• Nuit de rage contre le FN à Rennes - Paris-Luttes.info
    http://paris-luttes.info/nuit-de-rage-contre-le-fn-a-rennes

    À croire que la pire bourgeoisie financière, spéculative et immobilière, dont les enseignes qui colonisent le centre ville ont été prises pour cible ce soir, n’aurait pas un rôle déterminant dans la montée de l’extrême droite en France et en Europe...

    #droitesextrêmes #frontnational #actiondirecte #rage #antifascisme #réaction

  • Villages verts pour blancs « pure souche » : quand l’extrême droite se la joue retour à la terre
    http://www.bastamag.net/Villages-verts-pour-blancs-pure

    Cultiver son « âme celte », se « ré-enraciner » dans les terroirs de « la France éternelle », respirer « l’essence authentique du peuple de France »... L’extrême droite s’empare à sa manière de la transition écologique et d’expériences de relocalisation et de décroissance. En tentant d’implanter dans plusieurs régions des villages prétendument écolos et conviviaux. Ces projets, en apparence sympathiques pour les non avertis, masquent une vision communautariste, voire raciste, de l’écologie. L’une des premières (...)

    #Résister

    / #Discriminations, #Droites_extrêmes, #Enquêtes

  • Dieudonné, le meilleur allié du Système ?
    http://www.bastamag.net/Dieudonne-le-meilleur-allie-du

    Je ne suis pas sûr, alors même que j’écris ces lignes, que ce soit une bonne idée. Faut-il parler (encore et encore) de Dieudonné et de son cortège de quenelles ? Faut-il le traiter par un haussement d’épaules ? Avec commisération : l’histoire d’une dérive psychiatrique d’un comique de talent ? L’interdire ? Quelle idée contre-productive…. Je ne suis pas sûr, alors même que j’écris ces lignes, que ce soit une bonne idée. Faut-il parler (encore et encore) de Dieudonné et de son cortège de quenelles ? Faut-il le (...)

    #Chroniques

    / #Droites_extrêmes, #Capitalisme

    • 2014 a un petit air de famille avec les années 30. Les inégalités n’ont jamais été aussi violentes. La mondialisation financière, sans contre-pouvoirs, a laissé des millions de salariés sur le carreau. Les politiques sont tellement paralysés qu’ils semblent corrompus. Les télévisions nous abreuvent de télé-réalité débile, moquant les plus fragiles culturellement. Tout cela donne effectivement le sentiment qu’il existe un « Système » au service d’une cupidité aveugle. « Système » aux mains des juifs, pour Dieudonné et ses fans.

      S’il existe un « Système », l’antisémitisme a toujours permis de le protéger.

      L’antisémitisme, haine de diversion, est une manipulation.

      Et si c’était Dieudonné, le meilleur allié du Système ? Il y a d’autres points communs entre Dieudonné et Farrakhan.

      Le spectacle.

      Farrakhan était chanteur de Calypso. Il a remporté un concours à la télé, c’est ce qui lui a donné le goût du show-business. Puis il est rentré dans The Nation of Islam, où officiait le charismatique Malcolm X, icône black des années 60. Malcolm X tente alors de gagner les noirs américains à un combat plus tiers-mondiste, moins marqué par l’ethnie ou la couleur de la peau, plus concerné par la lutte contre l’impact de la colonisation. Malcolm X entretenait même une dangereuse amitié avec Che Guevara et Fidel Castro.

      Farrakhan va devenir un ennemi personnel de Malcolm X. Jusqu’à inciter quelques têtes brûlées à lui trouer la peau. En 1965, Malcolm X meurt sous leurs balles. Comme la plupart des leaders noirs des années 60, il finit assassiné.

      Farrakhan, lui, est toujours vivant. Il va bien. Il vomit sur les juifs. Il a des copains chez les suprémacistes blancs. Il a sa place dans le paysage. Moitié bouffon, moitié repoussoir, une caricature utile.

      Et il compte ses sous.

      #extrême-droite #confusionnisme

  • Malheurs actuels de l’histoire : Valeurs actuelles et le roman national - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article4230.html

    Nous publions ci-dessous, en tribune [1] et avec l’autorisation de ses auteurs, un article de Christophe Naudin et William Blanc paru sur le site qu’ils animent, Les historiens de garde. (Acrimed)
    Après le numéro hors-série de L’Express qui en appelait à un « roman de l’Hexagone », c’est au tour du magazine Valeurs actuelles de s’intéresser à l’histoire de France, et plus spécialement à l’histoire enseignée. Comment celle-ci est-elle vue par un journal mêlant valeurs réactionnaires et apologie du néolibéralisme économique ?

    #Histoire #radicalisation #droite

  • Un professeur de droit agresse des activistes autonomes qui protestent contre la formation de cadres d’extrème droite à l’université de Bochum

    Protest gegen Nazi-Kader Michael Brück an der Ruhr Uni | Ruhrbarone
    http://www.ruhrbarone.de/protest-gegen-nazi-kader-michael-brueck-an-der-ruhr-uni

    Zu Protesten gegen Michael Brück, den NRW-Vizechef der Nazi-Partei “Die Rechte” kam es heute an der Ruhr Universität Bochum, wo Brück seit Oktober Jura studiert. Gut 20 Nazigegner protestierten gegen Brücks Anwesenheit während einer Jura-Einführungsveranstaltung in der Bochumer Innenstadt. Der Protest gegen Brück löste Tumulte aus, so die Nazi-Gegner in einer Pressemitteilung:

    Ein antifaschistischer Redebeitrag wurde nach kurzer Zeit durch den handgreiflich werdenden Dozenten der Vorlesung unterbrochen. Michael Brück und einige seiner Kommilitonen standen auf wurden ebenfalls handgreiflich, wodurch es zu einem Tumult kam. “Mit diesem Verlauf der Ereignisse hatten wir nicht gerechnet.” so die Antifaschistin Sarah Milsani. “Um die Situation nicht weiter zu eskalieren verließen wir dem Raum.

    Parallel wurden auf dem Uni-Campus mehrere hundert Plakate geklebt und mehre tausend Flyer in Mensa und Cafeten sowie an der juristischen Fakultät verteilt.

    Die Nazigegner hoffen, durch die heutige Aktion eine Diskussion über die Ausbildung von Neonazi-Kadern an Universitäten anzustoßen

    un reportage de SAT1
    http://www.sat1nrw.de/video/200037334_2013-12-03.mp4

    une vidéo des événements
    https://www.facebook.com/photo.php?v=765423093472170

    #allemagne #droite #antifa

  • Une analyse de droite sur la stratégie de l’UMP. Même si cela ne nous concerne directement, l’analyse est pertinente sur certains points :

    Ce parti, qui n’a jamais gouverné, profite ainsi à plein de l’absence de contrefactuel, ce qui se traduit par cet adage populaire extrêmement puissant : « On a essayé la droite et ça n’a pas marché, on a essayé la gauche et ça n’a pas marché non plus, pourquoi ne pas essayer le Front national la prochaine fois ? » Ce vote protestataire par temps de crise n’est pas nouveau ; ce qui l’est en revanche, c’est la capacité du FN à coaliser l’ensemble des mécontents, du fait de son nouveau positionnement idéologique.

    Quelle qu’ait été sa sincérité, Jean-Luc Mélenchon a semé une colère dans l’opinion publique que Marine Le Pen n’a aujourd’hui plus qu’à récolter. Contrairement au FN, le Front de gauche paye auprès de l’électorat populaire ce qui est perçu comme une contradiction : comment peut-on être pour la fermeture des frontières quand il s’agit de marchandises ou de capitaux et contre quand il s’agit de personnes ?

    http://www.slate.fr/tribune/79616/droite-gauche-fn
    #droite #FN #gauche #populisme #clivages_idéologiques

  • Comme beaucoup donc, j’ai aussi entendu et vu une personne qui d’apparence semble être d’une classe assez aisée, déclarer qu’elle était apolitique (et déclarer à demi-mots qu’elle représentait le peuple).

    La dame en question, c’est Liane d’Argelier et, parce qu’Internet n’oublie que très peu de choses, j’ai décidé de vous la présenter. Liane, nous allons parler d’elle ainsi, est tout sauf apolitique : elle fait partie des mouvements sarkozystes et aide, voire gère en partie, le mouvement « Hollande démission », ledit mouvement dispose d’un site Internet mais hors de question de mettre un lien ici.

