• La #justice confirme enfin l’#illégalité de #Briefcam

    #Victoire totale aujourd’hui au tribunal administratif de Grenoble ! L’affaire opposant La Quadrature du Net à la ville de #Moirans, en Isère, s’achève par une décision reconnaissant l’illégalité du logiciel de #vidéosurveillance algorithmique Briefcam. La justice ordonne à la commune de cesser immédiatement l’utilisation de ce #logiciel.

    Le logiciel de Briefcam est installé en toute opacité dans de très nombreuses communes de France. Techniquement, il permet d’appliquer des #filtres_algorithmiques sur les images de vidéosurveillance pour suivre ou retrouver les personnes en fonction de leur apparence, leurs vêtement, leur genre ou encore leur visage via une option de reconnaissance faciale. Depuis des années, nous dénonçons la dangerosité de cette #vidéosurveillance_algorithmique (#VSA) qui est un outil inefficace et utilisé surtout pour le contrôle des populations dans l’#espace_public. En parallèle, nous rappelons constamment son illégalité manifeste et le laisser-faire des pouvoirs publics.

    Ainsi, nous avons récemment critiqué la prise de position de la CNIL venue au secours de la police et la gendarmerie nationale, qui utilisaient ce logiciel depuis 2015 et 2017 sans l’avoir déclaré. La CNIL avait validé leur interprétation juridique farfelue pour sauver leur utilisation de ce logiciel dans le cadre d’enquête.

    Or, dans cette affaire contre l’utilisation de Briefcam à Moirans, la CNIL était opportunément intervenue quelques semaines avant l’audience pour affirmer que Briefcam serait légal si utilisé par une commune pour répondre à des réquisitions judiciaires. La décision du #tribunal administratif de Grenoble vient donc contredire frontalement cette position : il estime que le logiciel Briefcam met en œuvre un traitement de #données_personnelles disproportionné et qui n’est pas prévu par la loi, y compris dans le cas particulier d’enquêtes judiciaires.

    Cette décision d’illégalité est une #victoire sans précédent dans notre lutte contre la VSA. Les habitant·es de toute ville, à l’instar de Saint-Denis, Reims ou encore Brest qui ont choisi de mettre en place ce type de #surveillance_algorithmique, peuvent légitimement en demander l’arrêt immédiat. Les promoteurs politiques et économiques de la #Technopolice doivent faire face à la réalité : leurs velléités de #surveillance et de #contrôle de la population n’ont pas leur place dans notre société. La CNIL n’a plus d’autre choix que d’admettre son erreur et sanctionner les communes qui continueraient d’utiliser de la VSA.

    https://www.laquadrature.net/2025/01/30/la-justice-confirme-enfin-lillegalite-de-briefcam
    #efficacité #inefficacité #algorithmes

  • #Plastique, l’#escroquerie du #recyclage

    La fin de l’âge du fer ? Au début des années 1960, scientifiques et plasturgistes prédisent que les progrès fulgurants dans la fabrication des #polymères permettront aux plastiques de détrôner métaux, verres et bois sur le podium des matériaux dominants. Chacun s’extasie. Le sémiologue Roland Barthes qualifie en 1957 le produit de la distillation du pétrole de « substance alchimique », de « matière miraculeuse ». Un an plus tard, le poète Raymond Queneau succombe au chant du styrène et à l’esthétique des « innombrables objets au but utilitaire » appelés à surgir du naphta, ce liquide provenant du raffinage à partir duquel se fabriquent l’essentiel des plastiques (1). Au XXIe siècle, les plastiques écrasent effectivement la concurrence. Entre 1950 et 2015, le secteur pétrochimique en a produit plus de 8 milliards de tonnes, surtout au cours des vingt dernières années, et l’accélération se poursuit (2).

    Après l’extase, l’effroi : soixante-dix ans plus tard, 350 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année sur le monde. La pollution qu’ils engendrent fait peser sur les vivants et non-vivants une menace aussi lourde que documentée (3). On boit, on mange, on respire du plastique. Pour faire face à ce cataclysme synthétique, les industries pétrochimiques promeuvent sans relâche une solution selon elles miraculeuse : le recyclage, avec son ruban de Möbius - une flèche circulaire conçue par les lobbies à la fin des années 1980 -, symbole d’une économie où rien ne se perd et tout se transforme. Une économie qui continue donc à produire ce poison environnemental, mais sous une forme partiellement réutilisable.

    Célébré comme plus intelligent et respectueux de la nature que l’incinération ou la mise en décharge, ce procédé a fini par s’imposer au nombre des priorités politiques mondiales. Le résultat laisse perplexe : après quatre décennies de propagande, moins de 10 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produit et jeté entre 1950 et 2017 a fait l’objet d’un recyclage (4). Pourtant, l’Europe et, singulièrement, la France ont adopté ce mot d’ordre avec un enthousiasme déconcertant.

    En 2019, Matignon fixe un objectif stratosphérique : 100 % des déchets plastiques nationaux recyclés en 2025. La méthode ? Rendre les industriels responsables du destin des objets polymères qu’ils produisent. L’approche française s’inscrit dans la droite ligne de celle impulsée par la Commission européenne : obligation faite aux États membres depuis 2021 d’interdire les plastiques à #usage_unique et d’utiliser au moins 30 % de matériaux recyclés dans les #bouteilles plastifiées ; recyclage en 2030 de 55 % des déchets d’#emballages plastiques (5).

    Alléchés, les industriels européens ne tardent pas à communiquer sur des #technologies « novatrices » ajustées à la nouvelle législation européenne. En 2022, les chimistes #BASF et #Borealis, l’emballeur #Südpack et le laitier bavarois #Zott claironnaient la mise au point d’un prototype d’emballage multicouche de mozzarella entièrement réalisé en nylon et polyéthylène recyclés. Mais ces « projets-pilotes » largement médiatisés représentent une goutte d’eau dans l’océan des ambitions politiques. D’autant qu’en période d’#austérité les #investissements d’infrastructure nécessaires à la collecte et au #tri des #déchets plastiques se trouvent rarement en tête des priorités, tant en Europe qu’aux États-Unis. D’où ces révélations aussi spectaculaires que banales, comme celle qui épouvanta l’été dernier Mme #Brandy_Deason, habitante de Houston, au Texas : quelques jours après avoir placé un traceur dans ses déchets plastiques destinés au conteneur recyclage, elle les géolocalisa non pas dans un centre de traitement dernier cri, mais dans une décharge géante à ciel ouvert (6).

    Ce cas extrême met en évidence le poids des considérations économiques dans l’#échec du recyclage. Du fait d’une production surabondante d’#éthylène, produit à partir du #pétrole ou du gaz, le prix du plastique « vierge » s’effondre et mine la #rentabilité des recycleurs européens, dont l’activité consiste en grande partie à retraiter le #polyéthylène (polymère de l’éthylène). Dans un monde guidé par la boussole du calcul coût-avantage, pourquoi les industriels et les distributeurs européens privilégieraient-ils des produits recyclés plus chers que le neuf ? En Allemagne, l’usine #Veolia de Rostock recyclait annuellement environ 36 000 tonnes de #polyéthylène_téréphtalate usagé (#PET). Elle a fermé ses portes car, selon la direction, l’#industrie_agro-alimentaire rechignait à soutenir ce produit plus vert mais plus cher. Non loin de là, un tribunal néerlandais a déclaré en faillite l’usine de recyclage de plastique d’#Umincorp, à Amsterdam (7). À moins que l’Union européenne n’édicte de nouvelles #réglementations plus contraignantes, le recyclage occidental ne pourra concurrencer l’orgie d’éthylène. D’autant que de nouveaux sites de production de ce composé chimique s’apprêtent à sortir de terre en Chine, aux États-Unis et en Arabie saoudite, ce qui, à demande constante, orienterait les #prix à la baisse.

    Mais la grande escroquerie du recyclage réside ailleurs : le procédé n’a jamais été viable, ni techniquement ni économiquement ; les industriels le savent de longue date, mais jouent avec succès sur la corruptibilité des pouvoirs et la crédulité du public. Un rapport du Center for Climate Integrity (CCI) publié en février 2024 a détaillé un secret que nul au fond ne voulait exhumer (8). Pendant des décennies, les grandes compagnies pétrochimiques ont sciemment provoqué la crise des #déchets_plastiques. « Ils ont menti, affirme M. Richard Wiles, un responsable du CCI. Voici venu le temps de rendre des comptes pour les dégâts qu’ils ont commis. »

    Sur les milliers de variétés produites, seules deux présentent des propriétés qui rendent le recyclage viable à ce jour : les PET et les #polyéthylènes_à_haute_densité (#PEHD). Le procédé nécessite donc un tri méticuleux qui renchérit le coût et conduit à écarter les éléments composés d’alliages de plastiques ou de plusieurs matériaux que l’on trouve dans de nombreux objets jetables. Un flacon et un bocal tous deux en PET devront être séparés s’ils comportent des additifs ou des colorants différents, de même que les bouteilles en PET vertes et transparentes. Autre difficulté de taille : les plastiques se dégradent à chaque #réutilisation et ne peuvent donc être réemployés qu’une fois ou, plus rarement, deux fois. Faute de quoi non seulement leurs propriétés se dénaturent, mais leur #toxicité peut s’accroître.

    La filière pétrochimique n’a jamais rien ignoré de ces obstacles structurels. Pour désarmer la mobilisation qui enfle contre les décharges à ciel ouvert ou la mode du jetable, et éviter le risque d’une réglementation trop contraignante, elle adopte au milieu des années 1980 l’idée du recyclage. En 1984 naît une fondation réunissant la pétrochimie et les embouteilleurs axée sur un engagement en faveur de ce procédé. L’année suivante, le secteur lance en grande pompe un centre de recherche à l’université Rutgers, dans le New Jersey, puis un projet-pilote de recyclage à Saint Paul, dans le Minnesota, alors que le conseil municipal de la ville venait juste d’interdire le polystyrène. Derrière les portes closes, personne n’y croit. « Il se peut qu’un jour cela puisse devenir une réalité, observait en 1994 un représentant d’#Eastman_Chemical lors d’une conférence sur le sujet. Il est plus probable que nous nous réveillerons et comprendrons que nous n’allons pas nous sortir de la question du recyclage des déchets solides. » Peu importait au fond puisque, comme le déclarait un employé d’Exxon au personnel de l’American Plastics Council (APC) : « Nous sommes engagés dans les activités de recyclage des plastiques, mais nous ne sommes pas tenus à des résultats. »

    Depuis quarante ans, l’« #engagement » consiste en une série de #campagnes de #désinformation et d’#enfumage sur les #mirages du recyclage. Elles mobilisent tantôt les #multinationales de la #pétrochimie, leurs associations professionnelles, leurs fondations, tantôt leurs multiples groupes de façade. À la fin de la décennie 1990, l’interdiction du polystyrène et du #polychlorure_de_vinyle (#PVC) dans plusieurs États accélère le mouvement. « Nous devons agir à la base et mener une guerre de guérilla comme nos adversaires », note un participant lors d’une réunion de l’Association européenne des producteurs de plastiques (Plastics Europe) le 2 janvier 1994. Des millions de dollars gonflent les caisses des agences de communication pour vendre la « solution » et riveter dans les consciences les mots : « modernité », « #innovation_technologique », « #efficacité », « engagement », « approche intégrée pour la gestion des plastiques », « avantage économique », etc. L’industrie chante désormais les vertus du « #recyclage_avancé », un procédé d’#incinération ou de #dégradation_chimique, plus polluant que la méthode classique, et qui ne produit que 1 à 14 % de matière réutilisable.

    Les pétrochimistes ont gagné leur bataille : en 2021, les États-Unis ne recyclaient que 5 à 6 % de leurs déchets plastiques (9) ; et l’industrie produisait toujours plus de #polymères. En 2022, le procureur général de Californie a lancé, sur la base du rapport du CCI, une enquête ciblant les fabricants « pour leur rôle dans la crise globale de la #pollution_plastique ». Mais quel tribunal international mettra l’humanité à l’abri de leur conduite criminelle ?

    Note(s) :

    (1) Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 2010 (1re éd. : 1957) ; Raymond Queneau dans Le Chant du styrène, 1958, film commandé à Alain Resnais par le groupe de pétrochimie Péchiney.

    (2) Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law, « Production, use, and fate of all plastics ever made », Science Advances, vol. 3, n° 7, 2017.

    (3) Lire Mickaël Correia, « Le plastique, c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

    (4) Atlas du plastique. Faits et chiffres sur le monde des polymères synthétiques, Fondation Heinrich Böll - La Fabrique écologique - Break Free From Plastic, 2020.

    (5) Alex Scott, « Europe hardens stance on plastic recycling », Chemical and Engineering News, vol. 97, n° 29, Washington, DC, 2019.

    (6) Rachel Dobkin, « Woman drops AirTag in recycling to see if plastics are actually recycled », Newsweek, New York, 2 septembre 2024.

    (7) Alex Scott, « Global plastics glut and weak regulations hurt European recyclers », Chemical and Engineering News, vol. 102, n° 4, 2024.

    (8) Davis Allen, Alyssa Johl, Chelsea Linsley et Naomi Spoelman, « The fraud of plastic recycling. How big oil and the plastics industry deceived the public for decades and caused the plastic waste crisis » (PDF), Center for Climate Integrity, février 2024, dont sont tirées les citations suivantes. Cf. également Dharma Noor, « "They lied" : Plastics producers deceived public about recycling report reveals », The Guardian, Londres, 15 février 2024.

    (9) « The real truth about US plastic recycling rate », Beyond plastics, mai 2022.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2024/11/LARBI_BOUGUERRA/67771
    #green-washing #coût #mensonge #dégradation #réemploi

  • La #robustesse du vivant, selon #Olivier_Hamant

    Contrairement aux sociétés humaines, qui évoluent selon un impératif de #performance, le #vivant n’est ni efficace, ni efficient. Au contraire, il #gaspille, Qu’est-ce qui fait du vivant un monde « robuste » ? En quoi la robustesse est-elle incompatible avec la performance dans le vivant ?

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-l-idee/questions-du-soir-l-idee-emission-du-mercredi-13-novembre-2024-8366249
    #podcast #audio
    #efficacité #Darwin #évolution

  • Le #contre-budget du #NFP ferait mieux que le budget de Barnier pour réduire le #déficit

    L’économiste #Anne-Laure_Delatte détaille l’#impact macroéconomique du contre-budget présenté par le NFP et démontre qu’il serait plus efficace pour réduire le déficit que celui proposé par le gouvernement.

    Dans leurs prévisions de croissance les plus récentes, les économistes de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) estiment que la croissance française, en 2025, serait divisée par deux si le budget déposé par le gouvernement Barnier était adopté en l’état.

    Plus précisément, leurs calculs aboutissent à un effet récessif de 0,8 point de PIB, une prévision proche de celle de 0,6 point de PIB (Produit intérieur brut) que j’ai présentée ici récemment. Cette réduction de l’activité serait accompagnée d’une suppression de 130 000 emplois, selon la même prévision. La décision de couper les dépenses publiques – tout en augmentant les prélèvements – a donc un coût social important.

    Sur les plateaux, dans les journaux, les intervenants répètent à l’envi que nous n’avons pas le choix : notre pays est endetté jusqu’au cou, il faut en passer par là pour réduire le déficit. Même quand il est établi que la dégradation budgétaire est en grande partie due à la baisse des prélèvements obligatoires depuis 2017 ? Oui, nous n’aurions pas le choix !

    Remettre en question cette affirmation est très difficile, voire inaudible : on passe pour un·e idéologue ou un·e irréaliste. Comme toujours, quand un récit s’installe aussi bien, il est utile de l’éprouver : existe-t-il une alternative moins douloureuse et crédible ?

    C’est précisément ce qu’affirme le Nouveau front populaire (NFP), qui a présenté sa propre stratégie budgétaire le 9 octobre 2024. Qu’est-ce qui diffère de celle du gouvernement Barnier ? Aurait-elle eu un coût social et des effets sur l’activité différents ?
    Différence de philosophie

    Comme le gouvernement, le NFP compte lever de nouvelles recettes. Mais dans une plus grande mesure, puisqu’elles sont chiffrées à 49 milliards d’euros, contre 30 pour le Projet de loi de finances (PLF) 2025. Au-delà des montants, leurs stratégies divergent.

    La dissemblance majeure tient à l’usage des recettes : « Grâce aux mesures fiscales [proposées], notre pays serait en mesure de réduire le déficit tout en augmentant immédiatement les investissements dans les services publics et les secteurs d’avenir », dit le document.

    Le NFP consacre donc une partie des 49 milliards à réduire le déficit budgétaire et le reste à financer des dépenses publiques dites d’avenir. La philosophie est très différente de celle du gouvernement Barnier, qui est centrée sur la simple réduction du déficit, au prix d’effets récessifs significatifs (la moitié de la croissance). A l’inverse, le contre-budget du NFP prévoit une augmentation des dépenses publiques. Comment est-ce que cela peut réduire le déficit public ? Est-ce soutenable ?

    Pour y répondre, je reprends la même méthodologie que précédemment, basée sur les multiplicateurs budgétaires de chaque mesure envisagée. Le tableau ci-dessous présente les mesures du contre-budget NFP et les traduit en impulsions budgétaires.

    Les lecteurs et lectrices intéressées trouveront les détails des mesures fiscales dans le document du NFP, mais pour cet exercice, on peut retenir trois grandes sources de recettes fiscales.

    Il y a d’abord la suppression d’exonérations de cotisations sociales (pour les salaires au-dessus de deux fois le Smic) et d’une partie du crédit impôt recherche (CIR). Ce bloc rapporterait 11 milliards d’euros par an. Viennent ensuite les différentes taxes sur le capital (ISF vert, suppression du prélèvement forfaitaire unique (PFU), taxation de l’héritage et des superprofits), qui généreraient 29,5 milliards d’euros par an. Enfin, un dernier bloc comprenant la réforme de la taxe sur les transactions financières, de la taxe solidarité avion et de la fiscalité des collectivités locales, rapporteraient 8,5 milliards d’euros chaque année. En tout, les recettes supplémentaires sont donc chiffrées à 49 milliards d’euros. Combien sont consacrés à réduire le déficit et combien à augmenter les dépenses publiques ?

    Comme le communiqué du NFP ne donne pas de détail, on peut se baser sur les nouvelles règles européennes qui exigent une réduction annuelle du déficit de 0,6 point de PIB, c’est-à-dire 18 milliards d’euros. Il resterait donc 31 milliards d’euros (soit un point de PIB) pour les dépenses d’avenir.

    Pour simuler les effets d’une telle impulsion, comme précédemment, j’utilise les multiplicateurs budgétaires et fiscaux issus du modèle Mésange développé par l’Insee et le Trésor (Bardaji et al. 2017), que je complète avec un multiplicateur issu du modèle de l’OFCE (impôt sur les sociétés). Ils sont présentés ci-dessous.

    Les deux colonnes présentent les effets en 2025 et 2026. Comme précédemment, il est intéressant de constater que les effets augmentent dans le temps car l’ajustement de la demande est progressif.

    Selon le modèle, les effets augmentent même pendant cinq ans, mais comme précédemment, je ne présente les simulations que pour les deux premières années, étant donné l’incertitude politique actuelle. Toutefois, si la valeur des multiplicateurs est la même qu’auparavant, leur effet va différer parce que les dépenses augmentent plutôt que de baisser. C’est ce que révèlent les résultats ci-dessous.

    Les dépenses publiques proposées par le NFP génèrent 0,78 point de PIB d’activité supplémentaire en 2025 et 1,06 point de PIB en 2026. Ce surcroît d’activité est toutefois réduit par les effets récessifs des prélèvements obligatoires, qui s’élèvent à 0,66 point de PIB au total (la somme des effets de chaque impôt en plus). Notons que l’effet le plus coûteux est lié à la réforme de la fiscalité du patrimoine qui « coûte » en tout 0,44 point de PIB.

    Toutefois, les effets récessifs sont inférieurs aux gains d’activité, ce qui entraîne un effet agrégé total positif dès la première année : une légère augmentation du PIB de 0,21 point, soit 6 milliards d’euros par rapport aux prévisions actuelles. Ce surcroît d’activité génère un peu plus de 3 milliards de recettes supplémentaires.
    Un autre budget est possible, et il serait plus efficace

    Ainsi, entre les 18 milliards d’euros de recettes directement consacrés à la réduction du déficit et les 3 milliards de recettes supplémentaires liées au surcroît d’activité, le déficit se réduit de 21 milliards d’euros en 2025.

    En 2026, sans autre impulsion budgétaire, le déficit est réduit de 6 milliards (0,21 point de PIB) ce qui suggère qu’un nouvel effort de 12 milliards d’euros est nécessaire pour atteindre l’objectif annuel.

    La simulation met donc en évidence que, avec cette stratégie budgétaire, l’effort à réaliser en 2026 est très inférieur à l’effort de 2025. Ce résultat est opposé aux implications macroéconomiques du PLF 2025, qui exige un effort budgétaire chaque année plus important à cause des effets récessifs des coupes de dépenses publiques.

    Pour conclure, le programme du Nouveau Front populaire propose une stratégie budgétaire qui augmente les dépenses publiques, stimule l’activité économique et permet de dégager des recettes supplémentaires.

    A quoi consacrer ces nouvelles dépenses ? Le document du NFP suggère des investissements dans la transition et les services publics. Cela peut se justifier en effet, car en matière de crise écologique, chaque euro dépensé aujourd’hui réduit les dépenses de réparation demain. De plus, la croissance générée est a priori moins intense en carbone.

    Il y a bien une autre politique possible que celle proposée par le gouvernement Barnier. Et elle donnerait de meilleurs résultats pour la France.

    https://www.alternatives-economiques.fr/contre-budget-nfp-ferait-mieux-budget-de-barnier-reduire-d/00112970
    #budget #économie #efficacité

  • Meta vire plusieurs employés qui ont profité de leurs chèques-repas pour acheter du dentifrice Marie Debauche

    L’entreprise de Mark Zuckerberg a mis à la porte une douzaine d’employés qui auraient abusé du système de chèques-repas interne de l’entreprise.

    Meta, qui détient notamment Facebook et Instagram, a licencié une douzaine de membres du personnel à Los Angeles. La raison ? Ces derniers ont utilisé leurs chèques-repas offerts par l’entreprise pour acheter des articles ménagers, y compris du dentifrice, des verres à vin et du détergent à lessive. Cette vague de licenciements a été annoncée la semaine dernière, alors que Meta a programmé mardi dernier une restructuration de certaines équipes liées à WhatsApp, Instagram et Reality Labs, le service de réalité augmentée et virtuelle de l’entreprise.

    La "campagne d’efficacité" de Mark Zuckerberg

    L’entreprise offre à ses employés basés dans son vaste siège social de la Silicon Valley des crédits alimentaires chaque jour de travail, sorte de chèques-repas internes à l’entreprise. Les employés des bureaux sans cantine se voient donc offrir des crédits de livraison de nourriture au bureau. "Ils reçoivent 20 dollars pour le petit déjeuner, 25 pour le dîner et 25 pour le souper de la part de l’entreprise", explique le Financial Times, qui a révélé cette affaire par l’intermédiaire de différentes sources. Mais ces crédits repas doivent être exclusivement utilisés pour commander de la nourriture sur la plateforme Uber Eats ou Grubhub, la version américaine de Takeway.

