• Voici un résumé des principaux titres de l’actualité :

    #EMILE L’aspect des ossements du petit Emile retrouvé samedi « ne permet pas de dire quelle est la cause de sa mort », a affirmé le procureur d’Aix-en-Provence lors d’une conférence de presse. Par ailleurs, des vêtements de l’enfant ont été retrouvés à proximité de son crâne.

    #ISRAEL_PALESTINE Sept employés d’une ONG américaine ont été tués hier dans la bande de Gaza, dans une frappe israélienne. « Nos forces ont frappé involontairement des innocents à Gaza », a reconnu le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, évoquant une frappe « non intentionnelle ».

    #CRUES Météo-France a placé la Haute-Marne en vigilance orange pour « crues », comme l’étaient déjà l’Aube et la Côte-d’Or. L’Yonne et la Saône-et-Loire restent en vigilance rouge.

    #UKRAINE Volodymyr Zelensky a signé un projet de loi abaissant l’âge de la mobilisation militaire de 27 à 25 ans, alors que les forces armées ukrainiennes manquent d’hommes pour faire face à l’invasion russe.

  • La commemorazione ipocrita di #Bologna per la strage di Cutro
    https://www.meltingpot.org/2024/03/la-commemorazione-ipocrita-di-bologna-per-la-strage-di-cutro

    Ieri a Bologna il sindaco, Matteo Lepore, insieme al sindaco di Cutro, Antonio Ceraso, hanno sfilato sulle tombe di 15 delle persone afghane morte nella strage di Cutro che sono state seppellite a Borgo Panigale. Hanno parlato di memoriali, umanità e tante belle cose. Nessun riferimento alle famiglie o ai sopravvissuti che ovviamente non sono stati invitati né contattati. Dimenticati e invisibilizzati, ancora una volta. Un gesto – come hanno spiegato i familiari delle vittime e diverse organizzazioni solidali in un comunicato – considerato ipocrita, con la presenza di una persona come il sindaco di Cutro che ha insultato (...)

    #Comunicati_stampa_e_appelli #Emilia-Romagna #Italia #Naufragi_e_sparizioni #Solidarietà_e_attivismo #Strage_di_Cutro_KR_

  • "Nous ne sommes pas l’agence européenne de #sauvetage", souligne le directeur de #Frontex

    #Hans_Leijtens, directeur de Frontex, a répondu mardi aux conclusions de la médiatrice européenne, qui constate de graves lacunes dans le mandat, les opérations et les relations de l’agence avec les États membres.

    Le directeur de Frontex répond au rapport de la médiatrice européenne. Le document, publié la semaine dernière, conclut que l’Agence européenne des garde-frontières et garde-côtes est trop dépendante du consentement des autorités nationales. Elle n’est donc pas dans les meilleures dispositions pour défendre les valeurs de l’UE et sauver des vies en mer.

    #Emily_O'Reilly recommande également à l’agence de « mettre fin, retirer ou suspendre ses activités » dans les pays qui persistent à ne pas respecter leurs obligations en matière de recherche et de sauvetage ou qui violent les droits fondamentaux.

    Dans le cas contraire, prévient la médiatrice, l’UE risque de devenir « complice » de la mort des migrants.

    Près d’une semaine après la publication du document, Hans Leijtens a tenu mardi une conférence de presse à Bruxelles pour donner sa réponse au rapport.

    « Je comprends la logique suivie par la médiatrice. Je ne suis pas vraiment d’accord avec elle sur un certain nombre de points », explique Hans Leijtens, « Nous ne sommes pas l’Agence européenne de recherche et de sauvetage. Nous sommes l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes ».

    Le directeur souligne que la « #mission_première » de l’agence était de sécuriser les frontières extérieures de l’UE en déployant des agents sur le terrain et en assistant les États membres. Sa tâche principale est de « #rechercher » plutôt que de « #secourir ». L’agence a repéré l’année dernière 2 000 cas de franchissements irréguliers par le biais d’avions de surveillance et de drones, précise le directeur.

    En vertu des règles actuelles, Frontex est habilitée à alerter les centres de coordination des situations de détresse potentielles et, le cas échéant, à apporter son aide dans les situations d’urgence en mer. Mais cette assistance ne peut avoir lieu que si l’agence obtient le consentement explicite d’un pays. Dans le cas contraire, Frontex n’a d’autre choix que de rester en marge de l’opération sans intervenir directement. En outre, Hans Leijtens fait remarquer que les bateaux gérés par Frontex sont principalement des « navires côtiers » qui ne sont pas destinés à la recherche et au sauvetage en haute mer.

    Malgré les limitations pratiques, Frontex est toujours étroitement impliquée dans la gestion des flux migratoires. L’agence estime qu’elle a contribué au sauvetage de 43 000 personnes en mer au cours de 24 opérations en 2023.

    « Notre tâche est basée sur la #sécurisation_des_frontières », souligne Hans Leijtens, « mais il ne fait aucun doute que si nous devons choisir entre évaluer s’il s’agit d’une question de #sécurité ou #sauver_des_vies, nous sauverons toujours des vies et nous nous occuperons de la question de sécurité plus tard ».

    Mais ce sont les épisodes qui se terminent en tragédie qui placent l’agence sous l’œil attentif des législateurs et de la société civile. Frontex a été confrontée l’année dernière à des questions difficiles concernant sa réponse à deux naufrages meurtriers : l’un en février, près de la Calabre, en Italie, qui a fait au moins 94 morts, et l’autre en juin, lorsque l’Adriana, un bateau de pêche surchargé de demandeurs d’asile, a chaviré au large des côtes de la Messénie, en Grèce entraînant la mort confirmée ou présumée de plus de 600 personnes.

    L’enquête de la médiatrice a été lancée à la suite de ce second incident. Le rapport indique que la Grèce n’a pas répondu aux alertes de Frontex à « quatre occasions distinctes » au cours de la tragédie et critique l’agence pour ne pas avoir joué un « rôle plus actif » tout en étant « pleinement consciente » des accusations de refoulement et d’abus systématiques qui entourent depuis des années les garde-côtes grecs.

    Frontex compte 626 agents en Grèce continentale et dans les îles, ainsi que 32 voitures de patrouille, neuf navires et deux avions, ce qui représente le plus grand déploiement de tous les États membres.

    Interrogé sur l’éventuelle suspension des activités en Grèce, conformément à la recommandation de la médiatrice, Hans Leijtens se montre prudent et répond que la question n’est pas « noire ou blanche ». L’agence, explique- t-il, « dépend fortement de ce que nous savons et de ce que nous savons être traité dans ce que l’on appelle les rapports d’incidents graves ». Ces documents sont soumis à l’officier des droits fondamentaux, un organe indépendant chargé d’assurer la conformité de l’agence avec les règles et les valeurs de l’Union européenne.

    « L’année dernière, nous avons reçu 37 de ces rapports. La plupart concernent la Grèce, l’Italie et la Bulgarie. Mais il s’agit d’un rapport d’incident. Ce n’est pas quelque chose qui a été prouvé. C’est un signal qui nous est parvenu », précise le directeur.

    Les enquêtes approfondies et les procédures pénales ne peuvent être lancées que par les autorités nationales. La décision de se retirer d’un pays doit se fonder sur ces enquêtes, poursuit Hans Leijtens, quel que soit le temps nécessaire à leur conclusion. La Grèce est toujours en train d’examiner le rapport du New York Times de l’année dernière, qui expose des preuves graphiques et des témoignages de refoulements à la frontière.

    « Je suis très impatient ici, franchement, mais je dois les attendre », indique le directeur de Frontex.

    Même si les résultats de ces enquêtes sont accablants, l’agence ne prendra pas nécessairement la décision radicale de couper tous les liens, estime-t-il. Frontex pourrait plutôt suspendre le cofinancement et des projets spécifiques, ou demander au pays incriminé de mettre en œuvre des « mesures appropriées » et empêcher que les actes répréhensibles ne se répètent.

    La suspension n’est « pas quelque chose qui peut se faire du jour au lendemain », prévient Hans Leijtens, « cela nécessite vraiment une certaine réflexion et une certaine justification ».

    Créée en 2004 avec un mandat limité, Frontex a progressivement gagné en puissance, en ressources, jusqu’à devenir l’un des organismes les plus importants de l’Union européenne. L’agence devrait compter environ 10 000 agents et disposer d’un budget d’un milliard d’euros d’ici 2027. Une réforme complète de la politique de l’UE en matière d’immigration et d’asile, que Hans Leijtens qualifie de « changement de paradigme », devrait encore renforcer le rôle de Frontex.

    https://fr.euronews.com/my-europe/2024/03/05/nous-ne-sommes-pas-lagence-europeenne-de-sauvetage-souligne-le-directeu
    #migrations #réfugiés #frontières

    –---

    Voir aussi :
    #Naufrages de migrants : les règles entourant Frontex doivent changer (médiatrice #Emily_O’Reilly )
    https://seenthis.net/messages/1044051

    Et aussi :
    #Frontex : « Sa #mission première est bien de garantir un contrôle des frontières extérieures », rappelle le Sénat
    Et les mêmes propos, prononcés par #Fabrice_Leggeri :
    https://seenthis.net/messages/984497

    • Frontex continuerà a segnalare la presenza di migranti in mare alla Guardia costiera libica

      Il direttore Hans Leijtens ha detto che l’agenzia è tenuta a farlo per legge, anche se nel fine settimana un’ong aveva accusato una motovedetta libica di aver ostacolato un’operazione di soccorso.

      Martedì Hans Leijtens, il direttore esecutivo di Frontex (la controversa agenzia europea della guardia di frontiera e costiera), ha detto ad Associated Press che l’agenzia è tenuta per legge a informare le autorità libiche della presenza di barche di persone migranti in difficoltà nella zona SAR (Search and Rescue) di competenza del paese: «Dobbiamo informarli: non farlo significherebbe giocare con le vite dei migranti […] ed è un gioco che non farò mai», ha detto.

      Le dichiarazioni di Leijtens sono arrivate in seguito alle critiche avanzate di recente dalla ong SOS Humanity, secondo cui la Guardia costiera libica avrebbe ostacolato un’operazione di soccorso. Sabato la nave Humanity 1, di SOS Humanity, ha soccorso decine di migranti che si trovavano a bordo di tre imbarcazioni in difficoltà nella zona SAR della Libia, nel mar Mediterraneo meridionale. È riuscita a caricarne a bordo 77, ma il suo intervento è stato reso molto difficile proprio dall’arrivo di una motovedetta della Guardia costiera libica.

      L’equipaggio della Humanity 1 ha accusato i membri della Guardia costiera libica di aver sparato in acqua mentre alcune persone si trovavano in mare, minacciato il personale dell’ong e poi costretto alcuni migranti a salire a bordo della loro imbarcazione, per essere riportati in Libia. L’ong ha detto che almeno una persona è «morta annegata» nel caos che si è creato durante il soccorso. La ricostruzione di SOS Humanity è stata confermata anche dall’equipaggio dell’aereo per l’avvistamento di imbarcazioni in difficoltà Seabird, che opera con la ong tedesca Sea-Watch e ha documentato le operazioni con una serie di fotografie dall’alto.

      Le 77 persone soccorse dalla Humanity 1 sono sbarcate a Crotone, in Calabria. Le autorità italiane hanno posto la nave sotto fermo amministrativo per 20 giorni, con l’accusa di aver operato nella zona SAR della Libia.

      La cosiddetta Guardia costiera libica è composta da milizie armate libiche, finanziate e addestrate dall’Italia e dall’Unione Europea per fermare le partenze dei migranti. I suoi membri soccorrono chi vogliono, quando vogliono e con i metodi che vogliono, spesso violenti. Le persone che vengono riportate in Libia sono spesso riconsegnate ai trafficanti di esseri umani e ai gestori dei centri per migranti, dove le torture e gli stupri sono sistematici.

      Commentando i fatti con Associated Press, Leijtens ha detto che secondo il diritto internazionale Frontex è tenuta a segnalare la presenza di navi in difficoltà alle «autorità competenti: se [la nave] si trova nelle acque di competenza della Libia, questo include anche le autorità libiche».

      https://www.ilpost.it/2024/03/05/frontex-guardia-costiera-libica-ong

    • Frontex, une #arme_de_guerre contre les migrants

      Le 5 février 2024, la Commission européenne a rendu publique son évaluation du fonctionnement de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, dont le rôle est d’aider les Etats membres de l’Union européenne (UE) et de l’espace Schengen à « sécuriser » leurs frontières extérieures.

      Parmi les missions de Frontex, la surveillance des frontières maritimes et terrestres, sur le terrain (agents déployés au sol, navires) ou à distance (avions, hélicoptères et drones), afin d’empêcher les migrants d’accéder irrégulièrement au territoire européen.

      La Commission se félicite de son travail : « Malgré des difficultés considérables (…) Frontex a contribué de manière importante à renforcer la gestion des frontières extérieures de l’UE, dans le respect des droits fondamentaux. » Car, ajoute-t-elle, l’agence est « régie par un cadre solide en matière de droits fondamentaux, qui garantit leur respect dans toutes ses activités ».

      Pour manifester une telle satisfaction, la Commission européenne ne peut qu’être aveugle et sourde. De multiples signaux invitent à conclure qu’au contraire, l’agence Frontex est responsable ou complice de violations des droits des exilés, aux frontières ou dans leurs parcours migratoires. Certaines, comme les violences physiques ou les refoulements illégaux (les pushback), sont commises par des gardes-frontières qui agissent sous sa responsabilité ou en sa présence.

      D’autres sont à mettre directement au compte de Frontex, pour avoir omis de signaler des risques de naufrages qui auraient pu être évités, ou encore collaboré avec des garde-côtes libyens afin que des embarcations de migrants soient illégalement ramenées en Libye.

      Dès les premières années d’existence de Frontex, créée en 2004, des ONG ont mis en garde contre ses agissements. En 2013, une campagne a été menée, sous le nom de Frontexit, par une coalition d’organisations européennes et africaines pour dénoncer les violations des droits commises au cours d’opérations de l’agence. La plupart des associations intervenant dans la zone méditerranéenne et les ONG de sauvetage en mer, puis la presse, ont pris le relais. Ces alertes n’avaient que peu d’écho. Mais aujourd’hui, c’est de source officielle qu’émanent des accusations étayées visant Frontex.
      Refoulements et mauvais traitements

      Quelques jours après le bilan élogieux de la Commission, une enquête publiée par Le Monde le 26 février 2024 révélait en effet que Frontex était mise en cause par son propre bureau des droits fondamentaux. Le responsable de ce bureau, Jonas Grimheden, avait averti au mois de mars 2023, dans un rapport à son conseil d’administration, du risque que l’agence soit « indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux commises par des agents en Bulgarie, à la frontière avec la Turquie ».

      Depuis plusieurs mois, il signalait des allégations persistantes de refoulements illégaux, de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par la police bulgare des frontières. Des témoins lui avaient notamment rapporté des cas de demandeurs d’asile contraints de retourner en Turquie à la nage, déshabillés de force, frappés ou sévèrement mordus par des chiens policiers.

      Jonas Grimheden demandait que des enquêtes indépendantes sur ces violations soient menées, mais il n’a pas été entendu. Quoi d’étonnant, quand on sait qu’au moment même où il lançait son alerte, la Commission européenne initiait de son côté un projet pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » ainsi que des « procédures d’asile accélérées » et d’expulsions rapides des migrants indésirables, dans deux pays, la Roumanie et la Bulgarie ? Cette dernière a d’ailleurs reçu 69,5 millions d’euros de fonds européens à cette fin.

      Déjà, dans son rapport pour 2022, le Forum consultatif de Frontex (composé d’organisations internationales et d’organisations de la société civile) s’inquiétait du fait que l’agence puisse être impliquée dans l’interception en Méditerranée, par des garde-côtes libyens, de barques de migrants ensuite ramenées en Libye. Le rapport signalait que « les retours vers la Libye peuvent constituer des violations du principe de non-refoulement ».

      Ces pratiques ont été confirmées par l’ONG Human Rights Watch, qui accuse Frontex de complicité avec les autorités libyennes. Puis, une enquête conduite par le média allemand Der Spiegel et le collectif de journalistes Lighthouse Reports a révélé que Frontex communique aux Libyens les informations dont elle dispose sur les positions des embarcations afin qu’ils les interceptent.
      Manquements et dissimulations

      Au même moment, au mois d’octobre 2022, était rendu public un rapport de l’Olaf, l’Office de lutte anti-fraude de l’UE, qui recensait, à l’issue d’une enquête menée depuis plusieurs années, une série de manquements, de dissimulations et de cas de complicité active de la part de Frontex, ayant conduit à la violation des droits fondamentaux de migrants.

      Il est ainsi établi que lors d’opérations d’interception de bateaux de migrants par des garde-côtes grecs, Frontex, témoin d’opérations de pushbacks vers la Turquie que ses agents avaient filmées, a choisi d’interrompre ses patrouilles aériennes en mer Egée plutôt que d’avoir à signaler ces pratiques illégales.

      Elle a même continué à cofinancer certaines des unités grecques responsables de ces refoulements. D’après ce rapport, l’agence aurait été impliquée dans le renvoi illégal d’au moins 957 demandeurs d’asile entre mars 2020 et septembre 2021. Selon Der Spiegel, les patrons de Frontex « ont menti au Parlement européen et ont masqué le fait que l’agence a soutenu certains refoulements avec de l’argent des contribuables européens ».

      A la suite de ces révélations, le Parlement européen a refusé, le 18 octobre 2022, de valider les comptes de 2020 de Frontex – une décision sans conséquences sur son fonctionnement mais destinée à marquer le désaccord des eurodéputés avec ces pratiques.

      L’enquête de l’Olaf a fait suffisamment de bruit pour que le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, qui a toujours réfuté ces accusations, soit poussé à la démission. Un départ que l’intéressé, aujourd’hui candidat du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, attribue à « la tyrannie à la fois des ONG et du droit européen ».

      En prenant son poste en mars 2023, son successeur, le Néerlandais Hans Leijtens, s’est engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence » et a qualifié de « pratiques du passé » l’implication de Frontex dans les affaires qui lui sont reprochées.
      « Incapable de remplir des obligations »

      Pourtant… Le 1er mars 2024, la médiatrice européenne Emily O’Reilly, a livré le résultat de l’enquête que ses services ont mené durant sept mois, après le naufrage le 14 juin 2023 de l’Adriana, un bateau de pêche qui, parti de Libye, a sombré au large des côtes grecques, provoquant la disparition de 650 personnes.

      Dans son rapport, la médiatrice relève que Frontex, qui avait repéré l’embarcation surpeuplée, sans gilets de sauvetage visibles, s’était contentée de prévenir les garde-côtes grecs de son arrivée, lesquels n’ont pas pris les mesures appropriées pour assurer le sauvetage des boat people.

      Emily O’Reilly souligne enfin que les règles qui encadrent les modalités d’intervention de l’agence « laissent Frontex incapable de remplir ses obligations en matière de respect des droits fondamentaux » et suggère qu’elle devrait « mieux prendre en compte les rapports non officiels, tels que ceux des ONG ».

