• ChatGPT : face aux artifices de l’IA, comment l’éducation aux médias peut aider les élèves
    https://theconversation.com/chatgpt-face-aux-artifices-de-lia-comment-leducation-aux-medias-peu

    Comme le montre une étude de la Columbia Journalism Review, la panique n’a pas commencé en décembre 2022 avec l’événement lancé par OpenAI mais en février 2023 avec les annonces de Microsoft et Google, chacun y allant de son chatbot intégré dans leur moteur de recherche (Bing Chat et Bard, respectivement). La couverture médiatique opère un brouillage informationnel, se focalisant davantage sur le potentiel remplacement de l’humain que sur la réelle concentration de la propriété de l’IA dans les mains de quelques entreprises.

    Comme toute panique médiatique (les plus récentes étant celles sur la réalité virtuelle et le métavers), elle a pour but et effet de créer un débat public permettant à d’autres acteurs que ceux des médias et du numérique de s’en emparer. Pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI), les enjeux sont de taille en matière d’interactions sociales et scolaires, même s’il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences sur l’enseignement de ces modèles de langage générant automatiquement des textes et des images et de leur mise à disposition auprès du grand public.

    Les publics de l’IA, notamment à l’école, se doivent donc de développer des connaissances et compétences autour des risques et opportunités de ce genre de robot dit conversationnel. Outre la compréhension des mécanismes du traitement automatique de l’information et de la désinformation, d’autres précautions prêtent à éducation :

    prendre garde au monopole de la requête en ligne, tel que visé par Bing Chat et Google Bard, en jouant de la concurrence entre elles, donc en utilisant régulièrement plusieurs moteurs de recherche ;

    exiger des labels, des codes couleur et autres marqueurs pour indiquer qu’un document a été produit par une IA ou avec son aide est aussi frappé au coin du bon sens et certains médias l’ont déjà anticipé ;

    demander que les producteurs fassent de la rétro-ingénierie pour produire des IA qui surveillent l’IA. Ce qui est déjà le cas avec GPTZero ;

    entamer des poursuites judiciaires, en cas d’« hallucination » de ChatGPT- - encore un terme anthropomorphisé pour marquer une erreur du système !

    Et se souvenir que, plus on utilise ChatGPT, sous sa version gratuite comme payante, plus on l’aide à s’améliorer.

    Dans le domaine éducatif, les solutions marketing de la EdTech vantent les avantages de l’IA pour personnaliser les apprentissages, faciliter l’analyse de données, augmenter l’efficacité administrative… Mais ces métriques et statistiques ne sauraient en rien se substituer à la validation des compétences acquises et aux productions des jeunes.

    Pour tout intelligente qu’elle prétende être, l’IA ne peut remplacer la nécessité pour les élèves de développer leur esprit critique et leur propre créativité, de se former et s’informer en maîtrisant leurs sources et ressources. Alors que la EdTech, notamment aux États-Unis, se précipite pour introduire l’IA dans les classes, d’école primaire au supérieur, la vigilance des enseignants et des décideurs reste primordiale pour préserver les missions centrales de l’école et de l’université. L’intelligence collective peut ainsi s’emparer de l’intelligence artificielle.

    #Intelligence_artificielle #EMI #Education_medias_information

  • Pour une éducation aux médias et à l’information (de) tous les jours
    https://theconversation.com/pour-une-education-aux-medias-et-a-linformation-de-tous-les-jours-2

    Anne Cordier dans The Conversation sur l’éducation aux médias et à l’information.

    Ce lundi 18 mars 2024 s’ouvre la 35e édition de la Semaine de la presse et des médias dans l’école. Chaque année, dans bon nombre d’établissements de la maternelle au lycée, ce rendez-vous permet de « développer le goût pour l’actualité », tout en abordant avec les élèves des notions clés du travail journalistique, du décryptage de l’information, à travers des présentations du paysage médiatique ou des rencontres de rédactions.

    Si cette manifestation a son importance, elle ne suffit bien sûr pas à mener à bien tous les objectifs énoncés ci-dessus. L’observation des pratiques informationnelles enfantines et adolescentes, comme l’analyse des situations d’apprentissage dans le monde scolaire mais aussi en famille, en médiathèques ou dans les communautés associatives, plaident incontestablement pour une banalisation de l’éducation aux médias et à l’information (EMI).

