• #Frontex, agent intouchable du #renseignement_migratoire

    L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, est devenue, en vingt ans [1], le bras armé des politiques sécuritaires de l’Union européenne (UE) et de ses États membres. Initialement créée pour coordonner le contrôle des #frontières, organiser les #expulsions et produire des « #analyses_de_risques » des mouvements de populations, Frontex a élargi son champ d’intervention bien au-delà des questions migratoires.

    Nonobstant des enquêtes institutionnelles et journalistiques ayant démontré que ses officiers s’étaient rendus coupables de graves #violations_de_droits, tout semble organisé pour que la responsabilité de l’agence Frontex ne soit ni engagée ni reconnue. En sus de ses traditionnelles activités de #surveillance et de #contrôle des frontières prévues dans le règlement (UE) 2019/1896, l’agence tentaculaire dotée de moyens exponentiels est devenue tout à la fois agent du renseignement, négociateur, influenceur et membre d’un réseau de dissuasion violente, que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter.

    Produire de l’information, qu’importe sa véracité

    Comme pour tout bon agent du renseignement, recueillir et exploiter des informations relevant de la vie privée est un axe essentiel du travail de Frontex. Elle collecte ces #données par le biais des États membres, d’agences européennes et d’organisations partenaires, mais aussi dans le cadre de ses propres opérations (maritimes, aériennes, terrestres). Elle est présente aux #frontières_maritimes (Méditerranée centrale et Manche), ainsi qu’aux #frontières_terrestres et aériennes de plusieurs pays (#Albanie, #Géorgie, #Monténégro, #Serbie, #Macédoine_du_Nord, #Moldavie, #Ukraine). Elle a progressivement élargi ses activités vers la zone #pré-frontière de l’UE et ouvert des bureaux #satellites temporaires dans des pays tiers du voisinage méridional et en #Afrique_de_l’Ouest [2].

    Quantité d’informations sont susceptibles d’être enregistrées : certaines sont générales, telles les routes migratoires empruntées, les dates de franchissement de frontière, les listes de passagers ou le pays de provenance ; d’autres, plus spécifiques, sont relatives aux #données_biographiques, aux incidents au cours d’opérations, jusqu’au lieu où se cachent les personnes au moment du contrôle. Les données recueillies nourrissent divers fichiers, parmi lesquels celui d’#Eurosur, instrument de surveillance et d’échange d’informations entre Frontex et les États membres, ou le #Joint_Operation_Reporting_Application (#Jora). Elles donnent aussi – et surtout – lieu à la production de #rapports_analytiques, avec une photographie de la situation aux frontières, supposés permettre de déterminer le niveau de « #risques » de déplacements vers le continent européen.

    Le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) estime que, malgré les moyens déployés, les « analyses de risques » produites par l’agence sont fondées sur des informations peu fiables, obtenues lors d’entretiens menés sans le consentement des migrant·es ni protection de leur identité [3]. Il a également émis des réserves quant à la sécurisation des données et l’ampleur de la collecte.

    L’#opacité des activités de Frontex inquiète aussi le Médiateur européen, qui a traité plusieurs plaintes concernant l’impossibilité d’accéder à des documents et informations. Il faut préciser que l’agence est très réticente à fournir les informations demandées, y compris à ses propres contrôleurs, chargés depuis 2019 d’évaluer en permanence le respect des droits fondamentaux dans ses activités opérationnelles [4].

    Frontex reconnaît elle-même que ses chiffres comportent des #erreurs : alors qu’elle communique chaque année sur le nombre de franchissements de frontières non autorisés, elle admet qu’« il n’existe aucun dispositif permettant d’établir le nombre exact de personnes ayant franchi les frontières [5] ». Mais pour elle, il s’agit presque d’une question secondaire : selon sa directrice adjointe, Aija Kaljana, « il est essentiel de devenir une organisation axée sur le #renseignement, car les ressources humaines et techniques sont limitées [6] ». L’ambition de Frontex est donc de passer d’une agence du contrôle migratoire à un #service_de_renseignement.

    Travailler en synergie, y compris hors du champ migratoire

    L’agence, au cœur d’un vaste réseau d’échanges de données, coopère avec de nombreux services, civils ou militaires, ayant des objets aussi variés que la pêche, la lutte contre le #narcotrafic ou la #sécurité_aérienne [7]. Frontex a créé, en 2018, la #Maritime_Intelligence_Community–Risk_Analysis_Network (#MIC-RAN), soit une communauté du #renseignement_maritime et un réseau d’analyse des risques, pour collecter des données et diffuser des rapports sur les #menaces_maritimes (i.e. l’appropriation illégale des zones maritimes, les conséquences du réchauffement climatique, les « usages illégaux » de la mer). Autre illustration de la diversité de ses collaborations : l’agence négocie des accords avec des sociétés d’affrètement comme #EASP_Air, #DEA_Aviation ou #Airbus [8] qui fournissent des #aéronefs, le personnel pour les exploiter et l’infrastructure technique pour la transmission des données enregistrées, en temps réel, au siège à Varsovie [9]. Elle capte également des données depuis l’espace, car elle a conclu un contrat avec #Unseenlabs, une entreprise française spécialisée dans la surveillance maritime par radiofréquence depuis l’espace, ou se sert des satellites du programme #Copernicus d’observation de la Terre qui sont utilisés pour la sécurité, la protection civile, la gestion de l’environnement et la recherche sur le changement climatique [10].

    Engagée dans des projets de recherche et développement, l’agence finance ceux qui se focalisent sur le matériel de surveillance [11]. Elle a étroitement suivi les avancées du programme #ITFlows, un outil de prédiction des flux migratoires à partir de techniques d’analyse automatisée de données, en y contribuant activement via la fourniture d’informations récoltées dans le cadre de ses missions [12]. Dans le même registre, elle a organisé avec des garde-côtes italiens, début 2025, un atelier international intitulé Évolution des garde-côtes : l’#intelligence_artificielle et les systèmes sans pilote améliorent les opérations de recherche et de sauvetage. Vaste programme à l’heure où le recours à l’intelligence artificielle (#IA) pose de sérieuses questions éthiques [13].

    Au-delà des frontières de l’Europe, Frontex multiplie des #campagnes qui sont de véritables opérations de séduction, afin de s’assurer du concours des États tiers pour empêcher les départs depuis les pays d’origine. Ainsi est-elle à l’initiative du projet #Africa–Frontex_Intelligence_Community (#Afic) dans huit pays africains (#Côte_d’Ivoire, #Gambie, #Ghana, #Mauritanie, #Niger, #Nigeria, #Sénégal et #Togo), officiellement lancé pour « collecter et analyser des données sur la #criminalité_transfrontalière et soutenir les autorités impliquées dans la #gestion_des_frontières ». Frontex a également organisé des séances opérationnelles de #sensibilisation à la lutte contre la #fraude_documentaire et la fraude à l’identité en #Albanie, #Bosnie-Herzégovine, #Égypte, #Géorgie, #Moldavie, #Macédoine_du_Nord, #Serbie et en #Tunisie.

    Comme pour conforter sa place centrale dans le réseau d’information qui surveille tout et constamment, c’est avec les services de répression, tels l’#Office_européen_de_police (#Europol) et l’#Organisation_internationale_de_police_criminelle (#Interpol), que l’agence a intensifié ses relations. Depuis 2008, Frontex signe des accords de coopération et des plans d’action conjoints avec Europol pour partager avec cette agence les informations qu’elle recueille, singulièrement via Eurosur, à des fins de lutte contre la criminalité ou le terrorisme. Sur le terrain, cette entente s’est notamment matérialisée durant des opérations relevant de la politique de sécurité et de défense commune (opérations #Sophia et #Jot_Mare en 2015). Plus surprenant : en 2024, Frontex a codirigé une opération internationale visant à lutter contre la #contrebande_de_drogue par voie maritime en fournissant un soutien technique et opérationnel [14] ; elle est aussi intervenue pour des opérations de soutien pendant les #Jeux_olympiques en France [15], pendant la compétition de l’Euro en Allemagne, ou encore durant la guerre en Ukraine... Elle outrepasse ainsi sa mission initiale et s’érige comme un organe de « super-contrôle ».

    De son côté, Interpol travaille avec l’UE et Frontex dans le domaine de la sécurisation des frontières, sous forme de collaborations techniques, de #formations et de projets de recherche communs. Frontex a élaboré un manuel de référence contenant des alertes de falsification et des cartes de contrôle rapide servant d’aides visuelles à la décision lors de la vérification de documents. Ce dispositif est désormais au cœur du système de bibliothèque électronique de documents #Frontex-Interpol (#Fields). Les #bases_de_données d’une agence de surveillance des frontières et celles d’une organisation de lutte contre la criminalité sont dès lors interconnectées.

    Une agence opaque et délétère qui influence les législations

    Plusieurs enquêtes documentées décrivent les actes illicites commis par l’agence sur ses terrains d’intervention. Il n’est plus à démontrer qu’elle s’est rendue complice ou coupable, à de nombreuses reprises, de #refoulements (#push-backs) en Grèce, pourtant interdits par le droit international. Des refoulements qui sont recensés dans sa base de données #Jora comme de simples opérations de « #prévention_de_départs [16] ». Des pratiques similaires ont été dénoncées à la frontière bulgare, où des violences ont été commises par des garde-frontières participant aux opérations de Frontex [17]. À #Chypre, de nombreux ressortissant·es syrien·nes ont été illégalement enfermé·es et d’autres ont été expulsé·es vers la Syrie, sous les yeux d’officiers de Frontex [18]. Des pratiques épinglées par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), qui a émis des doutes sur « la capacité de l’agence FRONTEX à […] veiller au respect et à la protection des droits fondamentaux dans toutes ses activités aux frontières extérieures ».

    L’agence va jusqu’à fabriquer de fausses informations lorsqu’elle prétend sauver des vies en mer, alors qu’elle transmet la position des embarcations en détresse aux #garde-côtes_libyens, dont les comportements violents envers les personnes migrantes sont notoires [19]. Il lui arrive aussi d’interrompre la prise de vue aérienne au-dessus de la mer Méditerranée pour ne pas avoir à référer d’abandon de personnes en mer [20]. En 2023, un navire où s’entassaient près de 200 migrants au large des côtes italiennes (Crotone) ne présentait, selon le rapport d’incident de Frontex, « pas d’intérêt particulier ». La même année, Frontex a omis d’envoyer un signal de détresse lors du naufrage de l’Adriana (Pylos), provoqué par une manœuvre des garde-côtes grecs [21]. Faut-il le rappeler, alerter les secours relève pourtant d’une obligation internationale de droit maritime. La multiplication des cas de refoulements ou le silence gardé à la vue d’embarcations en détresse contribuent à abaisser les standards de protection. L’agence fait en outre croire qu’elle s’intéresse au sort des personnes expulsées, voire améliore leur situation, lorsqu’elle met en avant les effets bénéfiques qu’aurait eu le retour dans le pays d’origine [22]. La violation des #droits_fondamentaux se banalise et, dans un contexte d’impunité généralisée, est traitée en matière migratoire comme un dommage collatéral.

    Malgré ces multiples mises en cause, Frontex exerce une influence croissante sur les instances politiques et les législations européennes. Ses « analyses de risques » sont l’unique source d’information de la Commission européenne, et l’image construite d’une perpétuelle « #crise aux frontières » qu’elles donnent à voir sert à justifier l’augmentation des contrôles et des mesures sécuritaires. Depuis des années, l’agence véhicule une image négative de la migration en la présentant comme une menace dont il faudrait se protéger.

    Cette image trouve sa traduction dans les réformes législatives. L’insistance de Frontex à alerter, dans ses rapports d’activité, sur « les #mouvements_secondaires […] à grande échelle » ou sur la persistance de la #pression_migratoire a sans nul doute contribué à l’adoption, en 2024, du #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile. Un pacte dans la mise en œuvre duquel Frontex détient un rôle clé, avec, notamment, les nouvelles attributions qui lui sont confiées aussi bien lors des procédures frontalières (« #filtrage ») que dans l’organisation des #expulsions. Onze États sont en train de s’équiper d’un système informatique numérisé de gestion des retours sur le modèle du #Return_Case_Management_System (#Recamas) mis au point par Frontex.

    La réforme du règlement #Eurodac ouvre une nouvelle brèche en permettant à l’agence de consulter le #répertoire_central_des_rapports_et_statistiques (#CRRS) et d’avoir accès aux #statistiques de l’agence de l’Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice (#EU-Lisa).

    Enfin, la #réforme en cours des directives « Facilitation » et « Retour » risque de renforcer les pouvoirs de l’agence, en augmentant – encore – son #budget et en l’autorisant à transférer à des pays tiers des données relatives à des ressortissants aux fins de #réadmission.

    Une agence peu fiable, mais intouchable

    Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 74 352 personnes ont trouvé la mort depuis 2014 en tentant de franchir les frontières [23]. En dehors du champ de la migration, l’acteur, personne physique ou morale, qui serait impliqué dans une telle hécatombe serait poursuivi et jugé, voire condamné. Malgré les preuves tangibles de la #responsabilité de Frontex, comme de l’UE et de ses États membres, dans ces drames, aucun d’entre eux n’a jamais été inquiété. Bien au contraire, la Commission européenne confirme son agenda politique basé sur la mise à l’écart des personnes exilées en donnant à l’agence un rôle de premier plan dans les politiques migratoires européennes et en proposant de tripler ses effectifs. Les États s’appuient toujours plus sur Frontex : en 2024, la #Belgique a adopté une loi pour permettre le déploiement d’officiers de l’agence sur son territoire afin de soutenir la police fédérale dans l’exécution des expulsions. Le #Royaume-Uni a signé un accord de coopération avec Frontex sur divers aspects de la gestion des frontières, comme la surveillance et l’évaluation des risques, l’échange d’informations, le renforcement des capacités et le partage d’expertise. Dans ces conditions, pourquoi l’agence intouchable s’arrêterait-elle là, même coupable du pire ? La meilleure défense étant l’attaque, la criminalisation des solidarités et la décrédibilisation de celles et ceux qui dénoncent ses actions – à l’image de la campagne Abolish Frontex accusée de « discours haineux » – sont érigées en stratégie de dissuasion. De même, celles et ceux qui pallient l’action défaillante des États, comme les ONG de sauvetage en mer, sont assimilées à des réseaux de passeurs. Une #rhétorique qui ressemble à s’y méprendre à celle des partis populistes.

    https://migreurop.org/article3472.html
    #migrations #réfugiés #directive_retour #directive_facilitation

    ping @karine4 @reka

  • Le divorce par contumace en Égypte : une autre facette de la violence faite aux femmes

    Chaque année, l’Égypte enregistre plus de 200 000 cas de divorce, dont environ 51 % sont prononcés en l’absence de l’épouse, c’est-à-dire sans sa présence ni même sa connaissance préalable. En moyenne, dix femmes par jour découvrent qu’elles ont été répudiées du jour au lendemain sans avoir eu voix au chapitre.

    https://medfeminiswiya.net/2025/10/13/le-divorce-par-contumace-en-egypte-une-autre-facette-de-la-violence-

    #international #egypte

  • Egypt Pardons Alaa Abd El Fattah, Its Most Prominent Political Prisoner - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2025/09/22/world/middleeast/egypt-pardon-alaa-abd-el-fattah-political-prisoner.html?smid=nytcore-ios-sh

    Vivian Yee

    By Vivian Yee

    Vivian Yee has reported on Egypt’s human rights crackdown and Alaa Abd El Fattah’s case since 2019.
    Sept. 22, 2025Updated 10:07 a.m. ET

    After years of struggle, waiting, dashed hopes, diplomatic pressure and repeated hunger strikes, Egypt’s president pardoned the country’s best-known political prisoner, Alaa Abd El Fattah, on Monday, according to a presidential statement.

