#eau_potable

  • À #Volvic, #Danone pompe malgré la #pénurie d’#eau

    Dans le #Puy-de-Dôme, les habitants sont priés de réduire leur consommation en eau potable. Des #restrictions auxquelles échappe la #Société_des_eaux_de_Volvic, propriété de Danone.

    En mai, ferme les robinets. Depuis la semaine dernière, quarante-quatre communes du Puy-de-Dôme sont visées par un #arrêté_préfectoral de restriction sur l’eau potable « pour éviter les risques de #pénuries ». Au nord de Clermont-Ferrand, interdiction jusqu’à fin juin de laver sa voiture, remplir une piscine et arroser son jardin entre 10 et 18 heures. Les entreprises du territoire sont également tenues de diminuer d’un quart leurs prélèvements sur le réseau.

    C’est la conséquence d’une #sécheresse_hivernale durable et de la chute du débit de la source principale du secteur, le #Goulet, sur la commune de Volvic. Pourtant, la Société des eaux de Volvic (#SEV), filiale de Danone, qui embouteille plus d’un quart de l’eau de la #nappe_souterraine, n’est, elle, pas concernée par ces restrictions. La raison ? « Les activités de Volvic n’ont pas d’impact » sur le réseau d’eau potable car elles sont « effectuées en aval de la source », explique l’entreprise. C’est même « en solidarité avec les acteurs du territoire » que la SEV applique d’elle-même « une baisse 5 % de ses autorisations de prélèvements ».

    Restriction symbolique

    Est-ce là une belle « contribution à l’effort collectif » de la part d’une entreprise qui exporte des pleins camions de bouteilles en plastique et revend une ressource souterraine commune 100 à 300 fois plus cher que l’eau du robinet ? Pas vraiment. La SEV se borne en fait à appliquer des mesures qu’elle a elle-même établies dans son #plan_d’utilisation_rationnelle_de_l’eau (#PURE). Ce document, non rendu public, a été cosigné entre la SEV et la préfecture en septembre 2021 et engage l’entreprise à réduire son niveau maximum de #prélèvement mensuel autorisé en cas d’alerte #sécheresse.

    Un engagement jugé « ridicule » par Marc Saumureau, président de la Frane, association environnementale auvergnate. « La SEV a perdu des marchés, notamment au Japon, et ne produit déjà plus depuis longtemps au maximum autorisé », assure-t-il. Des éléments confirmés par une commission d’enquête parlementaire de 2021 sur la mainmise des intérêts privés sur l’eau. Celle-ci relevait qu’à Volvic, les volumes réellement utilisés sont « en nette baisse » depuis 2017 jusqu’à tomber à moins de 84 % des 2,79 millions de mètres cubes, la limite autorisée. Dès lors, abaisser ce maximum, même de 10 %, ne change pas grand-chose à la réalité du pompage quotidien.

    Des phénomènes d’interférence

    Si Danone peut s’exonérer des obligations touchant les autres industriels — contraints, eux, de baisser de 25 % leurs prélèvements par la préfecture — c’est qu’elle sépare la nappe de Volvic en deux masses d’eau distinctes : les #eaux_de_surface, qui alimentent le réseau d’eau potable avec lequel Danone estime n’avoir rien à voir, et la #nappe_profonde, là où l’entreprise exploite le filon liquide. Si, de fait, les relations hydrologiques entre les deux zones ne sont pas pleinement établies, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas étanches. Mais l’hydrosystème de la nappe est « encore mal connu », selon la commission d’enquête parlementaire, ce qui ne permet pas de conclure.

    Début 2023, la publication d’une thèse de l’École des Mines, publiée une dizaine d’années après avoir été terminée, relevait « des phénomènes d’interférence entre le #pompage des #forages_d’eau_minérale et la galerie du Goulet dans laquelle est puisée l’eau potable ». Mais de préciser que : « L’impact de ces pompages [en profondeur] sur le débit de la galerie est très faible ». La préfecture a bien lancé sa propre étude d’hydrogéologie, mais les résultats ne seront connus que d’ici une à plusieurs années.

    « C’est la même eau ! » assure, de son côté, Jacky Massy, le président de l’association Preva qui se bat depuis 2018 pour une gestion durable de l’eau dans la région. Pour lui, le lien entre l’abaissement des niveaux d’eaux de surface et l’activité de Danone est évident : « Ils exploitent durement la nappe, jusqu’à dépasser sa capacité de régénération ».

    « Ne pas focaliser sur Volvic »

    Et si la SEV échappe aux contraintes, selon ce militant, c’est en raison de son poids économique local : 900 salariés et 200 intérimaires et sous-traitants. Mais aussi parce que nationalement, « plusieurs proches de Macron ont travaillé pour Danone », accuse Jacky Massy. Plus nuancée, Isabelle Aledo-Piedpremier, présidente de France Nature Environnement 63 (FNE), convient que l’on puisse « s’interroger » sur ce lien, même si pour elle il ne faut « pas focaliser sur Volvic, c’est toute la région qui manque d’eau ».

    Les tensions sur les usages industriels de l’eau ne sont pas nouvelles. En 2019, le préfet du Puy-de-Dôme avait pris un arrêté-cadre sécheresse qui exonérait l’ensemble des industriels des mesures d’économie. Une décision attaquée en justice par FNE 63, UFC Que Choisir et trois autres associations. La justice n’a pas encore statué, demandant des expertises complémentaires.

    Reste qu’en attendant d’en savoir plus sur les interactions entre les couches souterraines, Danone continue pour l’heure à produire presque comme si de rien n’était. Au même moment, dans les Vosges, le groupe Nestlé vient d’annoncer qu’il suspendait l’exploitation de deux de ses forages en raison des conditions climatiques qui se détériorent.

    https://reporterre.net/A-Volvic-Danone-pompe-malgre-la-penurie-d-eau

    #eau_en_bouteilles #eau_potable

  • A #Venise, « on avait l’inquiétude que la ville puisse être sous l’#eau, maintenant il y a le risque qu’il n’y en ait plus » s’inquiète Laura Ferrara, eurodéputée italienne | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/societe/a-venise-on-avait-l-inquietude-que-la-ville-puisse-etre-sous-l-eau-maint

    Car « nettoyer » l’eau polluée a un coût pour les #collectivités, qui n’est pas négligeable. « Je prends toujours l’exemple de la ville de #Munich où il y a 25 ans, ils avaient une pollution de leur périmètre de #captage qui était important. Ils ont décidé d’accompagner tous les agriculteurs pour qu’ils pratiquent une agriculture biologique, et aujourd’hui le mètre cube qui sort du périmètre de captage coûte 1 centime d’euros. Alors qu’en #Bretagne par exemple pour dépolluer l’eau qui est souillée avec des #pesticides et des #nitrates, ça coûte 27 centimes. Le rapport, c’est 27 fois plus cher de porter des solutions curatives avec l’argent public de nos impôts que de s’attaquer aux causes ! » Bruxelles tente de faire passer des directives pour garantir un droit à l’#eau_potable, sachant que 14 % des Européens sont déjà en situation de #stress_hydraulique.

    #union_européenne

  • L’eau potable en France contaminée à vaste échelle par les métabolites du chlorothalonil , un pesticide interdit depuis 2019
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/05/l-eau-potable-en-france-contaminee-a-vaste-echelle-par-les-metabolites-du-ch

    Environ un tiers de l’eau distribuée en France serait non conforme à la réglementation , selon un rapport qui doit être rendu public jeudi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

    • « Contamination de l’eau. La catastrophe est prouvée. J’ai alerté sur les métabolites il y a 16 mois. »

      Vous reprendrez bien un peu de métabolites ?

      Une énième étude tire la sonnette d’alarme sur le glyphosate. On en trouve la trace dans 99,8% des urines des Français. Cette étude a été publiée le 13 janvier 2022. C’était le jour de la niche parlementaire du groupe insoumis. Nous l’avons donc utilisée comme preuve accablante supplémentaire pour exiger l’interdiction du glyphosate. Mais les macronistes n’ont rien voulu savoir. D’après le ministre Denormandie, tout est complexe et nous sommes trop « simplistes » !