    Cette éducation est une pierre angulaire du développement d’une culture générale. Comment s’y prendre pour mieux l’ancrer dans le quotidien des jeunes générations ?

    Sortir du traitement évènementiel de l’éducation à l’information

    Le traitement évènementiel de l’information, auquel se trouvent souvent contraints les acteurs de l’éducation aux médias et à l’information, ne permet absolument pas de relever le défi. Tout d’abord, parce que, nous l’avons vu, ce traitement n’est pas à la mesure de la quotidienneté – joyeuse – de la vie sociale des enfants et des adolescents, et des enjeux qu’ils ont à affronter chaque jour pour appréhender le flux d’informations et en traiter le contenu, quel que soit son statut.

    Ensuite, la prise en charge des problématiques informationnelles et médiatiques ne saurait se limiter à la gestion d’un évènement en général tellement chargé émotionnellement (attentats, guerres) que la prise de distance nécessaire à la structuration de connaissances n’est pas possible.

    Enfin, l’étude des trajectoires informationnelles des acteurs suivis sur le long terme et les interrelations avec les formations en EMI dont ils ont bénéficié montrent à quel point la dimension temporelle est cruciale. C’est ce qui favorise l’intégration de compétences et de connaissances abordées de façon répétée de manière à ce que des transferts soient envisagés et envisageables. C’est ainsi qu’en situation, dans un nouveau contexte, les jeunes concernés seront en mesure de convoquer de nouveau des ressources, des types d’usages ou de pratiques abordés.

    Pour l’ensemble de ces raisons, c’est d’une éducation aux médias et à l’information du quotidien et au quotidien dont nos enfants et adolescents ont besoin, une éducation à la hauteur de la place qu’a l’activité informationnelle dans leur vie. C’est-à-dire une place quotidienne, profondément incarnée, sensible, joyeuse, et essentielle dans les sociabilités qu’ils mettent en œuvre, que ce soit avec la famille ou avec les pairs.

    #Anne_Cordier #Education_Médias_information

  • Comment « éduquer aux médias » en 2023 ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/comment-eduquer-aux-medias-aujourd-hui-7548028

    Comment parler de l’actualité avec les élèves et répondre à leurs questions dans ce moment si conflictuel ? Et au long cours ?

    Avec
    Isabelle Feroc-Dumez Directrice scientifique et pédagogique du CLEMI
    Sophie Bocquet Professeure documentaliste au collège (académie de Rouen)
    Marion Thibaut Directrice du bureau de l’AFP (Agence France-Presse) à Montréal, membre du Conseil d’administration de l’association d’éducation aux médias et à l’information Entre les lignes
    Anne Cordier Professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine
    Bernard Heizmann Ancien professeur-documentaliste à l’ÉSPÉ de Lorraine et ancien responsable de la préparation au concours interne dans l’académie de Nancy-Metz
    Dans cette émission, Louise Tourret vous propose de revenir sur ce qu’on appelle l’éducation à l’information, alors que le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information, le CLEMI, fête ses 40 ans, et que s’ouvre la semaine annuelle de la presse et des médias à l’école. Comment l’actualité et les émotions qu’elle provoque – l’année dernière il s’agissait de la guerre en Ukraine, cette année du mouvement social contre les retraites et il est encore possible d’évoquer le covid ou les gilets jaunes - peuvent devenir un sujet de conversation et de réflexion en classe, alors que le ministre de l’Education appelle de ses vœux la généralisation de l’EMI (éducation à l’information). Quelles sont les ressources pour les professeurs suivant le niveau d’enseignement ? Quel est le rôle spécifique des professeurs documentalistes qui s’occupent plus précisément de ce sujet ? Et quel peut être celui des journalistes, de plus en plus nombreux à intervenir auprès des élèves dans les établissements ?