    Imprisoned for most of the last 12 years for his dissident activities, Mr. Abd El Fattah, 43, had expected to be released last September, at the completion of the five-year sentence he received in 2019. But the Egyptian authorities kept him locked up, saying his two years of pretrial detention did not count toward his sentence.

    It was not immediately clear whether he had been released from prison yet.

    “President Abdel Fattah el-Sisi has pardoned the remaining sentences of several prisoners,” the presidential statement said, listing the names of six detainees, among them Mr. Abd El Fattah.

    “This decision reflects the state’s commitment to strengthening human rights initiatives, promoting tolerance, and offering those pardoned the opportunity to begin a new life.”

    The fear that Mr. Abd El Fattah would be held indefinitely led him and his mother, Laila Soueif, to go on hunger strike, landing her in the hospital repeatedly.
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    Their wasting bodies piled pressure on Britain, where mother and son hold dual citizenship, to push Egypt for his freedom. British officials in Cairo and London had lobbied for his release for years, and Prime Minister Keir Starmer called President Abdel Fattah el-Sisi of Egypt about the case earlier this year.
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    A woman with white hair and a walking stick, standing in front of a gate and holding a large photograph of herself with her son.
    Laila Soueif, Mr. Abd El Fattah’s mother, protested outside Downing Street in London in May, holding a picture of herself and her son.Credit...Dan Kitwood/Getty Images

    Yet Mr. el-Sisi had long ignored calls by world leaders, Nobel laureates, celebrities and activists to release Mr. Abd El Fattah, leading many supporters to despair that he ever would.

    “President Sisi has pardoned my brother!” his sister, Sanaa Seif, said in a social media post. “Omg I can’t believe we get our lives back!”

    Ms. Seif said the pardon had come as a surprise to her family.

    “We learned about this just like everyone else, from the news,” she said. “We have no idea where he is going to be released from, and are going to the prison to ask.”

    Mr. Abd El Fattah is the most famous activist of his generation.

    A software developer and intellectual whose biting, visionary commentary on his country’s 2011 Arab Spring revolution made him the foremost chronicler of its hopes and failures, he and his family threw themselves into building a democratic Egypt only to see their aspirations crushed two years later in a military takeover led by Mr. el-Sisi.

    “Which is easier,” he asked in a March 2014 essay. “To avoid challenging authority and to assume its good intention? Or to persuade society that it’s absurd to try to live with an authority that allows itself murder and torture and detentions?”

    Since Mr. el-Sisi took power in 2013, Egyptian authorities have imprisoned tens of thousands of perceived political opponents. Most languish in jail for months or years on end without trial or formal sentences. Rather than release them after they spend the maximum time in pretrial detention allowed by law, prosecutors often charge them with new crimes and extend their detention.
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    Egyptian officials have alternately denied that the authorities hold any political prisoners or defended the mass arrests as necessary to preserve security after the turbulence of the Arab Spring. They have branded many of the detainees as terrorists, or argued that they violated laws banning the spread of false news.
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    Abdel Fattah el-Sisi speaking at a transparent lectern.
    President Abdel Fattah el-Sisi of Egypt in Athens in May. This summer, Mr. el-Sisi ordered the authorities to consider a petition in Mr. Abd El Fattah’s case.Credit...Aris Messinis/Agence France-Presse — Getty Images

    Whether because of global pressure or other factors, Mr. Abd El Fattah’s case has run a different course.

    He was removed from Egypt’s terrorist list over the summer. Earlier this month, Mr. el-Sisi formally ordered the authorities to consider a petition for his release.

    There is no guarantee that Mr. Abd El Fattah will remain free. He was previously released after a five-year prison term in 2019, only to be arrested again six months later.

    And several other prominent dissidents whom the authorities have allowed out of detention in recent years later faced new charges.

    Vivian Yee is a Times reporter covering North Africa and the broader Middle East. She is based in Cairo.

    #Egypte #Alaa_abd_el_fattah #Lueur_espoir

  • En Egypte, les armes et le silence de la France

    Leslie Piquemal, chargée du plaidoyer du Cairo Institute for Human Rights Studies auprès de l’Union européenne, revient pour Billets d’Afrique sur les atteintes aux droits humains en Égypte et les liens que la France entretient avec le régime autoritaire du maréchal Sissi.

    Titulaire d’un doctorat sur la politique au Moyen-Orient de l’Institut d’études politiques de Paris, ayant vécu dix ans au Caire, Leslie Piquemal est aujourd’hui responsable du plaidoyer auprès de l’Union européenne (UE) pour le Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS), ONG indépendante fondée en 1993 au Caire qui travaille sur le monde arabe. Le CIHRS a ses bureaux à Marseille, Bruxelles, Genève, Tunis et du personnel en Égypte, où il n’a toutefois plus la possibilité d’avoir des locaux pour des raisons politiques et sécuritaires.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2019/01/31/egypte-la-france-a-du-sang-sur-les-mains/#comment-69059

    #international #egypte #france

  • Méditerranée : plus d’une centaine de migrants morts ou disparus en mer dans deux naufrages au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/67020/mediterranee--plus-dune-centaine-de-migrants-morts-ou-disparus-en-mer-

    Méditerranée : plus d’une centaine de migrants morts ou disparus en mer dans deux naufrages au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 18/09/2025
    Plus d’une centaine de migrants soudanais ont péri ou sont portés disparus après deux naufrages ce week-end au large de Tobrouk, dans l’est de la Libye, a indiqué l’ONU. La route qui relie Tobrouk aux îles grecques s’est développée ces derniers mois à mesure que les contrôles à l’ouest de la Libye se sont accentués. Les naufrages se succèdent au large de la Libye. Selon l’ONU, une centaine de migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée ces derniers jours lors de deux accidents.
    Le premier a eu lieu samedi 13 septembre lorsqu’un « navire transportant 74 personnes, principalement des Soudanais, a chaviré » au large de Tobrouk, dans l’est de la Libye, a indiqué mercredi sur X le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). « Seules 13 personnes ont survécu et des dizaines d’autres sont toujours portées disparues », a ajouté l’organisation onusienne, qui n’a pas donné d’autres précisions.
    D’après l’association libyenne, basée à Tobrouk, « Abiroune pour l’aide aux migrants et les services humanitaires » contactée par InfoMigrants, « un corps a été récupéré par les gardes-côtes et un migrant secouru est décédé peu de temps après son arrivée à l’hôpital ». Depuis lundi, 18 cadavres ont été retrouvés sur les côtes de l’est libyen. « Les vagues continuent de charrier leurs corps, et ils sont tous soudanais », rapporte l’association.
    La veille, l’Organisation internationale des migrations (OIM) avait annoncé un autre « tragique accident » survenu dimanche « quand un incendie s’est déclaré sur un canot pneumatique transportant 75 Soudanais ». « Au moins 50 vies ont été perdues », avait affirmé l’agence sur X, sans préciser si des femmes et enfants figuraient parmi les victimes. « L’OIM a prodigué des soins médicaux vitaux aux 24 survivants », avait ajouté l’organisation en précisant que « ceux qui en avaient besoin ont été transférés vers des structures spécialisées ».
    Ces deux embarcations avaient pris la mer depuis la ville de Tobrouk et espéraient rejoindre les îles grecques de Gavdos ou de la Crète, situées à plus de 300 km. Face au renforcement des frontières au large des côtes libyennes sur le trajet de l’Italie, la route de Tobrouk s’est développée dernièrement. Dans son dernier communiqué de juillet, Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, évoque ce « nouveau corridor migratoire » entre l’est de la Libye et la Crète « qui a émergé ces derniers mois ». « Le nombre d’arrivées irrégulières en Crète depuis la Libye a dépassé les 10 000 depuis le début de l’année, soit plus de quatre fois le total de l’année précédente », alerte l’agence européenne.
    La majorité des migrants qui empruntent cet itinéraire sont originaires du Soudan ou de l’Égypte. La Libye compte des centaines de milliers de migrants soudanais qui entrent pour l’essentiel par la frontière terrestre dans la zone de Koufra, dans le sud-est du pays contrôlé par le clan Haftar. « Étant donné que les voies sûres et légales ne sont accessibles qu’à un très petit nombre de personnes, la véritable solution est de mettre fin à la guerre au Soudan afin que les familles puissent rentrer chez elles en toute sécurité et ne pas entreprendre ces voyages dangereux », a exhorté mercredi le HCR.
    En attendant, la Grèce espère endiguer ces arrivées et a décidé de déployer trois navires de guerre au large des eaux libyennes. Le gouvernement grec a aussi annoncé vouloir signer un accord avec Tripoli, sur le même modèle que celui conclu en 2017 avec l’Italie, confiant aux autorités libyennes la charge d’intercepter les exilés en mer. Ce partenariat a commencé à se mettre en place cet été avec les premières formations délivrées à des gardes-côtes libyens par la Grèce sur l’île de Crète.

    #Covid-19#migrant#migration#grece#libye#crete#koufra#soudan#egypte#routemigratoire#mortalite#sante#migrationirreguliere#italie

  • Méditerranée : plus d’une centaine de migrants morts ou disparus en mer dans deux naufrages au large de la Libye - InfoMigrants
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    Méditerranée : plus d’une centaine de migrants morts ou disparus en mer dans deux naufrages au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 18/09/2025
    Plus d’une centaine de migrants soudanais ont péri ou sont portés disparus après deux naufrages ce week-end au large de Tobrouk, dans l’est de la Libye, a indiqué l’ONU. La route qui relie Tobrouk aux îles grecques s’est développée ces derniers mois à mesure que les contrôles à l’ouest de la Libye se sont accentués. Les naufrages se succèdent au large de la Libye. Selon l’ONU, une centaine de migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée ces derniers jours lors de deux accidents.
    Le premier a eu lieu samedi 13 septembre lorsqu’un « navire transportant 74 personnes, principalement des Soudanais, a chaviré » au large de Tobrouk, dans l’est de la Libye, a indiqué mercredi sur X le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). « Seules 13 personnes ont survécu et des dizaines d’autres sont toujours portées disparues », a ajouté l’organisation onusienne, qui n’a pas donné d’autres précisions.
    D’après l’association libyenne, basée à Tobrouk, « Abiroune pour l’aide aux migrants et les services humanitaires » contactée par InfoMigrants, « un corps a été récupéré par les gardes-côtes et un migrant secouru est décédé peu de temps après son arrivée à l’hôpital ». Depuis lundi, 18 cadavres ont été retrouvés sur les côtes de l’est libyen. « Les vagues continuent de charrier leurs corps, et ils sont tous soudanais », rapporte l’association.
    La veille, l’Organisation internationale des migrations (OIM) avait annoncé un autre « tragique accident » survenu dimanche « quand un incendie s’est déclaré sur un canot pneumatique transportant 75 Soudanais ». « Au moins 50 vies ont été perdues », avait affirmé l’agence sur X, sans préciser si des femmes et enfants figuraient parmi les victimes. « L’OIM a prodigué des soins médicaux vitaux aux 24 survivants », avait ajouté l’organisation en précisant que « ceux qui en avaient besoin ont été transférés vers des structures spécialisées ».
    Ces deux embarcations avaient pris la mer depuis la ville de Tobrouk et espéraient rejoindre les îles grecques de Gavdos ou de la Crète, situées à plus de 300 km. Face au renforcement des frontières au large des côtes libyennes sur le trajet de l’Italie, la route de Tobrouk s’est développée dernièrement. Dans son dernier communiqué de juillet, Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, évoque ce « nouveau corridor migratoire » entre l’est de la Libye et la Crète « qui a émergé ces derniers mois ». « Le nombre d’arrivées irrégulières en Crète depuis la Libye a dépassé les 10 000 depuis le début de l’année, soit plus de quatre fois le total de l’année précédente », alerte l’agence européenne.
    La majorité des migrants qui empruntent cet itinéraire sont originaires du Soudan ou de l’Égypte. La Libye compte des centaines de milliers de migrants soudanais qui entrent pour l’essentiel par la frontière terrestre dans la zone de Koufra, dans le sud-est du pays contrôlé par le clan Haftar. « Étant donné que les voies sûres et légales ne sont accessibles qu’à un très petit nombre de personnes, la véritable solution est de mettre fin à la guerre au Soudan afin que les familles puissent rentrer chez elles en toute sécurité et ne pas entreprendre ces voyages dangereux », a exhorté mercredi le HCR.
    En attendant, la Grèce espère endiguer ces arrivées et a décidé de déployer trois navires de guerre au large des eaux libyennes. Le gouvernement grec a aussi annoncé vouloir signer un accord avec Tripoli, sur le même modèle que celui conclu en 2017 avec l’Italie, confiant aux autorités libyennes la charge d’intercepter les exilés en mer. Ce partenariat a commencé à se mettre en place cet été avec les premières formations délivrées à des gardes-côtes libyens par la Grèce sur l’île de Crète.

    #Covid-19#migrant#migration#grece#libye#crete#koufra#soudan#egypte#routemigratoire#mortalite#sante#migrationirreguliere#italie

  • Égypte – Israël. Répression des voix contre la normalisation

    La poursuite de l’offensive menée par Israël à Gaza et l’intensification de la famine organisée ont provoqué davantage de contestations du rôle joué par l’Égypte, accusée de complicité. Même si elles restent réduites et à la portée limitée, les actions se sont multipliées. Ce qui n’entrave pas pour autant la relation entre Le Caire et Tel-Aviv.

    https://orientxxi.info/magazine/egypte-israel-repression-des-voix-contre-la-normalisation,8455

    #international #palestine #egypte #israel

  • Expulsions vers l’Afghanistan, #centres_de_retour pour migrants... comment l’Union européenne veut durcir sa politique migratoire

    Sous l’impulsion de la nouvelle présidence danoise, l’Union européenne veut muscler sa politique migratoire en ouvrant un cadre légal aux « #hubs_de_retour » dans des pays tiers, et en facilitant les #expulsions de #déboutés du droit d’asile, y compris en Afghanistan et en #Syrie. Une politique qui s’inscrit dans la lignée du nouveau pacte asile et immigration.

    « Le système d’asile européen doit être réformé », a déclaré le commissaire européen aux Affaires intérieures et aux migrations, #Magnus_Brunner, le 22 juillet dernier, lors conseil informel de l’UE dédié aux affaires intérieures, à Copenhague.

