• Gestions alternatives de la ressource en #eau

    Cette problématique encore peu traitée sous l’angle des territoires et de leurs dynamiques s’inscrit dans le cadre plus large de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (#GIRE) qui mobilise quant à elle un très grand nombre de chercheurs et de disciplines scientifiques depuis plusieurs décennies.

    Plusieurs textes de référence, tels que les World Water Development Reports (WWDR 2003, 2006, 2009) ou le Millenium Ecosystem Assessment (MEA, 2005) à l’échelle mondiale, la Directive Cadre sur l’Eau (DCE, 2000) à l’échelle européenne ou la LEMA (2006) et le Grenelle II de l’Environnement (2010) à l’échelle française, incitent au développement d’une GIRE comme outil d’#aménagement du territoire pour une régulation des conflits et des usages de l’eau qui soit respectueux de l’#environnement et des populations.

    Ces mêmes documents pointent également les modes alternatifs comme des solutions potentielles pour la gestion des ressources en eau dans certaines configurations environnementales (pénuries hydrologiques et qualité de l’eau) et territoriales (espaces urbains, périurbains et ruraux).

    Beaucoup de travaux et références scientifiques existent déjà sur les solutions techniques ou l’ingénierie écologique de la gestion des ressources en eau mais la question de leur articulation avec les territoires y est le plus souvent absente sinon limitée.

    Deux entrées thématiques permettent de combler cette lacune en abordant la problématique des gestions alternatives de la ressource en eau dont la mise en œuvre mobilise ou modifie le fonctionnement environnemental des territoires.

    La première porte sur la collecte des #eaux_de_pluies comme méthode alternative à l’utilisation ou à l’alimentation (optimisation ou substitution de la ressource) de différents usages de l’eau y compris l’eau potable.

    La seconde concerne l’utilisation des services écosystémiques ripariens comme méthode alternative à la gestion environnementale de l’eau (pollutions, risque inondation, biodiversité, activités économiques…).

    Ces deux orientations ont pour objectif d’interroger la pertinence des méthodes alternatives, dites « douces », de gestion de la ressource en eau sur plusieurs aspects :

    Leur insertion territoriale : comment les espaces urbains, périurbains ou ruraux intègrent ces modes de gestion de l’eau dans l’aménagement des territoires (SCOT, PLU, SDAGE, SAGE, contrats de rivière…) et les cadres réglementaires d’une gestion environnementale de l’eau (DCE, LEMA…) ? Il s’agit ici de poser la question de leur intégration au territoire en analysant l’articulation des différentes échelles spatiales et réglementaires dans la mise en œuvre des méthodes alternatives de gestion de l’eau ;

    Leurs effets sur les territoires : quelles sont leurs contributions qualitatives et quantitatives vis-à-vis des modes de gestion de l’eau déjà en place ? Il s’agit ici de poser la question de leur efficacité en confrontant les résultats, les perspectives et les conséquences de leur mise en œuvre (y compris technique) vis-à-vis des problématiques environnementales existant sur les territoires analysés ;

    Les jeux d’acteurs : comment les différents acteurs de l’aménagement du territoire intègrent ces modes de gestion alternative de l’eau dans leurs discours et l’argumentation de leur projets ? Il s’agit ici de poser la question de l’appropriation des valeurs environnementales liées à ces méthodes alternatives et des représentations que les acteurs peuvent développer à différentes échelles d’influence et différents niveaux de lecture des territoires ;

    La solidarité amont-aval : comment ce principe d’éthique environnementale se diffuse dans les pratiques et la mise en place d’une gestion de l’eau ? Il s’agit ici de poser la question de la « réallocation » des ressources en eau vis-à-vis des discontinuités et frontières entre territoires de l’eau et territoires institutionnels.

    http://tem.revues.org/2689

    #revue #parution