des contrôles à toutes ses frontières terrestres. Ces annonces font suite à la forte poussée du parti d’extrême-droite AFD, qui a obtenu des résultats record à des élections régionales début septembre. Berlin met aussi en avant « la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière », deux semaines après l’attentat de Solingen revendiqué par le groupe État islamique. Jusqu’ici, la règle générale en Allemagne était que les demandeurs d’asile ne peuvent pas être détenus tant que leur demande n’est pas définitivement rejetée et qu’ils disposent d’une autorisation de séjour : « Toutefois, certaines exceptions ont été introduites dans le cadre de modifications légales récentes », analyse le réseau European Council on Refugees and Exiles. La loi sur l’amélioration des expulsions, entrée en vigueur le 27 février 2024, avait déjà élargi les motifs pour lesquelles des demandeurs d’asile peuvent être placés en rétention.
    L’ONG ProAsyl avait déjà analysé et dénoncé, fin 2023, ce type de mesures législatives produisant une « extension massive de l’instrument de la détention en vue de l’expulsion ». Pour rappel, « dans la pratique, selon l’expérience des avocats, une rétention sur deux en vue de l’expulsion est illégale », soulignait l’organisation. Tout en rappelant qu’en droit, « la détention en vue de l’expulsion ne doit être qu’un dernier recours ». En ce qui concerne les migrants pour lesquels il est attesté qu’ils relèvent du règlement Dublin, ce règlement européen autorise déjà la détention en attente de l’expulsion dans certaines circonstances. Notamment dans les cas où l’identité du demandeur n’est pas claire, que sa demande a été introduite tardivement ou pour des raisons de sécurité publique, rappelle le média allemand ZDFheute.

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#asile#retention#frontiere#politiquemigratoire#expulsion#sante#droit

  • #Biens_culturels en voie de #restitution

    Alors que sort en salle le #film_documentaire « #Dahomey », qui suit la restitution par la #France de vingt-six œuvres d’art au #Bénin, différentes équipes de recherche travaillent sur le retour des biens culturels africains à leurs communautés d’origine.

    Du fond de sa caisse en bois, dans laquelle les manutentionnaires aux gants blancs du musée du quai Branly-Jacques Chirac viennent de l’enfermer, la voix caverneuse de la statue anthropomorphe du roi Béhanzin, mi-homme mi-requin, s’interroge elle-même en langue fongbé, la langue du Bénin : « Reconnaîtrai-je quelque chose, me reconnaîtra-t-on ? » Aujourd’hui cette statue est un numéro, parmi les vingt-six œuvres que la France renvoie cette année-là (2021) par avion-cargo au pays qu’elle a colonisé de 1894 à 1958. La réalisatrice Mati Diop, née dans une famille franco-sénégalaise, est présente pour filmer cette première restitution officielle et accompagner les œuvres jusqu’au palais présidentiel de Cotonou, la capitale économique du pays, où des milliers de Béninois vont venir les découvrir, après cent trente ans d’absence.

    Le pillage a eu lieu en fait avant même la colonisation : de 1890 à 1892, des batailles font rage entre l’armée française et les troupes du roi Béhanzin, composées d’un tiers de combattantes, les « Agodjié », que les Français nomment « les Amazones ». Le 17 novembre 1892, sous les ordres du colonel Dodds, les Français entrent à Abomey, capitale de l’ancien royaume du Dahomey (actuel Bénin) où les palais royaux sont en feu : Béhanzin a déclenché l’incendie avant de prendre le maquis. Les militaires saisissent un grand nombre d’objets, dont trois grandes statues royales et quatre portes que Béhanzin et ses fidèles avaient enfouies dans le sol. Une petite partie sera donnée six mois plus tard, en 1893, au musée d’ethnographie du Trocadéro par le colonel Dodds, devenu général. Le reste sera écoulé sur le marché de l’art.
    Des appels à restitution depuis la fin du XIXe siècle

    La question de la restitution des œuvres aux pays africains, mais aussi aux autres anciennes colonies (Océanie notamment), n’est pas nouvelle. Les réclamations sont presque aussi anciennes que les spoliations elles-mêmes. L’une des premières demandes officielles émane sans doute de l’empereur Yohannes IV d’Éthiopie, lorsqu’il exige en 1880 la restitution de collections royales arrachées dans la forteresse de Maqdala en avril 1868. Ce joyau composé d’une coupole ornée des représentations des Apôtres et des quatre autres évangélistes, dérobé par un soldat britannique lors de l’attaque de la forteresse, trône toujours… au Victoria and Albert Museum, à Londres.

    Les appels à la restitution d’objets deviennent plus explicites au moment des indépendances, dans les années 1960. En 1970, l’Unesco adopte une convention qui établit notamment la légitimité du retour des biens culturels. En 1973, l’Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution sur la restitution « prompte et gratuite » des œuvres d’art aux pays victimes d’expropriation, qui « autant qu’elle constitue une juste réparation du préjudice commis, est de nature à renforcer la coopération internationale ». Mais cette résolution est adoptée avec l’abstention des anciennes puissances coloniales… En 1978, le directeur général de l’Unesco lance un appel « pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable » où il affirme avec force que « cette revendication est légitime ».

    « Mais, sur le terrain du droit, la colonisation a été qualifiée de “mission sacrée de civilisation” par le pacte de la Société des Nations en 1919 et aujourd’hui encore ne relève pas d’un fait internationalement illicite, en conséquence duquel pourrait être fixé un principe de réparation, rappelle le juriste Vincent Négri, à l’Institut des sciences sociales du politique1. La légalité internationale est ancrée sur une règle de non réactivité des traités internationaux, et aucune des conventions adoptées ne peut atteindre dans les rebours du temps les actes de dépossession des peuples pendant la période coloniale. »

    En France, c’est donc toujours le droit du patrimoine qui prévaut. En 2016, au gouvernement du Bénin qui réclamait la restitution, notamment du fait que « nos parents, nos enfants n’ont jamais vu ces biens culturels, ce qui constitue un handicap à une transmission transgénérationnelle harmonieuse de notre mémoire collective », le ministre des Affaires étrangères français adresse une fin de non-recevoir dans un pur langage administratif : « Les biens que vous évoquez sont inscrits parfois depuis plus d’un siècle au domaine public mobilier de l’État français, ils sont donc soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité. En conséquence leur restitution n’est pas possible ».

    Aux revendications argumentées sur l’histoire, l’identité, la reconstitution des patrimoines, la mémoire, est donc opposé un argument asymétrique fondé sur le droit des collections publiques, déplore Vincent Négri. Un argument qui jusqu’ici n’a été levé que dans trois cas : pour les biens spoliés aux familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, pour les restes humains quand ils peuvent être identifiés et pour les biens culturels ayant fait l’objet de trafics illicites.

    Dans ce contexte, le discours prononcé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par le président français Emmanuel Macron le 28 novembre 2017 fait date. En affirmant vouloir la « restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain d’ici cinq ans », il introduit au sommet de l’État une parole dissonante. S’ensuit la commande d’un rapport aux universitaires Bénédicte Savoy, historienne de l’art française et Felwine Sarr, économiste sénégalais, qui dressent un état des lieux des spoliations et proposent un agenda de restitution, affirmant que plusieurs types de biens culturels africains peuvent nécessiter une restitution légitime : « Les butins de guerre et missions punitives ; les collectes des missions ethnologiques et “raids” scientifiques financés par des institutions publiques ; les objets issus de telles opérations, passés en mains privées et donnés à des musées par des héritiers d’officiers ou de fonctionnaires coloniaux ; enfin les objets issus de trafics illicites après les indépendances » .
    Vingt-six biens restitués : le premier petit pas de la France

    Les marchands d’art et certains conservateurs de musées tremblent, le débat est réanimé (et houleux) dans tous les pays européens, mais la France, après ce grand pas en avant, fait marche arrière. Elle ne s’engage pas dans une loi-cadre mais vote, en 2020, une « loi d’exception » pour restituer vingt-six biens culturels à la République du Bénin (choisis par la France) et un unique bien à la République du Sénégal (le sabre dit « d’El Hadj Omar Tall », du nom du chef de guerre toucouleur disparu en 1864). Vingt-six seulement, sur les milliers conservés en France, c’est peu ! D’autant que les Béninois n’ont pas eu leur mot à dire sur le choix des objets restitués, malgré leurs demandes répétées de voir notamment revenir le dieu Gou, exposé au pavillon des Sessions, au Louvre. « Pour passer de la “légitimité du retour” à un principe universel de “légalité des restitutions”, il faudra encore attendre », commente Vincent Négri… Mais les mentalités évoluent et de nombreux programmes de recherche et réseaux émergent pour identifier, cartographier ou documenter les biens culturels africains détenus dans les musées occidentaux. En France, Claire Bosc-Tiessé, directrice de recherches au CNRS, historienne de l’art africain et spécialiste de l’Éthiopie chrétienne entre le XIIIe et le XVIIIe siècle, avait devancé le mouvement et demandé dès 2017 à être détachée à l’Institut national d’histoire de l’art pour se lancer dans un inventaire des collections africaines conservées dans les musées français.

    Avec la participation du musée d’Angoulême, la cartographie « Le monde en musée. Collections des objets d’Afrique et d’Océanie dans les musées français » est désormais accessible en ligne2. Outre l’inventaire, elle rassemble aussi « des éléments pour des recherches futures sur la constitution des collections et les processus d’acquisition, en indiquant les archives afférentes (inventaires anciens, carnets de voyage des acquéreurs, etc.) et en répertoriant, quand c’est possible, donateurs et vendeurs, explique Claire Bosc-Tiessé. En 2021, nous avons recensé près de 230 musées en France qui possèdent des objets africains et 129 des objets océaniens. Par exemple, on trouve des biens culturels du Bénin au musée du quai Branly, mais il y en a également dans soixante autres musées français ! »

    Au total, Claire Bosc-Tiessé estime à environ 150 000 le nombre de biens culturels africains dans les musées de France (à comparer aux 121 millions d’objets qu’ils détiennent), dont 70 000 sont au musée du quai Branly. Il suffit de glisser sa souris sur la carte de France pour tomber sur des trésors conservés , dans des lieux tout à fait confidentiels.

    Ces biens ne sont parfois même plus exposés, comme ceux conservés dans ce petit musée du Jura, à Poligny, (4 000 habitants), depuis longtemps fermé au public : pagaies de Polynésie, petit sac en filet de Nouvelle-Calédonie, collier en dents de mammifère marin des îles Marquises, ornement d’oreille masculin en ivoire (de cachalot ?, s’interroge la notice), lampe à huile à six becs d’Algérie, sont bien référencés sur le site internet de ces salles devenues virtuelles. Et ici comme ailleurs, c’est un véritable inventaire à la Prévert qui s’égrène, d’objets dont on ne sait s’ils ont été achetés ou volés, mais qui se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la France.

    « Reconstituer l’histoire de ces objets, c’est raconter à la fois la colonisation et celle de la constitution des musées en France à la fin du XIXe siècle, explique Claire Bosc-Tiessé. Le musée d’ethnographie du Trocadéro (aujourd’hui musée de l’Homme) a envoyé dans les musées de province beaucoup de pièces qu’il possédait en double. Par ailleurs, les particuliers étaient souvent heureux, notamment à la fin de leur vie, de faire don au musée de leur ville natale des objets qu’ils avaient achetés, volés ou reçus en cadeau dans le cadre de leur vie professionnelle, qu’ils aient été missionnaires, médecins, enseignants, fonctionnaires ou militaires dans les colonies.

    À Allex, village de 2 500 habitants dans la Drôme, ce sont ainsi les missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit qui, au XIXe siècle, ont rapporté de leurs campagnes d’évangélisation du Gabon, du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa quantité d’objets : amulettes ou effigies gardiennes de reliquaire du peuple fang au Gabon, statuettes anthropomorphes du peuple bembé au Congo, couvercle à proverbes du peuple hoyo en Angola… Tous ces biens culturels témoins de la vie quotidienne, des traditions et des croyances des populations africaines viennent de trouver place dans un musée local flambant neuf, ouvert en 2018. « Alors que le principe de la restitution semble faire l’unanimité en Afrique, la question du retour concret des biens suscite parfois des réticences dans les pays concernés », explique Saskia Cousin, anthropologue, responsable des programmes de recherche pluridisciplinaires ReTours3 et Matrimoines/Rematriation4, constitué chacun d’une vingtaine de chercheurs, artistes et opérateurs culturels internationaux.
    De la « restitution » au « retour »

    « La première réticence, alimentée par les marchands et les conservateurs occidentaux, consiste à dire que l’Afrique ne dispose pas d’institutions capables de conserver ses collections et de lutter contre le trafic illicite ». L’ouverture et la construction de musées un peu partout sur le continent sont autant de réponses à ces critiques. Rien qu’au Bénin, quatre musées sont en construction ! « Le deuxième problème soulevé est celui des coûts de ce retour, poursuit Saskia Cousin. Effectivement, la construction de musées se fait au moyen d’emprunts, contractés notamment auprès de la France. C’est la raison pour laquelle les pays concernés souhaitent développer le tourisme notamment de leurs diasporas. Le troisième problème est celui du devenir des biens. En bref, doivent-ils revenir au temple ou au musée ? C’est une question de souveraineté qui concernent les pays du retour, et surtout, les choses sont un peu plus compliquées que le laissent entendre les polémiques françaises ».

    D’une part, le retour aux espaces sacrés ne signifie pas l’interdiction au public ; d’autre part, la vision française d’un musée devant être vidé de toute vitalité et de toute sacralité est loin d’être universelle. « Ainsi, souligne Saskia Cousin, si les vingt-six objets restitués au Bénin l’ont été sous le titre de “Trésors royaux du Bénin”, expression empruntée au marché de l’art, et exposés sous vitrines, selon des critères bien occidentaux, de nombreux Béninois et notamment les princesses d’Abomey sont venus les honorer aux moyens de gestes et de chants ».

    Dans le film Dahomey, on voit l’artiste Didier Donatien Alihonou – sur l’affiche du film – converser avec le roi ancêtre Gbéhanzin. Pour lui, comme pour beaucoup, ces statues ne sont pas seulement des biens matériels, elles incarnent un héritage revenu, une force de retour, avec lesquelles il est enfin possible de se reconnecter. « Il faudrait cesser de penser cette question des retours seulement comme un arbitrage entre des pays qui formulent une demande de restitution et des États qui y répondent favorablement ou non, estime Claire Bosc-Tiessé. Il est d’ailleurs symptomatique que ce sujet au niveau gouvernemental soit confié au ministère de la Culture et à celui des Affaires étrangères, tandis que la recherche et l’enseignement sont laissés en dehors d’un débat rarement appréhendé sous l’angle scientifique. Il serait pourtant souhaitable de solliciter les chercheurs, afin de faire le récit de la façon dont ces œuvres sont arrivées sur le territoire, de la violence des captures peu prise en compte jusqu’ici, et donc écrire cette histoire occultée de la colonisation, et de le faire dans toute sa complexité. »

    Il serait temps aussi de déplacer la question de la « restitution » à celle du « retour », en prenant en compte le point de vue des populations et des États d’origine, complète Saskia Cousin. « Dans le cadre des programmes ReTours et Matrimoines/Rematriations, nous travaillons donc avec des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Mali, du Togo, du Sénégal et leurs diasporas, selon les méthodes inspirées de l’anthropologie collaborative. Par exemple dans le cas du Bénin, les mémoires sont essentiellement transmises par les “héritières”, des femmes qui héritent des savoirs, explique l’anthropologue. Nous les rencontrons et nous leurs présentons des photos ou des dessins de statues ou d’amulettes dont elles connaissent les noms, les usages et les panégyriques (discours à la louange de certaines personnes) associés. Dans les mondes féminins non francophones, cette mémoire est restée extrêmement vivante ».