      Après la démission de Fabrice Leggeri, le réseau Migreurop affirmait :

      « Il ne suffit pas de changer le directeur, c’est Frontex qu’il faut supprimer ! »

      De fait, comme le rappelle le politiste Denis Duez, « la manière dont on a défini le périmètre d’action de Frontex » en fait « d’abord une agence de contrôle et surveillance des frontières ».

      La satisfaction de la Commission européenne, qui félicite Frontex pour la « tâche capitale » qu’elle assure malgré les milliers de victimes qu’elle laisse dans son sillage, le confirme : dans la guerre menée par l’UE contre les migrants, le respect de leurs droits n’est pas seulement secondaire, il reste parfaitement illusoire.

      https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/frontex-une-arme-de-guerre-contre-migrants/00109936
      #Claire_Rodier

    • La commissaire européenne aux Affaires intérieures rejette la nécessité de réformer Frontex

      Il n’est pas nécessaire de réformer l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes connue sous le nom de Frontex, a déclaré lundi (11 mars) à Madrid la commissaire européenne aux Affaires intérieures, #Ylva_Johansson, bien que l’agence des frontières de l’UE soit critiquée pour son inaction présumée dans le sauvetage des migrants en Méditerranée.

      Pour commémorer l’attentat terroriste islamiste qui a eu lieu en 2004 à Madrid contre le réseau de trains de banlieue, et qui a fait 193 morts et 1 800 blessés, Mme Johansson s’est rendue dans la capitale espagnole avec Margaritis Schinas, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la promotion du mode de vie européen.

      S’exprimant sur la nécessité de réformer Frontex, Mme Johansson a déclaré : « Je suis assez satisfaite de la manière dont Frontex fonctionne », ajoutant : « Je ne pense pas que nous ayons besoin d’une réforme majeure de Frontex ».

      Fin février, la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a appelé à modifier les règles de l’UE en matière de recherche et de sauvetage en mer, après avoir enquêté sur le rôle de Frontex et la mort de migrants en Méditerranée.

      L’enquête de la Médiatrice a révélé que les règles actuelles empêchent Frontex de remplir pleinement ses obligations en matière de droits fondamentaux et que l’agence s’appuie trop lourdement sur les États membres de l’UE lorsqu’elle doit faire face à des navires transportant des migrants en détresse.

      Pour parvenir à cette conclusion, le bureau de la Médiatrice de l’UE a concentré la majeure partie de son enquête sur la tragédie de l’Adriana en juin dernier. 600 personnes se sont noyées après que Frontex a été incapable de participer à une opération de sauvetage au large des côtes grecques, faute d’autorisation des autorités grecques.

      « La Médiatrice souhaiterait renforcer la partie de Frontex relative aux droits fondamentaux », a ajouté Mme Johansson.

      « Je ne suis pas convaincue que cela soit nécessaire, car nous avons déjà un mandat solide en matière de droits fondamentaux », a-t-elle ajouté.

      Mme Johansson a tout de même reconnu les problèmes auxquels est confrontée Frontex, pointant du doigt la gestion de l’ancien directeur de l’agence Fabrice Leggeri — qui a maintenant rejoint les rangs de l’extrême droite française — même si elle a déclaré que les choses avaient « complètement changé » pour le mieux depuis sa démission en 2022.

      « Bien sûr, il y a des défis à relever en ce qui concerne Frontex », a déclaré Mme Johansson.

      « Nous avons besoin d’une meilleure formation pour son corps permanent […] et d’un personnel plus spécialisé ; nous avons besoin que les États membres soient plus rapides dans les déploiements, mais je ne crois pas que nous ayons un problème avec les droits fondamentaux », a ajouté la commissaire aux Affaires intérieures.

      La commissaire a également défendu le pacte européen sur la migration et l’asile, adopté en décembre dernier et qui doit être approuvé par le Parlement européen en avril, ajoutant qu’elle ne craignait pas que sa mise en œuvre soit compromise par la montée attendue de l’extrême droite lors des élections européennes de juin.

      « L’extrême droite vit de la peur », a-t-elle souligné, rappelant que ces partis présentent l’immigration comme quelque chose d’« incontrôlable », ce qui est, selon elle, faux.

      https://www.euractiv.fr/section/immigration/news/la-commissaire-europeenne-aux-affaires-interieures-rejette-la-necessite-de-

  • #Naufrages de migrants: les règles entourant Frontex doivent changer (médiatrice)

    La #médiatrice_européenne a appelé mercredi à modifier les #règles rendant l’agence de l’UE chargée des frontières #Frontex dépendante des autorités nationales, afin d’éviter de nouveaux drames en mer.

    « Frontex a le devoir d’aider à secourir des vies en mer, mais il manque les outils pour cela », a déclaré la médiatrice européenne #Emily_O’Reilly lors de la présentation de son rapport.

    Elle a mené une enquête de sept mois sur le naufrage, les 13 et 14 juin 2023, de l’Adriana, un chalutier vétuste et surchargé qui était parti de Libye avec environ 750 personnes à bord.

    Seuls 104 survivants ont été secourus et 82 corps retrouvés après le naufrage.

    Cette enquête a montré que Frontex, qui apporte son aide aux autorités nationales, n’était pas en mesure de respecter pleinement les #obligations de l’UE en matière de #droits lors des opérations de #sauvetage_en_mer.

    Emily O’Reilly, dont le rôle est de demander des comptes aux institutions et agences de l’UE, a averti qu’à moins d’un changement, il est probable que « la tragédie d’Adriana se répétera ».

    Le drame s’est produit alors que la Grèce et l’Italie avaient renforcé leurs frontières pour éviter l’arrivée de migrants après d’importants flux en 2015-2016, et que l’UE travaillait à une refonte de ses règles concernant les demandeurs d’asile.

    Emily O’Reilly a exhorté Frontex à réfléchir à la question de « mettre fin, retirer ou suspendre ses activités » dans les Etats membres de l’UE où il existe des « craintes » que les autorités nationales limitent sa capacité à sauver des vies.

    « Il existe une tension évidente entre les obligations de Frontex en matière de #droits_fondamentaux et son devoir de soutenir les États membres dans le contrôle de la gestion des frontières », a-t-elle déclaré.

    Elle a également appelé le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil européen, qui représente les États membres de l’UE, à lancer une #commission_d’enquête indépendante sur la tragédie et le « grand nombre de morts en Méditerranée ».

    La Commission européenne a déclaré mercredi avoir « pris note » du rapport de la médiatrice. « Nous allons l’évaluer comme il se doit et y répondre de manière approfondie », a déclaré la porte-parole Anitta Hipper.

    Elle a souligné que les opérations de secours relevaient de la « compétence des États membres », c’est-à-dire que Frontex fonctionnait uniquement en soutien aux autorités nationales des pays de l’UE dans lesquels elle opère.

    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/280224/naufrages-de-migrants-les-regles-entourant-frontex-doivent-changer-mediatr
    #mourir_en_mer #morts_en_mer

    • La Médiatrice appelle à modifier les règles de l’UE en matière de recherche et de sauvetage et à mener une enquête publique sur les décès en Méditerranée

      Une enquête du Médiateur européen sur le rôle de l’Agence de garde-frontières et de garde-côtes de l’UE (Frontex) dans les opérations de recherche et de sauvetage a montré que ses règles en vigueur la mettent dans l’incapacité de remplir pleinement ses obligations en matière de droits fondamentaux et la rendent trop dépendante des États membres pour intervenir lorsque des embarcations de migrants sont en détresse.

      L’enquête a été lancée par la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, à la suite de la tragédie de l’Adriana en juin 2023, provoquant la noyade de plus de 600 personnes au large des côtes grecques. Sur base des documents inspectés au cours de l’enquête, il a été noté que Frontex a proposé d’intervenir à quatre reprises auprès des autorités grecques pour assurer la surveillance aérienne de l’Adriana, mais n’a reçu aucune réponse. C’est l’application des règles en vigueur qui a empêché Frontex de se rendre sur le lieu du naufrage au moment le plus critique car elle n’avait pas encore obtenu l’autorisation des autorités grecques.

      En fait, Frontex s’est rendue deux fois sur le lieu du naufrage de l’Adriana : une première fois en le survolant rapidement en avion deux heures après que les autorités italiennes ont déclenché l’alerte, puis 18 heures plus tard avec un drone après que le bateau avait déjà coulé.

      L’enquête a également montré que Frontex ne dispose pas de directives internes en matière d’émission de signaux d’urgence (par exemple, les appels Mayday) et que les contrôleurs des droits fondamentaux de Frontex ne sont pas suffisamment impliqués dans la prise de décision en cas d’urgence maritime.

      La Médiatrice a demandé à Frontex de trouver des solutions à toutes ces défaillances. Elle a également indiqué que, compte tenu des préoccupations de plus en plus importantes concernant les violations des droits fondamentaux dans un État membre, Frontex devrait évaluer à partir de quel moment elle peut se permettre officiellement de mettre fin à ses activités auprès de l’État membre concerné.

      « Nous devons nous demander pourquoi un bateau qui avait tant besoin d’aide n’en a jamais obtenue alors que sa situation périlleuse était connue d’une agence de l’UE, des autorités de deux États membres, de la société civile et de navires privés. Pourquoi les mesures d’urgence de sauvetage – qui auraient permis de sauver des centaines de vies – n’ont pas été déclenchées alors que le bateau était bondé, qu’il n’y avait pas suffisamment de gilets de sauvetage, que des enfants étaient à bord et que le risque d’un drame était prévisible », a déclaré Emily O’Reilly.

      « L’intitulé de l’agence Frontex comporte la mention de “garde-côtes”, mais son mandat et sa mission actuels sont manifestement en deçà. Si Frontex a le devoir de sauver des vies en mer mais que les rouages pour y parvenir font défaut, c’est clairement un problème qui incombe aux législateurs de l’UE.

      Il existe des tensions évidentes entre les obligations de Frontex en matière de droits fondamentaux et son devoir de soutenir la gestion du contrôle aux frontières des États membres. »

      « Coopérer avec des autorités nationales, dont les obligations en matière de recherche et de sauvetage ne semblent pas être respectées, risque de rendre l’UE complice d’actions qui violent les droits fondamentaux et portent atteinte à des vies humaines. »

      Conclusions générales – enquête publique sur les décès en Méditerranée

      Au-delà de l’enquête et des recommandations concernant Frontex, la Médiatrice a tiré des conclusions sur des questions systémiques plus générales. Elle a indiqué que, bien que le Médiateur grec enquête sur les actions des garde-côtes, il n’existe pas de mécanisme de responsabilisation unique au niveau européen pour enquêter de manière indépendante sur le rôle respectif des autorités grecques, de Frontex et de la Commission européenne, qui est chargée de veiller au respect des dispositions relatives aux droits fondamentaux prévues par les traités de l’UE.

      Elle a demandé au Parlement européen, au Conseil de l’Union européenne et à la Commission européenne de créer une commission d’enquête indépendante chargée d’évaluer les raisons du nombre si important de décès en Méditerranée et de tirer les leçons du naufrage de l’Adriana.

      « Presque huit mois après cet événement tragique, aucun changement n’a été apporté pour empêcher qu’un tel drame ne se reproduise », a déclaré la Médiatrice.

      https://www.ombudsman.europa.eu/fr/press-release/fr/182676

    • Naufrage de #Pylos : la médiatrice de l’UE regrette que Frontex n’ait pas « joué un rôle plus actif » pour sauver les exilés

      Dans un rapport rendu mercredi, la médiatrice européenne Emily O’Reilly regrette que Frontex n’ait pas déclenché un appel d’urgence pour venir en aide aux 750 passagers de l’Adriana, ce bateau de pêche qui a fait naufrage le 14 juin 2023. Ce jour-là, plus de 500 exilés sont morts, faute d’une opération de sauvetage menée dans les temps.

      Huit mois après le terrible naufrage au large de Pylos, en Grèce, d’un bateau de pêche surchargé, Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières est à nouveau pointée du doigt. Le 14 juin 2023, une embarcation de plus de 750 exilés, l’Adriana, a fait naufrage dans les eaux grecques, entraînant la mort d’au moins 500 personnes. Seules 104 personnes ont survécu et 82 corps ont été retrouvés.

      Selon Emily O’reilly, la médiatrice européenne, qui a rendu son rapport mercredi 28 février, les garde-frontières de l’UE auraient dû agir pour aider les passagers en détresse. Pourtant aucun appel « Mayday », une procédure internationale d’alerte en cas d’urgence vitale, n’a été émis par Frontex. Et ce, alors qu’un de ses avions de reconnaissance avait survolé la zone et avait vu le bateau en grande difficulté et surchargé. L’agence a seulement signalé le bateau aux autorités grecques.

      Mais la médiatrice n’accable pas l’agence et assure que Frontex n’a commis aucune faute. Si elle regrette qu’aucun Mayday n’ait été lancé, elle reconnaît dans le même temps que l’avion de l’agence a observé un « bateau très surpeuplé (où) il n’y avait pas de gilets de sauvetage visibles, mais qui se déplaçait à une vitesse constante et sur une route régulière, et semblait être dans un état de navigabilité ».

      « Il est impossible de dire si l’émission d’un relais Mayday au moment de la surveillance initiale de Frontex sur l’Adriana aurait sauvé des vies, mais le bateau a finalement chaviré avec la perte totale de plus de 600 personnes », écrit la médiatrice.
      Frontex, trop dépendante des Etats membres pour sauver des vies

      Emily O’Reilly déplore surtout le manque de réactivité des Grecs face aux quatre offres répétées d’assistance de Frontex ce jour-là. Athènes n’a pas répondu aux messages de Frontex et a refusé l’offre de l’agence d’envoyer un avion supplémentaire dans la zone, indique le rapport.

      Les règles qui régissent Frontex « la rendent trop dépendante des États membres pour intervenir lorsque des embarcations de migrants sont en détresse », souligne encore le rapport. « La capacité de Frontex à sauver des vies en danger est encore limitée par le fait que ce sont les autorités des États membres qui dirigent et coordonnent les missions de recherche et de sauvetage ».

      Une semaine après le drame, une enquête avait été ouverte par la justice grecque. La Cour suprême grecque avait également ordonné de lancer des investigations pour définir les causes du drame qui a choqué le pays.

      Très vite, des questions quant au rôle des garde-côtes grecs avaient émergé. Selon plusieurs enquêtes journalistiques fouillées, ces derniers sont intervenus tardivement sur les lieux du naufrage. Une enquête de la BBC démontre aussi que le bateau bondé était à l’arrêt au large de la Grèce, contrairement à la version donnée par les garde-côtes grecs, selon laquelle les exilés faisaient route vers l’Italie à une vitesse régulière.
      Plus de 3 000 morts en 2023 en Méditerranée

      Dans un rapport publié en décembre 2023, Amnesty international et Human Rights Watch ont jugé que la nature des enquêtes judiciaires en cours en Grèce suscitait « des inquiétudes »."Les enquêtes officielles sur les allégations crédibles selon lesquelles les actions et les omissions des garde-côtes grecs ont contribué au naufrage [...] n’ont guère progressé de manière significative", estiment les deux organisations.

      En septembre 2023, 40 survivants avaient également porté plainte contre l’État grec et demandaient eux aussi une enquête approfondie. Trois mois après le naufrage, « aucun des survivants n’avait été appelé à témoigner ou fournir des preuves dans le cadre d’une enquête », déploraient déjà un collectif d’ONG dans un communiqué.

      Face à ce naufrage terrible, Emily O’Reilly recommande enfin à Frontex de faire mieux. « La tragédie d’Adriana a eu lieu lorsque Frontex était pleinement consciente de l’histoire récente de préoccupations concernant le respect, par les autorités grecques, des obligations en matière de droits fondamentaux. » L’Etat grec est en effet accusé de multiples pushbacks en mer Egée.

      En avril 2023, des garde-côtes grecs ont été filmés en train de placer sur un canot à la dérive un groupe de migrants, en majorité des enfants, dont un nourrisson. Ce refoulement, strictement interdit par le droit européen et international, a été révélé par le New York Times dans une vidéo.

      Enfin, Frontex devrait aussi « mettre fin, de se retirer ou de suspendre ses activités » si elle ne réussit pas à respecter ses obligations en matière de droits humains, conclut, cinglante, Emily O’Reilly.

      Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de décès et de disparitions de migrants en Méditerranée n’a cessé d’augmenter ces dernières années : 2 048 en 2021, 2 411 en 2022 et 3 129 en 2023.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/55482/naufrage-de-pylos--la-mediatrice-de-lue-regrette-que-frontex-nait-pas-

    • Frontex : l’UE risque de devenir « complice » de la mort de migrants (rapport du médiateur européen)

      Frontex devrait se retirer des pays qui ne secourent pas les migrants en mer ou qui violent les droits fondamentaux. Sinon, l’UE risque de devenir « complice » des décès, a averti le médiatrice européenne dans un nouveau rapport.

      Les conclusions, publiées mercredi matin, offrent un regard plus approfondi sur la relation souvent tendue entre l’agence des frontières de l’UE et les 27 Etats membres.

      L’enquête de la médiatrice a été lancée en réponse au naufrage de l’Adriana en juin 2023, lorsqu’un navire surchargé a coulé au large des côtes de Messénie, en Grèce, et a laissé plus de 600 victimes confirmées ou présumées.

      L’organisme de surveillance ne conclut pas que Frontex a « enfreint les règles et procédures applicables », mais note que sa capacité à opérer en mer est gravement compromise par sa conception, qui rend l’agence dépendante du consentement et de la bonne volonté des autorités nationales. Par conséquent, Frontex n’a qu’une marge de manœuvre limitée pour agir de manière indépendante, même dans les cas extrêmes où la vie des personnes est en danger immédiat.

      « Il existe une tension évidente entre les obligations de Frontex en matière de droits fondamentaux et son devoir de soutenir les États membres dans le contrôle de la gestion des frontières », la médiatrice européenne Emily O’Reilly.

      « Coopérer avec les autorités nationales lorsque l’on craint qu’elles ne remplissent pas leurs obligations en matière de recherche et de sauvetage risque de rendre l’UE complice d’actions qui violent les droits fondamentaux et coûtent des vies. »

      En ce qui concerne le naufrage de l’Adriana, le rapport indique que Frontex était « parfaitement au courant » des préoccupations des autorités grecques et des accusations de refoulement systématique. Et pourtant, malgré cette connaissance, les règles « ont empêché Frontex de jouer un rôle plus actif dans l’incident de l’Adriana ».

      La médiatrice regrette l’absence de directives internes de l’agence pour émettre des appels à l’aide, une procédure internationale d’alerte en cas d’urgence vitale. Frontex n’a pas émis de relais d’appel à l’aide lorsqu’elle a détecté l’Adriana grâce à la surveillance aérienne.

      Les autorités grecques n’ont pas répondu au message de Frontex à « quatre occasions distinctes » pendant la tragédie et ont refusé l’offre de l’agence d’envoyer un avion supplémentaire dans la zone, indique le rapport. (Athènes a lancé plusieurs enquêtes pour faire la lumière sur les circonstances).

      Sur cette base et d’autres similaires, la médiatrice recommande que Frontex « mette fin, se retire ou suspende ses activités » avec les Etats membres qui persistent à ne pas respecter leurs obligations en matière de recherche et de sauvetage ou à violer les droits fondamentaux.