      Une chose est très simple à comprendre : le désastre est total. Faute d’interdiction, les ventes de ce pesticide ont augmenté de 42% entre 2019 et 2020. Désormais, 90% des cours d’eau français sont pollués aux pesticides. Une autre étude de Santé Publique France, publiée le 16 décembre dernier, est passée inaperçue. Elle était pourtant tout aussi effrayante. Ainsi, des résidus de glyphosate sont détectés dans les urines de 93 %… des enfants ! Pourtant, les responsables de l’enquête ont conclu à une diminution des pesticides. Facile : ils ont analysé des insecticides interdits depuis plus de 10 ans et fait l’impasse sur les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles !

      Mais la dissimulation ne s’arrête pas là. Je veux parler ici d’une pollution plus invisible encore que celle des pesticides. Connaissez-vous les métabolites ? Ce sont les descendants chimiques des pesticides. Des centaines de pesticides se transforment en dizaines de milliers de métabolites. Ceux-là ne sont pas moins toxiques. Certains d’entre eux ont même une durée de vie plus longue.

      Quand on prend la peine de les analyser, on découvre à quel point la pollution est sous-estimée. L’eau en est saturée à tel point qu’on en retrouve aujourd’hui dans celle que nous buvons. Par exemple, depuis 2018, dans 8 villages des Pays-de-Loire, l’eau « potable » est diluée avec une autre moins polluée pour rester dans les normes. Depuis, la situation s’est aggravée. Pour ne pas couper l’eau aux habitants, le préfet a fini par autoriser le dépassement du taux autorisé de pesticides dans l’eau. Bienvenue en absurdie !

      Pourtant, ces métabolites ne sont pas tous recherchés lors des contrôles de qualité des eaux. Mais pourquoi donc ? L’explication se trouve du côté des fabricants. Une longue et minutieuse enquête du média Bastamag nous offre des explications précieuses. Evidemment, faute d’y être obligés, les fabricants rechignent à communiquer les « signatures chimiques » des pesticides qu’ils produisent. Sans code, pas d’analyse ni de détection possible. Autrement dit : pas vu, pas pris. Heureusement, les associations anti-pesticides se cotisent pour financer des analyses de pointe.

      D’autant que certains élus et responsables peu scrupuleux se rendent complices de l’agro-industrie. Ils font pression pour que ces métabolites soient classés « non pertinents ». Non-pertinents signifie moins toxiques. C’est le moyen que le lobby des fabricants de pesticides a trouvé pour que le seuil de conformité, c’est-à-dire le taux autorisé de métabolites dans l’eau, soit revu à la hausse. Plus ce taux est important, moins l’eau analysée est jugée polluée. Cela amoindri l’exigence de qualité. Ce petit tour de passe-passe ne dupe personne.

      Dans cette affaire, la macronie s’illustre une fois de plus par son soutien actif aux marchands de pesticides. En effet, en France, c’est l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) qui définit quels sont les métabolites pertinents. Sous le contrôle du ministère de la Santé bien sûr. En 2019, sur huit métabolites étudiés, l’agence a décidé que seuls trois d’entre eux étaient pertinents. Elle a aussi placé la France dans la fourchette très haute de taux de métabolites « acceptés » par les pouvoirs publics. Merci qui ?

      On réalise à quel point le rôle des lanceurs d’alerte est précieux. Ils sont surtout courageux. J’adresse ici une pensée à Valérie Murat. Cette militante anti-pesticides a été sommée de payer une amende de 125 000 euros pour avoir dénoncé la présence de pesticides dans certains vins de Bordeaux. En représailles, les fabricants l’ont attaquée pour « dénigrement ». La justice a décidé qu’elle ne pourra pas faire appel de cette condamnation tant qu’elle n’aura pas réglé la totalité de l’amende.

      Personne n’est dupe. Cet acharnement vise bien sûr à la faire taire. Mais tous ceux que l’on cherchera à bâillonner pour avoir défendu l’intérêt général bénéficieront du soutien sans faille des Insoumis. Surtout, le moment venu, je serais implacable. Les pesticides les plus signalés seront interdits. Un plan national de dépollution générale sera engagé, dans les Outre-mer comme dans l’Hexagone. Le passage à une agriculture écologique s’appuiera sur des normes exigeantes. Enfin, les victimes seront indemnisées et les responsables seront châtiés. Si vous préférez l’inverse, votez Macron.

      https://melenchon.fr/2022/01/24/vous-reprendrez-bien-un-peu-de-metabolites

    • Dans la barre de recherche de SeenThis, en tapant « metolachlore », le dernier en date de la grande famille des « cides », j’ai fait remonter pas mal de trucs (de septembre 2012 à aujourd’hui avec une hausse de fréquence d’apparition sur les quatre dernières années).

  • #Nucléaire : une solution pour la planète ?

    Une enquête dense sur les enjeux écologiques et économiques de l’énergie nucléaire, à travers la question cruciale du démantèlement et du retraitement des déchets contaminés. 

    À l’heure où l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ou la Suisse ont décidé de sortir de l’énergie atomique, la France – pays le plus nucléarisé au monde, dont près de 70 % de l’électricité est produite par ses réacteurs – projette d’investir dans de nouveaux EPR. Ce choix est-il réellement compatible avec la transition écologique ? C’est ce que laisse entendre la Commission européenne, qui vient d’accorder un label « vert » au nucléaire dans le cadre de sa taxonomie, une classification des énergies selon leur durabilité. Certes, les centrales n’émettent pas de CO2, ce qui constitue un avantage incontestable face au réchauffement climatique. Mais le nucléaire implique aussi des niveaux mal maîtrisés de rejets radioactifs aux abords des centrales (tritium, carbone 14...), des quantités exponentielles de déchets dangereux dont le recyclage et le stockage restent problématiques, ou le risque jamais exclu d’accident grave, à l’image des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Alors, le nucléaire peut-il être qualifié d’énergie « verte » ?

    Débat verrouillé
    En s’intéressant aux coulisses de « l’après-Fessenheim » en France, la documentariste Ghislaine Buffard s’est lancée dans une vaste enquête. Partant à la rencontre de scientifiques, de représentants de l’industrie de l’atome et de militants écologistes, elle éclaire avec pédagogie et sans manichéisme un débat verrouillé par des intérêts politiques et économiques complexes, auquel le changement climatique donne une nouvelle perspective. Des voix de plus en plus nombreuses présentent en effet le nucléaire comme la seule alternative crédible aux énergies fossiles. Mais, en France comme ailleurs, les exemples abondent pour illustrer l’"arrogance scientifique" dont les pronucléaires font preuve, selon les termes du consultant Mycle Schneider : recyclage très parcellaire des combustibles dans l’usine de retraitement de La Hague, sûreté controversée du futur « cimetière » de déchets de Bure – dangereux pendant des centaines de milliers d’années –, pollution de la Loire par des rejets radioactifs... Si le nucléaire peut apparaître comme une solution à moyen terme, il semble impossible d’en maîtriser les retombées à une échéance (beaucoup) plus lointaine.

     
    https://www.arte.tv/fr/videos/098818-000-A/nucleaire-une-solution-pour-la-planete
    #film #documentaire #film_documentaire

    #énergie_nucléaire #changement_climatique #démantèlement #déchets_radioactifs #radioactivité #high_level_waste (#HLW) #CIRES #ANDRA #décontamination #EDF #Cyclife #santé #recyclage #ANS #grand_carénage #Framatome #IRSN #ACRO #eau_potable #Orano #Bure #Onkalo #Cigéo #voix_du_nucléaire #coût #FORASTOM #taxonomie_verte #lobby #transition_énergétique

  • En Normandie, l’eau potable menacée par les résidus de #pesticides – Grand Format
    https://grand-format.net/articles/en-normandie-leau-potable-menacee-par-les-residus-de-pesticides

    Paradoxalement, l’absence de données a conduit l’Anses à diminuer le niveau d’alerte pour ce résidu de pesticides, sans appliquer le principe de précaution. Désormais, ce n’est plus le niveau de 0,1µg/L qui oblige à mettre en place des actions, mais 0,9µg/L. Un tour de passe-passe qui évite désormais d’avoir à lancer, de façon obligatoire, des actions correctives sur la qualité de l’eau partout en France. Plus besoin de diluer les eaux, de mettre en place des solutions de filtrage ou encore d’informer la population. 100 % des eaux du Calvados sont désormais conformes, 95,7 % des eaux de la Manche, et 98,5 % des eaux de l’Orne !

