• La contribution des « peasant studies »

    C’est dans les années 1950 que les peasant studies ("études du paysannat"), nouvelle discipline sociologique, ont vu le jour. Cette branche de la sociologie reposait sur le présupposé anthropologique et ethnologique qu’il fallait appréhender le mode de vie des gens tel qu’il se présentait, contrairement à la sociologie centrée autour du développement qui avait pour ambition de découvrir les causes d’un prétendu sous-développement et les solutions pour en sortir.

    Le dissident russe Alexandre Chayanov a joué un rôle essentiel dans ce domaine : dans les années 1920, il a élaboré une théorie autour de l’indépendance de l’économie paysanne, système qui possède sa propre logique sociale et culturelle. S’opposant à la ligne officielle du communisme prolétarien qui cherchait à transformer les paysans en salariés du kolkoze, Chayanov défendait l’économie paysanne en raison de ses capacités d’adaptation écologique et sociale. Sa vision des choses lui coûta la vie dans l’archipel du Goulag, mais sa théorie est depuis lors devenue le fondement des peasant studies. Comme il l’expliquait, l’économie paysanne n’est pas centrée sur la maximisation du profit, mais sur les besoins ; elle fait preuve de prudence et se tient à l’écart des risques inutiles. Une ferme ne cesse pas toute activité si elle n’atteint pas un certain niveau de profit, et son capital n’est pas non plus transféré dans un autre secteur dont on attend plus de gains. Quand les temps sont durs, les gens se serrent la ceinture, travaillent plus et consomment moins. Les périodes favorables laissent place à plus de loisirs et le surplus dégagé n’est pas réinvesti, mais dépensé dans des festivités. L’essentiel est de maintenir ce qui existe déjà, tant au niveau économique qu’au niveau social.

    Entre autre choses, les peasant studies nous apprennent que les structures de l’économie paysanne sont les mêmes dans le monde entier et que, quelques soient les différences locales et régionales, on observe le même genre de caractéristiques culturelles. En ce qui concerne la démarche de la subsistance, ce sont des conclusions plus que probantes. Les gens doivent se nourrir et se reproduire dans un processus d’échange avec la nature. S’ils le font sous la forme d’une agriculture sédentaire, leur constitution physique et les processus naturels liés à la naissance et à la mort n’offrent guère de possibilités de variations.

    Outre la théorie de la subsistance, notre principale contribution au débat sur l’économie et la culture paysannes consiste à affirmer que la position sociale accordée aux paysans depuis le début des temps modernes est semblable à celle des femmes vues comme des femmes au foyer. C’est cela qui nous a permis de comprendre la relation particulière qu’entretient la modernité avec la production de nourriture et de choses indispensables à la vie (et donc avec la subsistance), et aussi de saisir le lien entre subordination sociales et proximité à la nature (ce qui est loin d’être le seul cas des femmes). Puisque les paysans comme les femmes s’occupent des besoins immédiats et quotidiens des êtres humains, ils n’ont pas beaucoup de poids dans un monde où le dépassement du domaine de la nécessité est censé ouvrir les portes de la liberté. On retrouve cette attitude aussi bien à gauche qu’à droite, chez des féministes telles que Simone de Beauvoir aussi bien que chez des misogynes notoires.

    La subsistance, une perspective écoféministe, Maria Mies & Veronika Bennholdt

    #écoféminisme #Maria_Mies #Veronika_Bennholdt #subsistance #paysannerie #femmes

  • Faire face au risque écofasciste | Antoine Dubiau solidaritéS Genève
    https://solidarites.ch/geneve/journal/428-2/faire-face-au-risque-ecofasciste

    Antoine Dubiau est l’auteur de l’ouvrage « Écofascismes. De quoi l’écofascisme est-il le nom, et que peut-on faire pour le contrer ? » L’écofascisme peut être appréhendé comme le résultat d’un double processus, celui d’écologisation du fascisme d’une part et celui de fascisation de l’écologie d’autre part. Source : Relevé sur le Net...

  • Comprendre, déconstruire, lutter contre l’écofascisme
    https://bascules.blog/2024/01/04/comprendre-deconstruire-lutter-contre-lecofascisme

    Les cahiers de formation de PEPS n°1 Introduction Les 17,9 % de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2012, les 10,7 millions de voix obtenues au 2nd tour de l’élection présidentielle de 2017, et les 13,3 millions de voix obtenues en 2022 montrent que non seulement le discours fasciste s’est installé durablement dans la […]

    #Ecofascisme #Ecologie #Les_Cahiers_de_formation #PEPS,_Pour_une_Ecologie_Populaire_et_Sociale


    https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

  • L’hypothèse écofasciste avec Pierre Madelin (lundi soir)

    Le passage intéressant montrant comment le lien peut se faire entre extrême-droite et écologie :

    https://youtu.be/FXy2LkFY_eY?t=3131

    – l’extrême-droite peut se définir comme l’opposition à l’universalisme (son ennemi principal)
    – la nouvelle Droite se distancie du christianisme pour revendiquer un néopaganisme
    – le christianisme est la religion anthropocentrique par excellence ("croissez et multipliez-vous, soumettez la terre"). Cette critique de l’anthropocentrisme existant dans l’écologie, c’est là que peut se faire la jonction, entre un universalisme culturel et une unification du monde marchande et matérielle du monde.

    Bon, c’est pas forcément super clair finalement ce lien avec l’écologie. D’autant que, dans le suite, les intervenants s’accordent pour dire qu’un gouvernement RN aurait peu de chance d’être écolo au-delà de discours électoraux.

    Ce qui est intéressant c’est qu’il rappelle le rôle important du travail idéologique de la Nouvelle droite (De Benoist etc) dans l’évolution globale de l’extrême-droite du racisme vers l’ethno-différentialisme, qui signifie que les cultures humaines sont incommensurables entre elles (qui va à l’encontre de l’idée universaliste d’une commune humanité)
    L’extrême-droite inspirée par De Benoist peut donc reprendre à son compte la critique du colonialisme pour défendre une identité blanche, européenne etc, menacée par le métissage, la mondialisation, les migrants, etc.

    #extrême-droite #écologie #écofascisme #ethno-différentialisme

    • A propos de l’ethno-différentialisme :

      C’est son ethno-différentialisme qui conduit A. de Benoist à l’anticapitalisme.
      L’ethno-différentialisme affirme que chaque peuple a un « droit à la différence », c’est-à-dire le droit de vivre comme il l’entend. Ce droit, il l’exerce chez lui, raison pour laquelle ce droit s’accompagne d’une hostilité de principe aux migrations. L’ethno-différentialisme est la version de droite du « multiculturalisme ». Le racisme biologique étant devenu intenable avec l’émergence de la « norme antiraciste »
      déjà évoquée, il s’est transformé en différen-tialisme culturel. Les « Européens » ont bien sûr eux aussi leur « droit à la différence ». Dans un texte paru en 1974 dans Éléments, intitulé Contre tous les racismes, A. de Benoist déclare : « Si l’on est contre la colonisation, alors il faut être pour la décolonisation réciproque, c’est-à-dire contre toutes les formes de colonisation : stratégique, économique, culturelle, artistique, etc. On a le droit d’être pour le Black Power, mais à la condition d’être, en même temps, pour le White Power, le Yellow Power et le Red Power 16. » L’ethno-diffé-rentialisme, c’est la « décolonisation réciproque », autrement dit chacun chez soi. L’idée que les Blancs sont victimes de racisme, et doivent à ce titre être défendus, a fait son chemin depuis. En témoigne l’usage fait par la droite et l’extrême droite du thème du « racisme antiblanc » au cours de la dernière décennie

      Alain de Benoist, du néofascisme à l’extrême droite « respectable », Razmig Keucheyan (2017)
      https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=CRIEU_006_0128&download=1

    • A propos de l’anti-christianisme d’extrême-droite :

      Alain de Benoist n’est pas seulement anticapitaliste, il est aussi antichrétien. Le christianisme est le « bolchevisme de l’Anti-quité », selon son expression, un égalitarisme radical où Dieu confère une égale dignité à tous. Le Christ est un précurseur de Marx, et saint Paul de Lénine. Le christianisme est de surcroît une religion « orientale », puisqu’il est né au Moyen-Orient. Importé en Europe, il a supplanté la véritable religion des Euro-péens : le paganisme. La célébration des paga-nismes antiques est un trait structurant de la Nouvelle Droite. Le courant Terre et peuple de Pierre Vial, cofondateur du GRECE et un temps membre du Front national, est celui qui l’a poussé le plus loin

      ibid

    • L’« enracinement » est un vieux thème d’extrême droite, dont Maurice Barrès a développé une version 29. Il désigne le lien qui unit un peuple et une terre par le biais d’une culture. Le « droit à la différence » de chaque peuple émane notamment de son rapport intime à son territoire, à ses forêts ou ses cours d’eau. Si A. de Benoist critique le capitalisme, c’est parce qu’il produit du « déracinement ». C’est parce que la « société de consommation » planétaire détruit les cultures,

      ibid

      conclusion de l’article

      Comment penser une contre-hégémonie ? Toute la question est de trouver, dans la crise actuelle, des éléments auxquels « accrocher » des propositions alternatives à celles de la droite, des propositions adaptées aux transfor-mations du capitalisme. La bataille des idées ne se gagne pas au niveau des seules idées abs-traitement conçues. Elle se gagne lorsque les idées résolvent au moins en partie la crise du système, tout en paraissant légitimes aux yeux de secteurs significatifs de la population. Et elles ne deviennent légitimes que lorsqu’elles permettent à cette dernière de donner un sens à sa vie quotidienne. La droite occupe le terrain, le temps presse.

  • Bennholdt-Thomsen & Mies, Postmodernisme féministe, 1997
    L’idéologie de l’oubli et de la dématérialisation

    Il est pourtant surprenant de voir que les féministes postmodernes ignorent l’un des postulats les plus importants du courant constructiviste. Il s’agit du postulat selon lequel il faut replacer les discours dans leur contexte, se demander à quels moments historiques ces discours émergent, par quels acteurs ils sont énoncés et dans quels intérêts. Si les féministes postmodernes s’étaient posé ces questions, elles auraient découvert que l’essor du #postmodernisme, théorie dominante dans les universités, en particulier dans les départements d’études féministes, a coïncidé avec l’essor de la politique économique néolibérale aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1980 (reaganisme et doctrine Thatcher), qui s’est étendue au monde entier après l’effondrement du bloc communiste. Elles ne comprennent visiblement pas que l’idéalisme postmoderne, avec son mélange de pluralisme néolibéral et d’indifférence à l’égard de la politique, ses attaques dirigées contre l’essentialisme et les grands récits, correspond en tout point à l’idéologie néoconservatrice.
    Ces chercheuses féministes postmodernes n’ont jamais été et ne constituent toujours pas une menace pour le #capitalisme patriarcal. De fait, les mots #patriarcat ou capitalisme n’apparaissent pas dans le discours postmoderne. L’idéologie postmoderne a effectivement démobilisé une part très importante de la population, en particulier chez les jeunes, de sorte qu’ils ne sont même pas conscients des liens entre économie, politique et idéologie : ils se sentent encore moins concernés par la hausse des inégalités et les dégâts sociaux et environnementaux infligés par la politique économique néolibérale.

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/12/24/subsistance-postmodernisme-fr

    #écoféminisme #Maria_Mies #gender_studies #révisionnisme

  • Luttes féministes à travers le monde. Revendiquer l’égalité de genre depuis 1995

    Les #femmes, les filles, les minorités et diversités de genre du monde entier continuent à subir en 2021 des violations de leurs #droits_humains, et ce tout au long de leur vie. En dépit d’objectifs ambitieux que se sont fixés les États pour parvenir à l’#égalité_de_genre, leur réalisation n’a à ce jour jamais été réellement prioritaire.

