• La contribution des « peasant studies »

    C’est dans les années 1950 que les peasant studies ("études du paysannat"), nouvelle discipline sociologique, ont vu le jour. Cette branche de la sociologie reposait sur le présupposé anthropologique et ethnologique qu’il fallait appréhender le mode de vie des gens tel qu’il se présentait, contrairement à la sociologie centrée autour du développement qui avait pour ambition de découvrir les causes d’un prétendu sous-développement et les solutions pour en sortir.

    Le dissident russe Alexandre Chayanov a joué un rôle essentiel dans ce domaine : dans les années 1920, il a élaboré une théorie autour de l’indépendance de l’économie paysanne, système qui possède sa propre logique sociale et culturelle. S’opposant à la ligne officielle du communisme prolétarien qui cherchait à transformer les paysans en salariés du kolkoze, Chayanov défendait l’économie paysanne en raison de ses capacités d’adaptation écologique et sociale. Sa vision des choses lui coûta la vie dans l’archipel du Goulag, mais sa théorie est depuis lors devenue le fondement des peasant studies. Comme il l’expliquait, l’économie paysanne n’est pas centrée sur la maximisation du profit, mais sur les besoins ; elle fait preuve de prudence et se tient à l’écart des risques inutiles. Une ferme ne cesse pas toute activité si elle n’atteint pas un certain niveau de profit, et son capital n’est pas non plus transféré dans un autre secteur dont on attend plus de gains. Quand les temps sont durs, les gens se serrent la ceinture, travaillent plus et consomment moins. Les périodes favorables laissent place à plus de loisirs et le surplus dégagé n’est pas réinvesti, mais dépensé dans des festivités. L’essentiel est de maintenir ce qui existe déjà, tant au niveau économique qu’au niveau social.

    Entre autre choses, les peasant studies nous apprennent que les structures de l’économie paysanne sont les mêmes dans le monde entier et que, quelques soient les différences locales et régionales, on observe le même genre de caractéristiques culturelles. En ce qui concerne la démarche de la subsistance, ce sont des conclusions plus que probantes. Les gens doivent se nourrir et se reproduire dans un processus d’échange avec la nature. S’ils le font sous la forme d’une agriculture sédentaire, leur constitution physique et les processus naturels liés à la naissance et à la mort n’offrent guère de possibilités de variations.

    Outre la théorie de la subsistance, notre principale contribution au débat sur l’économie et la culture paysannes consiste à affirmer que la position sociale accordée aux paysans depuis le début des temps modernes est semblable à celle des femmes vues comme des femmes au foyer. C’est cela qui nous a permis de comprendre la relation particulière qu’entretient la modernité avec la production de nourriture et de choses indispensables à la vie (et donc avec la subsistance), et aussi de saisir le lien entre subordination sociales et proximité à la nature (ce qui est loin d’être le seul cas des femmes). Puisque les paysans comme les femmes s’occupent des besoins immédiats et quotidiens des êtres humains, ils n’ont pas beaucoup de poids dans un monde où le dépassement du domaine de la nécessité est censé ouvrir les portes de la liberté. On retrouve cette attitude aussi bien à gauche qu’à droite, chez des féministes telles que Simone de Beauvoir aussi bien que chez des misogynes notoires.

    La subsistance, une perspective écoféministe, Maria Mies & Veronika Bennholdt

    #écoféminisme #Maria_Mies #Veronika_Bennholdt #subsistance #paysannerie #femmes

  • Bennholdt-Thomsen & Mies, Postmodernisme féministe, 1997
    L’idéologie de l’oubli et de la dématérialisation

    Il est pourtant surprenant de voir que les féministes postmodernes ignorent l’un des postulats les plus importants du courant constructiviste. Il s’agit du postulat selon lequel il faut replacer les discours dans leur contexte, se demander à quels moments historiques ces discours émergent, par quels acteurs ils sont énoncés et dans quels intérêts. Si les féministes postmodernes s’étaient posé ces questions, elles auraient découvert que l’essor du #postmodernisme, théorie dominante dans les universités, en particulier dans les départements d’études féministes, a coïncidé avec l’essor de la politique économique néolibérale aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1980 (reaganisme et doctrine Thatcher), qui s’est étendue au monde entier après l’effondrement du bloc communiste. Elles ne comprennent visiblement pas que l’idéalisme postmoderne, avec son mélange de pluralisme néolibéral et d’indifférence à l’égard de la politique, ses attaques dirigées contre l’essentialisme et les grands récits, correspond en tout point à l’idéologie néoconservatrice.
    Ces chercheuses féministes postmodernes n’ont jamais été et ne constituent toujours pas une menace pour le #capitalisme patriarcal. De fait, les mots #patriarcat ou capitalisme n’apparaissent pas dans le discours postmoderne. L’idéologie postmoderne a effectivement démobilisé une part très importante de la population, en particulier chez les jeunes, de sorte qu’ils ne sont même pas conscients des liens entre économie, politique et idéologie : ils se sentent encore moins concernés par la hausse des inégalités et les dégâts sociaux et environnementaux infligés par la politique économique néolibérale.

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/12/24/subsistance-postmodernisme-fr

    #écoféminisme #Maria_Mies #gender_studies #révisionnisme

  • Luttes féministes à travers le monde. Revendiquer l’égalité de genre depuis 1995

    Les #femmes, les filles, les minorités et diversités de genre du monde entier continuent à subir en 2021 des violations de leurs #droits_humains, et ce tout au long de leur vie. En dépit d’objectifs ambitieux que se sont fixés les États pour parvenir à l’#égalité_de_genre, leur réalisation n’a à ce jour jamais été réellement prioritaire.

    Les progrès réalisés au cours des dernières décennies l’ont essentiellement été grâce aux #mouvements_féministes, aux militant.es et aux penseur.ses. Aujourd’hui, la nouvelle génération de féministes innove et donne l’espoir de faire bouger les lignes par son inclusivité et la convergence des luttes qu’elle prône.

    Cet ouvrage intergénérationnel propose un aperçu pédagogique à la thématique de l’égalité de genre, des #luttes_féministes et des #droits_des_femmes, dans une perspective historique, pluridisciplinaire et transnationale. Ses objectifs sont multiples : informer et sensibiliser, puisque l’#égalité n’est pas acquise et que les retours en arrière sont possibles, et mobiliser en faisant comprendre que l’égalité est l’affaire de tous et de toutes.

    https://www.uga-editions.com/menu-principal/nos-collections-et-revues/nos-collections/carrefours-des-idees-/luttes-feministes-a-travers-le-monde-1161285.kjsp

    Quatrième conférence mondiale sur les femmes


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_conf%C3%A9rence_mondiale_sur_les_femmes

    #féminisme #féminismes #livre #résistance #luttes #Pékin #Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes (#1995) #ONU #diplomatie_féministe #monde #socialisation_genrée #normes #stéréotypes_de_genre #économie #pouvoir #prise_de_décision #intersectionnalité #backlash #fondamentalisme #anti-genre #Génération_égalité #queer #LGBTI #féminisme_décolonial #écoféminisme #masculinité #PMA #GPA #travail_du_sexe #prostitution #trafic_d'êtres_humains #religion #transidentité #non-mixité #espace_public #rue #corps #écriture_inclusive #viols #culture_du_viol

  • Radio : Bennholdt-Thomsen & Pruvost, La Politique de la Subsistance, 2023 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/10/13/rmu-atecopol-subsistance

    Veronika Bennholdt-Thomsen et Geneviève Pruvost présentent l’ouvrage La Subsistance : une perspective écoféministe (éd. La Lenteur, octobre 2022).

    Une tendance singulière et importante de l’écoféminisme : la perspective de la subsistance. Travail de (re-)production de la vie, domaine des tâches quotidiennes, invisibles, réalisés majoritairement par des femmes, la subsistance a pourtant été ignorée voire méprisée dans le féminisme comme dans l’écologie, et n’a que momentanément été remise au centre de l’attention par la crise sanitaire. La catastrophe écologique exige pourtant de repenser complètement nos manières de vivre et de travailler.

    Conférences organisées par l’Atelier d’écologie politique (Atecopol) de Toulouse en avril 2023.

    https://archive.org/download/rmu-087-atecopol-subsistance/RMU_087_Atecopol-Subsistance.mp3

    #subsistance #féminisme #écologie #écoféminisme #Veronika_Bennholdt-Thomsen #Geneviève_Pruvost #Atecopol #conférence #livre

  • Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies - Floraisons
    https://floraisons.blog/patriarcat-et-capitalisme-selon-maria-mies

    Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies est série de podcasts en 13 épisodes, présentée par Gwladys, qui explore en détail le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale écrit par Maria Mies et publié pour la première fois en 1986. Ce livre est le premier à présenter de manière claire et articulée comment le patriarcat puis le capitalisme sont ancrés dans l’exploitation de la nature, des femmes et des colonies.

