• #Sénégal : à la rencontre de #pêcheurs désespérés de plus en plus tentés par la migration illégale

    Un rapport de l’Environmental Justice Foundation (EJF) rappelle qu’au Sénégal, la #surpêche ainsi que la #pêche_illégale provoquent une forte diminution des quantités de poissons dans l’eau. Les pêcheurs, qui ont donc moins de #travail, sont de plus en plus tentés par l’immigration irrégulière vers l’archipel espagnol des #Canaries. Témoignages.

    Sur le quai de #Ngor, en ce début d’après-midi, Moustapha Mbengue, pêcheur de 56 ans, ne cache pas sa colère. « Les jeunes sont découragés ! Tu vois les #pirogues là, elles sont toutes là. Il n’y en a qu’une qui est partie », souffle-t-il.

    Celle qui est partie rentre quasiment sans poisson. La faute, selon Moustapha, aux navires étrangers, principalement chinois et européens, qui viennent pêcher dans les eaux sénégalaises.

    « Dans les années 1970-1980, il y avait beaucoup de #poissons. Mais depuis que ces bateaux sont arrivés ici, il n’y a plus rien du tout, ils ont tout cassé. Parce que les gros bateaux qui sont là, ils ramassent tous les poissons. Si tu pars travailler en mer, tu dépenses 20 000 francs CFA [environ 30 euros, ndlr] et tu ne gagnes même pas 5 000 francs CFA [environ 7 euros, ndlr], c’est catastrophique ».

    Résultat : faute de pouvoir vivre de la pêche, certains Sénégalais préfèrent tenter leur chance ailleurs, en prenant une pirogue vers l’archipel espagnol des Canaries. C’est ce que rappelle l’Environmental Justice Foundation (EJF) dans un rapport publié mardi 13 mai intitulé « ’La mer a été vendue’ : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une migration forcée vers l’Europe ».

    Rencontré sur une autre plage, au nord de Dakar, Faroua a déjà tenté deux fois de rejoindre l’Europe par la mer. Malgré les risques, ce pêcheur de 32 ans estime ne pas avoir le choix. « Ça nous inquiète, mais on part comme ça. Si on est morts, on est morts. Si on vit, on vit. C’est à gagner ou à perdre. Parce qu’au Sénégal, même si tu travailles, tu ne gagnes pas bien ta vie. C’est pour cela qu’on tente d’aller en Europe : pour gagner notre vie. »

    Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, au moins 9 757 personnes sont mortes en voulant gagner les îles Canaries par l’océan Atlantique l’année dernière.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64523/senegal--a-la-rencontre-de-pecheurs-desesperes-de-plus-en-plus-tentes-
    #route_atlantique #migrations #émigration #réfugiés #mort #vie #îles_Canaries
    ping @6donie

    • « La mer a été vendue » : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une #migration_forcée vers l’Europe


      https://www.youtube.com/watch?v=TPJZocqsp-s

      Un nouveau rapport (https://ejfoundation.org/reports/the-deadly-route-to-europe) ainsi qu’un film de l’#Environmental_Justice_Foundation (EJF) révèlent les impacts directs et profonds de la surpêche et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) sur le secteur de la pêche au Sénégal. Le déclin des populations de poissons qui en résulte entraîne une augmentation des migrations forcées vers l’Europe par la plus meurtrière des routes migratoires de la planète, qui a fait plus de 3 000 morts rien qu’en 2023.

      Se basant sur des recherches approfondies et des entretiens menés par EJF au Sénégal ainsi qu’aux îles Canaries, l’enquête met en lumière les impacts environnementaux et socio-économiques croissants de l’augmentation de la pêche industrielle par les flottes étrangères. Ce rapport met en lumière les défis auxquels une nation dont l’économie et la sécurité alimentaire dépendent de la pêche artisanale, déclare EJF.

      Le secteur de la pêche au Sénégal emploie environ 3 % de la main-d’œuvre du pays et constitue une source essentielle de protéines (7,9 % de l’apport total de la population). Les pêcheurs artisanaux sont confrontés à des menaces croissantes, en particulier des méthodes de pêche destructrices telles que le chalutage de fond. La situation s’est gravement détériorée en raison de la surpêche et de la pêche illégale perpétrées par les flottes industrielles européennes et chinoises. Ces flottes, qui opèrent souvent dans le cadre d’accords de coentreprise opaques, épuisent les populations de poissons et contribuent à l’insécurité alimentaire.

      Le poisson capturé par les flottes industrielles est essentiellement exporté vers les marchés étrangers, principalement l’Union européenne, mais aussi de plus en plus vers la Chine. Cette situation a gravement affecté les moyens de subsistance des communautés côtières et contribué à l’augmentation de la pauvreté, faisant de la migration une des seules solutions de survie pour de nombreuses familles.

      En 2024, 63 970 personnes en migration sont entrées en Espagne de manière irrégulière, soit plus du double du chiffre de 2022. Une grande partie d’entre elles ont atteint les îles Canaries, où cette proportion a augmenté de 200 % entre 2022 et 2024.

      Steve Trent, PDG et fondateur de l’Environmental Justice Foundation, a déclaré : « Ce secteur essentiel, qui constitue l’épine dorsale socio-économique des communautés côtières du Sénégal, est en crise. Les petits pêcheurs sont confrontés à la concurrence écrasante des navires industriels, ce qui entraîne une détérioration des conditions de vie, une diminution de la sécurité alimentaire et la perte des moyens de subsistance. Les conséquences sont considérables et contribuent à l’augmentation alarmante du nombre de décès de personnes migrantes en mer. Les autorités européennes peuvent et doivent mettre fin à cette situation dès maintenant et rendre les pêcheries sénégalaises au peuple sénégalais. »

      Le film d’EJF retrace l’histoire d’un jeune pêcheur sénégalais contraint d’entreprendre le périlleux voyage vers Tenerife et de son père, resté de l’autre côté de l’Atlantique, dans leur communauté de pêcheurs. Derrière chaque vie perdue en mer lors de ce voyage se cache une histoire semblable à celle d’Abdou. Dans le film, il raconte : « Certaines personnes avaient le même rêve et le même but que moi, mais elles ne sont jamais arrivées. »

      Alors que les conditions au Sénégal continuent de se détériorer et que les emplois sur lesquels les gens comptent depuis des générations disparaissent de façon alarmante, on s’attend à ce que de plus en plus de Sénégalais risquent ce dangereux voyage à la recherche de meilleures opportunités.

      Karim Sall, président d’AGIRE, une organisation sénégalaise opérant dans l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, a déclaré : « Je suis très en colère lorsque [les pays étrangers] se plaignent de l’immigration, car ce sont eux les vrais pirates, ce qu’ils ont fait est pire que l’immigration clandestine. Nous risquons notre vie pour partir, mais eux ils viennent ici pour voler notre poisson. C’est du vol. Ils pillent nos ressources pour nourrir leurs propres habitants pendant que nous souffrons. »

      Le rapport présente des recommandations clés pour mettre fin à la crise de la pêche au Sénégal et réduire la nécessité d’émigrer. Ces recommandations s’adressent au gouvernement sénégalais, à l’Union européenne ainsi qu’aux entités de pêche industrielle opérant dans les eaux sénégalaises, en les exhortant à renforcer la gouvernance et la transparence afin de soutenir les pêcheries nationales et les communautés qui en dépendent.

      https://ejfoundation.org/news-media/la-mer-a-%C3%A9t%C3%A9-vendue-la-crise-de-la-p%C3%AAche-au-s%C3%A9n%C3
      #film #vidéo

  • Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/14/kenya-accusees-d-escroquerie-32-agences-chargees-d-envoyer-des-travailleurs-

    Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    Par Arthur Frayer-Laleix (Nairobi, correspondance)
    Gulfway Recruitment Company, Royal Capital Placement, Geoverah Agency… Tels sont les noms de quelques-unes des 32 agences de placement de travailleurs à l’étranger qui viennent d’être interdites par les autorités au Kenya. Elles opéraient dans le cadre d’un vaste programme gouvernemental, « KaziMajuu », créé en 2023 pour aider la jeunesse à trouver du travail hors des frontières. Le terme, contraction de kiswahili et d’argot de Nairobi, signifie littéralement « travail à l’étranger ».
    L’annonce de la radiation des 32 sociétés a été faite mardi 6 mai par Alfred Mutua, le ministre du travail, alors qu’il était auditionné par une commission sénatoriale au sujet d’une vaste escroquerie à l’emploi de centaines de jeunes aspirant au départ. A la recherche d’un travail, ces derniers ont versé aux agences de placement l’équivalent de plusieurs centaines d’euros sans jamais recevoir de contrepartie.
    Plusieurs victimes venues témoigner devant les sénateurs de la commission ont livré les détails de l’arnaque. John Mwangi, employé sur des chantiers, et Calvin Nyamweya, un ouvrier à qui il avait été promis un travail au Qatar, ont raconté qu’après avoir passé plusieurs entretiens fructueux, des agents leur ont demandé 15 000 shillings kényans (103 euros) pour des examens médicaux.
    Godfrey Githae, un candidat à qui il a été proposé un poste de charpentier en Irak, a expliqué aux parlementaires s’être rendu à une convocation quelques jours après un entretien d’embauche réussi. Sur place, il signe un courrier d’offre d’emploi… mais n’en reçoit aucune copie. Surtout, on lui demande de l’argent. « On m’a demandé de payer un total de 55 000 shillings : 15 000 destinés aux frais médicaux et que j’ai dû emprunter à ma femme, et encore 40 000 censés servir, entre autres, au visa et à l’attestation. J’ai emprunté cette somme-là à une tante par alliance. » D’autres postulants, comme Frederick Keene, ont raconté avoir payé en argent liquide sans être recontactés ensuite.
    « Il s’agissait d’un programme gouvernemental. Pourquoi a-t-on demandé aux Kényans de payer de tels frais ? », a questionné la sénatrice Gloria Orwoba, membre de la commission parlementaire – à qui certains, comme le ministre du travail, ont reproché de ne pas être neutre et d’avoir des intérêts dans le dossier.
    « Ces agences existent depuis une vingtaine d’années au Kenya, mais leur nombre et leur visibilité ont augmenté sous la présidence de William Ruto, notamment parce qu’il a fait beaucoup de promesses à la jeunesse en matière de travail, estime Dauti Kahura, journaliste politique indépendant. Les autorités ne font pas le travail de vérification et d’enquête pour savoir si ces agences sont sérieuses ou non. » Même constat chez l’analyste politique Njahira Gitahi : « Une majorité de ces agences sont apparues ces deux dernières années avec l’administration Ruto. Leurs créateurs y ont vu un moyen de se faire de l’argent, surtout ceux qui étaient proches du gouvernement. »
    Durant sa campagne électorale victorieuse de 2022, William Ruto n’avait cessé de se présenter en candidat des « petites gens » face aux élites, développant un discours tourné vers les jeunes sans emploi, notamment les « hustlers », ces travailleurs de l’économie informelle. Il avait avancé le chiffre de 5 000 Kényans partant à l’étranger chaque semaine. « M. Ruto est le premier président à pousser officiellement les Kényans à trouver du travail ailleurs. Des programmes de formation spécifique ont même été mis en place par le gouvernement », explique Njahira Gitahi. Récemment, dans la ville de Mombasa, un intérieur de demeure saoudienne a été reproduit à l’identique pour que les aspirantes femmes de ménage puissent s’y entraîner avant leur départ pour Riyad. Sur place, celles-ci se retrouvent souvent exploitées dans des conditions « épouvantables », comme l’a décrit Amnesty International dans un récent rapport.
    En novembre 2024, le ministre Alfred Mutua a promis d’envoyer « un million de Kényans travailler à l’étranger chaque année », notamment en Jordanie, en Australie, en Arabie saoudite, au Qatar et en Allemagne. Parmi les emplois proposés, des postes de chauffeur, de personnel de maison et de nettoyeur de voiture. « Ce chiffre d’un million est totalement fantaisiste. Il n’y a pas un million de jobs qui attendent les Kényans à l’étranger. Le gouvernement veut montrer qu’il essaie de faire quelque chose sur la question du chômage et pense qu’en avançant un chiffre aussi énorme, cela lui donnera de la crédibilité », juge Dauti Kahura.
    En septembre 2024, une vingtaine d’agences de recrutement avaient déjà été radiées par la National Employment Authority (NEA), l’institution publique délivrant les autorisations d’exercer. L’information avait été donnée par Edith Okoki, sa directrice générale, alors qu’elle était auditionnée par la commission des affaires de la diaspora et des travailleurs migrants de l’Assemblée nationale. Evoquant la multiplication soudaine du nombre d’agences, elle avait expliqué que « les deux dernières écoulées n’avaient pas été faciles » : « Certaines des personnes avec lesquelles nous avions des problèmes avaient accès à des personnalités importantes. D’autres, une fois radiées, tentaient de revenir sous d’autres noms (…) Il était difficile de réglementer certaines de ces agences de recrutement parce que certains de leurs propriétaires avaient des relations élevées dans les hautes administrations. »

    #Covid-19#migrant#migration#kenya#politiquemigratoire#emigration#sante#economie#travailleurmigrant

  • Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/14/kenya-accusees-d-escroquerie-32-agences-chargees-d-envoyer-des-travailleurs-

    Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    Par Arthur Frayer-Laleix (Nairobi, correspondance)
    Gulfway Recruitment Company, Royal Capital Placement, Geoverah Agency… Tels sont les noms de quelques-unes des 32 agences de placement de travailleurs à l’étranger qui viennent d’être interdites par les autorités au Kenya. Elles opéraient dans le cadre d’un vaste programme gouvernemental, « KaziMajuu », créé en 2023 pour aider la jeunesse à trouver du travail hors des frontières. Le terme, contraction de kiswahili et d’argot de Nairobi, signifie littéralement « travail à l’étranger ».
    L’annonce de la radiation des 32 sociétés a été faite mardi 6 mai par Alfred Mutua, le ministre du travail, alors qu’il était auditionné par une commission sénatoriale au sujet d’une vaste escroquerie à l’emploi de centaines de jeunes aspirant au départ. A la recherche d’un travail, ces derniers ont versé aux agences de placement l’équivalent de plusieurs centaines d’euros sans jamais recevoir de contrepartie.
    Plusieurs victimes venues témoigner devant les sénateurs de la commission ont livré les détails de l’arnaque. John Mwangi, employé sur des chantiers, et Calvin Nyamweya, un ouvrier à qui il avait été promis un travail au Qatar, ont raconté qu’après avoir passé plusieurs entretiens fructueux, des agents leur ont demandé 15 000 shillings kényans (103 euros) pour des examens médicaux.
    Godfrey Githae, un candidat à qui il a été proposé un poste de charpentier en Irak, a expliqué aux parlementaires s’être rendu à une convocation quelques jours après un entretien d’embauche réussi. Sur place, il signe un courrier d’offre d’emploi… mais n’en reçoit aucune copie. Surtout, on lui demande de l’argent. « On m’a demandé de payer un total de 55 000 shillings : 15 000 destinés aux frais médicaux et que j’ai dû emprunter à ma femme, et encore 40 000 censés servir, entre autres, au visa et à l’attestation. J’ai emprunté cette somme-là à une tante par alliance. » D’autres postulants, comme Frederick Keene, ont raconté avoir payé en argent liquide sans être recontactés ensuite.
    « Il s’agissait d’un programme gouvernemental. Pourquoi a-t-on demandé aux Kényans de payer de tels frais ? », a questionné la sénatrice Gloria Orwoba, membre de la commission parlementaire – à qui certains, comme le ministre du travail, ont reproché de ne pas être neutre et d’avoir des intérêts dans le dossier.
    « Ces agences existent depuis une vingtaine d’années au Kenya, mais leur nombre et leur visibilité ont augmenté sous la présidence de William Ruto, notamment parce qu’il a fait beaucoup de promesses à la jeunesse en matière de travail, estime Dauti Kahura, journaliste politique indépendant. Les autorités ne font pas le travail de vérification et d’enquête pour savoir si ces agences sont sérieuses ou non. » Même constat chez l’analyste politique Njahira Gitahi : « Une majorité de ces agences sont apparues ces deux dernières années avec l’administration Ruto. Leurs créateurs y ont vu un moyen de se faire de l’argent, surtout ceux qui étaient proches du gouvernement. »
    Durant sa campagne électorale victorieuse de 2022, William Ruto n’avait cessé de se présenter en candidat des « petites gens » face aux élites, développant un discours tourné vers les jeunes sans emploi, notamment les « hustlers », ces travailleurs de l’économie informelle. Il avait avancé le chiffre de 5 000 Kényans partant à l’étranger chaque semaine. « M. Ruto est le premier président à pousser officiellement les Kényans à trouver du travail ailleurs. Des programmes de formation spécifique ont même été mis en place par le gouvernement », explique Njahira Gitahi. Récemment, dans la ville de Mombasa, un intérieur de demeure saoudienne a été reproduit à l’identique pour que les aspirantes femmes de ménage puissent s’y entraîner avant leur départ pour Riyad. Sur place, celles-ci se retrouvent souvent exploitées dans des conditions « épouvantables », comme l’a décrit Amnesty International dans un récent rapport.
    En novembre 2024, le ministre Alfred Mutua a promis d’envoyer « un million de Kényans travailler à l’étranger chaque année », notamment en Jordanie, en Australie, en Arabie saoudite, au Qatar et en Allemagne. Parmi les emplois proposés, des postes de chauffeur, de personnel de maison et de nettoyeur de voiture. « Ce chiffre d’un million est totalement fantaisiste. Il n’y a pas un million de jobs qui attendent les Kényans à l’étranger. Le gouvernement veut montrer qu’il essaie de faire quelque chose sur la question du chômage et pense qu’en avançant un chiffre aussi énorme, cela lui donnera de la crédibilité », juge Dauti Kahura.
    En septembre 2024, une vingtaine d’agences de recrutement avaient déjà été radiées par la National Employment Authority (NEA), l’institution publique délivrant les autorisations d’exercer. L’information avait été donnée par Edith Okoki, sa directrice générale, alors qu’elle était auditionnée par la commission des affaires de la diaspora et des travailleurs migrants de l’Assemblée nationale. Evoquant la multiplication soudaine du nombre d’agences, elle avait expliqué que « les deux dernières écoulées n’avaient pas été faciles » : « Certaines des personnes avec lesquelles nous avions des problèmes avaient accès à des personnalités importantes. D’autres, une fois radiées, tentaient de revenir sous d’autres noms (…) Il était difficile de réglementer certaines de ces agences de recrutement parce que certains de leurs propriétaires avaient des relations élevées dans les hautes administrations. »

    #Covid-19#migrant#migration#kenya#politiquemigratoire#emigration#sante#economie#travailleurmigrant

  • Cuba, victime d’un exode migratoire, voit sa population s’effondrer et vieillir
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/30/victime-d-un-exode-migratoire-cuba-voit-sa-population-s-effondrer-et-vieilli

    Cuba, victime d’un exode migratoire, voit sa population s’effondrer et vieillir
    Par Jean-Michel Hauteville (Fort-de-France (Martinique), correspondant)
    Emigration massive, effondrement de la natalité et hausse de la mortalité, vieillissement rapide de la population… Les voyants démographiques sont au rouge à Cuba. Après plusieurs années d’exode des forces vives, fuyant le marasme économique et la détérioration des conditions de vie, la population du pays caribéen est retombée sous la barre des 10 millions d’habitants, un seuil qu’elle avait dépassé au début des années 1980.
    Au 31 décembre 2024, la plus grande île de l’archipel des Antilles comptait 9 748 532 résidents, soit 307 000 de moins en douze mois, selon des statistiques préliminaires présentées le 21 février par Juan Carlos Alfonso Fraga, le directeur adjoint de l’Office national des statistiques et de l’information (ONEI), lors d’une réunion de dignitaires du régime. Par rapport au pic de 11,2 millions d’habitants, atteint en 2012 – l’année du dernier recensement en date –, Cuba a donc perdu 13 % de sa population.
    « Un quart de la population de l’île est âgé de 60 ans et plus, et c’est la seule catégorie de population qui a cru ces dernières années », a souligné M. Alfonso Fraga. Pour ne rien arranger, l’ONEI ne recensait que 71 000 naissances en 2024 – le plus bas niveau depuis la révolution de 1959 –, contre encore 90 000 en 2023. Le nombre de décès était, lui, « en hausse », ajoutait l’office statistique : l’île avait déjà enregistré 129 000 décès en 2023.
    Le premier ministre, Manuel Marrero Cruz, qui présidait cette réunion partiellement retransmise à la télévision, a qualifié l’enjeu démographique de « priorité » et appelé à la mise en œuvre d’un « programme de protection maternelle et infantile » et à la construction de crèches dans les entreprises publiques.
    Mais, selon plusieurs observateurs indépendants, l’ampleur réelle du déclin démographique pourrait être bien pire. « La population est surestimée », tranche le démographe Juan Carlos Albizu-Campos. En effet, les autorités « ont changé leur mode de calcul de la migration », assure cet ancien professeur d’économie de démographie à l’université de La Havane, qui enseigne depuis 2023 au Centro cristiano de reflexion y dialogo, une ONG cubaine. Du fait de la méthodologie employée par les statisticiens de l’Etat, « dans la période 2013-2023, il y avait au moins quatre années qui affichaient des soldes migratoires positifs à Cuba, illustre M. Albizu-Campos. Tout connaisseur du sujet sait que ce n’est pas correct ».
    Le calcul de la « population effective » effectué par l’ONEI « présente de sérieux problèmes méthodologiques », abonde la sociologue Elaine Acosta Gonzalez, associée de recherche au Cuban Research Institute de l’université internationale de Floride, à Miami. En particulier, pendant longtemps, les autorités cubaines ont « utilisé une définition du migrant qui n’est pas celle employée par les organisations internationales », note la directrice exécutive de Cuido60, un observatoire sur le vieillissement et le bien-être des personnes âgées à Cuba. « Et, en général, nous avons ce gros problème à Cuba : l’opacité des statistiques », critique Mme Acosta.
    L’exode s’est considérablement accéléré après les manifestations inédites de juillet 2021 contre le gouvernement et la répression qui a rapidement brisé cet élan de contestation sur cette île exsangue après six décennies d’embargo américain. Au 31 décembre 2022, les autorités faisaient état de 3 millions de Cubains établis à l’étranger, un chiffre qui avait quasiment doublé en deux ans, mais qui demeurait « sous-estimé », aux yeux du professeur Albizu-Campos.
    Après de minutieux calculs, le démographe a, pour sa part, évalué la population cubaine à tout juste 8 millions d’habitants au 31 décembre 2024, sous l’effet conjugué d’un solde naturel négatif et d’un solde migratoire lourdement déficitaire : selon cet expert, plus d’un demi-million de Cubains ont quitté leur pays en un an. Dès lors, la population de l’île a reculé de 24 % depuis fin 2020. « Nous avons subi un tsunami migratoire », résume Elaine Acosta. Et pourtant, les statistiques officielles « n’ont pris en compte que les migrants partis vers les Etats-Unis, alors que nous avons une population qui a migré vers toutes les parties du monde », souligne la chercheuse.
    Rares sont les familles cubaines épargnées par cet exode. « Ces quatre dernières années, mes deux frères ont émigré, ma belle-famille a émigré, et nous avons vu partir presque tous nos amis », égrène Camila (le prénom a été changé), une travailleuse sociale de 34 ans qui vit à La Havane. Ces départs en masse affectent aussi « la sphère sociale et le monde du travail », selon cette mère de trois enfants. « Notre entreprise familiale a fermé lorsque ma famille a émigré parce que je ne pouvais pas la gérer seule », regrette-t-elle.
    Ce phénomène accélère le vieillissement de la population cubaine, puisque 80 % des émigrés ont entre 15 et 59 ans, selon le gouvernement. Ils laissent souvent au pays leurs parents âgés, « confrontés à une situation de solitude, au sentiment de perte, au fait de n’avoir personne à appeler pour les aider », se désole la travailleuse sociale, qui a fini, elle aussi, par se résigner à partir à la première occasion, avec son époux et ses enfants. « Le pays ne changera pas », soupire Camila.
    Et cet effondrement n’est pas près d’être jugulé, craignent les experts. « Il ne s’agit pas d’une simple crise démographique, mais d’une polycrise qui revêt une dimension démographique », résume Juan Carlos Albizu-Campos. Or, les autorités ne proposent, à ce jour, que des mesures natalistes, « en ignorant les multiples raisons pour lesquelles les familles décident de ne pas avoir d’enfants », s’offusque Elaine Acosta. « Face à une crise aussi aiguë et multidimensionnelle, une réforme structurelle s’impose, une réforme globale du système », juge la sociologue, qui exhorte le gouvernement à « traiter la société civile comme un acteur pertinent, un partenaire, et non comme un ennemi ».