    "Ils ont reçu un avertissement pour arrêter d’agir de la sorte. Mais trois mois plus tard, même après avoir arrêté leurs agissements, ils ont été renvoyés."


    Une source anonyme s’est exprimée sur la plateforme de messagerie anonyme Blind.

    Le souci, c’est que plusieurs employés ont "abusé de ce système de crédit alimentaire pendant une longue période », affirme une personne familiarisée avec la question. "Certains ont acheté des articles ménagers, y compris du dentifrice, des verres à vin et du détergent à lessive" , ajoute-t-elle, "tandis que d’autres recevaient des repas à la maison même si les crédits étaient destinés au bureau". Les personnes qui ont violé les règles de Meta ont donc été verbalement réprimandées. "Ils ont reçu un avertissement pour arrêter d’agir de la sorte. Mais trois mois plu s tard, même après avoir arrêté leurs agissements, ils ont été renvoyés" , a expliqué un employé de l’entreprise sur la plateforme de messagerie anonyme Blind.

    Sur cette même plateforme, une ancienne employée de Meta a écrit qu’elle avait utilisé 25 dollars de crédits pour acheter des articles comme du dentifrice et du thé de la pharmacie Rite Aid. "Les jours où je ne mangeais pas au bureau, par exemple si mon mari cuisinait ou si j’allais dîner avec des amis, je me suis dit que je ne devrais pas gaspiller mes crédits pour le dîner et que c’était pertinent de les utiliser autrement" , explique-t-elle. Ajoutant qu’elle avait été surveillée par le département des ressources humaines de Meta, avant d’être congédiée de manière inattendue. "C’était presque surréaliste que cela se produise" , a-t-elle écrit sur Blind.

    Cette vague de licenciements tombe en pleine "campagne d’efficacité" mise en avant par le directeur général de Meta, Mark Zuckerberg. Ce dernier avait annoncé environ 21 000 suppressions d’emplois en deux séries de licenciements en 2022 et 2023, appelant ces périodes des "années d’efficacité". Mais plusieurs employés ont affirmé au Financial Times que cette "campagne d’efficacité" est toujours en cours.

    Meta n’a pas commenté la vague de licenciements liée aux crédits alimentaires. Mais l’entreprise a toutefois déclaré qu’aujourd’hui, "quelques équipes de Meta procèdent à des changements pour s’assurer que les ressources sont alignées sur leurs objectifs stratégiques à long terme et leur stratégie d’implantation". _

    Source : https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/2024/10/18/meta-vire-plusieurs-employes-qui-ont-profite-de-leurs-cheques-repas-pour-ach
    #violence des #gafam et des #golden_boys #domination #surveillance #alimentation #efficacité #meta #restauration #alimentation #pauvreté #usa

  • Suisse : L’armée envoie des SMS aux mauvais destinataires au milieu de la nuit ats/ami

    Certains Suisses ont reçu par erreur un message de l’armée au milieu de la nuit. Destiné à ses membres actifs, le message, envoyé à environ 27’000 personnes, a aussi atterri dans les mauvaises boîtes de réception.

    Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a confirmé l’incident à Keystone-ATS, revenant sur une information publiée jeudi par Watson. https://www.watson.ch/schweiz/armee/652099056-schweizer-erhalten-irrtuemliche-sms-und-e-mails-armee-entschuldigt-

    Le message a été envoyé en raison d’un problème technique, indique le DDPS, qui ne peut pas quantifier le nombre de personnes qui ont reçu le message par erreur. Parmi eux, on trouve des militaires qui ne sont pas encore enregistrés auprès du gestionnaire de service.

    L’armée s’excuse auprès des personnes concernées pour les désagréments occasionnés.


    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/l-armee-envoie-des-sms-aux-mauvais-destinataires-au-milieu-de-la-nuit-28651307.h
    #guerre #technologie #téléphone #sms #smartphone #efficacité

    • Un utilisateur de wat n’a pas été étonné lorsqu’il a reçu un SMS peu après quatre heures du matin. L’expéditeur était l’armée qui écrivait : « Vous avez reçu un nouveau message sur www.portal-armee.ch. Salutations amicales, votre armée.
      . . . . .
      La nouvelle a été faite par l’utilisateur de watson : "J’ai été désarmé pendant plusieurs années. Je suis donc sorti de tout nouveau écrasement ou spam et je l’ai ignoré sans ouvrir le SMS."

      Mais plus tard le jour, un e-mail a suivi en plus du message texte. Il a ensuite examiné le SMS de plus près et s’est rendu compte que c’était en fait l’armée suisse : "Les nouvelles provenaient du même nombre dont j’avais reçu mes ordres de marche réels. Il y avait encore l’ancien processus de discussion."

      L’utilisateur watson a donc cliqué sur le lien, après quoi il est venu sur un portail de l’armée, "où vous devriez vous connecter avec votre numéro AHV pour regarder le message."

      Mais ce n’est pas tout : puisque ledit utilisateur de watson n’y était pas encore enregistré - "ce portail n’est pas apparu après mon temps" - un message est apparu qu’il recevrait également une lettre - "pour conclure ma demande".

      Probablement beaucoup (anciens) membres de l’armée
      Au cours du jeudi, il s’est avéré que l’utilisateur n’était pas le seul à avoir reçu le SMS et le courrier électronique inattendus. Plusieurs de ses anciens collègues de l’armée ont été enregistrés dans la discussion correspondante sur Whatsapp : "Tous ceux qui ont répondu les avaient eus. La plupart les avaient également rejetés comme spams ».

      Excuses de l’armée
      Le SMS doit-il être pris au sérieux – et combien d’hommes en Suisse pourraient être touchés ? a demandé à l’armée. Le porte-parole de l’armée Mathias Volken confirme :

      "En raison d’un problème technique dans le contexte de la publication de l’ordre de défilé numérique, des SMS et des notifications par courrier électronique ont été envoyés par erreur depuis la plateforme "Portal-armee.ch" aux membres de l’armée jeudi matin.

      Pour les membres de l’armée qui ont reçu la notification par erreur, ce sont des personnes qui ne sont pas encore enregistrées "sur le responsable du service". "Cela peut ignorer la notification, il n’y a pas besoin d’agir", déclare Volken.

      Le bogue a été identifié dans l’intervalle et sera résolu immédiatement. "L’armée présente ses excuses aux personnes concernées pour les désagréments.

      La nouvelle a été envoyée à un total d’environ 27 000 membres de l’armée.
      Source : https://www.watson.ch/schweiz/armee/652099056-schweizer-erhalten-irrtuemliche-sms-und-e-mails-armee-entschuldigt-

  • 200 milliards : le #coût exorbitant des #aides_publiques_aux_entreprises

    Près de 200 milliards d’euros. C’est le montant des #aides_publiques versées aux grandes #entreprises_privées sans aucune contrepartie. Ce montant a été révélé par une étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et du Clersé (groupe de chercheurs de l’université de Lille). Il s’agit du premier #budget de l’État : plus de 30% de son budget total, et deux fois plus que le budget de l’Éducation nationale. #Subventions_directes, #niches_fiscales et sociales en tout genre ou encore #aides régionales et européennes, ces 200 milliards prennent des formes diverses, mais ont une même finalité : partir en poussière chez des intérêts privés, plutôt qu’au service de la collectivité.

    Le #capitalisme français est sous #perfusion, selon le titre même de l’étude de l’Ires. Il ne survit qu’avec l’aide d’un État qui lui donne tout sans rien attendre en retour. Une histoire d’amour et de dépendance donc ; au détriment d’une #politique_économique sensée. Toutes les études, y compris celles des services ministériels eux-mêmes, le montrent : les effets de ces milliards d’aides sont faibles voire inexistants. Pour la dernière étude de l’Ires : « L’#efficacité des allègements du coût du travail se trouve sans doute ailleurs : dans le soutien apporté aux marges de l’entreprises« . La puissance publique utilise donc l’argent du contribuable pour augmenter le profit du secteur privé.

    Résultat : pas de création d’emplois, pas de hausse des salaires, pas de relocalisations de l’industrie, mais une augmentation des dividendes des actionnaires. Pourtant, Emmanuel Macron et son gouvernement refuse toujours fermement de s’attaquer à ce premier poste de dépense. Il a même augmenté les niches fiscales de 10 milliards d’euros pour 2024, le même montant qu’il a retiré aux #services_publics. Une politique qui entraîne la #France droit dans le mur. Notre article.

    D’où viennent ces 200 milliards ?

    Le gâteau des #aides_aux_entreprises a considérablement grossi ces dernières années : l’État accorde 3 fois plus d’aides au #secteur_privé qu’en 1999. Et ce gâteau se découpe en plusieurs parts. Le magazine Frustration fournit un graphique de la répartition de ces aides (https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme). C’est environ 20% de #subventions directes de l’État ou des collectivités, 40% d’#exonérations de #cotisations_sociales, et 40% de niches fiscales et #baisses_d’impôts.

    Ces milliards d’aides ne tombent pas du ciel. Ils résultent très nettement des politiques des gouvernements libéraux depuis les années 2000. En particulier, des politiques d’Emmanuel Macron depuis 2017 et même avant, à la tête de l’Économie de François Hollande. Avant lui, les politiques de réduction des #cotisations_patronales des entreprises ont pavé le chemin sous Nicolas Sarkozy. Ensuite, le grand bond en arrière : la mise en place du #Crédit_d’Impôt_Compétitivité_Recherche (#CICE), qui a coûté à l’État plus de 100 milliards depuis 2013.

    Sa suppression permettrait de rapporter 10 milliards d’euros, a minima. La baisse pérenne des cotisations sociales est venue remplacer le CICE en 2019 par Macron, pour le même effet. D’autres dispositifs encore : le #Crédit_impôt_recherche (#CIR : sa suppression pour les grandes entreprises rapporterait 1.3 milliard), ou encore le #Pacte_de_Responsabilité (un ensemble de différents crédits d’impôts mis en place en bloc par François Hollande).

    Sous Macron, ces dispositifs perdurent et s’étendent. Ils cohabitent surtout avec d’autres milliards tendus par Macron aux entreprises. Par exemple, Macron a décidé seul de supprimer la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée_des_entreprises (#CVAE), qui bénéficiait aux collectivités territoriales, et de les rendre dépendantes aux recettes de la #TVA, l’impôt le plus injuste. Ce nouveau cadeau aux grandes entreprises coûte cette année 12 milliards d’euros, et coûtera 15 milliards en 2027.

    D’innombrables niches sont encore en vigueur : la niche « #Copé » (5 milliards d’euros) ou les niches fiscales défavorables au climat (19 milliards d’euros selon l’Institut d’étude pour le climat) pour ne citer qu’elles.

    200 milliards pour licencier ?

    Problème majeur : ces milliards d’aides aux entreprises se font sans contrepartie aucune. Bien souvent, elles permettent et encouragent même les attaques sociales des entreprises envers leurs salariés : baisses des salaires, #licenciements, #délocalisations, etc. Un exemple récent : l’entreprise #Forvia (ex-Forecia), fabricant français d’équipements automobiles. Depuis son lancement dans la filière de l’hydrogène, elle a touché 600 millions de subventions – et ce, hors CICE. Pourtant, le 19 février 2024, le directeur annonce d’une pierre deux coups le retour des bénéfices pour 2023 et la suppression progressive de 10.000 emplois pour les quatre prochaines années.

    Douche froide pour les salariés, dont l’entreprise annonce le même jour des bénéfices records et un grand #plan_de_licenciement qui ne dit pas son nom. L’Insoumission s’est entretenue avec des travailleurs de Forvia mobilisés contre la décision de leur direction. Ils dénoncent d’une même voix l’hypocrisie de leur direction mais aussi de la puissance publique :

    « On leur a donné 600 millions d’argent de l’Etat. Non seulement ils n’ont pas créé d’emplois mais en plus ils en suppriment. Ils touchent de l’agent pour virer les travailleurs, aussi simple que ça. C’était 600 millions pour un seul site de 300 salariés : ça fait 2 millions par salarié, et ils se permettent de fermer des sites. Juste pour leur marge. Et honnêtement, on a même l’impression que c’est nous qui payons le licenciement de nos collègues, puisqu’on va travailler plus pour compenser leur départ.« 

    Résultat direct et rationnel de l’absence de conditionnement social (et écologique) de ces aides publiques, les entreprises font ce qu’elles veulent de cet argent. Et Forvia est loin d’être la seule à profiter des aides d’entreprises pour augmenter ses marges au détriment des salariés, comme le soulignait l’étude de l’Ires. En 2019, le groupe #Michelin s’était déjà par exemple servi d’un crédit d’impôt (CICE) de 65 milliards d’euros pour délocaliser sa production en Pologne, en Roumanie et en Espagne.

    Et ces quelques exemples ne sont très certainement que l’arbre qui cache la forêt, au vu de l’ampleur des sommes engagées. D’une manière générale : beaucoup d’#argent_public pour les #actionnaires, qui aurait pu être consacré aux grands chantiers de #politiques_publiques. Combien d’écoles, d’hôpitaux, de lignes ferroviaires auraient pu être construits avec ces 200 milliards ? Combien de personnels soignants, de professeurs et d’AESH dans les écoles auraient pu être rémunérés ?

    Pour continuer d’arroser les entreprises, le Gouvernement fait les poches aux français

    Alors que le chantage à la dette et à la compression des dépenses repart de plus belle avec l’annonce des 5.5% de PIB de déficit, la #responsabilité de ces 200 milliards d’aides est immense. Le Gouvernement détourne les yeux de cette responsabilité et préfère concentrer ses attaques ciblées sur les dépenses sociales et les services publics. Les conséquences de ce récit politique sont déjà à l’oeuvre : moins 10 milliards d’euros passés par décret en février, multiples réformes de l’assurance-chômage, etc. Et d’autres coupes sont à venir pour atteindre les 3% de déficit d’ici 2027, jusqu’à 80 milliards d’euros de coupe selon Bruno Le Maire.

    Selon les mots de l’étude de l’Ires, « un État-providence caché en faveur des entreprises » se développe à l’heure où le Gouvernement détricote l’Etat-providence social. Romaric Godin résume la situation dans un article sur le chantage à la dette pour Mediapart : « L’épouvantail de la dette a pour fonction de démanteler ce qui reste de l’État social pour préserver les transferts vers le secteur privé et soutenir sa rentabilité face à une croissance stagnante.« 

    Plus encore, pour Benjamin Lemoine, sociologue et auteur de l’ouvrage L’Ordre de la dette (2022) : « Le maintien de l’ordre de la dette demande un dosage incessant entre le soutien au capital privé et une capacité à assurer sans chocs politiques le service de la dette, et depuis des années cette capacité repose entièrement sur le sacrifice de l’État social.« (https://www.editionsladecouverte.fr/l_ordre_de_la_dette-9782707185501)

    Derrière le refus du Gouvernement de s’attaquer aux aides aux entreprises, c’est donc tout un #modèle_économique qui ne veut être remis en cause par les macronistes. Le #capitalisme_français repose tout entier sur ce système de #soutien_public_au_capital. 200 milliards, cela commence à faire cher le fonctionnement de l’#économie.

    #Conditionnement_des_aides, suppression des niches fiscales inutiles : les recettes fiscales existent

    Un autre modèle est pourtant possible. Toutes les études sur les aides aux entreprises parlent d’une même voix : il faut conditionner les aides. Elles rejoignent ainsi les revendications de la France Insoumise depuis des années. La suppression du CICE est au programme de l’Avenir en Commun dès l’élection présidentielle de 2017. De même pour le CIR, et toutes les niches « anti-sociales et anti-écologiques ». La France Insoumise a ainsi publié ce 28 mars ses « 10 mesures d’urgence pour faire face à l’austérité » dans un document intitulé « Moins de dépenses fiscales, plus de recettes fiscales !« .

    Au programme : rétablir l’#ISF (+15 milliards), taxer les superprofits (+15 milliards), supprimer le CICE (+10 milliards), supprimer le CIR (+1.3 milliards), supprimer les niches fiscales les plus polluantes (+6 milliards), rétablir la CVAE (+15 milliards), mettre en place une #imposition_universelle_sur_les_entreprises (+42 milliards), renforcer la #taxe_sur_les_transactions_financières (+10.8 milliards) et mettre fin à la #flat_tax (+1 milliards). Un large panel qui vise à montrer une chose : « Les seules dépenses à réduire sont celles en faveur des plus riches » écrit la France Insoumise, pour qui les 200 milliards d’aides seraient un bon premier ciblage.

    Une chose est certaine : il existe, effectivement, de nombreux postes de dépenses sur lesquels le Gouvernement pourrait se pencher pour réduire le #déficit_public. Conditionner les aides aux entreprises paraît être une étape essentielle.

    https://linsoumission.fr/2024/04/05/200-milliards-aides-entreprises

    #alternative

    –—

    Le rapport est probablement celui-ci, datant de 2022, à moins qu’un nouveau n’a pas été publié depuis :

    Un capitalisme sous perfusion : Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises

    La pandémie apparue à l’hiver 2019-2020 a souligné avec une acuité spectaculaire le rôle des aides publiques pour maintenir sur pied les entreprises face à la mise en arrêt artificiel de l’activité. Il ne s’agit cependant que d’une partie d’un processus plus ample et ancien de développement, par la puissance publique et depuis maintenant plusieurs décennies, de dispositifs de soutien des entreprises, dispositifs qui mobilisent les finances publiques et sociales (mêlant dépenses effectives et exonérations) mais qui ne sont pas recensés sous la forme d’une catégorie statistique dédiée.

    L’étude se penche sur cet enjeu des aides publiques aux entreprises en posant quatre grandes questions : Combien ? Pourquoi ? Pour quels effets ? Et enfin, à quelles conditions ?

    Les informations statistiques sur l’ensemble des mesures d’aide aux entreprises et leur évolution dans le temps existent, sont publiques mais souvent disséminées et parcellaires. En particulier, il n’existe pas de catégorie statistique qui les regroupe. Celles-ci sont constituées de trois composantes : les dépenses fiscales (avec notamment le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et le crédit d’impôt recherche), les dépenses socio-fiscales (exonérations de cotisations sociales employeurs) et les dépenses budgétaires de subvention et d’aide à l’investissement. Comme le montre l’étude, alors qu’elles oscillaient en moyenne autour de 30 milliards d’euros par an dans les années 1990, elles représentaient un montant de plus de 100 milliards d’euros par an dès 2008, et culminaient à 157 milliards en 2019, avant même la mise en œuvre du « quoi qu’il en coûte ».

    Mises en place selon des arguments en termes de compétitivité, d’emploi, d’investissement ou d’innovation, la discussion autour des effets théoriques et la revue de la littérature empirique laissent subsister de sérieux doutes sur la pertinence de ces mesures. Ces politiques peuvent de surcroît entraîner des effets d’accoutumance et de dépendance pour les entreprises, assorti d’un coût permanent pour les finances publiques et sociales, ceci pour des effets réels, mais souvent transitoires. Il en ressort l’idée que notre système économique est de plus en plus « sous perfusion » d’aides publiques aux entreprises.

    L’étude met enfin en évidence grâce à un modèle macroéconomique les différentes (in)efficacités des mesures de baisse de prélèvements obligatoires sur les entreprises selon qu’elles s’accompagnent ou pas de contreparties (par exemple en termes d’investissement productif), comparativement notamment à la dépense publique directe. Elle envisage également une utilisation alternative des sommes dépensées.

    En conclusion, l’étude s’interroge sur la conditionnalité des aides publiques aux entreprises, en particulier l’application de critères sociaux et/ou environnementaux.

    https://ires.fr/publications/cgt/un-capitalisme-sous-perfusion-mesure-theories-et-effets-macroeconomiques-des-ai

  • Study details ‘transformative’ results from L.A. pilot that guaranteed families $1,000 a month

    Some of L.A.’s poorest families received cash assistance of $1,000 a month as part of a 12-month pilot project launched nearly three years ago. There were no strings attached and they could use the money however they saw fit.

    Now, a new study finds that the city-funded program was overwhelmingly beneficial.

    Participants in the program experienced a host of financial benefits, according to an analysis co-authored by University of Pennsylvania and UCLA researchers. Beyond that, the study found, the initiative gave people the time and space to make deeper changes in their lives. That included landing better jobs, leaving unsafe living conditions and escaping abusive relationships.

    “If you are trapped in financial scarcity, you are also trapped in time scarcity,” Dr. Amy Castro, co-founder of the University of Pennsylvania’s Center for Guaranteed Income Research, told The Times. “There’s no time for yourself; there’s no time for your kids, your neighbors or anybody else.”

    The Basic Income Guaranteed: Los Angeles Economic Assistance Pilot, or BIG:LEAP, disbursed $38.4 million in city funds to 3,200 residents who were pregnant or had at least one child, lived at or below the federal poverty level and experienced hardship related to COVID-19. Participants were randomly selected from about 50,000 applicants and received the payments for 12 months starting in 2022. The city paid researchers $3.9 million to help design the trial and survey participants throughout about their experiences.

    Castro and her colleagues partnered with researchers at UCLA’s Fielding School of Public Health to compare the experiences of participants in L.A.’s randomized control trial — the country’s first large-scale guaranteed-income pilot using public funds — with those of nearly 5,000 people who didn’t receive the unconditional cash.

    Researchers found that participants reported a meaningful increase in savings and were more likely to be able to cover a $400 emergency during and after the program. Guaranteed-income recipients also were more likely to secure full-time or part-time employment, or to be looking for work, rather than being unemployed and not looking for work, the study found.

    “Instead of taking the very first job that was available, that might not have been a lasting, good fit for the family, [the participants were] saying, ‘Hold on a minute, I have a moment to sit and think and breathe, and think about where I want my family to be,’ ” said Dr. Stacia West, also a co-founder of the University of Pennsylvania’s Center for Guaranteed Income Research.

    In a city with sky-high rents, participants reported that the guaranteed income functioned as “a preventative measure against homelessness,” according to the report, helping them offset rental costs and serving as a buffer while they waited for other housing support.

    It also prevented or reduced the incidence of intimate partner violence, the analysis found, by making it possible for people and their children to leave and find other housing. Intimate partner violence is an intractable social challenge, Castro said, so to see improvements with just 12 months of funding is a “pretty extraordinary change.”

    People who had struggled to maintain their health because of inflexible or erratic work schedules and lack of child care reported that the guaranteed income provided the safety net they needed to maintain healthier behaviors, the report said. They reported sleeping better, exercising more, resuming necessary medications and seeking mental health therapy for themselves and their children.

    Compared with those who didn’t receive cash, guaranteed income recipients were more likely to enroll their kids in sports and clubs during and after the pilot.
    LOS ANGELES, CA - DECEMBER 28, 2023 - Martha Lopez Dubon, 39, spends a light moment with her daughters Sofia Fuentes, 6, left, and Lizzy Fuentes, 9, while waiting for customers at The Dubon Store in Los Angeles on December 28, 2023. Lopez is a recipient of the Basic Income Guaranteed: Los Angeles Economic Assistance Pilot, or BIG: LEAP. Lopez, an immigrant from Honduras who began selling clothing in the street at the beginning of the pandemic. When Lopez started receiving the $1,000 payments from the BIG: LEAP program in February 2022, she used half to pay rent. She saved the other half, with the goal of opening her own clothing store which she now operates. In 2022, the city of Los Angeles launched the Basic Income Guaranteed: Los Angeles Economic Assistance Pilot, or BIG: LEAP. Through the program, 3,200 low-income people received monthly payments of $1,000 - and there were no restrictions on how the money could be spent. (Genaro Molina/Los Angeles Times)

    Los Angeles resident Ashley Davis appeared at a news conference Tuesday about the study findings and said that her health improved because she could afford to buy fruits, vegetables and smoothies. Before, she was pre-diabetic and “my cholesterol was going through the roof,” Davis said.