      La coopération de Frontex avec la Grèce est un sujet de conversation brûlant depuis le naufrage de l’Adriana. Au lendemain de la tragédie, le responsable des droits fondamentaux de l’agence a appelé à une suspension des activités, mais son directeur exécutif, Hans Leijtens, a par la suite atténué cette demande, affirmant que la décision devait être « équilibrée ».

      Dans son rapport, Emily O’Reilly prévient que si Frontex continue à travailler avec les pays en première ligne sans « changements significatifs », l’engagement de l’UE à protéger les vies humaines sera remis en question. Elle exhorte donc l’Union européenne à modifier le mandat légal de l’agence et à lui assurer un plus grand degré d’indépendance.

      « Si Frontex a le devoir d’aider à sauver des vies en mer, mais que les outils pour ce faire font défaut, il s’agit clairement d’une question pour les législateurs de l’UE ».

      De plus, la médiatrice demande la mise en place d’une commission d’enquête indépendante qui pourrait se pencher sur le grand nombre de décès en Méditerranée et sur la responsabilité des autorités nationales, de Frontex et des institutions de l’UE.

      Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de décès et de disparitions de migrants en Méditerranée n’a cessé d’augmenter ces dernières années : 2 048 en 2021, 2 411 en 2022 et 3 041 à la fin de 2023.

      En réaction au rapport, Frontex répond qu’elle « examine activement » les suggestions de la médiatrice et souligne que ses opérations s’inscrivent « dans le cadre des lois applicables ».

      « Notre agence s’en tient strictement à son mandat, qui n’inclut pas la coordination des efforts de sauvetage - une responsabilité qui incombe aux centres nationaux de coordination des secours », ajoute l’agence dans un communiqué. « Dans tous les cas où nos moyens détectent des situations de détresse potentielles, nous alertons rapidement les autorités compétentes ».

      Pour sa part, la Commission européenne, qui est également citée dans le rapport, annonce qu’elle répondrait à Emily O’Reilly en temps voulu, mais n’a pas confirmé si elle soutiendrait des changements dans le mandat de l’agence. Un porte-parole appelle les États membres à enquêter sur les décès de migrants de manière « rapide, indépendante et approfondie ».

      « Nous ne voulons pas que de telles tragédies se produisent », poursuit le porte-parole.

      Frontex estime avoir secouru 43 000 personnes en mer et renvoyé 39 000 migrants dans leur pays d’origine au cours de 24 opérations en 2023, année qui a vu « les niveaux les plus élevés de migration irrégulière depuis 2016. »

      https://fr.euronews.com/my-europe/2024/02/28/frontex-lue-risque-de-devenir-complice-de-la-mort-de-migrants-rapport-d

  • « Le Libertaire » avant La Première Guerre mondiale (1895-1914)
    https://www.partage-noir.fr/le-libertaire-avant-la-premiere-guerre-mondiale-1895-1914

    C’est le 16 novembre 1895 que #Sébastien_Faure publie le premier numéro du Libertaire, en France cette fois-ci ! Le journal prend la suite des deux hebdomadaires anarchistes : La Révolte de #Jean_Grave et Le Père Peinard d’Emile Pouget, qui viennent d’avoir des ennuis avec la justice. Il n’est pas sans intérêt de noter qu’à la même époque, Jean Grave, qui ne désarme pas, lance #Les_Temps_nouveaux destiné à remplacer La Révolte et dont l’audience va devenir considérable dans les milieux littéraires. #Maurice_Joyeux

    / #Volonté_Anarchiste, Jean Grave, Les Temps nouveaux, Georges Yvetot , #Émile_Pouget, #Pierre_Martin, #Louis_Lecoin, Sébastien Faure, #Charles_Malato, #Victor_Méric, Georges (...)

    #Georges_Yvetot_ #Georges_Pioch

  • Forteresse Europe : Enquête sur l’envers de nos frontières

    Aux frontières de l’Europe, murs et barrières poussent comme des champignons. Une épidémie de barbelés, symptôme d’une vision du monde xénophobe : les personnes migrantes menaceraient le monde occidental et seraient une nuisance à endiguer coûte que coûte, y compris au prix de leurs vies. Pourtant, le seul tort de ces voyageurs stigmatisés, hommes, femmes et enfants venus d’Afghanistan, du Sénégal, de Syrie, du Maroc, du Bangladesh ou du Soudan, est d’être en mouvement vers un nouveau destin. Leur opposer une forteresse, ruineux délire parano au service du repli identitaire, c’est aussi ignorer les mécanismes des migrations, dont l’Europe a tant profité. Il est temps d’inverser la focale, plaide l’auteur.

    Dans cette enquête au long cours, menée des deux côtés de la Méditerranée, Émilien Bernard montre la réalité des frontières européennes dressées contre ces « indésirables » qui tentent de les franchir. De Laâyoune à Melilla en passant par Lampedusa, Belgrade ou Calais, la succession d’obstacles, aussi divers qu’inutiles, sert à repousser et invisibiliser celles et ceux qui veulent simplement se construire une vie ailleurs.

    https://luxediteur.com/catalogue/forteresse-europe

    #livre #Emilien_Bernard #migrations #asile #réfugiés

    • Vous avez dit forteresse ? Enquête sur l’envers de nos frontières

      Aux frontières de l’Europe, murs et barrières poussent comme des champignons. Une épidémie de barbelés, symptôme d’une vision du monde xénophobe : les personnes migrantes menaceraient le monde occidental et seraient une nuisance à endiguer coûte que coûte, y compris au prix de leurs vies. C’est dans ces lieux de mort et de vies mutilées, des deux côtés de la Méditerranée, de Laâyoune à Melilla en passant par Lampedusa, Belgrade ou Calais, qu’Émilien Bernard est allé enquêter pendant de longs mois. Le livre qu’il tire de cette enquête, intitulé Forteresse Europe. Enquête sur l’envers de nos frontières, est accablant mais salutaire. Du véritable ensauvagement de notre continent, de ses élites et de ses agents, il propose une description minutieuse et une analyse critique approfondie qui constituent, ensemble, la meilleure des alertes éthiques et politiques. On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas : nos politiques sont meurtrières, et vouées à le demeurer indéfiniment tant qu’on laissera faire. Car la multiplication des obstacles et des périls n’a jamais dissuadé, ne dissuade toujours pas, et ne dissuadera jamais les exilés de tenter leur chance. Elle ne fera qu’allonger les listes de victimes « du sort », sur lesquels nos gouvernants ne verseront que rarement, et sans doute de plus en plus rarement, une larme de crocodile. À ces victimes de nos délires xénophobes, Émilien Bernard a l’insigne mérite d’accorder une attention, une considération et une légitimité qui manquent singulièrement dans nos « débats » parlementaires ou télévisuels. Il nous rappelle avec force que les dits « migrants », qu’ils ou elles viennent d’Afghanistan, du Sénégal, de Syrie, du Maroc, du Bangladesh, du Soudan ou d’ailleurs, sont, avec toutes leurs différences et leurs singularités, nos semblables, et qu’ils et elles font ce que nous ferions toutes et tous à leur place. Leur seul crime, mais qu’ils payent si cher, est « d’être en mouvement vers un nouveau destin ». De ce livre important, nous proposons, en guise d’aperçu et d’invitation à lire l’ensemble, quelques-unes des premières pages.

      Pour qualifier la multitude effarante de barrières physiques, technologiques, légales, administratives, idéologiques ou politiques par lesquelles l’Europe se cadenasse face à des populations dites indésirables, le terme ne fait pas sens. Il s’est pourtant imposé, ripoliné, animé d’une seconde jeunesse. Utilisée durant la Seconde Guerre mondiale aussi bien par les Alliés que par l’occupant nazi, l’expression « forteresse Europe » s’est de nouveau immiscée dans le débat public. Ses partisans ne proclament pas fièrement son existence, hormis chez les plus racistes ou protectionnistes, mais ladite forteresse est bien là, dans les écrits et discours, sémantiquement entérinée. Sans doute parce que l’expression est malléable, polysémique. D’un côté, elle valide en douce une réalité : c’est bien une guerre qui est menée, aussi laide et meurtrière que les étripages féodaux. De l’autre, elle recoupe, par sa dimension totale, un champ plus large que celui des simples murs physiques se dressant à l’intérieur et aux frontières de l’Europe : la forteresse comme multitude infinie de barrières et d’aspirateurs à données, débordant de toutes parts, recouvrant chaque parcelle de territoire humain.

      Pour entériner cette idée de muraille européenne dressée contre les personnes en exil, il faut alors imaginer une construction allant pour tout un pan à contresens de l’imaginaire de vieilles pierres pesantes et de forts surveillant les poussières des no man’s land. Au Désert des Tartares, substituer celui des barbares – nous et notre cohorte technologique. À l’horizon 2023, la forteresse s’est donc faite légère et tentaculaire, horizontale. Elle se niche aussi bien sur les crêtes des vagues en ­Méditerranée que dans les loquets des portes du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, les caméras thermiques des barrières séparant la Serbie de la Hongrie ou les raids antimigrants de policiers marocains à Laâyoune. Après tout, il y a déjà eu des « forteresses volantes », les bombardiers Boeing B-17 américains utilisés sur les fronts de la Seconde Guerre mondiale. On postulera donc l’existence de « forteresses mouvantes », capa­bles de muter et de se démultiplier pour devenir omniscientes. Au point de transformer tous les espaces arpentés par les personnes migrantes en véritables territoires de chasse.

      Dans cette configuration, la frontière se diffuse à tout vent et de manière plus ou moins floue, presque virale, dans et hors de l’espace Schengen, créant un borderscape (paysage de frontière) généralisé. C’est particulièrement perceptible à certains points clés des trajectoires migratoires, comme à Calais où les fronts sont partout dans la ville et ses périphéries, pas seulement aux abords des impressionnants murs ceinturant le terminal maritime donnant accès aux ferries et trains en partance pour l’Angleterre. Au point que certains sur place n’hési­tent pas à parler de « zone de guerre » ou de « siège militaire ».

      Cette offensive retorse oscille entre basse intensité et haute létalité selon les territoires. Elle est en tout cas totale, puisqu’elle a vocation à se diffuser partout, dans les rues, les flots et les airs. Sous la houlette des technocrates qui mènent la charge, l’Europe contrôle, fiche, filme, met à l’écart, « gère les flux », en usant d’un attirail sécuritaire et techno­logique en pleine croissance. Mais le conflit pioche aussi dans les bonnes vieilles recettes bétonnées : il s’accompagne en parallèle d’une inflation de murs physiques dressés aux frontières de l’Europe.

      Des murs et barrières, donc, basiques autant que perfectionnés. C’est peu dire qu’ils se multiplient sur le continent, épidémie sécuritaire illustrant la psychose qui s’est emparée de l’Union européenne (UE). Rappelons pourtant que jusqu’à la fin des années 1990, et dans l’élan provoqué par la création de l’espace Schengen, cette même Union profes­sait encore la nécessité d’accueillir ceux qui fuyaient les drames [1]. La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 a bien été fêtée comme une victoire universelle. Et le discours médiatique dominant dans les années suivantes prônait le démantèlement des frontières en Europe. Cela semble un siècle.

      À l’heure où cet ouvrage était commencé, le dernier mur en date était celui bâti entre la Pologne et la Biélorussie, inauguré le 30 juin 2022 par le premier ministre polonais. Coût estimé : 350 millions d’euros. Un rempart d’acier s’étirant sur 186 kilo­mètres, haut de plus de 5 mètres, et hérissé de ces bar­belés concertina si avides de chairs humaines [2]. Pour l’accompagner, un attirail technologique dernier cri, mêlant vidéosurveillance, drones et capteurs de mouvements. Ce mur a depuis été rejoint par une barrière entre la Lituanie et la Biélorussie et un début de clôture à la frontière Macédoine-Serbie, tous deux entamés à la fin de l’été 2022. Signalons aussi les premières portions de mur que la Grèce (le « bouclier de l’Europe », selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen) a inaugurées lors de l’été 2021 à sa frontière avec la Turquie, notamment en bordure de la rivière Evros. Pour épauler ces 37,5 kilomètres de hautes barrières, que le premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis a promis en avril 2023 d’étendre de 40 kilomètres, des « canons à son » présentés comme le nec plus ultra en matière de gestion des abords frontaliers. Et s’il fallait désigner le plus « abouti » d’entre tous, c’est celui de Melilla qui s’imposerait, entre l’Espagne et le Maroc, dans la région du Rif oriental, tellement vertigineux et sophistiqué qu’il a causé la mort de plus d’une trentaine de personnes issues de pays subsahariens le 24 juin 2022.

      Selon les soubresauts de l’actualité, il y a des murs plus ou moins médiatisés. Les événements de juin 2022 ont ainsi mis en lumière pour une brève période celui de Melilla. De même qu’on a beaucoup parlé, fascination pour l’ogre Trump oblige, de ces murailles dressées à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, n’arrêtant pas les passages, tout en provoquant par ricochets morts et blessures. Mais il y en a beaucoup d’autres dont on ne parle pas, qu’ils soient en chantier ou déjà bâtis. Mille huit cents kilomètres aux frontières de pays européens, comptabilisait en décembre 2021 une solide infographie du Telegraph. Un rapport du Parlement européen publié en octobre 2022 actualisait le chiffre, reconnaissant que l’on en était à 2 035 kilomètres, contre 315 en 2014. C’est de toute évidence loin d’être fini, des pays comme la ­Finlande ayant annoncé qu’ils souhaitaient eux aussi se barricader derrière des murs dernier cri.

      Cerise sur le barbelé, les 27 pays composant l’Union européenne se sont engagés les 9 et 10 février 2023 à Bruxelles dans un processus visant à « immédiatement mobiliser des fonds européens substantiels et des moyens pour aider les États membres à renforcer les capacités et les infrastructures de protection des frontières, les moyens de surveillance, notamment aérienne, et les équipements ». Une demande formulée par les pays les plus réactionnaires de l’UE, notamment ceux du groupe de Visegrád [3], à commencer par la Hongrie d’Orbán, précurseur en matière de murs, lui qui dès 2015 inaugurait sa propre muraille.

      Victoire pour les partisans d’une Europe repliée sur ses pulsions identitaires : non seulement les murs prospèrent, mais à partir de 2024 il y a des chances que l’UE les finance [4]. Véritables effets d’aubaine pour des industriels de l’armement qui se sont jeté sur l’opportunité avec l’avidité des vautours sur une charogne, ces édifices n’ont pas qu’une fonction guerrière, militaire et stratégique. Fronts matérialisés de la forteresse Europe, ils sont autant une barrière physique, souvent inefficace, qu’une mise en scène des politiques européennes. « Le contrôle des frontières est un spectacle rituel, écrit Peter Andreas, auteur de nombreux travaux sur la frontière États-Unis–Mexique. Quand l’échec des efforts de dissuasion met le spectacle en crise, ses auteurs essaient de sauver la face en promettant un show plus grandiose que le précédent. »

      La forteresse ici est avant tout message. Bar­belés, capteurs thermiques, drones de Frontex et canons soniques ont de terribles effets sur les humains, mais ils existent d’abord parce qu’ils sont porteurs d’une vision du monde que les politiques européennes ont désormais entérinée. Il s’agit de se barricader et de le proclamer par la hauteur des murs. Et tant pis si ces barrières finissent toujours par dévoiler des brèches et fissures où s’en­gouf­frent les personnes en exil. C’est pour répondre à cette faillibilité des murs qu’a été engagée au niveau européen une politique dite d’« externalisation du contrôle des frontières ». Prosaïquement : une sous-traitance rémunérée de la prise en charge des populations indésirables par des pays souvent peu scrupuleux en matière de droits de l’homme.

      Un processus que l’on retrouve en de nombreux points clés des parcours migratoires, de la Serbie à la Libye en passant par la Turquie, la ­Tunisie ou le Maroc. Depuis que l’idée d’externalisation des frontières s’est progressivement diffusée dans les années 2000, formalisée notamment par deux documents de la Commission européenne, « Approche globale de la question des migrations et de la mobilité » (2011) et « Nouveau cadre de partenariat avec les pays tiers dans le cadre de l’Agenda européen en matière de migration » (2016), l’UE et ses 27 pays membres se sont employés à la généraliser, tissant sa toile vers le sud et vers l’est.

      Rembobinons : l’espace Schengen est officiellement instauré en mars 1995. Il entérine la suppression des contrôles aux frontières intérieures ainsi que la libre circulation des biens et personnes en Europe. En réponse, les pays membres de l’UE ne tardent pas à mettre en place des politiques visant à créer par-delà leurs frontières des obstacles aux migrations. Quelques épisodes servent de déto­nateurs, notamment les vagues migratoires ayant suivi les premières révoltes des Printemps arabes en 2011, puis les exodes syrien et afghan en 2015. Autres accélérateurs, les attentats terroristes islamistes qui ont entériné les replis sécuritaires, à l’image de ceux du 13 novembre 2015 en France.

      Schengen bridant le cadenassage du continent, les pays européens choisissent alors d’exporter l’approche sécuritaire et confient à des pays lointains la tâche de repousser les candidats à l’exil. C’est par exemple toute la logique du processus de Khartoum, lancé en 2014, visant à faire des pays d’Afrique de l’Est (Soudan, Érythrée, Kenya…) des acteurs majeurs de la lutte contre l’immigration irrégulière.

      Dans ce processus, une date importante, le 8 mars 2016. Ce jour-là, un accord est passé entre Ankara et Bruxelles : six milliards d’euros sont octroyés à la Turquie afin qu’elle déploie davantage d’efforts pour empêcher les migrations depuis ses frontières, tout en acceptant le retour de personnes exilées arrivées en Grèce. L’exemple type des politiques européennes, répliqué avec d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie ou le Soudan. Mais le processus d’externalisation passe aussi par des dimensions plus opaques. C’est le cas par exemple de ces 18 accords de réadmission entre l’UE et des pays tels que le Pakistan ou la Biélorussie, lesquels permettent de faciliter les expulsions.

      Autre cheval de Troie, les aides au dévelop­pement conditionnées à des politiques locales de criminalisation des migrations. Le quart du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique administré par l’UE, soit près de un milliard d’euros, serait ainsi dédié à la gestion des frontières africaines. C’est par des tours de passe-passe diplomatiques de ce type que des pays comme le Niger sont devenus des bases avancées de la forteresse Europe, avec des milliers de personnes bloquées dans des camps de transit, ne pouvant ni poursuivre leur route ni rebrousser chemin.

      Derrière cette politique européenne commune permettant à l’UE de se déresponsabiliser des obligations d’accueil et de protection des personnes demandeuses d’asile consignées dans la Convention de Genève de 1951, il y a également un enchevêtrement de politiques binationales s’ajoutant à l’édifice global. Ainsi, l’accord passé entre l’Italie et la Libye en 2017 a entériné un cas particulièrement scandaleux d’externalisation, condamnant des milliers d’innocents aux prisons de ce pays livré au chaos et à l’arbitraire. La volonté de l’Angleterre ou du Danemark de sous-traiter la gestion des demandes d’asile au Rwanda s’inscrit dans une logique similaire. De même que les politiques de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), décidées hors de tout cadre démocratique, pour des partenariats avec des pays comme l’Égypte, le Monténégro, le Sénégal ou l’Albanie, afin d’y « sous-traiter le cordon sanitaire tissé autour du ventre européen ».