    #Covid-19#migrant#migration#cuba#emigration#demographie#exil#crise#sante

  • Au Pérou, la jeunesse rêve d’émigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/24/au-perou-la-jeunesse-reve-d-emigration_6599484_3210.html

    Au Pérou, la jeunesse rêve d’émigration
    Par Amanda Chaparro ( Cuzco (Pérou), correspondance)
    Kim, 26 ans et chevelure à moitié rose, discute avec entrain avec deux de ses camarades devant l’université nationale San Antonio Abad, à Cuzco, une des plus anciennes d’Amérique latine et l’une des meilleures facultés publiques que compte le pays. Cette étudiante (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), en dernière année d’une filière scientifique, rit de bon cœur lorsqu’on lui demande si elle aimerait continuer ses études à l’étranger, tellement cela tient de l’évidence. (...) A ses côtés, Sadid Llasa, 22 ans, espère décrocher son diplôme l’an prochain. Elle est originaire d’une région minière située à plusieurs heures de Cuzco. Ses parents travaillaient dans les mines d’Antapaccay, d’où est extrait du cuivre. L’enseignement gratuit est un vrai atout, quand les grandes universités privées coûtent jusqu’à 5 000 soles par mois (1 175 euros). Sadid regarde vers le Brésil où « les enseignants ont une bonne réputation.
    Comme Salid et Kim, beaucoup d’étudiants et de jeunes diplômés rêvent de partir à l’étranger. Selon une étude pilotée par le centre de recherche en opinion publique (CIOP) de l’université de Piura (dans le nord du pays) et réalisée sur un demi-millier d’étudiants, 96 % des personnes interrogées se disent prêtes à chercher du travail à l’étranger une fois leur diplôme en poche. Et selon une autre étude de l’Institut d’études péruviennes (IEP) datant d’août 2023, 6 jeunes sur 10 cherchent concrètement à émigrer. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de jeunes diplômés font ce choix, et la tendance est à la hausse.
    L’émigration des jeunes est à l’image de la migration massive du reste de la population, dont le nombre a été multiplié par plus de deux entre 2021 et 2023, selon l’Institut national de la statistique. Un Péruvien sur 10 vit actuellement à l’étranger, soit 3,5 millions de personnes. La tranche des 18-25 ans est la plus encline à émigrer. Les étudiants représentent 22 % du total des migrants.
    Les jeunes vont majoritairement vers d’autres pays latino-américains, avec en tête le Chili, qui compte de bonnes universités – et de moins en moins vers l’Argentine de Javier Milei, qui a taillé dans les subventions du secteur de l’éducation. Plus loin géographiquement, les Etats-Unis restent le principal pôle d’attractivité des étudiants. En Europe, l’Espagne et l’Italie figurent en bonne place.
    Les raisons qui poussent les étudiants à partir sont multiples : éducation supérieure de qualité médiocre (hormis quelques grandes universités prestigieuses) ; coût des études qui s’est envolé (alors que 80 % des étudiants du supérieur sont dans le privé) ; débouchés professionnels limités. Sur le campus de Cuzco, à l’écart du cœur touristique de la ville, Kim se plaint des « infrastructures terribles ». Le bâtiment de la filière tourisme a été rénové, mais pour le reste, « les bâtiments sont vétustes ». « Dans notre branche, il n’y a pas d’ordinateurs, peu d’équipements, on doit tout acheter nous-mêmes », déplore-t-elle.
    La crise politique et sociale qui dure depuis 2016 et l’insécurité grandissante suscitent également un manque de confiance en l’avenir. Si Cuzco est une ville relativement sûre, ce n’est pas le cas de Lima, la capitale, et des autres villes de la côte Pacifique, où le crime organisé gagne du terrain. Deux tiers des étudiants ont déjà subi la délinquance, selon la même étude du CIOP.
    L’instabilité politique et économique mine le pays. Depuis 2017, il y a eu six présidents. La croissance a été de 3,3 % en 2024, mais le secteur du travail « officiel » ne représente qu’autour de 25 % de l’emploi. Le travail non déclaré et précaire domine. La corruption gangrène le pays. Kim et ses amies ne croient pas beaucoup aux vertus du mérite. « La société favorise le clientélisme. Tout fonctionne par réseau. La corruption marche à plein pour trouver un emploi, voire obtenir un diplôme », fustige la jeune femme.
    « L’insécurité est générale : celle de l’emploi, de la rémunération, mais aussi de l’accès aux soins, à un système de protection sociale. Il y a le sentiment qu’après avoir fourni tant d’efforts pour un cursus, le marché du travail n’est pas au niveau, et le jeu n’en vaut pas la chandelle », explique Tania Vasquez Luque, chercheuse à l’IEP.
    Résultat : 70 % des employeurs assurent avoir des difficultés à recruter, selon une étude de ManpowerGroup au Pérou début 2025. Notamment dans les secteurs de l’énergie, des finances et de la santé. « On se retrouve sans ressources, les meilleurs professionnels s’en vont, des ingénieurs, des professeurs », constate Tania Vasquez. « Ceux qui restent sont de véritables héros », estime pour sa part Diego Tuesta, directeur de Catapulta, une agence spécialisée en conseil aux entreprises. Il calcule que seulement 1 % de la masse de professionnels hautement qualifiés restent dans le pays. « Les postes proposés sont rarement à la hauteur de leurs espérances. Dans le secteur des laboratoires pharmaceutiques ou dans celui de l’alimentaire par exemple, il y a un manque d’outils et d’infrastructures, mais aussi un manque d’attractivité des salaires, explique-t-il. On peut le déplorer, mais la rémunération est, selon toutes les études menées, le critère numéro un pour attirer les talents. » Ceux-ci gagnent rarement plus de 20 000 soles (4 690 euros) par an, précise-t-il, quand ces profils pourraient en demander le double au regard de leur qualification.
    Pour tenter de retenir les talents, les entreprises proposent des formations continues, des hausses de salaires et une plus grande flexibilité dans les horaires de travail. Mais cela n’a pas suffi jusqu’à présent à endiguer une tendance aux conséquences que le Pérou n’a pas encore bien mesurées.

    #Covid-19#migrant#migration#perou#etudiant#crise#emigration#sante

  • La grande fuga, aumentano gli italiani che scappano all’estero

    Sempre più italiani fuggono all’estero: nel 2024 sono aumentate del 20% le emigrazioni, con Germania e Spagna come mete favorite.

    Non solo nascono sempre meno persone in Italia, ma allo stesso tempo aumenta nettamente il numero di chi lascia il nostro Paese. Nel 2024 le emigrazioni per l’estero sono aumentate del 20%, passando da 158mila del 2023 a poco meno di 191mila. Si tratta del valore più alto mai osservato negli anni Duemila ed è dovuto solamente al netto aumento di espatri da parte di cittadini italiani. La crescita, infatti, è del 36,5% rispetto al 2023, con ben 156mila italiani che hanno lasciato il Paese. Questi espatriati si dirigono soprattutto verso la Germania (12,8%), la Spagna (12,1%) e il Regno Unito (11,9%). Circa il 23% del totale delle migrazioni totali dall’Italia è invece legato al rientro in patria dei cittadini romeni.
    La grande fuga all’estero, boom di espatri nel 2024

    Il rapporto sugli indicatori demografici del 2024 dell’Istat evidenzia come il saldo migratorio con l’estero complessivo sia pari a +244mila unità. Un andamento che dipende da due opposte dinamiche: da un lato, l’immigrazione straniera, ampiamente positiva (382mila), controbilanciata da un numero di partenze esiguo (35mila); dall’altro, il flusso con l’estero dei cittadini italiani caratterizzato da un numero di espatri (156mila) che non viene rimpiazzato da altrettanti rimpatri (53mila). Così il risultato è che aumenta la popolazione di cittadinanza straniera (+347mila) e diminuisce quella composta da cittadini italiani (-103mila). Il tasso migratorio con l’estero è pari al 4,1 per mille abitanti ed è più elevato al Nord e al Centro (rispettivamente al 4,7 e 4,5 per mille), mentre è più contenuto al Mezzogiorno (al 3,1 per mille).

    https://www.istat.it/comunicato-stampa/indicatori-demografici-anno-2024

    #Italie #statistiques #migrations #chiffres #émigration #2024 #migrants_italiens #démographie

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    ajouté à la métaliste sur les statistiques des Italiens quittent en masse leur pays, mais on n’en parle pas...

    https://seenthis.net/messages/762801

  • Interception d’une pirogue transportant plus de 300 candidats à l’émigration irrégulière par les Douanes de Fimela
    https://www.dakaractu.com/Interception-d-une-pirogue-transportant-plus-de-300-candidats-a-l-emigrat

    Interception d’une pirogue transportant plus de 300 candidats à l’émigration irrégulière par les Douanes de Fimela
    Ce vendredi, peu après la prière de 14 heures, les agents de la brigade des Douanes de Fimela ont intercepté une pirogue en mer. À bord, plus de 300 personnes, majoritairement des candidats à l’émigration irrégulière, ont été appréhendées, selon le Soleil .
    Les passagers ont été débarqués sur les côtes de Joal, puis transférés vers la gendarmerie locale pour procéder à leur décompte et à leur identification. L’embarcation transportait des individus originaires de plusieurs pays de la sous-région, bien que leur nationalité exacte n’ait pas encore été précisée.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#migrationirreguliere#routemigratoire

  • Peter Lorre in Stranger on the Third Floor (1940)
    https://www.youtube.com/watch?v=zI4IyhDs3Go

    Come along, I’ll see that nothing happens to you.

    https://taz.de/!6071534

    11.3.2025 - Noir Original

    „Stranger on the Third Floor“ von 1940 gilt historisch als erster Film noir. Der Thriller mit Peter Lorre und John McGuire taucht tief in Angst und ungerechtfertigte Verfolgung ein. Ein Journalist beschuldigt fälschlicherweise einen Taxifahrer, nur um später selbst Opfer einer ähnlichen Anschuldigung zu werden. Während seine Verlobte die Wahrheit zu ergründen versucht, nehmen Argwohn und Gefahr zu. Boris Ingsters präzise Regie und Nicholas Musuracas kontrastreiches Lichtdesign unterstreichen die charakteristische Ästhetik des Genres. Der Film läuft heute um 20 Uhr in Originalfassung im Charlottenburger Klick-Kino im Rahmen der Noir-Retrospektive „Schatten und Schicksal“.

    #film_noir #film #émigration #USA
    #cinéma #Berlin #Charlottenburg #Windscheidtstraße

  • La nouvelle voie de l’immigration légale : Une révolution pour la jeunesse africaine
    https://www.dakaractu.com/La-nouvelle-voie-de-l-immigration-legale-Une-revolution-pour-la-jeunesse-

    La nouvelle voie de l’immigration légale : Une révolution pour la jeunesse africaine
    Dans un contexte où l’Europe ferme ses portes à une jeunesse africaine en quête de nouvelles opportunités, des solutions alternatives émergent pour accompagner les jeunes dans leurs projets d’immigration légale. Magatte Fall, Chargée de comptes OLS, souligne l’importance de la jeunesse dans le développement du Sénégal et de l’Afrique, en affirmant qu’il est tout à fait possible de réussir sans quitter le continent. Pour ceux qui choisissent l’étranger, des structures comme Mat Immigration offrent un cadre légal pour voyager en toute sécurité et réussir à l’international, tout en restant ancrés dans leur culture d’origine. « Il suffit d’y croire », martèle-t-elle.
    De son côté, Babacar Seye, président de l’association Horizon Sans Frontières, abonde dans le même sens en évoquant Mat Immigration comme une réponse directe aux fermetures des frontières européennes. Selon lui, l’Afrique doit se concentrer sur des solutions de migration légale, notamment vers des pays comme le Canada, où les opportunités sont multiples. Il dénonce la situation actuelle où des millions de jeunes risquent leurs vies en mer, et appelle à une régulation des flux migratoires qui permette de sauver des vies et d’offrir un avenir plus sûr.
    Face à ces enjeux, le défi est clair : réduire la tragédie des migrations irrégulières en multipliant les solutions d’immigration légale. Cela nécessite une coopération active entre les gouvernements africains et les structures comme Mat Immigration pour garantir des parcours migratoires respectueux des droits humains et sans risque pour la jeunesse. Le temps de l’immigration clandestine doit prendre fin, et il appartient à tous de faire de cette transformation une réalité tangible.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#jeunesse#emigration#migrationlegale#migrationirreguliere#sante#droit#canada#ue

  • "Retourne d’où tu viens" : une #téléréalité britannique s’empare du sujet de l’immigration et créé la polémique

    Reproduire une traversée sur une embarcation de fortune, expérimenter la misère en Somalie : une émission de téléréalité britannique, qui prétend faire vivre à six candidats le périple de migrants vers l’Europe, suscite une vive polémique.

    Baptisée « #Go_Back_Where_You_Came_From » (Retourne d’où tu viens) et diffusée depuis lundi sur la chaîne publique Channel 4, elle s’est déjà attiré de nombreuses critiques, l’ONG Amnesty International UK qualifiant de « profondément décevant » un tel programme « sensationnaliste » sur un sujet aussi sensible politiquement.

    Durant les quatre épisodes du programme, diffusés au rythme d’un par semaine, les six candidats, dont quatre sont fermement opposés à l’immigration et deux plutôt favorables, vont « expérimenter certains des plus importants dangers que rencontrent des réfugiés dans leur voyage » vers l’Europe, selon le résumé de Channel 4.

    Au début de leur périple, les uns à Raqqa en Syrie, les autres à Mogadiscio en Somalie : visite de marchés locaux, football avec des enfants qui vont ensuite fouiller les décharges pour tenter d’y trouver de quoi survivre.

    Dans le premier épisode, le candidat Dave Marshall, 35 ans, filmé avant son départ au pied des falaises de Douvres, appelle la Navy britannique à bombarder les migrants dans la Manche. Une autre, Chloe Dobbs, chroniqueuse politique de 24 ans, affirme que sans contrôle de l’immigration « le Royaume-Uni va devenir un enfer rempli de gens en burqa ».

    Ces dernières années, les gouvernements britanniques successifs ont tenté d’endiguer l’arrivée clandestine de migrants par la Manche. Près de 37.000 personnes sont parvenues à entrer ainsi au Royaume-Uni en 2024, 25% de plus qu’en 2023. Au moins 78 personnes sont mortes dans ces traversées, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    Mieux qu’un documentaire « ennuyeux »

    « L’émission explore les diverses opinions, parfois polarisées dans notre société, sous un angle nouveau », a défendu un porte-parole du programme.

    Mais pour Myria Georgiou, professeure de communication à la London School of Economics, le « succès » des émissions de téléréalité « dépend totalement de leur capacité à diffuser des opinions choquantes ».