    Les progrès réalisés au cours des dernières décennies l’ont essentiellement été grâce aux #mouvements_féministes, aux militant.es et aux penseur.ses. Aujourd’hui, la nouvelle génération de féministes innove et donne l’espoir de faire bouger les lignes par son inclusivité et la convergence des luttes qu’elle prône.

    Cet ouvrage intergénérationnel propose un aperçu pédagogique à la thématique de l’égalité de genre, des #luttes_féministes et des #droits_des_femmes, dans une perspective historique, pluridisciplinaire et transnationale. Ses objectifs sont multiples : informer et sensibiliser, puisque l’#égalité n’est pas acquise et que les retours en arrière sont possibles, et mobiliser en faisant comprendre que l’égalité est l’affaire de tous et de toutes.

    https://www.uga-editions.com/menu-principal/nos-collections-et-revues/nos-collections/carrefours-des-idees-/luttes-feministes-a-travers-le-monde-1161285.kjsp

    Quatrième conférence mondiale sur les femmes


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_conf%C3%A9rence_mondiale_sur_les_femmes

    #féminisme #féminismes #livre #résistance #luttes #Pékin #Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes (#1995) #ONU #diplomatie_féministe #monde #socialisation_genrée #normes #stéréotypes_de_genre #économie #pouvoir #prise_de_décision #intersectionnalité #backlash #fondamentalisme #anti-genre #Génération_égalité #queer #LGBTI #féminisme_décolonial #écoféminisme #masculinité #PMA #GPA #travail_du_sexe #prostitution #trafic_d'êtres_humains #religion #transidentité #non-mixité #espace_public #rue #corps #écriture_inclusive #viols #culture_du_viol

  • Radio : Bennholdt-Thomsen & Pruvost, La Politique de la Subsistance, 2023 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/10/13/rmu-atecopol-subsistance

    Veronika Bennholdt-Thomsen et Geneviève Pruvost présentent l’ouvrage La Subsistance : une perspective écoféministe (éd. La Lenteur, octobre 2022).

    Une tendance singulière et importante de l’écoféminisme : la perspective de la subsistance. Travail de (re-)production de la vie, domaine des tâches quotidiennes, invisibles, réalisés majoritairement par des femmes, la subsistance a pourtant été ignorée voire méprisée dans le féminisme comme dans l’écologie, et n’a que momentanément été remise au centre de l’attention par la crise sanitaire. La catastrophe écologique exige pourtant de repenser complètement nos manières de vivre et de travailler.

    Conférences organisées par l’Atelier d’écologie politique (Atecopol) de Toulouse en avril 2023.

    https://archive.org/download/rmu-087-atecopol-subsistance/RMU_087_Atecopol-Subsistance.mp3

    #subsistance #féminisme #écologie #écoféminisme #Veronika_Bennholdt-Thomsen #Geneviève_Pruvost #Atecopol #conférence #livre

  • Il sistema delle “coop pigliatutto”

    Per anni hanno dominato il settore dell’accoglienza in Veneto prima di sbarcare nella detenzione amministrativa. Oggi gestiscono due Cpr, tra cui quello di Gradisca d’Isonzo, dove dalla sua riapertura sono morte quattro persone

    Il 16 dicembre del 2019 il Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) di Gradisca d’Isonzo, in provincia di Gorizia, riapre, a sei anni dalle proteste che hanno portato alla sua chiusura. Tra i primi trattenuti del nuovo corso, c’è un gruppo di circa settanta persone provenienti dal centro di Bari, dove sono stati bruciati tre degli ultimi quattro moduli rimasti dopo le proteste dei mesi precedenti. Bibudi Anthony Nzuzi è tra coloro che sono stati trasferiti «di punto in bianco», dice, in Friuli. L’accoglienza non è stata delle migliori: «Pioveva, faceva freddo, ci siamo ritrovati i poliziotti in tenuta antisommossa. Non avevamo materassi, non c’erano coperte, non avevamo niente per poterci vestire. Ci siamo ritrovati a dormire al freddo perché non c’era il riscaldamento», racconta.

    Nzuzi è nel Cpr friulano anche tra il 17 e il 18 gennaio 2020, quando muore un trattenuto georgiano di 37 anni, Vakhtang Enukidze. I poliziotti di cui parla Nzuzi stanno sedando una protesta. «Hanno inizialmente pestato tutti, solo che lui [Vakhtang Enukidze] era caduto – racconta – ma continuavano a pestarlo e gli altri ragazzi si sono buttati addosso ai poliziotti e l’hanno tirato via».

    Nzuzi si trova nello stesso reparto di Enukidze ma in un’altra cella. «La sera lui [Vakhtang Enukidze] lamentava dolori, non si sentiva bene – ricorda, ripensando ai momenti dopo che la polizia ha lasciato il Cpr -. È andato a dormire e non si è più risvegliato». Questa versione è stata confermata da alcune testimonianze raccolte dal deputato Riccardo Magi durante due visite ispettive subito dopo il decesso. Non dagli investigatori, però.

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    L’inchiesta in breve

    - Ekene nasce nel 2017 come diretta emanazione di Ecofficina ed Edeco, enti che hanno dominato il mercato dell’accoglienza in Veneto guadagnandosi l’appellativo di “coop pigliatutto”
    - A gestirla è Simone Borile, imprenditore padovano che proviene dal business dei rifiuti. Sebbene non compaia mai nella visura camerale, viene considerato dagli inquirenti di Venezia “amministratore di fatto” delle cooperative
    - Nel 2016, Ecofficina-Edeco si aggiudica due centri di accoglienza, a Cona e Bagnoli. Per la gestione dei due hub, sono nati due processi paralleli a Padova e Venezia, dove sono indagati alcuni funzionari delle due prefetture e i vertici della cooperativa, tra cui Simone Borile. Le accuse, a vario titolo, sono di frode nell’esecuzione del contratto, inadempimento e frode degli obblighi contrattuali, rivelazioni di segreto d’ufficio
    - Con la liquidazione di Edeco nasce Ekene, che segna l’ingresso nel mondo della detenzione amministrativa con l’aggiudicazione dei Cpr di Gradisca d’Isonzo, in Friuli-Venezia Giulia, e Macomer, in Sardegna
    – Dalla sua riapertura nel gennaio 2019, nel Cpr friulano sono morte quattro persone. Borile è indagato per omidicio colposo per il decesso di Vakhtang Enukidze, lasciato secondo l’accusa per nove ore senza soccorsi
    – Nell’ottobre 2022, la cooperativa veneta ha vinto la gara per la gestione del Cpr di Caltanissetta. Dopo sette mesi la Prefettura ha annullato l’aggiudicazione per i procedimenti a carico dei vertici

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    A seguito della morte di Enukidze, la procura di Gorizia ha cominciato a indagare. L’autopsia sul deceduto ha stabilito come causa della morte un edema polmonare e cerebrale dovuto non a un pestaggio, ma a un cocktail di farmaci e stupefacenti. Così a essere riviati a giudizio con l’accusa di omicidio colposo sono stati il direttore del centro, Simone Borile, e il centralinista che era di turno quel giorno. La cooperativa che ha in gestione il Cpr si chiama Ekene. È nata dalle ceneri di Ecofficina ed Edeco, conosciute in Veneto come “coop pigliatutto”, per aver dominato per anni la gestione dell’accoglienza in tutta la regione.

    Secondo la ricostruzione degli inquirenti, Enukidze è stato lasciato senza soccorso per diverse ore, nonostante le richieste di aiuto degli altri trattenuti, prima di essere trasferito in ospedale, dove è morto alle 15:37. La sorella, Asmat, ricorda l’ultima telefonata in cui percepiva una voce diversa: «Sembrava che avesse bevuto. Aveva dei dolori e gli avevano dato qualcosa per calmarlo, un antidolorifico. Stava talmente male che non riusciva nemmeno ad andare all’udienza. Mi diceva di contattare l’ambasciata georgiana, per farlo uscire dal Cpr», racconta. Simone Borile, raggiunto al telefono da IrpiMedia, ha una versione diversa dei fatti: «È stato soccorso immediatamente, appena c’è stata la chiamata», il problema «riguarda il mancato funzionamento del sistema di chiamata. Niente a che vedere con il mancato soccorso».
    L’ascesa di Ecofficina tra le coop dell’accoglienza

    Borile ha cominciato a lavorare con i migranti dai tempi di Ecofficina Educational, cooperativa con sede a Battaglia Terme, in provincia di Padova, fondata il 2 agosto 2011. Il direttore del Cpr di Gradisca non appare nella visura camerale in quanto sarebbe stato un semplice consulente esterno. Gli inquirenti di Venezia e Padova che indagheranno sulla società, sosterranno tuttavia che sia lo stesso Borile l’amministratore di fatto delle “coop pigliatutto”.

    I legami tra Borile e i vertici di Ecofficina sono però evidenti: vicepresidente della cooperativa è la moglie Sara Felpati mentre il presidente del consiglio di amministrazione è Gaetano Battocchio, coinvolto con lui nel processo per bancarotta della società di gestione dei rifiuti della Bassa Padovana, Padova Tre srl, ma poi assolto, al contrario di Borile che a marzo 2023 è stato uno dei due condannati in primo grado a quattro anni e otto mesi per peculato perché avrebbe trattenuto illegalmente un importo di oltre tre milioni di euro.

    È nel dicembre 2014 che per la prima volta il nome di Ecofficina viene accostato a un caso di frode nelle pubbliche forniture e maltrattamenti sugli ospiti. Il processo che ne è scaturito si chiuderà otto anni e mezzo dopo, il 12 luglio 2023, con l’assoluzione dei vertici della cooperativa perché il fatto non sussiste.

    Durante gli anni passati a processo, Ecofficina Educational – che nel 2015 ha ceduto parte dell’azienda a un’altra cooperativa, Ecofficina Servizi – si aggiudica diversi appalti per l’accoglienza migranti in particolare nella provincia di Padova, con un monopolio che comprende l’ex Caserma Prandina di Padova, l’Hotel Maxim’s a Montagnana, lo Sprar del comune di Due Carrare e l’accoglienza di più di 700 migranti nelle province di Venezia, Vicenza e Rovigo.

    Nel caso dello Sprar di Due Carrare, uno dei requisiti fondamentali per partecipare era aver svolto in modo continuativo, e per almeno due anni, l’attività di accoglienza. A gennaio 2016, la cooperativa ha depositato una dichiarazione attestante una convenzione con la Prefettura di Padova che provava l’inizio dell’attività il 6 gennaio 2014, nonostante Ecofficina fosse entrata nel settore solo nel maggio dello stesso anno. Grazie alla documentazione falsa, secondo l’ipotesi degli inquirenti di Padova, Ecofficina avrebbe ottenuto l’aggiudicazione provvisoria delle gare per la gestione di centri di accoglienza. Il processo che è scaturito dall’indagine è ancora in corso, riporta il Mattino di Padova. IrpiMedia non ha ricevuto alcuna risposta a domande di chiarimento rivolte via email alla cooperativa su questo e su altri temi.

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    Cpa, Cas, Sai: le sigle dell’accoglienza

    In Italia il sistema di accoglienza dovrebbe svilupparsi su due binari: a un primo livello ci sono i Centri di prima accoglienza (Cpa) e gli hotspot, e a un secondo il Sistema di accoglienza e integrazione (Sai), strutture gestite dagli enti locali su base volontaria, che dovrebbero rappresentare il sistema ordinario. I Centri di accoglienza straordinaria (Cas), invece, dovrebbero essere individuati e istituiti dalle prefetture nel caso in cui i posti negli altri centri fossero esauriti. La maggior parte delle persone che arrivano sul territorio però sono accolte nei Cas, sintomo di una gestione perennemente emergenziale del fenomeno. In base ai dati del rapporto di Actionaid Centri d’Italia del 2022, i posti nei Cas, dove è ospitato oltre il 65% delle persone, e nei Cpa sono infatti quasi 63 mila, a fronte dei 34 mila posti del Sai.

