Le numéro 7 de la revue #Nunatak , Revue d’histoires, cultures et #luttes des #montagnes...
▻https://revuenunatak.noblogs.org/files/2021/11/Nunatak7-complet.pdf
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métaliste des numéros recensés sur seenthis :
►https://seenthis.net/messages/926433
Le numéro 7 de la revue #Nunatak , Revue d’histoires, cultures et #luttes des #montagnes...
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"Nous y fûmes". Récit exclusif d’une #ascension de haute difficulté
On a voulu des bras mais ce sont des humains qui sont venus. Petit récit d’une #exploitation agricole moderne, le « #travail_détaché »
#agriculture #ouvriers_agricoles #travail #conditions_de_travail #travail_agricole #FNSEA #saisonniers #OMI #travailleurs_étrangers #permis_de_séjour #Codetras #grève #résistance #régularisation #Regul'OMI #lutte #justice #discriminations #prestation_de_service_international (#PSI) #des_bras_pour_une_assiette #traite_d'êtres_humains #Laboral_Terra #Terra_Fecundis #hébergement #logement #interim #France #Espagne #servage #racisme #Safor_Temperis #procès #work_for_all #Terra_Bus
Toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus gore. Alpinisme, dépassement de soi et écrasement des autres
Sous la montagne les braises. Retour sur la décennie qui précède l’#insurrection de 1994 au #Chiapas
#zapatisme #Mexique #histoire #famille_chiapanèque #Quiptic_ta_Lecubtesel #résistance #luttes #forêt_Lacandone #Union_des_Uniones #syndicalisme_paysan #répression #association_rurale_d'intérêt_collectif (#ARIC) #EZLN #guérilla #Forces_de_libération_nationale (#FLN) #guérilla_rurale #César_Yáñez #Cesar_Yanez #femmes #Slohp #religion #Alliance_nationale_paysanne_et_indigène_Emilio_Zapata (#ANCIEZ) #Las_Calabazas #Comité_clandestin_révolutionnaire_indigène (#CCRI)
La lisette bleue. Extrait d’ Une vie entière , roman de #Robert_Seethaler
Premier livre multiformat : quand Le Louvre réinvente l’art de faire un catalogue - IC Le Mag
▻https://lemag-ic.fr/case-studies/premier-livre-multiformat-quand-le-louvre-depoussiere-le-monde-de-ledition
e 17 mai, le musée du Louvre a publié le catalogue raisonné de sa collection des tableaux de Van Dyck dans quatre formats simultanés : un livre papier, un livre en ligne (format web), un livre numérique (format ePub) et un PDF téléchargeables gratuitement. Une prouesse rendue possible grâce à la création d’une chaîne d’édition innovante.
Donner un accès gratuit, illimité et immédiat aux publications de la recherche scientifique réalisées par ses équipes. En mai dernier, le musée du Louvre a publié le catalogue raisonné de sa collection des tableaux de Van Dyck dans quatre formats simultanés — un livre papier, un livre en ligne (format web), un livre numérique (format ePub) et un PDF téléchargeables gratuitement — réaffirmant ainsi sa volonté d’ouverture auprès de tous les publics.
UNE CHAÎNE D’EDITION INNOVANTE
Pour produire le livre multiformat, le Louvre a élaboré l’outil capable de produire simultanément l’ensemble des formats : site web, e-book, pdf et pdf pour l’impression.
Il s’est très fortement inspiré pour cela de Quire, la chaîne d’édition créée par le musée du Getty, à Los Angeles, ou d’autres initiatives, en France, comme l’ouvrage Les Sculptures de la villa romaine de Chiragan, publié par le musée de Saint-Raymond à Toulouse.
La chaîne d’édition ne s’appuie que sur des formats ouverts. Les formats html et CSS produisent simultanément les livres numériques web et ePub, ainsi que la mise en page pdf produite avec Paged.js, un logiciel libre soutenu par la Coko Foundation.
« Le principe du single source publishing offre la possibilité de travailler directement sur les formats source, sans démultiplier les efforts » indique le musée du Louvre.
Un soin tout particulier a été porté au design, à la typographie et à la maquette. Un travail très précis a notamment été effectué au niveau de la mise en page de chacun des formats afin de n’en dégrader aucun, en particulier pour le livre imprimé.
Une attention forte a également été portée à la citabilité de l’ouvrage, essentielle pour l’édition scientifique, avec des url pérennes, un DOI (fourni par l’agence Crossref, dont le rôle garantit la bonne dissémination des métadonnées des publications scientifiques) et quatre ISBN. La mise en place d’une numérotation des paragraphes permet la citabilité de tous les formats entre eux.
Enfin, l’accessibilité de l’ouvrage a fait l’objet d’une attention particulière, avec notamment une description courte et une description longue de chacune des 200 œuvres, peintures, dessins, sculptures, gravures reproduites dans l’ouvrage.
Markdown & vous – Publication de livres en toute simplicité
▻https://e-publish.uliege.be/md
Avec le numérique et ce qu’il peut nous offrir mais aussi ce qu’il a tendance à nous imposer, il devient nécessaire de s’arrêter un moment. Ce manuel est consacrés à l’écriture académique avec Markdown et Pandoc.
À la fois plaidoyer pour l’écriture numérique ouverte et introduction à Markdown et à Pandoc, il propose une réflexion sur nos outils et méthodes d’écriture académique. Il n’en est pas pour autant limité aux seuls débutants. L’idée est de revenir aux fondamentaux et donc de ne pas essayer de reproduire coûte que coûte tout ce qui est possible avec un traitement de texte classique (dont on peut se passer).
L’objectif de ce manuel est d’expliquer pourquoi il est possible de changer ses habitudes pour rédiger, structurer ses idées, produire des documents de qualité et de montrer ce qui est possible avec Markdown au travers de quelques méthodes.
Trigger warning : Ernest Hemingway devenu peu recommandable
▻https://actualitte.com/article/112365/international/trigger-warning-ernest-hemingway-devenu-peu-recommandable
Un éditeur qui « décline toute responsabilité » sur ce qu’il édite. Pas mal comme formule, digne du roi des faux-culs.
Penguin Random House, étroitement liée à ce géant de la littérature du XXe siècle, a fléchi. Notre époque, encline à prévenir excessivement, voire à aseptiser les œuvres littéraires, affecte le grand Ernest : les romans et nouvelles du lauréat du prix Nobel 1954 sont en cours de réédition. Et le groupe, dans un effort bienveillant, a introduit les fameux “trigger warnings”.