    Tout au long de la série, le podcast est enrichi de lectures et de ressources contemporaines qui illustrent la pertinence durable de la pensée de Maria Mies. En tant que femmes, féministes et écoféministes, c’est un ouvrage-clé pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Une première étape essentielle pour envisager un avenir au-delà de la violence du patriarcat et du capitalisme.

    Le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale sera traduit aux Éditions Entremonde, sortie prévue début 2024.

    Épisode 1. Introduction.
    « Quel type de libération permet aux femmes d’être aussi stupides que les hommes ? »

    Pour introduire cette série, le premier épisode répond à trois questions : Pourquoi ce livre jamais traduit en français est si important pour les féministes aujourd’hui et pourquoi mérite-t-il d’être découvert ou redécouvert ? Qui est Maria Mies ? Et quelle est sa démarche lorsqu’elle choisit d’écrire ce livre ?

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-2-19/60d9d4e5-0dbf-3e64-6bc3-5356f7d727f8.mp3

    Épisode 2.
    « Les féministes sont celles qui brisent la conspiration du silence »

    Avant toute chose, Maria Mies souhaite poser le cadre et demande : Qu’est-ce que le féminisme ? Elle évoque le Mouvement de libération des femmes années 1960 auquel elle a pris part et regarde comment ce il a été accueilli dans les pays du Sud global. Elle rappelle comment le féminisme est d’abord une pratique de la lutte contre les violences masculines (féminisme grassroot) – et comment le féminisme institutionnel s’est créé en parallèle, parfois en contradiction avec le mouvement historique. Elle revient aussi sur les principales controverses théoriques et stratégiques des différents courants féministes confrontées aux problèmes du capitalisme et du travail des femmes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-2-26/10fbaba3-48e4-a843-6269-34349ebb7caa.mp3

    Épisode 3.
    « La paix dans le patriarcat est une guerre contre les femmes »

    Ce troisième épisode revient sur les premières oppositions entre féministes libérales et féministes de gauche. Maria Mies analyse l’émergence du féminisme culturel qui pose les bases des théories queers.

    L’occasion de rappeler que le mouvement féministe est ancré dans la libération de la parole des femmes sur leurs corps et la violence infligée par les hommes (Body Politics). En interrogeant les positions de Marx et Rosa Luxembourg, Maria Mies montre comment le féminisme s’inscrit dans la lutte pour l’émancipation et la libération des femmes de l’État, de l’Église, du capitalisme et des hommes. Et au cœur de cette structure d’exploitation des femmes : le travail des femmes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-2/ba5a4970-3c35-d3a4-980f-c359baf0fa31.mp3

    Épisode 4.
    « L’activité des femmes pour porter et élever des enfants doit être comprise comme un travail »

    Est-ce que les femmes et les hommes ont la même nature humaine ? C’est à partir de cette interrogation provocante mais fondamentale que Maria Mies étudie les origines de la division sexuelle du travail et réfute la division nature/culture imposée par les hommes.

    Dans cet épisode, vous découvrirez comment cette division a entraîné des relations de domination et d’exploitation, asymétriques et hiérarchiques entre les hommes et les femmes, les hommes et la nature, l’Homme Blanc et les colonies au nom de la croissance, du progrès et de la civilisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-9/48592b37-d5ef-3453-4931-681cc41c387c.mp3

    Épisode 5.
    « L’homme-chasseur est essentiellement un parasite, pas un producteur »

    L’interprétation par des chercheuses féministes de l’archéologie du Paléolithique et du Néolitique met à mal le mythe du chasseur qui nourrit et protège sa famille, thèse plébiscitée par les chercheurs misogynes du XIXe et XXe siècle.

    À partir de cette revisite de la préhistoire puis de l’histoire, Maria Mies étudie comment la domestication des animaux pour l’élevage a accompagné l’exploitation des femmes et de la nature par les hommes. Ce processus va aboutir à la domestication des femmes, ou plus précisément à la « femme au foyerisation » des femmes, concept-clé de la pensée de Maria Mies.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-17/ef74086e-4904-33e0-6423-0f8a359f4f5f.mp3

    Épisode 6.
    « La violence est le mot-clé et la méthode-clé pour établir la domination de l’Homme Nouveau sur les femmes et la nature »

    « Colonisation et Femme au foyerisation » est le nom du 3e chapitre et le sujet des épisodes 6 et 7. Dans ces deux épisodes, Maria Mies articule les processus historiques qui ont permis l’émergence du capitalisme au sein du patriarcat : la mise en exploitation de la nature, la subordination des Européennes, la conquête et la colonisation de nouveaux territoires et peuples.

    L’épisode 6 revient plus particulièrement sur les motivations économiques, scientifiques et idéologiques de la chasse aux sorcières et sa finalité : l’exploitation des femmes par la femme-au-foyerisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-23/c55f6f83-f14b-3f07-9565-2a7f0b0a8b3d.mp3

    Épisode 7.
    « La famille et la femme-au-foyer sont la colonie du Petit Homme Blanc »

    Deuxième volet du chapitre « Colonisation et femme au foyerisation », l’épisode 7 articule esclavage, colonisation et domestication des femmes.
    Maria Mies éclaire ce processus historique grâce à son analyse féministe et fait ainsi apparaître le concept-clé de femme-au-foyerisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-30/e0ab2fbc-64f5-4f46-d53d-87d7f4b902c7.mp3

    Épisode 8.
    « Les femmes pauvres du Tiers Monde produisent non pas ce dont elles ont besoin, mais ce que les autres peuvent acheter »

    Dans ce nouveau chapitre intitulé « Femme au foyerisation Internationale », Maria Mies cherche à comprendre la place des femmes dans ce qu’elle appelle la Nouvelle division internationale du travail.
    Pour illustrer de ce nouveau paradigme qui divise les femmes entre consommatrices désirables et consommatrices indésirables (et nous dessert toutes), on fait un détour par Le Ventre des Femmes de Françoise Vergès et l’histoire des stérilisations forcées sur l’Île de la Réunion dans les années 1960 et 1970.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/6e845bef-b65a-9c18-0607-a2d2e7061f6f.mp3

    Épisode 9.
    « Les hommes sont plus nombreux à dépendre du travail des femmes que les femmes à dépendre du travail des hommes »

    Ce neuvième épisode est consacré au chapitre intitulé « La violence à l’égard des femmes et l’accumulation primitive continue du capital ». Maria Mies y examine la situation des femmes en Inde, pays qu’elle connaît intimement pour y avoir passé une grande partie de sa vie et de sa carrière.

    À travers l’étude des violences qui subissent les femmes dans ce pays, elle démontre que la violence et la coercition sont nécessairement présentes dans toutes les relations de travail des femmes.

    Épisode 10.
    « La famille nucléaire est l’institution par excellence par laquelle le travail des femmes est exploité »

    Maria Mies cherche ici à déterminer si la mise en place des programmes politiques communistes dans les pays dits « libérés » du capitalisme a permis la libération des femmes.

    C’est sa réponse aux critiques émises par les militants qui proposent le communisme comme réponse aux problèmes des relations entre exploitation, oppression des femmes et capitalisme.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/c4ab3891-4a44-d937-4f0b-9fb1a2f272d8.mp3

    Épisode 11.
    « Être une femme de la classe moyenne ou une femme au foyer n’est pas un privilège, mais un désastre »

    Alors que s’ouvre le dernier chapitre « Perspective féministe pour une nouvelle société » , Maria Mies tient en premier lieu à clarifier sa position vis à vis du potentiel du mouvement féministe international.