    Dans le cadre du programme ReTours, une charte5 a été élaborée qui vise à considérer les musées et les espaces de conservation traditionnels comme complémentaires, légitimes et non exclusifs. L’enjeu est à la fois de faire reconnaître l’expertise des héritières et de faciliter l’accès des collègues du Sud aux ressources nécessaires à leurs enquêtes, y compris dans les pays du Nord : biens exposés, réserves, inventaires, dossiers d’œuvres, sources orales, etc. « Les musées belges, néerlandais et allemands sont très ouverts à l’accueil et à l’intégration des diasporas, des chercheurs et des héritiers concernés, c’est beaucoup plus compliqué en France où les musées veulent contrôler les récits relatifs à leurs collections », remarque Saskia Cousin.
    Un débat européen

    Outre la France, la question de la restitution anime tous les pays européens. Si en Angleterre le British Museum est le plus réticent, les musées universitaires de Cambridge, Oxford et Manchester ont rendu ou s’apprêtent à rendre des œuvres. En Belgique, un inventaire complet des objets d’art originaires du Congo, détenus par le musée de l’Afrique de Tervuren, a été réalisé. Et les Allemands ont largement entamé ce mouvement. Felicity Bodenstein, chercheuse en histoire de l’art au Centre André Chastel6, est à l’initiative du projet numérique « Digital Benin7 », qui documente les œuvres pillées dans l’ancien royaume du Bénin (actuel Nigeria, à ne pas confondre avec l’actuel Bénin, ancien Dahomey).

    À l’origine, ces œuvres ont été saisies par l’armée britannique lors d’une expédition punitive menée par 1 800 hommes en février 1897. À l’époque, les soldats prennent la capitale, Edo (aujourd’hui Benin City), au prix de lourdes pertes et mettent la main, de façon organisée ou individuelle, sur le trésor de l’Oba (le souverain).

    C’est ainsi que sont dispersés et en partie perdus plus de 5 000 « Bronzes du Bénin », dont des plaques en laiton fabriquées entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIe siècle. Représentant des individus, des symboles, des scènes de la cour, elles se retrouvent sur le marché de l’art puis en grande partie dispersées dans 136 musées de vingt pays, principalement en Angleterre et en Allemagne.

    À l’époque, contrairement à la France qui n’y consacrait que peu d’argent, les Allemands et les Anglais avaient une véritable politique d’achat de ce type d’objets pour leurs musées, explique Felicity Bodenstein. De plus, à la fin du XIXe siècle, chaque ville un peu importante en Allemagne créait son propre musée d’ethnographie, pour se montrer cosmopolite et ouverte sur le monde, notamment dans l’espoir de se voir désigner comme capitale de ce pays8. C’est ainsi que l’Allemagne s’est retrouvée avec dix fois plus d’objets africains que la France, qui fut pourtant présente bien plus longtemps sur ce continent avec ses colonies ». Le but du site web Digital Benin, réalisé par une équipe d’une douzaine de personnes, financé en partenariat avec le musée des Cultures et des Arts du monde de Hambourg et la fondation Siemens, est de relier les données de plus de 5 000 objets dont il fait l’inventaire et de les resituer dans une culture locale, de façon vivante, en mêlant archives visuelles et sonores, fixes et animées. Une partie du site, notamment la classification des objets, est en langue Edo, la langue vernaculaire du royaume dans lequel ils ont été élaborés puis pillés.

    Au-delà de ce site exemplaire, qu’en est-il de la politique de restitution des œuvres en Allemagne ? « La façon de procéder des Allemands est très différente de celle des français », explique Felicity Bodenstein, qui a commencé sa carrière de chercheuse dans ce pays, aux côtés de Bénédicte Savoy, à l’université technique de Berlin. « L’importance des collections qu’ils possèdent, mais aussi les questions très sensibles de mémoire liées à la Seconde Guerre mondiale font que le sujet des provenances est bien plus politique et inflammable en Allemagne qu’ailleurs en Europe ». En 2021, un accord national de restitution a donc été trouvé avec le Nigeria, à chaque musée ensuite d’élaborer son propre accord suivant les principes de l’État fédéral. Plusieurs centaines d’œuvres ont déjà été physiquement renvoyées par les musées au Nigeria.

    « Mais toutes les communautés d’origine, c’est du moins le cas pour le Bénin, ne souhaitent pas forcément récupérer toutes leurs œuvres, souligne l’anthropologue. Ils veulent surtout en retrouver la propriété et être associés au discours culturel et politique qui accompagne leur patrimoine. » Ainsi, lors des discussions pour l’ouverture au centre de la ville de Berlin du Humboldt Forum, immense musée qui prévoyait d’exposer une partie importante de cette collection de bronzes du Bénin, un débat très vif a permis de poser les bases d’une nouvelle façon de faire. L’espace d’exposition de ces objets est aujourd’hui cogéré avec les chercheurs et muséographes de Bénin City. Toutes les œuvres de Bénin City qui ont été identifiées ont d’abord été officiellement rendues au Nigeria qui les prête désormais à l’Allemagne, un écusson témoignant de ce processus étant apposé sur les vitrines d’exposition.

    En Allemagne toujours, une grande enquête collective, menée conjointement par l’université de Dschang et l’université technique de Berlin entre 2020 et 2023, intitulée « Provenances inversées9 », fait le point sur l’état du patrimoine camerounais pillé pendant la période coloniale : 40 000 objets qui font de l’Allemagne le premier pays détenteur d’œuvres camerounaises au monde ! « Il existe dans l’Allemagne contemporaine un “Cameroun fantôme” – pour reprendre le titre du célèbre ouvrage anticolonial de Michel Leiris, L’Afrique fantôme (1934) –, expliquent les auteurs de cette enquête, parmi lesquels Bénédicte Savoy. Malgré leur présence invisible (en Allemagne) et leur absence oubliée (au Cameroun), ces collections, qui sont aussi, du point de vue qualitatif, les plus anciennes et les plus variées au monde, continuent d’agir sur les sociétés qui les gardent ou les ont perdues ». L’objectif de l’enquête fut donc d’analyser et de publier les sources inédites permettant de confirmer cette présence massive. Et parallèlement d’aller à la rencontre, au Cameroun, des communautés privées de pièces matérielles importantes de leurs cultures respectives et de cerner, autant que faire se peut, les effets produits par cette absence patrimoniale prolongée.

    Le film Dahomey se termine par un débat organisé par la réalisatrice entre étudiants béninois, discutant de cette première rétrocession française. Premier pas ou insulte à leur peuple devant le peu d’objets revenus ? "Il était nécessaire de créer un espace qui permette à cette jeunesse de s’emparer de cette restitution comme de sa propre histoire, de se la réapproprier explique Mati Diop. Comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Comment mesurer la perte de ce dont on n’a pas conscience d’avoir perdu ?
    Dans l’attente d’une loi en France sans cesse reportée, les protagonistes de Dahomey soulignent l’urgence d’apporter une réponse à cette demande de restitution portée par tout un continent.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/biens-culturels-en-voie-de-restitution

    #oeuvres_d'art #art #décolonial #film #documentaire #Afrique #pillage #musées #colonisation #droit_du_patrimoine #patrimoine #identité #mémoire #visualisation #cartographie #retour

    ping @cede @reka

    • Le monde en musée. Cartographie des collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France

      Cette cartographie propose de faire mieux connaître les collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France afin de faciliter leur étude. Elle signale les fonds ouverts au public qu’ils soient publics ou privés, elle décrit rapidement l’histoire de la collection et donne quelques éléments sur son contenu. Elle indique l’état des connaissances et donne les informations pour aller plus loin.

      https://monde-en-musee.inha.fr

    • #ReTours (programme de recherche)

      Résumé du programme de recherche collaboratif financé par l’Agence Nationale de la Recherche / 15 chercheurs, 7 pays. (in english below) – présentation du projet ici

      Alors que la question de la restitution des collections africaines fait polémique en France et en Europe, le programme comparatif, diachronique et multiscalaire ReTours vise à déplacer l’enquête 1) de l’Occident aux pays africains concernés, 2) des questions de restitution aux problématiques du retour, 3) de la vision muséo-centrée aux rôles des diasporas et du tourisme, 4) des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux.

      ReTours est un programme novateur tant dans ses objectifs de recherche critiques que par ses méthodes d’enquêtes et ses collaborations culturelles. Constitué d’un consortium international et pluridisciplinaire de 15 chercheurs, ReTours travaillera à partir du Bénin, du Cameroun, du Mali et du Sénégal et sur leurs diasporas.

      L’objectif du programme est de saisir les enjeux politiques, les rôles économiques, les usages sociaux du retour. Il s’organise à partir de trois axes qui sont autant de manières de désigner les biens culturels : 1) Géopolitique du patrimoine, autour des mobilisations pour ou contre la restitution des “oeuvres”, 2) Économies du retour et imaginaires du tourisme, à propos des dispositifs d’accueil notamment touristiques des “pièces muséales” ; 3) Appropriations et resocialisations autour des mémoires sociales, de l’agency des “choses” revenues, des transformations des significations et des créations contemporaines.

      https://retours.hypotheses.org

  • Dans un contexte de montée de l’extrême droite, l’Allemagne va étendre les contrôles à l’ensemble de ses frontières pour « faire reculer l’immigration irrégulière »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/09/dans-un-contexte-de-montee-de-l-extreme-droite-l-allemagne-va-renforcer-les-

    Dans un contexte de montée de l’extrême droite, l’Allemagne va étendre les contrôles à l’ensemble de ses frontières pour « faire reculer l’immigration irrégulière »
    Le Monde avec AFP
    La mesure vise à « faire reculer l’immigration irrégulière » dans un contexte de forte poussée du parti d’extrême droite AfD. L’Allemagne va étendre à toutes ses frontières les contrôles, a annoncé, lundi 9 septembre, le gouvernement d’Olaf Scholz sous pression pour durcir sa politique d’asile.
    Des contrôles temporaires avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark vont être mis en place pendant six mois à partir du 16 septembre, détaille un communiqué du ministère de l’intérieur. Ils s’ajouteront aux contrôles déjà en place aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse.La politique d’asile et d’immigration est revenue au centre des débats en Allemagne avec la forte poussée du parti d’extrême droite AfD qui a obtenu des résultats record lors de deux élections régionales début septembre.
    Berlin juge le renforcement des contrôles nécessaire pour « la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière », deux semaines après l’attentat de Solingen revendiqué par le groupe Etat islamique. Berlin met aussi en avant « les capacités limitées des communes en matière d’hébergement, d’éducation et d’intégration » des réfugiés et demandeurs d’asile accueillis dans le pays.
    Le ministère de l’intérieur a informé avoir notifié ces nouveaux contrôles aux autorités de l’Union européenne (UE), s’agissant de mesures exceptionnelles sur le territoire de l’UE dont Bruxelles doit être avisé.
    Depuis le triple meurtre au couteau de Solingen, dont l’auteur présumé est un Syrien de 26 ans qui aurait dû être expulsé, la coalition d’Olaf Scholz affiche sa volonté de fermeté en matière de contrôle de l’immigration. Le gouvernement a ainsi annoncé la suppression des aides pour les demandeurs d’asile entrés dans un autre pays de l’UE avant de venir en Allemagne. Berlin veut également faciliter l’expulsion de réfugiés ayant fait l’objet d’une condamnation pénale.

    #Covid-19#migration#migrant#allemagne#asile#politiquemigratoire#UE#expulsion#droit#sante#immigration#frontiere

  • En Allemagne, des « colons ethniques » veulent blanchir les campagnes
    https://reporterre.net/En-Allemagne-des-colons-ethniques-veulent-blanchir-les-campagnes

    « Ils veulent diffuser leur poison partout, dans les écoles, les associations… », s’inquiète une habitante de Leisnig, 8 000 habitants dans l’est de l’Allemagne. Des « völkische Siedler », ou « colons ethniques », se sont installés dans cette petite ville et sa périphérie depuis une décennie. Située en Saxe, avec ses nombreuses bâtisses en ruine, son kebab installé en face de la mairie et son centre historique vieux de presque 1 000 ans, la petite ville est typique de la région. Et c’est là que des partisans de l’extrême droite allemande venus de l’ouest ont élu domicile — entre cinq et sept familles, qui s’ajoutent aux militants d’extrême droite de la région.

    Leur but : quitter l’ouest où la présence d’immigrés et d’Allemands d’origine étrangère leur est insupportable pour s’installer dans des zones rurales et blanches à l’est, de façon à y conserver la « substance ethnique » allemande. Le tout, sous les apparences d’amoureux de la nature en recherche de liens avec le vivant.

    #droites_extrêmes #néonazis #fafland

    • Le mouvement völkisch est un courant intellectuel et politique, apparu en Allemagne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle et hérité des « Teutomanes », qui englobe un ensemble de personnalités et d’associations dont l’élément commun est le projet de donner à l’ensemble des Allemands une religion païenne, en général le paganisme germanique. Ce courant d’idées puise ses sources dans le romantisme allemand des années 1840 et dans les désillusions de la période 1849-1862, entre l’écrasement du printemps des peuples et l’arrivée de Bismarck au pouvoir en Prusse.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_v%C3%B6lkisch

      Les idées qui composaient la « vision du monde » nazie sont à prendre au sérieux, même si, vues d’ici et vues d’aujourd’hui, l’absurde (de la théorie des races, par exemple) semble le disputer au grotesque (la grandiloquence mégalomaniaque des discours et des projets, notamment).

      Nous avons montré ailleurs que, si elles purent séduire ou convaincre dans un pays de grande culture, c’est parce qu’elles représentaient et offraient une « révolution culturelle ».