      Ne pas s’y tromper, la raison première de cette externalisation généralisée de la gestion des frontières relève autant du calcul que du cynisme : la violence généralisée est lointaine, imputable à d’autres. Par l’utilisation d’acteurs externes, sévissant hors champ, les conséquences des politiques menées deviennent invisibles. La forteresse cache ainsi de l’autre côté de ses murs ceux qui payent le prix fort de ses actions. Dans le même temps, elle encourage les traversées les plus désespérées, provoque naufrages en cascade et drames dans le désert. Tout cela est loin, dissimulé. Sous le tapis, comme les cauchemars, qui quelques fois affleurent.

      https://lmsi.net/Vous-avez-dit-forteresse

    • Cartographier les remparts pour y tailler des brèches

      Pendant plusieurs années, Émilien Bernard s’est tapé la tête contre les murs (des frontières). Menant une enquête au long cours, dont certains fragments ont été publiés par CQFD, il sort un livre, Forteresse Europe, aux éditions Lux.

      Est-il nécessaire de présenter celui qui signe de sa plume une grande partie des pages de CQFD ? Oscillant entre reportages de terrain, et chroniques envolées, on peut parfois se demander à propos d’Émilien Bernard : mais d’où lui vient cette énergie prolifique ? Il serait tentant de répondre en exposant les complexités du personnage, plein d’empathie, qui égaie le quotidien de la rédac, mais ce serait tricher. Parce qu’en travaillant sur les frontières, il a fait ce qu’on peut faire de mieux en tant que Blanc éduqué de la classe moyenne, muni d’un passeport français : il s’est mis en retrait, à l’écoute, en rage. Et ça transpire dans son écriture.

      Forteresse Europe – Enquête sur l’envers de nos frontières (Lux, février 2024) est un livre dense, fruit d’années d’enquêtes aux frontières, constituant une cartographie des remparts au sein desquels le Vieux Continent cherche à se cadenasser. Des rails de Subotica aux barrières high tech de Melilla ; des Alpes glacées au tombeau de la mer Méditerranée ; des CRA de Marseille à la jungle de Calais… Au fil de la lecture, les murs sont auscultés sous toutes leurs coutures : physiques, administratives, psychiques, idéologiques. Au-delà d’un solide travail journalistique, la force du livre est de rassembler la parole de celles et ceux qui démontent, naviguent, contournent, ou volent au-dessus de ces barrières macabres. Personnes exilées en premier lieu, mais aussi militants et chercheurs engagés. On est fiers de faire la promo d’un mini pavé qui viendra pour sûr s’ajouter à la bibliothèque de toutes celles et ceux qui, pierre par pierre et mur par mur, s’appliquent à détruire cette foutue forteresse.

      https://cqfd-journal.org/Cartographier-les-remparts-pour-y

  • Mine de lithium dans l’Allier : le rapport qui dévoile une bombe toxique
    https://disclose.ngo/fr/article/mine-de-lithium-dans-lallier-le-rapport-qui-devoile-une-bombe-toxique

    Il y a un an, le gouvernement a annoncé l’ouverture, dans l’Allier, de la plus grande mine de lithium d’Europe. D’après un rapport inédit dévoilé par Disclose et Investigate Europe, le secteur, fortement contaminé à l’arsenic et au plomb, présente « un risque significatif pour l’environnement et la santé humaine ». Une véritable bombe à retardement passée sous silence par les autorités. Lire l’article

  • #Banlieues françaises / La cité des enfants (perdus) : La #Grande_Borne ou les #dérives d’une #utopie_urbaine

    En 1967, l’architecte #Émile_Aillaud dévoile les plans de la Grande Borne, un #grand_ensemble de près de 4000 logements à #Grigny, commune semi-rurale à 25 kilomètres de Paris1. Résolument utopiste, Aillaud imagine une #architecture insolite qui rompt avec la verticalité et la grisaille des banlieues d’alors. Surnommée « la #Cité_des_Enfants », la Grande Borne est un assortiment élaboré de bâtiments bas et colorés qui serpentent entre des cours et coursives aux formes fantasques. #Aillaud crée une suite d’îlots et d’impasses aux noms évocateurs : Dédale, Minotaure, Astrolabe etc. Les nombreux passages et replis de l’espace sont conçus comme des lieux qui encouragent le jeu, la déambulation et l’exploration de la mélancolie. Pour l’architecte, les circonvolutions de la cité créent des #niches propices à l’introspection et au développement de relations de voisinages « à l’échelle d’affinités humaines »2.

    Cinquante ans plus tard, le rêve d’Émile Aillaud semble s’être effrité, et la cité de la Grande Borne s’est embourbée dans la mythologie urbaine française3. Elle y rejoint des territoires tels que le Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, ou la Cité des 4000 à La Courneuve, territoires dont la seule évocation mobilise un réseau d’images allant de la violence endémique à l’invasion religieuse. La cité est rivée au centre d’une géographie de la #peur nourrie par les #représentations médiatiques et l’échec à répétition des #politiques_de_la_ville. Ces représentations atteignent leur apogée en janvier 2015, lorsqu’une France sous le choc découvre le visage de l’un de ces « #enfants_d’Aillaud », #Amedy_Coulibaly, né à la Grande Borne et auteur des tueries des 8 et 9 janvier à Montrouge et Paris.

    Cet article se propose de sonder l’#identité et les réalités de la Grande Borne aujourd’hui, en analysant l’action des mouvements « #Élan_Citoyen » et « #Reporter_Citoyen », deux collectifs qui se sont manifestés au lendemain des attaques de janvier 2015. Loin des rêves d’Aillaud, du prisme médiatique et des représentations extérieures, il s’agira d’analyser, au travers des actions de ces groupes d’habitants, l’empreinte que des Grignois veulent apposer sur la définition de leur environnement. Dans l’#imaginaire_collectif, la Grande Borne aura été tour à tour la « Cité pas comme les autres, » « la Cité des Enfants », un haut-lieu de règlements de compte entre gangs, le temple du trafic de stupéfiants en Île–de–France, et aujourd’hui, le berceau du « tueur de l’Hyper Casher ». Comment les habitants peuvent-ils redéfinir l’#image d’un espace tenaillé entre cette multitude de définitions et de représentations ? Quels sont les échos de telles initiatives citoyennes dans les perceptions de la Grande Borne ? En quoi ces initiatives permettent-elles à des Grignois de se réapproprier le #discours sur leur espace, et de devenir enfin producteurs de sens, artisans de leurs identités ?

    https://www.revue-urbanites.fr/la-cite-des-enfants-perdus-la-grande-borne-ou-les-derives-dune-utopi

    –-> A (re)lire, un article scientifique dans la revue Urbanités paru en 2015

  • Drowning in Lies. Greece tries to cover up its own role in the #Pylos shipwreck by tampering with evidence

    On the night of 13 June, a vessel carrying around 750 men, women and children mainly from Pakistan, Egypt and Syria capsized in the Central Mediterranean, in Greek waters. The Greek authorities had been aware of the overloaded vessel the day before because Europe’s border agency Frontex and activists had warned them.

    Instead of rescuing the people, the Greek coast guard stayed close to the boat and observed it from the sky with a helicopter, ignoring Frontex’s offer for help. They sent commercial vessels to the area and later a coast guard boat.

    Shortly after the coast guard vessel arrived on the scene, the overloaded boat capsized. Only 104 men survived. All the others, including all the women and children on board, drowned.

    Survivors alleged that their vessel was towed by the Greek coast guard boat, causing the fatal wreck. The Greek coast guard and the government strongly denied these allegations and claimed the boat was never towed.

    We decided to collect as many survivor testimonies as possible and try to establish what really happened, and whether there had been efforts to cover up the truth.
    METHODS

    Finding visual evidence to determine the cause of the shipwreck was nearly impossible since it happened on the high seas and commercial vessels and surveillance planes were sent away by the Greek authorities. Videos survivors might have had on their phones were no longer accessible due to water damage or because they lost their phones.

    We decided to put a team together, including journalists from the same regions as the passengers, and carried out 17 interviews with survivors – the largest number collected in a single investigation into the wreck so far – to compare their accounts. We also spoke to sources inside the European border agency Frontex.

    We obtained crucial court documents containing two sets of testimonies given by the same nine survivors. They spoke first to the Greek coast guard and later to a local Greek court.
    STORYLINES

    Documents and witness testimony obtained by Lighthouse Reports, Der Spiegel, Monitor, SIRAJ, El País, Reporters United and The Times show the Greek coast guard tampered with official statements to conceal their role in the wreck and pressured survivors into naming certain people as the smugglers.

    Nine survivors were asked by the coast guard to give witness statements just hours after the wreck. On analysing the documents, we discovered that critical parts of several testimonies contain identical phrases.

    The documents reveal that the translator used during one of the survivor’s interviews with the coast guard is a member of the coast guard himself. Other translators were local residents who spoke Arabic and other languages, who were sworn in on the day.

    In the documents, eight survivors are stated to have blamed the capsizing on factors unrelated to towing. Four of them are stated to have testified – in nearly identical wording – that the boat capsized because it was “old” and “there were no life jackets”. Their interviews were translated by three different interpreters.

    None of the survivors interrogated by the coast guard blamed the coast guard at all, according to the transcriptions. But in a later round of questioning by a Greek court of the same nine survivors, six of them are stated to have said the coast guard towed the boat shortly before it capsized.

    We spoke to two of the nine survivors who testified; they told us that the coast guard had omitted the parts of their testimony mentioning towing.

    “They asked me what happened to the boat and how it sank. I told them the Greek coast guard came and tied the rope to our boat and towed us and caused the capsizing of the boat,” said one survivor. “They didn’t type that in my testimony. When they presented it at the end I couldn’t find this part.”

    He added that the coast guard pressured him to single out certain people as the smugglers in charge of the operation. This claim is supported by our analysis of the documents: two answers to the coast guard’s questions about smugglers contain identical sentences.

    Another survivor who testified said he also blamed the shipwreck on towing when asked by the coast guard, but still signed the deposition at the end despite knowing it did not reflect what he said, because he felt “terrified”.

    Sixteen out of the seventeen survivors we spoke to said the coast guard attached a rope to the vessel and tried to tow it shortly before it capsized. Four also claimed that the coast guard was attempting to tow the boat to Italian waters, while four reported that the coast guard caused more deaths by circling around the boat after it capsized, making waves that caused the boat’s carcass to sink.

    While Europe and its border agency Frontex have largely backed Greece on its border practices and said following the shipwreck that they believed the coast guard did everything it could to save the people who drowned, Frontex is now doubting the official version

    The border agency has circulated an internal report on the incident based on survivor testimony, in which survivors state that the Greek coast guard was to blame for the drownings, according to sources.

    https://www.lighthousereports.com/investigation/drowning-in-lies
    #Grèce #naufrage #asile #migrations #décès #morts #tragédie #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #14_juin_2023 #Méditerranée #Mer_Méditerranée #13_juin_2023
    #Lighthouse_reports #enquête #contre-enquête

    Sur ce naufrage voir ce fil de discussion:
    https://seenthis.net/messages/1006608

    • Survivors: ‘Greek coastguard was next to us when boat capsized’

      Two Syrian refugees recall their harrowing journey and pin blame on the coastguard for the devastating shipwreck.

      “The boat was too heavy,” he told Al Jazeera.

      “We were sitting next to each other, and there was a constant fear of sinking.”

      On the derelict blue ship that was soon to hit international headlines, he saw about 750 people crammed together, shoulder-to-shoulder, unable to move. They had all hoped to eventually reach Europe.

      In a few days, he would see hundreds of these people drown as a Greek coastguard ship floated nearby.

      Ahmed fled Syria with his friend Mohammed*, 23. They both asked to use pseudonyms because they fear the Greek government would punish them for speaking out about what they saw that night.

      They are two of the 104 survivors of the shipwreck off the coast of Pylos, Greece. Seventy-eight people have been confirmed dead.

      Like hundreds of other people on board, their third companion, Mohammed’s cousin, was never found.

      Their path to the central Mediterranean was taken in many steps. Ahmed and Mohammed said they left home hoping for a future without violence.

      Their journey took them to Lebanon, then Egypt and Libya.

      They spent about a month in Libya, where smugglers kept them closed up in an apartment with Egyptians, Pakistanis and other Syrians also making the journey.

      Mohammed said the smugglers beat the Egyptians and Pakistanis, constantly cursing and insulting them.

      Finally, in the first days of June, they were told, “You are leaving today.”

      They were put on the back of trucks that drove to the shore, were loaded onto small boats and were taken to a trawler, the Adriana, out in deeper waters.

      “They were beating people there,” Ahmed said.

      “They were beating them while taking them to the lower deck of the boat. … It was very bad down there. It smelled of diesel and fish. You couldn’t breathe.”

      Ahmed and his companions managed to pay a bribe of $200 to get themselves a spot on the upper deck.

      But wherever the passengers sat on the ship, they were wedged together.

      Women and children were kept below in the hold. From their cramped spot on the top deck, the young men could see the sea.
      ‘People were starting to lose consciousness’

      From the second day of the voyage, the boat’s engine started breaking down.

      “They would repair it, and after a while, it would break down again,” Mohammed said. “Every time they repaired it, it would stop again after two to three hours.”

      After the second day at sea, food and water ran out. Panic began to percolate across the ship.

      “At that time, people were starting to lose consciousness,” Ahmed said.

      “They were falling on the ground. They were fainting. Some were shaking. We were seeing tens, hundreds of people in this state.”

      They heard fights were breaking out all across the boat due to hunger, thirst and fear.

      “Me, Ahmed and my relative who is now missing were always trying to keep our spirits up,” Mohammed said. “When someone cried, we made jokes. ‘We will make it,’ we were saying to ourselves. But everyone was going crazy.”

      By the fourth day, they heard disturbing news from the hold.

      “Some people coming up from below said, ‘There are dead people down there,’” Ahmed said.

      “They said there were six dead bodies on the boat. Five bodies were down below, and we didn’t see them. One was on the upper deck. We saw him.”

      Ahmed and Mohammed said the passengers started telephoning the Italian authorities and the Greek coastguard to ask for help.

      “From the fourth day onwards, the Greek coastguard had been aware of us,” Mohammed said.

      By the fifth day, June 13, they said it looked like the Adriana had stopped moving completely.

      In the afternoon, a helicopter flew overhead.

      The passengers could not understand from the deck, but it was the Greek coastguard. In the afternoon, one and then another commercial ship passed by and tossed those on board water over the waves.

      “People were saying: ‘Take us with you.’ They were saying, ‘No.’” Mohammed said. “We asked for help, but they refused to help us.”

      A Greek coastguard vessel finally approached the fishing trawler around midnight in the first minutes of June 14, the friends said. “‘Follow us,’ they told us. We followed them,” Mohammed said.

      “Half an hour later, our boat stopped completely. It could not move. They came back and tied us to their boat.”

      Ahmed and Mohammed said the coastguard started to tow their stalled-out trawler, but it took a sharp turn, and the Adriana heaved precariously left, then right, then capsized.

      “They were right next to us when it capsized. In the moment it sank, they moved away from us. They deliberately made us sink,” Mohammed said. “We were standing on top of the boat, and we were able to see everything clearly.”

      Tossed into the dark Mediterranean Sea, hundreds of people tried to find something to cling onto, some way to survive. “People were holding onto me,” Ahmed said.

      “I was going under the water and getting away from people. Every time I got away, I would come across someone else, and they would hold onto me to save themselves. When someone grabbed onto me, we both went underwater together.”

      After an hour and a half, Ahmed said he spotted an inflatable coastguard boat and swam towards it.

      “They were 200 or 300 metres [220 to 330 yards] away from us,” he said. “I swam to them and got into the boat. They did not come close to us to save us. They were standing far away, and those who could swim were going towards them, like me.”

      As he made his way towards the inflatable boat, Ahmed had to push aside bodies floating in the water.

      Once taken to the larger coastguard boat, Ahmed was reunited with Mohammed. The two hugged each other, overwhelmed and elated to have found each other.

      They started asking about their third companion. He had not made it, and they realised how incomplete their relief was.

      The survivors of the shipwreck were taken ashore. Mohammed said that when they were first held in the Greek city of Kalamata, the authorities came to take his testimony of the tragedy three or four times.

      “When we told them that we had been towed with a rope, they stopped,” he said. “They were saying that the problem was our boat. They wrote our statements with their own words. They did not write down what we said. They made us say it and write it down.”

      Ahmed said no officials have ever taken his testimony.
      ‘Accountability vacuum’

      Both men are now in the Malakasa refugee camp, 40km (25 miles) north of Athens. They are awaiting their asylum claims to be processed. Mohammed is desperate for news of his cousin, even if that news is confirmation he is dead.

      Ahmed’s and Mohammed’s accounts contradict the account of the Greek coastguard, which has said the passengers of the Adriana refused aid, it was only immobile for about 20 minutes before it capsized and the coastguard had not towed the boat prior to it capsizing.

      Survivors’ accounts line up with other evidence.

      The Greek investigative website Solomon has published emails showing that the Greek authorities had been notified that the ship was in distress by 6pm (15:00 GMT) on June 13. And tracking data published and verified by the BBC and The New York Times show that the trawler was not moving for at least seven hours before it capsized.

      When asked to comment on allegations that the coastguard towed the boat and was involved in the shipwreck, the Greek Ministry of Maritime Affairs and Insular Policy told Al Jazeera: “The required information is part of the investigation procedure that is being conducted under strict confidentiality based on the instructions given by the prosecutor of the Supreme Court. Regarding the details of the operation plan of the Hellenic coastguard, no further comments can be made by our service.”

      Fingers have been pointed at the Greek coastguard for both the shipwreck and its large death toll.

      “It has been evidenced that the Hellenic coastguard uses a range of tactics to move boats they have intercepted at sea into different territorial areas to avoid responsibility for search and rescue and the lodging of their applications for international protection,” said Hope Barker, a policy analyst at the Border Violence Monitoring Network.

      “Whilst this usually includes towing boats back to Turkish territorial waters, it is equally likely that if the boat was closer to Italian territorial waters, they would try to transfer it there instead.”

      The organisation is calling for an independent investigation and for Frontex, the European Union’s border agency, to withdraw from Greece.

      “Violations of fundamental rights by the Hellenic coastguard are routine and systematised operations that have proven to be under-investigated by the Greek state. There is an accountability vacuum that allows these actions to continue unabated,” Barker said.

      In Malakasa, Mohammed said he cannot stop thinking about the moment the boat capsized and the screams of the people around him. He does not know how he survived in the water.

      “I shouted Ahmed’s and my cousin’s names for a while,” he said. “In that moment, I heard a voice screaming, ‘Mother! Mother!’ I asked that person for his name, and he said, ‘Fuat’.

