• https://twitter.com/Clem_Bukowski/status/1531531961084395521

    - Bonjour, j’ai regardé Game of Thrones et j’ai bien aimé.
    – Bienvenue dans l’académie de Versailles, vous serez prof d’histoire !

    Le service public à l’honneur : France 2 vante le “recrutement express” d’enseignants
    https://www.telerama.fr/ecrans/le-service-public-a-l-honneur-france-2-vante-le-recrutement-express-d-ensei

    MA VIE AU POSTE, LA CHRONIQUE DE SAMUEL GONTIER - Deux mille professeurs contractuels recrutés à l’issue d’entretiens de trente minutes : le 13 heures de France 2 salue cette belle initiative lancée par l’académie de Versailles. Sans détailler la procédure d’embauche et ses critères, ni même expliquer en quoi elle “fait débat”.

    #job_dating #éducation_nationale #privatisation (rampante)

    • Gérard Longuet, sénateur LR, préconise quelques bonnes recettes de derrière les fagots en prenant « exemple » sur nos proches voisins de l’UE ; Ses objectifs clairement avoués : augmenter la « productivité » des enseignant·es et faire faire des économies à l’état.

      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/06/10062022Article637904398321145912.aspx

      L’Allemagne, un modèle de gestion
      G Longuet étudie comment ça se passe ailleurs et expose deux pays en modèles. C’est ainsi, plus clairement que par ses recommandations, qu’il introduit dans son rapport une nouvelle politique de privatisation de l’enseignement. Ses propos, le 9 juin lors de la présentation du rapport , sont plus clairs sur ce point que le texte du rapport.

      Les modèles sont l’Allemagne et le Portugal. Du Portugal il retiendra que les chefs d’établissement peuvent décider d’un quart du temps scolaire. Ils peuvent ainsi choisir les disciplines qui seront renforcées dans leur établissement et embauchent les enseignants en conséquence.

      L’Allemagne fait l’objet d’une présentation plus large et parfois trop habile. Ainsi quand G Longuet expose que l’éducation en Allemagne coute moins cher qu’en France il faut bien regarder de quoi il parle. La dépense d’éducation allemande est plus élevée que la moyenne européenne. Les dépenses par élève se montent à 115 747$ en Allemagne contre 103 579 dans l’UE et 104 300 en France. La dépense totale au titre d’établissements d’enseignement par élève est de 12 774$ contre 10 671 dans l’UE et 11 201 en France. Mais l’Allemagne consacre un pourcentage plus faible de son PIB à l’enseignement scolaire que la France. Ce n’est guère surprenant :le PIB allemand est nettement supérieur au PIB français et le nombre d’élèves nettement plus faible (8 millions contre 12 millions).

      Mais G Longuet met en avant d’autres éléments pour faire de l’Allemagne un modèle de « productivité » éducative. D’abord l’Allemagne a fortement réduit le nombre de ses établissements : en 10 ans 14% ont été fermés et le nombre moyen d’élèves par établissement est deux fois plus élevé en Allemagne. Cela contribue à la réduction des coûts par une rationalisation de l’offre. Mais la densité allemande est le double de celle de la France obligée de maintenir un nombre important de petits établissements dans des zones peu denses. La Cour des Comptes a déjà invité le gouvernement à fermer des établissements. Elle attendait 20 milliards d’économie d’une gestion à l’allemande.

      Du coup, je lui sors sa fiche à ce sinistre personnage :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Longuet

  • Le dédoublement des classes de CP et CE1 : quel bilan ?
    https://laviedesidees.fr/Le-dedoublement-des-classes-de-CP-et-CE1-quel-bilan.html

    La politique de dédoublement des CP et CE1 de l’éducation prioritaire a exercé des effets modérés, voire nuls, sur la progression scolaire des élèves. Une autre limite de cette politique tient au fait qu’elle concerne moins de 15 % des élèves en difficulté scolaire scolarisés à l’école élémentaire.

    #Société #inégalités #éducation #école #enfance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220531_merle.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220531_merle.pdf

    • La politique de dédoublement des classes des CP et CE1 de l’éducation prioritaire présente finalement deux lacunes. D’une part, son efficacité est réduite ; d’autre part, elle concerne à peine plus d’un dixième des élèves en difficulté scolaire.

      [...] limiter les politiques d’égalité des chances aux seuls élèves scolarisés dans l’éducation prioritaire est par construction non satisfaisant lorsque moins de 30% des élèves en difficulté scolaire sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaire (318000/1073000) (cf. tableau 2). Dans le cadre d’une politique d’égalité des chances, les 70 % restants ne mériteraient-ils pas également une politique autre que des actions de soutien telles que les Coup de Pouce Clé (Goux et al., 2013), les internats d’excellence (Cour des comptes, 2014) ou les Programmes de réussite éducative (Bressoux et alli, 2016) dont la faible efficacité a été montrée ?

      Une des alternatives à la politique de l’éducation prioritaire est de favoriser la mixité sociale et scolaire des établissements afin de réduire la ségrégation de l’école française (...). Une politique de mixité sociale et scolaire a le triple avantage de favoriser les élèves les plus faibles grâce à des effets de pairs positifs caractéristiques des classes scolairement et socialement mixtes, de réduire les pratiques de discrimination ethnique, présentes notamment dans les établissements scolaires privés (Du parquet et al., 2014), et de renforcer la cohésion sociale

  • Ré-enchanter les cours d’école
    https://metropolitiques.eu/Re-enchanter-les-cours-d-ecole.html

    De nombreuses collectivités locales travaillent à la transformation des cours d’école pour repenser leurs usages et affronter l’enjeu climatique. Stéphanie Cagni, qui a accompagné des opérations de #végétalisation à #Lyon, revient sur ces initiatives visant notamment à reconnecter les #enfants avec le vivant. Comme d’autres collectivités, la ville de Lyon a engagé récemment (en 2021) un plan de végétalisation des cours de récréation de ses crèches et écoles maternelles et élémentaires. Il s’agit là d’un choix #Débats

    / #école, enfants, #éducation, végétalisation, Lyon

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-cagni.pdf

  • Dédoublement des classes en REP : des vices dans la réforme
    https://www.liberation.fr/societe/education/dedoublement-des-classes-vices-de-reforme-20220524_HVM4DGHUEFD3RORD3CB2WV

    Le dédoublement des classes de grande section, CP et CE1 en REP et REP+ – dits réseaux d’#éducation prioritaire – fut un marqueur fort de son premier quinquennat en matière d’éducation, sur lequel le chef de l’Etat entend capitaliser : il prévoit d’étendre le dispositif jusqu’au CM2 dans ces établissements et aux classes de sixième et de seconde « partout où c’est nécessaire ». Sollicité par Libération, le ministère de l’Education nationale n’était pas encore en mesure de nous apporter des précisions quant à ce déploiement, le nouveau ministre venant tout juste d’être nommé.

