• Dans un #Mali sous sanctions, le trafic du #bois de vène vers la Chine continue
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/18/dans-un-mali-sous-sanctions-le-trafic-du-bois-de-vene-vers-la-chine-continue

    Les régimes changent, les trafics demeurent. Le commerce illégal de bois de vène vers la Chine perdure en dépit des réglementations nationales et internationales successives, selon la nouvelle enquête de l’ONG américaine Environmental Investigation Agency (#EIA), rendue publique mercredi 18 mai.

    La junte militaire qui a fait tomber le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 en dénonçant une corruption omniprésente n’a pas perturbé des pratiques bien installées pour sortir du Mali ce #bois_de_rose apprécié pour la fabrication du mobilier de luxe en Chine. Les témoignages recueillis par EIA auprès des commanditaires chinois et leurs intermédiaires du pays décrivent des circuits solidement établis allant des sites de coupes jusqu’au ministère des eaux et forêts qui continue de délivrer des autorisations d’exportation en violation des restrictions prises dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (Cites).

    En 2017, le #bois_de_vène – Pterocarpus erinaceus de son nom scientifique – a été inscrit à l’annexe 2 de la Convention. Celle-ci impose au pays de vérifier que le bois prélevé pour alimenter les marchés étrangers n’entame pas la capacité de l’espèce à se régénérer de manière durable et qu’il provient de zones légales d’exploitation.

    La junte a levé le monopole sur l’exportation du bois dont jouissait jusqu’alors la Générale industrie du bois (GIB) – une ancienne entreprise publique – pour l’ouvrir à quatre autres opérateurs. Cette décision ne s’est pas accompagnée d’un assainissement du secteur. EIA reproduit dans son rapport plusieurs certificats « Cites » délivrés en 2021 sans les informations requises. L’embargo commercial imposé depuis janvier par la Communauté économique des Etats d’#Afrique_de_l’Ouest (#Cedeao) pour sanctionner le coup d’Etat ne semble pas davantage être un obstacle.

    Troisième pays fournisseur
    Le 22 février, le gouvernement togolais a intercepté au port de Lomé 157 conteneurs de 27 tonnes de bois en provenance de Bamako après avoir transité par le Sénégal. La GIB – principale entreprise mise en cause dans le rapport de EIA – en était l’expéditeur. Interrogé par Le Monde, son directeur général, Aboubakrine Cissé s’étonne de ces accusations : « Notre marchandise était sur le port de Dakar avant le début de l’embargo et elle était en règle avec des certificats Cites comme il se doit. Ce n’est pas moi qui les délivre mais l’administration des eaux et forêts. Je n’ai jamais été contacté par une ONG pour répondre à des questions. »

    L’exploitation du bois de vène a commencé au début des années 2000 dans le sud-ouest du pays, dans la région de Sikasso avant de progresser vers Kayes à l’ouest et la frontière sénégalaise. Les coupes ont explosé à partir de 2015. Selon les statistiques de la Cites, le Mali est le troisième pays fournisseur de bois de vène à la Chine après la Sierra Leone et la Gambie.

    « Les Chinois préfinancent les opérations en faisant une avance sur 20 tonnes de bois par conteneur. Le solde est payé lorsque la marchandise quitte le port de Dakar. Au total, ils paient 450 000 francs CFA [685 euros] en moyenne la tonne livrée en Chine », détaille un ancien intermédiaire interrogé par Le Monde, qui a observé de près le rôle prédominant des dirigeants de la GIB grâce aux liens entretenus avec le très proche entourage d’Ibrahim Boubacar Keïta.

    Mouvements de protestation
    L’homme qui requiert l’anonymat décrit également la porosité entre les réseaux du trafic de l’ivoire et celui du bois. « Les défenses sont cachées dans les conteneurs de bois de telle manière qu’il est impossible de les repérer » , explique-t-il. Elles proviennent des populations de pachydermes encore présentes dans le sud du pays et dans la région semi-aride du Gourma au centre. Cette filière serait aussi un moyen d’écouler le butin du braconnage réalisé dans les pays frontaliers – Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, voire au-delà (Bénin, Ghana), selon EIA. Le prix payé par les trafiquants chinois atteindrait en moyenne de 500 dollars le kg d’ivoire.

