#eligibilité

  • 2021, 50ème #anniversaire du #droit_de_vote aux #femmes en #Suisse.

    Célébrer, informer, réseauter

    Imaginez-vous : demain, ce sont les élections et vous n’avez pas le droit de vous y rendre. Uniquement parce que vous êtes une femme. Cela vous paraît injuste ? Et bien non, il y a encore 50 ans, c’était une réalité pour les femmes en Suisse. C’est en 1971 seulement, que les femmes ont eu le droit de vote et d’éligibilité en Suisse.

    Nous voulons célébrer cet événement en 2021 – avec vous ! L’association CH2021 propose une plate-forme d’information et de réseautage qui couvre toute la Suisse. Maintenant, c’est à votre tour : que ce soit une exposition, une table ronde, un film, un livre, un concours, un podcast, etc., impliquez-vous avec vos diverses idées et rendez vos actions visibles à travers nous.

    Le #Manifeste_CH2021 :


    https://ch2021.ch/fr/manifest-ch-2021-a-toute-vapeur

    https://ch2021.ch/fr

    #1971 #suffrage_féminin

    • En matière de suffrage féminin, la Suisse a traînassé

      Il y a seulement 50 ans – c’était en 1971 – que les femmes suisses ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité, après un siècle de combat. Hanna Sahlfeld-Singer fait partie des toutes premières parlementaires à avoir siégé au Palais fédéral : « Il a toujours fallu beaucoup de volonté », se souvient cette Suissesse qui vit aujourd’hui à l’étranger.

      Le jour où les femmes suisses sont officiellement devenues des citoyennes à part entière peut être daté avec précision : c’était le 7 février 1971. Les Suissesses se sont alors vu accorder le droit de vote et d’éligibilité au plan fédéral à l’occasion d’une votation historique.

      Dès lors, elles ont pu participer aux élections et aux scrutins, se porter candidates au Parlement, signer des initiatives populaires et des référendums. Ce sont les hommes qui ont pris cette décision, car eux seuls disposaient de tous les droits politiques jusque-là. Les femmes, depuis la fondation de l’État fédéral de 1848, n’avait ni le droit de vote, ni le droit d’éligibilité.

      En 1959, la majorité des hommes suisses avaient pourtant préféré rester encore seuls maîtres à bord en politique. Avec près de 70 % de « non », ils avaient rejeté le suffrage féminin au niveau fédéral. Douze ans plus tard, ce n’était cependant plus tenable. « Nous ne sommes pas ici pour demander, mais pour exiger », assène Emilie Lieberherr, future conseillère d’État zurichoise, lors d’une grande manifestation sur la Place fédérale. Deux hommes suisses sur trois acceptent alors le projet dans les urnes. Dès l’automne 1971, les premières élections nationales se tiennent avec la participation des femmes. Onze conseillères nationales et une conseillère d’État sont « élues solennellement », annonce le Ciné-journal.
      Le récit de la pionnière

      Deux de ces pionnières sont encore en vie aujourd’hui : la Valaisanne Gabrielle Nanchen et la Saint-Galloise Hanna Sahlfeld-Singer, toutes deux socialistes. Hanna Sahlfeld vit désormais en Allemagne, pays d’origine de son époux. Quand elle est élue au Conseil national, la théologienne a 28 ans et est mère d’un enfant d’un an. « Mon premier jour au Palais fédéral était excitant », confie à la « Revue Suisse » celle qui a aujourd’hui 77 ans. Tandis qu’elle veut pénétrer dans le saint des saints du pouvoir, à Berne, on la renvoie tout d’abord à l’entrée des visiteurs. Aujourd’hui, elle en rit. Mais l’anecdote illustre bien les résistances dont il a fallu venir à bout.