    Lors de ce sommet, qui réunissait les ministres de l’Intérieur européens, la présidence danoise du Conseil a mis l’accent sur la volonté de durcir la politique migratoire européenne, notamment en améliorant la directive « retour » de 2008, puisque seuls 20 % des étrangers sommés de quitter le territoire quittent effectivement l’Union européenne (UE). L’UE veut aussi réviser « le concept de pays tiers sûr et la liste des pays d’origine sûrs », a résumé Magnus Brunner sur X.

    En avril, la commission européenne a notamment proposé de classer sept pays - le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Kosovo, le Maroc et la Tunisie - comme « pays d’origine sûrs », facilitant le rejet accéléré des demandes d’asile jugées infondées.
    Vers des centres de retours sur le modèle italien ?

    De son côté, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi fait la promotion des centres de retours pour migrants en Albanie. Ces derniers « sont un modèle pour l’UE, nous sommes convaincus que nous allons dans la bonne direction ».

    Sous la pression de plusieurs pays membres, la Commission européenne avait annoncé en mars qu’elle était favorable à la création d’un cadre légal pour les « hubs de retour » en dehors de ses frontières.

    « Nous voulons créer la possibilité de renvoyer les migrants dans des pays voisins proches de leur pays d’origine » lorsque ce dernier refuse de reprendre ses ressortissants, a appuyé le chancelier allemand Friedrich Merz, lors d’une conférence de presse le 18 juillet.

    Seul le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a exprimé « de sérieuses réserves politiques, juridiques et économiques » sur ce projet.

    Dans un rapport publié la semaine dernière, l’ONG Action Aid et l’Université de Bari ont calculé que le centre de retour italien à Gädjer, en Albanie, a déjà coûté 114 000 € par jour pour la détention de 20 personnes entre mi-octobre et fin décembre 2024. C’est « l’instrument le plus coûteux, le plus inhumain et le plus inefficace de l’histoire des politiques migratoires italiennes », estiment les deux organisations, ajoutant que les centres de rétention pour demandeurs d’asile sur le territoire italien sont loin d’être remplis.
    Faciliter les retours vers l’Afghanistan et la Syrie

    Début juillet, la Première ministre danoise et issue de la gauche, Mette Frederiksen, avait donné le ton en plaidant pour le renforcement des frontières extérieures de l’Europe et pour l’externalisation des demandes d’asile.

    Sous l’impulsion de l’Italie, de l’Allemagne ou encore de l’Autriche, plusieurs États européens veulent aussi permettre le renvoi de déboutés du droit d’asile afghans et syriens dans leur pays d’origine, malgré le retour des talibans dans le premier et la fragilité de la situation politique dans le second.

    Début juillet, l’Autriche a ainsi expulsé un condamné vers la Syrie, une première dans l’UE après la chute du régime d’Assad. Quelques semaines plus tard, c’est l’Allemagne qui a expulsé un groupe de criminels condamnés vers l’Afghanistan. Il s’agit de la première expulsion de ce type depuis 2024 et de la première sous le gouvernement du chancelier Friedrich Merz. L’initiative a aussitôt été dénoncée par l’ONU, qui a demandé « l’arrêt immédiat du renvoi forcé de tous les réfugiés et demandeurs d’asile afghans ».

    Réunis le 18 juillet à Zugspitze, dans les Alpes bavaroises, plusieurs ministres de l’Intérieur européens conservateurs, dont Bruno Retailleau, ont signé une déclaration appelant à généraliser ces expulsions : « Il s’agit là d’étapes extrêmement importantes vers une politique d’asile crédible en Europe, si nous pouvons également renvoyer les criminels dans leur pays d’origine », a notamment déclaré le ministre autrichien de l’Intérieur Gerhard Karner.

    Une position qui va pourtant à l’encontre de la politique de la Commission européenne qui considérait encore cet hiver, au même titre que l’ONU, que les conditions nécessaires à des retours sûrs en Syrie n’étaient pas réunies.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/66054/expulsions-vers-lafghanistan-centres-de-retour-pour-migrants-comment-l
    #UE #EU #Union_européenne #Afghanistan #expulsions #durcissement #politique_migratoire #directive_retour #pays-tiers_sûrs #pays_d'origine_sûrs #Bangladesh #Colombie #Egypte #Inde #Kosovo #Maroc #Tunisie #réfugiés_afghans #réfugiés_syriens

    ping @reka @karine4

  • L’Egypte affrète des trains gratuits pour le retour des réfugiés au Soudan
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/07/29/l-egypte-affrete-des-trains-gratuits-pour-le-retour-des-refugies-au-soudan_6

    L’Egypte affrète des trains gratuits pour le retour des réfugiés au Soudan
    Le Monde avec AFP
    En ce lundi matin caniculaire, des centaines de familles soudanaises affluent à la gare centrale du Caire avec des piles de bagages pour embarquer dans un train gratuit et retourner dans leur pays ravagé par deux ans de guerre meurtrière. « C’est un sentiment indescriptible », confie Khadija Mohamed Ali, assise dans l’un des vieux wagons du train, ses cinq filles à ses côtés. « Je suis heureuse de retrouver mes voisins, ma famille, ma rue » dans le quartier d’East Nile, à Khartoum, dit à l’Agence France-Presse (AFP) cette femme au foyer de 45 ans. A 11 h 30 précises, un sifflement sourd perce le vacarme. Une locomotive usée entre en gare. Des acclamations éclatent, des femmes lancent des youyous.
    Lundi 21 juillet, déjà, quelque 850 passagers ont embarqué en « troisième classe climatisée » pour douze heures de voyage vers Assouan, dans le sud de l’Egypte, avant de passer la frontière en bus. Ce programme de retour volontaire est conjointement organisé par les Chemins de fer nationaux égyptiens et les Industries de défense soudanaises.
    Au même moment, d’autres continuent de fuir : plus de 65 000 Soudanais ont franchi la frontière du Tchad en un peu plus d’un mois (environ 1 400 personnes par jour), selon un rapport publié en juin par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les passages par la Libye, réputée comme une des routes les plus dangereuses vers l’Europe, augmentent depuis le début de l’année, selon le Mixed Migration Center.
    Depuis avril 2023, la guerre entre le chef de l’armée, Abdel Fattah Al-Bourhane, et son ancien allié Mohammed Hamdan Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR), a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 14 millions de déplacés, entraînant la « pire crise humanitaire au monde », selon les Nations unies. La capitale a été reprise en mai par l’armée soudanaise et le nouveau premier ministre, Kamil Idris, s’y est rendu la semaine dernière pour présenter d’ambitieux projets de réhabilitation en vue du « retour des citoyens ». Les Nations unies prévoient plus de 2 millions de retours dans le Grand Khartoum d’ici à la fin de l’année.
    Mais, selon les correspondants de l’AFP sur place, la sécurité reste précaire, les infrastructures publiques sont en ruine, les services de santé rares, le réseau d’eau très endommagé, plusieurs quartiers toujours privés d’électricité. « Les choses s’amélioreront lentement », assure Maryam Ahmed Mohamed, 52 ans, qui veut rentrer avec ses deux filles à Omdourman, la ville jumelle de Khartoum. « Au moins, nous serons à la maison avec notre famille et nos amis », dit-elle.
    Pour la plupart, le retour au pays semble moins motivé par la confiance en l’avenir que par le présent difficile en Egypte. Les quelque 1,5 million de Soudanais qui, selon les Nations unies, se sont réfugiés en Egypte, ont un droit restreint de travail et d’accès aux services publics. Beaucoup disent souffrir de l’augmentation des loyers, de l’accès limité aux écoles et de la crise économique.
    Hayam Mohamed, 34 ans, a fui Khartoum avec sa famille il y a dix mois et veut rentrer, même si les services sont quasi inexistants dans son quartier. « La vie est trop chère ici. Mes enfants retourneront à l’école et je vivrai avec ma famille », dit-elle à l’AFP. Ilham Khalafallah, une mère de trois enfants qui a passé sept mois en Egypte, a eu, elle aussi, du mal à s’en sortir. Elle retourne dans l’Etat de Gezira, repris par l’armée en fin d’année dernière. « Gezira est beaucoup plus sûr et possède de meilleurs services que Khartoum », dit-elle à l’AFP. Environ 71 % des rapatriés se dirigent vers cette région, au sud-est de la capitale, et moins de 10 % reviennent à Khartoum, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Devant la gare du Caire, des dizaines de personnes, assises sur des bancs, espèrent des billets de dernière minute. « Ils m’ont dit que le train était complet mais j’attendrai », explique Maryam Abdullah, 32 ans, qui a quitté le Soudan il y a deux ans avec ses six enfants : « Je veux juste rentrer, reconstruire ma maison et renvoyer mes enfants à l’école. »

    #Covid-19#migrant#migration#egypte#soudan#darfour#refugie#retour#sante#OIM

  • Defense Minister Says Israel Plans to Concentrate All Gaza’s Population in ’Humanitarian’ Zone Built on Rafah’s Ruins - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/2025-07-07/ty-article/.premium/defense-minister-israel-to-concentrate-all-gaza-population-in-rafah-humanitarian-zone/00000197-e56a-d1ad-ab97-e5ef764e0000

    Defense Minister Israel Katz said today (Monday) in a conversation with reporters that he has ordered the IDF to prepare a plan to establish a “humanitarian city” on the ruins of Rafah, where the entire population of the Gaza Strip will later be concentrated. According to Katz, the plan is to initially bring 600,000 Palestinians, mainly from the Mawasi area, into the “humanitarian city” that will be established. He said that the Palestinians will be admitted there after being inspected, and they will not be allowed to leave

    Le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré aujourd’hui lors d’une conversation avec des journalistes qu’il avait ordonné à l’armée israélienne d’élaborer un plan pour établir une « cité humanitaire » sur les ruines de Rafah, où toute la population de la bande de Gaza sera ensuite concentrée. Selon Katz, le plan prévoit d’accueillir initialement 600 000 Palestiniens, principalement originaires de la région de Mawasi, dans la « cité humanitaire » qui sera créée. Il a précisé que les Palestiniens y seront admis après avoir été inspectés et qu’ils ne seront pas autorisés à en sortir.

  • La prima operazione di rimpatrio del governo italiano direttamente dall’Albania

    Il 9 maggio un #charter partito da Roma e diretto a Il Cairo ha fatto scalo a Tirana per far salire a bordo cinque cittadini egiziani rinchiusi nel Centro di permanenza per il rimpatrio di #Gjadër. Un’operazione dai dubbi profili di legittimità che il governo italiano ha fatto passare in sordina. “Un fatto gravissimo -sottolinea Gianfranco Schiavone dell’Asgi- perché il trasferimento dalla struttura all’aeroporto è avvenuto al di fuori della giurisdizione italiana”

    L’Italia ha effettuato il suo primo rimpatrio direttamente dall’Albania. Lo scorso 9 maggio un volo partito da Roma e diretto a Il Cairo ha fatto tappa sul suolo albanese per far salire a bordo cinque persone di origine egiziana trattenute nel Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) di Gjadër. Una procedura inedita che il governo italiano ha deciso di far passare in sordina. “Un fatto grave che mette a rischio la tenuta del quadro giuridico europeo e il rispetto dei diritti fondamentali delle persone coinvolte”, denuncia Francesco Ferri, esperto di migrazioni per ActionAid Italia.

    Secondo il Viminale da quando l’11 aprile a fine giugno la struttura albanese ha riaperto i battenti come Cpr sono transitate 110 persone. Al 21 maggio in totale sono state 24 quelle riportate in Italia per poi essere rimpatriate nei loro Paesi d’origine. Si pensava dunque che nessuno fosse stato espulso direttamente da Gjadër ma i documenti della Direzione centrale dell’immigrazione e della polizia di frontiera, consultati da Altreconomia, dicono altro.

    Lo scorso 28 aprile, infatti, l’ufficio in seno al ministero dell’Interno ha pubblicato un bando pubblico per richiedere un servizio di noleggio di un aeromobile per l’espulsione di stranieri irregolari. Una procedura standard che però, questa volta, aveva una particolarità: l’operazione di rimpatrio verso l’Egitto richiedeva ai partecipanti alla gara una “tappa” intermedia a Tirana.

    Nel tardo pomeriggio dell’8 maggio l’operatore #Pas_professional_solution Srl, tramite il suo procuratore speciale #Angelo_Gabriele_Bettoni, firma il contratto da 113.850 euro per i servizi richiesti dal Viminale. Il giorno successivo un aereo parte da Roma Fiumicino alla volta della capitale albanese, dove atterra intorno alle 15.30, per poi ripartire un’ora e mezza dopo verso Il Cairo, con a bordo le persone provenienti dal Cpr di Gjadër.

    Secondo i dati ottenuti da Altreconomia a metà giugno dall’11 aprile al 21 maggio risultano cinque transiti e altrettanti rimpatri di cittadini egiziani dal Cpr albanese, proprio quelli finiti sul volo. Il ministero dell’Interno, interpellato sul punto, non ha risposto alle nostre richieste di chiarimento. Quello che si sa per certo, però, è che quando la Direzione centrale ha pubblicato il bando e programmato l’operazione il 28 aprile, a Gjadër non c’era nessun cittadino egiziano: questi sarebbero stati “appositamente” portati nei primi giorni di maggio per poi essere caricati sul charter a Tirana.

    La mossa del governo italiano, tenuta fino a oggi “segreta”, apre molti interrogativi, innanzitutto sulla legittimità della procedura. “Anche qualora si volesse sostenere, con una tesi a mio avviso infondata, che il Cpr di Gjadër sia equiparabile ai centri posti nel territorio nazionale -spiega Gianfranco Schiavone, esperto di migrazioni e socio dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi)-, non risulta in alcun modo ammissibile prevedere che la persona sia portata fuori dall’area del centro di trattenimento, sul territorio albanese, e poi da lì rimpatriata”.

    Secondo Schiavone vi è una grave violazione nella riserva di giurisdizione prevista dall’articolo 13 della Costituzione. “Le operazioni di polizia condotte fuori dal centro di Gjadër in territorio albanese nei confronti delle persone trasportate in questo caso in aeroporto sono prive di controllo giurisdizionale e avvengono dunque senza alcuna copertura normativa. Quanto avvenuto è dunque un fatto gravissimo”.

    In questo quadro, poi, potrebbe aver giocato un ruolo importante anche l’Egitto. Il ministro dell’Interno Matteo Piantedosi ha incontrato in un bilaterale il suo omologo egiziano Mahmoud Tawfiq lo scorso 9 aprile a margine dell’incontro del “Processo di Khartoum”, una piattaforma di cooperazione. Durante l’incontro, secondo quanto dichiarato dal Viminale, i ministri hanno fatto il punto su diverse tematiche tra cui quella dei flussi migratori. Non è detto però che non si sia parlato anche dell’operazione di volo da Tirana.