    Louise Tourret en débat avec ses invités, enseignants, journaliste, et chercheuses, qui travaillent sur la question depuis de nombreuses années : Anne Cordier, ancienne professeure documentaliste, professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine, chercheuse au Centre de recherche sur les médiations (CREM), coresponsable du Master SIDOC Meef Documentation à Nancy, autrice de Grandir Connectés (C & F Editions, 2015) et de Grandir Informés : Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes (C & F Editions, à paraître en mai), Sophie Bocquet-Tourneur, professeure documentaliste au collège (académie de Rouen), Isabelle Feroc-Dumez, directrice scientifique et pédagogique du CLEMI, maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Poitiers et membre du laboratoire Techné (Technologies Numériques pour l’Education), Marion Thibaut, directrice du bureau de l’AFP (Agence France-Presse) à Montréal, membre du Conseil d’administration de l’association d’éducation aux médias et à l’information Entre les lignes, et Bernard Heizmann, ancien professeur-documentaliste à l’ÉSPÉ de Lorraine et ancien responsable de la préparation au concours interne dans l’académie de Nancy-Metz, coauteur avec Elodie Royer de Le professeur documentaliste (Réseau Canopé, 2019).

    la citation

    « Il faut rappeler que l’accès à l’information est un droit, que c’est une chance de pouvoir s’informer aujourd’hui, et on pourrait même aller plus loin en disant que c’est une chance de prendre le risque de tomber sur une mauvaise information et d’exercer son esprit critique. On parle de stress et de fatigue, mais il y a une notion qui est importante c’est celle de plaisir, la joie de s’informer en famille ou à l’école, ensemble », Anne Cordier

    #Education_médias_information #Anne_Cordier #France_Culture

  • Grandir informés. Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes - Les Cahiers pédagogiques
    https://www.cahiers-pedagogiques.com/grandir-informes-les-pratiques-informationnelles-des-enfants-a

    Après son livre Grandir connectés (paru en 2015), Anne Cordier, spécialiste des sciences de l’information et de la communication, a choisi de garder le contact avec les adolescents qu’elle avait rencontrés pour poursuivre son enquête sur les modes d’information des jeunes. Elle croise dans ce nouveau livre les expériences individuelles et des données plus quantitatives, et veut tourner le dos aux fantasmes, aux injonctions et aux querelles stériles sur l’usage des écrans par les jeunes.

    Grandir informés propose « une flânerie » en onze chapitres, à lire dans le sens que l’on veut. Ils traitent de ce qui se passe « à l’école », en famille, ou dans les « écoles de l’information hors la classe » (au travail, dans les loisirs ou en politique) ; ils abordent les émotions, le « paysage informationnel et médiatique », ou encore les « exclusions et privilèges ».

    Chaque chapitre repose sur un ou plusieurs extraits d’entretiens d’Anne Cordier avec l’un ou l’une des jeunes auprès desquels elle enquête, et ce dialogue est ensuite prolongé de ses réflexions et analyses. Le chapitre « Exclusions et privilèges », par exemple, rapporte des échanges avec Zoé, et avec Louise.

    Attardons-nous quand même encore un peu sur la conclusion. Anne Cordier y fait quelques mises au point fortes et plusieurs propositions.

    Première mise au point : « il apparait inconcevable, au regard des enquêtes menées auprès des jeunes publics, d’envisager de faire disparaitre de leur écosystème informationnel et social les réseaux sociaux numériques » (p. 307). Donc, il faut faire avec et, surtout, ne pas laisser les parents seuls face à la responsabilité de prendre seuls en charge cette « éducation sociétale ». Mais sans les disqualifier pour autant.

    Deuxième mise au point : l’injonction paradoxale à laquelle sont soumis les jeunes ‒ être connecté à un espace d’information infini, mais maitriser ses usages, son temps et ses données, une « tâche incroyablement difficile et exigeante » ‒ s’accompagne d’une forme de mépris véhiculé par les discours politiques sur leurs pratiques informationnelles. Or, « on ne fait pas société dans le mépris et la défiance envers l’autre » (p. 308).