    « Je suis certaine que les candidats participent pour ce côté choquant, (pour voir) lequel aura les opinions les plus extrêmes », dit-elle à l’AFP.

    Certains spectateurs et des associations ont toutefois salué le choix de Channel 4 de diffuser ce programme en première partie de soirée. Comme Refugee Council, ONG de soutien aux réfugiés, qui juge l’initiative « bienvenue ».

    « Certains des propos et opinions exprimés dans le premier épisode ont mis beaucoup de gens mal à l’aise. Mais au moins un candidat affirme maintenant que son expérience l’a rendu plus sensible aux réfugiés », a-t-elle réagi sur X.

    Pour Chloe Dobbs, c’est « un show très amusant que beaucoup de gens voudront regarder ». Probablement « beaucoup plus qu’un documentaire traditionnel et ennuyeux ».

    « Nauséabonde »

    Dans un bâtiment endommagé de Raqqa, ancienne « capitale » du groupe jihadiste Etat islamique (EI), une famille propose à Dave et deux autres candidats de les loger pour la nuit. « C’est très aimable à vous de nous accueillir dans votre maison », répond Dave sans aucune ironie.

    Dans un des « défis » qu’ils doivent relever, les candidats s’embarquent dans la simulation d’une traversée maritime sur une petite embarcation.

    L’épreuve a été un moment de bascule pour Chloe, qui avait auparavant estimé que certains migrants y voient une expérience « amusante ».

    « C’est à ce moment-là que ça m’a vraiment frappé. Mon Dieu, les gens doivent vraiment être désespérés pour monter à bord de ces bateaux », explique-t-elle.

    Mais cette simulation a choqué, jusqu’en France où le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand l’a jugée « nauséabonde ».

    « Des centaines de personnes sont mortes dans la Manche ces dernières années. Cette situation est un drame humanitaire, pas l’objet d’un jeu », a-t-il dénoncé sur X, en appelant Channel 4 à déprogrammer l’émission.

    Elle est inspirée d’un programme australien diffusé au début des années 2010, au moment où la classe politique s’y divisait sur la manière de lutter contre les arrivées illégales de migrants par bateau.

    Pour Myria Georgiou, son retour dix ans plus tard au Royaume-Uni n’est pas anodin, car « des dirigeants politiques, au niveau national comme mondial, ont banalisé les opinions les plus outrancières ».

    Et « la politique étant devenue un divertissement, ce n’est pas surprenant que le divertissement devienne politique ».

    https://www.lalibre.be/international/europe/2025/02/09/retourne-dou-tu-viens-une-telerealite-britannique-sempare-du-sujet-de-limmig

    #propagande #TV #télévision #UK #Angleterre
    #migrations #réfugiés

    ping @karine4

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    ajouté à la métaliste de #campagnes de #dissuasion à l’#émigration (même si cet événement est un peu différent, car il est organisé en soutien aux troupes qui « gardent la frontière ») :
    https://seenthis.net/messages/763551

    • Une copine habituée à voyager dans le monde depuis plus de 30 ans, passeport français en main. Elle a été dernièrement refoulée 2 fois avec impossibilité d’entrer au Brexitron, incarcérée à gare du nord plusieurs heures, puis la seconde fois à Londres en arrivant en avion pour un week-end avec son chéri. Elle est encore sous le choc et actullement médicalisée.
      Ah, j’ai oublié de te dire que sa peau est noire.
      #racisme

    • merci à toi @cdb_77 Non, elle n’a rien saisit du tout, à sa libération du local de l’aéroport (où ils lui ont retiré son écharpe de 30 cm et ses lacets), elle a refusé d’entrer en Angleterre, et dépensé les livres sterling qui lui restait dans l’idée de ne plus jamais remettre un pied en Angleterre. (alors qu’elle veut continuer à voyager à l’autre bout du monde régulièrement) Elle a aussi appris la seconde fois qu’elle était fichée et son refus à répondre à certaines questions lors de l’interrogatoire inquisiteur auquel elle a été soumise Gare du nord noté. Même si la personne qui l’accueillait à Londres est avocate et lui a proposé de porter plainte, elle a répondu qu’à son avis se battre contre un Etat c’était perdu d’avance. Et de ce que j’ai compris, c’est un fonctionnaire anglais des douanes gare du nord qui s’est acharné sur elle.
      Et elle est une personne discrète et douce.

    • Tant que ça reste du côté du divertissement, alors tout va bien. Parce qu’au final, après toutes ces années d’antiracisme moral, il faut bien constater que cette idée de « faire prendre conscience » aux racistes, antisémites et xénophobes l’inanité de leur vision du monde ne sert à rien. Ce que dit cette émission c’est simplement ce que nous dit en long et en large l’industrie culturelle : les autres on les aime bien sur un écran ou en musique, c’est la seule part de leur humanité qui nous intéresse, leur capacité à nous divertir. Versons une larme, ça e nous empêchera pas de continuer à humilier, exploiter toute celles et ceux dont la vie ne compte pas vraiment. On est une puissance impériale maritime et nous les Britanniques, on le restera.

  • Un vaste réseau d’escroquerie piège de jeunes Ivoiriens tentés par un départ vers l’Europe - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62589/un-vaste-reseau-descroquerie-piege-de-jeunes-ivoiriens-tentes-par-un-d

    Un vaste réseau d’escroquerie piège de jeunes Ivoiriens tentés par un départ vers l’Europe
    Par RFI Publié le : 03/02/2025
    L’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja tire la sonnette d’alarme. Un vaste réseau d’escroquerie piège des jeunes Ivoiriens, attirés au Nigeria par la promesse trompeuse d’un départ vers l’Europe. Dans un courrier adressé au ministère ivoirien des Affaires étrangères, daté du 30 janvier et publié ce week-end, elle alerte sur le sort de plusieurs victimes. Dix d’entre elles ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Elles ont été rapatriées et sont attendues cet après-midi à Abidjan.
    Ils rêvaient d’un avenir meilleur en Europe. Mais leur voyage s’est arrêté brutalement au Nigeria. Un réseau bien organisé leur faisait miroiter une traversée vers l’Eldorado, moyennant entre 500 000 et 3 millions de francs CFA. Une somme conséquente pour un piège bien ficelé. Une fois sur place, les choses basculent : leurs documents administratifs sont confisqués, les contacts avec l’extérieur coupés. Piégés dans un système d’exploitation, ces jeunes se retrouvent à la merci de leurs ravisseurs. Difficile pour l’heure de savoir combien ils sont.
    Ces derniers mois, l’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja a recueilli plusieurs rescapés. Dix d’entre eux ont été rapatriés et devraient arriver ce lundi à Abidjan où ils seront accueillis par la direction des Ivoiriens de l’extérieur et l’OIM. Mais de nombreux autres restent bloqués au Nigeria, livrés à eux-mêmes. Dans son courrier, la représentation diplomatique s’inquiète : « De nombreux autres compatriotes se trouvent encore en situation de détresse au Nigeria, pris au piège des mêmes réseaux d’arnaque ».

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#cotedivoire#emigration#trafic#OIM#droit#sante#violence

  • En Israël, une émigration sans précédent : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/28/en-israel-un-exil-a-bas-bruit-j-aime-mon-pays-mais-ce-qui-nous-attend-ce-son

    En Israël, une émigration sans précédent : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir »
    Par Isabelle Mandraud (Tel-Aviv, envoyée spéciale)
    Roy a 34 ans et un bel avenir de musicien devant lui. Mais il ne le conçoit plus en Israël, où il est pourtant né. Ce producteur, chanteur et bassiste à succès, qui souhaite préserver son anonymat, s’apprête à émigrer en Espagne avec sa femme. « On ne le crie pas sur tous les toits, car on a honte de partir alors que la guerre n’est pas encore totalement finie, c’est un moment compliqué… J’aime mon pays, mais ce qui nous attend, ce sont des années noires », dit-il, en avalant un hamburger à la va-vite dans un restaurant de Tel-Aviv.
    Des années noires ? « Oui, reprend-il, le gouvernement de Nétanyahou a franchi plusieurs caps qui mettent en péril la démocratie, la loi et la religion sont en contradiction, et le nombre des ultraorthodoxes ne fait qu’augmenter. »
    Pendant des mois, en 2023, Roy a participé à toutes les manifestations massives contre le projet de réforme du système judiciaire du gouvernement, jusqu’à ce que le mouvement s’éteigne après l’attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre 2023, sur le territoire israélien, et la guerre de représailles qui a suivi dans la bande de Gaza. « En dépit du choc du 7-Octobre, j’étais alors encore optimiste, j’ai pensé qu’il y aurait un consensus, mais j’ai vite déchanté, je n’y crois plus », lâche-t-il.
    Mikki, 30 ans, qui ne souhaite pas non plus donner son nom, a déjà franchi le pas. Avec sa femme et ses deux enfants en bas âge, il s’est installé il y a peu à Paphos, une ville sur la côte occidentale de Chypre, où il a créé une entreprise d’e-commerce. « Cela a été une décision lourde à prendre, explique-t-il, mais entre les difficultés économiques qui s’accroissent en Israël et l’insécurité, on a compris qu’on devait bouger. Chaque fois que je me déplaçais avec mes enfants, je portais une arme [comme de plus en plus de civils israéliens] et je ne me voyais pas continuer à les accompagner partout avec. »
    Située à moins d’une heure trente de vol de Tel-Aviv, Paphos est devenue une destination de plus en plus attractive, confirme Alice Shani, une Israélienne propriétaire d’une société immobilière installée sur place depuis plusieurs années, jointe par téléphone. « Depuis un an, 200 familles sont arrivées, elles forment maintenant une communauté et il en arrive encore, affirme-t-elle. Chaque jour, je reçois des questions sur les écoles, la vie quotidienne… La plupart des nouveaux venus sont des trentenaires qui travaillent dans la high-tech. Et puis, Paphos, tout en étant connectée à l’Europe, apparaît moins stressante que d’autres pays. »
    A bas bruit, l’exil se développe. Les départs atteignent même des records. Selon les données du Bureau central des statistiques (BCS) publiées en décembre 2024, 82 700 Israéliens ont ainsi quitté le pays, et pas seulement à cause de la guerre. « Il est important de comprendre que ces chiffres reflètent des Israéliens partis en 2023, mais qui n’ont été classés comme émigrants qu’en 2024. La raison en est que le BCS doit attendre un an pour les cataloguer comme tels, [afin de vérifier] s’ils ont passé plus de neuf mois à l’étranger dans l’année suivant leur départ, commente Isaac Sasson, professeur de sociologie à l’université de Tel-Aviv. Et, toujours selon ce rapport, seulement 24 000 Israéliens sont revenus en 2024. Cet écart représente donc un changement radical par rapport à la décennie précédente. »
    « De nombreux émigrants sont partis avant le 7-Octobre, poursuit-il. Je pense que certains d’entre eux ont quitté le pays en raison de l’instabilité politique en Israël et de la réforme judiciaire controversée. Cette augmentation de l’émigration est alarmante. Nous savons très peu de chose sur ceux qui ont décidé d’émigrer, hormis leur âge, mais il y a des raisons de croire qu’ils ont des niveaux de diplôme plus élevés que la moyenne. Le principal risque est qu’Israël connaisse une “fuite des cerveaux” et il n’est pas certain que l’alya [immigration de juifs en Israël] puisse compenser cette perte de population qualifiée. »
    Les réseaux sociaux témoignent de ce phénomène. Groupes appelant à créer des communautés au Portugal, en Grèce, au Canada ou en Thaïlande, ou partageant des informations sur les visas, les conditions de vie locale et le travail à distance, tweets s’inquiétant de départs multiples autour de soi, insultes et accusations de « trahison » pour d’autres : le sujet est omniprésent. « Cinq collègues, deux familles, des amis (…). Rien que dans mon entourage immédiat, je vois un nombre de départs dont je n’ai pas souvenir les années précédentes (…). Seule une autruche ne verrait pas la réalité qui se dessine, et cela ne fera qu’empirer », s’alarmait sur X, dès juillet, le professeur de droit Adam Shinar.
    Au fil des mois, après le début de la guerre à Gaza, puis au Liban, la tendance s’est accentuée. « En trente ans de carrière, je n’ai jamais vu ça », témoigne Ilan Revivo, 50 ans. Son entreprise, Universe Transit, fondée à Tel-Aviv au début des années 1990 par son père Yitzhak, s’était spécialisée dans l’aide aux juifs venant s’installer en Israël, notamment depuis la France. Désormais, souligne le fils, c’est l’inverse qui se produit. « Des familles entières partent pour le Portugal, Chypre ou la Grèce, et ils vendent tous leurs biens, c’est sans précédent. Il y a quelques semaines, nous avons aidé à déménager toute une famille de Kiryat Motzkin [dans le nord d’Israël] pour Chypre : vingt personnes, les grands-parents, les enfants et les petits-enfants, trois générations d’un seul coup ! »
    « Effrayés par la situation politique »
    Pour cet entrepreneur aussi, la guerre n’est pas le seul moteur de cet exode. « Ceux qui partent sont plus effrayés par la situation politique, ils ne sont pas optimistes sur le futur et ils pensent à leurs enfants. De fait, ils cherchent souvent une seconde nationalité. Je crois que le poids de la religion dans le pays joue beaucoup dans leur décision, qu’ils prennent parfois en deux semaines, sans attendre davantage. »Au 37e étage de l’une des tours Azrieli qui dominent le centre de Tel-Aviv, Liam Schwartz, chef du département spécialisé dans l’aide à l’obtention de visas au sein du cabinet d’avocats Goldfarb Gross Seligman, l’un des plus importants d’Israël, reçoit entouré de jeunes collaborateurs attentifs. « J’ai créé ce département il y a cinq ans, et nous avons dû agrandir notre équipe, tellement nous sommes débordés. »
    Lui aussi se dit surpris par la vague de départs. « C’est du jamais-vu, dit-il. Bien sûr, la situation économique a un impact, mais après le 7-Octobre, la tendance s’est accélérée. Dans le domaine du high-tech, la demande est très forte pour travailler à distance, depuis l’étranger, soit pour prolonger des missions déjà en cours, soit pour s’installer. Des entreprises cherchent à retenir leurs salariés, mais parfois ceux-ci décident de s’expatrier à leurs frais. » Le cabinet travaille principalement sur deux destinations, les Etats-Unis et la Grèce, « un pays très prisé car il permet de rester proche d’Israël ». Les candidats au départ, précise encore l’avocat, « viennent de partout dans le pays, et cela concerne des familles entières ».
    Mais, depuis novembre 2024, Liam Schwartz est préoccupé. Il tend un épais formulaire, le document à remplir pour obtenir une Green Card, une carte de résident permettant de travailler aux Etats-Unis, dont il a souligné des passages. « Il y a deux mois, des clauses ont été ajoutées, expose-t-il. Regardez, ici et ici : “Avez-vous déjà ordonné, incité, appelé, commis, aidé, ou autrement participé : à tuer ou tenter de tuer quelqu’un ? Ou essayé de blesser une personne ?” Cela devient de plus en plus complexe car, potentiellement, beaucoup de monde peut être concerné. » Tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la guerre à Gaza pourraient en effet être visés par l’un des dix nouveaux alinéas apparus dans le document américain. Un obstacle de taille à l’expatriation.Nul ne sait aujourd’hui si la fragile trêve à Gaza, entrée en vigueur le 19 janvier, suffira à endiguer les départs, d’autant que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a averti que le gouvernement se réservait « le droit » de reprendre la guerre s’il le jugeait nécessaire. Mais, surtout, nombre d’Israéliens restent hostiles à la politique menée par la coalition au pouvoir, dominée par l’extrême droite. Ce que Roy résume d’un trait : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir. »