      Plus généralement, la « vision du monde » nazie a apporté une série de réponses à des questions laissées béantes par le xixe siècle et par la Grande Guerre. Elle a été perçue et reçue comme telle dans des secteurs croissants de la population allemande à partir du début des années 1920 puis, le contexte désastreux aidant, à partir de 1929.

      https://shs.cairn.info/revue-sud-nord-2016-2-page-95?lang=fr

      #nazisme

  • Berlin cherche des moyens pour dissuader les demandeurs d’asile déboutés de rester en Allemagne - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59622/berlin-cherche-des-moyens-pour-dissuader-les-demandeurs-dasile-deboute

    Berlin cherche des moyens pour dissuader les demandeurs d’asile déboutés de rester en Allemagne
    Par Sertan Sanderson Publié le : 06/09/2024
    Réagissant à l’attentat de Solingen, perpétré par un demandeur d’asile syrien débouté, le gouvernement allemand a proposé de nouvelles mesures pour réformer le droit d’asile. Voici ce que Berlin propose. Berlin veut encore durcir sa politique d’asile après la mort de trois personnes, à Solingen le 23 septembre, poignardées par un demandeur d’asile syrien de 26 ans. L’homme avait été débouté du droit d’asile.Le chancelier Olaf Scholz estime que les autorités « doivent tirer les leçons de l’attaque de Solingen, ville située dans l’ouest de l’Allemagne. Un homme a tué trois personnes et blessé huit autres. Le meurtrier est un homme originaire de Syrie. Il est arrivé en Allemagne en 2022. Le groupe terroriste État islamique (EI) affirme que l’attaque a été perpétrée en son nom ».
    Moins d’une semaine plus tard, le 29 août, le gouvernement a annoncé un ensemble de nouvelles mesures de sécurité. Certains demandeurs d’asile ne bénéficieront plus de l’ensemble des prestations sociales, tandis que les expulsions doivent être accélérées.Depuis, de nouvelles réunions avec les dirigeants des Länder, le 16 Etats qui composent l’Allemagne fédérale, ainsi que l’opposition conservatrice, planchent sur d’autres possibilités de réformes migratoires.
    Voici les principales mesures du projet de loi annoncé pour l’instant.
    Baisse des prestations dans le cas des personnes « dublinables »
    L’auteur présumé du triple meurtre de Solingen aurait dû être expulsé, mais les autorités n’étaient pas parvenues à le localiser.
    Le suspect aurait en effet dû être renvoyé en Bulgarie l’année dernière en vertu des règles de l’Union européenne (UE) connues sous le nom de « règlement de Dublin ». Celui-ci prévoit que le pays par lequel un demandeur d’asile est entré dans l’UE est responsable du traitement de sa demande de protection.En conséquence, le gouvernement souhaite supprimer les prestations sociales pour les personnes enregistrées pour la première fois dans un autre Etat membre de l’UE, à condition que ce pays accepte de les reprendre.
    Quelles aides seront supprimées ?Selon la ministre de l’intérieur Nancy Faeser, seuls les aides financières destinées à quitter l’Allemagne seront mises à disposition des personnes dublinées.
    Toutefois, elle a également assuré qu’un logement et la nourriture seraient fournis jusqu’au départ, affirmant qu’en Allemagne, « personne ne mourra de faim ou ne dormira dans la rue ». « Nous veillons à ce que toutes les personnes concernées soient traitées avec humanité », stipule le document présentant le projet de loi.
    Quel est l’objectif de la réduction de l’aide financière ?
    Selon le ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, la suppression de ces prestations sociales accélérerait les expulsions. Elle mettrait la pression sur les personnes dans l’obligation de quitter le pays, et qui se retrouveraient sans argent liquide en Allemagne.Par exemple, si un demandeur d’asile est d’abord arrivé en Grèce et y a été enregistré, mais qu’il s’est ensuite rendu en Allemagne et y est resté malgré l’ordre de retourner en Grèce, il ne touchera plus d’aide financière.
    L’attentat de Solingen a précédé des scrutins régionaux dans l’est de l’Allemagne, marqués par des résultats historiques pour l’extrême-droite. Les organisations de défense des droits des réfugiés dénoncent un projet de loi inadmissible. L’ONG Pro Asyl a déclaré que « les prestations sociales ne doivent pas être supprimées ou réduites arbitrairement dans le but d’un soi-disant effet dissuasif ».
    Le parti des Verts, qui fait partie de la coalition gouvernementale, a également exprimé ses réserves, estimant qu’il devait être approuvé par la Cour constitutionnelle, qui s’est par le passé généralement rangée du côté des réfugiés et des demandeurs d’asile lorsque leurs aides financières étaient en jeu. La ministre de l’intérieur, Nancy Faeser assure ne pas voir de blocage juridique, puisque le bien-être des personnes concernées dans un tel scénario est censé être garanti dans l’autre pays de l’UE.
    Le règlement de Dublin, c’est quoi ?
    Le règlement de Dublin stipule que les demandeurs d’asile doivent demander une protection dans le pays par lequel ils sont arrivés sur le sol européen. S’ils poursuivent leur voyage et déposent une nouvelle demande ailleurs, celle-ci peut être annulée. Cependant, de nombreuses procédures de renvoi s’éternisent. Au bout d’un certain délai, le pays où se trouve le demandeur d’asile finit par devoir prendre légalement en charge son dossier.Pour le moment, les tentatives de réformer et de moderniser cet aspect du règlement ont échoué.
    Au-delà des modifications apportées à la législation sur l’asile, d’autres mesures sont prévues.Le gouvernement a proposé d’interdire les couteaux lors des grands événements publics.
    En outre, les expulsions vers des pays tiers en dehors de l’UE doivent être accélérées. Sur ce point, aucune mesure n’a été rendue publique. La politique relative aux voyages des réfugiés dans leur pays d’origine fera également l’objet d’un examen plus approfondi.
    Ainsi, les réfugiés pourront perdre leur statut de protection s’ils se rendent dans leur pays d’origine, sauf pour des raisons précises, comme assister aux funérailles d’un membre de leur famille. Les réfugiés ukrainiens seraient exemptés de cette règle.

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#asile#UE#expulsion#droit#sante#politiquemigratoire

  • En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/09/06/en-bulgarie-les-gardes-frontieres-de-frontex-contraints-de-fermer-les-yeux-f

    En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus
    Par Maria Cheresheva et Ludek Stavinoha
    Des documents internes de l’agence européenne des frontières, Frontex, révèlent les pressions exercées par les gardes-frontières bulgares sur leurs homologues européens pour ne pas signaler des violences et des expulsions illégales de migrants à la frontière turque. « Il m’a regardé dans les yeux et a tiré. Je n’ai pas pu voir son visage, car il portait un masque noir. » Moustapha (son prénom a été modifié) se souvient avec effroi de sa rencontre avec un policier bulgare, au début du mois de mai. Après six jours d’errance dans les forêts turques, ce jeune Syrien de quinze ans avait enfin réussi à franchir la frontière bulgare. Mais l’espoir a été de courte durée : au bout de quelques heures de marche, le groupe d’une vingtaine de migrants avec lequel il voyageait a été intercepté par une patrouille de gardes-frontières.

    « Ils ont commencé à tirer partout. Pas en l’air, mais sur nos pieds », se souvient le jeune homme, originaire de Deir ez-Zor, lui-même visé par trois balles non létales alors qu’il était à terre – « une fois, intentionnellement, dans ma jambe, et deux fois, près de mes jambes ». Son récit, recueilli par Le Monde dans le cadre d’une enquête entreprise par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), est confirmé par son dossier médical.
    Sollicitée, la police aux frontières bulgare confirme qu’un policier a bien tiré ce jour-là « une balle non létale dans la région de la jambe droite » d’un migrant irrégulier, mais affirme que l’officier a agi « en état de légitime défense », après que le jeune homme a « tenté de [le] frapper avec une pierre » et de partir en courant. L’institution assure avoir mené une enquête interne sur l’incident, dont les conclusions ont été communiquées à la police militaire, sans préciser si des suites ont été données. Après quelques jours à l’hôpital et un passage en centre de détention, Moustapha a été emmené à Harmanli, dans le plus grand centre d’accueil de réfugiés du pays. « Je veux porter plainte contre la police, a-t-il alors déclaré à Yahia Homsi, psychiatre au sein de l’ONG bulgare Mission Wings, l’une des rares à travailler en première ligne avec les migrants. Ils m’ont tiré dessus, et je ne veux pas rester silencieux. » Il a pourtant fini par y renoncer pour poursuivre son chemin d’exil vers l’Europe.
    Le silence est en effet la réponse la plus fréquente aux abus commis par les forces de l’ordre bulgares le long des 259 kilomètres de sa frontière terrestre avec la Turquie. Et ce, malgré la présence massive sur place d’agents de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières, chargée depuis plusieurs années d’aider la Bulgarie à appréhender les migrants qui tentent d’entrer irrégulièrement dans l’Union européenne (UE). Leur présence devait permettre d’accroître le respect des droits fondamentaux – comme le non-refoulement, le droit à la sécurité ou le respect de la dignité humaine – et le signalement des actes répréhensibles.
    Des documents obtenus par le BIRN grâce aux lois de transparence européennes révèlent pourtant que les agents de Frontex sont régulièrement les témoins d’abus commis par les forces de l’ordre bulgares, qui font pression sur eux pour qu’ils gardent le silence.
    Le « harcèlement » et les menaces de représailles subis par les gardes-frontières européens sont détaillés dans huit « rapports d’incidents graves », qui constituent le principal outil de l’agence pour enregistrer et enquêter sur les allégations de violations des droits dans le cadre de ses opérations. Basés sur les comptes rendus de six agents issus de trois équipes différentes déployées entre septembre et décembre 2023, ces rapports décrivent avec force détails les abus – passages à tabac, menaces avec des armes à feu… – commis lors des patrouilles conjointes avec les gardes-frontières bulgares le long de la frontière où Moustapha a été pris pour cible.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex.
    Lors d’une mission en septembre 2023, les agents de Frontex ont ainsi vu un groupe, constitué d’environ 25 migrants qu’ils avaient précédemment appréhendés, « s’agenouiller en présence de deux agents bulgares » près de la clôture de la frontière. Cinq d’entre eux ont été contraints de se déshabiller, « leurs effets personnels ont été confisqués et brûlés ». A la fin de la mission, « l’équipe [de] Frontex a été abordée par un chef d’équipe bulgare qui a (…) indiqué qu’il serait préférable de ne rien signaler ».
    Les agents ont obtempéré et n’ont rapporté l’incident au Bureau des droits fondamentaux (FRO), l’organe de surveillance interne de Frontex, qu’après la fin de leur déploiement en Bulgarie, plusieurs semaines plus tard. Les règles opérationnelles leur commandent pourtant de signaler « immédiatement » toute violation présumée des droits de l’homme. En se rendant sur place trois mois après, les enquêteurs ont conclu que les 25 migrants avaient « probablement » fait l’objet d’une « expulsion collective » illégale.
    En décembre, une autre équipe d’agents de Frontex a assisté, lors d’une patrouille de nuit, au refoulement de cinq migrants appréhendés près de la frontière. L’agent bulgare qui les accompagnait a confisqué les effets personnels et les vêtements de ces migrants avant de leur ordonner de ramper à travers un trou dans la clôture pour retourner en Turquie. Les quatre hommes ont obtempéré, mais une « jeune femme [qui] s’était cachée dans les bois (…) suppliait, appelait à la pitié et demandait directement de l’aide ». « Ne me mettez pas en colère », a répondu le policier bulgare.
    Un peu plus tard, dans la voiture, le garde-frontière a confié qu’il était désolé pour la femme, mais qu’il avait reçu l’ordre de son supérieur de repousser tous les « talibans » – un terme répandu au sein de la police aux frontières bulgare pour désigner les migrants et les réfugiés. Malgré la demande de leur collègue de « ne rien signaler », les agents de Frontex ont fait remonter l’incident au FRO. Mais ils ont exprimé des « craintes pour leur sécurité », en raison de la « mentalité de chasseur » de leurs collègues bulgares, désireux de confondre les délateurs. La situation est devenue si « dangereuse » que Frontex a dû retirer les agents de la zone opérationnelle, « pour leur propre protection ».
    Le FRO a estimé que « leur signalement n’enlève rien au fait qu’ils ne sont pas intervenus au moment où ils ont été confrontés à des actes répréhensibles ». Tous les agents de Frontex sont « obligés d’agir ou de refuser un ordre » qui met en danger les droits de l’homme des migrants, mais « ils ne sont pas suffisamment préparés par l’agence à de tels cas », conclut le FRO, qui regrette que « la présence ou l’implication d’agents de Frontex dans un événement » ne soit « pas nécessairement une garantie de respect des droits fondamentaux ».Sollicitée, la direction de la police aux frontières bulgare assure avoir mené « des contrôles sur tous les rapports d’incidents graves reçus » de Frontex. « Aucun agent de la police des frontières bulgare n’a été sanctionné dans le cadre de ces rapports, car il n’y a pas eu d’excès de pouvoir avéré », assure l’institution, qui ajoute que, « depuis le 1er janvier 2024, il n’y a pas eu d’incidents graves liés à des violations des droits de l’homme par la police des frontières bulgare ».
    La sous-déclaration participe de la stratégie bulgare de dénégation des allégations d’actes répréhensibles à la frontière. « Nous avons une tolérance zéro pour les personnes qui ne respectent pas les droits de l’homme », a ainsi déclaré en avril Anton Zlatanov, le chef de la police aux frontières bulgare, devant le Parlement européen. Lorsqu’ils sont interrogés, les dirigeants bulgares soulignent souvent le fait qu’il n’existe aucune trace de ces incidents dans les bases de données officielles de la Bulgarie ou de Frontex.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex. La traduction et les exergues en jaune ont été réalisés par « Le Monde », les occultations par Frontex avant la transmission du document.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex. La traduction et les exergues en jaune ont été réalisés par « Le Monde », les occultations par Frontex avant la transmission du document. BIRN / FRONTEX
    Jonas Grimheden, le chef du FRO, a pourtant expliqué à Anton Zlatanov en décembre 2023 avoir recueilli « de nombreux témoignages crédibles concernant les pressions exercées par les gardes-frontières bulgares sur les agents déployés par Frontex pour qu’ils ne signalent pas leurs observations » de telles violations, selon une lettre obtenue par le BIRN. Jonas Grimheden s’attache également depuis plus d’un an à alerter les institutions européennes sur la « pratique tacite de non-signalement d’actions mettant gravement en danger les droits fondamentaux des migrants » à laquelle se livre la Bulgarie. En février 2024, dans un mémo confidentiel adressé au directeur exécutif de Frontex, le Néerlandais Hans Leijtens, il a détaillé les instructions données par les autorités bulgares à ses agents pour ne pas signaler les refoulements systématiques de migrants.
    Le règlement de Frontex prévoit que l’agence suspende ses opérations en cas de « violations graves des droits fondamentaux ». C’est pourtant le contraire qu’a décidé de faire Hans Leijtens en annonçant, quelques jours plus tard, un triplement des effectifs déployés par l’agence dans le pays. « Nous ne gardons pas seulement les frontières, mais aussi les valeurs de l’UE », a déclaré le haut fonctionnaire lors d’un déplacement dans le village bulgare de Kapitan Andreevo, le plus grand point de passage frontalier d’Europe. Hans Leijtens, qui a placé la fin des refoulements illégaux au cœur de son mandat, a exprimé son soutien total à l’adhésion à l’espace Schengen de la Bulgarie, « un partenaire très important ».
    « Nous pensons qu’en restant engagés nous pouvons apporter des améliorations significatives et soutenir nos partenaires dans le maintien de la sécurité et des droits fondamentaux, déclare au Monde Chris Borowski, un porte-parole de Frontex. « Notre approche consiste à faire face aux défis et à travailler en collaboration pour trouver des solutions, plutôt qu’à abandonner notre mission commune au premier signe d’adversité. »
    En 2022, le prédécesseur d’Hans Leijtens, Fabrice Leggeri, avait démissionné peu après avoir été mis en cause par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), pour avoir encouragé et couvert des refoulements de bateaux de migrants par les garde-côtes en mer Egée. Deux ans plus tard, l’agence est donc toujours confrontée à une sous-déclaration des violations des droits de l’homme dans le cadre de ses opérations.Au cours de l’année écoulée, les défaillances du mécanisme de remontée des incidents, les pressions exercées sur les personnes qui signalent des incidents et le manque de coopération de certaines autorités nationales avec les enquêtes indépendantes du FRO ont fait l’objet d’intenses délibérations au sein du conseil d’administration de Frontex.
    En mars, Jonas Grimheden a dit au conseil d’administration de l’agence qu’il « reçoit régulièrement des rapports faisant état de craintes de répercussions pour les agents de Frontex qui prévoient de signaler des incidents graves ». Une note confidentielle qui a circulé en janvier au sein de la Commission européenne reconnaît qu’« un mécanisme de signalement crédible est au cœur de la crédibilité de l’agence elle-même [et] de l’argument selon lequel une présence accrue de Frontex peut améliorer la situation sur le terrain ».

