• « Accueillir les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas recevoir de soins dont ils ont besoin est un impératif humanitaire pour la France »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/07/accueillir-les-palestiniens-de-gaza-qui-ne-peuvent-pas-recevoir-de-soins-don

    « Accueillir les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas recevoir de soins dont ils ont besoin est un impératif humanitaire pour la France » Tribune
    Belkis Wille, Directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes de Human Rights Watch
    En juin, je me suis rendue à Doha, au Qatar, pour m’entretenir avec des patients palestiniens et des membres de leur famille évacués de Gaza. Les professionnels de santé qui les soignaient nous ont dit qu’il s’agissait des cas de traumatismes les plus complexes qu’ils aient jamais vus. D’autres pays dotés, comme la France, de systèmes de santé solides et sophistiqués et des capacités nécessaires, devraient accueillir les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas recevoir les soins dont ils ont besoin à Gaza ou en Egypte. Il s’agit d’un impératif humanitaire.
    Depuis plus de dix mois que dure la campagne militaire israélienne à Gaza, plus de 40 000 Palestiniens ont été tués et plus de 93 000 ont été blessés, selon le ministère de la santé de Gaza. Le système de santé de Gaza est au bord de l’effondrement, avec seulement 16 des 36 hôpitaux fonctionnant encore partiellement, un grave manque de médicaments et de carburant et 500 travailleurs de santé tués.
    Malgré les allégations de l’armée israélienne selon lesquelles le Hamas aurait installé des bases dans les hôpitaux, aucune preuve avancée ne justifie de priver ces structures de soins et les ambulances de leur statut de protection en vertu du droit international humanitaire. A Doha, j’ai rencontré Malak Shahin, une Palestinienne de Gaza, qui m’a raconté comment une explosion a frappé l’immeuble voisin de celui où elle s’abritait avec sa famille, le 11 octobre 2023. Il a fallu quarante minutes aux secouristes pour retrouver sa fille Shahad, âgée de 17 ans, qui était inconsciente. Le fils de Malak Shahin, médecin, lui a fait un massage cardiaque « pendant au moins dix minutes, mais cela n’a servi à rien », selon les dires de Malak.
    « Les ambulanciers ont enveloppé son corps pour le préparer pour les obsèques et nous l’avons emmenée pour l’enterrer. J’ai ouvert la housse pour la voir une dernière fois et j’ai alors vu ses yeux s’ouvrir et je l’ai entendue faire un bruit. » Shahad a été réanimée et évacuée vers le Qatar, où elle est soignée pour de graves pertes de mémoire et d’importantes lésions cérébrales.
    Shahad est l’une des 470 personnes blessées à Gaza qui sont à Doha pour recevoir des soins spécialisés de haut niveau. J’ai également rencontré Jehad Arafat, un artiste de 29 ans, qui s’était réfugié dans une école près de l’hôpital Nasser à Gaza en février. Il était sorti chercher de l’eau quand un sniper lui a tiré dessus depuis une hauteur. « Je me suis soudain rendu compte que ma jambe droite était passée par-dessus mon épaule gauche. » Il raconte que le tireur a continué à viser les personnes qui tentaient de le secourir. Finalement, un ami lui a lancé une corde et l’a traîné jusqu’à ce qu’il soit en sécurité puis l’a transporté jusqu’à l’hôpital Nasser.
    Jehad a été opéré trois fois. Mais le 15 février, une munition a percé le toit de l’hôpital, blessant à nouveau ses deux jambes et lui arrachant deux doigts. Il a été évacué vers Doha le 22 mars et a subi de multiples interventions chirurgicales à la jambe.
    Depuis octobre 2023, les autorités israéliennes n’ont autorisé qu’une petite partie des personnes ayant besoin d’un traitement médical à quitter Gaza. Fin juillet, moins de 5 000 mille personnes avaient été évacuées vers l’Egypte, dont très peu d’hommes de moins de 60 ans. Les forces israéliennes ont fermé le point de passage de Rafah le 7 mai, empêchant presque tous les autres Palestiniens ayant besoin de soins vitaux de quitter Gaza.
    Cependant, même si les arrivées de blessés ont de fait été stoppées, le système de santé égyptien est mis à rude épreuve par le nombre de cas pris en charge. En avril, nous avons visité des hôpitaux dans le nord du Sinaï et constaté que des milliers de patients de Gaza ne pouvaient obtenir les soins dont ils avaient besoin en Egypte.
    Si certains gouvernements ont tenté de renforcer l’assistance médicale à l’intérieur de Gaza, seuls quelques pays, dont le Qatar, les Emirats arabes unis, l’Espagne, la Turquie, la Jordanie, l’Italie, la Belgique et la Norvège accueillent des patients de Gaza.
    Les commissaires européens à la santé et à la gestion des crises ont appelé les Etats membres de l’Union européenne (UE) à évacuer de Gaza davantage de personnes ayant besoin de soins. En comparaison, en janvier 2024, plus de 3 000 patients ukrainiens avaient été transférés dans des hôpitaux européens.
    Les évacuations médicales ne portent que sur les conséquences des hostilités en cours. Pour agir sur les causes, il est indispensable que les gouvernements fassent pression sur le gouvernement israélien pour qu’il mette fin à toutes ses attaques illégales contre les civils et les structures de santé, et pour qu’il cesse de bloquer délibérément l’acheminement de l’aide. Ils devraient aussi pousser Israël à évacuer les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas obtenir les soins dont ils ont besoin vers l’Egypte – en garantissant qu’ils pourront rentrer chez eux s’ils le souhaitent. La France a déployé un navire militaire au large des côtes égyptiennes pour y soigner des blessés pendant deux mois et a accueilli sur son sol quatorze enfants de Gaza pour les soigner, mais il faut faire plus. Le gouvernement français devrait travailler d’urgence avec les autorités palestiniennes et avec son ambassade en Egypte pour identifier d’autres Palestiniens de Gaza gravement blessés ayant besoin de soins et faire le nécessaire pour qu’ils puissent être soignés en France. Belkis Wille (Directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes de Human Rights Watch)

    #Covid-19#miigrant#migration#palestine#gaza#israel#morbidité#sante#humanitaire#france#qatar#EAU#espagne#turquie#jordanie#Italie#belgique#norvege

  • Morocco: Water stress reduces surface water by 78 % | APAnews - African Press Agency
    https://apanews.net/morocco-water-stress-reduces-surface-water-by-78

    04 September 2024 | 13:05

    Morocco is currently facing a crisis exacerbated by several years of drought. The Moroccan Ministry of Transport and Water reports a staggering 78 per cent drop in the volume of surface water, plunging the country into a critical situation that requires an urgent response from the government.

    Over the past six years, Morocco has seen the volume of its surface water resources shrink from over 15 billion cubic metres to just 4.84 billion . This spectacular decline not only threatens aquatic ecosystems such as lakes and rivers, but also affects the drinking water supply of millions of citizens.

  • Les bains-douches disparaissent, un drame pour les sans-abri
    https://reporterre.net/Les-bains-douches-disparaissent-un-drame-pour-les-sans-abris

    Des expulsions, il y en a aussi à l’autre bout de la France. En 2021, toujours d’après l’Observatoire, la municipalité de Toulouse a orchestré l’expulsion de six campements et huit squats, précipitant plus d’un demi-millier de personnes — jusqu’alors raccordées à l’eau — dans une nouvelle précarité hydrique.

    « Une honte, déplore Jamal El Arch, élu de l’opposition. Pour inciter ces gens à ne pas revenir, les autorités payaient même des entreprises pour veiller à ce que personne ne vienne ouvrir de nouveau la vanne. » Dans ces bidonvilles, l’absence d’installation sanitaire formelle entraîne en outre des pratiques de défécation à l’air libre, multipliant les risques d’exposition aux maladies.

    D’autant que, dans la Ville rose, les personnes privées de commodités disposent d’un seul et unique bain-douche, dont l’accès fut payant jusqu’en 2021. « D’ici quelques décennies, Toulouse pourrait hériter du climat de Casablanca, poursuit l’élu, également sociologue. Or les personnes à la rue sont de plus en plus nombreuses. Pour elles, l’absence de bains-douches est dramatique. » En 2022, son groupe a réclamé le renforcement de l’offre d’hygiène publique en anticipation de l’avenir climatique de l’Occitanie. Un vœu rejeté par la majorité actuelle, guidée par l’ancien Républicain Jean-Luc Moudenc.

  • Sécheresse : les habitants d’Andalousie déterrent les acequias
    https://journal-labreche.fr/face-a-la-secheresse-les-andalous-deterrent-les-acequias-millenaire
    https://journal-labreche.fr/ezessogn/2024/08/acequias.webp

    Et quand on le questionne sur la viabilité de ces systèmes et leur capacité à répondre aux besoins de l’agriculture, il rétorque : « De toute façon il n’est pas possible de faire de grandes exploitations agricoles sans détruire les sols. Les systèmes traditionnels ont toujours été productifs, davantage pour la production des fruits et légumes que pour la culture de céréales, certes. » Pour lui et son équipe, il faut surtout souligner la multifonctionnalité des acequias : « Elles génèrent un service environnemental, de la gouvernance participative et une plus-value culturelle avec la possibilité de développement du tourisme. » Une initiative qui en appelle d’autres : d’ici 2026, ce n’est pas moins de 100 kilomètres d’acequias qui seront encore déterrés ! « Il est fondamental d’apprendre du passé pour avancer vers le futur ! », indique le site de l’association Acequias Históricas. C’est précisément ce qui est à l’œuvre aujourd’hui : déterrer des pratiques anciennes, mener une stratégie à long terme pour finalement aboutir à un changement des politiques nationales. Et si, en France aussi, on regardait dans les vieux grimoires pour trouver d’autres solutions ?