      “He and I told each other our names, so that whichever of us survived would be able to bring the news to the other’s family.”

      https://www.aljazeera.com/features/2023/7/5/survivors-greek-coastguard-was-next-to-us-when-boat-capsized

    • Under the unwatchful eye of the authorities’ deactivated cameras: dying in the darkest depths of the Mediterranean

      A collaborative investigation by Solomon, Forensis, The Guardian and ARD presents the most complete tracing, to date, of the course that the fishing vessel Adriana took until it ultimately sank, causing over 600 people to drown − while under the supervision of Greek and European authorities. A document reveals that according to Frontex recommendations, the Coast Guard vessel was obligated to record the operation on video.

      In the early hours of June 14, the state-of-the-art cameras of the Coast Guard vessel ΠΠΛΣ-920 were off.

      The deadliest shipwreck within the Greek Search and Rescue Zone, one of the largest the Mediterranean has ever seen, was reportedly not visually detected.

      Only hours before, aerial photos of the overloaded fishing vessel were taken. Nearby tankers recorded videos before they were ordered to leave the scene. There were satellite images that captured its movement.

      But the exact circumstances in which the Adriana capsized off Pylos, killing more than 600 people, remain unclear three weeks on.

      In affidavits and interviews, some of the 104 survivors attributed the sinking of the fishing vessel to an attempt by the Hellenic Coast Guard to tow it to Italian waters.

      The Coast Guard emphasizes that it saved human lives, and maintains that the fishing vessel overturned due to a disturbance by the passengers.

      Solomon, in a joint investigation with the research group Forensis, The Guardian and German public broadcaster ARD reveals: the Coast Guard vessel ΠΠΛΣ-920, the only vessel present at the time the Adriana capsized, was obligated to “document its operation by video-recording” in accordance with a 2021 Frontex document which recommends that the Greek authorities record their operations continually.

      If this had been done, today there would be answers to the questions that the victims’ families are still asking.

      The ΠΠΛΣ-920 cameras were supposed to record

      By midday on June 13, the Greek and Italian authorities and Frontex (the European Border and Coast Guard Agency), were aware of the overloaded fishing vessel, which had been sailing aimlessly for four days in the central Mediterranean – its only means of navigation was a compass and the position of the sun.

      The activist network Alarm Phone had also relayed to the authorities the desperate SOS of some 750 men, women, and children — mostly from Pakistan, Egypt and Syria — who, lacking potable water, were using their shoelaces to lower containers into the sea: “They are urgently asking for help”.

      ΠΠΛΣ-920, the Coast Guard vessel which received the order to depart from the port of Souda, Crete to assist, has been the pride of the Coast Guard since 2021. European funding covered 90% of its cost, and it is one of the best-equipped vessels available in Greece.

      And it could not be in better hands: earlier this year, in March, its captain was awarded for “his valuable contribution to the protection of maritime borders and human life at sea.”

      According to the Coast Guard, ΠΠΛΣ-920, like its three sister ships (ΠΠΛΣ-900, ΠΠΛΣ-910 and ΠΠΛΣ-930), has two state-of-the-art thermal camera systems. According to the Coast Guard, however, when the fishing vessel capsized, the cameras were not in operation because the crew’s attention was focused on the rescue efforts.

      “When we have an incident, we try to have the ability to operate seamlessly. Making some crew members ‘inactive’ so that they can record a video, you understand, is unethical,” Coast Guard spokesman Nikos Alexiou stated on June 15, justifying why the incident was not recorded on video.

      However, one of the three former and current Coast Guard officers who spoke to us during our investigation, said that these cameras do not require constant manual operation and they exist exactly for this reason – to record such incidents.

      But there is still a critical issue: a document reveals that, according to Frontex recommendations in March 2021, the Coast Guard vessel was obligated to record the operation.

      The document states that “if feasible, all actions taken by Frontex assets or Frontex co-financed assets… should be documented by video consistently.”

      The cost of the ΠΠΛΣ-290, one of four state-of-the-art vessels purchased for €55.5 million, has been 90% financed through Frontex. It is designated to be “available for four months a year, for Frontex missions outside of Greek waters.”

      Frontex had recommended the visual recording of operations, during a meeting where representatives from Greece were present as well as from other European countries, following complaints of human rights violations by the Coast Guard.

      The complaints that were assessed during the meeting referred to the exact same practice, attributed to ΠΠΛΣ-920: towing vessels of asylum seekers outside of Greek waters.
      We created a 3D model of the Adriana

      Solomon, Forensis, The Guardian and ARD worked together and after analyzing a wealth of evidence, we present the most complete picture to date, of the Adriana’s course up to the time of its sinking.

      We collected more than 20 survivor accounts and analyzed material derived from, among others, witness statements, official reports from the Coast Guard and Frontex, deck logs of the Coast Guard vessel and tankers in transit, aerial photographs and data on the position and movement of ships and aircraft. We also secured exclusive footage from the commercial vessels that were in the area and spoke to sources at Frontex, the Coast Guard, and rescuers.

      The analysis of this information resulted in a detailed chronology of the events that occurred on June 13 and 14, an interactive map showing Adriana‘s movement, as well as a 3D model of the fishing vessel.

      With the help of the 3D model, we were able to do what no official authority or journalistic investigation has done so far: to conduct in-person interviews with survivors of the wreck, using the visual impression of this body of data.

      Using the method of situated testimony, the survivors placed themselves in the 3D model of the ship, indicated their location on the deck, and recalled the events that unfolded before the sinking of the Adriana: from the alleged towing to its capsize.

      In this way, we were able to cross-reference accounts of what happened in the presence of the Coast Guard vessel, based on each person’s eyewitness account.
      Main conclusions

      Eleven critical findings emerge from the joint investigation:

      – Frontex offered to help three times. A Frontex source stated that the Coast Guard did not respond to any of the three requests for assistance.

      - The records of ΠΠΛΣ-920 are incoherent and raise questions. For example, while it is reported that immediately before the sinking, the fishing vessel was moving west, it actually appears to be moving for about an hour (00:44 – 01:40) in a southerly direction at a speed of only 0.6 knots. In addition: since, according to the Coast Guard, the fishing vessel’s engine had stopped working at 00:44, why was the preparation of life-saving equipment carried out an hour later, at 01:40?

      - While the fishing vessel’s engine was running but there was no navigation capability, according to testimonies, ΠΠΛΣ-920 approached the vessel and gave directions to Italy. A survivor stated: “[a crew member] told us that the Greek ship would go ahead of us and lead us to Italian waters. He told us that in two hours we would be in Italy.” ΠΠΛΣ-920 directed the fishing vessel from a distance, which followed until its engine broke down again.

      – According to Syrian survivors on deck, when the engine broke down, masked men from ΠΠΛΣ-920 boarded the fishing vessel and tied a blue rope to the stern. The above-mentioned testimonies are also consistent with an entry in the ΠΠΛΣ-920 deck logbook, which mentions the participation of a four-member team from the Special Missions Unit in the operation.

      - According to the same survivors, there were two brief attempts to tow the fishing vessel. The first time the rope broke. The second time the ΠΠΛΣ-920 increased its speed and the fishing vessel rocked to the right, then to the left, then to the right again and flipped onto its right side.

      – The Pakistani survivors were located in the interior of the ship, and could not see what was happening. They stated, however, that while the fishing vessel’s engine was not working, they felt a sharp forward thrust “like a rocket” — a sensation that corroborates the use of a rope for towing.

      – Testimonies in this investigation support testaments presented by other journalistic investigations, as well as survivor statements included in the official case file: this action appears to have led to the capsize and eventual sinking of the ship.

      - The fishing vessel capsized and survivors climbed on top of it. ΠΠΛΣ-920 left the scene, creating waves that made it more difficult for the survivors to stay afloat.

      – After withdrawing, ΠΠΛΣ-920 directed its floodlights on the shipwreck site. Survivors tried to swim to the Coast Guard vessel, but the distance was too great.

      – ΠΠΛΣ-920 began the rescue operation 30 minutes after the sinking, and only after the fishing vessel had completely disappeared from the water’s surface.

      - Survivors claim that their phones (which were protected in plastic cases) contain visual material from the incident. Immediately after the rescue, according to the same testimonies, Coast Guard officers confiscated their phones, which have not been returned to them.

      https://vimeo.com/843117800

      Survivor accounts of the towing

      In the deck log of ΠΠΛΣ-920, which we have seen, there is no mention of any towing attempt. The Coast Guard captain reports that they approached the fishing vessel to offer assistance, received no response, and followed it “from a discreet distance”.

      This is disputed by the accounts of the survivors, some of whom not only tell of a rope that was tied to the fishing vessel, but they all mention its color: blue.

      This investigation documents, for the first time, the blue cable that was used by ΠΠΛΣ-920, which can also be seen in earlier photos of the vessel.

      The estimation that the attempt to tow the fishing vessel by the ΠΠΛΣ-920 led to its sinking is underlined by the statements of survivors, that form part of the case file which is available to the journalists that participated in this investigation.

      “Then the Greek ship came and threw the rope which was tied to the front of our ship,” says a survivor who was on the deck.

      The Coast Guard started towing the fishing vessel, he adds, and “when it was going slowly the fishing vessel was fine, but instead of approaching the Greek ship we were moving away. When they hit the gas, I’m sorry to say, that’s when our ship sank.”

      The same survivor estimates that the fishing boat capsized due to the “pulling from the Greek ship, because then our ship began to lean to one side. And I, who was standing in a corner, slipped into the water with a relative of mine, who died.”

      Another survivor who was also on the deck, but at the stern and without full visibility, says in his testimony that “it was night, the guys in front told me that they tied the rope, but I could feel the motion too, because then we moved, but not for more than two minutes.”

      “Then we said stop-stop because our ship is leaning,” he says, adding, “I think we sank due to the fact that our boat was in bad condition and overloaded and that it shouldn’t have been towed.”

      In another testimony, the description of the towing attempt is concise: “On the last day the Greek ship threw us a rope and tied us to their ship. The Greek one turned right, then ours overturned and we fell into the water.”

      We contacted the Coast Guard, asking questions about the timeline of the shipwreck and asking them to comment on the findings of our investigation. At the time of publication, we have not received a response.
      Why didn’t Greece respond to Frontex?

      The picture of what actually happened would be more complete if the ΠΠΛΣ-920 was not the only vessel present during the incident.

      According to the captain of the merchant ship Faithful Warrior, at 00:18 the Coast Guard’s Search & Rescue Coordination Center gave him permission to depart the scene, thus removing the last witness present. The Faithful Warrior left at 00:30, about 15 minutes before the fishing vessel’s engine stopped working, according to Coast Guard records.

      Frontex, which operates in the central Mediterranean, had informed the Greek authorities about the fishing vessel early in the afternoon, and had offered to help.

      Specifically, at 19:35 (local Greek time) Frontex offered to assist with the Eagle I aircraft. Afterwards, the Greek side asked Frontex to assist in a search and rescue incident south of Crete, where 80 people were in danger. The vessel in question was spotted by the Frontex Heron drone at 22:50.

      At 00:34, Frontex again offered to provide assistance with the Eagle I and a few minutes later, at 00:52, it also offered the Heron. According to a Frontex source who spoke to our joint investigation, the Greek authorities did not respond to any request to send aerial assets to the overloaded fishing vessel.
      Fabricated testimonies?

      Concerns have also been raised about the possible alteration of survivors’ testimonies.

      Survivors gave two rounds of statements: first to the Coast Guard and then to an investigator. Both versions are available to Solomon and the international colleagues who participated in this investigation.

      While there are no references to the attempted towing of the fishing vessel in the survivor testimonies recorded by the Coast Guard, the same survivors spoke about it in the second interview with the investigator.

      Also, when describing the shipwreck, the testimonies that appear to have been given to the Coast Guard by two survivors of different nationalities, are the same, word for word: “There were too many people in the boat, which was old and rusty … that’s why it capsized and sank in the end.”
      Inside the hold

      The TikTok video shows his older brother hugging him tightly and kissing him, before he enters the airport, dragging along his suitcase.

      He had flown from Karachi to Dubai, and from Dubai to Alexandria, Egypt. From there he boarded another plane that took him to Benghazi, Libya, where he spent over ten days locked in a trafficker’s hideout, before he was taken to board the Adriana.

      When he saw the old fishing boat he couldn’t believe it — he thought the trip to Italy would also be by plane. He wanted to go back to Pakistan, but the traffickers wouldn’t let him.

      Inside the Adriana, Abdul traveled on the lowest of three levels, in suffocating conditions where he had to sit with his knees bent. “To get from one place to another, you had to step on people.”

      Conditions were similar on the middle level, where about 300 people were reportedly crammed in, with more than 200 people still on deck. The testimonies speak of another, separate space inside the fishing vessel, where women and children were located. No women were among the 104 people that were rescued.

      The Pakistani travelers had paid a total of €8,000-€10,000 each for the long journey to Europe – Abdul’s family of rice farmers had sold their land to finance his trip.

      Abdul had learned to swim in the canals around his family’s crops – when the Adriana sank, it was his ability to swim that allowed Abdul to reach the Coast Guard vessel and save himself.

      As he walks along in Athens, Abdul’s relatives call him, asking what’s the name of the city he’s in. He tells us about his family, but he also shows us photos of loved ones who perished: he was onboard the Adriana with 14 of his friends and his uncle. Only he survived.

      And of his 350 fellow Pakistanis who were also in the hold with him, only 12 were rescued. “Beautiful people were lost,” says Abdul.

      People who participated in the investigation: Christina Varvia, Lydia Emmanouilidou, Katy Fallon, Ebrahem Farooqui, Armin Ghassim, Sebastian Heidelberger, Stefanos Levidis, Andreas Makas, Stavros Malichudis, Iliana Papangeli, Corina Petridi, Timo Robben, Georgia Skartadou, Sulaiman Tadmory, George Christides.

      https://wearesolomon.com/mag/format/investigation/under-the-unwatchful-eye-of-the-authorities-deactivated-cameras-dying-

    • Greek shipwreck: hi-tech investigation suggests coastguard responsible for sinking

      Research into loss of trawler with hundreds of deaths strongly contradicts official accounts – while finding a failure to mobilise help and evidence that survivor statements were tampered with

      Attempts by the Greek coastguard to tow a fishing trawler carrying hundreds of migrants may have caused the vessel to sink, according to a new investigation by the Guardian and media partners that has raised further questions about the incident, which left an estimated 500 people missing

      The trawler carrying migrants from Libya to Italy sank off the coast of Greece on 14 June. There were 104 survivors.

      Reporters and researchers conducted more than 20 interviews with survivors and drew on court documents and coastguard sources to build a picture of missed rescue opportunities and offers of assistance that were ignored. Multiple survivors said that attempts by the Greek coastguard to tow the vessel had ultimately caused the sinking. The coastguard has strenuously denied that it attempted to tow the trawler.

      The night that the trawler capsized, 47 nautical miles off Pylos, in south-western Greece, was reconstructed using an interactive 3D model of the boat created by Forensis, a Berlin-based research agency founded by Forensic Architecture, which investigates human rights violations.

      The joint investigation by the Guardian, German public broadcaster ARD/NDR/Funk and Greek investigative outlet Solomon, in collaboration with Forensis, has given one of the fullest accounts to date of the trawler’s course up to its sinking. It unearthed new evidence such as a coastguard vessel moored at a closer port but never dispatched to the incident and how Greek authorities failed to respond not twice, as previously reported, but three times to offers of assistance by Frontex, the EU border and coastguard agency.

      Forensis mapped the final hours before the sinking, using data from the coastguard’s log and the testimony of the coast guard vessel’s captain, as well as flight paths, maritime traffic data, satellite imagery and information from videos taken by nearby commercial vessels and other sources. The ship’s last movements contradict the coastguard and reveal inconsistencies within the official account of events, including the trawler’s direction and speed.

      Crucially, the investigation showed the overcrowded trawler started moving westward on meeting the single Greek coastguard vessel sent to the scene. According to multiple survivor testimonies given to the Guardian and Greek prosecutors, the coastguard had told the migrants it would lead them to Italy – clashing with the official version that the trawler started moving west of its own accord. The investigation also showed the trawler had turned to the south and was almost stationary for at least an hour until, survivors said, a second and fatal towing attempt took place.
      Survivors use the 3D model of the boat to describe what happened on the night of the 14 June.

      Two survivors used the 3D model to describe the towing itself, while three others, who were sitting inside or on the vessel’s lower deck, described being propelled forward “like a rocket”, but with the engine not operating. That suggests a towing attempt.

      Another survivor separately said he heard people shouting about a rope being attached by the “Greek army” and described being towed for 10 minutes shortly before the trawler sank. “I feel that they have tried to push us out of Greek water so that their responsibility ends,” a survivor said after considering the map of events and reflecting on his memories of the night.

      Maria Papamina, a lawyer from the Greek Council for Refugees, one of two legal organisations representing between 40 and 50 survivors, said that there had been two towing attempts recounted to her team. Court documents also show that seven out of eight survivors gave accounts to the civil prosecutor of the presence of a rope, towing and a strong pull, in depositions conducted on 17 and 18 June.

      The exact circumstances of the sinking cannot be conclusively proved in the absence of visual evidence. Several survivors testified to having had their phones confiscated by the authorities and some mentioned having filmed videos moments before the sinking. Questions remain over why the newly acquired Greek coastguard vessel at the scene did not record the operation on its thermal cameras. The vessel, called the 920, was 90% financed by the EU to bolster the capabilities of Frontex in Greece and is part of the EU border agency’s joint operations in the country. Frontex recommends that “if feasible, all actions taken by … Frontex co-financed assets should be documented by video consistently”.

      In official statements the Greek coastguard said the operation was not recorded because the crew’s focus was on the rescue operation. But a source within the coastguard said cameras do not need constant manual operation and are there precisely to capture such incidents.

      The presence of masked men, described by two survivors as attaching a rope to the trawler, is also documented in the ship’s log, which includes an entry about a special ops team known as KEA joining the 920 that night.

      According to coastguard sources, it would not be unusual to deploy KEA – typically used in risky situations such as suspected arms or drug smuggling at sea – given the vessel’s unknown status, but one source said that their presence suggested the vessel should have been intercepted on security and maritime safety grounds alone.

      One source described the failure to mobilise help closer to the incident as “incomprehensible”. The 920 was deployed from Chania, in Crete, about 150 nautical miles from the site of the sinking. The source said the coastguard had somewhat smaller but still capable vessels, based in Patras, Kalamata, Neapoli Voion and even Pylos itself. The 920 was ordered by coastguard HQ to “locate” the trawler at about 3pm local time on 13 June. It finally made contact close to midnight. An eyewitness official confirmed another vessel was stationed in Kalamata on 14 June and could have reached the trawler within a couple of hours. “It should have been a ‘send everything you’ve got’ situation. The trawler was in clear need of assistance,” the source said.

      The Greek coastguard and Frontex were alerted to the trawler on the morning of 13 June. Both agencies had photographed it from the air but no search and rescue operation was conducted – according to the Greek side, because the boat had refused assistance. Authorities received an urgent SOS said to have been relayed to them at 5.53pm local time by the small boats emergency hotline Alarmphone, which was in contact with people on board.