    Bon article sur le sujet.
    1/ La mise en œuvre a été difficile dans de nombreuses écoles vu qu’il n’y a pas forcément la place d’ajouter des salles de classe.
    2/ Là où ça a été possible, les enseignants adorent car les petits effectifs permettent de passer plus de temps avec les élèves en difficulté et améliorent grandement le climat scolaire.
    3/ L’évaluation du dispositif montre qu’il n’est pas si efficace qu’on pourrait le penser sur l’amélioration du niveau des élèves. Il ne peut pas tout régler seul et il ne s’est pas accompagné de formations pour les enseignants leur permettant de mettre en place une pédagogie différente/adaptée.

  • HPI et surdoués, un diagnostic qui sert les intérêts d’une classe sociale
    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche

    La question n’est pas de remettre en cause l’existence de niveaux intellectuels différents, car la sociologie l’explique simplement : le cerveau étant plastique, plus les gens seront entraînés, plus ils seront forts. Les études montrent en effet que le quotient intellectuel (QI) est corrélé avec la classe sociale et le niveau de diplôme de parents. Mais là où les psychologues diront que le QI est le meilleur prédicteur de la réussite sociale ou scolaire, les sociologues avanceront l’inverse : l’accumulation de ressources culturelles fait le QI. Si la question est de savoir si les enfants identifiés comme HPI sont nés comme ça, plusieurs éléments tendent à prouver le contraire. Les statistiques indiquent qu’ils sont généralement issus des classes supérieures, qu’ils sont HPI à certains « moments » et pas à d’autres (la plupart des enfants testés le sont principalement en CE1 pour sauter le CE2, et à la fin de la moyenne section pour sauter la grande section), et qu’ils sont à 75 % des garçons. Ce dernier point crée une contrainte argumentative certaine, pour ceux qui « croient » aux HPI : les garçons seraient intrinsèquement plus intelligents que les filles ? En outre, se demander si les HPI sont vraiment HPI, c’est déjà se tromper de question. Il est plus judicieux de se demander pourquoi certains parents font tester leurs enfants, vont s’investir de cette question, et ce qu’ils en retirent.

  • Enfants dans l’espace public : enquête sur une disparition - URBIS le mag
    https://www.urbislemag.fr/enfants-dans-l-espace-public-enquete-sur-une-disparition-billet-642-urbis

    Où sont passés les enfants ? Dans les rues de nos villes, combien en croise-t-on, cartables sur le dos, et rentrant de l’école ? Combien sont-ils à avoir l’autorisation parentale de jouer dans la rue ? De faire quelques courses dans un magasin proche de leur domicile ? Bien peu. Et même, de moins en moins. Clément Rivière, maître de conférences en sociologie à l’université de Lille, s’est penché sur la façon dont les parents du début du 21ème siècle encadrent les pratiques de leurs enfants dans l’espace public. Récemment publié aux Presses universitaires de Lyon, son travail met en lumière les mécanismes à l’œuvre dans la fabrication des « enfants d’intérieur ». De quoi donner à réfléchir aux urbanistes et plus largement, à tous ceux qui travaillent à la conception et à l’aménagement d’espaces publics pour tous.

    #transport #territoire #ville #enfants

  • Nouveau gouvernement : qui est Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale en rupture avec la ligne de Jean-Michel Blanquer ?
    https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/nouveau-gouvernement-qui-est-pap-ndiaye-le-ministre-de-l-education-nati

    Sa nomination fait réagir la classe politique

    Dès vendredi, l’arrivée à l’Education nationale du frère de la Prix Goncourt 2019, Marie Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, n’a pas manqué de faire réagir la classe politique.

    A l’extrême droite, on fustige cette nomination. C’est le cas notamment du porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, qui dénonce sur Twitter « un militant immigrationniste pour rééduquer nos enfants au ’vivre-ensemble’ avec les migrants et déconstruire l’Histoire de France. Cette nomination dépasse les bornes de la provocation. »

    Du côté de La France insoumise (LFI), on salue cette nomination, même si on y voit une manœuvre politique. « Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n’était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait ’déblanquériser’ l’Education nationale », a réagi, auprès de l’AFP, le député LFI Alexis Corbière. Mais « ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l’Education nationale », estime le parlementaire.

    La « déblanquérisation » n’a pas l’heur de plaire à l’extrême-droite ... Mais bon, ils ne sont pas racistes du tout chez RN/FN.

    • https://twitter.com/JSvrdlin/status/1527730851886338049

      Beaucoup de gens de gauche se font la même réflexion ce soir. Pour y répondre il faudrait distinguer plusieurs choses qui semblent se s’emmêler. Tentons de le faire dans ce fil : 🧶⤵️1/
      M Pap Ndiaye, que j’avoue ne pas connaitre, semble être très apprécié pour ses travaux d’historien dont tout le monde n’arrête pas de souligner l’écart d’avec la pensée de M Blanquer. C’est d’ailleurs le sujet central sur les chaines d’info ce soir. 2/
      Mais de quel désaccord s’agit-il vraiment ? C’est au sujet du prétendu wokisme que les deux hommes semblent avoir un désaccord majeur. En effet, M Ndiaye parait être le portrait-robot du méchant intellectuel wokiste que M Blanquer n’a pas arrêté d’accuser de tous les maux. 3/
      Rappelez vous de la fameuse gangrène dans les universités françaises : 4/
      Frédérique Vidal et « l’islamo-gauchisme » à la fac : 5 minutes pour comprendre un débat explosif
      La ministre en charge de l’Enseignement supérieur a indiqué dimanche sur Cnews sa décision de demander une enquête au CNRS afin de distingue
      https://www.leparisien.fr/societe/frederique-vidal-et-lislamo-gauchisme-a-la-fac-5-minutes-pour-comprendre-
      Or, ce désaccord, je vais oser le qualifier de secondaire dans le cas qui se présente à nous. Je m’explique : 5/
      si M Ndiaye avait été nommé ministre de l’intérieur, à ce moment-là, son positionnement en tant qu’historien engagé sur le front du racisme aurait acquis une signification politique majeure. 6/
      Il aurait alors été en prise directe avec les discriminations raciales et les violences qui y sont attachées de la part des policiers. La violence systémique et le racisme systémique auraient alors été mis en débat et les décisions qu’aurait eu à prendre alors le ministre 7/
      auraient une importance cruciale. Or, M Ndiaye n’est "que" le ministre de l’Education. Et les maux dont souffre l’Education Nationale ne sont pas de même nature que ceux dont souffre la police (même si certains maux sont partagés). 8/
      Le problème principal de l’EN est son démantèlement, la création d’une EN à plusieurs vitesses, l’abandon des visées émancipatrices et l’assignation à résidence sociale des élèves issus des classes les plus pauvres. Je ne vais pas détailler ici la stratégie de choc néolibérale 9/
      mais je vous invite plutôt à lire par exemple ceci : 10/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Macron a explicité le 17 mars dernier comment il compte s’y prendre pour achever tout cela au cours de son 2nd quinquennat : 11/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel. 12/
      D’ailleurs, les premiers mots du nouveau ministre ne laissent aucun doute. Voici ce qu’il dit lors de la passation des pouvoirs au 110 rue de Grenelle :

