• The emergence of heat and humidity too severe for human tolerance | Science Advances
    https://advances.sciencemag.org/content/6/19/eaaw1838.full

    MétéoMédia - Des #températures extrêmes près de dépasser le seuil tolérable par l’être humain
    https://www.meteomedia.com/ca/nouvelles/article/des-temperatures-extremes-pres-de-depasser-le-seuil-tolerable-par-letre

    Selon les chercheurs, une #température_du_thermomètre_mouillé (Tw) au-delà de 35 (soit une température ressentie environ équivalente à 71) constituerait la limite tolérable pour l’être humain. À cette température, le corps est incapable de se refroidir par lui-même et une exposition trop longue peut mener à la mort.

    Des études menées par le passé avaient par ailleurs déjà conclu que des individus en bonne #santé peuvent difficilement fonctionner normalement à l’extérieur lorsque les températures grimpent au-delà de 32 ° therm. mouil.

    Or, il semble que de telles chaleurs sont enregistrées de plus en plus régulièrement, généralement pour des périodes de quelques heures seulement. Dans certaines régions du globe, les épisodes de #chaleur et d’#humidité extrêmes seraient deux fois plus nombreux qu’il y a 40 ans, soulignent les auteurs de l’étude.

    Cela laisse croire aux chercheurs en question que certaines régions du monde deviendront inhabitables plusieurs années plus tôt que prévu en raison de la hausse des températures.

    #climat

    • C’est ce qu’affirme une étude publiée dans la revue scientifique Science Advances le 8 mai 2020 par des chercheurs américains et britanniques. Ils ont étudié les données de nombreuses stations météorologiques en analysant à la fois les températures et le niveau d’humidité, s’intéressant plus précisément ce qu’on appelle la « température humide », notée TW, et qui combine la mesure de la chaleur et celle du taux d’humidité. Résultat : la fréquence des évènements météo extrêmes compris entre 27°C TW et 35°C TW a doublé depuis 1979. Et pour la première fois depuis que l’on enregistre ces données météo, les 35°C TW ont été dépassés « pendant une heure ou deux » à Jacobabad, au Pakistan, et à Ras al Khaimah, dans les Émirats arabes unis (EAU).
      Défaillance des organes vitaux

      À titre de comparaison, la canicule de 2003, qui a fait plus de 70 000 morts en Europe, n’a pas dépassé les 28°C TW car il s’agissait surtout d’une vague de chaleur sèche. Si 35°C TW est considéré comme un seuil mortel pour l’être humain, c’est parce que ces conditions bloquent les deux mécanismes de refroidissement du corps. Notre peau a en surface une température de 35°C. Si l’air au contact de la peau est aussi chaud ou plus chaud que celle-ci, l’échange thermique ne peut plus se faire : seule la sudation permet alors d’évacuer la chaleur. Mais si l’air est en plus saturé d’humidité, la sudation n’opère plus non plus, expliquent les chercheurs. Le corps surchauffe et finit par céder : « Les réactions biochimiques s’atténuent, les protéines se déforment, les cellules musculaires se détruisent, le sang ne circule plus, les organes vitaux défaillent en chaîne », détaille un article de Science & Vie.

      #climat #mort

  • Pour te rassurer sur le monde d’après : des nouvelles du réchauffement climatique. Record de douceur nocturne à Montpellier
    https://www.lagazettedemontpellier.fr/live/5eb031f232312500456e9552/record-de-chaleur-nocturne-a-montpellier

    Un record de douceur nocturne pour un début mai a été battu à Montpellier, à la station météo de l’aéroport, avec une température minimale de 17.9°C dans la nuit de samedi à dimanche, selon le site spécialisé Météo Hérault.

    Depuis 1973, et la mise en service de la station météorologique, aucune donnée de plus de 18°C n’avait été enregistrée avant le 11 mai.

  • Avril 2020, 3e mois d’avril le plus chaud depuis 1900
    http://www.meteofrance.fr/actualites/81663271-avril-2020-3e-mois-d-avril-le-plus-chaud-depuis-1900

    Une série inédite d’onze mois consécutifs plus chauds que les normales

    Avril 2020 sera ainsi le 11e mois consécutif sur la France et une telle série de 11 mois « chauds » consécutifs à l’échelle du pays est inédite depuis le début des mesures en France.

  • #Planet_of_the_Humans

    Michael Moore presents Planet of the Humans, a documentary that dares to say what no one else will this Earth Day — that we are losing the battle to stop climate change on planet earth because we are following leaders who have taken us down the wrong road — selling out the green movement to wealthy interests and corporate America. This film is the wake-up call to the reality we are afraid to face: that in the midst of a human-caused extinction event, the environmental movement’s answer is to push for techno-fixes and band-aids. It’s too little, too late.

    https://www.youtube.com/watch?v=Zk11vI-7czE

    https://planetofthehumans.com

    #changement_climatique #effondrement #climat #environnement #Rachel_Carson #Earth_Day #environnementalisme #énergie #Barack_Obama #USA #Etats-Unis #énergie_verte
    #Jeff_Gibbs #film #film_documentaire

  • #survivre

    Je suis cette petite voix qui te trotte dans la tête. Cette angoisse diffuse qui monte quand tu entends parler de réchauffement climatique, de terrorisme, et de crise économique. Je suis cette mauvaise conscience qui t’amène parfois à te demander : Et si notre société s’effondrait ? »

    En Occident, tout le monde peut aujourd’hui devenir survivaliste. Et pourtant, nous ne savons rien ou presque, sur eux. En France, ils seraient entre 100 000 et 150 000. On parle de 4 millions aux Etats-Unis. Ce qui est certain, c’est que leur nombre est en croissance exponentielle. En témoigne la tenue du premier « salon du survivalisme » à la Porte de la Villette en Mars 2018 qui a réuni des milliers de personnes et des dizaines de médias venus de toute l’Europe. Alexandre Pierrin est parti recueillir, partout en France, la parole de jardiniers, informaticiens ou artisans qui partagent tous la même certitude que quelque chose va se passer. Et qui s’y préparent...

    https://www.france.tv/slash/survivre
    #série #effondrement #survival #Base_autonomie_durable (#BAD) #survivaliste #survivalisme #permaculture #film #vidéo #sac_de_survie #aquaponie #auto-suffisance_alimentaire #prévoyance #sous-sol #bunker #bushcraft #alimentation #réserve_alimentaire #survie #anticipation #retour_à_la_terre #autonomie #business #armes #équipement #arts_martiaux #système_de_communication_parallèle #clans #résilience #France

  • Vers des jours heureux... | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/280420/vers-des-jours-heureux

    Un virus inconnu circule autour de la planète depuis le début de l’année. Péril mortel et invisible, nous obligeant à nous écarter les uns des autres comme si nous étions dangereux les uns pour les autres, il a retourné les tréfonds des sociétés comme on retourne un gant et il a mis au grand jour ce que l’on tentait jusqu’ici de masquer. Sans doute provoque-t-il un nombre important de morts et met-il sous une lumière crue les limites des systèmes de santé des pays développés, y compris les plus riches d’entre eux. Sans doute, ailleurs, expose-t-il les populations de pays plus pauvres à un extrême danger, les contraignant pour se protéger à accomplir une obligation impossible, le confinement. Mais ceci n’est que la surface des choses.

    Le gant retourné donne à voir la voie périlleuse dans laquelle le monde se trouve engagé depuis des décennies. En mettant les services hospitaliers sous contrainte budgétaire, là où ils étaient développés, et en les négligeant là où ils sont insuffisants, les responsables politiques affolés se sont trouvés pris de court devant l’arrivée de la pandémie. En France, l’impréparation criante à ce type d’évènements, la liquidation coupable de la réserve de masques, la délocalisation de l’industrie pharmaceutique avec pour seule raison la recherche de profits plus grands, la faiblesse des moyens de la recherche scientifique, mettent le gouvernement en situation d’improvisation. En prenant le chemin du confinement dont il ne sait comment sortir, il s’est engagé dans la voie d’une mise en cause radicale des libertés publiques. S’étant privé des autres moyens de protection de la population, il bénéficie d’un acquiescement forcé de cette dernière. Pour le cas où cet acquiescement manquerait, un discours moralisateur et culpabilisant se déploie. Et pourtant, partout, d’innombrables initiatives contredisent l’individualisme entretenu par le modèle économique et social et témoignent de la permanence de la fraternité entre les humains.

    Mais le gant retourné fait apparaître aussi, au moins aux yeux les plus lucides, que la réponse aux enjeux auxquels l’humanité dans son ensemble est en ce moment confrontée, ne saurait être une addition de politiques nationales, encore moins si ces politiques tentent de se mener en vase clos. Il y manquera toujours une part, celle de la communauté des humains qui ne peut refuser plus longtemps de se voir pour ce qu’elle est : une communauté de destin, ce qu’Hannah Arendt nommait une association politique d’hommes libres.

    Ainsi, derrière la crise sanitaire qui est au premier plan, avec la crise économique qui s’amorce et la catastrophe écologique en cours, c’est une crise de civilisation qui émerge enfin. Le monde entièrement dominé par le système capitaliste qui ne cesse de creuser les inégalités et de détruire la nature, est aujourd’hui un bateau ivre qui n’a d’autre horizon que son naufrage à travers des violences insoupçonnées.

    S’il est encore temps de reprendre les commandes, alors ce séisme inédit est l’occasion que le monde doit saisir pour rompre enfin avec sa destruction largement amorcée et inventer une société entièrement différente. Ainsi, ayant conjuré la terreur de l’inconnu, les peuples danseront de joie sur les décombres du vieux monde qui menaçait de les emporter.

    Pour cela, il faut :

    – ne pas tricher avec les constats qu’il y a lieu de faire ;
    – mesurer les risques d’une sortie de crise orientée à un retour à la situation antérieure ou à d’autres dérives ;
    – saisir cette opportunité pour poser les fondements radicalement différents d’une société mondiale juste et viable.

    #covid-19 #le_monde_d_après

  • A Future with No Future: Depression, the Left, and the Politics of Mental Health By Mikkel Krause Frantzen on December 16, 2019, LA Review Books
    https://lareviewofbooks.org/article/future-no-future-depression-left-politics-mental-health

    The crisis embodied by depression thus becomes a symptom of a historical and capitalist crisis of futurity. It is a kind of structure of feeling, as Raymond Williams would say. Consequently, any cure to the problem of depression must take a collective, political form; instead of individualizing the problem of mental illness, it is imperative to start problematizing the individualization of mental illness. The call is for the left, for these specific reasons, to take seriously the question of illness and mental disorders. Dealing with depression — and other forms of psychopathology — is not only part of, but a condition of possibility for an emancipatory project today. Before we can throw bricks through windows, we need to be able to get out of bed.

