• L’Asymptomatique : Un départ en vacances très électrique par Jacky Dufourq
    Véhicules électriques et mathématiques niveau certificat d’études primaires, ce matin.

    Les véhicules « tout électrique » ont dans le meilleur des cas une autonomie de 350 à 400 km en usage normal sur autoroutes.

    Ne chipotons pas et accordons qu’avec le progrès des batteries, les 500 km seront atteints bientôt.
Bordeaux est à 583 km de Paris par l’autoroute A10.

    Dans la zone comprise entre le 350eme et le 500eme km pour la panne sèche, il y a 5 stations pouvant accueillir des bornes de recharge.


    Le flux des véhicules d’une journée de grand départ est de 80.000 en Juillet ou Août soit sur 24 h, 3333 véhicules par heure (en réalité concentrés sur beaucoup moins).

    Le temps d’une recharge d’un véhicule est à minima de 30mn.

    Les 3333 véhicules arrivant devront donc bénéficier de 1667 bornes soit 333 bornes par station dans la zone.

    Toutes en état de marche, avec des chauffeurs se répartissant de manière harmonieuse devant les bornes aussi bien à 3h du matin qu’à 15 h et d’une discipline exemplaire pour éviter les délais entre chacun.

    En réalité vus ces aléas, il faudrait au moins le double voire le triple de bornes disponibles.
Entre 700 et 1000 par station !

    On ne parle pas des pylônes électriques pour acheminer « le jus » ni de la centrale nucléaire au bout du câble….

    Bon les véhicules électriques sont l’avenir et il faut inciter les « gens » à acquérir ces véhicules, disent-ils ?

    Mais si plutôt on renforçait l’enseignement des mathématiques à l’ENA pour leur donner le niveau d’un titulaire de CEP des années 60 du siècle dernier.
Bon café en y réfléchissant.
    Jacky Dufourq (sur Facebook)

    NDLR  : On peut aussi imaginer les rues de nos villes quand des millions de véhicules devront au moins une fois pas semaine “faire le plein” d’électricité. “L’écologie” vue par les marchands d’électricité.
    Source : https://www.asymptomatique.be/un-depart-en-vacances-tres-electrique-par-jacky-dufourq
    #voiture_électrique #électricité #énergie #écologie #Fin_de_l'automobile #voiture #france #transport #mobilité #automobile #transports #tesla #ENA

  • Les véhicules électriques se multiplient à Bruxelles, les incendies aussi : "cette augmentation devrait s’intensifier dans les années à venir Ro.Ma.
    En 2021, les pompiers ont dû intervenir à 19 reprises pour des feux de véhicules électriques.
    https://www.lalibre.be/regions/bruxelles/2022/06/26/les-vehicules-electriques-se-multiplient-a-bruxelles-les-incendies-aussi-cet

    Le 11 février, une voiture électrique prenait feu au niveau -3 d’un parking rue Ravenstein, posant de nombreux problèmes d’accès aux pompiers. Mi-avril, ce sont une vingtaine de scooters électriques qui se sont embrasés… À chaque fois, la même méthode utilisée par les hommes du feu. "On doit immerger la batterie dans de l’eau pendant deux ou trois jours" , nous explique Walter Derieuw, porte-parole du Siamu.

    À cet effet, les pompiers bruxellois ont acquis un large conteneur permettant de stocker une grande quantité d’eau. Outre ce bassin, les pompiers vont acquérir un "élévateur télescopique" pour "remonter en surface les carcasses de véhicules électriques qui auraient brûlé dans un parking souterrain". De même, un partenariat a été scellé avec l’usine Audi de Forest, qui met également à disposition un autre conteneur. "Pour les trottinettes par exemple, on improvise  : on dispose d’autres conteneurs, et on utilise une bâche pour imperméabiliser."

    Et il faut dire que la demande en équipement se fait de plus en plus sentir. Selon les données de Pascal Smet (Vooruit) interrogé au Parlement régional par le député Jonathan de Patoul (Défi), le Siamu est intervenu à 19 reprises en 2021 pour des feux de véhicules électriques (voitures, mais également trottinettes, scooters)… contre seulement quatre interventions en 2020. Pour ces premiers mois de 2022, le Siamu compte déjà huit interventions de ce type. "Compte tenu de l’évolution attendue du parc des véhicules en Région bruxelloise, cette augmentation devrait s’intensifier dans les années à venir" , avertit le secrétaire d’État en charge de la Lutte contre les incendies.

    Dans la réponse parlementaire, une série de "manquements" sont identifiés dans la gestion de ce type de sinistre, notamment au niveau de la prise en charge et du recyclage des batteries. Une situation jugée "inquiétante" par le député Défi  : "Le problème semble connu des autorités régionales et fédérales, mais le flou subside quant à la gestion."

    Se garer “le plus près possible de l’entrée”
    Les interventions des pompiers en souterrain, malgré le futur chariot, s’avèrent particulièrement malaisées à cause des dégagements de fumée… et surtout quand la voiture est garée à un endroit difficile d’accès. Selon Pascal Smet, "le Siamu conseille effectivement de stationner les véhicules électriques le plus près possible de l’entrée" des parkings. Un avis qui fait également réagir le député amarante. "Actuellement, c’est encore possible. Mais d’ici quelques années avec le calendrier de la Zone Basses Émissions, tous les véhicules seront électriques."

    Selon le ministre, "le niveau de sécurité incendie" de nombreux parking souterrain est d’ailleurs jugé comme "plutôt faible" . Équiper les parkings étant extrêmement onéreux, l’enjeu, selon le porte-parole des pompiers, est donc de réglementer les nouvelles constructions, "avec des cloisonnements, des aspirateurs de chaleur et de fumée, des détecteurs".

    Le sapeur-pompier bruxellois rappelle également qu’il est impératif d’utiliser "les câbles du fabricant" , car l’usage de dispositif non homologué peut avoir de lourdes conséquences.

    Autre problématique  : les eaux. "Il n’existe pas, à ce stade, de guidelines et procédures établissant si les eaux d’extinction et d’immersion de ces batteries doivent être à considérer comme polluantes et comment se font la récupération, le transport et le traitement de ces eaux" , concède le mandataire socialiste dans sa réponse écrite. Lors des dernières interventions, les pompiers ont donc fait appel à des firmes privées.

    Dans sa réponse au député amarante, Pascal Smet indique qu’un arrêté régional est en cours de préparation sur cette problématique des incendies. Un groupe de travail a également été lancé au niveau fédéral, avec des conclusions "attendues pour la fin de l’année".

    #voiture_électrique #batteries #incendie #pompiers #innovation #High_Tech #électricité #énergie #vélos #scooters #trottinettes

  • Le réseau électrique, un système technique qui ne peut être que capitaliste

    Le réseau électrique n’est pas une simple infrastructure technique mais la matérialisation d’une dynamique capitaliste par essence. Par la constitution d’un réseau interconnecté, l’électricité est devenue à la fois une énergie universelle et une marchandise. « Le Réseau interconnecté est une simulation de la concurrence parfaite, c’est-à-dire que les électriciens sont à la fois des planificateurs et des néo-libéraux absolus » 1. Son étude peut donc nous conduire à une compréhension du capitalisme attentive à sa traduction dans des dispositifs matériels, et voir dans quelle mesure ceux-ci maintiennent les humains dans le fétiche du travail, de la valeur, de la marchandise. Dans cette perspective, une première hypothèse serait que les systèmes techniques déployés par le capitalisme portent en eux-mêmes l’empreinte de sa logique, et ne sont pas des outils qu’une civilisation post-capitaliste pourrait récupérer pour son propre usage. Une deuxième hypothèse moins forte serait de comprendre comment tel ou tel système technique maintient ses utilisateurs dans une logique capitaliste, ou bien plus généralement fétichiste. Dans le cas du réseau électrique, on s’attardera sur les catégories propres à la fois à ce système technique et à la marchandise. Telle est notre problématique : trouver dans la matérialité des systèmes techniques le cœur logique qui commande à son extension indéfinie, et l’arrime à celle de marchandise et du travail abstrait. Un premier cas de système technique a été étudié dans ce cadre, l’informatique, en montrant que l’architecture à la fois logique et matérielle de l’ordinateur engageait à une extension indéfini de calculs2.

    Dans le cas des réseaux électriques modernes, voici quelques affirmations péremptoires qui découlent de cette problématique ainsi posée.

    Dans une société capitaliste, l’électricité est naturalisée comme une substance naturelle existant indépendamment du contexte historique spécifique qui en a fait une forme universelle d’énergie. Le concept d’énergie est appréhendé par la science comme un pur concept physique, indépendamment de rapports sociaux spécifiques où l’idée d’une énergie universelle, indépendant de tout usage particulier, s’est matérialisée dans des dispositifs concrets (transformateurs, câbles électriques, organes de coupure et de protection, formant ensemble le réseau électrique). Là où le travail abstrait producteur de marchandise est la forme générale d’activité, indépendante de son contenu particulier, l’électricité dans le réseau électrique est la forme générale de l’énergie indépendamment des appareils particuliers qu’elle alimente. Là où le temps abstrait quantifie le travail abstrait, la quantité d’énergie est la mesure quantitative de l’objectivation de l’usage de l’énergie universelle. Là où le travail concret n’est pas un travail singulier (incommensurable) mais la face concrète du travail capitaliste, les usages concrets de l’énergie universelle ne le sont qu’en étant intégrés au réseau électrique global. Comme dans le cas de l’ordinateur et du travail capitaliste, on distingue donc un double caractère, concret et abstrait, de l’électricité intégrée au réseau. Chaque usage particulier de cette énergie universelle est rapporté à tous les autres, sous l’angle d’une quantité d’énergie (exprimée en Wh, Watt par heure) et du fait que tous ces usages sont physiquement reliés entre eux par le réseau électrique.

    L’électricité est vue de manière fétichisée comme une substance d’énergie par essence universelle à acheminer du producteur au consommateur. C’est ce qu’elle est vraiment au sein de système technique, mais ce qu’elle n’est plus en dehors. C’est le réseau électrique qui actualise le caractère d’énergie universelle de l’électricité. Chaque usage particulier de l’électricité s’insère dans un circuit électrique particulier reliant les éléments concourrant à cet usage. Mais c’est le réseau électrique interconnecté, auquel sont reliés ces circuits et ces appareils, qui en fait une énergie universelle. L’électricité n’est donc pas une simple marchandise, comme la force de travail n’est pas une simple marchandise. Son usage généralisé, son déploiement comme énergie universelle par le réseau électrique, la croissance du réseau et des quantités d’électricité, engendre une totalité qui contraint les usages particuliers de l’énergie à user d’énergie universelle, et donc à se brancher sur le réseau électrique. Se débrancher du réseau électrique tout en souhaitant utiliser l’électricité sous forme d’une énergie universelle, c’est reconstruire le réseau électrique global, en miniature, c’est donc se coltiner localement toute la complexité technique aujourd’hui éclatée en de multiples acteurs et institutions3.

    Au début de son invention, l’électricité est d’abord une technique d’éclairage et popularisée comme telle. D’autres usages séparés se développent aussi, comme les moteurs, fonctionnant à partir d’une électricité produite sur les lieux même de sa consommation. Mais sous le capitalisme, l’électricité va assez rapidement devenir une énergie universelle au sein d’un réseau interconnecté qui se déploie au fur et à mesure de la croissance capitaliste. Ce contexte historique spécifique va sélectionner un type d’électricité particulier, le courant alternatif, pour des motifs qui tiennent au déploiement de ce réseau, et non en vertu d’une supériorité technique intrinsèque. La bifurcation de trajectoire de ce système technique n’est donc pas non plus une simple contingence. La difficulté de revenir en arrière, à un moment où il semblait que le choix entre plusieurs options était possible, doit aussi bien à la totalité que constitue le réseau, qu’à la totalité que constitue l’économie au moment de cette bifurcation à sens unique. Les options techniques une fois devenues dominantes sont à la fois optimales et indigentes, elles verrouillent matériellement ce qui devient une mécanique sociale, au service du déploiement indéfini de sa logique propre4. Les désavantages de ce système technique deviennent alors évidents à un nombre grandissant de personnes, sans qu’elles parviennent le plus souvent à renoncer à ce qui est à la fois un bienfait5 et le moteur de l’extension de ce système, et qui tient dans les deux cas dans le caractère universel et abstrait de son cœur logique. Le développement logique du fétiche de l’énergie universelle est homologue à celui de la machine de Turing universelle (c’est-à-dire l’ordinateur), indéfiniment programmable, et à celui de la force de travail marchandisée, indéfiniment exploitable. Les trois fétiches s’alimentent les uns aux autres chacun selon sa matérialité propre.

    Les gains de productivité consistant à diminuer la part de travail humain immédiat dans la production de marchandises conduisent à remplacer ce travail par celui de machines, dont le fonctionnement repose sur l’usage d’énergie. Le franchissement par le capitalisme des obstacles qui entravent son extension suscite la grande taille de macro-systèmes techniques (MST). Leur croissance continue, crise après crise, induit une « délocalisation de la puissance »6 qui favorise la conception d’une énergie universelle, apte à satisfaire une variété qualitative et quantitative croissantes d’usages. Le premier élément de ces MST est bien entendu la centrale électrique, et typiquement la centrale nucléaire, centrale qui suscite elle-même l’extension du réseau électrique afin d’absorber l’augmentation de l’énergie produite. Le réseau électrique matérialise donc le concept d’énergie universelle, qui elle-même conduit à sélectionner les éléments matériels du réseau les plus aptes à provoquer son extension indéfinie. La question de l’énergie nucléaire, du fait des quantités inédites d’énergie universelles introduites sur le réseau, ne peut être posée sans questionner le réseau électrique lui-même, et donc l’énergie universelle. C’est l’idée même de renoncer aux centrales électriques nucléaires sans renoncer au réseau électrique, du moins dans sa configuration actuelle (c’est-à-dire totalement interconnecté jusqu’au niveau continental), qui paralyse les luttes contre cette forme de production puisque ce refus appelle au remplacement d’un élément par un autre de même type. Il induit ainsi la recherche d’une source d’énergie de substitution, pour répondre aux problèmes posés par le réseau électrique, actualisant ainsi le fétiche d’une énergie universelle dont les humains auraient à se soumettre.

    L’électricité comme mise en relation généralisée

    Lorsque l’on consulte des documents publics sensés vulgariser la gestion du réseau électrique, l’électricité est toujours présentée comme une substance, qui se déplace dans des fils et des composants électriques. Ainsi on parle de « chemins de l’électricité », de « flux », d’« embouteillages » etc. L’électricité serait donc une substance qu’il faut transporter sur de « longues distances » et « distribuer » aux consommateurs. Cette métaphore substantialiste est cependant inexacte. Etant alternatif, le courant électrique se constitue plutôt comme une mise en relation généralisée et universelle des éléments matériels qui constituent le réseau électrique, à une fréquence d’oscillation donnée (50 Hz en France, soit 50 oscillations par seconde), qui est la même en tout point du réseau. Les centres de « dispatching » se servent de cette fréquence pour vérifier l’équilibre du réseau (cf. Figure 1 et Figure 2), une baisse de la fréquence signalant une consommation d’énergie trop importante par rapport à ce qu’est capable de fournir le réseau.

    Si le courant électrique s’écarte de la fréquence et de la tension prévus, cela endommage ou réduit la durée de vie tous les appareils électriques branchés sur le réseau, car leur fonctionnement présuppose que ces niveaux prévus soient respectés7.

    14 mai 2013.