      "Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est le pilier." 13/
      Donc, M Ndiaye peut tout à fait être progressiste dans sa discipline et être apprécié pour cela et être en phase avec la politique néolibérale la plus dure et mystificatrice. Se poser soi-même en tant qu’exemple de la méritocratie n’augure rien de bon. 14/
      Mener des travaux exemplaires en histoire, faire preuve d’une conscience de race et n’avoir aucune conscience de classe est une chose tout à fait possible. Suffit-il donc d’être progressiste dans un domaine précis pour être qualifié de penseur de gauche ? 15/
      Est-il possible même d’être considéré comme étant de gauche sans jamais s’inscrire dans la lutte des classes ?
      16/
      Une chose est sûre : les médias en font une caution de gauche, un anti-Blanquer, et essaient de façon tout à fait artificielle de faire monter la tension en cette période électorale. Ce fil tente donc de démontrer la vacuité de tout cela. 17/
      Selon moi, M Ndiaye est donc juste une preuve de plus que pour M Macron et le capitalisme en général le racisme et l’antiracisme sont juste des jouets, des instruments de diversion, des paravents qui cachent le lutte des classes qui est en train de déliter toute notre société 18/
      notamment au sein de l’Education Nationale. Je ne dis pas du tout que ce ne sont pas des sujets essentiels. Entendons-nous bien : je dis que le capital les considère et en use comme de vulgaires variables d’ajustement de l’opinion publique. 19/
      Ce que nous, gens véritablement de gauche, pouvons faire de mieux : c’est marcher sur nos deux pieds, bien en équilibre à l’intersection de toutes les luttes, qu’elles soient de classe, de race, de genre, écologiques ou pédagogiques ! 20/
      La classe dominante ne cesse et ne cessera de tenter de dénouer les liens entre toutes ces luttes en faignant accorder de temps à autre de l’aumône à l’une ou l’autre. Comme aujourd’hui, ce ne seront que des leurres. A nous d’être vigilants, lucides et déterminés à les combattre !

    • M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel.

      un coloré cultivé pour ce ministère clé c’est aussi un coup de mousse (qui fera pschit ?)pour amadouer la population des quartiers qui lorsqu’elle ne s’abstient pas - ce que le récent pourcentage des voix exprimées en faveur d’Union populaire a aidé à oublier et silencer - serait foutue de voter nouveau PS.

      #masque_noir #Pap_Ndiaye #dualité #macronisme #éducation

    • On pouvait se demander si, en échange de la vente de son nom et de son image, Pap Ndiaye avait au moins négocié quelques éléments :
      – nommer lui même son dircab
      – des moyens
      – une ou deux mesures progressistes

      La réponse est déjà là : non.

      Un ministre qui ne choisit pas son dircab est sous contrôle direct de l’Elysée. Non seulement il n’a aucun contrôle de son emploi du temps et est trainé de buffet en visite Potemkine, mais il est isolé du monde extérieur.

      Et là… un blanquérien.
      Jean-Marc Huart, un ex-"Dgesco" au coeur de l’affaire Avenir lycéen
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/avenir-lyceen-jean-marc-huart-un-dgesco-dans-l-ombre-de-jean-michel-blanque

      Jean-Marc Huart a été le premier Degesco de Blanquer et a été mouillé dans le détournement d’argent public au profit d’une association lycéenne fictive : Avenir Lycéen.
      Avenir lycéen : Jean-Marc Huart, le recteur de l’Académie Nancy-Metz dans la tourmente
      https://www.francebleu.fr/infos/education/avenir-lyceen-jean-marc-huart-le-recteur-de-l-academie-nancy-metz-dans-la

      @Pr_Logos

      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1528644089922691073

    • dans quelle mesure Pap Ndiaye, travaux d’historien mis à part, n’est-il pas fondamentalement un macroniste pur jus question management. L’ethos autoritaire de petits chefs ne supportant pas la démocratie interne se retrouve souvent là où on ne l’attend pas.

      @babou_lou
      https://twitter.com/babou_lou/status/1528655161467494401

      Musée de l’immigration : habillage décolonial et répression antisyndicale
      https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Musee-de-l-immigration-habillage-decolonial-et-repressio

    • « Le chantier de l’égalité réelle doit être la grande mission de Pap Ndiaye »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/23/le-chantier-de-l-egalite-reelle-doit-etre-la-grande-mission-de-pap-ndiaye_61

      A l’école, tout le monde est attaché à l’égalité, mais personne n’y travaille vraiment, constate Louis-Georges Tin, ancien président du Conseil représentatif des associations noires, dans une tribune au « Monde », qui appelle à ce que le souci de l’inclusion soit désormais pris en considération à tous les niveaux.

      A peine nommé, Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’éducation, devra traiter un dossier prioritaire, sans doute le plus difficile : celui de l’égalité réelle. Depuis les travaux de Pierre Bourdieu, au moins, on sait à quel point l’école républicaine, au lieu d’assurer l’égalité, renforce les inégalités.
      Toutes les études de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le confirment : le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires en Europe. Le problème ne se trouve pas dans les principes, qui sont justes, mais dans leur application, qui est manifestement biaisée. Le sujet est d’autant plus difficile à régler que le pays vit dans le déni. La mythologie de l’école de la République empêche de voir ses failles de plus en plus béantes.

      Or ces inégalités croissantes ne sont pas seulement un problème de justice sociale ; elles nuisent aussi à la performance économique de la nation. Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays. Il faudrait d’ailleurs que les économistes chiffrent le coût financier de cette perte sèche, car il est absolument énorme.

      Confiance et respect

      Le problème, c’est que la lutte pour l’égalité est généralement un impensé. A l’école, tout le monde y est attaché, mais personne n’y travaille vraiment. Pour les professeurs, la priorité, c’est le programme de mathématiques, de français, d’histoire ou d’anglais, qu’on n’a jamais le temps d’achever à la fin de l’année. Or, comme le disait Léon Gambetta (1838-1882), « le but sacré de la République n’est pas de décréter des égaux, c’est d’en faire ».

      Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays
      Dans une classe de collège ou de lycée, si les petites filles sont harcelées par des garçons qui s’amusent à jouer les caïds, si les caïds de la classe sont victimes de l’exclusion sociale et raciale au quotidien, s’il y a un jeune homosexuel qui, vivant dans la peur panique d’être découvert, est maintenant en décrochage scolaire, si la jeune fille au fond de la salle n’ose pas dire qu’elle n’entend pas bien, car elle a peur des moqueries concernant son handicap, si formidable que soit le cours, il ne pourra pas être reçu.

      Par conséquent, l’enseignant, homme ou femme, doit d’abord avoir le souci de l’égalité et de l’inclusion, il doit créer activement les conditions de la confiance et du respect, qu’on ne peut pas considérer comme acquis au premier jour de la rentrée. Il faut d’abord travailler sur ces notions, et ensuite, le contenu pédagogique pourra être partagé – il n’en passera évidemment que mieux. Ce n’est pas du temps perdu, c’est au contraire un investissement très productif et très rentable pour le reste de l’année.

