• Pourquoi une information judiciaire a été ouverte sur l’#IHU de Marseille de Didier Raoult
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/09/06/une-information-judiciaire-ouverte-sur-l-ihu-de-marseille-de-didier-raoult_6

    La procureure de Marseille Dominique Laurens a indiqué le soir même à l’Agence France-Presse avoir ouvert une information judiciaire. La décision fait suite à la publication lundi d’un rapport des inspections des deux ministères (IGAS et IGESR) mettant au jour « des dysfonctionnements graves de l’IHU-MI concernant la qualité de ses activités de recherche et de soins ».

    Le nouveau directeur de l’institut, très lié à #Didier_Raoult, Pierre-Edouard Fournier, et ses sept membres fondateurs (dont l’université Aix-Marseille, l’Assistance publique-Hopitaux de Marseille, l’Institut de recherche pour le développement ou le service de santé des armées) seront prochainement convoqués par leurs tutelles pour « mettre en œuvre dans les meilleurs délais un plan d’action volontariste » qui « conditionnera la poursuite de l’activité de l’IHU-MI et de son financement par l’Etat », selon le communiqué commun des ministres.

    « Dérive de la gouvernance »

    Une autre plainte avait été déposée en avril par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour de « graves manquements » et des procédures « non conformes à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique ». Mais le travail des inspecteurs de l’IGAS et de l’IGESR va plus loin que celui de l’ANSM, puisque, outre les nombreux écarts aux règles éthiques constatés, il s’intéresse, sur la période 2017-2021, à la gouvernance de l’IHU-MI, ses conditions de travail ou encore sa stratégie. En plus de 150 pages, un bilan particulièrement négatif de Didier Raoult et de « son » IHU, créé en 2011, est tiré : « dérive de la gouvernance », « mode de management générateur de mal-être au travail », « stratégie à réinterroger », « pratiques médicales et scientifiques déviantes »… Le rapport met aussi en doute la qualité de la production scientifique, l’une des fiertés de son ancien directeur, en notant que l’institut marseillais produit plus d’articles de recherche dans des revues de moindre influence que les autres IHU.

    Mais le réquisitoire le plus grave concerne sans conteste les pratiques médicales, avec un argumentaire assez proche de celui déjà employé par l’ANSM, ou par l’ordre national des médecins de Nouvelle-Aquitaine en décembre 2021 [un ordre des médecins local qui se soucie de santé au point de statuer sur des questions situées hors de son ressort géographique ? faut qu’il remplace le national !]. Cinq faits pourraient « relever d’une qualification pénale », selon le rapport. Ils concernent des protocoles de prescriptions médicales non conformes (sur la tuberculose notamment) ou des manquements éthiques en recherche clinique (entorses aux règles sur le consentement des personnes).

    L’ANSM avait identifié trois recherches impliquant la personne humaine (RIPH dans la nomenclature juridique de protection des personnes), pour lesquelles l’avis d’un comité de protection des personnes (CPP) aurait dû être sollicité. La nouvelle inspection a repéré trois autres possibles écarts à la réglementation, concernant des recherches menées sans avis favorable d’une CPP. Ces anomalies avaient été repérées plusieurs mois avant l’ANSM ou cette inspection par la biologiste #Elisabeth_Bik, sans que cela ne déclenche de réactions des employeurs de Didier Raoult, qui en retour avait porté plainte contre la chercheuse. Les inspecteurs, sans précision, soulignent d’ailleurs plusieurs fois la « passivité » et la « lenteur » à réagir des fondateurs de l’IHU-MI.

    termes manquants #Olivier_Véran #Emmanuel_Macron