      Une femme pasteure protestante, mère et professionnellement active, mariée à un étranger et désireuse d’agir sur le plan politique, « cela dépassait beaucoup de monde », note Hanna Sahlfeld. Vers 1970, elle avait défendu le droit de vote des femmes dans des discours prononcés à l’occasion de la fête nationale. Les réactions avaient été virulentes. Mais ce n’est pas elle qui a essuyé les plâtres : « Les gens savaient qu’ils ne me feraient pas changer d’avis. » C’est surtout son époux – pasteur lui aussi – qui a dû encaisser. Pourtant, elle le dit, il n’a jamais cessé de la soutenir.
      Forcée de renoncer à son métier

      Hanna et Rolf Sahlfeld veulent se partager travail à la maison et à l’extérieur. Leur modèle familial sort des sentiers battus. Cependant, la Suissesse, issue d’une famille ouvrière, doit renoncer au pastorat au profit de son mandat au Conseil national. C’est ce que lui impose une loi, vestige du combat culturel que se sont livré l’Église et l’État. Cette règle visait les prêtres catholiques :

      « Pendant cent ans, personne n’avait imaginé qu’elle puisse s’appliquer à une jeune femme. »

      Hanna Sahlfeld

      Une des premières femmes au Conseil national

      Pour pouvoir faire de la politique, Hanna Sahlfeld prend désormais en charge, à la maison, les tâches bénévoles traditionnelles d’une épouse de pasteur. Au Conseil national, elle se bat notamment pour de meilleures assurances sociales pour les femmes et pour réduire la vitesse sur les routes.

      Elle obtient un succès politique indirect simplement par le fait que des femmes siègent désormais au Palais fédéral. En 1972, elle donne naissance à un deuxième enfant, une première pour une conseillère nationale en exercice. Les médias en parlent et mentionnent que ses enfants ne possèdent pas la nationalité suisse puisque leur père est étranger. Lors de son mariage, Hanna Sahlfeld a elle-même dû faire une demande pour rester suisse. Cette discrimination à l’encontre des femmes, qui touche de nombreuses familles binationales, n’est levée qu’en 1978. « Par la suite, de nombreuses Suissesses de l’étranger ont pu faire renaturaliser leurs enfants », note #Hanna_Sahlfeld.

      « Aussi téméraire qu’inédite »

      En matière de droits politiques des femmes, la Suisse faisait partie des mauvais élèves de l’Europe, comme le Portugal et le Liechtenstein. L’Allemagne, par exemple, a introduit le suffrage féminin en 1918 et la France en 1944, soit après les deux guerres mondiales et leurs bouleversements. Rien de tel ne s’est produit en Suisse. Et le suffrage féminin a dû franchir l’obstacle d’une votation fédérale. Mais cela n’explique pas entièrement pourquoi l’une des plus anciennes démocraties d’Europe avait pris tant de retard. Dans son livre paru en 2020, « Jeder Frau ihre Stimme », l’historienne Caroline Arni conclut que priver les femmes de droits politiques a été, en Suisse, une décision prise et confirmée de manière réitérée : « Il ne s’agit pas d’un retard par étourderie, ni d’un raté dans le moteur de la modernité. »

      La culture suisse « des alliances masculines », influencée par les mythes de fondation de la Confédération, a également une part de responsabilité, ajoute le politologue Werner Seitz. Il y avait aussi, dans toutes les couches sociales, l’idée d’une hiérarchie des sexes bien ancrée. La juriste Emilie Kempin-Spyri en fit déjà les frais en 1887. Ne disposant pas du droit de citoyenneté active parce qu’elle est une femme, elle ne pouvait exercer le métier de juge. Elle saisit le Tribunal fédéral qui la débouta. Les juges trouvèrent son argumentation – elle avança que le droit de vote, dans la Constitution, concernait aussi les femmes – « aussi téméraire qu’inédite ».
      Le prix à payer

      Depuis le début du XXe siècle, de plus en plus de femmes – et d’hommes –commencent à s’engager pour le suffrage féminin. Le gouvernement suisse traite l’affaire avec lenteur, et certains cantons prennent les devants. Les bouleversements sociétaux de la fin des années 60 ont enfin raison des réticences de la Confédération. Le dernier canton à introduire le suffrage féminin sera Appenzell Rhodes-Intérieures, en 1990, sur ordre du Tribunal fédéral.