Ces avertissements destinés au lecteur ont pour but de signaler et de protéger les lecteurs jugés sensibles. Trop, du moins, pour ne pas anticiper leur confrontation avec le texte.
Dans la dernière version du roman The Sun Also Rises (Le Soleil se lève aussi), le puissant groupe éditorial américain a inséré un avertissement : il décline toute responsabilité quant au contenu de l’ouvrage. Et plus encore, selon le Telegraph, il est fait mention d’un langage, d’attitudes décrites ou de représentations culturelles susceptibles de heurter.
« La décision de l’éditeur de présenter [le texte] tel qu’il a été initialement publié ne vise pas à approuver les représentations culturelles ou le langage contenus ici. »
– Message de Vintage dans The Sun Also Rises
Pour Richard Bradford, auteur de la biographie The Man Who Wasn’t There (2018), ces remarques « seraient hilarantes si elles n’étaient pas alarmantes ». Certes, PRH réédite sans modifier le texte original — contrairement à ce qu’ont subi les livres d’Agatha Christie, Ian Fleming ou Roald Dahl. Mais la prudence excessive du groupe, qui prend ses distances avec l’écrivain, en devient presque pire que l’intervention dans les textes.
« Ce serait compréhensible s’ils avaient publié une nouvelle traduction de Mein Kampf », reprend le professeur Bradford. Car le message qui passe, en fin de compte, se résume en quelques mots : attention, lecteur, tu t’apprêtes à parcourir ce livre... Pour l’enseignant, toute œuvre contiendra un passage problématique, dès lors qu’on en cherchera un. « Et chaque publication portera alors un avertissement similaire, l’équivalent de ces photos de poumons cancéreux qui ornent désormais les paquets de cigarettes », estime-t-il.
Il conclut ainsi : « Les éditeurs et tout l’establishment littéraire semblent pétris d’un mélange de stupidité et de menace quant à ce que les lecteurs seraient autorisés à penser. »
« The Sun Also Rises est considéré comme l’un des plus grands romans américains, mais a été critiqué pour ses tropes antisémites. »
– Message de Vintage dans le recueil de nouvelles Men Without Women
Alors, oui : Hemingway aimait l’alcool, et ce, jusqu’à son suicide en 1961. Il fut chasseur et participa à des safaris en Afrique, aussi bien que journaliste en couvrant la guerre civile en Espagne, ou encore pêcheur à Key West. Que la maison Vintage, à l’origine de cet avertissement pour la réédition du texte, ressente le besoin de ce message en dit long sur l’état d’anxiété ambiante dans l’industrie.
L’éditeur n’a d’ailleurs pas confirmé que les prochaines publications comporteraient un pareil avis. D’autant que certains pointent que des adaptations télé ou ciné de The Old Man and The Sea, avaient reçu l’accord pour une diffusion tout public. Pourtant, note le Daily Mail, des étudiants en Histoire et Littérature de l’université des Highlands, sur le point d’étudier Hemingway, furent mis en garde.
Mary Dearborn, qui publia Ernest Hemingway, A Biography, évoque un non-sens. « Ça me dépasse d’imaginer que l’on incite des étudiants à éviter ce livre ». Et de rappeler que « le monde demeure un endroit violent : prétendre le contraire est contre-productif ». Qu’Hemingway parle de chasse ou de pêche et le voici bientôt frappé du sceau de l’infamie, façon Caïn-caha ?
Marxisme noir, une plongée passionnante dans la tradition radicale noire
▻https://www.revolutionpermanente.fr/Marxisme-noir-une-plongee-passionnante-dans-la-tradition-radica
Il ne suffit pas d’utiliser les mêmes termes pour que le concept soit le même. Robinson, lui, concède également qu’il y a un caractère racial au capitalisme. Toutefois, selon lui le rapport entre racisme et capitalisme découle d’un « racialisme » antérieur au capitalisme. Ainsi, selon Robinson, au début du capitalisme, le racisme était déjà assez largement présent. Pour reprendre ce que j’écris dans la préface « Le racialisme, en tant que force matérielle présente dans les sociétés européennes précapitalistes, aurait donc donné dès le départ une orientation raciale au capitalisme. » (p. 17) Le caractère racial du capitalisme ne découlerait donc pas uniquement des rapports entre l’Europe et « son dehors », mais serait à trouver au sein même de cette Europe – dans les rapports entre l’Europe et ses « parias ». Cette approche permet à Robinson d’éviter de sombrer dans une approche trop mécaniste du développement capitaliste et du racisme (où les étapes historiques se succéderais de manière linéaire et simpliste).
“Marxisme noir” de Cedric Robinson, ou la généalogie de la conscience révolutionnaire africaine
▻https://www.philomag.com/articles/marxisme-noir-de-cedric-robinson-ou-la-genealogie-de-la-conscience-revolut
#Marxisme noir, du théoricien politique afro-américain Cedric Robinson (1940-2016), est disponible en français. Paru pour la première fois il y a une quarantaine d’années, ce livre-somme est un classique de la théorie critique de la fin du XXe siècle. Démesurément ambitieux, il offre à la fois une histoire longue de l’éveil du racisme européen moderne et, comme en vis-à-vis, une genèse de l’activisme et de la pensée révolutionnaires noires.
Si l’ouvrage, épais et dense, au style allusif et labyrinthique, fascine depuis longtemps étudiants et jeunes chercheurs aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, c’est en partie du fait des malentendus et des querelles d’interprétation qu’il rend possible. Son titre lui-même n’est pas sans embarras. Le marxisme noir dont il sera question n’est en effet pas à proprement parler l’objet du livre, mais plutôt l’annonce d’un paradoxe.