    I centri di prima accoglienza e gli hotspot sono invece strutture nate per identificare, fotosegnalare e assistere dal punto di vista sanitario le persone appena arrivate in Italia. Dovrebbero fornire anche le prime informazioni legali per la richiesta di protezione internazionale.

    Nel Sai – prima conosciuto come Siproimi (Sistema di protezione per titolari di protezione internazionale e per minori stranieri non accompagnati) e prima ancora come Sprar (Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati) – i servizi assicurati sono solitamente superiori rispetto agli altri centri e mirano ad accompagnare le persone accolte nei loro percorsi di vita e di autonomia: oltre al vitto e all’alloggio, sono infatti assicurate assistenza legale, mediazione linguistica, orientamento lavorativo, insegnamento della lingua italiana, assistenza psicosociale.

    A parte alcune categorie di soggetti, come i minori stranieri non accompagnati, il decreto firmato il 10 marzo 2023 dal ministro dell’Interno Matteo Piantedosi ha escluso i richiedenti asilo dalla possibilità di essere accolti nel sistema ordinario, riservando loro i pochi servizi di base garantiti dal Cas, ulteriormente ridotti: l’assistenza materiale, sanitaria e linguistica, vitto e alloggio, eliminando i servizi di assistenza psicologica, i corsi di italiano e l’orientamento legale.

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    Gli anni di Edeco

    Dopo le vicende di Ecofficina, la cooperativa cambia nome. Spunta dunque un nuovo attore nel mercato dell’accoglienza in Veneto: Edeco. I vertici però rimangono invariati. La cooperativa inizia a partecipare ai bandi per la gestione dell’accoglienza a partire dal 2016, quando il suo organigramma si arricchisce di nuove figure. Tra queste, Annalisa Carraro, che con Battocchio, Felpati e Borile sarà imputata nel processo di Venezia. Quell’anno in Italia il numero dei Centri di accoglienza straordinaria (Cas) cresce di quasi il doppio rispetto all’anno precedente, con 137 mila strutture dove si concentra il 78% dei richiedenti asilo. In particolare, in Veneto questa tendenza si affianca alla resistenza degli amministratori locali verso il sistema di accoglienza diffusa rappresentato dagli Sprar (oggi Sai).

    È in questo contesto che nascono centri come la tendopoli nell’ex base militare di Cona, in provincia di Venezia, gestita provvisoriamente da Ecofficina fino al luglio del 2016. Quel mese sarà proprio Edeco, in un raggruppamento temporaneo d’imprese con Ecos e Food Service, ad aggiudicarsi il nuovo appalto.

    Le denunce sulle condizioni interne emergono già dal giugno dello stesso anno, quando alcune associazioni effettuano una visita al centro evidenziando il sovraffollamento e la carenza dei servizi essenziali. Le proteste successive dei richiedenti asilo spingono il presidente della Confcooperative del Veneto, Ugo Campagnaro, a prendere la decisione di sospendere Ecofficina-Edeco con queste motivazioni: «Non esiste una legge che impedisca di ospitare e gestire centinaia di profughi in un’unica struttura. Questo però è un sistema che non risponde alle logiche della buona accoglienza […]. Si tratta invece di un modello che guarda soprattutto al business».

    I problemi diventano evidenti quando a gennaio 2017 Sandrine Bakayoko, 25enne ivoriana ospite del centro di Cona, muore per trombosi polmonare. Questo episodio porterà ad alcuni lavori di ristrutturazione e alla riduzione degli ospiti da 1.600 a 1.000, misure comunque non sufficienti a evitare la protesta dei richiedenti asilo, che a novembre si mettono in marcia verso Venezia per ottenere un incontro con il prefetto di Venezia, che alla fine deciderà di spostarli in altre strutture, scrive Internazionale.

    Due anni più tardi la Procura di Venezia chiede il rinvio a giudizio per i vertici di Ecofficina-Edeco. Borile, sempre “amministratore di fatto” a quanto afferma l’accusa, e i suoi colleghi avrebbero impiegato un numero di operatori inferiore agli obblighi contrattuali, un’inadempienza che sarebbe stata coperta dai trasferimenti di personale dall’altro grande centro gestito dalla cooperativa, quello di Bagnoli, in provincia di Padova, e dalla falsificazione dei documenti, che avrebbero fatto apparire un numero di operatori superiore. Inoltre, l’impiego di medici e infermieri con turni e orari inferiori rispetto a quanto previsto dal capitolato d’appalto avrebbe procurato un ingiusto profitto di oltre 200 mila euro. Tutto questo sarebbe stato possibile anche grazie alle informazioni fornite dalla Prefettura. Secondo quanto emerge da alcune intercettazioni contenute nelle carte processuali, ex prefetti e funzionari avrebbero preannunciato e in alcuni casi concordato con i responsabili della cooperativa l’orario e la data delle visite ispettive. Una prassi che avrebbe permesso a Ecofficina-Edeco di organizzarsi in anticipo per coprire eventuali falle.

    Per questo motivo, la giudice per le indagini preliminari ha accolto le richieste di rinvio a giudizio, tra gli altri, anche nei confronti dell’ex prefetto pro tempore di Venezia Domenico Cuttaia e dell’allora vice prefetto vicario Vito Cusumano per rivelazione di segreto d’ufficio.

    Raggiunto al telefono, Simone Borile ha commentato in questo modo: «Non si trattava di ispezioni, ma esclusivamente di una visita di cortesia». Il processo è ancora in primo grado, in fase dibattimentale: nell’ultima udienza, un’ex operatrice ha raccontato che era il personale a firmare il foglio presenze per conto dei richiedenti asilo, in modo da poter ricevere dalla Prefettura la quota diaria per ogni persona accolta, riporta Il Gazzettino.

    Un processo molto simile si sta svolgendo a Padova sulla gestione del Cas di Bagnoli. Tra gli imputati ci sono ancora una volta Sara Felpati, Simone Borile, Gaetano Battocchio, oltre all’ex viceprefetto Pasquale Aversa, il vicario Alessandro Sallusto e una funzionaria della Prefettura. Le accuse a vario titolo sono di turbativa d’asta, frode nelle forniture pubbliche, truffa, concussione per induzione, rivelazione di segreti d’ufficio e falso ideologico. Secondo l’accusa, grazie ai contatti con la Prefettura, Borile, Battocchio e Felpati avrebbero ottenuto informazioni sui concorrenti, partecipando a un bando su misura per Edeco. Anche in questo caso viene contestata la presenza di personale in numero inferiore rispetto al capitolato d’appalto e le chiamate di preavviso della Prefettura prima di alcune ispezioni per permettere alla cooperativa di farsi trovare in regola.
    I danni delle indagini

    Le indagini finiscono per danneggiare la “coop pigliatutto” che alla fine del 2018, anno di chiusura delle strutture di Cona e Bagnoli, avvia una procedura di licenziamento collettivo per 57 lavoratori, a cui se ne aggiungono 71 in scadenza di contratto. Si tratta di addetti alle pulizie e custodia, operai, insegnanti, tecnici, psicologi, educatori che riducono sensibilmente la rosa di Edeco, composta fino ad allora da 228 dipendenti. Nel 2020, Edeco inizia il processo di liquidazione, ma comincia a prendere nuova forma, sempre con lo stesso sistema: la creazione di nuove cooperative.

    Questa volta sono due le cooperative che prendono il testimone di Edeco, segnando l’ingresso nel mondo del trattenimento dei cittadini stranieri: Ekene e Tuendelee. La prima è dedicata quasi esclusivamente alla gestione dei Cpr, la seconda all’attività principale di «pulizia generale (non specializzata) di edifici», oltre a servizi educativi e socio-sanitari come le «attività di prima accoglienza per cittadini stranieri».

    Simone Borile, che di nuovo non compare nelle visure camerali, ha giustificato così a La Nuova Venezia la necessità di creare nuovi soggetti: «Era impossibile continuare a lavorare a causa del danno reputazionale che abbiamo subito». Le stesse persone coinvolte nei processi di Padova e Venezia sono presenti anche nei nuovi organigrammi, come Sara Felpati, prima presidente del Cda di Ekene, ruolo passato poi alla sorella Chiara, e Annalisa Carraro, ex consigliera di Edeco, che oggi ricopre il ruolo di vicepresidente di Ekene e di consigliera in Tuendelee.

    Le controversie del passato non hanno quindi impedito l’aggiudicazione di nuove strutture: nell’agosto del 2019 Edeco ottiene in gestione il Cpr di Gradisca d’Isonzo, poi ceduto due anni dopo a Ekene, e nel dicembre 2021 quello di Macomer. In Friuli, la cooperativa si aggiudica una gara da quasi cinque milioni di euro, grazie al ribasso dell’11,9% rispetto alla base d’asta, dopo l’esclusione delle prime quattro società in graduatoria. Ekene a marzo 2023 vince anche un ricorso al Tar per ottenere la gestione di un centro di accoglienza a Oderzo, nel trevigiano, nell’ex caserma Zanusso.

    Ekene ha poi preso in gestione il Cpr di Macomer dopo l’aggiudicazione della gara del 2021. In una visita, l’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi) ha riportato criticità simili a quelle emerse nella struttura friulana, come la violazione del diritto alla salute, all’informazione normativa e alla corrispondenza, poiché «neanche i difensori possono contattare i loro assistiti in caso di comunicazioni urgenti se non attraverso il filtro del gestore», si legge nel rapporto. Inoltre, secondo Asgi la visita medica è spesso assente o viene fatta in modo superficiale.

    La cooperativa veneta ha poi vinto, nell’ottobre 2022, la gara per la gestione del Cpr di Caltanissetta. Ma dopo sette mesi, a maggio 2023, la Prefettura ha annullato l’aggiudicazione per i procedimenti a carico dei vertici: nel decreto di esclusione si riconosce esplicitamente Ekene come diretta emanazione di Edeco. Ricordando i gravi reati contestati nei procedimenti penali in corso, la Prefettura afferma di non poter «valutare favorevolmente l’integrità e l’affidabilità dell’operatore economico». Considerazioni diverse rispetto a quelle della Prefettura di Gorizia, che ha permesso a Simone Borile di mantenere il ruolo di direttore del centro di Gradisca d’Isonzo.

    L’imputazione di Borile per omicidio colposo, secondo i verbali della nuova gara indetta dalla Prefettura di Gorizia per la gestione del Cpr, «può avere rilievo solo al fine di considerare l’affidabilità dell’operatore economico sotto la cui gestione è occorso l’evento morte», dato che Borile non ricopre alcun incarico formale in Ekene. Nella stessa gara, la cooperativa Badia Grande è stata esclusa per il rinvio a giudizio del rappresentante legale per diversi reati, tra cui frode nelle pubbliche forniture per la gestione dei Cpr di Trapani e Bari. Dai verbali della prefettura disponibili in rete risulta che la posizione della cooperativa veneta sia ancora in fase di valutazione.
    Morire di Cpr a Gradisca d’Isonzo

    Dalla riapertura del 2019 ad oggi sono morti quattro trattenuti al Cpr di Gradisca d’Isonzo. Dopo Vakhtang Enukidze, Orgest Turia, cittadino albanese di 28 anni, è morto per overdose da metadone quattro giorni dopo essere entrato nel centro, il 10 luglio 2020, in una cella di isolamento, dove si trovava con altre cinque persone per il periodo di quarantena. Andrea Guadagnini, avvocato di Turia, ha scoperto della sua morte proprio in sede di convalida del trattenimento ed esprime perplessità sulla provenienza di quella sostanza. Altre due persone si sono poi tolte la vita nella struttura: Anani Ezzedine era un cittadino tunisino di 44 anni. Anche lui in isolamento per il periodo di quarantena, si è suicidato nella sua cella nella notte tra il 5 e il 6 dicembre 2021. Arshad Jahangir, un ragazzo 28enne di origine pakistana, si è suicidato il 31 agosto 2022 in camera un’ora dopo essere entrato nel Cpr.