      « Il a toujours fallu beaucoup de volonté, pour tout », note Hanna Sahlfeld. En 1975, elle est brillamment réélue, mais finit par renoncer à son mandat. Son engagement politique fait que son époux ne trouve plus de travail en Suisse. La famille quitte le pays et recommence à zéro, près de Cologne. Hanna Sahlfeld fait partie de ces pionnières qui ont préparé le terrain pour les générations suivantes de femmes au Palais fédéral. Pour leur rendre hommage, des plaquettes ornent désormais leurs anciens pupitres. « Cela a valu la peine de se battre », conclut Hanna Sahlfeld, même si elle et son mari en ont payé le prix. Et d’ajouter qu’en matière d’égalité, beaucoup de choses paraissent aujourd’hui naturelles : « Mais si les femmes négligent de consolider leurs acquis, elles pourraient à nouveau les perdre très vite. »

      https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/en-matiere-de-suffrage-feminin-la-suisse-a-trainasse

    • Les #50_ans du #suffrage_féminin

      Matériel sur l’histoire de l’égalité

      L’année 2021 marquera le #cinquantième_anniversaire de l’introduction du droit de vote et d’#éligibilité des femmes en Suisse. En vue de cet anniversaire, la Commission fédérale pour les questions féminines CFQF a conçu trois diaporamas, deux séries de cartes postales et un module d’apprentissage en ligne.

      Ce matériel est destiné à un large public, et particulièrement aux établissements scolaires de niveau secondaire II (écoles professionnelles, écoles de culture générale, écoles de maturité), aux organisations féminines et aux politiciennes et politiciens.

      https://www.ekf.admin.ch/ekf/fr/home/documentation/geschichte-der-gleichstellung--frauen-macht-geschichte/50_jahre_frauenstimmrecht.html

      Un #poster :


      #time-line #timeline #chronologie

      #matériel_pédagogique #ressources_pédagogiques

  • #Moratoire sur le #service_de_la_dette accordé par le G20 : un peu d’aide et beaucoup de com’

    Des pays africains comme l’Egypte, le Maroc, la Tunisie, l’Afrique du Sud et l’Algérie ne bénéficieront pas de l’initiative de #suspension_temporaire du service de la dette décidée par le #G20 au profit de certains pays, a appris l’Agence Ecofin, d’une analyse de l’Institute of International Finance (IIF), une organisation basée à Washington DC, aux Etats-Unis, et qui regroupe les acteurs mondiaux du secteur financier.

    Déjà, l’#Afrique_du_Sud est membre du G20 et pour cela, ne peut pas bénéficier de cette mesure, malgré des conséquences économiques évidentes du #coronavirus sur son #économie. De plus, elle fait partie avec l’#Egypte de ce qu’on appelle les gros pays émergents. Le #Maroc et la #Tunisie se retrouvent dans la catégorie des pays à faibles revenus, mais qui ne sont pas bénéficiaires des appuis de l’#Association_internationale_pour_le_développement (#IDA). L’#Algérie quant à elle, est présentée par la Banque mondiale comme un pays à revenus élevés.

    77 pays éligibles, dont une quarantaine en Afrique subsaharienne

    Un total de 77 pays sont éligibles à ce soutien du G20, dont une quarantaine en Afrique, en plus de l’Angola qui bien qu’étant dans la même catégorie que le Maroc, est considéré comme un des pays les moins développés de la planète par les Nations unies, donc éligible au programme. Le gros enjeu désormais est celui de déterminer la quantité de dettes dont le remboursement sera suspendu.