      Two of the coastguard sources told the Guardian they believed towing was a likely reason for the boat capsizing. This would not be without precedent. In 2014, an attempt to tow a refugee boat off the coast of Farmakonisi cost 11 lives. Greek courts cleared the coastguard, but the European court of human rights passed a damning judgment in 2022.

      Allegations have also been made that survivors’ statements were tampered with. Two rounds of testimonies were given – first to the coastguard and then to a civil prosecutor – both seen by the Guardian. Testimonies to the coastguard by two separate survivors of different nationalities are word for word the same when describing the sinking: “We were too many people on the boat, which was old and rusty … this is why it capsized and sank in the end.”

      Under oath to the civil prosecutor, days later, the same survivors describe towing incidents and blame the Greek coastguard for the sinking. The same Syrian survivor who stated in his coastguard testimony that the trawler capsized due to its age and overcrowding would later testify: “When they stepped on it, and I am sorry to mention this, our boat sank. I believe the reason was the towing by the Greek boat.”

      Brussels has asked for a “transparent” investigation into the wreck, while there is frustration within Frontex, which repeatedly offered assets to Greek authorities – a plane twice and later a drone – but received no reply. Although Frontex is facing mounting calls to pull out of Greece, the Guardian understands it is considering less drastic measures such as discontinuing co-financing of Greek coastguard vessels.

      The Coast Guard said it “would not comment on operational issues or the ongoing investigation which is confidential according to a Supreme Court Order.”

      Nine Egyptians on the trawler have been arrested on charges including involuntary manslaughter, causing a shipwreck and migrant smuggling; they deny wrongdoing. According to Guardian information, the accused testified there were two towing attempts, the second resulting in the sinking of the boat. A brother of one of the accused said his sibling paid about £3,000 to be on the boat, amounting to proof, he said, that he was not a smuggler.

      In Greece and beyond, survivors and victims’ families are trying to understand what happened. Three Pakistani survivors said they flew from Pakistan through Dubai or Egypt to Libya. Two believed they would fly from Libya to Italy and were shocked on seeing the trawler. “I can’t sleep properly. When I sleep I feel as if I am sinking into the water and will die,” one said.

      Nearly half of the estimated 750 people on board are thought to have been Pakistani citizens taking an emerging people-smuggling route to Italy. Pakistani authorities estimate that 115 came from Gujranwala in the east of the country, a region known for its rice plantations and cotton fields but deeply mired in Pakistan’s economic crisis.

      Ahmed Farouq, who lives on the outskirts of the city of Gujranwala, lost his son in the Pylos shipwreck. Talking of the alleged towing, he saids: “They wanted it to sink. Why didn’t they save the people first? If they don’t want illegal migrants, let them deport us, but don’t let us drown.”

      https://www.theguardian.com/global-development/2023/jul/10/greek-shipwreck-hi-tech-investigation-suggests-coastguard-responsible-f

    • Greek coastguard ’pressured’ disaster survivors to blame Egyptian men

      New evidence found by BBC News casts further doubt on the Greek coastguard’s version of events surrounding last month’s deadly migrant boat sinking, in which up to 600 people died.

      Two survivors have described how the coastguard pressed them to identify nine Egyptians on board as traffickers.

      A new video of the overcrowded boat foundering at sea also challenges the Greek coastguard’s account.

      It was taken when the boat was said to be on a “steady course”.

      BBC Verify has confirmed the footage was filmed when the coastguard claimed the boat was not in need of rescue - and was in fact filmed by the coastguard itself.

      We have also confirmed that the larger vessel in the background is the oil tanker Faithful Warrior, which had been asked to give supplies to the migrant boat.

      The official Greek coastguard account had already been challenged in a BBC Verify report - but now we have seen court documents which show serious discrepancies between survivors’ witness statements taken by the coastguards, and the in-person evidence later presented to a judge.

      A translator has also come forward with his account of a people-smuggling investigation last year, after another group of migrants were rescued by the coastguard. He describes how witnesses from that incident were intimidated by the coastguard. The legal case collapsed before it could reach trial.

      The revelations raise fresh questions about how the Greek authorities handle such disasters.

      Both the Greek coastguard and Greek government did not comment and declined our requests for interview.
      A map of a section of the Mediterranean Sea showing the possible route taken by the migrant boat off the coast of Libya, near the city of Tobruk. The possible route shows the last approximate location of the boat before it sunk and the path taken by the Faithful Warrior, which had made contact with the boat. Also shown is the Greek port city of Pylos.

      Survivors ’silenced and intimidated’

      Soon after the 14 June sinking, nine Egyptian men were detained and charged with manslaughter and people-smuggling.

      But two survivors of the disaster say migrants were silenced and intimidated by Greek authorities, after suggesting the coastguards may have been to blame for the tragedy.

      For the past month, allegations have been made that the coastguard used a rope to tow the fishing vessel, causing it to sink.

      The two survivors we spoke to in Athens - who we are calling Ahmad and Musaab to protect their identities - say that is what happened.

      “They attached a rope from the left. Everyone moved to the right side of our boat to balance it,” says Musaab. “The Greek vessel moved off quickly causing our boat to flip. They kept dragging it for quite a distance.”

      The men described how they spent two hours in the water before being picked up by the coastguard.

      When I ask how they knew it was that amount of time, Musaab says his watch was still working so he could tell.

      Once on land, in Kalamata, they claim the coastguard told survivors to “shut up” when they started to talk about how the Greek authorities had caused the disaster.

      “When people replied by saying the Greek coastguard was the cause, the official in charge of the questioning asked the interpreter to tell the interviewee to stop talking,” says Ahmad.

      Ahmad says those rescued were told to be grateful they hadn’t died.

      He says there were shouts of: “You have survived death! Stop talking about the incident! Don’t ask more questions about it!”

      he men say they are scared to speak out publicly because they fear they too will be accused like the Egyptians.

      “If there was a fair system in place, we would contribute to this case,” says Ahmad.

      The men told us they had both paid $4,500 (£3,480) for a spot on the boat. Ahmad’s younger brother was also on board. He is still missing.
      Collapsing court cases

      As well as this testimony given to us by survivors, we have seen court documents which raise questions about the way evidence is being gathered to be presented in court.

      In initial statements from five survivors, none mentioned the coastguard trying to tow the migrant vessel with a rope. But days later, in front of a judge, all explained that there had been a failed attempt to tow it.

      One initial statement reads:

      But the same witness later told a judge:

      BBC Verify has not spoken to these witnesses and so we can’t say why their accounts changed.

      The Greek coastguard initially denied using a rope - but later backtracked, admitting one had been used. But it said it was only to try to board the vessel and assess the situation. It said this was at least two hours before the fishing vessel capsized.

      Eighty-two people are confirmed dead in the sinking, but the United Nations estimates as many as 500 more lost their lives.

      The Greek authorities say the charged Egyptian men are part of a smuggling ring and were identified by fellow passengers. They face up to life imprisonment if found guilty.

      Some survivors allege some of the nine suspects mistreated those on board - while other testimony says some were actually trying to help.

      But Ahmad and Musaab told us the coastguard had instructed all of the survivors to say that the nine Egyptian men were to blame for trafficking them.

      “They were imprisoned and were wrongly accused by the Greek authorities as an attempt to cover their crime,” says Musaab.

      A Greek Supreme Criminal Court deputy prosecutor is carrying out an investigation, but calls - including from the UN - for an international, independent inquiry have so far been ignored. The European Commission has indicated it has faith in the Greek investigation.

      But Ahmad and Musaab are not alone in their concerns about the Greek coastguard.
      Interpreter comes forward to BBC

      When the nine Egyptian men were arrested in the hours after the shipwreck, it was widely reported as an example of efficient detective work by the Greek authorities.

      But for Farzin Khavand it rang alarm bells. He feared history was repeating itself.

      He says he witnessed Greek coastguards put two innocent Iranian men in the frame for people-smuggling last year, following the rescue of 32 migrants whose boat had got into trouble crossing from Turkey.

      Mr Khavand, a UK citizen who speaks Farsi and has lived in the Kalamata area for 20 years, acted as a translator during the coastguard’s investigation into what happened then.

      He says the migrants - 28 from Afghanistan and four from Iran - explained that they had set off from Turkey and been at sea for eight days before being rescued.

      During this time, the Greek coastguard had approached the boat, before leaving, he was told.

      Two Arabic-speaking men had abandoned the boat after the engine blew up, Mr Khavand was told by the Afghan migrants. They said that most people on board had taken turns to try to steer the stricken boat to safety - including the two accused Iranians, who had paid to be on board like everyone else.

      “They [the Iranian men] were highly traumatised,” Mr Khavand said.

      “They were repeating to me that they’d never even seen an ocean before they set off in Turkey. And they kept being told they were the captain and they said: ’We know nothing about the boat. We can’t even swim.’”

      One of the two accused - a man called Sayeed who was facing a long prison sentence - had been rescued with his young son, explained Mr Khavand.

      “I asked him ’Why did you take a six-year-old child on a boat?’ And he said the smugglers told us it’s only two hours’ journey.”

      Mr Khavand relayed their accounts to the coastguard, exactly as it had been told to him - but he says when he saw the transcripts, the Afghans’ testimony had changed. He fears they altered their stories after pressure from the Greek authorities.

      He says the Iranians told him that some of their fellow Afghan passengers had been leaned on by the coastguard to name them as the people-smugglers - to avoid being “treated unpleasantly”, threatened with prison, and being “returned to the Taliban”.

      The case eventually collapsed. Mr Khavand says he was not willing to assist the Greek coastguard again. He says when Sayeed and his son were released from custody the €1,500 (£1,278) that had been confiscated from them was not returned.

      “The scene ended with me thinking I don’t want to do this again because they were not trying to get to the bottom of the truth. They were trying to pick a couple of guys and accuse them of being people smugglers.”

      All of these accusations were put to the Greek authorities by the BBC - but we have received no response. Our request for an interview with Greece’s minister of maritime affairs - who oversees the coastguard - was also rejected.
      Greece previously accused of human rights violations

      Kalamata lawyer Chrysanthi Kaouni says she has seen other criminal cases brought against alleged people smugglers which have troubled her.

      She has been involved in more than 10 such cases, she tells us.

      “My concerns are around the translations, the way evidence is gathered and - later on - the ability of the defendants to challenge this evidence,” she said.

      “Because of these three points, I don’t think there are enough safeguards according to the international law, and in the end I don’t believe justice is done.”

      A new study has found that the average trial in Greece for migrants accused of people smuggling lasted just 37 minutes and the average prison sentence given was 46 years.

      The study, commissioned by The Greens/European Free Alliance group in the European Parliament, looked at 81 trials involving 95 people - all of whom were tried for smuggling in eight different areas of Greece between February 2020 and March 2023.

      The study claims verdicts were reached often on the testimony of a single police or coastguard officer and, in more than three-quarters of the cases, they didn’t appear in court for their evidence to be cross-examined.

      Ahmad says he and the other survivors now want authorities to recover the shipwreck and the people that went down with it, but they have been told it’s too difficult and the water is too deep.

      He compares this to the vast amounts of money and resources spent on searching for five people on the Titan submersible in the North Atlantic in June.

      “But we were hundreds,” he says. “It’s not just a ship. It’s our friends and family.”

      https://www.bbc.com/news/world-europe-66154654

    • Italy warned of dead children on migrant ship hours before it capsized

      The findings of an investigation by Welt am Sonntag and

      POLITICO raise questions about whether the authorities knew the boat was in distress earlier than they admitted.

      Early on the morning of the Adriana’s final day at sea, the Italian authorities sent a troubling warning to their EU and Greek colleagues: Two children had died aboard the overloaded migrant boat.

      The alert was sent at 8:01 a.m. UTC, just over an hour after the Italians initially spotted the vessel at 6:51 a.m., an investigation by Welt am Sonntag and POLITICO found. The ship would later stall out in the ocean and capsize that night, killing hundreds of migrants on board.

      The new details are revealed in an internal document at the EU border agency Frontex and seen by Welt, part of a “serious incident report” Frontex is compiling on the tragedy.

      The findings raise questions about whether the authorities knew of serious distress on the boat much earlier than they have admitted. The document further complicates the timeline European authorities have given about the boat — Frontex has said its own plane was the first to discover the Adriana at 9:47 a.m., while the Greek government has said it was alerted around 8 a.m.

      According to the internal document, Rome’s warning went to both Frontex and the Greek coast guard’s central office for rescue operations in Piraeus, which sits on the coast near Athens. Yet despite the alert, the Greek authorities did not send a coast guard vessel to the boat until 7:40 p.m., nearly 12 hours later. The boat then capsized around 11 p.m., roughly 15 hours after Rome’s notice first came through, leaving approximately 600 people dead.

      Survivors have said the Greek coast guard’s attempts to attach ropes to the ship caused it to capsize — accounts Greek officials say are not definitive. Only 104 people were brought to shore alive.

      Frontex declined to comment on the internal document showing the Italian warning, citing the “ongoing investigations” and referring to a June 16 statement. That statement lists a chronology of events starting at 9:47 a.m. with the Frontex plane spotting the boat.

      Dimitris Kairidis, Greece’s newly appointed migration minister, told POLITICO in Brussels that he had not seen the Frontex note, and he neither confirmed nor denied that Athens had received the Rome alert mentioning dead children.

      There is, he said, an “independent judicial investigation,” and if anyone is found responsible, “there will definitely be consequences.”

      “But until then,” he added, “we should not rush to conclusions and bow to political pressure.”

      Asked for comment, the Greek government referred to a statement on its coast guard website from June 14, which mentions information coming from Rome around 8 a.m. It doesn’t say whether that information included a warning about dead children on board.

      The Italian government did not respond to a request for comment.

      Greece has faced mounting political pressure over the tragedy.

      German lawmaker Clara Bünger, a member of The Left, is pushing for a review of the drama that unfolded off the shore of Pylos.

      She told Welt that “upon sighting such an overcrowded boat, Frontex should have immediately issued a mayday distress signal; even more so if Frontex knew that there were already Tuesday morning about two dead children on board.”

      That this didn’t happen, she added, is “outrageous and unforgivable.”

      Frontex has been trying to rehab its reputation under new Director Hans Leijtens, but Bünger argued he is on a doomed mission. Frontex, she argued, should just be dissolved.

      “This project has failed miserably,” she said.

      Erik Marquardt, a German European Parliament member from the Greens, pointed out that Germany chairs the Frontex Management Board.

      “I expect the German government to enforce full transparency here,” he said.

      The European Commission, the EU’s executive, said it does not comment on “ongoing investigations” or “leaks.”

      But the Commission stressed: “The facts about the tragic incident off the coast of Pylos must be clarified. That is the priority now.”

      https://www.politico.eu/article/italy-warned-greece-of-dead-children-on-migrant-ship-hour-before-it-capsize

    • Frontex und Athen wussten 15 Stunden vor Bootsdrama von toten Kindern an Bord

      Mitte Juni starben vor der griechischen Küste 600 Migranten, als ihr Boot kenterte. Über die Verantwortung für die schlimmste Katastrophe seit Jahren im Mittelmeer wird seitdem gestritten. Nun kommt heraus: Eine wichtige Information zu den wahren Abläufen wird nach Informationen von WELT AM SONNTAG bewusst zurückgehalten.

      Die EU-Grenzschutzagentur Frontex sowie die griechische Regierung verschweigen die wahren Abläufe eines Bootsdramas im Juni mit rund 600 Toten. Wie WELT AM SONNTAG und das ebenfalls zum Axel-Springer-Verlag gehörende Nachrichtenunternehmen „Politico“ erfuhren, muss die hochdramatische Situation vor der griechischen Küste Athen und den Grenzschützern viel früher bewusst gewesen sein als bislang bekannt.

      Frontex hatte in einer Stellungnahme mitgeteilt, als Erstes habe ein agentureigenes Flugzeug das völlig überladene Boot um 9.47 Uhr (UTC) entdeckt. Allerdings soll das Boot – so geht es aus einem internen Frontex-Dokument hervor – bereits um 6.51 Uhr erstmals gesichtet worden sein – und zwar durch italienische Behörden.

      Um 8.01 Uhr alarmierte die Seenotrettungstelle Rom demnach sowohl Frontex als auch die Leitstelle in Piräus, von wo aus Rettungseinsätze der griechischen Küstenwache gesteuert werden. Noch brisanter: Bestandteil dieses Alarms war die Information, dass an Bord des Bootes bereits zwei Kinder verstorben seien. Wie Italien an seine Informationen zu der Existenz des Bootes und den toten Kindern gelangte, ist unklar.

      Der Alarm ist nach Informationen von WELT AM SONNTAG Teil der Notizen des noch in Arbeit befindlichen „Serious Incident Report“, der das Aktenzeichen 12595/2023 trägt. Trotz des Alarms aus Roms unternahmen die griechischen Behörden lange nichts. Erst gegen 19.40 Uhr traf ein Schiff der Küstenwache in der Nähe der Migranten ein.

      Das Boot kenterte schließlich gegen 23 Uhr, 15 Stunden nach dem Alarm aus Rom. Unmittelbar davor hatten griechische Küstenwächter Seile an das Boot angebracht, was – so berichteten Überlebende – zum Kentern geführt habe. Nur 104 Menschen wurden lebend an Land gebracht.

      WELT AM SONNTAG konfrontierte Frontex mit den Informationen zu dem Alarm aus Rom. Wann ging dieser ein? Was war die Reaktion der Agentur? In einer schriftlichen Antwort hieß es, man könne „aufgrund von laufenden Ermittlungen“ kein Statement abgeben, das über jenes vom 16. Juni hinausgeht. Darin wird die Chronologie der Ereignisse geschildert – mit 9.47 Uhr als Startpunkt, der Sichtung des Bootes durch ein Frontex-Flugzeug.

      Der neu ernannte griechische Migrationsminister Dimitris Kairidis sagte in Brüssel, er habe die Frontex-Notiz nicht gesehen; weder bestätigte noch dementierte er, dass Athen diese Information aus Rom erhalten hat. Er erklärte, dass „eine unabhängige gerichtliche Untersuchung“ stattfinde. Sofern jemand für schuldig befunden werde, „wird es definitiv Konsequenzen geben.

      Bis dahin solle man „keine voreiligen Schlüsse ziehen und sich dem politischen Druck beugen“. Am Freitag verwies Athen auf ein Statement auf der Küstenwache-Webseite vom 14. Juni, in dem eine Info zu dem Boot aus Rom gegen acht Uhr erwähnt wird. Von toten Kindern kein Wort. Die italienische Regierung beantwortete eine Anfrage zu dem Sachverhalt nicht.

      Der Druck aus der Politik auf die Behörde und Athen wächst derweil. Die Linken-Bundestagsabgeordnete Clara Bünger, die auf eine Aufarbeitung des Pylos-Dramas drängt, sagte WELT AM SONNTAG: „Beim Sichten eines derart überfüllten Bootes hätte Frontex sofort einen Mayday-Notruf machen müssen. Das gilt umso mehr, wenn Frontex wusste, dass es am Dienstagmorgen bereits zwei tote Kinder an Bord gab.“ Dass das nicht geschehen ist, sei „ungeheuerlich und unverzeihbar“. Frontex-Direktor Hans Leijtens hätte angekündigt, er wolle Vertrauen wiederherstellen und Menschenrechte achten: „Dieses Vorhaben ist krachend gescheitert.“ Bünger sagte, Frontex sei nicht reformierbar – und forderte die Auflösung.