      En ce sens, le souci d’inclusion de la diversité ne saurait être un supplément d’âme, quelque chose qu’on évoquera peut-être en fin d’année, s’il reste un peu de temps. Au contraire, ce doit être un préalable à toute communication pédagogique. Et il doit être pris en considération à tous les niveaux : au niveau des enseignants, des parents, des instituts de formation, des inspecteurs, du rectorat, et bien sûr du ministère.

      Dénoncé par les racistes de service

      C’est dans cet état d’esprit général qu’il faut aborder la lutte pour l’égalité réelle, qui est aussi la lutte pour l’efficacité réelle. A partir de là, des mesures concrètes pourront être mises en œuvre, que ce soit sur la formation initiale et continue des enseignants, la réforme des programmes, la lutte contre les orientations scolaires discriminantes, la lutte contre l’apartheid scolaire, le mentorat généralisé dans les quartiers populaires et dans le monde rural, la mise en place d’une agence nationale pour les stages, etc.

      Tous ces sujets, Pap Ndiaye, le nouveau ministre, les connaît parfaitement bien. Il y a travaillé à l’époque où il était vice-président du conseil scientifique du Conseil représentatif des associations noires. Son expérience universitaire l’a préparé à la fonction qu’il occupe aujourd’hui.

      Issu du monde académique qu’il connaît parfaitement, intellectuel brillant et nuancé, il devra mettre en œuvre les convictions qu’il porte depuis longtemps. Principale surprise du nouveau gouvernement, il a été salué par le monde académique, dénoncé par les racistes de service, évidemment, mais il a fait naître un espoir dans tout le pays. Maintenant, c’est à lui de donner à la jeunesse française les moyens de la réussite, pour tous et pour toutes.

      Louis-Georges Tin(Ancien président du Conseil représentatif des associations noires/CRAN)

      Promouvoir une infime fraction par l’école (#égalité_des_chances), créer une bourgeoisie noire. (ceci n’est pas du macKinsey)

  • Au Japon, une école de médecine condamnée pour avoir privilégié ses étudiants masculins afp/jj
    https://www.rts.ch/info/monde/13108096-au-japon-une-ecole-de-medecine-condamnee-pour-avoir-privilegie-ses-etud

    Une école de médecine japonaise avait rendu son examen d’entrée plus difficile pour les femmes. Elle a été condamnée jeudi pour discrimination sexiste et devra verser des dédommagements à 13 d’entre elles.

    L’Université Juntendo à Tokyo avait affirmé en 2018 avoir placé la barre plus haut pour les femmes aux examens d’entrée afin de « réduire l’écart avec les étudiants de sexe masculin ». L’école argumentait que les femmes avaient des capacités de communication supérieures et disposaient donc d’un avantage par rapport aux hommes pour les entretiens oraux.


    Selon un porte-parole du tribunal de première instance de Tokyo, l’Université Juntendo a été condamnée à indemniser les plaignantes. Des médias locaux évoquent une somme totale à verser équivalent à 61’000 francs suisses.

    Plusieurs cas de même nature
    Le gouvernement japonais avait ouvert une enquête il y a quatre ans après qu’un autre établissement, l’Université médicale de Tokyo, avait avoué avoir falsifié les notes des candidates de sexe féminin, afin que la proportion de ses étudiantes demeure autour de 30%.

    Selon des médias, le comité de sélection agissait ainsi au motif que les femmes, même si elles devenaient médecins, quittaient ensuite souvent leur poste pour se marier et avoir des enfants.

    Le ministère de l’Éducation avait à l’époque expliqué avoir épluché les concours d’entrée de 81 écoles publiques et privées et découvert des procédures répréhensibles dans dix d’entre elles, dont quatre mettaient en oeuvre une discrimination contre les candidates.

    Plusieurs actions en justice avaient été lancées après la publication du rapport du ministère.
    #médecine #université #discrimination #sexisme #femmes #misogynie #éducation #domination_masculine #travail #patriarcat #violence #domination

  • Dernière nouvelles de la propagande macroniste
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/derniere-nouvelles-de-la-propagande-macroniste-QFvhn1WISW2n6uFDumEMKw

    Au programme de l’Instant Porcher, aujourd’hui, cette épreuve du bac aux énoncés libéraux, la tribune d’écologistes qui demandent aux ministres de se former à la transition écologique, et le smic de Mélenchon qui passe de 1400 à 1500 net...

    #Écologie #Économie #Éducation #Macron

  • CRPE 2022 : l’effondrement du recrutement  !
    https://www.sudeducation.org/communiques/crpe-2022-leffondrement-du-recrutement

    au total, si toutes les personnes admissibles dans toutes les académies étaient déclarées admises (ce qui est impossible), il manquerait 1730 postes au niveau national dans le premier degré. La seule solution, pour les académies, sera de recruter toutes les personnes sur les listes complémentaires puis de recruter à tour de bras des contractuel·les qui ne bénéficieront ni de la même formation ni des mêmes droits.

    Pour SUD éducation, cet effondrement du recrutement est la conséquence directe du mauvais traitement infligé aux personnels de l’#éducation depuis 5 ans. Face à cette crise, il faut un plan d’urgence à même de redonner envie de devenir enseignant·e.

    • A Paris :

      au total, il faudra au moins 250 enseignant·es en CDD pour pallier les besoins au 1er septembre. [...] Pour tenter de réagir, l’académie a donc immédiatement promis un renouvellement aux 130 contractuel·les actuellement en poste dans l’académie mais ils et elles ne sont pour l’instant pas plus de 80 à vouloir continuer à travailler dans les écoles l’année prochaine. Dans le meilleur des cas, le rectorat devra donc encore trouver entre 170 et 180 enseignant·es en CDD pour que chaque classe ait une maîtresse ou un maître le jour de la rentrée.

      https://www.sudeducation75.org/bientot-du-job-dating-dans-lacademie-de-paris

  • Les sujets officiellement anti-sociaux et anti-écologiques du Bac 2022, ça tourne en ce moment, ça a bien l’air vrai. Quand même ouf.

    https://www.leparisien.fr/etudiant/examens/bac/bac-2022-le-sujet-de-sciences-economiques-et-sociales-specialite-jeudi-QM

    Question 2 (3 points)

    À partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance.

    Question 3 (3 points)

    À l’aide d’un exemple, vous montrerez que l’action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale peut produire des effets pervers.

    #éducation #bac #écologie #croissance #capitalisme #social #anti-social #libéralisme #pourriture #vomi

  • L’Empreinte des #civilisations | L’odyssée de l’écriture | ARTE

    « Quels sont les #supports et les matériaux d’#écriture du passé, des #papyrus égyptiens à l’invention de l’#impression typographique par #Gutenberg. Une passionnante plongée dans l’histoire de la plus grande des #inventions humaines.

    Sur quel support et avec quel matériel #écrire ? En Égypte, le papyrus est devenu l’un des fondements de la civilisation. Son utilisation s’étend jusqu’à Rome, où lecture et écriture sont à la portée de tous. À l’époque médiévale, au contraire, le #parchemin demeure un matériau très onéreux, ce qui en réserve l’usage à une élite. En Chine, la fabrication du #papier au IIe siècle après J.-C., restée pendant six cents ans un secret d’État, a permis à l’#érudition et à l’#éducation de prospérer jusqu’à ce que l’invention de l’impression typographique par l’Allemand Johannes Gutenberg provoque de nouveaux bouleversements en Europe.