    Pour commencer, Liane gère une section du RPF, le rassemblement pour la France. Je vous laisse juger de l’édition, choix des éléments et couleurs de la photo.

    http://pixellibre.net/2013/11/madame-liane-dargelier-on-vous-explique-internet
    #révolution_réac #droites

  • Michel Abhervé » Blog Archive » Atlantico : haro contre l’ESS, qualifiée de "poison national"
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/11/04/atlantico-haro-contre-less-qualifiee-de-poison-national

    Atlantico, site où le libéralisme économique et politique exprime des idées qui ont pour ambition de rénover fondamentalement la pratique politique de la droite ouvre à sa manière le Mois de l’ESS par un article intitulé “Economie sociale et solidaire ou les bonnes intentions toxiques de la “gauche-fantasme”“, précédé du qualitatif sans nuances de “Poison national“

    Julien Gonzalez et Bertrand Rothé apportent aux questions d’Atlantico un éclairage révélateur. Nous reproduisons leurs propos en y intercalant nos commentaires

    “Premièrement, il me semble important de faire la distinction entre les nouvelles formes solidaires de développement et le concept d’ESS de Benoît Hamon. L’économie positive comprend certaines innovations intéressantes. Le concept d’entrepreneur social, par exemple, permet, via un modèle économique reposant sur l’acceptation d’une productivité par emploi inférieure à la moyenne des entreprises « classiques », de lutter contre le chômage des personnes peu qualifiées. Autre exemple, les monnaies complémentaires, par leur caractère fondant, induisent une accélération des échanges et peuvent apporter des solutions à une échelle locale”

    Qu’est ce que l’économie positive ?ne serait-il pas sain de définir ce qu’on entend à traers un concept pour le moins flou, en termes économiques. Quant à réduire l’entrepreneuriat social à l’insertion comme le fait ce texte, c’est une conception pour le moins réductrice de l’entrepreneuriat social

    En revanche, l’économie sociale et solidaire telle que définie par le projet de loi Hamon repose essentiellement sur le statut juridique des structures. Si les organisations statutaires de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles et fondations) y sont admises de fait, les entreprises privées doivent engager une procédure de labellisation auprès des autorités pour obtenir le « tampon » ESS. Cette lecture purement juridique exclut donc de fait une grande partie des acteurs économiques qui pourraient y prétendre. La définition « hamoniste » de l’ESS permet ensuite de revendiquer un poids économique complètement biaisé : cet « emploi privé sur huit » et les « 10% du PIB » sont essentiellement le fait d’entreprises à statut mutualiste ou coopératif (Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel, Groupama ou encore Système U) qui s’apparentent davantage au capitalisme « classique »”.

    On est en droit d’avoir sur l’ESS un point de vue qui s’éloigne de celui qui fonde le projet de loi. Mais cela ne donne pas le droit de déformer la liberté, comme quand il est écrit “ cet « emploi privé sur huit » et les « 10% du PIB » sont essentiellement le fait d’entreprises à statut mutualiste ou coopératif “. Ces “économistes” semblent totalement ignorer que 80 % des emplois du secteur de l’ESS sont dans le monde associatif

    “C’est à ce moment du raisonnement qu’on bascule de la bonne conscience à l’opportunisme politique et qu’apparaît l’un des objectifs inavoués du texte : légitimer les structures de l’ESS dans le paysage des organisations patronales et introduire des voix discordantes au sein des collèges employeurs des différents organismes paritaires (Conseil économique, social et environnemental, URSSAF, Pôle Emploi, etc.). On passe alors du capitalisme responsable à l’associatif militant vivant sous perfusion de subventions publiques, pour de simples motifs politiciens.”

    Curieux d’analyser ici la question de la représentativité des employeurs de l’économie sociale, qui n’est nullement traitée dans la loi. et encore plus curieux de voir ici apparaitre le secteur associatif omis dans le paragraphe précédent et mentionnant le thème classique du MEDEF, “la perfusion de subventions publiques“, comme si l’essentiel de ses subventions n’était pas, de fait, une rétribution d’un service rendu à la collectivité, en matière de santé, d’action sociale, d’éducation…

    “Le fantasme c’est donc de croire que tout doit être communication et que plus rien n’est politique, que l’on peut faire un mois de l’économie sociale et solidaire, puis un mois des droits de la femme, puis un mois de l’écologie, de l’éducation ou des minorités, etc. Ce qui me gêne c’est l’idée du « mois » plutôt que celle de l’économie sociale et solidaire.”

    Il faut avouer qu’on n’a du mal à comprendre en quoi mettre l’accent médiatique sur une cause trop peu connue (ce que les erreurs de cette interview montre) peut être criticable. On pourrait faire de l’ESS sans le dire !

    Quant à la suite de l’article elle sort largement du champ de cet article, tout en illustrant la prééminence de l’idélogie sur l’économie, ce qui effectivement montre une évolution non négligeable de la pensée de droite

    A travers ce texte, on sent une évolution qui s’amorcé à droite vis-à-vis de l’ESS. D’un soutien distant dans le discours, accompagné d’un désengagement dans la pratique qui caractérise le quinquennat Sarkozy, on est passé à un silence total durant la campagne présidentielle de 2012 (voir Les positions des deux candidats du deuxième tour sur l’Economie Sociale et Solidaire), avant de s’acheminer aujourd’hui vers une opposition résolue, fondée sur une affirmation idélogique assumée.

    #économie
    #Atlantico, site où le #libéralisme-économique et #libéralisme-politique exprime des idées qui ont pour ambition de rénover fondamentalement la pratique #politique de la #droite ,,
    haro contre l’ #ESS, qualifiée de “ #poison-national

  • #PLR et #UDC rejettent l’idée d’un #avocat pour les #requérants

    La mise en consultation de nouvelles mesures pour accélérer les procédures s’est achevée. La #droite redoute « une explosion des recours et des coûts ». La gauche, en revanche, soutient l’#assistance_juridique gratuite

    http://app.letemps.ch/Page/Uuid/593c6cd0-2f37-11e3-9c27-8216ef15956a/PLR_et_UDC_rejettent_lid%C3%A9e_dun_avocat_pour_les_requ%C3%A9rants

    #Suisse #asile #réfugié

    Commentaire d’Aldo Brina (CSP) :

    Je reviens sur cette news vieille de quelques jours : on n’est donc plus les seuls à expliquer qu’une restructuration complète de la #procédure_d'asile n’était pas nécessaire, le PLR et l’UDC le disent aussi maintenant. Sauf que de la part du PLR c’est beaucoup plus hypocrite, puisqu’ils ont voté au Parlement pour que Sommaruga planche sur un projet de révision, qu’ils ont clamé haut et fort durant la campagne référendaire de juin qu’il fallait dire « oui » à une révision pour accélérer les procédures, et que leurs conseillers d’Etat (Pierre Maudet en tête) ont travaillé jusqu’ici main dans la main avec la Conseillère fédérale sur le projet de #révision. Le plus surprenant c’est que les oeuvres d’entraide n’aient pas vu venir le coup (les durcissements vont passer, l’assistance juridique va capoter) malgré nos avertissements répétés. Faudrait-il maintenant demander un moratoire de cinq ans contre toute nouvelle révision ? Tous ces projets de révision nous font perdre un temps et un argent fous qui serait bien mieux utilisé à engager du personnel pour traiter les demandes rapidement. Y’en a MARRE, comme dirait un parti

    genevois qui a la cote...

  • « L’#invasion de l’Europe par bateaux est un #fantasme politique »

    Alors que la #droite et l’#extrême-droite alimentent les #peurs d’un #débarquement d’#immigrés sur les côtes européennes, Virginie Guiraudon, directrice de recherche au CNRS et au centre d’étude européen de Sciences-po Paris, réfute la possibilité d’un #exode massif et analyse la crise de la #politique_migratoire traversée par l’Union européenne.

    http://www.laissezpasser.info/post/%C2%AB-L%E2%80%99invasion-de-l%E2%80%99Europe-par-bateaux-est-un-fan

  • Pourquoi les #pauvres votent à #droite, aux #USA comme dans les #pays_riches.
    #politique #sociologie_électorale #Bush #smh
    http://www.nonfiction.fr/article-6675-p1-la_grande_reaction.htm

    Ils ne sont pas les seuls à s’interroger, comme en témoigne Pourquoi les pauvres votent à droite du journaliste et historien Thomas Frank. Dans cette enquête sur son Kansas natal, il pose cette question qui, pour de nombreux observateurs, ne devrait pas avoir lieu. Si la droite est le parti des riches, comment alors expliquer qu’il recueille les faveurs des plus déshérites ? Pourtant, au Kansas, comme dans de nombreux États américains, il est possible de voir sur le bord de la route des panneaux proclamant qu’un « travailleur qui soutient les Démocrates est un peu comme un poulet qui soutiendrait Kentucky Fried Chicken ! »