  • Le départ de la Traversée approche !

    Le 2 septembre prochain, à l’initiative du collectif Bassines Non Merci et dans le cadre de la saison 7 des Soulèvements de la terre, une délégation prendra la route pour une grande Traversée, de la Venise verte du Marais poitevin jusqu’à Vicenza où, du 5 au 8 septembre, se déroulera le Camp Climat de Venise. Cette Traversée des luttes pour l’eau qui fait écho à la caravane zapatiste pour l’eau et pour la vie de 2022 a pour objectif d’alerter sur les enjeux d’accaparement et de pollution des eaux, de renforcer nos liens entre résistances populaires face au durcissement des violences d’État, et de construire un mouvement de défense de l’eau par-delà les frontières nationales. Elle sera ponctuée de 5 étapes : en Limagne, à Grenoble, au bord du lac de Serre-Ponçon, dans la vallée de Briançon et dans la Val di Susa. Une soirée d’information publique aura lieu au Consulat à Paris (14 av. Parmentier) jeudi 29 août, à partir de 19h.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/08/27/le-depart-de-la-traversee-approche

    #ecologie #eau

  • Acqua potabile gratuita: un miraggio?
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Europa/Acqua-potabile-gratuita-un-miraggio-232819

    Una direttiva europea invita bar e ristoranti a offrire gratuitamente acqua del rubinetto ai loro clienti, e i comuni a realizzare fontanelle potabili. Non mancano però i ritardi e le resistenze: uno sguardo alla situazione in Grecia e Bulgaria

  • Cohabiter avec le moustique tigre, une question de bon sang

    Plutôt que de tenter de l’éradiquer, il va falloir apprendre à vivre en paix avec cet agaçant insecte. Et compter sur ses #prédateurs_naturels.

    C’est maintenant une évidence, il va falloir apprendre à #vivre_avec le moustique tigre. C’est notre nouveau voisin, si ce n’est notre coloc. Comment s’en accommoder ? Pour commencer, on a eu envie d’interroger des personnes habituées à vivre pacifiquement avec des moustiques – certes non tigrés – en métropole. En l’occurrence Gaël Hemery, directeur de la réserve naturelle nationale de Camargue, une gigantesque zone humide dans laquelle ces bestioles sont chez elles et où, parfois, elles se reproduisent par milliards. Dans la région, les #démoustications sont autorisées dans le parc (principalement via des bactéries larvicides, naturelles mais qui ont un impact sur le reste de la faune), afin d’éviter que les moustiques nés en milieu rural ne se déplacent jusqu’aux nombreuses villes touristiques côtières du coin. En revanche, ces opérations sont interdites dans la réserve naturelle, le site protégé où travaille Gaël Hemery. Comment vit-il dans ce qu’il qualifie lui-même « d’usine à moustiques » ?

    Il s’adapte, comme le font tous ceux « qui ont été habitués à vivre avec les moustiques depuis tout petits ». Il sait que ces insectes sont sensibles à la dessiccation et ne sortent que quand l’air est humide. Il va donc privilégier la mi-journée pour s’exposer. De même, il organise son travail pour bénéficier du vent qui fait fuir les moustiques. En cas de pullulation, il utilise de simples #répulsifs. C’est tout ? Oui. Le naturaliste note toutefois que, dans les villages isolés et les sites qui ne bénéficient pas de démoustication, une solution est plébiscitée depuis quelques années : le #piège_à_moustiques.

    Avant d’installer des pièges à moustique tigre, il faut instaurer de nouveaux #rituels et inspecter ses lieux de ponte favoris

    D’abord, #méfiance. Beaucoup de systèmes bidons ont été vendus, et peu de fabricants ont pu apporter à la fois la preuve de l’efficacité de leurs pièges contre les piqûres mais aussi celle de leur innocuité, explique Johanna Fite, chargée de mission « vecteurs et lutte antivectorielle » à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Deux types de pièges sont habituellement considérés comme sérieux : d’une part, les #pondoirs, qui attirent les femelles en quête d’eau stagnante jusqu’à une surface collante où elles vont rester coincées ; d’autre part, les pièges qui imitent la présence humaine et aspirent le moustique dans un filet. Si l’experte rappelle qu’aucune étude n’a pu prouver qu’un piège pourrait « interrompre la transmission du virus de la dengue » (lire l’épisode 1, « Le moustique tigre, le bzzz de l’été 2024 »), Hugo Plan, le dirigeant d’une des seules marques de pièges bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché en France (Biogents), nous a fourni plusieurs études montrant une réduction très significative du nombre de piqûres après l’installation de ses pièges.

    Les deux sont cependant d’accord sur un point : il faudra bien placer ces pièges, et vérifier régulièrement leur bon fonctionnement pour éviter qu’ils ne se transforment en gîte larvaire – Johanna Fite dit avoir vu la situation se produire chez un voisin ayant manqué d’attention. Un autre point de convergence : aucun piège ne permet de faire l’économie de certains rituels. Rappelez-vous leurs lieux de ponte favoris (lire l’épisode 2, « Le moustique tigre rugit dans les ruines du capitalisme ») : les gouttières mal foutues, les objets en plastique qui traînent, les soucoupes de pots de fleurs… Vivre avec le moustique tigre implique d’inspecter régulièrement ces endroits et de les vider de leur #eau_stagnante. Une pratique à ajouter au manuel du savoir-vivre du XXIe siècle : lavage de mains après les toilettes, port du masque en milieu clos en cas de risque de transmission de maladies aéroportées…

    Une fois ces rituels installés, faut-il utiliser des pièges ? Après un été 2023 pourri par les moustiques, l’auteur de ces lignes a eu la chance de pouvoir en tester un cette année. Le résultat est satisfaisant dans un contexte où les moustiques étaient beaucoup moins nombreux. Mais ces outils nous ont été fournis gratuitement et, forcément, on se demande si notre enthousiasme – modéré – aurait été le même en les ayant payés : il faut compter une quarantaine d’euros pour les pièges pondoirs et quatre fois plus pour ceux qui imitent la présence humaine. Johanna Fite, de son côté, nous a confié ne pas être équipée de pièges. De même pour Mathieu de Flores, entomologiste à l’Opie (Office pour les insectes et leur environnement), qui apprécie l’invention mais dit « ne pas privilégier des solutions techniques et coûteuses ».

    Pour attirer les prédateurs naturels des moustiques, on peut implanter des #mares en milieu urbain ou encore installer des #nichoirs à #chauves-souris

    Mathieu de Flores assure avoir été l’un des premiers de son département, l’Eure-et-Loir, à identifier et à signaler la présence du moustique tigre. Mais il estime que son jardin est un écosystème riche – « ça vole partout » – doté de nombreux prédateurs de moustiques. Est-ce ce qui évite chez lui une pullulation ? L’entomologiste, comme beaucoup d’autres, recommande d’explorer des solutions basées sur la nature. Les nichoirs à chauves-souris – mangeuses de nombreux insectes, dont les moustiques – sont une solution à bas coût (surtout si on les construit soi-même) et maline quand la plupart des populations de #chiroptères sont en déclin. Autre piste : implanter des mares en milieu urbain, afin de favoriser l’installation des très nombreux prédateurs de moustiques. « Cela peut être considéré comme utopiste, reconnaît Mathieu de Flores, surtout par des gens qui voudraient contrôler la nature et éradiquer les moustiques. Mais si on essaye de comprendre le fonctionnement de la nature, c’est très logique. On cherche juste à reproduire des équilibres proies/prédateurs qui sont très connus en science de l’écologie. »

    À ces solutions s’en ajoute une, à prendre avec des pincettes puisque empirique et encore balbutiante. Elle est née près de Toulouse, au sein d’un petit groupe d’habitués des ateliers d’autoréparation, explique aux Jours Denis Paillard, cofondateur de l’association Escale bricole, destinée au « partage de trucs et savoir-faire ». Débordé par les moustiques tigres et intrigué par les pièges à moustiques, cet ingénieur agronome à la retraite s’est amusé à une petite expérience collective de rétro-ingénierie : « On a acheté un modèle d’occasion et on l’a démonté. On a ensuite travaillé en groupe pour concevoir un modèle aussi efficace à partir de matériaux de récupération, comme des ventilateurs d’ordinateur, des boîtes de conserve, des chutes de tuyaux d’évacuation en PVC. On en est à la troisième génération qui est efficace et qui revient à une vingtaine d’euros, huit fois moins que dans le commerce. »

    L’association refuse de commercialiser les pièges pour favoriser la construction en groupe lors d’ateliers réunissant à chaque fois une dizaine de personnes : « On peut fabriquer une dizaine de pièges en une demi-journée, explique Denis Paillard. Et surtout, pendant tout le moment collectif, on parle énormément du moustique, de sa biologie, de son comportement. On partage nos expériences. Ce qu’on fait, c’est de la #low-tech qui repose sur une organisation collective. » La solution n’est pas magique, elle n’éradiquera pas les moustiques tigres et elle n’empêchera pas toutes les piqûres. Mais elle peut sauver l’apéro et permettre aux humains qui le souhaitent de s’associer pour cesser de nuire, même face aux nuisibles.