    #Covid-19#migrant#migration#bulagrie#UE#FRONTEX#frontiere#droit#politiquemigratoire#sante

  • De quel corps électoral parle-t-on ?
    Michel Barnier : une marque supplémentaire de la droitisation ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-debat/michel-barnier-une-marque-supplementaire-de-la-droitisation-5435370

    Alors que l’#extrême_droite gagne des électeurs et que Michel Barnier vient d’être nommé Premier ministre, il convient de se demander s’il existe une droitisation en France. Comment l’opinion des Français a-t-elle évolué ?

    Avec Vincent Tiberj Sociologue, professeur d’université à Sciences Po Bordeaux, Frédérique Matonti Professeure de science Politique à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

    – Frédérique Matonti est l’autrice de Comment sommes-nous devenus réacs ?, publié aux éditions Fayard en 2021

    – Vincent Tiberj publie La droitisation française, mythe et réalités, aux éditions PUF, le 4 septembre 2024

    #élections #abstention #droitisation

  • Abschiebungen erleichtern : Berliner Polizisten verlangen Abschaltung des „Frühwarnsystems“
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/wenige-abschiebungen-berliner-polizisten-verlangen-abschaltung-des-

    Quand la police veut faire disparaitre des sources d’information sur les règles et droits en vigeur pour citoyens
    Handbook Germany s’adresse aux étrangers vivant en Allemagne. La base financière de son actualisation est désormais menacée.

    Asylantrag abgelehnt | Handbook Germany
    https://handbookgermany.de/de/rejected-asylum

    5.9.2024 von Andreas Kopietz - Die Bundesregierung verspricht, die Asylpolitik zu verschärfen – und finanziert Tipps, wie sich abgelehnte Migranten einer Abschiebung entziehen können.

    Nancy Faeser, die Bundesinnenministerin, Olaf Scholz, der Bundeskanzler, und sogar Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier fordern Verschärfungen im Aufenthalts- und Asylrecht. Das ist eine Reaktion auf den islamistischen Messeranschlag in Solingen am 23. August durch einen abgelehnten Asylbewerber.

    Mehr Abschiebungen hatte Bundeskanzler Scholz schon im vergangenen Herbst gefordert. Doch die Praxis ist ein Desaster. Zu diesem Schluss kommt die Gewerkschaft der Polizei (GdP). Laut dem Berliner Landesvorsitzenden Stefan Weh scheitern „unglaublich viele“ geplante Abschiebungen, weil Polizisten die Personen nicht an den bekannten Aufenthaltsorten antreffen. Sie seien vorher im Internet, auf Social-Media-Kanälen und über Messenger gewarnt worden. „Wenn wir dieses Frühwarnsystem nicht abschalten, wird es nicht mehr Abschiebungen geben“, sagt Weh. Dieses Frühwarnsystem wird aber zum Teil von der Bundesregierung selbst finanziert.

    So gibt etwa die Internetseite „Handbook Germany“ Tipps, wie abgelehnte Asylbewerber ihre Abschiebung verhindern können. Auf der Seite, über die das Online-Magazin Apollo News zuerst berichtete, heißt es in einem Eintrag vom Februar 2023 unter anderem: „Bitte beachten Sie: Eltern dürfen nur gemeinsam mit ihren Kindern abgeschoben werden. Wenn zum Beispiel ein minderjähriges Kind zum Zeitpunkt der Abschiebung vermisst wird, darf der Rest der Familie nicht abgeschoben werden.“ Dies kann man als Tipp verstehen, wie man eine Abschiebung blockiert.

    Werde der Asylantrag abgelehnt, könne man, so die Empfehlung, einen Asylfolgeantrag stellen, „wenn Sie unter einer schweren Kriegstraumatisierung leiden, die bislang nicht erkannt wurde“.

    Zudem werden detailliert die Klagewege erläutert – legitime Rechte eines jeden, die aber juristische Schlupflöcher bieten. Bei Asylanträgen, die nach der Dublin-Regelung als unzulässig eingestuft wurden, beginne die sechsmonatige Überstellungsfrist erneut, sobald ein Asylbewerber einen Eilantrag einreiche, heißt es etwa. Dies hatte auch der islamistische Messerstecher von Solingen ausgenutzt, der gar nicht in Deutschland hätte sein dürfen. Der abgelehnte syrische Asylbewerber tötete drei Menschen und verletzte acht.
    Weiterleitung auf linksradikale Webseite

    Unter dem Punkt „Was kann ich tun, wenn ich abgeschoben werde?“ empfehlen die Autoren, bei „Abschiebungsbeobachter*innen“ um Hilfe zu bitten und leiten auf eine linke Webseite weiter. Darauf werden handfeste Tipps gegeben, wie man seine Abschiebung verhindern kann – etwa indem man sich im Flugzeug auf den Boden legt: „Menschen können sich selbst gegen ihre Abschiebung wehren, indem sie sich im Flugzeug nicht hinsetzen und klarmachen, dass sie nicht freiwillig fliegen. Immer wieder bricht der oder die Pilot*in daraufhin die Abschiebung ab, damit das Flugzeug starten kann.“ Das ist eine Aufforderung zum Widerstand gegen Vollstreckungsbeamte, eine Straftat.

    Das „Handbook Germany“ wird vom Bundesinnenministerium und der Integrationsbeauftragten der Bundesregierung gefördert sowie von der EU und dem International Rescue Committee kofinanziert. Es ist ein Projekt des Vereins „Neue deutsche Medienmacher*innen“.

    Wie passt die staatliche Förderung mit dem erklärten Ziel der Bundesregierung zusammen, Personen schneller abzuschieben, die hier nicht aufenthaltsberechtigt sind?

    „Die Formulierungen des Zuwendungsempfängers Handbook Germany sind darauf ausgerichtet, Betroffene über ihre rechtlichen Möglichkeiten aufzuklären“, teilt eine Sprecherin der Integrationsbeauftragten mit. „Das ist in einem Rechtsstaat selbstverständlich.“

    Zu dem Link auf die linksradikale Webseite sagt sie: Der angeführte Link öffne eine Übersicht auf einer Webseite, die Telefonnummern, Mobiltelefonnummern und Mailadressen aufführe. „Für die Inhalte der Seiten ist Handbook Germany verantwortlich, nicht der Zuwendungsgeber.“

    Eine Anfrage dieser Zeitung an Nancy Faesers Innenministerium ließ das BMI unbeantwortet.
    Weisung an die Bundespolizei: Wer sich widersetzt, ist wieder frei

    Tatsächlich scheinen die mit Steuergeld finanzierten Empfehlungen von Erfolg gekrönt, wie ein Schreiben der Landesaufnahmebehörde Niedersachsen an die Bundespolizei vom 26. Juli zeigt, das der Berliner Zeitung vorliegt. Darin heißt es unter anderem: „Wenn sich der Betroffene weigert, in das Flugzeug zu steigen bzw. auf eine andere Art versucht, sich der Abschiebung zu widersetzen (aktiver/passiver Widerstand), kann dieser auf freien Fuß gesetzt werden und eigenständig zu der im zugewiesenen Unterkunft zurückreisen. Der Betroffene hat sich umgehend bei der für ihn zuständigen Ausländerbehörde zu melden.“

    Die Aufnahmebehörde beruft sich auf den Paragraf 71.3.1.3.2 der Allgemeinen Verwaltungsvorschrift zum Aufenthaltsgesetz vom 26. Oktober 2009, wonach bei einem Scheitern der Abschiebung, die zuständige Behörde das weitere Verfahren regelt.

    Illegale Migration laut BKA um rund ein Drittel gestiegen

    Entsprechendes zeigt sich auch in der Hauptstadt. Der Berliner Landesverband der Gewerkschaft der Polizei veröffentlichte am Mittwoch neue Zahlen zu den in Berlin erfolgten Abschiebungen. Demnach vollzog die Landespolizei in der ersten Hälfte dieses Jahres 516 Abschiebungen. Davon erfolgten 395 durch Festnahmen nach Ersuchen des Landesamtes für Einwanderung (LEA). Im Januar waren es 26, im Februar 11, im März 124, im April 87, im Mai 130 und im Juni 17.

    Im vergangenen Jahr waren es in diesem Zeitraum 635 Abschiebungen nach 487 erfolgreichen Festnahmen. Allerdings war die Zahl der Festnahmeersuchen durch das LEA in beiden Jahren etwa viermal so hoch. Den Rückgang der Abschiebungen um knapp 19 Prozent in diesem Jahr erklärt die Polizei damit, dass im Juni ihre Kapazitäten durch die Fußball-Europameisterschaft gebunden waren.

    Über 16.000 Menschen sind in Berlin ausreisepflichtig

    Laut GdP konnte die Polizei in der vergangenen Woche gerade einmal 42 von 330 geplanten Abschiebungen per Charter nach Moldau vollziehen. In der Nacht zum Mittwoch gelang die Abschiebung nach Georgien bei zehn von 35 Ersuchen. Beide Staaten gelten für Deutschland als „sichere Herkunftsländer“, weil den Menschen dort so gut wie keine politische Verfolgung droht.

    Angesichts der niedrigen Zahlen wirft Berlins GdP-Chef Stefan Weh der Politik „Augenwischerei“ vor: „Wer wirklich etwas an der desaströsen Situation ändern möchte, müsste Maßnahmen ergreifen, anstatt Sachen anzukündigen, die rein rechtlich nicht umsetzbar sind.“

    Weh fordert eine verpflichtende Erfassung der An- und Abwesenheiten in Flüchtlingsunterkünften. Betreiber von Unterkünften sollen verpflichtet werden, bei der Durchführung von Abschiebungen mitzuhelfen. Wichtig sei auch ein Abschiebegewahrsam mit entsprechenden räumlichen und personellen Kapazitäten am Hauptstadtflughafen BER.

    Nach Angaben des LEA sind derzeit 16.209 Menschen in Berlin ausreisepflichtig. Ein Großteil davon wird jedoch geduldet. Laut Senatsinnenverwaltung sind das 13.838 Personen.

    #Allemagne #état_de_droit #asile_politique #expulsion #droit

  • Manche : Darmanin réclame un nouveau traité migratoire avec Londres, mais pourquoi ces partenariats sont-ils inefficaces ? - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59618/manche--darmanin-reclame-un-nouveau-traite-migratoire-avec-londres-mai

    Manche : Darmanin réclame un nouveau traité migratoire avec Londres, mais pourquoi ces partenariats sont-ils inefficaces ?
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 04/09/2024
    Pour la 4e fois depuis 2021, Paris réclame un nouveau traité migratoire pour mettre fin aux traversées clandestines des « small boats ». Gérald Darmanin qui s’est rendu à Boulogne-sur-Mer après le terrible naufrage de mardi, tente depuis son arrivée au gouvernement en 2020 de trouver une solution pour contrer les passeurs et dissuader les migrants de traverser la Manche. En vain.
    Il est arrivé en urgence dans la soirée du mardi 3 septembre à Boulogne-sur-Mer. Le ministre français de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin est venu apporter son soutien aux services de secours français après le terrible naufrage le matin même qui a fait 12 morts, en majorité des personnes de nationalité érythréenne. Face au lourd bilan des victimes qui tentaient toutes de rejoindre les côtes anglaises, le chef de la place Beauvau a appelé dans la soirée à la signature d’un nouveau traité migratoire avec Londres. Avec, comme toujours la même finalité : mettre fin à ces départs clandestins.
    Ce n’est pas la première fois que la France et son voisin britannique signent des partenariats sur l’épineux sujet migratoire. En mars 2023, un accord prévoyant le versement par les Britanniques à la France de plus de 500 millions d’euros sur quatre ans a été conclu entre les deux pays. L’enveloppe doit servir à stopper les départs en mer en militarisant davantage la frontière maritime, dans la région de Calais, notamment.
    Des centaines d’agents de police supplémentaires ont ainsi été déployés sur les plages françaises et davantage de drones ont été fournis pour aider les forces terrestres. L’accord prévoit aussi l’installation et l’utilisation d’équipements de surveillance de haute technologie (jumelles, caméras thermiques...).
    Mais, en dépit de ces forces en présence sur les plages françaises, la politique franco-britannique de dissuasion fonctionne peu, a reconnu Gérald Darmanin à mots feutrés, hier soir. Non seulement l’année 2024 est la plus meurtrière en ce qui concerne les décès en mer depuis l’apparition des « small boats », mais les départs ne cessent pas : depuis le début de l’année, 21 400 migrants ont atteint les côtes britanniques, selon le Home office. Un chiffre légèrement en hausse comparé à celui de 2023, sur la même période (21 000).
    « Ce ne sont pas les dizaines de millions d’euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu’un tiers de ce que nous dépensons, nous », qui feront cesser les départs clandestins, a notamment lâché Gérald Darmanin. Le ministre démissionnaire admet même que retenir des gens contre leur gré sur le sol français est mission impossible. « Moins de 5% (des personnes qui veulent aller en Grande-Bretagne) demandent l’asile en France », a-t-il ajouté. « Ce que ces personnes veulent, c’est partir (…) Elle vont souvent rejoindre leur famille (…) et rien ne peut résister à ce désir de vivre avec sa famille ».
    Le ministre français explique surtout le succès des traversées de la Manche suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). « Les (migrants) tentent beaucoup d’aller en Grande-Bretagne parce qu’ils savent qu’ils sont sans doute non-expulsables du territoire britannique », a-t-il encore expliqué, hier, devant les caméras. Et c’est en partie vrai : le « Règlement Dublin » qui régit les expulsions de migrants entre les pays de l’UE ne s’applique pas outre Manche. On ne peut pas, en effet, renvoyer un migrant qui arrive au Royaume-Uni vers la France ou vers l’UE. « Il n’y a pas de politique d’immigration commune avec le reste de l’Union européenne (…) », a répété Gérald Darmanin.
    Quelle solution donc pour empêcher les gens d’entreprendre des traversées meurtrières ? Pour le gouvernement français, la réponse est évidente : elle est européenne et pas française. « Nous voulons négocier, et c’est ce qui a été demandé par le président de la République à Boris Johnson il y a plus de deux ans : un traité migratoire européen », a insisté Gérald Darmanin face aux médias présents. « Le nouveau gouvernement britannique (de Keir Starmer, travailliste) a évoqué un ’reset’ avec l’UE (...) », a ajouté le ministre français qui l’attend avec impatience. Car si rien ne change, « nous n’arrêtons pas, malgré tous les efforts que font les policiers et les gendarmes », les traversées, a-t-il conclu.
    Pour d’autres, comme l’élu local et maire de Portel Olivier Barbarin - cette petite commune collée à Boulogne où les corps des victimes ont été ramenés après le naufrage - la solution réside dans l’instauration de « voies légales » de passage dans la Manche. Martial Beyaert, le maire de Grande-Synthe, ville de départ de migrants propose lui, de « déplacer les services administratifs du Royaume-Uni » dans le nord de la France « pour qu’ils viennent traiter les demandes d’asile sur le sol français ». Côté ONG, mêmes arguments. On insiste depuis des années sur des voies de passages sûres et la création de lieux d’accueil. « La politique actuelle est complètement inefficace (....) et conduit à des incidents et à des drames (...) à répétition », s’indigne Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Même son de cloche, outre-Manche. Le chef de l’association britannique Refugee Council, Enver Solomon, a appelé à « améliorer les accès légaux pour ceux qui cherchent à se mettre en sécurité », arrivant notamment d’Afghanistan, Syrie ou du Soudan.
    Le sujet des traversées de migrants dans la Manche a toujours été un thème de discorde au sein même du Royaume-Uni, où les conservateurs restés longtemps au pouvoir avant l’arrivée de Keir Starmer cet été, ont toujours été pressés d’agir davantage.
    Ainsi, depuis des années, des partenariats franco-britanniques ont été signés, des rencontres diplomatiques ont été organisées. Mais sans impact sur les traversées. En novembre 2022, un accord avait déjà été signé entre les deux pays. Une enveloppe de 72,2 millions d’euros avait été négocié pour couvrir les années 2022-2023. En contrepartie, Paris s’engageait à augmenter ses forces de sécurité de 100 policiers et gendarmes supplémentaires sur les plages d’où partent les migrants.
    En 2021, les ministres britannique et français de l’Intérieur, à l’époque Priti Patel et Gérald Darmanin, s’étaient entretenus pour convenir d’une nouvelle batterie de mesures destinées à lutter contre l’immigration illégale dans la Manche. À cette époque, une enveloppe de 63 millions avait été versée par Londres à Paris. Gérald Darmanin avait également sollicité l’aide de Frontex, l’agence européenne des garde-frontières de l’UE, pour qu’elle intervienne dans la Manche. Cette dernière a cependant déclaré à InfoMigrants à l’été 2021 que sa contribution dans le nord de la France serait limitée au déploiement d’avions de surveillance de septembre à fin octobre 2021.
    En novembre 2020, un accord avait permis un doublement des effectifs des patrouilles françaises « appuyées de drones et de radars permettant de repérer ceux qui tentent la traversée ». Sous le mandat de Boris Johnson, des mesures pour le moins farfelues avaient même été évoquées. Ainsi, en août 2020, Londres, visiblement prêt à tout pour stopper les arrivées, avait demandé à un ancien de la Royal Marine, Dan O’Mahoney de réfléchir à une solution qui rendrait la Manche « impraticable ». Ce dernier avait dévoilé au Sunday Telegraph une des méthodes qu’il envisageait de déployer pour mener à bien sa mission : l’utilisation de filets de pêche pour empêcher les canots de migrants de rejoindre les côtes de Douvres, en bloquant les hélices et ainsi immobiliser les embarcations. L’idée n’a pas fait d’émules.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#politiquemigratoire#partenariatmigratoire#droit#sante