    Le communiqué du G20 précise qu’il s’agit des intérêts et principaux de dette dus entre le 1er Mai et le 31 décembre 2020. Il s’agit donc en réalité de 8 mois de services de la dette qui sont suspendus et non toute la dette de l’année 2020 comme on a cru le percevoir dans les déclarations politiques reprises par les médias. Pour l’ensemble des pays éligibles, le service de la dette pour l’année en cours est estimé à 140 milliards $. Un point positif toutefois, le remboursement des montants suspendus se fera sur trois ans, après une année de délai de grâce et ils ne seront pas réévalués à leur valeur du moment.

    Sur ce montant, environ 64 milliards $ sont le fait des intérêts et du principal de dette à court terme, et qui est majoritairement détenue par des acteurs privés, comme les traders des matières premières ou des investisseurs en portefeuille. L’IIF a estimé que si on reste sur la dette strictement publique, le volume de remboursements prévus en 2020 est de 45 milliards $. Sur ce montant, seulement 27 milliards $ sont estimés être dus dans le cadre de la dette bilatérale, concernée par la suspension.

    Un geste finalement très modeste…

    Le G20 n’a pas garanti que les autres créanciers de la dette publique des pays éligibles seront partants pour l’accord de suspension. Il s’agit notamment des organismes multilatéraux comme la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale ou encore le FMI. Il est aussi difficile de savoir si les banques d’investissement et les créanciers détenteurs des obligations souveraines de ces pays s’impliqueront.

    Des organisations de la société civile internationale ont déjà critiqué une mesure qui ne sera à leurs yeux pas efficace. Déjà, le bénéfice de cette suspension n’est pas automatique. Les pays qui souhaitent en bénéficier devront faire une demande et s’engager à dépenser la ressource disponible à des objectifs précis, comme l’amélioration du système de santé. Il faudrait aussi que le pays demandeur soit à jour de ses cotisations avec le FMI et la Banque mondiale ; ce qui exclut d’emblée des pays comme le Mozambique qui a un procès international sur sa dette.

    Le montant global de la dette des pays éligibles à l’initiative du G20 est estimé à un peu plus de 750 milliards $. Le moratoire accordé ne représente donc que 3,6% de ce montant ; ce qui est la marque d’un moindre effort. Dans ce contexte, on a du mal à comprendre pourquoi le groupe des 19 pays les plus riches de la planète et l’Union européenne peinent à abandonner complètement la dette de ces pays éligibles.

    Lorsqu’on la rapporte au produit intérieur brut (PIB) du G20 de 2019 qui était de 78 286 milliards $, l’ensemble de cette dette ne représente que 1% de la valeur créée chaque année par les économies de cette organisation. Une annulation complète comme le préconise la France ne créerait donc aucun danger pour les pays riches qui en périodes ordinaires n’hésitent pas à être agressifs pour l’obtention en Afrique de conditions fiscales avantageuses ou de garanties d’investissements lucratifs pour leurs entreprises.

    https://www.agenceecofin.com/finances-publiques/1904-75852-moratoire-sur-le-service-de-la-dette-accorde-par-le-g20-un-

    #dette #éligibilité
    via @mobileborders

  • Réforme de l’assurance-chômage : plus de 40 % des demandeurs d’emploi touchés, Bertrand Bissuel
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/19/reforme-de-l-assurance-chomage-plus-de-40-des-demandeurs-d-emploi-touches_60

    Les nouvelles règles, qui vont s’appliquer par étapes à partir du 1er novembre, vont avoir plusieurs conséquences : réduction de la durée d’indemnisation, baisse du montant des #allocations, impossibilité d’entrer dans le régime…

    La réforme de l’#assurance-chômage va avoir une incidence négative sur un peu plus de 40 % des demandeurs d’emploi bénéficiant de ce régime. C’est ce qui ressort d’un « document de travail », que Le Monde s’est procuré et qui a été réalisé par l’Unédic, l’association paritaire chargée de piloter le dispositif. Le document en question est proche de la version définitive, qui sera présentée aux partenaires sociaux, mardi 24 septembre. Il confirme les craintes exprimées par les centrales syndicales lorsque l’exécutif avait dévoilé ses arbitrages, le 18 juin : les organisations de salariés avaient alors dénoncé un projet susceptible de porter gravement atteinte aux ressources des #chômeurs.