    (1) Jacques Lacoste, « Interconnexion des réseaux d’énergie électrique. Raisons et enjeux de l’interconnexion en France 1919-1941 », Cahier / Groupe Réseaux n°4, 1986. pp. 105-141.
    (2) "Les dynamiques du déferlement informatique. De la machine de Turing à la production marchande" in Le monde en pièces. Pour une critique de la gestion, Groupe Oblomoff, Paris, La Lenteur, 2012.
    « Au plus près de la machine » in Le monde en pièces tome II, Paris, La Lenteur, à paraître.
    (3) On répond ici de façon raccourcie à la question qui est à l’origine de ce texte : que faire du réseau électrique de distribution (la partie la plus « locale » du réseau électrique) dans la perspective d’une autogestion relocalisée du réseau électrique ? Justifier cette réponse demanderait une étude plus complète, pas simplement technique, mais aussi sur le genre de collectif ou d’institutions qui pourrait concrètement porter un telle projet.
    (4) Les gestionnaires du réseau électrique affirment ainsi tout le temps que l’électricité ne se stocke pas, naturalisant ainsi la bifurcation de ce système technique vers la gestion et l’actualisation de l’électricité comme énergie universelle. Et justifiant ainsi la nécessité impérieuse de leur propre activité… A l’origine du réseau électrique, le principe d’une énergie électrique stockable, donc produite et consommée localement, n’était en effet pas compatible avec le développement sous le capitalisme des usages de l’électricité. Cela pourrait éventuellement évoluer, à la marge, et sans pour autant remettre en cause la catégorie d’énergie universelle. Compris dans un sens purement technique, le réseau électrique permet de « mutualiser » la production et la consommation d’énergie, en diminuant les décalages entre production et consommation, donc de s’éviter tout ou partie du stockage de l’énergie. Cependant le réseau électrique, en matérialisant une énergie universelle, engage son usage dans une extension indéfinie. Pour ne pas conduire à un blackout global, toute énergie consommée en un point du réseau doit être produite ailleurs.
    (5) A titre d’exemples, la coopérative française Enercoop et les scénarios de sortie du nucléaire de l’association Sortir du nucléaire se basent sur la catégorie d’énergie universelle, même si il est vrai qu’en remettant en cause le chauffage électrique, on pourrait faire un pas de plus vers une critique de cette catégorie.
    (6) Alain Gras, Grandeur et dépendance. Sociologie des macro-systèmes techniques, 1993, PUF.
    (7) La notion d’équilibre entre consommation et production n’a pas de sens hors de l’existence de telles normes de fonctionnement des appareils électriques. En effet, sur un plan strictement physique, production et consommation s’équilibrent de toute façon. La nature de la norme est que c’est l’appareil le plus contraignant qui impose tel seuil. Dans la perspective d’une déconnexion ou d’une relation plus lâche au réseau, il faudrait donc préciser ce qui, par delà les normes, relève effectivement d’un risque pour tel ou tel type d’appareil.

    #réseau_électrique #critique_du_capitalisme #postone

  • De l’électricité sans réseau ?

    Réflexions sur les possibilités d’une (auto)gestion décentralisée de l’énergie électrique

    mai 2013

    « Le Réseau interconnecté est une simulation de la concurrence parfaite,
    c’est-à-dire que les électriciens sont à la fois des planificateurs et des néo-libéraux absolus
     »

    « La France est le pays – par excellence – de l’interconnexion électrique » 1

    (1) Jacques Lacoste, « Interconnexion des réseaux d’énergie électrique. Raisons et enjeux de l’interconnexion en France 1919-1941 », Cahier / Groupe Réseaux n°4, 1986. pp. 105-141.

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    Introduction

    Notre époque est paradoxale. Alors que les débats et les réflexions sur l’énergie semblent être amenés à s’étendre, notre situation de consommateur reste banalement inchangée, au sens où nous demeurons radicalement éloignés de conditions qui nous donneraient prise sur une quelconque réalité matérielle. Pourtant, le fait premier est l’étrangeté des infrastructures qui nous pourvoient en énergie. Nous vivons dans un univers étranger aux macro-systèmes techniques dont nous dépendons. Cela vaut d’ailleurs aussi pour les salariés des entreprises qui gèrent ces systèmes, n’ayant qu’une vision localisée de ce que fait leur entreprise.

    Malgré cette situation, il peut être utile d’établir une sorte d’inventaire de ce qui existe, tant au niveau technique qu’au niveau institutionnel, et de replacer ces éléments dans la perspective historique d’une réappropriation – ou de ce qui l’empêche. Dans le cas de l’électricité – qui est l’objet de ce texte – notre approche sera de réfléchir systématiquement à partir du réseau électrique, et de questionner son existence au regard de ce qu’il nous permet de faire, et ce qu’il nous empêche de faire. Pourquoi un tel réseau, qui a pris aujourd’hui une taille continentale, a-t-il été développé, alors même que notre attention demeure focalisée sur les questions de production d’électricité ? Qui sont les acteurs qui gèrent et développent ce réseau ? Est-ce que l’on peut envisager une réappropriation par ses utilisateurs, à l’échelle très locale, de l’énergie électrique via ce réseau ?

    Par ailleurs, ce questionnement général trouve une actualité certaine dans le développement de la production dite "décentralisée" raccordée au réseau, qui lui-même reste dans l’angle mort des débats. Pourtant la structure et la gestion réseau découlent largement de la présence de grosses centrales assurant l’essentiel de la production. En l’état actuel le réseau s’accommoderait très mal d’une situation inversée, où la production serait essentiellement le fait de petits producteurs. L’équilibre du réseau est en effet géré par le « haut », c’est-à-dire en France par RTE au niveau des centres de dispatching commandant à distances les grosses unités de productions et les importations-exportations avec les réseaux des pays voisins européens. Plus localement, le réseau de transport n’est pour l’instant qu’une structure figée arborescente abreuvant les 35 millions de consommateurs, et essentiellement alimentée par le réseau de transport situé en amont.

    Le réseau électrique apparaît en effet comme une boîte noire, une infrastructure sur laquelle on peut compter et sur laquelle il n’y a qu’à brancher des producteurs et des consommateurs. Il nous faut questionner l’évidence de ce réseau pour comprendre ses effets propres. Mais le questionnement n’est pas uniquement technique car l’histoire de ce réseau s’insère pleinement dans une dynamique capitaliste. Celui-ci s’est en effet développé en faisant abstraction des usages, cette abstraction donnant au réseau une souplesse qui lui permet de s’adapter aux différentes étapes historiques de cette dynamique : hier, l’électrification du territoire et la centralisation de la production, aujourd’hui, un marché éclaté en multiples acteurs et techniques de production sollicitant d’avantage le réseau dans ses dimensions propres (gestion de l’équilibre).

    Un réseau, quel réseau ?

    Précisions d’emblée ce que recouvre la notion de réseau dans le cas du réseau électrique. Selon Alain Gras1, l’usage visé de l’énergie au sein d’un macro-système technique (MST) est d’abord une « délocalisation de la puissance », une énergie extraite en un lieu donné et diffusée sur un vaste territoire appréhendé au travers de ce MST. C’est bien en effet comme cela que nous apparaît le réseau électrique, dont le maillage serré innerve l’ensemble des territoires urbains et ruraux, et diffuse une énergie « universelle » prête à l’emploi, indépendante des usages, produite et gérée on ne sait comment.

    Mais l’existence d’un tel système ouvre au moins deux questions. Pourquoi une énergie universelle, et pourquoi pas plutôt des types d’énergie différenciés, pour des usages eux-mêmes différents ? Pourquoi un réseau d’un seul tenant, et pas une multitude de petits réseaux ? Si l’on remonte aux débuts de la constitution du réseau électrique (1870-1890), ces deux aspects n’allaient en effet pas de soi. L’électricité était d’abord une technique d’éclairage et popularisée comme telle. D’autres usages comme les moteurs se développent ensuite, via une électricité autoproduite sur les lieux même de sa consommation. Il peut donc être utile de remonter aux prémisses historiques du réseau électrique, pour se défaire de certaines évidences.

    (2) Alain Gras, Grandeur et dépendance. Sociologie des macro-systèmes techniques, 1993, PUF.

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    Les débuts historiques du réseau électrique

    Jusque vers 1920, la situation en France est celle où coexistent des réseaux locaux non reliés entre eux, alimentés par une centrale de production unique, dont la gestion incombe à une régie municipale ou est déléguée à une entreprise. En France, les premières interconnexions créées relient les centrales hydroélectriques du Massif central au réseau pour alimenter Paris, en combinaison avec les centrales alimentées par charbon (voir Figure 3).

    Comment s’est constituée l’interconnexion des réseaux électriques locaux, jusqu’à former aujourd’hui un réseau européen continental standardisé ?

    La bataille américaine des courants

    Aux Etats-Unis dans les années 1890, des groupes industriels privés s’opposent agressivement sur un marché naissant. Le réseau électrique est vu comme un « monopole naturel », c’est-à-dire comme une infrastructure matérielle pourvoyeuse de revenus et qui n’a pas vocation à être dupliquée. Deux options techniques s’affrontent, avec leurs avantages et leurs inconvénients. Le réseau électrique étant vu comme monopole naturel, il entraîne aussi que ces deux options sont considérées comme incompatibles l’une avec l’autre.

    La première option est celle du courant électrique continu. L’autre est celui du courant alternatif, technique développée dans un deuxième temps. C’est finalement le courant alternatif qui l’emporte. Mais pourquoi ? Aujourd’hui, la vision de l’histoire est celle du vainqueur. Quand on se demande pourquoi on utilise du courant alternatif, la réponse est que cela permet de l’acheminer sur de plus longues distances, au contraire du courant continu1. Par cette réponse, on présuppose la nécessité de délocaliser la production électrique, donc la nécessité d’un réseau électrique.

    Bien qu’aux Etats-Unis le courant alternatif s’impose rapidement après les années 1890, la situation n’est pas la même en Europe. Notamment en Grande-Bretagne, où le contexte institutionnel est différent. La loi stipule alors que les entreprises auxquelles les municipalités déléguaient la gestion du réseau électrique ne pouvaient pas se regrouper ou coopérer entre elles2. Jusque dans les années 1920, cette pluralité de marchés indépendants les uns des autres permettait de rendre viable économiquement la technique associant courant électrique continu et accumulateurs (pour stocker l’électricité produite et mieux répartir l’alimentation électrique dans le temps), au contraire des Etats-Unis où le processus d’interconnexion en courant alternatif et sans stockage d’énergie était engagé.

    Les raisons de l’interconnexion

    La situation des Etats-Unis en 1890 est donc celle d’une normalisation précoce, au regard de la construction d’un réseau électrique standardisé dans un contexte capitaliste. Ce n’est qu’au regard de cette dynamique capitaliste que la solution technique du courant alternatif s’est substituée complètement à celle du courant continu, et non pas en vertu d’une supériorité intrinsèque du courant alternatif3. Aux Etats-Unis, pendant la période de transition où les deux systèmes coexistaient encore, l’invention du « convertisseur rotatif » a permis de coupler les vieilles centrales à courant continu et leurs réseaux d’alimentation aux nouvelles lignes de transport à longue distance de courant alternatif à haute tension4. Cependant une fois la trajectoire d’interconnexion engagée, la solution des petits réseaux non reliés entre eux n’est plus viable. Plutôt que le stockage et l’autoproduction sur place d’énergie, sous contrôle municipal, c’est la grande taille du réseau qui permet d’équilibrer consommation et production, dans une course aux économies d’échelle qui favorise la construction de grosses usines de production (charbon, hydraulique). Mais cette grande taille nécessite aussi une gestion centralisée (voir plus loin), reléguant les municipalités au seul rôle du développement du réseau électrique, notamment dans les zones rurales, ce réseau étant systématiquement relié et alimenté par le réseau global (ce que l’on appelle le réseau de transport).

    La logique réticulaire permet une croissance continue de la demande et des capacités de production5, en accord avec la dynamique capitaliste se saisissant du concept d’énergie comme marchandise et comme catégorie générale, indifférente aux usages particuliers. Par dynamique capitaliste, il ne faut pas entendre ici le capitalisme au sens restreint d’une mise en concurrence sur un marché, mais bien d’une mise en rapport abstraite et quantitative du travail humain, indifférente au caractère particulier et concret de chacun des travaux. Quand le travail-marchandise devient médiation sociale6, l’énoncé du problème de l’énergie demeure « comment produire le plus possible d’énergie au moindre coût ». Le domaine énergétique induit donc une activité marchande particulièrement pure, du fait d’un soubassement scientifique et technique qui conduit à naturaliser un concept d’énergie indifférente aux usages. De fait, les Etats relaieront les entreprises privées lorsque celles-ci se montreront par trop incapables de poursuivre la dynamique capitaliste, comme ce fut le cas en France dès les années 1930. Le congrès de la CGT de 1937 est une première attaque contre un « patronat malthusien » en vue d’une nationalisation du macro-système électrique. La substitution de l’entreprise publique EDF aux entreprises privées en 1946 intervient comme l’aboutissement logique d’une intervention de plus en plus directe de l’Etat7, notamment dans l’achèvement de l’interconnexion des réseaux entamée dans les années 1920.

    (3) Ce qui est vrai à l’époque, mais pas aujourd’hui. Dans leur cours, Lasne, Gianduzzo et Geoffroy mentionnent que le courant continu devient économiquement avantageux à partir de 800 km de longueur de lignes. On parle aujourd’hui d’HDC (High Voltage Direct Current) ou CCHT (courant continu haute tension) pour désigner le transport de courant continu électrique à grande distance et que l’on trouve sur toutes les installations pharaoniques réalisées (barrage des Trois-Gorges en Chine) ou en projet (DESERTEC, alimenter l’Europe via des centrales solaires thermiques géantes dans les déserts nord-africain).
    (4) Bunn, David, Flux, n°6, 1991, p.41.
    (5) « Il ressort de la lecture des revues techniques et des magazines de l’époque qu’il n’y eut pas un consensus immédiat sur les mérites respectifs des deux sortes de courants. Il y avait des chercheurs et des inventeurs respectés, qui avaient participé aux débuts de l’industrie électrique, qui refusaient de reconnaître la supériorité technique du courant alternatif. Et de fait le courant continu se révéla également susceptible d’améliorations qui à la fois mettaient en valeur ses avantages spécifiques et élargissaient les conditions dans lesquelles il était compétitif. », Bunn, David, Flux, n°6, 1991, p.39.
    (6) Bunn, David, Flux, n°6, 1991
    (7) C’est la même logique qui joue pour Internet, où l’on voit se développer des data centers absoluement gigantesques, comme celui de Google qui compte deux millions d’ordinateurs.
    (8) Postone, 2009, pp.221-235.
    (9) Poupeau, 2004, p.12.

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    Le courant électrique

    Lorsque l’on consulte des documents publics sensés vulgariser la gestion du réseau électrique, l’électricité est toujours présentée comme une substance, qui se déplace dans des fils et des composants électriques. Ainsi un parle de « chemins de l’électricité », de « flux », d’« embouteillages » etc1. L’électricité serait donc une substance qu’il faut transporter sur de « longues distances » et « distribuer » aux consommateurs.

    Pourtant, le courant électrique présent sur le réseau électrique actuel est alternatif, et si l’on suit la métaphore substantialiste, le courant ne ferait qu’osciller en tout point du réseau, à une fréquence unique et constante (50 Hz en France, soit 50 oscillations par seconde). Le courant électrique alternatif ne se déplace donc pas d’un endroit à un autre du réseau : il se constitue plutôt comme une mise en relation généralisée et universelle des éléments matériels qui constituent le réseau, à une fréquence d’oscillation donnée. Cela explique que les centres de « dispatching », qui gèrent l’équilibre global du réseau électrique, surveillent que la fréquence du réseau reste proche du niveau standard (cf. Figures 3 et 4), une baisse de la fréquence signalant une consommation trop importante.

    (10) Voir par exemple le « Blog du transport de l’électricité » : http://www.audeladeslignes.com/aiguilleurs-electricite-reseau-regional-haute-tres-haute-tension-67

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    Le réseau électrique actuel

    Les niveaux de tensions HTB, HTA, BT

    Le réseau électrique actuel est divisé selon un schéma arborescent, des plus hautes tensions vers les plus faibles.

    Au niveau le plus élevé correspond le réseau de transport, géré en France par RTE (8 500 salariés). La gamme des tensions se nomme HTB, elle varie de 63 000 V à 400 000 V. 628 centrales de production sont connectées à cette partie du réseau.

    La partie « avale » du réseau est le réseau de distribution, géré en France par ERDF (36 000 salariés) pour l’essentiel, et pour 5% du réseau par 26 autres entreprises, dites ELD (entreprise locale de distribution). Entre le réseau de transport et le réseau de distribution se trouvent les postes sources, transformant le niveau de tension HTB en HTA (20 000 V, 15 000 V). Le courant HTA est ensuite transformé en basse tension, BT (400V1), par des postes de transformation pour alimenter quelque 35 millions de clients. Pour donner une idée, un poste HTA/BT peut alimenter une centaine de maisons individuelles.

    Il est important de bien distinguer le réseau de transport et le réseau de distribution car ils ne sont gérés de la même façon. La raison est que la production électrique est très fortement centralisée, avec un petit nombre d’unités de production qui alimente le réseau de transport. Cette différence est amenée à être remise en question avec le développement d’unités de production plus petites reliées au réseau de distribution. Dans l’optique d’une réappropriation du réseau électrique, c’est évidemment le réseau de distribution (en particulier BT) qui est le plus intéressant. Cependant, ce réseau dans son fonctionnement actuel est tout à fait dépendant du réseau de transport, ce qui oblige à l’étudier lui aussi.