    «È chiaro che per noi i Cpr debbano essere chiusi, ma nel frattempo volevamo instaurare delle prassi virtuose per agevolare la tutela dei diritti dei detenuti», afferma Eva Vigato, che insieme ad altre due colleghe, tra dicembre 2019 e novembre 2020 ha svolto il servizio di assistenza legale per l’ente gestore. Sostiene che anche per lei fosse molto difficile intervenire: i diritti dei trattenuti nei Cpr non sono delineati da una legge, ma da un semplice regolamento ministeriale, di cui non possono essere contestate le violazioni.

    https://www.youtube.com/watch?v=xq-OrG9-V7c&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Firpimedia.irpi.eu%2

    «Sono successe delle cose che ci hanno sconvolto», ricorda l’avvocata Vigato. Dopo la morte di Vakhtang Enukidze, Vigato e le sue colleghe hanno assistito a un’altra serie di irregolarità: «Abbiamo deciso di tener duro e ci siamo date come limite la Convenzione di Ginevra – spiega -. Di fronte a una violazione del trattato internazionale avremmo sporto denuncia».

    L’occasione si è presentata a novembre 2020: le legali si sono rese conto che dal Cpr transitavano cittadini tunisini senza che venisse registrato il loro ingresso nel sistema e senza che riuscissero a incontrarli e a informarli dei loro diritti, tra cui la richiesta di asilo, tutelata proprio dalla Convenzione di Ginevra. Le avvocate avevano dunque incaricato formalmente i mediatori di informare i trattenuti della possibilità di chiedere protezione internazionale e di metterlo per iscritto. In risposta, l’ente gestore ha deciso di diminuire le ore di ufficio legale, portando l’avvocata a inviare una segnalazione per denunciare la violazione della Convenzione di Ginevra alla Prefettura e al Garante nazionale. Ha risposto «il prefetto in persona – racconta Vigato – dicendo che non c’era nulla di irregolare ravvisabile nell’operato. Mi domando come abbia fatto, in così pochi giorni e senza un serio controllo, ad affermare una cosa del genere». La sera stessa Edeco ha rimosso Vigato e le sue colleghe dall’incarico.

    Nella segnalazione inviata alle autorità, Vigato ha evidenziato la violazione di molteplici diritti, tra cui quello alla salute e all’assistenza legale. Sostiene ci fosse un abuso di medicine nella struttura: «A un certo punto ci siamo rese conto che non c’era un controllo reale sui farmaci e potevano essere utilizzati anche in modo improprio dai detenuti». Le legali spesso non riuscivano ad accedere alle informazioni sanitarie e, in alcuni casi, non veniva caricato il resoconto delle visite, soprattutto quelle psicologiche. «L’impressione che è uscita sia dal processo Edeco sia dalla mia esperienza nel Cpr – conclude Vigato – è che ci sia una sorta di soluzione di comodo tra l’ente gestore e l’istituzione, per cui va bene così».

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    La storia di Anthony

    Bibudi Anthony Nzuzi è nato in Libano, da genitori congolesi, nel 1983, in piena guerra civile. «Era la fase del bombardamento massiccio», racconta, ma dopo cinque anni «la situazione era diventata veramente insostenibile». Per questa ragione, sua madre ha deciso di mandare i figli fuori dal Paese: due dei tre fratelli più grandi sono emigrati in Congo Brazzaville, ma lui, il più piccolo, è rimasto con lei. Poi sono fuggiti insieme in Siria e, visto che il conflitto si stava avvicinando, in Turchia, ad Ankara e a Istanbul.

    Infine, hanno deciso di venire in Italia per ricongiungersi con il fratello maggiore, che si trovava nel Paese da diversi anni. «Nel 1998 mia madre, dopo anni di duro lavoro, è riuscita a riunire tutta la famiglia qui a Jesi, nelle Marche», dice Anthony, che ha poi studiato come perito elettrotecnico, mentre uno dei fratelli ha partecipato alle Olimpiadi di Pechino del 2008 con l’Italia nella disciplina delle arti marziali.

    Anthony vive quindi in Italia da quasi trent’anni e ha conosciuto il mondo dei Cpr «per un errore», racconta: «Vivevo a Modena e mi sono fidato di una persona, sbagliando. Mi sono trovato a dover scontare una pena di 11 mesi e 29 giorni in carcere». Mentre era recluso gli è scaduto il permesso di soggiorno senza, sostiene, che gli fosse data la possibilità di rinnovarlo. «A luglio mi è arrivato il foglio di via e il 10 ottobre a mezzanotte sono venuti a prendermi in cella, mi hanno fatto preparare tutte le mie cose perché dovevano espatriarmi in Congo». Ma dopo essere stato trasferito a Fiumicino alle quattro di mattina e alcune ore di attesa, il volo non è partito ed è stato riportato in cella.

    Uscito dal carcere, dopo uno sconto di pena per buona condotta, ha potuto passare un giorno con la famiglia per poi essere recluso in un Cpr. «Era l’unico modo per me per rimanere in Italia – racconta con commozione – non è facile, ma sono riuscito ad andare avanti». È stato portato al Cpr di Bari, ma per la sua avvocata, che esercita nelle Marche, era diventato difficile seguirlo.

    Dopo pochi giorni le condizioni nel centro pugliese erano già critiche: cibo ammuffito, carenze igieniche e, secondo Anthony, negli altri moduli la situazione era anche peggiore. Per questo sono iniziate rivolte interne che hanno reso inagibile la struttura, andata a fuoco. «La mattina dell’incendio ci siamo ritrovati caricati su dei pullman e portati a Gorizia – dice – di punto in bianco».

    Anthony considera il carcere molto meglio del Cpr: «Hai una vita dignitosa, per quanto è possibile. Sei detenuto, ma comunque hai la tua dignità. Nel Cpr ti tolgono tutto, o almeno ci provano». E aggiunge: «Se arrivo a dire una cosa del genere significa che stavo meglio in carcere per davvero. I primi giorni a Gradisca abbiamo patito il freddo, il cibo arrivava gelato e crudo. Non è stato per niente facile».

    Grazie all’assistenza legale della sua avvocata è riuscito a uscire, ma se fosse stato rimpatriato nel Paese di origine dei suoi genitori, dove lui non è mai stato, avrebbe dovuto arrangiarsi senza soldi: «Non mi hanno dato un euro quando sono arrivato in aeroporto», spiega. Anthony rischiava di essere rimpatriato in Congo, dove ha alcuni parenti, «ma non so neanche dove siano, come si chiamino o come contattarli». E, oltre ad avere sempre avuto i documenti in regola, già prima di entrare nel Cpr, aveva un figlio di nazionalità italiana.

    «Metà delle persone che trovi nel Cpr – conclude Anthony – hanno semplicemente voglia di trovare un futuro. Magari c’è chi vorrebbe veramente lavorare, ma non ha possibilità perché lo trattano come un cane. Dagli la possibilità di dimostrarti che può rimanere nel tuo Paese. Non ne vuole tante, gliene basta una».

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    https://irpimedia.irpi.eu/cprspa-coop-ekene-gradisca-isonzo-macomer

    ici aussi : https://seenthis.net/messages/1016060

    #accueil #rétention #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #sans-papiers #business #Gradisca_d'Isonzo #Italie #CPR #Vakhtang_Enukidze #Enukidze #Simone_Borile #Ecofficina-Edeco #Ecofficina #Edeco #Cona #Bagnoli #Ekene #Macomer #coopérative #Ecofficina_Educational #Sara_Felpati #Gaetano_Battocchio #Ecofficina_Servizi #Due_Carrare #CPA #CAS #SAI #centri_di_prima_accoglienza #Sistema_di_accoglienza_e_integrazione #Centri_di_accoglienza_straordinaria #Edeco #Annalisa_Carraro #Ecos #Food_Service #Sandrine_Bakayoko #Tuendelee #Oderzo #caserma_Zanusso #Caltanissetta #Badia_Grande

  • Saine lecture pour celleux qui seraient encore tenté·es (à gauche) de céder aux sirènes de l’#écofascisme :

    Sur le climat, les frontières, la subsistance, le soin et la lutte | Out of the Woods
    https://cabrioles.substack.com/p/sur-le-climat-les-frontieres-la-subsistance

    Ainsi, nous devons penser l’organisation contre le changement climatique en prenant en compte le fait qu’il est médiatisé par un monde dominé par le capital colonial et hétéropatriarcal. La violence est organisée et différenciée par ces structures, et c’est par la lutte contre ces structures qu’il nous sera possible de subsister. Nous pouvons nous faire une image précise de ce qui a toujours été fait dans les luttes contre les catastrophes — des luttes reposant sur le soin, la reproduction sociale et l’hospitalité. Ce sont ces choses qui ont toujours permis aux gens de survivre aux catastrophes. Même si les choses vont de pis en pis, ça ne s’arrête pas là ; il y a toujours de la place pour la lutte collective.

    Out of the Woods est un collectif international de recherche partisane qui s’attelle, depuis 2014, à penser la crise écologique dans une perspective communiste, décoloniale, féministe et queer.
    Notes de Cabrioles : Les éditions Présence(s) ont récemment traduit et publié L’Utopie Maintenant ! Perspectives communistes face au désastre écologique, le recueil des écrits d’Out the Woods, un collectif dont les analyses et perspectives résonnent particulièrement avec le travail que nous avons mené ici. Cette publication est importante et riche de la variété des thèmes abordés. L’entretien qui suit, réalisé en 2017, en est extrait. Nous remercions chaleureusement les éditions Présence(s) de nous avoir confié cette publication ·

    https://presences-editions.me/wp-content/uploads/2023/05/Fiche_argumentaire_OOTW.pdf

    L’utopie maintenant ! Perspectives communistes face au désastre
    écologique est la traduction française de Hope against Hope.
    Writings on ecological crisis, recueil des articles rédigés par
    le collectif Out of the Woods depuis 2014.

    • BASE Magazine : Puisqu’il est déjà question de ce sujet, et qu’il en sera encore probablement question dans la suite, pouvez-vous parler un petit peu plus de la nature de la frontière, de sa composition et de sa politique ?

      D. : La violence de la frontière ne se situe pas seulement « à la frontière » — quelque part, les écoles deviennent des frontières, les hôpitaux deviennent des frontières. Je me suis cassé le genou récemment, et moi, personne blanche dont l’anglais est la langue maternelle, j’ai été très bien soignée à l’hôpital [de Nottingham, en Angleterre]. En revanche, une femme d’origine sud-asiatique qui est arrivée quelques minutes après moi n’a pas été aussi bien prise en charge. Son anglais n’était pas très bon, elle n’était pas capable de s’exprimer clairement à cause de la douleur, et le personnel de l’hôpital insistait pour qu’elle donne une adresse — et elle ne comprenait pas ce qu’ils disaient. Bien qu’elle ait fini par recevoir des soins, nous savons que le NHS (National Health Service) lui refusera une prise en charge : c’est une forme de violence frontalière3
      . C’est pour ça que des luttes qui peuvent sembler assez éloignées des questions écologiques — les travailleurs hospitaliers qui refusent de se plier à l’impératif d’agir ainsi, par exemple — sont vraiment importantes pour construire une politique écologique transformatrice.