    We also have to wonder, why does there seem to be so much comfort in psychiatric diagnoses? Because there is comfort in the diagnosis of depression. So that’s why I feel so bad! Depression! A chemical imbalance in the brain! In this way, the diagnosis provides momentary meaning to meaningless misery. The suffering gets a name and a cause: a lack of serotonin. But this cause has causes which in the diagnostic system — and in the capitalist world as a whole — remain undiagnosed and untold.

    .

    Capitalism makes us feel bad and then, to add insult to injury, makes us feel bad about feeling bad.

    .

    Competition is precisely what capitalism is all about, and seeks to intensify, so that we are, simultaneously, alone in our suffering and fighting among each other’s suffering selves.

    .

    the current — social, political, economic, ecological — crisis is thus a mental health crisis as well. The perpetuum mobile of capitalism and its exhaustion of resources also pertains to mental resources. The economic and the psychological seem to have become indistinguishable from each other, as the double meaning of depression would also suggest.

    .

    Therapy as resistance, not as reactionary obedience to the given order. Therapy as a collective project, not an individual one. Therapy as the overcoming of alienation.

    .

    Of course, sometimes staying in bed can be a revolutionary act in itself, a kind of strike, the epitomization of an exhausted and negative No, I can’t in a world that revolves increasingly around an emphatic and positive Yes, I can.

  • ELO#404 - Mazette
    #Dror, Entre Les Oreilles, le 15 avril 2020
    https://entrelesoreilles.blogspot.com/2020/04/elo404-mazette.html

    Je vous ai déjà parlé de Mazette, un magazine de BD numérique libre et sans pub, satirique, écologique et drôlatique pour 3 euros par mois... Si vous n’êtes pas déjà abonné.s, vous attendez quoi ?!
    https://mazette.media

    Pour vous faire une idée, voici le numéro 1 :
    https://mazette.media/demo

    Et puisqu’on en est au numéro 8 de Mazette, il est temps que je vous fasse partager mes 7 premières contributions. Sur le site de Mazette, vous aurez en plus les versions audio, c’est à dire mes chroniques lues par des voix suaves...

    Septembre 2019

    La fin du monde est reportée (#effondrement ) :

    La Chanson Politique du Mois : Lee Fields - Wake Up


    https://www.youtube.com/watch?v=557uMe2p8nA

    Octobre 2019

    Idiocratie (#effondrement ) :

    Athéisme radical (#abstention ) :

    La Chanson Politique du Mois : Lizzo - Tempo


    https://www.youtube.com/watch?v=Srq1FqFPwj0

    Novembre 2019

    Le racisme, c’était mieux avant (#racisme ) :

    La Chanson Politique du Mois : Léonie Pernet - Auaati


    https://www.youtube.com/watch?v=b6GC9MVBFLQ

    Décembre 2019

    La Chanson Politique du Mois : Keb’ Mo’ - Oklahoma


    https://www.youtube.com/watch?v=fEoKAMpth54

    Janvier 2020

    J’ai décidé d’arrêter (#abstention ) :

    La Chanson Politique du Mois : Kerry James - Amal


    https://www.youtube.com/watch?v=7NixCbtSjqI

    Février 2020

    Un bon plan pour les vacances (#génétique ) :

    La Chanson Politique du Mois : Almuarri - On All Fronts


    https://www.youtube.com/watch?v=NNd8p8ONf2I

    Mars 2020

    La Chanson Politique du Mois : Sidi Wacho - Elegante


    https://www.youtube.com/watch?v=6j-tX23boD8

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    #Mazette :
    https://seenthis.net/messages/800082

    #Psikopat, l’ancêtre de Mazette :
    https://seenthis.net/messages/679818

    #humour #recension #BD #shameless_autopromo
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    Quelques unes à rajouter à la quatrième compilation :
    https://seenthis.net/messages/818991

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène

    D’autres à la compilation #élections #abstention :
    https://seenthis.net/messages/607993

  • Frédéric Keck, anthropologue : « Cette pandémie est le signe que l’espèce humaine peut disparaître »
    https://www.humanite.fr/frederic-keck-anthropologue-cette-pandemie-est-le-signe-que-lespece-humaine

    L’épidémie à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés est attendue depuis au moins 2003, année marquée par la survenue du Sras. Mais, depuis les années 1970, la pandémie est considérée comme un risque contre lequel doivent être mis en place de nouveaux dispositifs de sécurité, reposant singulièrement sur l’anticipation dès la détection des premiers cas – les patients zéro –, et la surveillance des populations sensibles, dites sentinelles. C’est aussi dans les années 1970 que des historiens de l’environnement, comme William McNeill ou Emmanuel Le Roy Ladurie, décrivent l’expansion de l’humanité comme une suite de pandémies. Ce caractère cyclique a alors conduit les experts à penser qu’une nouvelle pandémie était imminente, et qu’elle tuerait des millions de personnes. Après quoi, il y a eu le VIH, Ebola, H5N1 et le Sras, des maladies virales dites émergentes.

    Si bien qu’en 2005, les autorités sanitaires internationales ont mis en place le règlement sanitaire international. Apparaît alors une sorte de concurrence entre les États pour savoir s’ils sont suffisamment prêts pour la prochaine vague. Se posent, entre autres, les questions de l’achat de masques, de vaccins, d’antiviraux…

    Un an après, en France, le ministre de la Santé Xavier Bertrand proclamait que le pays voulait être parmi les États les mieux préparés, affirmant qu’en la matière, il ne saurait y avoir de limitation des moyens financiers. Force est de constater qu’en miroir d’une volonté proclamée, il y a la réalité, celle du désinvestissement dans les infrastructures de l’hôpital public, lequel conduit aujourd’hui, par exemple, à la pénurie de masques et à des effectifs de lits et de soignants insuffisants.

    #Frédéric_Keck #épidémiologie #zoonoze

  • Incendies autour de Tchernobyl
    Communiqué du 10 avril 2020
    Mise à jour du communiqué du 8 avril 2020
    Source : Criirad

    Les incendies dans la zone très contaminée de Polesskoye, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la centrale nucléaire de Tchernobyl, sont toujours actifs, mais d’autres foyers se sont développés au cours de la semaine, au cœur de la zone des 30 kilomètres. L’incendie qui touche la forêt de Korogodsky est ainsi situé à quelques kilomètres seulement du réacteur accidenté (voir illustration ci-dessus).


    Outre la remise en suspension dans l’atmosphère du césium 137 accumulé dans la biomasse (et probablement aussi du plutonium et du strontium 90), des questions se posent sur la sûreté des installations nucléaires. Le 9 avril, les autorités ukrainiennes ont indiqué : « les incendies à grande échelle peuvent menacer la sécurité environnementale dans la région ainsi que les installations situées dans la zone d’exclusion où sont stockés les déchets radioactifs, le combustible nucléaire irradié et la centrale nucléaire de Tchernobyl » et « En raison de la forte fumée, il est impossible de déterminer avec précision la zone affectée par l’incendie, qui, selon les estimations préliminaires, peut être de 100 ha ».


    Selon l’agence DAZV, l’Agence d’Etat en charge de la Gestion de la Zone Interdite, les débits de dose gamma mesurés par les capteurs situés dans les secteurs proches des incendies présentent des niveaux de fluctuation habituels. Mais la concentration en césium 137 dans l’air au cœur de la zone interdite est élevée. La valeur maximale de 54 microbecquerels par mètre cube publiée le 9 avril par cette agence correspond à une mesure sur un capteur qui n’est pas forcément le plus exposé. Les valeurs théoriques du césium 137 calculées par des modélisations (compte tenu de la mauvaise qualité de l’image, il persiste un doute sur les unités de mesure) pourraient dépasser en effet a priori par endroit les 30 Bq/m3. L’Agence indiquait le 9 avril que les doses admissibles ne seraient pas dépassées pour les pompiers, à condition qu’ils portent des protections respiratoires.


    Comme indiqué dans notre précédent communiqué, les panaches contaminés se sont dirigés d’abord vers le sud en direction de la ville de Kiev. Selon les modélisations effectuées par les services Ukrainiens, les augmentations ponctuelles maximales théoriques de l’activité du césium 137 dans l’air avaient été évaluées à 2 mBq/m3 pour le 8 avril. Les prélèvements réalisés à Kiev, le 8 avril, par les services Ukrainiens ont montré des valeurs comprises entre 5 et 7 mBq/m3 entre 12H25 et 16H35. Ce sont des valeurs plusieurs centaines de fois supérieures au niveau du bruit de fond. Les doses induites restent effectivement faibles pour les habitants de Kiev. Mais l’impact est cumulatif et les incendies ne sont pas éteints.

    Les modélisations des panaches contaminés mises en ligne par les services Ukrainiens spécialisés indiquent des trajectoires en direction du nord de l’Ukraine du 9 au 10 avril, puis à nouveau en direction de Kiev, du 10 au 11 avril. Des extraits des modélisations officielles sont reproduits ci-dessous (activité du césium 137 dans l’air).

    La CRIIRAD suit la situation avec attention.
    En France, comme attendu, les mesures effectuées en direct par les balises d’alerte qu’exploite la CRIIRAD en vallée du Rhône (par exemple à Montélimar) n’ont pas mis en évidence d’augmentation de la radioactivité des poussières atmosphériques. La sonde gamma située à Genève n’a pas mis en évidence d’anomalie. La CRIIRAD a procédé cependant ce matin 10 avril à un prélèvement de filtre à aérosol sur une des balises afin de vérifier, avec une précision nettement supérieure à ce que permettent les mesures en direct, que la concentration en césium 137 dans les masses d’air potentiellement impactées par les premiers incendies reste très faible (ce qu’indiquent les modélisations).

    Les résultats seront mis en ligne mardi sur le site https://balises.criirad.org

    #nucléaire

    • Suite des Incendies dans les zones contaminées de tchernobyl (2)
      https://bureburebure.info/suite-des-incendies-dans-les-zones-contaminees-de-tchernobyl-2

      Les incendies dans la zone très contaminée de Polesskoye, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la centrale nucléaire de Tchernobyl, sont toujours actifs, mais d’autres foyers se sont développés au cours de la semaine, au cœur de la zone des 30 kilomètres. L’incendie qui touche la forêt de Korogodsky est ainsi situé à quelques kilomètres seulement du réacteur accidenté (voir illustration ci-dessus).

      Outre la remise en suspension dans l’atmosphère du césium 137 accumulé dans la biomasse (et probablement aussi du plutonium et du strontium 90), des questions se posent sur la sûreté des installations nucléaires. Le 9 avril, les autorités ukrainiennes ont indiqué : « les incendies à grande échelle peuvent menacer la sécurité environnementale dans la région ainsi que les installations situées dans la zone d’exclusion où sont stockés les déchets radioactifs, le combustible nucléaire irradié et la centrale nucléaire de Tchernobyl » et « En raison de la forte fumée, il est impossible de déterminer avec précision la zone affectée par l’incendie, qui, selon les estimations préliminaires, peut être de 100 ha ».