    Secrets d’écriture
    Réalisée par le Britannique David Sington, cette extraordinaire saga dans les trois principaux foyers de civilisation (#Occident, #Orient et monde #arabo-musulman) nous emporte dans un formidable voyage à travers le temps et le monde pour comprendre la manière dont l’écriture a façonné les sociétés humaines au cours des millénaires. On y découvre l’histoire fascinante des origines, avec de nouvelles révélations d’archéologues et de philologues, mais aussi les secrets de fabrication des supports et des matériaux d’écriture du passé. Riche d’images d’archives illustrant les grandes réformes du siècle dernier, étayé par des témoignages de neuroscientifiques, d’artistes et de spécialistes, le dernier épisode de cette passionnante série documentaire interroge aussi nos usages contemporains à l’ère du numérique. »

    https://tube.nuagelibre.fr/videos/watch/6491e595-c849-42dd-8441-a770875e2c9e

    Pour faire écho au post d’@odilon :
    https://seenthis.net/messages/960026

    A travers ce documentaire, on voit très nettement le lien entre savoir et pouvoir.
    Or entre les attaques incessantes de l’éducation nationale, les restrictions d’accès à la BNF....
    Ca commence à se voir qu’ils veulent reconcentrer le pouvoir aux mains des élites financières en privatisant tout...

    Ca me semble être une des plus grandes menaces pour la population

  • Espaces d’enfances
    https://laviedesidees.fr/Riviere-Leurs-enfants-dans-la-ville.html

    À propos de : Clément Rivière, Leurs enfants dans la #ville : Enquête auprès de parents à Paris et à Milan, Presses universitaires de Lyon. Qu’est-ce qu’un “bon parent” dans la ville ? Entre menace perçue et prise d’autonomie, l’enquête menée par Clément Rivière montre les désirs et les injonctions contradictoires auxquelles font face les parents dans l’encadrement de leurs enfants.

    #International #éducation #enfance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220512_enfantsville-1.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220512_enfantsville-1.pdf

  • « Ça m’a fait apprendre des trucs sur l’écologie » : des collégiens de banlieue découvrent la France à vélo - Basta !
    https://basta.media/education-populaire-des-collegiens-de-banlieue-sur-la-route-du-mont-saint-m

    Au collège Jean-Jaurès de Pantin, ce jeudi après-midi, une vingtaine d’élèves se retrouvent dans la cour pour répéter leur pièce. Ils sont accompagnés de Grégory, comédien dans une troupe de théâtre, et de Marine Bellot (« madame Bellot » pour ses élèves), professeure d’EPS. Comme toutes les semaines depuis le début de l’année, ils se préparent pour un long périple : en juin, ils partiront à vélo jusqu’en Normandie. En plus des 300 kilomètres à pédaler, ils joueront une pièce de théâtre sur le thème de l’écologie, préparée et interprétée par leurs soins, à différentes étapes de leur trajet.

    #éducation #écologie #la_vie

  • Pétition : Éducation à la sexualité : appliquons la loi pour lutter contre les violences !

    Trois séances par an d’éducation à la sexualité jusqu’en classe de terminale : voilà ce que prévoit la loi depuis 2001. Vous souvenez-vous de vos 21 séances entre le collège et le lycée ? Non ? C’est normal : Depuis 20 ans la loi n’est toujours pas appliquée.

    L’enquête menée par le Collectif #NousToutes en novembre-décembre 2021 (plus de 10 000 répondant.es) a montré que les élèves reçoivent en moyenne 13% du nombre de séances qui leur sont dues d’après la loi. Et que les quelques séances reçues, principalement au collège et focalisées sur des thématiques biologiques, n’abordent quasiment jamais l’égalité filles-garçons ou la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourtant, cette loi définit des contenus ayant pour objectifs de « présenter une vision égalitaire des femmes et des hommes », « combattre les préjugés sexistes et homophobes », ou encore « favoriser le respect de soi et l’acceptation des différences ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/05/10/petition-education-a-la-sexualite-appliquons-l

    #éducation #féminisme

  • Omofobia di stato: dopo l’Ungheria arriva la Romania
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Omofobia-di-stato-dopo-l-Ungheria-arriva-la-Romania-217956

    Il Senato rumeno ha adottato un progetto di legge contro la cosiddetta «propaganda LGBT», sul modello della legislazione ungherese, a sua volta ispirata dalla Russia. Con il pretesto di «proteggere i bambini», questo testo di fatto istituzionalizza omofobia e la transfobia. La società civile si sta mobilitando

  • « La mixité ? Nécessaire. Pas toujours possible »

    Faut-il séparer les élèves par niveaux ou les réunir dans des #classes hétérogènes ? Alors que Genève votera sur CO22, qui privilégie la seconde option, que dit la recherche ?

    Vaut-il mieux des #systèmes_scolaires séparant les élèves en filières ou les regroupant dans des classes hétérogènes ? Alors que Genève décidera le 15 mai s’il veut en finir ou non avec les sections et regroupements au Cycle d’orientation, que dit la recherche ?

    L’association Changeons l’école (CLÉ) a justement voulu donner des clés de compréhension pour éclairer le débat sur CO22 en invitant quatre universitaires autour d’une table ronde. Son président, Stéphane Garcia, doyen dans un collège, précise que, sur CO22, CLÉ, fondée il y a six mois par des gens travaillant ou ayant travaillé au DIP, ne prend pas position, bien qu’on trouve dans son comité le député vert’libéral et référendaire Jean-Michel Bugnion.

    Sociologue à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Barbara Fouquet-Chauprade affirme que, globalement, les #filières sont « les systèmes les moins efficaces et les plus inégalitaires ». Membre du Groupe genevois d’analyse des politiques éducatives, elle complète : « Plus l’orientation est retardée, mieux c’est pour limiter les inégalités. » Son collègue, Georges Felouzis, insiste sur le fait que la sélection précoce « laisse peu de place à la notion de seconde chance. La séparation a le défaut de pétrifier les statuts scolaires à la fin de l’école primaire. »

    Le pédagogue Olivier Maulini, qui dirige le Laboratoire innovation, formation, éducation (Life), rattaché à la même faculté, complète : « Des effectifs réduits pour mieux prendre en compte les difficultés d’une partie des élèves sont une mauvaise bonne idée, car on isole de plus en plus ces élèves, on individualise de plus en plus leur prise en charge en les privant des ressources du groupe qui peut stimuler les apprentissages. Résultat, on ne fait alors qu’empiler les dispositifs pour toujours plus individualiser, voire médicaliser l’encadrement des élèves en difficulté. » Dans une classe mixte, quand l’enseignant·e s’adresse plus particulièrement à un groupe d’élèves, les autres doivent apprendre à se taire, et donc le respect d’autrui, ajoute-t-il. « En réalité, les enseignants enseignent toujours pour toute la classe. »