  • Ces jeunes identitaires qui virent au vert

    (...) il n’est plus rare de voir les jeunes d’#extrême_droite s’affirmer écologistes. Plutôt « Marion » (Maréchal) que « Greta » (Thunberg), ils se revendiquent de l’« #écologie_profonde », mouvement qui appelle à transformer le rapport de l’homme à la nature, de l’« écologie intégrale », d’inspiration catholique, ou du « #localisme », et revisitent leur préoccupation pour la planète à l’aune d’obsessions #identitaires et ultraconservatrices. Encore minoritaire dans le camp de l’­extrême droite, qui voit toujours l’écologie comme une lubie de « bobo », cette tendance – qu’on a constatée très masculine et peu structurée – pourrait prendre de l’ampleur à mesure que la crise ­climatique s’aggrave. Loin du temps où Jean-Marie Le Pen traitait les écologistes de « pastèques » : verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur. « On croise même des végans à l’Action française, même si le clan des carnés est encore bien présent », remarque un militant du mouvement nationaliste et royaliste cofondé par Charles Maurras.

    Les idées de cette « génération vert-brun » prospèrent dans des revues comme Eléments, le magazine Terre et Peuple de « résistance identitaire européenne », les livres de la maison d’édition Culture & Racines, à la pointe de la #collapsologie, ou dans les conférences du think tank identitaire Institut Iliade. Mais aussi désormais sur les réseaux sociaux, notamment YouTube. Ainsi de la chaîne Sunrise aux 10 000 abonnés, dont les vidéos, dites de « réinformation », revisitent les marottes de l’extrême droite, « islamisation de la France » et appel à la « guerre totale au gauchisme », et qui reprend les codes visuels du média en ligne Brut. Dans une vidéo intitulée « La droite doit enfin assumer d’être écolo », l’animateur et fondateur de la chaîne, Nicolas Faure, explique pourquoi « si on est de droite on doit être écolo », insistant sur la menace que représentent la surpopulation et la « natalité démentielle » de l’Afrique subsaharienne.

    Autre signe de l’intérêt pour le sujet : La Nouvelle Librairie, repaire identitaire du Quartier latin, propose plusieurs rayons consacrés à l’#écologie. « Chez les jeunes, des étudiants de Paris-IV et d’Assas, les livres sur la collapsologie et le survivalisme se vendent particulièrement bien », constate le cofondateur de l’établissement, François Bousquet. Ce proche de Patrick Buisson assure des formations au localisme à l’Institut Iliade et a disserté sur la décroissance lors de l’université d’été de Reconquête !, organisée par l’ancien candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour, dans le Var, en septembre.
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/12/24/ces-jeunes-identitaires-qui-virent-au-vert_6155582_4500055.html
    https://justpaste.it/cvhbq

    #écofascisme

  • Ce que Jean-Marc Jancovici ne comprend pas | Mouais, le journal dubitatif

    https://blogs.mediapart.fr/mouais-le-journal-dubitatif/blog/250523/ce-que-jean-marc-jancovici-ne-comprend-pas

    L’air de rien, malgré son apparente approche globale, la pensée de Jancovici est très simple, et même très simpliste. Pour lui, tout se résume aux flux physiques : l’économie, le progrès social et technologique, la marche du monde. Y’a de l’énergie, y’a de la thune, y’a plus d’énergie, y’a plus de thune. « Les faits physiques n’ont pas besoin d’être politisés » (3) dit-il. Quand il répète que « la décroissance, on ne va pas y échapper », c’est finalement par rationalité physique selon lui. C’est largement sous-estimer les fous furieux qui nous gouvernent, prêts à aller aux confins de l’univers chercher de nouvelles sources d’énergie, et surtout, prêts à ce que les trois quarts de l’humanité meurent pendant qu’ils seront bunkérisés dans les derniers endroits viables de la planète. Jancovici, qui n’est d’ailleurs pas un scientifique, il le dit lui-même, martèle un discours qui confère souvent au scientisme, idéologie selon laquelle tous les problèmes qui concernent l’humanité pourraient être réglés suivant le paradigme de la méthode scientifique : « Les lois de la physique et des mathématiques seront respectées de toute façon » (4) prévient JMJ. Bien évidemment que chacun connaît l’irréversibilité de la catastrophe en cours, la dérégulation climatique, ainsi que le réchauffement planétaire. Ce sur quoi sur nous pouvons avoir prise pour s’adapter, prévoir, éviter, c’est le politique, au sens premier du terme, c’est-à-dire l’organisation de la cité.

    Et c’est là où le bât blesse. Ce que Jean-Marc Jancovici ne comprend pas, c’est qu’aucune forme d’avancée écologiste ne sera possible tant que la bourgeoisie, dont il fait partie, sera aux commandes. D’ailleurs l’a-t-on déjà vu soutenir une quelconque lutte écolo ? Car ce n’est que par la lutte et l’organisation que le progrès social advient, que l’on construit des alternatives viables et non par la magie de l’invention machinique ou par la formation scientifique.

  • Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies - Floraisons
    https://floraisons.blog/patriarcat-et-capitalisme-selon-maria-mies

    Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies est série de podcasts en 13 épisodes, présentée par Gwladys, qui explore en détail le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale écrit par Maria Mies et publié pour la première fois en 1986. Ce livre est le premier à présenter de manière claire et articulée comment le patriarcat puis le capitalisme sont ancrés dans l’exploitation de la nature, des femmes et des colonies.

    Tout au long de la série, le podcast est enrichi de lectures et de ressources contemporaines qui illustrent la pertinence durable de la pensée de Maria Mies. En tant que femmes, féministes et écoféministes, c’est un ouvrage-clé pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Une première étape essentielle pour envisager un avenir au-delà de la violence du patriarcat et du capitalisme.

    Le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale sera traduit aux Éditions Entremonde, sortie prévue début 2024.

    Épisode 1. Introduction.
    « Quel type de libération permet aux femmes d’être aussi stupides que les hommes ? »

    Pour introduire cette série, le premier épisode répond à trois questions : Pourquoi ce livre jamais traduit en français est si important pour les féministes aujourd’hui et pourquoi mérite-t-il d’être découvert ou redécouvert ? Qui est Maria Mies ? Et quelle est sa démarche lorsqu’elle choisit d’écrire ce livre ?

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-2-19/60d9d4e5-0dbf-3e64-6bc3-5356f7d727f8.mp3

    Épisode 2.
    « Les féministes sont celles qui brisent la conspiration du silence »

    Avant toute chose, Maria Mies souhaite poser le cadre et demande : Qu’est-ce que le féminisme ? Elle évoque le Mouvement de libération des femmes années 1960 auquel elle a pris part et regarde comment ce il a été accueilli dans les pays du Sud global. Elle rappelle comment le féminisme est d’abord une pratique de la lutte contre les violences masculines (féminisme grassroot) – et comment le féminisme institutionnel s’est créé en parallèle, parfois en contradiction avec le mouvement historique. Elle revient aussi sur les principales controverses théoriques et stratégiques des différents courants féministes confrontées aux problèmes du capitalisme et du travail des femmes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-2-26/10fbaba3-48e4-a843-6269-34349ebb7caa.mp3

    Épisode 3.
    « La paix dans le patriarcat est une guerre contre les femmes »

    Ce troisième épisode revient sur les premières oppositions entre féministes libérales et féministes de gauche. Maria Mies analyse l’émergence du féminisme culturel qui pose les bases des théories queers.

    L’occasion de rappeler que le mouvement féministe est ancré dans la libération de la parole des femmes sur leurs corps et la violence infligée par les hommes (Body Politics). En interrogeant les positions de Marx et Rosa Luxembourg, Maria Mies montre comment le féminisme s’inscrit dans la lutte pour l’émancipation et la libération des femmes de l’État, de l’Église, du capitalisme et des hommes. Et au cœur de cette structure d’exploitation des femmes : le travail des femmes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-2/ba5a4970-3c35-d3a4-980f-c359baf0fa31.mp3

    Épisode 4.
    « L’activité des femmes pour porter et élever des enfants doit être comprise comme un travail »

    Est-ce que les femmes et les hommes ont la même nature humaine ? C’est à partir de cette interrogation provocante mais fondamentale que Maria Mies étudie les origines de la division sexuelle du travail et réfute la division nature/culture imposée par les hommes.

    Dans cet épisode, vous découvrirez comment cette division a entraîné des relations de domination et d’exploitation, asymétriques et hiérarchiques entre les hommes et les femmes, les hommes et la nature, l’Homme Blanc et les colonies au nom de la croissance, du progrès et de la civilisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-9/48592b37-d5ef-3453-4931-681cc41c387c.mp3

    Épisode 5.
    « L’homme-chasseur est essentiellement un parasite, pas un producteur »

    L’interprétation par des chercheuses féministes de l’archéologie du Paléolithique et du Néolitique met à mal le mythe du chasseur qui nourrit et protège sa famille, thèse plébiscitée par les chercheurs misogynes du XIXe et XXe siècle.

    À partir de cette revisite de la préhistoire puis de l’histoire, Maria Mies étudie comment la domestication des animaux pour l’élevage a accompagné l’exploitation des femmes et de la nature par les hommes. Ce processus va aboutir à la domestication des femmes, ou plus précisément à la « femme au foyerisation » des femmes, concept-clé de la pensée de Maria Mies.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-17/ef74086e-4904-33e0-6423-0f8a359f4f5f.mp3

    Épisode 6.
    « La violence est le mot-clé et la méthode-clé pour établir la domination de l’Homme Nouveau sur les femmes et la nature »

    « Colonisation et Femme au foyerisation » est le nom du 3e chapitre et le sujet des épisodes 6 et 7. Dans ces deux épisodes, Maria Mies articule les processus historiques qui ont permis l’émergence du capitalisme au sein du patriarcat : la mise en exploitation de la nature, la subordination des Européennes, la conquête et la colonisation de nouveaux territoires et peuples.

    L’épisode 6 revient plus particulièrement sur les motivations économiques, scientifiques et idéologiques de la chasse aux sorcières et sa finalité : l’exploitation des femmes par la femme-au-foyerisation.

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    Épisode 7.
    « La famille et la femme-au-foyer sont la colonie du Petit Homme Blanc »

    Deuxième volet du chapitre « Colonisation et femme au foyerisation », l’épisode 7 articule esclavage, colonisation et domestication des femmes.
    Maria Mies éclaire ce processus historique grâce à son analyse féministe et fait ainsi apparaître le concept-clé de femme-au-foyerisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-30/e0ab2fbc-64f5-4f46-d53d-87d7f4b902c7.mp3

    Épisode 8.
    « Les femmes pauvres du Tiers Monde produisent non pas ce dont elles ont besoin, mais ce que les autres peuvent acheter »

    Dans ce nouveau chapitre intitulé « Femme au foyerisation Internationale », Maria Mies cherche à comprendre la place des femmes dans ce qu’elle appelle la Nouvelle division internationale du travail.
    Pour illustrer de ce nouveau paradigme qui divise les femmes entre consommatrices désirables et consommatrices indésirables (et nous dessert toutes), on fait un détour par Le Ventre des Femmes de Françoise Vergès et l’histoire des stérilisations forcées sur l’Île de la Réunion dans les années 1960 et 1970.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/6e845bef-b65a-9c18-0607-a2d2e7061f6f.mp3

    Épisode 9.
    « Les hommes sont plus nombreux à dépendre du travail des femmes que les femmes à dépendre du travail des hommes »

    Ce neuvième épisode est consacré au chapitre intitulé « La violence à l’égard des femmes et l’accumulation primitive continue du capital ». Maria Mies y examine la situation des femmes en Inde, pays qu’elle connaît intimement pour y avoir passé une grande partie de sa vie et de sa carrière.

    À travers l’étude des violences qui subissent les femmes dans ce pays, elle démontre que la violence et la coercition sont nécessairement présentes dans toutes les relations de travail des femmes.

