• asad abukhalil أسعد أبو خليل sur Twitter : “To Western media: please spare me your outrage (while I oppose Erdogan’s decision to turn the church into a mosque). Where were you when Israel transformed so many mosques and churches in Israel? Some were turned into barns and nightclubs and even Bars. https://t.co/vKIB7e1X82” / Twitter
    https://twitter.com/asadabukhalil/status/1282830969557250048

    https://www.theweek.in/news/world/2019/04/16/historic-mosque-converted-into-nightclub-in-israel-report.html
    Historic mosque converted into nightclub in Israel: Report

  • Palestinians have no role to play in Israel’s film academy
    Rami Younis, +972 Mag, le 25 août 2016
    http://972mag.com/palestinians-have-no-role-to-play-in-israels-film-academy/121574

    “Out of the 982 members of the Israeli Academy of Film and Television, there is not a single Palestinian”

    A propos de Ein Hod:
    Ein Hod, un village d’artistes très fermé
    Emmanuel Dror, Le Courrier, le 16 octobre 2011
    http://www.lecourrier.ch/occupation_artistique

    #Palestine #Apartheid #Cinéma #Ein_Hod #Culture #BDS #Boycott_culturel

    • On entend souvent dire qu’il ne faut pas mélanger la culture et la politique, que les artistes sont des agents de paix et qu’une œuvre d’art ne doit pas payer le prix de son origine géographique. En temps de guerre, les circonstances sont parfois plus complexes. Exemple avec le village d’Ein Hod, au nord-ouest d’Israël, l’un des seuls villages d’artistes au monde. Comme partout ailleurs dans le pays, les quelques centaines de Palestiniens de ce village – autrefois appelé Ayn Hawd – ont été expulsés lors de la guerre de 1948 (la Nakba). La plupart se réfugient alors en Cisjordanie, dans le camp de Jénine. Une trentaine d’entre eux s’échappent néanmoins, se cachent dans les collines environnantes et construisent un nouveau village à moins de 2 km du premier, qu’ils baptisent à nouveau Ayn Hawd.
      L’histoire de ces deux villages ne s’arrête pas là. Après l’expropriation des villages palestiniens, l’armée israélienne avait pour habitude d’en détruire systématiquement les maisons. L’ancien village de Ayn Hawd fait figure d’exception grâce au peintre et architecte Marcel Janco, qui travaillait alors pour le gouvernement israélien : il obtient en 1953 l’autorisation de préserver les maisons et d’en faire le village d’artistes qu’on connaît aujourd’hui sous le nom légèrement modifié de Ein Hod.
      C’est la raison pour laquelle on est frappé par la beauté de ses maisons, palestiniennes et par conséquent très différentes des autres habitations de cette région du nord d’Israël. Les villages palestiniens avoisinants, comme ceux de Kafr Saba, Al Tira, Qaqun ou Tantoura, n’ont pas eu cette « chance » : ils ont été rayés de la carte après l’expulsion de leurs habitants, forcés de s’enfuir, ou massacrés dans le cas de Tantoura. A Ein Hod, seule la mosquée a été partiellement détruite pour être transformée en café-restaurant aujourd’hui envahi par les touristes.

      Symbole de la « ségrégation »
      Par la suite, le Fonds national juif a planté des centaines de milliers de pins sur les collines, pour cacher les ruines des villages palestiniens détruits. Fierté de l’agriculture sioniste qui faisait « fleurir le désert », ces arbres causent d’importants dégâts écologiques : inadaptés à l’écosystème local, ils doivent être replantés fréquemment et leurs aiguilles, en tombant au sol, détruisent la flore autochtone. En décembre 2010, c’est la présence massive de ces pins qui a accéléré les incendies dramatiques durant lesquels les villages de Ein Hod et Ayn Hawd ont été touchés et temporairement évacués. Aujourd’hui, une coalition d’artistes réunis autour de Dan Ben-Arye, sculpteur à Ein Hod, exige l’arrachage de ces arbres...
      A leur manière, ces deux villages illustrent la « ségrégation » en Israël et montrent ce qu’impliquerait, pour chaque Israélien, de renoncer à certains privilèges pour rendre justice aux Palestiniens. En effet, les artistes de Ein Hod créent des œuvres d’art et habitent dans de magnifiques maisons dont les véritables propriétaires palestiniens vivent juste à côté, dans des habitations de fortune et des conditions précaires. Jusqu’en 2005, bien que payant des impôts, les Palestiniens de Ayn Hawd n’étaient pas reliés à une route goudronnée, n’avaient pas accès à l’éducation, ni aux services de santé publique, à l’eau courante et l’électricité.
      A Ein Hod, en revanche, les quelques 600 artistes israéliens bénéficient de 22 galeries, 14 ateliers, deux musées, une salle de concerts et un amphithéâtre. Depuis 1953, le village de Ein Hod est régi par un comité, avec des règles strictes pour accepter ou refuser tout résident. Jamais ce comité n’a accepté que d’anciens habitants palestiniens du village y reviennent, comme des citoyens égaux en droit. C’est au prix d’un combat de plusieurs décennies que les habitants de Ayn Hawd ont finalement obtenu, en 2005 et sans l’aide de leurs voisins, que l’Etat israélien reconnaisse officiellement leur existence et leur accorde les ressources dont sont encore privés des dizaines d’autres villages palestiniens non reconnus.
      Le journaliste Max Blumenthal relate en 2010 que, selon une guide officielle de Ein Hod, aucune recherche historique ne permettait d’affirmer avec certitude que ce village avait été occupé par des Arabes avant 1948. D’autres habitants de Ein Hod lui certifient que les relations entre les deux villages sont « bonnes », alors que les Palestiniens de Ayn Hawd affirment qu’elles sont inexistantes.

      Plutôt conformistes
      La fierté des artistes de Ein Hod est que dix d’entre eux ont reçu le prestigieux « Prix Israël » depuis 1955. Parmi ceux-ci, on trouve Haim Hefer, ancien soldat et auteur de chansons nationalistes et militaristes, ou Nathan Zach, poète d’origine allemande. Tous deux s’étant rendus célèbres pour leurs remarques racistes à l’encontre de la communauté juive sépharade, on imagine sans peine ce qu’ils pensent des Palestiniens. Fer de lance de l’art en Israël, Dana Gilerman constate pour sa part, dans un article de Haaretz, qu’« aucun artiste révolutionnaire n’est jamais sorti de Ein Hod ». Plutôt conformistes, ils aspirent surtout à recevoir des subventions étatiques et leurs créations dérivent lentement vers un artisanat pittoresque pour touristes.
      Sur le plan politique, ils se mobilisent essentiellement pour préserver leur village. Ainsi, dans le même article, l’architecte Ayelet Shalev redoute qu’à cause des promoteurs immobiliers, Ein Hod ne devienne « un simple village pour riches ». Le directeur administratif du village s’inquiète qu’une modification de la législation puisse attirer de nouveaux citoyens de l’ancienne Union soviétique, de Turquie ou de France. A aucun moment ils n’envisagent qu’il puisse y avoir des candidats Palestiniens...
      L’exemple d’Ein Hod montre que culture et politique sont imbriquées, et que les artistes israéliens ne sont pas toujours du côté de la réconciliation et de la justice.