    Les principaux changements, introduits par décret, tournent autour de trois axes. D’abord, les conditions d’accès ont été durcies : les personnes devront avoir travaillé pendant six mois sur vingt-quatre (au lieu de quatre sur vingt-huit) pour pouvoir prétendre à une prestation, et les droits à l’assurance-chômage ne pourront être rechargés qu’à partir d’un nombre d’heures six fois plus élevé qu’avant.

    Ensuite, ceux qui percevaient de hautes rémunérations lorsqu’ils étaient en activité verront leur allocation baisser à partir du septième mois.

    Enfin, la formule de calcul pour déterminer les montants versés a été modifiée. L’entrée en application de ces nouvelles règles a été étalée dans le temps (novembre 2019 pour les deux premières, avril 2020 pour la troisième).

    Critères d’éligibilité plus stricts

    Entre début avril 2020 et fin mars 2021, l’instauration de critères d’#éligibilité plus stricts frappera 32 % des personnes qui auraient ouvert un droit si les textes étaient restés inchangés (soit environ 832 000). Pour elles, plusieurs cas de figures peuvent se présenter : soit elles n’ouvrent aucun droit avant au moins 2021, soit elles les ouvrent mais « plus tard » qu’en vertu des anciennes normes, soit « une partie de leur affiliation ne sera pas prise en compte du fait de la réduction de la période de référence » (de vingt-huit à vingt-quatre mois), ce qui ampute la durée de leurs droits.

    Les publics concernés « sont plus jeunes que la moyenne des allocataires » : ils « ont des droits plus courts avec des salaires de référence plus faibles », rapporte l’étude. En 2020, cette mesure engendrerait une économie de 900 millions d’euros (et de 1 milliard, l’année d’après).

    S’agissant de la nouvelle formule fixant le niveau de la prestation, elle est susceptible d’avoir des conséquences pour 37 % des nouveaux #entrants dans le régime « lors de la première année ». Soit un peu plus de 850 000 personnes (une partie d’entre elles étant également frappées par le durcissement des règles d’accès au régime). Toutes verront leur allocation mensuelle diminuer, la première année dans des proportions oscillant entre 25 % et 50 %, voire un peu plus, pour environ 500 000 individus.

    Des « gagnants » sur la durée

    Cependant, d’autres y gagneront « en termes d’allocations perçues sur la durée » car ils seront « indemnisés suffisamment longtemps » (au-delà d’un an) et percevront « au total un montant d’allocations supérieur ». Pour l’Unédic, la baisse des dépenses permise par cette innovation se situe à environ 250 millions d’euros en 2020 et 1,1 milliard en 2021.

    Enfin, la #dégressivité des allocations pour les salariés les mieux payés (à partir de 3 500 euros nets par mois, environ) va « monte (r) en charge progressivement ». A partir de la fin 2020, « de 1 000 à 2 000 nouveaux allocataires » seront touchés. En régime de croisière, c’est-à-dire à partir de 2026, environ 70 000 personnes recevront, au moins un jour et sur une année, « une allocation journalière affectée » par cette mesure. Elle engendrera 20 millions d’euros d’économies en 2020, 140 millions en 2021 et 350 millions en 2026, selon l’Unédic.
    Au total, les économies induites par la réforme atteindraient un peu plus de 3,4 milliards d’euros pour la période 2020-2021. Un montant qui est très proche de celui escompté par l’exécutif : celui-ci tablait, en effet, sur 3,7 milliards, de novembre 2019 à fin 2021 (300 millions devant être réaffectés à Pôle emploi, ce qui donne au total 3,4 milliards).

    #précarisation #droits_rechargeables (fin des) #salaire_journalier_de_référence #SJR (fin du)

    • Rassure toi @monolecte ! comme tu sais, pas mal de monde avec conjoint dont les revenus entrent en ligne de compte ne seront pas éligibles au #RSA.