    Chi con molta probabilità era al corrente dell’operazione è l’aeroporto internazionale di Tirana da cui è transitato il charter. A partire dal 2020, la proprietà dello scalo è stata acquisita da #Kastrati_Group Sha, società energetica albanese che gestisce una serie di stazioni di servizio in tutto il Paese. Fa parte del consiglio direttivo #Piervittorio_Farabbi, ingegnere aeronautico italiano e direttore operativo, che supervisiona la gestione operativa quotidiana dell’aeroporto dall’aprile 2023. Farabbi in passato è stato direttore dello scalo di Perugia e della #Sacal, società aeroportuale calabrese. La direzione dell’aeroporto, contattata da Altreconomia, non ha risposto così come il ministero albanese degli Affari interni. La polizia di Stato invece ha glissato dicendo di rivolgersi alle autorità italiane.

    Per Francesco Ferri di ActionAid Italia, che con il Tavolo asilo e immigrazione (Tai) il 17 e 18 giugno ha visitato la struttura di Gjadër, questa operazione fa fare un’ulteriore salto di qualità in termini di opacità all’operazione Albania. “Con la trasformazione delle strutture in Cpr dell’11 aprile la mancanza di trasparenza si è aggravata -spiega-. Abbiamo saputo di una persona rimpatriata da Tirana durante la visita ed è un fatto gravissimo”.

    Da un lato l’Italia anticipa artigianalmente quanto previsto dalla proposta di nuovo Regolamento sui rimpatri “minando la tenuta del quadro giuridico europeo”, dall’altro le persone sono esposte a gravi violazioni dei diritti. “Già in questi mesi abbiamo faticato molto a rintracciare chi veniva riportato in Italia da Gjadër e lasciato libero se le persone vengono rimpatriate direttamente questo diventa pressoché impossibile -sottolinea-. Diventa ancora più difficile ricostruire e conoscere in che condizioni sono state rinchiuse le persone e se i loro diritti sono stati rispettati”.

    Infine, resta rilevante il tema dei costi: la “tappa” di Tirana è costata solo di affitto charter 31.779 euro in più rispetto all’ultima operazione di rimpatrio, dello stesso numero di persone, verso l’Egitto. Significa, per cinque rimandati indietro dall’Albania, più di 6.300 euro a testa.

    https://altreconomia.it/il-primo-rimpatrio-italiano-di-migranti-irregolari-direttamente-dallalb
    #Albanie #migrations #réfugiés #Italie #externalisation #renvois #expulsions #Egypte #rétention #détention_administrative #prix #coût

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • B.M. sur X : “It is so shameful that while 2 million Palestinians are locked inside a tiny concentration camp and going through genocide, and 3 million more are under siege in the West Bank, Egypt and Jordan serve as transfer hubs for thousands or tens of thousands of Israeli tourists daily.”
    https://x.com/ireallyhateyou/status/1936147129308778902

    Il est tellement honteux qu’alors que 2 millions de Palestiniens sont enfermés dans un minuscule camp de concentration et subissent un #génocide, et que 3 millions d’autres sont assiégés en #Cisjordanie, l’#Égypte et la #Jordanie servent de plaques tournantes pour des milliers, voire des dizaines de milliers de touristes israéliens chaque jour.

  • Deux manifestantes suisses ont été expulsées du Caire

    Deux Suissesses venues participer à la #marche_mondiale_pour_Gaza ont été arrêtées et expulsées d’#Egypte. Alors que 7000 manifestants sont attendus, les autorités multiplient les #interpellations et #intimidations en vue d’empêcher l’initiative.

    Ces derniers jours au Caire, il vaut mieux se faire tout petit. Et espérer se fondre dans la masse des 10 millions d’habitants de la capitale et des 43’000 touristes en moyenne qui entrent quotidiennement sur le sol égyptien.

    Depuis l’annonce de la tenue d’une #marche_humanitaire à destination de Gaza réunissant 7000 personnes du monde entier, le régime est sur les dents. Et le petit jeu de chat et de la souris entre militants pacifistes et les autorités égyptiennes a commencé. Et autant dire que le matou, féru d’un contrôle total sur sa population, ne goûte que modérément à la venue de milliers de manifestants prêts à converger vers Gaza via le Nord-Sinaï.

    Plusieurs Français ont ainsi été interpellés dans leur hôtel ou à leur arrivée à l’aéroport du #Caire, a déclaré à l’AFP Catherine Le Scolan-Quéré, porte-parole de la délégation française. Une dizaine de militants se trouvent actuellement retenus dans un local à l’aéroport du Caire, selon Coralie Laghouati, une infirmière de 39 ans, arrivée mercredi midi au Caire avec deux amies pour participer à la marche. « Mes amies ont été interceptées sans explication », a-t-elle dit à l’AFP.

    Certaines sont expulsées…

    Des Suissesses aussi, Carole Fumeaux et Sandra Modiano, racontent avoir été fouillées à la douane malgré des papiers en règle. Arrivées à minuit dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 juin, elles ont été détenues pendant plusieurs heures dans une cellule avec une cinquantaine de personnes. Le contenu de leur téléphone a été inspecté par les douaniers.

    Sans eau, sans la moindre information, durant de longues heures, elles ont finalement été contraintes de payer pour un vol retour pour Genève. Sans quoi, les deux amies auraient été transférées dans une cellule du centre-ville.

    En récupérant leurs bagages, elles ont constaté que le nombre de personnes dans la cellule était passé à 75, et que l’atmosphère était devenue très tendue. « Plusieurs policiers et des gardes s’invectivaient, raconte Sandra. L’expérience a été pénible à vivre. Les douaniers montraient une attitude méprisante à notre égard. Ils ignoraient toutes nos questions ».

    « On a été transbahutées d’un endroit à l’autre, sans savoir ce qui allait nous arriver. On ne nous a donné aucun motif pour justifier notre renvoi, ajoute Carole. Nous voulions juste participer à une marche pacifique dont l’objectif était l’ouverture d’un corridor humanitaire pour la population gazaouie », se désolent les deux femmes.

    ... D’autres sont passés sans encombres

    Celles et ceux qui ont réussi à passer la douane sans encombres sont priés par les organisateurs de faire profil bas. Pas de sortie en groupe, pas de mention de la marche en public, pas de keffieh, T-shirts avec inscription, etc. Un dress code, un seul : le look touriste.

    Marc*, un Genevois d’une cinquantaine d’année, est arrivé le 11 juin. Incognito, « en parfait touriste, dit-il. Je rencontre des gens, je me réfugie dans les cafés climatisés. Je me sens bien, je me sens prêt, j’écoute et j’essaie de comprendre la situation en échangeant avec des locaux. »

    Des Egyptiens qui se montrent sceptiques quant à la possible tenue de cette marche tant le régime réprime toute manifestation ou slogan propalestinien. Eux ne manifesteront pas. « Ils me disent : on a même pas le droit de lever le petit doigt. Vous pensez vraiment que vous, vous allez pouvoir le faire ? » Marc est au courant des arrestations et intimidations. Mais pas de quoi freiner ses ardeurs. « J’observe, j’attends et je me prépare. »

    Consciente des risques

    Au moment où nous lui parlons, Julia* est en escale à Zurich. Elle devrait atteindre le Caire dans la journée. Autour d’elle, elle remarque la présence de marcheuses et marcheurs. « On reste discret, mais évidemment on se repère les uns les autres. Je me suis préparée à répondre à des questions ou à passer quelques heures en garde à vue. Je suis sereine avec cette idée. Les autorités égyptiennes ne me font pas peur même si une détention n’est jamais très agréable. »

    La jeune femme regrette de pas avoir pris un billet plus tôt. « Evidemment que les autorités sont sur les dents, à la veille de la marche. Et puis, on me dit que j’ai une tête ou du moins la dégaine à me faire arrêter. » Ce qui l’inquiète ? « Savoir si on pourra marcher. Et surtout dans quelles circonstances… »

    *Prénoms d’emprunt

    https://www.blick.ch/fr/suisse/marche-pour-gaza-deux-suissesses-expulsees-du-caire-id20955431.html

    #marche_pour_Gaza #marche #Gaza #caravane #Caravane_Soumoud

  • How the EU coordinates the outsourcing of migration control

    It is no secret that the EU is seeking greater cooperation from non-EU states in its migration control agenda. Less is known, however, about precisely how that cooperation is organised and encouraged. A document produced last year and released in response to an access to documents request from Statewatch provides some further details on the topic, pointing to avenues for advocacy, research and investigation.

    Coordinating the “external dimension of migration” at the “local level”

    An EU Council document (pdf) sheds light on the mechanisms behind the EU’s externalisation agenda.

    Produced by the Belgian Presidency in mid-2024 and shared with the MOCADEM working group, it outlines how EU institutions and member states align their efforts to influence migration policies beyond the EU’s borders.

    It also highlights the scale and entrenchment of the EU’s externalisation agenda, which is fuelling human rights violations with few obvious avenues for democratic control or accountability.

    A centralised coordination system built on emergency powers

    The document was produced for MOCADEM, the Operational Coordination Mechanism on the External Dimension of Migration.

    In 2022, MOCADEM was established using emergency powers related to “a terrorist attack or a natural or man-made disaster.” It is designed to “enable the [European] Union to coordinate and react in a timely manner to issues related to the external dimension of migration.”

    MOCADEM produces “country-specific action plans,” “action files, and “matrixes” designed to guide coordinated action and messaging by EU member states and institutions in discussions on migration with other states.

    As of mid-2024, ten countries were covered by action plans, and twelve had action files and matrices. Additionally, there were “thematic action files on instrumentalisation and return.” Statewatch has published most of the public documentation that exists on MOCADEM’s work.

    For the EU and its member states, this coordination makes their work on the “external dimension of migration” more efficient.

    But in doing so, it enshrines a powerful and opaque structure for exporting EU migration enforcement that actively avoids any form of democratic scrutiny or oversight.

    Diplomats, delegations, and decentralised enforcement

    “Local coordination in the area of migration varies according to the location and may follow different approaches,” the document says.

    Much of this coordination is pushed through EU delegations and national embassies in partner countries. Through regular meetings, EU and member state officials align approaches, share intelligence, and prepare joint messaging. The document gives examples from Egypt, Iraq, Libya and Niger:

    - In Egypt, the EU delegation and member state diplomatic staff co-chair bi-monthly “migration roundtables.”
    - In Iraq, a meeting chaired by the EU delegation brings together member states “to exchange information on developments in cooperation with Iraq and recent visits.”
    – In Libya, the EU delegation “launched a series of debates with Tripoli-based EU MS [member states] to discuss different aspects of migration.” The document says these follow “the priorities set in the MOCADEM action file on Libya and the strategic discussion organised in the EMWP [External Aspects of Asylum and Migration Working Party].”
    - In Niger, until the 2023 coup, member state officials convened a “migration cluster” to identify priorities and shape political dialogue.

    The document also refers to actions by EU delegations in Bosnia and Herzegovina. Here, events entitled “Rule of Law Breakfasts” are said to cover topics such as “anti-smuggling.”

    To link the actions in targeted states with discussions in Brussels, the document highlights the role played by the “Commission and EEAS [European External Action Service] services in Brussels, as well as the link via member state delegates in Brussels, via capitals, to their own embassies.”

    Samoa Agreement

    The Samoa Agreement, signed in 2023, governs the EU’s political and economic relationships with 77 countries in Africa, the Caribbean, and the Pacific. According to the Council of the EU, this covers around 2 billion people.

    The document notes that the “Partnership Dialogues” established under the Samoa Agreement can be used to push the EU’s migration control agenda. Specifically, it says they “can be used to facilitate collaboration on various areas… including migration.”

    Liaison officers

    Liaison officers deployed by member states, the European Commission and Frontex also play a role.

    According to the document, liaison officers in Morocco and Nigeria organise regular meetings on migration at the EU delegations.

    The document highlights that “closer coordination between liaison officers as well as with other EU stakeholders could have a substantial positive impact.”

    A recently-declassified report from 2018 (pdf), on the work of the Immigration Liaison Officers’ Network in Morocco, gives an idea of these officials’ activities.

    Team Europe Initiatives

    Another layer of coordination happens through “Team Europe Initiatives” (TEIs) – a structure with no legal basis but significant impact.

    The concept of “Team Europe” was introduced in April 2020 in response to the COVID-19 pandemic.

    According to the European External Action Service, it “brings together the EU, its Member States and their diplomatic network, finance institutions and implementing organizations,” along with the European Investment Bank and the European Bank for Reconstruction and Development.

    It has no legal basis in the EU treaties and has been described by Dutch MEP Sophie in’t Veld as a “fantasy body.”

    It is nevertheless a “fantasy body” that has become firmly embedded in the EU’s policy framework – albeit without the inclusion of the European Parliament.

    In a 2024 resolution, MEPs expressed regret that the Parliament had not been “fully recognised by the Commission, the Council and the EEAS as an integral player within the ‘Team Europe’ approach.”

    The June 2024 Council document notes that “country level committees” for the Team Europe Initiatives (TEIs) on the Atlantic/Western Mediterranean and Central Mediterranean migration routes have been set up in 16 African states.[1]

    “These committees meet regularly at the initiative of the EU delegations and local representation of all TEIs members are participating,” the document says.

    They provide a forum for “general coordination with EU member States on Migration,” it adds.

    According to the Belgian Presidency, these committees “have mapped the actions of EU and TEIs members related to Migration in each partner countries and agreed on a TEI implementation plan that identified gaps in programming and agreed on areas of focus for the future.”

    As a result of this work, there were implementation plans in place for seven states: Chad, Ethiopia, Ghana, Guinea, Nigeria, Senegal, and Tunisia.

    A call for scrutiny

    The mechanisms outlined by the 2024 Council document, from embassy roundtables to informal networks, development agreements to diplomatic working groups, provide some of the institutional foundations of the EU’s externalisation agenda.

    They operate largely out of public view – and with little consideration for the human rights implications of outsourcing migration enforcement to authoritarian or unstable regimes.