    https://lesjours.fr/obsessions/moustiques-tigres/ep3-cohabitation

    #moustiques #moustique_tigre #co-habitation #éradication

  • La Clusaz : La station a fait sa neige artificielle en pompant de l’eau de source illégalement pendant plus de vingt ans
    https://www.20minutes.fr/societe/4105729-20240813-neige-artificielle-eau-source-illegalement-pompee-station
    https://img.20mn.fr/56TTRwZDSWeAQbLhxRTxRSk/1444x920_a-snow-gun-of-the-ski-resort-of-font-romeu-southern-france-is-pict

    L’or Bleu•Une enquête judiciaire de l’Office français de la biodiversité a conduit à la mise au jour d’un système de pompage construit sans autorisation par la station de ski de la Clusaz permettant de diriger de l’eau de source vers une fabrique de neige

  • China’s « Rote Linien » des Wasserschutzes : Ein Gemeinschaftswerk
    https://www.asienhaus.de/aktuelles/wasserinnovation-in-china-ein-gemeinschaftswerk


    La Chine pratique l’engamenet et la participation citoyenne dans la gestion de l’eau.

    4.6.20240von Melissa Johanna Rademacher - Am 22. März 2024 fand zum 32. Mal der Weltwassertag statt. Dieser Tag soll genutzt werden, um über das Thema Wassersicherheit aufzuklären. Obwohl es sich bei Wasser um eine, wenn nicht sogar um die wichtigste Ressource handelt, erhält keineswegs jede:r gleichberechtigten Zugang dazu. Auch in China ist sauberes Wasser in einigen Regionen, gerade in Nord- und Nordwestchina keine Selbstverständlichkeit, jedoch gab es in den letzten Jahren bedeutende Fortschritte in der langfristigen Absicherung des Zuganges zu nutzbarem Wasser.

    Wasserversorgung in der Volksrepublik China

    Das starke Wirtschaftswachstum, begleitet von einem raschen Ausbau der Industrie, eine stetig zunehmende Urbanisierung und letztendlich auch der Klimawandel sind Risiken für die Wassersicherheit der Volksrepublik China. Im Jahr 2020 verfügte China mit 1,99 Kubikmetern Süßwasserressourcen pro Kopf zwar über weniger Wasser als der weltweite Durchschnitt, trotzdem gilt es nach der UN-Definition noch nicht als Land mit Wasserknappheit. Allerdings, zeigt sich auch hier, ähnlich wie in anderen Ländern, ein Abwärtstrend in Richtung Wasserknappheit.
    Ein wesentlicher Faktor bei der Bewertung der Wasserressourcen ist deren Verteilung innerhalb des Landes, da hier erhebliche Unterschiede bestehen können, so der Fall in China. Aufgrund des Monsuns gibt es im Süden und Osten Chinas deutlich mehr Niederschläge, während die nördlichen und westlichen Gebiete mit Perioden teils extremer Dürre zu kämpfen haben. Da jedoch die Hälfte der Bevölkerung im Norden lebt, sowie wasserintensive Industriezweige sich zum Beispiel in eben diesen Provinzen, z.B. Hebei angesiedelt haben, hat sich die Wasserknappheit in dieser Region zusätzlich verschärft.

    Die Urbanisierung trägt ebenso zu einer Verknappung der Wasserressourcen in den Großstädten bei, die sich mehrheitlich an der Ostküste befinden. Die Menschen in den Städten sind auf eine zentrale Wasserversorgung angewiesen und verbrauchen deutlich mehr Wasser als die Bevölkerung in ländlichen Gebieten. In der Studie zur globalen Landabsenkung eines Forschungsteams der Peking Universität, konnte das Absinken von Millionenstädten ebenfalls auf die starke Bebauung und die Grundwasserentnahme zurückgeführt werden. Wohngebiete und die Infrastruktur „versinken“ im Grundwasser.

    Während Chinas wachsende Wirtschaft und Bevölkerung einen höheren Wasserbedarf entwickelt haben, werden zeitgleich vermehrt wichtige Wasserquellen verschmutzt. Die Landwirtschaft gilt hierbei als Hauptverursacher und gleichzeitig als größter Verbraucher der Wasserressourcen. Auch wenn seit Beginn der Reform- und Öffnungspolitik die Zahlen rückläufig sind, machte der landwirtschaftliche Sektor 2020 noch 62% des Wasserverbrauchs aus; gefolgt von Industrie und Privathaushalten. Es sind Dünger und Pestizide, die über den Boden in das Grundwasser gelangen und parallel ihren Weg über das direkte Abladen in die Oberflächengewässer finden.
    Der Weg des Staates zu mehr Wassersicherheit

    Die Problematik des Nord-Süd-Gefälles bei der Wasserversorgung ist bereits lange bekannt. Die Kontrolle über die Flüsse und damit das Wasser bedeutet Macht über China. Das historische Dujiangyan-Bewässerungssystem (都江堰), das älteste seiner Art weltweit, unterstreicht die lange Geschichte und die zentrale Rolle der Wasserregulierung.
    Mit der Umsetzung des Süd-Nord-Wassertransferprojektes, eines der größten und kostspieligsten Wasserinfrastrukturprojekte die je umgesetzt wurden, versucht die chinesische Regierung der Wasserknappheit entgegenzuwirken. Über mehrere tausend Kilometer wird das angesammelte Wasser aus dem Süden in die nördlichen Provinzen geleitet. Die Umsiedlung von über 300.000 Menschen wurde hierfür in Kauf genommen.

    Die chinesische Regierung führte eine weitere Maßnahme ein: Den erstmals 2022 verabschiedeten fünfjährigen nationalen Wassersicherheitsplan. Obwohl Umweltschutz und damit auch die Sicherheit der Wasserressourcen bereits im 12. Fünf-Jahres-Plan an Bedeutung gewonnen hatten, verdeutlicht die Verabschiedung eines separaten Fünf-Jahres-Wassersicherheitsplans die Bedeutung des Schutzes der Wasserressourcen. Der Plan umfasst unter anderem den Schutz vor Überschwemmungen durch einen Ausbau der Warnsysteme und das Miteinbeziehen des Wasserschutzes in die Stadtplanung. Außerdem, soll die Wasserentnahme verstärkt kontrolliert und schonender gestaltet werden. Es zeigt sich, dass die chinesische Regierung verstärkt auf den Einsatz und die Weiterentwicklung von Technologien setzt.

    Vor dem nationalen Wassersicherheitsplan existierte bereits eine Palette an Gesetzen, die den Schutz der Wasserressourcen garantieren sollte, es zeigten sich hier aber zahlreiche Probleme bei der Umsetzung. Beim Gewässerschutz sind in der Regel Lösungen erforderlich, die politischen Akteure mit einbeziehen. Besonders bei Flüssen, die sich über mehrere Provinzen erstrecken, kann dieser Prozess stark verzögert werden und im schlimmsten Fall zu keinerlei Ergebnissen führen.

    Trotz der Hindernisse in der Umsetzung konnte die Chinesische Regierung in den letzten Jahren einige Erfolge verbuchen. Maßnahmen wie beispielsweise die Wassermanagementrichtlinien („Drei rote Linien“ - „三条红线“) aus dem Jahr 2011 und der 2015 veröffentlichte Aktionsplan zur Kontrolle der Wasserverschmutzung trugen zu einer bedeutenden Verbesserung der Oberflächenwasserqualität in den vergangenen Jahren bei. 2001 galten 44 % der Oberflächengewässer aufgrund von Verschmutzung als unbrauchbar, wohingegen 2018 der Wert nur noch bei 6,9 Prozent lag. Bei der Qualität des Grundwassers hingegen ist ein stagnierender, tendenziell eher negativer Trend zu beobachten.
    Zivilgesellschaftliches Engagement im Kampf gegen die Wasserverschmutzung

    In China zeichnet sich ein Bild von einer vom Top-down-Prinzip geprägten Umweltpolitik und den meist regierungszentrierten Maßnahmen ab. In Anbetracht dieser Umstände spielen jedoch Umwelt-NGOs eine besonders wichtige Rolle. Sie schaffen einen Raum für zivilgesellschaftliche Beteiligung, bringen neue und kritische Perspektiven in Umweltdebatten ein und fungieren vereinzelt als Mediator zwischen lokalen Regierungen und der Zivilbevölkerung.

    Eine der ältesten und bekanntesten dieser Organisationen ist „Friends of Nature“. Die Organisations brachte bereits mehrere Unternehmen, die gegen Umweltvorschriften verstießen vor Gericht. Eine weiterer bedeutender Akteur ist das „Institute of Public and Environmental Affairs“ (IPE), welches es sich seit 2006 zur Aufgabe machte, den Zugang zu Daten im Bereich der Luft- aber auch Wasserverschmutzung zu erleichtern und für mehr Transparenz zu sorgen. In den Anfangsjahren war die Organisation einigem Druck durch Firmen, aber auch lokale Politiker:innen ausgesetzt. Hinzu kam, dass bis 2013 ein regelmäßiges Sammeln von Luft- und Wasserdaten durch Messstationen für lokale Regierungen nicht verpflichtend waren. 2013 wurde auf Druck der Bevölkerung ein entsprechendes Gesetz von der Regierung verabschiedet. Eine Verordnung zur vollständigen Offenlegung der Daten folgte im Jahre darauf.