    “I was neglecting my own needs,” said Davis, who described herself as a single mother of a special-needs child. She switched careers and is now studying to be a nurse, she said.

    Abigail Marquez, general manager of the Community Investment for Families Department, which helped oversee BIG:LEAP, said she’s spent 20 years working on various anti-poverty programs.

    “I can say confidently that this is by far the most transformative program,” Marquez said.

    BIG:LEAP was one of the largest of more than 150 guaranteed-income pilot programs launched nationwide in recent years. The program was funded through the city budget and included $11 million that city leaders moved from the Police Department budget in response to nationwide protests after the murder of George Floyd by a Minneapolis police officer in 2020.

    Despite the positive research findings, programs like BIG:LEAP have raised concerns among some taxpayer groups.

    “It’s simply wrong for the city government to take tax dollars earned and paid by people who are trying to pay their own bills and transfer that money to other people chosen by the government to receive it,” the Howard Jarvis Taxpayers Assn. said in a statement. “Guaranteed-income programs are appropriately funded voluntarily by charitable organizations and foundations, not forcibly through the tax code.”

    Councilmember Curren Price, whose South Los Angeles district includes some of the city’s most impoverished neighborhoods, introduced a motion Tuesday to continue a version of the pilot with a focus on people in abusive relationships and young adults in need of mental health and emotional support.

    Price said he would contribute $1 million toward the next phase from his council funds. Councilmember Hugo Soto-Martinez also pledged $1 million.

    Beyond that, it’s not clear where the next round of funding would come from. Price expressed hope the city would continue to support the effort through the general budget.

    “I don’t know how realistic it is that it’s going to be $40 million again,” Price said. “But I think it’s realistic that we could receive something.”

    https://www.latimes.com/california/story/2024-07-31/study-details-what-happened-when-la-residents-were-guaranteed-1000-dollars-

    #revenu_de_base #rdb #revenu_universel #ça_marche #pauvreté #efficacité #Los_Angeles #USA #Etats-Unis #lutte_contre_la_pauvreté #argent #temps

    ping @karine4

    • Report: Landmark guaranteed income program in City of Los Angeles produces “overwhelmingly positive” results

      Groundbreaking study demonstrates impact of direct cash over a 12-month period, showing increased ability of recipients to exit intimate partner violence, decreased food insecurity, and improved quality of life across a number of additional domains.

      Philadelphia, PA — City of Los Angeles residents who received $1000 monthly cash payments for a year as part of the Basic Income Guaranteed: Los Angeles Economic Assistance Pilot (BIG:LEAP) program reported positive trends in financial well-being, food security, intimate partner violence, parenting, sense of community, and reduced fear of community violence.

      “BIG:LEAP participants experienced overwhelmingly positive outcomes with the infusion of unconditional cash,”write the authors of a new report produced by the Center for Guaranteed Income Research (CGIR) at Penn’s School of Social Policy & Practice (SP2), in partnership with The University of California, Los Angeles (UCLA) Fielding School of Public Health.

      The program provided a guaranteed income (GI) to 3,200 households living in deep poverty within Los Angeles, California, the second largest and most unaffordable city in the country. Implemented by the city’s Community Investment for Families Department (CIFD) and supported by the city’s general fund with investments from local council district leaders, BIG:LEAP serves as an example of a government-led direct cash program executed at a large scale with public resources and infrastructure.

      According to the report’s authors, BIG:LEAP marks a number of milestones — the first large-scale randomized controlled trial of unconditional cash positioned to determine how much change can occur in recipients’ lives within a 12-month period, the largest GI study that has concluded since the U.S. government’s experiments with income tax in the 1960s and 1970s, and the first GI study since the 1970s to consider intimate partner violence and community violence.

      “The City of Los Angeles is working urgently to provide Angelenos with economic opportunities and resources in our efforts to alleviate poverty throughout L.A. These are encouraging results and I’m looking forward to expanding this program in more stable economic times. We must continue to implement creative solutions to the challenges we face and I look forward to continuing that work with locked arms,” says City of Los Angeles Mayor Karen Bass.

      Michael D. Tubbs, founder of Mayors for a Guaranteed Income (MGI), says, “Every day, folks are working hard and doing their part, yet still falling short. Guaranteed income gives them the flexibility to meet their families’ needs and the stability to reach for a better future.” MGI is a coalition of over 125 mayors committed to advancing a federal guaranteed income.

      Part of a series of CGIR publications collectively named The American Guaranteed Income Studies, the report found that despite extreme financial pressures and profound effects of the COVID-19 pandemic, recipients benefited from GI in several ways over the duration of the program:

      - Improved safety and autonomy — GI recipients reported reduced severity and frequency of intimate partner violence (IPV), with recipients using GI to prevent and exit circumstances of IPV.
      - Strengthened sense of community — GI recipients were considerably more likely to report reduced fear of neighborhood violence and increased positive interactions with neighbors.
      - Improved financial well-being — GI recipients demonstrated a significantly increased ability to cover a $400 emergency compared to the control group.
      - Enhanced food security — GI recipients showed a notable decrease in food insecurity and an increase in health-promoting behaviors.
      – Increased enrichment for children — Compared to those in the control group, parents receiving GI were significantly more likely to maintain their children’s extracurricular activities and reported more time for parenting.

      “In Los Angeles, a city of extreme wealth and extreme poverty, the opportunities for upward economic mobility can seem out of reach,” write the researchers, Drs. Bo-Kyung Elizabeth Kim, Amy Castro, Stacia West, and colleagues. “BIG:LEAP, the largest GI program at its time of launch, represented a bold and significant investment to provide economic security and a solid foundation for mobility to a diverse group of caregivers with children.”

      Los Angeles City Councilmember Curren Price proposed the pilot in 2021. “Through this program, we witnessed transformation beyond measure. BIG:LEAP didn’t just help Angelenos address health issues, school expenses, childcare, or emergency needs; it empowered participants to start businesses, move into their own homes, and reclaim hope from despair,” says Price. “The undeniable impact of programs like BIG:LEAP speaks volumes—it has the power to rewrite destinies and is vital for a brighter future.”

      Adds Council President Pro-tem Marqueece Harris-Dawson, “The BIG:LEAP program offers significant change for some and life-altering benefits for others. The data underscores its effectiveness and success in improving health and wellbeing, and stability for all who participated.”

      To qualify, participants were required to be at least 18 years old, have at least one dependent within the household or be expecting a child, be financially or medically impacted by COVID-19, and fall below the federal poverty threshold. Researchers measured participant impact against a randomized control group of 4,992 other residents who did not receive payments, though both study groups were compensated for completing surveys and interviews.

      One participant commented, “[BIG:LEAP] saved my life really … I’d probably be living on the streets. I probably would have had my kids taken … it gave me a sense of security instead of always wondering if I’m gonna be able to get money for the next meal.”

      The researchers say the study’s “remarkable” results suggest GI programs could serve as critical and commonsense approaches to supporting families and communities. “As the country, led by individual municipalities and innovative … leaders, moves toward shoring up the porous social safety net, GI appears to be an effective strategy to promote overall health and well-being,” the authors write.

      About the Center for Guaranteed Income Research

      The Center for Guaranteed Income Research (CGIR) is an applied research center specializing in cash-transfer research, evaluation, pilot design, and narrative change. CGIR provides mixed-methods expertise in designing and executing empirical guaranteed income studies that work alongside the existing safety net. Headed by its founding directors, Drs. Amy Castro and Stacia West, CGIR is housed at the School of Social Policy & Practice at the University of Pennsylvania.

      About Penn’s School of Social Policy & Practice (SP2)

      For more than 110 years, the University of Pennsylvania School of Social Policy & Practice (SP2) has been a powerful force for good in the world, working towards social justice and social change through research and practice. SP2 contributes to the advancement of more effective, efficient, and humane human services through education, research, and civic engagement. The School offers five top-ranked, highly respected degree programs along with a range of certificate programs and dual degrees. SP2’s transdisciplinary research centers and initiatives — many collaborations with Penn’s other professional schools — yield innovative ideas and better ways to shape policy and service delivery. The passionate pursuit of social innovation, impact, and justice is at the heart of the School’s knowledge-building activities.

      https://sp2.upenn.edu/report-landmark-guaranteed-income-program-in-city-of-los-angeles-produces
      #sécurité_alimentaire #alimentation #autonomie #sécurité #bien-être

      #rapport

    • #Center_for_Guaranteed_Income_Research

      The Center for Guaranteed Income Research (CGIR) is an applied research center specializing in cash-transfer research, evaluation, pilot design, and narrative change. We provide mixed-methods expertise in designing and executing empirical guaranteed income studies that work alongside the existing safety net. CGIR’s team, headed by its Founding Directors, Dr. Amy Castro and Dr. Stacia West, led the design and research for the Stockton Economic Empowerment Demonstration (SEED), and currently serve as the centralized research partners for Mayors for a Guaranteed Income (MGI). Dr. Castro and Dr. West have 20 combined years of experience in research, advocacy, and social work practice on economic justice, asset building, and cash-transfers.

      https://www.penncgir.org
      #justice_économique

  • #Saint-Denis va, elle aussi, tester la #vidéosurveillance_algorithmique

    La sous-préfecture, qui accueille le #village_olympique, le #Stade_de_France et le #Centre_aquatique_olympique, a discrètement acquis un logiciel de vidéosurveillance algorithmique. Sans appel d’offres, sans délibération du conseil municipal ni étude d’impact, et sans en avoir tenu informé le collège d’éthique de la vidéosurveillance.

    La ville de Saint-Denis a déboursé 118 000 euros pour acquérir un logiciel de vidéosurveillance algorithmique (#VSA) de la société #Two-i, révèle Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/300724/en-catimini-saint-denis-achete-un-logiciel-de-surveillance-algorithmique).

    La loi #Jeux_olympiques autorise en effet, jusqu’en mars 2025, les polices nationale et municipales, la gendarmerie ainsi que les services de sécurité de la SNCF et de la RATP à coupler des #intelligences_artificielles (#IA) à des #caméras de « #vidéoprotection ». Cette #expérimentation se limite à huit situations prédéfinies, dont la présence d’objets abandonnés, un mouvement de foule, une densité de personnes trop importante ou le port d’une arme, lors d’événements sportifs et culturels.

    « Alors que, durant les #JO, ces algorithmes sont utilisés par la #RATP et la #SNCF dans plus de cinquante gares d’Île-de-France, Saint-Denis est l’une des premières municipalités à affirmer sa volonté d’y avoir recours », relève Mediapart.

    Pas de délibération au conseil municipal, ni contrat ni étude d’impact

    « Les JO ont motivé cet achat, notamment avec les flots de population qu’ils vont générer », précise à Mediapart la ville de Saint-Denis. Elle espère « que le #logiciel sera opérationnel pour les paralympiques, une fois que les agents y auront été formés ». Elle disposera alors de cinquante licences, qui pourront être couplées au même nombre de caméras.

    « Il n’y a eu aucune délibération du conseil municipal. Nous n’avons eu accès à aucune étude d’impact ni contrat », regrette de son côté Sophie Rigard. Élue de l’opposition, elle a appris l’existence de ce logiciel lors d’une réunion avec le directeur de la police municipale.

    Gwenaëlle Badufle-Douchez, adjointe à la sécurité, justifie de son côté l’absence d’appel d’offres par le fait que Saint-Denis avait acquis le logiciel via l’Union des groupements d’achats publics (Ugap), la centrale d’achat publique française.

    Membre du mouvement citoyen La Seine-Saint-Denis au cœur, mais aussi et surtout du collège d’éthique de la vidéosurveillance de Saint-Denis, Bakary Soukouna n’a pas non plus été sollicité. La Charte d’Éthique de la #vidéoprotection des #espaces_publics de la Ville de Saint-Denis précise pourtant qu’ « il est informé des projets en cours et à venir décidés par la Ville de Saint-Denis ».

    450 caméras ayant coûté 6,7 millions d’euros en 4 ans

    Le maire socialiste de Saint-Denis, #Mathieu_Hanotin, qui a « fortement développé l’usage des caméras », souligne Mediapart, s’est de son côté voulu rassurant. Il a évoqué une vidéosurveillance « dont l’#efficacité ne fait plus débat ».

    « Selon le dernier rapport d’orientation budgétaire de Saint-Denis, la ville a dépensé, entre 2020 et 2024, 6,7 millions d’euros dans la vidéosurveillance, portant le nombre de caméras dans la ville à 450 », rapporte Mediapart

    La ville dénombrait 230 caméras en 2023. Le 11 juillet dernier, son conseil municipal adoptait, à l’unanimité des 51 membres présents ou représentés, une demande de #subvention (.pdf) de 318 354 euros au #Fonds_Interministériel_de_Prévention_de_la_Délinquance (#FIPD) au titre de l’année 2024. La délibération précise que ce montant correspond à 50 % des 636 708 euros qu’elle prévoit de dépenser cette année en matière de « vidéoprotection ».

    De la « #détection_d’émotions » à la « #sécurité_préventive »

    Sur son site web, Two-i se présente comme « une plateforme d’analyse vidéo exhaustive » qui permet la mise en place de « mesures de #sécurité et de #sûreté préventives », et « apporte de la valeur à vos investissements en sécurité en transformant vos vidéos en données actionnables, traçables et pertinentes ».

    « En cas de survenue d’événements imprévisibles », Two-i propose aussi une solution de traitement d’images et d’analyse qui « optimise le temps passé à revoir et inspecter des vidéos issues des caméras de surveillance ».

    Dans son rapport sur la VSA, La Quadrature du Net relève que Two-I s’était d’abord lancée dans la « détection d’émotions », qu’elle avait expérimentée dans des gendarmeries et tenté d’utiliser dans les tramways niçois. Elle avait ensuite testé la reconnaissance faciale sur des supporters de football à Metz, avant de se concentrer sur des applications moins sensibles comme du comptage statistique en matière de « villes intelligentes ».

    Le site Technopolice, émanation de La Quadrature du Net, rappelle que Two-I s’était aussi fait connaître, dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, en proposant d’identifier le non-respect des règles de distanciation sociale entre personnes.

    La start-up avait aussi été sélectionnée lors d’un appel d’offre en prévision des Jeux olympiques avec la « solution mobile de #contrôle_des_foules » #Mobil_Security de #BEHM. Censée permettre d’effectuer des contrôles sécurité « sans contact », elle visait à « contrôler 1 500 personnes à l’heure avec 4 agents » :

    « En intégrant la solution d’analyse vidéo de Two-i, qui détecte à l’avance les sacs, les personnes à mobilité réduite et les individus/véhicules non autorisés (…), les agents de sécurité disposent d’un outil puissant pour orienter proactivement le contrôle d’accès des foules. »

    https://next.ink/145459/saint-denis-va-elle-aussi-tester-la-videosurveillance-algorithmique
    #algorithme #vidéosurveillance #France #test #coût #budget

  • L’UE veut encore renforcer #Frontex malgré l’accumulation des critiques et des scandales

    En dépit des attaques dont elle fait l’objet, l’agence de surveillance des frontières européennes a vu ses prérogatives constamment renforcées depuis sa création il y a bientôt 20 ans. Pour son nouveau mandat, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé vouloir tripler ses effectifs, mais sans évoquer de remise en question.

    "Nous devons renforcer Frontex pour la rendre plus efficace tout en respectant pleinement les droits fondamentaux", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi 18 juillet devant le Parlement européen, annonçant sa volonté de tripler le nombre de garde-frontières et de garde-côtes européens à 30 000.

    En près de 20 ans d’existence, Frontex, dont la mission est d’assister les États membres dans le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne (UE), n’a eu de cesse de voir ses prérogatives et son budget renforcés au fil de ses évolutions. Ses missions incluent l’analyse des risques, la surveillance et la gestion des frontières maritimes, aériennes et terrestres et la participation au financement des opérations de retour des migrants en situation irrégulière. Des opérations menées par des garde-frontières mis à la disposition de l’agence par les États membres. Elle peut par exemple participer à l’enregistrement des migrants à leur arrivée, comme depuis 2018 dans le cadre de l’opération Minerva en Espagne où elle aide les autorités espagnoles à contrôler les passagers arrivant en ferry du Maroc. Après le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Frontex a aussi été mobilisée pour aider la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie ou encore la Roumanie à faire face à l’afflux de réfugiés. L’agence collabore également avec des pays tiers, comme l’Albanie ou la Tunisie.

    Après la crise migratoire de 2015 qui avait vu l’arrivée de plus d’un million de migrants en Europe, elle est devenue en 2016 l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et ses missions comme ses moyens ont été étendus. En 2019, un nouveau règlement est encore venu accroître ses compétences. Il prévoit la possibilité pour l’agence d’intervenir même lorsqu’un État ne la sollicite pas.
    Un budget exponentiel, une efficacité contestée

    Avec cet engagement à un nouveau renforcement de Frontex, la présidente de la Commission européenne semble en tout cas répondre à la montée de l’extrême droite aux dernières élections européennes et donner des gages aux groupes ID et ECR, auquel la dirigeante italienne Giorgia Meloni est associée, mais aussi aux conservateurs du PPE dont la politique migratoire tend à se rapprocher de celle des eurosceptiques.

    Pour Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’Université Lyon 3 et membre de l’Institut Convergences Migrations, "ce renforcement de Frontex s’inscrit dans la logique du Pacte européen sur la migration et l’asile adopté au printemps dernier, qui se concentre sur le renforcement des frontières extérieures et prévoit l’externalisation du contrôle des migrations. La mise en œuvre de cette politique nécessite de développer les moyens de l’agence pour y répondre", analyse-t-elle.

    Avec un budget colossal de plus de 845 millions d’euros en 2023 contre 6 millions d’euros après sa création, c’est l’agence européenne la mieux dotée. Un montant qui prévoit le déploiement de 10 000 agents à l’horizon 2027 seulement. En comparaison, souligne Marie-Laure Basilien-Gainche, le budget de l’agence de l’Union européenne pour l’asile était de 174 millions d’euros en 2023. Un différentiel qui montre, estime-t-elle, que "l’objectif est bien la protection des frontières plus que la protection des réfugiés".

    Et si, rappellent d’ailleurs les spécialistes, comme le prévoit le droit international pour tous les navires, Frontex se doit de porter assistance aux embarcations en détresse, le sauvetage en mer ne fait pas partie de son mandat.

    "Le mandat de Frontex s’inscrit dans la politique sécuritaire et répressive de l’Union européenne", juge Brigitte Espuche, co-coordinatrice du collectif Migreurop qui a enquêté sur les pratiques de l’agence européenne depuis sa création. Pour elle, "le mandat de l’agence est en lui-même incompatible avec le respect des droits des personnes migrantes". En dépit des "éléments de langage" mettant en avant à chaque réforme le respect des droits fondamentaux, dénonce-t-elle, "on ne fait que renforcer une agence qui n’a pas permis de faire diminuer les flux migratoires et qui en plus attente aux droits des personnes exilées et met leur vie en danger". En 2021, rappelle-t-elle, la Cour des comptes avait d’ailleurs épinglé l’agence, la qualifiant de "pas assez efficace".

    De son côté, dans une réponse écrite adressée à RFI, Frontex indique que "l’annonce de la présidente von der Leyen fait partie d’un plan plus large visant à remodeler [ses] systèmes de gestion des frontières et à les adapter à l’avenir", à "renforcer [ses] capacités et à améliorer les aspects sécuritaires et humanitaires de [ses] opérations". Elle ajoute que l’objectif n’est pas seulement d’augmenter les effectifs mais aussi "d’améliorer les opérations grâce à des équipements de pointes, tels que des avions, des drones et des systèmes de surveillance".
    Mauvais traitements, refoulement, opacité...

    En revanche, "il ne s’agit pas d’une réponse aux critiques", affirme l’agence européenne. Ces dernières années, Frontex a été la cible d’accusations de plus en plus larges : depuis 2020, les enquêtes et les rapports se succèdent, documentant et dénonçant l’implication – directe ou indirecte – de l’agence dans des violations des droits, des mauvais traitements et surtout de pushbacks illégaux. Ces opérations consistant à renvoyer des personnes migrantes vers des pays hors de l’UE sans leur permettre de déposer une demande d’asile, en violation du droit international.

    En octobre 2020, une enquête de plusieurs médias, dont Der Spiegel et le New York Times, rapportait l’implication d’agents de Frontex dans des refoulements illégaux de migrants en mer Égée. Dans la foulée, en 2021, le Parlement européen avait demandé le gel d’une partie du budget 2022 de Frontex tant que des améliorations n’avaient pas été apportées en matière de contrôle des droits fondamentaux. En avril 2022, une enquête du Monde et Lighthouse Reports accusait l’agence d’avoir maquillé des renvois illégaux de migrants, parvenus dans les eaux grecques, en de simples "opérations de prévention au départ" en eaux turques.

    En 2022, un rapport de l’Office de lutte antifraude (Olaf) a conduit à la démission du patron de l’agence, Fabrice Leggeri, accusé, entre autres, de non-respect des procédures et du droit, et de refoulements illégaux de migrants en mer. Ce dernier est devenu député européen sous l’étiquette Rassemblement national (RN) après une victoire aux dernières élections de juin.

    Les appels à plus de transparence et de respect des droits humains n’émanent désormais plus seulement des ONG. Le 28 février dernier, c’est la médiatrice de l’UE qui a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport sur le naufrage de l’Adriana, en juin 2023, au large des côtes grecques. Un drame qui a coûté la vie à au moins 600 personnes, selon les estimations. Selon Emily O’Reilly, l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes est "dans l’incapacité de remplir pleinement ses obligations en matière de droits fondamentaux" en raison de sa dépendance vis-à-vis des États membres de l’UE lorsqu’un bateau de migrants est en détresse.

    Cet argument est aussi souvent celui derrière lequel s’abrite l’agence lorsqu’elle est accusée d’atteintes aux droits, rejetant la responsabilité sur les autorités nationales dont elle est tributaire, se défend-elle, et qu’elle ne fait qu’assister.

    "Plusieurs enquêtes officielles menées par le Parlement européen et le conseil d’administration de Frontex n’ont trouvé aucune preuve crédible de l’implication de Frontex dans les refoulements de migrants", se défend l’agence dans sa réponse par mail, assurant avoir mis en place des « mécanismes solides » pour garantir le respect des droits fondamentaux.
    Manque de contrôle et d’indépendance

    "Il y a eu des progrès", concède Léo Fontfrede, doctorant en droit européen et international et auteur d’une thèse sur les accords extérieurs de l’Union européenne en matière de migration, avec la mise en place d’un Forum consultatif pour les droits fondamentaux et d’un officier aux droits fondamentaux, ainsi que l’instauration d’un mécanisme de plainte. "Mais dans la réalité, ce mécanisme est supervisé par le directeur exécutif, qui juge s’il y a des suites à donner. De fait, très peu de plaintes aboutissent." Ces instruments sont aussi largement sous-dotés en termes de personnels et de budget, précise-t-il. Et le recrutement des agents aux droits fondamentaux a tardé, rappelle Brigitte Espuche, ce qui révèle, selon elle, un manque de volonté réelle de changer les choses.