      Selon l’agence DAZV, l’Agence d’Etat en charge de la Gestion de la Zone Interdite, les débits de dose gamma mesurés par les capteurs situés dans les secteurs proches des incendies présentent des niveaux de fluctuation habituels. Mais la concentration en césium 137 dans l’air au cœur de la zone interdite est élevée. La valeur maximale de 54 microbecquerels par mètre cube publiée le 9 avril par cette agence correspond à une mesure sur un capteur qui n’est pas forcément le plus exposé. Les valeurs théoriques du césium 137 calculées par des modélisations [1] pourraient dépasser en effet a priori par endroit les 30 Bq/m3. L’Agence indiquait le 9 avril que les doses admissibles ne seraient pas dépassées pour les pompiers, à condition qu’ils portent des protections respiratoires.

      Comme indiqué dans notre précédent communiqué, les panaches contaminés se sont dirigés d’abord vers le sud en direction de la ville de Kiev. Selon les modélisations effectuées par les services Ukrainiens,les augmentations ponctuelles maximales théoriques de l’activité du césium 137 dans l’air avaient été évaluées à 2 mBq/m3 pour le 8 avril. Les prélèvements réalisés à Kiev, le 8 avril, par les services Ukrainiens ont montré des valeurs comprises entre 5 et 7 mBq/m3 entre 12H25 et 16H35. Ce sont des valeurs plusieurs centaines de fois supérieures au niveau du bruit de fond. Les doses induites restent effectivement faibles pour les habitants de Kiev. Mais l’impact est cumulatif et les incendies ne sont pas éteints.

      Les modélisations des panaches contaminés mises en ligne par les services Ukrainiens spécialisés indiquent des trajectoires en direction du nord de l’Ukraine du 9 au 10 avril, puis à nouveau en direction de Kiev, du 10 au 11 avril. Des extraits des modélisationsofficielles sont reproduits ci-dessous (activité du césium 137 dans l’air).

      Simulations du panache contaminé par le césium 137 (extraits) –Source : SSTC

      La CRIIRAD suit la situation avec attention.

      En France, comme attendu, les mesures effectuées en direct par les balises d’alertequ’exploite la CRIIRAD en vallée du Rhône (par exemple à Montélimar) n’ont pas mis en évidence d’augmentation de la radioactivité des poussières atmosphériques.La sonde gamma située à Genève n’a pas mis en évidence d’anomalie. La CRIIRAD a procédécependant ce matin10 avril à un prélèvement de filtre à aérosol sur une des balises afin de vérifier, avec une précision nettement supérieure à ce que permettent les mesures en direct, que la concentration en césium 137 dans les masses d’air potentiellement impactées par les premiers incendies reste très faible (ce qu’indiquent les modélisations).

      Les résultats seront mis en ligne mardi sur le site https://balises.criirad.org

      Rédaction : Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la CRIIRAD

      Contact : bruno.chareyron@criirad.org

      [1] http://dazv.gov.ua/novini-ta-media/vsi-novyny/radiatsijna-situatsiya-v-zoni-vidchuzhennya-v-rajoni-pozhezhi-stanom-na-12-. Compte tenu de la mauvaise qualité de l’image, il persiste un doute sur les unités de mesure.

    • Yo « les gens » ! J’ai interrogé mon réseau de météorologues amateurs mais néanmoins compétents pour connaître quels seraient les paramètres météo pertinents à suivre pour avoir une idée de l’évolution du panache de fumée et permettre de prédire un éventuel survol de ces fumées de notre territoire national, et partant, de sa non moins éventuelle contamination par des radio-nucléides. Je n’ai pas eu vraiment les réponses que j’attendais mais plutôt des comptes-rendus très officiels de l’IRSN, organisme non moins officiel en mode « EPIC » sur tout ce qui touche à l’énergie nucléaire en France. Alors, pas de problème, le survol par un nuage « faiblement » radio-actif a déjà eu lieu, et ce, dès les premiers jours qui ont suivi l’accident. Et ça continue. Voyez plutôt :

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&v=BGuEvUtLiYg&feature=emb_logo

      Quelques éléments de langage de l’IRSN (for decoders only) :

      https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20200407_NI-Tchernobyl-ukraine-Incendie-zone-exclusion-impact-possible-france.a

      https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20200415_NI-Tchernobyl-ukraine-Incendie-zone-exclusion-impacts-possibles.aspx

      Le CV de l’usine è gaz sus-citée ici même :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_de_radioprotection_et_de_s%C3%BBret%C3%A9_nucl%C3%A9aire

  • Peuples du monde, encore un effort !

    Raoul Vaneigem

    https://lavoiedujaguar.net/Peuples-du-monde-encore-un-effort

    Le monde change de base

    Le choc du coronavirus n’a fait qu’exécuter le jugement que prononçait contre elle-même une économie totalitaire fondée sur l’exploitation de l’homme et de la nature.

    Le vieux monde défaille et s’effondre. Le nouveau, consterné par l’amoncellement des ruines, n’ose les déblayer ; plus apeuré que résolu, il peine à retrouver l’audace de l’enfant qui apprend à marcher. Comme si avoir longtemps crié au désastre laissait le peuple sans voix.

    Pourtant, celles et ceux qui ont échappé aux mortels tentacules de la marchandise sont debout parmi les décombres. Ils s’éveillent à la réalité d’une existence qui ne sera plus la même. Ils désirent s’affranchir du cauchemar que leur a asséné la dénaturation de la terre et de ses habitants.

    N’est-ce pas la preuve que la vie est indestructible ? N’est-ce pas sur cette évidence que se brisent dans le même ressac les mensonges d’en haut et les dénonciations d’en bas ? (...)

    #effondrement #lutte #vivant #poésie #nature #oppression #peuple #monde #justice #cultures #militarisation #corps #tyrannie #servitude #inhumanité #désastre #autogestion #richesse #volonté

  • Le #remède sera-t-il finalement pire que le #coronavirus ?

    Je ne suis pas une grande admiratrice de Donald Trump. Et son tweet du 23 mars où il affirmait « Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même », m’a consternée. On ne peut pas comparer la perte de vies humaines à celle de points de croissance. Quelques jours avant, le 19 mars, la présidente du Conseil d’Etat vaudois Nuria Gorrite disait de son côté, à l’antenne de la RTS, le #choix terrible auquel les autorités étaient confrontées : « Ou on envoie mourir les gens ou on les envoie au #chômage. »

    Marquantes, ces deux déclarations face à l’#épidémie de coronavirus m’interpellent. Je me suis documentée, j’ai cherché des voix éclairantes dans le maelström de chiffres ascendants, de courbes alarmantes, de stratégies étatiques établies à la hâte. J’en ai trouvées très peu, au début du moins. Mais, depuis cette semaine, l’état de sidération dans lequel beaucoup d’entre nous ont été plongés se dissipe, légèrement. Les cerveaux semblent à nouveau et partiellement capables d’appréhender autre chose que le danger imminent : le coronavirus, les #morts qu’il entraîne dans son sillage, l’impact sur la chaîne de #soins_hospitaliers. Des questions sur les #externalités_négatives des choix effectués à mi-mars émergent, timidement.

    Parce que oui, se focaliser sur le #danger_imminent est normal et naturel, mais cela peut conduire à la #catastrophe. En sommes-nous là ? Nous dirigeons-nous vers une catastrophe commune, nationale, incontrôlable et inquantifiable ? « Ruiner » le pays, et la population qui va avec, est-il le bon remède pour lutter contre #Covid-19 ? Quels sont les indicateurs sur lesquels s’appuie le Conseil fédéral pour décider de l’échec ou de la réussite de sa #stratégie de lutte contre le Covid-19 ?

    Poser ces questions, c’est passer pour une personne amorale. Pourtant, elles sont nécessaires, vitales même ! Pour une simple et bonne raison : il ne s’agit pas de choisir entre morts et chômeurs ou entre vies humaines et points de #croissance. Mais aussi d’évaluer l’impact de la #déscolarisation généralisée, de l’augmentation des #violences_conjugales, de l’accentuation des #précarités_sociales et de l’impact sur la #santé en général créé par la rupture de chaîne de soins pour les patients souffrant d’autres maladies comme le soulignait le président de la Société médicale de la Suisse romande, Philippe Eggimann, dans une tribune publiée sur Heidi.news le 31 mars.

    Le #choix_moral qui nous est imposé par la situation actuelle est le suivant : combien de décès dus à Covid-19 pensent pouvoir éviter nos autorités avec les mesures prises et combien de décès sont-elles prêtes à accepter à cause desdites mesures ? Le véritable et fondamental enjeu est là.

    Et loin de moi l’envie de préférer certains morts à d’autres, mais le choix fait par le Conseil fédéral nous confronte tous à cette équation-là. Le Centre for Evidence-Based Medicine résumait bien ce point de bascule le 30 mars : « Le #confinement va nous mettre tous en #faillite, nous et nos descendants, et il est peu probable à ce stade de ralentir ou d’arrêter la circulation du virus. La situation actuelle se résume à ceci : l’#effondrement_économique est-il un prix à payer pour arrêter ou retarder ce qui est déjà parmi nous ? »

    Sortir du tunnel aveuglant

    Pour être capable de restaurer cette pensée globale nécessaire, il est urgent de combattre l’#effet_tunnel généré par la #panique. Les neurosciences étudient ce phénomène sur des personnes soumises à un #stress intense : pilotes d’avion, militaires, pompiers, etc. Confrontés à des dangers immédiats, leur cerveau « tunnelise » leur attention. Cette #tunnelisation de l’attention peut être résumée ainsi : à trop se focaliser sur un danger imminent, on n’est plus capable d’appréhender des #risques_périphériques plus dangereux.

    Dans un article paru le 17 juin 2015, le magazine français Sciences et Avenir expliquait comment « la concentration dont font preuve les pilotes de ligne lors de situation de stress intense peut se retourner contre eux », parce qu’ils ne sont alors pas capables de tenir compte d’informations périphériques cruciales pouvant mener au crash de leur appareil. Le professeur Frédéric Dehais, de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE) à Toulouse, travaille depuis de nombreuses années sur ce sujet et développe des « prothèses cognitives » pour l’aviation.

    Le 31 mars, Daniel Schreiber, entrepreneur américain actif dans les fintechs et directeur de Lemonade, signait une tribune sur ce même sujet perturbant : « Les décès dus à des conséquences involontaires sont difficiles à compter, mais ils doivent quand même compter ». Son propos : « Il ne suffit pas d’examiner l’impact de nos politiques sur l’#aplatissement_de_la_courbe du coronavirus ; nous devons également essayer de prendre en compte les #conséquences_cachées et involontaires de nos politiques. The Lancet, par exemple, a calculé que la grande récession de 2008 a entraîné à elle seule 500’000 décès supplémentaires dus au cancer, avec ‘des patients exclus des traitements en raison du chômage et des réductions des #soins_de_santé’. Une autre étude publiée dans le BMJ a estimé que la récession a causé 5’000 décès par suicide rien qu’en 2009. »

    Où est l’outil de pilotage ?