    #Covid-19#migration#migrant#israel#grece#chypre#portugal#emigration#exil#migrationqualifiee#sante#economie#conflit

  • Kaffrine : 16 candidats à l’immigration irrégulière interceptés à Boulél
    https://www.dakaractu.com/Kaffrine-16-candidats-a-l-immigration-irreguliere-interceptes-a-Boulel_a2

    Kaffrine : 16 candidats à l’immigration irrégulière interceptés à Boulél
    Ce lundi 27 janvier, les forces de surveillance et d’intervention de la gendarmerie ont arrêté seize (16) candidats à l’immigration irrégulière dans la localité de Boulél, située dans la région de Kaffrine. Ces individus, tous originaires de Médina Gounass, voyageaient à bord d’un minibus en direction de Saint-Louis, où ils devaient embarquer pour l’Espagne.Cette opération, menée grâce à des informations minutieusement exploitées, a permis de déjouer les plans des 16 personnes impliquées. Elle s’inscrit dans le cadre des efforts continus des autorités sénégalaises pour lutter contre le phénomène de l’émigration clandestine.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#kaffrine#medinagounass#emigration#sante

  • En Israël, une émigration sans précédent : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/28/en-israel-un-exil-a-bas-bruit-j-aime-mon-pays-mais-ce-qui-nous-attend-ce-son

    On a déjà plusieurs fois recensé ici des sources sur l’augmentation de l’#émigration israélienne.
    Dans cet article, je note que malgré leur soutien inconditionnel, les USA ont intégré des clauses permettant potentiellement d’identifier des criminels de guerre israéliens.

    Mais, depuis novembre 2024, Liam Schwartz est préoccupé. Il tend un épais formulaire, le document à remplir pour obtenir une Green Card, une carte de résident permettant de travailler aux Etats-Unis, dont il a souligné des passages. « Il y a deux mois, des clauses ont été ajoutées, expose-t-il. Regardez, ici et ici : “Avez-vous déjà ordonné, incité, appelé, commis, aidé, ou autrement participé : à tuer ou tenter de tuer quelqu’un ? Ou essayé de blesser une personne ?” Cela devient de plus en plus complexe car, potentiellement, beaucoup de monde peut être concerné. » Tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la guerre à Gaza pourraient en effet être visés par l’un des 10 nouveaux alinéas apparus dans le document américain. Un obstacle de taille à l’expatriation.

    • A bas bruit, l’exil se développe. Les départs atteignent même des records. Selon les données du Bureau central des statistiques (BCS) publiées en décembre 2024, 82 700 Israéliens ont ainsi quitté le pays, et pas seulement à cause de la guerre. « Il est important de comprendre que ces chiffres reflètent des Israéliens partis en 2023, mais qui n’ont été classés comme émigrants qu’en 2024. La raison en est que le BCS doit attendre un an pour les cataloguer comme tels, [afin de vérifier] s’ils ont passé plus de neuf mois à l’étranger dans l’année suivant leur départ, commente Isaac Sasson, professeur de sociologie à l’université de Tel-Aviv. Et, toujours selon ce rapport, seulement 24 000 Israéliens sont revenus en 2024. Cet écart représente donc un changement radical par rapport à la décennie précédente. »

      « De nombreux émigrants sont partis avant le 7-Octobre, poursuit-il. Je pense que certains d’entre eux ont quitté le pays en raison de l’instabilité politique en Israël et de la réforme judiciaire controversée. Cette augmentation de l’émigration est alarmante. Nous savons très peu de chose sur ceux qui ont décidé d’émigrer, hormis leur âge, mais il y a des raisons de croire qu’ils ont des niveaux de diplôme plus élevés que la moyenne. Le principal risque est qu’Israël connaisse une “fuite des cerveaux” et il n’est pas certain que l’alya [immigration de juifs en Israël] puisse compenser cette perte de population qualifiée. »

      #Israël #émigration

  • Migration Circulaire en Espagne : Les BAOS et Tribunaux pris d’assaut par des milliers de chômeurs
    https://www.dakaractu.com/Migration-Circulaire-en-Espagne-Les-BAOS-et-Tribunaux-pris-d-assaut-par-d

    Migration Circulaire en Espagne : Les BAOS et Tribunaux pris d’assaut par des milliers de chômeurs
    Ce lundi 27 janvier, date de démarrage des dépôts dans les différents Bureaux d’Accueil, d’orientation et de Suivi ( BAOS), les sites sont envahis par les candidats à l’émigration en Espagne. En effet, ces derniers ont jusqu’au mercredi 29 janvier 2025 à 18h pour déposer leurs dossiers de candidature. Ces images filmées devant le Baos de Dakar et le tribunal de Kaolack laissent penser que tous veulent quitter le pays pour de nouvelles aventures. Des centaines de jeunes se sont retrouvés devant la structure à Dakar, idem pour certains bureaux régionaux, espérant faire partie des heureux recrutés pour le travail d’ouvrier agricole en Espagne.
    Le jeudi 23 janvier 2025, le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Cherif Diouf avait partagé un communiqué intitulé programme Migration circulaire Espagne- Sénégal. Ce document est en effet, un appel à candidature pour le recrutement d’ouvriers agricoles destinés aux Sénégalais âgés entre 25 et 55 ans. Ainsi l’Espagne offre des contrats CDD de trois (3) mois renouvelable pour la cueillette de fruits, l’entassement collecte et le stockage des fruits. Il est également demandé aux personnes intéressées d’apporter un certain nombre de documents dont une copie du passeport et un casier judiciaire de moins de 3 mois. Sur ce, les Tribunaux de Dakar et ceux des régions sont pris d’assaut depuis vendredi 23 janvier, par les potentiels candidats.
    Dans une vidéo prise au Tribunal de grande instance (TGI) de Kaolack plusieurs dizaines de jeunes ont pris d’assaut ladite structure pour obtenir un casier judiciaire pour pouvoir rassembler leur dossier afin de se rendre en Espagne et y avoir un boulot. Cette image est comme un indicateur par rapport à l’attente pressante des nombreux jeunes chômeurs dans la cité du Saloum et dont l’espoir ne tient presque plus qu’à un fil.

    #Covid-19#migrant#migration#migrationcirculaire#senegal#espagne#BAOS#emigration#emploi#sante#agriculture#contratmigratoire

  • Un groupe minier français détruit un #désert unique au #Sénégal

    #Dépossession des #terres, #destruction de l’#environnement, épuisement des ressources en #eau... Au Sénégal, une filiale du groupe minier français Eramet suscite la colère des habitants.

    Gora Gaye n’a pas peur de dire ce qu’il pense. Maire de la commune de #Diokoul_Diawrigne, située dans le nord-ouest du Sénégal, à quelques kilomètres de l’océan Atlantique, il est devenu le chef de file d’un mouvement de révolte contre la présence d’#Eramet_Grande_Côte, appelée aussi #Grande_Côte_Opérations (#GCO), sur son territoire.

    L’élu, membre de Pastef, le parti présidentiel, accuse cette entreprise minière, filiale du groupe français #Eramet, d’avoir un effet dévastateur sur l’environnement et les #conditions_de_vie de ses concitoyens. Le 28 décembre, avec plusieurs centaines de personnes, il a participé à une #marche à #Lompoul village, localité de sa commune, pour demander l’arrêt des activités de la compagnie. « GCO, dafa doy ! » (« GCO, ça suffit ! » en wolof), a scandé la foule.

    Détenue à 90 % par Eramet et à 10 % par l’État du Sénégal, GCO a le contrôle, au moins jusqu’en 2029, d’une #concession_minière qui couvre 445 000 hectares et s’étend sur 100 kilomètres le long du littoral. Dans cette région de dunes, riche en #sables_minéralisés, elle extrait depuis dix ans du #zircon (dont Eramet assure être le quatrième producteur mondial grâce à sa filiale sénégalaise) et d’autres minerais (#rutile, #ilménite, #leucoxène) utilisés par diverses industries (bâtiment, nucléaire…). Elle est partie du village de #Diogo, progressant lentement vers le nord, pour arriver en 2023 environ 20 kilomètres plus loin, dans les environs de Lompoul village, où elle se trouve toujours.

    Les moyens techniques qu’elle déploie sont gigantesques : pour traiter des milliers de tonnes de #sable par jour, elle fait serpenter une immense #drague reliée à une usine qui flotte sur un #bassin_artificiel. Depuis quelques mois, elle utilise aussi une unité d’#extraction_minière_sèche.

    Le périmètre que GCO a déjà exploité apparaît sur des images satellites sous la forme d’une longue étendue blanche, sans végétation. Auparavant, cet espace était occupé par des cultures vivrières : il fait partie des #Niayes, une bande côtière qui va de Dakar à Saint-Louis, et est dédiée au #maraîchage, assurant près de 80 % de la production nationale de #légumes.

    Il était aussi habité : plusieurs milliers de personnes ont dû abandonner leur village ou hameau pour laisser la place à la #mine et être relogés dans des « #sites_de_recasement ». Auparavant installés en bordure de l’océan, les habitants des villages de Foth et Diourmel se retrouvent aujourd’hui 20 kilomètres plus loin, à l’intérieur des terres, dans des petites maisons identiques, collées les unes aux autres, souvent trop exiguës pour accueillir décemment tous les membres de leur famille.

    Des terres « lessivées »

    Autour de Lompoul village, le #paysage a été transformé, dit Pape Sarr, membre d’un collectif de personnes affectées par les activités de GCO. « Vous voyez cette immense dune ? Elle n’existait pas il y a six mois. C’est GCO, dont l’usine flottante est passée ici, qui l’a créée. Le terrain était auparavant plat, favorable aux activités agricoles. Ils ont tout détruit », détaille-t-il.

    Lui-même possédait ici 4 hectares pour du #maraîchage et de l’#élevage, ce qui lui rapportait au minimum 30 millions de francs CFA par an (45 000 euros). Il en a perdu une partie au profit de la société minière. Parce qu’il s’opposait à cette #spoliation, il a été convoqué à la gendarmerie. Comme lui, des milliers de petits producteurs ont dû céder leurs terres contre des #indemnisations insignifiantes.

    Multitudes d’arbres arrachés, montagnes de sable retournées au bulldozer dans un bruit assourdissant : GCO s’affaire actuellement dans le désert de Lompoul, une zone de 300 hectares de dunes brunes située à 3 kilomètres du village éponyme. Sous l’action de ses énormes engins, ce lieu unique au Sénégal, prisé par les réalisateurs de cinéma et les touristes qui venaient y dormir dans des tentes aménagées, est en train de disparaître.

    Peu importe qu’il y ait encore sur place un opérateur touristique, l’Écolodge de Lompoul, en attente d’un accord sur le montant de son #indemnisation avant son départ : GCO continue d’avancer, sa drague et son #usine_flottante ne sont désormais qu’à quelques centaines de mètres du campement d’Écolodge, de sa trentaine d’employés et de ses clients, horrifiés.