    Gegründet wurde das IPE von Ma Jun, der auch eine App namens „Blue Map“ entwickelte, die 2023 3,8 Millionen User:innen zählte. Die „BlueMap“ App und auch die Plattform „MyH20“ sammeln die Daten verschiedener Messstationen und machen sie für die Bevölkerung zugänglich. Nutzer:innen haben nicht nur die Möglichkeit auf einer Karte die Wasserqualität nachzuvollziehen, sondern verfügen darüber hinaus über eine Meldefunktion, womit einzelne Unternehmen, die die Vorschriften nicht einhalten mithilfe von Fotos gemeldet werden können. Korrupte Strukturen können so umgangen werden und Bürger:innen werden Teil der Lösung eines großen Problemes.
    Zivilgesellschaftliches Engagement ist ein Teil der Lösung – digitale Technologien ebenfalls?

    Mit Verbreitung Sozialer Medien und der Entwicklung des Smartphones zu einem Alleskönner im Alltag, stellt sich die Frage, inwiefern Informations- und Kommunikationstechnik (engl.=ICT) als Vehikel für zivilgesellschaftlicher Beteiligung, in diesem Fall beim Umweltschutz dienen können. „MyH20“ und „BlueMap“ sind zwei mögliche Beispiele für den Einsatz beim Wasserschutz in China. Das Nutzen von digitalen Technologien für Umweltschutz und zivilgesellschaftliches Engagement in China ist derweil noch ein recht junges Forschungsgebiet. Einige Studien zur bürgerlichen Partizipation haben bereits darauf hingewiesen, dass Informations- und Kommunikationstechnologien die umweltpolitische Beteiligung der Bevölkerung fördern können. Die Ergebnisse variieren jedoch hinsichtlich der Stärke dieses Effekts.

    Ein allein technikorientierter Lösungsansatz für die Wasserversorgung ist nicht ausreichend, da viele Maßnahmen ökologische und soziale Auswirkungen haben, die von der Zivilgesellschaft eingeordnet und bewertet werden müssen. Lokale Gruppen, besonders vulnerable Minderheiten müssen inkludiert werden. Es braucht das Zusammenwirken aller Akteure um Wassersicherheit für alle zu schaffen.

    #Chine #eau #démocratie

  • Nos #vêtements génèrent des #microplastiques qui polluent le #fleuve #Saint-Laurent

    Les microplastiques les plus abondants dans le #fleuve_Saint-Laurent sont les #fibres_textiles de #polyester. Lorsqu’on lave une veste en tissu polaire, de minuscules fibres de plastique s’échappent vers les écosystèmes aquatiques.

    Valérie S. Langlois est professeure titulaire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicogénomique et perturbation endocrinienne à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ; Julien Gigault est professeur et chercheur en chimie à l’Université Laval ; Raphaël Lavoie est chercheur scientifique à Environnement et Changement climatique Canada et professeur associé à l’INRS et To Tuan Anh est technicien à l’INRS.

    Nos vêtements sont faits principalement de… matière plastique. Contrairement au coton, qui provient d’une plante, le polyester et le fameux spandex ou lycra — qui rendent les vêtements plus extensibles — ne poussent pas dans la nature. Ce sont des matières artificielles conçues à partir de plastique qui sont utilisées dans la production de textiles synthétiques.

    Lorsqu’on les lave, de minuscules fibres de plastique se détachent de nos vêtements puis passent dans les canalisations. Une fois arrivées à la station d’épuration des eaux usées, elles déjouent le processus d’élimination en raison de leur taille microscopique (d’où leur nom, les microplastiques) et se retrouvent dans nos écosystèmes aquatiques.

    Nous avons récemment mené une évaluation des microplastiques présents dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de son estuaire. Nous avons constaté que les microplastiques les plus abondants étaient les fibres textiles de polyester.

    Ailleurs dans le monde, on trouve des résultats similaires. Dans la mer Caspienne, par exemple, les fibres textiles étaient également le type de microplastiques le plus retrouvé dans le système digestif des poissons.

    Dans cet article, nous proposons de brosser un portrait de cette situation préoccupante.
    Pleins feux sur les microplastiques

    Les microplastiques (dont la taille varie entre l’épaisseur d’un cheveu et celle d’un cure-dent) ont été détectés partout sur la planète, notamment dans l’eau, les sédiments, le sol, l’air, les animaux et même dans les nuages et le sang humain.

    À l’échelle mondiale, on estime que près de 110 millions de tonnes de plastiques se sont accumulées dans les rivières au fil du temps, dont 12 % seraient des microplastiques et 88 % des macroplastiques (dont la taille est supérieure à l’épaisseur dudit cure-dent).

    Les microplastiques sont reconnus comme étant les produits de la dégradation des macroplastiques. On peut par exemple penser aux particules d’abrasion des pneus, aux bouteilles de plastique ou aux fibres de lavage des textiles.

    Conséquence ? Une proportion substantielle des macroplastiques d’aujourd’hui se dégradera et se transformera en microplastiques de demain.

    Les effets néfastes de l’exposition aux microplastiques sur la santé des organismes vivants ont été largement documentés. Chez l’humain, cette exposition a été associée à une perturbation des cellules, à des troubles du métabolisme, à une réponse du système immunitaire et à des effets négatifs sur la reproduction et le développement.

    L’éventail des effets répertoriés des microplastiques sur la santé n’est probablement que la pointe de l’iceberg, alors que les efforts de recherche mondiaux se poursuivent pour étudier diverses espèces.
    Des microplastiques pour souper ?

    Les microplastiques peuvent, entre autres, s’accumuler dans les poissons que l’on pêche et que l’on élève en aquaculture. Vous aurez donc deviné qu’ils finissent par se retrouver… dans nos assiettes.

    Une étude récente a démontré la présence de microplastiques de type fibres textiles synthétiques dans la chair de poissons commerciaux destinés à l’alimentation humaine. La quantité de microplastiques était également plus grande dans les poissons carnivores, c’est-à-dire ceux qui se nourrissent d’autres poissons.

    Consommer des poissons herbivores tels que le tilapia, plutôt que des poissons carnivores comme le thon, le saumon et la truite, pourrait ainsi diminuer la quantité de microplastiques dans nos repas.

    Le fleuve Saint-Laurent et son estuaire

    Le fleuve et son estuaire drainent environ 25 % de l’eau douce mondiale. Et plus de 45 millions de personnes vivent à proximité.

    En voguant sur le fleuve, la contamination par les microplastiques peut finir par atteindre l’océan Atlantique.

    Cette situation est particulièrement préoccupante. Pourquoi ? D’une part, parce qu’elle contribue à prédire de futures charges de microplastiques dans les eaux marines. Et de l’autre, parce que le fleuve abrite plusieurs millions d’animaux, d’invertébrés et de plantes.

    Dans notre étude, nous avons évalué la portion de microplastiques qui flottent dans les 40 premiers centimètres sous la surface de l’eau à 11 sites distincts du fleuve et de l’estuaire du Saint-Laurent.

    Nos résultats sont sans équivoque : les microplastiques sont présents à tous les sites d’échantillonnage. Les catégories de microplastiques les plus abondantes étaient les fibres textiles, suivies par les fragments (provenant par exemple de sacs de plastique) et les sphères (provenant entre autres des produits cosmétiques).

    Une analyse plus approfondie a permis de déterminer que les matériaux prédominants étaient le polyester, le polyéthylène, le polypropylène, le nylon et le polystyrène.

    Ces données offrent de précieuses informations quant à la répartition et au comportement des microplastiques afin de mieux préserver et gérer nos ressources en eau douce.

    Robert Charlebois chantait « Il faut laver l’eau, laver l’eau, laver l’eau »

    Poly-Mer — une petite entreprise québécoise — a conçu un filet qui s’attache derrière un canot ou un kayak afin de récolter les microplastiques qui flottent à la surface.

    En collaboration avec Stratégies Saint-Laurent — un OSBL québécois qui vise à favoriser l’implication des collectivités riveraines dans la protection, la réhabilitation et la mise en valeur du Saint-Laurent —, nous avons testé le filet de Poly-Mer et démontré qu’il pouvait bel et bien aider à filtrer les microplastiques dans l’eau.

    À hauteur d’un seul humain, d’une seule ville, que puis-je faire ?

    L’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité signé en 2022 (aussi connu sous le nom de COP15) a reconnu une fois de plus l’importance de travailler ensemble vers l’élimination de la pollution par le plastique planétaire.

    Et si on réduisait notre consommation de la matière plastique ? La question « en a-t-on vraiment besoin ? » n’a jamais été aussi pertinente qu’aujourd’hui, tant pour le portefeuille que pour l’environnement.

    Par exemple, la gestion municipale du compost domestique devrait éviter à tout prix l’utilisation de sacs de plastique. En effet, même les sacs étiquetés comme étant biodégradables ne se décomposent pas complètement. Il vaut mieux mettre les rebuts alimentaires directement dans notre bac de compost et le laver régulièrement.