    A ce stade, les autorités ne semblent pas encore capables de sortir de cet abrutissant effort contre l’ennemi invisible, le seul objectif qui compte, comme l’a confirmé Grégoire Gogniat, porte-parole de l’OFSP est : « La priorité absolue pour le Conseil fédéral est la #santé de la population ».

    Des fissures dans l’édifice monolithique se font néanmoins sentir, comme la création de la Task Force scientifique Covid-19, le 31 mars. Ce qui n’empêche pas l’OFSP de camper sur ses positions accentuant encore le phénomène de persévération : tout le monde doit rester à la maison, ne doivent porter des #masques que les malades, ne doivent être testés que les personnes à risque, etc. Alors même que le groupe de neuf experts présenté jeudi 2 avril à Berne étudie le port du masque pour tous et des #tests_massifs pour l’ensemble de la population.

    Face à ces #injonctions_contradictoires, l’observatrice que je suis se pose légitimement la question : mais où est l’outil de pilotage de la #crise ? Sur quelles bases, scientifiques ou empiriques, ont été prises ces décisions ? Les nombreux observateurs et acteurs contactés depuis une dizaine de jours arrivent à la conclusion qu’une bonne partie des décisions prises mi-mars l’ont été par un petit groupe restreint au sein de l’OFSP de manière empirique, sur la base de données scientifiques lacunaires.

    Comme pour confirmer ces craintes, l’économiste du comportement et neuroéconomiste zurichois Ernst Fehr, professeur de microéconomie et de recherche économique expérimentale, ainsi que vice-président du département d’économie de l’Université de Zurich, accusait les politiciens de prendre des décisions basées sur des données insuffisantes dans une vidéo en allemand publiée sur le site de la NZZ, le 25 mars : « La base la plus importante pour la prise de décision est le nombre de nouvelles infections chaque jour. Et c’est une base de décision très imparfaite ».

    Contacté, l’office fédéral s’explique : « Ces données seront publiées. L’OFSP cite généralement les références scientifiques sur lesquelles il fonde ses décisions dans ses publications. Et les données scientifiques utilisées sont accessibles dans les sources habituelles d’informations scientifiques (Pub Med, sites de l’OMS, du Centers for Disease Control, de l’ECDC). » Sans préciser quelles études, ni avec quels experts, internes et externes.

    Le rôle du #Parlement

    La tension existant entre réponses politiques et réponses scientifiques est palpable. Pour y voir plus clair et surtout obtenir des réponses, le Parlement a un rôle crucial à jouer. C’est l’organe de contrôle du Conseil fédéral. Mais il s’est « auto-suspendu », avant de convenir de la tenue d’une session extraordinaire début mai. Les membres des Commissions de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) se réunissent le 16 avril pour évoquer la crise actuelle.

    Contactés, plusieurs conseillers nationaux membres de la CSSS sont impatients de pouvoir discuter de tout cela. A l’instar de Pierre-Yves Maillard, conseiller national vaudois (PS) :

    « Le coronavirus est à l’évidence plus dangereux que la grippe, mais quels moyens se donne-t-on pour savoir à quel point et où on en est dans la diffusion de cette maladie ? Ne faudrait-il pas créer des groupes représentatifs de la population et estimer avec eux régulièrement, au moyen de #tests_sérologiques, le nombre de ceux qui ont été atteints, parfois sans le savoir ? Cela permettrait d’estimer un peu mieux les #taux_de_mortalité et de savoir à quel stade de l’épidémie nous sommes. Pour estimer mieux la gravité de cette crise, on pourrait aussi essayer de savoir où en est-on dans l’évolution globale de la #mortalité, toutes causes confondues. Ces données paraissent indispensables à un bon pilotage du Conseil fédéral. Il sera utile d’échanger avec l’OFSP sur ces questions. »

    Pour Philippe Nantermod, conseiller national valaisan (PLR), « ils s’appuient sur les mêmes indices que nous, soit ceux que les cantons leur envoient, mais on en saura davantage après le 16 avril ».

    Pour Céline Amaudruz, conseillère nationale genevoise (UDC), « le Conseil fédéral et ses services doivent jouer la transparence quant aux données dont ils disposent, ceci notamment afin d’étayer l’action qu’ils mènent. Par contre, je ne juge pas utile de distraire des forces pour fournir des données qui ne seraient pas essentielles pour lutter contre le virus. La priorité doit être la santé, le reste peut se traiter plus tard. »

    Et, enfin, pour Léonore Porchet, conseillère nationale vaudoise (Les Verts), « il est indispensable que les décisions du Conseil fédéral, en tout temps, soient prises sur la base de données et informations à disposition du Parlement. C’est pour cela que je regrette fortement que le Parlement n’ait pas pu suivre la gestion de crise et n’arrive qu’en aval de ces décisions. »

    Ma question centrale de savoir si le remède sera pire que le mal a perturbé plusieurs de mes interlocuteurs ces derniers jours. Peut-être est-ce trop « morbide », pas encore le bon moment ou simplement que la déflagration sociale va permettre aux politiciens de jouer leurs cartes partisanes pour obtenir les avancées qu’ils estiment nécessaires.

    De mon côté, je pense qu’il existe un risque (identifié par les autorités ?) de tester à large échelle parce que l’on pourrait trouver que le coronavirus est moins mortel que les données sur lesquelles les autorités se sont appuyées pour justifier le confinement.

    https://www.heidi.news/sante/le-remede-sera-t-il-finalement-pire-que-le-coronavirus
    #crise_économique #économie #éthique #démocratie #Suisse #politique #science

  • La crisi climatica spiegata con le mappe di Andrea Barolini

    1 - Prima puntata - La siccità

    Le mappe dell’Agenzia Europea per l’Ambiente mostrano come i cambiamenti climatici colpiranno l’Europa. Ve le proponiamo in forma di immagini scorrevoli

    https://valori.it/cambiamenti-climatici-mappe-siccita

    2 - Seconda puntata - Gli eventi estremi

    Le mappe dell’EEA spiegano come i cambiamenti climatici colpiranno l’Europa. Ve le proponiamo come immagini scorrevoli. Seconda puntata: gli eventi estremi

    https://valori.it/mappe-cambiamenti-climatici-eventi-estremi

    3 - Terza puntata - L’agricoltura

    Le mappe dell’EEA aiutano a capire come la crisi climatica colpirà l’Ue. Ve le proponiamo come immagini scorrevoli.

    https://valori.it/agricoltura-crisi-climatica-mappe

    4 - Quarta puntata - Gli incendi

    I devastanti incendi in Australia erano stati previsti nel 2007 dagli scienziati. Il legame tra i roghi e i cambiamenti climatici sembra evidente

    https://valori.it/crisi-climatica-mappe-incendi

    #climat #siccité #agriculture #Europe #carte #inondation @cdb_77

  • « Cette pandémie est la répétition générale de la catastrophe écologique », Laurent Jeanpierre

    https://www.nouvelobs.com/idees/20200321.OBS26403/laurent-jeanpierre-cette-pandemie-est-la-repetition-generale-de-la-catast

    TRIBUNE. Pour le professeur en science politique, la tragédie de l’épidémie, en mettant au grand jour les contradictions du néolibéralisme, a aussi une dimension utopique.

    La conjoncture actuelle met face à une suite ininterrompue d’événements inattendus et surprenants, d’incertitudes profondes, de dilemmes moraux et politiques, de revirements éventuels. Devant une telle situation, il convient de redoubler de prudence dans les réflexions qui traversent inévitablement l’esprit et dans les conclusions analytiques, même provisoires, qui sont susceptibles d’être tirées. Ces précautions prises, la pandémie actuelle apparaît d’un côté comme un concentré de toutes les crises vécues par les sociétés contemporaines mondialisées depuis la chute du bloc soviétique et fait figure, d’un autre côté, de répétition générale de la catastrophe écologique annoncée même si certains de ses traits diffèrent des grandes tensions qui travaillent les écosystèmes et la planète. Car contrairement aux bouleversements climatiques ou environnementaux, c’est une crise soudaine, rapide, perceptible à l’oeil nu par le plus grand nombre, peu contestée dans sa réalité, et surtout de portée planétaire.

    L’hégémonie chinoise

    Son avènement souligne une fois de plus que l’organisation actuelle de nos sociétés produit désormais d’immenses chocs réguliers et inévitables qui sont à la fois systémiques, brutaux et mortels à grande échelle. Il y en aura d’autres, tout le monde le pressent désormais. Ces chocs sont révélateurs non seulement des interdépendances entre nations, entre systèmes productifs, mais aussi des relations étroites entre sphères d’activité, entre grands domaines de la vie collective : la crise sanitaire entraînée par le virus provoque une crise économique mondiale et implique déjà de profonds changements politiques à la fois nationaux et internationaux. Qui aurait pu l’anticiper voire même l’imaginer ? Les savoirs étant spécialisés, et les enchaînements pas toujours évidents à saisir, cette interdépendance n’affleurait pas jusqu’à présent à la conscience, mais chacun constate qu’elle est bien réelle, qu’un simple virus peut faire vaciller le monde et ses agencements. Il y a, d’ores et déjà, des effets géopolitiques à cette épidémie dont témoignent les différences entre son mode de gouvernement dans les sociétés asiatiques et les sociétés occidentales.

    Les États asiatiques, la Chine en premier lieu, ont montré qu’ils étaient capables de maîtriser la crise plus vite et mieux que nous. Les Chinois offrent même aujourd’hui une aide humanitaire aux Européens partis en guerre contre le virus. Ils entendent profiter de la crise pour démontrer la supériorité fonctionnelle de leur modèle politique et accélérer le basculement d’hégémonie qui était en cours à l’échelle du système-monde capitaliste d’autant que les États-Unis vont être touchés de plein fouet et durablement par les effets sanitaires et économiques du virus à cause de leur déni de la gravité de la situation et de l’état désastreux et scandaleusement inégalitaire de leur système de santé.