Marxisme noir - extraits de l’introduction :
▻https://qgdecolonial.fr/2023/05/27/marxisme-noir
Néanmoins, il reste juste de dire qu’à l’origine, c’est-à-dire dans son substrat épistémologique, le #marxisme est une construction occidentale – une conceptualisation des affaires humaines et du développement historique émergeant des expériences historiques des peuples européens, médiées à leur tour par leur civilisation, leurs ordres sociaux et leurs cultures. Ses origines philosophiques sont sans aucun doute occidentales. Mais on peut en dire autant de ses présupposés analytiques, de ses perspectives historiques, de ses points de vue. Cette conséquence des plus naturelles a pris une ampleur pour le moins inquiétante, puisque les marxistes européens ont le plus souvent présumé que leur projet coïncidait avec le développement historique mondial. Désorientés, semble-t-il, par l’ardeur culturelle des civilisations dominantes, ils ont pris pour des vérités universelles les structures et dynamiques sociales issues de leur propre passé, lointain comme plus proche. Plus important encore, les structures les plus profondes du « matérialisme historique », la connaissance préalable à sa compréhension des mouvements historiques, ont tendu à exonérer les marxistes européens de leur devoir de recherche sur les effets considérables qu’ont eus sur leur science la culture et l’expérience historique. L’existence des idées directrices qui ont persisté dans la civilisation occidentale (et Marx lui-même, comme nous le verrons, a été amené à admettre de tels phénomènes), réapparaissant à des « stades » successifs de son développement jusqu’à dominer l’arène de l’idéologie sociale, ne trouve que peu voire pas de justification théorique dans le marxisme. L’une de ces idées récurrentes est le racialisme : la légitimation et la corroboration de l’organisation sociale comme étant naturelle par rapport aux éléments « raciaux » qui la composent. Bien que n’étant pas spécifiques aux peuples européens, son apparition et sa codification au cours de la période féodale, au sein des conceptions occidentales de la société, allaient avoir des conséquences considérables et persistantes.
Sortie en librairie aujourd’hui :
▻https://entremonde.net/marxisme-noir
Dans ce classique de la pensée radicale noire enfin traduit en français, Cedric Robinson entreprend d’écrire une histoire intellectuelle du radicalisme noir. Bien que ce livre soit surtout resté dans la postérité pour la thèse du « capitalisme racial » qu’il y développe, Robinson revient, avec une érudition impressionnante, sur les origines intra-européennes du racialisme, ainsi que sur les origines européennes du #marxisme avant de s’attarder sur le développement de l’histoire africaine et les débuts de l’esclavage transatlantique. Enfin, il étudie minutieusement trois figures majeures de la tradition radicale noire : W.E.B. Du Bois, C.L.R. James et le romancier Richard Wright.
Ouvrages en accès ouvert – Diacritiques Éditions
▻https://diacritiques.hypotheses.org/category/ouvrages-en-acces-ouvert
A la limite du #shameless autopromotion ! Un lien vers les éditions Diacritiques, spécialisées sur le monde arabe, avec quelques titres en accès ouvert (et d’autres qui ne le sont pas mais il faut les soutenir !)
on ne peut d’ailleurs que recommander l’excellent Un miroir libanais des sciences sociales (▻https://diacritiques.hypotheses.org/1714). Ceux qui s’intéressent aux questions urbaines, dans ce pays mais aussi en miroir d’autres, y trouveront un chapitre qui j’espère stimulera leur curiosité (#shameless aussi)
Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot assignent les éditions Le Robert pour un livre non publié
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/05/19/guillaume-meurice-et-nathalie-gendrot-assignent-les-editions-le-robert-pour-
L’humoriste et la linguiste, coauteurs du livre « Le Fin Mot de l’histoire en 200 expressions », reprochent à l’éditeur d’avoir cédé à la pression du milliardaire Vincent Bolloré.
Violences académiques ordinaires
Violences et souffrances académiques : atteintes au #service_public et à la #santé_au_travail
Ce troisième numéro de Mouvements consacré au champ académique, après ceux de 2008 (« Que faire pour l’Université ? ») et 2012 (« Qui veut la peau de la recherche publique ? »), trouve sa genèse dans un colloque consacré aux violences ordinaires dans les organisations académiques en juin 2022[1]. Lors des deux journées de discussion, les communications ont permis de mesurer à quel point, depuis ces quinze dernières années, le champ de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) a été profondément bouleversé par toute une série de réformes, depuis la #loi_LRU (Liberté et responsabilité des universités) en 2007 jusqu’à la #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR) votée en 2020. #Fusions, #précarisation, raréfaction des #postes – alors que les effectifs étudiants progressent –, #managérialisation, #sous-traitance, multiplication des #évaluations (des établissements, des formations, des professionnel·les comme des équipes) et de leurs instances, induisent #pression_psychique et dégradation des conditions de travail et rendent davantage visible et légitime la question de la #souffrance_au_travail.
Qu’en est-il du #quotidien bouleversé de ces organisations en transformation et de celles et ceux qui y travaillent ? Comment cela se traduit-il sur le plan des décisions, des dispositifs, des activités, des interactions, des engagements et des subjectivités ? C’est cette attention aux « violences ordinaires » dans les #institutions_académiques qui constitue le cœur de ce numéro de Mouvements. Par #violence_ordinaire, nous entendons tout type de #contrainte verbale, morale, psychologique ou symbolique exercée sur les #corps au travail et ressentie comme telle par celles et ceux qui les vivent (et qui essaient – ou non – de s’en défendre). Comme y insiste l’article de Stéphane Le Lay et Olivia Chambard, quelle que soit la forme de ces violences, il importe d’essayer de comprendre leurs liens avec les #rapports_de_domination et d’interroger leur inscription – et la nature de cette inscription – dans des configurations organisationnelles ou des structures sociales ou culturelles propres à l’ESR.
Ceci est d’autant plus important que se sont multipliées récemment les critiques à l’encontre d’enseignant·es-chercheur·euses supposé·es déconnecté·es du monde réel dans leurs enseignements (en inadéquation avec le marché du travail), et dans leurs recherches (insuffisamment en prise avec les « défis sociétaux » et la « demande sociale »). À celles-ci s’ajoutent désormais des #attaques, internes ou externes au champ académique, contre certaines disciplines et certains travaux suspectés d’être disculpants, politisés, voire contraires aux valeurs de la République[2]. L’université et la liberté consubstantielle à ses activités intellectuelles – l’#indépendance des chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses étant inscrite dans la loi – sont mises à mal de manière plurielle par manque de moyens, mise au pas organisationnelle et #condamnation_morale. Si des travaux analysent les effets de ces réformes néolibérales sur le travail des chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses, à l’image des articles de Frédérique Debout, d’Ambre Guichard-Ménard et de l’Observatoire des Conditions de Travail à l’Université de Caen Normandie, ils sont plus rares, voire inexistants, sur les conditions de travail des personnels administratifs ou techniques de l’ESR ou des salarié·es en sous-traitance exerçant dans les établissements académiques. Dans ce numéro, l’article d’Hugo Bret sur le #personnel_de_nettoyage d’une université et celui du collectif C. Noûs-Aussi consacré à l’#édition_scientifique permettent justement de jeter un regard incisif sur ces zones d’ombre.