    Anne Cordier insiste donc pour que les institutions, au premier rang desquels l’école, prennent en charge l’éducation aux médias et à l’information

    #Anne_Cordier #Education_médias_information

  • Comment « éduquer aux médias » en 2023 ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/comment-eduquer-aux-medias-aujourd-hui-7548028

    la citation

    « Il faut rappeler que l’accès à l’information est un droit, que c’est une chance de pouvoir s’informer aujourd’hui, et on pourrait même aller plus loin en disant que c’est une chance de prendre le risque de tomber sur une mauvaise information et d’exercer son esprit critique. On parle de stress et de fatigue, mais il y a une notion qui est importante c’est celle de plaisir, la joie de s’informer en famille ou à l’école, ensemble », Anne Cordier

    Comment parler de l’actualité avec les élèves et répondre à leurs questions dans ce moment si conflictuel ? Et au long cours ?
    Avec

    Isabelle Feroc-Dumez Directrice scientifique et pédagogique du CLEMI
    Sophie Bocquet Professeure documentaliste au collège (académie de Rouen)
    Marion Thibaut Directrice du bureau de l’AFP (Agence France-Presse) à Montréal, membre du Conseil d’administration de l’association d’éducation aux médias et à l’information Entre les lignes
    Anne Cordier Professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine
    Bernard Heizmann Ancien professeur-documentaliste à l’ÉSPÉ de Lorraine et ancien responsable de la préparation au concours interne dans l’académie de Nancy-Metz

    Dans cette émission, Louise Tourret vous propose de revenir sur ce qu’on appelle l’éducation à l’information, alors que le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information, le CLEMI, fête ses 40 ans, et que s’ouvre la semaine annuelle de la presse et des médias à l’école. Comment l’actualité et les émotions qu’elle provoque – l’année dernière il s’agissait de la guerre en Ukraine, cette année du mouvement social contre les retraites et il est encore possible d’évoquer le covid ou les gilets jaunes - peuvent devenir un sujet de conversation et de réflexion en classe, alors que le ministre de l’Education appelle de ses vœux la généralisation de l’EMI (éducation à l’information). Quelles sont les ressources pour les professeurs suivant le niveau d’enseignement ? Quel est le rôle spécifique des professeurs documentalistes qui s’occupent plus précisément de ce sujet ? Et quel peut être celui des journalistes, de plus en plus nombreux à intervenir auprès des élèves dans les établissements ?

    Louise Tourret en débat avec ses invités, enseignants, journaliste, et chercheuses, qui travaillent sur la question depuis de nombreuses années : Anne Cordier, ancienne professeure documentaliste, professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine, chercheuse au Centre de recherche sur les médiations (CREM), coresponsable du Master SIDOC Meef Documentation à Nancy, autrice de Grandir Connectés (C & F Editions, 2015) et de Grandir Informés : Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes (C & F Editions, à paraître en mai), Sophie Bocquet-Tourneur, professeure documentaliste au collège (académie de Rouen), Isabelle Feroc-Dumez, directrice scientifique et pédagogique du CLEMI, maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Poitiers et membre du laboratoire Techné (Technologies Numériques pour l’Education), Marion Thibaut, directrice du bureau de l’AFP (Agence France-Presse) à Montréal, membre du Conseil d’administration de l’association d’éducation aux médias et à l’information Entre les lignes, et Bernard Heizmann, ancien professeur-documentaliste à l’ÉSPÉ de Lorraine et ancien responsable de la préparation au concours interne dans l’académie de Nancy-Metz, coauteur avec Elodie Royer de Le professeur documentaliste (Réseau Canopé, 2019).

    #Anne_Cordier #Education_Médias_Information #France_culture #Grandir_informés

  • Comment « éduquer aux médias » aujourd’hui ? - Vivement l’Ecole !
    http://demain-lecole.over-blog.com/2023/03/comment-eduquer-aux-medias-aujourd-hui.html

    la citation

    « Il faut rappeler que l’accès à l’information est un droit, que c’est une chance de pouvoir s’informer aujourd’hui, et on pourrait même aller plus loin en disant que c’est une chance de prendre le risque de tomber sur une mauvaise information et d’exercer son esprit critique. On parle de stress et de fatigue, mais il y a une notion qui est importante c’est celle de plaisir, la joie de s’informer en famille ou à l’école, ensemble », Anne Cordier

    #Anne_Cordier #Education_médias_information

  • Janvier 2023, L’Evaluation de l’information | Radio nomade
    http://www.radionomade.fr/janvier-2023-levaluation-de-linformation

    Un podcast avec Mônica Macedo-Rouet et Alexandre Serres autour du livre « Savoir Chercher »

    « L’Evaluation de l’information »

    Invité(e))s : Mônica Macedo-Rouet, professeure des Universités en psychologie à l’université CY Cergy Paris Université, précédemment professeure en sciences de l’éducation à l’université Paris 8, Alexandre Serres, maître de conférence honoraire en sciences de l’information et de la communication à l’université Rennes 2, membre fondateur du groupe de recherche sur les cultures et la didactique de l’information (GRCDI).