    La crispation autoritaire des démocraties

    La Chine, avec son alliance de capitalisme néolibéral débridé et d’autoritarisme, imprime sa marque sur les modes de gouvernement de la crise par les autres pays, ce qui a pour effet d’accélérer des tendances, elles aussi déjà existantes, à la crispation autoritaire des démocraties libérales et de leurs gouvernants néolibéraux. L’appel à l’armée, le droit d’exception, les déclarations d’état d’urgence sanitaire ou général, les entorses au droit du travail, la marginalisation du travail parlementaire, lorsque celui-ci existe, en sont les premiers symptômes dans de nombreux États depuis quelques jours. Il y a une sorte de privilège apparent de l’autoritarisme dans la gestion de ces crises, un privilège qui n’est ni souhaitable, ni désirable, mais empiriquement observable. Ainsi est-ce le modèle historique même des démocraties occidentales qui, pour l’heure, est remis en question, avec la complicité des dirigeants actuels. Cela est d’autant plus vrai que de tels moments extraordinaires ont toujours été l’occasion depuis un demi-siècle, comme l’a notamment montré Naomi Klein, de mettre en place de nouvelles formules gouvernementales plus contraignantes et plus inégalitaires, qui n’auraient pas pu être acceptées en temps ordinaires. L’histoire récente nous apprend que l’exception, en matière de libertés civiles par exemple, tend à devenir la règle. Une crise de cette ampleur est toujours un moment de test pour de nouveaux modes de gouvernement. C’est vrai en Asie, mais aussi en Europe et en France. À Taïwan, en Chine, à Singapour, des dispositifs inédits d’usage des données personnelles, de contrôle et de surveillance des populations ont été mobilisés. En France, le mystérieux message du gouvernement que nous avons presque tous reçu sur nos téléphones portables est un symptôme de cette gouvernementalité de l’urgence qui s’expérimente en situation critique et anticipe des usages futurs. Et cela ajoute à l’angoisse de la période et aux incertitudes quant à l’avenir.

    Une crise de la reproduction

    La crise est révélatrice de l’une des contradictions désormais les plus profondes du néolibéralisme quant à la valeur qu’il accorde à la vie. On s’aperçoit en effet que la gravité de ce virus, longtemps sous-estimée ces derniers mois, n’est pas liée uniquement à sa létalité, ni à sa contagiosité, mais aussi à la capacité des systèmes de santé d’accueillir des patients nombreux en état grave pour des périodes de deux semaines environ. Les luttes du corps médical, uni depuis deux ans contre le gouvernement actuel en France, n’en prennent que plus de relief. Nul doute qu’elles reviendront en boomerang lorsque la phase la plus critique de la conjoncture présente sera passée. C’est d’ailleurs déjà le cas car beaucoup de médecins et d’infirmières ou d’infirmiers interrogent l’incurie et l’impréparation gouvernementales. C’est donc la santé des systèmes de santé qui est au coeur du problème. Et on constate que dans beaucoup de pays, elle est très fragile et beaucoup plus en France qu’en Corée du Sud par exemple. Partout, les services publics de la santé ont subi les effets d’une conception comptable où les hôpitaux sont gérés comme des hôtels, le taux de remplissage tenant lieu d’indicateur pertinent. Nul n’ignore plus que le gouvernement de l’hôpital n’est plus aux médecins, il est aux gestionnaires. Le capitalisme néolibéral, qui valorise en principe le « capital humain » comme pièce cardinale de la valorisation économique, se montre incapable, par aveuglement idéologique, d’entretenir les conditions d’entretien de la vie. Autrement dit, il n’est pas en mesure de « se reproduire », c’est-à-dire de prendre soin des institutions qui permettent sa reproduction, au premier chef les institutions de santé publique qu’il a livrées aux gestionnaires, au marché, ou externalisées à chaque individu responsable désormais d’entretenir son corps et sa santé. Toutes les vies ne sont toutefois pas affectées de la même manière par cette dislocation des systèmes de santé et cette bio-politique (ou thanato-politique) différentielle. La capacité à survivre à cette épidémie n’est pas la même pour tout le monde. Les prisonniers, les pauvres, les sans domicile, les migrants, certains soignants - et aussi toutes celles et tous ceux qui ne peuvent pas travailler à distance ou qui sont contraints par leurs patrons à la production - vont inévitablement souffrir et payer de leur vie plus que les autres.

    La dimension utopique

    Car ce qui vaut pour la santé vaut aussi pour l’environnement : le milieu naturel que nous dévastons par notre activité finit par ne plus permettre les conditions même de reproduction de notre activité. La crise du COVID 19, comme d’autres pandémies récentes depuis les années 1990, vient elle-même d’un dérèglement des relations entre humains et animaux ou plutôt d’une interférence entre des rapports anciens et traditionnels de relations aux animaux et des modes de production industriels de notre alimentation. Par bien des aspects, nous vivons une anticipation des crises écologiques à venir. Il y a le confinement, l’isolement, l’angoisse de la mort des proches, de sa propre mort : la dimension tragique du moment est très forte et elle va s’accentuer avec le temps d’autant que pèsent aussi les incertitudes évoquées précédemment quant aux leçons politiques qui seront tirées de la période. Mais il y a tout de même aussi une dimension utopique à la crise qui pourrait être portée : elle met en contact, une partie importante de la population, certes privilégiée, avec un emploi du temps libéré ou en tout cas altéré, elle nous fait éprouver des formes de solidarités ou de souci de l’autre qui disparaissent dans les sociétés contemporaines, elle nous oblige à la redéfinition de nos besoins, à une réflexion collective sur ce qu’il faut entendre par « première nécessité » et à des expériences de rationnement nécessaires lorsque les supermarchés se vident à cause de mouvements de panique et d’égoïsme. Les avions se sont arrêtés, on ne voyage plus, on consomme moins. En sommes-nous plus malheureux ? Pas sûr.

    La mise à l’épreuve de notre individualisme

    Autrement dit on est en train de vivre ce qu’il faudrait faire pour entamer véritablement la transition écologique au rythme nécessaire compte tenu des urgences climatiques et des limites planétaires. Bien sûr, il aurait été mieux de le faire de manière choisie que forcée, mais tout ce qu’une partie de la population voyait comme impossible ou trop contraignant dans les sociétés libérales, tout ce qu’il faudrait faire pour être à la hauteur de la catastrophe écologique globale à laquelle nous faisons face, nous nous rendons compte que nous pouvons le faire sous la contrainte d’un virus. Et nous nous rendons compte que ce n’est pas si douloureux, voire que c’est porteur d’une redéfinition intéressante de notre rapport aux autres, à nous-mêmes, aux biens matériels, au travail. Nous, citoyens occidentaux, avons le sentiment d’être dans un « double bind » : attachés à nos libertés individuelles et publiques, nous constatons qu’elles sont de peu d’utilité dans des moments comme celui-ci, et nous redécouvrons soudain quelques vertus à la contrainte. Cela nous plonge dans des maelstroms moraux : des gens très conservateurs se mettent à défendre leurs libertés parce que le gouvernement en fait trop, et des libéraux enjoignent à la discipline. Tout cela fait apparaître plus clairement les contradictions du libéralisme, cette fois envisagé sur le plan politique et moral. Le confinement met à l’épreuve l’individualisme qui fait son socle et interroge ainsi ses limites éthiques. En ce sens, il y a quelque chose de propiatoire dans cette crise même s’il est illusoire de penser que quelques mois mettront à bas ce qui a été construit pendant des décennies ou des siècles.

    L’arbitraire de l’économie

    Certes, cette dimension utopique de la crise en cours est loin d’être dominante - la dimension tragique et dystopique pèse et pèsera beaucoup. Bien sûr, cette dimension utopique est aussi source de peur pour les gouvernements car nous risquons de prendre goût à cette autre organisation sociale et existentielle. Mais on peut supposer qu’elle laissera des traces dans les mois et les années qui viennent et espérer qu’elle imprégnera notre avenir lorsque sonnera l’appel du « retour à la normale ». Toute crise ouvre de nouveaux possibles. Celle-ci fait apparaître par exemple le caractère arbitraire de ce qu’on nous définissait jusqu’ici comme la réalité la plus réelle, la plus intangible, la plus indéboulonnable : l’économie. En quelques jours, les gouvernements du monde entier ont été capables de libérer des capitaux qu’ils n’avaient jamais voulu libérer, même après la crise de 2008. Tout ce qui était de l’ordre de « l’impossible » - l’élévation des déficits publics, la renationalisation de certaines entreprises - n’était donc pas impossible, mais arbitrairement proscrit. Les agencements socio-économiques et sociopolitiques qui prévalaient jusqu’alors se révèlent purement idéologiques, parce que tout le monde peut constater qu’en situation extrême, on peut les changer très vite sans que cela ne pose aucun problème. Il en restera forcément quelque chose. Nous vivons donc une expérience contrefactuelle grandeur nature : une fraction importante de la population, celle qui n’est pas en première ligne du soin ou de la production, est en train d’expérimenter ce que pourrait être une existence dans laquelle une grande partie des coordonnées de la vie sous le capitalisme néolibéral est suspendue. C’est inestimable.

    21 mars 2020

    Laurent Jeanpierre, bio express Né en 1970, Laurent Jeanpierre est professeur de science politique à l’Université Paris VII, il est notamment l’auteur d’« In Girum - Les leçons politiques de ronds-points », paru à La Découverte en 2019.

    • Parceque tous ces professeurs toujours au masculin qui ont des postes dans de grandes universités monopolisent l’espace (médiatique et dans les postes les plus élevés avec salaire, prestige et capital social qui va avec) au détriment des femmes qui sont pourtant plus diplomées, plus écologistes et plus nombreuses dans les universités et qui sont effacées vu que les hommes prennent toute la place. Ca m’exaspère en ce moment et du coup j’utilise « manspreading » qui est l’expression qui désigne un homme qui ecarte ses cuisses dans les transports publiques pour etre plus confortable au détriment de l’espace des femmes qui doivent se serré sur elles mêmes.
      Ensuite je ne croi pas à l’anthropocène mais à l’ #andropocène car les pollueurs, tueurs, capitalistes, consomateurs compulsifs, viandards, putiers &co, ce sont nos mâles et ca me semble important de le souligner et à mon avis si on ne veut pas refaire comme d’habitude il faut réduire la voilure des hommes. Le fait que ca soit un point aveugle pour les collapsologues qui parlent du monde de demain est hyper-problématique - hors de question à mes yeux de renvoyer les femmes à la servitude comme les font les Rabi, PMO et autres ecolos collapso machos. Et vu que c’est aujourd’hui qu’on veut parlé d’un nouveaux monde a mes yeux la base de ce nouveau monde c’est que les hommes prennent moins de place, arrete de se mettre en avant, arret de dicter ce qui est bien et bon et la ferment un peu. Comme j’ai pas le temps ni la patience d’expliqué tout ca à chaque fois et que de toute façon quant je l’explique ca percute pas beaucoup de cerveaux masculins qui de toute façon n’écoutent pas trop les femmes surtout quant elles sont pas douces et gentilles à leur flatter l’égo alors j’utilise ce tag.

    • Merci pour l’explication, @mad_meg. C’est vrai que ça pose question, que les écologistes parlent toujours si peu de domination (genre, race, classe), que ça avance si lentement, et que l’angle féministe pour causer de ça soit toujours assuré par des féministes, comme si les écolos mâles ne pouvaient s’en saisir pour l’articuler avec le reste.

    • J’ai pensé à toi quand je parlait des femmes écologistes et à mon avis les collapsologues devraient mettre en avant des personnes comme Aude Vidal ou Starhawk plutot que leur mâles personne professorales. Ils sont meme pas foutu de cité une meuf et de toute façon la plus part ne s’est même pas rendu compte que les féministes sont écolo-végé-décroissantes depuis belles lurette. Pour la question raciale et de classe c’est vrai qu’ andropocène n’en tiens pas compte et c’est un problème. J’avais pensé à caucaso-andropocène ou andro-caucasopocène mais c’est pas aussi musicale et c’est un peu long. J’espère que tu pourra te faire entendre dans ce foutoir viriliste qu’est la pandémie et merci pour ton commentaire sororal @antonin1 .