    Les éléments du réseau

    Le réseau électrique est essentiellement constitué de transformateurs et d’organes de coupure, reliés par des lignes électriques, aériennes ou souterraines.

    Au niveau le plus local du réseau (réseau BT), les transformateurs HTA/BT sont enfermés dans des postes électriques de type divers (au pied d’un immeuble, dans un abri en parpaing, souterrain, fixé à un poteau…). Ils sont alimentés par le réseau HTA ou bien dans quelques rares cas par un producteur HTA, et transforment le courant HTA en courant BT, distribués aux consommateurs BT via plusieurs départs BT.

    Les organes de coupures fonctionnement comme des interrupteurs, ils permettent d’isoler manuellement ou automatiquement une portion du réseau. Certains d’entre eux sont télécommandables à distance, via un réseau telecom ou hertzien, par un centre de téléconduite (ou dispatching), ce qui permet donc de brancher ou débrancher certaines portions du réseau et leurs consommateurs. Les organes de coupures peuvent être dans des postes ou isolés sur le réseau.

    Les activités du gestionnaire du réseau

    Pour se représenter ce que fait un gestionnaire de réseau, on peut citer les différents types d’activité que l’on trouve chez ERDF :
    • L’exploitation du réseau : il s’agit du personnel intervenant physiquement sur le réseau pour son entretien.
    • Le développement du réseau : il s’agit de bureaux d’étude dessinant l’évolution du réseau (nouveaux postes, nouvelles lignes, enfouissement des réseaux aériens etc.) et du personnel supervisant ou réalisant les chantiers de construction.
    • Le raccordement du réseau : relation avec les clients dans leur raccordement physique au réseau électrique.
    • La conduite du réseau : il s’agit du personnel présent dans les centres de dispatching agissant à distance sur le réseau, via un système de télécommunication ouvrant ou fermant des interrupteurs.

    La conduite du réseau est intéressante à explorer. Bien que n’occupant qu’une minorité du personnel de l’entreprise, elle permet de comprendre le fonctionnement du réseau à travers sa fonction essentiel : la gestion de l’équilibre permanent entre production et consommation de l’électricité transitant sur le réseau.

    (11) Le courant électrique est triphasé, c’est-à-dire porté par 3 fils différents. En BT, 400V correspond à la tension composée efficace (tension entre deux fils), ce qui correspond à 230V =400*racine(3) de tension simple efficace (tension entre le fil de phase et le neutre, celle utilisée par le consommateur BT, c’est-à-dire nous).

    __________________________________________

    La gestion de l’équilibre production-consommation

    Avant d’entrer dans le descriptif des techniques de gestion de l’équilibre entre consommateurs et producteurs électriques du réseau, imaginons une installation autonome sans réseau, réunissant à portée de main la production d’énergie électrique et l’outillage électrique à alimenter avec cette production. Si je veux faire fonctionner un appareil électrique (mon lave-linge), je ne vais pas me contenter d’appuyer sur le bouton "On", mais je vais d’abord vérifier si la puissance et une autonomie électrique suffisante sont disponibles. C’est précisément en réalisant cette opération "sur un coin de table", celle consistant à m’assurer que j’ai les moyens électriques des mes ambitions du moment, que je me passe du réseau électrique. Le réseau électrique n’est rien d’autre qu’une infrastructure géante à qui je délègue ces opérations.

    Les automatismes de protection

    L’équilibre du réseau est appréhendé au travers de deux paramètres électriques : fréquence et tension du courant électrique. La fréquence est unique dans tout le réseau et doit rester autour de 50Hz1. La tension elle aussi doit être fixe (400V en BT). Si le courant électrique s’écarte de la fréquence et de la tension prévus, cela endommage ou réduit la durée de vie tous nos appareils électriques dont le fonctionnement présuppose que ces niveaux prévus sont respectés2. C’est pourquoi le réseau électrique comporte de nombreux automatiques détectant les écarts, et déconnectant producteurs et consommateurs à partir de certains seuils. Ces systèmes de délestage automatiques, indispensables pour protéger les appareils, sont aussi responsables de réactions en chaînes qui peuvent se propager sur l’ensemble du réseau, très rapidement3 et de manière parfois innatendue.

    Les automatismes de réglage

    A tout moment, nous dit-on, la quantité d’électricité consommées doit être égale à la quantité produites. Et cela parce que l’électricité "ne se stocke pas". On nous dit aussi que, du fait de cette absence de stockage, c’est l’interconnexion généralisée qui permet l’équilibre global entre consommation et production, puisque les variations de chaque unité (production ou consommation) sont noyées dans la masse, compenser par l’action de toutes les autres. Le réseau est alors vu comme la mutualisation rationnelle des moyens de production, se soutenant les uns les autres en cas d’incidents.

    Remarquons que même avec le stockage d’énergie, cette contrainte de l’équilibre demeure. Quant à l’interconnexion généralisée, elle ne résout pas vraiment le problème de l’équilibre entre consommation et production. Par ailleurs, la structure du réseau est largement figée. Par structure, il faut entendre la topologie (les liens électriques entre les différents éléments) et les caractéristiques électriques (comme la quantité maximum d’électricité qui peut transiter dans telle lignes) qui sont autant de contraintes matérielles fixées au moment de la construction du réseau.

    En fait, la plupart des éléments de l’équilibre sont donnés dès le départ, et choisis par les ingénieurs à partir des hypothèses qu’ils peuvent faire sur la consommation d’une part, la production d’autre part. Cette planification est cruciale pour l’équilibre du réseau. Au jour le jour, la gestion de l’équilibre-production ne peut se faire qu’à partir d’un nombre relativement restreints de paramètres : activation des réserves de production dans certaines centrales et ouverture d’interrupteurs pour déconnecter les consommateurs.

    Sur le réseau de transport

    Le réseau électrique est principalement alimenté par de gros centres de production connectés au réseau de transport4. Dès lors, le réglage de la fréquence et de la tension est principalement assuré par ces centrales de production.
    Une partie du réglage est automatique est réalisé au niveau même de ces producteurs (réglages primaire et secondaire). Toute variation de vitesse de rotation de l’alternateur de la centrale provoque la même variation de la fréquence du courant électrique du réseau connecté à la centrale. Ainsi le régime (vitesse de rotation) de l’alternateur est détecté et régulé par un mécanisme modifiant la puissance débitée, par exemple en agissant sur l’ouverture de la vanne dans le cas d’une centrale hydraulique.

    Si ces automatismes de suffisent pas à régler la fréquence, il faudra l’ajuster « manuellement » en agissant plus directement sur les centrales. Par ailleurs, la planification de l’équilibre production-consommation est réalisée par le gestionnaire du réseau de transport.

    Le réglage de la tension a lieu aussi plus localement, au niveau des transformateurs. Dans les postes sources HTB/HTA, interfaces entre le réseau de distribution et le réseau de transport, les transformateurs sont équipés de « régleur en charge », qui est un automatisme ajoutant ou supprimant des spires sur les enroulements du transformateur, de façon à compenser les petites variations de tensions sur le réseau autour d’une valeur fixée (la consigne). Mais au-delà de ce réglage, la valeur de la consigne étant fixée, c’est bien le réseau de transport qui gouverne l’équilibre du réseau HTA.

    Sur le réseau de distribution

    La puissance du transformateur est choisie en fonction des puissances appelées (i.e. consommées) par le réseau qu’il alimente.
    Pour le réseau BT, on peut dire que les possibilités d’ajustements en temps réel entre la consommation et la production sont inexistantes : dans les postes HTA/BT, les transformateurs sont réglés manuellement et hors tension5, pour délivrer tel niveau de tension. C’est dire si le réseau BT est dépendant du réseau amont à l’heure actuelle.

    (12) La fréquence du réseau européen est lisible en temps réel sur le site de l’ENTSO-E (European network of transmission system operator for electricity) : https://www.entsoe.eu/system-operations/the-frequency
    (13) La notion d’équilibre entre consommation et production n’a pas de sens hors de de l’existence de telles normes de fonctionnement des appareils électriques. Sur un plan strictement physique, production et consommation s’équilibrent de toute façon. La nature de la norme est que c’est l’appareil le plus contraignant qui impose tel seuil. Dans la perspective d’une déconnexion ou d’une relation plus lâche au réseau, il faudrait donc préciser ce qui, par delà les normes, relève effectivement d’un risque pour tel ou tel type d’appareil.
    (14) "(...) compte tenu de l’inertie mécanique relativement faible de certains composants des systèmes électriques (groupes de production et moteurs) et de la grande vitesse de propagation des phénomènes, les réseaux THT créent un couplage dynamique très fort entre les moyens de production, d’une part, et les charges (consommation), d’autre part. Du fait des interconnexions internationales, une perturbation importante en Europe du Nord peut être ressentie quelques secondes plus tard en Europe du Sud.", G. Testud, P. Bornad, M. Pavart, Réseau d’interconnexion et de transport : fonctionnement, 2005, Ed. de l’Ingénieur.
    (15) En 2004 en France, 95% de la production d’électricité est injectée sur le réseau de transport. Source : JL Fraisse, La production décentralisée raccordée au réseau public de distribution, présentation 02/12/2004.
    (16) Par la prise à vide transformateur.

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    Le réseau et la marchandise

    Réseau et dynamique capitaliste

    Comme la gestion de l’équilibre électrique est réalisé au niveau global et que l’électricité est une marchandise, le système tend à s’étendre du moment que le client paie l’électricité qu’il consomme. La gestion de l’équilibre consiste à toujours fournir l’électricité qui est consommée. Le « métier » d’un gestionnaire de réseau est de s’adapter aux nouveaux usages de l’électricité, et plus exactement de savoir faire payer suffisamment ces usages pour délivrer un service capable de les satisfaire. Chaque extension du domaine des usages (par exemple, les véhicules électriques) est l’occasion d’une mobilisation d’une ingénierie qui doit répondre à ces « besoins », avec les proclamations habituelles en forme de « défis » qui vont la joie des nouveaux projets.

    On reconnait dans ce mouvement la structure de la forme marchande dans sa dynamique à deux faces :
    • Une face abstraite qui représente la dimension permanente d’un ressort qui s’apparente à un automatisme : ici, acheminer de l’énergie du moment qu’elle soit payée
    • Une face concrète constituée par les activités humaines répondant au coup par coup aux contraintes imposées par le pôle abstrait de la dynamique : ici, construire et organiser une gigantesque infrastructure technique imparfaitement résumée par une métaphore, « le réseau ».

    Impact de la production décentralisée sur le réseau

    La production décentralisée sollicite la gestion du réseau de distribution sur un domaine qu’il n’a pas l’habitude (ni les moyens techniques) de gérer : la gestion de l’équilibre du réseau à travers le réglage de la fréquence et de la tension. La difficulté réside moins dans le caractère décentralisée de la production que de son caractère intermittent, du fait de l’origine des énergies primaires : vent, soleil. Dans un premier temps la présence d’une production décentralisée oblige à revoir le genre d’étude de raccordement que l’on faisait auparavant (et ce que l’on appelle le « plan de tension » c’est-à-dire les règles que l’on se donne pour assurer la tension constante 400 V à délivrer sur le réseau BT). Dans un deuxième temps, il se pose un problème de conduite dans la mesure où la production électrique en un point donné n’est plus constante.

    Malgré l’éventail des solutions possibles, on s’oriente néanmoins vers une complexification croissante du réseau électrique « local », l’installation de nouveaux matériels en nombre gigantesque (des millions de nouveaux compteurs et concentrateurs). Une nouvelle étape dans l’informatisation de cette gestion s’amorce ainsi (smart grid), à la grande satisfaction des acteurs économiques du domaine. Le qualificatif d’« intelligent » masque le fait que l’on déjà répondu à une question avant même de l’avoir posée : comment gérer l’équilibre du réseau ? Les « smart grid » sont en fait la réponse toute faite à cette question en continuité avec les exigences de la dynamique marchande : produire un environnement tel que l’électricité peut demeurer une marchandise, en dépit de toutes les complications que cela oblige à générer. Loin de remettre en cause la forme marchande de l’énergie, les motifs écologiques de la production décentralisée viennent alimenter un nouvel espace marchand à construire. Un des éléments techniques essentiels dans cette construction est le compteur communicant (aussi appelée « compteur intelligent », en France le fameux « Linky » « proposé » par ERDF).

    Les compteurs intelligents : le rationnement piloté à distance

    Une expérimentation en Bretagne peut aider à comprendre à quoi serviront les nouveaux compteurs (Linky). La Bretagne produit moins de 10% de l’électricité qu’elle consomme17 et un des enjeux du gestionnaire de réseau est de « sécuriser » l’approvisionnement en électricité, c’est-à-dire de limiter les coupures et les désagréments ressentis par les consommateurs finaux. L’expérimentation a lieu sur les deux îles Houat et Hoedic, alimentées par un unique câble de 20 kV. Les consommateurs sont équipés des compteurs commandés par l’agence de conduite de Rennes, via des concentrateurs situés dans chaque poste HTA/BT alimentant les consommateurs. L’agence a la capacité de réduire la charge électrique (c’est-à-dire l’électricité consommée) de façon répartie, de façon à ce que chaque consommateur ait un minimum d’électricité disponible, au lieu de procéder aux délestages habituels fonctionnant en mode « tout ou rien » (on déconnecte une grappe de consommateurs le temps que la production ne revienne à niveau qui permet de les réalimenter). L’agence de conduite agit également de façon coordonnée sur un groupe électrogène situé sur l’île et sur un ensemble de sites de productions photovoltaïques.

    (17) On peut dire qu’une des raisons principales est que le projet du site nucléaire de Plogoff est le seul que le mouvement anti-nucléaire a réussi à faire échouer.

    #réseau_électrique #critique_du_capitalisme #postone

  • « L’arnaque des éoliennes » : témoignage d’une agricultrice bio d’Auvergne Kairos
    https://www.kairospresse.be/larnaque-des-eoliennes-temoignage-dune-agricultrice-bio-dauvergne


    L’énergie éolienne contemporaine a pour caractéristique principale de cristalliser la fracture qui opposent les tenants du capitalisme vert et ceux d’une écologie radicale. Et, de fait, ce que l’on nomme « l’éolien industriel » revêt des intentions souvent bien éloignées des préoccupations environnementales. Les conditions de mise en place de la filière sont décriées par de nombreux militants écologistes mais, aussi et surtout, par des ruraux qui dénoncent l’industrialisation de la campagne.

    Cette dernière s’opère selon une logique capitaliste croissanciste, financière, technophile et transnationale qui n’a rien de neuve ; la production de l’éolien industriel se basant sur des usines en Chine et des constructeurs (les turbiniers(1)) en Allemagne ou au Danemark, le tout enrobé dans « la plus pure tradition financière(2) ». En témoigne le cas de l’entreprise Théolia, rebaptisée Futuren et rachetée par EDF en 2017, qui s’est faite connaître « par ses magouilles boursières et les endettements à répétition sur le dos de ses petits actionnaires(3) » et ses attaques judiciaires(4) contre l’opposition à l’éolien industriel. A vrai dire, l’implantation de l’industrie éolienne dans les campagnes se fait très souvent de manière brutale et corrompue. A cet égard, le Service central de Prévention de la Corruption s’inquiète, depuis près de 10 ans maintenant(5), des prises illégales d’intérêts, entre les élus et les multinationales des énergies renouvelables qui les courtisent(6), qui émaillent l’installation de centrales éoliennes.

    Les grands industriels qui composent le secteur ont, pendant longtemps, profité de subventions publiques très incitatives à l’implantation. Aujourd’hui, les directives européennes s’attaquent progressivement aux tarifs réglementés et le marché de l’éolien industriel se concentre toujours plus ; entraînant, pour le consommateur, une hausse des factures et une course à la rentabilité. Les grands groupes qui dominent le marché ont alors les moyens de financer leurs campagnes de greenwashing en faveur de « la transition énergétique » et ainsi d’occulter l’aberration sociale, économique et environnementale que constituent les chaînes d’extraction de métaux rares dans les mines d’Afrique ou de Chine. Elle s’emploient également à masquer le coût écologique impliqué par chaque socle de béton nécessaire à l’érection d’un mât : soit environ 1.500 tonnes pour une éolienne et 1 million de tonnes par an pour l’ensemble de la filière(7). On pourrait aussi parler des composites (mélange de résines et de fibres de verre) nécessaires pour les pales et dont le recyclage est difficile(8).