Les rapports de domination entre les statuts, les corps et les disciplines constituent de fait une clé d’entrée pour comprendre la spécificité des types de violence dans les organisations universitaires et académiques et leur analyse est ancienne. Plus récemment, des auteur·rices ont néanmoins renouvelé la perspective en s’emparant en particulier de la question des #violences_sexistes_et_sexuelles (#VSS) à l’université, sur lesquelles reviennent trois articles. L’un provient d’une chercheuse militante, sous la forme d’un témoignage anonyme. L’autrice prend appui sur son expérience en tant qu’étudiante, victime et témoin de violences, dans une grande école et évoque les actions collectives qui s’en sont suivies. De son côté, à partir du cas espagnol, Verónica Cala analyse finement les interrelations entre pensée féministe et action militante, expliquant en quoi l’université peut être aussi bien un terreau fertile qu’un système nuisant aux avancées pourtant nécessaires au développement de la pensée transformatrice féministe. Enfin, l’article d’Armelle Andro se penche sur les modalités de prise en charge des VSS spécifiques au monde académique, qui ont notamment fait suite à des médiatisations et des mobilisations importantes. Apportant un cadrage complémentaire, il expose les avancées et les freins au traitement institutionnel des VSS depuis vingt ans, pointant les spécificités et l’hétérogénéité des situations rencontrées dans le champ académique. Traitant aussi, mais de manière différente, la question des #rapports_sociaux (de sexe, hiérarchiques et de race), Morgane Le Guyader se penche sur le concept de #violence_épistémique. Celui-ci s’avère utile pour pointer ce qui, à l’intérieur même des critères de scientificité, vient discréditer certains points de vue indigènes ou subordonnés. Ce texte élabore une critique qui a l’intérêt de proposer d’autres manières de rendre compte de l’expérience sensible qui traverse les enquêté·es aussi bien que les enquêteurs et enquêtrices.
Plusieurs articles de ce numéro, à l’image de celui de Marina Pietri consacré à une #animalerie_scientifique, cherchent ainsi à rendre compte de la manière dont la #division_du_travail au sein des organisations académiques est productrice de formes de violence, examinées comme étant propres à une activité et un rôle spécifiques, aussi bien que dans leur dimension transversale, lorsqu’elles affectent différentes catégories de personnels (chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses, doctorant·es, personnels administratifs, techniques, etc.). Ce faisant, peut être interrogée la place des stratégies défensives liées aux cultures de métier et érigées pour lutter contre la souffrance. Plusieurs articles abordent également les manières dont les #inégalités et #discriminations s’activent et se reproduisent, dans des configurations où la hiérarchie bureaucratique peut se superposer aux formes de #domination_académique. Se donne alors à voir en quoi ces inégalités permettent de révéler des formes de #mépris plus ou moins visibles, qui peuvent aller de la délégation systématique du « sale boulot » à l’invisibilisation ou l’appropriation du travail d’autrui, en passant par l’empêchement de travailler et le #harcèlement.
Pour faire face à l’aggravation de la situation en matière de santé physique et mentale, les établissements du supérieur ont obligation, depuis 2012, de mettre en place un Comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail (#CHSCT). Très variables selon les établissements, les modalités déployées en faveur de la prise en charge des « #risques_psychosociaux » (#RPS) se font régulièrement timides… ou inexistantes. Dans certains établissements, les fonctions de référent « Égalité, RPS, Handicap » ne sont pas pourvues, tardent à l’être ou encore ne sont dotées d’aucun moyens significatifs pour leur action, qui demeure parfois lettre morte. Nombre d’actrices et d’acteurs de terrain sont pourtant en première ligne et certain·es particulièrement actif·ves pour lutter contre les violences et réguler les dérives : préventeur·rices, médecins du travail, représentant·es du personnel siégeant ou non dans les CHSCT, associations féministes et de personnels précaires, sans oublier les juristes, certain·es cadres administratif·ves et personnes en responsabilité dans les composantes et les laboratoires. L’article de Gwenaël Delaval, Emmanuelle Puissant et Samira Saïdoune, consacré à un « #dispositif_RPS » dans une université, aborde les enjeux de cette prise en charge institutionnelle.
On le voit, les chantiers ouverts sont nombreux et délicats à mener pour rendre visibles et pour lutter efficacement contre les différentes formes de violence, en desserrant l’étau des rapports de domination. Gageons que les contributions de ce numéro de Mouvements œuvreront dans ce sens, grâce à la réflexion individuelle et aux discussions collectives qu’elles susciteront dans le champ académique, et aux pistes d’action qu’elles ouvrent ainsi.
▻https://mouvements.info/edito/violences-et-souffrances-academiques-atteintes-au-service-public-et-a-l
#ESR #université #violence #violences_ordinaires #souffrance #conditions_de_travail #travail #recherche
Violences et passions en milieu universitaire
▻https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-de-psychosociologie-2022-1.htm
Une loi pour s’opposer à la réécriture des oeuvres littéraires
▻https://actualitte.com/article/111655/droit-justice/une-loi-pour-s-opposer-a-la-reecriture-des-oeuvres-litteraires
Député français de la 3e circonscription de Seine-et-Marne, Jean-Louis Thiériot souhaite « protéger l’intégrité des œuvres [littéraires] des réécritures idéologiques », en rendant le droit de repentir et le droit de retrait intransmissibles aux ayants droit de son auteur ou de son autrice.
Sa proposition de loi, enregistrée ce 10 mai à l’Assemblée nationale, amenderait ainsi le Code de la propriété intellectuelle et modifierait les prérogatives liées au droit moral.
Modifier et corriger
La proposition de loi du député s’inscrit dans une actualité brûlante, celle de la réécriture des œuvres, observée à plusieurs reprises outre-Manche ces derniers mois.