    • Meric, @mad_meg. Une copine m’a posé la question d’écoféministes en France en ce moment qui ont des propos intéressants et je n’ai pas pensé spontanément à Aude Vidal car même si elle est écolo et féministe, elle n’articule pas trop les deux ensemble. Isabelle Stengers, Bernadette Bendaude-Vincent, des femmes écolos plutôt technocritiques, reviennent sur le devant de la scène : un livre pour Stengers que j’ai eu envie d’aimer mais trouvé assez banal, où elle s’affronte à la question de la catastrophe, encore, et Bensaude aurait écrit un truc bien sur vivre avec les virus que je ne trouve pas (sauf une tribune collective). Mais les deux ne me semble pas spécialement féministes. Reste Vinciane Despret qui est vraiment féministe. J’ai conseillé à ma pote d’inviter Isabelle Cambourakis. Je ne sais pas si elle a trop écrit elle-même mais elle peut témoigner de la vitalité de ce champ de réflexion et des pratiques qui vont avec et qui commencent à peine à exister en France (après le Royaume-Uni, les USA, la version décoloniale en Amérique du Sud). C’est assez à la mode, même, et j’espère que ça va produire encore plus de trucs.

      J’ai posté ici
      https://seenthis.net/messages/838344
      ce truc qui réunit des écoféministes de la nouvelle génération dont une est une copine d’enfance, Suzanne Husky, qui travaille un peu avec Starhawk.

      Clairement, les mecs technocritiques ou collapso n’ont aucune bonne raison de ne pas entrer en dialogue avec des femmes et surtout des féministes. D’ailleurs, c’est le cas dans à peu près tous les champs...

    • PS : J’adore andropocène pour la rime avec anthropocène (parce que sinon on dirait androcène). C’est vrai que nombre de sociétés patriarcales n’ont pas pourri leur environnement, mais ça a le mérite d’évoquer une dimension importante du problème.

    • Merci pour les reférences @antonin1
      Si tu veux te servir d’andropocène c’est open source ^^
      Pour l’éco-féminisme je pense aussi à ceci :
      https://www.revue-ballast.fr/feminisme-et-cause-animale
      mais c’est pas une approche focalisé sur l’environnement bien qu’à mes yeux l’arret de la consommation de viande soit une solution assez centrale pour réduire notre impacte écologique.

      pour ceci « les mecs technocritiques ou collapso n’ont aucune bonne raison de ne pas entrer en dialogue avec des femmes et surtout des féministes. » ils ont même toutes les bonnes raison de pas le faire car ca leur promet des bonniches à engrossées qui peuvent même plus se défendre à coup de contraceptif (polluants) et qui font les corvées dans la grotte pendant qu’ils se tirent la nouille à la chasse (nature, essentialisation toussa toussa).

    • ca leur promet des bonniches à engrossées qui peuvent même plus se défendre à coup de contraceptif (polluants) et qui font les corvées dans la grotte pendant qu’ils se tirent la nouille à la chasse (nature, essentialisation toussa toussa)

      Ah ah ! Ceci dit, je pense que la cause animale et l’écologie ne sont pas la même chose. Je rencontre souvent des animalistes qui s’en tapent, de l’agriculture et de l’écologie, qui n’ont pas le bagage des militant·es de base sur ces questions parce qu’en fait ils et elles envisagent la question animale du seul point de vue moral. Je n’ai rien contre mais j’aime bien le savoir à l’avance parce qu’autant je peux respecter un engagement moral, autant les faux écolos je les démasque et je les jette. Animalistes ou fascistes ou capitalistes, je n’aime pas qu’on instrumentalise l’écologie.

      Et sur la convergence avec le féminisme, c’est pas si juste, même si le virilocarnisme est un fait anthropologique très bien vu (parfois contradictoire avec des besoins physiologiques de femmes en couches ou en menstrues à qui on refuse la viande alors qu’elles en ont le plus besoin !). La chasse est de l’ordre de la prédation et l’élevage du soin (historiquement, ce sont plutôt les femmes qui en ont été chargées et c’est la principale dimension de l’élevage paysan). Et puis ce détail, que j’aime rappeler surtout aux hommes animalistes qui sortent l’argument féministe. Les animaux ne peuvent pas dire « Ne me libère pas, je m’en charge. » Et ça change tout !

    • Par delà le statut de l’auteur, et bien qu’on ne puisse le négliger, l’article me paraissait proposer (le 23 mars) une bonne synthèse des questions posées à nouveaux frais par la catastrophe sanitaire en cours (à dire vrai je n’ai pas vu mieux de ce point de vue). Bien sûr, j’ai, par exemple, tiqué sur l’expression unifiante « corps médical » employée par l’auteur (concision oblige ?) qui occulte que les #luttes de soignants et soignantes n’ont été ralliées que tardivement par les médecins et autres titrés, effectivement plus aptes à jouer le rôle de porte parole (les alliances ne sont pas seulement affaire d’affinités, elles trimballent avec elles le monde dont elles sont issues ; les « conversions » à la lundi matin, c’est du roman à l’eau de rose).
      Une telle synthèse montre une bonne part de ce qu’il faut tenir ensemble ce qui me parait permettre un gain de temps par rapport à l’éparpillement obligé des lectures, analyses, phénomènes. Ce n’est pas comme ça qu’elle est lue ici, si elle l’est, tant pis.

      #crise_sanitaire #crise_économique #écologie #économie #ttrvail #géopolitique #gouvernementalité #droit_d’exception #libertés

    • @colporteur c’est sympas de pas me remercier de te répondre et de montrer que tu as rien compris ou que tu t’en fiche qu’on oublie 50% de l’humanité dans la synthèse du monde de demain. Il n’y a pas d’ « au dela du statut de l’auteur » justement c’est ce que j’essaye d’expliqué (en pure perte car @antonin1 connais deja bien tout ca) et du coup je le lirais pas ton mec avec sa synthèse qui efface la moitié de l’humanité pour son monde de demain pareil que celui d’hier.

    • Je ne pige pas pourquoi tu ajoutes ce # ici @mad_meg.

      C’est vrai que c’etait pas une question et du coup excuse moi d’avoir cru que tu voulais une explication. Je ne connais pas cette loi qui impose de lire avant de tagger. Ta honte tu te la garde, je la prend pas.

    • Bien sûr, j’ai, par exemple, tiqué sur l’expression unifiante « corps médical » employée par l’auteur (concision oblige ?) qui occulte que les #luttes de soignants et soignantes n’ont été ralliées que tardivement par les médecins et autres titrés

      Je lis aussi malgré ces lacunes que tu notes, @colporteur, mais au bout d’un moment, devant la pléthore de trucs intéressants qui tournent, je comprends qu’on éprouve le besoin de filtrer les vieux mâles bourges et blancs ! Les autres aussi écrivent des trucs intéressants.

  • Comment la France imagine une possible implosion de l’Afrique face au Covid-19
    https://www.latribune.fr/economie/international/comment-la-france-imagine-une-possible-implosion-de-l-afrique-face-au-covi

    Certains pays africains devront faire face à ce qu’appelle le CAPS, un « virus politique ». Il part du principe que les villes seront l’épicentre des crises et que très rapidement, la question du ravitaillement des quartiers se posera pour l’eau, la nourriture et l’électricité. « Des phénomènes de panique urbaine pourraient apparaître : elles sont le terreau sur lequel se construisent les manipulations des émotions populaires. Cette recette fait le lit d’entreprises politiques populistes », explique le CAPS. Ce sont les classes moyennes en cours de déclassement qui seront les premières fragilisées, car leur quotidien risque de s’effondrer, précise-t-il.

    "Résultat, la question de la sélection ne portera pas sur les personnes à sauver sur le plan médical (faute de capacités d’accueil), mais « sur les besoins de premières nécessités : quel quartier ravitailler ? Quelles autorités locales crédibles peuvent être les relais d’organisation de la distribution ? Quels produits de première nécessité fournir dans une phase attendue de pénurie ? »

    Le poids des réseaux sociaux va considérablement peser, a fortiori avec le confinement qui va couper littéralement les sociétés des institutions publiques. Faute de parole publique crédible, « les thèses complotistes commencent déjà à fleurir et s’ajoutent aux simples fausses informations pour participer d’une perte de contrôle des opinions publiques. A cela s’ajoutent les dynamiques de rumeurs populaires, lesquelles sont tout autant susceptibles d’être instrumentalisées pour orienter des violences collectives », avertit le Quai d’Orsay.

    #Covid-19 #Afrique #Effondrement

  • « Ce qui est inédit, c’est que la plupart des gouvernements ont choisi d’arrêter l’économie pour sauver des vies » - Basta !
    https://www.bastamag.net/mondialisation-covid19-effondrement-virus-collapse-transition-relocalisati


    #fressoz #historien_des_sciences
    #covid19

    « Je ne crois pas une seconde à l’idée que « plus rien ne sera pareil après » ! Évidemment que le commerce international subit un coup d’arrêt, mais c’est temporaire. Je regardais les chiffres du commerce international après la Première Guerre mondiale : dès 1923, on retrouve le volume de 1913, après une guerre mondiale et une épidémie de grippe ayant fait 50 millions de morts. Donc oui, je me méfie de l’idée d’une « #démondialisation » inéluctable.

    Vous avez plusieurs fois marqué votre désaccord avec les théories dites de la #collapsologie : on est donc encore loin de l’#effondrement, à vous entendre…

    Si l’on veut croire à un grand basculement, cela dépend d’abord de la prise en charge politique qui sera faite de la catastrophe dans les deux ou trois années qui viennent. Or c’est justement ce que je reproche aux théories des collapsologues : de faire l’économie du politique. Penser le virus comme le symbole d’un « effondrement », c’est rater les enjeux concrets de gestion de l’#épidémie, le niveau d’#impréparation de la France et de l’Europe, le rôle de l’État-providence, etc. Au fond, les collapsologues ont un discours d’essence religieuse, comme si l’effondrement allait surgir de lui-même, faire table rase et laisser le terrain libre aux écolos. D’une certaine manière, l’effondrement s’est substitué à la #Révolution. »

  • On parle beaucoup d’ #exponentielle ces derniers temps, sidérée qu’est la société devant la croissance du nombre des infecté-es par le #COVID-19.

    Non seulement ce chiffre augmente à une vitesse croissante, mais la sidération est amplifiée par le délai d’incubation, qui fait que même en agissant aujourd’hui même, l’augmentation ne peut être arrêtée avant une quinzaine...

