• #Tanith_Lloyd : Lettre ouverte à mon ami qui pense que les transfemmes sont des femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2018/11/05/lettre-ouverte-a-mon-ami-qui-pense-que-les-transfemmes-sont-des-f

    Je t’ai récemment envoyé un article d’une lesbienne qui a travaillé à documenter l’homophobie au sein du militantisme trans. Toi, mon ami compatissant, patient et chaleureux, tu as répondu en m’écrivant : « Désolé, pas intéressé. » Tu m’as dit que tu ne voulais pas lire un texte appelant les transfemmes « des hommes ». Tu as dit que les transfemmes souffrent d’un « accident de naissance » – que ce sont des femmes « nées dans le mauvais corps ».

    Voir que mon ami*, quelqu’un qui a des principes (et qui est un étudiant brillant doté d’un master) adopte délibérément une position aussi bizarre, antimatérialiste et anti-scientifique me préoccupe vraiment. Comment peut-on être « né dans le mauvais corps » ? On est son corps. Le concept d’être « né dans le mauvais corps » va au-delà des idées post-structuralistes sur le genre, pour échouer sur un terrain quasi religieux. Comment quelqu’un pourrait-il avoir une connaissance innée (et précédant tout vécu) de ce que signifie appartenir à l’autre sexe ? Qu’est-ce que cela peut bien impliquer ? Être un homme ou une femme fait référence à notre sexe génésique. Tout autre argument revient à affirmer qu’il existe des âmes sexuées.

    Cependant, tu parles d’« identité sexuelle » : un sentiment inné d’être un homme ou une femme. Où se trouve la preuve d’une telle identité ? Comment la mesurer ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Même si l’on acceptait qu’une partie de notre cerveau puisse se trouver « mêlée » à un corps « incorrectement » sexué, pourquoi « l’identité sexuelle » l’emporterait-elle sur tous les autres indicateurs physiques qui définissent que l’on est un homme ou une femme ? Pourquoi notre impression subjective du soi l’emporterait-elle ainsi sur la réalité physique objective ? Le transgenrisme n’est pas un diagnostic médical. La dysphorie sexuelle est une condition psychologique caractérisée par une insatisfaction à l’égard de son corps sexué ou du rôle attribué à sa classe de sexe. L’explication scientifique de la dysphorie sexuelle est peu concluante, mais cette dernière est vraisemblablement causée par différents facteurs bio-psycho-sociaux, qui diffèrent pour chaque personne trans. Il n’a pas été prouvé que la dysphorie sexuelle a une « cause » particulière (p. ex., un « accident de naissance » conduisant à être « né dans le mauvais corps ») – il n’existe aucune norme définissant ce que veut dire « se sentir femme » ou « se sentir homme ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@tan.ith9/an-open-letter-to-my-friend-who-thinks-transwomen-are-women-491659de2efb

    #transgenrisme #identité_sexuelle #dysphorie_sexuelle