Le premier corpus corrigé fut celui de Roald Dahl, à l’occasion de rééditions de plusieurs ouvrages parues en 2022 chez l’éditeur historique britannique, Puffin. Des termes « liés au poids, à la santé mentale, à la violence, au genre et à l’ethnie ont été supprimés et reformulés » dans les textes des nouvelles éditions.
En quelques semaines, les cas se sont multipliés : les livres de Ian Fleming mettant en scène James Bond, puis des enquêtes rédigées par Agatha Christie ont été débarrassées de références à l’ethnie ou d’insultes, ou encore de commentaires racistes et sexistes. Dans le cas des livres de Christie, la réécriture remonte à 2020, tout de même.
Citant ces cas, le député Les Républicains en attribue la cause à « la pression du mouvement “wokiste” et de la “cancel culture” », une interprétation assez hâtive et conforme à la dernière panique morale en vogue. En effet, pour Dahl, mais aussi Fleming ou Christie, les modifications ont été décidées par les ayants droit de ces auteurs, à des fins commerciales. L’objectif étant de garantir un succès durable pour ces publications jusqu’à leur entrée dans le domaine public.
Plutôt que la manifestation d’un mouvement « wokiste », il s’agit bien d’une manœuvre financière, peut-être même quasi publicitaire, au vu des multiples retombées médiatiques qui accompagnent ces réécritures.
sur la réécriture, ça fait un bout de temps – bien avant 2022 – qu’il y a des réactions diverses, cf. p. ex. ici, en 2011 au sujet du #Club_des_Cinq
(déjà, sur un signalement d’@hlc)
►https://seenthis.net/messages/44579
avec l’illustration retenue par l’auteur à l’origine des discussions qui montre dans quel sens il voyait la chose, … loin du wokisme…
avec retour deux ans plus tard
►https://seenthis.net/messages/172079
Ils n’inventent rien de nouveau. Les auteurs ont deja le choix de marquer leurs oeuvres d’une interdiction de modification. Creative Commons en est un exemple.
Non, là, c’est justement ideologique et conservatif. Des elus voudraient l’imposer.
‘Too greedy’: mass walkout at global science journal over ‘unethical’ fees
Entire board resigns over actions of academic publisher whose profit margins outstrip even Google and Amazon.
More than 40 leading scientists have resigned en masse from the editorial board of a top science journal in protest at what they describe as the “greed” of publishing giant Elsevier.
The entire academic board of the journal #Neuroimage, including professors from Oxford University, King’s College London and Cardiff University resigned after Elsevier refused to reduce publication charges.
Academics around the world have applauded what many hope is the start of a rebellion against the huge profit margins in academic publishing, which outstrip those made by Apple, Google and Amazon.
Neuroimage, the leading publication globally for brain-imaging research, is one of many journals that are now “open access” rather than sitting behind a subscription paywall. But its charges to authors reflect its prestige, and academics now pay over £2,700 for a research paper to be published. The former editors say this is “unethical” and bears no relation to the costs involved.
Professor Chris Chambers, head of brain stimulation at Cardiff University and one of the resigning team, said: “Elsevier preys on the academic community, claiming huge profits while adding little value to science.”
He has urged fellow scientists to turn their backs on the Elsevier journal and submit papers to a nonprofit open-access journal which the team is setting up instead.
He told the Observer: “All Elsevier cares about is money and this will cost them a lot of money. They just got too greedy. The academic community can withdraw our consent to be exploited at any time. That time is now.”
Elsevier, a Dutch company that claims to publish 25% of the world’s scientific papers, reported a 10% increase in its revenue to £2.9bn last year. But it’s the profit margins, nearing 40%, according to its 2019 accounts, which anger academics most. The big scientific publishers keep costs low because academics write up their research – typically funded by charities and the public purse – for free. They “peer review” each other’s work to verify it is worth publishing for free, and academic editors collate it for free or for a small stipend. Academics are then often charged thousands of pounds to have their work published in open-access journals, or universities will pay very high subscription charges.
Stephen Smith, professor of biomedical engineering at Oxford University and formerly editor-in-chief at Neuroimage, said: “Academics really don’t like the way things are, but individuals feel powerless to get the huge publishers to start behaving more ethically.”
Researchers put up with it because they want to publish in established journals that will be widely read, he added.
But he warned publishers: “Enough is enough. By taking the entire set of editors across to start the new journal, we are taking the reputation with us.”
A spokesperson for Elsevier said: “We value our editors very highly and are disappointed [with the resignations], especially as we have been engaging constructively with them over the last couple of years.”
He said the company was “committed to advancing open-access research” and its article publishing charges were “below the market average relative to quality. The fee for NeuroImage is below that of the nearest comparable journal in its field.”
Meanwhile, university libraries are angry about the cost of the online textbooks they say students now overwhelmingly want to read – often many times more expensive than their paper equivalent. Professor Chris Pressler, director of Manchester University Library, said: “We are facing a sustained onslaught of exploitative price models in both teaching and research.”
According to a spreadsheet of costs quoted to university librarians, Manchester University gave a recent example of being quoted £75 for a popular plant biology textbook in print, but £975 for a three-user ebook licence. Meanwhile Learning to Read Mathematics in the Secondary School, a textbook for trainee teachers published by Routledge, was £35.99 in print and £560 for a single user ebook.
A spokesperson for Taylor and Francis, which owns Routledge, said: “We strive to ensure that book prices are both affordable and a fair representation of their value.” He said a print book could be checked out for weeks at a time whereas ebooks could be checked in and out rapidly and had a much wider distribution.
He added: “Academic publishers provide services that are essential to a well-functioning research and scholarly communication ecosystem, and most researchers recognise this is a valuable service worth paying for. “
Caroline Ball, librarian at Derby University and co-founder of the academic campaign EbookSOS, said: “This is creating a digital hierarchy of haves and have-nots. There are institutions that just can’t afford these prices for texts.”