    #eau

  • Pesticides : le « tour de passe-passe » pour rendre l’eau potable
    https://reporterre.net/Pesticides-le-tour-de-passe-passe-pour-rendre-l-eau-potable

    Cette soudaine amélioration n’est en réalité qu’illusoire. Le métabolite est bien toujours présent dans l’eau. Générations futures souligne qu’il existe de nombreuses alertes sur le potentiel cancérigène et reprotoxique de la molécule mère, le S-métolachlore. En juin dernier, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) classait cette dernière comme cancérigène suspecté.

    « La confiance dans l’eau potable a pris une claque, affirme pour sa part Régis Taisne, chef du département Cycle de l’eau à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). 10 à 12 millions d’habitants ont été informés que leur eau n’était pas conforme. Et aujourd’hui, on leur explique qu’elle le redevient. Les usagers peuvent se poser des questions. »

  • INFOGRAPHIES. Ce que l’on sait des résidus de pesticides dans l’eau du robinet de milliers de communes (et des incertitudes sur leur toxicité)
    https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/infographies-ce-que-l-on-sait-des-residus-de-pesticides-dans-l-eau-du-r
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/Hz5w4lTAYO9ueY5-dzoAfZsBUwE/1500x843/2022/09/15/phpUQPBvI.png

    Les autorités le répètent, à raison. L’eau du robinet est l’un des aliments les plus surveillés et contrôlés en France. Certaines molécules retiennent de plus en plus l’attention : les pesticides. Une fois épandus sur les cultures, ils s’infiltrent dans les sols et y restent pendant des années. L’eau du robinet, souvent puisée dans les nappes souterraines, en garde des traces à des niveaux parfois élevés.

    Excès de #pesticides dans les relevés…

    • L’article scientifique duquel est tiré l’article devrait être celui-ci :
      Outside the Safe Operating Space of a New Planetary Boundary for Per- and Polyfluoroalkyl Substances (#PFAS)

      It is hypothesized that environmental contamination by per- and polyfluoroalkyl substances (PFAS) defines a separate planetary boundary and that this boundary has been exceeded. This hypothesis is tested by comparing the levels of four selected perfluoroalkyl acids (PFAAs) (i.e., perfluorooctanesulfonic acid (PFOS), perfluorooctanoic acid (PFOA), perfluorohexanesulfonic acid (PFHxS), and perfluorononanoic acid (PFNA)) in various global environmental media (i.e., rainwater, soils, and surface waters) with recently proposed guideline levels. On the basis of the four PFAAs considered, it is concluded that (1) levels of PFOA and PFOS in rainwater often greatly exceed US Environmental Protection Agency (EPA) Lifetime Drinking Water Health Advisory levels and the sum of the aforementioned four PFAAs (Σ4 PFAS) in rainwater is often above Danish drinking water limit values also based on Σ4 PFAS; (2) levels of PFOS in rainwater are often above Environmental Quality Standard for Inland European Union Surface Water; and (3) atmospheric deposition also leads to global soils being ubiquitously contaminated and to be often above proposed Dutch guideline values. It is, therefore, concluded that the global spread of these four PFAAs in the atmosphere has led to the planetary boundary for chemical pollution being exceeded. Levels of PFAAs in atmospheric deposition are especially poorly reversible because of the high persistence of PFAAs and their ability to continuously cycle in the hydrosphere, including on sea spray aerosols emitted from the oceans. Because of the poor reversibility of environmental exposure to PFAS and their associated effects, it is vitally important that PFAS uses and emissions are rapidly restricted.

      https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.est.2c02765

      déjà signalé ici (par @kassem) :
      https://seenthis.net/messages/969610

      #eau_de_pluie #pluie #pollution #produits_chimiques #plastique #eau_potable #composés_perfluorés

    • Alors que la sécheresse fait rage en France, c’est loin de la métropole que la question de l’accès à l’eau potable est la plus préoccupante. La situation socioéconomique en #Outre-mer est critique mais le système est figé et la question de la #responsabilité éclatée.

      En savoir plus

      En Outre-mer, l’accès à l’eau potable n’a rien d’évident. Les problèmes s’accumulent : #coupures_d’eau à répétition, #infrastructures vieillissantes responsables de fuites et d’une qualité de l’eau souvent médiocre etc. Malgré tout, le système reste bloqué. De l’Etat aux collectivités en passant par les entreprises privées, quels degrés de #responsabilités établir face à cette #inégalité d’#accès_à_l’eau ? La #fracture_territoriale observée est-elle synonyme d’un abandon des Outre-mer par la métropole ?

      Pour évoquer ces questions, François Saltiel reçoit Nicolas Metzdorf, député de Nouvelle-Calédonie, Marc Laimé , consultant en eau et assainissement auprès des collectivités locales et co-auteur de #Guadeloupe, L’île sans eau, Massot Editions et Michèle Chay, membre de la Commission du Groupe Outre-Mer du CESE et co-autrice d’un rapport à paraître sur l’eau dans les territoires ultra-marins.

      Pour commencer, nos trois invités rappellent les spécificités de chaque territoire ultra-marin sur la question de l’accès à l’eau potable. Michèle Chay commence : "s’il n’y a pas de problèmes de ressources avérés dans les départements et les collectivités d’Outre-mer, il y a des problématiques concernant l’accès et l’assainissement de l’eau. Elles sont différentes d’un territoire à l’autre pour des raisons de démographie, de découpage territorial etc." Nicolas Metzdorf complète : "l’accès à l’eau est plutôt de qualité en #Nouvelle-Calédonie ; seul 7% de la population n’a pas accès à l’eau potable. Mais on observe des épisodes de sécheresses récurrentes et l’émergence de nouveaux problèmes liés à la gestion de l’eau." Marc Laimé ajoute : "depuis une quinzaine d’années, un quart des guadeloupéen.ne.s n’a pas accès à l’eau potable. La responsabilité est partagée entre l’Etat qui n’a pas assuré sa mission régalienne, les élus locaux (accusés notamment de clientélisme) et les acteurs privés."

      Mais qui est responsable ? Pour Nicolas Metzdorf : "On a un mauvais réflexe dans les Outre-mer, on est toujours critique envers l’Etat mais on se regarde peu nous-même. Nous, les élus locaux, nous avons la première des responsabilités. L’adduction en eau potable est une compétence des communes, pas de l’Etat. La question est de savoir si la problématique de l’eau, problème du siècle, peut être laissée à des syndicats intercommunaux et des collectivités locales." Michèle Chay est d’accord avec Nicolas Metzdorf sur la responsabilité des collectivités locales : "l’Etat a d’ailleurs mis des #fonds pour améliorer la situation (avec le plan « #Eau_DOM » et des contrats de progrès, ou bien avec le plan "#France_Relance" qui a débloqué 50 millions d’euros sur la question de l’eau." Concernant l’inaction des collectivités locales, Marc Laimé ajoute : "La Cour des Comptes a publié un rapport il y a deux mois, chaque année la France vote un budget de 26 milliards d’euros pour les #DOM-TOM or la moitié seulement est saisie. La raison est simple : les collectivités locales n’ont pas l’ingénierie technique, financière et humaine pour monter des dossiers."

      Quand on aborde les inégalités de traitement et de considération des habitants d’Outre-mer par la métropole, les avis divergent. Pour Marc Laimé : "chaque DROM à des particularités mais tous sont touchés par une très grande précarité et pauvreté. Toutes ces problématiques doivent être prises en compte vis-à-vis des défaillances du service public qui n’est pas assuré dans les territoires ultra-marins comme il l’est dans un département de métropole. Le sentiment d’inégalité sur place est légitime." Michèle Chay ajoute qu’il "n’y a pas d’égalité réelle dans les Outre-mer, c’est une évidence (à cause de la précarité, du manque de travail chez les jeunes etc.). Pourtant, c’est des territoires de la République, il faudrait mettre les moyens financiers et techniques."