    C’est l’occasion pour nous d’aborder en profondeur un sujet qui divise tout aussi profondément : le féminisme et la notion d’identité de genre. Un sujet qui va nous amener à faire un crochet par un autre livre de Maria Mies, La subsistance une perspective écoféministe, coécrit avec Veronika Bennhold-Thomsen. Publié 11 ans après Patriarchy and accumulation on a world scale, les autrices y questionnent entre autres les enjeux du féminisme post-moderne et ses liens avec le néolibéralisme.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/3b29e3e9-5afe-76b4-c01c-b82071013b90.mp3

    Épisode 12.
    « Notre corps sera toujours la base de notre plaisir et de notre bonheur »

    Dans l’épisode 12, Maria Mies s’attaque au grand projet de ce dernier chapitre : ébaucher une perspective féministe d’une nouvelle société. Il faudra d’abord dépasser ce qu’elle appelle les « divisions colonisatrices » tel que nature/culture, esprit/matière etc et réclamer l’autonomie sur nos corps et nos vies. Mais c’est surtout le concept de travail qui doit être radicalement modifié pour aller vers un modèle écologique et féministe qui mettent la satisfaction des besoins humains et non l’alimentation des addictions destructrices, au centre de la vie.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/8b258d8b-5abf-a028-4409-3f1c15c5b3b4.mp3

    #Maris_Mies #patriarcat #capitalisme #féminisme #écoféminisme #audio #podcast

    • Je viens d’écouter l’épisode 11

      Je trouve bien intéressant tout le passage qui parle de l’éducation stéréotypé des femmes de la classe moyenne et de leur plus grande difficulté à reconnaitre l’oppression patriarcal (sexe/violence/quotidien) comme à savoir s’en défendre, notamment collectivement parce qu’elles sont plus autonomes financièrement et de fait plus isolées que les femmes pauvres car ne nécessitant pas d’entraide matérielle, d’où l’appel à ce que les femmes des classes moyennes apprennent et se joignent aux femmes pauvres. Et même si on peut trouver cette analyse critiquable ou ignorant la paupérisation grandissante / difficultés d’accès aux soins pour les femmes pauvres / dépendances financières / facilité d’accès aux réseaux pour les classes moyennes cela résonne assez juste.
      Je pense incidemment aux solidarités féministes et aux rencontres non mixtes au Chiapas qui n’ont pas d’équivalent en Europe.
      Pas mal aussi, d’entrevoir le biais de messagères néolibérales malgré elles via le consumérisme des femmes de classes moyennes ou au foyer vis à vis des autres femmes.
      Cela donne du sens à la première partie, les enjeux du féminisme post-moderne et ses liens avec le néolibéralisme.

    • Ah et puis en français il ya ce très long podcast découpé (qui mériterait sûrement un seen dédié) :
      https://floraisons.blog/patriarcat-et-capitalisme-selon-maria-mies

      Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies est série de podcasts en 13 épisodes, présentée par Gwladys, qui explore en détail le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale écrit par Maria Mies et publié pour la première fois en 1986. Ce livre est le premier à présenter de manière claire et articulée comment le patriarcat puis le capitalisme sont ancrés dans l’exploitation de la nature, des femmes et des colonies.

      Tout au long de la série, le podcast est enrichi de lectures et de ressources contemporaines qui illustrent la pertinence durable de la pensée de Maria Mies. En tant que femmes, féministes et écoféministes, c’est un ouvrage-clé pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Une première étape essentielle pour envisager un avenir au-delà de la violence du patriarcat et du capitalisme.

      Le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale sera traduit aux Éditions Entremonde, sortie prévue début 2024.

  • [Panik sur la #ville] Vi·ll·e
    https://www.radiopanik.org/emissions/panik-sur-la-ville/ville

    L’occasion d’interroger des impensés ( mais pas tous) de nos politiques et de nos vies sociales concernant les #femmes et toute personne qui s’identifie en tant que telle : mobilité, #violence, #urbanisme, …

    Avec Laura Chaumont et Teresa Iglesias Lopez de Garance asbl et Annabelle Hoffait de l’Architecture qui dégenre

    #urbain #feminisme #mobilité #social #écoféminisme #harcèlement #urbanisme,urbain,ville,violence,femmes,feminisme,mobilité,social,écoféminisme,harcèlement
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/panik-sur-la-ville/ville_15756__1.mp3

  • Jeanne Burgart-Goutal, Ce que le féminisme apporte à l’écologie, 2018
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/01/30/burgart-goutal-ecologie

    Loin d’être évidente, l’association entre féminisme et écologie proposée par l’« écoféminisme » peut paraître bien étrange. Quel rapport y a-t-il en effet, par exemple, entre le réchauffement climatique et les inégalités salariales entre hommes et femmes ? Entre la dégradation des ressources naturelles et l’oppression des femmes à divers degrés tout autour du globe ? Cela ne va pas du tout de soi, au point que l’opinion commune, relayée par certaines féministes comme Élisabeth Badinter [2] , tient parfois écologie et féminisme pour des combats non seulement hétérogènes mais antagonistes, dans la mesure où l’écologie accorde une valeur centrale à la « nature », dont le féminisme se méfie farouchement depuis Simone de Beauvoir ; ou encore, parce que « mettre en balance le rôle des objets et pratiques de la modernité dans la libération des femmes, comme les objets de consommation courante (la machine à laver) avec leur coût environnemental » risque de conduire à montrer qu’« environnement et libération des femmes ont pu (parfois) s’opposer l’un à l’autre » [3]. C’est pourtant de cette idée surprenante d’une connexion entre ces deux grands travers de la civilisation occidentale moderne (anti-naturalisme ou écocide d’une part ; misogynie ou patriarcat de l’autre) que part l’écoféminisme.

    #Jeanne_Burgart-Goutal #écoféminisme #écologie #féminisme #philosophie

  • Jeanne Burgart-Goutal, L’écoféminisme, une pensée de « l’égalité dans la différence », 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/01/24/burgart-goutal-egalite

    Une discussion autour des différentes manières d’aborder l’égalité entre différents courants féministes ou écolos.
    Des passage encore trop vagues je trouve, et où je ne comprends pas de différence majeure entre ce qui est décrit et l’égalité "en droit" de la philosophie libérale. Car les libéraux pourraient reprocher ici de caricaturer, n’ayant jamais vraiment décrit une "identité" des gens ou choses, mais bien des gens différents (femme hommes etc) qui peuvent avoir leur culture, leur chanson familiale, leur mode de vie, mais qui doivent avoir une égalité "en droit". Par contre je comprends bien que le droit libéral est justement considéré comme une abstraction, qui peut parfaitement se complaire dans l’inégalité dans le concret du quotidien.

    Mais de quelle égalité s’agit-il ? Est-ce la même que dans les exemples cités plus haut ? Nous commencerons par dégager les principales caractéristiques du concept courant d’égalité, puis expliquerons pourquoi l’écoféminisme le critique ; nous montrerons enfin comment l’écoféminisme reconfigure le champ théorique et politique, dépassant cette notion pour repenser la justice d’une façon « hospitalière aux différences » et à la diversité.

    #écoféminisme #égalité #philosohpie #libéralisme #droit #universalisme #universalisme_abstrait #Jeanne_Burgart-Goutal

  • Évènement : Écoféminisme et résistance à Lyon - Floraisons
    https://floraisons.blog/ecofeminisme-et-resistance

    Conférence annulée et qui a failli ne pas se faire, donc vraiment censurée, suite à un mouvement coordonné pour faire pression sur le lieu d’accueil.

    Ma foi pourtant du contenu extrêmement intéressant utile et dense, théorique, mais bien vulgarisée, mais sans concession et sans paillettes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2022-10-21/3002b7ff-211d-f333-764f-cef96970be40.mp3

    👉 Cette conférence s’adresse aux femmes en cheminement, aux curieuses, aux écofeministes en herbe, à toutes celles qui en ont marre de faire leur lessive maison et qui sont à la recherche d’outils théoriques et stratégiques.

    🌾 De la naissance de l’agriculture jusqu’à la civilisation industrielle, l’analyse radicale des différentes représentations de la femme et de la nature et la dégradation de leurs conditions matérielles, permet de poser le principe fondateur du mouvement : la destruction de la nature et l’exploitation des femmes sont intrinsèquement liées.

    Porté par le travail d’autrices et activistes telles que Maria Mies, Vandana Shiva, Françoise d’Eaubonne, Lierre Keith, Carolyn Merchant, Ynestra King et tant d’autres, l’écoféminisme reste aujourd’hui dévoyé de son sens initial et vidé de sa substance.

    Le détail de l’opération d’annulation est dans le texte sous le podcast, dont une mise au point :

    Nous proposons une analyse radicale des systèmes de domination, c’est-à-dire que nous cherchons à remonter à leurs origines pour mieux en comprendre les mécanismes. Cette approche est en opposition directe avec une idéologie qui a noyé tous les débats intellectuels : la théorie queer. Selon la grille d’analyse queer, le sexe serait une construction sociale oppressive « assignée » à la naissance, tandis que le genre serait un mode d’expression libérateur des individus. Les politiques identitaires viennent remplacer les schémas d’oppression. Il n’est plus possible de désigner matériellement une classe d’opprimées ni les conditions de l’oppression.