      Der EU-Parlamentarier Erik Marquardt (Grüne) verwies darauf, dass Deutschland den Vorsitz im Frontex-Verwaltungsrat hat: „Ich erwarte von der Bundesregierung, dass sie hier vollständige Transparenz durchsetzt.“ Derartige Versprechen seitens Leijtens würden bislang nicht eingehalten.

      Die EU-Kommission ließ verlauten, man äußere sich „weder zu laufenden Untersuchungen noch zu Leaks“, machte aber klar: „Die Fakten über den tragischen Vorfall vor der Küste von Pylos müssen geklärt werden. Das ist jetzt die Priorität.“

      https://www.welt.de/politik/ausland/article246382076/Migration-Frontex-und-Athen-wussten-15-Stunden-vor-Bootsdrama-von-toten-Kindern

    • Pylos shipwreck: the Greek authorities must ensure that effective investigations are conducted

      In a letter to the Prime Minister of Greece, Kyriakos Mitsotakis, published today, the Council of Europe Commissioner for Human Rights, Dunja Mijatović, stresses that Greece has the legal obligation to conduct effective investigations into the Pylos shipwreck, which resulted in the death of more than 80 persons with many hundreds still missing, to establish the facts and, where appropriate, to lead to the punishment of those responsible.

      The Commissioner expresses concern about reports of pressure having been exercised on survivors and about allegations of irregularities in the collection of evidence and testimonies, which may have led to a minimisation of the focus on certain actors in this tragedy, including the Greek Coast Guard. In the case of Safi and Others v. Greece, the European Court of Human Rights spelled out the parameters of an effective investigation into a similar event. Among those parameters, the Commissioner notes that independence is critical to securing the trust of the victims’ relatives, the survivors, the public and Greece’s international partners. While stressing that investigations cannot be limited to the role of alleged smugglers, she requests clarifications on the scope of the investigations initiated after the shipwreck.

      Referring to the right of missing persons’ families to know the truth, the Commissioner seeks information on the efforts made to ensure that the remains of deceased migrants are located, respected, identified, and buried.

      Expressing concerns at restrictions on survivors’ freedom of movement and the way asylum interviews have been conducted, she requests information on the concrete measures that Greece has taken to abide by its human rights obligations regarding reception conditions and access to the asylum procedure.

      "In my view, the shipwreck of 14 June is unfortunately not an isolated incident”, writes the Commissioner. This should prompt a reconsideration of the approach to refugees and migrants arriving by sea at the political, policy and practical level. In this context, the Commissioner urges the Prime Minister to ensure that Greece abides by its international obligations regarding search and rescue, both under maritime law and human rights law.

      Finally, the Commissioner reiterates her call for the Greek government to actively create and maintain an enabling legal framework and a political and public environment which is conducive to the existence and functioning of civil society organisations and to the work of human rights defenders and investigative journalists, and to stop their criminalisation and other forms of harassment.

      https://www.coe.int/en/web/commissioner/-/pylos-shipwreck-the-greek-authorities-must-ensure-that-effective-investigations

      Pour télécharger la lettre:
      https://rm.coe.int/letter-addressed-to-the-prime-minister-of-greece-by-dunja-mijatovic-co/1680ac03ce

      #conseil_de_l'Europe

    • Après le naufrage d’un bateau avec 750 personnes à bord au large de la Grèce, une enquête de la médiatrice européenne sur le rôle de Frontex

      #Emily_O’Reilly, dont le rôle est de demander des comptes aux institutions et aux agences de l’Union européenne, a annoncé avoir ouvert cette procédure à la suite du naufrage survenu en juin, le pire en Méditerranée depuis 2016.

      Un peu plus d’un mois après le pire naufrage d’un bateau de migrants depuis 2016 en Méditerrannée, survenu mi-juin au large de la Grèce et qui a fait des centaines de morts, la médiatrice européenne a annoncé, mercredi 26 juillet, avoir ouvert une enquête afin de « clarifier le rôle » de Frontex, l’agence de l’Union européenne (UE) chargée des frontières, dans les opérations de sauvetage.

      « Alors que le rôle des autorités grecques fait l’objet d’une enquête au niveau national, celui de Frontex dans les opérations de recherche et de sauvetage doit également être clarifié », a souligné dans un communiqué Emily O’Reilly. Le rôle de la médiatrice est de demander des comptes aux institutions et aux agences de l’UE.

      « Il a été signalé que Frontex avait bien alerté les autorités grecques de la présence du navire et proposé son assistance ; mais, ce qui n’est pas clair, c’est ce qu’elle aurait pu ou aurait dû faire d’autre », a-t-elle ajouté.

      Le patron de Frontex, Hans Leijtens, a salué l’ouverture de cette enquête, assurant être prêt à coopérer « en toute transparence » pour expliquer le rôle de son agence. « Si nous ne coordonnons pas les opérations de recherche et de sauvetage, sauver des vies en mer est essentiel. Nous apportons une aide aux autorités nationales lorsque cela est nécessaire », a-t-il ajouté dans un message sur X (ex-Twitter).

      Partage d’informations entre Frontex et les autorités nationales

      Le chalutier vétuste et surchargé, qui était parti de Libye, a fait naufrage au large du sud de Grèce dans la nuit du 13 au 14 juin. Il transportait environ 750 personnes à son bord, mais seule une centaine de migrants ont survécu.

      Depuis le naufrage, les interrogations sont tournées autour de la lenteur de l’intervention des gardes-côtes grecs et sur les causes du chavirement de l’embarcation.

      Par cette enquête sur le rôle de Frontex, Mme O’Reilly veut en particulier se pencher sur le partage d’informations entre l’agence européenne et les autorités nationales en matière d’opérations de recherche et de sauvetage.

      Elle la coordonnera aux côtés du médiateur grec, Andreas Pottakis, qui a « la compétence d’examiner » la façon dont les autorités grecques se sont occupées du bateau Adriana.

      Mi-juillet, les eurodéputés ont réclamé l’élaboration d’une « stratégie de recherche et de sauvetage fiable et permanente » des migrants en Méditerranée. Dans une résolution transpartisane, dépourvue de caractère contraignant, ils ont appelé Bruxelles à apporter aux Etats membres de l’UE un « soutien matériel, financier et opérationnel » pour renforcer leurs capacités de sauvetage en mer.

      Les élus du Parlement européen citaient les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon laquelle plus de 27 600 personnes ont disparu en Méditerranée depuis 2014.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/26/naufrage-d-un-bateau-de-migrants-au-large-de-la-grece-la-mediatrice-europeen

    • Smuggler, Warlord, EU ally

      The lead smugglers behind the Pylos shipwreck are closely linked to General Khalifa Haftar, the Libyan warlord who EU leaders are partnering with to curb migration

      On the night of 13 June, a vessel carrying around 750 men, women and children mainly from Pakistan, Egypt and Syria capsized in Greek waters. Only 104 men survived. All women and children died.

      In an earlier investigation we revealed Greek coastguard efforts to cover up their role in the fatal shipwreck. The country’s naval court has since launched a preliminary investigation into the coastguard’s response to the sinking, with no arrests or suspensions of officers so far.

      The only arrests made were those of nine Egyptians, accused in a separate inquiry of being part of the smuggling network behind the deadly voyage. They were charged with six counts including illegal trafficking of foreigners, organisation crime and manslaughter by negligence.

      Using the contacts and documents already available to us, we pursued a follow-up investigation to establish the truth about any smugglers behind the fatal sea crossing, with the aim of identifying the key players and establishing the extent to which the nine Egyptians in prison in Greece are actually responsible.
      METHODS

      Lighthouse Reports, Der Spiegel, SIRAJ, El País and Reporters United used the previously established relationships with survivors and their families, as well as a network of sources in Libya, to investigate the smuggling network behind the Pylos wreck.

      We also looked into the ongoing court case against nine alleged smugglers, analysing confidential court documents and speaking to five of the families of those arrested.
      STORYLINES

      While investigating the circumstances that led to the shipwreck and Greece’s responsibility in it, we spoke to 17 survivors.

      Many named the key smugglers involved in organising the trip during our interviews with them – none of them were people on board the ship.

      Some were Eastern Libyan nationals with ties to the region’s powerful ruler, Khalifa Haftar.

      One name stood out: Muhammad Saad Al-Kahshi Al-Mnfi. Three sources identified him as a key player in the smuggling operation: a survivor, a lower level smuggler and a Libyan insider all gave his name.

      Al-Kahshi works for a special forces navy unit called the “frogmen”, run by a family member of his, Bahar Al-Tawati Al-Mnfi. Al-Tawati Al-Mnfi works under the direct orders of Khalifa Haftar.

      One survivor explained that Al-Kahshi Al-Mnfi used his position to issue the licence that allowed the boat (which came from Egypt) to navigate in Libyan waters and made sure the Libyan coast guards were paid to shut off the marine radar devices that detect ship movements to allow the departure.

      We found that the network goes far beyond Al-Kahshi Al-Mnfi.

      Survivors, insiders and analysts explained that the trip was organised with wide ranging support from powerful people reporting to Haftar.

      Libya expert Jalel Harchaoui said the “migrant business” had been flourishing in Eastern Libya in the last 18 months. “Haftar cannot say that he’s not aware,” he added. “He can’t say that he’s not involved.”

      “All trips are overseen by his son, Saddam Haftar” said one survivor. “Saddam leads the cooperation himself or assigns one of the frogmen battalions [this may have been the case for the Pylos trip] or the 2020 battalion, depending on who has more migrants to pay the fees.”

      Five survivors who flew from Syria to Libya describe how immigration officials facilitated their arrival at Benghazi’s military airport. One said: “At the airport, a person took my passport, went to immigration office, put a stamp and took us outside”.

      There was a curfew in Eastern Libya on the night of departure (حظر التجول ليلاً في طبرق الليبية), yet the survivors we interviewed said that it was at night that they, along with hundreds of passengers, were taken to a small bay near Wadi Arzouka, east of Tobruk, and boarded onto the vessel.

      Militias supported by Khalifa Haftar are not only involved in smuggling, they are also active in illegal “pullbacks” of migrants in EU waters.

      At least two pullbacks (in May and July this year) were carried out by a militia (Tariq Bin Ziyad) controlled by Haftar’s son, including one in Maltese waters.

      At least four of the people who died in the Pylos shipwreck were on the boat that was pulled back by the Tariq Bin Ziyad militia on 25 May, according to family members.

      These findings raise serious questions about EU member states’ migration prevention policies.

      It is known by EU authorities that Eastern Libyan militias answering to Haftar carry out both pullback and smuggling operations. The IOM and the UNHCR briefed EU officials on an increase in departures from eastern Libya , describing them as a “lucrative source of income for the eastern Libyan rulers involved”.

      In spite of this, Italy and Malta are making deals with Haftar to prevent migration.

      In May, Haftar met with Italian PM Meloni to discuss migration related issues and in June Italy’s interior minister said they would ask Haftar to collaborate in stopping departures.

      The same month, for the first time, a Maltese delegation met Haftar in Benghazi to discuss security challenges in the region, with particular emphasis on irregular migration.

      Internal EU documents show the commission is looking for ways to curb arrivals from Benghazi’s airport with the collaboration of local operators.

      Harchaoui described Italian efforts to encourage Khalifa Haftar to stop departures as “bribery” and pointed to “a very clear admission of how Italy intends to work and what it promised to Haftar: if you reduce the human smuggling volumes, we will inject capital”.

      Meanwhile, there’s growing evidence that nine Egyptians imprisoned for trafficking in Greece are being scapegoated.

      We spoke to the families of five of the nine Egyptians under arrest – all of them say that they were passengers, not smugglers.

      Three of them provided evidence that their relatives paid for their trip, indicating that it’s highly unlikely that they were involved in organising the smuggling operation.

      We were able to verify the identity of a smuggler who asked one of the accused men for money ahead of the trip.

      We previously found that witness testimony provided to the coast guard had been tampered with, including survivors’ answers to questions about smugglers.

      In the documents, two answers to questions about smugglers contain identical sentences.

      Those who were interrogated by the coast guard mentioned being pressured to place the blame on the nine Egyptians later indicted.

      https://www.lighthousereports.com/investigation/smuggler-warlord-eu-ally

    • Naufrage au large de la Grèce : deux ONG pointent les défaillances des autorités grecques

      Dans un rapport publié le 3 août, Amnesty International et Human Rights Watch reviennent sur les circonstances troubles du drame survenu aux portes de l’Europe dans la nuit du 13 au 14 juin, qui a coûté la vie à au moins six cents personnes. Les associations réclament une enquête « efficace, indépendante et impartiale ».

      C’est un naufrage qui a d’abord marqué les esprits de par son ampleur : pas moins de 750 personnes se trouvaient à bord d’un bateau de pêche en bois, L’Adriana, au moment où il a chaviré, dans la nuit du 13 au 14 juin, au large de Pýlos en Grèce. Partie de Tobrouk en Libye pour rejoindre l’Italie, l’embarcation surchargée transportait des ressortissants syriens, égyptiens, palestiniens ou pakistanais, dont de nombreuses femmes et enfants placés dans la cale pour être « à l’abri » des éventuelles intempéries ou du soleil.

      Mais on retient aussi les circonstances troubles dans lequel il s’est produit. Très vite après le naufrage, des premières voix parmi la centaine de rescapés se sont élevées pour pointer le rôle potentiel des gardes-côtes grecs dans ce drame.

      Mediapart a documenté, dès le 17 juin, cette version différente de celle avancée par les autorités du pays. Une enquête de la BBC est venue l’appuyer, puis le New York Times a suivi : des témoignages de survivant·es attestent que les gardes-côtes ont non seulement tardé à organiser un sauvetage, mais ont aussi tenté de tirer le bateau à l’aide d’une corde, pouvant ainsi avoir contribué à le faire chavirer.

      Après un déplacement de neuf jours en Grèce et une vingtaine d’entretiens réalisés avec des exilé·es sur place, Amnesty International et Human Rights Watch ont relevé également les « disparités extrêmement préoccupantes » entre les récits des survivant·es du Pýlos et la version des événements livrée par les autorités.

      Les survivant·es interrogé·es par les deux ONG « ont systématiquement déclaré que le navire des gardes-côtes grecs envoyé sur les lieux avait attaché une corde à L’Adriana et l’avait remorqué, le faisant tanguer, puis chavirer », peut-on lire dans le rapport d’enquête publié conjointement ce jeudi 3 août.

      Aux ONG, les responsables des gardes-côtes ont de leur côté affirmé que leurs équipes s’étaient approchées du bateau, reconnaissant avoir utilisé une corde, mais qu’après de « premières négociations », les passagers avaient repoussé la corde pour poursuivre leur trajet.
      Le rôle des gardes-côtes grecs et de Frontex interrogé

      Une version contredite par le témoignage des survivant·es interrogé·es : « Peu importe leur position sur le bateau, les survivants disent tous avoir ressenti le mouvement du bateau une fois tracté, qui avançait alors très vite alors que le moteur ne fonctionnait plus, précise Alice Autin, chercheuse pour la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. Tous sont d’accord pour dire que c’est cela qui a fait vaciller le bateau, avant de le faire chavirer. »

      Frontex a par ailleurs déclaré avoir repéré l’embarcation dès la veille du naufrage, ce qui a poussé certains acteurs à s’interroger sur le rôle de l’agence européenne de surveillance des frontières. Pourquoi n’est-elle pas intervenue pour venir en aide aux passagers ? A-t-elle bien alerté les autorités grecques pour qu’une opération de recherche et de sauvetage soit menée en urgence ?

      Dans un communiqué, Frontex a précisé que l’un de ses avions de surveillance « avait immédiatement informé les autorités compétentes », sans toutefois intervenir, au prétexte que les exilé·es avaient refusé « toute aide ». Le lendemain du drame, le patron de l’agence Hans Leijtens était en déplacement en Grèce pour « mieux comprendre ce qu’il s’était passé », et voir comment ses équipes pouvaient aider les autorités grecques, précisant que le fait de « sauver des vies était leur priorité ».

      Une version qui ne semble pas avoir convaincu la médiatrice européenne, qui a décidé, le 24 juillet dernier, d’ouvrir une enquête de sa propre initiative pour interroger le rôle de Frontex dans les opérations de recherche et de sauvetage à la suite du naufrage survenu en Grèce.

      « Il est clair que Frontex a joué un rôle important dans la mission de recherche et de sauvetage du point de vue de la coordination. À ce titre, je pense qu’il est possible de clarifier davantage son rôle dans de telles opérations », a déclaré dans une lettre ouverte Emily O’Reilly, qui occupe le poste de Médiateur européen.

      « Il a été signalé que Frontex avait bien alerté les autorités grecques de la présence du navire et proposé son assistance ; mais ce qui n’est pas clair, c’est ce qu’elle aurait pu ou aurait dû faire d’autre », a-t-elle souligné. Frontex s’est dite prête à coopérer « en toute transparence ».

      « Cela posera des questions importantes sur le rôle, les pratiques et les protocoles de l’agence dans le contexte des opérations [en mer] et sur les mesures qu’elle a prises pour se conformer à ses obligations en matière de droits fondamentaux et aux lois de l’UE », estiment Amnesty International et Human Rights Watch.
      Des appels à l’aide ignorés

      Les deux ONG s’interrogent aussi sur l’aide que les gardes-côtes grecs auraient pu apporter aux migrant·es dans les heures ayant précédé le naufrage. De hauts responsables des gardes-côtes leur auraient affirmé que « les personnes à bord du bateau limitaient leur demande d’aide à de l’eau et de la nourriture » et avaient exprimé leur volonté de poursuivre leur route vers l’Italie.

      Mais les survivant·es interrogé·es par Amnesty International et Human Rights Watch ont « déclaré que les passagers avaient demandé à être secourus » et qu’ils avaient entendu d’autres personnes à bord de l’embarcation appeler à l’aide lors d’un échange avec un téléphone satellite, plusieurs heures avant le naufrage. Certains auraient enlevé leur T-shirt pour le secouer en l’air et appeler à l’aide, d’autres auraient hurlé à l’attention des deux navires marchands croisés avant le drame.

      « Des récits concordent pour dire que des personnes ont perdu la vie à bord du bateau avant le naufrage et que l’un des corps a été placé sur le pont supérieur au-dessus de la cabine pour signifier l’urgence de la situation », poursuit Alice Autin d’Human rights watch. Et d’ajouter : « Les gardes-côtes grecs avaient la responsabilité de venir en aide aux passagers du bateau et il apparaît au vu des résultats de notre enquête qu’il y a des doutes sur la manière dont cela s’est déroulé. »

      Plusieurs survivants ont enfin déclaré que les autorités leur auraient confisqué leur téléphone après le naufrage, poursuivent les ONG. Or, certaines personnes auraient « tout filmé ». Ces téléphones pourraient, s’ils réapparaissaient, servir dans le cadre de l’enquête ouverte par la justice grecque.