  • Espagne : bientôt un nouveau titre de séjour par le travail pour les sans-papiers, le « Arraigo Sociolaboral » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59609/espagne--bientot-un-nouveau-titre-de-sejour-par-le-travail-pour-les-sa

    Espagne : bientôt un nouveau titre de séjour par le travail pour les sans-papiers, le « Arraigo Sociolaboral »
    Par La rédaction Publié le : 04/09/2024
    Madrid assouplit ses critères de régularisation pour les sans-papiers, avec le lancement prochain d’un titre de séjour accessible via un contrat de travail. InfoMigrants détaille les critères exigés.
    C’est un pas de plus pour la régularisation des sans-papiers. L’Espagne s’apprête à lancer un nouveau titre de séjour accessible aux personnes en situation irrégulière qui disposent d’un emploi. Pour obtenir ce permis appelé « Arraigo Sociolaboral », voici les critères à remplir :
    – Etre en situation irrégulière au moment de la demande
    – Justifier d’une présence continue sur le territoire espagnol depuis au moins deux ans
    – Ne pas être expulsable, donc sous avis d’expulsion dans le pays
    – Présenter un contrat de travail signé par l’employeur. Ce contrat doit garantir le salaire minimum appliqué en Espagne, soit 1 134 euros, ou le salaire fixé dans la convention collective du secteur d’activité choisi. Cet emploi doit couvrir une période de trois mois minimum.
    En cas de travail à temps partiel ou d’emplois auprès de plusieurs employeurs, tous les contrats correspondants peuvent être soumis, à condition que la somme des heures de travail atteigne au moins 20 heures par semaine au total - contre 30 heures auparavant.
    – Présenter un casier judiciaire vierge, en Espagne et dans les autres pays de résidence, sur les cinq dernières années
    Le bilan en « demi-teinte » du permis de séjour via la formation
    Ce permis de séjour s’ajoute à ceux déjà existants dans le pays, et accessibles par une formation notamment. Ainsi, depuis août 2022, les personnes en situation irrégulière mais qui peuvent justifier d’un séjour dans le pays d’au moins deux ans peuvent obtenir un titre de séjour de 12 mois, à une condition : effectuer une formation dans les secteurs qui manquent de main-d’œuvre, à savoir le tourisme, les transports, l’agriculture et la construction.
    À l’époque, l’annonce de cette réforme - « Arraigo para la formación »’ - avait suscité les espoirs de milliers de sans-papiers installés sur le territoire. Deux ans plus tard pourtant, les résultats sont mitigés : pour l’agence de presse EFE, la réforme « n’a pas pleinement répondu aux attentes ». Selon les dernières données du ministère de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, entre l’été 2022 et fin 2023, la nouvelle loi a bénéficié à 23 097 migrants, qui ont passé en moyenne deux ans et demi en situation irrégulière. Mais si ces 23 000 bénéficiaires ont pu suivre la formation exigée, seuls 1 347 ont obtenu, à l’issue de celle-ci, un contrat de travail.
    Accéder à un travail en Espagne constitue pour beaucoup de migrants, une gageure, et pourrait donc compliquer l’accès au nouveau titre de séjour proposé par le gouvernement. D’après Eurostat, office chargé des statistiques des Vingt-Sept, 18,9 % des personnes nées en dehors de l’Union européenne (UE) sont au chômage dans le pays, contre 11,6 % des Espagnols.
    Lamine Sarr, exilé sénégalais installé à Barcelone, n’a eu d’autre choix que de se tourner vers la vente à la sauvette à son arrivée en Espagne. « Le travail informel, c’était la seule solution car je n’avais pas de titre de séjour. J’ai passé trois ans à vendre des objets dans la rue, je devais me contenter du maigre salaire que je gagnais, avait-t-il confié à InfoMigrants. C’était de la survie ».
    En revanche, pour les exilés en situation régulière, l’accès au marché du travail est néanmoins plus aisé sur le territoire espagnol qu’ailleurs en Europe. D’après une étude de la Banque d’Espagne, le taux d’emploi des exilés s’élève à 78 %, devant l’Allemagne (73 %), l’Italie (71 %) et la France (70 %). La majorité de ces travailleurs récemment arrivés en Espagne sont originaires d’Amérique du Sud, d’Afrique subsaharienne, du Maroc et d’Algérie. Fin 2023, ils représentaient d’ailleurs 30 % des emplois créés en Espagne depuis la pandémie, soit 2,67 millions de personnes, selon les chiffres de la Sécurité sociale.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#economie#titredesejour#regularisation#droit#sante

  • Selon Human Rights Watch, de plus en plus de demandeurs d’asile syriens se font refouler aux portes de l’Europe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/04/selon-human-rights-watch-de-plus-en-plus-de-demandeurs-d-asile-syriens-se-fo

    Selon Human Rights Watch, de plus en plus de demandeurs d’asile syriens se font refouler aux portes de l’Europe
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen) et Hélène Sallon
    Entre la Syrie, un pays qu’ils ont fui en pleine guerre en 2013, le Liban où ils ont vécu pendant dix ans, et Chypre, qu’ils ont tenté de rejoindre pour échapper à un statut de plus en plus précaire au pays du Cèdre, avant d’être renvoyés au Liban puis expulsés en Syrie, l’histoire de Nawal, de son mari et de leurs cinq enfants illustre les politiques de plus en plus répressives mises en œuvre à l’encontre des réfugiés syriens sur les deux rives de la mer Méditerranée.
    Dans un rapport publié mercredi 4 septembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a documenté le cas de 16 réfugiés et demandeurs d’asile syriens, qui ont tenté de quitter illégalement le Liban par la mer entre août 2021 et septembre 2023, et ont fait l’objet de mesures de renvoi et de refoulement par les autorités de Chypre et du Liban, pour certains jusqu’en Syrie, en violation des conventions internationales, et notamment européennes.
    Aucune justification ne leur a été donnée concernant le refus de leur accorder la protection internationale. Certains réfugiés ont été victimes d’abus de la part des autorités libanaises ou chypriotes, comme la détention arbitraire, l’usage excessif de la force et la confiscation de documents d’identité et de téléphones. « Notre rapport se fonde sur des cas confirmés jusqu’en 2023, mais nous savons que cela se poursuit encore aujourd’hui », relève Nadia Hardman, l’une des rédactrices du rapport.
    HRW relève la responsabilité du Liban, de Chypre et de l’Union européenne (UE), qui mènent une politique d’endiguement des flux migratoires. Entre 2020 et 2023, l’UE et des pays européens ont financé, à hauteur de 16,7 millions d’euros, des programmes pour former et équiper les forces de sécurité libanaises, afin d’améliorer la gestion des frontières et d’empêcher l’immigration illégale. En mai, la Commission européenne a annoncé une nouvelle aide financière d’un milliard d’euros au Liban sur quatre ans, dont une partie est destinée à la poursuite de ces programmes.(...)
    Concernant la situation entre Chypre et le Liban, la Commission européenne assure « suivre le sujet de près, tout comme le HCR [le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés] » et estime prendre très au sérieux « les allégations d’actes répréhensibles ». Néanmoins, au sujet des refoulements ou des expulsions ordonnés par Chypre vers le Liban, elle assure qu’« il incombe aux Etats membres d’enquêter de manière complète et indépendante sur toute allégation de violation des droits fondamentaux et de poursuivre tout acte répréhensible établi ». Selon elle, « tous les États membres de l’UE doivent respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit d’asile et du droit international, notamment en garantissant l’accès à la procédure d’asile. »
    Enregistrée avec le statut de réfugiée auprès du HCR depuis son arrivée au Liban en 2013, la famille de Nawal a repris, dix ans plus tard, la route de l’exil. Depuis que le pays du Cèdre aux 6 millions d’habitants a sombré dans la crise économique, en 2019, le climat est devenu délétère pour les 1,5 million de réfugiés syriens, dont 75 % sont dans une situation d’extrême pauvreté, selon l’ONU.
    En 2024, seuls 20 % des réfugiés syriens au Liban se trouvent en situation régulière. En 2015, le HCR a suspendu l’enregistrement des réfugiés syriens sur l’injonction des autorités de Beyrouth. Les mesures de renouvellement des titres de séjour sont devenues très restrictives. Par ailleurs, le nombre de cas de refoulement vers la Syrie a augmenté depuis un décret, pris en 2019 par le Conseil supérieur de la défense, et jugé inconstitutionnel par les organisations de défense des droits de l’homme, qui facilite le renvoi des Syriens entrés illégalement au Liban, sans décision de justice. Sans véritable statut légal, et cibles d’attaques de plus en plus fréquentes sur fond de ressentiment antisyrien, de plus en plus de réfugiés cherchent à quitter clandestinement le Liban pour l’Europe, via Chypre. Selon le HCR, 65 embarcations ont tenté la traversée en 2023 au départ du Liban, avec près de 4 000 personnes à leur bord, dont une majorité de Syriens – 29 ont échoué à partir ou ont été interceptées par la marine libanaise et trois autres ont été renvoyées par Chypre au Liban. En 2024, 75 cas ont déjà été rapportés, impliquant là aussi près de 4 000 personnes. Sept embarcations avaient été renvoyées au Liban et 15 interceptées avant même d’atteindre l’île.
    (...) Chypre procède à des renvois de réfugiés syriens depuis 2020 vers le Liban, en accord avec les autorités de Beyrouth. Le gouvernement chypriote a annoncé, en avril, suspendre l’enregistrement de toutes les demandes d’asile pour les Syriens sur l’île. Depuis mai, le pays milite, avec d’autres pays, comme l’Autriche, la République tchèque, ou l’Italie, pour que l’UE revoit sa politique de refus de collaboration avec Damas afin d’y renvoyer, dans certaines zones jugées désormais « sûres », des réfugiés syriens. (...) En 2023, plus de 13 700 expulsions de ressortissants syriens du Liban ou refoulements à la frontière syrienne par l’armée libanaise ont été rapportés, ce qui constitue une nette augmentation par rapport à l’année 2022, durant laquelle plus de 1 500 cas avaient été documentés. En 2024, au moins 430 Syriens ont été expulsés par la sûreté générale, tandis que 2 800 autres ont été expulsés ou refoulés à la frontière syrienne par l’armée libanaise, selon une source bien informée. « Le HCR prend très au sérieux les signalements d’expulsions de réfugiés syriens et, lorsque de tels cas surviennent, nous en informons nos homologues concernés. Comme dans tous les pays, au Liban le HCR plaide pour que les personnes concernées aient la possibilité d’exprimer toute inquiétude qu’elles pourraient avoir concernant leur retour dans leur pays d’origine et pour que leur cas soit dûment examiné », commente l’agence onusienne. (...)

    #Covid-19#migrant#migration#UE#liban#syrie#chypre#asile#politiquemigratoire#refoulement#frontiere#sante#droit

  • Oswald Spengler - Preussentum und Sozialismus,
    http://www.zeno.org/Philosophie/M/Spengler,+Oswald/Politische+Schriften/Preussentum+und+Sozialismus/Einleitung

    Voilà un texte pour vous faire peur. S’approcher des idées d’Oswald Spengler c’est comme prendre le petit train fantôme du jardin du Luxembourg. Tu sais ce qui t’attend mais à chaque tour tu t’amuses quand même. Parmi ses textes autrement illisibles pour les amateurs d’une pensée méthodique et matérialiste celui sur le « prussianisme et le socialisme » est le plus effrayant. Il y anticipe le règne nazi sous l’angle du royaliste réactionnaire qu’il fut déjà pour son époque.

    On ne s’étonne pas quand les extrêmistes de droite pas totalement abrutis de notre époque se servent de ses idées pour composer leurs chants de sirènes faites pour nous nous attirer dans l’abîme des projets néofascistes.

    Diese kleine Schrift ist aus Aufzeichnungen hervorgegangen, die für den »Untergang des Abendlandes«, namentlich den zweiten Band bestimmt, die teilweise sogar der Keim waren, aus dem diese ganze Philosophie sich entwickelt hat.