    L’élimination appropriée des plastiques à la source est essentielle, tout comme l’investissement dans des technologies de traitement des eaux usées capables de retirer les microplastiques.

    https://theconversation.com/nos-vetements-generent-des-microplastiques-qui-polluent-le-fleuve-s

    #industrie_textile #textile #habits #mode #pollution #eau #pollution_de_l'eau #Canada #plastique

  • A Napoli viene cancellata l’unica esperienza di gestione dell’acqua come bene comune

    Con una delibera della giunta guidata dal sindaco #Gaetano_Manfredi inizia la trasformazione dell’azienda di diritto pubblico Abc, che aveva raccolto in pieno lo spirito referendario del giugno 2011, in una Spa pronta ad aprirsi a capitali (e approcci gestionali) privati. Una trasformazione che taglia la partecipazione e il controllo dal basso e che viene presentata dai suoi promotori come obbligata. Ma non è così

    Un elenco di cinque piccoli paragrafi a pagina due nella delibera 266/2024 della giunta del Comune di Napoli cancella l’unica esperienza di gestione pubblica e partecipata con la cittadinanza dell’acqua e del suo ciclo integrato in una grande città italiana. L’atto attende l’approvazione del Consiglio comunale, fino ad allora Napoli rimarrà l’unica grande città ad avere dato senso compiuto nel 2013 al referendum del giugno 2011 che abrogò il quadro normativo che consentiva a soggetti privati di trarre profitto dalla gestione dell’acqua.

    Un referendum che informalmente attribuiva alla risorsa idrica lo status di “bene comune”, sulla scia dell’entusiasmo per la vittoria dei comitati proponenti la prima giunta de Magistris trasformò l’Arin, la Spa che gestiva l’acqua, nella società speciale di diritto pubblico #Acqua_bene_comune (#Abc).

    Alberto Lucarelli, docente di Diritto costituzionale e pubblico all’Università Federico II, allora assessore ai Beni comuni proprio a Napoli, oggi amareggiato spiega come “dietro la delibera 266 della giunta di Gaetano Manfredi c’è il progetto politico di dimostrare che la governance dell’azienda non funziona così da perdere competitività in favore di soggetti privati incalzanti. L’obiettivo è procedere gradatamente alla trasformazione della forma giuridica da un soggetto di diritto pubblico a una Spa a capitale pubblico per poi divenire una società mista. In Campania preme Acea, un soggetto privato che opera all’interno della Gori su un territorio confinante a quello di Abc”.

    L’inizio della trasformazione di Abc avviene cancellando tre punti essenziali dello statuto. Del consiglio di amministrazione (Cda) non potranno più farne parte i due componenti designati dalle associazioni ambientaliste, una partecipazione gratuita come quella anche del presidente. Con le modifiche della giunta Manfredi vengono stanziati 78mila euro annui per un Cda nominato dal ceto politico, restaurando quella prassi che riserva posti di sottogoverno agli esuberi, oltre a incentivare il rischio di una subordinazione dei dipendenti verso i partiti.

    Consigliere dimissionario in contrasto con la proposta di stravolgimento dello statuto è l’avvocato Domenico Aiello del Wwf. “Il nostro è stato un supporto tecnico e qualificato. Da professionisti e ambientalisti abbiamo notato che l’azienda non prevedeva negli appalti i decreti legislativi sui Criteri minimi ambientali (Cam), oltre a pretenderli abbiamo lavorato sulla formazione di tutti i dipendenti affinché conoscessero la norma e le linee guida europee così da rappresentarle nell’operato. Oltre all’aspetto tecnico la nostra presenza rappresentava gli interessi della società civile e delle future generazioni. Siamo stati depositari di tutta l’attività dei comitati e abbiamo garantito divulgazione e sensibilizzazione promuovendo le giornate dell’acqua, aprendo porte dell’azienda e il Cda ai cittadini”.

    Altro punto essenziale che mina la partecipazione dal basso alla vita di Abc è il ridimensionamento dell’osservatorio sull’acqua. “Lo pensammo come un parlamentino -spiega Lucarelli- con la partecipazione del Consiglio comunale, delle municipalità, dei lavoratori dell’azienda e dei cittadini con una rappresentanza degli utenti del servizio; l’organo sarà privato della missione originaria perché le sue deliberazioni non saranno vincolanti, un conto è avere un consesso in grado di esercitare attività di proposta e controllo sull’azienda, altro è trasformarlo in sfogatoio di consultazione che genera frustrazione”.

    Il terzo punto riguarda la revoca dell’obbligo della stesura di un bilancio partecipato a ambientale. Uno dei doveri aziendali che maggiormente godeva dell’apporto tecnico delle associazioni, un bilancio che riuscisse a combinare gli aspetti di gestione ed efficienza ed economicità orientati nel rispetto e nella tutela della risorsa idrica, un modello di bilancio nel 2013 percussore di quelli oggi richiesti dal Green Deal europeo, ed è strano che le forze politiche che più di altre si dichiarano europeiste in scala locale smentiscano tale indirizzo e coinvolgimento.

    Tre modifiche dello statuto di Abc che snaturano l’azienda, proposte al Consiglio comunale senza alcuna discussione con quella articolata eterogeneità che undici anni fa diede vita alla prima municipalizzata partecipata dai cittadini, proposte/imposizioni che giacciono ferme nell’anticamera del Consiglio comunale, ferme per l’azione di contrasto sollevata da diverse personalità e da qualche ordine del giorno critico approvato nelle municipalità che si sentono private dalla possibilità di incidere sulle scelte dell’ente gestore di un bene che si voleva comune.

    Quando è nata Abc il confronto con movimenti, associazionismo, giuristi, consulte e con Eau de Paris, l’azienda pubblica che gestisce l’acqua nella capitale francese da cui Abc ha preso spunto, fu lungo e complesso, “ma mai estenuante -racconta Lucarelli- ed è così che Abc divenne l’unica azienda e Napoli l’unica grande città ad avere assunto il referendum del 2011, anche in assenza di un quadro normativo che desse seguito al volere popolare il Comune mise su una costruzione giuridica che trasformò una spa in Abc. Un risultato incredibile se si pensa che l’allora Governo Berlusconi dopo due mesi dal referendum approvò un provvedimento che riproduceva ciò che i cittadini italiani avevano abrogato. Abbiamo sempre detto che Abc è una azienda speciale, ma molto più speciale perché la sua specialità era dettata dalla governance”.

    Una vocazione alla privatizzazione che vuole in continuità tutti i governi nazionali che si sono succeduti negli undici anni di vita di Abc e che oggi vede propensa una amministrazione cittadina formata da quel “campo largo” che si candida ad alternativa nel Paese. “È chiaro che la trasformazione di Abc gode dell’orientamento dell’attuale amministrazione locale e da scelte nazionali -continua Lucerelli- c’è un decreto legislativo del 2022 che comprime lo spazio degli affidamenti diretti in house ed esclude la possibilità di affidare ad aziende speciali la gestione di servizi pubblici essenziali; a Napoli il problema si porrà nel 2027 quando scadrà l’affidamento dell’Ente idrico campano ad Abc e già si dice con ipocrisia che saremo costretti dalla norma nazionale a trasformare l’azienda in Spa. Non è vero perché l’atto di affidamento del 2022 può essere prorogato per altri trent’anni, il pallino è nelle mani del sindaco Manfredi e della sua giunta, che non si dica che saranno obbligati dalla legge perché l’atto di affidamento non lo dice”.

    https://altreconomia.it/a-napoli-viene-cancellata-lunica-esperienza-di-gestione-dellacqua-come-
    #eau #bien_commun #Naples #Italie #privatisation #re-privatisation #municipalisation

  • ‘The river reclaimed its course’: Geologist explains Wayanad landslide

    Geologist Dr K Soman explained to TNM the geological factors that caused the landslide in Vellarimala in Kerala’s Wayanad and the land use patterns that aggravated its impact.

    “Water has memory, it remembers the paths it used to once flow along,” said Dr K Soman, about the destructive path that water and debris took immediately after the landslide in Vellarimala in Kerala’s Wayanad on Tuesday, July 30. The massive landslide swept away large parts of Mundakkai and Chooralmala in Meppadi grama panchayat.

    Soman, a retired scientist and former head of the Resources Analysis Division of the National Centre for Earth Science Studies (NCESS), explained to TNM the geological factors that caused the landslide and the land use patterns that aggravated its impact.

    Several factors are at play in a landslide, such as slope, soil thickness, nature of soil and rocks, and rainfall. However, differences in soil type and rock formations can mean that factors contributing to landslides are different in different locations, Soman said.

    “Soil piping (formation of underground tunnels due to subsurface soil erosion) is considered a factor contributing to landslides, but that is applicable in places with alkaline soil, like the Himalayas, not in Kerala, which has acidic soil. Instead, landslides along the Western Ghats in Wayanad can be attributed to fractured rocks,” he said.

    Fracturing of rocks is a natural geological phenomenon by which they are divided into two or more pieces by joints or faults. “If one examines the topography of Vellarimala, you can see that the landslide appears to have originated from a saddle (a low point between two areas of higher ground). Saddles can be formed in two ways – either by fracturing or by erosion. Saddles formed by erosion usually occur in limestone, which is not the case in this location. The one in Vellarimala was caused by fracturing,” Soman said.