  • Quelques extraits de « L’Enracinement » (1943), de Simone Weil, qui ne sont pas sans rappeler « L’Etat », de Bernard Charbonneau
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/enracinement/weil_Enracinement.pdf

    Il y a eu en France ce paradoxe d’un patriotisme fondé, non sur l’amour du passé, mais sur la rupture la plus violente avec le passé du pays. Et pourtant la Révolution avait un passé dans la partie plus ou moins souterraine de l’histoire de France ; tout ce qui avait rapport à l’émancipation des serfs, aux libertés des villes, aux luttes sociales ; les révoltes du XIVe siècle, le début du mouvement des Bourguignons, la Fronde, des écrivains comme d’Aubigné, Théophile de Viau, Retz. Sous François Ier un projet de milice populaire fut écarté, parce que les seigneurs objectèrent que si on le réalisait les petits-fils des miliciens seraient seigneurs et leurs propres petits-fils seraient serfs. Si grande était la force ascendante qui soulevait souterrainement ce peuple.
    Mais l’influence des Encyclopédistes, tous intellectuels déracinés, tous obsédés par l’idée de progrès, empêcha qu’on fit aucun effort pour évoquer une tradition révolutionnaire. D’ailleurs la longue terreur du règne de Louis XIV faisait un espace vide, difficile à franchir. C’est à cause d’elle que, malgré les efforts de Montesquieu en sens contraire, le courant de libération du XVIIIe siècle se trouva sans racines historiques. 1789 fut vraiment une rupture.

    Le sentiment qu’on nommait alors patriotisme avait pour objet uniquement le présent et l’avenir. C’était l’amour de la nation souveraine, fondé dans une large mesure sur la fierté d’en faire partie. La qualité de Français semblait être non pas un fait, mais un choix de la volonté, comme aujourd’hui l’affiliation à un parti ou à une Église.
    Quant à ceux qui étaient attachés au passé de la France, leur attachement prit la forme de fidélité personnelle et dynastique au roi. Ils n’éprouvèrent aucune gêne à chercher un secours dans les armes des rois étrangers. Ce n’étaient pas des traîtres. Ils demeuraient fidèles à ce à quoi ils croyaient devoir de la fidélité, exactement comme les hommes qui firent mourir Louis XVI.
    Les seuls à cette époque qui furent patriotes au sens que le mot a pris plus lard, ce sont ceux qui sont apparus aux yeux des contemporains et de la postérité comme les archi-traîtres, les gens comme Talleyrand, qui ont servi, non pas, comme on l’a dit, tous les régimes, mais la France derrière tous les régimes. Mais pour eux la France n’était ni la nation souveraine, ni le roi ; c’était l’État français. La suite des événements leur a donné raison.
    Car, quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

    [...]

    L’État est une chose froide qui ne peut pas être aimée mais il tue et abolit tout ce qui pourrait l’être ; ainsi on est forcé de l’aimer, parce qu’il n’y a que lui. Tel est le supplice moral de nos contemporains.

    C’est peut-être la vraie cause de ce phénomène du chef qui a surgi partout et surprend tant de gens. Actuellement, dans tous les pays, dans toutes les causes, il y a un homme vers qui vont les fidélités à titre personnel. La nécessité d’embrasser le froid métallique de l’État a rendu les gens, par contraste, affamés d’aimer quelque chose qui soit fait de chair et de sang. Ce phénomène n’est pas près de prendre fin, et, si désastreuses qu’en aient été jusqu’ici les conséquences, il peut nous réserver encore des surprises très pénibles ; car l’art, bien connu à Hollywood, de fabriquer des vedettes avec n’importe quel matériel humain permet à n’importe qui de s’offrir à l’adoration des masses.

    [...]

    Le régime de Louis XIV était vraiment déjà totalitaire. La terreur, les dénonciations ravageaient le pays. L’idolâtrie de l’État, représenté par le souverain, était organisée avec une impudence qui était un défi à toutes les consciences chrétiennes. L’art de la propagande était déjà très bien connu, comme le montre l’aveu naïf du chef de la police à Liselotte concernant l’ordre de ne laisser paraître aucun livre sur aucun sujet, qui ne contînt l’éloge outré du roi.

    Sous ce régime, le déracinement des provinces françaises, la destruction de la vie locale, atteignit un degré bien plus élevé. Le XVIIIe siècle fut une accalmie. L’opération par laquelle la Révolution substitua au roi la souveraineté nationale n’avait qu’un inconvénient, c’est que la souveraineté nationale n’existait pas. Comme pour la jument de Roland, c’était là son seul défaut. Il n’existait en fait aucun procédé connu pour susciter quelque chose de réel correspondant à ces mots. Dès lors il ne restait que l’État, au bénéfice de qui tournait naturellement la ferveur pour l’unité – « unité ou la mort » – surgie autour de la croyance à la souveraineté nationale. D’où nouvelles destructions dans le domaine de la vie locale. La guerre aidant – la guerre est dès le début le ressort de toute cette histoire – l’État, sous la Convention et l’Empire, devint de plus en plus totalitaire.

    [...]

    Si l’État a tué moralement tout ce qui était, territorialement parlant, plus petit que lui, il a aussi transformé les frontières territoriales en murs de prison pour enfermer les pensées. Dès qu’on regarde l’histoire d’un peu près, et hors des manuels, on est stupéfait de voir combien certaines époques presque dépourvues de moyens matériels de communication dépassaient la nôtre pour la richesse, la variété, la fécondité, l’intensité de vie dans les échanges de pensées à travers les plus vastes territoires. C’est le cas du Moyen Âge, de l’Antiquité pré-romaine, de la période immédiatement antérieure aux temps historiques. De nos jours, avec la T. S. F., l’aviation, le développement des transports de toute espèce, l’imprimerie, la presse, le phénomène moderne de la nation enferme en petits compartiments séparés même une chose aussi naturellement universelle que la science. Les frontières, bien entendu, ne sont pas infranchissables ; mais de même que pour voyager il faut en passer par une infinité de formalités ennuyeuses et pénibles, de même tout contact avec une pensée étrangère, dans n’importe quel domaine, demande un effort mental pour passer la frontière. C’est un effort considérable, et beaucoup de gens ne consentent pas à le fournir. Même chez ceux qui le fournissent, le fait qu’un effort est indispensable empêche que des liens organiques puissent être noués par-dessus les frontières.

    [...]

    Quand on parle de souveraineté de la nation, aujourd’hui, cela veut dire uniquement souveraineté de l’État. Un dialogue entre un de nos contemporains et un homme de 1792 mènerait à des malentendus bien comiques. Or non seulement l’État en question n’est pas le peuple souverain, mais il est identiquement ce même État inhumain, brutal, bureaucratique, policier, légué par Richelieu à Louis XIV, par Louis XIV à la Convention, par la Convention à l’Empire, par l’Empire à la IIIe République. Qui plus est, il est instinctivement connu et haï comme tel.

    #histoire #patriotisme #peuple #gauche #droite #souveraineté #Etat #frontières #totalitarisme

  • Le Monde diplomatique, novembre 2012 (#2012/11)
    –------- en accès libre --------
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/11

    Les salaires, variable d’ajustement ; #travail #salaires
    dossier : du #Maroc à l’#Egypte, les islamistes à l’épreuve du pouvoir ;
    vers un césarisme européen ; #Europe
    ravages de la pêche industrielle en #Afrique ;
    la #droite française après la défaite ;
    apprendre l’arménien en #Turquie ; #Arménie
    guerre des #nationalismes en mer de #Chine ;
    chronique d’un rêve jamaïquain ; #Jamaïque #musique
    qui veut vraiment la paix au #Congo ?
    #Droits des minorités sexuelles, un combat devenu mondial ; #sexualité
    en #Calabre, richesses et atonie ;
    les coulisses de la #diplomatie polonaise ; #Pologne
    vacuité de l’#art postmoderne ;
    reconversion mercantile des anciens chefs d’Etat #pantouflage

  • La bataille du Chili est sans conteste un des plus saisissants films politique qui m’ait été donné de voir.
    Le cinéaste et son équipe arrivent à capter cet instant si fragile ou la conscience politique collective du « peuple de gauche » entend le bruit des bottes et de la cravache de la soumission. les poings levés vont être coupés, l’ordre bourgeois, patronal, et militaire va régner. Une résistance sans armes va s’opérer jusqu’à la chute finale.
    Bouleversant de voir comment une telle volonté politique d’organiser les moyens de productions, la répartition des richesses, et de la propriété va être écrasée par les forces les plus réactionnaires et conservatrices du pays.