    Alors on connaît la légende de l’échiquier https://mamot.fr/@OPiMedia/103823313798445717 mais on connaît moins peut-être la capacité de charge d’un écosystème. Voici ce qu’en dit Pablo Servigne :

    En mathématiques, une fonction exponentielle monte jusqu’au ciel. Dans le monde réel, sur Terre, il y a un plafond bien avant. En écologie, ce plafond est appelé la capacité de charge d’un écosystème (notée K). Il y a en général trois manières pour un système de réagir à une exponentielle (voir figure 1). Prenons l’exemple classique d’une population de lapins qui croît sur une prairie. Soit la population se stabilise doucement avant le plafond (elle ne croît donc plus, mais trouve un équilibre avec le milieu) (figure 1A), soit la population dépasse le seuil maximal que peut supporter la prairie puis se stabilise dans une oscillation qui dégrade légèrement la prairie (figure 1B), soit elle transperce le plafond et continue d’accélérer (overshooting), ce qui mène à un effondrement de la prairie, suivi de la population de lapins (figure 1C).

    On va voir de plus en plus souvent cette problématique, des dynamiques qui sont lancées, avec des amplitudes et des timings qui nous déstabilisent et rendent caduques les réponses habituelles. Les problématiques nouvelles ne pourront pas être réglées avec les anciennes réponses.

    Edgar Morin explique très bien l’impasse actuelle :

    Nos sociétés, singulièrement depuis la fin de la guerre, en se fondant sur la croissance économique, en réalité avaient conçu celle-ci comme un moyen de #régulation de problèmes et de #crises qui auraient éclaté sans la croissance. Ainsi par exemple, le problème de l’inflation, de la monnaie, du niveau de vie, étaient régulés par la croissance. […] Or on a fondé la régulation […] sur l’élément le plus déséquilibrant qui soit c’est-à-dire le dynamisme qui est le contraire de la régulation : une croissance exponentielle, la chose qui évidemment tend vers l’infini et vers l’explosion. 

    Demain la terre : la croissance_Sciences humaines aujourd’hui, 13/04/1974
    https://www.franceculture.fr/environnement/edgar-morin-la-croissance-exponentielle-ce-qui-
    evidemment-tend-vers-linfini-et-vers

    « Comment tout peut s’effondrer », bouquin de Pablo Servigne

    #économie #exponentielle #effondrement #croissance #PabloServigne #EdgarMorin

  • L’avertissement du virus
    https://www.contretemps.eu/avertissement-virus-tanuro

    Le virus nous parle. Il nous dit que nous avons besoin de solidarité, de générosité et de mesure. Il nous dit que l’austérité, la privatisation et la rentabilisation à tout va sont criminelles, surtout dans la santé. Il nous dit aussi qu’il est possible d’initier une vraie diminution radicale des émissions de gaz à effet de serre, de l’ordre de 7% en base annuelle. À une condition : produire moins et transporter moins.

    En demandant à la ronde qui pouvait me passer le PDF de la tribune de Latour*, on m’a envoyé vers ce lien.
    Il faudrait commencer une recension des textes traitants du confinement sous le prisme de la catastrophe climatique à venir.

    Ce virus est décidément très bavard. Après son monologue, il avertit... Sympa !

    *https://seenthis.net/messages/834271

    #Coronavirus #Réchauffement-climatique

    • Finalement, « l’effondrement »,c’est vachard parce, sur le coup, tu sais même pas que t’es déjà « effondré » vu qu’il te faudra attendre plusieurs générations pour t’en apercevoir. Impatient je suis de vivre toute cette belle #résilience

      #effondrisme #gloubi-boulga #phobosophes

      On vit une « époque passionnante ». C’est ce que doivent penser tous les gens qui sont à la rue ou coincés dans des camps de fortune aux frontières de la « Forteresse Europe ».

      La #collapsologie : une nouvelle manifestation de l’#indécence ...

      #Gilles_de_la_Tourette

    • Ben je vois pas pourquoi tu le saurais de manière certaine, depuis le tout tout départ ils disent que l’effondrement n’est PAS un événement (genre ça se passe à telle date de telle heure à telle heure) mais un processus, qui prend longtemps et qui est très probablement déjà commencé (y compris quand ils ont commencé avec le premier livre).

      C’est plein de facteurs à la fois, les catastrophes naturelles (sécheresses et inondations bien plus fortes), migrations climatiques, guerres, terrorismes, crises financières, pandémies, etc, etc, qui combinés aboutissent à désorganiser de plus en plus le mode de vie industriel. Mais comme il le rappelle encore là, à aucun moment ça ne signifie la fin obligatoire du capitalisme d’un coup, puisqu’il est lui-même un système extrêmement résilient se nourrissant des chocs répétés. C’est uniquement en s’y préparant et en ayant des actions collectives qu’on peut espérer sortir de certaines dépendances, et uniquement à une échelle plutôt locales (municipales et régionales) d’après lui/eux.

    • L’indécence se trouve dans le ton docte qu’ils adoptent et les pseudo-remèdes qu’ils préconisent pour se « résilier » ou plutôt faire en sorte que nous nous « résignions ». Ils nous font un #storytelling soft et dégoulinant de coolitude et partant, certain·es arriveront à se persuader que ça va passer « crème » sans choc, justement, puisque ça va s’étaler dans un temps plutôt long. J’espère juste pour eux qu’ils pourront ainsi rester longtemps dans le déni. Le seul problème c’est qu’ils aveuglent beaucoup de monde et tous les « adeptes » du récit des collapsologues vont fatalement se trouver à un moment ou à un autre, elles/eux mêmes confronté·es à une tragédie. Présentement, nous sommes en train d’en vivre un épisode brutal. Et sinon, beaucoup de communautés de par le monde l’ont déjà expérimenté cet « effondrement » et malheureusement leurs capacités de « résilience » se sont vite retrouvées « à la rue ».

      Le manifeste des « Damné·es de la Terre » peut en témoigner :

      https://www.redpepper.org.uk/an-open-letter-to-extinction-rebellion

      Quant à savoir si nous serons capables de nous auto-organiser pour faire face ne serait-ce qu’en regard à ce que se passe là, à ce moment présent, et bien c’est pas gagné. Oui, je sais : je suis plutôt d’un naturel pessimiste, ce qui soit dit en passant, serait plutôt un avantage vu que, envisageant le plus souvent le pire, j’ai rarement de « mauvaises » surprises. Sinon, oui, moi aussi je suis choqué par ce qui se passe, je suis désemparé de voir que nos sociétés et les institutions qui seraient censées pouvoir amortir les chocs que nous subissons soient complètement « failed ». Alors, des petites communautés capables de faire face : oui d’accord, la première condition étant qu’elles se donnent en priorité les moyens de préserver l’intégrité physique de leurs propres membres et qu’elles arrivent aussi à se dissimuler un tant soit peu pour éviter de susciter l’appétit d’autres communautés ou plutôt d’organisations moins « cool » d’un point de vue éthique, voire qui adopteront sans aucun état d’âme un comportement ouvertement criminel pour assouvir leurs volontés de domination et de contrôle en mode « hubris ».

  • « De la crise du coronavirus, on peut tirer des leçons pour lutter contre le changement climatique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/de-la-crise-du-coronavirus-on-peut-tirer-des-lecons-pour-lutter-contre-le-ch

    Paradoxalement, certaines de ces mesures ont même des effets bénéfiques pour la santé publique : la concentration de particules fines a baissé de 20 % à 30 % en Chine pendant la période de confinement, ce qui a vraisemblablement épargné, dans ce pays, un nombre de vies plus important que le coronavirus n’en a coûté : la pollution atmosphérique y est responsable au bas mot, d’une surmortalité annuelle de 1,1 million de personnes, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
    (...)
    cette crise montre en tout cas une chose : il est possible que des gouvernements prennent des mesures urgentes et radicales face à un danger imminent, y compris des mesures (très) coûteuses. Et il est possible que ces mesures soient acceptées par la population.

    la suite sous paywall mais ça à l’air bien

    • On peut... mais on ne le fera pas...

      De la crise du coronavirus, on peut tirer des leçons pour lutter contre le changement climatique
      Anneliese Depoux et François Gemenne, Le Monde, le 18 mars 2020
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/de-la-crise-du-coronavirus-on-peut-tirer-des-lecons-pour-lutter-contre-le-ch

      Face à la crise du coronavirus, de nombreux gouvernements ont fait le choix de mettre en place des mesures radicales pour contenir l’avancée de l’épidémie, avec un impact économique sans précédent, encore difficile à chiffrer aujourd’hui.

      Même si nous manquons encore de recul, il est prévisible que beaucoup de ces mesures de ralentissement forcé de l’économie ont induit une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre. On estime ainsi que ces émissions ont baissé de 25 % en Chine au cours du mois de février 2020, tandis que le trafic aérien mondial baissait de 4,3 % au cours du même mois – avant même que Donald Trump n’annonce, le 11 mars, l’interdiction pour les Européens de se rendre aux Etats-Unis.

      Réduction des particules fines en Chine

      Paradoxalement, certaines de ces mesures ont même des effets bénéfiques pour la santé publique : la concentration de particules fines a baissé de 20 % à 30 % en Chine pendant la période de confinement, ce qui a vraisemblablement épargné, dans ce pays, un nombre de vies plus important que le coronavirus n’en a coûté : la pollution atmosphérique y est responsable au bas mot, d’une surmortalité annuelle de 1,1 million de personnes, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

      Il sera sans doute difficile d’estimer l’ensemble des effets, à moyen et long terme, de la crise du coronavirus sur le climat. Mais cette crise montre en tout cas une chose : il est possible que des gouvernements prennent des mesures urgentes et radicales face à un danger imminent, y compris des mesures (très) coûteuses. Et il est possible que ces mesures soient acceptées par la population.

      Et pourtant, malgré les menaces très graves qui y sont également associées, nous n’avons pas été capables de prendre des mesures similaires pour contrer le changement climatique. Avant la pandémie, et malgré les appels répétés des scientifiques et des activistes pour décréter « l’urgence climatique », les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuaient de croître de 1 % par an en moyenne, très loin des objectifs de l’accord de Paris, signé en 2016.

      Quatre enseignement à tirer

      Alors que nous sommes parfaitement capables de traiter la pandémie du coronavirus pour ce qu’elle est – une urgence absolue, nécessitant des mesures radicales sur la base d’avis scientifiques – nous sommes à l’évidence incapables de faire de même pour le changement climatique. Pour le dire simplement : nous avons beaucoup plus peur du coronavirus que du changement climatique. Pourquoi ?

      Il ne s’agit évidemment pas de dire ici que la peur du coronavirus est exagérée, ou que les mesures prises sont excessives. Au contraire. Simplement de constater qu’il est possible de mettre en place des mesures urgentes et radicales, avec l’accord de la population, et que cette crise recèle de nombreux enseignements pour la manière dont nous communiquons sur le changement climatique. Il nous semble utile d’en relever quatre ici.