    Das Wort Sozialismus bezeichnet nicht die tiefste, aber die lauteste Frage der Zeit. Jeder gebraucht es. Jeder denkt dabei etwas andres. Jeder legt in dieses Schlagwort aller Schlagworte das hinein, was er liebt oder haßt, fürchtet oder wünscht. Aber niemand übersieht die historischen Bedingungen in ihrer Enge und Weite. Ist Sozialismus ein Instinkt oder ein System? Das Endziel der Menschheit oder ein Zustand von heute und morgen? Oder ist er nur die Forderung einer einzelnen Klasse? Ist er mit dem Marxismus identisch?

    Der Fehler aller Wollenden ist, daß sie das, was sein sollte, mit dem verwechseln, was sein wird. Wie selten ist der freie Blick über das Werden hin! Noch sehe ich niemand, der den Weg dieser Revolution begriffen, ihren Sinn, ihre Dauer, ihr Ende überschaut hätte. Man verwechselt Augenblicke mit Epochen, das nächste Jahr mit dem nächsten Jahrhundert, Einfälle mit Ideen, Bücher mit Menschen. Diese Marxisten sind nur im Verneinen stark, im Positiven sind sie hilflos. Sie verraten endlich, daß ihr Meister nur ein Kritiker, kein Schöpfer war. Für eine Welt von Lesern hat er Begriffe hinterlassen. Sein von Literatur gesättigtes, durch Literatur gebildetes und zusammengehaltenes Proletariat war nur so lange Wirklichkeit, als es die Wirklichkeit des Tages ablehnte, nicht darstellte. Heute ahnt man es – Marx war nur der Stiefvater des Sozialismus. Es gibt ältere, stärkere, tiefere Züge in ihm als dessen Gesellschaftskritik. Sie waren ohne ihn da und haben sich ohne ihn und gegen ihn weiter entfaltet. Sie stehen nicht auf dem Papier, sie liegen im Blut. Und nur das Blut entscheidet über die Zukunft

    Oswald Spengler, Oswald Spengler | WIkipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/Oswald_Spengler#%E2%80%9EPreu%C3%9Fentum_und_Sozialismus%E2%80%9C

    „Preußentum und Sozialismus“

    Die Streitschrift Preußentum und Sozialismus plante Spengler am Tag nach der Ermordung des bayerischen Ministerpräsidenten Kurt Eisner, sie erschien im November 1919 als Reaktion auf den Versailler Vertrag und die Weimarer Verfassung. Die Schrift ist vor allem werkgeschichtlich von Bedeutung und entspricht nach Spenglers Aussage weitgehend dem Keim seines Hauptwerks.[84] Spengler plädiert darin für einen autoritären Staat unter einem caesaristischen Diktator, der auf den Traditionen des alten Preußen basieren sollte. Preußen stehe für Tugenden wie Pflicht, Ordnung und Gerechtigkeit, die Ideale einer „deutschen Kultur“ – im Gegensatz zu Freiheit, Gleichheit, Brüderlichkeit, den Idealen der westlichen Zivilisation. Diesem Begriff, den er mit Dekadenz gleichsetzt, stellt er den positiv besetzten Begriff Kultur (vertreten durch Goethe) gegenüber. Der nationale Sozialismus, den Spengler skizziert, ist nicht als Ansatz zu einer Änderung der Wirtschaftsverfassung oder einer Umverteilung des gesellschaftlichen Reichtums zu verstehen. Mit den Worten des Historikers Hans Mommsen handelt es sich um einen „Sozialismus der Gesinnung, nicht um eine ökonomische Theorie“, der keinen Gegensatz zu Spenglers elitärer Verachtung der Masse darstellt.[85] Mit ihm will Spengler sowohl den marxistischen Sozialismus der Arbeiterbewegung bekämpfen, als auch den liberalen Parlamentarismus, den er als plutokratisch denunziert.[86] Spenglers Sozialismus-Vorstellung ist explizit gegen den Westen und dessen Betonung individueller Freiheitsrechte gerichtet:

    „Die Macht gehört dem Ganzen. Der einzelne dient ihm. Das Ganze ist souverän. Der König ist nur der erste Diener seines Staates (Friedrich der Große). Jeder erhält seinen Platz. Es wird befohlen und gehorcht. Dies ist, seit dem 18. Jahrhundert, autoritativer Sozialismus, dem Wesen nach illiberal und antidemokratisch, soweit es sich um englischen Liberalismus und französische Demokratie handelt.“

    Zur Überwindung des gehassten westlichen Liberalismus und des Versailler Vertrags strebte Spengler vor allem ein Bündnis mit Russland bzw. der Sowjetunion an.

    1924 erschienen seine ergänzenden Schriften Politische Pflichten der deutschen Jugend und Neubau des Deutschen Reiches, in denen er zur Überwindung des „nationalen Sumpfes“ aufrief, in den das Deutsche Reich geraten sei: Die Weimarer Republik tut er ab als „eine fünfjährige Orgie von Unfähigkeit, Feigheit und Gemeinheit“. Sie müsse überwunden werden, um für das seines Erachtens bevorstehende Ringen um die deutsche Weltgeltung gewappnet zu sein. Dabei verglich er das Deutschland seiner Gegenwart mit Frankreich zur Zeit des Direktoriums, eines Regimes, das 1799 von Napoleon Bonaparte in einem Putsch beseitigt worden war.[89] Der darauf folgende Neubau des Reiches könne aber auf „Rassegefühle“, so „tief und natürlich“ sie auch sein mochten, keine Rücksicht nehmen, wie die Beispiele des Italieners Napoleon, des Juden Benjamin Disraeli und der Deutschen Katharina II. lehren würden.

    #Allemagne #cryptofascisme #philosophie #histoire #droite

  • Vor Krisentreffen : So wirbt das Kanzleramt um die Migrationspolitik der Ampel
    https://www.telepolis.de/features/Vor-Krisentreffen-So-wirbt-das-Kanzleramt-um-die-Migrationspolitik-der-Amp

    Telepolis publie le nouveau catalogue de mesures inhumaines du gouvernement fédéral allemand contre les demandeurs d’asile politique. Il est prévu de le faire voter au plus vite par le Bundestag.

    Le gouvernement a l’intention d’expulser les militants pour la cause des peuples en identifiant le soutien vocal et par écrit de la lutte armée contre les dictatures avec un acte de terrorisme accompli. Cette mesure et l’annulation parallèle de la nationalité allemande dans le cas des naturalisés permettra d’abord de se débarasser des opposant au régime islamo-fasciste turc.

    Dans ce document « technique » on décrit aussi comment les administrations pourront contourner les décisions de justice en faveur des réfugies. On expulsera les indésirables avant la fin de la procédure de justice. Le gouvernement prévoit de faire légaliser ces actes d’injustice par la nouvelle loi.

    Après l’échec catastrophique de son parti aux dernières élections le chancelier #SPD poursuit une politique digne de l’extrême droite. Ce faisant il ne sauvera pas son parti et n’empêchera pas l’avancée du parti cryptofasciste AfD.

    On s’approche d’une situation comme après ’33 quand on retirait systématiquement la nationalité allemande aux opposants du régime. Là c’est un parti dit « social-démocrate » qui prépare la dictature sous prétexte de défendre la société démocratique.

    3.9.2024 von Harald Neuber - Bundesregierung und Länder diskutieren verschärfte Regelungen. Wird das reichen? Telepolis dokumentiert Schreiben des Kanzleramtes.

    Bundesregierung und Länder diskutieren verschärfte Regelungen. Wird das reichen? Telepolis dokumentiert Schreiben des Kanzleramtes.

    Nach dem islamistischen Terroranschlag in Solingen, bei dem drei Menschen ihr Leben verloren, hat die Bundesregierung ein Maßnahmenpaket zu Migration und Sicherheit auf den Weg gebracht.

    Dieses Paket soll nun Gegenstand einer Runde aus Regierungsmitgliedern, Vertretern der Länder und der Union sein.

    Das sogenannte „Sicherheitspaket“ enthält drei Kernbereiche: die Verschärfung der Rückführungspraxis abgelehnter Asylbewerber, Maßnahmen zur Bekämpfung des islamistischen Terrorismus und strengere Waffenrechtsregelungen.

    So sollen künftig Schutzsuchende, die in einen anderen EU-Staat gehören, keine Leistungen mehr in Deutschland erhalten, sofern das andere Land zur Rücknahme bereit ist.

    Auch ein Verbot von Springmessern und ein erleichterter Ausschluss von Straftätern vom Schutz in Deutschland sind Teil des Pakets. Weiterhin wird eine Arbeitsgruppe eingesetzt, um das Dublin-Verfahren zu optimieren.

    An den Beratungen nehmen hochrangige Regierungsmitglieder teil, darunter Innenministerin Nancy Faeser (SPD), Justizminister Marco Buschmann (FDP) und Außenministerin Annalena Baerbock (Grüne). Die Union wird unter anderem von Thorsten Frei (CDU) vertreten, während die Länder durch Hessen für die Union und Niedersachsen für die SPD-Seite repräsentiert werden.

    Die Union fordert unter anderem verstärkte Grenzkontrollen und konsequentere Zurückweisungen an den Grenzen sowie eine umfassendere Anwendung der Dublin-Regelungen. Hessens Regierungschef Boris Rhein (CDU) plädiert zudem für Abschiebungen nach Afghanistan und Syrien und den Entzug der Staatsbürgerschaft für Straftäter und Gefährder.

    Vor dem Treffen mahnte die stellvertretende Regierungssprecherin Christiane Hoffmann zur Zurückhaltung bezüglich der Erwartung. Experten wie der Migrationsrechtler Maximilian Pichl von der Hochschule Rhein Main äußerten Bedenken bezüglich der Vereinbarkeit einiger geplanter Maßnahmen mit der Menschenwürde und dem Sozialstaatsgebot.

    Die Bundesregierung plant, nach den Gesprächen keine weiteren Informationen zu kommunizieren, da die Runde als vertraulich angesetzt ist. CDU-Chef Friedrich Merz erklärte jedoch, dass bei ausbleibender Einigung keine weiteren Gespräche geführt werden sollten.

    Das Treffen zeigt das Bestreben der Bundesregierung, auf die Bedrohung durch den islamistischen Terrorismus zu reagieren und gleichzeitig die Migrationspolitik zu straffen. Doch es offenbart auch die Spannungen zwischen den politischen Akteuren und die Herausforderungen, die die Umsetzung solcher Maßnahmen mit sich bringt.

    In einem Rundschreiben an den Bundestag hatte das Kanzleramt bereits Mitte vergangener Woche für die Migrationspolitik geworben und eine Reihe von Verschärfungen hervorgehoben.

    Telepolis dokumentiert das Papier nachfolgend im Wortlaut.
    Verbesserungen bei Abschiebungen

    Bund und Länder eint die Überzeugung, dass es darum geht, irreguläre Migration deutlich und nachhaltig zu senken. Dazu gehört auch, dass diejenigen, die in Deutschland kein Bleiberecht haben, das Land schnell wieder verlassen. Die Bundesregierung hat seit Regierungsübernahme die Möglichkeiten zur Abschiebung von Ausländern deutlich verbessert.

    Alle Maßnahmen sind in enger Abstimmung mit den 16 Ländern erfolgt. Denn die Länder sind nach der Verfassungsordnung dafür zuständig, abgelehnte Asylbewerber zurückzuführen. Es wurden die Wünsche der Länder erfüllt; alle konkreten Vorschläge wurden zügig umgesetzt.

    Der Bundeskanzler und die Regierungschefinnen und Regierungschefs der Länder haben dazu im vergangenen Jahr intensiv beraten und entsprechende Beschlüsse gefasst. Eine Bund-Länder-Arbeitsgruppe mit den Fachleuten aus der Praxis unter der Leitung des Bundesministeriums des Innern und für Heimat hat alle rechtlichen Hemmnisse identifiziert, die Abschiebungen vor Ort behindern. Der Gesetzentwurf wurde im Vorfeld mit den Ländern und kommunalen Spitzenverbänden diskutiert, die entsprechenden Verbesserungsvorschläge wurden eingearbeitet. Das so im Sinne der Praxis optimierte Gesetz zur Verbesserung der Rückführung ist am 26. Februar 2024 in Kraft getreten. Es enthält insbesondere folgende Regelungen:
    1. Mehr Zeit für die Vorbereitung von Abschiebungen:

    Was bedeutet das: Wenn jemand abgeschoben werden soll, kann er in Gewahrsam genommen werden, wenn das für die Durchführung der Abschiebung erforderlich ist. Die Person wird also vorübergehend in einer speziellen Einrichtung festgehalten, bis die Rückführung erfolgt. Früher durfte dieser „Ausreisegewahrsam“ maximal 10 Tage dauern, jetzt sind es bis zu 28 Tage. Die 28 Tage sind die nach dem Europarecht maximal zulässige Zeit.

    Warum ist das wichtig: Die längere Frist gibt den Behörden mehr Zeit, die nötigen Papiere zu beschaffen und den Rückflug zu organisieren. Oft dauern solche Vorbereitungen länger als 10 Tage, insbesondere, wenn die Herkunftsländer erst die notwendigen Dokumente ausstellen müssen.
    2. Abschiebehaft bei erneuten Asylanträgen:

    Was bedeutet das: Manche Menschen stellen nach Ablehnung ihres Asylantrages weitere Asylanträge, obwohl sich an der Sachlage nichts verändert hat. Das hat bisher ihre Abschiebung verzögert. Jetzt können die Behörden auch dann eine Abschiebehaft verhängen, wenn ein erneuter Asylantrag gestellt wird, nachdem der erste bereits abgelehnt wurde.

    Warum ist das wichtigf: Der Abschiebeprozess soll nicht durch erneute Anträge verzögert werden. Es sollen langwierige Gerichtsverfahren vermieden werden, die nur dazu führen, dass sich Verfahren in die Länge ziehen.
    3. Schnellere Abschiebungen trotz Klagen:

    Was bedeutet das: Bisher haben Personen, deren Asylantrag abgelehnt wurde, teilweise einen weiteren Antrag mit veränderter Begründung gestellt, der aber keinerlei neue Argumente für einen Schutzbedarf erkennen lässt (Folge- und Zweitantrag). Solche Anträge können nunmehr vom Bundesamt für Migration und Flüchtlinge (BAMF) als offensichtlich unbegründet abgelehnt werden. Damit haben Klagen gegen diese Entscheidung keine „aufschiebende Wirkung“ mehr – auch das erleichtert es, Abschiebungen schnell durchzuführen.

    Warum ist das wichtig: Früher musste die Abschiebung oftmals gestoppt werden, bis das Gericht über Folgeanträge entschieden hatte. Nunmehr können auch in solchen Fällen Abschiebungen schnell durchgeführt werden, auch wenn die betroffene Person Klage einreicht. Dies verhindert lange Verzögerungen und beschleunigt den gesamten Abschiebeprozess.
    4. Verstöße gegen Einreise- und Aufenthaltsverbote als Haftgrund:

    Was bedeutet das: Wenn jemand gegen ein Einreise- oder Aufenthaltsverbot verstößt, kann diese Person jetzt in Sicherungshaft genommen werden, auch ohne dass Fluchtgefahr besteht. Das bedeutet, dass der Verstoß an sich ein ausreichender Grund ist, die Person in Haft zu nehmen, um die Abschiebung sicherzustellen.