    For those seeking more scrutiny and accountability — and migration policies that uphold human rights and social justice — the initiatives and groups outlined here would be a good starting point for further investigation.

    https://www.statewatch.org/news/2025/june/how-the-eu-coordinates-the-outsourcing-of-migration-control

    #externalisation #migrations #réfugiés #EU #UE #Union_européenne
    #Egypte #Irak #Libye #Niger #Samoa_Agreement #Team_Europe_Initiatives

  • Syrie : plus de 500 000 Syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute d’Assad, selon le HCR - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64812/syrie--plus-de-500-000-syriens-sont-rentres-dans-leur-pays-depuis-la-c

    Syrie : plus de 500 000 Syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute d’Assad, selon le HCR
    Par Julia Dumont Publié le : 27/05/2025
    Le 15 mai, le chef de la mission du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Syrie, Gonzalo Vargas Llosa a annoncé que le nombre de Syriens rentrés dans leur pays avait atteint les 500 000 personnes, depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, le 8 décembre dernier. Mais l’agence onusienne exprime aussi son inquiétude vis-à-vis de la situation économique du pays, exsangue après plus de dix ans de guerre.
    Depuis la chute de Bachar al-Assad en Syrie, le 8 décembre 2024, plus de 500 000 Syriens sont rentrés dans leur pays d’origine, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La barre du demi-million de personnes « retournées » a été atteinte le 15 mai, soit une moyenne de 100 000 personnes rentrées dans leur pays chaque mois depuis le départ du dictateur vers la Russie.Selon le chef de la mission du HCR en Syrie, Gonzalo Vargas Llosa, la plupart des personnes rentrées en Syrie viennent des pays voisins tels que la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Irak et l’Égypte.
    Près de 600 000 personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie sont également rentrées chez elles, depuis décembre. « Cependant, 7,4 millions de Syriens sont toujours déracinés à l’intérieur du pays et il y a plus de 6 millions de réfugiés syriens dans le monde », précise le HCR.
    L’agence onusienne exprime aussi son inquiétude de voir ces personnes rentrer dans un pays où tout est à reconstruire. En premier lieu, les habitations des personnes, alors que dans certaines villes, la plupart des bâtiments sont inhabitables. Les systèmes de canalisations doivent également être remis en état."Quand j’ai vu ma maison, elle était en ruines", a déclaré au HCR Ibtihal, une Syrienne rentrée à Deraa, berceau de la révolution syrienne en 2011, dans le sud du pays. « La vie est vraiment pénible - les produits de première nécessité manquent. Le système d’égouts est bloqué et je ne peux même pas gérer les choses les plus simples. Je n’ai pas d’argent pour réparer quoi que ce soit. Mon mari veut travailler pour que nous puissions reconstruire notre maison petit à petit. »
    Le retour des Syriens en exil est d’autant plus un défi que la situation économique de la Syrie est catastrophique, après 14 ans de crise et de bombardements. « Les grandes villes syriennes comme Raqqa, Alep et Homs ont été largement détruites par l’utilisation massive et intense d’armes explosives. La ville de Raqqa a été rasée à 80 % en 2017 », selon Handicap International.
    L’ONG alertait déjà en 2022 que le niveau de contamination du territoire syrien par les substances explosives était « sans précédent dans toute l’histoire du déminage ». « La présence d’engins non explosés (UXO), c’est-à-dire des bombes, roquettes et mortiers qui n’ont pas explosé à l’impact pour cause de dysfonctionnement, et d’autres engins explosifs sciemment posés, tels que des mines antipersonnel et des pièges explosifs, est si intense qu’il faudra plusieurs générations pour rendre la Syrie sûre », alertait l’organisation.
    Pour aider à la réinstallation des Syriens déplacés, le HCR procure « des programmes à petite échelle pour réparer des parties de maisons endommagées » ainsi que de petites « allocations en espèces aux rapatriés pour couvrir leurs besoins de base au cours des premiers mois de leur retour », a indiqué Gonzalo Vargas Llosa à l’agence de presse officielle syrienne Sana. L’agence leur fournit aussi « un soutien juridique pour l’obtention de documents officiels ». Un élément essentiel pour attester de leur nationalité syrienne et accéder à des services essentiels.
    Mais le HCR s’inquiète d’un manque de fonds criant alors que son budget a été très fortement affecté par le retour de Donald Trump à la présidence américaine. Ce dernier a signé dès son arrivée au pouvoir le 20 janvier un décret ordonnant un gel de l’aide étrangère américaine pour 90 jours. Depuis, le gouvernement Trump a entrepris le quasi-démantèlement de l’agence américaine du développement USAID, qui disposait d’un budget annuel de 42,8 milliards de dollars et représentait à elle seule 42 % de l’aide humanitaire déboursée dans le monde. Le financement américain représentait ainsi environ 40 % du budget du HCR.
    Le budget global pour la reconstruction de la Syrie est évalué à plusieurs centaines de milliards d’euros. Le 13 mai, le président américain Donald Trump a annoncé la levée formelle des sanctions financières américaines alors que la Syrie fait l’objet de sanctions internationales depuis 1979. Celles-ci ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar Al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, élément déclencheur de la guerre.
    Quelques jours plus tard, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a indiqué que le département du Trésor et le département d’État mettaient « en œuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie ».
    Le 20 mai, l’Union européenne a, à son tour, annoncé la levée de toutes les sanctions économiques contre la Syrie mises en place sous le pouvoir Assad. Cette levée des sanctions concerne essentiellement le système bancaire syrien, jusque-là interdit d’accès au marché international des capitaux. Elle prévoit également un dégel des avoirs de la banque centrale syrienne. Ces mesures devraient permettre le retour des investissements en Syrie et la relance de l’économie mais il faudra des décennies pour que le pays se remette de ces années de conflits.

    #Covid-19#migrant#migration#syrie#jordanie#liban#turquie#irak#egypte#retour#sante

  • Sanctions Shift in Syria Could Unlock Lebanon’s Energy Imports
    https://en.al-akhbar.com/news/sanctions-shift-in-syria-could-unlock-lebanon-s-energy-impor
    Le Liban pourrait il bénéficier de la levée des sanctions américaines contre la Syrie pour enfin pouvoir importer du gaz naturel pour ses centrales et de l’électricité de Jordanie ?
    A priori pas de pb majeur pour l’électricité jordanienne sauf que la Syrie elle même va vouloir en importer et que la capacité de transit aux points d’interconnexion est limitée - il faut voir si les lignes haute tension en Syrie sont en état ou ont besoin de réparation.

    Furthermore, the plan involves routing Egyptian gas through the Arab Gas Pipeline, which passes through Syria and Jordan, all the way to northern Lebanon. This would enable the Deir Ammar power plant to produce an additional 450 megawatts, together with 450 megawatts from the Zahrani power plant, adding up to roughly 8 extra hours of daily electricity combined.

    Mais pour le gaz égyptien, il est de notoriété publique que les Egyptiens préfèrent l’exporter en Europe et qu’ils achètent du gaz israélien. Tout gaz venant par ce gazoduc a de forte chances d’être en fait israélien et non égyptien. Cela sera t il possible pour l’opinion publique libanaise ? Ce serait une forme de normalisation...
    De même les Jordaniens qui sont obligés d’importer trop de gza israéliens pourraient proposer d’en réexporter vers le Liban ? Mais est ce possible selon leur contrat avec Israël ? Et les Libanais accepteraient ils ?
    #énergie #Liban #Jordanie #Syrie #Israël #Egypte #Gaz #électricité #banque_mondiale

  • Divas : d’Oum Kalthoum à Dalida
    https://www.arte.tv/fr/videos/123399-000-A/divas-d-oum-kalthoum-a-dalida

    L’âge d’or de la culture dans le monde arabe des années 1920 aux années 1970, a vu les femmes prendre une place déterminante. Elles ont fait vibrer et rêver des peuples très divers, de Bagdad à Casablanca.Ces femmes, restées pour certaines des monstres sacrés sont les symboles d’une époque révolue mais aussi des modèles et des sources d’inspirations pour de nombreux artistes contemporains.

    https://www.youtube.com/watch?v=uoXyN9R51n8

    #musique #chanson #monde_arabe #Égypte #Algérie #Liban

  • #EU to propose seven ‘#safe_countries’ for migrant returns

    The European Commission will propose seven “safe third countries of origin” to which EU countries can return asylum seekers, according to a document seen by Euractiv.

    The list includes Bangladesh, Colombia, Egypt, India, Kosovo, Morocco, and Tunisia.

    This move is expected to be followed by a fast-tracked review of the safe third country concept in EU law – first reported by Euractiv in February.

    The safe third country concept allows asylum seekers to be sent to a country where they can find protection, instead of staying in the country they applied to.

    In March, the Commission proposed new binding rules on migrant returns, which EU countries and MEPs are now debating.

    The list will be included as an amendment to the EU’s asylum procedure regulation, part of the migration pact adopted last year. It is set to be implemented in 2026.

    The final list is due to be published before June, Euractiv understands.

    https://www.euractiv.com/section/politics/news/exclusive-eu-proposes-seven-safe-countries-for-migrant-returns
    #pays-tiers_sûrs #UE #union_européenne #liste #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés

    #Bangladesh, #Colombie, #Egypte, #Inde, #Kosovo, #Maroc, #Tunisie
    ping @karine4

    • Stop considering Egypt, Tunisia and Morocco “safe” countries!

      Today, the European Commission is proposing to establish a first  EU list of safe countries of origin, including Egypt, Tunisia and Morocco. EuroMed Rights strongly opposes the concept of “safe country of origin” and “safe third country” and is very much concerned about the EU’s move to label 7 countries as “safe countries of origin”. Here’s why this proposal is deeply problematic – and how it risks undermining migrants’ rights.

      This practice significantly undermines the prospects for persons in need of international protection to actually receive it in the EU. It places a greater burden of proof on applicants and subjects them to expedited procedures that may violate their rights as outlined in the Refugee Convention. This includes their entitlement to a fair and efficient asylum process.

      The decision goes far beyond asylum policy – it also has significant political implications. Designating these countries as safe opens the door to agreements that would make them “safe third countries” too. Under the revised return framework, this could allow the Member States to deport other migrants there — even if they’ve never lived in or passed through them.

      The list includes Tunisia, Morocco, and Egypt — countries with well-documented rights abuses and limited protections for both their own citizens and migrants. Labelling them “safe” is misleading — and dangerous.

      With an estimated 60 thousand political detainees in Egypt, the country remains a “republic of fear” where anyone is at risk of serious human rights violations for expressing dissent, supporting anyone criticizing President El-Sisi or the regime. “The authorities are systematically targeting, intimidating and harassing human rights defenders, asylum seekers, migrants and refugees, lawyers, journalists, bloggers, academics, artists, politicians, students, other activists and their relatives, for peacefully exercising their rights. This repression even extends beyond national borders”, says Moataz El Fegiery, EuroMed Rights’ Vice-President and president of the Egyptian Human Rights Forum (EHRF).

      In Tunisia, the authoritarian grip of President Kais Saied has exacerbated the crackdown on political opponents and civil society organisations, while fuelling a hate campaign and physical violence against migrants and refugees. “By arresting opposition figures and misusing the criminal justice system, including extended pre-trial detention periods, to stifle freedom of expression and quash political dissent, the Tunisian authorities are violating international human rights law”, says Monia Ben Jemia, EuroMed Rights’ President.

      In Morocco, serious concerns persist around freedom of expression, freedom of the press, and rights of assembly and association. Journalists, activists and protesters are and can still be harassed or imprisoned. When it comes to refugees and migrants, Morocco cannot be considered “safe” as it fails to uphold the fundamental rights of all individuals on its soil. “The living conditions of migrants, often precarious and dangerous, reflect a failure to provide a safe and dignified environment. Makeshift camps, violence, and limited access to essential services such as health and education highlight an inability to protect the most vulnerable”, says Khadija Ainani, Member of EuroMed Rights Executive Committee and Vice-President of the Moroccan Association for Human Rights (AMDH).

      EuroMed Rights calls on the EU and its Member States to reconsider the decision and remove Egypt, Morocco and Tunisia from their lists of “safe countries of origin” and “safe third countries”. The serious human rights concerns outlined above must be central to the EU’s assessment and lead to, ultimately, the abandonment of the listing of countries of origin or third countries as “safe” altogether.

      https://euromedrights.org/publication/stop-considering-egypt-tunisia-and-morocco-safe-countries

    • L’UE publie sa première liste commune des pays tiers d’origine sûrs : un tournant dangereux pour le droit d’asile

      Ce 16 avril, la Commission européenne a proposé une liste commune de «  pays tiers d’origine sûrs »* qui une fois finalisée et adoptée par le Conseil et le Parlement européens sera applicable à l’ensemble des États membres. Une première dans l’histoire de la politique d’asile de l’Union. La Tunisie, le Maroc et l’Egypte y sont cités, suscitant de vives critiques de la part des organisations de défense des droits humains et du CNCD-11.11.11.

      Auparavant, chaque Etat membre de l’UE disposait de sa liste nationale, permettant de traiter de façon accélérée les demandes d’asile en se basant sur le fait que ces pays sont sûrs et que les ressortissants de ces pays n’ont pas besoin de protection internationale. A l’avenir, une liste commune contraignante à l’ensemble des Etats membres sera intégrée dans le droit européen. L’UE prétend ainsi harmoniser ses politiques d’asile. En réalité, elle donne un blanc-seing aux Etats membres pour vider de sa substance le droit d’asile.

      Selon Cécile Vanderstappen, chargée de plaidoyer sur la justice migratoire au CNCD-11.11.11, « classer un pays comme “sûr”, c’est fermer les yeux sur la réalité. En Égypte, en Tunisie, au Maroc, les droits humains sont piétinés. Où est la “sûreté” dont parle l’Europe ? »

      En adoptant cette liste commune, l’Union européenne prend le risque de banaliser les violations des droits humains dont les persécutions et les traitements inhumains et dégradants dans des pays tiers qualifiés à tort de « sûrs ».

      Cette mesure s’inscrit dans une logique plus large d’externalisation et de durcissement des politiques migratoires, au mépris des engagements internationaux en matière de protection des personnes réfugiées. C’est également le cas avec le concept de « pays tiers sûrs » actuellement en cours de révision et qui vise ici à permettre aux Etats membres de renvoyer des personnes demandeuses d’asile dans des « pays tiers sûrs » pouvant traiter leur demande d’asile et leur accorder une protection si besoin. Il est également question de pouvoir renvoyer des personnes migrantes dans des « hubs de retours » dans ces mêmes pays tiers sûrs

      Les listes de « pays tiers d’origine sûr » permettent aux Etats membres européens d’accélérer le traitement des demandes d’asile, partant du principe que les ressortissants de ces pays n’ont pas besoin de protection internationale. Cela diminue les garanties d’une procédure équitable et d’un examen de qualité des demandes de protection. La liste européenne sera finalisée d’ici le 12 juin 2025 et ajoutée au corpus législatif du Pacte UE sur la migration et l’asile récemment adopté en 2024.

      Le concept de « pays tiers sûr » permet de renvoyer les demandeurs d’asile dans un pays tiers jugé « sûr » plutôt que de leur permettre de rester dans le pays où la demande a été déposée. Ce concept est envisagé dans le cadre de l’externalisation de la gestion des questions migratoires. Il est révisé actuellement au sein de la réforme de la Directive retour et de la mise en œuvre du Pacte UE sur la migration et l’asile dès 2026 (Règlement sur les procédures). Une liste de pays tiers sûrs sera également proposée par la Commission d’ici le 12 juin 2025.

      L’Egypte n’est sûre ni pour les voix critiques du pouvoir, ni pour les personnes migrantes. La dernière élection présidentielle en décembre 2023 s’est tenue dans un climat de répression de l’opposition. De nombreux défenseurs des droits humains, avocats, journalistes continuent d’être arbitrairement emprisonnés. Les personnes migrantes, en particulier les Soudanais et Soudanaises qui sont 1,5 million à chercher un refuge en Egypte, font face à des nombreuses difficultés pour obtenir un droit de séjour. Elles risquent souvent d’être refoulées et vivent dans des conditions déplorables.

      En Tunisie, le président Kais Saied a suspendu le parlement depuis le 25 juillet 2021, et gouverne depuis lors par décrets. Les attaques de plus en plus nombreuses contre la magistrature, la société civile, les médias démontrent en outre une véritable dérive autoritaire du pays. Le 21 février 2023, Kais Saied a prononcé un discours raciste qui entraine depuis lors répression et racisme contre les personnes afrodescendantes et les organisations qui les défendent. Les personnes migrantes d’origine sub-saharienne sont régulièrement déportées aux frontières par les autorités tunisiennes, et laissées à elles-mêmes dans le désert.