▻https://www.theguardian.com/science/2023/may/07/too-greedy-mass-walkout-at-global-science-journal-over-unethical-fees
#démission #Elsevier #édition_scientifique #recherche #résistance
L’Arcane du capitalisme et de la famille
▻https://trounoir.org/?L-Arcane-du-capitalisme-et-de-la-famille
Il faut déjà comprendre une chose que nous avons saisie en travaillant sur la partie de Caliban et la sorcière consacrée à l’accumulation primitive : la grande innovation du capital a été de séparer production et reproduction. Ça lui a permis d’utiliser de façon bien plus productive toutes les forces sociales. En premier lieu, il y a donc séparation entre production et reproduction. Et dans un second temps, subordination : le capital subordonne la reproduction à la production pour faire de l’ouvrier son agent de maintien de l’ordre en quelque sorte, pour faire jouer à l’ouvrier le rôle d’intermédiaire entre lui (le capital) et la femme. Ça, c’est le plan réel. Mais sur le plan formel, il y a eu une orchestration idéologique pluriséculaire grâce à laquelle le capital a toujours été mystérieusement absent de l’espace domestique qu’il a pourtant déterminé. Il semblait qu’il n’avait rien à voir avec ce qui se passait à la maison. C’est cette invisibilité qui était difficile à pénétrer.
#féminisme #communisme #opéraïsme #Italie #reproduction #livres #édition
Point d’étape pour l’écriture à deux mains de « L’amour en Commun »
▻https://framablog.org/2023/04/25/point-detape-pour-lecriture-a-deux-mains-de-lamour-en-commun
Prouver par l’exemple qu’il est possible de faire autrement, tel est souvent le moteur des projets de Framasoft. Il en va ainsi pour #Des_Livres_en_Communs, qui propose un autre modèle d’édition : une bourse aux autrices et auteurs en … Lire la suite
#Communs_culturels #Amour #auteur #autrice #communs #DLeC #écriture #édition #essai #livres #poésie
Archives d’Anna
Moteur de recherche des #bibliothèques_clandestines : livres, journaux, BD, magazines. ⭐️ Bibliothèque #Z-Library, #Bibliothèque_Genesis, #Sci-Hub. ⚙️ Entièrement résilient grâce à un code et à des données open source.
#édition_scientifique #livres #articles #moteur_de_recherche #z-lib #libgen
Pierre Jacquel sur Twitter : « Rappel pour nos amis chercheurs et étudiants : il est INTERDIT d’utiliser ce site qui permet d’accéder à tous les articles de recherche gratuitement ! Ce site est souvent bloqué par les fournisseurs internet, il est aussi interdit de contourner le blocage avec cette méthode. 🧵 » / Twitter
▻https://twitter.com/pierre_jacquel2/status/1648633158047260672
voir aussi les Archives d’Anna :
▻https://seenthis.net/messages/999843
Ernest, #éditeur arrêté par la #police_britannique, doit être relâché | Le Club
▻https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/180423/ernest-editeur-arrete-par-la-police-britannique-doit-etre-relache
Ernest, éditeur arrêté par la police britannique, doit être relâché
Alors qu’un responsable des droits étrangers des #éditions #La_Fabrique a été arrêté hier soir par la police britannique invoquant sa participation présumée à des #manifestations en France, un #collectif d’éditeurs et éditrices lui apporte son soutien. Cette arrestation « porte atteinte à la libre circulation des idées et aux droits fondamentaux des #maisons_d'édition et organes de #presse. » Ils et elles enjoignent la justice française à « intervenir pour garantir la protection de leurs ressortissants face à de telles mesures répressives. »
Barack Obama Reading List : How the Former President Picks Book Recommendations
▻https://www.esquire.com/entertainment/books/a43530028/barack-obama-reading-list
The question of how the most powerful man on the planet found time to read Fates and Furies amid major world events like the Arab Spring and the killing of Osama bin Laden is a perfectly valid reason for skepticism—the guy was and is busy!—but Schultz says Obama found time to read because he sees reading as necessary, and he makes it a priority on his schedule. “He considered [reading] part of being a good leader, part of being a good president, part of being a good father, a good husband, and a good man,” Schultz said.
The feeling of connection between two people who love the same book is not one often felt between ordinary citizens and high-ranking government officials, but I can honestly say that when Obama announced Lauren Groff’s achingly beautiful novel Fates and Furies—my favorite book of 2015—as his favorite book of 2015, I felt I learned more about him as a person than I had from any profile, speech, or campaign ad.
After weeks of reaching out to publishers, authors, and book insiders, I could not find a single source with knowledge that the former president’s book recommendations are engineered by anyone other than himself. I may have set out to write an exposé, but what I found was so much more shocking: a positive publishing story filled with authenticity.
For one moment, I give you permission to forget about book bans, unlivable industry salaries, and diversity problems. For one minute, I give you permission to be grateful that one of the most influential people on the planet makes it a priority not just to promote books but to be personally moved by them.
« Il considérait [la lecture] comme faisant partie des qualités d’un bon leader »... impérialiste ?
« J’ai senti que j’en apprenais ainsi plus sur lui en tant que personne qu’à partir de n’importe quel discours ou annonce de campagne... »... Que vous en appreniez donc plus ainsi sur la personnalité du chef de la plus grande puissance impérialiste de la planète ? Sur la personnalité du premier pourvoyeur d’armes au monde ? Sur la personnalité d’un prédateur en chef aux crimes innombrables mais au sourire ravageur ?
« Je vous donne la permission d’être reconnaissant envers l’une des personnes les plus influentes de la planète qui se donne pour priorité non seulement de promouvoir des livres, mais d’être personnellement ému par eux. »
Je vous donne la permission de vomir.
Une « #édition » minable de Pepper & Carrot sur #Amazon
▻https://framablog.org/2023/04/10/une-edition-minable-de-pepper-carrot-sur-amazon
Depuis quelques années, Framasoft bénéficie des illustrations très appréciées de #David_Revoy, un artiste qui séduit autant par son talent et son imaginaire que par le choix de publier en licence libre (CC-BY), ce qui est plutôt exceptionnel dans le … Lire la suite
#Communs_culturels #Droits_numériques #Traductions #BD #CC-BY #licences_libres #Pepper&Carrot
#PVH éditions et #Ludomire : édités, libérés
▻https://framablog.org/2023/03/22/pvh-editions-et-ludomire-edites-liberes
Le 12 janvier dernier, PVH éditions a annoncé la libération de sa collection Ludomire. Vu la faible fréquence de ce genre de démarche dans le milieu de l’édition traditionnelle, nous avons eu envie d’aller interroger ce courageux éditeur suisse. Rencontre … Lire la suite
#Communs_culturels #Lecture #communs #Crouzet #édition #Interview #licence_libre #Ploum
#curious_about « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
En finir avec une sentence de mort, de Pierre Tevanian & Jean-Charles Stevens
Éditeur :
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n’a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la #répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l’horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations. Comment y répondre ? C’est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent. Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « #xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’#hospitalité.
