#embodied_mind

  • Le cheval pense-t-il ? | le blog de Magie de Ségougnac
    http://magiedesegougnac.wordpress.com/2013/05/29/le-cheval-pense-t-il

    Pour répondre à notre question de départ, je préfère dire que non, un cheval ne pense pas, parce que ce terme renvoie à la pensée humaine, avec ses caractéristiques si particulières, et que je considère que nommer du même terme deux choses différentes ne fait qu’apporter de la confusion. Cela n’empêche pas le cheval d’avoir un fonctionnement cognitif, des relations avec son monde et au final un « vécu » subjectif nourri des émotions associées à ces relations, notamment à leur valeur positive ou négative. Et ce, comme tout animal muni d’un cerveau, principal siège des fonctions cognitives, ce « vécu » dépendant étroitement des capacités motrices, sensorielles et cognitives de chaque animal.

    #enaction #Varela #embodied_mind

  • Francisco Varela - Processus d’acquisition des connaissances
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?article261


    http://anarsonore.free.fr/IMG/mp3/Francisco_Varela.mp3

    L’esprit n’est pas quelque chose qui se trouve à l’intérieur de mon cerveau. La conscience et l’esprit appartiennent au domaine du couplage social. C’est le lieu même de leur dynamique. Et comme parties de la dynamique sociale humaine, l’esprit et la conscience opèrent comme des sélecteurs du chemin suivi par notre dérive structurale ontogénétique. De plus, comme nous existons dans le langage, les domaines de discours que nous générons deviennent une partie de notre domaine d’existence et constituent une partie de l’environnement dans lequel nous conservons notre identité et notre adaptation.

    Extrait de L’Arbre de la Connaissance, Racines biologiques de la compréhension humaine de Francisco Varela et Humberto Maturana, 1994

    #embodied_mind

  • ۩ Philosophy In The Flesh, de George Lakoff et Mark Johnson - errata
    http://errata.eklablog.com/philosophy-in-the-flesh-de-george-lakoff-et-mark-johnson-a17043993

    Lakoff et Johnson appartiennent au courant de l’« #embodied_mind » ou réalisme incarné dont le principal initiateur fut #Francisco_Varela (1946-2001), neurobiologiste d’origine chilienne, auteur notamment de Autonomie et connaissance, essai sur le vivant , et, avec Evan Thompson et Eleanor Rosch, L’inscription corporelle de l’esprit . Les concepts vareliens de « clôture du vivant », d’« autopoïèse » et d’ « énaction » ont eu une certaine influence en France – Castoriadis fut parmi les premiers à en saluer la pertinence – et ont contribué à la critique radicale des premiers cognitivistes.

    Entretien avec George Lakoff par John Brockman (mars 1999) http://data0.eklablog.com/errata/mod_article17043993_2.pdf

    • C’est intéressant. Mais faut-il absolument et uniquement un modèle, soit « instructionniste », soit soit « sélectionniste ». Je ne sais pas lequel des deux est le plus apte à "expliquer les mécanismes cérébraux, mais l’être humain n’est-il qu’un mécanisme, de plus explicable. Certes il est mécanisme neuronal, mais si on en reste là on passe à côté du sacré de l’être. Par exemple l’amour expliqué n’est plus l’amour. Je trouve que le risque est de dériver vers l’homme-machine....