    Warum ist das wichtig: Dies gibt den Behörden ein zusätzliches Mittel, um Personen, die gegen bestehende Verbote verstoßen, schnell und effektiv zu inhaftieren, bevor sie untertauchen oder sich erneut der Abschiebung entziehen können. Dies macht die Durchsetzung von Ausreiseverpflichtungen deutlich effizienter und sicherer.
    5. Behördliches Beschwerderecht:

    Was bedeutet das: Wenn ein Antrag auf Abschiebungshaft von einem Gericht abgelehnt wird, haben die zuständigen Behörden jetzt das Recht, dagegen Beschwerde einzulegen. Das bedeutet, dass die Behörden die Entscheidung überprüfen lassen können, wenn sie der Meinung sind, dass die Abschiebungshaft gerechtfertigt ist.

    Warum ist das wichtig: Dies stärkt die Position der Behörden und gibt ihnen die Möglichkeit, auf gerichtliche Entscheidungen zu reagieren, die die behördlichen Argumente aus Sicht der vorlegenden Behörde nicht ausreichend berücksichtigt haben. So können richterliche Entscheidungen, die einer Abschiebung entgegenstehen, noch einmal überprüft und ggf. korrigiert werden.
    6. Weitere Erleichterungen im Abschiebeverfahren:

    Was bedeutet das: Bei Ausreisepflichtigen in Haft müssen Abschiebungen nicht mehr angekündigt werden. Auch wenn jemand eine Duldung von mindestens einem Jahr hatte, muss die Abschiebung grundsätzlich nicht mehr einen Monat vorher angekündigt werden.

    Warum ist das wichtig: Durch den Wegfall der Ankündigungspflicht können Abschiebungen effizienter und ohne Verzögerungen durchgeführt werden.
    7. Betreten anderer Räume in Unterkünften:

    Was bedeutet das: Menschen, die abgeschoben werden sollen, leben oft in Gemeinschaftsunterkünften. Früher durften die Behörden nur das Zimmer der betroffenen Person betreten. Jetzt dürfen sie auch andere Räume betreten und nach der Person suchen.

    Warum ist das wichtig: Die Änderung stellt sicher, dass sich die betroffene Person nicht in der Unterkunft verstecken kann. Die Behörden können nun alle Räume in der Unterkunft betreten, um die Person zu ergreifen und die Abschiebung durchzuführen.
    8. Einfachere Klärung der Identität:

    Was bedeutet das: Die Identität von Betroffenen soll einfacher geklärt werden können. Wenn Betroffene bei der Klärung ihrer Identität nicht mitwirken, kann ihre Wohnung durchsucht werden. So können Unterlagen sichergestellt und Datenträger ausgelesen werden. Dies hilft bei der Feststellung der Identität.

    Warum ist das wichtig: Ungeklärte Identitäten sind in der Praxis ein großes Hindernis für Rückführungen. Denn ohne geklärte Identität weigern sich (mutmaßliche) Herkunftsländer, ihre Staatsangehörigen zurückzunehmen. Durch die verbesserten Möglichkeiten soll es leichter werden, die Identität zu klären.
    9. Härteres Vorgehen gegen Schleuser und organisierte Kriminalität:

    Was bedeutet das: Im Aufenthaltsgesetz ist festgelegt, bei welchen Personen ein besonderes staatliches Interesse an einer Abschiebung besteht (Straftäter, Terroristen, Extremisten). Diese Liste wurde um den Bereich der Schleuser und Organisierten Kriminalität (OK) ergänzt. Eine Verurteilung ist dazu nicht mehr notwendig.

    Warum ist gas wichtig: Die Behörden können nun kriminelle Personen im Bereich Schleuser oder OK schneller aus dem Land entfernen, ohne lange Gerichtsverfahren abwarten zu müssen. Dies trägt zu mehr Sicherheit bei und entlastet die Justiz.
    10. Entlastung der Behörden:

    Das Gesetz enthält neben den Maßnahmen zur Verbesserung der Rückführung weitere Regeln, die den Behörden vor Ort die Arbeit erleichtern sollten. Damit wurde den Wünschen der Länder und Kommunen nach Vereinfachungen der Verfahren entsprochen. So können etwa bestimmte Aufenthaltserlaubnisse oder Aufenthaltsgestattungen mit einer längeren Gültigkeitsdauer erteilt werden, so dass diese Personen nicht so oft persönlich vorsprechen müssen. Damit können sich die Behörden auf die wichtigen und problematischen Fälle konzentrieren.
    Fazit:

    Das Rückführungspaket sorgt dafür, dass Abschiebungen schneller und effizienter durchgeführt werden können. Die Behörden vor Ort haben nun mehr Zeit und rechtliche Mittel, um Ausreisepflichten durchzusetzen.

    Zuständig für die Abschiebungen sind die Länder. Der Bund ist unterstützend tätig. Die Unterstützung des Bundes ist vielfältig: Die Bundespolizei hilft bei der Durchführung von Abschiebungen, Flüge werden organisiert und das Zentrum zur Unterstützung der Rückkehr (ZUR) unterstützt bei der Beschaffung von Passersatzpapieren. Unter anderem durch einen Sonderbevollmächtigten für Migrationsabkommen wurde die Zusammenarbeit mit den Herkunftsländern intensiviert und verbessert: Ziel sind partnerschaftliche Vereinbarungen zur Migrationszusammenarbeit; dazu gehören insbesondere auch Regelungen zur Rückübernahme ausreisepflichtiger Personen. Der Bund hat entsprechende Abkommen mit Indien und Georgien geschlossen. Weitere Abkommen, z.B. mit der Republik Moldau, Kirgisistan, Usbekistan, Kenia oder den Philippinen sind in der Verhandlung bzw. Vorbereitung. Mit Staaten wie Marokko, Kolumbien und Ghana wurde eine bessere Migrationskooperation in der Praxis vereinbart. Georgien und Moldau wurden als sichere Herkunftsländer eingestuft. Die Europäische Kommission und andere EU-Mitgliedstaaten verhandeln ebenfalls Abkommen zur Verbesserung der Rückkehrkooperation mit Herkunftsländern, zum Beispiel mit Nigeria. Darüber hinaus hat die EU-Kommission eine engere Migrationszusammenarbeit zur Reduktion irregulärer Migration mit Mittelmeeranrainerstaaten vereinbart, insbesondere mit Tunesien, Ägypten, Libanon und Mauretanien.

    Darüber hinaus hat die Bundesregierung in der Europäischen Union dafür gesorgt, dass nach fast acht Jahren Verhandlungen endlich eine Reform des Gemeinsamen Europäischen Asylsystem (GEAS) beschlossen wurde. Das System umfasst verpflichtende Grenzverfahren und eine solidarische Verteilung von Schutzsuchenden. Die Bundesregierung wird die neuen europäischen Regeln noch in diesem Jahr in deutsches Recht umsetzen – und das weit vor der offiziell eingeräumten Frist des Jahres 2026. Die Binnengrenzkontrollen an den Landesgrenzen zu Deutschlands Nachbarstaaten bleiben in Kraft, solange die Sicherheits- und Migrationslage dies erfordert.

    Die gemeinsamen Anstrengungen von Bund und Ländern zeigen erste Ergebnisse. So ist die Zahl der Asylanträge in Deutschland im Jahr 2024 im Zeitraum Januar bis Juni im Vergleich zum selben Vorjahreszeitraum um gut 20 Prozent zurückgegangen. Die Zahl der Abschiebungen von Januar bis Juni 2024 ist im Vergleich zum Vorjahreszeitraum (Januar bis Juni 2023) um 20 Prozent gestiegen. Im Vergleich des ersten Halbjahres 2024 zum Vergleichszeitraum des Jahres 2021, dem letzten Jahr der Regierung Merkel, sind die Rückführungen um fast 70 Prozent gesteigert worden.
    Weitere bereits beschlossene Verschärfungen der Ausweisungsregelungen:

    Das Kabinett hat darüber hinaus am 26. Juni 2024 weitere Verschärfungen der Ausweisungsregelungen auf den Weg gebracht, so dass schon allein aus der Billigung terroristischer Straftaten ein schwerwiegendes Ausweisungsinteresse folgt. Der Deutsche Bundestag beabsichtigt, diese Änderung im Oktober zu beschließen.

    Was bedeutet das: Wenn jemand dazu aufruft, terroristische Taten zu begehen oder diese gut zu heißen, für diese Taten wirbt oder Schriften zur Hasserzeugung darüber verbreitet, soll er leichter ausgewiesen werden können.

    Warum ist das wichtig: Es soll sichergestellt werden, dass alle Verhaltensweisen, die sich gegen die freiheitlich demokratische Grundordnung richten, eine Ausweisung zur Folge haben können, auch wenn sie nicht selbst begangen werden. Damit sollen die Behörden für eine Ausweisung nicht erst warten müssen, bis eine Straftat begangen wurde, sondern schon der Aufruf dazu soll für die Ausweisung der Person reichen.

    #Allemagne #réfugiés #droit_d_asile #expulsion #not_in_my_name

    • Et toutes les droites de s’exclamer : « les gauchissses au pouvoir mènent depuis 150 ans une politique immigrationisssse » quand c’est exactement le contraire qui a lieu, par détricotage du droit d’asile et mise en place d’une agence de gestion des frontières au dessus des lois, et menant une politique produisant des crimes contre l’humanité.

      Il y a duplicité totale et criminelle entre partis de gouvernement et extrême-droite, entre élites et médias privés, afin d’un côté de transformer nos territoires en forteresses aux contours mortels, et de l’autre, afin de nous convaincre d’une invasion et d’un danger fantasmés. A priori, ces gens s’auto-intoxiquent avec leur propagande, puisqu’ils ne cessent de faire pire sans obtenir le moindre début de résultat probant. A moins que quelque part, en effet, on te me donne des primes au nombre de morts.

    • On pourrait parler d’une mayottisation du droit allemand :

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mayotte

      Spécificités du droit des étrangers et de la protection sociale
      ...
      Le délai pour saisir le juge des libertés et de la détention après qu’un étranger est enfermé en centre de rétention est de cinq jours (quarante-huit heures en métropole) : les personnes sont ainsi expulsées avant que le juge n’ait pu statuer sur la légalité de la procédure

      Comme ancien habitant d’une île je vois le problème de l’énorme immigration en Mayotte, mais il n’existe pas de la même façon en Allemagne, riche pays au sein de l’UE. Ces mesures sont dans tous les cas inhumaines et vont à l’encontre de ce que devrait ètre un état de droit démocratique.

  • Palestine : Monsieur le Président Macron, le carnage continue

    J’étais en Palestine occupée en octobre et novembre. En moins de deux heures, j’y ai vu l’espace se figer, les villes et les villages enfermés, les camps de réfugiés dévastés, un gosse hébété venir me voir pour dire : « cette nuit, ils ont tué mon copain ». M. Macron, prestidigitateur orwellien de la fabrique que l’oubli, vous n’êtes pas seulement un témoin passif, mais un acteur complice. Est-il permis d’espérer un sursaut ?

    https://blogs.mediapart.fr/dominique-le-duff/blog/020924/palestine-monsieur-le-pre-sident-macron-le-carnage-continue

    #Israël #Emmanuel-Macron #crimes-contre-l-humanité #Droits-de-l-Homme #colonisation #crimes-contre-les-enfants

    • Je pense que nous devrions tous envoyer ce témoignage bouleversant à Macron et au parti Rennaissance.

      Si des juristes passent ici : peut-on porter plainte contre Macron pour le soutien, l’aide économique et militaire, et la coopération économique et militaire apportée à Israël ???

    • BDS appelle à maximiser la pression de la base et de la société civile sur tous les États, les Nations Unies et les organismes régionaux pour qu’ils :

      - Imposent immédiatement un embargo militaire complet sur Israël, comprenant l’exportation, l’importation et le transfert d’armes, d’équipements militaires et de biens à double usage, et mettent fin à toutes les autres formes de coopération militaire (formation, recherche commune, investissements, etc.).
      - Imposent des sanctions ciblées et légales à l’encontre d’Israël, notamment sur les plans diplomatique, économique, financier, universitaire, culturel et sportif.
      - Mettent fin immédiatement à toutes les autres formes de complicité avec l’occupation militaire illégale d’Israël, son système d’apartheid et son génocide de plus en plus brutal à Gaza.
      - Réactivent le Comité Spécial des Nations Unies contre l’apartheid afin de contribuer à l’éradication du régime d’apartheid d’Israël et de demander des comptes aux responsables.
      - Suspendent Israël de l’ONU et le privent de ses privilèges et de ses droits de membre, comme cela a été fait avec l’Afrique du Sud de l’apartheid.
      - Suspendent Israël des Jeux Olympiques, de la FIFA et de tous les forums et événements internationaux et régionaux de ce type.

      Canalisez votre rage , votre frustration et votre chagrin dans une action BDS efficace et stratégique et faites monter la pression et le pouvoir populaire pour mettre fin au génocide et pour aider les Palestinien·nes à démanteler le régime israélien d’apartheid colonial vieux de 76 ans, qui est la cause première de cette oppression et de cette violence innommable.

      https://ujfp.org/israel-mene-une-attaque-militaire-massive-contre-les-palestinien-nes-en-cisjor

  • « In Albania tutti trattenuti. Così si violano le norme Ue »

    Per i giudici di Palermo la detenzione è legittima solo come extrema ratio, da valutare caso per caso. «Ma a #Shengjin e #Gjader si presuppone che la reclusione sarà generalizzata: verrebbe a mancare la logica graduale prevista dalle direttive europee», afferma l’esperta di diritto dell’Unione #Daniela_Vitiello

    «Nei centri in Albania viene a mancare la logica graduale della direttiva Ue che prevede il trattenimento dei richiedenti asilo solo come extrema ratio», afferma Daniela Vitiello. Ricercatrice di diritto dell’Unione europea presso l’università degli studi della Tuscia e responsabile di un’unità di ricerca del centro di eccellenza Jean Monnet sull’integrazione dei migranti in Europa, con il manifesto commenta le recenti decisioni del tribunale di Palermo sulla detenzione dei richiedenti asilo a Porto Empedocle. Confermata in un caso, non convalidata negli altri cinque.

    Queste decisioni dicono qualcosa anche sul progetto dei centri in Albania?
    Le decisioni di non convalida dei trattenimenti, ma anche la prima di convalida, vanno nella direzione indicata dalle Sezioni unite della Cassazione nell’ordinanza di rinvio alla Corte di giustizia, dopo i ricorsi contro gli analoghi provvedimenti dello scorso autunno del tribunale di Catania. La Cassazione dà un’interpretazione costituzionalmente orientata della disciplina italiana sulla garanzia finanziaria, evidenziando che la garanzia costituisce una causa generale di esclusione del trattenimento e non una «misura alternativa» ai fini della verifica dei presupposti per l’ingresso e il soggiorno, secondo quanto previsto dalla «direttiva accoglienza» dell’Ue. In pratica il diritto Ue prevede che il trattenimento sia in ogni caso l’extrema ratio, oggetto di una valutazione caso per caso, nel rispetto dei principi di necessità e proporzionalità. Lo Stato membro ha comunque l’obbligo di prevedere misure meno afflittive. Per questo il giudice di Palermo sottolinea la natura facoltativa del trattenimento e che le misure qualificate come «alternative» nel diritto italiano (consegna del passaporto e prestazione della cauzione) sono in realtà di natura diversa. Ciò è rilevante rispetto ai centri in Albania perché il protocollo del 6 novembre 2023 individua solo un’area per l’arrivo dei migranti (Shengjin) e un’area per il loro trattenimento durante la verifica dei requisiti e per il rimpatrio (Gjader); per cui si presuppone che il trattenimento generalizzato debba essere la regola in queste procedure extraterritoriali. Senza alternative. Verrebbe così a mancare la logica graduale della detenzione amministrativa prevista come ultima ratio.