    Lui aussi, au vu des comparaisons internationales, affirme que la recherche a prouvé la supériorité des systèmes hétérogènes, par exemple en Scandinavie ou en Asie. Dans une synthèse qu’il nous a fait parvenir, il note que « l’enseignement par niveaux est contesté dans (presque) toutes les sociétés : l’Allemagne tente de réduire le nombre de ses filières depuis que les comparaisons internationales l’ont mal classée ; la Pologne a unifié les siennes et nettement progressé ; la Corée du Sud a voulu à l’inverse avancer l’heure de la sélection, mais les experts l’en ont dissuadée. » Au micro, il explique : « Les effets de la concentration des difficultés sont l’étiquetage et la stigmatisation de ces élèves, un autodénigrement et un effet d’attente du corps enseignant, qui va adapter à la baisse ses exigences. »
    « Et l’excellence ? »

    Et plus les paliers d’orientation sont nombreux, plus les discriminations se durcissent : les parents des classes populaires ont tendance à auto-éliminer leurs enfants des filières les meilleures, explique le spécialiste. « Les enseignants ne font pas cette erreur pour leurs propres enfants et vont plutôt demander des dérogations. »

    Dans sa synthèse, M. Maulini précise encore que les classements et déclassements précoces peuvent susciter des sentiments de révolte, d’injustice, de résignation, et que ces choix ardus reposent essentiellement sur les jeunes les moins bien formé·es, qui vivent une double peine.

    Raison pour laquelle un système hétérogène profite en particulier aux élèves défavorisé·es. Ces gains sont largement supérieurs aux effets négatifs marginaux vécus par leurs camarades les mieux noté·es. Et l’excellence ? demande un enseignant dans le public. « Il est important pour tout pays de former une élite scolaire, mais là où on observe des politiques de mixité, on constate aussi que l’école est performante en termes d’excellence », répond M. Felouzis.

    Puis il prend l’exemple de la France, où le collège unique cache une ségrégation de fait en fonction des emplacements géographiques des établissements. « Les inégalités scolaires y sont très fortes, tandis que l’élite est formée dans les grandes écoles. Abandonner les filières n’aboutit pas à avoir un enseignement moyen, mais à ce que l’obtention des diplômes et la formation des élites ne dépendent pas de l’origine sociale ou migratoire. »

    Olivier Maulini affirme encore que « le passage mécanique des filières à des classes hétérogènes apporte une amélioration. Mais la plus-value augmente si l’on y ajoute une pédagogie différenciée efficace, privilégiant des remédiations intensives, ponctuelles et ciblées. » Tout le contraire d’un redoublement ou, justement, d’une séparation dans une classe à niveau. Les effets-leviers de ces remédiations, poursuit l’universitaire, ont un impact sur le climat de la classe, de l’établissement, du corps enseignant, une « boucle vertueuse » favorisant la cohésion sociale.

    Or, tout dépend de ce que l’on privilégie : la cohésion ou la compétition sociale ? Et c’est là que ça peut coincer, à entendre Olivier Maulini : « Au vu de leurs effets de ségrégation avérés, il est nécessaire de se passer des filières. Mais le nécessaire n’est pas toujours possible, on est bien placés à Genève pour le savoir. » Car « dans les régions où les diplômes décident le plus des destins sociaux, tout le monde attache beaucoup d’importance à la réussite scolaire ».

    Historien de l’éducation, Christian Alain Muller voit dans les Trente Glorieuses le début de la course aux diplômes, faisant qu’aujourd’hui, ne pas en avoir laisse comme seul débouché la livraison de pizzas. « Il fallait former de nombreuses personnes pour des emplois ‘moyens’ dans les services, nécessitant des diplômes. Aujourd’hui, l’école est très importante pour les gens des classes moyennes afin que les générations suivantes puissent conserver leur statut social. C’est pourquoi l’enjeu sur l’école est si fort et pas neutre du tout. »
    Une paix scolaire

    A Genève, ces rapports de force se sont traduits par ce qu’on appelle la « guerre scolaire » au début des années 2000, et, si l’on traduit correctement la pensée de ces universitaires, de la victoire de la compétition sociale : retour des notes à l’école primaire, puis retour des sections avec l’actuel « nouveau Cycle d’orientation ». Celui-ci, qui offre des passerelles pour passer d’un niveau à l’autre, se voulait une réponse politique consensuelle entre deux projets aux antipodes : l’hétérogénéité versus un Cycle multipliant des filières étanches. Genève s’est ainsi acheté la paix scolaire pour près de dix ans. Mais à quel prix ?

    Alors que ce système se voulait plus sélectif, il n’a rien changé pour la grande masse des élèves, selon Mme Fouquet-Chauprade, qui a étudié cette réforme de près. En revanche, celles et ceux à la marge ont été figés dans la voie de garage de la section la plus faible et génératrice de mal-être, alors qu’avec le précédent système, ces jeunes auraient pu prétendre à un destin scolaire plus gratifiant.

    Reste qu’elle aussi prévient : d’une réforme sur le papier comme CO22 à sa mise en pratique, il y a un fossé. Or « quand les acteurs du terrain ne sont pas impliqués dans une réforme éducative, ils ne s’y reconnaissent pas ». En ce sens, juge l’universitaire, en comparaison du système actuel qui a été « imposé par le politique », CO22 se veut « relativement innovant » au vu d’une « réelle volonté de négocier, du partenariat avec les syndicats, les partis ou encore l’apport des chercheurs ». Mais impossible de parler de co-construction puisque, de fait, « le corps enseignant du Cycle est divisé ». Si CO22 passe, une partie du corps enseignant réfractaire pourrait appliquer des stratégies d’évitement, comme on en observe à Neuchâtel, qui a abandonné les filières en 2017.

    Olivier Maulini, lui, observe parfois dans les classes hétérogènes des « effets non désirés » : suradaptation de l’enseignement aux aptitudes supposées, sous-stimulation d’individus ou de groupes marginalisés, hiérarchies implicites d’évaluation, exclusions de l’intérieur, dirigisme, paix sociale plus ou moins négociée…

    Au passage, le chercheur n’est pas étonné que, si le syndicat du Cycle s’abstient à propos de CO22, celui du primaire soutient cette réforme puisque, par un effet de cascade, « c’est au primaire que l’orientation se joue ».
    Des élèves coulent

    Conclusion du spécialiste : pour arbitrer entre hétérogénéité ou filières, il faut tenir compte d’au moins trois facteurs clés : un corps enseignant plus ou moins apte à mettre en œuvre une pédagogie inclusive ; le degré de cohésion social versus l’angoisse endémique d’être bien ou mal sélectionné ; une tradition politique de progrès patiemment négociés ou une autre, faite d’effets d’annonce sur fond de préférences idéalisées.

    Quant à Christian Alain Muller, il attire l’attention sur une bombe sociale qui transcende ce débat : « 10 à 15% d’élèves coulent, qui ne se conforment pas à la forme scolaire, développent une phobie scolaire ou entrent dans un processus de médicalisation, certains ne supportent pas l’énorme pression des évaluations et développent une angoisse. Les parcours se prolongent, on multiplie les dispositifs. » Et la conclusion qui fait mal : en réalité, « on ne sait pas quoi faire avec ces élèves ».