    En février dernier, une nouvelle enquête publiée par Le Monde révélait que le bureau des droits fondamentaux de Frontex avait signalé, plusieurs mois durant, des témoignages portant sur des allégations de refoulements illégaux, de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par la police des frontières en Bulgarie, alertant du risque de voir l’agence impliquée dans ces violations à la frontière turque. Ses demandes pour une enquête indépendante étaient restées lettre morte.

    Plusieurs recours ont été introduits devant la Cour de justice de l’UE concernant des violations des droits fondamentaux lors d’opérations de retour coordonnées par l’agence, mais aucun n’a abouti, indique Marie-Laure Basilien-Gainche, pour qui "cette impunité est problématique". En 2023, par exemple, le tribunal a estimé que Frontex ne pouvait être tenu responsable d’éventuels préjudices après que des réfugiés syriens arrivés en Grève en 2016 avaient dénoncé leur refoulement vers la Turquie, la situation en Syrie leur permettant pourtant selon eux de prétendre à la protection internationale.

    Pour Léo Fontfrede, il faut "repenser le mode de contrôle de l’agence, avec la mise en place d’un mécanisme externe. Même si la Commission européenne est l’institution de contrôle, pour l’heure, il y a un représentant de chaque État au sein du conseil d’administration et c’est eux qui donnent les orientations sans grand contrôle."

    "Cette agence n’est pas réformable, tranche Brigitte Espuche, pour qui "elle est hors de contrôle. Il faut la supprimer pour faire cesser les violations qui sont perpétrées au nom de la protection des frontières et en toute impunité".

    Malgré ces alertes répétées, l’Union européenne semble rester sourde aux critiques. En mars dernier, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Yvla Johansson, se disait pour sa part "assez satisfaite de la manière dont Frontex fonctionne", rejetant le "besoin d’une réforme majeure". Tout juste concédait-elle "des défis à relever" : "Nous avons besoin d’une meilleure formation pour son corps permanent […] et d’un personnel plus spécialisé ; nous avons besoin que les États membres soient plus rapides dans les déploiements, mais je ne crois pas que nous ayons un problème avec les droits fondamentaux", avait-elle ajouté.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/58592/lue-veut-encore-renforcer-frontex-malgre-laccumulation-des-critiques-e
    #UE #EU #militarisation_des_frontières #efficacité #droits_fondamentaux #contrôles_frontaliers #migrations #asile #réfugiés #effectifs #budget #pacte_européen #externalisation #frontières_extérieures #Pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile

  • Selling a #Mirage

    Last year, I became obsessed with a plastic cup.

    It was a small container that held diced fruit, the type thrown into lunch boxes. And it was the first product I’d seen born of what’s being touted as a cure for a crisis.

    Plastic doesn’t break down in nature. If you turned all of what’s been made into cling wrap, it would cover every inch of the globe. It’s piling up, leaching into our water and poisoning our bodies.

    Scientists say the key to fixing this is to make less of it; the world churns out 430 million metric tons each year.

    But businesses that rely on plastic production, like fossil fuel and chemical companies, have worked since the 1980s to spin the pollution as a failure of waste management — one that can be solved with recycling.

    Industry leaders knew then what we know now: Traditional recycling would barely put a dent in the trash heap. It’s hard to transform flimsy candy wrappers into sandwich bags, or to make containers that once held motor oil clean enough for milk.

    Now, the industry is heralding nothing short of a miracle: an “advanced”type of recycling known as pyrolysis — “pyro” means fire and “lysis” means separation. It uses heat to break plastic all the way down to its molecular building blocks.

    While old-school, “mechanical” recycling yields plastic that’s degraded or contaminated, this type of “chemical” recycling promises plastic that behaves like it’s new, and could usher in what the industry casts as a green revolution: Not only would it save hard-to-recycle plastics like frozen food wrappers from the dumpster, but it would turn them into new products that can replace the old ones and be chemically recycled again and again.

    So when three companies used ExxonMobil’s pyrolysis-based technology to successfully conjure up that fruit cup, they announced it to the world.

    “This is a significant milestone,” said Printpack, which turned the plastic into cups. The fruit supplier Pacific Coast Producers called it “the most important initiative a consumer-packaged goods company can pursue.”

    “ExxonMobil is supporting the circularity of plastics,” the August 2023 news release said, citing a buzzword that implies an infinite loop of using, recycling and reusing.

    They were so proud, I hoped they would tell me all about how they made the cup, how many of them existed and where I could buy one.

    Let’s take a closer look at that Printpack press release, which uses convoluted terms to describe the recycled plastic in that fruit cup:

    “30% ISCC PLUS certified-circular”

    “mass balance free attribution”

    It’s easy to conclude the cup was made with 30% recycled plastic — until you break down the numerical sleight of hand that props up that number.

    It took interviews with a dozen academics, consultants, environmentalists and engineers to help me do just that.

    Stick with me as I unravel it all.

    So began my long — and, well, circular — pursuit of the truth at a time when it really matters.

    This year, nearly all of the world’s countries are hammering out a United Nations treaty to deal with the plastic crisis. As they consider limiting production, the industry is making a hard push to shift the conversation to the wonders of chemical recycling. It’s also buying ads during cable news shows as U.S. states consider laws to limit plastic packaging and lobbying federal agencies to loosen the very definition of what it means to recycle.

    It’s been selling governments on chemical recycling, with quite a bit of success. American and European regulators have spent tens of millions subsidizing pyrolysis facilities. Half of all U.S. states have eased air pollution rules for the process, which has been found to release carcinogens like benzene and dioxins and give off more greenhouse gases than making plastic from crude oil.

    Given the high stakes of this moment, I set out to understand exactly what the world is getting out of this recycling technology. For months, I tracked press releases, interviewed experts, tried to buy plastic made via pyrolysis and learned more than I ever wanted to know about the science of recycled molecules.

    Under all the math and engineering, I found an inconvenient truth: Not much is being recycled at all, nor is pyrolysis capable of curbing the plastic crisis.

    Not now. Maybe not ever.

    In traditional recycling, plastic is turned into tiny pellets or flakes, which you can melt again and mold back into recycled plastic products.

    Even in a real-life scenario, where bottles have labels and a little bit of juice left in them, most of the plastic products that go into the process find new life.

    The numbers are much lower for pyrolysis.

    It’s “very, very, very, very difficult” to break down plastic that way, said Steve Jenkins, vice president of chemicals consulting at Wood Mackenzie, an energy and resources analytics firm. “The laws of nature and the laws of physics are trying to stop you.”

    Waste is heated until it turns into oil. Part of that oil is composed of a liquid called naphtha, which is essential for making plastic.

    There are two ingredients in the naphtha that recyclers want to isolate: propylene and ethylene — gases that can be turned into solid plastics.

    To split the naphtha into different chemicals, it’s fed into a machine called a steam cracker. Less than half of what it spits out becomes propylene and ethylene.

    This means that if a pyrolysis operator started with 100 pounds of plastic waste, it can expect to end up with 15-20 pounds of reusable plastic. Experts told me the process can yield less if the plastic used is dirty or more if the technology is particularly advanced.

    I reached out to several companies to ask how much new plastic their processes actually yield, and none provided numbers. The American Chemistry Council, the nation’s largest plastic lobby, told me that because so many factors impact a company’s yield, it’s impossible to estimate that number for the entire industry.

    With mechanical recycling, it’s hard to make plastic that’s 100% recycled; it’s expensive to do, and the process degrades plastic. Recycled pellets are often combined with new pellets to make stuff that’s 25% or 50% recycled, for example.

    But far less recycled plastic winds up in products made through pyrolysis.

    That’s because the naphtha created using recycled plastic is contaminated. Manufacturers add all kinds of chemicals to make products bend or keep them from degrading in the sun.

    Recyclers can overpower them by heavily diluting the recycled naphtha. With what, you ask? Nonrecycled naphtha made from ordinary crude oil!

    This is the quiet — and convenient — part of the industry’s revolutionary pyrolysis method: It relies heavily on extracting fossil fuels. At least 90% of the naphtha used in pyrolysis is fossil fuel naphtha. Only then can it be poured into the steam cracker to separate the chemicals that make plastic.

    So at the end of the day, nothing that comes out of pyrolysis physically contains more than 10% recycled material (though experts and studies have shown that, in practice, it’s more like 5% or 2%).

    Ten percent doesn’t look very impressive. Some consumers are willing to pay a premium for sustainability, so companies use a form of accounting called mass balance to inflate the recycled-ness of their products. It’s not unlike offset schemes I’ve uncovered that absolve refineries of their carbon emissions and enable mining companies to kill chimpanzees. Industry-affiliated groups like the International Sustainability and Carbon Certification write the rules. (ISCC didn’t respond to requests for comment.)

    To see how this works, let’s take a look at what might happen to a batch of recycled naphtha. Let’s say the steam cracker splits the batch into 100 pounds of assorted ingredients.

    There are many flavors of this kind of accounting. Another version of free attribution would allow the company to take that entire 30-pound batch of “33% recycled” pouches and split them even further:

    A third of them, 10 pounds, could be labeled 100% recycled — shifting the value of the full batch onto them — so long as the remaining 20 pounds aren’t labeled as recycled at all.

    As long as you avoid double counting, Jenkins told me, you can attribute the full value of recycled naphtha to the products that will make the most money. Companies need that financial incentive to recoup the costs of pyrolysis, he said.

    But it’s hard to argue that this type of marketing is transparent. Consumers aren’t going to parse through the caveats of a 33% recycled claim or understand how the green technology they’re being sold perpetuates the fossil fuel industry. I posed the critiques to the industry, including environmentalists’ accusations that mass balance is just a fancy way of greenwashing.

    The American Chemistry Council told me it’s impossible to know whether a particular ethylene molecule comes from pyrolysis naphtha or fossil fuel naphtha; the compounds produced are “fungible” and can be used for multiple products, like making rubber, solvents and paints that would reduce the amount of new fossil fuels needed. Its statement called mass balance a “well-known methodology” that’s been used by other industries including fair trade coffee, chocolate and renewable energy.

    Legislation in the European Union already forbids free attribution, and leaders are debating whether to allow other forms of mass balance. U.S. regulation is far behind that, but as the Federal Trade Commission revises its general guidelines for green marketing, the industry is arguing that mass balance is crucial to the future of advanced recycling. “The science of advanced recycling simply does not support any other approach because the ability to track individual molecules does not readily exist,” said a comment from ExxonMobil.

    If you think navigating the ins and outs of pyrolysis is hard, try getting your hands on actual plastic made through it.

    It’s not as easy as going to the grocery store. Those water bottles you might see with 100% recycled claims are almost certainly made through traditional recycling. The biggest giveaway is that the labels don’t contain the asterisks or fine print typical of products made through pyrolysis, like “mass balance,” “circular” or “certified.”

    When I asked about the fruit cup, ExxonMobil directed me to its partners. Printpack didn’t respond to my inquiries. Pacific Coast Producers told me it was “engaged in a small pilot pack of plastic bowls that contain post-consumer content with materials certified” by third parties, and that it “has made no label claims regarding these cups and is evaluating their use.”

    I pressed the American Chemistry Council for other examples.

    “Chemical recycling is a proven technology that is already manufacturing products, conserving natural resources, and offering the potential to dramatically improve recycling rates,” said Matthew Kastner, a media relations director. His colleague added that much of the plastic made via pyrolysis is “being used for food- and medical-grade packaging, oftentimes not branded.”

    They provided links to products including a Chevron Phillips Chemical announcement about bringing recycled plastic food wrapping to retail stores.

    “For competitive reasons,” a Chevron spokesperson declined to discuss brand names, the product’s availability or the amount produced.

    In another case, a grocery store chain sold chicken wrapped in plastic made by ExxonMobil’s pyrolysis process. The producers told me they were part of a small project that’s now discontinued.

    In the end, I ran down half a dozen claims about products that came out of pyrolysis; each either existed in limited quantities or had its recycled-ness obscured with mass balance caveats.

    Then this April, nearly eight months after I’d begun my pursuit, I could barely contain myself when I got my hands on an actual product.

    I was at a United Nations treaty negotiation in Ottawa, Ontario, and an industry group had set up a nearby showcase. On display was a case of Heinz baked beans, packaged in “39% recycled plastic*.” (The asterisk took me down an online rabbit hole about certification and circularity. Heinz didn’t respond to my questions.)

    This, too, was part of an old trial. The beans were expired.

    Pyrolysis is a “fairy tale,” I heard from Neil Tangri, the science and policy director at the environmental justice network Global Alliance for Incinerator Alternatives. He said he’s been hearing pyrolysis claims since the ’90s but has yet to see proof it works as promised.

    “If anyone has cracked the code for a large-scale, efficient and profitable way to turn plastic into plastic,” he said, “every reporter in the world” would get a tour.

    If I did get a tour, I wondered, would I even see all of that stubborn, dirty plastic they were supposedly recycling?

    The industry’s marketing implied we could soon toss sandwich bags and string cheese wrappers into curbside recycling bins, where they would be diverted to pyrolysis plants. But I grew skeptical as I watched a webinar for ExxonMobil’s pyrolysis-based technology, the kind used to make the fruit cup. The company showed photos of plastic packaging and oil field equipment as examples of its starting material but then mentioned something that made me sit up straight: It was using pre-consumer plastic to “give consistency” to the waste stream.

    Chemical plants need consistency, so it’s easier to use plastic that hasn’t been gunked up by consumer use, Jenkins explained.

    But plastic waste that had never been touched by consumers, such as industrial scrap found at the edges of factory molds, could easily be recycled the old-fashioned way. Didn’t that negate the need for this more polluting, less efficient process?

    I asked ExxonMobil how much post-consumer plastic it was actually using. Catie Tuley, a media relations adviser, said it depends on what’s available. “At the end of the day, advanced recycling allows us to divert plastic waste from landfills and give new life to plastic waste.”

    I posed the same question to several other operators. A company in Europe told me it uses “mixed post-consumer, flexible plastic waste” and does not recycle pre-consumer waste.

    But this spring at an environmental journalism conference, an American Chemistry Council executive confirmed the industry’s preference for clean plastic as he talked about an Atlanta-based company and its pyrolysis process. My colleague Sharon Lerner asked whether it was sourcing curbside-recycled plastic for pyrolysis.

    If Nexus Circular had a “magic wand,” it would, he acknowledged, but right now that kind of waste “isn’t good enough.” He added, “It’s got tomatoes in it.”

    (Nexus later confirmed that most of the plastic it used was pre-consumer and about a third was post-consumer, including motor oil containers sourced from car repair shops and bags dropped off at special recycling centers.)

    Clean, well-sorted plastic is a valuable commodity. If the chemical recycling industry grows, experts told me, those companies could end up competing with the far more efficient traditional recycling.

    To spur that growth, the American Chemistry Council is lobbying for mandates that would require more recycled plastic in packaging; it wants to make sure that chemically recycled plastic counts. “This would create market-driven demand signals,” Kastner told me, and ease the way for large-scale investment in new chemical recycling plants.

    I asked Jenkins, the energy industry analyst, to play out this scenario on a larger scale.

    Were all of these projects adding up? Could the industry conceivably make enough propylene and ethylene through pyrolysis to replace much of our demand for new plastic?

    He looked three years into the future, using his company’s latest figures on global pyrolysis investment, and gave an optimistic assessment.

    At best, the world could replace 0.2% of new plastic churned out in a year with products made through pyrolysis.

    https://www.propublica.org/article/delusion-advanced-chemical-plastic-recycling-pyrolysis

    #recyclage #green-washing #prolyse #illusion #efficacité #inefficacité #greenwashing #ExxonMobil #industrie_pétrolière #circularité #industrie_chimique #propylène #étylène #naphte #chimie

  • Africa’s Agricultural Future Lies in Agroecology

    As the world grapples with climate change, Africa has the opportunity to lead by example.

    A premise which has its roots in traditional knowledge and ecological principles, some people may find the term agroecology mysterious or esoteric. However, far from being an abstract concept, agroecology can be a lifeline for long-lasting food systems, providing a route that links the welfare of people with the health of the land. Agroecology is not just about farming and growing food; it means combining social justice, ecological science, and indigenous knowledge. Overall, it is a holistic system in which ecosystems and agriculture work in harmony to produce food that is both environmentally sustainable and safe for consumption. As an approach, agroecology prioritizes not just yields of crops, but the health of ecosystems, the well-being of communities, and people`s sovereignty over their food systems.

    For small-scale food producers, agroecology is a beacon of hope. It promises a way out of the vulnerability imposed by monocultures and the dependency on external inputs such as chemical fertilizers, hybrid seeds and pesticides. Agroecological systems are inherently diverse, which means they are more resilient to the pests and diseases which can decimate food systems at a local level. They are also resilient to the market shocks that can disrupt local economies and cause crises further up in the food system. They encourage farmers to cultivate a variety of crops, an approach which promotes nutritional diversity in diets, and a safety net in the face of adversity.

    Furthermore, these practices strengthen community bonds, as farmers often work together: sharing knowledge, seeds, and labour. Food sovereignty is at the core of agroecology. This is because agroecology promotes the right to healthy and culturally appropriate food, which is produced through ecologically sound and sustainable systems. Food sovereignty means communities having the power to shape the future of their own food systems, rather than being passive observers and recipients of global agricultural trends. As examples of how agroecology can play out in practice, an agroecological farm in Kenya combines crop rotation, agroforestry, and natural pest control, relying on years of local expertise. In Uganda, community seed banks may help to preserve biodiversity by providing access to a variety of traditional crops that are robust to local climate problems. These viable examples can be found all over the African continent.
    Technology and Agroecology

    Technology can play a huge part in transforming Africa’s agricultural systems into agroecological ones. When considering technology, we must interrogate what we mean by technology, as well as who owns the technology, and the power relationships that lie behind said technologies. Technology could revolutionize Africa’s agriculture if it is employed with the participation of farmers, and if it is used in a way that makes sense contextually. It must be designed with small-scale food producers in mind, allowing for scalability and adaptability to local settings. Digital technologies, for example, can play a role in facilitating peer-to-peer exchanges via platforms and mediums like WhatsApp or Facebook. They can also be used in tracking or aggregating goods from multiple producers, or in connecting farmers with cost-effective logistics and transport options. In each of these applications though, it’s vital that the digital technologies operate in a regulatory environment where the data taken from farmers is not used for profit, and which enables farmers to decide with whom it is shared. There is a risk that digitalization paves the way for big food and big tech to use their existing technological advantage to extend their control over African markets. Therefore, the challenge for governments and their public policies is to create the regulatory environment for digital technologies without it becoming a breeding ground for monopolies that crowd out small-scale food producers.
    Labour and Agroecology

    The labour involved in agroecological farming practices often leads to misconceptions of agroecology as a backward step to the labour-intensive practices of the past. This is a myopic view. In reality agroecology involves labour of a different kind — a kind that is intellectually engaging and physically rewarding. By its nature, it is a system of agriculture which involves managing polycultures, enhancing soil health, and maintaining ecological balance; all of which require knowledge and skill. This labour should be valued and supported through educational programs that teach ecological literacy and practical skills in agroecology. In an ideal agroecology system, this education would begin at primary school level by introducing agroecology and agroecological concepts into the curriculum. Furthermore, there should also be agroecology training for government and civil society extension agents as well as the provision of supportive publications.
    Energy Efficiency and Agroecology

    The extent to which agroecology is energy efficient is a testament to the ingenuity of working with nature, not against it. Agroecological practices often use renewable energy and minimise reliance on external inputs, which are energy-intensive to produce. Moreover, they take advantage of biological processes — such as the process by which legumes convert nitrogen into ammonia or natural pest control through predator-prey relationships — which reduces the need for chemical fertilizers and pesticides. This not only cuts energy consumption, but also enhances the resilience of farming systems to shocks such as drought or market volatility. Agroecological farmers can cope with crises and global volatility as they mostly rely on their own inputs, produce their own food, and are relatively immune to the whims of fuel prices.
    Agroecology and Productivity

    Is agroecology productive enough to feed a rapidly growing African population? To answer this question we must first consider what productivity means in conventional agriculture, which is one-dimensional and fixated on yield per hectare. Agroecology challenges this narrative, proposing a multidimensional view of productivity that includes soil health, water quality, biodiversity, and social equity. In agroecology, productivity is determined by the variety of crops that are planted and harvested rather than by counting the output of a single crop. This vision questions the wisdom of pursuing high yields at the cost of long-term ecological health and social well-being. Instead, it promotes a well-rounded strategy that maintains productivity over time, understanding that true abundance comes from ecosystems operating in balance.
    Agroecology and Social Movements

    As the drive for conventional agriculture is accelerating, political movements, like the Alliance for Food Sovereignty in Africa (AFSA), are burgeoning across Africa. This reflects a collective awakening to the importance of healthy, sustainable, and equitable food systems. These movements are not merely about lobbying for policy changes, but also about grassroots empowerment, community engagement, and the democratisation of food systems. They call for a shift from top-down approaches to more participatory, inclusive governance structures that recognize the rights and knowledge of local communities. The path to agroecology is not merely about changing farming techniques; it means overhauling worldviews. It requires a collective shift in how we value food, farmers, and the land itself.

    According to the prevailing narrative, Africa cannot feed itself without the use of agrochemicals, high-breed seeds, and a shift in agriculture to market-led practices. To counter this, we must put forward a more robust vision which centres the realities of climate change, biodiversity loss, and escalating global conflicts. In this metric, it is impossible to focus only on one narrow definition of productivity. Instead, the need to produce more, healthy, culturally appropriate food, with the right to food at its core, becomes primary. The international community has a role to play in all of this. Development assistance and agricultural investments must be aligned with agroecological principles. This means moving away from the promotion of high-input agricultural systems, and instead supporting the scaling-up of agroecological practices. It requires a change in funding priorities, from supporting large agribusiness to investing in small-scale food producers and local food systems.

    In conclusion, agroecology is not a luxury but a necessity for the future of Africa, and indeed the world. It offers a sustainable pathway for the continent’s agriculture, ensuring food security, preserving biodiversity, and empowering communities. As the world grapples with the challenges of climate change and sustainability, Africa has the opportunity to lead by example. Through its implementation, we can demonstrate that agroecology is not just feasible, but can actually be the foundation for a prosperous and sustainable future. We face a choice between perpetuating a system that degrades both the land and its people, or nurturing one that restores ecosystems and revitalizes communities. The time to make the right choice is now.

    https://www.rosalux.de/en/news/id/52216/africas-agricultural-future-lies-in-agroecology
    #Afrique #agroécologie #technologie #travail #énergie #efficacité_énergétique #productivité #mouvements_sociaux #soutenabilité #sécurité_alimentaire #changement_climatique

    • Politique économique : le Nouveau Front populaire dessine un #changement_de_cap

      Le programme du Nouveau Front populaire, présenté le 14 juin, indique une direction de politique économique claire : il s’agit de reprendre le chemin d’une #politique_sociale et d’investissement (public et privé), articulée à une #politique_fiscale qui vise à (re)remplir les caisses et à instaurer davantage de #justice_fiscale. C’est une #réorientation marquée par rapport à la politique actuelle.

      Est-ce que les #mesures sont crédibles ? Oui, les pistes de #financement aussi. Est-ce que tout pourra être mis en œuvre et selon quel calendrier ? On verra bien. Dans tous les cas, la situation économique est incertaine et ce, quel que soit le gouvernement qui sera nommé.