    Concrètement, la seule perspective de ces « nouvelles technologies » réside dans le passage à l’« écotechnocratie » ; synonyme de la dépendance des sociétés à des ensembles techniques exclusifs, démesurés et centralisés qui participe au renouvellement de la mystification du phénomène technicien. L’homme n’a pas plus la compréhension ni le contrôle réfléchi de ses moyens techniques d’interaction avec le monde naturel lorsque l’énergie qu’il utilise lui provient d’une centrale solaire thermodynamique géante ou d’une centrale électrique thermique classique.

    De plus, les énergies solaires, éoliennes et hydrauliques ne parviendront jamais à fournir aux sociétés les quantités massives de matières premières et d’énergie qu’exigent des populations extrêmement concentrées et une industrie hyper-centralisée. A l’inverse, l’emploi conjugué des différentes technologies à l’échelle locale pourrait largement suffire aux besoins de petites collectivités. En ce sens, malgré les critiques caricaturales adressées aux militants anti-éolien, ces derniers ont le mérite de politiser la question de l’énergie, de sa production à sa consommation. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’éolienne miniature(9), relativement facile à faire et à réparer n’est pas (assez) diffusée. Elle, mais aussi les Low-tech, l’agroécologie, les constructions autonomes, permettraient aux citoyens d’une communauté locale de devenir les producteurs et les consommateurs autonomes de leur énergie.

    Témoignage
    J’ai 35 ans, je suis agricultrice bio en Auvergne. Il y a deux ans, j’ai été contactée par une entreprise privée qui avait pour projet d’installer un parc d’éoliennes dans ma commune. Je l’ai reçue avec joie ! J’avais hâte de participer à un projet écologiste.

    – Première surprise : je m’attendais à rencontrer un représentant de l’État, ou de la préfecture pour ce genre de projet (l’énergie est, il me semble, le bien de tous et nous sommes tous concernés). En fait, il n’en était rien ; c’était bien une entreprise privée, financée par des fonds de pensions étrangers, qui était chargée du projet. Un peu bizarre mais, après m’être renseignée, je me suis aperçue que tous les projets étaient tenus par des sociétés privées qui prospectent un peu partout en France pour chercher des terrains où placer des éoliennes. Je pensais donc que cette société voulait m’acheter un bout de terrain, un peu comme un promoteur immobilier « du vert ».

    – Deuxième surprise : la société envisageait effectivement d’implanter une éolienne chez moi, mais elle ne voulait « surtout pas » me déposséder de mes terres. Elle voulait seulement louer le terrain. Et cela, pour une somme absolument mirobolante : 30.000 euros par an pour deux éoliennes implantées. Mes revenus actuels sont de 1.500 euros par mois, pensez-donc, 30.000 euros net par an et pendant 20 ans ! Pendant 20 ans… 30.000 euros qui tombent tous les ans et je participe à l’écologie nationale. Un rêve !

    La société a insisté pour que je signe « rapidement », car d’autres agriculteurs pouvaient être aussi intéressés. A 30.000 euros par an, je n’en doutais pas une seconde. Mais… je suis auvergnate, et par nature méfiante, « ils veulent payer 75 fois le prix de la terre sans la posséder ? Ici ? Là où nos terres ne valent pas grand-chose ? Il y a un loup quelque part ». Alors j’ai cherché le loup. Et je l’ai trouvé en demandant un nouveau rendez-vous avec la société. Je leur ai demandé un contrat du bail. Et j’ai lu toutes les petites lignes. Et voici la question que je leur ai posée : au bout de 20 ans, que se passe-t-il ? Une réponse très floue : « (.…) On ne sera plus là, car on revend nos implantations à des entreprises étrangères (chinoises notamment). Mais, comme la loi nous demande de prévoir le démantèlement de l’éolienne, nous vous provisionnons 50.000 euros pour vos deux éoliennes. »
Parce que, bien entendu, au bout de 20 ans, une éolienne, elle est en fin de course, foutue, et il est stipulé de la démonter.

    Ah bon ? Alors j’ai fait venir plusieurs entreprises spécialisées dans le démantèlement des éoliennes. Résultat : devis pour une éolienne (hauteur : 80 mètres), le coût minimum est de 450.000 euros par éolienne, à charge du propriétaire du terrain. Et s’il ne peut pas payer ? Comme il s’agit d’une éolienne industrielle, l’État se retourne contre le propriétaire, puis contre la commune. Je fais un rapide calcul : le projet d’ensemble de ma commune de 200 habitants comprend 7 éoliennes, soit 450 000 x 7 = 3.150.000 de dette pour la commune. C’est la faillite pour tous !

    Ensuite, je me suis demandé pourquoi cette société voulait implanter des éoliennes dans un endroit où il y a si peu de vent. Réponse : « En effet, il n’y a pas assez de vent, mais nous allons construire des éoliennes beaucoup plus hautes… de 80 mètres de haut ». Fort bien. Pour des éoliennes qui ne tourneront que 25 % du temps, ce n’est pas très rentable.

    Mais, comment se fait-il que des fonds de pension s’intéressent tant à l’éolien en France ?

    Tout simple ! En France, une loi exige que l’énergie verte des éoliennes soit achetée en priorité deux fois le prix des autres énergies (l’hydraulique, qui est pourtant totalement vert, n’a pas ce privilège !). Donc, c’est intéressant pour les investisseurs étrangers, sans doute en pleine complicité avec notre gouvernement car, qui paye cette différence ? … C’EST NOUS ! Regardez bien votre facture EDF, il y a une petite ligne qui indique que nous « participons au développement de l’énergie verte ». En fait, nous finançons des actionnaires étrangers.

    Ah oui ! Je ne vous ai pas tout dit ! Cette énergie est essentiellement destinée à être exportée.
Ça, les actionnaires s’en fichent totalement. Moi pas ! Le développement de l’éolien en France va coûter 75 milliards d’euros financés par nous-mêmes pour détruire nos paysages, notre tourisme, la valeur de nos biens immobiliers et nos parcelles cultivables. Au lieu de ça, avec cet argent, l’État pourrait redistribuer à chaque français une part pour isoler dignement son logement. Mais ça, ça ne rapporterait rien aux actionnaires.

    Faites circuler, et réfléchissez.

    Sous couvert de « VERT », on nous prend pour des…

    M‑T. 


    Notes et références

    1. Les turbiniers les plus importants en France sont les Allemands de Senvion, Nordex et Enercon et les Danois de Vestas. Voir Souchay, Grégoire. « L’économie de l’éolien, de plus en plus concentrée, n’est pas alternative », Reporterre, 29 novembre 2017. https://reporterre.net/L‑economie-de-l-eolien-de-plus-en-plus-concentree-n-est-pas-alternative


    2. Souchay, Grégoire. « L’éolien signe la fracture entre deux visions de l’écologie », Reporterre, 27 novembre 2019. https://reporterre.net/L‑eolien-signe-la-fracture-entre-deux-visions-de-l-ecologie


    3. Vidalou, Jean-Baptiste. « L’éolien industriel, faussement écolo mais vraiment répressif », Reporterre, 2 février 2018. https://reporterre.net/L‑eolien-industriel-faussement-ecolo-mais-vraiment-repressif


    4. Ce genre d’entreprise emploie, notamment, des cabinets d’avocats dont la spécialité est de simplifier et d’accélérer les procédures d’implantation de l’éolien industriel. Voir Ibid.


    5. https://reporterre.net/Le-marche-de-l-eolien-en-France

    6. Desfhiles, Philippe. « Le marché de l’éolien en France est susceptible de corruption », Reporterre, 10 septembre 2014. https://reporterre.net/Le-marche-de-l-eolien-en-France

    7. Souchay, Grégoire. « Quel est l’impact des éoliennes sur l’environnement ? Le vrai, le faux », Reporterre, 30 novembre 2019.https://reporterre.net/Quel-est-l-impact-des-eoliennes-sur-l-environnement-Le-vrai-le-faux

    8. Ibid.

    9. Plassard, Thomas. « Pourquoi parle-t-on toujours des grosses éoliennes et jamais des petites ? », Reporterre, 22 septembre 2014. https://reporterre.net/Pourquoi-parle-t-on-toujours-des

     #énergie #éoliennes #électricité #éoliennes_industrielles #énergie_éolienne #éolien #environnement #écologie #éolienne #énergie_renouvelable #france

  • Bosnia Erzegovina, continua la battaglia in difesa dei fiumi
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Bosnia-Erzegovina-continua-la-battaglia-in-difesa-dei-fiumi-219035

    Sono oltre cento le piccole centrali idroelettriche costruite finora in Bosnia Erzegovina e ne sono in programma altre 350. Numerosi gli attivisti e i cittadini che lottano per difendere il territorio in cui vivono. A fine giugno il Parlamento della FBiH dovrebbe esaminare una proposta di legge che impedisce la costruzione di nuove centrali

  • La privatisation de l’#électricité nuit gravement à votre facture
    https://energie-publique.fr

    Les salariés et leurs représentants des CSEC d’EDF et Enedis vous alertent sur le lien entre l’augmentation des prix de l’électricité et la #privatisation du secteur de l’#énergie.

    La baisse générale des prix promise par l’ouverture à la concurrence n’a jamais eu lieu. A l’inverse, elle a fait place à un mouvement massif de hausse tarifaire.

    Entre 2006 et 2020, les tarifs de l’électricité ont augmenté de 60%.

    • #Maradia_Tsaava : #Water_Has_No_Borders

      Since the end of the civil war in the early 1990s, the region of Abkhazia has been acting independently of Georgia. This has turned a massive dam into a border. But the hydroelectric power station also connects the two political entities: Because over a distance of fifteen kilometres the water flows freely, underground, from one side to the other. When a young journalist gets stranded here, stories of division emerge.

      On the way back from a reportage trip to the dam, director Maradia and her cameraman’s car breaks down. Ika takes care of them. For decades, the joyous engineer has worked – in cooperation with his colleagues on the Abkhazian territory – on the maintenance of the plant. Maradia, representative of a whole generation of Georgians who know this place of longing on the Black Sea only from stories, becomes curious. But while the workers take the bus across the border every morning, the film crew is thwarted by bureaucracy. Time and again they are denied passage. This turns out to be fortunate for the film, because waiting for the permission, in the cafeteria of the dam, in driving around the river, the stories of people emerge whose lives are shaped by the secession. They talk of legal and clandestine border crossings, weddings and funerals and of life in the here and there. (Written by Marie Kloos, taken from the website of DOKLeipzig).

      http://www.filmkommentaren.dk/blog/blogpost/4972
      #barrages_hydroélectriques #électricité #Géorgie #Abkhazie #eau #barrage_hydroélectrique #Mer_Noire #frontières
      #film #film_documentaire #documentaire
      ping @visionscarto

  • Jean-Marc Lévy-Leblond, Les lumières et les ombres de la science, 2010 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/04/21/levy-leblond-lumieres

    De façon générale, les conditions de vie, tant domestiques que sociales, sont bien plus proches au XVIIIe siècle de ce qu’elles étaient dans l’Antiquité que de ce qu’elles seront au XXe siècle, et ce, dans tous les domaines – éclairage, hygiène, transports, nourriture, etc. Aussi n’est-il guère surprenant que les hommes des Lumières soient nettement plus réservés quant au progrès technique et surtout quant à son lien avec le progrès scientifique que ne l’étaient les protagonistes de la révolution scientifique au siècle précédent.

    […]

    Ce n’est qu’à l’extrême fin du siècle des Lumières, une fois celles-ci bien passées de mode, que la science va rattraper puis commencer à guider les techniques, avec, par exemple, la nouvelle chimie de Lavoisier, Priestley, etc., qui fécondera rapidement l’industrie des colorants, des engrais et des explosifs. Et c’est à ce moment d’ailleurs – celui de la Révolution française très précisément, lorsque la bourgeoisie industrieuse s’empare du pouvoir – que commencera à être réaffirmée avec force la vocation appliquée des sciences.

    […]

    Réalise-t-on assez qu’il y a moins de deux siècles encore, seules nous éclairaient (mal !) des flammes ? Et que nous étions entourés d’obscurités peuplées d’ombres, mobiles et instables, projetées sur les murs et dans les rues ? La littérature, celle de l’époque, ou celle d’aujourd’hui quand elle rend compte de ce passé, en témoigne éloquemment.

    De la caverne de Platon aux histoires de fantômes, ces revenants du royaume des ombres errantes, une part essentielle de notre culture reflète encore ce temps désormais achevé. C’est donc tout récemment que la lumière a été véritablement domestiquée. Car l’électricité a tout changé : plus de flammes, dangereuses, voraces et vacillantes, mais des sources lumineuses stables, alimentées en permanence par un réseau général, et commandées à distance – et des ombres fixes, ou absentes. Dans son Éloge de l’ombre, Tanizaki montre la commotion qu’a représenté l’éclairage électrique pour la culture japonaise, où les espaces d’habitation sont structurés par de subtils et graduels passages de la lumière du jour à la pénombre

    […]

    Crue et brute, la lumière électrique est bien celle du XXe siècle, cruel et brutal.

    #Lumières #encyclopédie #D'Alembert #connaissances #Science #curiosité #technologie #électricité #lampe

  • Un journaliste polonais démissionne du journal qui a rejeté le terme « néo-nazi » Cnaan Liphshiz - Time of Israel

    "Si nous ne pouvons pas nous mettre d’accord sur l’essentiel, nous devrons nous séparer", dit-il à propos de la décision sur le bataillon Azov

    JTA — L’un des journalistes les plus éminents de Pologne, Konstanty Gebert, a déclaré qu’il démissionne – de ce que beaucoup considèrent comme le journal officiel du pays – après avoir exigé qu’il qualifie le controversé bataillon ukrainien Azov d’ « extrême droite » au lieu de « néo- nazi ».

    La milice Azov, un petit sous-ensemble de quelques milliers de soldats au sein de l’armée ukrainienne, arbore souvent des symbole nazis sur ses vêtements et ses drapeaux.


    Gebert, qui est juif, a annoncé sa démission jeudi dans sa chronique hebdomadaire, « The Weather Forecast », qu’il a écrite pendant de nombreuses années et publiée dans les colonnes de la Gazeta Wyborca, un quotidien polonais qui défend des positions libérales et de centre-gauche.

    JTA — L’un des journalistes les plus éminents de Pologne, Konstanty Gebert, a déclaré qu’il démissionne – de ce que beaucoup considèrent comme le journal officiel du pays – après avoir exigé qu’il qualifie le controversé bataillon ukrainien Azov d’ « extrême droite » au lieu de « néo- nazi ». . . . . . .

    La suite : https://fr.timesofisrael.com/un-journaliste-polonais-demissionne-du-journal-qui-a-rejete-le-ter

    #pologne #nazisme #azof

  • mckinsey en-marche, la France déglinguée - Les Bons Calculs Economiques
    https://www.campuslille.com/index.php/entry/mckinsey-en-marche-la-france-deglinguee-les-bons-calculs-economiques

    Les mensonges d’Emmanuel Macron sur le bilan de son quinquennat. 5 années de déglingue économique, en France. Le bourrage de crâne sur l’évolution de notre monde capitaliste, et notamment la question de la Russie.

    https://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/BCE220406.mp3

    Criminalité : Il se fait voler sa montre à 350.000 euros.
    Inflation : Les pommes de terre deviennent trop chères à cuire en Angleterre.
    Topo sur les mesures contre la Russie - Inflation - gaz - nucléaire
    L’actionnaire d’abord.
    Les mensonges en continu d’émmanuel macron.
    mcKinsey, qui sont les véritables clients ?
    Wasquehal : Les vieux.
    Auchan, ma vie avec les consultants. Témoignage. (Harcèlement, violence)
    Topo sur les élections.
    Le PCF et les jours heureux de Damart https://www.damart.fr/jours-heureux
    A propos de l’apprentissage.
    Les sociétés du cac40, leur évolution.

    https://www.youtube.com/watch?v=JJp29XWE5Tg

  • #Vomir #Canada : D’ici 2028, les vaches laitières devraient pouvoir mettre bas sans être enchaînées Julie Vaillancourt - Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1871152/vaches-laitieres-enchainees-agriculture

    Au Canada, la majorité des vaches laitières sont élevées en stabulation entravée, ce qui implique qu’elles mettent souvent bas, enchaînées, dans des stalles trop petites pour elles. Ça pourrait changer : les experts recommandent maintenant de leur donner plus de liberté de mouvement pour améliorer leur bien-être.