    Épisode 10.
    « La famille nucléaire est l’institution par excellence par laquelle le travail des femmes est exploité »

    Maria Mies cherche ici à déterminer si la mise en place des programmes politiques communistes dans les pays dits « libérés » du capitalisme a permis la libération des femmes.

    C’est sa réponse aux critiques émises par les militants qui proposent le communisme comme réponse aux problèmes des relations entre exploitation, oppression des femmes et capitalisme.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/c4ab3891-4a44-d937-4f0b-9fb1a2f272d8.mp3

    Épisode 11.
    « Être une femme de la classe moyenne ou une femme au foyer n’est pas un privilège, mais un désastre »

    Alors que s’ouvre le dernier chapitre « Perspective féministe pour une nouvelle société » , Maria Mies tient en premier lieu à clarifier sa position vis à vis du potentiel du mouvement féministe international.

    C’est l’occasion pour nous d’aborder en profondeur un sujet qui divise tout aussi profondément : le féminisme et la notion d’identité de genre. Un sujet qui va nous amener à faire un crochet par un autre livre de Maria Mies, La subsistance une perspective écoféministe, coécrit avec Veronika Bennhold-Thomsen. Publié 11 ans après Patriarchy and accumulation on a world scale, les autrices y questionnent entre autres les enjeux du féminisme post-moderne et ses liens avec le néolibéralisme.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/3b29e3e9-5afe-76b4-c01c-b82071013b90.mp3

    Épisode 12.
    « Notre corps sera toujours la base de notre plaisir et de notre bonheur »

    Dans l’épisode 12, Maria Mies s’attaque au grand projet de ce dernier chapitre : ébaucher une perspective féministe d’une nouvelle société. Il faudra d’abord dépasser ce qu’elle appelle les « divisions colonisatrices » tel que nature/culture, esprit/matière etc et réclamer l’autonomie sur nos corps et nos vies. Mais c’est surtout le concept de travail qui doit être radicalement modifié pour aller vers un modèle écologique et féministe qui mettent la satisfaction des besoins humains et non l’alimentation des addictions destructrices, au centre de la vie.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/8b258d8b-5abf-a028-4409-3f1c15c5b3b4.mp3

    #Maris_Mies #patriarcat #capitalisme #féminisme #écoféminisme #audio #podcast

    • Je viens d’écouter l’épisode 11

      Je trouve bien intéressant tout le passage qui parle de l’éducation stéréotypé des femmes de la classe moyenne et de leur plus grande difficulté à reconnaitre l’oppression patriarcal (sexe/violence/quotidien) comme à savoir s’en défendre, notamment collectivement parce qu’elles sont plus autonomes financièrement et de fait plus isolées que les femmes pauvres car ne nécessitant pas d’entraide matérielle, d’où l’appel à ce que les femmes des classes moyennes apprennent et se joignent aux femmes pauvres. Et même si on peut trouver cette analyse critiquable ou ignorant la paupérisation grandissante / difficultés d’accès aux soins pour les femmes pauvres / dépendances financières / facilité d’accès aux réseaux pour les classes moyennes cela résonne assez juste.
      Je pense incidemment aux solidarités féministes et aux rencontres non mixtes au Chiapas qui n’ont pas d’équivalent en Europe.
      Pas mal aussi, d’entrevoir le biais de messagères néolibérales malgré elles via le consumérisme des femmes de classes moyennes ou au foyer vis à vis des autres femmes.
      Cela donne du sens à la première partie, les enjeux du féminisme post-moderne et ses liens avec le néolibéralisme.

    • Ah et puis en français il ya ce très long podcast découpé (qui mériterait sûrement un seen dédié) :
      https://floraisons.blog/patriarcat-et-capitalisme-selon-maria-mies

      Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies est série de podcasts en 13 épisodes, présentée par Gwladys, qui explore en détail le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale écrit par Maria Mies et publié pour la première fois en 1986. Ce livre est le premier à présenter de manière claire et articulée comment le patriarcat puis le capitalisme sont ancrés dans l’exploitation de la nature, des femmes et des colonies.

      Tout au long de la série, le podcast est enrichi de lectures et de ressources contemporaines qui illustrent la pertinence durable de la pensée de Maria Mies. En tant que femmes, féministes et écoféministes, c’est un ouvrage-clé pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Une première étape essentielle pour envisager un avenir au-delà de la violence du patriarcat et du capitalisme.

      Le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale sera traduit aux Éditions Entremonde, sortie prévue début 2024.

  • Localisme ou nationalisme ?
    https://laviedesidees.fr/Localisme-ou-nationalisme

    Longtemps ignorée ou déconsidérée, l’écologie n’a fait que récemment son entrée dans le programme de l’extrême droite. Mais sous couvert de localisme, ce dernier ne renonce en rien aux logiques productivistes. Le 13 avril 2023, le magazine Valeurs actuelles a organisé une soirée durant laquelle le journaliste, militant écologiste et animaliste Hugo Clément a accepté de débattre avec le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Cela a valu au premier de compromission avec l’extrême droite. Cette (...) #Essais

    / #Politique, #écologie, #extrême_droite

    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230509_rnecologie.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230509_rnecologie.docx

  • [Panik sur la #ville] Vi·ll·e
    https://www.radiopanik.org/emissions/panik-sur-la-ville/ville

    L’occasion d’interroger des impensés ( mais pas tous) de nos politiques et de nos vies sociales concernant les #femmes et toute personne qui s’identifie en tant que telle : mobilité, #violence, #urbanisme, …

    Avec Laura Chaumont et Teresa Iglesias Lopez de Garance asbl et Annabelle Hoffait de l’Architecture qui dégenre

    #urbain #feminisme #mobilité #social #écoféminisme #harcèlement #urbanisme,urbain,ville,violence,femmes,feminisme,mobilité,social,écoféminisme,harcèlement
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/panik-sur-la-ville/ville_15756__1.mp3

  • Jeanne Burgart-Goutal, Ce que le féminisme apporte à l’écologie, 2018
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/01/30/burgart-goutal-ecologie

    Loin d’être évidente, l’association entre féminisme et écologie proposée par l’« écoféminisme » peut paraître bien étrange. Quel rapport y a-t-il en effet, par exemple, entre le réchauffement climatique et les inégalités salariales entre hommes et femmes ? Entre la dégradation des ressources naturelles et l’oppression des femmes à divers degrés tout autour du globe ? Cela ne va pas du tout de soi, au point que l’opinion commune, relayée par certaines féministes comme Élisabeth Badinter [2] , tient parfois écologie et féminisme pour des combats non seulement hétérogènes mais antagonistes, dans la mesure où l’écologie accorde une valeur centrale à la « nature », dont le féminisme se méfie farouchement depuis Simone de Beauvoir ; ou encore, parce que « mettre en balance le rôle des objets et pratiques de la modernité dans la libération des femmes, comme les objets de consommation courante (la machine à laver) avec leur coût environnemental » risque de conduire à montrer qu’« environnement et libération des femmes ont pu (parfois) s’opposer l’un à l’autre » [3]. C’est pourtant de cette idée surprenante d’une connexion entre ces deux grands travers de la civilisation occidentale moderne (anti-naturalisme ou écocide d’une part ; misogynie ou patriarcat de l’autre) que part l’écoféminisme.

    #Jeanne_Burgart-Goutal #écoféminisme #écologie #féminisme #philosophie

  • Jeanne Burgart-Goutal, L’écoféminisme, une pensée de « l’égalité dans la différence », 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/01/24/burgart-goutal-egalite

    Une discussion autour des différentes manières d’aborder l’égalité entre différents courants féministes ou écolos.
    Des passage encore trop vagues je trouve, et où je ne comprends pas de différence majeure entre ce qui est décrit et l’égalité "en droit" de la philosophie libérale. Car les libéraux pourraient reprocher ici de caricaturer, n’ayant jamais vraiment décrit une "identité" des gens ou choses, mais bien des gens différents (femme hommes etc) qui peuvent avoir leur culture, leur chanson familiale, leur mode de vie, mais qui doivent avoir une égalité "en droit". Par contre je comprends bien que le droit libéral est justement considéré comme une abstraction, qui peut parfaitement se complaire dans l’inégalité dans le concret du quotidien.

    Mais de quelle égalité s’agit-il ? Est-ce la même que dans les exemples cités plus haut ? Nous commencerons par dégager les principales caractéristiques du concept courant d’égalité, puis expliquerons pourquoi l’écoféminisme le critique ; nous montrerons enfin comment l’écoféminisme reconfigure le champ théorique et politique, dépassant cette notion pour repenser la justice d’une façon « hospitalière aux différences » et à la diversité.

    #écoféminisme #égalité #philosohpie #libéralisme #droit #universalisme #universalisme_abstrait #Jeanne_Burgart-Goutal

  • Évènement : Écoféminisme et résistance à Lyon - Floraisons
    https://floraisons.blog/ecofeminisme-et-resistance

    Conférence annulée et qui a failli ne pas se faire, donc vraiment censurée, suite à un mouvement coordonné pour faire pression sur le lieu d’accueil.

    Ma foi pourtant du contenu extrêmement intéressant utile et dense, théorique, mais bien vulgarisée, mais sans concession et sans paillettes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2022-10-21/3002b7ff-211d-f333-764f-cef96970be40.mp3

    👉 Cette conférence s’adresse aux femmes en cheminement, aux curieuses, aux écofeministes en herbe, à toutes celles qui en ont marre de faire leur lessive maison et qui sont à la recherche d’outils théoriques et stratégiques.

    🌾 De la naissance de l’agriculture jusqu’à la civilisation industrielle, l’analyse radicale des différentes représentations de la femme et de la nature et la dégradation de leurs conditions matérielles, permet de poser le principe fondateur du mouvement : la destruction de la nature et l’exploitation des femmes sont intrinsèquement liées.

    Porté par le travail d’autrices et activistes telles que Maria Mies, Vandana Shiva, Françoise d’Eaubonne, Lierre Keith, Carolyn Merchant, Ynestra King et tant d’autres, l’écoféminisme reste aujourd’hui dévoyé de son sens initial et vidé de sa substance.

    Le détail de l’opération d’annulation est dans le texte sous le podcast, dont une mise au point :

    Nous proposons une analyse radicale des systèmes de domination, c’est-à-dire que nous cherchons à remonter à leurs origines pour mieux en comprendre les mécanismes. Cette approche est en opposition directe avec une idéologie qui a noyé tous les débats intellectuels : la théorie queer. Selon la grille d’analyse queer, le sexe serait une construction sociale oppressive « assignée » à la naissance, tandis que le genre serait un mode d’expression libérateur des individus. Les politiques identitaires viennent remplacer les schémas d’oppression. Il n’est plus possible de désigner matériellement une classe d’opprimées ni les conditions de l’oppression.

    – Nos détracteurs nous disent transphobes parce que nous disons que le sexe existe, qu’il n’est pas une pure construction sociale (bien que le social influence le biologique, et vice versa), qu’il est immuable et qu’une femme est un être humain adulte de sexe féminin. Ils nous disent également transphobes parce que nous nous opposons à la médicalisation systématique des enfants « non conformes au genre ».

    – Ils nous disent validistes parce que nous soulignons que le capitalisme industriel détruit la planète en asservissant les êtres humains, et parce que nous disons qu’il nous faut donc en sortir.

    – Ils nous disent putophobes parce que nous luttons contre le proxénétisme, parce que nous estimons que la prostitution est un produit de la phallocratie, qui devrait être aboli avec elle, et que les personnes en situation de prostitution devraient être aidées à en sortir.