    La bataille du Chili (1973) un film documentaire en trois parties de Patricio Guzman avec la collaboration entre autres de Chris Marker

    Ici est présenté la première partie :
    L’insurrection de la bourgeoisie

    http://www.dailymotion.com/video/x8ujr2_la-bataille-du-chili-1-sur-

    Une analyse du film par Rosa Llorens
    http://www.legrandsoir.info/la-bataille-du-chili-40-ans-apres-21028.html

    Le #film, tourné pendant la présidence d’#Allende, dans des conditions dramatiques, pourrait s’intituler #Chronique d’un Coup d’État annoncé : effectivement, dès la victoire d’Allende aux élections de septembre 1970, les #partis_politiques de #droite, les secteurs #radicaux de l’#armée et la #CIA avaient mis au point la stratégie du #chaos qui devait conduire au #coup_d_État.
    La grande difficulté, pour l’équipe de #tournage, dit P. Guzman, était le décalage entre le peu de moyens matériels (le film fut tourné grâce à la #pellicule offerte par #Chris_Marker, et monté, après le coup d’État, à #Cuba) et la masse d’#événements et l’#effervescence des années 70-73 : il fallait choisir et planifier ce qu’on allait couvrir ; les choix furent judicieux, puisqu’on suit le film dans l’angoisse, l’estomac noué, revivant les possibilités extraordinaires de cette période, tout en pensant aux #tragédies #humaines auxquelles elle a abouti ; mais on assiste aussi, au-delà du #documentaire, à de grands moments de #cinéma.
    Les #séquences font alterner trois groupes, trois centres de #pouvoir : les #ouvriers dans leurs #usines, la #droite_parlementaire appuyée sur l’#armée, et, entre les deux, Allende et le gouvernement d’#Unité #Populaire.

    http://www.dailymotion.com/video/x8ulm1_la-bataille-du-chili-2-sur-5_news

    Face à la #stratégie de tension et de #sabotage de la part de la droite, Allende ne pouvait compter que sur le #peuple : il a donc encouragé les ouvriers à s’#organiser, ce qu’ils ont fait avec une détermination et une efficacité impressionnantes ; les usines passent entre les mains du peuple, constituant les nouveaux « #cordones », où le travail est inséparable des #actions_de_défense : on voit les ouvriers dresser des #barricades et obliger la police mais aussi le #gouvernement, qui voulait revenir sur ces nationalisations sauvages, à reculer.

    Mais le moment le plus fort, c’est l’assemblée des responsables de cordones face à la direction des #syndicats, la #CUT, où les #communistes jouent un rôle (modérateur) important. Un ouvrier, visiblement exaspéré par les discours du responsable de la CUT, prend la parole : « Vous nous avez demandé de nous organiser, nous nous sommes organisés - mais pour quoi faire ? Les #camarades sont fatigués de s’entendre dire que ce n’est pas le moment, qu’il faut rendre des usines, parce qu’elles appartiennent à la reine d’Angleterre ou à des #banques suisses. Les camarades ne comprennent pas, ils veulent agir pour soutenir notre camarade #Président. »

    http://www.dailymotion.com/video/x8um4k_la-bataille-du-chili-p-guzman-3-sur_news


    (...)

    Pendant ce temps, la droite déroule son plan. L’armée suit sa propre #politique : elle encercle les usines pour vérifier qu’il ne s’y cache pas d’armes, fouillant et arrêtant les ouvriers - sans qu’elle ait jamais rien trouvé ; mais ces opérations servent à étudier les lieux possibles de #résistance et à habituer les jeunes #soldats à #affronter les ouvriers. Parallèlement, la « #société_civile », appuyée par les #médias (ou du moins 75% des médias) s’organise : en 1972, la grève des #transporteurs routiers paralyse le pays ; les « ménagères » typiques, en grosses lunettes de soleil de marque et coiffure au brushing impeccable, celles auxquelles les médias français donnaient toujours la parole pour rendre compte de la situation au Chili, collectent des fonds pour soutenir les grévistes (déjà subventionnés par la CIA) et les médias accusent le gouvernement d’atteinte à la #propriété_privée quand il essaie de #réquisitionner les camions.

    http://www.dailymotion.com/video/x8vwjm_la-bataille-du-chili-p-guzman-4-sur_news

    Entre les deux, il y a Allende, fidèlement soutenu par des #manifestations #populaires, et toujours respectueux de la #Constitution, même quand la droite fait assassiner son aide de camp, le commandant #Araya, pour le couper des secteurs #loyalistes de l’armée. La séquence des funérailles d’Araya est la plus magistrale du film : on voit, littéralement, les officiers supérieurs, filmés en plan américain, se féliciter, dans le dos d’Allende, de leur succès et se concerter pour les étapes suivantes du plan. Guzman explique comment il a obtenu cet effet de naturel : il avait juché, bien en vue, un cameraman sur une chaise, pendant qu’un autre, plus discrètement, avec un zoom, prenait les vraies images. Mais que pesait le soutien des ouvriers aux mains_nues face aux #tanks et à l’aviation ? L’issue de la #confrontation, on la connaît, et le film nous fait entendre le dernier message d’Allende, depuis la #Moneda bombardée : « Que mes paroles soient le châtiment de ceux qui ont trahi », « Je paierai avec ma vie la loyauté du peuple », « L’#histoire est à nous et elle est faite par le peuple », bientôt, de nouveau, « s’ouvriront les larges avenues par où passe l’#homme #libre pour #construire une #société #meilleure ».

    http://www.dailymotion.com/video/x8w0ls_la-bataille-du-chili-p-guzman-5-sur_news

    #Chili #Salvador_Allende #Patricio_Guzman #Commando_communal #coopérative #Nationalisation #Expropriation #Capitalisme #Socialisme #Marxisme #Fascisme #Ordre #Etudiant #Etats_unis #La-bataille_du_Chili #Vidéo

  • Face au « Tea Party à la française », François Hollande sur le sentier de la guerre culturelle | Chez Gaël Brustier | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-gael-brustier/2013/07/25/pourquoi-le-tea-party-la-francaise-est-la-pour-durer-230848

    La riposte de la gauche ne peut être désormais que celle d’un combat culturel frontal, combinant à la fois l’édification d’une représentation du monde alternative à celle de droite et les outils lui permettant de répliquer.

    On en est très loin

    #droite

    • A l’occasion des manifestations contre le « mariage pour tous », les droites sont reparties à l’offensive culturelle, une génération de cadres politiques a commencé à émerger, une fusion croissante des électorats se confirme et une importante question relative au potentiel basculement de « l’Ouest catholique » se pose.

      je ne connaissais pas du tout l’expression « ouest catholique » mais ça correspond au profil de mes beaux parents, pris de cette fameuse « panique morale » et qui sont allés manifester...
      Reste à savoir si la panique va s’atténuer d’ici les prochaines élections, normalement ce devrait être éphémère, non, une panique ?

      Le vaste mouvement que nous avons connu est né d’une « panique morale ». Concept forgé par Stanley Cohen au Royaume-Uni, la « panique morale » désigne une réaction souvent disproportionnée à une attitude minoritaire jugée dangereuse pour la société.

  • Un sondage de trop, c’est comme la fracturation dans l’exploitation du gaz de schiste : ça pollue, le gaz se répand partout et ça pourrait bien s’enflammer.
    FRANCE • Affaire Bourdouleix : le sondage de trop | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/24/affaire-bourdouleix-le-sondage-de-trop

    « Hitler n’en a peut-être pas tué assez » ? Après le dérapage du député-maire Gilles Bourdouleix, LePoint.fr a proposé un sondage sur la question. Quant au public, il pousse de hauts cris, mais il n’en pense pas moins, déplore ce journaliste suisse.

    • Misère de la pensée binaire et de l’irresponsabilité..
      Tentez le diable qui sommeille en chacun, et bizarrement on le trouve.
      Journalistes et lecteurs, l’irresponsabilité est au pouvoir.
      Les voilà heureux de trouver dans l’intimité de l’isoloir, même numérique, un défouloir, un chiotte pour déféquer sa pire merde intellectuelle..

      Et donc s’il faut choisir entre Hitler et les Roms, 2 votants sur 3 des lecteurs du Point semblent pencher du côté d’Hitler...