      Nicolas Metzdorf s’exclame : "j’ai vraiment du mal avec ce qui est dit. Si je prends l’exemple de la Nouvelle-Calédonie, l’Etat est intervenu à chaque fois que nous avions un problème. A un moment, il faut reconnaître que la responsabilité vient de nous-même avant de chercher à tout prix un coupable ailleurs. Parce que l’on est insulaire, on a l’impression que tout ce qui ne se passe pas bien est dû au fait que nous sommes loin. Je ne crois pas, je pense que nous sommes tous traités de la même manière et que nous avons notre part de responsabilité."

      Enfin, contrairement aux deux autres invités, Nicolas Metzdorf considère que l’intégration du ministère des Outre-mer dans celui de l’Intérieur est une "excellente chose. Le ministère des Outre-mer est aujourd’hui géré par un ministère régalien, ce qui lui donne un vrai poids politique. Quand le ministère des Outre-mer était seul, il fallait beaucoup de lobbying de la part des parlementaires et du ministre pour se faire entendre. C’est paradoxal, on critique beaucoup la différence de traitement des Outre-mer mais on veut en faire un ministère à part entière."

      #eau #eau_potable

      #podcast #audio

      voir aussi les reportages de @wereport sur l’eau potable en Guadeloupe :
      https://www.wereport.fr/tag/guadeloupe

    • À La Clusaz, des pistes existent pour déjouer l’#artificialisation de la montagne

      Les 25 et 26 juin 2022, la commune de #La_Clusaz en #Haute-Savoie sera le théâtre d’une #mobilisation nationale contre des dispositifs de stockage d’eau (« #retenues_collinaires ») et l’artificialisation de la montagne. Une initiative conduite par le réseau de luttes locales Les Soulèvements de la terre.

      À l’heure où la transition écologique presse en montagne, ces voix dissonantes interrogent le bien-fondé des choix politiques actuels et les limites des processus de gouvernance en place.
      Garantir l’enneigement artificiel, à quel prix ?

      En Haute-Savoie, La Clusaz et sa station de ski ont déjà fait parler d’elles à l’automne 2021.

      Pendant 15 jours, les militants d’Extinction Rebellion avaient installé une « zone à défendre » (ZAD) dans le bois de la Colombière, à 1 500 mètres d’altitude. L’objectif ? S’opposer au lancement des travaux d’une nouvelle retenue collinaire de 148 000 m3. Indispensable pour les uns, inutile pour les autres, ce projet est venu attiser les tensions déjà existantes sur la place à donner à l’industrie touristique du ski dans les années à venir.

      Ce projet a aussi permis de mettre en lumière trois enjeux auxquels font aujourd’hui face les territoires de montagne :

      – Des conflits d’usages autour de l’eau amplifiés par le réchauffement climatique

      - Des temporalités autour de la transition du modèle de développement territorial

      - Des innovations sociales permettant d’imaginer collectivement cette transition

      Souvent promues comme des réserves d’eau potable, les retenues collinaires sont des lacs artificiels avant tout destinés à la production de neige de culture. Celle-ci garantit, à plus ou moins long terme, l’enneigement artificiel des pistes de ski face au réchauffement climatique. C’est le cas à la Clusaz, mais aussi dans la plupart des autres stations des Alpes.

      Les pouvoirs publics, notamment les régions, soutiennent massivement la construction de ces nouveaux aménagements au nom d’une « montagne durable ». Simultanément, ces retenues cristallisent les tensions et sont devenues le symbole d’une montagne toujours plus artificialisée, enlisée dans les modèles du « tout ski » et du « tout tourisme ».

      Face à cette situation, La Clusaz aurait pu jouer un rôle précurseur, comme laboratoire et démonstrateur à ciel ouvert de nouveaux processus démocratiques et imaginaires désirables autour de la montagne du XXIe siècle. Pour l’heure, un autre choix a été fait par les élus locaux qui attendent la décision d’autorisation du projet par le préfet de Haute-Savoie.

      Sortir du mythe de la station qui sauve la montagne tend à avoir disparu de leur agenda politique malgré quelques prémices en ce sens. L’attachement aux modèles existants reste tenace, encouragé par la fréquentation record et la saison historique de cet hiver qui a généré d’importantes ressources économiques pour le territoire.

      Le risque de prendre une décennie de retard

      Pour autant, les débats locaux émergeant dans le massif des Aravis pour questionner ce modèle de développement territorial n’ont pas disparu.

      Ils sont désormais en train de se déplacer sur le terrain judiciaire, avec un dépôt de plainte et des perquisitions réalisés début juin. Cette judiciarisation des débats intervient alors que les dynamiques participatives et délibératives sont institutionnellement bloquées. En pareille circonstance, les mobilisations et les conflictualités engendrées ouvrent des opportunités de changement sur l’orientation stratégique des trajectoires d’un territoire.

      À La Clusaz, la commission d’enquête publique a rendu à l’automne 2021 un avis favorable au projet de retenue collinaire, malgré les 76 % d’avis négatifs formulés par les publics.

      Bien que la prise en compte de ces avis ne comporte pas d’obligation légale pour la municipalité, en faire l’impasse est un pari risqué si l’objectif est d’engager le territoire dans un processus de transition environnementale, économique et touristique.

      Pourquoi ? Parce que ces avis donnent à voir une des réalités du territoire et aussi parce qu’il n’existe pas de modèle de substitution « prêt à l’emploi ». Tout reste donc à inventer dans un contexte de forte incertitude. Cela passe nécessairement par la confrontation d’idées plurielles et antagonistes. Par conséquent, l’enjeu est au contraire de favoriser et de s’appuyer sur ce dissensus pour imaginer des solutions soutenables.

      Se cantonner à créer, comme le préconise la commission d’enquête publique, « dans le cadre d’une concertation positive, une commission de suivi du projet et des travaux » ne répondra pas à cet enjeu. Cela permettra, tout au plus, de travailler l’acceptabilité sociale du projet de retenue collinaire, sans parvenir à résorber les oppositions. Au final, La Clusaz prendra le risque de perdre au moins une décennie pour engager une transition territoriale collectivement partagée face à l’urgence climatique.

      Un autre choix est encore possible : annoncer l’arrêt du projet de retenue collinaire et lancer un débat public sur le devenir du territoire. Il ne marquerait pour les élus locaux ni une défaite ni un recul mais la volonté d’engager un processus de transition écologique. Il s’agit de changer de logiciel afin d’éviter que des solutions anciennes à un problème deviennent des freins au changement.
      En finir avec le marketing politique et territorial

      À La Clusaz, l’évitement du débat sur l’artificialisation de la montagne et ses effets sociaux et environnementaux soulève encore au moins deux questions :

      - Pourquoi favoriser le déploiement des antagonismes autour de jeux de représentation d’un modèle de développement à bout de souffle plutôt que des processus démocratiques créateurs de nouveaux imaginaires désirables ?

      – Une vaste concertation publique donnerait-elle à voir à l’émergence d’un souhait majoritaire d’un autre modèle de développement territorial basé sur les actuelles niches créatives et innovantes ?

      Lorsque la municipalité de La Clusaz annonce avoir pris « un nouveau virage » et s’être engagée dans un processus de transition environnementale, économique et touristique, force est de constater qu’il s’agit avant tout d’une stratégie de communication publique axée sur du marketing politique et territorial. Cette emprise de la communication participe à invisibiliser les enjeux socio-environnementaux liés à la transition écologique et à délégitimer les conflictualités qu’ils engendrent. Elle rappelle aussi que la transition est un concept aux faux airs de consensus malgré les discours et déclarations publiques.