    – Nos détracteurs nous disent transphobes parce que nous disons que le sexe existe, qu’il n’est pas une pure construction sociale (bien que le social influence le biologique, et vice versa), qu’il est immuable et qu’une femme est un être humain adulte de sexe féminin. Ils nous disent également transphobes parce que nous nous opposons à la médicalisation systématique des enfants « non conformes au genre ».

    – Ils nous disent validistes parce que nous soulignons que le capitalisme industriel détruit la planète en asservissant les êtres humains, et parce que nous disons qu’il nous faut donc en sortir.

    – Ils nous disent putophobes parce que nous luttons contre le proxénétisme, parce que nous estimons que la prostitution est un produit de la phallocratie, qui devrait être aboli avec elle, et que les personnes en situation de prostitution devraient être aidées à en sortir.

    – Ils nous disent eugénistes parce qu’ils ne savent pas ce qu’est l’eugénisme (s’ils savaient, peut-être réaliseraient-ils que ce sont eux qui sont eugénistes, étant donné leur soutien irréfléchi de la PMA, de la GPA et du technologisme en général). Ils nous disent eugénistes tandis qu’ils soutiennent activement la stérilisation des enfants non conformes aux stéréotypes sexistes (les bloqueurs de puberté empêchent le processus de puberté, c’est à dire, le développement et la maturation du cerveau, des organes génitaux et du système reproducteur, de manière irréversible).

    – Ils nous disent essentialistes parce qu’ils ne savent pas non plus ce qu’est l’essentialisme, eux qui considèrent qu’un homme faisant état d’un « sentiment » (ou « ressenti ») de féminité, d’une sorte d’essence prétendument féminine, est une femme.

    – Ils emploient des méthodes indignes pour défendre des idées qui le sont tout autant, en affirmant fièrement qu’il ne doit surtout pas y avoir de débat. Au moyen de sophismes grossiers et en recourant à une manipulation émotionnelle, ils prétendent que le débat menacerait l’existence de divers individus, cependant que leurs idées et leur lobbying institutionnel produisent des changements législatifs et sociétaux dont les effets concrets menacent un grand nombre de vies, notamment de femmes et d’enfants.

    Tous ces procédés malhonnêtes visent à décrédibiliser et faire taire les femmes qui luttent pour leurs droits et les hommes qui les soutiennent. Nous appelons donc au soutien de notre rencontre écoféministe.

    ping @mad_meg, un podcast long à écouter en travaillant :p
    #femmes #féminisme #écologie #écoféminisme #théorie #censure #genre #sexisme #queer #essentialisme #matérialisme

    • Je suis un vieux libertaire révolutionnaire et je découvre depuis quelques mois à quel point les positions au sein des mouvements radicaux peuvent être clivants. Cela me rappelle un peu le ton et l’ambiance des années 60 – 70 à l’époque du délire marxiste-léniniste (ML) pro-chinois, même si chaque période est caractéristique de son propre contexte historique.
      Je constate qu’il y a toujours autant de volontaires pour défendre la bonne cause, confondant la radicalité avec le sectarisme et le fanatisme. Toujours des personnes pour justifier la censure, alors qu’il est nécessaire et vital que la contradiction et le débat s’inscrivent dans la construction même de l’alternative au capitalisme.
      Des clivages violents il y en a au sein des mouvements féministes / LGBT+ mais on en trouve ailleurs, par exemple chez les antifas.
      Le seul intérêt de tout ceci est qu’il permettra à des gens comme moi, n’étant pas familier des ces milieux, de comprendre quelles sont les positions défendues. Pour les dépasser ?
      En complément, ce lien (parmi d’autres) qui m’a permis d’avoir un point de vue contradictoire et de comprendre au moins quelques argumentaires du problème :
      https://www.youtube.com/watch?v=BBZ6A0ukR70

      J’ai suivi et écouté ce sujet jeudi à partir d’un message de PMO :
      https://seenthis.net/messages/981713
      Lesquels PMO, du point de vue de la critique anti-industrielle, je me sens très proche, bien qu’ils aient défendu des positions sur le fond et sur la forme que je ne rejoins pas, notamment :
      https://seenthis.net/messages/965494
      https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1680

    • Psychatriser le débat n’est pas non plus une bonne méthode, et ça relève aussi d’une forme de censure ("t’es débile donc on débat pas"), donc aussi pourri que les actions sus-citées. C’est souvent une manière de militer pour le status quo et ne pas remettre beaucoup de choses en question (il y a un chapitre sur ce point dans le très bon « Q comme Qomplot » de Wu Ming)

    • @O.A de façon générale, la question de la santé mentale, quand on y est confronté personnellement – et je pense qu’on y a tous été confronté, d’une façon ou d’une autre, par les temps présents - est difficile et plutôt lourde à traiter. Elle bouscule violemment nos repères et remet aussi en cause notre propre normalité.

      Dans son rapport avec le « militantisme », il est vrai que c’est un sujet qui revient assez souvent sous différents aspects : soit comme facteur aggravant de personnes socialement fragilisées, soit, comme tu l’indiques, en tant que ressort psychologique du militantisme, mais dans ce cas, on n’en reste qu’au niveau de l’interprétation, donc, avec une valeur politique, de mon point de vue, assez faible, car peu objectivable. Par contre, il est vrai que le fonctionnement d’un collectif composé en partie de personnes, psychologiquement fragiles, peut s’avérer particulièrement difficile, voire insupportable.

      Je suis d’accord avec @RastaPopoulos sur le fait que l’appréciation quant à l’état de santé mentale de telle ou telle personne, en rapport avec son positionnement politique, conduit sur un terrain glissant.

    • @O.A Merci à toi aussi

      « le niveau de nos implications sont liés à notre structure psychologique » 
      Sans aucun doute mais si on est bien obligé de prendre en compte cette réalité (alors que parfois on aimerait s’en passer) la question reste entière de savoir comment la traiter, sur le plan politique.

      Je n’ai pas de réponse à cette question.

      La seule chose que je constate c’est que la plupart des conflits politiques d’hier d’aujourd’hui et probablement de demain, buttent à un moment donné sur cette problématique (cela ne veut pas dire qu’ils se résument à cela). Mais je le répète : comment cela peut être traité politiquement ? Mystère.

      « ce que tu fais qui est condamnable mais ce que tu es »
      Oui, j’ai vécu des situations politiques ou de rapport de pouvoir où, sans que cela soit dit forcément en ces termes, on retrouvait exactement ce sens comminatoire du propos ou du rapport de force. Généralement quand on en ai rendu à ce niveau d’argumentaire – la remise en cause de la personne pour ce qu’elle est - alors il n’y a plus d’autres solution que la rupture irréversible (ou la soumission).

      Au moment de la première internationale, le conflit idéologique et politique s’est rapidement gangrené autour d’une animosité personnelle entre le « juif » et le « gros russe ». Le clivage était irréversible. D’un camp à l’autre on a échafaudé des hypothèses et des représentations qui se sont avérées en partie erronées. Même si les divergences politiques étaient réelles et profondes, il ne faut pas sous-estimer le contexte personnel et psychologiques dans la tournure de ce conflit. Cafiero, qui avait rompu depuis longtemps avec Engels et Marx pour rejoindre, comme disait ce dernier, le camp des « alliancistes » ou des « bakounistes », a rédigé un ouvrage de vulgarisation marxiste, alors qu’il était emprisonné après l’insurrection foireuse du Matese. Cafiero est ensuite devenu fou mais il n’y a aucun doute que la rédaction de ce petit livre avait du sens pour lui, sans pour autant qu’il renie ses convictions anarchistes. On est complètement dans le psy, là encore, mais dans une dimension plus positive.

      Pour revenir à notre sujet, effectivement il y a probablement une dimension psy dans le clivage féministes/LGBTQ+, quand on voit le niveau de violence des échanges, y compris, de violence physique. C’est probablement le même genre de ressort qui anime les groupes rivaux des antifas quand ils se battent entre eux ou quand on assiste médusé à une baston entre gilets jaunes et CGT (même si on comprend tout à fait comment ça peut s’allumer), etc.

      Dans ce genre de situations, l’explication rationnelle et le discours est alors sans effet.

      On a beau se dire qu’il y a quelque chose qui ne tournent pas vraiment dans le bon sens dans les têtes à ces moment-là (et là je n’évoque pas les problématiques de fonctionnement de groupes), mais une fois qu’on a dit ça on est bien obligé de se dire qu’il faut serrer les fesses pour éviter que ça s’aggrave en espérant que la niaque s’oriente, pour converger, finalement, contre les instances dominantes de pouvoir.