    Il manque d’espace dans les stalles régulières pour que les vaches mettent bas à leur aise. Photo : Radio-Canada

    La scène est désolante aux yeux du profane : une vache, la chaîne au cou, qui met bas dans sa stalle, souvent trop petite pour lui permettre de se mouvoir avec agilité. L’animal tente de se retourner pour voir son veau, mais son carcan métallique l’entrave partiellement ; le producteur laitier doit apporter le nouveau-né en face de sa mangeoire pour que la vache puisse enfin le lécher.

    Une action plus fréquente au Québec qu’ailleurs au Canada, car c’est dans la province qu’on retrouve le plus de fermes en stabulation entravée, un système où chaque vache garde toute sa vie une place fixe dans l’étable, enchaînée à une barre d’attache.


    Un des principes les plus importants, pour le vétérinaire Edwin Quigley, est que les vaches doivent faire le plus possible d’exercice. Photo : Radio-Canada

    Pour le vétérinaire Edwin Quigley, qui pratique dans la région de Chaudière-Appalaches, le fait que 72 % des vaches de la province vivent ainsi (contrairement à la moyenne canadienne de 44 %) est consternant. “Des vaches attachées dans un espace de quatre pieds par six à l’année longue et qui ne changent pas de place, il manque quelque chose.”

    Ce “quelque chose”, c’est la liberté de mouvement, beaucoup plus présente en stabulation libre, une façon d’élever les bovins laitiers dans des espaces à aire ouverte. Avec ce modèle, les vaches disposent de logettes individuelles où elles vont manger ou se reposer à leur guise, sans jamais être immobilisées de force.

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en stabulation entravée, la prévalence de blessures aux jarrets chez l’animal est de 56 % comparativement à 47 % en stabulation libre, de 43 % pour les blessures aux genoux comparativement à 24 % en stabulation libre.

    Conséquence, entre autres, d’une surface de couchage souvent trop abrasive en comparaison avec la litière de plus de 15 centimètres d’épaisseur qu’on retrouve régulièrement dans les étables en stabulation libre.

    Quant aux 33 % de blessures au cou en stabulation entravée, elles trouvent évidemment leur source dans le port constant de la chaîne.


    Au Canada, les vaches qui passent leur vie dans des stalles entravées ont plus de blessures qu’avec d’autres systèmes d’élevage. Photo : Radio-Canada

    Le “Code de pratique pour le soin et la manipulation des bovins laitiers”, un outil de référence à l’intention des producteurs laitiers canadiens, est actuellement en révision, puisque la dernière mouture date de 2009.

    Nous avons obtenu la version préliminaire du nouveau code, dont l’élaboration sera terminée d’ici la fin de l’année. Elle propose dorénavant de loger les vaches laitières au pâturage ou en stabulation libre afin qu’elles aient la possibilité de se mouvoir davantage. Quant au vêlage, les producteurs devraient obligatoirement permettre aux vaches de mettre bas en stabulation libre d’ici 2028, s’il n’en tient qu’aux experts canadiens qui se penchent présentement sur la question.

    https://fr.scribd.com/document/566235947/Code-de-pratique-pour-le-soin-et-la-manipulation-des-bovins-laitiers#down

    Ce serait la moindre des choses aux yeux d’Edwin Quigley, qui supervise présentement l’agrandissement de l’étable d’un de ses clients, Dave Kelly, un producteur laitier de Saint-Nazaire-de-Dorchester, dans la région de Chaudière-Appalaches.


    Dave Kelly, producteur laitier, veut améliorer le bien-être de ses vaches et collabore avec son vétérinaire pour changer les choses. Photo : Radio-Canada

    M. Kelly tente d’améliorer le bien-être de ses vaches à la mesure de ses moyens. “Il y a des gens qui pensent qu’on utilise les vaches comme des machines, moi, je ne suis pas d’accord avec ça, mais il faut qu’elles soient bien dans ce qu’elles ont à faire, c’est important.”

    Au programme chez lui, des travaux de construction pour bâtir une section où ses vaches pourront mettre bas en stabulation libre : un enclos de groupe où les vaches auront le loisir de bouger à leur guise pendant le vêlage sans être gênées par l’étroitesse de leurs stalles ou, pire encore, leurs chaînes.


    En stabulation, la litière disposée sur le sol rend la surface plus confortable et aide à éviter l’abrasion. Photo : Radio-Canada

    Un virage pris par de plus en plus de producteurs laitiers du Québec qui, massivement, convertissent leurs troupeaux à l’élevage en stabulation libre pour l’ensemble de leurs opérations, et non uniquement le vêlage. “On fait du rattrapage, soutient Daniel Gobeil, président des Producteurs de lait du Québec.”

    “Des vaches attachées toute leur vie, on tend à éliminer ces pratiques-là. On est à la croisée des chemins en termes de bien-être animal”, conclut-il.

    #chaînes #beurk #boycott #alimentation #sirop_d'érable #assiette #malbouffe #agriculture #élevage #élevage #alimentation #vaches #viande #agrobusiness #lait #agro-industrie #quelle_agriculture_pour_demain_ #violence #torture #capitalisme

    • Monsieur trudeau, vous êtes une honte pour la démocratie ! Veuillez nous épargner votre présence Christine Anderson, députée européenne (Allemande) au Parlement européen

      Après parlé avec des parlementaires européens lors de sa visite officielle de deux jours à Bruxelles, la parole a été donnée à la députée allemande Christine Anderson qui a interpellé le Premier ministre canadien, disant qu’il ne devrait pas pouvoir s’exprimer au Parlement européen.

      Anderson a accusé Trudeau d’admirer ouvertement la dictature de base chinoise et a appelé le Premier ministre pour avoir piétiné “les droits fondamentaux en persécutant et en criminalisant ses propres citoyens en tant terroristes simplement parce qu’ils osent s’opposer à son concept pervers de démocratie”.

      le Canada est passé du statut de symbole du monde moderne à celui de « symbole de la violation des droits civils » sous la « chaussure semi-libérale » de Trudeau.

      Elle a terminé son discours en disant à Trudeau qu’il était « une honte pour toute démocratie. Veuillez nous épargner votre présence.
      https://www.youtube.com/watch?v=vtnfcVAZB6I


      Le député croate Mislav Kolakusic a également dénoncé Trudeau pour avoir violé les droits civils des Canadiens qui ont participé aux manifestations du « Freedom Convoy ». Lors de son propre discours cinglant devant ses collègues parlementaires européens, Kolakusic a déclaré à Trudeau que ses actions en promulguant la loi sur les urgences étaient « une dictature de la pire espèce ».
      Trudeau s’est assis et a écouté Kolakusic informer le premier ministre que de nombreux Européens l’ont vu « piétiner des femmes avec des chevaux » et bloquer « les comptes bancaires de parents célibataires ».
      L’eurodéputé roumain Christian Terhes a également refusé d’assister au discours de Trudeau aux autres membres de l’UE.

      Source :
      https://thecanadian.news/vous-etes-une-honte-un-depute-allemand-interpelle-trudeau-en-face-lors
      https://twitter.com/lemairejeancha2/status/1507033759278940161
      https://vk.com/wall551774088_43985?z=video640533946_456239116%2Fa7ea5429d710b84557%2Fpl_post_55

      NDR Cette députée allemande est de droite, mais la vérité ne fait pas de politique.

       #canada #justin_trudeau #trudeau la #violence #contrôle_social #police #dictature #violences_policières #violence_policière #répression #violence #maintien_de_l'ordre #brutalité_policière #manifestation #violences_policieres

    • Salaire mirobolant et logement de fonction : le train de vie princier du directeur du Fresnoy à Tourcoing Pierre Leibovici
      https://www.mediacites.fr/lu-pour-vous/lille/2022/03/24/salaire-mirobolant-et-logement-de-fonction-le-train-de-vie-princier-du-di

      Les angles morts, Quelques obscurcissements, Prolongations… Le titre de ces romans signés Alain Fleischer était-il prémonitoire ? Il résonne en tout cas avec le rapport publié, vendredi 18 mars, par la Chambre régionale des comptes des Hauts-de-France sur l’association Le Fresnoy — Studio national des arts contemporains, dont il est le directeur.


      Ouvert au public en 1997, l’imposant bâtiment du Fresnoy, situé dans le quartier du Blanc Seau à Tourcoing, abrite une école supérieure d’art ainsi qu’un lieu de représentation et de production (cinéma, danse, photo, arts numériques). L’établissement, imaginé dès 1987 par l’artiste Alain Fleischer à la demande du ministère de la Culture, est aujourd’hui mondialement reconnu. Trente-cinq ans plus tard, et malgré son âge de 78 ans, il n’a toujours pas lâché le bébé.

      Un salaire brut de 91 000 euros
      « Le cinéaste », « l’auteur », « le photographe, le plasticien » : le parcours d’Alain Fleischer est fièrement détaillé sur le site Internet du Fresnoy, qui lui consacre une page entière. « L’ambassadeur du Fresnoy », ajoute la Chambre régionale des comptes dans son rapport : « il en est pilote stratégique, notamment pour l’évolution vers le projet de StudioLab international [un programme de collaboration entre artistes et scientifiques], il initie les grands partenariats et exerce les fonctions de responsable pédagogique ».

      « Le montant de sa rémunération ne s’appuie pas sur son contrat de travail »
      Pour remplir ces missions, Alain Fleischer bénéficie d’un confortable salaire de 91 000 euros bruts par an, soit 7 600 euros bruts par mois. Un montant stable sur la période allant de 2016 à 2019, sur laquelle se sont penchés les magistrats financiers, mais qui interroge : « le montant de sa rémunération ne s’appuie sur aucun élément présent dans son contrat de travail qui date de plus de 30 ans, pas plus que des avenants ultérieurs dont le dernier date, en tout état de cause, de 2002 ». La Chambre demande donc instamment une révision du contrat de travail du directeur et sa validation par le conseil d’administration de l’association.

      Un immeuble pour logement de fonction
      Dans la suite de leur rapport, les magistrats recommandent aussi que le conseil d’administration valide la mise à disposition d’un logement de fonction pour Alain Fleischer. Ou plutôt d’un « immeuble d’habitation », peut-on lire sans plus de précisions. Ce bâtiment, ainsi qu’un autre d’une surface de 11 000 m2, est la propriété de la région Hauts-de-France, principal financeur du Fresnoy.

      Quelle est la valeur de l’avantage en nature consenti à l’association et à son directeur ? Difficile à dire : la dernière évaluation, réalisée en 2002, tablait sur un coût de 455 823 euros par an. Un montant sans doute bien plus élevé vingt ans plus tard, d’autant que la région prend à sa charge les travaux et la majeure partie de l’entretien des bâtiments. « Une réévaluation de la valeur de ces biens immobiliers qui figurent dans les comptes de l’association serait nécessaire », acte la Chambre régionale des comptes.

      Gouvernance à clarifier
      Autre recommandation adressée au studio d’art contemporain : la clarification de la gouvernance de l’association. À l’heure actuelle, un conseil d’administration cohabite avec une assemblée générale. Mais les deux instances, dont les missions diffèrent, sont composées des mêmes membres : 10 membres de droit et 14 personnalités qualifiées. Pour mettre fin à cette « confusion », les magistrats appellent donc l’association à revoir ses statuts.

      Cette dernière recommandation vaut aussi pour la rémunération de certains membres du conseil d’administration. Car, d’après la Chambre régionale des comptes, « des membres du conseil d’administration, du fait de leurs fonctions et qualités professionnelles et artistiques, peuvent être amenés à remplir le rôle de commissaire de certaines expositions du Fresnoy ou à effectuer des missions de représentation, donnant lieu à versement d’émoluments ». Et de conclure, en des termes toujours policés, que l’association devrait réviser ses statuts « par souci de sécurité juridique ».

      Sollicité à l’issue de l’audit des magistrats financiers, le président de l’association, Bruno Racine, s’est engagé à suivre toutes leurs recommandations et à mettre à jour les statuts dans un délai de six mois. « Cette révision permettra de préciser les modalités de recrutement du directeur », a-t-il affirmé. Écrivain et haut-fonctionnaire, aujourd’hui âgé de 70 ans, Bruno Racine a toutes les raisons de prêter attention aux recommandations de la Chambre régionale des comptes : il a un temps été conseiller-maître à la Cour des comptes.

      #Fresnoy #Tourcoing #argent #fric #art #art_press #claude_leveque @legrandmix #art_contemporain pour #bobo #ruissèlement #ruissellement #photographie #guerre_aux_pauvres

    • Énergie : au Royaume-Uni, même les pommes de terre deviennent trop chères LePoint.fr
      https://www.msn.com/fr-fr/finance/other/%C3%A9nergie-au-royaume-uni-m%C3%AAme-les-pommes-de-terre-deviennent-trop-ch%C3%A8res/ar-AAVqibD?ocid=msedgdhp&pc=U531#

      Durant des siècles, les pommes de terre ont été, par excellence, l’aliment de base des populations pauvres. Faciles à cultiver, peu chères à l’achat et nourrissantes, elles étaient l’élément de base ? sinon le seul - de populations entières. À tel point qu’au XIXe siècle, l’apparition du mildiou en Irlande ? une maladie qui anéantit presque totalement la culture de la pomme de terre ? provoqua une famine ? et la mort de près d’un million de personnes.

      Par les temps qui courent, cependant, la pomme de terre semble perdre son avantage auprès des populations dans le besoin. En effet, selon The Guardian, https://www.theguardian.com/business/2022/mar/23/food-bank-users-declining-potatoes-as-cooking-costs-too-high-says-icela de plus en plus de personnes ayant recours aux banques alimentaires refusent les pommes de terre, ne pouvant se permettre la dépense énergétique nécessaire à la longue cuisson de ces dernières.

      Une inflation record en 30 ans
      « C’est incroyablement inquiétant », a expliqué le gérant d’une chaîne de supermarchés low cost sur la BBC. « Nous entendons parler de certains utilisateurs de banques alimentaires qui refusent des produits tels que les pommes de terre et d’autres légumes-racines parce qu’ils n’ont pas les moyens de les faire bouillir », détaille-t-il, parlant de « la crise du coût de la vie » comme du « plus important problème intérieur » au Royaume-Uni.

      Outre-Manche, le coût de la vie continue d’augmenter rapidement, rapporte The Guardian. L’inflation a atteint 6,2 % en février, selon les chiffres de l’Office for National Statistics, une première depuis trente ans. Elle est alimentée par la hausse du coût de l’essence et du diesel et d’un large éventail de produits de nourriture aux jouets et jeux. En 2021, l’inflation spécifique aux produits alimentaires a été de 5,1 % au Royaume-Uni.

      #pauvreté #prix de l’#énergie #spéculation #capitalisme #marché_libre-et_non_faussé #électricité #spéculation #alimentation #banques_alimentaires #pommes_de_terre

  • Au Texas, la plus grande usine à #bitcoins des Etats-Unis consommera l’équivalent d’un demi-réacteur nucléaire

    Avec ses 38 300 ordinateurs tournant à plein régime, l’usine de Whinstone, sortie de terre début 2020, « bat » la cybermonnaie.

    Enfin, il a été possible de pénétrer dans le Saint des Saints : sur vingt rangées, et près de 300 mètres de long, dans un bruit assourdissant, 23 000 ordinateurs tournent à plein régime. Tous les mêmes, tous avec le même programme, branchés les uns aux autres, avec deux ventilateurs chacun. L’effet masse est tel que les ordinateurs provoquent un courant d’air, qui arrive frais de l’extérieur à travers des alvéoles et est expulsé chaud dans une salle de refroidissement et s’échappe par le toit.

    Nous voici chez Whinstone, dans la plus grande usine de minage de bitcoins des Etats-Unis, à Rockdale, petite cité rurale au cœur du Texas, entre Houston et Austin. Le minage, c’est le travail qui consiste à faire tourner l’immense système de transaction décentralisé des bitcoins. En rémunération, les mineurs obtiennent des bitcoins gratuits, ce qui fait leur fortune : 16 bitcoins par jour au mois de février, avec un total de 38 300 ordinateurs. Au total, l’entreprise a accumulé 5 783 jetons, soit un pactole d’environ 230 millions de dollars (208 millions d’euros), avec un cours du bitcoin de 40 000 dollars.