      Une fois de plus, d’autres choix sont possibles. À La Clusaz, la communication publique pourrait accompagner un processus de transition en se donnant comme objectif de favoriser une culture commune par la création d’un conflit intégrateur. Dans cette perspective, elle chercherait d’abord à inventer un partage de temps et d’espace pour construire les désaccords. Elle viserait ensuite à identifier les points d’accord à partir desquels développer un débat rationnel. Enfin, elle s’efforcerait de construire des solutions permettant d’expérimenter une sortie progressive du « tout tourisme ».

      https://theconversation.com/a-la-clusaz-des-pistes-existent-pour-dejouer-lartificialisation-de-

      #résistance #canons_à_neige #neige_artificielle #eau #MGM #accaparement_de_l'eau #industrie_du_ski #économie_de_remplacement #eau_potable

  • Une pollution aux composés perfluorés identifiée dans le couloir de la chimie, au sud de Lyon
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-composes-perfluores-couloir-chiie-sud-lyon-39626.php4

    Il paraissait étonnant que la France puisse échapper au scandale des « polluants éternels », mis en lumière pour les États-Unis par le film Dark Waters. L’équipe Vert de rage du journaliste d’investigation Martin Boudot révèle à travers une enquête, qui sera diffusée dans le magazine Envoyé Spécial de France 2, le jeudi 12 mai, une contamination par des composés perfluorés (PFAS) des milieux situés à proximité de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite, au sud de Lyon. Cette plateforme héberge deux entreprises, Arkema et Daikin, qui utilisent, ou ont utilisés, ces composés. Il s’agit de deux installations classées (ICPE) soumises à autorisation, la première étant, de surcroît, classée Seveso seuil haut.

  • Pas d’#or pour #Kalsaka

    Dans les années 2000, l’Etat burkinabé délivre plusieurs permis d’exploitation minière à des sociétés multinationales, c’est le début du boom minier, ou « la ruée vers l’or ». La première mine d’or d’exploitation industrielle à ciel ouvert est construite en juin 2006 à Kalsaka par la société anglaise Kalsaka Mining SA pour exploiter 18 tonnes en 10 ans.
    Mais « l’or n’a pas brillé pour Kalsaka » car en 2013 après 6 années d’exploitation, la mine ferme ses portes et laisse dernière elle un héritage inestimable de catastrophes sociales et environnementales. Une petite ville de campagne sans infrastructures sociales de base, une population socialement désorganisée par le niveau de vie acquis pendant le fonctionnement de la mine.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/55442_1

    #Burkina_Faso #extractivisme #mines #Boueré_Dohoun_Gold_Operation_SA #Boueré #or #Thiou #Kalsaka_Mining #exploitation #terres #accaparement_des_terres #orpaillage #développement_local #balance_des_paiements #promesse #promesses #indemnisation #exploitation_minière #mines_industrielles #dépossession #BCM #Séguénéga #emploi #travail #privatisation #peur #eau #eau_potable #pollution #nappe_phréatique #dynamitage
    #film #film_documentaire

  • Un premier atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
    https://theconversation.com/un-premier-atlas-mondial-pour-estimer-les-volumes-deau-des-glaciers

    L’évolution des glaciers de montagne est un enjeu majeur : ils servent dans de nombreux pays de réservoir d’eau potable, ont un impact économique via le tourisme notamment et participent à la montée du niveau des mers. Cette évolution était jusqu’à alors mal connue. Nous venons de publier un atlas mondial mesurant les vitesses d’écoulement et les épaisseurs de plus de 200 000 glaciers, ainsi qu’un article scientifique dans la revue Nature Geoscience.

    Malgré leur taille réduite (727 000 km²) face à celle cumulée des deux grandes calottes que sont l’Antarctique (14 millions de km²) et le Groenland (1,7 millions de km²), la fonte des glaciers de montagne a contribué à 30 % de l’élévation du niveau des mers depuis les années 1960.

    Au-delà de cet impact global, le rôle des glaciers et de leur évolution est primordial au niveau local, ainsi, leur devenir est une source de préoccupation grandissante pour les zones de montagne et leurs piémonts.

    #glaciers #eau_potable #réchauffement_climatique

  • Climate change makes it deadlier to cross the US-Mexico border

    Getting across the desert is already dire—and it’s likely to become worse in the coming decades.

    The climate crisis has created what is an estimated millions of climate refugees. In the Americas alone, communities have experienced extreme weather events like Hurricane Maria in 2017 over the Caribbean, Hurricane Eta in 2020 across Central America, and Hurricane Iota over the same area less than a month later.

    Combine that with deficient human rights for poor and Indigenous communities across some Latin American countries and consistent drought in Central America, and it means that more people are heading to the US-Mexico border for work opportunities in the states. As of 2021, the Pew Research Center found that migrant encounters with border patrol were at an all time high.

    And when those migrants manage to make it to the border, be it in a caravan or with a small group being led by a coyote, they are met with miles of desert. Some volunteer groups, like Humane Borders, attempt to leave water and other necessary supplies for migrants crossing the desert in the Southwest US. But it may not be enough to keep all of the travelers safe and healthy while crossing.

    In addition to calculating how the climate crisis is pushing people away from their homes, reseachers have also found that it’s further endangering the migrants who move through the desert to avoid being caught by border patrol. An interdisciplinary team associated with various schools including the University of Idaho and the University of California published a paper in Science this past December that found the climate crisis will make border crossing even more dangerous than it already is because the arid terrain that migrants cross is only going to get hotter and harder to navigate.

    [Related: You can’t escape climate change by moving to New Zealand]

    “We find that migrants’ journey will become significantly more dangerous over the next 30 years,” said Reena Walker, graduate student in science at the University of Idaho and co-lead author of the study via an Idaho University press release. “By 2050, the already severe costs of traversing the desert will likely increase by over 30 percent.”

    Ryan Long, an associate professor at the University of Idaho and senior author of the study, said in a press release that the effects of dehydration while crossing into Arizona’s desert have led to thousands of deaths. Crossing is already deadly due to the long stretches of desert that migrants must cross, making the increase of mortalities in the future daunting to think about. The group of researchers were able to trace the highest rates of death to areas of the Sonoran Desert in Arizona where water loss is more likely to occur.

    “Access to sufficient amounts of drinking water to support the high rates of water loss experienced during the journey likely makes the difference between life and death for many migrants,” Long said.

    Jason De León, an anthropology professor at UCLA and a co-author of the study, says that the models assumed that migrants walked in a straight line from the border and through the desert “from point A to point B.” De León, who directs the the Undocumented Migration Project (UMP), a long-term study that looks at border crossing with a combination of ethnographic, archaeological, visual, and forensic approaches, also acknowledges that in real life, migrants often circumnavigate areas to avoid detection, which will only add to the stress on their bodies.

    [Related: 4 new myths about climate change—and how to debunk them]

    “[Researchers] found that even with the least-cost analysis going from point A to point B in a straight line, it’s still heavy. There’s still a significant amount of trauma that the body experiences—you cannot carry enough water to survive,” De León says. “Yet people miraculously do because they end up finding cattle tank water, they drink their own urine, they push their bodies to the extreme … But a significant amount of people die.”

    The irony isn’t lost on De León that the migrants that are being displaced by climate issues from Latin America are the same people struggling to survive exposure and severe dehydration when crossing into America.

    “The US needs to take accountability for the migrant deaths that are happening at the US-Mexico border because of our own policies,” he says. “We are one of the primary contributors to global warming.”

    https://www.popsci.com/environment/us-mexico-border-climate-change
    #climat #changement_climatique #frontières #mortalité #asile #migrations #réfugiés #USA #Etats-Unis #Mexique #désert #déshydratation #Arizona #désert_du_Sonoran #Sonoran #eau #eau_potable #décès #morts #mourir_dans_le_désert

    • Migrants Crossing U.S.-Mexico Border Subject to Dehydration, Death, U of I Study Finds

      Rates of water loss experienced by migrants attempting to cross the desert from Mexico into the U.S. are sufficient to cause severe dehydration and to explain patterns of migrant mortality, according to a University of Idaho study.

      The extreme weather of desert environments can impose significant challenges to human survival, and migrants who attempt to enter the U.S. through the Sonoran Desert likely experience severe dehydration and associated conditions such as disorientation and organ failure that can lead to death, according to the study published in the journal Science. Scientists from the University of Idaho, Princeton University, the University of California and the University of Wisconsin sought to quantify the costs, in terms of water lost through respiration and sweating, of the migrant journey, and how variation in those costs corresponded to patterns of migrant mortality.

      “Over the past several decades, thousands of men, women and children have died attempting to circumvent border protection efforts and cross from Mexico into the United States,” said Ryan Long, associate professor of wildlife sciences at U of I and senior author of the study. “Because official ports of entry are heavily fortified, many migrants attempt to enter the U.S. by crossing remote desert regions.”