    GCO dit « restaurer » des secteurs qu’elle a exploités en replantant des arbres, mais il faudra « plusieurs décennies pour remettre en état les terres qu’elle a complètement lessivées », s’indigne Gora Gaye auprès de Reporterre, rappelant combien les Niayes sont fragiles.

    Le #Collectif_de_défense_des_Niayes, un groupe de ressortissants de la zone, partage ses préoccupations. « Notre écosystème est en train d’être détruit et la population se retrouve sans recours », déplore l’un de ses membres, Idy Ka. Un autre, Cheikh Fall, expert environnemental, souligne que les habitants de la région ont demandé en 2022 la révision d’une #étude_d’impact environnemental et social des activités de GCO, mais que les autorités administratives ont validé le document sans prendre en compte leurs doléances.

    Tous s’inquiètent pour les ressources en eau : les maraîchers qui ont encore des champs constatent des perturbations hydriques. Des #puits sont à sec, comme si la #nappe_de_surface avait disparu. « Sur certains sites, pour trouver de l’eau en quantité suffisante, il faut désormais creuser à 50 ou 70 mètres, au lieu de 15 ou 20 mètres auparavant », explique Julien Potron, un entrepreneur spécialisé dans l’installation de pompes solaires.

    Comme d’autres, il est convaincu que GCO, qui utilise des milliards de m3 d’eau, est responsable de la situation. « Faux », répond l’entreprise dans un communiqué, assurant pomper « à plus de 450 m de profondeur, bien en dessous des nappes phréatiques utilisées par les agriculteurs ». Pourtant, une Commission départementale de recensement et évaluation des impacts et une équipe de GCO ont conclu en 2018, selon un document interne à la compagnie, que la baisse du niveau de l’eau des puits de plusieurs paysans était un « effet induit » de sa « drague » sur « la nappe ».

    « GCO nous a tout pris »

    Au bout du compte, on assiste à un #appauvrissement environnemental, mais aussi social et économique, explique Ousmane Sow, chef de village à Lompoul village. Les femmes qui vendaient des souvenirs aux touristes attirés par le désert sont désormais désœuvrées et sans revenus, tout comme les employés des six entreprises touristiques dont les lodges ont été avalés par la mine et les paysans qui n’ont plus de terres.

    « Les jeunes partent. Certains empruntent les filières de l’#émigration clandestine, un phénomène nouveau ici », assurent plusieurs habitants. « Un homme à qui on a pris de force ses champs est passé par le Nicaragua pour entrer clandestinement aux États-Unis », raconte, amer, Cheikh Fall. « [GCO] nous a tout pris : nos terres, nos cultures, nos traditions, notre désert, nos activités de subsistance, notre #dignité », a résumé Gora Gaye lors d’une conférence de presse.

    L’entreprise se défend en déclarant employer 2 000 collaborateurs et contractants, dont 97 % de Sénégalais ; avoir versé, en 2023, 25 millions d’euros de taxes, impôts et dividendes à l’État (avec un chiffre d’affaires de 238 millions d’euros en 2023), et avoir créé une « #oasis » dans une zone qu’elle a exploitée, à 10 kilomètres de Lompoul, pour remplacer le désert qu’elle est en train de pulvériser. Des chiffres et des mesures jugées dérisoires par ses détracteurs.

    « Complicité » des autorités

    Ces dernières années, les médias sénégalais ont rendu régulièrement compte du désarroi des populations locales. Mais cela n’a eu aucun effet : GCO n’a pas changé ses méthodes et l’administration sénégalaise a continué à la soutenir. Aujourd’hui, Gora Gaye et d’autres accusent publiquement les autorités locales de « complicité » avec l’entreprise française.

    Il est vrai que cette dernière veille à entretenir de bonnes relations avec les administrateurs et élus. Dans les rapports de 2022 et 2023 de l’#Initiative_pour_la_transparence_dans_les_industries_extractives (#ITIE), elle indique avoir versé, à titre de « paiements sociaux volontaires » et pour des « appuis divers », des centaines de milliers de francs CFA à des préfets, sous-préfets, chefs de village, maires, gendarmeries, etc. Contacté par Reporterre, le groupe Eramet n’a pas réagi à la question de savoir si ces versements étaient en conformité avec sa charte éthique.

    L’équipe au pouvoir depuis avril dernier, le président, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, connus pour leurs idées souverainistes et dont le parti a remporté les élections législatives de novembre, modifiera-t-elle la donne ? Beaucoup d’habitants de Lompoul l’espèrent, même si l’actuel président de l’Assemblée nationale a travaillé de 2017 à 2024 pour GCO et même si le ministre de l’Environnement a fait, le 26 décembre, une visite de terrain avec GCO comme guide.

    Déjà, trois députés de Pastef se sont mobilisés ces dernières semaines, demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire et plaidant pour l’instauration d’un moratoire sur les activités de GCO afin d’évaluer les dommages et revoir éventuellement son contrat avec l’État. « Si le gouvernement ne réagit pas, nous bloquerons l’entreprise ; elle ne pourra plus progresser », avertit Gora Gaye.

    #Dépossession_foncière

    Les milliers de paysans contraints de laisser leurs terres à GCO n’ont reçu que des « miettes » en guise de dédommagement, selon de nombreux témoignages. « Les montants des indemnisations sont basés sur de vieux barèmes que l’État a fixés en 1974 et n’ont depuis jamais été révisés », précise Demba Fall Diouf, membre de l’association Forum civil. L’organisation Fian International a fait le calcul : en onze ans, le manque à gagner pour un paysan dont la terre est occupée depuis 2012 par GCO « est plus de vingt fois supérieur à l’indemnisation perçue ».

    Ousmane Sow, chef de village, donne l’exemple d’un producteur qui gagnait 500 000 francs CFA par semaine (760 euros), avant de devoir se séparer de ses champs contre 5 millions de francs CFA (7 600 euros). Aujourd’hui, ce sexagénaire est obligé, lui qui employait une trentaine de personnes, de gagner sa vie comme saisonnier pour d’autres producteurs. Il ne récupérera rien : après exploitation, GCO restitue les terrains à l’État.

    https://reporterre.net/Un-groupe-minier-francais-detruit-un-desert-unique-au-Senegal
    #déplacés_internes #extractivisme #minière #résistance
    #tourisme
    ping @6donie

  • Trafic de visa : le faux ministre conseiller encaisse plus de 13 millions F Cfa, la Dic actionnée
    https://www.seneweb.com/news/Societe/trafic-de-visa-le-faux-ministre-conseill_n_460402.html

    Trafic de visa : le faux ministre conseiller encaisse plus de 13 millions F Cfa, la Dic actionnée
    Par : Seneweb-News - SenewebNews-RP | 11 janvier, 2025 à
    Floués, une dizaine de candidats à l’émigration ont actionné les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Leurs plaintes visent un certain Mboup. D’après L’Observateur, qui donne l’information, le mis en cause se faisait passer pour « un ministre conseiller sous l’ancien régime » pour ferrer ses victimes.
    « À l’époque des faits, rembobine le journal, le Sénégal était [enlisé dans] une profonde crise politique, [donnant] un sérieux coup de frein aux activités économiques. [...]. C’est dans ce contexte difficile que huit jeunes sénégalais, hommes et femmes, vont faire la connaissance de A. Mboup, qui se présente [à eux] comme ministre conseiller. Les contacts ont été facilités par un certain O. Mboup, qui n’a pas manqué de dépeindre [l’escroc] comme étant une autorité digne de confiance ».
    Les plaignants, repris par la source, ont déclaré face aux enquêteurs que le mis en cause, arborant une autre casquette, celle de « chargé de la collecte de parrainages en France, en Italie, en Espagne, [entre autres pays], pour le compte de la coalition au pouvoir [Benno Bokk Yakaar], en prélude de la Présidentielle [du 24 mars dernier] » les « recevait séparément dans un somptueux cadre [situé] dans un quartier résidentiel de la capitale, [pour dissiper tout soupçon de doute chez ses clients]. »
    Mboup assure à S. Bâ, K. Fall, et F. Gning, qui constitue le premier groupe de candidats à l’émigration reçu par le mis en cause, « qu’il est dans les dispositions de les faire voyager dans le cadre du programme agricole que le gouvernement du Sénégal a noué avec l’Espagne ». Selon les termes de l’accord, chaque futur migrant devait verser, au total, 2 500 000 F Cfa. Mais, « le versement d’un acompte de 500 000 F Cfa était exigé pour faire partie du voyage fixé dans un délai d’un mois ». « N’ayant plus le moindre doute sur la fiabilité du projet », les candidats passent à la caisse et verse chacun 570 000 F Cfa, excepté F. Gning. La dame n’a remis que 500 000, par l’intermédiaire d’un proche mandaté, souligne le titre du Groupe futurs médias. Qui indique que Mboup a ainsi empoché, au total, 2 millions 210 mille.
    Mais, ce n’est pas fini puisqu’enchaîne L’Observateur, « dans le même sillage, A. Mboup dont la villa sise à Kounoune était épiée par certains de ses victimes, avait fini d’en mettre plein la vue à un autre groupe qui souhaitait voyager en Europe ». Il s’agit des nommés W. Diouf, W. Faye, H. Diaw, et A. Diaw, liste le quotidien d’information, indiquant « qu’ils avaient, à leur tour, pris pour parole d’évangile les assurances » du faux ministre conseiller. Ce dernier mettait en avant cette fois le programme « Xëyu ndaw ñi », une initiative de Macky Sall mise en œuvre depuis avril 2021, moyennant la somme de 2,5 millions, chacun.
    Ces nouveaux plaignants soutiennent toutefois avoir versé un acompte chiffré à plus de 11 millions contre la promesse de voyager dans un délai d’un mois. Sans nouvelles de Mboup, plus d’un an après, ils ont fini par actionner la Division des investigations criminelles (Dic). Après plusieurs convocations restées sans suite, le mis en cause sera « déniché à Kounoune ». Il a tout avoué. « Se voulant plus explicite, reprend L’Observateur, A. Mboup va révéler que dans le courant de l’année 2022, il avait fait la connaissance du sieur I. Mbaye, chef du personnel chargé du recrutement des nationalités, qui est établi en Espagne. Il assure que Mbaye l’avait sollicité pour une collaboration et un accompagnement de l’État du Sénégal, dans le programme "Xëyu ndaw ñi". »
    À l’en croire, « lors d’une visite en Espagne pour s’enquérir de la fiabilité du programme et des conditions de travail des jeunes sénégalais sélectionnés dans ce programme, Mbaye lui a fait visiter les champs où il comptait recruter des jeunes, en partenariat avec le ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. » C’est au sortir de cette rencontre, soutient Mboup que son partenaire « lui a accordé un quota de 20 personnes sur le nombre de candidats postulants à ce programme » « Trouvant le projet intéressant, il dit s’en être ouvert à un proche, H. Diaw. C’est de là qu’a mûri le projet d’exploiter ce créneau pour faire voyager des candidats l’émigration vers l’Espagne. Cela moyennant la somme de 2 500 000 F Cfa par candidat, au titre de frais de dossiers. Une machination qui va lui procurer la faramineuse somme de 13 780 000 F Cfa. Seulement, déplore-t-il, les nouvelles autorités sénégalaises ont changé le mode de sélection de ces programmes. » Une donne qui, argue-t-il, « l’a amené à ne pas respecter ses engagements ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#trafic#visa#emigration#espagne#jeune#sante

  • Israeli Emigration More Than Doubles in 2024 With War Raging - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-12-31/twice-as-many-israelis-left-the-country-in-2024-with-war-raging

    Concerns have been growing over a possible brain drain
    In 2023, more began leaving but the rise was less dramatic
    By Galit Altstein
    31 décembre 2024 at 16:12 UTC+1

    More than twice as many Israelis left the country in 2024 as in previous years, the country’s Central Bureau of Statistics said, a likely result of the ongoing war and fierce political disputes.

    Some 82,700 Israelis left in 2024 compared with an average 36,900 for the years 2018 through 2022, the bureau said on Tuesday. The rise in exits began in 2023, when 55,400 left. The bureau counts anyone who’s spent 275 days of the year abroad. Population growth was 1.1% in 2024, the lowest in more than a decade.

    These are the first clear data showing what many had been detecting from friends and relatives — educated, skilled Israelis are seeking opportunities abroad out of anger or fear sparked by the war that started in October 2023 when Hamas operatives crossed into Israel from Gaza.

    Prime Minister Benjamin Netanyahu’s government launched a punishing war in Gaza which later evolved into a second front against Iran-backed Hezbollah in Lebanon. In the process, many regions in Israel suffering missile attacks for more than a year, forcing tens of thousands from their homes.

    Number of Israelis Leaving the Country is Surging
    Emigration has more than doubled in 2024


    Source: Central Bureau of Statistics

    Portions of the Israeli public have said they’ve lost their sense of security. In a series of direct fire exchanges with Iran, Israel was targeted with hundreds of drones and ballistic missiles.

    While a ceasefire with Hezbollah came in effect a month ago, the war in Gaza shows no signs of ending, with talks again deadlocked. Some 100 hostages remain in Gaza, adding to public mistrust of the government, especially among those who are less religious.