    L’artisan de cette usine sortie de terre début 2020, c’est Chad Harris, le PDG de Whinstone, qui fait faire le tour du propriétaire. Il y a sept hangars comme celui que nous visitons, dont trois en construction. Dans l’un d’entre eux, un système expérimental : les ordinateurs ont été plongés par milliers dans une huile spéciale, ce qui réduit leur réchauffement et augmente leur efficacité. Curieux contraste que de voir ces ordinateurs plongés dans du liquide tourner silencieusement. Cela ne les empêche pas de consommer de l’énergie. A terme, Whinstone va passer d’une capacité électrique de 300 mégawatts à 700 mégawatts, presque autant qu’un demi-réacteur atomique. « Ce n’est pas une centrale nucléaire, mais c’est beaucoup d’énergie », concède Chad Harris. En cette période de réchauffement climatique, tout le monde s’en moque au Texas. Le gaz est là, abondant, qui sert à produire l’électricité, et Chad Harris transforme l’énergie en bitcoins.

    Son parcours ressemble à celui des entrepreneurs aventuriers américains, où la vérité semble plus belle que toute légende. Chad Harris vendait des sapins de Noël prédécorés à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, mais, dans ses affaires, il s’est fâché avec sa banque, qui lui a gelé ses comptes en 2014. « Je n’ai jamais manqué un paiement. Je n’ai pas aimé qu’on me bloque mes comptes », nous explique-t-il dans un préfabriqué surnommé « la Maison Banche », qui lui sert de bureau. Il appelle son fils, un adolescent fan de bitcoins, et les voilà qui se lancent dans l’aventure du minage de bitcoins, des cryptodevises censées échapper à l’emprise de toute autorité. Ils commencent leur entreprise à La Nouvelle-Orléans, mais l’affaire ne décolle pas. Pas assez d’énergie, trop d’impôts, trop de bureaucratie en Louisiane. Il lorgne alors le Texas voisin et découvre, mi-2019, dans la presse, la mésaventure d’un concurrent.

    Il s’agit du chinois Bitdeer, qui a cherché à s’installer à Rockdale sur une ancienne usine d’aluminium d’Alcoa. Celle-ci a longtemps été la plus grande usine au monde, alimentée en bauxite par une voie de chemin de fer privée venant du golfe du Mexique et qui tournait grâce à une centrale électrique au lignite, du charbon ultra-polluant présent dans la région. Tout cela s’est arrêté, mais le site a un avantage majeur : un échangeur d’électricité, qui servait naguère à exporter le surplus de la centrale au lignite. Il suffit de l’utiliser dans l’autre sens pour pomper l’électricité produite à profusion au Texas par le gaz, le solaire et l’éolien.

    « Ils prennent le surplus d’électricité, sinon personne ne l’utilise et elle disparaît. Cela ne dégrade rien du tout. » John King, maire de Rockdale
    Las, à cette époque, Bitdeer a dû reporter ses projets en raison de la chute du bitcoin, et les autorités locales, qui espéraient un investissement, sont fort marries. Cette mésaventure donne l’idée à Chad Harris de s’installer sur le site pour y faire la même chose. En six mois, une première tranche de minage de bitcoins est mise en place, qui entre en fonction en mai 2020. Aujourd’hui, Whinstone et Bitdeer, deux géants des bitcoins, font tourner leurs ordinateurs à 500 mètres de distance

    On se trouve dans une situation paradoxale : Alcoa avait fermé son usine, car l’électricité était trop chère. Whinstone et Bitdeer ont ouvert les leurs, car elle était bon marché. L’avantage de Whinstone, c’est qu’il a pu sécuriser des contrats en raison de sa capacité à éteindre en une minute ses ordinateurs. Prudemment, il avait coupé les siens quand la grande vague de froid de février 2021 est arrivée et a fait s’effondrer tout le réseau électrique texan. Cette précaution a permis aux mineurs de bitcoins de ne pas être montrés du doigt.

    « Les mineurs sont une pression sur le réseau, pas une aide »

    Au contraire, ils sont vantés pour leur rôle dans l’équilibrage du réseau texan. Ils absorbent l’énergie lorsqu’elle a des prix négatifs, en période de surproduction. « Ils prennent le surplus d’électricité, sinon personne ne l’utilise et elle disparaît. Cela ne dégrade rien du tout », assure le maire de Rockdale, John King, qui fait tourner dans son garage deux ordinateurs pour miner lui aussi des bitcoins. « D’ici cinq ans, je m’attends à voir un paysage radicalement différent, et l’exploitation de bitcoins jouera un rôle important dans l’équilibrage et le renforcement du réseau », a déclaré le sénateur républicain du Texas Ted Cruz.

    La réalité est que les bitcoins augmentent la consommation d’énergie. « Les mineurs sont une pression sur le réseau, pas une aide », a répliqué sur CNBC Ben Hertz-Shargel, consultant de Wood Mackenzie, spécialiste de la transition énergétique. Mais les Etats-Unis sont devenus le nouvel eldorado des mineurs de bitcoins depuis que la Chine les a chassés de l’empire du Milieu, en mai 2021, en raison des centrales à charbon polluantes qu’ils faisaient tourner. En septembre 2019, la Chine représentait les trois quarts du minage de bitcoins dans le monde, selon l’université britannique de Cambridge ; la part des Américains était, elle, de 4 %. Celle-ci s’était envolée à 35 % dès l’été 2021, devant le Kazakhstan (18 %), la Russie (11 %) et le Canada (10 %).

    L’installation de Whinstone fonctionne à l’aide de l’électricité fournie par la centrale électrique Oncor, située à proximité. Près de Rockdale, au Texas, le 9 mars 2022. MATTHEW BUSCH POUR « LE MONDE »
    Toutefois, la guerre en Ukraine pourrait saper la rentabilité de l’industrie si elle provoque une envolée durable des coûts de l’électricité. « Cela finira par toucher le plus durement les mineurs les moins efficaces, a déclaré à l’agence Bloomberg Josh Olszewicz, responsable de la recherche chez Valkyrie Funds, une société d’investissement dans les actifs numériques. Si le coût de l’électricité continue d’augmenter, cela les empêcherait d’exploiter avec autant de rentabilité. »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/22/au-texas-la-plus-grande-usine-a-bitcoins-des-etats-unis-consommera-l-equival

  • Ce #choc_énergétique qui vient

    #Pétrole, #gaz, #électricité… les #prix des énergies en Europe explosent depuis l’invasion de l’#Ukraine par la #Russie. Les marchés paniquent. Et l’Europe commence à mesurer l’ampleur du #piège_russe dans lequel elle s’est laissé enfermer. Le #choc_économique qui s’annonce pourrait être de la même ampleur que celui de 1973.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/030322/ce-choc-energetique-qui-vient
    #Europe #OPEP #sanctions #production_pétrolière #inflation #Brent #WTI #pouvoir_d'achat #économie #récession #AIE #stocks_stratégiques #essence #prix #dépendance

  • Brest, tous aux abris Robin des bois
    https://robindesbois.org/brest-tous-aux-abris

    Le lundi 28 juillet 1947, l’ Ocean Liberty est à quai. Il vient de New York. Il est chargé de 3100 tonnes de nitrate d’ammonium. Un départ de feu est signalé à 12h25. Des remorqueurs l’éloignent du port de commerce et de la ville. A 17h25, il explose et projette des milliers de débris incandescents. Brest, en reconstruction après la Deuxième Guerre Mondiale, est ravagée. Le bilan humain est de 26 morts et de centaines de blessés. Si le navire et sa cargaison dangereuse n’avaient pas été éloignés à temps du cœur de la ville portuaire, c’était Beyrouth avant l’heure.


    Vladimir Vize, mer de Kara, 4 mars 2020 © D. Lobusov

    77 ans après, Brest veut rejouer avec le feu. Pour éviter les « lourdeurs administratives » et faire face à la concurrence des chantiers de réparation navale asiatiques, un arrêté modifiant le Règlement des Ports Maritimes (RPM) est en préparation par le ministère de l’Ecologie.
Alors qu’un navire transportant des marchandises dangereuses doit actuellement avoir des citernes vides et nettoyées avant d’entrer dans une cale sèche où il sera captif pendant les réparations, le projet d’arrêté permet l’accueil en cale sèche de navires encore chargés ou contenant des résidus de matières dangereuses comme du pétrole et surtout du Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Il s’agit en particulier de favoriser les escales techniques des méthaniers brise-glaces russes qui livrent en Europe de l’Ouest et en Asie du GNL en provenance du terminal gazier de Yamal en Arctique russe opéré par Yamal GNL, propriété du russe Novatek, de TotalEnergies, de la China National Petroleum Corporation et du Fonds d’investissement du gouvernement chinois Silk Road Fund.


    Yakov Gakkel, mer de Sibérie orientale,10 novembre 2021 © Alex Y-FleetPhoto

    Le GNL est inflammable et explosif. Les méthaniers sont comme toutes les autres catégories de navires de commerce atteints par le gigantisme. Le Georgiy Brusilov, le Nikolay Yevgenov, le Boris Vilkitsky, le Yakov Gakkel, le Christophe de Margerie, le Vladimir Vize , tous de 299 m de long, ont fait récemment des arrêts techniques à Brest de plusieurs semaines pour de la maintenance générale, des travaux de peinture, de tôlerie, vérification et remplacement des vannes, des pompes de cargaison, localisation de fuites dans les cuves, travaux de tuyauteries, meulage, soudure à chaud. Les méthaniers sont des bombes flottantes. Grâce à cet arrêté, les méthaniers vont devenir des bombes terrestres. Ils pourront en cale sèche contenir dans leurs cuves des « volumes importants » de gaz.

    Dans les chantiers navals de réparation, qu’ils soient militaires ou civils, les incendies pendant les opérations de maintenance des navires sont fréquents. Un navire à quai sans son équipage complet est plus vulnérable qu’un navire en mer. L’incendie le plus connu et le plus meurtrier est celui du pétrolier Spyros en 1978 à Singapour. 76 morts parmi les ouvriers et 69 blessés.


    Christophe de Margerie, Mer de Sibérie orientale, 8 novembre 2021 © Alex Y-FleetPhoto

    Le chantier Damen de Brest s’inscrit dans un environnement Seveso. Il est voisin de 3 sites qui peuvent être à l’origine d’un accident majeur se propageant aux navires captifs non nettoyés. Dans l’autre sens, un accident sur un navire en cale sèche pourrait avoir des conséquences sur la sécurité des sites Seveso voisins. En juin 2020, l’explosion dans la province du Zhejiang en Chine d’un modeste camion-citerne de GNL et ses effets dominos ont fait 20 morts, 172 blessés dont 24 graves et dévasté des quartiers entiers.

    Robin des Bois estime que cette faveur réclamée par l’industrie de la réparation navale se ferait au détriment de la sécurité industrielle, maritime et du droit à l’information des citoyens. Aucune consultation des populations locales et des maires n’est prévue dans le projet d’arrêté. Mieux vaut quelques « lourdeurs administratives » que la lourdeur de bilans humains et matériels.

    Dans l’Union européenne, les chantiers navals ne sont pas assujettis à la directive Seveso. La France va demander à la Commission européenne si un chantier naval accueillant des tankers de GNL contenant encore des volumes importants de gaz devait ou non être classé Seveso. Robin des Bois attend sans illusion la réponse de la Commission qui vient de décerner le label vert au gaz fossile.

    Les demandes des chantiers Damen à Brest sont relayées par les chantiers Damen à Dunkerque et par les chantiers navals de Marseille.

    #Brest #Dunkerque #Marseille #seveso #france #gouvernement_macron #lourdeurs_administratives #pétrochimie #incendie #gaz #pétrole #gnl #arctique #climat #transport_maritime #pollution #Histoire #catastrophe #commission_européenne

  • L’honneur perdu de la force hydraulique

    L’#énergie_hydraulique constitue l’épine dorsale historique de l’#approvisionnement en #électricité de la #Suisse. Et ce serait encore plus vrai aujourd’hui, dans le contexte de la #transition_énergétique. Mais celle-ci doit d’abord redorer son #image qui s’est ternie au cours des dernières décennies.

    Est-ce le sol étroit situé sous nos pieds qui tangue sous l’effet du vent, ou est-ce que ce sont les #montagnes alentour qui bougent ? Lorsqu’on traverse, saisi par le vertige, le pont suspendu et venteux tendu à 100 mètres d’altitude au-dessus de l’eau verte du Trift, dans l’Oberland bernois, on ne sait plus très bien ce qui est fixe ou en mouvement.

    Le pont du Trift se trouve au-dessus d’Innertkirchen (BE), dans une vallée latérale à 1700 mètres d’altitude, au cœur d’une des contrées montagneuses les plus paisibles de Suisse. Si l’on ose s’arrêter pendant la traversée de ce pont de 170 mètres de long, on aperçoit un cirque sauvage ruisselant d’eau et, tout en haut, les vestiges de l’ancien grand glacier du Trift. Cet amphithéâtre naturel est le décor de la dramaturgie conflictuelle qui se joue autour de l’exploitation de la force hydraulique.

    Apparition d’une cuvette

    Le réchauffement climatique a fait fondre à toute allure le glacier du Trift, qui recouvrait auparavant toute la cuvette. La gorge ainsi apparue mettait en danger l’ascension vers la cabane du Club Alpin Suisse, raison pour laquelle on a construit le pont suspendu en 2005. Mais le recul du glacier a également mis à nu un paysage de montagne vierge, rare et précieux.

    Ce « nouveau » bassin glaciaire éveille des convoitises. L’entreprise d’#hydroélectricité locale #KWO aimerait y construire un #barrage de 177 mètres de haut et créer ainsi un #bassin_de_retenue qui permettrait de fournir de l’électricité à près de 30 000 ménages.

    Cela pose un dilemme : KWO veut produire de l’électricité sans CO2, ce qui est indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais sacrifie pour ce faire une #nature intacte. C’est pourquoi une organisation de #protection_de_la_nature, petite mais tenace, bloque la construction du barrage-réservoir par des recours, tout en sachant que la Suisse fera sinon appel à des centrales à gaz très polluantes pour répondre à une éventuelle pénurie d’électricité. Ce qui menacera à son tour l’objectif de freiner le réchauffement climatique.

    On dirait qu’aucune argumentation ne permet de sortir de l’#impasse. Comment en est-on arrivé au point où l’énergie hydraulique, qui fut un jour le gage de pureté du « château d’eau de l’Europe », comme la Suisse aime à se présenter, doit se battre pour redorer son blason de source d’énergie écologique ?

    Moteur de la haute conjoncture

    La Suisse ne possédant pas de charbon, l’énergie hydraulique a toujours fait partie de l’équipement de base de l’économie énergétique. Mais elle est réellement entrée dans l’ADN du pays pendant la phase de haute conjoncture qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. À un rythme frénétique, on a meublé les vallées alpines de barrages géants, et les #lacs_de_retenue ainsi créés ont permis de compter sur un approvisionnement en électricité stable, qui est devenu l’épine dorsale de la croissance économique.

    Grâce à ces constructions audacieuses dans des régions montagneuses difficiles d’accès, le petit pays alpin s’est offert une bonne dose d’#indépendance_énergétique. En 1970, avant que les premières centrales nucléaires ne soient mises en service, environ 90 % de l’électricité suisse était issue de la force hydraulique.

    Dans le boom des années 1970, les excursions familiales avaient leurs classiques : on prenait la voiture pour se rendre en Valais, à Sion par exemple, avant de monter au Val d’Hérémence pour admirer l’impressionnant barrage de la Grande Dixence. On éprouvait une sensation étrange lorsqu’on se tenait au pied de ce mur de 285 mètres, qui est aujourd’hui encore la plus haute construction de Suisse. Son ventre de béton pèse 15 millions de tonnes, davantage que les pyramides de Khéops, et c’est ce poids inouï qui lui permet de retenir le lac qui s’étend sur des kilomètres. Que se passerait-il s’il lâchait ?

    La gloire de l’énergie hydraulique a été alimentée par d’illustres ingénieurs, qui ont fait de la construction de barrages une discipline de haut niveau. Le Tessinois Giovanni Lombardi, par exemple (père de Filippo Lombardi, politicien du Centre et président de l’Organisation des Suisses de l’étranger), s’est fait un nom en 1965 avec l’élégant barrage-voûte de la Verzasca, dont la finesse a établi de nouveaux standards. Quand James Bond, dans la scène d’ouverture du film « Goldeneye », sorti en 1995, effectue un saut à l’élastique du haut du barrage, celui-ci devient une véritable icône. Giovanni Lombardi, qui a construit plus tard le tunnel routier du Gothard, est resté jusqu’à sa mort en 2017 une référence en matière d’édifices spectaculaires.