      Au Maroc enfin, la liberté d’expression est particulièrement mise à mal. Journalistes, leaders des mouvements sociaux et autres voix critiques font régulièrement face à des arrestations arbitraires et des procès iniques destinés à les faire taire. Les droits des personnes migrantes sont également régulièrement bafoués : lenteur et lacunes de la politique d’asile, détentions et refoulements aux frontières. L’impunité prévaut encore pour le massacre des 37 migrants et migrantes qui avaient tenté de franchir la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla le 24 juin 2022.

      https://www.cncd.be/L-UE-publie-sa-premiere-liste

    • Jumping the Gun? The proposed early application of some of the EU’s new asylum pact – and a common list of supposedly ‘safe countries of origin’

      The EU’s asylum pact was adopted less a year ago, and mostly won’t apply for over another year – and yet the EU Commission has already proposed to amend it, in order to bring forward some of the rules in the procedural part of the pact, and to adopt a common list of ‘safe countries of origin’ to apply when the rest of the pact enters into force. The aim is to speed up consideration of asylum claims, and in particular to help to ‘save’ the Italy/Albania deal on asylum processing. The following blog post looks in turn at the background to the new proposal, and then the different elements of it, followed by an assessment.

      Background

      Previous and current rules

      Initially, the concept of ‘safe countries of origin’ goes back, at EU-wide level, to ‘soft law’ adopted in the early 1990s (one of the ‘London Resolutions’ of 1992). Subsequently, the principle took on binding legal form at EU level in the first-phase 2005 asylum procedures Directive, which provided for an option for Member States to accelerate considering asylum applications (albeit in accordance with the usual procedural rules), inter alia where the applicant is from a ‘safe country of origin’, as further defined. (Note that these rules refer to non-EU countries of origin; there is a separate, stricter set of rules setting out the near-impossibility of EU citizens making asylum applications in other Member States, because each EU Member State is considered to be a ‘safe country of origin’ too, according to a protocol attached to the EU Treaties).

      Currently, a revised version of the principle is set out in the second-phase asylum procedures Directive, adopted in 2013 (the ‘2013 Directive’). Unlike the 2005 Directive, there is no longer a reference to potentially treating only part of a country as ‘safe’, and the previous option for Member States to retain pre-existing lower standards on this issue (along with pre-existing rules on designating part of a country as ‘safe’, or as ‘safe’ for groups of people) was dropped.

      The CJEU has ruled on these provisions twice. First, the Court confirmed that Member States had to provide for a ‘safe countries of origin’ rule in national law if they wanted to use apply this principle. Secondly, in October 2024 the Court interpreted the substance of the rule, in particular confirming that it was no longer possible to designate part of country of origin as ‘safe’, given that the EU legislator had dropped that possibility from the text of the 2013 Directive, as compared to the 2005 Directive (see further discussion of that judgment here).

      Given that the Italy/Albania treaty on housing asylum applicants in Albania only applied (at least initially) to asylum-seekers from supposed ‘safe countries of origin’, this created a number of potential barriers to the application of that treaty, with multiple Italian courts sending a questions to the CJEU about the rule. The CJEU has fast-tracked two of these cases – Alace and Canpelli – which raise questions in particular about whether Member States can designate a country of origin as ‘safe’ with exceptions for certain groups, and also whether they can designate such countries by means of legislation and must publish the sources of their assessment when they do so. (The case is pending: see earlier blog posts on the background, the hearing, and the Advocate-General’s opinion)

      Future rules

      The 2024 asylum procedures Regulation (the ‘2024 Regulation’) has amended the ‘safe country of origin’ rules again, although as things stand the 2024 Regulation is only applicable to applications made after June 2026. This upcoming version retains many of the current features of the ‘safe country of origin’ concept (which are set out in more detail below): the definition of human rights standards which must apply before a country can be designated as ‘safe’; the procedure for designation (laying out the sources of information which must be taken into account); and the safeguards (the asylum-seeker must be a national of or a stateless person habitually resident in the country concerned, and must have the possibility to rebut the presumption of safety in their particular circumstances).

      But there are several changes in the 2024 Regulation. In particular, it will now again expressly be possible to create an exception to the designation of ‘safety’ for ‘specific parts’ of the non-EU country’s territory and (not only in the context of pre-existing law) for ‘clearly identifiable categories of persons’.

      More broadly, the ‘safe country of origin’ rule will remain on the list of possible accelerated procedures, but there is more harmonisation of the rules on time limits and appeals in these cases. There is also a potentially overlapping new ground of accelerated procedures where the country of origin has an international protection recognition rate below 20% at first instance (based on the latest annual Eurostat data), although this is subject to some safeguards, discussed further below.

      Another important new development in the 2024 Regulation is the possibility to adopt a common EU list of ‘safe countries of origin’ (there were two earlier failed attempts to do this; see my previous blog post). According to Article 62(1) of the Regulation in its current form, the EU common list must be subject to the same rules as the national list (‘in accordance with the conditions laid down in Article 61’). The Commission has to review the EU list with the assistance of the EU Asylum Agency, on the basis of the sources of information applicable to Member States drawing up their lists (Article 62(2)). Also, the EU Asylum Agency must provide information to the Commission when it draws up proposals for the common EU list (Article 62(3); the list must be adopted by the ordinary legislative procedure, ie a qualified majority of Member States, in agreement with the European Parliament). If there are ‘significant changes’ in a country on the common EU list, the Commission must conduct a ‘substantiated assessment’ of the situation in light of the ‘safe country of origin’ criteria, and can suspend a country from the list on a fast-track basis.

      As for Member States, they can still designate additional countries as ‘safe countries of origin’, even if those countries are not on the common EU list. But if a country is suspended from the common EU list, Member States need the Commission’s approval to put that country back on a national list for the following two years.

      The new proposal

      The new proposal has two main elements, each of which can be broken down into two sub-elements. First of all, it would bring forward some of the rules in the 2024 Regulation. This would apply to aspects of the ‘safe country of origin’ and ‘safe third country’ rules on the one hand (which would apply when the newly proposed Regulation, once adopted, enters into force), and to the ‘low recognition rate’ ground of accelerated proceedings on the other (which Member States could apply before the asylum pact otherwise applies).

      Secondly, it would establish a common EU list of ‘safe countries of origin’ that would apply as from the main 2026 date to apply the 2024 Regulation as a whole. This would include both candidate countries for accession to the EU (which would be subject to a new set of special rules) and a further list of seven countries to be regarded as ‘safe countries of origin’.

      The proposal would apply to all Member States except Denmark and possibly Ireland, which could opt in or out (so far, Ireland has adopted into all of the asylum pact measures that it could). It would not apply to non-EU countries associated with Schengen.

      Earlier application of the asylum pact

      ‘Safe country’ rules

      The proposal would allow the earlier application of key changes to the ‘safe country of origin’ rules set out in the 2024 Regulation, as regards creating exceptions to that concept for part of a country, and for groups of people. As noted above, the CJEU has ruled that the former exception cannot apply under the 2013 Directive, while it will soon rule on whether the latter exception can currently be invoked under that Directive. So if the proposal is adopted, the change as regards exceptions for part of a country will definitely overturn the existing case law, while the change as regards exceptions for a group of people will possibly change the existing law, depending on what the Court rules (it’s likely, but not certain, that the judgment will come before the proposal becomes law).

      Of course, these changes will apply anyway once the 2024 Regulation applies in June 2026. But some Member States are anxious to be able to apply these exceptions earlier than that, in particular Italy: both the exceptions are very relevant in practice to whether the Italy/Albania asylum deal is workable earlier than next June.

      The proposal would also allow the earlier application of the same changes to the ‘safe third country’ rules set out in the 2024 Regulation (ie the rules on whether asylum seekers can be sent to another country, other than an EU Member State or their country of origin, which should decide upon their asylum application). Presumably the Commission assumes that the CJEU, if asked, would also find that there is no exception for parts of a country or groups of people as regards designation of ‘safe third countries’, by analogy with its existing or possible future judgments on ‘safe countries of origin’ under the 2013 Directive.

      Note that only some of the new ‘safe third country’ and ‘safe country of origin’ rules in the 2024 Regulation (ie the possible exceptions for parts of countries or groups of people) would apply early. For instance, the prospect of common EU lists for either concept would not apply early; the proposed common ‘safe country of origin’ list, discussed below, would only apply from June 2026, when the 2024 Regulation generally starts to apply. Furthermore, the Commission will likely soon propose further changes to the ‘safe third country’ rules, in a separate proposal: the 2024 Regulation requires a review of those rules by this June.

      Low recognition rate rules

      In addition to early application of revised versions of current rules, the proposal would also bring forward the application of a brand new rule set out in the 2024 Regulation: the ‘low recognition rate’ rule, on accelerated procedures where the recognition rate (ie the success rate of asylum applications) of a country’s citizens is below 20% at first instance, ie before appeals (even though a proportion of appeals is successful). This also includes most of the safeguards attached to this new rule: it cannot apply if the Member States’ administration ‘assesses that a significant change has occurred in the third country concerned since the publication of the relevant Eurostat data or that the applicant belongs to a category of persons for whom the proportion of 20 % or lower cannot be considered to be representative for their protection needs, taking into account, inter alia, the significant differences between first instance and final decisions’.

      The proposal also provides for early application of the same rule (subject to the same safeguards) as regards unaccompanied minors, although the Commission makes no mention of this point, and so provides no justification for it, in its explanatory memorandum.

      However, arguably the proposal does not bring forward the rule (as regards both asylum seekers generally and unaccompanied minors in particular) that the assessment of significant changes must take account of any guidance note on the point issued by the EU Asylum Agency.

      Also, the proposal does not bring forward other aspects of the 2024 Regulation related to the ‘low recognition rate’ rule. The Commission expressly points out that the rule will remain optional for Member States, until the 2024 Regulation makes it mandatory from June 2026. Furthermore, while the proposal states that the ‘low recognition rate’ rule can be used in special border procedures (in the 2013 Directive version of border procedures, not the 2024 Regulation version of them, until June 2026), it does not include the important exceptions from border procedures set out in the 2024 Regulation.

      In particular, that Regulation excludes the border procedure from applying to unaccompanied minors on ‘low recognition rate’ grounds, and also excludes the border procedure from applying to asylum seekers generally where: the rules on accelerated or inadmissible cases do not apply; support cannot be provided to asylum seekers with ‘special reception needs’ or ‘in need of special procedural guarantees’; there are medical grounds; or detention guarantees cannot be complied with. But none of these exceptions are made applicable (prior to June 2026) by the new proposal. This point is particularly relevant to detaining asylum seekers – which is easier to justify legally when the border procedure applies. So the attempt to widen the use of the borders procedure could widen the use of detention.

      Common EU list of ‘safe countries of origin’

      EU accession candidates

      The proposed Regulation would delete the current Article 62(1) of the 2024 Regulation (which requires any common EU list of ‘safe countries of origin’ to comply with the ‘conditions’ relating to that concept set out in Article 61), replacing it with a statement that candidate countries to join the EU (the Commission does not name them, but they are Serbia, Montenegro, Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Bosnia, Georgia and Turkey) are ‘designated as safe countries of origin’ at EU level, save in ‘one or more’ of three circumstances:

      (a) there is a serious and individual threat to a civilian’s life or person by reason of indiscriminate violence in situations of international or internal armed conflict in the country;

      (b) restrictive measures within the meaning of Title IV of Part Five of the Treaty on the Functioning of the European Union have been adopted in view of the country’s actions;

      (c) the proportion of decisions by the determining authority granting international protection to the applicants from the country - either its nationals or former habitual residents in case of stateless persons – is higher than 20% according to the latest available yearly Union-wide average Eurostat data.

      The first of these tests replicates the wording of one of the grounds for ‘subsidiary protection’ in EU law on qualification for status, although there is no cross-reference to that legislation here in this context. Among the candidate countries, the only one which might be subject to this rule is (obviously) Ukraine, as long as the Russian invasion persists. The CJEU has recently been asked whether individual applications for subsidiary protection are even possible given that those fleeing Ukraine have temporary protection; but arguably the wording of the new proposal raises a different issue, because in this context the existence of the threat would be judged as regards the situation in the country concerned more broadly, rather than in the context of an individual application for protection. Also, if the drafters had wanted an exception regarding temporary protection, they would surely have provided for it expressly; and anyway Ukraine will likely be covered by the third test.

      The second test refers to EU foreign policy sanctions. A quick look at the EU sanctions database informs us that arguably none of the countries concerned face sanctions because of the country’s actions: the sanctions as regards Ukraine and Moldova relate to the actions of Russia or Kremlin surrogates; the sanctions as regards Mediterranean drilling concern only certain Turkish businesses; and the sanctions relating to Serbia and Montenegro are expressly described as historic (relating to claims as regards the previous Yugoslav war). (The recent EU sanctions against Georgia are a visa measure, not a foreign policy measure).

      The third test flips the new ‘low recognition rate’ ground for accelerated procedures, meaning that neither that ground for accelerated procedures nor the ‘safe country of origin’ ground can apply once the recognition rate goes above 20%. Note that this test only takes account of first instance decision-making; if successful appeals take the recognition rate for nationals of a candidate country above 20%, that country nevertheless remains a ‘safe country of origin’ EU wide. Unlike the ‘low recognition rate’ rule as it usually applies, there is no reference to categories of people who have higher recognition rates, taking into account (for instance) appeal decisions. However, arguably ‘significant changes’ in the country concerned must still be considered – in the context of suspending the country concerned from the common EU list, as discussed below.

      Applying the third test in practice, the most recent annual Eurostat asylum statistics (2023) show a first-instance recognition rate of 2.8% for Montenegro, 6.4% for Bosnia, 1.9% for Serbia, 0.6% for North Macedonia, 7.8% for Georgia, 10.2% for Albania, 93.8% for Ukraine, 2.6% for Moldova, and 21.1% for Turkey. So on this basis, Ukraine and Turkey will not be on the EU-wide ‘safe country of origin’ list if the proposal is adopted as it stands – although the position might change on the basis of the annual asylum Eurostat statistics for 2024, which will likely be available by the time it is adopted, and the position for each candidate country may change annually after that.

      Although the proposal would, in effect, create a distinct rule applicable to candidate countries as far as being ‘safe countries of origin’ is concerned, it still refers to those countries being designated as having that status. So arguably the rules for suspending that designation in the event of ‘significant changes’, and the corollary limits on Member States subsequently placing the suspended countries on their national ‘safe country of origin’ lists, continue to apply – even though these rules refer back to the general rules on designation of ‘safe countries of origin’, rather than the proposed new lex specialis rules for candidate countries (see Articles 63(1) and 64(3) of the 2024 Regulation).