    Over the past 15 months, hundreds of thousands of Israelis have served months in military reserve units, hundreds have been killed and many thousands injured. The cost of living has been spiking as the government seeks to pay for the multi-front war that includes Iran-backed militias in Iraq, Syria and Yemen.

    Concern over brain drain began even before the war when, in 2023, Netanyahu’s far-right religious government initiated a judicial overhaul aimed at weakening the courts, seen as bastions of liberalism.

    Secular liberals said the plan threatened democracy and they might choose to live elsewhere. In recent weeks, attacks on the judiciary by government ministers have escalated and a set of laws threatening media and minorities are being debated in Israel’s parliament.

    The risk of an Israeli brain drain has provoked intense debate for years, with professionals in the country’s successful Tel Aviv-based hi-tech industry often spending time training or working in places like Silicon Valley or London. In the past year, Israeli media have been filled with articles about doctors and academics leaving.

    At the same time, Israelis working abroad have returned to Israel out of solidarity and concerns over anti-Israel and anti-Semitic attitudes elsewhere. The question has been the balance between these trends. The new data are the first to suggest that the trend to exit far outstrips the one to return.

  • La France accueille-t-elle vraiment beaucoup de migrants ?

    L’extrême droite a fait de l’#immigration son cheval de bataille au point où la thématique a irrigué dans la société française. Pourtant, la France ne joue qu’un rôle timide dans le système migratoire contemporain.

    La migration internationale peut être définie a minima comme le changement (de lieu ou de pays) de résidence principale.

    L’information sur les phénomènes migratoires internationaux est plus complexe à saisir qu’il n’y paraît. Elle concerne, d’une part, les déplacements observés entre des pays (les migrations proprement dites) et d’autre part, le nombre de personnes qui ont changé de pays de résidence entre deux dates (les migrants). Ces deux informations sont fondamentalement différentes puisqu’un seul migrant peut avoir effectué plusieurs migrations au cours d’une période donnée.

    Les phénomènes migratoires sont observés selon trois points de vue :

    - depuis les pays de départ (l’émigration)

    – dans les pays d’arrivée ou de résidence (l’immigration)

    - en termes de flux (migratoires ou de migrants) entre les pays de départ et d’arrivée.

    Des données complexes

    Les données collectées sont archivées dans des tableaux qui ne sont pas parfaits, pour plusieurs raisons. La mesure des phénomènes migratoires est généralement lacunaire, car les tableaux ne retiennent qu’une seule migration par personne et par période. Elle est par ailleurs imparfaite, car elle est soumise à la déclaration des États, lesquels disposent de leurs propres définitions et dispositifs de collecte qui ne sont pas toujours équivalents entre eux.

    Pour autant, des données nationales portant sur le nombre d’immigrés (et d’émigrés) par pays sont régulièrement harmonisées et consolidées au niveau mondial par différents organismes faisant autorité. C’est le cas de l’organisation internationale des Nations unies dont la division Population produit régulièrement une base de données intitulée « International migrant stock » (stock ou effectif international de migrants). Cette base se présente sous la forme d’un tableau à double entrée qui croise les pays (groupes de pays et régions du monde) de départ avec ceux d’arrivée. Sur chacune des cellules issues du croisement est porté un nombre de migrants observé à une date donnée. Ce tableau est complexe : il est décomposable en sous-tableaux portant sur le nombre de migrants par pays (ou groupes de pays), selon leur genre, à différentes dates.

    Des cartes trompeuses

    Pour mieux (se) représenter les données de tableaux d’une telle complexité, certains acteurs en proposent, à juste titre, une application cartographique.

    Le problème est que nombre de cartographies qui en découlent ne décrivent pas fidèlement la répartition des migrants internationaux et/ou leurs migrations. La complexité des données impose en effet d’enchaîner plusieurs opérations de sélection ou de filtrage de l’information à cartographier, sans compter leur stylisation graphique, pour aboutir à une image fidèle de la réalité des données.

    Le fait que nombre de cartes dédiées aux migrations internationales soient tronquées (par exemple : limitées aux flux dirigés vers l’Europe, est loin d’être anodin, encore moins dans le contexte politique actuel. Cette manière de faire pose un réel problème de société, car les cartes correspondantes véhiculent une information erronée sur l’ampleur des migrations, sur leur temporalité et leur étendue géographique. De surcroit, elles ne portent jamais sur l’émigration.

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    Comme l’ont souligné le géographe Rodrigo Bueno Lacy et l’économiste Henk van Houtum, un nombre croissant d’acteurs, notamment des autorités politiques, font un usage cartographique fallacieux de cette information sensible.

    Au-delà des procédés de représentation cartographique proprement dits, les cartes de flux d’immigration diffusées auprès du grand public présentent souvent trois grands écueils :

    - elles ne représentent habituellement que certains pays d’accueil – généralement ceux de l’Europe de Schengen, comme si l’Europe était seule au monde

    - elles ne montrent que certains types d’immigrants – plutôt des hommes provenant d’Afrique sub-saharienne ou de Syrie

    - elles oublient de mentionner qu’elles décrivent la stratification des migrations passées et non les mouvements observés au cours de l’année. Par conséquent, les effectifs dits de migrants, qui sont en réalité ceux des personnes étrangères et immigrées observées dans un pays, correspondent à un cumul. Ils ne décrivent pas un instantané de leur nombre, en un lieu et à un moment donné.

    Pour illustrer cette différence entre un effectif et un mouvement migratoire, prenons l’exemple de la France. En 2019, on dénombre en France 8,4 millions de personnes immigrées, ce qui correspond à un effectif cumulé au cours du temps. Pour la seule année 2020, l’Insee mentionne un flux d’immigration (entrant) de 218 000 personnes et un flux d’émigration (sortant) de 58 000 personnes, soit un bilan migratoire net de + 160 000 personnes en France.
    Un outil pour permettre une représentation honnête des données

    Pour permettre d’examiner les migrations de manière honnête, en essayant d’objectiver la réalité, nous avons construit #MigrExplorer, une famille d’outils cartographiques permettant une exploration des données de l’ONU précitées, suivant différents paramètres : le genre, la date d’observation, l’immigration, l’émigration, le pays ou la région du monde.

    MigrExplorer est composée de plusieurs applications qui permettent de montrer des singularités du phénomène migratoire et de répondre factuellement à de multiples questions, du type :

    – Quelle est la répartition mondiale des personnes étrangères, en termes d’immigration et en termes d’émigration ?

    - Quelle est la place de la France dans l’accueil des personnes de nationalité étrangère ?

    - Dans quels pays les personnes de nationalité française sont-elles installées ?

    Des pays d’émigration qui ne sont pas ceux qu’on imagine

    D’après les données de l’ONU, à l’échelle mondiale, il convient de noter que la part de personnes étrangères dans la population totale, celles qualifiées de « migrants » n’a pas évolué de manière significative depuis une dizaine d’années : elle est en effet passée de 3,2 % en 2010 à 3,5 % en 2019, soit 0,3 % d’augmentation en neuf ans.

    La planche ci-dessous décrit l’immigration et l’émigration cumulées par pays en 1990, en 2015 (au moment de la crise des politiques migratoires européennes) et en 2019 (juste avant la pandémie de Covid-19). Les cartes formant cette petite collection sont strictement comparables d’une année à l’autre.

    Concernant l’émigration (cartes de gauche), en 1990, ce sont les ressortissants de la Fédération de Russie qui résident le plus à l’étranger, suivis de ceux de l’Afghanistan et de l’Inde. La situation diffère légèrement en 2015, avec l’Inde qui occupe la 1re place, suivie du Mexique puis de la Fédération de Russie. En 2019, l’Inde et le Mexique sont toujours les deux premiers pays d’émigration, mais ils sont suivis par la Chine, la Fédération de Russie et le Bangladesh, à la 5e position.

    Le premier pays africain, l’Égypte, occupe la 19e place mondiale en termes d’émission de migrant·e·s au niveau mondial et ces personnes s’installent de manière préférentielle dans des pays non européens.

    Les Égyptiens qui résident à l’étranger sont surtout installés dans leur voisinage : en Arabie saoudite (938 649), aux Émirats arabes unis (886 291) et au Koweït (410 831). Il faut attendre le 14e pays d’accueil pour trouver un territoire européen : la France avec 34 064 Égyptiens (27 fois moins qu’en Arabie saoudite).

    Du point de vue de l’immigration (cartes de droite), les États-Unis d’Amérique occupent de loin le premier rang de l’accueil de populations étrangères. Ils sont suivis par la Fédération de Russie en 1990 et en 2015. L’Allemagne est le premier pays européen à se distinguer, elle apparaît en 2019 en seconde position, suivie par l’Arabie saoudite, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni qui occupe la 5e place.

    La France, en tant que 7e pays le plus riche du monde, arrive en 6e position pour l’accueil de populations étrangères en 2019.
    D’où proviennent les immigrés présents en France ?

    En France, l’immigration contemporaine provient principalement des pays du Maghreb et de l’Europe méditerranéenne : l’Algérie arrive en effet en première position avec 1 575 528 personnes (effectif cumulé). Elle est suivie du Maroc (1 020 162) et du Portugal (687 530), puis de la Tunisie (427 897) et de l’Italie (343 255).

    L’immigration française actuelle ne concerne donc pas à proprement parler les ressortissants des pays de l’Afrique subsaharienne qui sont aujourd’hui largement stigmatisés dans les médias et dans les familles politiques de l’extrême droite. Le premier pays d’Afrique subsaharienne arrive en douzième position. Il s’agit de Madagascar, avec 132 574 Malgaches résidant en France. Vient ensuite le Sénégal, en treizième position, avec 129 790 personnes résidant en France.

    Quant à l’émigration française, elle concerne en premier lieu l’Espagne (209 344), la Belgique (194 862) et les États-Unis d’Amérique (189 395).

    D’après l’Insee, le solde migratoire net de la France est stable entre 1975 et 1999 (date du dernier recensement exhaustif de la population), à + 65 000 personnes en moyenne par an, avant de connaître une hausse jusqu’en 2018.

    Rappelons en conclusion que la France contemporaine présente effectivement une figure cosmopolite : des recherches récentes de l’INED montrent que 40 % de la population actuelle a « un lien direct avec l’immigration parce qu’elle est immigrée ou a un parent ou grand-parent immigré ».

    Cet état de fait témoigne de la tradition française d’accueil de populations étrangères et cela, depuis plusieurs siècles. Le nouveau parcours permanent du Musée national de l’Histoire de l’Immigration illustre cette ancienneté de l’immigration française au travers de la série de cartes que nous avons réalisé.

    https://images.theconversation.com/files/605026/original/file-20240704-17-bnlej0.pngSi la couverture française mondiale en termes d’immigration apparaît trop large aux yeux de l’extrême droite, que celle-ci se remémore l’étendue de l’empire colonial français qui était, elle, maximale en 1931, il y a encore moins d’un siècle. Si la France est à géométrie variable, depuis plusieurs siècles, elle n’a cessé de se rétrécir ces dernières décennies, notamment au gré des décolonisations : va-t-elle faire le choix de s’enfermer (sur) elle-même ?

    https://theconversation.com/la-france-accueille-t-elle-vraiment-beaucoup-de-migrants-232954
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  • Les chansons de la Grande famine irlandaise.

    "La quête désespérée de nourriture devient l’unique préoccupation de tous. Les animaux de compagnie sont dévorés. Les paysans sans terres, ouvriers agricoles, petits fermiers, meurent les premiers. L’hécatombe est encore aggravée par le traitement colonial infligé à l’Irlande par les Britanniques. En vertu de la doctrine du laisser-faire, la Grande-Bretagne rechigne ainsi à financer un plan de sauvetage, qui se limite à la distribution de soupes populaires et à la mise sur pied de chantiers de travaux publics, mal payés. D’aucuns voient dans ce drame, une opportunité pour se débarrasser d’une population rurale misérable, considérée comme un frein au développement de l’agriculture productiviste. Élite capitaliste sans scrupules, propriétaires terriens cyniques, bourgeois avides, entendent protéger leurs intérêts, quitte à laisser mourir une population invisible. Pour ces nantis, la Famine tient du châtiment divin. Elle est envisagée comme une "chance" pour l’Irlande ; une sorte de chemin de rédemption. Une chanson en gaelique, soigneusement transmise depuis le milieu du XIXe siècle, s’élève contre cette assertion. Elle s’appelle « Amhrán na bPrátaí Dubha » (« La chanson des pommes de terre noires ») et a probablement été composée pendant la Grande Famine par Máire Ní Dhroma. Au milieu d’un appel à la miséricorde de Dieu, une phrase dénonce : « Ní hé Dia a cheap riamh an obair seo, Daoine bochta a chur le fuacht is le fán » (« Ce n’était pas l’œuvre de Dieu, d’envoyer les pauvres dans le froid et l’errance »). "

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/12/les-chansons-de-la-grande-famine.html

  • Djiffer : la Marine nationale intercepte une pirogue de 119 candidats à l’émigration irrégulière
    https://www.dakaractu.com/Djiffer-la-Marine-nationale-intercepte-une-pirogue-de-119-candidats-a-l-e

    Djiffer : la Marine nationale intercepte une pirogue de 119 candidats à l’émigration irrégulière
    Les jeunes Sénégalais ne se découragent pas de rallier les îles Canaries par tous les moyens. En effet, le patrouilleur de haute mer NIANI a intercepté au large de Djiffere, ce lundi 18 novembre 2024, une pirogue transportant 119 candidats à l’émigration irrégulière, annonce la Marine Nationale.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#migrationirreguliere#djiffer#marinenationale#sante#routemigratoire#atlantique

  • Les leçons des premiers immigrants juifs en Palestine, Jean-Pierre Filiu


    La vieille ville de Jérusalem, en mars 2015. THOMAS COEX / AFP

    L’émergence progressive du sionisme, en tant que mouvement prônant le rassemblement du peuple juif sur la terre d’Israël, a été particulièrement complexe. En effet, c’est d’abord le courant évangélique du protestantisme anglo-saxon qui, à partir du milieu du XIXe siècle, a prôné une forme de sionisme chrétien, selon laquelle l’accomplissement des prophéties bibliques dépend de la « restauration » du peuple juif sur la Terre sainte. Ce n’est qu’à partir de 1882 que les Amants de Sion et d’autres groupes de militants juifs de l’Empire russe organisent, en réaction à la vague de pogroms antisémites, une première vague d’émigration vers la Palestine ottomane.