    Comment évaluer l’information ? Et d’ailleurs qu’est-ce qu’évaluer l’information ?

    C’est à ce questionnement que nos deux invités tentent de répondre au travers de leurs ouvrages respectifs.

    Alexandre Serres dans son livre de 2012 : « Dans le labyrinthe : évaluer l’information sur internet » aux éditions C&F, présente une sorte d’état des lieux sur le sujet, à l’heure du numérique, d’internet et des réseaux sociaux du web 2.0, sachant que nous sommes passés sur cette question, dit-il, de l’ordre du documentaire à l’ordre géostratégique. Entre brouillage formel, brouillage des sources, brouillage des genres au regard des seules ressources documentaires papiers d’avant, et l’apparition de nouvelles valeurs, comme celles du buzz, de l’affectif avec les likes par exemple, ou de l’évaluationnite mais aussi du collaboratif, Alexandre Serres rappelle les menaces qui planent sur internet, les trois dragons comme les nomme François Bernard Huygue, à savoir la désinformation, la mésinformation, et la surinformation, et appelle notamment de ses vœux le développement d’une éducation à l’évaluation de l’information,

    Finalement c’est à ce travail que Monica Macedo-Rouet tente justement de répondre de son côté dans son ouvrage : “Savoir chercher : pour une éducation à l’évaluation de l’information” édité tout récemment en 2022, également aux éditions C&F. En s’appuyant sur un vaste ensemble d’études et de recherches de ces 10, 20 dernières années, menées auprès de primaires, collégiens, lycéens comme étudiants, Monica Macedo-Rouet reconsidère tout d’abord la notion de lecture, lecture papier d’abord et/ou numérique, et au-delà lecture hypertextuelle ou multidocumentaire sur le web ou encore de l’hypermédia. Posant ainsi la nécessité d’appréhender aujourd’hui la lecture non plus seulement comme la lecture d’un simple texte mais également celle d’une recherche et d’une évaluation, Monica Macedo-Rouet réinterroge à la suite la question des sources, comme celles de la crédibilité et de la pertinence d’un contenu et d’une information. En témoignant ainsi de la pratique des enfants et adolescents sur cette question de l’évaluation de l’information, Monica Macedo-Rouet rappelle les courants qui ont précédé celle-ci, comme l’éducation aux médias, la maitrise de l’information ou la littératie multidocumentaire pour n’en citer que quelques-uns, pour finalement proposer à l’aune des nouvelles études engagées, auxquelles elle a elle-même largement participé, des pistes, des préconisations, dans le but de répondre à ce nouvel enjeu essentiel qu’est devenu aujourd’hui la nécessaire éducation à l’évaluation de l’information.

    Plus d’infos :
    https://cfeditions.com/savoir-chercher
    https://cfeditions.com/Labyrinthe
    Lire la suite
    Article précédent Septembre 2022, Mémoire et engagement
    Publié dans FPP 106.3FM
    Étiqueté avec Ecole, Education, enfants, Livres, médias, Pédagogie, sociologie

    #Evaluation #Education_médias_information #Monica_Macedo_Rouet #Savoir_chercher #Alexandre_Serres #Dans_le_labyrinthe #Podcast

  • Culture numériques enfantines : un impensé de l’EMI ? | Enssib
    https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/visionner/70337-culture-numeriques-enfantines-un-impense-de-l-emi

    Description : Conférence d’Anne Cordier, enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lorraine, spécialiste des usages et pratiques numériques, particulièrement des jeunes, ainsi que de leurs usages et pratiques de l’information et des médias. Alors que l’existence d’une « culture numérique adolescente » est établie, celle d’une culture numérique enfantine reste un impensé tant pour la recherche que pour le monde social et éducatif. Nous nous interrogerons sur cet « angle mort » de réflexion éducative, puis ferons état d’une démarche de recherche qui a consisté à caractériser et documenter les pratiques numériques d’élèves scolarisés en cycles 2 et 3 dans la famille et dans la classe.