      1ère proposition : « Cette phrase est intolérable : une apologie de crime contre l’humanité que même Jean-Marie Le Pen n’aurait pas osé prononcer. » 2e proposition : « Ces mots sont excessifs, mais ils traduisent l’exaspération des élus et des Français de voir des gens du voyage s’installer n’importe où. » 3e proposition : « Cette polémique permet d’évacuer le vrai problème : oui, les Roms et les gens du voyage sont une nuisance et un danger. Et le gouvernement ne fait rien. » 4e proposition : « Je n’oserais jamais le dire, mais j’approuve cette phrase. »

    • Le Point (dans sa gueule) a dû oublié aussi de mentionner l’obligation légale faite aux communes d’offrir un espace adapté aux bonnes conditions d’hygiène aux gens du voyage puisqu’il faut les nommer ainsi (mais perso, je n’ai aucun mal à les appeler tziganes ou nomades parce que oui, il y a encore des gens qui ne sont pas sédentaires au XXIème siècle et je n’ai aucun problème avec ça, au contraire).
      A cause de la polémique suscitée par ledit sondage, Le Point publie une « explication »
      http://www.lepoint.fr/societe/explications-sur-un-sondage-23-07-2013-1707523_23.php
      où il est dit que

      Un journaliste ne s’interdit de poser aucune question, et surtout les plus dérangeantes ou les plus « sensibles ».

      Dérangeantes ou sensibles par rapport à qui ou à quoi Messieurs les journalistes du Point ?
      #droite_décomplexée

  • « Nous soutenons clairement l’Etat d’Israël, seule démocratie de la région, donc, votez pour nous aux élections législatives... norvégiennes » (en septembre 2013)

    Les partis politiques et autres groupes commencent à diffuser leurs affiches.

    https://dl.dropbox.com/s/8q36av7oxfoh6ea/dekristne.jpg

    En circulant ce dimanche dans les environs d’Arendal, j’ai vu cette pub au cul de presque tous les bus. Le « groupe chrétien » explique pourquoi il faut les soutenir et voter pour eux aux législatives (norvégiennes) : parce qu’ils soutiennent « clairement » l’Etat d’Israël, la seule vraie démocratie dans tout le Proche-Orient.

    Voilà donc l’argument principal, mis en avant devant d’autres arguments (politique sociale intérieure), pour inciter les électeurs norvégiens à voter pour eux.

    Je rêve...

    Par ailleurs, ils veulent remettre en cause le mariage pour tous et le droit à l’avortement, etc...

    Frihet og trygghet for alle
    http://dekristne.no/hvorfor.html

    Omkamp om ekteskapet


    Sterke krefter vil omdefinere ekteskapet, svekke biologiske bånd og gjøre barn til en handelsvare på voksnes premisser. Et ekteskap skal være en pakt mellom en mann og en kvinne. Barn skal ha rett til både far og mor. Og det biologiske prinsipp skal for all framtid være styrende i norsk familiepolitikk. De Kristne tar kampen, og vi tar den på dine vegne. Men du må gi oss en plattform å gjøre det fra.

    Tydelig støtte til Israel


    Midt i et turbulent område, omgitt av fiendtlige diktaturer, ligger Israel som et lysende eksempel på frihet, vekst og demokrati. De Kristne vil med sterk og tydelig stemme stå opp for Israels rett til å eksistere i fred og trygghet, og tale deres sak fra Stortingets talerstol. Et av de første kravene vil være å flytte den norske ambassaden fra Tel Aviv til Israels hovedstad Jerusalem.

    #norvège #élections #israël #droite_populiste #droite_chrétienne

  • Un très long et argumenté article du #MAUSS de 2008, qui fait une vraie critique de certaines idées de la #droite non-libéral (#Alain-de-Benoist) lorsqu’elle s’approche de certaines idées de #gauche. Le tout à base de #Castoriadis.

    On remarquera l’absolue bonne foi de l’auteur, et sa prise en compte des réponses de de Benoist.

    La #Décroissance est-elle #réactionnaire ? | Revue du Mauss permanente
    http://www.journaldumauss.net/spip.php?page=imprimer&id_article=333

    À noter un paragraphe brûlant d’actualité :

    Comme je ne sais rien de ses pensées secrètes, et ne pratique pas ce que Dali nommait la « méthode paranoïaque-critique », je m’en tiens aux pensées formulées dans des textes, seul moyen d’établir si l’ouvrage dont je cherchais à rendre compte n’était qu’une entreprise de « récupération » - terme qui, bien souvent, n’exprime qu’un fantasme, décrit par Castoriadis, il y a quarante ans : « Celui qui a peur de la récupération est déjà récupéré. Récupéré dans son attitude, car bloqué. Récupéré dans sa mentalité la plus profonde, car cherchant des garanties contre la récupération et par là déjà pris dans le piège idéologique réactionnaire : la recherche d’un talisman, d’un fétiche anti-récupérateur. » (Mai 68, la Brèche).

    Les malheureux que dévore cette hantise ne se demandent plus si un livre peut leur apporter quelque chose, si ses thèses sont justes et bien argumentées, mais s’il est « dangereux », dès lors que son auteur serait infréquentable, « trouble » ou « ambigu ». Aussi bien, quand ils lisent un livre dangereux, c’est pour y repérer les traces, ou les stigmates, d’une perversité qu’ils pourront signaler à leurs propres lecteurs.

    • Sérieusement, vu le nombre croissant de gens de plusieurs bords complètement différents, ayant échangé récemment avec lui, sur ses idées actuelles (tout en étant pas d’accord), qui disent qu’il est effectivement de droite mais plus d’extrême droite... je n’en suis plus si sûr. Cela fait maintenant déjà des années qu’il a clairement exprimé des opinions non racistes, contre le nationalisme, contre toute forme de dictature et d’homme providentiel, contre le capitalisme, etc. Ce qui ne l’empêche évidemment pas d’avoir des idées de droite ! (par exemple une critique non-socialiste des Lumières), mais il renie désormais la majorité des choses qui composent le corpus idéologique de ce qu’on appelle l’extrême droite.

      As-tu lu l’article en question ? Parce que là, ta première réaction correspond mot pour mot à ce que critique Jean-Louis Prat en introduction de son article. Ce qui ne l’empêche pas d’argumenter contre les idées ensuite.

    • Je l’ai lu, et ce texte ne me convaincs en rien. DeBenoist a fait beaucoup de dégats au cours des années. Et ses revirements périphériques ne rattraperont pas ce temps passé à revigorer le socle théorique de l’extrême-droite. Par ailleurs, la contagion est une stratégie qu’on aurait appelé entrisme chez d’autres. Quitte à réfléchir, pourquoi ne pas chercher ailleurs les idées non alignées, que chez des anciens thuriféraires de l’apartheid et de l’OAS ? Et ce n’est pas comme si il avançait masqué, voir par exemple son hommage vibrant à Dominique Venner après son suicide. Je ne comprends pas cette propension à se compromettre dans des échanges ou analyses du type « il ne dit pas que des conneries » avec des auteurs ou polémistes de cette veine.

    • @supergeante : on est donc prévenu, on s’en méfiera donc, mais faut il donc le mettre « en quarantaine » ?
      Un mec qui a eu des idées d’extreme-droite est il pollué, contaminé, contagieux à vie ?
      Ne peut-il pas garder des copains fachos même si lui s’est éloigné des idées fachos ?
      Je n’arrive pas à comprendre la pertinence de la mise en place de "cordon sanitaire"autour de nous. J’y attribue même une des causes du déclin de notre rayonnement. A refuser de se frotter aux autres, à suspecter les traîtres, la duplicité, l’entrisme, ça oui on est resté purs, mais de plus en plus isolés... De moins en moins influents.

    • Ça me paraissait pourtant assez clair que le MAUSS n’est absolument pas en train (ni n’était) de « chercher ailleurs des idées non alignés », et encore moins dans le GRECE !

      Ils ont leur propre références intellectuelles, un peu beaucoup cohérentes quand même, et ils critiquent très clairement les idées de de Benoist, mais sans pour autant le traiter de facho.

      Je ne saisis pas ce qu’il y a d’ambigu dans leur position, ni surtout où est la compromission ! : les auteurs du MAUSS sont apparemment sûrs des valeurs qu’ils portent, ce qui ne les bloquent donc pas pour discuter intellectuellement avec des idées opposées si ça se présente.

      Ça fait répétition mais la phrase de Castoriadis citée est assez claire sur les intentions de Prat (qui ne sont donc pas de se compromettre) :

      Celui qui a peur de la récupération est déjà récupéré. Récupéré dans son attitude, car bloqué. Récupéré dans sa mentalité la plus profonde, car cherchant des garanties contre la récupération et par là déjà pris dans le piège idéologique réactionnaire : la recherche d’un talisman, d’un fétiche anti-récupérateur.

      Et moi non plus je ne cherche aucune idée intéressante dans Éléments. Merde à la fin !