      La bonne question n’est pas celle du « #sérieux » – la politique actuelle à maints égards n’est pas sérieuse, ni socialement, ni économiquement, ni budgétairement – mais de savoir quel cap de politique économique nous choisissons pour faire face aux incertitudes et répondre aux questions écologiques et sociales qui se posent. Car oui, il y a le choix.

      Le débat sur le #réalisme est à côté du sujet

      On pourrait résumer le programme du NFP ainsi : suspendre l’application des réformes antisociales, redonner du pouvoir d’achat aux ménages, renforcer les #services_publics, récupérer de l’argent sur le #patrimoine, et générer en retour des #effets_économiques vertueux.

      Cette politique tourne le dos à celle mise en œuvre depuis 2017 dont l’orientation principale, revendiquée par Bruno Le Maire, est la baisse des prélèvements obligatoires et l’horizon la réduction du rôle de la #protection_sociale et des services publics. Cette politique menée à un rythme rapide, comme une fuite en avant, une recherche vaine d’un retour de la #croissance, ne récolte qu’une baisse de la #productivité.

      Une large partie des critiques sur le sérieux du programme du NFP provient de commentateurs pour qui le seul débat économique valable est de savoir s’il faut d’abord définancer les retraites, l’école, les deux en même temps, ou si on n’ajouterait pas encore un peu de baisse de prélèvements sur les entreprises, pour la route.

      Et lorsque ces réformes sont évaluées scientifiquement, qu’on en démontre le #coût_social ou le peu d’#efficacité_économique, le plus souvent ces personnes haussent les épaules et passent à la suivante. Evidemment, une autre politique économique est possible.

      Des mesures sociales tout à fait à portée de main

      Si on considère les principales mesures proposées par le Nouveau Front populaire, elles apparaissent tout à fait envisageables. Elles sont sans doute d’ailleurs un peu plus modérées que celles du programme de la Nupes en 2022, pour tenir compte de la dégradation depuis des comptes publics.

      Pour ne prendre que quelques mesures sur les sujets que je connais le mieux : suspendre la réforme des #retraites de 2023 pour revenir à 62 ans immédiatement est faisable, d’autant que la réforme a à peine commencé d’être appliquée. Cela représente environ 0,8 point de PIB en 2032 pour le système de retraite et c’est en grande partie financé par la hausse prévue des cotisations de 0,6 point pour les employeurs et 0,6 point pour les salariés, selon un chiffrage réalisé d’après le simulateur du COR.

      Il est prudent de ne pas s’engager trop avant sur le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, même s’il apparaît évident que pour certaines personnes et certains métiers pénibles qui ne sont aujourd’hui quasiment pas reconnus, la baisse de l’âge de départ devrait être appliquée rapidement.

      Annuler les réformes de l’#assurance_chômage est également très facilement réalisable, la précédente n’étant même pas encore complètement montée en charge et la prochaine n’étant pas encore appliquée.

      Revaloriser le #point_d’indice de la fonction publique de 10 % est un #choix_budgétaire non négligeable dont il s’agit de mesurer l’ampleur, à hauteur de 0,8 point de PIB, selon certaines estimations. Cette priorité constitue bien une partie de la réponse aux graves difficultés de recrutement que connaissent actuellement les services publics.

      C’est particulièrement vrai pour les deux plus importants que sont la santé et l’éducation, dont les concours ne font plus, du tout, le plein. Cela sera sans doute plus utile pour l’avenir que la baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés.

      L’indexation des salaires, elle, existe sous une certaine forme chez nos voisins Belges, qui ne s’en plaignent pas, et cela mériterait qu’on s’y penche pour en affiner les caractéristiques techniques.

      Aller plus loin sur les recettes

      Côté recettes, là aussi les pistes sont claires : récupérer des moyens sur les patrimoines des millionnaires et milliardaires par le retour à un impôt sur la fortune et l’instauration d’un impôt élevé sur les très hautes #successions. Il est également urgent de revenir sur certaines #niches_fiscales ayant peu d’effet positif et très coûteuses.

      C’est peut-être de ce côté-là d’ailleurs que le programme mériterait d’être approfondi. Un passage en revue systématique de la politique fiscale depuis 2017 pourrait donner des pistes de financement utiles. En effet, depuis cette date, les baisses de prélèvements obligatoires décidées par les différents gouvernements s’élèvent à près de 70 milliards d’euros par an.

      Ces 70 milliards ont eu deux contreparties : une baisse (ou un ralentissement du financement) des protections collectives (retraite, chômage, services publics), mais également un creusement du #déficit_public. Selon l’OFCE, de l’ordre de 40 milliards d’euros de baisse de recettes n’ont jamais été compensés depuis sept ans. Alors que le déficit s’est élevé à 5,5 % du PIB en 2023, ces mesures non compensées représentent environ 1,4 point de PIB, ce qui n’est budgétairement pas très « sérieux ».

      Selon la même logique, revenir sur le #CICE et le #pacte_de_responsabilité, mis en place sous François Hollande, ou sur la baisse de la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée des entreprises (#CVAE) plus récente, pourrait donner davantage de marge de manœuvre. Certes, ce n’est pas parce que ces mesures fiscales étaient contestables, qu’on peut les supprimer toutes, et d’un coup : les entreprises, même si elles n’en avaient pas besoin, s’y sont accoutumées. Mais il y a de la marge pour commencer tout de suite, et récupérer des montants conséquents.

      C’est pour cela qu’une revue paraît opportune afin de savoir jusqu’où et à quel rythme on peut remonter la pente dévalée au cours des dernières années. De manière intéressante, certains amendements aux dernières lois de finances de la majorité présidentielle, le rapport Bozio-Wasmer en cours de rédaction, ou encore la Cour des comptes, esquissent déjà des pistes en ce sens.

      N’esquivons pas le débat démocratique sur la politique à mener

      Ce qui serait « sérieux », et démocratique, c’est que les médias d’information utilisent le temps de cette élection pour mettre en perspective les #visions de politiques économiques alternatives des trois pôles : la baisse des prélèvements et des dépenses sociales de LREM, espérant faire revenir de la croissance, sa version amplifiée par le RN assortie d’une politique économique xénophobe motivée par des orientations racistes, et le changement de cap proposé par le Nouveau Front populaire qui fait le pari d’une réorientation écologique et sociale, appuyée par la fiscalité et dans une perspective keynésienne.

      Si le Nouveau Front populaire gagne, il aura alors à sa disposition tous les moyens de l’Etat pour calibrer, orchestrer, séquencer les mesures de son programme, et proposer des décisions à arbitrer. La feuille de route est suffisamment explicite pour que cela démarre vite, l’administration sait faire. Un programme est là pour définir un cap, le début du chemin et un horizon. En l’espèce, celui du NFP trace des perspectives sans ambiguïtés et enthousiasmantes.

      https://www.alternatives-economiques.fr/michael-zemmour/politique-economique-nouveau-front-populaire-dessine-un-changement-de-cap/00111532
      #crédibilité

  • #Université, service public ou secteur productif ?

    L’#annonce d’une “vraie #révolution de l’Enseignement Supérieur et la Recherche” traduit le passage, organisé par un bloc hégémonique, d’un service public reposant sur des #carrières, des #programmes et des diplômes à l’imposition autoritaire d’un #modèle_productif, au détriment de la #profession.

    L’annonce d’une « #vraie_révolution » de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) par Emmanuel Macron le 7 décembre, a pour objet, annonce-t-il, d’« ouvrir l’acte 2 de l’#autonomie et d’aller vers la #vraie_autonomie avec des vrais contrats pluriannuels où on a une #gouvernance qui est réformée » sans recours à la loi, avec un agenda sur dix-huit mois et sans modifications de la trajectoire budgétaire. Le président sera accompagné par un #Conseil_présidentiel_de_la_science, composé de scientifiques ayant tous les gages de reconnaissance, mais sans avoir de lien aux instances professionnelles élues des personnels concernés. Ce Conseil pilotera la mise en œuvre de cette « révolution », à savoir transformer les universités, en s’appuyant sur celles composant un bloc d’#excellence, et réduire le #CNRS en une #agence_de_moyen. Les composantes de cette grande transformation déjà engagée sont connues. Elle se fera sans, voire contre, la profession qui était auparavant centrale. Notre objet ici n’est ni de la commenter, ni d’en reprendre l’historique (Voir Charle 2021).

    Nous en proposons un éclairage mésoéconomique que ne perçoit ni la perspective macroéconomique qui pense à partir des agrégats, des valeurs d’ensemble ni l’analyse microéconomique qui part de l’agent et de son action individuelle. Penser en termes de mésoéconomie permet de qualifier d’autres logiques, d’autres organisations, et notamment de voir comment les dynamiques d’ensemble affectent sans déterminisme ce qui s’organise à l’échelle méso, et comment les actions d’acteurs structurent, elles aussi, les dynamiques méso.

    La transformation de la régulation administrée du #système_éducatif, dont nombre de règles perdurent, et l’émergence d’une #régulation_néolibérale de l’ESR, qui érode ces règles, procède par trois canaux : transformation du #travail et des modalités de construction des #carrières ; mise en #concurrence des établissements ; projection dans l’avenir du bloc hégémonique (i.e. les nouveaux managers). L’action de ces trois canaux forment une configuration nouvelle pour l’ESR qui devient un secteur de production, remodelant le système éducatif hier porté par l’État social. Il s’agissait de reproduire la population qualifiée sous l’égide de l’État. Aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle phase du #capitalisme, et cette reproduction est arrimée à l’accumulation du capital dans la perspective de #rentabilisation des #connaissances et de contrôle des professionnels qui l’assurent.

    Le couplage de l’évolution du système d’ESR avec la dynamique de l’#accumulation, constitue une nouvelle articulation avec le régime macro. Cela engendre toutefois des #contradictions majeures qui forment les conditions d’une #dégradation rapide de l’ESR.

    Co-construction historique du système éducatif français par les enseignants et l’État

    Depuis la Révolution française, le système éducatif français s’est déployé sur la base d’une régulation administrée, endogène, co-construite par le corps enseignant et l’État ; la profession en assumant de fait la charge déléguée par l’État (Musselin, 2022). Historiquement, elle a permis la croissance des niveaux d’éducation successifs par de la dépense publique (Michel, 2002). L’allongement historique de la scolarité (fig.1) a permis de façonner la force de travail, facteur décisif des gains de productivité au cœur de la croissance industrielle passée. L’éducation, et progressivement l’ESR, jouent un rôle structurant dans la reproduction de la force de travail et plus largement de la reproduction de la société - stratifications sociales incluses.

    À la fin des années 1960, l’expansion du secondaire se poursuit dans un contexte où la détention de diplômes devient un avantage pour s’insérer dans l’emploi. D’abord pour la bourgeoisie. La massification du supérieur intervient après les années 1980. C’est un phénomène décisif, visible dès les années 1970. Rapidement cela va télescoper une période d’austérité budgétaire. Au cours des années 2000, le pilotage de l’université, basé jusque-là sur l’ensemble du système éducatif et piloté par la profession (pour une version détaillée), s’est effacé au profit d’un pilotage pour et par la recherche, en lien étroit avec le régime d’accumulation financiarisé dans les pays de l’OCDE. Dans ce cadre, l’activité économique est orientée par l’extraction de la valeur financière, c’est à dire principalement par les marchés de capitaux et non par l’activité productive (Voir notamment Clévenot 2008).
    L’ESR : formation d’un secteur productif orienté par la recherche

    La #massification du supérieur rencontre rapidement plusieurs obstacles. Les effectifs étudiants progressent plus vite que ceux des encadrants (Piketty met à jour un graphique révélateur), ce qui entrave la qualité de la formation. La baisse du #taux_d’encadrement déclenche une phase de diminution de la dépense moyenne, car dans l’ESR le travail est un quasi-coût fixe ; avant que ce ne soit pour cette raison les statuts et donc la rémunération du travail qui soient visés. Ceci alors que pourtant il y a une corrélation étroite entre taux d’encadrement et #qualité_de_l’emploi. L’INSEE montre ainsi que le diplôme est un facteur d’amélioration de la productivité, alors que la productivité plonge en France (voir Aussilloux et al. (2020) et Guadalupe et al. 2022).

    Par ailleurs, la massification entraine une demande de différenciation de la part les classes dominantes qui perçoivent le #diplôme comme un des instruments de la reproduction stratifiée de la population. C’est ainsi qu’elles se détournent largement des filières et des établissements massifiés, qui n’assurent plus la fonction de « distinction » (voir le cas exemplaire des effectifs des #écoles_de_commerce et #grandes_écoles).

    Dans le même temps la dynamique de l’accumulation suppose une population formée par l’ESR (i.e. un niveau de diplomation croissant). Cela se traduit par l’insistance des entreprises à définir elles-mêmes les formations supérieures (i.e. à demander des salariés immédiatement aptes à une activité productive, spécialisés). En effet la connaissance, incorporée par les travailleurs, est devenue un actif stratégique majeur pour les entreprises.

    C’est là qu’apparaît une rupture dans l’ESR. Cette rupture est celle de la remise en cause d’un #service_public dont l’organisation est administrée, et dont le pouvoir sur les carrières des personnels, sur la définition des programmes et des diplômes, sur la direction des établissements etc. s’estompe, au profit d’une organisation qui revêt des formes d’un #secteur_productif.

    Depuis la #LRU (2007) puis la #LPR (2020) et la vague qui s’annonce, on peut identifier plusieurs lignes de #transformation, la #mise_en_concurrence conduisant à une adaptation des personnels et des établissements. Au premier titre se trouvent les instruments de #pilotage par la #performance et l’#évaluation. À cela s’ajoute la concurrence entre établissements pour l’#accès_aux_financements (type #Idex, #PIA etc.), aux meilleures candidatures étudiantes, aux #labels et la concurrence entre les personnels, pour l’accès aux #dotations (cf. agences de programmes, type #ANR, #ERC) et l’accès aux des postes de titulaires. Enfin le pouvoir accru des hiérarchies, s’exerce aux dépens de la #collégialité.

    La généralisation de l’évaluation et de la #sélection permanente s’opère au moyen d’#indicateurs permettant de classer. Gingras évoque une #Fièvre_de_l’évaluation, qui devient une référence définissant des #standards_de_qualité, utilisés pour distribuer des ressources réduites. Il y a là un instrument de #discipline agissant sur les #conduites_individuelles (voir Clémentine Gozlan). L’important mouvement de #fusion des universités est ainsi lié à la recherche d’un registre de performance déconnecté de l’activité courante de formation (être université de rang mondial ou d’université de recherche), cela condensé sous la menace du #classement_de_Shanghai, pourtant créé dans un tout autre but.

    La remise en question du caractère national des diplômes, revenant sur les compromis forgés dans le temps long entre les professions et l’État (Kouamé et al. 2023), quant à elle, assoit la mise en concurrence des établissements qui dépossède en retour la profession au profit des directions d’établissement.

    La dynamique de #mise_en_concurrence par les instruments transforme les carrières et la relation d’#emploi, qui reposaient sur une norme commune, administrée par des instances élues, non sans conflit. Cela fonctionne par des instruments, au sens de Lascoumes et Legalès, mais aussi parce que les acteurs les utilisent. Le discours du 7 décembre est éloquent à propos de la transformation des #statuts pour assurer le #pilotage_stratégique non par la profession mais par des directions d’établissements :

    "Et moi, je souhaite que les universités qui y sont prêtes et qui le veulent fassent des propositions les plus audacieuses et permettent de gérer la #ressource_humaine (…) la ministre m’a interdit de prononcer le mot statut. (…) Donc je n’ai pas dit qu’on allait réformer les statuts (…) moi, je vous invite très sincèrement, vous êtes beaucoup plus intelligents que moi, tous dans cette salle, à les changer vous-mêmes."

    La démarche est caractéristique du #new_management_public : une norme centrale formulée sur le registre non discutable d’une prétérition qui renvoie aux personnes concernées, celles-là même qui la refuse, l’injonction de s’amputer (Bechtold-Rognon & Lamarche, 2011).

    Une des clés est le transfert de gestion des personnels aux établissements alors autonomes : les carrières, mais aussi la #gouvernance, échappent progressivement aux instances professionnelles élues. Il y a un processus de mise aux normes du travail de recherche, chercheurs/chercheuses constituant une main d’œuvre qui est atypique en termes de formation, de types de production fortement marqués par l’incertitude, de difficulté à en évaluer la productivité en particulier à court terme. Ce processus est un marqueur de la transformation qui opère, à savoir, un processus de transformation en un secteur. La #pénurie de moyen public est un puissant levier pour que les directions d’établissement acceptent les #règles_dérogatoires (cf. nouveaux contrats de non titulaires ainsi que les rapports qui ont proposé de spécialiser voire de moduler des services).

    On a pu observer depuis la LRU et de façon active depuis la LPR, à la #destruction régulière du #compromis_social noué entre l’État social et le monde enseignant. La perte spectaculaire de #pouvoir_d’achat des universitaires, qui remonte plus loin historiquement, en est l’un des signaux de fond. Il sera progressivement articulé avec l’éclatement de la relation d’emploi (diminution de la part de l’emploi sous statut, #dévalorisation_du_travail etc.).

    Arrimer l’ESR au #régime_d’accumulation, une visée utilitariste

    L’État est un acteur essentiel dans l’émergence de la production de connaissance, hier comme commun, désormais comme résultat, ou produit, d’un secteur productif. En dérégulant l’ESR, le principal appareil de cette production, l’État délaisse la priorité accordée à la montée de la qualification de la population active, au profit d’un #pilotage_par_la_recherche. Ce faisant, il radicalise des dualités anciennes entre système éducatif pour l’élite et pour la masse, entre recherche utile à l’industrie et recherche vue comme activité intellectuelle (cf. la place des SHS), etc.

    La croissance des effectifs étudiants sur une période assez longue, s’est faite à moyens constants avec des effectifs titulaires qui ne permettent pas de maintenir la qualité du travail de formation (cf. figure 2). L’existence de gisements de productivité supposés, à savoir d’une partie de temps de travail des enseignants-chercheurs inutilisé, a conduit à une pénurie de poste et à une recomposition de l’emploi : alourdissement des tâches des personnels statutaires pour un #temps_de_travail identique et développement de l’#emploi_hors_statut. Carpentier & Picard ont récemment montré, qu’en France comme ailleurs, le recours au #précariat s’est généralisé, participant par ce fait même à l’effritement du #corps_professionnel qui n’a plus été à même d’assurer ni sa reproduction ni ses missions de formation.

    C’est le résultat de l’évolution longue. L’#enseignement est la part délaissée, et les étudiants et étudiantes ne sont plus au cœur des #politiques_universitaires : ni par la #dotation accordée par étudiant, ni pour ce qui structure la carrière des universitaires (rythmée par des enjeux de recherche), et encore moins pour les dotations complémentaires (associées à une excellence en recherche). Ce mouvement se met toutefois en œuvre en dehors de la formation des élites qui passent en France majoritairement par les grandes écoles (Charle et Soulié, 2015). Dès lors que les étudiants cessaient d’être le principe organisateur de l’ESR dans les universités, la #recherche pouvait s’y substituer. Cela intervient avec une nouvelle convention de qualité de la recherche. La mise en œuvre de ce principe concurrentiel, initialement limité au financement sur projets, a été élargie à la régulation des carrières.

    La connaissance, et de façon concrète le niveau de diplôme des salariés, est devenu une clé de la compétitivité, voire, pour les gouvernements, de la perspective de croissance. Alors que le travail de recherche tend à devenir une compétence générale du travail qualifié, son rôle croissant dans le régime d’accumulation pousse à la transformation du rapport social de travail de l’ESR.

    C’est à partir du système d’#innovation, en ce que la recherche permet de produire des actifs de production, que l’appariement entre recherche et profit participe d’une dynamique nouvelle du régime d’accumulation.

    Cette dynamique est pilotée par l’évolution jointe du #capitalisme_financiarisé (primauté du profit actionnarial sur le profit industriel) et du capitalisme intensif en connaissance. Les profits futurs des entreprises, incertains, sont liés d’une part aux investissements présents, dont le coût élevé repose sur la financiarisation tout en l’accélérant, et d’autre part au travail de recherche, dont le contrôle échappe au régime historique de croissance de la productivité. La diffusion des compétences du travail de recherche, avec la montée des qualifications des travailleurs, et l’accumulation de connaissances sur lequel il repose, deviennent primordiaux, faisant surgir la transformation du contenu du travail par l’élévation de sa qualité dans une division du travail qui vise pourtant à l’économiser. Cela engendre une forte tension sur la production des savoirs et les systèmes de transmission du savoir qui les traduisent en connaissances et compétences.

    Le travail de recherche devenant une compétence stratégique du travail dans tous les secteurs d’activité, les questions posées au secteur de recherche en termes de mesure de l’#efficacité deviennent des questions générales. L’enjeu en est l’adoption d’une norme d’évaluation que les marchés soient capables de faire circuler parmi les secteurs et les activités consommatrices de connaissances.

    Un régime face à ses contradictions

    Cette transformation de la recherche en un secteur, arrimé au régime d’accumulation, suppose un nouveau compromis institutionnalisé. Mais, menée par une politique néolibérale, elle se heurte à plusieurs contradictions majeures qui détruisent les conditions de sa stabilisation sans que les principes d’une régulation propre ne parviennent à émerger.

    Quand la normalisation du travail de recherche dévalorise l’activité et les personnels

    Durant la longue période de régulation administrée, le travail de recherche a associé le principe de #liberté_académique à l’emploi à statut. L’accomplissement de ce travail a été considéré comme incompatible avec une prise en charge par le marché, ce dernier n’étant pas estimé en capacité de former un signal prix sur les services attachés à ce type de travail. Ainsi, la production de connaissance est un travail entre pairs, rattachés à des collectifs productifs. Son caractère incertain, la possibilité de l’erreur sont inscrits dans le statut ainsi que la définition de la mission (produire des connaissances pour la société, même si son accaparement privé par la bourgeoisie est structurel). La qualité de l’emploi, notamment via les statuts, a été la clé de la #régulation_professionnelle. Avec la #mise_en_concurrence_généralisée (entre établissements, entre laboratoires, entre Universités et grandes écoles, entre les personnels), le compromis productif entre les individus et les collectifs de travail est rompu, car la concurrence fait émerger la figure du #chercheur_entrepreneur, concerné par la #rentabilisation des résultats de sa recherche, via la #valorisation sous forme de #propriété_intellectuelle, voire la création de #start-up devenu objectifs de nombre d’université et du CNRS.

    La réponse publique à la #dévalorisation_salariale évoquée plus haut, passe par une construction différenciée de la #rémunération, qui rompt le compromis incarné par les emplois à statut. Le gel des rémunérations s’accompagne d’une individualisation croissante des salaires, l’accès aux ressources étant largement subordonné à l’adhésion aux dispositifs de mise en concurrence. La grille des rémunérations statutaires perd ainsi progressivement tout pouvoir organisationnel du travail. Le rétrécissement de la possibilité de travailler hors financements sur projet est indissociable du recours à du #travail_précaire. La profession a été dépossédée de sa capacité à défendre son statut et l’évolution des rémunérations, elle est inopérante à faire face à son dépècement par le bloc minoritaire.