      Cordialement

  • Et pourtant elles parlent
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1768

    Samedi 19 novembre 2022, Floraisons et Deep Green Resistance France organisaient une réunion publique « Ecoféminisme et résistance » à Lyon (voir présentation ci-après). L’événement, initialement programmé à la Maison de l’écologie, « tiers-lieu écologiste radical », a dû être déplacé en un lieu discret réservé aux inscrits, suite à son annulation par la Maison de l’écologie. Laquelle a cédé aux injures, menaces et intimidations déferlant, via les réseaux sociaux, d’activistes gauchistes, néo-sexistes, queer et LGBT les jours précédant la rencontre ; ainsi qu’aux pressions de ses partenaires politiques d’EELV. Une soixantaine de personnes ont pu discuter durant près de trois heures, et les échanges ont été enregistrés. Pour savoir ce que les annulateurs ne voulaient pas qu’il soit dit librement, vous pouvez écouter (...)

    https://floraisons.blog
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=545
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=559
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=547
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=885 #Faits_divers
    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2022-10-21/3002b7ff-211d-f333-764f-cef96970be40.mp3

  • Veronika Bennholdt-Thomsen et Maria Mies, Subsistance et économie mondialisée, 1997
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/11/18/perspective-subsistance-fr

    Nouvelle traduction et publication aux éditions La lenteur de « La perspective de subsistance » renommé en français en « La Subsistance, une perspective écoféministe ». Ici l’intro du livre.

    Si nous rapportons cette histoire, c’est parce qu’elle montre en quelques mots la différence de perspective entre Hillary Clinton et les villageoises de Maishahati. Leur perspective est une perspective d’en bas, qui se fonde sur ce qui est nécessaire à la vie ; c’est une perspective de la subsistance.

    Si l’on observe le monde depuis cette perspective, toutes les choses et toutes les relations nous apparaissent sous un autre jour. Il en va de même pour ce qui fonde une vie bonne : pour Mme Clinton et la plupart de ses sœurs riches au Nord, une vie bonne ne peut se fonder que sur beaucoup d’argent et une abondance de marchandises et de produits luxueux que l’on ne trouve que dans les pays du Nord ou au sein des classes les plus aisées dans le reste du monde. Pour elles, tous les autres modes de vie relèvent de la misère.

    La rencontre à Maishahati a sans doute été un choc culturel pour Mme Clinton. Elle s’attendait probablement à ce que les villageoises lui demandent humblement un peu d’argent pour l’un ou l’autre de leurs projets et qu’elles la regardent avec admiration, elle, l’épouse de l’homme le plus puissant au monde, venue du pays le plus riche du monde.

    Mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Les femmes de Maishahati n’ont pas adopté la perspective par en haut de Hillary Clinton. Par leurs questions, elles montrent qu’elles se font une idée différente de la richesse et de la pauvreté. Elles n’ont pas besoin de supermarchés remplis de marchandises importées. Elles nous montrent l’absurdité de nos conceptions de la pauvreté, de la richesse et de ce qui fait une vie bonne.

    […]

    La crise actuelle nous permet aussi de comprendre que toutes les affirmations au sujet de la stabilité du système économique en place ne tiennent pas. Il ne peut plus nous échapper que l’accumulation des richesses entre les mains d’un nombre toujours réduit de personnes s’accompagne d’une pauvreté et d’un chômage toujours plus importants, qui touche de plus en plus de gens, même dans le Nord.

    Mais si on regarde le monde depuis le point de vue des villageoises du Bangladesh (et elles représentent la majorité des habitants de la planète), alors on se retrouve immunisé contre cette tendance au désespoir apocalyptique. Ce désespoir est le luxe d’une minorité choyée dans le Nord, qui empêche surtout cette minorité de comprendre que ses privilèges sont fondés sur le pillage et qu’une vie bonne pour tous (ce que nous appelons la subsistance) ne nécessite pas de tels privilèges. Les gens qui partagent cette orientation vers la subsistance n’attendent pas de grands changements sociaux de la part des institutions situées en dehors et au-dessus d’eux. Ils sont conscients de leur propre pouvoir et sont capables d’agir à la fois individuellement et au sein d’une communauté.

    #subsistance #écoféminisme #féminisme #femmes #sud #anti-industriel #économie #Éditions_La_Lenteur #Marie_Mies #Veronika_Bennholdt-Thomsen

    • Une présentation de l’ouvrage par l’autrice aura lieu le 29 mars à 19h au 83 du boulevard Ornano à Paris. Je ne site pas le nom du lieu car je ne cautionne pas son mode de fonctionnement, mais la rencontre me semble tout de même à signaler.

  • « Madame la première ministre, donnez à la ville de Bagnolet les moyens de sauver l’Ilot Pêche d’Or-Bergerie ! »

    Dans une tribune (...), un collectif de mères habitant Bagnolet (Seine-Saint-Denis) exhorte Elisabeth Borne à sauvegarder la bergerie des Malassis, « endroit magique de rencontre avec la nature et le vivant », fréquenté en particulier par des femmes et des enfants. Le lieu est menacé par un projet de complexe scolaire géant.

    Madame la première ministre,

    Les travaux qui menacent l’îlot Pêche d’Or-Bergerie dans le quartier populaire des Malassis à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) sont imminents. Sans une intervention rapide de votre part, il sera trop tard dans quelques jours pour sauver ce lieu si important pour le quartier et en particulier pour nous, femmes et mères de ce quartier.
    A une époque où garantir une place juste et sûre aux femmes dans l’espace public émerge enfin comme un enjeu majeur, il serait aberrant de détruire un lieu public fréquenté majoritairement par des femmes de tous les âges, des mères de famille, des assistantes maternelles. Un lieu qu’elles plébiscitent.

    En effet, en tant que femmes et mères, nous trouvons à la bergerie des Malassis un havre de paix et de sécurité ouvert à toutes et tous. Depuis onze ans que des rencontres, des concerts, des festivités diverses amènent de la joie et de la convivialité dans notre quartier, nous n’avons jamais eu à déplorer de comportements déplacés, sexistes ou d’agressions sexuelles – pourtant si fréquents dans la plupart des rassemblements festifs. Pour des raisons qu’il serait bon de laisser aux sociologues le temps d’éclaircir, ce lieu est « safe ».

    Recoins, cabanes, chèvres et poules

    Pour nos enfants, qui grandissent à nos corps défendants dans le béton et le tout-numérique, c’est un endroit magique de rencontre avec la nature et le vivant. Le sol de fleurs et d’herbes hautes est le plus beau tapis d’éveil pour les bébés. Ici, celles qui allaitent le font sans gêne ni crainte : le lieu offre à chacune la possibilité de s’installer comme elle le souhaite, sans l’injonction à se cacher qui règne dans la majorité des espaces publics de notre pays.
    Nous y avons réappris le geste simple de cueillir avec parcimonie les framboises et les baies de cynorhodon pour nos enfants. Ces derniers y jouent ensemble avec délectation, trouvant dans les recoins et les cabanes du lieu des aires de jeux poétiques et mixtes. L’espace est fait de telle sorte qu’il est nécessairement partagé et ne peut être confisqué par une partie de ballon – qui ailleurs relègue bien souvent les filles aux marges des aires de jeux.

    Les chèvres et les poules les émerveillent inlassablement. Ici, les écrans n’existent pas : on n’y pense même pas. Dans la lutte menée depuis onze ans sous l’égide de l’association Sors de terre pour défendre ce lieu et dans les soutiens actifs de la bergerie des Malassis, ce n’est donc pas un hasard si on compte une grande majorité de femmes. Aux côtés du berger, qui est la voix et le visage de la bergerie pour le grand public, ce sont des femmes qui permettent à ce lieu d’exister.

    Le sentiment d’attachement collectif

    A l’image des tissages que la talentueuse artiste Matrupix réalise avec la laine des moutons de la bergerie, nous tissons des liens entre nous et avec le vivant qui nous entoure. S’il faut les prononcer, les mots « sororité » et « écoféminisme » trouvent ici leur parfaite illustration : mais ce sont des réalités que nous avons vécues avant de savoir qu’elles avaient un nom.

    Si l’îlot Pêche d’Or est rasé comme le prévoit le projet architectural, nous aurons face à nous un complexe scolaire géant et impersonnel, de béton et de verre. Nous aurons un jardin public ordinaire, où tout ce qui nous protégeait aura disparu : les arbres, les cabanes, la présence apaisante des animaux, le sentiment d’attachement collectif.

    Madame la première ministre, une association de citoyens et de citoyennes du quartier vous a récemment adressé un courrier, des citoyens et des citoyennes vont ont interpellée pour vous demander de donner les moyens à la ville de Bagnolet de sauver cet endroit. Nous appuyons cette demande de tout notre cœur.