    • Mais pour revenir à « Demain la décroissance », les idées de ce livre doivent être discutées, comme si nous ne savions pas qui les a émises

      Non. On ne doit pas faire ça. S’affranchir de l’histoire, et du contexte, pour considérer un texte, c’est une erreur grossière qui pourrait amener par exemple à considérer avec bienveillance un programme politique.

      Et sinon, rasta, tu peux bien t’énerver tant que tu veux, la question de @supergeante reste sans réponse :

      Je ne comprends pas cette propension à se compromettre dans des échanges ou analyses du type « il ne dit pas que des conneries » avec des auteurs ou polémistes de cette veine.

    • @baroug

      1) Mais tu parles de ça de manière complètement abstraite ! Après l’universalisme abstrait : l’anti-fascisme abstrait ! Sans jamais parler de propos concret ou d’écrits précis. En vrai, dans la réalité : où as-tu vu une quelconque bienveillance ou validation d’un programme politique de facho de la part de Serge Latouche, Alain Caillé, Paul Ariès, ou autre ? T’as confondu Serge Latouche et Serge Ayoub ? :D

      2) Pour la question : il n’y a pas de question puisque la phrase part déjà du principe qu’il y a compromission alors que je conteste ce postulat de départ. Faudrait déjà prouver que le MAUSS (pour cette affaire ci) s’est compromis en quoi que ce soit.

    • @fil

      Perso j’espère dépasser un jour l’anti-fascisme de pré-ado qui traite de facho un prof parce qu’il est de droite. Très clairement de Benoist est un intellectuel et universitaire de droite, avec un passé plus extrême, et le MAUSS a fort peu de choses en commun avec lui, ni moi, ni toi, ni grand monde ici. Et je ne dis pas qu’on doit tous se mettre à lire ça : il y a des gens qui ont du temps pour ça et dont c’est le métier, et qui ensuite arrive même à écrire des textes où ils précisent les points de divergences essentielles (comme ici avec la métaphysique de la Nature entre autre). Donc justement heureusement qu’il y a des gens de gauche qui ont le temps et le courage de faire ça.

      Perso je vois une différence entre lire et faire la critique précise d’un théoricien comme de Benoist, qui en plus est apparemment honnête, et appeler à discuter d’égal à égal avec un psychopathe comme Soral. Si tu brouilles ces différences, tu fais du confusionnisme aussi à mon avis.

    • Je réagissais simplement à

      Mais pour revenir à « Demain la décroissance », les idées de ce livre doivent être discutées, comme si nous ne savions pas qui les a émises

      Je n’ai jamais dit que Latouche ou Aries étaient soupçonnables de quoi que ce soit. Et loin de moi cette idée.
      Quand à la question, elle implique que la compromission se situe précisément dans le fait « d’avoir des échanges ou analyses du type « il ne dit pas que des conneries » avec des auteurs ou polémistes de cette veine. » La question est, compromission ou pas, pourquoi faire cela ?

    • Mais parce que c’est le principe même du débat intellectuel ! Ça sert à quoi de débattre uniquement avec des gens du même bord ? (ce qu’il faut faire aussi évidemment, mais pas que) Pour critiquer un livre ou une pensée en acceptant que l’autre réponde et que tu répondes à sa réponse, etc. Évidemment ça ne peut se faire qu’entre gens partageant un même langage, et étant à peu près honnêtes (je ne vois pas comment on peut débattre sérieusement avec un LePen ou un Soral). C’est quand même fou de finir par se poser la question de ça sert à quoi de débattre avec des gens qui n’ont pas du tout les mêmes idées.

    • « D’avoir des échanges ou analyses du type “il ne dit pas que des conneries” avec des auteurs ou polémistes de cette veine. » ça a un sens précis : il ne s’agit pas de n’importe quel échange ou de n’importe quelle analyse, mais de ceux qui amènent l’idée que l’interlocuteur a des idées valables que le reste, éventuellement nauséabond, de son corpus idéologique ne dément pas.
      Alain de Benoist n’est pas n’importe qui : que des types, fréquentables eux-mêmes, estiment qu’il « renie désormais la majorité des choses qui composent le corpus idéologique de ce qu’on appelle l’extrême droite » ne suffit pas à l’entériner. Le GRECE existe toujours, et toutes les évolutions que l’on voudra lui accorder ne le rendront jamais légitime… Je suis loin d’en être un spécialiste mais la dénonciation d’un « terrorisme intellectuel » de la gauche est un discours que le GRECE tient depuis sa création, et il me semble que de ce point de vue, toute éructation de son fondateur doit être entendue avec une extrême vigilance.

    • @rastapopoulos : En premier lieu, j’ai tenu à préciser que je ne suis pas d’accord avec le fait de dire que DeBenoist est juste de la droite non-libérale, comme tu l’as présenté. Il fait partie d’une des familles de l’extrême-droite, qui ne sont pas toutes racistes, ou toutes catholiques, royalistes, libérales puisque certaines tendances sont païennes, d’autres facistes, d’autres républicaines par exemple. L’extrême-droite est une famille politique traversée par différents courants dont chacun a une généalogie, des dissenssions et débats. C’est dans ce cadre que s’inscrit depuis toujours les théories de DeBenoist. On peut ergoter sur l’évolution de sa pensée, le fait qu’il se distingue de x ou de y sur tel aspect, ça ne change rien. Et ce n’est pas de l’antifacisme adolescent que de le dire. Fin du premier point.

      Que Prat ait le temps de réfuter des points particuliers de certaines positions de DeBenoist, qui profite de la montée du concept de biorégionalisme pour proposer sa version de la décroissance, grand bien lui fasse, au moins il ne fait pas juste, comme d’autres une critique élogieuse du bouquin de DB, comme des singes savants, c’est vrai. Sauf qu’ il le fait sous contrainte parce qu’il a été critiqué tout comme Latouche de s’intéresser un peu trop près à ce que fait le GRECE. Le vert est donc dans le fruit et Prat est dans la justification de ses choix, comme celui de ne pas inviter à son colloque de réels spécialistes à la fois de la critique du concept de biorégionalisme et de la pensée de la « nouvelle droite » qui seraient plus à même, sans circonvolutions expertes douteuses de tirer les choses au clair. C’est de ça dont il s’agit. Et les tournures réthoriques et les citations érudites qui consistent à d’avance disqualifier les critiques n’y changeront rien. Donc Prat ne me convaincs pas. Fin du second point.

      Pour finir, je dis aussi que ses précautions ne me convainquent pas car il y a aussi d’autres façons de critiquer ces concepts, puisque la tendance réactionnaire de l’écologie est présente chez d’autres auteurs et que ce concept de biorégionalisme est quelque chose qui mérite d’être discuté, afin de savoir ce que recouvre cette notion, au fond, et chez qui. En passer par la fréquentation du GRECE, en opérant ainsi un travail de respectabilisation du mouvement, sous prétexte qu’on trouve tel point interessant tout en précisant qu’on réfute le reste, est tout simplement pitoyable. End of story.

    • @baroug : justement si on avait écouté le GRECE plus tôt, on aurait effectivement pris conscience qu’on fait parfois preuve de « terrorisme intellectuel », qu’on manque d’humilité et je pense qu’on en paie aujourd’hui le prix, car on ne sait plus « convaincre ».

      @supergeante : le terme de « travail de respectabilisation du mouvement » que tu utilises illustre parfaitement notre divergence.
      Pour moi ce n’est pas à nous qu’il incombe de décerner des brevets de respectabilité ou des autorisations de bonnes fréquentations.
      Cette stratégie de diabolisation a montré ses limites : la gauche a perdu le combat idéologique, la population a basculé à droite, ouvrons les yeux !!!
      Combattons de toutes nos forces les idées des mecs d’en face, démontons leurs arguments, mettons leurs discours en pièces.. Mais arrêtons de les diaboliser. C’est tentant, mais je pense que cela révèle surtout qu’on a peur d’eux, on ne s’oppose pas efficacement à leur propagande et au final on perd du terrain...

    • @petit_ecran_de_fumee tu peux choisir de prendre la responsabilité de dédiaboliser ; le FN, qui aujourd’hui d’ailleurs a idéologiquement rejoint la Nouvelle droite sur de nombreux points, profite depuis des années de tentatives similaires.
      C’est précisément ce qui amène des gens respectables à devenir les petits copains de crapules notoires. Je le dis clairement : oui, j’ai peur de ces gens, peur qu’il prenne un ascendant irrémédiable sur nos mouvements déboussolés et éclatés. Il faut être bien orgueilleux pour croire pouvoir rentrer dans une relation « normale » avec des fascistes et que celle-ci ne brouillerait pas les cartes, pour penser qu’on est capable de leur opposer une rhétorique suffisante à les faire changer d’opinion quand ceux dont on parle sont des maîtres en la matière.