    La contradiction intervient avec les dispositifs de concurrence qui tirent les instruments de la régulation professionnelle vers une mise aux normes marchandes pour une partie de la communauté par une autre. Ce mouvement est rendu possible par le décrochage de la rémunération du travail : le niveau de rémunération d’entrée dans la carrière pour les maîtres de conférences est ainsi passé de 2,4 SMIC dans les années 1980 à 1,24 aujourd’hui.

    Là où le statut exprimait l’impossibilité d’attacher une valeur au travail de recherche hors reconnaissance collective, il tend à devenir un travail individualisable dont le prix sélectionne les usages et les contenus. Cette transformation du travail affecte durablement ce que produit l’université.

    Produire de l’innovation et non de la connaissance comme communs

    Durant la période administrée, c’est sous l’égide de la profession que la recherche était conduite. Définissant la valeur de la connaissance, l’action collective des personnels, ratifiée par l’action publique, pose le caractère non rival de l’activité. La possibilité pour un résultat de recherche d’être utilisé par d’autres sans coût de production supplémentaire était un gage d’efficacité. Les passerelles entre recherche et innovation étaient nombreuses, accordant des droits d’exploitation, notamment à l’industrie. Dans ce cadre, le lien recherche-profit ou recherche-utilité économique, sans être ignoré, ne primait pas. Ainsi, la communauté professionnelle et les conditions de sa mise au travail correspondait à la nature de ce qui était alors produit, à savoir les connaissances comme commun. Le financement public de la recherche concordait alors avec la nature non rivale et l’incertitude radicale de (l’utilité de) ce qui est produit.

    La connaissance étant devenue un actif stratégique, sa valorisation par le marché s’est imposée comme instrument d’orientation de la recherche. Finalement dans un régime d’apparence libérale, la conduite politique est forte, c’est d’ailleurs propre d’un régime néolibéral tel que décrit notamment par Amable & Palombarini (2018). Les #appels_à_projet sélectionnent les recherches susceptibles de #valorisation_économique. Là où la #publication fait circuler les connaissances et valide le caractère non rival du produit, les classements des publications ont pour objet de trier les résultats. La priorité donnée à la protection du résultat par la propriété intellectuelle achève le processus de signalement de la bonne recherche, rompant son caractère non rival. La #rivalité exacerbe l’effectivité de l’exclusion par les prix, dont le niveau est en rapport avec les profits anticipés.

    Dans ce contexte, le positionnement des entreprises au plus près des chercheurs publics conduit à une adaptation de l’appareil de production de l’ESR, en créant des lieux (#incubateurs) qui établissent et affinent l’appariement recherche / entreprise et la #transférabilité à la #valorisation_marchande. La hiérarchisation des domaines de recherche, des communautés entre elles et en leur sein est alors inévitable. Dans ce processus, le #financement_public, qui continue d’endosser les coûts irrécouvrables de l’incertitude, opère comme un instrument de sélection et d’orientation qui autorise la mise sous contrôle de la sphère publique. L’ESR est ainsi mobilisée par l’accumulation, en voyant son autonomie (sa capacité à se réguler, à orienter les recherches) se réduire. L’incitation à la propriété intellectuelle sur les résultats de la recherche à des fins de mise en marché est un dispositif qui assure cet arrimage à l’accumulation.

    Le caractère appropriable de la recherche, devenant essentiel pour la légitimation de l’activité, internalise une forme de consentement de la communauté à la perte du contrôle des connaissances scientifiques, forme de garantie de sa circulation. Cette rupture de la non-rivalité constitue un coût collectif pour la société que les communautés scientifiques ne parviennent pas à rendre visible. De la même manière, le partage des connaissances comme principe d’efficacité par les externalités positives qu’il génère n’est pas perçu comme un principe alternatif d’efficacité. Chemin faisant, une recherche à caractère universel, régulée par des communautés, disparait au profit d’un appareil sous doté, orienté vers une utilité de court terme, relayé par la puissance publique elle-même.

    Un bloc hégémonique réduit, contre la collégialité universitaire

    En tant que mode de gouvernance, la collégialité universitaire a garanti la participation, et de fait la mobilisation des personnels, car ce n’est pas la stimulation des rémunérations qui a produit l’#engagement. Les collectifs de travail s’étaient dotés d’objectifs communs et s’étaient accordés sur la #transmission_des_savoirs et les critères de la #validation_scientifique. La #collégialité_universitaire en lien à la définition des savoirs légitimes a été la clé de la gouvernance publique. Il est indispensable de rappeler la continuité régulatrice entre liberté académique et organisation professionnelle qui rend possible le travail de recherche et en même temps le contrôle des usages de ses produits.

    Alors que l’université doit faire face à une masse d’étudiants, elle est évaluée et ses dotations sont accordées sur la base d’une activité de recherche, ce qui produit une contradiction majeure qui affecte les universités, mais pas toutes. Il s’effectue un processus de #différenciation_territoriale, avec une masse d’établissements en souffrance et un petit nombre qui a été retenu pour former l’élite. Les travaux de géographes sur les #inégalités_territoriales montrent la très forte concentration sur quelques pôles laissant des déserts en matière de recherche. Ainsi se renforce une dualité entre des universités portées vers des stratégies d’#élite et d’autres conduites à accepter une #secondarisation_du_supérieur. Une forme de hiatus entre les besoins technologiques et scientifiques massifs et le #décrochage_éducatif commence à être diagnostiquée.

    La sectorisation de l’ESR, et le pouvoir pris par un bloc hégémonique réduit auquel participent certaines universités dans l’espoir de ne pas être reléguées, ont procédé par l’appropriation de prérogatives de plus en plus larges sur les carrières, sur la valorisation de la recherche et la propriété intellectuelle, de ce qui était un commun de la recherche. En cela, les dispositifs d’excellence ont joué un rôle marquant d’affectation de moyens par une partie étroite de la profession. De cette manière, ce bloc capte des prébendes, assoit son pouvoir par la formation des normes concurrentielles qu’il contrôle et développe un rôle asymétrique sur les carrières par son rôle dominant dans l’affectation de reconnaissance professionnelle individualisée, en contournant les instances professionnelles. Il y a là création de nouveaux périmètres par la norme, et la profession dans son ensemble n’a plus grande prise, elle est mise à distance des critères qui servent à son nouveau fonctionnement et à la mesure de la performance.

    Les dispositifs mis en place au nom de l’#excellence_scientifique sont des instruments pour ceux qui peuvent s’en emparer et définissant les critères de sélection selon leur représentation, exercent une domination concurrentielle en sélectionnant les élites futures. Il est alors essentiel d’intégrer les Clubs qui en seront issus. Il y a là une #sociologie_des_élites à préciser sur la construction d’#UDICE, club des 10 universités dites d’excellence. L’évaluation de la performance détermine gagnants et perdants, via des labels, qui couronnent des processus de sélection, et assoit le pouvoir oligopolistique et les élites qui l’ont porté, souvent contre la masse de la profession (Musselin, 2017).

    Le jeu des acteurs dominants, en lien étroit avec le pouvoir politique qui les reconnait et les renforce dans cette position, au moyen d’instruments de #rationalisation de l’allocation de moyens pénuriques permet de définir un nouvel espace pour ceux-ci, ségrégué du reste de l’ESR, démarche qui est justifié par son arrimage au régime d’accumulation. Ce processus s’achève avec une forme de séparatisme du nouveau bloc hégémonique composé par ces managers de l’ESR, composante minoritaire qui correspond d’une certaine mesure au bloc bourgeois. Celles- et ceux-là même qui applaudissent le discours présidentiel annonçant la révolution dont un petit fragment tirera du feu peu de marrons, mais qui seront sans doute pour eux très lucratifs. Toutefois le scénario ainsi décrit dans sa tendance contradictoire pour ne pas dire délétère ne doit pas faire oublier que les communautés scientifiques perdurent, même si elles souffrent. La trajectoire choisie de sectorisation déstabilise l’ESR sans ouvrir d’espace pour un compromis ni avec les personnels ni pour la formation. En l’état, les conditions d’émergence d’un nouveau régime pour l’ESR, reliant son fonctionnement et sa visée pour la société ne sont pas réunies, en particulier parce que la #rupture se fait contre la profession et que c’est pourtant elle qui reste au cœur de la production.

    https://laviedesidees.fr/Universite-service-public-ou-secteur-productif
    #ESR #facs #souffrance

  • Greece is planning a €40m automated surveillance system at borders with North Macedonia and Albania

    The European Commission wants Greece to build an automated wall to prevent some people from leaving the country. Locals are not enthusiastic, but their opinion counts for little.
    Many people holding Syrian, Afghan, Somalian, Bangladeshi or Pakistani passports seeking asylum in the European Union move out of Greece when they have the feeling that their administrative situation will not improve there. The route to other EU countries through the Balkans starts in northern Greece, onward to either North Macedonia or Albania. Greek police, it is said, are quite relaxed about people leaving the country.

    “We have many people who pass our area who want to go to Europe,” says Konstantinos Sionidis, the mayor of Paionia, a working-class municipality of 30,000 at Greece’s northern border. “It’s not a pleasant situation for us,” he adds.

    But leaving via Paionia is getting more difficult. In May 2023, Frontex guards started patrolling at North Macedonia’s border. Near the highway, one young woman from Sierra Leone said she and her friend tried to leave four times in the past month. Once, they got as far as the Serbian border. The other times, they were arrested immediately in North Macedonia at night, coming out of the forest, by Frontex officers asking “Do you want to go to Germany?” (No.) “They don’t want us here [in Greece],” she says. “Let us go!”

    However, the European Commission has plans to make it harder for people to travel through North Macedonia (and other parts of the Western Balkan route). According to a national programming document for the 2021 - 2027 EU “border management” funding for Greek authorities, €47m are budgeted to build an “automated border surveillance system” at Greece’s borders with North Macedonia and Albania. The new system shall explicitly be modeled on the one already deployed at the land border with Türkiye, along the Evros river.
    The virtual border wall

    Evros is described as a surveillance “testing ground.” (https://www.dw.com/en/is-greece-failing-to-deploy-eu-funded-surveillance-system-at-turkish-border-as-intended/a-63055306) In the early 2000s, police used thermal cameras and binoculars to spot people attempting to cross the border. As Greece and other Member-States increased their efforts to keep people out of the EU, more funding came in for drones, heartbeat detectors, more border guards – and for an “automated border surveillance system.”

    In 2021, the Greek government unveiled dozens of surveillance towers, equipped with cameras, radars and heat sensors. Officials claimed these would be able to alert regional police stations when detecting people approaching the border. At the time, media outlets raved about this 24-hour “electronic shield” (https://www.kathimerini.gr/society/561551092/ilektroniki-aspida-ston-evro-se-leitoyrgia-kameres-kai-rantar) that would “seal” (https://www.staratalogia.gr/2021/10/blog-post_79.html#google_vignette) Evros with cameras that can see “up to 15 km” into Türkiye (https://meaculpa.gr/stithikan-oi-pylones-ston-evro-oi-kamer).

    Greece is not the first country to buy into the vision of automated, omnipotent border surveillance. The German Democratic Republic installed automated rifles near the border with West-Germany, for instance. But the origin of the current trend towards automated borders lies in the United States. In the 1970s, sensors originally built for deployment in Vietnam were installed at the Mexican border. Since then, “the relationship between surveillance and law enforcement has been one between salespeople and officers who are not experts,” says Dave Maas, an investigator at the Electronic Frontier Foundation. “Somebody buys surveillance towers, leaves office and three administrations later, people are like: ‘Hey, this did not deliver as promised’, and then the new person is like: ‘Well I wasn’t the one who paid for it, so here is my next idea’.”

    At the US-Mexico border, the towers are “like a scarecrow,” says Geoff Boyce, who used to direct the Earlham College Border Studies Program in Arizona. His research showed that, in cases where migrants could see the towers, they took longer, more dangerous routes to avoid detection. “People are dying outside the visual range of the towers.”

    No data is available that would hint that the Greek system is different. While the Greek government shares little information about the system in Evros, former minister for citizen protection Takis Theodorikakos mentioned it earlier this year in a parliamentary session. He claimed that the border surveillance system in Evros had been used to produce the official statistics for people deterred at the Evros border in 2022 (https://www.astynomia.gr/2023/01/03/03-01-2022-koino-deltio-typou-ypourgeiou-prostasias-tou-politi-kai-ellinik). But thermal cameras, for example, cannot show an exact number of people, or even differentiate people from animals.

    In Evros, the automated border surveillance system was also intended to be used for search-and-rescue missions. Last year, a group of asylum-seekers were stranded on an islet on the Evros river for nearly a month. Deutsche Welle reported that a nearby pylon with heat sensors and cameras should have been able to immediately locate the group. Since then, authorities have continued to be accused of delaying rescue missions.

    “At the border, it is sometimes possible to see people stranded with your own eyes,” says Lena Karamanidou, who has been researching border violence in Evros for decades. “And [they] are saying the cameras that can see up to 15 kilometers into Türkiye can’t see them.”
    Keeping people in

    In contrast to the system in Evros, the aim of the newly planned automated border surveillance systems appears to be to stop people from leaving Greece. Current policing practices there are very different from those at Evros.

    At Greece’s border with North Macedonia, “we’ve heard reports that the police were actively encouraging people to leave the country,” says Manon Louis of the watchdog organization Border Violence Monitoring Network. “In testimonies collected by BVMN, people have reported that the Greek police dropped them off at the Macedonian border.”

    “It’s an open secret,” says Alexander Gkatsis from Open Cultural Center, a nonprofit in the center of Paionia, “everybody in this area knows.”

    Thirty years ago, lots of people came from Albania to Paionia, when there were more jobs in clothing factories and agriculture, many of which are now done by machines. These days, the region is struggling with unemployment and low wages. In 2015, it drew international media attention for hosting the infamous Idomeni camp. Sionidis, the Paionia mayor, says he didn’t know anything about plans for an automated border system until we asked him.

    “The migration policy is decided by the minister of migration in Athens,” says Sionidis. He was also not consulted on Frontex coming to Paionia a few years ago. But he readily admits that his municipality is but one small pawn in a Europe-wide negotiation. “[Brussels and Athens] have to make one decision for the whole European border,” says Sionidis, “If we don’t have the electronic wall here, then we won’t have it at Evros.”

    https://algorithmwatch.org/en/greece-is-planning-a-e40m-automated-surveillance-system-at-borders-w

    #Albanie #Macédoine_du_Nord #frontières #migrations #réfugiés #barrières #fermeture_des_frontières #Grèce #frontières_terrestres #surveillance #contrôles_frontaliers #technologie #complexe_militaro-industriel #Paionia #militarisation_des_frontières #Frontex #border_management #automated_border_surveillance_system #Evros #efficacité #inefficacité #caméra_thermiques #sortie #murs_anti-sortie (comme aux temps de la #guerre_froide)

  • Une organisation en #souffrance

    Les Français seraient-ils retors à l’effort, comme le laissent entendre les mesures visant à stigmatiser les chômeurs ? Et si le nombre de #démissions, les chiffres des #accidents et des #arrêts_de_travail étaient plutôt le signe de #conditions_de_travail délétères.

    Jeté dans une #concurrence accrue du fait d’un #management personnalisé, évalué et soumis à la culture froide du chiffre, des baisses budgétaires, le travailleur du XXIe siècle est placé sous une #pression inédite...

    L’étude de 2019 de la Darès (Ministère du Travail) nous apprend que 37% des travailleurs.ses interrogés se disent incapables de poursuivre leur activité jusqu’à la retraite. Que l’on soit hôtesse de caisse (Laurence) ou magistrat (Jean-Pierre), tous témoignent de la dégradation de leurs conditions de travail et de l’impact que ces dégradations peuvent avoir sur notre #santé comme l’explique le psychanalyste Christophe Dejours : “Il n’y a pas de neutralité du travail vis-à-vis de la #santé_mentale. Grâce au travail, votre #identité s’accroît, votre #amour_de_soi s’accroît, votre santé mentale s’accroît, votre #résistance à la maladie s’accroît. C’est extraordinaire la santé par le travail. Mais si on vous empêche de faire du travail de qualité, alors là, la chose risque de très mal tourner.”

    Pourtant, la #quête_de_sens est plus que jamais au cœur des revendications, particulièrement chez les jeunes. Aussi, plutôt que de parler de la semaine de quatre jours ou de développer une sociabilité contrainte au travail, ne serait-il pas temps d’améliorer son #organisation, d’investir dans les métiers du « soin » afin de renforcer le #lien_social ?

    Enfin, la crise environnementale n’est-elle pas l’occasion de réinventer le travail, loin du cycle infernal production/ consommation comme le pense la sociologue Dominique Méda : “Je crois beaucoup à la reconversion écologique. Il faut prendre au sérieux la contrainte écologique comme moyen à la fois de créer des emplois, comme le montrent les études, mais aussi une possibilité de changer radicalement le travail en profondeur.”

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/une-organisation-en-souffrance-5912905

    #travail #audio #sens #reconnaissance #podcast #déshumanisation #grande_distribution #supermarchés #Carrefour #salariat #accidents_du_travail # location-gérance #jours_de_carence #délai_de_carence #financiarisation #traçabilité #performance #néo-taylorisme #taylorisme_numérique #contrôle #don #satisfaction #modernisation #mai_68 #individualisation #personnalisation #narcissisation #collectif #entraide #épanouissement #marges_de_manoeuvre #intensification_du_travail #efficacité #rentabilité #pression #sous-traitance #intensité_du_travail #santé_au_travail #santé #épidémie #anxiété #dépression #santé_publique #absentéisme #dégradation_des_conditions_de_travail #sommeil #identité #amour_de_soi #santé_par_le_travail #tournant_gestionnaire #gouvernance_de_l'entreprise #direction_d'entreprise #direction #règles #lois #gestionnaires #ignorance #objectifs_quantitatifs #objectifs #performance #mesurage #évaluation #traçabilité #quantification #quantitatif #qualitatif #politique_du_chiffre #flux #justice #charge_de_travail

    25’40 : #Jean-Pierre_Bandiera, ancien président du tribunal correctionnel de Nîmes :

    « On finit par oublier ce qu’on a appris à l’école nationale de la magistrature, c’est-à-dire la motivation d’un jugement... On finit par procéder par affirmation, ce qui fait qu’on gagne beaucoup de temps. On a des jugements, dès lors que la culpabilité n’est pas contestée, qui font abstraction de toute une série d’éléments qui sont pourtant importants : s’attarder sur les faits ou les expliquer de façon complète. On se contente d’une qualification développée : Monsieur Dupont est poursuivi pour avoir frauduleusement soustrait 3 véhicules, 4 téléviseurs au préjudice de Madame Durant lors d’un cambriolage » mais on n’est pas du tout en mesure après de préciser que Monsieur Dupont était l’ancien petit ami de Madame Durant ou qu’il ne connaissait absolument pas Madame Durant. Fixer les conditions dans lesquelles ce délit a été commis de manière ensuite à expliquer la personnalisation de la peine qui est quand même la mission essentielle du juge ! Il faut avoir à chaque fois qu’il nous est demandé la possibilité d’adapter au mieux la peine à l’individu. C’est très important. On finit par mettre des tarifs. Quelle horreur pour un juge ! On finit par oublier la quintessence de ce métier qui est de faire la part des choses entre l’accusation, la défense, l’auteur de faits, la victime, et essayer d’adopter une sanction qui soit la plus adaptée possible. C’est la personnalisation de la peine, c’est aussi le devenir de l’auteur de cette infraction de manière à éviter la récidive, prévoir sa resocialisation. Bref, jouer à fond le rôle du juge, ce qui, de plus en plus, est ratatiné à un rôle de distributeur de sanctions qui sont plus ou moins tarifées. Et ça c’est quelque chose qui, à la fin de ma carrière, c’est quelque chose qui me posait de véritables problèmes d’éthique, parce que je ne pensais pas ce rôle du juge comme celui-là. Du coup, la qualité de la justice finit par souffrir, incontestablement. C’est une évolution constante qui est le fruit d’une volonté politique qui, elle aussi, a été constante, de ne pas consacrer à la justice de notre pays les moyens dont elle devait disposer pour pouvoir fonctionner normalement. Et cette évolution n’a jamais jamais, en dépit de tout ce qui a pu être dit ou écrit, n’ai jamais été interrompue. Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation de détresse absolue. La France est donc ??? pénultième au niveau européen sur les moyens budgétaires consacrés à sa justice. Le Tribunal de Nîme comporte 13 procureurs, la moyenne européenne nécessiterait qu’ils soient 63, je dis bien 63 pour 13. Il y a 39 juges au Tribunal de Nîmes, pour arriver dans la moyenne européenne il en faudrait 93. Et de mémoire il y a 125 greffiers et il en faudrait 350 je crois pour être dans la moyenne. Il y avait au début de ma carrière à Nîmes 1 juge des Libertés et de la détention, il y en a aujourd’hui 2. On a multiplié les chiffres du JLD par 10. Cela pose un problème moral et un problème éthique. Un problème moral parce qu’on a le sentiment de ne pas satisfaire au rôle qui est le sien. Un problème éthique parce qu’on finit par prendre un certain nombre de recul par rapport aux valeurs que l’on a pourtant porté haut lorsqu’on a débuté cette carrière. De sorte qu’une certaine mélancolie dans un premier temps et au final un certain découragement me guettaient et m’ont parfois atteint ; mes périodes de vacances étant véritablement chaque année un moment où la décompression s’imposait sinon je n’aurais pas pu continuer dans ces conditions-là. Ce sont des heures de travail qui sont très très chargés et qui contribuent aussi à cette fatigue aujourd’hui au travail qui a entraîné aussi beaucoup de burn-out chez quelques collègues et puis même, semble-t-il, certains sont arrivés à des extrémités funestes puisqu’on a eu quelques collègues qui se sont suicidés quasiment sur place, vraisemblablement en grande partie parce que... il y avait probablement des problèmes personnels, mais aussi vraisemblablement des problèmes professionnels. Le sentiment que je vous livre aujourd’hui est un sentiment un peu partagé par la plupart de mes collègues. Après la réaction par rapport à cette situation elle peut être une réaction combative à travers des engagements syndicaux pour essayer de parvenir à faire bouger l’éléphant puisque le mammouth a déjà été utilisé par d’autres. Ces engagements syndicaux peuvent permettre cela. D’autres ont plus ou moins rapidement baissé les bras et se sont satisfaits de cette situation à défaut de pouvoir la modifier. Je ne regrette rien, je suis parti serein avec le sentiment du devoir accompli, même si je constate que en fermant la porte du tribunal derrière moi je laisse une institution judiciaire qui est bien mal en point."