    Lire aussi La Chine fait main basse sur les forêts africaines
    Alors que les arbres de grande taille se font rares, des mouvements de protestation ont surgi dans la région de Kéniéba, à 250 kilomètres au sud de Kayes, pour dénoncer les ravages de ce commerce sur l’environnement. Dans plusieurs villages, les jeunes pour la plupart agriculteurs ont créé des associations et s’opposent aux bûcherons qui viennent négocier à vil prix des #droits_de_coupe auprès des chefs de village. Entre 200 000 à 300 000 francs CFA (300 à 450 euros) seraient versés pour un conteneur de 27 tonnes.

    « Lorsque nous n’aurons plus de forêts, nous n’aurons plus d’eau. Ces entreprises n’ont pas le droit de prendre nos arbres, mais il n’y a aucun contrôle », dénonce l’un d’entre eux, joint par téléphone. Il ne semble pas que la suspension totale de commerce du bois de rose décrétée fin mars par la Cites à l’échelle de toute l’Afrique de l’Ouest ait jusqu’à présent découragé cette fructueuse activité. « Ils sont là et ils continuent à couper », constate ce jeune agriculteur révolté par autant d’impunité. Pour sa part, le directeur général de la GIB, Aboubakrine Cissé, dit ne pas avoir été informé de cette décision du régulateur du commerce mondial des espèces sauvages menacées d’extinction. Contacté avant la publication de cette enquête accablante, le ministre de l’environnement, Modibo Kone balaie d’un revers de main toutes ces accusations, selon lui, « sans fondement ».

  • #Refugia : a Utopian solution to the crisis of mass displacement

    And still they come. An apparently endless flotilla of rubber dinghies filled with migrants and refugees making their way across the Mediterranean to Europe. As the numbers and visibility of this migration have gathered pace, even mainstream politicians have expressed their alarm. Antonio Tajani, president of the European Parliament, has talked of an exodus of biblical proportions. Solutions designed for a few thousand people will not work as a strategy for millions, he warned.

    In responsible political circles, let alone in the more feverish popular media, there is an increasing recognition that the three conventional “durable solutions” to displacement – local integration, resettlement and return – cannot meet the scale and speed of the movement of people. The international institutional architecture seems unequal to the task. In 2016, there were no fewer than seven international summits to address the refugee and migrant “crisis”. What is talked about is often a reboot of what has demonstrably failed before.

    Emerging, sometimes from unexpected places, have come a number of imaginative solutions. For example, the proposal to create a separate “refugee nation” was first promoted by a Californian businessman, Jason Buzi. Egyptian telecoms billionaire Naguib Sawiris has also sought to buy an island from Greece or Italy to house those crossing the Mediterranean. The most elaborately worked-out island solution is to create a “Europe-in-Africa” city-state on the Tunisian Plateau – a thin strip of seabed that sits between Tunisia and Italy within the Mediterranean. The concept has been modelled in detail by Theo Deutinger, a respected Dutch architect.

    Other proposals have centred on the creation of “refugee cities” or zones. Drawing from the example of a special economic zone in Jordan near the Za’atari refugee camp, where refugees have been allowed to work rather than languish, migration expert Alex Betts and economist Paul Collier have made the simple but daring point that many refugees can be turned into assets rather than liabilities if the legalities forbidding asylum-seekers seeking paid jobs are set aside.
    Refugia and the Sesame Pass

    My colleague Nicholas Van Hear and I have reviewed most of these proposals and advanced an even more radical plan. Our vision is to create a set of loosely-connected self-governing units we call “Refugia”, brought into being mainly by refugees and displaced people themselves, with some support from sympathisers. Though scattered like an archipelago, Refugia will nonetheless link together many refugee communities – in conflict areas, in neighbouring or transit countries, and in more distant countries of settlement. We are happy to accept the label “utopian” for our scheme, but ours is a more pragmatic idea, a “realistic utopianism” to use a term developed by the philosopher John Rawls.