    – Ils nous disent eugénistes parce qu’ils ne savent pas ce qu’est l’eugénisme (s’ils savaient, peut-être réaliseraient-ils que ce sont eux qui sont eugénistes, étant donné leur soutien irréfléchi de la PMA, de la GPA et du technologisme en général). Ils nous disent eugénistes tandis qu’ils soutiennent activement la stérilisation des enfants non conformes aux stéréotypes sexistes (les bloqueurs de puberté empêchent le processus de puberté, c’est à dire, le développement et la maturation du cerveau, des organes génitaux et du système reproducteur, de manière irréversible).

    – Ils nous disent essentialistes parce qu’ils ne savent pas non plus ce qu’est l’essentialisme, eux qui considèrent qu’un homme faisant état d’un « sentiment » (ou « ressenti ») de féminité, d’une sorte d’essence prétendument féminine, est une femme.

    – Ils emploient des méthodes indignes pour défendre des idées qui le sont tout autant, en affirmant fièrement qu’il ne doit surtout pas y avoir de débat. Au moyen de sophismes grossiers et en recourant à une manipulation émotionnelle, ils prétendent que le débat menacerait l’existence de divers individus, cependant que leurs idées et leur lobbying institutionnel produisent des changements législatifs et sociétaux dont les effets concrets menacent un grand nombre de vies, notamment de femmes et d’enfants.

    Tous ces procédés malhonnêtes visent à décrédibiliser et faire taire les femmes qui luttent pour leurs droits et les hommes qui les soutiennent. Nous appelons donc au soutien de notre rencontre écoféministe.

    ping @mad_meg, un podcast long à écouter en travaillant :p
    #femmes #féminisme #écologie #écoféminisme #théorie #censure #genre #sexisme #queer #essentialisme #matérialisme

    • Je suis un vieux libertaire révolutionnaire et je découvre depuis quelques mois à quel point les positions au sein des mouvements radicaux peuvent être clivants. Cela me rappelle un peu le ton et l’ambiance des années 60 – 70 à l’époque du délire marxiste-léniniste (ML) pro-chinois, même si chaque période est caractéristique de son propre contexte historique.
      Je constate qu’il y a toujours autant de volontaires pour défendre la bonne cause, confondant la radicalité avec le sectarisme et le fanatisme. Toujours des personnes pour justifier la censure, alors qu’il est nécessaire et vital que la contradiction et le débat s’inscrivent dans la construction même de l’alternative au capitalisme.
      Des clivages violents il y en a au sein des mouvements féministes / LGBT+ mais on en trouve ailleurs, par exemple chez les antifas.
      Le seul intérêt de tout ceci est qu’il permettra à des gens comme moi, n’étant pas familier des ces milieux, de comprendre quelles sont les positions défendues. Pour les dépasser ?
      En complément, ce lien (parmi d’autres) qui m’a permis d’avoir un point de vue contradictoire et de comprendre au moins quelques argumentaires du problème :
      https://www.youtube.com/watch?v=BBZ6A0ukR70

      J’ai suivi et écouté ce sujet jeudi à partir d’un message de PMO :
      https://seenthis.net/messages/981713
      Lesquels PMO, du point de vue de la critique anti-industrielle, je me sens très proche, bien qu’ils aient défendu des positions sur le fond et sur la forme que je ne rejoins pas, notamment :
      https://seenthis.net/messages/965494
      https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1680

    • Psychatriser le débat n’est pas non plus une bonne méthode, et ça relève aussi d’une forme de censure ("t’es débile donc on débat pas"), donc aussi pourri que les actions sus-citées. C’est souvent une manière de militer pour le status quo et ne pas remettre beaucoup de choses en question (il y a un chapitre sur ce point dans le très bon « Q comme Qomplot » de Wu Ming)

    • @O.A de façon générale, la question de la santé mentale, quand on y est confronté personnellement – et je pense qu’on y a tous été confronté, d’une façon ou d’une autre, par les temps présents - est difficile et plutôt lourde à traiter. Elle bouscule violemment nos repères et remet aussi en cause notre propre normalité.

      Dans son rapport avec le « militantisme », il est vrai que c’est un sujet qui revient assez souvent sous différents aspects : soit comme facteur aggravant de personnes socialement fragilisées, soit, comme tu l’indiques, en tant que ressort psychologique du militantisme, mais dans ce cas, on n’en reste qu’au niveau de l’interprétation, donc, avec une valeur politique, de mon point de vue, assez faible, car peu objectivable. Par contre, il est vrai que le fonctionnement d’un collectif composé en partie de personnes, psychologiquement fragiles, peut s’avérer particulièrement difficile, voire insupportable.

      Je suis d’accord avec @RastaPopoulos sur le fait que l’appréciation quant à l’état de santé mentale de telle ou telle personne, en rapport avec son positionnement politique, conduit sur un terrain glissant.

    • @O.A Merci à toi aussi

      « le niveau de nos implications sont liés à notre structure psychologique » 
      Sans aucun doute mais si on est bien obligé de prendre en compte cette réalité (alors que parfois on aimerait s’en passer) la question reste entière de savoir comment la traiter, sur le plan politique.

      Je n’ai pas de réponse à cette question.

      La seule chose que je constate c’est que la plupart des conflits politiques d’hier d’aujourd’hui et probablement de demain, buttent à un moment donné sur cette problématique (cela ne veut pas dire qu’ils se résument à cela). Mais je le répète : comment cela peut être traité politiquement ? Mystère.

      « ce que tu fais qui est condamnable mais ce que tu es »
      Oui, j’ai vécu des situations politiques ou de rapport de pouvoir où, sans que cela soit dit forcément en ces termes, on retrouvait exactement ce sens comminatoire du propos ou du rapport de force. Généralement quand on en ai rendu à ce niveau d’argumentaire – la remise en cause de la personne pour ce qu’elle est - alors il n’y a plus d’autres solution que la rupture irréversible (ou la soumission).

      Au moment de la première internationale, le conflit idéologique et politique s’est rapidement gangrené autour d’une animosité personnelle entre le « juif » et le « gros russe ». Le clivage était irréversible. D’un camp à l’autre on a échafaudé des hypothèses et des représentations qui se sont avérées en partie erronées. Même si les divergences politiques étaient réelles et profondes, il ne faut pas sous-estimer le contexte personnel et psychologiques dans la tournure de ce conflit. Cafiero, qui avait rompu depuis longtemps avec Engels et Marx pour rejoindre, comme disait ce dernier, le camp des « alliancistes » ou des « bakounistes », a rédigé un ouvrage de vulgarisation marxiste, alors qu’il était emprisonné après l’insurrection foireuse du Matese. Cafiero est ensuite devenu fou mais il n’y a aucun doute que la rédaction de ce petit livre avait du sens pour lui, sans pour autant qu’il renie ses convictions anarchistes. On est complètement dans le psy, là encore, mais dans une dimension plus positive.

      Pour revenir à notre sujet, effectivement il y a probablement une dimension psy dans le clivage féministes/LGBTQ+, quand on voit le niveau de violence des échanges, y compris, de violence physique. C’est probablement le même genre de ressort qui anime les groupes rivaux des antifas quand ils se battent entre eux ou quand on assiste médusé à une baston entre gilets jaunes et CGT (même si on comprend tout à fait comment ça peut s’allumer), etc.

      Dans ce genre de situations, l’explication rationnelle et le discours est alors sans effet.

      On a beau se dire qu’il y a quelque chose qui ne tournent pas vraiment dans le bon sens dans les têtes à ces moment-là (et là je n’évoque pas les problématiques de fonctionnement de groupes), mais une fois qu’on a dit ça on est bien obligé de se dire qu’il faut serrer les fesses pour éviter que ça s’aggrave en espérant que la niaque s’oriente, pour converger, finalement, contre les instances dominantes de pouvoir.

      Cordialement

  • Et pourtant elles parlent
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1768

    Samedi 19 novembre 2022, Floraisons et Deep Green Resistance France organisaient une réunion publique « Ecoféminisme et résistance » à Lyon (voir présentation ci-après). L’événement, initialement programmé à la Maison de l’écologie, « tiers-lieu écologiste radical », a dû être déplacé en un lieu discret réservé aux inscrits, suite à son annulation par la Maison de l’écologie. Laquelle a cédé aux injures, menaces et intimidations déferlant, via les réseaux sociaux, d’activistes gauchistes, néo-sexistes, queer et LGBT les jours précédant la rencontre ; ainsi qu’aux pressions de ses partenaires politiques d’EELV. Une soixantaine de personnes ont pu discuter durant près de trois heures, et les échanges ont été enregistrés. Pour savoir ce que les annulateurs ne voulaient pas qu’il soit dit librement, vous pouvez écouter (...)

    https://floraisons.blog
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=545
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=559
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=547
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=885 #Faits_divers
    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2022-10-21/3002b7ff-211d-f333-764f-cef96970be40.mp3

  • Veronika Bennholdt-Thomsen et Maria Mies, Subsistance et économie mondialisée, 1997
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/11/18/perspective-subsistance-fr

    Nouvelle traduction et publication aux éditions La lenteur de « La perspective de subsistance » renommé en français en « La Subsistance, une perspective écoféministe ». Ici l’intro du livre.

    Si nous rapportons cette histoire, c’est parce qu’elle montre en quelques mots la différence de perspective entre Hillary Clinton et les villageoises de Maishahati. Leur perspective est une perspective d’en bas, qui se fonde sur ce qui est nécessaire à la vie ; c’est une perspective de la subsistance.

    Si l’on observe le monde depuis cette perspective, toutes les choses et toutes les relations nous apparaissent sous un autre jour. Il en va de même pour ce qui fonde une vie bonne : pour Mme Clinton et la plupart de ses sœurs riches au Nord, une vie bonne ne peut se fonder que sur beaucoup d’argent et une abondance de marchandises et de produits luxueux que l’on ne trouve que dans les pays du Nord ou au sein des classes les plus aisées dans le reste du monde. Pour elles, tous les autres modes de vie relèvent de la misère.

    La rencontre à Maishahati a sans doute été un choc culturel pour Mme Clinton. Elle s’attendait probablement à ce que les villageoises lui demandent humblement un peu d’argent pour l’un ou l’autre de leurs projets et qu’elles la regardent avec admiration, elle, l’épouse de l’homme le plus puissant au monde, venue du pays le plus riche du monde.

    Mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Les femmes de Maishahati n’ont pas adopté la perspective par en haut de Hillary Clinton. Par leurs questions, elles montrent qu’elles se font une idée différente de la richesse et de la pauvreté. Elles n’ont pas besoin de supermarchés remplis de marchandises importées. Elles nous montrent l’absurdité de nos conceptions de la pauvreté, de la richesse et de ce qui fait une vie bonne.

    […]

    La crise actuelle nous permet aussi de comprendre que toutes les affirmations au sujet de la stabilité du système économique en place ne tiennent pas. Il ne peut plus nous échapper que l’accumulation des richesses entre les mains d’un nombre toujours réduit de personnes s’accompagne d’une pauvreté et d’un chômage toujours plus importants, qui touche de plus en plus de gens, même dans le Nord.

    Mais si on regarde le monde depuis le point de vue des villageoises du Bangladesh (et elles représentent la majorité des habitants de la planète), alors on se retrouve immunisé contre cette tendance au désespoir apocalyptique. Ce désespoir est le luxe d’une minorité choyée dans le Nord, qui empêche surtout cette minorité de comprendre que ses privilèges sont fondés sur le pillage et qu’une vie bonne pour tous (ce que nous appelons la subsistance) ne nécessite pas de tels privilèges. Les gens qui partagent cette orientation vers la subsistance n’attendent pas de grands changements sociaux de la part des institutions situées en dehors et au-dessus d’eux. Ils sont conscients de leur propre pouvoir et sont capables d’agir à la fois individuellement et au sein d’une communauté.