    #Anne_Cordier #Education_Médias_Information

  • Dans les smartphones des collégiens | Making-of
    https://making-of.afp.com/dans-les-smartphones-des-collegiens

    Vaulx-en-Velin- Scènes de torture, débats enflammés sur le blasphème, obsession pour la répression de la minorité ouïghoure en Chine : en passant presque trois mois avec des collégiens français, je ne pensais pas découvrir de telles choses dans leurs smartphones sur leurs pratiques informationnelles. Et être si loin d’eux.

    Avec ma consoeur du journal Le Monde, Delphine Roucaute, nous avons effectué cette année “une résidence” au sein du collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin, une zone d’éducation prioritaire près de Lyon, dans le sud-est de la France. Deux heures par semaine, soit 118 heures de rencontres et ateliers avec quelque 275 élèves, surtout des jeunes âgés de 14-15 ans.

    Au fil de l’eau, les débats devenaient plus constructifs. “Cette proximité élèves/journalistes a permis de faire sauter les cadenas, d’ouvrir la parole. J’en ressors convaincue qu’il faut instaurer des temps d’échange autour de l’actualité dans toutes les matières”, même scientifiques, analyse Flore Charbouillot, la professeure-documentaliste du collège qui fut, avec une dizaine d’autres, un moteur essentiel dans cette aventure. Finalement, nos objectifs sont bien ceux-là : aider ces adolescents à accepter la parole contradictoire, à débattre, à avoir envie de s’informer. Pour être des citoyens éclairés.

    Il nous manque les relais, leurs canaux. Car ils s’informent entre eux et sans filtre. Les Gafa investissent pour l’éducation aux médias, le gouvernement a pris la mesure du problème. Mais quelles actions sont vraiment efficaces ? Nous, journalistes bénévoles d’Entre les lignes sommes convaincues que la rencontre est essentielle et que le numérique ne remplacera jamais la force du témoignage et du débat.

    Le fact checking est utile mais ce ne sont pas des formats vers lesquels ils se tournent spontanément. Plutôt que de contrer, il faudrait attiser leur envie de creuser, par eux-mêmes, certains sujets. Pour cela, il faut être réactif. S’appuyer sur la viralité du post d’un rappeur ou d’un footballeur sur les Ouïghours, pour tenter de réagir sur leurs canaux et leur parler du sujet. Faut-il avoir de très jeunes journalistes ? Des relais chez les influenceurs ? Des vigies sur Snapchat ? Des narrations différentes comme ce podcast sur notre résidence ?

    #Education_médias_information #Journalisme #Adolescents

  • Contre les fake news, les enfants de Vaulx-en-Velin sont à bonne école - Autres - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/divers/contre-les-fake-news,-les-enfants-de-vaulx-en-velin-sont-a-bonne-ecole,n661

    Pendant trois mois, des écoliers et collégiens de Vaulx-en-Velin suivent les ateliers de deux journalistes. Au menu ? Une analyse des médias, la réalisation de petits films et l’écriture d’un livre... À l’occasion de la Semaine de la presse, du 23 au 28 mars, cette initiative, dans un territoire défavorisé de la banlieue lyonaise, permet de rappeler les bienfaits d’un décryptage de l’information, dès l’enfance.

    On écrit un livre sur le harcèlement et l’homophobie avec notre prof de français, Mme Martinez. Et on va en faire un film ! » Maïssa, Kenza, Manahel et Assia sont enthousiastes. En classe de troisième au collège Henri-Barbusse de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, les quatre adolescentes affichent une belle énergie. Avec leurs camarades, elles participent chaque semaine depuis début janvier à des ateliers d’éducation aux médias. L’idée du film est née ici : répartis en petits groupes, les élèves doivent raconter « leur » Vaulx-en-Velin dans une vidéo d’une minute trente maximum qu’ils tourneront avec un téléphone portable, en vue d’une diffusion sur un compte Instagram spécialement créé. D’autres veulent filmer des cross (rodéos) sauvages à moto dans le quartier, plancher sur le parler vaudais, retracer l’évolution architecturale de la ville façon avant-après ou narrer le quotidien du… commissariat du coin.