    According to him, water accumulates in the faults of fractured rocks, and when the soil reaches saturation, the water bursts forth, taking with it soil, rocks, and vegetation. “The Vellarimala landslide itself is a natural phenomenon, even though one has to admit that the rains were excessive and would have led to greater water accumulation within a short time.”

    Moreover, the difference in altitude between Vellarimala, where the landslide originated, and the towns that it ravaged heightened the impact of the debris flow. “Vellarimala is approximately 2,000 m above mean sea level, while Mundakkai and Chooralmala are 900-1,000 m above mean sea level. That is a drop of almost 1,000 m, but in a very short distance of a few kilometres. This means that the landslide debris must have descended upon Mundakkai and Chooralmala with great force in no time, sweeping away everything on its course,” Soman said.

    He distinguished the Wayanad landslide from the one in Shirur, Karnataka on July 16. “The Shirur landslide was caused only due to human activity. It was solely the unscientific construction of the highway that caused it,” Soman said.

    At the same time, Soman attributed the large-scale destruction that happened in Mundakkai and Chooralmala to inordinate human activity. The scale of the Wayanad tragedy is the direct result of unscientific land use patterns in the affected areas, he said, explaining the role of tea plantations in the tragedy. “When the British set up tea plantations in areas of high altitude, they levelled the small gullies through which water flowed downstream, and settled their workers along the river terraces (levelled surfaces formed by sediments deposited by the river). Later, towns developed along these areas.”

    “The greatest losses have been caused downstream from Vellarimala in Mundakkai and Chooralmala. In both places, the houses and buildings were situated on the river terrace. The Vellarmala school too stood on one such river terrace formed by a turning in the river’s course.”

    “The river used to once course through these terraces and must have been diverted to its present course either by a previous landslide or due to reduced water. However, when the landslide struck on July 30, it reclaimed its course, thus destroying hundreds of houses and other buildings along its path,” Soman explained.

    “Water has memory, it remembers its course, even centuries after it was diverted. It’s dangerous to attempt to trick nature by occupying the path of a river,” he said.

    Soman also pointed to another reason why Chooralmala and Mundakkai were unsuitable for human habitation. The area had experienced landslides of lesser intensity in 1984 and 2020. Soman said that the angular rocks point to the possibility that there had been other landslides too in the past century or before. “The recent landslide has exposed angular rock masses on the river bank in Chooralmala. These rocks could have been brought there only by a previous landslide.”

    “It is unfortunate that despite a precedent of landslide in this location, people were still allowed to live in these two affected areas.”

    https://www.thenewsminute.com/kerala/the-river-reclaimed-its-course-geologist-explains-wayanad-landslide

    #mémoire #rivière #eau #cours_d'eau

  • « Comment allons-nous résoudre les guerres de l’eau dans le monde ? Un ancien tribunal de Valencia apporte une réponse »

    Tous les jeudis à midi, devant la porte ouest de la cathédrale de Valencia [capitale de la Communauté valencienne], neuf personnages vêtus de noir – l’un d’eux portant un couvre-chef et un bâton de cérémonie – se rassemblent pour leur réunion hebdomadaire, comme ils le font depuis des centaines d’années. Il s’agit du Tribunal des Aigües, un tribunal des eaux qui pourrait être la plus ancienne institution judiciaire d’Europe.

    Il peut sembler être une relique du passé, mais en fait, au milieu d’une crise mondiale de l’eau, le tribunal est plus pertinent que jamais. Nous sommes une civilisation qui risque de commettre un aquacide. En raison des sécheresses causées par le changement climatique, de l’expansion de l’agriculture industrielle et de l’urbanisation croissante, une personne sur quatre sera touchée par la pénurie d’eau au cours des prochaines décennies, et des villes comme Los Angeles, Le Caire, Melbourne et São Paulo seront confrontées à de graves pénuries. Les conflits liés à l’eau se multiplient, tant à l’intérieur des pays qu’entre eux – « nous nous battons » de plus en plus pour l’eau plutôt que pour le pétrole et la terre. En outre, dans des pays comme le Royaume-Uni, les compagnies privées de distribution d’eau font grimper les prix et siphonnent les superprofits tout en déversant les eaux usées dans les rivières.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/07/31/comment-allons-nous-resoudre-les-guerres-de-le

    #international #commun #eau

  • Un fongicide détecté dans l’eau du fleuve Charente
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/07/30/un-fongicide-detecte-dans-l-eau-du-fleuve-charente_6262099_3244.html

    Le 25 juillet, par le biais d’un communiqué de presse, l’intercommunalité a révélé que des analyses de la qualité de l’#eau_potable, effectuées dans le cadre d’un contrôle sanitaire diligenté par l’Agence régionale de santé (ARS) et l’agglomération rochelaise, ont fait apparaître « des pics de fosétyl allant jusqu’à 0,43 microgramme par litre, alors que le seuil de qualité est établi à 0,1 microgramme par litre ».
    Le seuil de potabilité établi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour cette molécule, rappelle le communiqué, est fixé à « 9 000 microgrammes par litre ».
    Les Rochelais, comme une grande partie des résidents de la Charente-Maritime, plus nombreux qu’à l’habitude en période de haute saison touristique, peuvent continuer à boire l’eau du robinet, assure la communauté d’agglomération, bien qu’elle soit « classée non conforme ». Mais la présence de fosétyl, un traitement fongicide utilisé contre le mildiou, en particulier dans le vignoble du Cognaçais – la Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime n’a pas répondu à nos sollicitations –, laisse encore une fois planer le soupçon sur la qualité de l’eau de la Charente, déjà surnommée « le #fleuve le plus pollué de France ».

    [...] Régulièrement classée parmi les départements les plus consommateurs de produits phytosanitaires, la Charente-Maritime demeure sur la première marche du podium pour l’achat de glyphosate. Conséquence : des captages d’eau potable déconnectés du réseau les uns après les autres. Près de 170 captages ont été abandonnés de 1984 à 2012.

    #pollution #pesticides #agriculture

  • La Serbie relance un projet controversé de mine de lithium avec le géant Rio Tinto
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/06/17/la-serbie-relance-un-projet-controverse-de-mine-de-lithium-avec-le-geant-rio

    Le gouvernement serbe avait officiellement annoncé en janvier 2022 « la fin » du projet et la révocation de toutes les licences accordées au géant minier anglo-australien #Rio_Tinto pour ouvrir sur le territoire de ce pays des Balkans l’une des plus grandes mines de #lithium d’Europe. Mais, surprise, dimanche 16 juin, le président et homme fort de la #Serbie, Aleksandar Vucic, a annoncé dans les colonnes du quotidien financier britannique Financial Times la relance de ce gigantesque projet minier visant à produire 58 000 tonnes de lithium par an.

    Un volume suffisant pour « fournir 17 % de la production européenne annuelle de véhicule électrique », vante M. Vucic dans cette interview en justifiant son retournement deux ans et demi après son annonce d’annulation par de « nouvelles garanties » qui auraient été apportées par Rio Tinto pour rassurer l’opinion publique serbe, fortement opposée à la mine. Ce brusque changement de pied devrait soulager l’#Union_européenne (#UE), qui essaie désespérément de sécuriser ses sources d’approvisionnement de ce minerai crucial pour la transition écologique.

    Situé dans le sud-ouest de ce pays candidat à l’adhésion à l’UE, le filon de Jadar est en effet considéré depuis longtemps comme un des plus prometteurs du Vieux Continent.

    [...]

    Si la relance du projet s’annonce aussi facile, c’est qu’en réalité il n’avait pas été totalement enterré, en dépit des annonces. Depuis 2022, Rio Tinto avait notamment continué d’acquérir des terres dans la région de Loznica, où la mine devrait avoir, en tout, une emprise de près de 400 hectares. Les diplomates européens – à commencer par les Allemands très inquiets pour l’approvisionnement de leur puissante industrie automobile – continuaient aussi discrètement à faire pression en coulisses sur la Serbie pour qu’elle revienne sur sa décision en promettant en contrepartie d’installer sur son territoire plusieurs activités liées à la mobilité électrique.

    L’Allemagne mise sur la Serbie pour approvisionner son industrie automobile en lithium
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/07/19/l-allemagne-mise-sur-la-serbie-pour-approvisionner-son-industrie-automobile-

    Même si le chancelier allemand a joué de la fibre européenne, il s’agissait avant tout de promouvoir une mine essentielle pour l’#industrie_automobile_allemande, qui cherche à s’extraire de sa dépendance actuelle presque totale à la Chine en ce qui concerne ses approvisionnements en batterie. Pour Berlin, le gisement de #Jadar présente de nombreux avantages, notamment sa proximité géographique (il se trouve à quelques centaines de kilomètres seulement de ses usines automobiles) et son installation dans un pays candidat à l’adhésion à l’UE.

    [...]

    « Nous ferons tout pour respecter l’ensemble des normes de protection de l’#environnement_ », a promis M. Scholz, vendredi, aux Serbes, en s’épargnant par ailleurs toute critique contre les dérives autoritaires de M. Vucic, un dirigeant nationaliste qui compte visiblement sur le lithium pour s’attirer les bonnes grâces de l’UE. Même s’il a reconnu que la population regimbait toujours contre le projet, « _il n’y a pas de meilleures garanties environnementales que celles de l’UE », a estimé M. Vucic. Ce dernier a aussi vanté « les milliards d’euros d’investissement et les dizaines de milliers d’emplois » qui devraient être générés, non seulement par l’ouverture de la #mine, mais aussi par des usines de #batteries.