    È l’unico problema?
    No. Per giungere nei centri ci sarà un trasferimento forzato a bordo di navi militari italiane, che costituiscono territorio della Repubblica. Soccorsi, se così vogliamo definirli, di questo tipo non possono essere qualificati come operazioni di ricerca e soccorso (Sar) perché ciò implicherebbe lo sbarco in un luogo sicuro (place of safety). È difficile credere che strutture di trattenimento in cui le persone sono soggette a un regime di isolamento e privazione della libertà di movimento (se non addirittura della libertà personale) possano essere qualificate come tali. Questo tipo di regime detentivo generalizzato potrebbe porsi in contrasto con il diritto alla libertà e alla sicurezza dei migranti, ponendo problemi rispetto al diritto costituzionale, dell’Ue e alla Convezione europea dei diritti dell’uomo.

    Altre criticità sono state sollevate in merito al diritto di difesa.
    Sì, perché il contatto con i legali rischia di essere vanificato, soprattutto a causa della extraterritorialità dei centri. Probabilmente sarà offerto ai migranti un elenco di avvocati per il gratuito patrocinio, ma non è detto che questi abbiano competenze specifiche in materia migratoria e d’asilo. Inoltre, è verosimile che le comunicazioni con gli assistiti avvengano attraverso posta elettronica: l’intermediario sarebbe un responsabile della pubblica amministrazione, cioè la controparte, con una sostanziale compressione del diritto di difesa e la possibile conseguenza di convalide a catena e conseguenti espulsioni collettive.

    A giugno 2026 entra in vigore il Patto Ue su immigrazione e asilo. Cosa cambia per il trattenimento dei richiedenti asilo?
    L’approccio hotspot, già attivo in Italia da anni per una prima identificazione e incanalamento nelle procedure corrette, si accompagna al trattenimento generalizzato ai fini dello screening, che dura tra le 24 e le 48 ore per rispettare l’articolo 13 della Costituzione. Il nuovo Patto istituzionalizza l’approccio hotspot e collega ancor più strettamente la fase dell’accertamento (screening) con le successive procedure di asilo e rimpatrio alla frontiera, rendendo il trattenimento la regola e ponendo una serie di interrogativi di sostenibilità amministrativa e legittimità giuridica, sia rispetto al diritto interno, che europeo e internazionale.

    https://ilmanifesto.it/in-albania-tutti-trattenuti-cosi-si-violano-le-norme-ue
    #Albanie #détention #Italie #accord #rétention #extrema_ratio #nécessité #proportionnalité #rétention_généralisée #externalisation #droit #screening #approche_hotspot

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • La justice française face au dilemme de l’expulsion des Palestiniens
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/08/30/la-justice-face-au-dilemme-de-l-expulsion-des-palestiniens_6299346_3224.html

    La justice française face au dilemme de l’expulsion des Palestiniens
    Par Christophe Ayad et Julia Pascual
    Il est le sixième à se présenter devant le juge des libertés et de la détention, mercredi 28 août. Dans cette annexe du tribunal judiciaire qui jouxte le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le juge se prononce tous les jours sur la prolongation des rétentions d’étrangers demandée par l’administration. A quelques encablures de là, des avions décollent en continu des pistes de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
    A priori, les personnes placées en rétention ont vocation à être expulsées dans un délai maximum de quatre-vingt-dix jours. Mais Issa (les personnes citées par leur prénom sont anonymisées) n’a pour ainsi dire aucune chance de l’être. Et pour cause : il est originaire de Gaza. « Il y a une absence totale de perspective d’éloignement », est venu plaider ce jour-là son avocat, Samy Djemaoun, alors que le droit prévoit qu’un étranger ne peut être retenu « que pour le temps strictement nécessaire à son départ ». « Il y a, à Gaza, une situation de violence aveugle, il n’y a pas un mètre carré qui n’est pas bombardé, donc, aller à Gaza, c’est aller se tuer, a encore plaidé Me Djemaoun. Et la Palestine n’a pas le contrôle de ses frontières extérieures, donc demander un laissez-passer consulaire à la Palestine est vain. »
    C’est pourtant ce qu’a fait le préfet de la Seine-Saint-Denis, qui a placé Issa en rétention en août et sollicité les autorités palestiniennes en vue de son éloignement – alors que la France ne reconnaît pas l’Etat palestinien. L’homme de 34 ans, père de deux enfants français et conjoint d’une Française, est arrivé dans l’Hexagone en 2010. Il a fait l’objet d’une condamnation en juin 2022 à quatre mois de prison avec sursis et à une interdiction du territoire de cinq ans pour avoir fait entrer deux Syriens illégalement en France. Son nom apparaît aussi – sans qu’il ait été condamné – dans des affaires de vols, de violences, de dégradation de biens privés ou encore d’escroquerie. Aux yeux des autorités françaises, il constitue une « menace à l’ordre public ».
    Mercredi, en fin de journée, le juge a finalement décidé sa remise en liberté, pour un vice de procédure. Ils sont plusieurs, comme lui, à avoir été placés en rétention. Au total, depuis le début de l’année et d’après les données compilées par Le Monde auprès de plusieurs associations intervenant en CRA, près d’une vingtaine de ressortissants palestiniens ont été placés en rétention. Selon le ministère de l’intérieur, à ce jour, trois sont toujours retenus. A chaque fois, la France a entrepris des démarches auprès des autorités consulaires palestiniennes en vue de leur identification et de leur éloignement. Aucune des personnes n’a pourtant été reconduite en Palestine.
    Certaines ont en revanche été renvoyées vers un Etat duquel elles bénéficiaient de la nationalité, à l’image de la militante palestinienne d’extrême gauche Mariam Abudaqa, qui devait participer à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien et qui a été expulsée vers l’Egypte en novembre 2023. Certains Palestiniens ont aussi été éloignés vers un autre Etat européen où ils bénéficiaient d’un titre de séjour ou avaient une demande d’asile en cours. D’autres encore ont fini par être libérés. Pour Claire Bloch, de la Cimade, une association d’aide aux migrants, « c’est une aberration que des juges prolongent des rétentions alors qu’il n’y a pas d’éloignement possible vers la Palestine. Et s’il y en avait, ce serait en violation de l’article 3 de la CEDH [Convention européenne des droits de l’homme], qui interdit la torture ».
    Dans une décision du 16 juin, un juge de Bordeaux a pourtant prolongé la rétention d’un Gazaoui au motif principal que « les autorités consulaires de Palestine et d’Israël ont été saisies ». Ce dernier se trouve toujours en rétention à ce jour. Dans une autre décision du 17 juillet, rendue cette fois par un juge de Lille, c’est au motif qu’une « demande de laissez-passer consulaire a été faite auprès de la mission de Palestine en France », bien que restée sans réponse, que la rétention d’un Palestinien a été prolongée de trente jours.
    Selon une source au ministère de l’intérieur, « il n’y a pas d’interdiction a priori de procéder à un éloignement vers un quelconque pays, même s’il peut y avoir des impossibilités techniques ou diplomatiques ». Cette source avance en outre que certaines personnes se prévalant de la nationalité palestinienne sont en réalité originaires d’un autre pays.
    « Les personnes placées en rétention sont en priorité des étrangers qui représentent une menace à l’ordre public », ajoute-t-on place Beauvau. Cela se traduit notamment par des condamnations pénales comportant des interdictions du territoire. Un élément que l’administration n’hésite pas à plaider devant le juge des libertés et de la détention. « La rétention ne doit pas être un moyen de régulation de la sécurité, estime, de son côté, Claire Bloch. C’est un détournement du droit des étrangers à des fins de répression. »
    Jeudi 29 août, Me Djemaoun est allé au tribunal défendre un autre Palestinien, Youssef, retenu depuis le 9 août au Mesnil-Amelot. Le préfet de la Seine-Saint-Denis a décidé de son expulsion après des condamnations, notamment une pour recel de vol de téléphone portable en récidive assortie d’une interdiction du territoire français. Le tribunal administratif de Montreuil avait annulé, le 23 août, l’arrêté de fixation du pays de renvoi au motif que son expulsion vers la Palestine l’exposerait à « un risque de traitements inhumains ou dégradants », en violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme.
    Un juge de Meaux a pourtant rejeté sa demande de remise en liberté. Décision dont il a fait appel. « Le préfet, nonobstant l’annulation du pays de renvoi, a demandé au Maroc de l’accueillir. Pourquoi le Maroc ? On ne sait pas, ironise Me Djemaoun devant le juge. S’il n’y a pas de départ possible, qu’est-ce que fait mon client en rétention ? », poursuit-il. L’avocat de la préfecture est bien en peine de fournir une réponse sur le choix du Maroc, avec lequel Youssef n’a aucun lien. Ce 29 août, le juge décidera finalement son maintien en rétention au motif que la préfecture a lancé des « diligences » – sans réponse pour le moment – en vue de l’expulser vers le Maroc.
    Pendant sa rétention administrative au Mesnil-Amelot, Youssef, qui séjournait en France depuis 2003, a présenté une demande d’asile. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides l’a rejetée car il ne s’est pas présenté le jour de l’entretien prévu – il était malade et avait prévenu de son indisponibilité. Il compte faire appel devant la Cour nationale du droit d’asile.

    #Covid-19#migration#migrant#palestine#france#droit#asile#retention#CRA#sante#guerre

  • *Lycée professionnel : l’aide au permis de conduire de 500 euros ne s’appliquera pas à la rentrée* (Le Monde — argent)
    https://www.lemonde.fr/argent/article/2024/08/30/lycee-professionnel-l-aide-au-permis-de-conduire-de-500-euros-ne-s-appliquer

    Les élèves des lycées professionnels devaient bénéficier du même coup de pouce financier que les apprentis. La mesure avait été annoncée en 2023 par Elisabeth Borne.

    Autre titre :

    *Nicolas Sarkozy plaide pour un « premier ministre de droite »*

    #droite

  • Sophie Stardust @stardust1380 / X
    https://x.com/Stardust1380/status/1829226442305192401

    Je vais vous raconter une histoire. Ce n’est pas une histoire qui fait du bien, qui motive, qui donne la pêche. Ce n’est pas une histoire triste. Juste degueulasse. Une histoire qui fait honte à la France pour la fonctionnaire que je suis.

    C’est l’histoire de deux canadiens.

    Thread by Stardust1380 – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1829226442305192401.html

  • Trente ans après le premier débarquement de migrants, les Canaries face à une nouvelle vague d’arrivées - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59433/trente-ans-apres-le-premier-debarquement-de-migrants-les-canaries-face

    Trente ans après le premier débarquement de migrants, les Canaries face à une nouvelle vague d’arrivées
    Par La rédaction Publié le : 28/08/2024
    Le 28 août 1994, deux jeunes Sahraouis arrivaient à bord d’une simple barque dans les îles Canaries. Trente ans plus tard, l’archipel connaît un nouvel été de fortes arrivées de migrants depuis l’Afrique de l’ouest, notamment depuis la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, le Premier ministre espagnol a débuté une visite dans ces trois pays.
    La route s’est ouverte il y a 30 ans et depuis elle ne cesse de prendre de l’ampleur. Le 28 août 1994, deux jeunes Sahraouis étaient les premiers migrants à arriver dans l’archipel espagnol des Canaries à bord d’une simple barque. Depuis, la route dite « des Canaries » a été de plus en plus empruntée jusqu’à devenir l’un des principaux points d’entrée en Europe depuis l’Afrique. Plus de 200 000 migrants africains ont déjà emprunté cette voie maritime pour rejoindre l’Europe.
    Mercredi 28 août, ce 30e anniversaire coïncide avec une nouvelle vague d’arrivées de migrants dans l’archipel que les autorités locales ont du mal à gérer. Pour tenter d’enrayer le phénomène, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a entamé cette semaine une visite dans les trois principaux pays de départs des pirogues de migrants à destination des Canaries : la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie.
    La tournée, qui se terminera jeudi, débute par la Mauritanie. Ce pays de quelque cinq millions d’habitants accueille sur son sol quelque 200 000 réfugiés chassés du Sahel par la guerre, dont une immense majorité de Maliens. Bon nombre d’entre eux songent sans doute à tenter la traversée.
    Pedro Sanchez doit faire face à une explosion des arrivées. Plus de 22 300 migrants africains ont débarqué aux Canaries entre le 1er janvier et le 15 août de cette année à bord de 340 embarcations, contre moins de 9 900 à bord de 188 bateaux pour la même période de l’an passé.Et les départs ne cessent pas. Lundi, la marine sénégalaise a intercepté une pirogue transportant 76 migrants qui cherchaient à rejoindre l’archipel. « Les migrants ont été ramenés à Dakar et remis aux services compétents », ont indiqué les autorités sénégalaises. Ce genre d’opération est désormais courante au large des côtes sénégalaises.Le nombre de migrants débarquant aux Canaries a augmenté progressivement à partir de cette année 1994, prenant vraiment de l’ampleur au début des années 2000. Selon les statistiques fournis à l’AFP par le ministère espagnol de l’Intérieur, ce sont plus de 200 000 migrants qui ont trouvé refuge dans l’archipel depuis 1994, dont 186 811 depuis 2006, année de la fameuse « crise des pirogues ».
    Cette année là, 31 678 arrivées furent enregistrées dans cet archipel d’un peu plus de deux millions d’habitants. Mais ce record a été largement battu l’an dernier avec près de 40 000 arrivées (39 910), et tout porte à croire qu’il sera pulvérisé cette année, car l’amélioration des conditions de navigation à partir de septembre et jusqu’à la fin de l’année devrait, comme chaque année, se traduire par une forte hausse des traversées. De nombreux mineurs arrivent notamment dans l’archipel. Et les autorités locales, chargées de les héberger, affirment ne plus pouvoir faire face.
    À tel point que le président de la région des Canaries envisage que le nombre des arrivées dépasse le seuil des 50 000 dès cette année. Certaines prédictions vont même plus loin. Les accords signés par l’UE et l’Italie avec la Tunisie, qui ont rendu très difficile la traversée de la Méditerranée centrale, ont contribué à cette explosion spectaculaire des arrivées de migrants.
    Pourtant, cette route maritime entre l’Afrique et les Canaries est aussi une véritable « route de la mort », car les traversées se font à bord de rafiots bondés mal équipés pour résister aux courants, très forts dans cette zone de l’Atlantique et qui provoquent de nombreux naufrages. Certains bateaux partent d’endroits distants d’un millier de km des Canaries.
    Selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), une agence onusienne, au moins 4 857 personnes ont péri ou ont disparu sur cette route maritime depuis 2014. Mais le chiffre réel est sans aucun doute nettement supérieur. Caminando Fronteras, une ONG espagnole qui vient en aide aux migrants et évalue le nombre des victimes à partir des témoignages des survivants, estime que 18 680 personnes ont payé de leur vie leur volonté d’aller en Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#afrique#politiquemigratoire#droit#sante#migrationirreguliere