    • @baroug : oui je suis d’accord avec ton analyse. Et ça me rassure. Cela montre qu’on s’étripe sur des questions stratégiques et non idéologiques, sur des questions de perception (peur/pas peur) , d’estimation du danger.
      Je ne crois pas être orgueilleux, simplement il me semble qu’en face non seulement ils ne sont pas plus intelligents, ni malins que les autres, mais ils ne sont pas moins divisés et déboussolés que nous.

      Oui ils sont redoutables, et pour moi c’est une effet collectif, que je résumerai juste à un aspect : ils ont actuellement « le vent en poupe » contrairement à nous. L’analogie avec une confrontation sportive et frappante. On est sur la défensive. On ne pense plus que par rapport à eux, on ne bouge plus que par rapport à eux. Oublions les, et développons nos propres offensives (dis-je optimiste)

      La suprématie intellectuelle de la gauche, datant environ de mai 68 et tombée en 1989 à Berlin a laissé la place à celle de la droite.
      C’est un fait aujourd’hui la droite est décomplexée, la gauche est complexée. Y a des histoires de cycles, à nous de les perturber.

    • ils ne sont pas plus intelligents, ni malins que les autres

      Pas tous, évidemment, ça dépend de qui on parle. Mais si l’un des thuriféraires du dialogue pacifié, ici, veut aller discuter avec De Benoist par exemple, il se fera massacrer, ou pire.

    • Ça me fatigue tous ces gens qui veulent aller lire les petits marquis de l’extrême-droite. Ils ont épuisé toutes les bibliothèques de la pensée anarchiste, socialiste, écologiste, féministe, toute la sociologie et ont du temps à revendre ?

      C’est pour s’encanailler ?

      Quand je sais qui est quelqu’un -ou parfois ce qu’il est devenu-, je ne perds plus mon temps avec lui. Tellement d’autres manières de le faire.

      De Benoist est un facho de la pire espèce, celle qui ne se salit pas les mains. Depuis Éléments , sa stratégie a TOUJOURS été d’entretenir la confusion pour amener les gens discuter sur son terrain. On a plus de 40 ans de recul sur ses pratiques et ses tactiques.

  • Tombe à pic un article d’#Anselme-Jappe sur la #gauche et la #droite, l’#anti-capitalisme, l’#anti-libéralisme. Seenthis est en plein dedans en ce moment.

    Au passage un superbe point Godwin (mérité à mon sens, je n’ai rien contre) : occupy = nazi ! :D

    Publié dans le Sarkophage (Ariès) puis sur #Palim-Psao.

    « L’anticapitalisme est-il toujours de gauche ? », par Anselm Jappe - #Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-l-anticapitalisme-est-il-toujours-de-gauche-par-anselm-

    #capitalisme #libéralisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #finance #antisémitisme #indignés #occupy

    Une gauche en difficulté pour se démarquer

    Dans les mouvements sociaux des années 1960 et 1970, cette confusion entre contenus de gauche et de droite aurait été inimaginable. Aujourd’hui, il arrive de ramasser des tracts lors de manifestations où seulement le sigle de l’organisation atteste s’il émane d’un groupe de gauche ou d’extrême droite. En effet, la gauche est en grande difficulté pour se démarquer de la droite pour ce qui touche la critique de la finance. Elle a mal assimilé Marx quand celui-ci démontre que la finance est une simple conséquence de la logique marchande et du travail abstrait.

    En suivant plutôt, souvent sans l’admettre, la critique de l’#argent proposée par #Proudhon, la gauche a choisi, comme Lénine, le « capital financier » comme objet facile de ses attaques, au lieu de critiquer le travail même. Si, aujourd’hui, on se contente d’attaquer les banques et les marchés financiers, on risque de ne pas faire un « premier pas » dans la bonne direction, mais d’aboutir à une désignation des « coupables » et de conserver d’autant mieux un ordre socio-économique que peu de gens ont actuellement le courage de mettre vraiment en discussion.

    Le nombre de groupes d’extrême droite se prétendant anticapitaliste est encore petit en France. Mais la Grèce a montré qu’en temps de crise, de tels groupes peuvent accroître l’adhésion à leur programme par vingt, et en un rien de temps. Le risque est grand que leurs arguments commencent à se répandre parmi les manifestants qui ont, certes, les meilleures intentions du monde, mais qui semblent incapables de voir jusqu’où peut mener la confusion entre critique de la finance et critique du capitalisme.

    • Le capitalisme est un système global dont le travail ou la finance sont des composantes.
      Après, l’extrême-droite qui entreprend de ratisser large a repris certains slogans anticapitalistes, mais il suffit de se pencher 3 minutes sur leur vision du monde pour comprendre qu’il ne s’agit en aucun cas d’une remise en cause, mais plutôt d’une opération marketing de coucou idéologique dont l’un des objectifs, et pas des moindres, est précisément de diviser la gauche en « droitifiant » artificiellement une partie de sa rhétorique.

    • et de conserver d’autant mieux un ordre socio-économique que peu de gens ont actuellement le courage de mettre vraiment en discussion.

      Parfaite définition de la « gauche » française : une idéologie visant à la conservation d’un certain ordre social très avantageux pour les intellectuels qui la défendent. En effet, de quoi vivent les intellectuels si ce n’est du labeur de la classe ouvrière ?

      Leur monopole sur l’offre politique respectable fait qu’il n’existe actuellement pas de solution à ce problème dans les urnes. Ce qui invite, au mieux, à se désintéresser totalement de la politique.

    • Mince, je considère que ce qui constitue la toxicité du capitalisme, c’est son couplage intrinsèque à la finance capitaliste, c’est à dire le privilège de propriété qui confère au propriétaire un droit à la prédation sur ses congénères (par vampirisme et abus de faiblesse).
      Je distingue de cela la finance fonctionnelle, fonction qui permet l’organisation opérationnelle et collaborative des efforts d’investissements économiques (les richesses dégagées aujourd’hui peuvent préparer celles de demain), et qui comme toute fonction à valeur ajoutée, doit juste être rémunérée à sa juste valeur (pas de privilège !!).

      Marx a démontré – même si les marxistes l’ont vite oublié – que la propriété privée des moyens de production est elle-même la conséquence du fait que dans le capitalisme – et seulement dans le capitalisme – l’activité sociale prend la forme de la marchandise et de la valeur, de l’argent et du travail abstrait. Un véritable dépassement du capitalisme ne peut se concevoir sans se libérer de ces catégories.

      Je ne connais pas cette démonstration ni sa validité, mais je doute quand même de l’interprétation qui en est faite. Si la valeur est une condition nécessaire à l’émergence du capitalisme, peu importe qu’elle l’ait précédé ou non d’ailleurs, je ne vois pas comment Marx peut démontrer que l’existence de la valeur, de la monnaie, implique le capitalisme (dans son essence prédatrice). Pire je ne vois pas comment il est possible, à l’échelle d’une civilisation de pouvoir sortir en même temps du capitalisme ET de l’utilitarisme.
      D’ailleurs l’utilitarisme ne me semble pas mauvais en soi. C’est juste un travail difficile que de définir ce qui m’est utile sans que cela ne me transforme en prédateur vis à vis de mes congénères. Mais je ne vois pas comment une collectivité peut être « saine » et viable sans que les individus qui la composent n’aient pas conscience de leur besoins et de ce qui peut leur être utile, et sans que la collectivité soit pensée pour aider ces individus à répondre à leurs besoins.
      Bref, je suis peut être naîf, mais pour moi l’utilitarisme ce n’est pas « mal ». Il manque un mot en isme pour désigner ce mécanisme moral qui permet à un individu de profiter de sa supériorité sur son congénère pour en tirer un avantage à ses dépens, grâce à l’acceptation sociale de l’existence de privilèges « dûs » et mérités, et dont le capitalisme se nourrit allègrement.

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      Les explications offertes par l’extrême droite attirent une partie des victimes de la crise, car elles paraissent évidentes à ces dernières. Elles se concentrent presque toujours sur le rôle de l’argent. Hier c’était la chasse aux « usuriers », aujourd’hui aux « spéculateurs ». « Briser l’esclavage du taux d’intérêt » : voilà qui pourrait être un slogan du « mouvement des occupations ». En vérité, ce fut un des principaux points programmatiques du Parti nazi à ses débuts.