L’avis des libraires
« Indispensable, achetez-le ! »
Aurélie Garreau, Le Monte-en-l’air, Paris
« Ça y est LE livre de la rentrée est arrivé. C’est un tout petit livre à 5 euros. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort est pour toutes celles et ceux que cette phrase, entendue à propos de l’accueil de l’#immigration, a un jour fait bouillir de rage. C’est de l’outillage pour la pensée, c’est affûté, frondeur, indestructible. »
Andreas Lemaire, Librairie Myriagone, Angers
« Encore un texte brillant, outil formidable pour comprendre le monde et mettre en lumière ses contradictions qui toujours écrasent les plus faibles. Et toujours les formidables #éditions_Anamosa qui offrent aux auteurices la place pour écrire, pour dire nos sociétés et en disséquer les mécanismes, qui ont cette qualité non négligeable d’une ligne éditoriale cohérente, exigeante, à hauteur de tous, d’une finesse rare, ce qui entre nous soit dit, mérite d’être souligné. »
Anaïs Ballin, Bruxelles
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde… mais quand on veut, on peut ! En déconstruisant cette terrible sentence, #Pierre_Tevanian et #Jean-Charles_Stevens nous proposent une autre vision du monde où la solidarité aurait enfin toute sa place. Un livre à partager, assurément ! »
Emmanuel Languille, Fnac Nantes
« Un texte court et efficace qui remet les pendules à l’heure. »
Morgane Nedelec, Librairie Nordest, Paris
« Petit essai d’à peine 5 euros (vous pouvez l’offrir à tous ceux qui disent encore « mais cette phrase a été amputée de sa fin ») qui est une forte analyse sémantique de cette phrase prononcée par #Michel_Rocard en 1989 et à plusieurs reprises. Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens interrogent notre humanité, notre capacité » à défaire ces esquives qui nous déconnectent de nos propres affects et de notre propre capacité de penser « .
C’est brillantissime, comme très souvent avec Pierre Tevanian. »
Sabrina Buferne, Librairie Les Traversées, Paris
« Un texte instructif, pédagogique et sourcé, qui dénonce la xénophobie sous-tendue par cette sentence et rappelle la réalité de la question et des #enjeux_migratoires. »
Mylène Ribereau, Librairie Georges, Talence
« Une lecture critique, intelligente et implacable d’efficacité pour déconstruire la xénophobie institutionnalisée. PETIT TEXTE, GRANDE IMPORTANCE ! »
Anne, Librairie de Paris, Paris
« Envoyer au tapis les stéréotypes sur les demandeur·e·s d’#asile en 80 pages, il fallait le faire. En séquençant cette « sentence de mort » empreinte de la plus grande #violence, ce livre nous soulève et nous relève en collectif. Plus petit qu’un titre d’identité, plus percutant qu’un long discours, diffusons-le pour que s’effritent les murs de #haine, de #peur et de #mépris. »
Anaïs, Librairie Passages, Lyon
Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dissèquent, mot par mot, avec rigueur et en s’appuyant sur les faits et les #chiffres de l’actualité du #mouvement_migratoire, cet aphorisme-piège, montrant comment derrière le « sens commun » dont cette phrase serait l’expression se cachent xénophobie et mépris, comment une telle « sentence de mort » prétend justifier la « stratégie du laisser-mourir en mer » et la multiplication des violences, humiliations et chicaneries administratives, subies par les migrants quand ils arrivent chez nous… Un petit texte à garder en mémoire pour contrer tous les pseudo-arguments, un livre à mettre entre toutes les mains de nos dirigeants et représentants… Ah, j’entends des ricanements… ah bon, vous vous demandez s’ils lisent encore ? Petits insolents ! »
Vincent Gloeckler, Librairie Lafontaine, Privas
Parution : Les articles du New-York Daily Tribune (volume 1, 1851-1852). Volume 1 (1851-1852) , de #Friedrich_Engels / #Karl_Marx
▻https://editionssociales.fr/catalogue/les-articles-du-new-york-daily-tribune-volume-1-1851-1852
Entre 1851 et 1862, Marx et Engels contribuent régulièrement au journal étatsunien The New-York Daily Tribune. Ils produisent au cours de ces années près de cinq cents #articles, proposant des analyses concrètes et riches de l’actualité économique, politique et géopolitique du milieu du XIXe siècle, sur la « #révolution et #contre-révolution » en Allemagne, le #mouvement_chartiste anglais, la #guerre_de_Crimée, les #guerres_de_l’opium en #Chine, la révolte des Cipayes en Inde, ou encore la guerre de Sécession aux États-Unis. Ces écrits, composés dans une période de relative inactivité politique marquée par l’échec des révolutions européennes de #1848, et avant que ne s’organise la Première Internationale, prolongent les textes historiques de Marx sur les luttes de classes en France. Ils constituent en même temps un laboratoire pour certains éléments théoriques des #Grundrisse et du Capital, jouant ainsi un rôle déterminant dans le développement de la conception matérialiste de l’histoire.
Le présent volume, le premier d’un vaste ensemble devant comprendre l’intégralité des articles publiés par #Marx et #Engels dans le #New-York_Daily_Tribune, rassemble les articles écrits en 1851-1852. Il contient en particulier la série d’articles publiés sous le titre Révolution et contre-révolution en Allemagne, ainsi qu’une #chronique minutieuse de la vie économique et des luttes politiques en Angleterre, alors la pointe avancée du #capitalisme mondial.
Les articles de #Karl_Marx et #Friedrich_Engels dans le New-York Daily Tribune
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/les-articles-de-karl-marx-et-friedrich-engels-dans-le-new-yo
Friedrich Engels et Karl Marx, Les articles du New-York Daily Tribune. Volume I (1851-1852), édition et traduction d’Alexia Blin, Yohann Douet, Juliette Farjat, Alexandre Feron et Marion Leclair. Paris, les Éditions sociales, 2022. Prix : 26 €.