      Using a detailed model of human physiology and heat transfer, scientists predicted rates of water loss experienced by each using the common border crossing between Nogales, Mexico, and Three Points, Arizona, during the summer months, and related those costs to the distribution of migrant deaths in the desert.

      The researchers also explored how rates of water loss among migrants attempting to make the crossing are predicted to change as the climate warms.

      “We find that migrants’ journey will become significantly more dangerous over the next 30 years,” said Reena Walker, graduate student at U of I and co-lead author of the study. “By 2050, the already severe costs of traversing the desert will likely increase by over 30%.”

      “We provide the first empirical evidence that the physiological stresses experienced by humans attempting to cross the Sonoran Desert into the U.S. are sufficient to cause severe dehydration and associated conditions that can lead to death,” Long said. “Our study provides strong evidence that patterns of migrant mortality in the desert can be explained by spatiotemporal variation in the physiological costs experienced during the journey; a disproportionately large percentage of migrant deaths occur in areas where the predicted rates of water loss are highest.”

      The study shows the amount of drinking water carried by a typical migrant is likely not sufficient to prevent severe dehydration, and this deficit will only increase as the climate warms, Long said.

      “Access to sufficient amounts of drinking water to support the high rates of water loss experienced during the journey likely makes the difference between life and death for many migrants,” he said.

      https://www.uidaho.edu/news/news-articles/news-releases/2021-fall/121621-migrants

    • Physiological costs of undocumented human migration across the southern United States border

      Political, economic, and climatic upheaval can result in mass human migration across extreme terrain in search of more humane living conditions, exposing migrants to environments that challenge human tolerance. An empirical understanding of the biological stresses associated with these migrations will play a key role in the development of social, political, and medical strategies for alleviating adverse effects and risk of death. We model physiological stress associated with undocumented migration across a commonly traversed section of the southern border of the United States and find that locations of migrant death are disproportionately clustered within regions of greatest predicted physiological stress (evaporative water loss). Minimum values of estimated evaporative water loss were sufficient to cause severe dehydration and associated proximate causes of mortality. Integration of future climate predictions into models increased predicted physiological costs of migration by up to 34.1% over the next 30 years.

      https://www.science.org/doi/10.1126/science.abh1924
      #physiologie

  • Afrique du Sud : comment Le Cap se prépare aux pénuries d’eau
    https://www.lemonde.fr/afrique/video/2021/12/14/afrique-du-sud-comment-le-cap-se-prepare-aux-penuries-d-eau_6106043_3212.htm

    En 2018, la métropole du Cap, en Afrique du Sud, a échappé de peu à la catastrophe. Trois ans de sécheresse avaient vidé les barrages qui alimentent la ville en eau. Pour y faire face, les habitants ont dû drastiquement revoir leur quotidien et réévaluer leur consommation, à la goutte près.

    Les restrictions, graduellement durcies pour limiter la consommation d’eau à 50 litres par jour par personne, ont obligé les Capétoniens à redéfinir radicalement leur rapport à l’eau et la municipalité à se préparer aux futures sécheresses que les experts annoncent plus fréquentes et plus longues.

    En 2020, la ville a revu sa gestion de l’eau avec pour objectif de produire 300 millions de litres d’eau supplémentaires en 2030 et 250 millions en 2040. Des volumes qui s’ajouteront aux 900 millions de litres déjà fournis. Elle entend le faire en diversifiant ses sources d’approvisionnement : dessalement d’eau de mer ; captation d’eaux souterraines ; recyclage direct des eaux usées. Le Monde Afrique est allé à la rencontre des acteurs de cette stratégie pour voir les premiers projets sortis de terre.

    #eau #climat

  • Les métabolites, ces descendants des pesticides omniprésents dans l’eau potable - Basta !
    https://basta.media/metabolites-pesticides-herbicides-eau-potable-ARS-analyses-metolachlore-fil

    Connaissez-vous les métabolites ? Ce sont des molécules issues des pesticides. Les eaux naturelles et les stations d’épuration en sont saturées. A tel point qu’on les retrouve abondamment dans l’eau potable. Enquête sur une pollution invisible.

  • À sec, la grande soif des multinationales

    Depuis des décennies, les grandes multinationales de l’eau en bouteille amplifient leur pression sur les nappes phréatiques, au détriment des populations locales. Dans la région auvergnate de Volvic, l’État a accordé à la multinationale Danone de nouveaux droits de prélèvement, alors même que le niveau des réserves d’eau atteignait un niveau alarmant. Plusieurs sources historiques sont désormais taries, laissant sinistré le secteur autrefois florissant de la pisciculture. À Vittel, dans les Vosges, Nestlé Waters - premier employeur de la région - contrôle le territoire dont il surexploite sciemment l’aquifère. La firme suisse se trouve désormais embourbée dans une affaire de prise illégale d’intérêts doublée d’un scandale de pollution des sols. De l’autre côté du Rhin, c’est le géant Coca-Cola qui projette d’exploiter un troisième puits.

    https://www.linternaute.com/television/documentaire-a-sec-la-grande-soif-des-multinationales-p5559982/a-sec-la-grande-soif-des-multinationales-e5524003
    #film #film_documentaire #documentaire
    #Volvic #Lüneburg #eau #eau_en_bouteilles #extractivisme #Danone #multinationales #transparence #Nestlé #Vittel #nappe_phréatique #eau_potable #collectif_eau_88 #nappe_profonde #vigie_de_l'eau #conflits_d'intérêts #plainte #justice #pipeline #Coca-Cola #Nestlé_Waters #Contrex #Hépar #forages_profonds

    A participé aux enquêtes l’équipe de @wereport
    https://www.wereport.fr/articles/asec

  • Les enjeux de l’alimentation en eau potable des villes

    Mathilde Resch et Émilie Lavie
    Les enjeux de l’alimentation en eau potable des villes
    Introduction
    Issues associated with drinking water supply in cities
    Introduction
    –-
    Sandrine Petit, Marie-Hélène Vergote et Emmanuel Dumont
    #Dijon, « ville sur la Saône ». Frontières urbaines, #réseaux_d’eau_potable et territoires de la #ressource en eau

    –-

    Sébastien Hardy et Jérémy Robert
    Entre grand système et #alternatives d’#approvisionnement en eau à #Lima et  #La_Paz
    –-

    Ismaël Maazaz
    Hydraulic bricolages : coexisting water supply and access regimes in #N’Djamena, #Chad
    –-

    Xavier May, Pauline Bacquaert, Jean-Michel Decroly, Léa de Guiran, Chloé Deligne, Pierre Lannoy et Valentina Marziali
    Formes, facteurs et importance de la #vulnérabilité_hydrique dans une métropole européenne. Le cas de #Bruxelles

    –-

    Angela Osorio
    La #gestion_communautaire de l’eau dans les #páramos de #Bogota (#Colombie). Le cas du réseau #Piedra_Parada y #Cerrito_blanco

    –-

    Audrey Vincent et Philippe Fleury
    Reconquérir la #qualité de l’eau potable par le développement de l’#agriculture_biologique et de systèmes alimentaires dédiés. Le cas de la #vallée_de_la_Vanne et de la ville de #Paris

    https://journals.openedition.org/echogeo/22090
    #revue #eau #eau_potable #villes #alimentation #urban_matter #géographie_urbaine #TRUST #master_TRUST

  • Des #nappes_phréatiques polluées après l’#incendie de l’usine pétrochimique de #Lubrizol

    Des données que StreetPress s’est procurées montrent une pollution des nappes phréatiques aux #hydrocarbures (#HAP) cancérigènes après l’incendie de Lubrizol. Mais bien diluée, on peut quand même boire l’#eau, explique l’agence régionale de santé.

    Les Rouennais peuvent être rassurés, l’incendie de l’usine pétrochimique Lubrizol le 26 septembre 2019 n’aura aucune conséquence sur l’environnement. Malgré les tonnes de produits chimiques et de toiture en amiante parties en fumée, aucune pollution n’a été détectée. Rien ou à peine un peu de suie, assurent en chœur les autorités, du préfet de région au ministère de la Santé.

