#ectrême-drooite

  • Sur le fil – ou la vie sauvage
    https://oulaviesauvage.blog/2018/12/18/sur-le-fil

    Les Gilets jaune, le Referendum d’initiative populaire (RIC), l’extrême droite, le populisme de gauche, et la lutte de classe. Un texte de Dimitris Alexakis sur le point de basculement actuel du mouvemet...

    Une victoire contre Macron ne sera obtenue que si, de l’intérieur du mouvement, les participant.e.s aux mobilisations travaillent à mettre en échec les tentatives de l’extrême-droite visant à le récupérer. Ce travail consiste aujourd’hui à renforcer ses revendications sociales.

    Orienter le mouvement sur des positions étrangères à la lutte de classes est manifestement la fonction, habile, du Référendum d’initiative citoyenne — habile dans la mesure où il s’agit d’une revendication démocratique. « Pourquoi, se demande un ami, opposer revendications démocratiques et sociales ? On veut les deux. » La question en cache peut-être une autre, plus délicate : comment s’opposer à l’extrême-droite si la pièce qu’elle avance présente toutes les garanties d’une revendication démocratique ? Autant, semblent penser certain.e.s, la prendre de vitesse sur ce point.

    Dans un communiqué de presse publié le 17 décembre, le groupe La France insoumise annonce qu’il déposera une proposition de loi afin d’inscrire le Référendum d’initiative citoyenne (RIC) dans la Constitution, et Edouard Philippe a déjà annoncé qu’un débat serait organisé en ce sens. Une telle complaisance, et à ce niveau, à l’égard d’une revendication provenant d’un mouvement que ce même gouvernement a par ailleurs réprimé de façon acharnée, devrait à tout le moins nous mettre en alerte.

    La lutte se mène sur le fil du rasoir et tout abandon d’une position de classes pourrait, comme l’écrit Yves Pagès dans un texte publié le même jour, s’avérer mortelle — en particulier pour celles et ceux que les annonces d’Emmanuel Macron ont laissé délibérément sur la touche, chômeuses, chômeurs, précaires, travailleuses et travailleurs pauvres, jeunesse des banlieues populaires.

    Le fait que la revendication du RIC ait quasiment éclipsé en l’espace de quelques jours les revendications sociales portées par le mouvement dans la période précédente ne doit sans doute rien au hasard.

    L’audience simultanée que recueillent les thèses d’Etienne Chouard auprès des Gilets Jaunes constitue un autre signe de cette menace et incite à la vigilance.

    Lors d’une assemblée toulousaine, une gilet jaune proposait récemment que la revendication du RIC soit adoptée par ce collectif local au détriment de toutes les autres, comme si la fonction du RIC était décidément de brader l’avancée sociale de ces dernières semaines. Face à ce cheval de Troie et à l’engouement qu’il suscite, la réponse peut être délicate, et il n’est pas certain qu’un rejet en bloc soit la solution la plus efficace. Les participant.e.s aux AG seraient peut-être plus avisé.e.s de dénoncer la manœuvre, de nourrir la discussion en produisant des éléments critiques, de mettre en cause le positionnement d’Etienne Chouard qui joue, en la matière, un rôle de défricheur, et d’exiger qu’une revendication institutionnelle ne soit pas affichée au détriment mais au bénéfice et en appui des revendications sociales (hausse du SMIC et des minimas sociaux, retour de l’ISF) — les seules qui aient jusqu’à présent fait trembler le gouvernement et déstabilisé l’extrême-droite.

    #gilets_jaune #lutte_de_classe #RIC #ectrême-drooite