    Alors que la guerre scolaire a repris, le 15 mai, le peuple dira si, après le retrait de l’initiative pour l’hétérogénéité il y a treize ans, suivi de l’échec du retour des sections en termes d’égalité des chances, le canton est mûr pour à nouveau réformer son Cycle.

    https://lecourrier.ch/2022/05/03/la-mixite-necessaire-pas-toujours-possible

    #école #mixité #éducation #classes_sociales #inégalités #politiques_éducatives #sélection #seconde_chance #statuts_scolaires #séparation #isolement #apprentissage #individualisation #médicalisation #enseignement_par_niveaux #stigmatisation #excellence #discriminations #double_peine #remédiations #pédagogie_différenciée #cohésion_sociale #compétition #diplômes #réussite_scolaire #pédagogie_inclusive #Suisse #Genève

  • Pom-pom boys : petite brigade contre le sexisme [Documentaire] - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=UJnYIs9cElc

    C’est la rentrée. Les élèves de l´école primaire Sibelle, à Paris, retrouvent leur bibliothécaire, Agathe. Comme tous les ans, ils vont déconstruire ensemble, atelier après atelier, les stéréotypes qui plombent l´ambiance de la cour de récré. Mais cette année, ils vont aussi devoir faire entendre leur message au-delà de l´enceinte rassurante de l´école en participant à un concours national de vidéos contre le sexisme... Pom-Pom Boys retrace une aventure collective, le parcours d’enfants qui s’emparent peu à peu d’une discussion d’adultes très actuelle, pour finalement l’éclairer. Et la rafraîchir.

    #École #Documentaire #Stéréotypes #Sexisme #Éducation

  • Quand Brigitte Macron s’intéresse à la pédagogie, ça peut vite déraper.

    Bas-Rhin. Un professeur de français inspecté après un courrier adressé à Brigitte Macron, révèle Mediapart | Actu Strasbourg
    https://actu.fr/societe/bas-rhin-un-professeur-de-francais-inspecte-apres-un-courrier-adresse-a-brigitt

    Quelques échos de « cabinet » : https://www.breakflip-awe.com/societe/actualites/didier-jodin-brigitte-macron-son-cabinet-declenche-l-inspection-d-un-

    Et l’explication « fictionnelle » du mis en cause pour ce cas de collusion entre un cabinet de première dame et une administration dysfonctionnelle :
    https://docs.google.com/document/d/1_iMl10k6G8CbSFqf_QCiygWtkUmiBTanLiKvSHopi0I/edit#

    Avec reproduction du texte ici au cas où ça disparaîtrait des radars :

    https://justpaste.it/6rb3w

  • Observatoire de l’emploi du jeu vidéo 2022 : répartition géographique
    https://emploi.afjv.com/observatoire/stats/regions.php

    Cette étude est éditée par l’afjv avec le soutien de Gaming Campus. Les données proviennent des annuaires et du portail de l’emploi de l’afjv qui recueille la quasi-totalité des offres d’emploi et de stage de l’industrie du jeu vidéo. Seules les annonces dont le poste est basé en France ont été comptabilisées, soit un total de 2612 annonces proposées en CDI, CDD, stage ou alternance pour l’année 2021.

    On notera notamment qu’en France, il y a 40 candidatures pour 1 annonce d’emploi.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #afjv #business #ressources_humaines #formation #éducation #emploi #france

  • Non remplacement des #professeurs (comment alerter les responsables, à imprimer et afficher devant les écoles)
    #services_publics #education_nationale #ecole #ecoles #education

    Action Unitaire FLASH QR-code - à destination des parents d’élèves | SNUipp-FSU 67 du Bas-Rhin
    https://67.snuipp.fr/spip.php?article7636

    Affiche QRcode non-remplacement - version1.2
    PDF - 150.1 ko
    Télécharger

    9 mars 2022

    Action Unitaire FLASH QR-code - à destination des #parents_d’élèves
    Non remplacement : ça suffit !

    https://framaforms.org/courrier-dalerte-non-remplacement-1638899435

    autre plateforme : FCPE :

    Ouyapacours
    https://ouyapacours.fcpe.asso.fr

  • Des enseignants attaqués par l’extrême droite, sanctionnés par l’Education nationale
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/04/07042022Article637849103918637276.aspx

    A quoi joue le Dasen de #Seine_Saint-Denis ? Traités de « #terroristes » et trainés dans la boue par un magazine d’#extrême_droite, des #enseignants de l’école Pasteur de Saint Denis espéraient la protection fonctionnelle de l’#Education_nationale. Ils récoltent des mutations « dans l’intérêt du service ». L’éducation nationale valide ainsi la campagne d’extrême droite contre l’école et contre le syndicat #Sud_93, auquel appartiennent seulement quelques uns des déplacés. Une intersyndicale crie au scandale et appelle à la grève le 12 avril pour soutenir ces 6 enseignants.

    [...]

    Tout allait bien jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle directrice, nommée sur poste à profil, par le Dasen. Venue tout droit du privé, avec seulement trois années d’expérience dans l’Education nationale, elle se retrouve à la tête de cette grande école particulièrement difficile. Et ça ne se passe pas bien. Pour Catherine Da Silva, responsable du Snuipp Fsu sur Saint Denis, « elle ne faisait pas son travail de directrice ». Cela créé des tensions avec une équipe très investie dans le fonctionnement de l’école.

    Accusés de terrorisme par l’extrême droite

    La réponse de la directrice c’est de témoigner spontanément dans un magazine d’extrême droite, #L'incorrect (n°49 janvier 2022). Dans cet article, où tous les enseignants sont présentés comme des « extrémistes fanatisés » de Sud 93 (alors qu’ils appartiennent à plusieurs syndicats), elle se plaint que « la hiérarchie n’existait pas à l’école ». L’article est redoublé d’une vidéo du même magazine poste sur Youtube. Ces enseignants d’une école Rep+ sont traités de « terroristes ». Ils « ne se préoccupent pas de la surveillance des enfants dans la cour ». Les maitres « fument des joints sur le parking de l’école ». Ils empêchent les enfants d’apprendre à lire. « Le lobby LGBT a ses entrées dans l’école » déplore L’incorrect, allusion probable au projet pédagogique sur l’égalité filles et garçons. La vidéo laisse deviner le numero de téléphone d’une enseignante. Les prénoms sont à peine altérés, voire pas du tout.

    L’éducation nationale refuse la protection et déplace

    Après cette publication insultante et menaçante, les enseignants ont demandé la protection fonctionnelle du ministère de l’éducation nationale. Ils ont multiplié les saisines du registre santé sécurité au travail.

    La réponse vient de tomber. « Une enquête administrative sur le fonctionnement de l’école a été diligentée à l’automne 2021 », nous dit le Dasen de Seine Saint-Denis. « La commission d’enquête vient d’adresser son rapport à monsieur le recteur, et dans lequel les conclusions formulent six mesures de mutation dans l’intérêt du service et une mesure de retrait de fonction, afin de restaurer un climat de sérénité dans l’école, propice aux apprentissages. Les enseignants concernés en ont été informés par courrier le lundi 4 avril et la procédure contradictoire s’applique. Par ailleurs, les demandes de protection fonctionnelles que nous avons reçues sont en cours d’instruction ».

