L’« AN ZÉRO » DE L’ÉCOLOGIE MACRONISTE ?
« Comment éviter que tout « transitionne » en rond, sans que rien ne
change vraiment ? »
paru dans lundimatin#202, le 30 juillet 2019
Avouons-le : jusqu’ici le débat au sujet de la tenue, du déplacement
ou de l’annulation du festival « écolo-macroniste » L’an zéro est
resté relativement confidentiel. Il faut dire qu’au-delà de 45°C, la
question de savoir si une candidature Hulot contre Macron aux
prochaines élections présidentielles permettra aux capitalistes de
gratter encore cinq ans de dévastation rentable et impunie n’intéresse plus grand monde. En d’autres circonstances, le truc de la
perpétuation du macronisme au-delà de Macron en la personne de son ex-ministre de l’écologie aurait constitué un escamotage promis au plus bel avenir.
Signe des temps, hier, nos confrères de Mediapart publiaient une tribune hostile à cette nouvelle et prévisible arnaque, celle-là même qui se cache derrière la communion autour de L’an zéro d’Anne Hidalgo, Mathieu Orphelin, Delphine Batho, Nicolas Hulot, Cyril
Dion et toute la jeune garde des entrepreneurs
verts.
Mais le plus surprenant est que les signataires ne se trouvaient pas être seulement des groupes relevant de l’« écologie radicale », mais en outre des organisations que l’on ne peut suspecter d’une hostilité de principe à ce qu’il faut bien appeler l’« écologie gouvernementale » - ainsi de Terre de Liens, MIRAMAP (Mouvement des AMAP), Nature et Progrès, Institut Momentum, FADEAR (Fédération des Associations de Développement de l’Emploi Agricole et Rural), Union Syndicale
Solidaires, Accueil Paysan, etc.
Il est aussi significatif que des groupes locaux d’Extinction Rébellion, réseau qui devait participer au festival initialement, voire des groupes locaux de Greenpeace entrés en dissidence, aient voulu signer ce texte.
Sous la pression de l’apocalypse en cours, qui est toujours aussi un dévoilement, quelque chose est indéniablement en train de se passer dans le champ de l’écologie, et qui va bien au-delà de la question d’un pauvre « festoch ». Pour cette raison, et parce que de nouveaux signataires s’étaient ajoutés depuis hier, Lundi Matin a trouvé bon de reproduire à son tour cette tribune.