    #subsistance #écoféminisme #féminisme #femmes #sud #anti-industriel #économie #Éditions_La_Lenteur #Marie_Mies #Veronika_Bennholdt-Thomsen

    • Une présentation de l’ouvrage par l’autrice aura lieu le 29 mars à 19h au 83 du boulevard Ornano à Paris. Je ne site pas le nom du lieu car je ne cautionne pas son mode de fonctionnement, mais la rencontre me semble tout de même à signaler.

  • Naturopathie et écofascisme | Michel Nestor - Cabrioles
    https://cabrioles.substack.com/p/naturopathie-et-ecofascisme-michel

    Dans leur livre Ecofascism : Lessons from the German Experience, Janet Biehl et Peter Staudenmaier retracent l’apparition en Allemagne d’un courant « écofasciste » dont l’origine remonte au XIXe siècle : le mouvement Volk. Intimement lié avec une certaine conception du patrimoine national, où la « terre » et le « peuple » partagent une destinée commune forgée par les « lois de la nature », le mouvement Volk eut un écho considérable au sein de la société allemande. Cette mystique ultra-nationaliste a également influencé l’instigateur du concept d’écologie, Ernst Haeckel. Ce dernier a donné une couleur plus « rationnelle » au mouvement Volk en y introduisant les thèses du darwinisme social, une idéologie réactionnaire prenant pour acquis que les rapports sociaux sont dictés par des facteurs biologiques et que la culture n’est pas le produit du milieu, mais des gènes. C’est ainsi que s’est forgée, à l’extrême droite, un courant de pensée idéalisant une Nature toute puissante dictant aux hommes ce qu’ils sont et ce qu’ils doivent être.

    On aurait tort de croire que ces idées n’ont eu aucun impact ailleurs en Occident. Après la deuxième guerre mondiale, différentes variantes de l’écofascisme ont trouvé un ancrage sur le continent nord-américain, y compris au Québec. Le terrain privilégié de ces croisés : améliorer la santé de la « race » par des moyens naturels afin de retrouver la véritable essence de la vie. Une telle exaltation de la nature ne pouvait se développer raisonnablement dans le champ de la médecine traditionnelle. Ses partisans se sont plutôt inscrits en contradiction avec la modernité en embrassant des thérapies dites alternatives, comme la naturopathie (dérivé du terme anglais naturopathy) ou la naturothérapie. Ces pratiques partent toutes deux du principe que le corps humain possède un équilibre qui lui est propre : « la Thérapie Naturelle concerne tout soin qui n’agresse ni l’esprit, ni le corps. Elle fait donc appel en premier aux possibilités de la nature même de la personne, à ses ressources bioénergétiques. Ici, l’Hygiène (Hygie : déesse de la santé), dans l’acceptation véritable du terme, jouera un rôle primordial, car en premier lieu, elle nous dictera les exigences d’une alimentation adéquate et contrôlée pour jouir d’une bonne santé. Ensuite s’ajouteront d’autres exigences (exercices, repos, etc.), qui s’imposeront dans cette conception du bien-être (…) et d’autres moyens qui doivent cependant demeurer soumis au principe premier : le rééquilibre ou la résurgence des ressources bioénergétiques initiales ». Cette conception essentialiste de la santé humaine serait banale si elle n’avait pas servie, dès ses premiers balbutiements, de passerelle à une idéologie hautement inégalitaire en proposant d’appliquer au « corps » social les mêmes recettes que pour le corps humain.

    Des révélations troublantes

    Le 14 mai 1997, le journaliste André Noël du quotidien La Presse met à jour les liens étroits du président de l’Ordre des naturothérapeuthes du Québec, Jacques Baugé-Prévost, avec les thèses néo-nazies. Dans son article, André Noël fait état du combat du « docteur » Baugé-Prévost2 en faveur de la pureté raciale de l’Homme blanc. Ce dernier a effectivement publié depuis la fin des années 1960 une grande quantité de livres et de brochures, dont plusieurs ne laissent planer aucun doute sur ses idées politiques. Dans le même article, Noël donne la parole à un naturopathe bien connu du grand public, le « docteur » Jean-Marc Brunet. Homme d’affaires prospère, Brunet prend soigneusement ses distances par rapport aux visées idéologiques de son collègue. Il dénonce « les doctrines et activités de tendance nazie du mouvement de Baugé-Prévost et de ses « disciples ». Ce que le journaliste ne dit pas dans son texte, c’est que Jean-Marc Brunet est lui aussi issu des rangs de l’extrême droite, plus précisément du courant national-catholique4. Il faut remonter quelques années en arrière pour mieux comprendre comment et pourquoi ces deux protagonistes de la « médecine naturelle » au Québec ont pu se mettre au service de telles idées et développer ici ce courant de pensée.

    #écofascisme #fascisme #darwinisme_social #santé #naturothérapie

  • Réseau Solaris : faux dissidents, vrais écofascistes
    https://lundi.am/Reseau-Solaris-faux-dissidents-vrais-ecofascistes

    Si la crise du Covid est venue renforcer et solidifier une certaine normalité gouvernementale, elle a aussi, en réaction, permis à certaines tendances marginales de l’extrême droite mystique et ésotérique d’atteindre un nouveau public sur internet. Anne Montégut, Corinne Duval et Thierry Ribault ont enquêté sur le « réseau Solaris », la nouvelle hypothèse et tête de pont de différents réseaux confusionnistes emmené par le « passeur » Frédéric Vidal. S’y mêlent quelques évidences de l’époque, notamment la nécessité de s’auto-organiser dans et contre le désastre en cours, des histoires hallucinées de téléscopes nommés Lucifer qui observent les ondes infrarouges du Vatican, des réseaux pédo-satanistes cachés sur la planète Nibiru dont les vibrations magnétiques sont à l’origine du réchauffement climatique et l’habituelle logorrhée fasciste qui invoque la venue d’un homme providentiel capable de restaurer l’esprit des tribus gauloises. S’y retrouvent les habituelles têtes de gondole : Louis Fouché le fondateur de Reinfo-Covid, les soraliens Jacob Cohen, Marion Sigaut et Salim Laïbi, les « mamans louves » ou encore Pierre Barnérias le réalisateur du documentaire Hold-Up.

    #dérives_sectaires #écofascisme #extrême_droite #Qanon

  • « Madame la première ministre, donnez à la ville de Bagnolet les moyens de sauver l’Ilot Pêche d’Or-Bergerie ! »

    Dans une tribune (...), un collectif de mères habitant Bagnolet (Seine-Saint-Denis) exhorte Elisabeth Borne à sauvegarder la bergerie des Malassis, « endroit magique de rencontre avec la nature et le vivant », fréquenté en particulier par des femmes et des enfants. Le lieu est menacé par un projet de complexe scolaire géant.

    Madame la première ministre,

    Les travaux qui menacent l’îlot Pêche d’Or-Bergerie dans le quartier populaire des Malassis à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) sont imminents. Sans une intervention rapide de votre part, il sera trop tard dans quelques jours pour sauver ce lieu si important pour le quartier et en particulier pour nous, femmes et mères de ce quartier.
    A une époque où garantir une place juste et sûre aux femmes dans l’espace public émerge enfin comme un enjeu majeur, il serait aberrant de détruire un lieu public fréquenté majoritairement par des femmes de tous les âges, des mères de famille, des assistantes maternelles. Un lieu qu’elles plébiscitent.

    En effet, en tant que femmes et mères, nous trouvons à la bergerie des Malassis un havre de paix et de sécurité ouvert à toutes et tous. Depuis onze ans que des rencontres, des concerts, des festivités diverses amènent de la joie et de la convivialité dans notre quartier, nous n’avons jamais eu à déplorer de comportements déplacés, sexistes ou d’agressions sexuelles – pourtant si fréquents dans la plupart des rassemblements festifs. Pour des raisons qu’il serait bon de laisser aux sociologues le temps d’éclaircir, ce lieu est « safe ».

    Recoins, cabanes, chèvres et poules

    Pour nos enfants, qui grandissent à nos corps défendants dans le béton et le tout-numérique, c’est un endroit magique de rencontre avec la nature et le vivant. Le sol de fleurs et d’herbes hautes est le plus beau tapis d’éveil pour les bébés. Ici, celles qui allaitent le font sans gêne ni crainte : le lieu offre à chacune la possibilité de s’installer comme elle le souhaite, sans l’injonction à se cacher qui règne dans la majorité des espaces publics de notre pays.
    Nous y avons réappris le geste simple de cueillir avec parcimonie les framboises et les baies de cynorhodon pour nos enfants. Ces derniers y jouent ensemble avec délectation, trouvant dans les recoins et les cabanes du lieu des aires de jeux poétiques et mixtes. L’espace est fait de telle sorte qu’il est nécessairement partagé et ne peut être confisqué par une partie de ballon – qui ailleurs relègue bien souvent les filles aux marges des aires de jeux.

    Les chèvres et les poules les émerveillent inlassablement. Ici, les écrans n’existent pas : on n’y pense même pas. Dans la lutte menée depuis onze ans sous l’égide de l’association Sors de terre pour défendre ce lieu et dans les soutiens actifs de la bergerie des Malassis, ce n’est donc pas un hasard si on compte une grande majorité de femmes. Aux côtés du berger, qui est la voix et le visage de la bergerie pour le grand public, ce sont des femmes qui permettent à ce lieu d’exister.

    Le sentiment d’attachement collectif

    A l’image des tissages que la talentueuse artiste Matrupix réalise avec la laine des moutons de la bergerie, nous tissons des liens entre nous et avec le vivant qui nous entoure. S’il faut les prononcer, les mots « sororité » et « écoféminisme » trouvent ici leur parfaite illustration : mais ce sont des réalités que nous avons vécues avant de savoir qu’elles avaient un nom.

    Si l’îlot Pêche d’Or est rasé comme le prévoit le projet architectural, nous aurons face à nous un complexe scolaire géant et impersonnel, de béton et de verre. Nous aurons un jardin public ordinaire, où tout ce qui nous protégeait aura disparu : les arbres, les cabanes, la présence apaisante des animaux, le sentiment d’attachement collectif.

    Madame la première ministre, une association de citoyens et de citoyennes du quartier vous a récemment adressé un courrier, des citoyens et des citoyennes vont ont interpellée pour vous demander de donner les moyens à la ville de Bagnolet de sauver cet endroit. Nous appuyons cette demande de tout notre cœur.

    Les premières signataires de cette tribune sont : Nina Abou, psychologue, mère d’Elio, habitante du quartier ; Aïcha Bathily, étudiante, habitante du quartier ; Ginette Brulin, assistante administrative, habitante du quartier ; Mariama Camara, auxiliaire de vie, mère d’Aïcha, habitante du quartier ; Dienaba Djigo, cuisinière, habitante du quartier ; Nelly Fournet, épidémiologiste, mère de Diego, habitante du quartier ; Nathalie Gabaudan, habitante du quartier ; Nadia Hassani, étudiante, habitante du quartier ; Ndiaye Kebe, assistante bilingue juridique, mère de Tidjani, habitante du quartier ; Florence Robin, enseignante, mère de famille, habitante du quartier.

    Liste intégrale des signataires : https://sauvonslilotpechedorbergerie.fr/signataires-de-la-tribune-feministe-de-soutien-a-la-ber
    Collectif

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/11/madame-la-premiere-ministre-donnez-a-la-ville-de-bagnolet-les-moyens-de-sauv t

    edit

    Le quartier populaire des Malassis à Bagnolet (93) défend sa bergerie, 24 Juin 2021
    https://www.humanite.fr/videos/le-quartier-populaire-des-malassis-bagnolet-93-defend-sa-bergerie-712356

    Oui à la ferme-école de Bagnolet
    https://www.ouialafermeecoledebagnolet.fr/la-bergerie-des-malassis

    #Bagnolet #écoféminisme #enfance #écologie_urbaine #écologie_populaire