      En revanche cela va aggraver encore l’impact de la #non_indemnisation sur le droit à pension de #retraite. L’absence d’indemnité chômage touche actuellement plus de la moitié des chômeurs. Et toute durée de RSA vaut 0 trimestre. Un aspect que ni les syndicats, ni « la gauche » (qui avait lancé en 1988 un RMI fonctionnant sur le même schéma). J’ai encore vu une campagne « contre la réforme » des retraites qui ne cite pas d’autre cas que le CDI continu et à temps plein, comme si nous n’avions pas déjà 45 ans de précarisation de l’emploi (discontinu, à temps partiel, ou pire, pas emploi, tel les stages, ou l’auto entrepreneuriat) derrière nous.

    • RÉFORME DE L’ASSURANCE-CHÔMAGE
      En finir avec les chômeurs ?
      http://cqfd-journal.org/En-finir-avec-les-chomeurs

      Puisqu’on a tout essayé contre le chômage comme l’avouait benoîtement Mitterrand en 1993, il ne reste plus aux gouvernements de tous bords qu’une option : faire baisser la statistique, notamment en contraignant les récalcitrants à prendre des boulots de merde. Et mieux encore, passer sa réforme pendant la saison estivale ! Bienvenue dans un nouveau monde irrigué d’esprit disruptif… et de vieilles magouilles politicardes.

    • Réforme de l’Unédic : les syndicats sur le pied de guerre
      La refonte de l’assurance-chômage, qui durcit les règles d’indemnisation, entre en vigueur à partir du 1er novembre.
      Bertrand Bissuel
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/25/reforme-de-l-unedic-les-syndicats-sur-le-pied-de-guerre_6012963_823448.html

      L’assurance-chômage va se désendetter dans des proportions quasi inégalées depuis sa création au début de la Ve République. C’est l’un des enseignements des « perspectives financières » présentées, mardi 24 septembre, par l’Unédic, l’association paritaire qui pilote le régime. L’amélioration des comptes résulte, en grande partie, de la réforme du dispositif annoncée, à la mi-juin, par l’exécutif : elle va avoir pour effet de comprimer les dépenses liées à l’indemnisation des demandeurs d’emploi. Les syndicats s’en inquiètent, à cause des répercussions préjudiciables pour le niveau de vie des allocataires, et entendent continuer le combat contre les transformations à venir.

      Le « revenu de remplacement » octroyé aux chômeurs est désormais encadré par deux décrets, publiés fin juillet au Journal officiel. Applicables en plusieurs étapes à partir du 1er novembre, ils durcissent les conditions d’affiliation à l’assurance-chômage : les personnes devront avoir travaillé pendant six mois sur vingt-quatre (au lieu de quatre sur vingt-huit) pour pouvoir réclamer une prestation, et les droits à l’assurance-chômage ne seront rechargés qu’à partir d’un nombre d’heures six fois plus élevé qu’auparavant. En outre, ceux qui percevaient des rémunérations élevées (plus de 4 500 euros brut mensuel) verront leur allocation diminuer à partir du septième mois. Enfin, les modalités de calcul du revenu de remplacement, fondées sur le « salaire journalier de référence », seront profondément modifiées.

      5,95 milliards d’euros d’économies

      Le panachage de ces mesures va avoir des incidences spectaculaires, comme l’avait montré un « document de travail » de l’Unédic révélé par Le Monde il y a quelques jours. Les « perspectives financières » dévoilées mardi reprennent les chiffres mentionnés dans le document en question et en divulguent d’autres. Ainsi, la mise en place de critères d’éligibilité plus stricts affectera, d’avril 2020 à mars 2021, 32 % des individus « qui auraient ouvert un droit » si la réglementation n’avait pas évolué. Ce qui représente un effectif de près de 850 000 personnes : soit elles n’entreront pas dans le régime durant la première année, soit elles y accéderont plus
      tard, soit elles cesseront d’en bénéficier plus tôt.