    Jamais un territoire n’aurait été autant analysé, disent-ils : plus de 6.500 prélèvements dans l’air, l’eau et les sols. 368.000 données au total. « Aucun élément ne permet de conclure à l’observation d’une contamination apportée par l’incendie différentiable d’une pollution industrielle historique », peut-on lire dans un rapport de Santé Publique France. « Il n’y a pas de préoccupation particulière concernant la santé des populations sur la durée », conclut le préfet. Affaire classée ? Pas si vite. Le 14 septembre dernier, Lubrizol est mis en examen pour « déversement de substances nuisibles » et « atteinte graves à l’environnement » : des prélèvements réalisés par la Fédération de pêche dans le bassin aux bois de Rouen et transmis à la justice semblent montrer des traces de pollutions.

    À partir des données publiques mais aussi grâce à des documents internes à l’agence de l’eau Seine Normandie, StreetPress a de son côté enquêté sur l’état des nappes phréatiques qui alimentent en eau potable la deuxième ville de Normandie. Le constat est sans appel, des sources ont bel et bien été polluées aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces molécules contenues dans les dérivés du pétrole et les suies d’incendie constituent l’une des grandes familles de substances cancérogènes. Ingérées, elles augmentent les risques de cancers du tube digestif et de la vessie.
    Un lanceur d’alerte

    Mais commençons l’histoire par le début. « Un matin, en juillet dernier, je découvre le mail d’une personne qui me dit travailler à l’agence de l’eau et qui a des infos à me donner sur la pollution d’une source. Je la recontacte aussitôt, j’étais très intrigué », raconte Simon de Carvalho, président de l’Association des sinistrés de Lubrizol (ASL). Deux mois s’écoulent finalement, sans nouvelles du lanceur d’alerte, jusqu’à la commémoration des deux ans de l’incendie, le 26 septembre dernier. « Là, nous rencontrons un agent qui en a gros sur la patate. Ses collègues sont inquiets de certaines analyses, ils ont interrogé les services de la métropole et l’agence régionale de santé, mais leurs questions sont restées sans réponse », reprend Simon de Carvalho à qui l’agent remet une clef USB. Ce jour-là, StreetPress traîne ses guêtres aux commémorations et chope la balle au bond.

    Parmi les documents contenus sur la mystérieuse clef : des correspondances emails et un vaste tableau de plusieurs milliers de lignes compilant les résultats bruts de plusieurs années de prélèvements sur les sources des environs de Rouen, qu’il nous a fallu analyser avec l’aide de spécialistes. Nous avons fait appel à Matthieu Fournier, hydrogéologue de l’université de Rouen, Emmanuel Soncourt, un hydrogéologue indépendant de Dijon et Claude Danglot, ingénieur hydrologue et biologiste.

    L’un des jeux de données nous a particulièrement interpellé. Il concerne la source des Cressonnières, à Fontaine-sous-Préaux. Située à une dizaine de kilomètres de l’usine Lubrizol, elle alimente la station qui fournit l’eau potable à près de 100.000 Rouennais. Elle est située parfaitement dans l’axe du panache de fumée qui s’est déployé sur une vingtaine de kilomètres lors de l’incendie. Les données collectées par l’agence de l’eau révèlent une explosion des concentrations en HAP dans cette source souterraine. En visualisant les résultats sous forme de graphique, plusieurs pics de concentration apparaissent à partir de février 2020. Le phénomène était sans précédent depuis vingt ans.

    Pollution ou contamination ?

    Peut-on pour autant parler de pollution ? « Il faut faire attention au vocabulaire que l’on emploie, les mots ont un sens », nous met en garde Matthieu Fournier, hydrogéologue de l’université de Rouen : « Une contamination, c’est lorsqu’on trouve des substances qui n’ont rien à faire là. Une pollution, c’est lorsque ces substances dépassent des normes fixées ». Fluoranthène, benzopyrène, anthracène, indénopyrène… Si les HAP sont de potentiels cancérogènes, tous ne sont pas soumis à des normes pour autant. Moins pour des raisons sanitaires que pour des raisons économiques, illustre le toxicologue Claude Danglot :

    « Certaines substances sont cancérogènes pour les scientifiques mais pas pour le législateur. Comme pour le glyphosate, dont on parle beaucoup. Pour nous, c’est un cancérogène avéré, mais il est toujours autorisé en agriculture. Donc, on en bouffe. »

    Ce retraité du Centre de recherche et contrôle des eaux de Paris, qui n’a pas sa langue dans sa poche, tient à préciser : « Il n’y a pas d’effet de seuil concernant les cancérogènes. Cela signifie que le risque de développer un cancer existe dès la première exposition. Plus le temps d’exposition est long, plus la concentration est élevée et plus le risque augmente. Mais les normes, pour ces substances sont juste une mauvaise blague : cela correspond seulement à une proportion socialement acceptable de gens qui auront un cancer ».

    S’agissant de l’eau destinée à la consommation, les normes sanitaires sont fixées en 2007 par un arrêté de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé. Le texte complète la première grande loi sur la protection des milieux aquatiques et l’accès à l’eau potable de 2006, adoptée non sans mal après des condamnations répétées de la France par la Cour de justice de l’Union européenne pour « manquements à ses obligations en matière de qualité de l’eau ». Le mauvais élève n’a pas trop forcé, seuls six HAP sur environ 130 connus y sont réglementés, dont le plus dangereux, le benzo(a)pyrène.

    Au total, les analyses de la source des Cressonnière, parfois espacées de plusieurs mois, permettent malgré tout d’identifier au moins deux épisodes de contamination et deux épisodes de pollution selon les normes en vigueur. Non seulement l’eau n’est pas potable, mais les concentrations en HAP dépassent même les normes de potabilisation de 1µm/L. En clair : même après traitement, elle est impropre à la consommation.

    Pas de craintes pour les consommateurs

    Interrogé, le directeur du service de l’eau de la Métropole, Éric Herbet, affirme ne pas avoir eu connaissance de ces analyses et s’interroge même sur leur fiabilité. L’agence de l’eau appréciera. « Nous n’avons aucun contact avec leurs services, ni aucun compte à leur rendre », affirme M. Herbet avant de justifier : « Dès le lendemain de l’incendie, nous avons installé un appareillage pour détecter les HAP en temps réel à Fontaine-Sous-Préaux. Par ailleurs, je n’ai eu aucune alerte de l’ARS ». À Rouen, l’eau potable est gérée en régie publique et c’est l’agence régionale de santé qui en contrôle régulièrement la qualité. Et de conclure :

    « Dans l’état actuel des choses, je n’ai pas d’inquiétude à avoir ni pour les usagers, ni pour nos ressources en eau suite à l’incendie. »

    Dans un long mail de réponse à nos questions, envoyé en copie aux services de communication de la préfecture et de l’agence de l’eau, l’ARS confirme l’absence de risque : « L’eau captée sur ces ressources et distribuée après traitement à la population passe par un processus d’ultra-filtration qui permet de retenir les particules d’une taille supérieure à 0,01µm et les substances polluantes associées, dont les HAP ».

    Et si les résultats des analyses de l’ARS n’ont pas provoqué d’alerte majeure, c’est qu’ils montrent des concentrations de HAP bien inférieures à celles de l’agence de l’eau. « La station de captage de Fontaine-sous-Préaux est alimentée par trois sources : la Cressonnière, l’If et le François qui se jettent dans ce qu’on appelle une chambre de partage, une sorte de bassin en briques qui date de l’époque Napoléonienne », précise Eric Herbet. Tandis que l’ARS analyse l’eau de ce bassin, l’agence de l’eau normande a prélevé – pour ainsi dire – à la source. C’est comme ça que la pollution des Cressonnières, diluée dans ses voisines, a disparu des radars des autorités sanitaires.
    Et l’environnement dans tout ça ?

    Pas de risques pour les buveurs d’eau potable, admettons. En tout cas, une fois diluée, l’eau repasse effectivement sous le seuil de pollution toléré et peut être traitée. Aucun risque non plus pour les plantes aquatiques, les poissons et les grenouilles puisqu’il n’y a pas d’écosystème dans les nappes souterraines. Alors cette pollution, on s’en fout ? « Non, tout de même », explique Matthieu Fournier, l’hydrogéologue rouennais : « Les HAP les plus lourds sont piégés dans la roche et imprègnent le milieu. Les autres sont transportés par l’eau, or 90% de l’eau des rivières provient des nappes phréatiques. Donc, si la nappe est contaminée, la rivière le sera. Et là, il y a un enjeu écologique : les HAP sont toxiques pour les larves d’insectes, les poissons… ».