    We see Refugia as the outcome of a tacit grand bargain – among richer states and emerging countries, nearby countries affected by conflict and, crucially, refugees themselves. After discussions with representatives of Refugia, new constituent zones will be licensed by the nation states within whose territories they lie.

    Refugee camps, hostels, farming communities, self-built housing estates or suburbs of a town might all join Refugia. Though subject to the host states’ laws, zones are created from below. They are self-governing and eventually self-supporting. The upshot is that Refugians hold dual affinities: as well as an affiliation to Refugia they can be long-term residents of the states that license their territories. They can move among different parts of Refugia, and, where negotiated, between sovereign nations.

    Refugians will be issued with a “Sesame Pass”, a super-smart, biometric card that opens up and connects all the nodes and zones of Refugia. This will provide those who have it with a collective identity, the right to vote for a transnational parliament, legal status, entitlements and the facilitation of work, financial transfers and enhanced mobility. The Sesame Pass could also be developed as a machine-readable currency, which will allow tax collection or the administration of a basic income grant for all Refugians.

    There is some sense in which an embryonic form of Refugia already exists. As the length of time in refugee camps has lengthened and more refugees have been accommodated in or near cities, organic urban settlements have developed. A good example is Camp Domiz, a Syrian refugee camp in northern Iraq that has been badged a “Refugee republic”, as its inhabitants have set up community centres, shops and mosques.

    The displaced in control of their future

    In our vision, Refugia is essentially self-organised and self-managed. It does not require political or cultural conformity, rather it subscribes to the principles and deeds of solidarity and mutual aid. But it is absolutely possible that desperation might drive the European Union to come up with a radical blueprint for a dystopian form of Refugia, which does not fit these principles.

    In September 2016, Hungary’s right-wing prime minister Victor Orban suggested that the EU should build a “refugee city” in North Africa. Not only was this explicitly about repression enforced by military might, Orban also declared that “those who came [to Europe] illegally must be rounded up and shipped out”.

    While we must be on the guard for forms of Refugia that are nakedly about subjugation, new territorial units initiated from above should not be discarded in principle. There is no reason why, where these proposals comply with Refugia’s democratic and tolerant values, they should not be incorporated as nodes within the wider idea.

    Precisely because they have been disempowered by their traumatic experiences, those who have been displaced do not need things done to them and may even resist things being done for them. Ideally, Refugians will be in charge of as much of Refugia as is practically possible. This is the promise of the many small initiatives and inventive new solutions in this utopian vision of what could be possible.

    https://theconversation.com/refugia-a-utopian-solution-to-the-crisis-of-mass-displacement-81136
    Je mets ici pour archivage... mais ce projet imaginé par des profs émerites est très douteux !

    #utopie ou, plutôt... #distopie ?!?

    #solution (sic) #alternative (sic) #Jason_Buzi #nation_réfugiée #nation_de_réfugiés #refugee_nation #Naguib_Sawiris #île #Europe-in-Africa #Theo_Deutinger #auto-gouvernance #utopie_réaliste #revenu_de_base #camps_de_réfugiés #Domiz #solidarité #entraide #réseau

    #Sesame_Pass #Nicholas_Van_Hear

    –—
    Le site web de #Refugee_Republic :


    https://refugeerepublic.submarinechannel.com

    Une vidéo introductive :
    https://vimeo.com/113100941

    déjà signalé en 2015 par @fil :
    https://seenthis.net/messages/427762

    ping @isskein @karine4

  • Revue de presse sur la #Chine semaine du 26.11.12

    La Chine continue sans scrupule à piller les #forêts #tropicales

    Alors que la décennie passée a vu des grands marchés comme l’Union européenne et les #Etats-Unis prendre des mesures pour tenter d’enrayer le #déboisement illégal, la Chine achète un volume croissant de bois d’origine douteuse, selon l’Agence d’investigation environnementale ( #EIA ).

    Après que les #occidentaux ont agi de la même manière pendant des décennies, voilà qu’ils essaient de s’acheter une conscience en blâmant la Chine de faire désormais la même chose...piteux !

    http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20121129.AFP6375/la-chine-continue-sans-scrupule-a-piller-les-forets-trop