    Les premières signataires de cette tribune sont : Nina Abou, psychologue, mère d’Elio, habitante du quartier ; Aïcha Bathily, étudiante, habitante du quartier ; Ginette Brulin, assistante administrative, habitante du quartier ; Mariama Camara, auxiliaire de vie, mère d’Aïcha, habitante du quartier ; Dienaba Djigo, cuisinière, habitante du quartier ; Nelly Fournet, épidémiologiste, mère de Diego, habitante du quartier ; Nathalie Gabaudan, habitante du quartier ; Nadia Hassani, étudiante, habitante du quartier ; Ndiaye Kebe, assistante bilingue juridique, mère de Tidjani, habitante du quartier ; Florence Robin, enseignante, mère de famille, habitante du quartier.

    Liste intégrale des signataires : https://sauvonslilotpechedorbergerie.fr/signataires-de-la-tribune-feministe-de-soutien-a-la-ber
    Collectif

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/11/madame-la-premiere-ministre-donnez-a-la-ville-de-bagnolet-les-moyens-de-sauv t

    edit

    Le quartier populaire des Malassis à Bagnolet (93) défend sa bergerie, 24 Juin 2021
    https://www.humanite.fr/videos/le-quartier-populaire-des-malassis-bagnolet-93-defend-sa-bergerie-712356

    Oui à la ferme-école de Bagnolet
    https://www.ouialafermeecoledebagnolet.fr/la-bergerie-des-malassis

    #Bagnolet #écoféminisme #enfance #écologie_urbaine #écologie_populaire

  • 7 juillet de 18h à 20h30 : La dette, une arme patriarcale Nos vies valent plus que leurs crédits // Rencontre avec Camille Bruneau
    
C’est à la librairie L’Affranchie, 6 place sébastopol 59000 Lille, France

    Dettes et féminismes : deux mots qui déclenchent des réactions presque allergiques chez de nombreuses personnes. Deux mots qui, pour d’autres, ne suscitent rien du tout. Pourtant dettes et féminismes constituent deux des plus grands défis croisés de notre temps.
    
Partout dans le monde, les femmes subissent les décisions sexistes et colonialistes d’États et d’institutions se préoccupant plus du remboursement des dettes que du sort des humain·es et de la planète. Austérité et incitation à l’endettement privé touchent plus fortement les femmes, sabrent les droits sociaux, paupérisent et accentuent les inégalités aux dépens des conquêtes féministes.

    Les autrices explorent les luttes actuelles qui souhaitent « remettre la vie au centre » et s’en inspirent pour déployer un argumentaire implacable pour un non-paiement féministe des dettes, publiques comme privées. Une analyse écoféministe indispensable pour insuffler un nouvel élan à l’économie et privilégier la durabilité de la vie à celle des marchés.

    Rentrer dans les cases n’a jamais été simple pour Camille Bruneau, ni son ambition d’ailleurs. Les milieux punks et plusieurs voyages en Afrique l’ont vite amenée à questionner le système dominant occidental, se révolter face aux inégalités et rechercher des alternatives hors-norme. S’ensuivent des études critiques en anthropologie, sociologie rurale et « développement » en parallèle à une vie en squats et occupations, habitats légers et écolieux où elle rencontre les milieux anarcha-féministes et antispécistes. Elle s’implique aussi dans des dynamiques associatives telles que le CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes), à l’origine de nombreuses synergies et rencontres militantes, en Europe et ailleurs. Ces mobilisations et expériences collectives et autogérées ont été le lieu de remises en question bénéfiques, notamment grâce au dialogue avec des féministes queer ou décoloniales, tout autant que de répression et frustrations. Nourrie des écoféminismes et de l’anarchisme, elle s’intéresse aux logiques communes aux dominations, et est convaincue de la nécessaire pluralité des autres possibles et modes de résistance.

    Les réservations sont conseillées, le taux de désistements est assez important, n’hésitez pas à vous présenter à la librairie dès 18h30. Ouverture de la billetterie le jeudi 16 juin à midi : https://www.eventbrite.fr/e/billets-nos-vies-valent-plus-que-leurs-credits-rencontre-avec-camille-bru

    #dette #patriarcat #livre #sexisme #féminisme #colonialisme #austérité #inégalités #écoféminisme #domination #CADTM #Résistance #capitalisme

  • Le Féminisme ou la mort, Françoise d’Eaubonne
    https://www.youtube.com/watch?v=2UE_WGDosC0

    Avec notamment un commentaire du fils de Françoise d’Eaubonne épinglé en tout premier dessous.

    Et donc cette chaine de vulgarisation de textes uniquement théoriques de philosophie, autour des féminismes et des écologies :
    https://www.youtube.com/c/GameOfHearth/videos

    Comme des recensions mais avec pas mal de schémas didactiques tout au long des explications. Je ne sais pas si je suis toujours d’accord, mais rien que sur le plan de la compréhension c’est bien fichu je trouve, pour comprendre l’essentiel des livres choisis.

    Toutes ses vidéos sont aussi sur Peertube :
    https://skeptikon.fr/c/goh/videos

    Ça a encore niqué ma journée pfff… :(

    #vulgarisation #philosophie #féminisme #écologie #écoféminisme #Françoise_d'Eaubonne #recension #livre

    • Françoise d’Eaubonne fait partie des signataire de la pétition de Madzneff sur l’abolition de la majorité sexuelle. Je dit pas que ca disqualifie ce qu’elle a fait et dit, ni qu’on peu pas s’interessé à son œuvre, simplement c’est un fait que je rappel pour pas faire d’idéalisation hagiographique.

  • En ligne : Françoise d’Eaubonne
    https://www.imec-archives.com/matieres-premieres/blogs/blog/en-ligne-francoise-d-eaubonne

    Il y a quelques années encore, la présence du nom de Françoise d’Eaubonne dans les fonds d’archives de l’IMEC ne retenait pas l’attention ou suscitait des questions : mais qui pouvait donc bien être cette inconnue ? Pourquoi conserver ses archives ? Avec les travaux de nombreuses chercheuses comme ceux de Caroline Goldblum, et grâce à la nouvelle vague féministe, cette romancière, poétesse, militante et essayiste écoféministe est désormais connue et reconnue en France où elle était tombée dans l’oubli. Source : Institut Mémoires de l’édition contemporaine

  • TV : Tintin au pays de l’Or bleu

    Annoncé à grand son de trompe, la Cinquième a diffusé le dimanche 26 septembre dernier à 20h55 un documentaire de 52 mn intitulé « Au Front. Guerre de l’eau en France », réalisé par la nouvelle jeune icône écolo-bobo, un certain Hugo Clément, le fils caché de Nicolas Hulot et Mike Horn, dont la propagande télévisuelle nous assène que, frappé la grâce, il a décidé de dédier sa vie à « sauver la planète ». Au cas d’espèce, ledit documentaire s’avère être un invraisemblable tissu d’aneries sans queue ni tête, truffé d’approximations douteuses, d’omissions significatives, comme de contre-vérités manifestes. Un naufrage.

    http://www.eauxglacees.com/TV-Tintin-au-pays-de-l-Or-bleu?var_mode=calcul

    • Présentation générale de « Sur le front » - france.tv
      https://www.france.tv/france-5/sur-le-front

      Des caméras de qualité cinématographique sont utilisées à terre et sous l’eau, une large place est accordée aux images aériennes de drones via notamment des plans zénithaux (la caméra se trouve à la verticale juste au dessus de l’action en train de se dérouler). Dans sa manière d’incarner ces documentaires, Hugo Clément reprend des codes du numérique : il partage son ressenti, souligne des éléments clefs de l’enquête en se filmant sur le mode selfie. De leur côté, les combattant(e)s s’expriment parfois face caméra, droit dans les yeux, comme ils pourraient le faire face à un smartphone.

      le dimanche précédent sur cette même chaîne était diffusé 2 documentaires dans la série « Vert de rage » de Martin Boudot :
      « Engrais maudits » et « Du charbon dans les poumons ».
      https://www.france.tv/france-5/vert-de-rage/vert-de-rage-saison-2/2759971-engrais-maudits.html

      Les engrais phosphatés sont indispensables à l’agriculture moderne, notamment pour la culture de la pomme de terre, un des aliments préférés des Français. Au Maroc, le pays qui détient les plus grandes réserves de phosphate, des habitants se plaignent des impacts de la production d’engrais sur leur environnement et leur santé. Pour les aider à rassembler des données scientifiques, le journaliste Martin Boudot et son équipe, en collaboration avec des biologistes, partent à la recherche des preuves de cette contamination, au Maroc, mais aussi en France.