    • #Cornelius_Castoriadis a remarquablement anticipé les trouvailles les plus « révolutionnaires » (ou du moins celles qui ont paru telles) du courant de l’#embodied_mind (de tradition merleaupontyenne) initié par le biologiste chilien #Francisco_Varela. Tout ce qui a été découvert d’important en neuroscience et en linguistique à la fin du XX° s et au début du XXI° était présent non seulement en germe, mais souvent explicitement dans les écrits de Cornelius Castoriadis. Lorsque je me réfère au courant de l’embodied mind, je parle en particulier des neurobiologistes Damasio et Edelman, et des linguistes Lakoff et Johnson.
      Un exemple : Cornelius Castoriadis rejoint parfaitement le courant lakovien – qu’il ne connaissait pas et qui est issu de la critique de Chomsky – lorsqu’il remet en cause en 1988 la grammaire générative qui fait encore autorité outre-atlantique. « L’entreprise de Chomsky, écrit-il, doit se heurter à ce dilemme impossible : ou bien les formes grammaticales (syntactiques) sont totalement indifférentes quant au sens – énoncé dont tout traducteur connaît l’absurdité ; ou bien elles contiennent dès le premier langage humain, et on ne sait comment, toutes les significations qui émergeront jamais dans l’histoire – ce qui emporte une métaphysique lourde et naïve de l’histoire. Dire que, dans tout langage, il doit être possible d’exprimer l’idée ‘John a donné une pomme à Mary’ est correct, mais tristement court. » ( Le Monde morcelé )
      On trouve aussi chez Cornelius Castoriadis une étonnante anticipation de la théorie des métaphores, de même que la reconnaissance de la pensée inconsciente et des images-schémas qui sont des postulats de base du courant lakovien. Il écrit par exemple : « Et c’est aussi ce à quoi fait allusion Freud dans le texte de 1913 sur ‘les deux principes du fonctionnement psychique’ : il n’y a pas dans l’inconscient de quoi distinguer la vérité de la simple fiction investie d’affect. Ce qui est porté par un désir est : il n’est ni ‘vrai’ ni ‘faux’. Il revient au même de dire avec Freud, et contrairement à feu Jacques Lacan, que dans l’inconscient il n’y a que des représentations des choses, et des complexions de représentations de choses, mais non pas des représentations de mots ni des complexions de représentations de mots – pas de significations et pas de ‘signifiants’ linguistiques. Ce qu’il y a comme signifiant est autre chose, c’est l’usage d’une représentation pour une autre représentation (à la place de...), le quid pro quo, mais cela ne se fait pas sur un mode langagier ; il n’y a pas la possibilité de représenter la signification ‘cela est faux’. Or cette possibilité de représenter la signification : ‘cela est faux’, et plus même : cette signification bipolaire : vrai/faux (ici prise au sens le plus pauvre, le plus rudimentaire, n’apparaît qu’avec le langage, avec la société, donc avec l’institution de la société et l’usage canonique du langage. »
      Tout langage est métaphorique et plonge ses racines dans l’inconscient non langagier, ce qui est en contradiction avec les courants largement dominants de la philosophie occidentale et la philosophie analytique. Cornelius Castoriadis écrit aussi avec perspicacité : « Il est donc pour ainsi dire impossible de parler sans utiliser des termes métaphoriques – par exemple, processus est une métaphore ; nous croyons nous opposer par ce terme à toute substantialisation grossière ou réification mais le processus, c’est le procès romain, le préteur et les deux adversaires, etc. Toute définition utilisera des termes métaphoriquement, négativement, et pour la même raison, elle tendra à être négative ; et à travers ces négations émerge par esquisses le visé. » ( Sujet et vérité dans le monde social-historique ).
      Même s’il n’établit pas une distinction très précise entre trope et métaphore, sa pensée n’en demeure pas moins très claire lorsqu’il dit : « Qu’est-ce qu’une ‘figure du discours’, un trope, et qu’est-ce que le sens propre ? Ce que l’on a appelé depuis l’Antiquité des tropes ne sont que des tropes particuliers ou des tropes au deuxième degré. Toute expression est essentiellement tropique. Un mot, alors même qu’il est utilisé dans son prétendu ‘sens propre’, ou avec sa ‘signification cardinale’, est encore utilisé dans un sens tropique. Il n’y a pas de ‘sens propre’ ; il y a seulement – mais toujours, et inéliminablement, et fût-ce dans les métaphores ou les allégories les plus subtiles ou les plus échevelées – repérage identitaire, point d’un réseau de repérages identitaires, lui-même pris dans le magma des significations, et référé au magma de ce qui est. » Il parlait de trope, de quid pro quo ou d’abus de langage, s’interrogeant sur la polysémie et affirmant, à l’encontre des principales théories linguistiques en vigueur depuis Saussure, que le langage codique était un leurre. Il posait les jalons d’une théorie des métaphores qui se développait parallèlement à ses travaux outre-atlantique.

  • Gerald Edelman, théoricien de la conscience - errata
    http://errata.eklablog.com/gerald-edelman-theoricien-de-la-conscience-a23265081

    Pour Edelman, la conscience est un pro­cessus non causal alors que sa base céré­brale possède une efficience fonctionnelle. À chaque moment, la conscience est d’une seule pièce et toute l’expérience passée est engagée pour for­mer la conscience intégrée de ce moment singulier – c’est ce qu’il nomme le « pré­sent remémoré ». Le fait qu’une aire céré­brale puisse être essentielle ou nécessaire à la conscience ne signifie pas qu’elle est suffisante – tel ou tel groupe de neurones dans telle ou telle aire corticale peut d’ailleurs contribuer à l’activité consciente à un moment donné et pas au suivant. Son hypothèse est qu’il s’agit d’un « noyau dynamique », rassemblement de groupes neuronaux qui à un moment donné interagissent plus entre eux qu’avec les autres groupes neuronaux. 

    Edelman rejette donc l’idée selon laquelle le cerveau s’apparenterait à un quelconque modèle instructionniste reposant sur des programmes et des algorithmes. Il propose un modèle sélectionniste qui raisonne en termes de populations de neurones et s’appuie sur la sélection d’éléments ou états particuliers tirés d’un vaste répertoire de possibilités. Pour lui, le processus de la conscience est une manifestation dynamique de l’activité des cartes neuronales réparties dans de nombreuses aires différentes du cer­veau.

    Lire la suite : 

    Aperçu de la théorie sélectionniste de Gerald Edelman
    http://data0.eklablog.com/errata/mod_article23265081_1.pdf

    #embodied_mind

    • C’est intéressant. Mais faut-il absolument et uniquement un modèle, soit « instructionniste », soit soit « sélectionniste ». Je ne sais pas lequel des deux est le plus apte à "expliquer les mécanismes cérébraux, mais l’être humain n’est-il qu’un mécanisme, de plus explicable. Certes il est mécanisme neuronal, mais si on en reste là on passe à côté du sacré de l’être. Par exemple l’amour expliqué n’est plus l’amour. Je trouve que le risque est de dériver vers l’homme-machine....