      The proposed specific rules for candidate countries as ‘safe countries of origin’ can be compared to the separate set of rules for EU Member States on the same point, referred to above – although the rules for EU Member States remain much more restrictive (it is far harder for nationals of EU Member States to rebut the presumption of safety, for instance; although as they enjoy free movement rights, the need to apply for international protection status to stay in another Member State will usually be immaterial for them)

      The Commission’s rationale for the special rules on candidate countries is that they have already gone through a form of screening, when the European Council decided to confirm their status as candidate countries, applying the ‘Copenhagen criteria’: the ‘stability of institutions guaranteeing democracy, the rule of law, human rights and respect for and protection of minorities; a functioning market economy and the ability to cope with competitive pressure and market forces within the EU; the ability to take on the obligations of membership’. Therefore the Commission did not assess these countries against the usual criteria to be designated as ‘safe countries of origin’, as the current Article 62(1) of the 2024 Regulation would require; indeed, as noted already, the proposal would replace the current Article 62(1). However, despite the deletion of that provision, the proposed Regulation still assumes (in the preamble) that the safeguards of being a national of the supposed ‘safe country of origin’ (or a stateless person habitually resident there) and the possibility of rebutting the presumption of safety in individual cases continue to apply.

      Other countries

      The seven other countries to be designated as ‘safe countries of origin’ EU wide are listed in a proposed new Annex to the 2024 Regulation. These countries are Bangladesh, Colombia, Egypt, India, Kosovo, Morocco and Tunisia. In each case, the Commission’s explanatory memorandum (and the preamble to the proposed Regulation) attempts to justify the inclusion of these countries on the list individually.

      According to the Commission, the process to determine the list was based on the EU Asylum Agency, at the request of the Commission (reflecting the role of the Agency in drawing up the proposal for the common EU list, as set out in Article 62(3) of the 2024 Regulation), setting out a methodology:

      to support the identification of the countries that could be considered for possible designation as “safe countries of origin” at Union level, including EU candidate countries and one potential candidate; countries of origin that create a significant asylum caseload in the EU with an EU-wide recognition rate of 5% or lower; visa-free countries that create a significant asylum caseload in the EU with an EU-wide recognition rate of 5% or lower; countries that feature in the existing Member States’ lists of “safe countries of origin” [scare quotes added]

      The Commission then asked the Agency to produce country of origin information to support the Commission’s assessment; it claims that the Agency’s analysis is based on a wide range of sources:

      comprising, but not limited to: European Commission reports, including the EU enlargement reports; reports by the European External Action Service; reports from the EU Agencies (such as the EU Agency for Fundamental Rights); reports from the United Nations High Commissioner for Refugees and other international organisations (e.g., the Council of Europe, the Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights) and non-governmental organisations; political analyses from policy and international relations think-tanks; verified online media articles; newspaper articles, as well as national legislation in the countries concerned.

      This can be compared to the list of sources referred to in Article 61(3) of the 2024 Regulation:

      The assessment of whether a third country is a safe country of origin in accordance with this Regulation shall be based on a range of relevant and available sources of information, including information from Member States, the Asylum Agency, the European External Action Service, the United Nations High Commissioner for Refugees, and other relevant international organisations, and shall take into account where available the common analysis of the country of origin information referred to in [the Regulation setting up the Agency].

      (Note that the Regulation refers to information from the Member States, but the proposal does not refer expressly to using this source for the assessment) That list of sources must be applied to establishing the EU list too, according to the current Article 62(1) of the 2024 Regulation (EU designations must be ‘in accordance with the conditions laid down in Article 61’); although, as discussed above, the Commission proposal would delete this provision.

      However, in any event it is impossible to assess either the country of origin information or the methodology developed by the Agency, because (at time of writing) the text of these documents is neither supplied by the Commission nor available on the Agency’s website. (There are some country of origin reports for some of the countries on the proposed list on the website, but those reports are outdated: 2016 for the Western Balkans; 2022 for Colombia; and May 2024 – before the demise of the previous government – for Bangladesh) This is in spite of the Advocate-General’s opinion in the pending case of Alace and Canpelli, which argued that Member States’ assessments underlying the designations of ‘safe countries of origin’ had to be public. (The Commission does not tell us whether any additional countries were considered for inclusion on the common list, but rejected)

      Instead we have the Commission’s brief summary, starting with the assertion that ‘there is, in general, no risk of persecution or serious harm’ in these countries. This reflects part of the criteria for listing non-EU countries as ‘safe countries of origin’ set out in Article 61(1) of the 2024 Regulation (again, as noted above, the current Article 62(1) of that Regulation requires the common EU list to comply with the ‘conditions’ in Article 61; but the Commission proposes to delete the current Article 62(1)). Those criteria require that assessment to take place ‘on the basis of the legal situation, the application of the law within a democratic system and the general political circumstances’ of the countries concerned; Article 61(4) furthermore requires assessment of the application of national law, whether the country concerned complies with the ECHR or the UN’s International Covenant on Civil and Political Rights, the expulsion of citizens to unsafe countries and the existence of effective remedies to protect human rights.

      The Commission then assesses each country in turn, summarising such factors as national designations, the recognition rates, human rights treaty status, national legal frameworks, democratic standards, judicial independence and impartiality, removal of citizens to unsafe countries, and the existence of persecution, the death penalty and torture. This assessment broadly reflects the criteria set out in the 2024 Regulation, although ‘recognition rates’ are not expressly referred to as part of the criteria for assessing what is a ‘safe country of origin’ (nor are trade issues or the situation of refugees from other countries, which the Commission raises in some cases).

      Each of these countries gets the nod as ‘safe’ despite concerns about threats to some groups of people (such as journalists, LGBT people or women). Despite wanting to allow Member States to create exceptions to their ‘safe’ country lists for groups of people or parts of countries, the Commission does not recommend that the EU have any exceptions for any groups, even though the 2024 Regulation expressly provides that the common EU list can include such exceptions (Article 61(2) of that Regulation), and for every country on the proposed list except Kosovo, the Commission admits that there are ‘specific challenges faced by certain groups in the country which may merit particular attention’, and the preamble to the proposal states that ‘certain categories of applicants may find themselves in a specific situation in the third countries designated and may therefore have a well-founded fear of being persecuted or face a real risk of suffering serious harm’. Similarly, although the Commission notes that there are risks in particular parts of Colombia, it simply suggests that potential asylum-seekers should have moved within that country (known as the ‘internal flight alternative’), rather than propose a territorial exception to the designation of Colombia as ‘safe’.

      In light of this, it is questionable why there are no exceptions for groups of people or parts of a country, particularly when the same proposal claims that, for Member States, such exceptions ‘offer means of managing likely unfounded applications efficiently while maintaining necessary legal safeguards’ (my emphasis). It seems that sauce for the Member State goose is not sauce for the EU gander; and in fact, it is arguable that the assessment of the ‘safety’ of the countries concerned is inadequate because it did not consider whether such exceptions should be granted. Of course, human rights NGOs may well have further critiques of the details of the Commission’s brief assessments of ‘safety’.

      Conclusions

      The new proposal is cynical in many respects. First of all, the Commission wants some restrictive rules from the 2024 Regulation to apply in advance, but not some of the safeguards that apply to them – a form of ‘cherry-picking’. This is particularly relevant to the early use of the ‘low recognition rate’ rule in the context of border procedures, without the safeguards applicable to border procedures in the 2024 Regulation, especially the exemption for unaccompanied minors. In fact, as we have seen, the Commission does not even mention or justify its proposed advance application of these rules to unaccompanied minors – still less its attempt to waive an exception that would otherwise apply to them, even when it means they can be detained.

      Secondly, the Commission wants to drop the requirement to apply the usual conditions that apply to designation of ‘safe countries of origin’, not only for candidate countries (which will be subject to special rules of their own) but in general. It is possible that this is simply down to poor legislative drafting, as despite the proposed abolition of the current Article 62(1) of the 2024 Regulation, the preamble to the new proposal assumes that key safeguards continue to apply in the context of the EU common list; and the rules on suspension of designation and the corollary limits on national designation of ‘safe countries of origin’, which refer back to the general rules on designation of ‘safe countries of origin’, expressly continue to apply.

      So although it is obviously questionable in principle both to drop the requirement that the common EU list is subject to the same conditions as national lists (a blatant double standard), without even replacing it, and to create a separate rule for candidate countries, the overall impact of this change is blunted. Nevertheless, it would be better in principle to retain a single common standard for designation of ‘safe countries of origin’; it is particularly objectionable to have double standards compared to national lists and even more so, no standards at all for the EU list.

      The Commission’s lack of transparency of its sources for assessing the group of countries to go on the common list is likewise questionable; and its treatment of the candidate countries is simply opaque. The countries concerned are not even named, and the Commission offers no interpretation of its proposed new criteria relating to these countries, or a discussion of how they would apply in practice. (The application of the ‘low recognition rate’ rules is also opaque, in the absence of a simple list of the recognition rates by country)

      All in all, this proposal is both murky and unprincipled: an unimpressive start to the next phase of EU asylum law.

      https://eulawanalysis.blogspot.com/2025/04/jumping-gun-proposed-early-application.html

    • Droit d’asile : en quoi consiste la liste de « pays sûrs » établit par la Commission européenne ?

      La Commission européenne a publié, le 16 avril, une liste de sept pays considérés comme sûrs, applicable à tous les États membres - une fois qu’elle sera approuvée par le Parlement et le Conseil de l’UE. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Comment cette liste a-t-elle été élaborée ? Quelles conséquences pour les demandeurs d’asile originaires de ces pays ? Entretien avec un porte-parole de la Commission européenne.

      Afin d’accélérer le traitement des demandes d’asile, la Commission européenne a publié, mercredi 16 avril, une liste des pays d’origine dits « sûrs » qui englobe le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Egypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie.

      Concrètement, les ressortissants de ces pays qui déposeraient une demande d’asile en Europe n’auraient a priori pas le profil pour être éligibles à une protection internationale - puisqu’ils viendraient de ces États considérés comme « sûrs ». InfoMigrants fait le point avec un porte-parole de la Commission européenne.
      InfoMigrants : Comment les pays sûrs ont-ils été identifiés par la Commission européenne pour établir cette liste ?

      Porte-parole de la Commission européenne : Notre méthodologie, en coopération avec l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA) repose sur des critères spécifiques relatifs, comme le nombre d’arrivées irrégulières ou le taux de reconnaissance [des dossiers d’asile].

      À la demande de la Commission, l’AUEA a évalué la situation juridique et politique de certains pays, notamment :

      - Les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne [comme la Turquie ou la Géorgie, ndlr]. On peut supposer que ces pays, ayant été jugés conformes aux critères de Copenhague pour l’obtention du statut de candidat, remplissent également les critères de désignation comme pays d’origine sûrs.
      - Les pays d’origine qui génèrent un nombre important de demandes d’asile dans l’UE et dont le taux de reconnaissance à l’échelle de l’UE est inférieur ou égal à 5 %.
      - Les pays exemptés de visa qui génèrent un nombre important de demandes d’asile dans l’UE et dont le taux de reconnaissance à l’échelle de l’UE est inférieur ou égal à 5 %.

      Dans ces deux derniers cas, ce sont des pays partenaires où il n’existe généralement aucun risque de persécution ou de préjudice grave, comme le montrent les très faibles taux de reconnaissance des demandes d’asile de leurs citoyens dans les États membres de l’UE.

      – Les pays figurant sur les listes des pays d’origine sûrs des États membres.

      Chaque État membre a sa propre liste de pays sûrs. Si la liste de l’UE est adoptée par le Parlement européen et les Vingt-Sept, elle serait la première à voir le jour de manière harmonisée à l’échelle européenne : tous les États membres seront censés la respecter.

      Suivant cette méthodologie, l’AUEA a préparé des informations détaillées sur les pays d’origine, basées sur diverses sources. Par exemple : les rapports sur l’élargissement de l’UE, les rapports du SEAE [Service européen pour l’action extérieure, ndlr] et des agences de l’UE, dont l’Agence des droits fondamentaux ; les rapports du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et d’autres organisations internationales, mais aussi d’ONG et de groupes de réflexion.
      IM : Cette liste de pays sûrs est-elle immuable ou pourra-t-elle évoluer en fonction de la situation politique dans les États d’origine ?

      Porte-parole : La Commission assurera un suivi régulier de la liste de l’UE, tant au niveau opérationnel que politique.

      Au niveau politique, la Commission suivra en permanence l’évolution de la situation dans ces pays partenaires.

      Si la Commission constate une détérioration significative de la situation d’un pays figurant sur la liste, elle peut suspendre la désignation d’un État comme pays d’origine sûr pour une durée maximale de six mois (renouvelable une fois).

      Sur le plan opérationnel, elle sera assistée par l’AUEA, qui surveille en permanence la situation dans les pays d’origine grâce à des mises à jour régulières des informations spécifiques à chaque pays.

      Un pays peut être retiré de la liste par une procédure législative ordinaire (proposition de la Commission et codécision).
      IM : Concrètement, comment cela va se dérouler pour les personnes originaires de pays dits sûrs qui déposent une demande d’asile dans un État membre de l’UE ?

      Porte-parole : En pratique, l’application de cette liste signifie que les États membres procéderont, dans le cadre d’une « procédure accélérée », à une évaluation individuelle des demandes d’asile présentées par les ressortissants de ces pays.

      Lors de ces évaluations individuelles, une attention particulière doit être accordée aux demandeurs qui pourraient néanmoins avoir une crainte fondée d’être persécutés ou être exposés à un risque réel de préjudice grave.

      Dans le cadre du Pacte [asile et migration, ndlr], l’AUEA sera également chargée de surveiller l’application des règles d’asile, y compris la notion de pays d’origine sûr.

      En mai 2024, le Conseil de l’UE a entériné le Pacte asile et migration. Cette vaste réforme qui durcit le contrôle de l’immigration en Europe entrera en vigueur courant 2026. Le Pacte, âprement négocié par les États membres, met en place une procédure de « filtrage » des migrants aux frontières de l’UE pour les identifier et distinguer plus rapidement ceux qui ont des chances d’obtenir l’asile de ceux qui ont vocation à être renvoyés vers leur pays d’origine.

      Ceux qui ont statistiquement le moins de chances d’obtenir l’asile seront retenus dans des centres le temps que leur dossier soit examiné de manière « accélérée », six mois maximum. Les autres demandeurs d’asile suivront la procédure classique.

      Ce Pacte établit aussi un mécanisme de solidarité entre les Vingt-Sept dans la prise en charge des demandeurs d’asile.
      IM : C’est la première fois que l’UE établit une liste de pays sûrs sur les questions d’asile. C’était une mesure importante qu’il fallait mettre en place rapidement ?

      Porte-parole : L’application de cette liste est prévue à partir de juillet 2026, date à laquelle le Pacte deviendra applicable dans son ensemble. Mais nous proposons d’accélérer sa mise en œuvre [une fois que ce nouveau texte sera approuvé par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, ndlr].

      Ainsi, les États membres pourront appliquer la procédure à la frontière ou une procédure accélérée aux personnes provenant de pays où, en moyenne, 20 % ou moins des demandeurs obtiennent une protection internationale dans l’UE.