      Tout d’abord, si la menace du coronavirus nous inquiète autant, et davantage que celle du changement climatique, c’est sans doute d’abord parce que nous craignons de contracter le virus nous-mêmes. Le virus représente un danger concret, proche et immédiat.

      A l’inverse, nous avons encore l’impression que le changement climatique se produira d’abord pour les autres, dans le futur et ailleurs. Nous ne craignons pas de contagion liée au changement climatique, et nous le traitons donc à distance. Cette distanciation sociale, c’est nous, chercheurs, qui l’avons en partie créée. Avec des modèles climatiques calibrés sur des horizons à long terme et des cartes qui pointaient vers l’Afrique subsaharienne ou l’Asie du Sud-Est comme les régions les plus touchées.

      Même si elle reflète une réalité scientifique, cette communication crée une distance entre ceux qui doivent agir pour lutter contre le changement climatique et les impacts de celui-ci. Ce que la crise du coronavirus nous suggère, c’est que nous devrions abandonner les objectifs à long terme pour nous concentrer sur des buts plus immédiats : le but des mesures de confinement ne consiste pas à limiter la surmortalité dans dix ou vingt ans, mais bien à freiner la propagation de l’épidémie, ici et maintenant. C’est cela qui permet de légitimer les mesures drastiques de confinement.

      Des mesures perçues comme temporaires

      Ensuite, les impacts du changement climatique sur la santé publique demandent à être davantage mis en évidence. De nombreux travaux montrent que l’argument de santé publique est l’un de ceux qui résonnent le plus fort auprès des populations et qui sont les plus enclins à induire des changements de comportement.

      Or, on connaît les impacts dramatiques du changement climatique sur la santé, notamment sur les maladies infectieuses. Ces impacts restent insuffisamment soulignés dans notre communication sur le climat.

      En troisième lieu, il nous faut aussi nous interroger sur la temporalité des mesures : si celles-ci sont acceptées par la population, à défaut d’être parfaitement mises en œuvre, c’est parce qu’elles sont perçues comme temporaires. Si ces mesures étaient annoncées comme permanentes, nul doute qu’elles généreraient davantage de débat et de contestation.

      Pour cette raison, nous croyons qu’il faut éviter de parler du changement climatique comme d’une « crise » : une crise est par nature éphémère, et suppose ensuite un retour à la normale. Le changement climatique est une transformation irréversible : il n’y a pas de retour à la normale, pas de baisse de la température ou du niveau des océans – en tout cas pas avant très longtemps.

      De même, les mesures que nous devons prendre pour endiguer le changement climatique ne peuvent être temporaires : elles devront être des transformations permanentes de nos économies et de nos modes de vie. C’est pourquoi il faut absolument éviter de nous bercer de l’illusion que les mesures prises en réaction au coronavirus pourraient être simplement transposées pour lutter contre le changement climatique : si nous acceptons les mesures drastiques prises pour contrer la pandémie, c’est parce que nous savons qu’elles seront temporaires.

      Enfin, l’éducation est souvent présentée comme un outil essentiel de la lutte contre le changement climatique : si tous les citoyens disposaient d’une connaissance suffisante du phénomène, on suppose volontiers qu’ils en prendraient alors la mesure et agiraient en conséquence. Les mesures contre le coronavirus, pourtant, n’ont pas été demandées par les citoyens, mais imposées par les gouvernements, alors que les citoyens n’avaient guère de connaissances médicales ou épidémiologiques. La lutte contre le changement climatique aura également besoin de mesures décidées verticalement : si nous attendons que chacun prenne les mesures qui s’imposent, nous risquons d’attendre longtemps.

      Le nécessité d’une solidarité planétaire

      Le changement climatique et la pandémie du coronavirus présentent de nombreuses caractéristiques communes : l’ensemble des pays du monde, ou presque, sont touchés, et les scientifiques recommandent la mise en place urgente de mesures drastiques. Dans les deux cas, les réponses mises en œuvre ont d’abord pour but de protéger les plus vulnérables.

      En cela, c’est une remarquable leçon de solidarité. Mais cette solidarité reste pour l’instant confinée aux frontières nationales, qui d’ailleurs se ferment de plus en plus : il n’y a pas une gestion mondiale de la crise, mais une myriade de gestions nationales, souvent très différentes d’un pays à l’autre. Le changement climatique nous demande une solidarité au-delà des frontières, et pas uniquement à l’intérieur de celles-ci : on peut questionner l’utilité de fermer les frontières pour ralentir la propagation du virus, mais il est certain que les émissions de gaz à effet de serre ne s’arrêteront pas aux frontières.

      Et surtout, les mesures de lutte contre le coronavirus sont des mesures imposées par l’état de nécessité : nous ne les avons pas choisies, nous les subissons. Les mesures pour lutter contre le changement climatique devront être choisies. Comment passer de l’un à l’autre, du subi au choisi ? Tout l’enjeu est là. Car les réponses à la crise du coronavirus sont aussi un appel à retrouver le sens du commun. Et elles nous montrent qu’il est possible de prendre des mesures radicales et urgentes face à un danger imminent. Puissions-nous en tirer les leçons qui s’imposent dans le combat contre le changement climatique.

      Anneliese Depoux est chercheuse, codirectrice du Centre Virchow-Villermé de Santé publique, Université de Paris, et membre de l’Initiative Lancet Countdown, groupe international de recherche sur la santé et le changement climatique.

      François Gemenne est chercheur en science politique, directeur de l’Observatoire Hugo - Observatoire mondial des migrations environnementales à l’Université de Liège (Belgique) et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)

  • « Dans un monde aussi brutal, la #convivialité est un combat »
    Par Geneviève Azam
    Publié le 13 mars 2020 à 14h00 - Mis à jour le 13 mars 2020 à 14h58
    Lecture 3 min.
    #collapsologie

    L’économiste Geneviève Azam observe, dans une tribune au « Monde », que le refus de l’#effondrement du monde conduit la société à se « reformer » autour d’expériences concrètes de #cohésion_sociale.
    Le monde semble vaciller. Les alertes s’accumulent : inégalités insupportables, dépendance à des systèmes techniques incontrôlés, #accélération du chaos climatique et de l’extinction du vivant, déracinement de millions de personnes sans terre pour les accueillir, pollutions, système financier au bord de l’implosion, et désormais épidémie : la liste est longue des menaces qui sapent la confiance dans un avenir, même tout proche. Nous ne vivons pas une crise passagère, offrant une sortie moyennant quelques mesures correctrices pour revenir à la « normale ». Nous sommes confrontés à des irréversibilités et à une accélération hors norme, illustrées tout particulièrement par les #catastrophes écologiques. Nous vivons le temps d’effondrements.

    « Fabrique du diable »

    L’effondrement est aussi politique. Depuis plusieurs décennies, les Etats ont sacrifié la sphère publique, les communs, et ont fait des sociétés un « appendice » du marché et de l’économie, selon l’expression de Karl Polanyi, dans son ouvrage La Grande Transformation, publié en 1944 (Gallimard, 1983). L’économiste faisait alors du grand marché « autorégulateur » une « fabrique du diable » et une des causes des fascismes des années 1930. Avec le néolibéralisme, cette fabrique s’est élargie, et se trouve en surchauffe. A force de devoir s’adapter aux lois de la concurrence, la vie, sous toutes ses formes, humaines et autres qu’humaines, est menacée. Non plus à l’échelle géologique mais à l’échelle historique. L’histoire, pensée dans la modernité comme fabriquée par des humains souverains, nous échappe en partie. La Terre et le vivant ripostent. Nous avons en effet déclenché des événements non maîtrisables et qui s’auto-entretiennent. Le récit néolibéral d’optimisation de la vie et de la santé s’effondre lui aussi.

    Lire aussi : Savants ou militants ? Le dilemme des chercheurs face à la crise écologique
    Le capitalisme global répond à ces événements par une bio-politique, déjà percée à jour par Michel Foucault : l’adaptation des populations prend la forme de fichages, traçages, sélections, confinements, murs et camps de rétention, surveillance et répression. Elle est désormais pratiquée de manière plus « rationnelle » et industrielle avec l’appui de « l’intelligence » artificielle et des algorithmes.

    LES COMMUNAUTÉS DES RONDS-POINTS, CES NON-LIEUX D’UNE VIE CONDAMNÉE À CIRCULER SANS S’ATTACHER, SURGISSENT DU DÉSASTRE
    Pourtant, la créativité humaine échappe aux contrôles. L’imaginaire des effondrements est aussi un dérangement qui, loin de pétrifier la pensée et l’action, semble bien au contraire les libérer de l’attente progressiste d’un futur qui exile de la présence au monde. Il donne la mesure des enjeux et éloigne des illusions d’une transition par étapes successives, d’une « sortie de crise » dans un temps linéaire et réversible. Il anime les générations futures, dont la présence désormais concrète et les engagements redonnent sens à l’idée de faire monde et protège d’attentes apocalyptiques qui, elles, se nourrissent de la perte de sens. Habiter le monde, habiter la Terre, reconquérir les territoires perdus, vidés, détruits ou enlaidis s’incarnent dans de multiples expériences. Expériences concrètes de convivialité nées au sein de communautés terrestres, incluant humains et autres qu’humains, se confrontant aux oligarchies prédatrices et hors-sol.

    Lire aussi : « La recherche publique ne doit plus servir à détruire la planète »
    C’est en refusant la gestion des catastrophes, appelée désormais « réformes », que la société défaite se « reforme », que s’inventent d’autres manières de vivre. Les communautés des ronds-points, ces non-lieux d’une vie condamnée à circuler sans s’attacher, surgissent du désastre. La convivialité retrouvée au sein du vivant se nomme agroécologie, agroforesterie, permaculture, circuits courts de production et de consommation, coopération dans le travail, solidarité sociale, sobriété et partage, accueil des migrants, occupation de terres, techniques conviviales ou low tech. La société se reforme en destituant les institutions du consumérisme et de la société ubérisée. Ce sont des expériences de « joie pure et sans mélange », comme les grèves ainsi qualifiées par Simone Weil lors des manifestations des métallurgistes en 1936.

    Lire aussi : L’appel de 1 000 scientifiques : « Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire »
    Au lieu de l’accélération qui supprime tous les attachements, le temps retrouvé s’accorde au rythme du vivant saccagé par la cadence du monde industriel. La convivialité prend sens quand des avocats en grève se regroupent pour faire appliquer le droit et la justice, quand des enseignants refusent la pédagogie algorithmique, quand des cheminots en lutte s’opposent à la déshumanisation de la fermeture des guichets, quand plus de mille scientifiques appellent à la désobéissance, quand l’échelon de la commune devient à nouveau un enjeu politique face à une métropolisation imposée. Dans un monde aussi brutal, la convivialité est un combat.

    Geneviève #Azam est économiste, essayiste, membre du comité scientifique d’Attac et signataire du Second Manifeste convivialiste (Actes Sud, 144 pages, 9,80 euros).