      J’aimerais vérifier les termes utilisés par l’extrême-droite, mais je pense qu’il doit y a voir quelques nuances de taille. Je n’ai jamais entendu l’extrême-droite vouloir briser des esclavages.
      L’extrême-droite ne s’attaque pas à la finance dans son principe, elle ne s’attaque pas au système, elle s’attaque aux financiers, ces fameux intrus apatrides transnationaux qui nuisent et menacent la nation (avec dans le viseur en filigrane la religion bien connus de ces financiers)
      La confusion est effectivement facile, d’autant que les gens de gauche sont aussi tentés de confondre le combat des idées avec le combat contre les individus, mais ce n’est pas pour autant qu’on doit s’abstenir de critiquer la finance.
      Attac a été précurseur fin des années 90 en dénonçant la dictature des marchés financiers. Problème son discours trop abstrait, systémique a du mal à toucher la grande partie de la population, contrairement au discours sur le « mondialisme » tenu en même temps par Le Pen père...
      Faut il qu’on soit mal inspiré en ce moment pour s’entre-déchirer en se faisant à gauche des procès de proximité avec l’extrême-droite, alors que ce n’est pas qu’on soit venu à elle, c’est plutôt elle qui est venue à nous en colonisant nos thématiques...

    • Exploiter les qualités mêmes du camp progressiste, belle trouvaille. La disposition au dialogue et au débat, retournée en obligation de discuter avec ses propres ennemis sinon on passe pour un facho de #gauche, la volonté de laisser la parole à tout un chacun retournée par les réactionnaires qui dégueulent la haine au nom de la « #liberté_d'expression », et nous voilà acculés dans un coin du ring à tenter de nous défendre maladroitement, protestant de notre bonne foi et ne sachant pas comment faire pour nous sortir de là, bien empêtrés dans nos scrupules délicats de gentils gauchos.

      #rhétorique #idéologie #gentil #fascisme #Etienne_Chouard etc.
      le débat : http://seenthis.net/messages/156183
      aussi là : http://seenthis.net/messages/157025
      là : http://seenthis.net/messages/157169

      voir aussi sur #critique #gauche #droite #extrême_droite existe aussi en version #extrême-droite et même #extrêmedroite
      http://seenthis.net/messages/156724

    • Pour un peu, on en viendrait presqu’à croire qu’oser contredire les prescriptions morales du beau parleur de gauche du jour serait être un social-traitre.

      Reprenons les réels fondamentaux :

      parler n’a jamais rien fait progresser.

      Le seul intérêt du débat est de créer le désordre chez ces alliés le plus souvent conscients du capital, de l’ordre et du respect des institutions que sont les intellectuels invitant au débat.

    • Allons plus loin que cette affaire de désordre : les attaques ad hominem et les excommunications ne méritent que le qualificatif de troll (cf. le texte d’Arno* à ce sujet) et stérilisent la pensée. Je ne dis pas « les débats ». Je parle bien de la pensée et de ce qui devrait tous nous permettre d’avancer dans la réflexion et dans cette quête de ce que devrait être le progrès. Ce progrès, cette façon de définir ce qu’est « la gauche », ne se construira que par la diffusion de ces idées et l’éducation de tous à ces idées.

      Je n’ai pas la prétention à la vérité, ni à définir ce que sont ces idées, et pas la capacité à rédiger tout cela convenablement. Mais j’ai par contre la prétention de savoir déceler quand un discours me fait progresser et quand il me mène dans une impasse. Cette discussion du printemps dernier m’a mené dans une impasse... et j’utiliserais bien le pluriel d’ailleurs : elle nous mène encore aujourd’hui dans une impasse.

      A propos d’Etienne, l’important, ce n’était pas Etienne. L’important à mon sens est ce qu’il a en son temps permis de nous faire prendre conscience à sa suite. La suite de ses travaux et de ce qu’il a partagé avec nous étaient importants aussi. Mais comme l’orage, le génie tombe rarement deux fois au même endroit. Alors, à quoi bon vouloir à tout prix donner autant d’importance à cet homme et à ses recherches du jour ? Les idées qu’il a permis de faire éclore méritent le respect. La suite, si elle est aussi sombre qu’on le prétend ne mérite que le mépris. Comme je m’empresse de l’appliquer quand je ferme l’onglet du navigateur par lequel je suis parfois amené à consulter un site « antifa » (notez les guillemets, elles sont là à dessein).

  • Ce que l’extrême droite ne nous prendra pas - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-07-08-Ce-que-l-extreme-droite-ne-nous-prendra-pas

    La souveraineté vue de gauche, elle, n’a pas d’autre sens que la #souveraineté du peuple, c’est-à-dire l’association aussi large que possible de tous les intéressés à la prise des décisions qui les intéressent. Le souverainisme de #droite n’est donc rien d’autre que le désir d’une restauration (légitime) des moyens de gouverner mais exclusivement rendus à des gouvernants qualifiés en lesquels « la nation » est invitée à se reconnaître – et à s’abandonner. Le souverainisme de #gauche est l’autre nom de la #démocratie – mais enfin comprise en un sens tant soit peu exigeant.

    Faute de ces élémentaires distinctions, une partie de la gauche en est venue à ostraciser l’idée de souveraineté quand elle prétend par ailleurs lutter pour une extension de la démocratie… qui n’en est que le synonyme ! Démocratie, souveraineté populaire : une seule et même idée, qui est celle de la maîtrise par une communauté de son propre destin. On mesure donc les effets de captation et de terrorisme intellectuels de l’extrême droite, et les effets de tétanie de la gauche critique, à cette aberration d’auto-censure et d’intoxication qui a conduit cette dernière à abandonner l’idée de souveraineté, faute d’être simplement capable de se souvenir que, sous l’espèce de la souveraineté populaire, elle est l’une de ses propres boussoles idéologiques depuis la Révolution française !

    #Economie #Migrations #Néolibéralisme #idéologie #extrême_droite #parti_politique #FN

    Cf. Dossier : les extrêmes droite à l’offensive (#2011/01)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/01/A/20063

  • White student union
    http://www.vice.com/fr/vice-news/white-student-union

    Matthew Heimbach tient à préciser qu’il n’est pas raciste. Ce qui surprend beaucoup d’étudiants de Towson, l’université où il a fondé le syndicat des étudiants blancs, un groupe qui défend les droits des « personnes issues d’ancêtres européens » - ce qu’on appelle communément « les Blancs ». C’est aussi une surprise pour les étudiants afro-américains qui se sentent particulièrement visés par les patrouilles nocturnes de ce collectif qui traque les « prédateurs noirs » depuis le mois de mars 2013. On est allés à Towson pour rencontrer Matthew, ses alliés et tous les étudiants qui aimeraient le voir expulsé du campus, ou au moins réduit au silence.


    « You’re repackaging an old deal ». Oh yeah.

    #droite #extreme_droite #reorganisation #discours #communication #politique

  • Yes, we can’t - Vacarme
    Auto-analyse d’une impuissance politique @vacarme
    http://www.vacarme.org/article2275.html

    Certes, après un an de #socialistes au pouvoir, c’est-à-dire après un an de reniements et d’abandons attendus par les cyniques et craints par les naïfs, c’est un peu normal : la #droite c’est l’#impuissance imposée dans nos crânes à coup de gourdin, la #gauche c’est l’impuissance intériorisée dans nos âmes à coup de renoncements. Mais il y a plus. Il y a l’impuissance érigée par les gouvernants de tous bords en stratégie de gouvernement. Il y a l’impuissance théorique ou idéologique née de la désertion sans précédent du champ de l’alternative politique sérieuse, voire de la croyance dans l’action #politique tout court. Et il y a encore l’impuissance produite par les nouvelles technologies du pouvoir — le chômage sans misère totale, les guerres sans mort et sans soldat (du moins au nord de la Méditerranée et du golfe du Mexique), les désastres écologiques reportés sine die (du moins au nord du tropique du Cancer). Nous voilà embarqués dans des alternatives impossibles : vomir son impuissance ou vomir une puissance virile atroce.

    À ce niveau, difficile de distinguer sentiment d’impuissance et impuissance réelle. Mais que l’envie demeure, et l’on découvrira que ce sentiment, en s’approfondissant, se rapproche de son contraire : le déclenchement public et collectif d’une #violence sans contrôle. Car les plus impuissants sont les plus violents. Si notre pari est justifié, s’il est vrai que nous n’avons jamais été aussi impuissants, subjectivement et objectivement, alors il y a aujourd’hui beaucoup à craindre et beaucoup à espérer. Du coup, on pourrait espérer qu’advienne le renversement #dialectique tant attendu, celui qui permettra de contempler de nouvelles promesses de puissance à venir depuis la considération de notre impuissance actuelle.