    La #redevance_hydraulique, ciment national

    La force hydraulique a consolidé non seulement le #mythe patriotique, mais aussi, de manière plus discrète, la #cohésion_nationale. Car l’eau stockée rapporte beaucoup d’#argent à la #montagne : les communes abritant les centrales électriques touchent des redevances hydrauliques pour l’exploitation de leur ressource, des sommes qui atteignent près d’un demi-milliard de francs par an.

    On peut voir ces redevances comme des transferts de fonds du Plateau économiquement fort vers les régions de montagne, qui peuvent ainsi investir dans leurs #infrastructures et lutter contre l’#exode_rural. Le Val Bregaglia, dans les Grisons, illustre bien la manière dont l’hydroélectricité soude la Suisse et comble le fossé ville-campagne : l’entreprise électrique #EKZ, à Zurich, qui a construit le barrage d’Albigna dans les années 1950, est jusqu’à ce jour l’un des plus grands employeurs de la vallée.

    Violents réflexes de rejet

    Cependant, l’exaltation mythique de l’énergie hydraulique fait parfois oublier que son extension a déclenché, très tôt déjà, de violents réflexes de #rejet au niveau local. Tout le monde se souvient du village grison de #Marmorera, au col du Julier, qui s’est résigné à être inondé par le lac du barrage du même nom en 1954, après plusieurs procédures d’#expropriation.

    « Des filiales des centrales nucléaires dans les #Alpes »

    Pour comprendre pourquoi l’énergie hydraulique a perdu son aura, l’année clé est toutefois 1986. Après des années de combat, les forces motrices #NOK ont enterré leur projet de noyer la plaine de la #Greina entre les Grisons et le Tessin pour en faire un lac de retenue. Épaulée par l’#opposition locale, une coalition de défenseurs de la nature et du #paysage issus de toute la Suisse, critiques à l’égard de la croissance, a alors réussi à mettre ce haut plateau isolé à l’ordre du jour de la politique nationale.

    La Greina est devenue le symbole de la critique écologique à l’égard du circuit de #profit de l’#hydroélectricité qui s’est liée avec une #énergie_nucléaire controversée. Le principe critiqué fonctionne ainsi : meilleur marché, l’énergie atomique non utilisée aux heures creuses est utilisée pour pomper de l’eau dans les lacs de retenue. Ainsi, les exploitants des centrales peuvent produire de l’électricité à un prix élevé durant les pics de demande et maximiser leurs gains. Axées sur le profit, ces « filiales des centrales nucléaires dans les Alpes », comme les surnomment leurs opposants, justifient-elles le sacrifice des derniers paysages naturels vierges ?

    Les limites de la croissance ?

    C’est sur cette question existentielle que s’écharpent partisans et opposants de l’extension de l’hydroélectricité depuis plus de 30 ans. De temps à autre, comme lors de la tentative – pour l’heure vaine – de réhausser le barrage du Grimsel, le conflit se poursuit jusque devant le Tribunal fédéral.

    D’après l’organisation de défense de l’environnement WWF, 95 % du potentiel de l’énergie hydraulique utilisable est déjà exploitée en Suisse. Bien que la Confédération impose aux acteurs du secteur des conditions écologiques plus strictes sous la forme de débits résiduels, le WWF estime que les limites sont « dépassées depuis longtemps » : 60 % des espèces de #poissons et d’#écrevisses locales ont déjà disparu ou sont menacées d’#extinction. Malgré cela, des centaines d’extensions ou de constructions de centrales hydroélectriques, souvent de petite taille, sont prévues. La plus grande, et ainsi la plus contestée, est celle qui doit pousser sur le terrain libéré par le recul du glacier du #Trift.

    Une pression accrue sur les performances

    Par rapport à l’époque de la Greina, la situation est encore plus conflictuelle. Deux nouvelles problématiques sont apparues. D’une part, le #réchauffement_climatique et la fonte des glaciers font que les débits d’eau les plus élevés se déplacent de l’été vers le printemps. D’autre part, après la catastrophe de Fukushima, la décision politique prise par la Suisse de débrancher petit à petit ses centrales nucléaires, de les remplacer par des sources d’énergie renouvelable et de contribuer ainsi à l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre accroît la pression sur les performances de l’énergie hydraulique.

    Est-il possible de tirer encore davantage de la force hydraulique, qui assure actuellement près de 60 % de la production d’électricité en Suisse, sans trahir les exigences écologiques minimales ? « En principe, oui », déclare Rolf Weingartner, professeur émérite d’hydrologie à l’université de Berne. Il décompose les différentes parties du problème et les réassemble pour résumer sobrement ce débat émotionnel.

    L’énergie hydraulique, nouveau service public ?

    Comme l’énergie hydraulique produit de l’électricité presque sans CO2, elle reste une source d’approvisionnement indispensable pour éviter les pénuries, surtout en hiver, quand les installations solaires, par exemple, sont moins productives. En même temps, le réchauffement climatique montre l’importance des lacs de barrage sous un jour nouveau, note Rolf Weingartner. Car du point de vue hydrologique, la fonte des glaciers fait que les réservoirs d’eau qui assuraient de hauts débits surtout pendant les six mois de l’été disparaîtront à l’avenir. Par conséquent, on manquera d’eau à la belle saison.

    Dans l’ensemble, les débits d’eau seront toujours aussi importants sur l’année entière. Mais comme les glaciers n’assureront plus leur rôle de réservoir et comme l’effet de la fonte des neiges diminuera, les débits se répartiront moins bien sur l’année. « Cela signifie, conclut Rolf Weingartner, que nous devrons remplacer, dans les Alpes, les réservoirs naturels par des artificiels. » En d’autres termes, les lacs de retenue existants se doteront d’une fonction supplémentaire pour la gestion durable de l’eau à l’heure du changement climatique, en alimentant par exemple l’irrigation agricole pendant les mois chauds et secs.

    Par ailleurs, on installe parfois sur les barrages, comme celui de Muttsee à Glaris, des installations photovoltaïques qui, situées au-delà de la limite du brouillard, produisent de l’électricité toute l’année. Face à cette nouvelle multifonctionnalité, Rolf Weingartner considère l’énergie hydraulique comme « un service public pour la production d’énergie, mais aussi pour la couverture durable des besoins en eau, ce qui inclut une utilisation écologiquement responsable des eaux résiduelles ». Ainsi, souligne-t-il, l’affrontement entre les intérêts écologiques et économiques qui a lieu à chaque nouveau projet de barrage est un exercice peu productif.

    Le spécialiste plaide pour une nouvelle approche globale, qui s’impose aussi parce que le réchauffement climatique fera apparaître dans les Alpes, après le recul des glaciers, plus de 1000 nouveaux lacs qui auront un potentiel pour la gestion de l’eau. « Nous devrions définir des zones de priorité », note Rolf Weingartner. C’est-à-dire diviser, sous la houlette de la Confédération, l’espace alpin en différentes zones où seraient prioritaires la production d’énergie, l’écologie, le tourisme ou l’agriculture. Ainsi, on dénouerait l’enchevêtrement spatial des intérêts et l’on préviendrait les conflits.

    Rolf Weingartner est conscient que sa vision pacificatrice de la gestion de l’eau a peu de chances de trouver sa place dans la realpolitik suisse. Pour l’instant. Mais si la Suisse reste un pays où la consommation d’électricité augmente inexorablement, elle devra toutefois y songer.

    L’électricité manquera-t-elle en Suisse ?

    La question de savoir s’il y aura assez d’électricité à l’avenir agite en ce moment la Suisse. La demande va, semble-t-il, inexorablement continuer à croître : le groupe énergétique Axpo, prévoit ainsi une hausse de 30 % de la demande d’électricité d’ici 2050.

    Il est possible que la « #transition_énergétique », soit l’abandon simultané de l’énergie nucléaire et des sources d’énergie fossile, stimule la #croissance de la demande. Le remplacement des chaudières à mazout par des pompes à chaleur et des voitures à essence par des électriques feront baisser les émissions de CO2, mais augmenter la consommation d’électricité. Dans quelle mesure les gains en #efficience et les changements de comportement freineront-ils la demande ? Difficile à prévoir.

    Une nouvelle étude de l’Office fédéral de l’énergie montre que dès 2025, de brèves pénuries d’électricité seront à craindre en hiver. En abandonnant les négociations sur un accord-cadre avec l’UE, le Conseil fédéral a encore aggravé la situation. En conséquence, l’UE rejette l’accord sur l’électricité déjà négocié, ce qui compliquera la tâche de la Suisse, dans l’état actuel des choses, pour s’approvisionner sur le marché européen de l’électricité en cas d’urgence.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/lhonneur-perdu-de-la-force-hydraulique

    #hydraulique #énergie #énergie_hydroélectrique #changement_climatique #extractivisme #écologie #faune

  • #Lille : Aucun métro à la suite d’une panne électrique, le tram reprend progressivement dans la métropole lilloise
    Ceci n’est pas un exercice !
    https://www.lavoixdunord.fr/1132675/article/2022-01-27/metropole-lilloise-aucun-metro-ni-tramway-ce-jeudi-matin-la-suite-d-une

    – Un accident technique majeur provoque l’interruption totale du métro et du tramway dans la métropole lilloise ce jeudi.
    – Le tram a repris depuis 7h15. Le métro est toujours interrompu.

    6h30. Impossible de donner une heure de reprise
    « Il nous est, pour le moment, impossible de fournir une estimation de l’heure de reprise » du trafic, a indiqué Ilévia dans un message envoyé à 6h30

    6h. Les rames évacuées
    À la suite d’un « dysfonctionnement technique », la circulation du métro et du tramway est totalement interrompue pour une durée indéterminée, a annoncé ce jeudi matin Ilévia dans un communiqué.
    « Aucune rame ne circule sur les deux lignes de métro et les deux lignes de tramway et ce dans les deux sens de circulation » , indique le réseau.
    Vers 6 heures, les agents d’Ilévia procédaient à l’évacuation des rames.
    Sur les réseaux sociaux, Ilévia évoque un « défaut d’énergie majeur » . « Il nous est, pour le moment, impossible de fournir une estimation de l’heure de reprise » du trafic poursuit le réseau dans un message envoyé à 6h30.
    « Les équipes ilévia sont pleinement mobilisées pour rétablir au plus vite le trafic. »
    #Roubaix #Tourcoing #Métro #Tramway #Electricité #Energie

  • Éoliennes, la transition sans débat
    https://metropolitiques.eu/Eoliennes-la-transition-sans-debat.html

    Alors que l’implantation d’éoliennes suscite régulièrement critiques et mobilisations, Leny Patinaux s’est intéressé aux enquêtes publiques organisées dans le cadre de projets développés dans les Hauts-de-France. Il pointe le déficit démocratique de la #transition_énergétique. En réponse aux mobilisations qui s’élèvent de plus en plus systématiquement contre les projets de nouveaux parcs éoliens, la ministre de l’Environnement Barbara Pompili a annoncé le 5 octobre 2021 une série de mesures pour « un #Terrains

    / électricité, #éoliennes, #énergie, #participation, transition énergétique, #enquête

    #électricité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-patinaux.pdf

  • L’arnaque de l’« indemnité inflation » par Joël Perichaud
    https://www.pardem.org/larnaque-de-l-indemnite-inflation

    Face à l’envolée des prix de l’énergie, Castex le premier ministre transparent, avait annoncé une « indemnité inflation » de 100 euros pour 38 millions de Français. Les esprits chagrins qui ont vu dans cette annonce un petit geste électoraliste n’ont pas tort… Les premiers versements arrivent et sont déjà l’objet de réjouissances de la presse aux ordres. Mais ils cachent la forêt néolibérale qu’est l’Union européenne (UE) et la macronie.
Explications…


    Ce que cherchent avant tout les néolibéraux, macronie et UE, c’est cacher les causes de la flambée des prix de l’énergie. Et pour cela, il faut faire un petit sacrifice. La Commission européenne (CE), experte en mystification, a donc laissé le choix aux divers gouvernements à sa botte pour parer au plus pressé et éviter les mouvements populaires dans les pays membres… A la condition de ne pas remettre en cause “le marché”, la libre concurrence et le démantèlement des services publics de l’Énergie restants, comme en France avec le projet “Hercule" (https://www.pardem.org/hercule-linfanticide-dedf)

    Le choix de Macron
    A six mois de l’élection présidentielle, Macron, le prince des mots tordus (https://www.pardem.org/node/5129) veut éviter des mobilisations sociales que pourrait susciter la forte hausse des prix de l’énergie constatée par l’INSEE : + 20,1% sur un an. D’autant que le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français dont 57% considèrent qu’il a baissé depuis 2017.

    Et si les Gilets jaunes revenaient ? Il y a urgence à allumer un contre-feu : après avoir « gelé », temporairement, les prix du gaz jusqu’à la fin de l’année prochaine, le gouvernement a annoncé le versement d’une « indemnité inflation » de 100 euros pour tous ceux qui touchent moins de 2 000 euros net par mois. Un chiffre sorti de nulle part, versé automatiquement sur la feuille de paie ou de retraite d’ici la fin de l’année. Ce versement est destiné à “clignoter”, à hypnotiser l’électeur, juste avant les élections présidentielles et législatives.

    Ne pas toucher au sacro-saint marché
    Car, en accord complet avec la Commission européenne, la macronie ne veut pas revenir sur la libéralisation (lire : privatisation) du marché de l’énergie. Prenons, par exemple le gaz. Son prix sera gelé toute l’année 2022, mais le gouvernement prévoit toujours la fin des tarifs réglementés en 2023. Les factures risquent de s’envoler brutalement au gré des cours mondiaux. Ceux-ci dépendent en partie de la conjoncture (température, situation économique…) mais essentiellement de la spéculation sur les marchés financiers. Les contrats de fourniture de long terme à prix fixe, qui permettaient à GDF de garantir des prix stables au consommateur, ont progressivement disparu depuis la libéralisation du secteur par l’UE au début des années 2000.
Encore pire pour l’électricité, dont le prix ne sera abordable qu’à condition de sortir du système imposé par l’Union européenne. En effet, l’UE oblige EDF à vendre 25% de sa production à ses concurrents, qui ne l’achètent que si elle est moins chère que celle qu’ils peuvent produire, c’est-à-dire… si EDF vend à perte.

    D’autre part, afin de créer de toute pièce un marché à l’échelle européenne, le prix unique est fixé sur le coût marginal de l’électricité, c’est-à-dire sur le coût de production d’un Mégawatt-heure (MWh = 1 000 Kilowatt-heure kWh) supplémentaire. Or, ce sont les centrales à gaz qui assurent très majoritairement ce surplus momentané de production… Ce qui revient à aligner le tarif de l’électricité sur les cours du gaz. Pour la France, dépendante à 70% du nucléaire et exportatrice, ce système est on ne peut plus défavorable… Mais comme ce sont les citoyens qui paient…

    Certains qualifient ce système d’absurde. Il ne l’est pas. C’est la concrétisation d’une idéologie : la concurrence ferait baisser les prix. Sauf que cette croyance ne s’est jamais vérifiée. En revanche, ce que chacun constate, c’est que les entreprises privées font de plus en plus de profit ! Et cela en tordant le bras à EDF pour créer une concurrence artificielle.

    La hausse des prix de l’énergie se poursuivra donc tant que la privatisation du secteur se poursuivra. Et ce n’est pas l’aumône de 100€ de Macron-Castex (moins de deux pleins d’essence ou 8,33 euros par mois) qui permettra aux citoyens de se chauffer, de se déplacer et de s’éclairer correctement.

    Une aumône dans un océan d’austérité
    Les sommes distribuées à l’approche des élections seront récupérées par l’État via une baisse des dépenses publiques. Quel que soit le président, ou la présidente, élu. Tous les candidats se gargarisent de « retour à l’équilibre budgétaire » qui prévoit un déficit de 2,8% en 2027. Cette indemnité inflation de 100 euros est la répétition de l’entourloupe de la hausse de la prime d’activité annoncée suite au mouvement des Gilets jaunes : plutôt que de relever le SMIC et d’engager des discussions avec les syndicats pour augmenter les salaires (comme en mai 1968), la macronie a préféré octroyer un petit chèque… aux frais du contribuable. Le prétexte du prochain président est déjà connu : la France a près de 120% de dette par rapport au PIB. Une fois les élections passées, l’UE technocratique et autoritaire ainsi que le nouveau locataire de Bercy exigeront de nouvelles « réformes structurelles » dont la “réforme” des retraites ne sera qu’une mise en bouche. Car toutes les réformes mises en place depuis 2017, de l’assurance chômage à la baisse des APL en passant par la hausse de la CSG, ont conduit à une perte de pouvoir d’achat de l’immense majorité de la population.