    « Nous n’avons pas conclu d’accord avec Vucic. C’est Rio Tinto, et nous avons obtenu qu’il améliore son projet sur tous les aspects environnementaux grâce à la pression de la société », se défend auprès du Monde Franziska Brantner, secrétaire d’Etat (écologiste) au ministère allemand de l’économie, chargée des industries extractives. Également présente à Belgrade, cette élue des #Verts, qui gouvernent en coalition avec les sociaux-démocrates à Berlin, a largement participé aux efforts diplomatiques pour convaincre les Serbes. Elle a par ailleurs tenté de rassurer les partis écologistes locaux, en promettant que Rio Tinto avait pris des engagements supplémentaires pour protéger l’environnement.

    Même s’ils ont promis de nouveaux blocages, les opposants serbes sont de toute façon sonnés et divisés par leurs défaites électorales successives aux élections législatives et locales. Ils ne semblent pas en mesure de reproduire le mouvement de blocage qui avait entraîné la suspension du projet, en 2022. « Nous devons prouver que l’extraction de lithium peut être faite de façon écologique et nous allons suivre de près la mise en œuvre du projet, promet Mme Brantner. Si les Chinois avaient mené le projet, je ne suis pas sûre qu’ils auraient insisté sur la mise en œuvre de critères européens. » Alors que le filon de Jadar était aussi lorgné par Pékin, M. Vucic s’est fermement engagé à ce qu’il desserve uniquement les usines européennes.

    • The influence of exploration activities of a potential lithium mine to the environment in Western Serbia
      https://www.nature.com/articles/s41598-024-68072-9

      The lithium ore excavation in Western Serbia (Jadar) in a populated and lively agricultural area would be the first and unique such a case in the World. The construction of a mine and processing plant, within the same industrial complex, for the extraction of lithium and boron would destroy the life activities of about 20.000 people of the local community which already make a very good living. The company plans to place a mine and processing plant in the mid of fertile soil surrounded by settlements that resides above the biggest reserve of underground drinking water in western Serbia, and also tailings dump waste between two torrential rivers that are flooding the field every couple of years. The big problem related to the exploitation of lithium in the world is the aggressive chemical extraction process that involves huge amount of concentrated mineral acids, primarily concentrated sulfuric acid. The consumption of enormous amount of water to produce lithium carbonate consequently would generate vast amounts of wastewater which would be of great permanent polluting threat to the surface and underground water.

      #pollution #eau #déforestation #terres #arsenic

  • #Fontanelle

    Lìbere - liberi di bere! è una mappa interattiva delle fontanelle, utile per visualizzarne la collocazione in città e fuori, attraverso googlemaps. Per individuare facilmente quella più vicina da raggiungere, basta muoversi nello street view e affidarsi agli scatti fotografici in preview (Google warranty).


    È una piattaforma per la condivisione di contenuti sull’acqua del rubinetto, un invito a partecipare (inteso come prendere parte) per segnalare le fontanelle non ancora inserite, aggiungerle, e interpretarle!

    https://www.fontanelle.org

    Et il y a une app pour smartphone pour ajouter des points d’eau :
    https://www.fontanelle.org/mobile
    ou alors pour signaler de nouveaux points d’eau à partir du site web :
    https://www.fontanelle.org/login.aspx?ref=https://www.fontanelle.org/Segnala-Fontanella.aspx

    #points_d'eau #eau_potable #fontanelle #fontaines_à_eau #crowdsourcing #visualisation #cartographie #monde #cartographie_participative #eau_potable#espace_public #communs #commons

    Dommage qu’iels utilisent google maps, mais bon... voilà...
    Je l’utilise notamment quand je suis en vadrouille pour trouver des endroits pour remplir ma gourde d’eau...

  • #Gaza : le #virus de la #polio détecté dans les eaux, Israël accusé d’utiliser l’#eau_comme_arme

    L’ONG Oxfam accuse #Israël d’utiliser l’eau comme une arme de guerre à Gaza, avec des coupures d’approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement. En conséquence, la polio menace désormais la population de l’enclave, le virus ayant été découvert vendredi 19 juillet dans des échantillons d’#eaux_usées par le ministère de la Santé local et l’Unicef. Une nouvelle inquiétante, car la maladie se propage très vite et représente un vrai danger pour les camps surpeuplés.

    Pour l’instant, aucun cas de poliomyélite n’a été détecté chez un humain, a déclaré l’Organisation mondiale de la Santé, le virus n’ayant « à l’heure actuelle été isolé que dans l’environnement ». Mais « cette découverte est extrêmement préoccupante", a souligné le porte-parole de l’agence onusienne Christian Lindmeier. Elle était « malheureusement attendue » étant donné la situation sanitaire dans la bande de Gaza soumise à des bombardements intensifs depuis neuf mois par les forces israéliennes.

    La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus (le #poliovirus) qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles.

    Avec un taux de 89 %, la #couverture_vaccinale contre la poliomyélite était « optimale » avant le début de l’offensive israélienne, grâce à des campagnes de #vaccinations systématiques assurées par les agences onusiennes. Mais dix mois plus tard, la situation a radicalement changé. De dizaines de milliers d’#enfants de moins de cinq ans risquent de contracter la polio et d’autres pathologies, selon Christian Lindmeier.

    « La destruction du système de santé, le manque de sécurité, les obstacles pour accéder, les déplacements constants de population, la pénurie de fournitures médicales, la mauvaise qualité de l’eau et l’insuffisance de l’assainissement, énumère ce porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Tout cela fait baisser les taux de vaccination systématique et augmentent le risque de maladies évitables par la vaccination, y compris la polio. »

    D’après Oxfam, Israël a détruit 70 % de toutes les pompes à eaux usées de Gaza, ainsi que la totalité des usines de traitement. Cela dans une pratique intentionnelle, selon James Elder de l’Unicef, qui dénonce également « une volonté délibérée et constante des autorités qui ont le pouvoir légal et militaire d’empêcher l’acheminement de l’aide vitale à Gaza ».

    Aujourd’hui, seuls 16 des 36 hôpitaux de l’enclave palestinienne sont partiellement fonctionnels. Tout comme près de la moitié des centres de santé.

    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240720-gaza-le-virus-de-la-polio-d%C3%A9tect%C3%A9-dans-les-eaux-isra%C3%ABl-a
    #poliomyélite #eau #maladie #santé #Palestine

  • #Lavoirs de #France

    Présentation

    Un lavoir est un bassin public pour laver le linge. Le lavoir est alimenté en #eau soit par une source ou un cours d’eau, en général couvert où les lavandières lavaient le linge. Certains étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment. En pierres, en briques, ou plus modestement en bois ou en torchis, ils méritent d’être conservés.

    Pourquoi ce site ?


    Le but de ce site est de faire découvrir les lavoirs et de guider les promeneurs ou les cyclotouristes pour les visiter.
    Permettre de mieux apprécier ce #patrimoine local lieu de vie et de rencontre.
    Inciter les municipalités à restaurer leurs lavoirs, témoins de l’Histoire locale.
    Inviter les heureux propriétaires de lavoir à entretenir ce patrimoine fragile.
    Admirer les efforts consentis par certaines municipalités pour rénover et embellir leur lavoir.
    Que cette promenade champêtre avive en vous l’envie de contribuer, d’agir pour que ces lavoirs soient restaurés et mis en valeur.
    Ce site est aussi le votre.
    Si vous connaissez un lavoir qui n’existe pas sur ce site, merci de le signaler (ici : https://www.lavoirs.org/form_upload.php) pour le mettre en valeur.

    https://www.lavoirs.org

    Une #liste :
    https://www.lavoirs.org/departements.php

    #recensement #cartographie #visualisation #photos

    Tellement dommage qu’iels utilisent google maps et qu’en général la présentation visuelle n’est pas très bien pensée...

  • « Ce ne sont pas les #bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes »

    Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre ces retenues très gourmandes en eau se tient ce samedi dans le Sud-Ouest et l’Ouest, l’hydroclimatologue #Florence_Habets fait le point sur ce que la science en dit.

    « La guerre de l’eau a commencé » : le titre était bien trouvé. Samedi 13 juillet, l’hydroclimatologue Florence Habets s’est glissée parmi le public du Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne) pour assister à un débat entre l’activiste Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, et l’agriculteur Patrick Franken, vice-président de la chambre d’agriculture départementale. Le débat n’a pas vraiment eu lieu, tant les positions étaient inconciliables, regrette la directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure de Paris.

    Ce vendredi 19 juillet, les écologistes, rassemblés depuis mardi et ce week-end non loin du chantier de la bassine controversée de #Sainte-Soline (#Deux-Sèvres), ont manifesté près du site où doit être construit un autre ouvrage du même genre, à Saint-Sauvant (Vienne). De leur côté, une centaine d’agriculteurs hostiles à la contestation se sont pressés à Melle (Deux-Sèvres). « Opposée à toute violence » mais acculée à soutenir la « désobéissance civile » au nom de la science, Florence Habets constate tristement que seul le vacarme militant a permis de questionner l’#irrigation intensive. Pour nourrir les « échanges » qu’elle rêverait apaisés, la chercheuse passe en revue quelques publications récentes consacrées aux bassines et autres retenues d’eau.