En 1849, la révolution reflue en Europe, et Marx et Engels doivent quitter l’Allemagne pour la Grande-Bretagne. Comme des milliers d’autres exilés, Marx et sa famille se réfugient à Londres. Une période de recul politique s’ouvre, les possibilités d’intervention disparaissent, et Marx et Engels échouent à relancer la Nouvelle Gazette rhénane, le journal que Marx dirigea à Cologne en 1848-1849, et la Ligue des communistes, l’organisation pour laquelle ils avaient rédigé le Manifeste du parti communiste. Pour la famille Marx, c’est aussi une période difficile matériellement : elle mène une existence précaire dans le quartier de Soho, et deux enfants meurent en bas âge, en 1850 et 1852. Pendant des années, Karl et Jenny Marx dépendent de l’ami Engels qui, afin de subvenir à ses besoins et aux leurs, renoue avec son fabricant de père et occupe un poste à la gestion de la fabrique Ermen & Engels à Manchester. Quand, en août 1851, Karl Marx reçoit la proposition d’écrire pour le journal New-York Daily Tribune du rédacteur Charles Dana, qu’il a rencontré à Cologne en 1848, il accepte. Moyennant une rémunération qui améliore la situation familiale, il devient le correspondant du journal. Malgré le fait que le New-York Daily Tribune s’approprie certains articles de Marx, ou en caviarde d’autres, la collaboration durera onze ans.
Le New-York Daily Tribune n’est pas un journal socialiste. C’est le principal quotidien de la côte est des États-Unis. Propriété d’Horace Greeley, c’est un périodique « progressiste », opposé à l’esclavage, favorable aux droits des femmes et à l’abolition de la peine de mort, en sympathie avec les mouvements ouvriers, mais qui défend aussi le capitalisme industriel. L’audience du journal intéresse Marx, qui y voit non seulement un revenu mais aussi un moyen de s’adresser à un vaste lectorat, à une époque où les États-Unis attirent de nombreux émigrants européens et où l’actualité américaine intéresse de plus en plus Marx.
Entre 1851 et 1862, Marx publie ainsi 487 articles, un ensemble de textes dont le volume dépasse les trois livres du Capital. En réalité, comme l’a révélé sa correspondance, tous ne sont pas de sa plume : Engels rédige 125 des articles, en co-écrit 12 autres, et en traduit un certain nombre d’autres de l’allemand vers l’anglais. « Je rentre directement chez moi pour terminer l’article pour le Tribune, afin qu’il parte avec la deuxième levée et que tu puisses l’envoyer par le vapeur de demain », écrit par exemple Engels à Marx le 23 septembre 1852. Entre les deux amis, le courrier Londres-Manchester et des rencontres fréquentes constituent plus qu’un lien personnel, une étroite collaboration politique. Leurs articles abordent de nombreux aspects de la politique européenne, britannique en particulier, mais aussi allemande, espagnole, française, etc. Au fil des années, Marx s’intéresse de plus en plus à l’Asie et aux questions coloniales, notamment à la révolte des Taiping, à la seconde guerre de l’Opium en Chine et à la révolte indienne de 1857. Il s’intéresse également à la Russie, notamment aux troubles résultant de la guerre de Crimée et à l’agitation contre le servage, aboli en 1861. Pour Marx, cette écriture régulière, en prise avec l’actualité, est aussi une façon d’affirmer ses idées et de discuter avec d’autres penseurs et militants de son temps. Les articles font donc partie du capital politique marxiste, même si le terme n’existe pas, à une époque où Marx est certes reconnu, notamment parmi les exilés allemands, mais où il n’a que peu de partisans convaincus.
Le volume des articles du #New-York_Daily_Tribune, récemment paru et concernant les années 1851 et 1852, est le premier d’une série, les #Éditions_sociales ayant entrepris de traduire et d’éditer l’intégralité des articles de Marx et Engels parus dans ce journal. Ce projet s’inscrit dans la #GEME (#Grande_édition_Marx_et_Engels), qui propose de nouvelles traductions de leurs œuvres, à partir de l’édition des œuvres complètes en langue originale, la #MEGA. Ce volume I contient d’abord une série de 19 articles, connue sous le titre #Révolution et #contre-révolution en Allemagne, articles rédigés par Engels, traduits et édités par le passé. Il y analyse les forces à l’œuvre dans les #États_allemands et en #Autriche en 1848-1849, le jeu des #classes_sociales, les aspirations réformatrices de la bourgeoisie et sa crainte du rôle du prolétariat. Ce volume contient également 13 « dépêches d’Angleterre », sur la situation et les pratiques politiques britanniques, après plus d’une décennie de mobilisation du #mouvement_chartiste. L’introduction détaillée, utile pour mettre en contexte l’ensemble des articles, insiste néanmoins sur les « erreurs de pronostic » de Marx et d’Engels, alors que ceux-ci, forts de leur #optimisme_révolutionnaire, font en réalité des paris militants qui n’ont pas de valeur prédictive. Des notes et des annexes aident à comprendre les nombreuses références à des personnalités et à des événements aujourd’hui oubliés.
Entretien avec David Revoy : « Au début, publier en licence libre me faisait peur »
▻https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Entretien-avec-David-Revoy-Au-debut-publier-en-licence-l
Faire des bandes dessinées, décider d’en abandonner le droit d’auteur et espérer en vivre en terres capitalistes, mais quelle idée ! C’est pourtant ce qu’a décidé de faire le bédéiste et militant libriste David Revoy. Retour sur un parcours hors du commun dans les communs.
Alternative libertaire : Salut David, ton œuvre principale narre les aventures de la jeune sorcière Pepper et de son chat Carrot, et tu diffuses tes œuvres sous licences libres. Qu’est-ce qui t’as mené à faire de tes œuvres des communs ?
David Revoy : Au début, les licences libres me faisaient peur, j’avais peur qu’un de mes personnages soit repris, que mon style soit imité, que je n’ai pas de contrôle dessus.
Dans les années 2009–2010, j’ai travaillé pour la Blender Foundation, la Creative Commons était obligatoire et sous son égide, ça me faisait moins peur. J’ai fait des concept-arts et ça s’est bien passé, j’ai vu de belles dérivations, des fan-arts et aucune dérivation déplaisante, ça m’a beaucoup rassuré. J’ai même vu des effets bénéfiques de propagation, d’audience et d’engouement. Il y avait une plus-value, ça devenait un bien commun, un bac à sable que d’autres créateurs et créatrices pouvaient réutiliser.
Quand j’ai fait mon propre projet de bande dessinée, Pepper & Carrot [1], c’est devenu une évidence du commun.
#creative_commons #licence #licence_libre #livre #bd #édition