    Le poids de l’extrême droite

    « C’est une injustice sans nom », nous dit Marie. « On va mettre des contractuels à notre place. On aidait les jeunes collègues à maintenir le cap dans l’école. Ca va être difficile pour eux maintenant. Les élèves sont en colère de nous voir partir. Des parents pleurent. Je ne comprends pas. J’ai l’impression que mes supérieurs ne sont pas attachés à un service public de qualité ».

    « A la veille des élections on sait le poids de l’extrême droite », nous rappelle Catherine Da Silva. Mais pour elle le conflit est surtout hiérarchique. « Personne n’a voulu voir que cette directrice, choisie par le Dasen, n’est pas capable de tenir cette charge de direction. On ne choisit pas quelqu’un qui n’a que 3 ans d’ancienneté pour diriger cette école ». On peut se demander si la campagne, totalement ratée, de #Jean-Michel_Blanquer contre le syndicat Sud n’a pas joué aussi dans la décision du Dasen.

    [...]

  • Grandir connectés, vraiment ? Entretien avec Anne Cordier | Éduveille
    https://eduveille.hypotheses.org/16005

    L’ouvrage collectif Digital Literacy : Curriculum Development and Implementation in European Countries est disponible en ligne. Anne Cordier, professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine et membre du Centre de recherche sur les médiations (CREM), a rédigé la contribution française à ce nouveau Yearbook du Cidree, réseau européen dont l’Institut français de l’éducation fait partie. Elle répond à nos questions.

    Votre contribution à l’ouvrage du Cidree s’intitule « From home to school, and vice versa ? Digital education in France ». Pourquoi avoir choisi cet angle ?

    Lorsque j’ai été sollicitée pour apporter ma contribution à l’ouvrage du Cidree sur la culture numérique du point de vue français, le titre m’est venu naturellement. En effet, nous sommes, comme tous les systèmes éducatifs, confrontés à un objet, le « numérique », qui est d’abord un objet socialement partagé avant d’être intégré dans l’école comme moyen d’enseignement puis comme objet d’apprentissage. Cela résonne tout particulièrement en France, où les recherches sont nombreuses sur la dialectique enfant-adolescent/élève ainsi que sur l’intégration du numérique en éducation, et où l’on se préoccupe en premier lieu des inégalités sociales, économiques et culturelles, que l’école a pour mission de résorber.

    Qui plus est, les chercheuses et chercheurs français sont fortement mobilisé.es, notamment en sciences de l’information et de la communication, en sociologie et en sciences de l’éducation, pour investiguer les pratiques sociales des publics scolaires, en reconnaissant la légitimité de ces pratiques et la nécessité de les prendre en compte dans le cadre éducatif scolaire.

    Enfin, le terme même de « culture numérique » est porteur en soi d’une grande richesse, et je souhaitais témoigner de cet enjeu crucial qui se pose aujourd’hui à notre système éducatif : celui de ne pas confondre l’outillage et le recours au numérique pour enseigner-apprendre, et l’éducation au numérique, qui considère ce dernier comme un fait social, porteur de notions et de problématiques politiques, sociales et éthiques.

    Yearbook du Cidree aujourd’hui, rapport du Cnesco Des usages juvéniles du numérique aux apprentissages hors la classe en 2020, articles de revues « interface » ou professionnelles : vous publiez régulièrement dans des espaces situés entre le monde scientifique et celui des acteurs et actrices de l’éducation. En quoi ces pratiques d’écriture sont-elles à la fois différentes, bénéfiques et/ou difficiles pour une enseignante-chercheuse ?

    À vrai dire, je dois d’abord vous avouer qu’il me parait tout à fait normal en tant que chercheuse de communiquer dans différents espaces de publicisation – dans le sens « rendre publique » – de la recherche. Il ne s’agit pas de produire pour exister personnellement, de se mettre sur le devant de la scène, pas du tout, mais de rendre justice à celles et ceux qui nous consacrent du temps lors de nos enquêtes de terrain. Les enfants, les adolescent‧es, les enseignant‧es, les parents, toutes ces personnes qui me consacrent du temps et de l’énergie lorsque j’enquête, je leur dois de restituer leurs paroles, leurs points de vue. Pour qu’ils et elles soient entendu‧es.

    Après, je ne vous le cache pas, et vous avez raison : publiciser la recherche sur tous ces espaces très différents, c’est une grande exigence, qui met à l’épreuve la capacité à vulgariser en s’adaptant aux publics les plus divers, et à faire preuve d’une grande rigueur. Parce que communiquer à destination de professionnel‧les de l’éducation, communiquer à destination du grand public, communiquer à destination d’enfants, d’adolescents ou de parents – je le fais régulièrement dans le cadre de rencontres au sein de municipalités, d’établissements scolaires ou structures associatives –, ça n’a rien à voir. Cela oblige à sortir de sa zone de confort – car finalement c’est très confortable d’écrire un papier pour une revue scientifique, les codes nous sont connus, et l’on n’est pas exposé de la même manière. C’est aussi une grande responsabilité à mes yeux : respecter ces publics les plus divers en n’entretenant pas des paniques morales infructueuses au moyen de discours simplificateurs et en communicant la science de façon rigoureuse et pédagogique.

    Pour finir, quels sont vos chantiers de recherche actuels ? Je pense par exemple à l’enquête Enfances et littératies numériques (ELN) soutenue par la Direction du numérique pour l’éducation (DNE) dans le cadre des « GTnum »…

    Je vais avoir du mal à tout vous raconter tant il y en a ! Ce qui rassemble ces chantiers de recherche, qu’ils soient individuellement ou collectivement menés, c’est une approche sociale, qui consiste à s’immerger dans des terrains, auprès des acteurs et des actrices, et à chercher à comprendre, en contexte, le sens qu’ils et elles donnent à leur vécu, leur façon d’appréhender le monde, de faire société.

    Plus précisément, en ce moment, j’enquête chaque semaine en collège et en école primaire pour le compte du projet GTNum ELN – Enfances et Littératies Numériques, que je porte en co-animation avec André Tricot. Il s’agit pour l’équipe de proposer à terme des pistes d’action pour accompagner les premiers apprentissages numériques des élèves de cycles 2 et 3, en lien avec les familles et les territoires dans lesquels ils évoluent. ELN est un des nombreux projets collectifs dans lesquelles je suis engagée en ce moment, et qui me conduisent à réaliser constamment des enquêtes de terrain.

    Et puis, il y a ce chantier personnel, qui me tient beaucoup à cœur, et qui dure maintenant depuis 2012 : une enquête longitudinale portant sur 12 individus né‧es en 1995-1996, et qui me permet d’analyser leur rapport à l’information au fil du temps et de leur parcours.

    Tous ces chantiers sont extrêmement stimulants et nourrissent ma réflexion scientifique et professionnelle sur l’éducation à l’information, aux médias et au numérique. Alors, au plaisir de poursuivre nos échanges !

    #Anne_Cordier #Education