    Qu’est-ce qu’une bassine, selon la science ?

    On ne trouve pas trace de ce mot dans la littérature scientifique ; les Anglo-Saxons parlent de « reservoir » ou de dam (« barrage »). Une bassine, c’est une #retenue_artificielle_d’eau, creusée sur plusieurs mètres de profondeur avec des #digues sur les quatre côtés, rendue étanche au moyen d’une #bâche. Une sorte de version extra-large des petits #bassins_de_rétention au bord des autoroutes. Une bassine ne se remplit pas de façon naturelle mais par #pompage, dans une nappe ou une rivière. C’est ce qui la distingue d’une retenue plus classique, « collinaire » (alimentée par l’écoulement venu des collines et par le captage de sources), ou posée sur un cours d’eau (barrage).

    A partir de quand les retenues d’eau artificielles se sont-elles multipliées ?

    L’irrigation massive a commencé dans les années 70-80, surtout après la sécheresse historique de 1976. Des agriculteurs ont construit de petites #retenues_collinaires dans leurs champs. C’était rentable : ils ne payaient pas les volumes qu’ils prélevaient. Aujourd’hui, l’irrigation continue de croître, notamment dans le Nord.

    Combien y a-t-il de bassines et autres réserves artificielles d’eau en France ?

    On connaît mal l’ensemble des retenues en France. Certaines ont été déclarées, lorsqu’il y avait des aides de l’Etat ou de la Politique agricole commune européenne, mais pas toutes. Aujourd’hui, alors que leur construction est soumise à autorisation, beaucoup restent méconnues, voire illégales. Un rapport présenté en avril par France Stratégie a estimé le nombre des retenues artificielles à 670 000 grâce à des données satellitaires. C’est beaucoup, une par kilomètre carré, 1 % de la surface du pays. L’opération a été bien plus délicate que le comptage des piscines, car la végétation ou les algues peuvent masquer leur surface. Le volume stocké dans ces réserves artificielles serait de 18 milliards de m³.

    Quel volume total est consacré à l’irrigation en France ?

    En 2020, plus de 3 milliards de m³, soit 11 % des prélèvements d’eau. Mais comme il n’y a pas de compteurs, il ne s’agit que d’une estimation.

    Les détracteurs des bassines leur reprochent de favoriser l’#évaporation de l’eau. Quel volume ce #gaspillage représente-t-il ?

    D’après le rapport de France Stratégie, environ un milliard de m³ s’évapore chaque année sur 18 milliards. Le chiffre demande à être affiné en fonction des types de retenues. L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’il y a davantage d’évaporation dans les bassines où l’eau est stockée sans mouvement ni renouvellement pendant des mois.

    Vous avez encadré une étude de master sur la situation hydrologique dans le bassin des #Autizes, en #Vendée, lieu d’implantation des premières bassines françaises à partir de 2006. Quelles sont ses conclusions ?

    Ce travail raconte que les premières bassines sont des pansements sur des plaies. A l’époque, dans cette partie du Marais poitevin où les #cultures_intensives se sont développées sur d’anciennes prairies à coups d’irrigation massive, les agriculteurs pompaient tellement dans les nappes phréatiques, l’été, que des cours d’eau se trouvaient à sec. Parfois, le sens du courant changeait car, dans ce coin, les rivières sont souvent connectées avec les réserves souterraines. Et le niveau de certaines nappes descendait si bas, au-dessous du niveau de la mer, que de l’eau salée menaçait de faire intrusion et de les polluer. Pour donner un fondement scientifique à leurs craintes, les bénévoles des associations environnementales ont fait des mesures et produit des données. Les résultats étaient alarmants.

    Comment l’Etat a-t-il réagi à cette alerte ?

    Ce milieu naturel emblématique est protégé au niveau européen, donc l’Etat a dû trouver une solution pour limiter les atteintes écologiques. Au lieu de réduire fortement l’irrigation, il a choisi de faire construire ces fameuses premières bassines tout en les finançant. En parallèle, la gestion des prélèvements a été confiée à l’#Etablissement_public_du_Marais_poitevin, qui a des missions de protection de l’eau et de la biodiversité. Les seuils en deçà desquels les prélèvements dans les nappes sont impossibles ont aussi évolué, ce qui a permis de préserver ces réserves. Le tout s’est fait dans la concertation, avec des échanges entre irrigants, l’accord des associations écologistes, et sous la supervision de l’Etablissement public du Marais poitevin.

    Les promoteurs des bassines disent qu’après la construction de ces ouvrages en Vendée, le niveau des nappes est remonté durant l’hiver.

    Ce ne sont pas les bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes qui ont mis un terme aux pratiques agricoles malmenant le milieu ; elles ont aussi rendu les contraintes environnementales acceptables. Mais tout n’est pas parfait. Le projet controversé de la #Coop_79 [#coopérative_des_Deux-Sèvres, ndlr] dont fait partie la bassine de Sainte-Soline, est, lui, porté par un groupement d’irrigants, sans le contrôle d’une structure chargée de préserver l’eau et la #biodiversité. Les engagements environnementaux sont assez limités.

    Le plan d’adaptation de la France au changement climatique dort dans les tiroirs du ministère de la Transition écologique. Un futur texte éclairé par la science devrait-il prôner un moratoire sur les bassines ?

    Les 10 % d’économies d’eau prévues par le #plan_Eau, présenté l’an dernier, font malheureusement l’impasse sur l’#agriculture : les seules économies demandées portent sur l’#eau_potable. En mai, après la crise agricole, beaucoup de décisions défavorables à l’eau et à la biodiversité ont été prises ; un décret a même limité les possibilités de recours contre les bassines. L’urgence serait plutôt d’aider ceux qui se tournent vers une irrigation raisonnée et raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs se trouvent coincés dans un système qui leur impose de produire plus pour rentabiliser des outils de production et d’irrigation chers. Les bassines sont coûteuses à construire (une bâche immense est plus onéreuse qu’un simple petit lit d’argile), à faire fonctionner (le prix de l’électricité pour pomper l’eau s’envole), et elles ont une durée de vie limitée (les bâches ne sont pas éternelles). Les premières ont été vues comme des objets de transition, non pérennes. Ce ne sont pas des moyens d’adaptation au changement climatique. On a affaire, ici, à un problème de #politique_publique stupide, pas d’agriculteurs.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/ce-ne-sont-pas-les-bassines-qui-ont-sauve-les-nappes-mais-les-regles-de-g
    #nappes_phréatiques #méga-bassines #eau

  • Scandale des eaux en bouteille : la fraude de #Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans

    Dans le cadre de l’#enquête_judiciaire visant Nestlé sur les traitements interdits des #eaux_minérales naturelles, de nouvelles investigations révèlent que la multinationale trompe les consommateurs depuis plus de quinze ans.

    L’ampleur de la #fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que Mediapart a pu consulter, sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé.

    Depuis 2005, la #multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la #qualité équivalait à celle de l’#eau_du_robinet. Mais à un #prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la #responsabilité du groupe Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types.

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe #Alma (qui commercialise les eaux de la marque #Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des #traitements non conformes des eaux commercialisées comme « #eaux_minérales_naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France,

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de #purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des #contaminations bactériennes ou chimiques.

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’#UV, de #filtres_à_charbon_actif ou de #microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « #eaux_de_source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition.

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « #tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ».

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les #Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de #contaminations_bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites.

    Des contaminations fréquentes

    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de #pathogènes et de #bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au #changement_climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de #classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ».

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique.

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les #pollutions_bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges.

    Nestlé date certains traitements de 1993

    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ».

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de #filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de #pesticides et de #métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’#image de #marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de #CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. »

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux.

    Caractère systémique de la fraude

    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ».

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et #Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel #choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la #responsabilité_morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du #délit_de_tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la #publicité_mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la #surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli
    #réputation

  • Scandale des #eaux_en_bouteille : la fraude de Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli

    #nestlé_waters

    L’ampleurL’ampleur de la fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que #Mediapart a pu consulter, sur le #traitement #frauduleux des eaux minérales par #Nestlé

    Depuis 2005, la multinationale a vendu plus de 18 milliards de #bouteilles d’#eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la qualité équivalait à celle de l’eau du #robinet. Mais à un prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette #fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la responsabilité du #groupe_Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types. 

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe Alma (qui commercialise les eaux de la marque Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des traitements non conformes des eaux commercialisées comme « eaux minérales naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France, 

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des contaminations bactériennes ou chimiques. 

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’UV, de filtres à charbon actif ou de microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « eaux de source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition. 

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ». 

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de contaminations bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites. 

    Des contaminations fréquentes
    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de pathogènes et de bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ». 

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au changement climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants. 

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ». 

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique. 

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les pollutions bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges. 

    Nestlé date certains traitements de 1993 
    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ». 

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de pesticides et de métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’image de marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Il s’agit d’une #fraude_organisée, qui a perduré sur plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. » 

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux. 

    Caractère systémique de la fraude
    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ». 

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la responsabilité morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle. 

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du délit de tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la publicité mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    Pascale Pascariello