      Toutefois, des exceptions peuvent être prévues pour la désignation de pays tiers sûrs et de pays d’origine sûrs, ce qui confère aux États membres une plus grande flexibilité en excluant des régions spécifiques ou des catégories de personnes clairement identifiables.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64173/droit-dasile--en-quoi-consiste-la-liste-de-pays-surs-etablit-par-la-co

  • Le double jeu de l’Egypte à Gaza
    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2025/03/02/le-double-jeu-de-l-egypte-a-gaza_6572852_6116995.html

    La nature profondément militaire du régime égyptien est une constante depuis la « révolution » de 1952, en fait un coup d’Etat par lequel Gamal Abdel Nasser et ses « officiers libres » ont renversé la monarchie parlementaire en place depuis l’indépendance, trente ans plus tôt. Cette dimension militaire a perduré sous le règne des successeurs de Nasser, Anouar El-Sadate, puis Hosni Moubarak, avant de vaciller lors de la tourmente révolutionnaire de 2011 à 2013.

    L’ex-maréchal Abdel Fattah Al-Sissi a alors refermé par un putsch cette parenthèse à la fois instable et pluraliste, rétablissant les fondamentaux du régime militaire : le cercle présidentiel répartit les prébendes au sein des généraux, que ceux-ci soient en service actif ou « retraités » dans le secteur privé ; les services de renseignement quadrillent le pays et la population, avec prééminence des « renseignements généraux », en fait militaires, qui agissent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’#Egypte.

    La « rente » de Gaza

    Donald Trump a décidé, peu après son retour à la Maison Blanche, de suspendre toute forme d’aide étrangère, à l’exception de l’assistance à Israël, mais aussi à l’Egypte. Le régime d’Al-Sissi a été ainsi épargné du fait d’une clause du traité de paix signé en 1979, sous l’égide des Etats-Unis, entre Israël et l’Egypte, traité qui accorde chaque année 2 milliards de dollars d’aide militaire à Israël et deux tiers de ce montant à l’Egypte. Et cela fait plus de quatre décennies que les généraux égyptiens considèrent ce 1,3 milliard de dollars annuel comme un dû, refusant que même une portion en soit détournée vers l’aide au développement du pays. Cette somme étant souvent réinvestie en achats de matériel américain, elle permet au Caire de disposer à Washington du soutien des industriels concernés, véritable « lobby » payé, donc, par le contribuable américain.

    Un tel « lobby » vante la contribution du régime d’Al-Sissi au blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, depuis sa prise de contrôle par le Hamas, en juin 2007, blocus devenu un siège après les massacres perpétrés par le Hamas en Israël en octobre 2023. La « rente » de Gaza est d’autant plus précieuse pour le président égyptien que l’influence de son pays dans les crises régionales n’a cessé de se rétracter, depuis la Libye et le Soudan jusqu’au Yémen.

    C’est pourquoi le régime d’Al-Sissi surjoue l’importance des négociations qui sont censées se dérouler au Caire, soit entre Israël et le Hamas, soit entre les factions palestiniennes. La réalité est que le dialogue interpalestinien reste au point mort depuis seize mois, sans aucune formule viable de transfert à Gaza du pouvoir toujours exercé de fait par le Hamas, et que les seuls pourparlers sérieux sur la trêve à Gaza se sont déroulés au Qatar, où d’ailleurs la trêve actuelle a été annoncée.

    De juteux bénéfices

    Une telle inefficacité de l’appareil d’Etat égyptien, pourtant compétent et expérimenté, est le fruit d’une décision au plus haut niveau. En effet, l’impasse palestinienne permet d’alimenter le ballet diplomatique et médiatique au Caire, une capitale bien délaissée ces dernières années. Surtout, le siège de Gaza offre de multiples opportunités aux renseignements militaires et à leur protégé, Ibrahim El-Argani. Ce chef bédouin a non seulement recruté une importante milice de supplétifs de l’armée dans le Sinaï, mais il contrôle de fait les entrées et les sorties de la bande de Gaza par le passage de Rafah.

    C’est en milliers de dollars que se sont chiffrées les sommes extorquées à chaque Palestinien désireux de fuir l’enfer de Gaza, et ce jusqu’à l’offensive israélienne sur Rafah, en mai 2024, qui a entraîné la fermeture du terminal égyptien. El-Argani et son groupe ont par ailleurs prélevé des « taxes » importantes sur les camions à destination de Gaza, générant au total des dizaines de millions de dollars de revenus mensuels. Ils ont même mis en place une société de sécurité, Al-Aqsa, chargée de « protéger » les camions jusque dans la bande de Gaza, et ce à des tarifs prohibitifs.

    La fragile trêve, en vigueur à Gaza depuis le 19 janvier, entraîne la réouverture partielle du terminal de Rafah et relance les trafics d’El-Argani, avec une vingtaine de milliers de dollars prélevés par camion commercial. El-Argani est devenu intouchable en raison de sa proximité avec Mahmoud Al-Sissi, fils du président et adjoint du chef des renseignements militaires. C’est en outre sa société Al-Aqsa qui fournit les mercenaires chargés, sur financement du Qatar, de superviser le passage entre le nord et le sud de la bande de Gaza.

    Mais les renseignements égyptiens se gardent bien d’être physiquement présents dans la bande de Gaza, qu’ils ont abandonnée au Hamas, du fait de l’impasse des pourparlers interpalestiniens du Caire. C’est que le régime Al-Sissi s’accommode fort bien d’une forme de pourrissement de l’enclave palestinienne qui lui permet de continuer de racketter les civils qui en sortent et les camions qui y entrent.

    Comprendre les ressorts profonds de la politique d’un tel régime à Gaza est indispensable pour évaluer sa capacité à résister effectivement à la « vision » de Donald Trump d’une bande de #Gaza vidée de ses habitants pour devenir une « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».

  • Muhammad Shehada sur X : “In 1951, the US & Israel pressured Egypt heavily to mass transfer Palestinian refugees from Gaza into Sinai In 1953, UNRWA & Egypt agreed to resettle 12,000 Palestinians in Sinai in return for $30 million from the US (today equals $355 million) Gaza revolted & killed this plan https://t.co/5dffvbmCQb” / X
    https://x.com/muhammadshehad2/status/1884239755350794713

    In 1951, the US & Israel pressured Egypt heavily to mass transfer Palestinian refugees from Gaza into Sinai

    In 1953, UNRWA & Egypt agreed to resettle 12,000 Palestinians in Sinai in return for $30 million from the US (today equals $355 million)

    Gaza revolted & killed this plan

    Gaza back then had a population of 200,000 people, two thirds of whom were forcibly expelled by Israel in the 1948 Nakba

    In 1953 Israeli forces began attacking the Palestinian refugee camps in the Gaza Strip to punish, humiliate & terrorize their inhabitants in order to push them to accept the Sinai option & dismantle the camps

    In one night on August 28, 1953, Israel killed 50 civilians in the al-Bureij camp. A massacre intended to spread fear & panic.

    Gazans responded to the Sinai transfer idea by creating popular resistance movements in 1953. The demonstrations peaked in March 1955 with teachers, students, bus drivers, & store owners chanting: “No relocation, no settlement. Down with US agents” & “They drafted the Sinai project in ink. We’ll erase it with blood.”

    The military governor of the Gaza Strip, Major General Abdallah Refaat, fled to al-Arish upon the outbreak of the protests & issued a statement promising to, inter alia, end the Sinai relocation project.

    https://pbs.twimg.com/media/GiYn2uzWkAATIwF?format=jpg&name=4096x4096

  • La #journaliste #Lavrilleux : la justice aux trousses | Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

    https://www.auposte.fr/la-journaliste-lavrilleux-la-justice-aux-trousses

    #secret_des_sources #Ariane_lavrilleux #secret_defense #ministère_de_la_défense #armées #lecornu #hollande #egypte #dgsi

    Elle risquait une mise en examen pour « appropriation et divulgation d’un #secret de la #défense_nationale ». 

    Dans le viseur de la justice et du ministère des Armées qui a porté plainte ? Des articles publiés en novembre 2021 par Ariane et trois autres journalistes sur Disclose au sujet d’une #opération_militaire_secrète de la #France en #Égypte, baptisée « #opération_Sirli ». Cette mission a conduit à l’#exécution_arbitraire de centaines de #civils égyptiens, le tout sur fond de vente d’armes. Comme le rappelle Disclose dans un récent communiqué, « pour sa participation à cette #enquête, notre journaliste encourt une peine de cinq ans de #prison et 75 000 euros d’amende ». Pour #Disclose, qui dénonce le détournement des moyens attribués à la lutte antiterroriste, « un nouveau cap est franchi dans les #pressions exercées contre les journalistes qui enquêtent sur des #affaires_d’État ».

    Rappelons qu’en septembre 2023, l’appartement d’Ariane Lavrilleux à Marseille avait été perquisitionné à 6 heures du matin. Neuf agents de la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) ont alors récupéré toutes les données de ses ordinateurs, et a placé la journaliste en garde-à-vue durant … 39 heures. Ils cherchaient à identifier les sources qui lui ont permis de révéler que la France a aidé la dictature égyptienne à mener une campagne d’exécution arbitraire de civils entre 2016 à 2019.
    Avec Ariane Lavrilleux, on parlera ainsi du respect du secret des sources, sur les barbouzes qui enquêtent sur les journalistes, et parfois les intimident, mais aussi des moyens nécessaires à des enquêtes journalistiques de longue haleine, et notamment leur financement. 

    Justement, ce lundi, plus de 80 organisations de presse, dont l’ONG #Reporters_sans_frontières, les syndicats SNJ et CFDT, l’association du Prix Albert Londres et une série de médias dont StreetPress et Médiacités. demandent au gouvernement de « garantir la protection du secret des sources » Dans un courrier ouvert au Premier ministre, ainsi qu’aux ministres de la Culture, de l’Intérieur, de la Justice et des Armées, ces organismes présentent cinq propositions, élaborées par un groupe de travail constitué de journalistes et de juristes spécialistes du droit de la presse. Depuis la loi Dati, il est en effet possible de lever le secret des sources en invoquant un « impératif prépondérant d’intérêt public », qui est mal circonscrit. « Il est impératif de restreindre le champ » de cette notion, soulignent les organisations signataires. Oui, il y a urgence.

    Marc Endeweld.

  • En Méditerranée, plus de 100 migrants secourus au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62187/en-mediterranee-plus-de-100-migrants-secourus-au-large-de-la-libye

    En Méditerranée, plus de 100 migrants secourus au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 13/01/2025
    L’ONG SOS méditerranée a annoncé vendredi avoir porté secours à 101 personnes qui se trouvaient sur une embarcation en bois au large des côtes libyennes. Les rescapés, principalement originaires de Somalie, de Syrie, d’Érythrée et d’Égypte, font route avec l’équipage vers le port italien de Tarente.
    C’est le premier sauvetage de l’année 2025 pour SOS Méditerranée. L’ONG qui affrète le navire ambulance Ocean Viking a indiqué, vendredi 10 janvier, avoir secouru 101 personnes, dont 29 femmes et sept enfants dans un canot en bois qui se trouvait en difficultés au large des côtes libyennes. « L’embarcation en détresse a été repérée aux jumelles, dans les eaux internationales de la région de recherche et de sauvetage libyenne », a indiqué SOS Méditerranée.
    Les rescapés, principalement originaires de Somalie, de Syrie, d’Érythrée et d’Égypte, ont ensuite été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.L’Ocean Viking fait désormais route vers Tarente, le port de débarquement qui lui a été assigné par les autorités italiennes. Une nouvelle destination, alors que le port de Ravenne avait été désigné dans un premier temps. L’équipage dénonce cette décision qui l’oblige à faire plusieurs jours de navigation supplémentaire sur une mer très agitée, avec des vagues pouvant atteindre jusqu’à quatre mètres.
    « Nous demandons ainsi aux autorités italiennes de désigner un port plus proche », a fustigé l’ONG. « Nous rappelons que selon le droit maritime international, les personnes rescapées doivent être débarquées ‘dans un délai raisonnable’. Pourtant, depuis plus de deux ans, la politique des ports éloignés retarde délibérément les sauvetages et met les personnes en danger. Ces décisions cyniques coûtent des vies », a-t-elle accusé.
    En Méditerranée, le début du week-end a également été marqué par l’arrivée, vendredi, à Catane, des 67 personnes qui avaient secourues la veille par le Louise Michel. Parmi elles, se trouvait notamment une femme enceinte de huit mois. L’embarcation en bois sur laquelle se trouvaient les exilés avait été remarquée en mer par l’avion Seabird, de l’association Sea-Watch. Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 31 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe ont déjà disparu ou sont décédées en mer Méditerranée depuis le début de l’année. En 2024, elles étaient 2 301, dont l’immense majorité en Méditerranée centrale, qui reste l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde.
    Une très grande partie des bateaux qui quittent les côtes libyennes sont interceptés par les gardes-côtes et ramenés en Libye. En 2024, les forces maritimes libyennes ont arrêté 21 700 exilés en mer Méditerranée. Le chiffre dépasse le bilan annuel de 2023 (17 000 personnes interceptées) mais reste inférieur à celui de 2022 (24 600 personnes interceptées). Ramenés en Libye, les exilés sont emprisonnés et soumis à des traitements inhumains, généralement dans le but d’obtenir une rançon de leurs familles en échange de leur libération

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#migrationirreguliere#OIM#libye#humanitaire#somalie#syrie#erythree#egypte#sante

  • Le tour du monde de visionscarto.net (14)

    Pour passer de 2024 à 2025, nous vous proposons un voyage virtuel autour du monde, en puisant dans nos archives, un jour un lieu, un jour une histoire.

    Jour 14 : Égypte (Le Caire) — septembre 2021

    « Le Caire 2011 : amour, sentiments et territoires d’une « révolution »

    https://www.visionscarto.net/le-caire-2011-amour-sentiments-revolution

    par Nora Semmoud et Florence Troin

    Basé en partie sur des témoignages et construit sur le suspense, le récit d’Alaa El Aswany (J’ai couru vers le Nil, paru en 2018 chez Actes Sud), décrit finement, à partir des trajectoires de personnages-clés, la montée en puissance de la révolution égyptienne de 2011, puis la contre-révolution.

    Cette contribution évoque, en parallèle des événements, l’évolution des espoirs chez les manifestant·es et les « ailes qu’ils leur donnent » pour agir, les processus d’empowerment, de conscientisation et de politisation, l’empathie et l’identification collective au mouvement, les solidarités, l’inventivité sociale et politique, l’amour, mais aussi le doute, la peur, le désengagement, le découragement et, finalement, la haine. Et du côté du pouvoir en place sont mises en évidence les ruses, la duplicité, le mensonge, les collusions de classe et d’intérêt, la violence répressive et la légitimation par l’Islam.

    La dimension émotionnelle est traduite ici par une écriture iconographique alternative ; il s’agit de donner de la visibilité aux dimensions sensibles de la révolution, indispensable pour en comprendre les ressorts individuels et collectifs.

    #littérature #Égypte #Le_Caire #révolution #résistance #amour #complot #violence #place_Tahrir