      La nouvelle formule du salaire journalier de référence, elle aussi, a des conséquences impressionnantes. Quelque 850 000 personnes seront touchées, le montant mensuel de leur indemnisation reculant en moyenne de 22 % pour passer de 905 euros à 708 euros. Certains d’entre eux encaisseront des baisses encore plus massives : jusqu’à – 50 % pour 190 000 demandeurs d’emplois. L’impact sera très fort en particulier pour ceux qui alternent petits boulots et périodes d’inactivité.

      Précision importante : une partie des publics concernés par cette mesure pâtiront également du resserrement des conditions d’affiliation. La double peine, autrement dit. Quant à la dégressivité de la prestation pour les salariés bien payés, sa montée en charge sera « assez lente » : 1 000 à 2 000 personnes à partir de la fin 2020, puis environ 70 000 en vitesse de croisière.

      Mises bout à bout, toutes ces dispositions vont engendrer, entre novembre 2019 et la fin 2022, des économies de près de 5,95 milliards d’euros (plus des neuf dixièmes étant imputables aux nouveaux critères d’éligibilité et au changement de salaire journalier de référence. De leur côté, les entreprises seront mises à contribution, à travers trois prélèvements qui devraient rapporter 870 millions. Le décalage entre la potion administrée aux allocataires et l’effort imposé aux patrons scandalise les syndicats : cela revient « à faire peser les restrictions budgétaires sur les plus précaires », aux yeux de la CGT. Le rétablissement des comptes de l’Unédic s’effectue « sur le dos des chômeurs », dénonce Marylise Léon, la numéro deux de la CFDT. La réforme du gouvernement prévoit certes de nouveaux droits à indemnisation pour les démissionnaires et les indépendants (entraînant un surcroît de dépense de 1,32 milliard d’euros, de 2019 à 2022), mais pour les confédérations de salariés, la balance penche incontestablement en défaveur des individus privés de travail.

      Prévenir les réactions d’incompréhension

      « Sous les effets conjugués de la conjoncture économique » et des nouvelles normes introduites par l’exécutif, le régime, qui affichait un déficit de 3,4 milliards d’euros en 2017, retournerait à l’équilibre « au second semestre 2020, soit quelques mois plus tôt qu’en l’absence de réforme », selon l’Unédic. Mais l’impact des deux décrets pris en juillet se voit surtout dans l’évolution du solde financier du régime : + 5,25 milliards d’euros en 2022, soit un excédent supérieur de deux milliards à ce qui était prévu initialement. La dette de l’assurance-chômage pourrait être ramenée à 29,4 milliards d’euros dans trois ans après avoir culminé à 37,6 milliards en 2020.

      Ce redressement va se traduire par un sévère tour de vis pour de nombreuses personnes couvertes par le dispositif. Il y a un « risque d’aller au-devant de [faits] qu’on ne maîtrisera pas, socialement », a déclaré, mardi, lors d’une conférence de presse, Patricia Ferrand, la présidente (CFDT) de l’Unédic. Celle-ci a précisé que Pôle emploi va écrire à deux millions d’inscrits dans ses fichiers pour leur expliquer que le rechargement des droits va évoluer. Une démarche qui vise à faire de la pédagogie et à prévenir les réactions d’incompréhension.

      Les syndicats, eux, ne désarment pas. « La bagarre se jouera avec l’opinion publique, confie Mme Léon. On a besoin de transparence et de débats. » La centrale cédétiste a l’intention d’interpeller les députés, tout en recueillant la parole de demandeurs d’emploi, à travers une plate-forme numérique, qui sera installée avec le concours de l’association Solidarités nouvelles face au chômage. Pour leur part, la CFE-CGC, la CGT et FO vont attaquer devant le Conseil d’Etat des dispositions des décrets parus en juillet.

      #nouveaux_nouveaux_pauvres #guerre_aux_pauvres