    • Ce bouffon de #Hugo_Clément va remettre les prix 2021 aux Assises du #Journalisme à Tours que La Déferlante boycotte en raison de la participation de Nicolas Hulot, accusé de viol (accusation suivie d’un non lieu pour prescription).

      Nicolas Hulot a-t-il commis un viol ? Jean-Michel Aphatie apporte un nouvel éclairage
      https://reporterre.net/Nicolas-Hulot-a-t-il-commis-un-viol-Jean-Michel-Aphatie-apporte-un-nouve

      L’histoire a commencé en juin 1997. Pascale Mitterrand, 19 ans, était une toute jeune photographe stagiaire de l’agence de presse Sipa. Nicolas Hulot, 42 ans, était un présentateur célèbre de l’émission Ushuaïa, sur TF1. Il venait d’acheter une grande maison en Corse et proposa à l’agence l’exclusivité des clichés de la demeure. La jeune femme s’y rendit seule en reportage pendant une semaine. À la suite de ce séjour, la jeune femme, bouleversée par ce qui s’y était passé, abandonna le photojournalisme et changea de vie.

      (...) Vous retracez dans votre livre l’omerta médiatique à propos de cette affaire. Comment l’expliquez-vous ?

      [J-M Aphatie] Quand on évoque les violences faites aux femmes, il y a un soupir de lassitude dans les rédactions. Au fond, la pensée générale, c’est qu’il n’y a pas mort d’homme.

      Manque de bol, ce soir, suite à une interruption collective et des prises de parole, Hulot s’est esbignée de la soirée honorifique.

      #prédation #écoféminisme

  • Sandrine, Yannick, et les autres | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/albin-wagener/blog/200921/sandrine-yannick-et-les-autres

    d’un côté, nous avons un Yannick Jadot représenté comme le candidat « rationnel », « crédible », chantre rassurant et capitalisto-compatible de « l’écologie de gouvernement », l’homme qui planifie et veut « porter l’écologie au pouvoir » en « tenant compte de la société actuelle ». Bref, une présentation d’un profil plutôt social-démocrate, comme il y en a déjà eu des dizaines - des profils souvent peu capables de s’imposer dans le débat public, car à force d’être compatible avec le néolibéralisme, les tenants de ce courant préféreront toujours l’original à la copie (et on ne peut pas leur en tenir rigueur, d’ailleurs).
    de l’autre, Sandrine Rousseau dispose d’un traitement nettement moins tendre : elle est présentée comme « écoféministe », « radicale », cantonnée à une « écologie d’influence » qui « défend les femmes et les racisé.e.s » afin de « peser dans les débats ». Un sous-texte qui décrédibilise ostensiblement la candidate en mobilisant des représentations péjoratives autour de la femme : irrationnelle, irréaliste, incapable de gouverner. Bref, un profil qui serait trop radical, qui effraierait les électeurs, et qui surtout rejoue encore la terrible musique méprisante et discriminatoire de la femme politique qui, face à l’homme politique, ne serait que bien peu de choses.

    #écologie #élection_présidentielle #medias #écoféminisme

  • « L’écoféminisme invite à dépasser les dualismes », entretien avec Jeanne Burgart Goutal | Tiphaine Guéret
    http://cqfd-journal.org/L-ecofeminisme-invite-a-depasser

    Au sein des luttes pour la défense des terres, une constante : la présence massive de femmes. Et parmi elles, des écoféministes considérant qu’il existe un lien tangible entre domination patriarcale et accaparement des terres. Autrement dit : on n’aurait pas « affaire à des phénomènes sans aucun rapport, mais plutôt à deux aspects d’un seul et même système » Source : CQFD

  • Intellectuels de tous les pays, dé-trumpez-vous !

    La détestation que tentent de susciter les penseurs conservateurs envers les concepts critiques de #genre, #race ou d’#intersectionnalité est l’écho direct de la politique de Trump dont l’administration a combattu les « #gender_studies ».

    Il est amusant de voir converger le #sensationnalisme des médias et les éructations de leurs « #intellectuels » attitrés, fixés sur une série de mots-clés : #gender, #woke, intersectionnalité, #décolonial, #race… Mais ce sont aujourd’hui des mots vides qu’on agite, les mêmes sur les couvertures des magazines ou tabloïds et dans les chroniques ou tribunes. #Luc_Ferry dénonce « l’#écoféminisme » allié à « l’#islamo-gauchisme » « pour former la ”#cancel-culture-woke” ». #Isabelle_Barbéris accuse les #recherches sur le genre et l’intersectionnalité d’être des « #pseudo-sciences », mais serait bien en peine de donner des arguments scientifiques en ce sens. Les mêmes dénoncent la « #chape_de_plomb » et l’atteinte aux #libertés que constituerait l’existence même de recherches d’universitaires qui, de leur côté, n’ont jamais empêché leurs collègues de mener les leurs.

    Alors pourquoi une certaine génération d’intellectuels, que l’on a beaucoup entendue ces derniers temps, se sent-elle menacée ? Si on écarte la thèse des pathologies mentales engendrées par la pandémie – que révèlent, entre autres, les bagarres autrement plus graves entre bandes de jeunes –, on peut analyser cela en termes de stratégies de #pouvoir_académique. Nous assistons à la #radicalisation d’attitudes que les spécialistes du domaine du genre ont connue de longue date : la volonté politique de #déconsidérer, et si possible de #criminaliser, des recherches qui sont largement développées et légitimes ailleurs, par exemple en accusant ladite « théorie du genre » de ne pas être scientifique – en dépit du fait rappelé dans le journal du CNRS qu’il s’agissait de thématiques de recherche reconnues dans les programmes de l’Union européenne, et développées également dans les sciences « dures ».

    De fait, ces thèmes ont toujours été honnis par l’#extrême_droite, et les chercheurs qui s’y investissent sont régulièrement la cible des sites, médias, militants de cette obédience. Mais l’attaque du gouvernement est une #radicalisation_électoraliste qui permet à des figures opportunistes d’essayer de reprendre pied dans le milieu universitaire resté relativement imperméable aux idées d’extrême droite. La réaction quasi unanime aux déclarations polémiques des ministres #Vidal et #Blanquer (demande de démission de Vidal signée par 24 000 universitaires) est une preuve de plus de cette difficulté que rencontre cette partie ultraréactionnaire du monde intellectuel, qui a une place bien installée dans les médias, et a clairement l’oreille du pouvoir… mais ne domine pas vraiment dans les #universités ni dans les organismes de #recherche. Ce petit milieu s’est senti pousser des ailes lorsque le #pouvoir_politique a repris les idées de l’extrême droite et son agenda classique, la #chasse_aux_intellectuels qui travaillent sur le genre, la race, le #décolonial.

    Mais le mouvement reste limité : les signataires de tribunes dénonçant l’« islamo-gauchisme » qui gangrène les universités en lien bien sûr avec le « gender », sont en réalité éloignés du #monde_académique – retraités, bénéficiaires de positions protégées dans des institutions où ils n’enseignent pas ou peu, au rayonnement très faible dans la recherche. Leur seule chance d’exister dans un monde universitaire internationalisé est donc de déconsidérer leurs collègues pour tenter de les priver de ressources, par exemple en manipulant les outils d’évaluation ; d’où leur nouvel intérêt pour le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), institution dont le gouvernement a récemment pris le contrôle direct.

    Tout cela au nom de la défense du « #pluralisme ».

    Ce croisement fétide entre enjeux intellectuels et politicards n’a pas lieu par hasard. Les concepts de genre, de race et d’intersectionnalité ont été forgés dans et par de nouveaux #mouvements_sociaux et dans l’#activisme (1) qui a permis de mettre en avant de nouvelles catégories d’#oppression. Ce sont des concepts critiques, des outils qui servent à voir et analyser les #inégalités présentes dans les sociétés contemporaines. Ce qui en fait des concepts perturbants pour la pensée ultraconservatrice, qui les a constamment ciblées. Les recherches sur l’intersectionnalité ont fait voir des formes extrêmes de #discrimination et de #vulnérabilité sociales : celles subies par les femmes noires aux Etats-Unis et apparues au grand jour avec la pandémie.