    La source des Cressonnières alimente la petite rivière du Robec qui s’invite dans l’agglomération par le nord-est. Si Flaubert décrivait le Robec dans Madame de Bovary comme « une ignoble petite Venise, jaune, violette ou bleue », des progrès avaient été réalisés depuis l’époque des teinturiers du XIXe siècle. La rivière fait même aujourd’hui la fierté de la ville de Rouen qui vante « une promenade romantique où la nature a repris ses droits ».

    La semaine passée, nos confrères du Poulpe, média d’investigation local et indépendant, ont révélé les études sur la pollution de plusieurs rivières et étangs, à l’origine de la nouvelle mise en examen de l’usine Lubrizol. Le Robec compte parmi ceux-là.

    « Le préfet disait : zéro victime de l’incendie ! Pas besoin d’être scientifique pour comprendre que dans cette histoire, la première victime, c’est notre environnement. Et si notre environnement est empoisonné, les prochaines victimes, c’est nous ! », souligne Simon de Carvalho. Au nom de l’association des sinistrés de Lubrizol, il écrira au préfet pour demander à ce que soit tirée au clair l’origine de la pollution des Cressonnières. Car si l’agence de l’eau estime qu’il peut « raisonnablement être envisagé que les retombées de l’incendie soient à l’origine de […] la présence de HAP, à des valeurs non habituelles, dans quelques prélèvements », aucune enquête spécifique de la part des autorités sanitaires n’est en cours concernant les sources de Fontaine-sous-Préaux.
    La société Lubrizol mise en cause

    « Retrouver l’origine d’une pollution, c’est comme remonter la rivière à contre-courant, c’est compliqué. En particulier dans votre région », nous avertit Emmanuel Soncourt, un hydrogéologue de Dijon. En plus des nombreux facteurs à prendre en compte, tels que la pluviométrie ou la nature des polluants, la géologie des sous-sols crayeux de Normandie est particulièrement complexe. « En résumé, l’eau s’y déplace de trois façons : lentement dans les pores de la roche, un peu plus vite dans les microfissures et encore plus vite dans la partie karstique, composée de failles larges de plusieurs centimètres. Il faut prendre ces trois vitesses en compte pour déterminer le temps que met un polluant à descendre dans la nappe », explique le scientifique. À cela s’ajoute une couche argileuse en surface, assez imperméable, qui se dessèche l’été puis se regonfle comme une éponge lorsque les pluies d’automne reviennent, décalant le ruissellement dans la nappe de plusieurs mois.

    Par ailleurs, l’apparition des HAP sous forme de pics irréguliers dans la source des Cressonnières, n’indique pas qu’il s’agit d’évènements distincts. « Au contraire, si les HAP se trouvent en surface, ils sont simplement plus où moins entraînés dans la nappe en fonction de la pluie », indique l’hydrogéologue bourguignon qui valide l’hypothèse d’une pollution aux HAP suite à l’incendie de Lubrizol. Pas de réponse de Normand !

    Au-delà des HAP, d’autres pollutions aujourd’hui impossibles à identifier sont à craindre. « Dans ce secteur, toutes les ressources en eau sont plus ou moins menacées par l’activité industrielle. Le problème, c’est que ceux qui sont chargés des analyses pour surveiller l’état des ressources ou la qualité de l’eau sont contraints de travailler au pif. On tâtonne car on ne sait pas exactement quelles substances les industries utilisent. Et il n’y a aucune volonté politique de pousser les industriels à davantage de transparence », dénonce un expert, chargé du contrôle de la qualité de l’eau dans le département, qui a préféré rester anonyme.
    L’agence de l’eau, muselée par la préfecture

    À l’inverse, depuis la catastrophe, la langue des pouvoirs publics est devenue une caricature du parler normand, à grand renfort d’euphémismes. L’agence de l’eau Seine Normandie est l’une des six agences françaises chargée de la lutte contre la pollution et de la protection des milieux aquatiques. Sous tutelle du ministère de la transition écologique, elle dispose de fonds importants, collectés directement auprès des usagers par les redevances, ce qui lui confère une certaine autonomie. Mais dans le cadre du protocole post-incendie de Lubrizol, « toute la communication est chapeautée par le préfet », déplore une source interne. En clair, l’agence de l’eau a été muselée par la préfecture qui fait preuve d’une grande richesse de vocabulaire pour minimiser les dégâts.

    On se souvient ainsi du préfet, assurant sur les braises encore chaudes de l’usine qu’il n’y avait « pas de toxicité aiguë », c’est-à-dire que les Rouennais n’allaient pas tomber comme des mouches dans les heures suivantes. Puis des jolies « taches de léopard » pour décrire les retombées du panache de fumée. Ou encore du « bruit de fond », pour qualifier les pollutions antérieures à l’incendie. « Vous saviez que notre bruit de fond à Rouen, est plus élevé qu’ailleurs ? », demande Simon de Carvalho. D’accidents industriels en pollutions chroniques, ce « bruit de fond » devenu la nouvelle norme, brouille les accidents, camoufle les responsables. À Rouen, tout le monde préfèrerait le silence.

    Contactée l’entreprise Lubrizol n’avait pas répondu à nos questions au moment de la publication.

    https://www.streetpress.com/sujet/1635325634-nappes-phreatiques-polluees-eau-incendie-usine-petrochimique
    #pollution #contamination #eau_potable #cancers

    ping @albertocampiphoto

  • La mairie a installé des énormes #caillasses en plein milieu d’une #piste_cyclable à #Coquelles, près de #Calais.

    L’unique but ? Assoiffer les exilés en empêchant le collectif @CalaisFood de venir remplir cette cuve d’eau, la plus proche d’un des campements de la ville.

    https://twitter.com/LouisWitter/status/1435606989258756102

    #architecture #urbanisme #architecture_défensive #anti-migrants #mobilier_urbain #espace_urbain #espace_public #migrations #asile #réfugiés #pierres #eau #eau_potable #accès_à_l'eau

    J’ajoute ci-dessous d’autres infos sur Calais que j’avais mis dans des fils de discussions d’autres villes, pour une meilleure visibilité et archivage.

    –—

    ajouté à la métaliste sur le #mobilier_urbain #anti-sdf / #anti-réfugiés :
    https://seenthis.net/messages/732278

  • En #Guadeloupe, l’#eau_courante, potable, est devenue un luxe

    En Guadeloupe, des milliers d’habitants vivent au rythme des « #tours_d’eau », des #coupures programmées, ou n’ont tout simplement pas d’eau au robinet depuis plusieurs années. Les habitants subissent des coupures prolongées, même en pleine pandémie de Covid-19. Face à la catastrophe sanitaire, les pouvoirs publics sont accusés d’#incurie. Premier volet de notre série.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120721/en-guadeloupe-l-eau-courante-potable-est-devenue-un-luxe
    #eau_potable #eau_de_robinet #eau

    by @wereport photos @albertocampiphoto

  • #Rwanda_1994

    Rwanda, 1994, entre avril et juillet, 100 jours de génocide...
    Celui que l’on appelle « Le dernier génocide du siècle » s’est déroulé dans un tout petit pays d’Afrique, sous les yeux du monde entier, sous le joug des politiques internationales, et sous les machettes et la haine de toute une partie de la population. Sur environ 7,5 millions de Rwandais d’alors, 1,5 million de personnes ont été exterminées pour le seul fait d’appartenir à la caste « tutsi » (chiffres officiels de 2004) : hommes, femmes, enfants, nouveau-nés, vieillards... De cette tragédie historique, suite à plusieurs années de recherche dont sept mois passés au Rwanda pour récolter des témoignages, les auteurs ont tiré une fiction éprouvante basée sur des faits réels.

    https://www.glenat.com/drugstore/rwanda-1994-integrale-9782356261120
    #BD #bande_dessinée #livre
    #Kigali #Murambi #fosses_communes #Nyagatare #FAR #génocide #Rwanda #France #armée_française #opération_Turquoise #camps_de_réfugiés #réfugiés #Goma #zone_turquoise #aide_humanitaire #choléra #entraide #eau_potable