    C’est par le terme hébreu d’alya qu’est désignée cette « ascension » vers Eretz Israel, la « terre d’Israël ». Les autorités ottomanes évaluent alors la population de Palestine à 465 000 habitants, dont 405 000 musulmans, 45 000 chrétiens et 15 000 juifs. Ces statistiques, établies à des fins fiscales, ne prennent en compte ni les Bédouins, ni les quelque 9 000 juifs de nationalité étrangère, ou bénéficiant de la protection d’un consulat européen à Jérusalem.

    Des pionniers trop méconnus

    Cette première alya a trop souvent été négligée, car elle anticipe sur la conceptualisation du terme « sionisme » (en 1890, par Nathan Birnbaum) et sur la fondation officielle du mouvement sioniste (en 1897, à Bâle, à l’initiative de Theodor Herzl). Elle est, en outre, marquée par le caractère hétérogène des mouvements, souvent concurrents, qui la composent : les Amants de Sion, dirigés d’Odessa, qui tentent de détourner vers la Palestine une partie, même limitée, du flux d’émigration juive vers les Etats-Unis ; le Bilu, animé de Kharkiv et désigné par l’acronyme hébreu de « maison de Jacob, allez et nous irons » ; les Fils de Moïse, disciples d’Asher Guinzbourg, né près de Kiev, qui choisit d’hébraïser son nom en Ahad Haam, soit « un du peuple ». La dimension ukrainienne de cette première alya est fondamentale, ainsi que sa détermination à transformer l’hébreu de langue religieuse en langue nationale.

    Le volontarisme d’une telle hébraïsation est porté par le slogan énoncé de Jérusalem par Eliezer Ben Yehouda : « Un seul peuple, une seule terre, une seule langue ». Ce triptyque se fait l’écho des différents nationalismes européens, en posant un lien indéfectible entre le peuple juif, la terre d’Israël et l’hébreu moderne. Mais les pionniers de cette première alya, eux-mêmes divisés, doivent affronter l’hostilité des communautés juives installées de longue date en Palestine et vouées à l’étude et à la prière dans les écoles rabbiniques de Jérusalem, d’Hébron, de Safed et de Tibériade.

    Dès 1885, le pamphlet Un cri du temple est diffusé en Palestine comme dans la diaspora juive pour fustiger « cette idée qui n’est que du vent et de la folie douce de travailler la terre et de parcourir le pays en sonnant les trompettes de la renommée autour de l’expression trompeuse “installation en terre d’Israël” ». Un rabbin de Jérusalem se déclare même « en guerre avec les porte-drapeaux du nationalisme sans religion ».

    « Vers une guerre difficile »

    L’accent idéologique mis sur la rédemption par le travail de la terre se heurte à la réalité d’une immigration largement originaire de villes européennes, qui s’oriente plutôt vers les centres urbains de Jérusalem et de Jaffa. Les implantations de 1882 à Rishon LeZion, Zikhron Yaakov et Petah Tikva n’attirent chacune que quelques centaines de pionniers. En une dizaine d’années, cette première alya établit entre 10 000 et 20 000 immigrants en Palestine, une estimation rendue d’autant plus délicate que l’écrasante majorité de ces immigrants n’a pas la nationalité ottomane, et n’apparaît donc pas dans les statistiques officielles.

    En outre, une proportion importante, déçue par la dure réalité en « terre d’Israël », préfère poursuivre sa migration vers les Etats-Unis. Tel est le cas de Naftali Imber, qui quitte la Palestine en 1889, après sept années marquées par la composition du futur hymne de l’Etat d’Israël. De manière générale, cette première alya se heurte déjà à la difficulté de l’accès à la terre face à une population arabe qui nourrit une relation organique avec cette même terre.
    Lire le récit | Article réservé à nos abonnés La Palestine, une terre deux fois promise

    Ahad Haam écrit, sur le bateau qui le ramène, en 1891, de Jaffa à Odessa, sa Vérité sur Eretz Israel, tirant ainsi les leçons de son expérience palestinienne : « Nous avons l’habitude de croire, à l’étranger, que la Palestine est une terre presque entièrement désolée, un désert non cultivé, un champ en friche, où quiconque désireux d’y acheter des terrains pourrait se rendre et en acquérir à sa guise. En réalité, elle ne l’est pas : sur toute cette terre, il est difficile de trouver un champ de terre arable non semée. »

    Il ajoute que « les Arabes, notamment ceux des villes, voient et comprennent le sens de nos actions et de nos aspirations en Palestine ; mais ils se taisent. Ils affectent de ne rien savoir car, pour le moment, ils ne voient aucun danger pour leur avenir ». Cependant, « le jour où la présence de notre peuple prendra une dimension qui empiète, de peu ou de beaucoup, sur les positions des autochtones, ce n’est pas de bon gré qu’ils nous céderont leur place ». Sa conclusion n’en est que plus sévère : « Si, vraiment et de bonne foi, nous voulons parvenir à nos fins sur la terre de nos aïeux, il ne faut pas nous cacher que nous allons vers une guerre difficile qui demande à être soigneusement préparée » et avec « de bonnes armes ». C’était en 1891, six ans avant le congrès fondateur du sionisme actuel.
    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2024/11/10/les-lecons-des-premiers-immigrants-juifs-en-palestine_6385977_6116995.html

    #Palestine #sionisme_chrétien #pogroms #émigration #sionisme #sionisme_spirituel #sionisme_politique #histoire #Israël #hébreu #guerre #diaspora_juive #Ahad_Haam

  • Large de Djiffer : 183 migrants secourus par la Marine nationale
    https://www.dakaractu.com/Large-de-Djiffer-183-migrants-secourus-par-la-Marine-nationale_a255119.ht

    Large de Djiffer : 183 migrants secourus par la Marine nationale
    Nous venons d’apprendre que la Marine Nationale vient encore d’intercepter une embarcation de fortune remplie de migrants. En effet, le patrouilleur Kedougou de la Marine nationale a secouru ce jour au large de Djiffer une pirogue partie des îles du Saloum avec 183 migrants irréguliers. À rappeler que la vague de départs va crescendo. Chaque jour ou presque, des migrants quittent nos côtes en partance pour l’Espagne, en dépit des nombreux messages des autorités étatiques afin que les jeunes Sénégalais tournent le dos à ce phénomène…

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#migrationirreguliere#djiffer#emigration#sante

  • En Algérie, le parcours du combattant du visa étudiant
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/10/29/en-algerie-le-parcours-du-combattant-du-visa-etudiant_6364913_3212.html

    En Algérie, le parcours du combattant du visa étudiant
    Par Hamid Nasri (Alger, correspondance)
    « Mais où sont passés Moha, Aksel, Mourad, Mahdi… et tant d’autres jeunes du village ? » s’interroge Yazid, 45 ans. Rentré d’Alger pour célébrer son mariage dans son village natal de Kabylie, ce fonctionnaire constate avec surprise l’absence de jeunes qui, d’ordinaire, apportent leur aide lors des événements locaux. Beaucoup sont « à l’étranger », principalement au Canada et en France. Une bonne partie de ces nouveaux expatriés a obtenu des diplômes supérieurs en Algérie, atout supplémentaire pour décrocher un visa étudiant.
    Beaucoup engagent d’ailleurs cette demande de visa avant la dernière année de leur cursus, afin de ne pas perdre de temps. Selon Campus France, l’organisme d’information sur les études en France, il y avait 32 147 étudiants algériens dans le pays en 2023, en hausse de 4 % par rapport à 2022. Ceux-ci constituent la deuxième plus grande communauté estudiantine étrangère en France, derrière celle du Maroc.
    Au centre Visa Facilitation Services (VFS), une société indienne chargée du traitement des demandes vers de nombreux pays, notamment la France, de Oued Smar, à 20 km à l’est du centre-ville d’Alger, ils sont des milliers à se présenter chaque jour, dans l’espoir d’obtenir le visa tant recherché. Ils sont souvent accompagnés de leurs parents venus d’Alger, Boumerdès, Béjaïa, Tizi Ouzou, Tipaza et d’autres wilayas voisines, comme en témoignent les plaques d’immatriculation. En cette matinée de septembre, Manal, 23 ans, qui a terminé ses études en langue française à l’Institut des langues de Bouzaréah et obtenu l’aval d’une université parisienne pour un programme de post-graduation, confie que « décrocher ce visa, ce serait vraiment l’accomplissement de tous mes rêves ».
    Elle aussi dans l’attente, Amani, inscrite à la Sorbonne nouvelle, raconte pour sa part ses difficultés dans la quête de ce document administratif. « J’ai épuisé toute mon énergie pour décrocher ce rendez-vous. La prise de rendez-vous, censée être une simple formalité, s’avère être l’étape la plus contraignante de tout le parcours des postulants aux études en France », dit-elle. Manal, qui a reçu l’acceptation de l’université Paris-VIII, renchérit : « Et rien n’est gagné ! » Les deux jeunes femmes relèvent que l’obtention du visa étudiant n’est plus assurée comme autrefois. Malgré des dossiers complets, incluant l’accord de l’université d’accueil, le test de langue validé, les frais payés, l’attestation de virement irrévocable (AVI) d’un montant de 1 154 000 dinars (environ 8 000 euros) et un hébergement réservé, plusieurs de leurs amis se sont vu refuser, sans explication claire, le sésame.
    La justification se résume à une formule bureaucratique lapidaire : « Les informations fournies pour justifier les conditions de séjour sont incomplètes et/ou peu fiables ». Les recalés disent ne pas comprendre où se trouve la « faille » dans leur dossier. Beaucoup pensent que ces refus répondent plutôt à une volonté des autorités françaises de limiter l’arrivée de jeunes diplômés algériens. Ces déceptions, devenues fréquentes, ne découragent toutefois pas les candidats, qui font tout pour optimiser leurs chances.
    Dans les faits, toute candidature pour étudier dans une université française passe par Campus France, qui accompagne les étudiants dans la préparation de leur projet académique. Ce processus de neuf mois, débutant le 1er octobre sur la plateforme Campus France, comprend diverses étapes : dépôt du dossier électronique et papier, envoi aux universités choisies, test de langue française et entretien. Les frais de dossier et de test de langue sont à régler auprès de l’Institut français d’Alger ou de ses antennes à Annaba, Constantine, Oran et Tlemcen.
    Wassim, à peine 17 ans, semble serein. « J’ai passé mon bac au lycée français Alexandre-Dumas de Ben Aknoun [sur les hauteurs d’Alger]. Normalement, mes chances sont optimales pour obtenir le visa étudiant », dit-il avec candeur. Le jeune homme explique que sa famille dispose déjà d’un pied-à-terre en Ile-de-France, ce qui lui simplifie les démarches. Il reconnaît toutefois que certains de ses amis ont dû débourser des sommes importantes avant d’en arriver là.
    « Ils ont dépensé environ 10 000 dinars pour le dossier et entre 12 000 et 19 000 dinars pour le test de langue [soit un peu plus de 200 euros au taux de change officiel], en plus des frais de visa [99 euros], de l’AVI et des économies nécessaires pour les premiers mois avant de trouver un petit boulot. » Conscient de sa chance, Wassim souligne que le visa étudiant est un objet de convoitise, indépendamment des moyens financiers. « Certaines familles en Algérie vont même jusqu’à vendre des biens pour financer les études de leurs enfants en France. Elles investissent dans leur avenir », conclut-il.
    Des centaines de jeunes ont tenté d’obtenir le visa étudiant, notamment en août et septembre, quand les centres de traitement des demandes ne désemplissaient pas. La France et, dans une moindre mesure, le Canada, sont des destinations privilégiées pour des raisons linguistiques, mais l’Allemagne, la Turquie, la Hongrie, l’Italie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont également recherchés. La barrière de la langue est aujourd’hui surmontée grâce aux formations accessibles en ligne.
    A l’instar de Yazid, le jeune marié qui constate que son village est désormais peuplé de séniors, beaucoup en Algérie se demandent si ces départs représentent une chance ou une perte pour le pays. « C’est une fierté de voir nos jeunes réussir à l’étranger, mais combien d’entre eux vont revenir pour construire notre avenir ici ? » se demande Yazid.

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