    Min. 33’15, #Christophe_Dejours, psychanaliste :

    « Mais quand il fait cela, qu’il sabote la qualité de son travail, qu’il bâcle son travail de juge, tout cela, c’est un ensemble de trahisons. Premièrement, il trahi des collègues, parce que comme il réussi à faire ce qu’on lui demande en termes de quantité... on sait très bien que le chef va se servir du fait qu’il y en a un qui arrive pour dire aux autres : ’Vous devez faire la même chose. Si vous ne le faites pas, l’évaluation dont vous allez bénéficier sera mauvaise pour vous, et votre carrière... vous voulez la mutation ? Vous ne l’aurez pas !’ Vous trahissez les collègues. Vous trahissez les règles de métier, vous trahissez le justiciable, vous trahissez les avocats, vous leur couper la parole parce que vous n’avez pas le temps : ’Maître, je suis désolé, il faut qu’on avance.’ Vous maltraitez les avocats, ce qui pose des problèmes aujourd’hui assez compliqués entre avocats et magistrats. Les relations se détériorent. Vous maltraitez le justiciable. Si vous allez trop vite... l’application des peines dans les prisons... Quand vous êtes juges des enfants, il faut écouter les enfants, ça prend du temps ! Mais non, ’va vite’. Vous vous rendez compte ? C’est la maltraitance des justiciables sous l’effet d’une justice comme ça. A la fin vous trahissez la justice, et comme vous faites mal votre travail, vous trahissez l’Etat de droit. A force de trahir tous ces gens qui sont... parce que c’est des gens très mobilisés... on ne devient pas magistrat comme ça, il faut passer des concours... c’est le concours le plus difficile des concours de la fonction publique, c’est plus difficile que l’ENA l’Ecole nationale de magistrature... C’est des gens hyper engagés, hyper réglo, qui ont un sens de la justice, et vous leur faites faire quoi ? Le contraire. C’est ça la dégradation de la qualité. Donc ça conduit, à un moment donné, à la trahison de soi. Ça, ça s’appelle la souffrance éthique. C’est-à-dire, elle commence à partir du moment où j’accepte d’apporter mon concours à des actes ou à des pratiques que le sens moral réprouve. Aujourd’hui c’est le cas dans la justice, c’est le cas dans les hôpitaux, c’est le cas dans les universités, c’est le cas dans les centres de recherche. Partout dans le secteur public, où la question éthique est décisive sur la qualité du service public, vous avez des gens qui trahissent tout ça, et qui entrent dans le domaine de la souffrance éthique. Des gens souffrent dans leur travail, sauf que cette souffrance, au lieu d’être transformée en plaisir, elle s’aggrave. Les gens vont de plus en plus mal parce que le travail leur renvoie d’eux-mêmes une image lamentable. Le résultat c’est que cette trahison de soi quelques fois ça se transforme en haine de soi. Et c’est comme ça qu’à un moment donné les gens se suicident. C’est comme ça que vous avez des médecins des hôpitaux, professeurs de médecine de Paris qui sautent par la fenêtre. Il y a eu le procès Mégnien, au mois de juin. Il a sauté du 5ème étage de Georges-Pompidou. Il est mort. Comment on en arrive là ? C’est parce que les gens ont eu la possibilité de réussir un travail, de faire une oeuvre, et tout à coup on leur casse le truc. Et là vous cassez une vie. C’est pour cela que les gens se disent : ’Ce n’est pas possible, c’est tout ce que j’ai mis de moi-même, tous ces gens avec qui j’ai bossé, maintenant il faut que ça soit moi qui donne le noms des gens qu’on va virer. Je ne peux pas faire ça, ce n’est pas possible.’ Vous les obligez à faire l’inverse de ce qu’ils croient juste, de ce qu’ils croient bien. Cette organisation du travail, elle cultive ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain. »

    #suicide #trahison #souffrance_éthique

    • Quels facteurs influencent la capacité des salariés à faire le même travail #jusqu’à_la_retraite ?

      En France, en 2019, 37 % des salariés ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite. L’exposition à des #risques_professionnels – physiques ou psychosociaux –, tout comme un état de santé altéré, vont de pair avec un sentiment accru d’#insoutenabillité du travail.

      Les métiers les moins qualifiés, au contact du public ou dans le secteur du soin et de l’action sociale, sont considérés par les salariés comme les moins soutenables. Les salariés jugeant leur travail insoutenable ont des carrières plus hachées que les autres et partent à la retraite plus tôt, avec des interruptions, notamment pour des raisons de santé, qui s’amplifient en fin de carrière.

      Une organisation du travail qui favorise l’#autonomie, la participation des salariés et limite l’#intensité_du_travail tend à rendre celui-ci plus soutenable. Les mobilités, notamment vers le statut d’indépendant, sont également des moyens d’échapper à l’insoutenabilité du travail, mais ces trajectoires sont peu fréquentes, surtout aux âges avancés.

      https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quels-facteurs-influencent-la-capacite-des-salaries-faire-
      #statistiques #chiffres

    • Unstaffed tills were supposed to revolutionise shopping. Now, both retailers and customers are bagging many self-checkout kiosks.
      I
      It’s a common sight at many retail stores: a queue of people, waiting to use a self-checkout kiosk, doing their best to remain patient as a lone store worker attends to multiple malfunctioning machines. The frustration mounts while a dozen darkened, roped-off and cashier-less tills sit in the background.

      For shoppers, self-checkout was supposed to provide convenience and speed. Retailers hoped it would usher in a new age of cost savings. Their thinking: why pay six employees when you could pay one to oversee customers at self-service registers, as they do their own labour of scanning and bagging for free?

      While self-checkout technology has its theoretical selling points for both consumers and businesses, it mostly isn’t living up to expectations. Customers are still queueing. They need store employees to help clear kiosk errors or check their identifications for age-restricted items. Stores still need to have workers on-hand to help them, and to service the machines.

      The technology is, in some cases, more trouble than it’s worth.

      “It hasn’t delivered anything that it promises,” says Christopher Andrews, associate professor and chair of sociology at Drew University, US, and author of The Overworked Consumer: Self-Checkouts, Supermarkets, and the Do-It-Yourself Economy. “Stores saw this as the next frontier… If they could get the consumer to think that [self-checkout] was a preferable way to shop, then they could cut labour costs. But they’re finding that people need help doing it, or that they’ll steal stuff. They ended up realising that they’re not saving money, they’re losing money.”
      One of the frustrations of self-checkout can be the extra work of having to find a specific PLU code to ring up a purchase (Credit: Alamy)

      Unexpected problems in the bagging area

      Many retail companies have invested millions – if not billions – of dollars in self-checkout technology, which Andrews says was first developed during the 1980s, and started appearing in stores in the 1990s. They’re not exactly cheap to get into stores: some experts estimate a four-kiosk system can run six figures.

      Despite the cost to install them, many retailers are reversing course on the tech. Target, for instance, is restricting the number of items self-checkout customers can purchase at one time. Walmart has removed some self-checkout kiosks in certain stores to deter theft. In the UK, supermarket chain Booths has also cut down on the number of self-service kiosks in its stores, as customers say they’re slow and unreliable.

      Dollar General, one of the fastest-growing retailers in the US, is also re-thinking its strategy. In 2022, the discount chain leaned heavily into self-checkout technology – it’s not uncommon to see only one or two employees staffing an entire Dollar General store in some areas. Despite the investment, they are now planning to increase the number of employees in stores “and in particular, the checkout area”, according to the company’s CEO, Todd Vasos.

      “We had relied and started to rely too much this year on self-checkout in our stores,” he said during the company’s Q3 2023 earnings call on 7 December 2023. “We should be using self-checkout as a secondary checkout vehicle, not a primary.” (Dollar General did not respond to the BBC’s requests for comment).
      Some data shows retailers utilising self-checkout technology have loss rates more than twice the industry average
      Some retailers cite theft as a motivator for ditching the unstaffed tills. Customers may be more willing to simply swipe merchandise when using a self-service kiosk than they are when face-to-face with a human cashier. Some data shows retailers utilising self-checkout technology have loss rates more than twice the industry average.

      In addition to shrink concerns, experts say another failure of self-checkout technology is that, in many cases, it simply doesn’t lead to the cost savings businesses hoped for. Just as Dollar General appears poised to add more employees to its check-out areas, presumably increasing staffing costs, other companies have done the same. Despite self-checkout kiosks becoming ubiquitous throughout the past decade or so, the US still has more than 3.3 million cashiers working around the nation, according to data from the US Bureau of Labor Statistics.

      Humans or machines?

      Consumers want this technology to work, and welcomed it with open arms. However, years later, they’re still queueing for tills; waiting for store-staff assistance with errors or age checks; and searching high and low for the PLU code of the Walla Walla Sweet Onions they’re trying to purchase.

      In a 2021 survey of 1,000 American shoppers, 60% of consumers said they prefer to use self-checkout over a staffed checkout aisle when given the choice, yet 67% of consumers have had the technology fail while trying to use it.

      Experts say some self-checkout kiosks may stand abandoned as some shoppers transition backed to staffed tills (Credit: Alamy)
      The bottom line is businesses want to cut costs, and shoppers want to get in and out of a store. If self-checkout isn’t the answer, they’ll find another avenue.

      “It’s not that self-checkout technology is good or bad, per se… [but] if we try self-checkout and realise we’re not benefitting from it, we might switch back to not using it,” says Amit Kumar, an assistant professor of marketing and psychology at the University of Texas, who studies consumer behaviour and decision-making.

      That appears to be happening in many cases, as customers’ frustrations with the technology persist. But Andrews says that while stores may change up their strategies – as seen with Dollar General and others – many large retail chains are likely to keep kiosks in stores due to sunk costs. “They spent billions putting it in stores, and are hoping they can still get the public to buy into it,” he says.

      Retailers may continue to rely on the technology, but many aren’t putting all their farm-fresh eggs in the self-checkout basket. Instead, they’re increasingly giving customers the option to choose between human and machine.

      For the customers that do choose to do the labour themselves, there’s one thing Andrews believes won’t change. However ubiquitous the technology is, and however much consumers get used to using the kiosks, shoppers are likely to find themselves disappointed and frustrated most of the time.

      “It was part of a larger experiment in retail in trying to socialise people into using it,” he says. Simply, “customers hate it”.

      #caisses_automatiques #grande_distribution #commerce #commerce_alimentaire #vol #solutionnsme_technologique

  • Heating people, not spaces

    These days, we provide thermal comfort in winter by heating the entire air volume in a room or building, an approach that consumes a lot of fossil fuels. In this series of articles, LOW←TECH MAGAZINE focuses on our forebear’s concept of heating, which was more localized. They used radiant heat sources that warmed only certain parts of a room, creating micro-climates of comfort, and they used personal heating sources that warmed specific body parts. It would make a lot of sense to restore this old way of warming, especially since newer technology has made it much more practical, safe, and efficient. By placing heating technology in a historical context, LOW←TECH MAGAZINE challenges the high-tech approach to sustainability and highlights the possibilities of alternative solutions.

    Contents table:
    Restoring the Old Way of Warming: Heating People, not Spaces
    Insulation: First the Body, then the Home
    The Revenge of the Hot Water Bottle
    Energy Labels Oblige Frugal Homeowners to Make Unsustainable Investments
    How to Keep Warm in a Cool House
    Sunbathing in the Living Room: Tile Stoves and Other Radiant Heating Systems
    Heat Storage Hypocausts: Air Heating in the Middle Ages
    The Revenge of the Circulating Fan

    https://www.lulu.com/shop/kris-de-decker/heating-people-not-spaces/paperback/product-zm52en6.html

    #chauffer_le_corps_et_pas_l'espace #heating_people_not_space #espace #chauffage #corps #law_tech #livre #bouillotte #chauffer #efficacité

    C’est mon crédo depuis l’année passée : #laine et bouillotte...

  • La politique de lutte contre l’#immigration_irrégulière

    À la suite d’une première publication en avril 2020, qui portait sur l’intégration des personnes immigrées en situation régulière et sur l’exercice du droit d’asile, la Cour publie ce jour un rapport consacré à la politique de #lutte_contre_l’immigration_irrégulière, et notamment aux moyens mis en œuvre et aux résultats obtenus au regard des objectifs que se fixe l’État. À ce titre, la Cour a analysé les trois grands volets de cette politique : la #surveillance_des_frontières, la gestion administrative des étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et l’organisation de leur retour dans leur pays d’origine. Il convient de souligner que ce rapport a été inscrit à la programmation des publications de la Cour plusieurs mois avant la présentation du projet de loi au Conseil des ministres puis au Parlement en février 2023, et qu’il a été réalisé et contredit avant la loi immigration de décembre 2023.

    https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-politique-de-lutte-contre-limmigration-irreguliere

    #cour_des_comptes #France #migrations #rapport #frontières #contrôles_frontaliers #efficacité #contrôles_systématiques_aux_frontières #coopération_transfrontalière #Frontex #surveillance_frontalière #force_frontière #sans-papiers #OQTF #éloignement #renvois #expulsions #rétention #détention_administrative #renvois_forcés #laissez-passer_consulaires #aide_au_retour #retour_volontaire #police_aux_frontières (#PAF) #ministère_de_l'intérieur #chiffres #statistiques

    ping @karine4

    • #Pierre_Moscovici s’explique sur le report de la publication de la Cour des comptes sur l’immigration irrégulière : « Je n’ai rien cherché à dissimuler »

      Plusieurs élus ont dénoncé une entrave volontaire au débat démocratique. Auprès de « CheckNews », le président de la Cour des comptes se défend et dit qu’il n’a « rien cherché à dissimuler ».

      Un timing qui interroge. Le 4 janvier, soit deux semaines après la #commission_mixte_paritaire (#CMP) qui s’est réunie pour l’examen de la loi immigration sur fond de crise politique sévère – et qui a finalement abouti à l’adoption d’un texte plus dur que la version initiale proposée par le gouvernement – la Cour des comptes a publié son rapport sur la politique de lutte contre l’immigration irrégulière.

      Ses conclusions dressent notamment le bilan médiocre de la politique migratoire de l’Etat. Et pointent une « stratégie globale illisible et incohérente » de l’Intérieur. Mais au-delà du propos, c’est aujourd’hui le choix de son président, le socialiste Pierre Moscovici, de repousser la publication de ce rapport, qui se retrouve sous le feu des critiques. A l’origine, le texte devait en effet être publié le 13 décembre. C’était sans compter, deux jours plus tôt, sur la motion de rejet de l’Assemblée, qui a ouvert la voie à une CMP.

      Lors de sa présentation du rapport, Moscovici a expliqué qu’il n’avait pas souhaité que ce texte « puisse interférer en quoi que ce soit avec un débat passionné voire passionnel ».

      Le lendemain, il revient sur ce choix, et défend sur LCI une « décision prise personnellement et que j’assume totalement. La Cour publie ses rapports quand elle le veut. Nous avions programmé de le faire le 13 décembre. C’était le surlendemain du vote sur la motion de rejet de la loi sur l’immigration. Je sais pas si vous imaginez un tel rapport qui sort à ce moment-là, trois jours avant la commission mixte paritaire ? Qu’est-ce qu’on aurait dit ? Certains, à droite ou à l’extrême droite, auraient dit : “Quel scandale, rien ne marche, il faut être beaucoup plus dur”. Les autres : “Déjà ça ne marche pas, donc on n’a pas besoin d’une loi”. »
      « Je n’ai pas voulu que ce rapport soit déformé »

      Face au présentateur Darius Rochebin qui lui oppose qu’il s’agit là du fondement du « débat démocratique », Pierre Moscovici répond : « Oui, mais nous étions dans une crise politique, dans un moment où les arguments rationnels se faisaient peu entendre. Je n’ai pas voulu que ce rapport soit déformé et je n’ai pas voulu interférer avec un vote sous pression. »

      Ce dimanche 7 janvier, ils sont nombreux à s’indigner davantage de cette justification. A droite, Laurent Wauquiez appelle à la démission de Pierre Moscovici, dénonçant un « manquement grave à notre démocratie et aux obligations les plus élémentaires qui s’imposent à la Cour des comptes ». De son côté, Rachida Dati estime que « Pierre Moscovici a utilisé son pouvoir personnel pour priver le Parlement d’éléments factuels pour légiférer sur l’immigration ».

      Des critiques auxquelles se joignent certaines voix de gauche. Le député LFI Thomas Portes parle ainsi de « magouilles d’un autre âge » et d’un « mépris profond pour les citoyens et les élus ». Quant à Antoine Léaument, élu insoumis aussi, il déplore des « propos incroyables du président de la Cour des comptes » qui « a décidé de garder cachée une information qui pouvait être d’utilité publique ».

      « Je n’avais pas d’autres choix »

      Pierre Moscovici, joint par CheckNews ce dimanche matin, note que ces critiques ne proviennent ni de « toute la droite, ni de toute la gauche ». Sur le fond, contrairement à sa justification initiale du 4 janvier (où il indiquait qu’il ne souhaitait pas que la publication « puisse interférer en quoi que ce soit avec un débat passionné voire passionnel »), il indique aujourd’hui que le 13 décembre, date à laquelle le rapport devait être initialement publié, « le débat était clos par la motion de rejet ».

      Et de préciser : « Il n’y avait plus de débat parlementaire mais une crise politique, à dénouer par une procédure particulière. Si le rapport avait été publié comme prévu, il y aurait eu un déluge de réactions qui n’auraient pas alimenté le débat mais les passions. L’institution est là pour éclairer les citoyens, pas pour nourrir les controverses entre partis pendant une CMP. Je n’avais pas d’autre choix. Les mêmes qui poussent des cris d’orfraie auraient assuré que la Cour des comptes ne laissait pas le parlement travailler librement, et lui auraient reproché de s’immiscer dans sa souveraineté. Aucune de nos analyses n’aurait été reprise sereinement. Mes raisons sont de bon sens, je n’ai rien cherché à dissimuler : j’ai simplement joué mon rôle en protégeant l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de l’institution que je préside. Ces critiques de mauvaise foi montrent aujourd’hui en quoi la publication du rapport le 13 décembre aurait simplement nourri la violence du combat politique. »

      https://www.liberation.fr/checknews/pourquoi-pierre-moscovici-a-t-il-differe-la-publication-du-rapport-de-la-

  • Au niveau européen, un pacte migratoire « dangereux » et « déconnecté de la réalité »

    Sara Prestianni, du réseau EuroMed Droits, et Tania Racho, chercheuse spécialiste du droit européen et de l’asile, alertent, dans un entretien à deux voix, sur les #risques de l’accord trouvé au niveau européen et qui sera voté au printemps prochain.

    Après trois années de discussions, un accord a été trouvé par les États membres sur le #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile la semaine dernière. En France, cet événement n’a trouvé que peu d’écho, émoussé par la loi immigration votée au même moment et dont les effets sur les étrangers pourraient être dramatiques.

    Pourtant, le pacte migratoire européen comporte lui aussi son lot de mesures dangereuses pour les migrant·es, entre renforcement des contrôles aux frontières, tri express des demandeurs d’asile, expulsions facilitées des « indésirables » et sous-traitance de la gestion des frontières à des pays tiers. Sara Prestianni, responsable du plaidoyer au sein du réseau EuroMed Droits, estime que des violations de #droits_humains seront inévitables et invite à la création de voies légales qui permettraient de protéger les demandeurs d’asile.

    La chercheuse Tania Racho, spécialiste du droit européen et de l’asile et membre du réseau Désinfox-Migrations, répond qu’à aucun moment les institutions européennes « ne prennent en compte les personnes exilées », préférant répondre à des « objectifs de gestion des migrations ». Dans un entretien croisé, elles alertent sur les risques d’une approche purement « sécuritaire », qui renforcera la vulnérabilité des concernés et les mettra « à l’écart ».

    Mediapart : Le pacte migratoire avait été annoncé par la Commission européenne en septembre 2020. Il aura fait l’objet de longues tergiversations et de blocages. Était-ce si difficile de se mettre d’accord à 27 ?

    Tania Racho : Dans l’état d’esprit de l’Union européenne (UE), il fallait impérativement démontrer qu’il y a une gestion des migrations aux #frontières_extérieures pour rassurer les États membres. Mais il a été difficile d’aboutir à un accord. Au départ, il y avait des mesures pour des voies sécurisées d’accès à l’Union avec plus de titres économiques : ils ont disparu au bénéfice d’une crispation autour des personnes en situation irrégulière.

    Sara Prestianni : La complexité pour aboutir à un accord n’est pas due à la réalité des migrations mais à l’#instrumentalisation du dossier par beaucoup d’États. On l’a bien vu durant ces trois années de négociations autour du pacte : bien que les chiffres ne le justifiaient pas, le sujet a été fortement instrumentalisé. Le résultat, qui à nos yeux est très négatif, est le reflet de ces stratégies : cette réforme ne donne pas de réponse au phénomène en soi, mais répond aux luttes intestines des différents États.

    La répartition des demandeurs d’asile sur le sol européen a beaucoup clivé lors des débats. Pourquoi ?

    Sara Prestianni : D’abord, parce qu’il y a la fameuse réforme du #règlement_Dublin [qui impose aux exilés de demander l’asile dans le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE - ndlr]. Ursula von der Leyen [présidente de la Commission – ndlr] avait promis de « #dépasser_Dublin ». Il est aujourd’hui renforcé. Ensuite, il y a la question de la #solidarité. La #redistribution va finalement se faire à la carte, alors que le Parlement avait tenté de revenir là-dessus. On laisse le choix du paiement, du support des murs et des barbelés aux frontières internes, et du financement de la dimension externe. On est bien loin du concept même de solidarité.

    Tania Racho : L’idée de Dublin est à mettre à la poubelle. Pour les Ukrainiens, ce règlement n’a pas été appliqué et la répartition s’est faite naturellement. La logique de Dublin, c’est qu’une personne qui trouve refuge dans un État membre ne peut pas circuler dans l’UE (sans autorisation en tout cas). Et si elle n’obtient pas l’asile, elle n’est pas censée pouvoir le demander ailleurs. Mais dans les faits, quelqu’un qui voit sa demande d’asile rejetée dans un pays peut déposer une demande en France, et même obtenir une protection, parce que les considérations ne sont pas les mêmes selon les pays. On s’interroge donc sur l’utilité de faire subir des transferts, d’enfermer les gens et de les priver de leurs droits, de faire peser le coût de ces transferts sur les États… Financièrement, ce n’est pas intéressant pour les États, et ça n’a pas de sens pour les demandeurs d’asile.

    D’ailleurs, faut-il les répartir ou leur laisser le libre #choix dans leur installation ?

    Tania Racho : Cela n’a jamais été évoqué sous cet angle. Cela a du sens de pouvoir les laisser choisir, parce que quand il y a un pays de destination, des attaches, une communauté, l’#intégration se fait mieux. Du point de vue des États, c’est avant tout une question d’#efficacité. Mais là encore on ne la voit pas. La Cour européenne des droits de l’homme a constaté, de manière régulière, que l’Italie ou la Grèce étaient des États défaillants concernant les demandeurs d’asile, et c’est vers ces pays qu’on persiste à vouloir renvoyer les personnes dublinées.

    Sara Prestianni : Le règlement de Dublin ne fonctionne pas, il est très coûteux et produit une #errance continue. On a à nouveau un #échec total sur ce sujet, puisqu’on reproduit Dublin avec la responsabilité des pays de première entrée, qui dans certaines situations va se prolonger à vingt mois. Même les #liens_familiaux (un frère, une sœur), qui devaient permettre d’échapper à ce règlement, sont finalement tombés dans les négociations.

    En quoi consiste le pacte pour lequel un accord a été trouvé la semaine dernière ?

    Sara Prestianni : Il comporte plusieurs documents législatifs, c’est donc une #réforme importante. On peut évoquer l’approche renforcée des #hotspots aux #frontières, qui a pourtant déjà démontré toutes ses limites, l’#enfermement à ciel ouvert, l’ouverture de #centres_de_détention, la #procédure_d’asile_accélérée, le concept de #pays-tiers_sûr que nous rejetons (la Tunisie étant l’exemple cruel des conséquences que cela peut avoir), la solidarité à la carte ou encore la directive sur l’« instrumentalisation » des migrants et le concept de #force_majeure en cas d’« #arrivées_massives », qui permet de déroger au respect des droits. L’ensemble de cette logique, qui vise à l’utilisation massive de la #détention, à l’#expulsion et au #tri des êtres humains, va engendrer des violations de droits, l’#exclusion et la #mise_à_l’écart des personnes.

