• Je n’avais pas pris connaissance de cet article, http://seenthis.net/messages/413059, qui propose une analyse semblable à la mienne (ci-dessous) mais plus clair :-)

      J’ai fait quelques calculs, que j’espère juste, pour nuancer les victoires ou les défaites des uns et des autres, en mixant indépendance et positionnement gauche/droite.

      Pour les indépendantistes, nous avons bien un gain d’électeurs :
      En 2012, ils sont représentés par CiU (CDC ;UDC), pour la droite, et, pour la gauche, nous avons, d’un côté, ERC-CatSí (ERC ;CatSí ;RI), et de l’autre CUP.
      En 2015, ils forment, un côté « ni gauche ni droite » Junts pel Sí (CDC ;DC - une scission de l’UDC, laquelle se présente seule - ; ERC ;CatSí ;RI ;MES - une scission du PSC), et la CUP qui reste seule.
      En 2012, les membres de Junts pel Sí (hors MES) représentent 1.608.633 électeurs, soient 43,98% des suffrages exprimés ; en 2015, ils représentent 1.723.843, c’est à dire une augmentation de 115.210, mais 41,88% des suffrages exprimés.
      Pour sa part, la CUP voit son nombre d’électeurs augmenter de 210.156 et son pourcentage passer de 3,45% à 8,1%.
      Au total, les indépendantistes gagnent 325.366 votants, et passent de 47,43 % à 50,06% des suffrages exprimés. Notons que ce sont les indépendantistes les plus à gauche qui permettent cette augmentation.
      Et, à l’inverse, il semblerait que les indépendantistes qui s’accommodent le mieux du capitalisme, et qui ont donc le plus de chance de suivre des politiques antisociales si ce dernier l’exige, perdent en représentativité.

      Pour la droite unioniste (je ne suis pas sûr que le terme soit le bon), c’est à dire le PP et C’S, le nombre d’électeurs augmente de 337.232 pour atteindre les 1.083.354, soient 26,3% des suffrages exprimés en 2015 contre 20,4% en 2012. Peut-on vraiment parler d’une défaite, quand il y a un gain de près de 6 points ?

      Bien que le PSC, qui est contre l’indépendance, ait perdu 1.124 voix, si on les ajoutent aux précédents nous atteignons, en 2015, 1.605.563 votants, soient 39% des suffrages exprimés. Une forte minorité de catalans est donc encore attachée à l’Espagne d’avant la crise, ceux que nous pourrions nommer « le pôle conservateur »

      Nous avons, enfin, les électeurs qui ont voté pour Catalunya Sí que es Pot (ICV ;EUia ;Podemos y Equo), et bien que les médias ne semblaient pas les inclure dans le camp des indépendentistes, leurs différences avec la CUP ne semblent pas insurmontables : http://www.eldiario.es/catalunya/politica/CUP-Catalunya-Pot-conjuntamente-manifiesto_0_431507901.html.
      Ils sont 366.494 en 2015 et représentent 8,9% des suffrages exprimés, contre 358.857 (9,8%) en 2012 pour la seule alliance ICV-EUiA.
      Ainsi le « pôle progressiste » (CUP et CatSíqueesPot), par opposition au pôle conservateur susnommé et en référence aux gouvernements dit progressistes d’Amérique Latine, qui veut l’indépendance mais refuse l’alliance avec la droite nationaliste catalane (contrairement à l’ERC par exemple), représente 702.869, c’est à dire 17,08% des suffrages exprimés en 2015.
      Cependant, à en croire divers articles et pour avoir une image plus précise du corps électoral, il faudrait y ajouter les électeurs de l’ERC-CatSí, voire du MES, qui étaient au nombre de 496.292 (sans doute qu’une partie d’entre eux s’est reportée sur une autre liste pour ne pas voter pour les ex CiU). Au total, ils seraient 1.199.161 a vouloir une nouvelle politique pour la catalogne, soient 29,13% des suffrages exprimés en 2015. Sans oublier les anarchistes pour qui les élections sont un piège à c..

      Nous pouvons donc, sans être des spécialistes, supposer que le corps électoral est composé du "pôle conservateur" , favorable à l’unité de l’Espagne et au néolibéralisme, qui représente 39% des suffrages, du "pôle libéral-nationaliste" (les lib-nat ?), favorable à l’indépendance et au néolibéralisme, qui en représente 32%, du "pôle progressiste" (dont les partis de gauche, membres du JxSi), antilibéral et, donc, favorable à l’indépendance, qui en représente 29% et, enfin, les abstentionnistes qui représente 22,56 % du corps électoral total.