    #Education_médias_information #Journalisme

  • Enseignant·es face à « L’éthique du numérique » | Cultures de l’Information
    https://cultinfo.hypotheses.org/217

    L’éthique peut se définir comme le cadre d’action à travers un ensemble de valeurs que les individus se fixent en dehors de normes juridiques ou morales extérieures. Dans une société démocratique où chacun est renvoyé à sa responsabilité de sujet libre et où la technique a ouvert un champ de possibilité immense, elle revêt une importance considérable dans une perspective humaniste. Si l’éducation s’est toujours située, dans la tradition de Condorcet, en dehors de choix religieux et moraux propres aux familles, elle ne peut faire l’économie de la question de l’éthique, tant du côté des enseignant·es soumis·es à des principes déontologiques qu’ils·elles intègrent dans leur formation, que du côté des élèves qui sont sensibilisés à leurs responsabilités individuelles vis-à-vis des autres et du collectif.

    L’introduction du numérique à l’école, qui correspond aussi à une intrusion du monde extérieur dans un espace relativement clos, pose de nouvelles et importantes questions, souvent perturbantes, parce qu’à travers le numérique dans ses potentialités informationnelles, l’intégrité, la santé, la liberté, l’autonomie individuelles sont susceptibles d’être menacées. Cette question touche et inquiète particulièrement les enseignant·es. En effet, « l’éthique du numérique » est une dimension systématiquement mentionnée dans les textes institutionnels de cadrage pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI), mise en place à la rentrée 2015 dans les premier et second degrés d’enseignement : il s’agit de favoriser une « citoyenneté numérique », par une compréhension des phénomènes informationnels dans toutes leurs dimensions (MEN, 2015).

    #Education #Ethique #Education_medias_information

  • De quelle éducation aux médias avons-nous besoin ? | InternetActu.net
    http://www.internetactu.net/2018/06/06/de-quelle-education-aux-medias-avons-nous-besoin/#comment-1200553
    /assets/images/logo_ia.png

    Lors du dernier SXSW consacré à l’éducation, la chercheuse américaine danah boyd (@zephoria) a, comme à son habitude, délivré une très intéressante conférence sur la question de l’éducation aux médias (vidéo) devant un parterre de spécialistes. Intéressante parce qu’elle remettait en question certaines approches faciles ou rapides de la façon dont on considère l’éducation aux médias

    L’éducation aux médias à l’heure de la post-vérité

    danah boyd avait commencé à éclairer ces questions dans un article publié l’année dernière. Elle y soulignait déjà que pour elle, les deux solutions pour combattre la désinformation, à savoir l’éducation aux médias et les initiatives de vérification de l’information, oublient de prendre en compte le contexte culturel de notre consommation d’information.

    « Lorsque les élèves sont invités à comprendre le fonctionnement des médias, on leur enseigne à être critique, tout en soulignant que certaines publications sont plus dignes de respect que d’autres. Or, tout le monde n’est pas d’accord sur ce qui fait une source fiable. Aux États-Unis (pas seulement) nous vantons la responsabilité personnelle. » Chacun est son propre maître : tant et si bien que chacun est sensé comprendre par exemple la finance pour gérer efficacement sa retraite. Cette logique culturelle libérale est très forte. Mais elle a également des conséquences pour la connaissance et l’information. « Tout ce qu’ils ont à faire est de « faire les recherches » par eux-mêmes et ils sauront mieux que quiconque ce qui est réel ». Ce qui n’est pas sans poser problème, comme le pointe une étude récente de Francesca Tripodi pour Data & Society, l’Institution de recherche que dirige danah boyd, qui a observé les pratiques de recherches d’information de conservateurs américains et qui souligne que ni Google, ni les termes que l’on recherche ne sont neutres. Les recherches visant à vérifier des faits finissent par les imposer. Tripodi parle ainsi « d’inférence scripturale » pour décrire les méthodes de recherche de ces publics, profondément influencés par leurs propres convictions et par les termes qu’utilisent les médias conservateurs auprès de leurs publics qui les invite à s’informer sur ceux-ci plutôt que sur d’autres, comme l’explique le Washington Post. Les différences de termes utilisés vous conduisent à faire des recherches différentes et à des résultats différents et orientés.

    #danah_boyd #Médias_sociaux #EMI #Education_Médias_information #Pensée_critique #Culture_participative