    La détestation « animale » que tentent de susciter les penseurs ultraconservateurs envers les mots même de genre, race… est l’écho direct de la politique de Trump. David Chavalarias, dans un remarquable article synthétisant l’étude quantitative de la diffusion du terme « islamo-gauchisme » sur Internet et les réseaux sociaux, note que ce vocable y a été remobilisé par le gouvernement suivant les méthodes de l’#altright trumpiste (de #Steve_Bannon), de façon à déconsidérer simultanément des recherches… et des #mouvements_émancipateurs. Ce que proposent nos ministres français s’apparente au programme « éducatif » de #Trump dont l’administration a combattu les gender studies et interdit l’usage des mots tels « #fœtus » et « #transgenre » dans les institutions de santé. Trump avait créé une commission pour promouvoir « l’#éducation_patriotique » et revenir sur l’histoire de l’#esclavage, « dangereuse et erronée » selon lui. Il dénonçait, digne précurseur de nos génies nationaux, la « théorie raciale » et les études afro-américaines. Sa secrétaire à l’éducation #Betsy_DeVos avait engagé une réécriture des #manuels_d’histoire pour glorifier le passé esclavagiste et promouvoir une nouvelle version de l’#histoire des Noirs, contre les « #radicalo-gauchistes ».

    Trump voulait ainsi consolider sa politique et son discours sexistes et racistes. Et l’on sait que la mobilisation des minorités a été essentielle dans la récente élection présidentielle. Sans les activistes, Biden ne l’aurait jamais emporté par plus de 7 millions de voix d’écart sur Trump. C’est bien par une prise de conscience – ce qu’on appelle, ici avec dérision, le woke – des injustices, parfois mortelles, que promouvait et créait sa politique que la catastrophe a été évitée. Une majorité des citoyens américains a ainsi su s’appuyer sur une culture minoritaire, dans un contexte de pandémie où beaucoup plus de citoyens ont pu participer au vote.

    L’enjeu désormais en Amérique est de préserver cet acquis, contre les tentatives actuelles des républicains de réduire l’accès au vote, seul moyen qu’ils parviennent à envisager pour accéder au pouvoir. En #France aussi, ce sont les nouvelles générations, d’étudiants et de lycéens, eux-mêmes plus sensibles aux #injustices_sociales et au #racisme déguisés en « #laïcité » (2), qui redonnent espoir, contre tous ceux, intellectuels comme politiques, qui veulent les priver des moyens de connaissance et d’accès aux nouvelles idées qui ont pu aider à la victoire de Biden. Le woke, qu’on veut nous présenter comme une nouvelle dictature, c’est l’éveil de cette force, et la meilleure protection de la #démocratie.

    (1) Voir Albert Ogien, Politiques de l’activisme, sous presse.

    (2) Voir l’enquête sur la laïcité.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/intellectuels-de-tous-les-pays-de-trumpez-vous-20210312_W6BYMYYMSZDIHBAO7

    #Sandra_Laugier

  • L’imaginaire Écoféministe contre la société patriarcale
    https://www.socialter.fr/article/l-imaginaire-ecofeministe-contre-la-societe-patriarcale

    Susan Griffin, une poétesse états-unienne, a écrit que l’essentialisme était un épouvantail contenant toutes les peurs de ceux qui portent cette accusation, bien plus qu’un trait spécifique à l’#écoféminisme. Cela me semble très juste. Qu’il y ait parmi les écoféministes des personnes qui tiennent parfois des propos essentialistes, c’est tout à fait ­possible… Mais ce n’est pas très grave, tant qu’elles n’empêchent pas les autres de penser et de vivre autrement. Il faut en finir avec cette maladie occidentale de la pureté, et notamment de la pureté théorique. La bonne question à mon avis est  : à qui profite cette accusation  ? On en a fait un débat entre féministes, mais qui compte les points  ? S’il y a bien un discours violemment essentialiste, nous expliquant depuis nos premiers souffles que les hommes sont forts et plus intelligents par nature, et les femmes plus émotives et stupides parce que dotées d’un utérus, c’est cette idéologie naturaliste avec laquelle on se débat tou.te.s. C’est d’ailleurs un comble d’accuser d’essentialisme celles qui cherchent à récupérer des compétences naturalisées comme la maternité ou la question de la reproduction en général, des sujets en réalité archi-contrôlés par l’État. Ou plutôt  : c’est bien joué, mais cela ne marche plus. Le fait que cette accusation d’essentialisme soit aujourd’hui en train de disparaître, ou du moins n’impressionne plus les nouvelles générations, nous indique que c’est de ce côté là qu’il faut aller.

    • Au lieu de rejeter pour la millième fois les religions (Dieu est mort à tellement de reprises  !), elles souhaitent se réapproprier collectivement cette dimension de l’existence. C’est une chose de critiquer les religions monothéistes pour leur incroyable misogynie et leur abandon du monde vivant autre qu’humain en général, c’est autre chose de jeter toute forme de rapport spirituel au monde. Une partie des écoféministes considère que c’est une dimension fondamentale de l’existence et qu’il n’y a aucune raison de s’en passer. Cette position est très difficile à comprendre en ­France car nous héritons d’une histoire religieuse extrêmement violente, que l’on pense aux guerres des religions ou à l’Inquisition. Pour le dire simplement, les écoféministes proposent de se réapproprier ce rapport à l’invisible qui a été capturé par une bande d’hommes blancs siégeant aujourd’hui au Vatican. Elles réaffirment que le sacré n’est pas qu’une valeur masculine, qu’il est essentiel de le rouvrir à des formes féminines, queer ou plus qu’humaines (animaux, rivières, montagnes dans les religions polythéistes par exemple) qui ont toujours existé, mais que les monothéismes ont cherché à éradiquer tout au long de leur histoire. Si cette dimension de l’écoféminisme est si critiquée, c’est qu’elle fait très peur. Ce qui est plutôt bon signe car elle touche à la question du partage du pouvoir. En l’occurrence ici, du pouvoir de l’invisible. Qui est légitime pour entrer en lien avec l’invisible  ? Et que font les collectifs de leurs liens avec l’invisible  ?

      quelque peu en contradiction avec l’inventeuse du terme qui n’avait rien à voir avec le spirituel, et qui était plutôt écolo-anar à tendance action directe contre l’industrie et l’hétéro-patriarcat…
      https://seenthis.net/messages/905404
      https://information.tv5monde.com/terriennes/et-francoise-d-eaubonne-l-amazone-verte-crea-l-ecofeminisme-39

      L’écoféminisme... Ce n’est pas du féminisme sans pesticide. (…) Ce n’est pas manger bio en lisant Simone de Beauvoir ou Virginie Despentes. (…) Ce n’est pas non plus boire son sang menstruel, danser nue à la Pleine lune ou se déclarer sorcière sur son compte Instagram.

  • Et Françoise d’Eaubonne, « l’Amazone verte », créa l’écoféminisme
    https://information.tv5monde.com/terriennes/et-francoise-d-eaubonne-l-amazone-verte-crea-l-ecofeminisme-39

    A neuf ans, elle s’autoproclame féministe. Nous sommes en 1929... Militante et écrivaine, Françoise d’Eaubonne aura à coeur tout au long de sa vie et de son oeuvre de se placer toujours du côté des femmes. Visionnaire, elle invente le terme d’écoféministe, prônant le croisement des luttes. Malgré une reconnaissance internationale, la France, elle, l’a oubliée. Elise Thiébaut lui consacre un roman sous forme de réhabilitation, bien nécessaire. Source : Terriennes

  • Des révoltées contre le poubelien supérieur ou l’androcapitalocène

    « Notre époque est frappée par des destructions environnementales considérables : extinction massive d’espèces animales, réduction de la bio- diversité cultivée et sauvage, déforestation à large échelle, dégel du pergélisol et émission concomitante de méthane, fonte des glaciers, montée des eaux, émissions croissantes de gaz à effets de serre à cause de l’utilisation intempestive des énergies fossiles et à l’élevage intensif, réchauffement climatique presque incontrôlable, épisodes récurrents de sécheresse, d’inondation ou de cyclones, maladies infectieuses émergentes dues à la destruction des écosystèmes, etc ».

    Note sur : Catherine Albertini : Résistances des femmes à l’Androcapitalisme
    Le nécessaire écoféminisme

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/03/04/des-revoltees-contre-le-poubelien-superieur-ou-landroca

    #ecoféminisme

  • Casse-rôles n°13, l’écoféminisme : une approche
    vivifiante

    Selon la philosophe Emilie Hache, il faut lire les textes écoféministes non pas comme « l’affirmation d’une essence et la réitération du discours patriarcal » mais « comme des actes de guérison et d’émancipation empowerment), des tentatives pragmatiques de réparation culturelle face à des siècles de dénigrement des femmes et de reconnexion à la terre nature. »
    Si ces textes dérangent et font sourire, c’est aussi que leurs styles et leurs registres sont d’une grande variété ; loin de se limiter aux discours académiques et argumentatifs, beaucoup relèvent de la poésie, de la fiction voire du sacré.

    http://casse-roles.revolublog.com/le-n-13-a197193800
    #ecofeminisme