    Tania Racho : On met en place des #centres_de_tri des gens aux frontières. C’est d’une #violence sans nom, et cette violence est passée sous silence. La justification du tri se fait par ailleurs sur la nationalité, en fonction du taux de protection moyen de l’UE, ce qui est absurde car le taux moyen de protection varie d’un pays à l’autre sur ce critère. Cela porte aussi une idée fausse selon laquelle seule la nationalité prévaudrait pour obtenir l’asile, alors qu’il y a un paquet de motifs, comme l’orientation sexuelle, le mariage forcé ou les mutilations génitales féminines. Difficile de livrer son récit sur de tels aspects après un parcours migratoire long de plusieurs mois dans le cadre d’une #procédure_accélérée.

    Comment peut-on opérer un #tri_aux_frontières tout en garantissant le respect des droits des personnes, du droit international et de la Convention de Genève relative aux réfugiés ?

    Tania Racho : Aucune idée. La Commission européenne parle d’arrivées mixtes et veut pouvoir distinguer réfugiés et migrants économiques. Les premiers pourraient être accueillis dignement, les seconds devraient être expulsés. Le rush dans le traitement des demandes n’aidera pas à clarifier la situation des personnes.

    Sara Prestianni : Ils veulent accélérer les procédures, quitte à les appliquer en détention, avec l’argument de dire « Plus jamais Moria » [un camp de migrants en Grèce incendié – ndlr]. Mais, ce qui est reproduit ici, c’est du pur Moria. En septembre, quand Lampedusa a connu 12 000 arrivées en quelques jours, ce pacte a été vendu comme la solution. Or tel qu’il est proposé aujourd’hui, il ne présente aucune garantie quant au respect du droit européen et de la Convention de Genève.

    Quels sont les dangers de l’#externalisation, qui consiste à sous-traiter la gestion des frontières ?

    Sara Prestianni : Alors que se négociait le pacte, on a observé une accélération des accords signés avec la #Tunisie, l’#Égypte ou le #Maroc. Il y a donc un lien très fort avec l’externalisation, même si le concept n’apparaît pas toujours dans le pacte. Là où il est très présent, c’est dans la notion de pays tiers sûr, qui facilite l’expulsion vers des pays où les migrants pourraient avoir des liens.

    On a tout de même l’impression que ceux qui ont façonné ce pacte ne sont pas très proches du terrain. Prenons l’exemple des Ivoiriens qui, à la suite des discours de haine en Tunisie, ont fui pour l’Europe. Les États membres seront en mesure de les y renvoyer car ils auront a priori un lien avec ce pays, alors même qu’ils risquent d’y subir des violences. L’Italie négocie avec l’#Albanie, le Royaume-Uni tente coûte que coûte de maintenir son accord avec le #Rwanda… Le risque, c’est que l’externalisation soit un jour intégrée à la procédure l’asile.

    Tania Racho : J’ai appris récemment que le pacte avait été rédigé par des communicants, pas par des juristes. Cela explique combien il est déconnecté de la réalité. Sur l’externalisation, le #non-refoulement est prévu par le traité sur le fonctionnement de l’UE, noir sur blanc. La Commission peut poursuivre l’Italie, qui refoule des personnes en mer ou signe ce type d’accord, mais elle ne le fait pas.

    Quel a été le rôle de l’Italie dans les discussions ?

    Sara Prestianni : L’Italie a joué un rôle central, menaçant de faire blocage pour l’accord, et en faisant passer d’autres dossiers importants à ses yeux. Cette question permet de souligner combien le pacte n’est pas une solution aux enjeux migratoires, mais le fruit d’un #rapport_de_force entre les États membres. L’#Italie a su instrumentaliser le pacte, en faisant du #chantage.

    Le pacte n’est pas dans son intérêt, ni dans celui des pays de premier accueil, qui vont devoir multiplier les enfermements et continuer à composer avec le règlement Dublin. Mais d’une certaine manière, elle l’a accepté avec la condition que la Commission et le Conseil la suivent, ou en tout cas gardent le silence, sur l’accord formulé avec la Tunisie, et plus récemment avec l’Albanie, alors même que ce dernier viole le droit européen.

    Tania Racho : Tout cela va aussi avoir un #coût – les centres de tri, leur construction, leur fonctionnement –, y compris pour l’Italie. Il y a dans ce pays une forme de #double_discours, où on veut d’un côté dérouter des bateaux avec une centaine de personnes à bord, et de l’autre délivrer près de 450 000 visas pour des travailleurs d’ici à 2025. Il y a une forme illogique à mettre autant d’énergie et d’argent à combattre autant les migrations irrégulières tout en distribuant des visas parce qu’il y a besoin de #travailleurs_étrangers.

    Le texte avait été présenté, au départ, comme une réponse à la « crise migratoire » de 2015 et devait permettre aux États membres d’être prêts en cas de situation similaire à l’avenir. Pensez-vous qu’il tient cet objectif ?

    Tania Racho : Pas du tout. Et puisqu’on parle des Syriens, rappelons que le nombre de personnes accueillies est ridicule (un million depuis 2011 à l’échelle de l’UE), surtout lorsqu’on le compare aux Ukrainiens (10 millions accueillis à ce jour). Il est assez étonnant que la comparaison ne soit pas audible pour certains. Le pacte ne résoudra rien, si ce n’est dans le narratif de la Commission européenne, qui pense pouvoir faire face à des arrivées mixtes.

    On a les bons et mauvais exilés, on ne prend pas du tout en compte les personnes exilées, on s’arrête à des objectifs de #gestion alors que d’autres solutions existent, comme la délivrance de #visas_humanitaires. Elles sont totalement ignorées. On s’enfonce dans des situations dramatiques qui ne feront qu’augmenter le tarif des passeurs et le nombre de morts en mer.

    Sara Prestianni : Si une telle situation se présente de nouveau, le règlement « crise » sera appliqué et permettra aux États membres de tout passer en procédure accélérée. On sera donc dans un cas de figure bien pire, car les entraves à l’accès aux droits seront institutionnalisées. C’est en cela que le pacte est dangereux. Il légitime toute une série de violations, déjà commises par la Grèce ou l’Italie, et normalise des pratiques illégales. Il occulte les mesures harmonisées d’asile, d’accueil et d’intégration. Et au lieu de pousser les États à négocier avec les pays de la rive sud, non pas pour renvoyer des migrants ou financer des barbelés mais pour ouvrir des voies légales et sûres, il mise sur une logique sécuritaire et excluante.

    Cela résonne fortement avec la loi immigration votée en France, supposée concilier « #humanité » et « #fermeté » (le pacte européen, lui, prétend concilier « #responsabilité » et « #solidarité »), et qui mise finalement tout sur le répressif. Un accord a été trouvé sur les deux textes au même moment, peut-on lier les deux ?

    Tania Racho : Dans les deux cas, la seule satisfaction a été d’avoir un accord, dans la précipitation et dans une forme assez particulière, entre la commission mixte paritaire en France et le trilogue au niveau européen. Ce qui est intéressant, c’est que l’adoption du pacte va probablement nécessiter des adaptations françaises. On peut lier les deux sur le fond : l’idée est de devoir gérer les personnes, dans le cas français avec un accent particulier sur la #criminalisation_des_étrangers, qu’on retrouve aussi dans le pacte, où de nombreux outils visent à lutter contre le terrorisme et l’immigration irrégulière. Il y a donc une même direction, une même teinte criminalisant la migration et allant dans le sens d’une fermeture.

    Sara Prestianni : Les États membres ont présenté l’adoption du pacte comme une grande victoire, alors que dans le détail ce n’est pas tout à fait évident. Paradoxalement, il y a eu une forme d’unanimité pour dire que c’était la solution. La loi immigration en France a créé plus de clivages au sein de la classe politique. Le pacte pas tellement, parce qu’après tant d’années à la recherche d’un accord sur le sujet, le simple fait d’avoir trouvé un deal a été perçu comme une victoire, y compris par des groupes plus progressistes. Mais plus de cinquante ONG, toutes présentes sur le terrain depuis des années, sont unanimes pour en dénoncer le fond.

    Le vote du pacte aura lieu au printemps 2024, dans le contexte des élections européennes. Risque-t-il de déteindre sur les débats sur l’immigration ?

    Tania Racho : Il y aura sans doute des débats sur les migrations durant les élections. Tout risque d’être mélangé, entre la loi immigration en France, le pacte européen, et le fait de dire qu’il faut débattre des migrations parce que c’est un sujet important. En réalité, on n’en débat jamais correctement. Et à chaque élection européenne, on voit que le fonctionnement de l’UE n’est pas compris.

    Sara Prestianni : Le pacte sera voté avant les élections, mais il ne sera pas un sujet du débat. Il y aura en revanche une instrumentalisation des migrations et de l’asile, comme un outil de #propagande, loin de la réalité du terrain. Notre bataille, au sein de la société civile, est de continuer notre travail de veille et de dénoncer les violations des #droits_fondamentaux que cette réforme, comme d’autres par le passé, va engendrer.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281223/au-niveau-europeen-un-pacte-migratoire-dangereux-et-deconnecte-de-la-reali
    #pacte #Europe #pacte_migratoire #asile #migrations #réfugiés

  • #Recherche : les tours de #passe-passe d’#Emmanuel_Macron

    Le chef de l’Etat s’est targué d’un #bilan flatteur en matière d’investissement pour le monde de la recherche, en omettant des #indicateurs inquiétants et des promesses non tenues, tout en vantant une #concurrence délétère.

    Devant un parterre de plusieurs centaines de scientifiques, le 7 décembre, à l’Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, était à l’aise, volontaire, et « en compagnonnage » avec la communauté académique, comme il l’a confessé. Mais c’est moins en passionné de science qu’en magicien qu’il s’est en fait comporté, escamotant ce qui ne rentrait pas dans son cadre, multipliant les tours de passe-passe, sortant quelques lapins du chapeau, pour aboutir à transformer les flatteries adressées à son auditoire en cinglantes critiques. Au point de faire « oublier » un autre discours célèbre, celui de Nicolas Sarkozy en janvier 2009, qui avait lâché : « Un chercheur français publie de 30 % à 50 % en moins qu’un chercheur britannique. (…) Evidemment, si l’on ne veut pas voir cela, je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé… »

    Premier tour de magie classique, celui de l’embellissement du bilan. Comme une baguette magique, son arrivée en 2017 aurait mis fin à des années de « #désinvestissement_massif ». Sauf que cela ne se voit pas dans le critère habituel de la part du PIB consacrée en recherche et développement (R&D), qui est restée stable depuis le début du premier quinquennat, à 2,2 %. Les estimations indiquent même une baisse à 2,18 % pour 2022.

    Cela ne se voit pas non plus dans la part des #publications nationales dans le total mondial, dont il a rappelé qu’elle a baissé, sans dire qu’elle continue de le faire malgré ses efforts. Même les annexes au projet de loi de finances pour 2024 prévoient que cela va continuer. Pire, côté bilan, compte tenu de l’inflation, la « magique » #loi_de_programmation_de_la_recherche de 2020 donne en fait des #moyens en baisse aux #laboratoires l’an prochain.

    Avec plus de « réussite », le président de la République a littéralement fait disparaître du paysage 7 milliards d’euros. Il s’agit de l’enveloppe, dont se prive volontairement l’Etat chaque année, pour soutenir la recherche et développement des entreprises – le #crédit_d’impôt_recherche – sans résultat macroéconomique. La part des dépenses de #R&D des #entreprises ne suit pas la progression du crédit d’impôt recherche. Mais il n’est toujours pas question d’interroger l’#efficacité du dispositif, absent de l’allocution, comme celle des mesures sur l’#innovation, le 11 décembre à Toulouse.

    Autre rituel classique des discours, faire oublier les précédents. Le chef de l’Etat l’a tenté à deux reprises sur des thèmes centraux de son argumentaire : l’#évaluation et la #simplification. Dans son allocution de 2023, il regrette qu’en France « on ne tire toujours pas assez conséquence des évaluations », quand en novembre 2019, pour les 80 ans du CNRS, il critiquait « un système mou sans conséquence ». Entre ces deux temps forts, il a nommé à la tête de l’agence chargée des évaluations son propre conseiller recherche, #Thierry_Coulhon, qui n’a donc pas réussi à « durcir » l’évaluation, mais a été nommé à la tête du comité exécutif de l’Institut polytechnique de Paris.

    Il y a quatre ans, Emmanuel Macron promettait également la « simplification », et obtenu… le contraire. Les choses ont empiré, au point qu’un rapport publié en novembre du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur enjoint au CNRS de lancer une « opération commando » pour régler des #problèmes_administratifs, qu’un médaillé d’argent, ulcéré, renvoie sa médaille, et que le conseil scientifique du #CNRS dénonce les « #entraves_administratives ».

    #Violence_symbolique

    L’#échec de la #promesse de simplifier pointe aussi lorsqu’on fait les comptes des « #annonces » concernant le « #pilotage » du système. Emmanuel Macron a prévu pas moins de cinq pilotes dans l’avion : lui-même, assisté d’un « #conseil_présidentiel_de_la_science » ; le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le « ministère bis » qu’est le secrétariat général à l’investissement, qui distribue des milliards jusqu’en 2030 sur des thématiques pour la plupart décidées à l’Elysée ; auxquels s’ajoutent les organismes de recherche qui doivent se transformer en « #agences_de_programmes » et définir aussi des stratégies.

    Au passage, simplification oblige sans doute, le thème « climat, biodiversité et société durable » est confié au CNRS « en lien naturellement avec l’#Ifremer [Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer] pour les océans, avec l’#IRD [Institut de recherche pour le développement] pour le développement durable » ; enfin, dernier pilote, les #universités, qui localement géreront les personnels employés souvent par d’autres acteurs.

    Finalement, le principal escamotage du magicien élyséen consiste à avoir parlé pendant une heure de recherche, mais pas de celles et ceux qui la font. Ah si, il a beaucoup été question des « meilleurs », des « gens très bons », « des équipes d’excellence » . Les autres apprécieront. Le Président promet même de « laisser toute la #liberté_académique aux meilleurs », sous-entendant que ceux qui ne sont pas meilleurs n’auront pas cette liberté.

    Cette #invisibilisation et cette #privation_de_droits d’une bonne partie des personnels fonctionnaires sont d’une rare violence symbolique pour des gens qui, comme dans d’autres services publics, aspirent à bien faire leur métier et avoir les moyens de l’exercer. Ces derniers savent aussi, parfois dans leur chair, quels effets délétères peuvent avoir ces obsessions pour la #compétition permanente aux postes et aux moyens. Et accessoirement combien elle est source de la #complexité que le chef de l’Etat voudrait simplifier.

    La « #révolution », terme employé dans ce discours, serait évidemment moins d’accélérer dans cette direction que d’interroger ce système dont on attend encore les preuves de l’#efficacité, autrement que par les témoignages de ceux qui en bénéficient.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/21/recherche-les-tours-de-passe-passe-du-president-macron_6207095_3232.html
    #ESR #Macron #France #université #facs

  • The most important issue about water is not supply, but how it is used

    The world faces a series of deep and worsening crises that demand radical changes in how we understand, manage and use fresh water.

    Floods, droughts, pollution, water scarcity and conflict — humanity’s relationship with water is deteriorating, and it is threatening our health and well-being, as well as that of the environment that sustains us. The good news is that a transition from the water policies and technologies of past centuries to more effective and equitable ways of using and preserving this vital resource is not only possible, but under way. The challenge is to accelerate and broaden the transition.

    Water policies have typically fostered a reliance on centralized, often massive infrastructure, such as big dams for flood and drought protection, and aqueducts and pipelines to move water long distances. Governments have also created narrow institutions focused on water, to the detriment of the interconnected issues of food security, climate, energy and ecosystem health. The key assumption of these ‘hard path’ strategies is that society must find more and more supply to meet what was assumed to be never-ending increases in demand.

    That focus on supply has brought great benefits to many people, but it has also had unintended and increasingly negative consequences. Among these are the failure to provide safe water and sanitation to all; unsustainable overdraft of ground water to produce the food and fibre that the world’s 8 billion people need; inadequate regulation of water pollutants; massive ecological disruption of aquatic ecosystems; political and violent conflict over water resources; and now, accelerating climate disruption to water systems1.

    A shift away from the supply-oriented hard path is possible — and necessary. Central to this change will be a transition to a focus on demand, efficiency and reuse, and on protecting and restoring ecosystems harmed by centuries of abuse. Society must move away from thinking about how to take more water from already over-tapped rivers, lakes and aquifers, and instead find ways to do the things we want with less water. These include, water technologies to transform industries and allow people to grow more food; appliances to reduce the amount of water used to flush toilets, and wash clothes and dishes; finding and plugging leaks in water-distribution systems and homes; and collecting, treating and reusing waste water.

    Remarkably, and unbeknown to most people, the transition to a more efficient and sustainable future is already under way.

    Singapore and Israel, two highly water-stressed regions, use much less water per person than do other high-income countries, and they recycle, treat and reuse more than 80% of their waste water2. New technologies, including precision irrigation, real-time soil-moisture monitoring and highly localized weather-forecasting models, allow farmers to boost yields and crop quality while cutting water use. Damaging, costly and dangerous dams are being removed, helping to restore rivers and fisheries.

    In the United States, total water use is decreasing even though the population and the economy are expanding. Water withdrawals are much less today than they were 50 years ago (see ‘A dip in use’) — evidence that an efficiency revolution is under way. And the United States is indeed doing more with less, because during this time, there has been a marked increase in the economic productivity of water use, measured as units of gross domestic product per unit of water used (see ‘Doing more with less’). Similar trends are evident in many other countries.

    Overcoming barriers

    The challenge is how to accelerate this transition and overcome barriers to more sustainable and equitable water systems. One important obstacle is the lack of adequate financing and investment in expanding, upgrading and maintaining water systems. Others are institutional resistance in the form of weak or misdirected regulations, antiquated water-rights laws, and inadequate training of water managers with outdated ideas and tools. Another is blind adherence by authorities to old-fashioned ideas or simple ignorance about both the risks of the hard path and the potential of alternatives.

    Funding for the modernization of water systems must be increased. In the United States, President Biden’s Infrastructure Investment and Jobs Act provides US$82.5 billion for water-related programmes, including removing toxic lead pipes and providing water services to long-neglected front-line communities. These communities include those dependent on unregulated rural water systems, farm-worker communities in California’s Central Valley, Indigenous populations and those in low-income urban centres with deteriorating infrastructure. That’s a good start. But more public- and private-investments are needed, especially to provide modern water and sanitation systems globally for those who still lack them, and to improve efficiency and reuse.

    Regulations have been helpful in setting standards to cut waste and improve water quality, but further standards — and stronger enforcement — are needed to protect against new pollutants. Providing information on how to cut food waste on farms and in food processing, and how to shift diets to less water-intensive food choices can help producers and consumers to reduce their water footprints3. Corporations must expand water stewardship efforts in their operations and supply chains. Water institutions must be reformed and integrated with those that deal with energy and climate challenges. And we must return water to the environment to restore ecological systems that, in turn, protect human health and well-being.

    In short, the status quo is not acceptable. Efforts must be made at all levels to accelerate the shift from simply supplying more water to meeting human and ecological water needs as carefully and efficiently as possible. No new technologies need to be invented for this to happen, and the economic costs of the transition are much less than the costs of failing to do so. Individuals, communities, corporations and governments all have a part to play. A sustainable water future is possible if we choose the right path.

    https://www.nature.com/articles/d41586-023-03899-2
    #eau #disponibilité #efficacité #transition #infrastructure #sécheresse #inondations #barrages #acqueduc #réusage #technologie #pertes #Israël #Singapour #recyclage #agriculture

  • The sense of meaninglessness in bureaucratized science

    Looking at scientists (in the life sciences), we focus on the sense of meaninglessness associated with bureaucratization. We define the sense of meaninglessness as a perception of meaning deficit or meaning conflict in particular situations that can be associated with frustration, irritation, and/or boredom. We show that it can be caused by identity disturbance – particularly the incongruence between the ideal self as a researcher and the imposed self as a bureaucrat. We claim that the sense of meaninglessness is more likely to emerge in those activities that are further from an individual’s core identity, and more identity work is needed to make them meaningful. We also claim that processes of rationalization imposed by external agendas, particularly transitions from substantive to formal rationality (predictability, control and calculability, efficiency) contribute to the proliferation of meaninglessness in academia. The sense of meaninglessness is, therefore, ignited by the external forces colonizing academic life and constitutes an instance of the ‘irrationality of rationality’. It is an outcome or side effect of the collision between two incompatible logics of practice: bureaucratic and scientific. To show the incongruence of those competing logics, we analyze the data derived from a mixed-method study conducted between 2013 and 2014 among beneficiaries of an international research grant project. As a supplementary source of reference, we use our research on academic boredom and laboratory scientists’ work and careers.

    https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/03063127221117227

    #sens #ESR #recherche #université #conditions_de_travail #travail #bureaucratisation #néo-management #néolibéralisation #science #frustration #ennui #rationalisation #efficacité #calculabilité #académie #irrationalité #rationalité

  • No, aumentare i tempi di permanenza nei centri non fa aumentare i rimpatri di #migranti irregolari.

    La relazione tra tassi di rimpatrio e tempo di permanenza nei #CPR è inversa.

    Maggior repressione porta solo a maggior sovraffollamento e a maggiori sofferenze.

    https://twitter.com/emmevilla/status/1704131792566124855

    #CRA #détention_administrative #rétention #statistiques #chiffres #efficacité (#inefficacité on devrait plutôt dire) #renvois #taux_de_renvoi #temps_de_permanence #temps #Matteo_Villa #Italie

  • INFO BLAST : Comment l’islamophobie est enseignée aux futurs profs
    11.01.2023 | Olivier-Jourdan Roulot - Anouk Milliot | Blast,
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/info-blast-comment-lislamophobie-est-enseignee-aux-futurs-profs-ZtV6Ret5S

    (...) Les extraits litigieux se trouvent dans une sous-partie du cours dont l’intitulé donne la mesure : « Neutralité en matière religieuse ne signifie pas égalité de traitement entre les religions », annonce-t-on d’entrée. D’après ce texte, est-il d’abord indiqué, la « neutralité qui définit la laïcité » ne doit donc pas se traduire par un « traitement identique entre les religions » … Diable. Mais par quoi cette inégalité de traitement est-elle donc justifiée ? Par une volonté d’efficacité politique : « Une fois posés les objectifs politiques et les idéaux de vie en société, il apparaît que certaines religions entravent plus ou moins l’action politique ou menacent plus que d’autres le corps social », précise le texte. A ce titre, puisque nous voilà lancés, « si certaines religions sont plus dangereuses que d’autres, il n’y a aucune raison que l’Etat s’en tienne à une sorte d’égalité de traitement ». Mais de quel danger parle-t-on ? Le propos se précise dans le dernier paragraphe : « Si l’objectif est la préservation d’un art de vivre traditionnel et le maintien d’une certaine conception des rapports homme-femme, l’Islam, qui est une religion non traditionnelle en terre française, devra être combattu (sic) plus que le catholicisme ». (...)

    #INSPE - Institut national du professorat et de l’éducation