    D’autres solutions existent !
    Bien sûr, ces 100 euros apporteront une petite bouffée d’air à de nombreux citoyens, mais une hausse des salaires serait bien plus justifiée et pérenne. D’abord, elle permettrait de rattraper tout ou partie de l’immense perte de pouvoir d’achat des citoyens. Ensuite, elle permettrait de répondre immédiatement à l’inflation, qui, en raison de la forte reprise de la demande au niveau mondial et de la désorganisation des chaînes logistiques capitalistes qui font suite aux mesures sanitaires, risque de durer. Enfin, une revalorisation générale des salaires injecterait directement de l’argent dans l’économie réelle et non dans la spéculation financière. Bref, ce dont les salariés ont besoin, c’est d’une augmentation importante de leur pouvoir d’achat réel. La solution est connue et s’appelle l’échelle mobile des salaires qui, pour mémoire, a été supprimée en 1982 pour accompagner les mesures d’austérité de Jacques Delors (PS) ministre des Finances dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy (PS).

    Le Pardem, dans le programme de gouvernement qu’il soumet aux citoyens, milite pour le rétablissement de l’échelle mobile des salaires et l’annulation de toutes les mesures d’austérité exigées par l”UE et mises en place, avec zèle, par les gouvernements successifs.

    #union_européenne #énergie #entourloupe #gaz #électricité #prix #EnMarche #marché #spéculation #néolibéralisme #pouvoir_d’achat

    • J’aurais préféré qu’il revienne sur sa décision plutôt qu’il aille jusqu’au bout de sa connerie.
      Se fout vraiment de la gueule du monde : 100€ quoi !

      « Aller les gars j’ai une idée, on va leur filer 100 balles ça devrait leur faire plaisir »

      Les Guignols n’ont qu’à bien se tenir.

    • T’as pas cent balles ?
      Pour l’#ue, les français.e.s sont des clodos.

      Enfin, les français.e.s qui croient que l’#union européenne n’apporte que calamités, et elles/ils sont de plus en plus nombreux à l’avoir compris.

  • Quelle électricité pour demain ? 🟦⬜🟥 ⚡

    https://www.youtube.com/watch?v=XbrcUz0pu80

    Dans cette vidéo, je vous parle de l’évolution du système électrique français en me servant du récent rapport de RTE : Futurs Énergétiques 2050.

    0:00​ • Introduction
    2:37 • Consommation énergétique française
    5:44 • La transition énergétique en France
    7:57​ • Réduire de 40% l’énergie finale ?
    11:01 • Future consommation d’électricité
    13:38 • Un parc nucléaire vieillissant
    15:12 • Tout un système électrique à construire
    16:47 • Quelle électricité pour 2050
    23:25 • Besoins de flexibilité
    26:25 • Foisonnement et interconnexion
    28:35 • Pilotage de la demande
    30:44 • Moyens de stockage
    33:33 • Les centrales au gaz
    38:58 • Les coûts économiques
    44:55 • Émissions de CO2
    48:00 • Crédibilité des scénarios
    54:22 • Conclusion
    56:03 • Outro

    #le_reveilleur #électricité

  • Landes : des hectares de forêt rasés pour faire place à des panneaux photovoltaïques
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/landes-des-hectares-de-for%C3%AAt-ras%C3%A9s-pour-faire-place-%C3%A0-des-panneaux-photovolta%C3%AFques/ar-AARlvC5?ocid=msedgdhp&pc=U531#

    C’est un phénomène qui interroge dans les Landes. Pour installer des panneaux solaires, écologiques, on détruit la forêt. Car le département investit massivement dans le solaire. On assiste ainsi à une déforestation, toute à fait légale mais qui révulse associations et riverains.


    À Rion-des-Landes, à 30 kilomètres de Dax, la maison de Philippe est désormais entourée de panneaux photovoltaïques à perte de vue : « Avant il y avait la forêt tout autour de la maison. En deux semaines, ils ont tout bouffé. On ne voit même pas la façade, on voit le cul des panneaux ».

    À quelques dizaines de mètres de sa maison où il vit en famille depuis 33 ans, 70 hectares de panneaux ont été installés en deux mois, sans qu’on leur demande leur avis : « Si il y a 33 ans il y avait déjà les panneaux, on ne serait surement pas venus ici. On nous a dit que si ça nous plaisait pas, on avait qu’à aller voir ailleurs ». Et quand on lui demande s’il a reçu une compensation, il préfère en rire : « Qu’ils me paient au moins l’électricité avec tout ce qu’ils produisent ».

    En janvier dernier, des inondations ont eu lieu dans cette zone et selon Françoise Géraud, présidente de l’association Rion-Environnement, c’est la déforestation qui en est la cause :

    « Aucun arbre n’est là par hasard. Depuis toujours il y a eu des pins dans les Landes et c’était des petites forêts de régénération naturelle, puisant dans les sols l’eau en surplus », assure-t-elle à RMC.

    Face à ces accusations la mairie à un argument massue. Ce site permet de fournir en électricité 8400 foyers en France.

    0,16% de la forêt déracinée
    Et ce n’est pas le seul projet en cours dans les Landes. Le département en 10 ans, est devenu le second producteur d’énergie solaire en France après la Gironde, voisine. Et cela se fait en majorité sur des forêts, reconnaît la préfecture. L’équivalent de 1200 terrains de foot auraient déjà été arrachés dans les forêts et plus d’une dizaine de nouveaux projets sont en cours actuellement.

    Entre Dax et Mont-de-Marsan, des grands champs de panneaux solaires scintillent au milieu des forêts. C’est une aberration pour Jean Dupouy, le président de la SEPANSO, une association de protection de la nature des Landes :

    « Ils sont en train de couper les arbres pour pouvoir poser des panneaux. Il en arrive de partout, ils sollicitent communes et propriétaires, ça rapporte des sommes énormes. On devrait respecter la nature, elle nous a toujours accompagnés ».

    Pour lutter, son association conteste les autorisations de construction, plaidant pour l’installation de ces parcs de panneaux solaires dans d’autres zones. 

    Mais pour la préfecture, il n’y a aucun risque sur l’environnement. Ces projets ont déraciné seulement 0,16% de la forêt landaise. Et en plus, pour chaque arbre arraché, 2 arbres doivent être replantés. Mais le phénomène ne va pas s’arrêter tout de suite. Car se doter de panneaux solaires, est très alléchant pour les petites communes. À Rion-des-Landes, la mairie reçoit 160.000 euros par an, grâce aux panneaux, la cantine est devenu gratuite pour les enfants ! Et le département pousse à installer encore plus de panneaux avec comme objectif, 100% énergie renouvelable en 2033.

    Lueur d’espoir pour les écologistes, la récente prise de conscience du département qui a annoncé vendredi vouloir mieux encadrer ce phénomène, mais aucune sanction n’est pour l’instant prévue.
    #comédies #énergie #photovoltaïque #électricité #solaire #environnement #économie #france #pollution #énergie_solaire

  • Anleitung: Wie Sie ein Audio-Netzteil reparieren | heise online
    https://www.heise.de/ratgeber/Anleitung-Wie-Sie-ein-Audio-Netzteil-reparieren-6276209.html?seite=all

    Die Stromversorgung ist die Achillesferse jedes elektronischen Geräts. Fehler im Netzteil führen deshalb meist zum Totalausfall, bei Audiogeräten machen sich altersschwache Bauelemente dort auch oft durch ein starkes Brummen bemerkbar. In CD-Playern und ähnlichem kann sich eine unsaubere Stromversorgung in einem Ausfall der Gerätesteuerung äußern. Die Digitaltechnik zeigt ab einem gewissen Punkt keinerlei Reaktion mehr. Deshalb muss so ein Gerät keineswegs sofort auf den Schrott. Ein Blick in das Gehäuse schadet nichts – schließlich kann man sich später immer noch für die Entsorgung entscheiden. Doch mit ein wenig Know-How, dem richtigen Blick und einem systematischen Vorgehen sind Netzteilfehler oft schnell aufgespürt und behoben, sodass eine Neuanschaffung erspart bleibt.

    Im Folgenden beschreiben wir den Aufbau klassischer Netzteile, wie sie in älteren Audio-Geräten vorkommen. In neueren Geräten sorgen meist modernere Schaltnetzteile für den nötigen Strom, die wir hier nicht im Speziellen behandeln wollen. Viele der besprochenen Bauteile haben sie aber gemeinsam, sodass man mit dem hier vermittelten Wissen auch in neueren Geräten auf Fehlersuche gehen kann.

    #électronique #make #diy #audio #électricité #réparation #auf_deutsch

  • Débat : L’électricité, ce mensonge « phénoménal »
    https://theconversation.com/debat-lelectricite-ce-mensonge-phenomenal-171968

    La mise en avant de la pureté électrique repose en effet sur l’effacement du second principe de la thermodynamique : « toute transformation du système entraîne une augmentation de l’entropie globale ». Les déchets sont ici relégués au second plan ; la production, les nuisances, rendues invisibles.

    Le génial inventeur et entrepreneur avisé, Thomas Edison, fut le premier à avoir trouvé là un argument publicitaire imparable dans les années 1881. Il équipa dans la rue la plus chic de New York, Pearl Street, un millier d’intérieurs avec ses nouvelles ampoules à incandescence sous vide. Le succès fut immédiat : à la place de la lumière du gaz, qui salissait les intérieurs bourgeois, cette innovation gardait frais tableaux et tapisseries. Mais, à quelques kilomètres de là, deux centrales à charbons rejetaient 5 tonnes de scories par jour dans l’Hudson River.

    Ce modèle de délocalisation des effets nocifs, inscrit si profondément dans notre mode de vie, nous empêche de voir que bien des vertus électriques relèvent à la catégorie « fake news ».

  • The miner and the neon fish: decolonizing Alpine ecologies
    https://denk-mal-denken.ch/wettbewerb-publikumspreis/denkmal/the-miner-and-the-neon-fish-decolonizing-alpine-ecologies

    This is the proposal that won the third price in the Competition (Wettbewerb) that was created in the aftermath of the contestation of monuments worldwide that had some link to colonialism, slavery and racism https://denk-mal-denken.ch.

    Rony Emmenegger und Stephan Hochleithner, who are both political geographers at the university of Basel won the third price in this competition for their proposals that calls attention to the non-human aspects of the guilding of the hydropower stations Oberhasli and its ecological costs. See: https://denk-mal-denken.ch/wettbewerb-publikumspreis/denkmal/the-miner-and-the-neon-fish-decolonizing-alpine-ecologies.

    #Suisse #hydro-power #décolonial #decolonial #monument

    • Next to a serpentine road, halfway up to Grimsel pass when approaching from the North, stands the miner (Der Mineur), silently splitting rock with his pneumatic hammer. The statue was erected to honor the construction workers of the hydropower stations Oberhasli, whose work has been shaping an Alpine landscape since the early twentieth century. At the top of Grimsel, catchment lakes, water dams, power stations, and power poles morph into a hydroelectric infrastructure, producing energy and carrying it down towards the lowland valleys. Honoring the work of those who brought that infrastructure into being appears indeed justified in light of their sacrifices on the altar of a capitalist mode of production. Throughout the last century, construction work at almost 2000 meters altitude has been particularly challenging for both humans and machines – a challenge «mastered» through a continuous advance of engineering and technology with success increasing over time.

      The sole focus on human achievements, however, obscures the ecological costs and consequences that the extraction of hydropower involves, especially for fish, aquatic organisms, rivers, but also Alpine ecologies more broadly. With our graphic installation – the miner and the neon fish – we aim at problematizing a human-centric historiography of progress that obscures the ecological consequences of hydropower production. We do so by evocatively placing a neon fish under the miner’s pneumatic hammer. It serves as a visual metaphor for the electro-optical connection between humans and the fish, and the latter’s electrostatic discharge in contact with the miner and his machine. And yet, the relation between humans and their environments is not that clear-cut when it comes to commemoration, as we will elaborate in the following.

      The use of hydropower, as a renewable energy source, has a long tradition in Switzerland. In the Grimsel region, the development of hydropower infrastructure intensified at large scale with a first mega dam project in 1925 – the Spitallamm dam. Construction work went on from 1925 to 1932 and resulted in the 114-meter-high dam – the world’s largest at the time. Since then, hydropower infrastructure has been gradually extended. Today, it connects 13 hydropower plants and eight storage lakes, producing between 2100 and 2300 gigawatt hours of electric energy annually.1 A further extension is currently in progress with the construction of a new dam replacing the existing Sptiallamm dam – because it cracked. The finalization of this new dam is scheduled for 2025 and it will then not only secure, but further increase the capacity of the hydroelectric infrastructure – in line with Switzerland’s Energy Strategy 2050 and the envisioned transition towards renewable energy sources after the nuclear phase-out.

      Currently, an exhibition at the UNESCO/KWO Visitors Center2 close to the dam provides visual and acoustic insights into the construction works back in the late 1920s and those ongoing at the new dam today.3 The exhibition includes an outline of the ongoing dam replacement project, compiles a series of engineering schemes, and posts statements of workers involved in the ongoing construction. These exhibition elements are placed in a broader historical context of construction work at the site: a number of selected historical photographs and a short 5-minutes video provide lively insights into the construction work back in the late 1920s. They show laborers at work and demonstrate the logistical network of technology and expertise that coordinated their doing. The exhibition can thus be read as an extension of the miner: it is constituted as a site for the glorification of a human history of progress that made the development of the hydroelectric infrastructure possible.

      However, the ongoing energy transition and the according «boom» (Zarfl et al. 2015) of hydropower raises questions about the potential ecological consequences of engineering, technology, and infrastructural extension (see also Ansar et al. 2014). The power plant operator in the Grimsel region highlights the «connectivity between humans, technology and nature»4, acknowledges the potential «tensions between electricity production and water protection»5 and calls for a responsible engagement with nature in its ongoing and planned projects. And yet, recent plans for the further extension of the hydroelectric infrastructure have still provoked controversies, with various associations still highlighting the negative ecological consequences of these plans.6

      So, who might best speak for fish and aquatic microorganisms in ongoing and planned construction projects? By placing the dying neon fish under the miner’s pneumatic hammer, we aim at problematizing the ecological costs, which infrastructural extension and energy production have been generating for almost a century. We do so by moving beyond a narrow focus on humans and by bringing into consideration an Alpine ecology as a «socialnature» (Braun & Castree 2001), which the extension of hydroelectric infrastructure has profoundly reassembled and turned into a «commodity frontier» (Moore 2000). Such a perspective reveals the extension of hydroelectric infrastructure as an integral part of capitalist expansion into an Alpine frontier, through which «nature» has been «tamed» and «commodified».

      The figure of the miner plays a key role in this colonializing process, as his stone-bare masculine appearance embodies the very believe of human, patriarchal control over nature, glorifying man/kind’s appropriation of water for energy production and legitimizing the future extension of the hydroelectric infrastructure. As such, it sets a metaphysical zero point for a human history of progress, through which the building and extension of hydroelectric infrastructure has been normalized.

      To disfigure the statue of the miner – by putting the neon fish under his hammer – appears justified and fruitful in light of the endeavor to decolonize Alpine ecologies from human domination. And yet, decolonizing ecologies along these lines must not distract from the laborers’ themselves, who had to invest whole parts of their lives into these construction works. In other words, calling for environmental justice must not come at costs of those who have themselves been instrumentalized within that very same narratives and processes of progress and capitalist production.

      However, the statue of the steeled male miner can hardly account for the workers’ bodies and lives: It rather does, in its humble working-class pose, facing down to focus on its work with the drill, embody the hierarchy of class relations. Despite or maybe because the miner embodies these ambiguities, it appears worthwhile to maintain its presence for having a debate. In our installation, we aim at doing so by keeping the fish unlit during the day and thus hardly visible to passers-by, to allow the statue of the miner to remind of the workers. Only by night will the fish then appear in neon light and turn into a dazzling reminder of the colonization of nature – and also of the multitude of meanings which the monument entangles.

      #écologie #écologie_politique #énergie #électricité #Oberhasli #barrages_hydro-électrique #Alpes #montagne #décolonisation #Grimsel #travailleurs #mémoire #poissons #Spitallamm #technologie #nature #eau #protection_de_l'eau #coût_écologique #justice_environnementale #progrès #mineur #statue