      « Il est essentiel d’analyser ce qu’ils contiennent pour faire toute la lumière sur le déroulement des faits », conclut Alice Autin. Amnesty International et Human Rights Watch réclament une enquête « efficace, indépendante et impartiale ».

      https://www.mediapart.fr/journal/international/030823/naufrage-au-large-de-la-grece-deux-ong-pointent-les-defaillances-des-autor

    • Greece: Disparities in accounts of Pylos shipwreck underscore the need for human rights compliant inquiry

      Starkly divergent accounts from survivors and Greek authorities around the circumstances of the deadly Pylos shipwreck, underscore the urgent need for an effective, independent, and impartial investigation, Amnesty International and Human Rights Watch said today. 

      The disparities between survivors’ accounts of the Pylos shipwreck and the authorities’ version of the events are extremely concerning

      The fishing vessel, Adriana, was carrying an estimated 750 people when it sank on 14 June off the coast of Pylos. In the aftermath, accounts from several of the 104 survivors suggest that the vessel was towed by a Greek coast guard boat, causing the fatal wreck.  The Greek authorities have strongly denied these claims.

      “The disparities between survivors’ accounts of the Pylos shipwreck and the authorities’ version of the events are extremely concerning” said Judith Sunderland, Associate Europe and Central Asia Director at Human Rights Watch.

      “The Greek authorities, with support and scrutiny from the international community, should ensure that there is a transparent investigation to provide truth and justice for survivors and families of the victims, and hold those responsible to account.”  

      A delegation from Amnesty International and Human Rights Watch visited Greece between 4 and 13 July 2023 as part of ongoing research into the circumstances of the shipwreck and steps toward accountability. They interviewed 19 survivors of the shipwreck, 4 relatives of the missing, and nongovernmental organizations, UN and international agencies and organizations, and representatives of the Hellenic Coast Guard and the Greek Police.

      The organizations’ initial observations confirm the concerns reported by several other reputable sources as to the dynamics of the shipwreck. Survivors interviewed by Amnesty International and Human Rights Watch consistently stated that the Hellenic Coast Guard vessel dispatched to the scene attached a rope to the Adriana and started towing, causing it to sway and then capsize. The survivors also consistently said that passengers asked to be rescued, and that they witnessed others on the boat plead for a rescue by satellite phone in the hours before their boat capsized.  

      In a meeting with Amnesty International and Human Rights Watch, senior officials of the Hellenic Coast Guard said individuals on the boat limited their request for assistance to food and water and expressed their intention to proceed to Italy. They said the crew of the Coast Guard vessel came close to the Adriana and used a rope to approach the boat to assess whether passengers wanted help, but that after the first “negotiations”, passengers threw the rope back and the boat continued its journey.

      This preventable tragedy demonstrates the bankruptcy of EU migration policies predicated on the racialized exclusion of people on the move and deadly deterrence

      Greek authorities have opened two criminal investigations, one targeted at the alleged smugglers, and another into the actions of the coast guard. It is vital for these investigations to comply with international human rights standards of impartiality, independence, and effectiveness. 

      To enhance the credibility of judicial investigations both in practice and perception, they should be under the supervision of the Supreme Court Prosecutor’s Office. Further, Greek authorities should ensure that the Greek Ombudsman’s office is promptly provided with information and resources necessary to carry out its functions as the National Mechanism for Investigating Incidents of Arbitrariness, in relation to any disciplinary investigation.   

      Several survivors said that the authorities confiscated their phones following the shipwreck but did not give them any related documentation or tell them how to retrieve their property. Nabil, a survivor of Syrian origin, told the organisations, “It’s not only the evidence of the wreck that has been taken from me, it is my memories of my friends who were lost, my life has been taken from me”. 

      The Greek authorities’ longstanding failure to ensure accountability for violent and unlawful pushbacks at the country’s borders raises concerns over their ability and willingness to carry out effective and independent investigations.

      Lessons should be learned from the European Court of Human Rights 2022 decision about the 2014 “Farmakonisi” shipwreck, in which survivors argued that their boat had capsized because the Hellenic Coast Guard used dangerous maneuvers to tow them towards Turkish waters. The Court condemned Greece for the authorities’ failures in handling rescue operations and for shortcomings in the subsequent investigation of the incident, including how victims’ testimony was handled.  

      In view of the seriousness and international significance of the Pylos tragedy, Greek authorities should seek out and welcome international and/or European assistance and cooperation in the conduct of national investigations as an additional guarantee of independence, effectiveness and transparency.  

      A full and credible investigation into the shipwreck should seek to clarify any responsibility for both the sinking of the ship and delays or shortcomings in the rescue efforts that may have contributed to the appalling loss of life. The investigation should involve taking the testimonies of all survivors, under conditions that guarantee their trust and safety.

      All forensic evidence, such as traces of communications, videos, and photographs, should be collected, assessed and safeguarded to facilitate accountability processes. Any property, such as cell phones, taken from survivors for investigative purposes should be appropriately logged and returned within a reasonable amount of time.  

      All of those involved in or with knowledge of the incident, including the Hellenic Coast Guard, the European Border and Coast Guard Agency (Frontex), the captains and crews of the two merchant vessels, and others who took part in the rescue operation after the shipwreck should be invited or required to testify, as appropriate, and should cooperate fully and promptly with the investigations.

      To ensure this is the last, and not the latest, in an unconscionably long list of tragedies in the Mediterranean, the EU should reorient its border policies towards rescue at sea and safe and legal routes

      In parallel to the national investigation, the EU Ombudsman has announced that it will open an inquiry into the role of Frontex in search and rescue (SAR) activities in the Mediterranean, including in the Adriana shipwreck. This will pose important questions about the agency’s role, practices and protocols in the context of SAR operations and on what actions it has taken to comply with its fundamental rights obligations and EU laws during this and other shipwrecks.

      Amnesty International and Human Rights Watch are continuing to investigate the Pylos shipwreck and demand justice for all those harmed.

      “This preventable tragedy demonstrates the bankruptcy of EU migration policies predicated on the racialized exclusion of people on the move and deadly deterrence,” said Esther Major, Amnesty International’s Senior Research Adviser for Europe.

      “To ensure this is the last, and not the latest, in an unconscionably long list of tragedies in the Mediterranean, the EU should reorient its border policies towards rescue at sea and safe and legal routes for asylum seekers, refugees and migrants.”  

      Background 

      As part of their ongoing investigation, the organizations have sent letters requesting information to several key entities, including the Ministry of Maritime Affairs and Insular Policy, the Prosecutors of the Supreme Court and of the Piraeus Naval Court and Frontex.

      On 13 June 2023, Frontex said its surveillance plane spotted the Adriana at 09:47 UTC (12:47 EEST/in Athens) and alerted authorities in Greece and Italy. In the following hours, two merchant vessels and later a Hellenic Coast Guard vessel interacted with the Adriana. After the boat capsized at around 2 a.m. EEST on 14 June, only 104 survivors, including several children, were rescued.

      The Prosecutor of Kalamata ordered the arrest of nine Egyptian nationals who survived the shipwreck on charges of smuggling, membership in an organized criminal network, manslaughter, and other serious crimes.

      Following an order by the Head of the Prosecutor’s Office of the Piraeus Naval Court, a prosecutor is currently conducting a preliminary investigation into the conditions of the shipwreck and the potential punishable offences by members of the Hellenic Coast Guard. The organizations have sought information with the Greek Minister of Maritime Affairs and Insular Policy about any disciplinary investigation opened into the actions of members of the Hellenic Coast Guard.

      https://www.amnesty.org/en/latest/news/2023/08/greece-disparities-in-accounts-of-pylos-shipwreck-underscore-the-need-for-h

  • En colonie libertaire - Comment nous vivons et pourquoi nous luttons - PARTAGE NOIR
    https://www.partage-noir.fr/en-colonie-libertaire-comment-nous-vivons-et-pourquoi-nous


    Il ne suffit pas d’exposer des théories, de convaincre des intelligences, de propager des idées. C’est seulement autour d’une action commune que se réalisera l’union féconde des énergies révolutionnaires. Les ouvriers syndicalistes italiens et français l’ont bien compris, eux qui raniment chaque jour leur sentiment de révolte au feu d’une lutte incessante. Ne nous y trompons jamais, les systèmes philosophiques et sociaux ne s’imposeront à tous qu’après avoir profondément plongé leurs racines dans la réalité substantielle de la vie. Exalter l’amour de la liberté au cœur des hommes, leur démontrer l’inutilité du pouvoir de l’homme sur l’homme, c’est bien ; mais vivre au vu et au su de tous, sans maîtres et sans règlements, c’est mieux. Que signifierait une négation aveugle de la Société actuelle, si elle ne s’accompagnait pas d’une édification partielle de la société future ? Ceux qui sauront créer auront le droit de détruire et la destruction des institutions que nous attaquons ne se comprend que par des hommes capables de créer les modes nouveaux de la vie.
    #colonie #libertaire #communauté #ÉmileChapelier #Émile_Chapelier

  • L’alluvione in Emilia-Romagna: le lacrime di coccodrillo sopra un consumo di suolo senza argine

    La Regione sconvolta in questi giorni è la prima in Italia per cementificazione in aree alluvionali, come mostrano i dati dell’Ispra, ignorati dai più fino a ogni disastro: più 78,6 ettari nel 2021 nelle aree ad elevata pericolosità idraulica; più 501,9 in quelle a media pericolosità. Altro che “è colpa delle nutrie”, osserva il prof. Paolo Pileri

    Non mancando di rispetto alle vittime delle esondazioni nel ravennate, è corretto ricordare quel che l’ipocrisia di molte parole politiche in queste ore nasconde: l’Emilia-Romagna, da anni, consuma suolo come se non ci fosse un domani, parandosi dietro a una legge urbanistica regionale del 2017 (la numero 24) che fa letteralmente acqua da tutte le parti per quanto riguarda la tutela del suolo. E i nodi vengono al pettine.

    Insopportabili le lacrime dei politici e delle varie autorità civili o di alcune organizzazioni dell’agricoltura che riescono a prendersela perfino con le nutrie che bucano gli argini, tanta è la miopia o la svogliatezza di vedere che il clima è cambiato per causa nostra e siamo noi i soli responsabili di tutto ciò. La nostra urbanistica, la nostra agricoltura, la nostra mobilità autocentrica, la nostra idea di crescita e sviluppo. Siamo noi le nutrie, noi i sapiens che non vogliamo smettere di consumare suolo, di cementificare in ogni dove, di tenere in piedi questo modello sociale ed economico dilapidatore di natura. Oggi sono tutti a piangere ma ieri erano tutti schierati a deridere e non considerare quanti di noi, pochi ahinoi, sostenevano pubblicamente che la legge urbanistica della Emilia-Romagna, con il suo maledetto 3% di consumo di suolo sempre possibile, non avrebbe che aggravato la situazione, aumentato le metastasi.

    Tanto per ricordare i numeri e non le opinioni, e cito dati tratti dal rapporto Ispra sul Consumo di suolo, dinamiche territoriali e servizi ecosistemici del 2022 a cura di Michele Munafò. Tra il 2020 e il 2021 l’Emilia-Romagna è stata la terza Regione italiana per consumo di suolo, più 658 ettari cementificati in un solo anno, pari al 10,4% di tutto il consumo di suolo nazionale. In pochi anni -e con questi governanti- la Regione è arrivata ad avere una superficie impermeabile dell’8,9% contro una media nazionale del 7,1%. E tutti sappiamo perfettamente che sull’asfalto l’acqua non si infiltra e scorre veloce accumulandosi in quantità ed energia, ovvero provocando danni e vittime.

    Tutti noi sappiamo che tra un suolo libero e uno cementificato la quantità d’acqua che scorre violentemente in superficie aumenta di oltre cinque volte. Tutti noi sappiamo che le piogge saranno sempre peggiori, eppure continuiamo a prendercela con le “bombe d’acqua” e non con quelle di cemento che nel frattempo e ogni giorno noi sapiens sganciamo sul nostro territorio, rendendolo più vulnerabile. La provincia di Ravenna è stata la seconda provincia regionale per consumo di suolo nel 2020-2021 (più 114 ettari, pari al 17,3% del consumo regionale) con un consumo procapite altissimo (2,95 metri quadrati per abitante all’anno); è quarta per suolo impermeabilizzato procapite (488,6 m²/ab).

    La città di Ravenna è stato il capoluogo più consumatore di suolo dell’intera Regione nello scorso anno (più 69 ettari). E che cosa si fa? Si va avanti. In Regione si consuma perfino nelle aree protette (più 2,1 ettari nel 2020-2021), nelle aree a pericolosità di frana (più 11,8 ettari nel 2020-2021), nelle aree a pericolosità idraulica dove l’Emilia-Romagna vanta un vero e proprio record essendo la prima Regione d’Italia per cementificazione in aree alluvionali: più 78,6 ettari nelle aree ad elevata pericolosità idraulica; più 501,9 in quelle a media pericolosità che è poi più della metà del consumo di suolo nazionale con quel grado di pericolosità idraulica: pazzesco.

    Come si fa a dire che è colpa delle nutrie? O a piangere quando qualche anno prima si approvava una legge che faceva acqua ovunque e quando il tema dello stop al consumo di suolo non fa parte dei propri discorsi politici tutti i giorni? Come si fa a piangere quando l’Emilia-Romagna non ha fatto nulla negli anni passati per portare al tavolo di tutte le Regioni una proposta di legge nazionale contro il consumo di suolo? Come si fa a piangere quando non si è capaci di parlare di biodiversità, di cambiamenti climatici e di altri modelli economici e sociali? E tanto per concludere con le ipocrisie, l’Emilia-Romagna si è costruita una legge urbanistica talmente ingannevole da autoprodursi assoluzioni come quella che si può vedere sul sito della città metropolitana di Bologna dove, come per incanto, dal 2018 fino a oggi i consumi di suolo sono magicamente diventati zero. Ma non perché hanno smesso di consumare (tutt’altro), solo perché hanno manomesso le definizioni urbanistiche al punto tale da riuscire a non conteggiare più le cementificazioni e risultare così tutti virtuosi e contenti per legge, non per virtù.

    Capite fin dove arriva l’ipocrisia? Capite l’urgenza di svoltare pagina? Capite che abbiamo bisogno di politici e urbanisti che siano in grado di ipotizzare un futuro possibile senza consumare suolo, senza una transizione energetica mangiando aree agricole, senza immense colate di cemento per la logistica e le autostrade e così via. Capite che la lacuna è culturale? Capite che non abbiamo bisogno di ministri che girano la testa dall’altra parte o ministri che si occupano di alte velocità inutili o ponti impossibili davanti a un paese che affoga a ogni pioggia o di ministri che si permettono di dire che esistono consumi di suolo buoni, come è capitato durante la presentazione dell’ultimo rapporto nazionale? Qui non c’è nulla di buono. È un diritto di noi tutti avere un governo regionale e nazionale che tutela il suolo e la natura e ferma questo saccheggio continuo, questi “vandali in casa” come disse più di 50 anni fa Antonio Cederna, profeta inascoltato.

    https://altreconomia.it/lalluvione-in-emilia-romagna-le-lacrime-di-coccodrillo-sopra-un-consumo

    #inondations #Italie #Emilie-Romagne #responsabilité #artificialisation_des_sols #aménagement_territorial #sol #hypocrisie

  • ★ LA VIE MILITANTE D’EMILE POUGET - Socialisme libertaire

    « Personne ne pouvait mieux retracer — pour les générations qui ne l’ont pas connu — la vie militante d’Émile Pouget que Paul Delesalle, son ami, son compagnon de luttes de quarante années et qui fut lui aussi, secrétaire de la CGT, de la vraie CGT, celle d’hier, celle que nous travaillons à reconstruire. » (...)

    #Emile_Pouget #biographie #histoire #anarchosyndicalisme #syndicalisme #CGT #anarchisme #anticapitalisme #anticléricalisme #antimilitarisme...

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/03/la-vie-militante-d-emile-pouget.html

  • « Comment révolutionner l’école ? avec Emilie Lamotte en 1907 »
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#Lamotte

    Plutôt que « podcast », dites comme les Québécois « capsule » et vous aurez une idée de ce que sont « Les capsules d’Olen ». Une, plus particulièrement, a attiré notre attention ; celle qui relate une rencontre avec des membres de la colonie libertaire de Saint-Germain-en-Laye, dont Emilie Lamotte (1876-1909, biographie et bibliographie sur Anarlivres), prétexte à parler de l’école, des méthodes libertaires d’éducation et des « nouvelles » (pour l’époque) pédagogies… C’est très bien fait, le script est sérieux (lire sources et ressources, ainsi que le texte) et la forme agréable avec des comédiens qui incarnent bien leurs personnages.

    #EmilieLamotte #Lamotte #EducationLibertaire #anarchisme #libertaire #pédagogie #SaintGermainEnLaye #ColonieLibertaire #Olen #Capsulesd'Olen

  • Emile Pouget : « La prise de la Bastille »
    https://www.partage-noir.fr/emile-pouget-la-prise-de-la-bastille

    Nous ne saurions mieux faire que de reproduire ici un des articles types qu’Emile Pouget écrivait chaque semaine dans son Père Peinard. #Emile_Pouget._Ad_memoriam

    / #Émile_Pouget, Révolution Française (1789), [Source : @narlivres]

    #Révolution_Française_1789_ #[Source :_@narlivres]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/brb88.pdf

  • L’Humanité : Emile Pouget
    https://www.partage-noir.fr/l-humanite-emile-pouget

    Le journal l’Humanité dans son numéro du 22 juillet, publiait une notice sympathique dont nous extrayons les lignes suivantes. #Emile_Pouget._Ad_memoriam

    / #Émile_Pouget, [Source : @narlivres], #CGT

    #[Source :_@narlivres]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/brb88.pdf

  • Plus loin : Emile Pouget
    https://www.partage-noir.fr/plus-loin-emile-pouget

    Du n°77 (septembre 1931), de Plus loin, dont notre camarade M. Pierrot assure la rédaction, ce bon article d’un raccourcit si évocateur qu’il ne laisse que peu à dire après . #Emile_Pouget._Ad_memoriam


    / #Émile_Pouget, [Source : Fragments d’Histoire de la gauche radicale], [Source : @narlivres], #CGT

    #[Source :Fragments_d’Histoire_de_la_gauche_radicale] #[Source :@narlivres]
    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/anarchismes/entre-deux/plusloin/plusloin-n077.pdf
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/brb88.pdf

  • Le Cri du Peuple, numéro du 22 juillet 1931 : Emile Pouget
    https://www.partage-noir.fr/le-cri-du-peuple-numero-du-22-juillet-1931-emile-pouget

    Une pénible nouvelle nous parvient : le Père Peinard est mort. Ce nom qui ne dit peut-être pas grand’chose aux militants d’aujourd’hui évoquera à tous ceux d’avant-guerre une foule de souvenirs. C’est que Pouget fut, avec Griffuelhes, la figure la plus représentative du syndicalisme révolutionnaire de la grande période. #Emile_Pouget._Ad_memoriam

    / #Émile_Pouget, #Victor_Griffuelhes, [Source : @narlivres], #CGT

    #[Source :_@narlivres]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/brb88.pdf

  • Dernière visite au « Père Peinard »
    https://www.partage-noir.fr/derniere-visite-au-pere-peinard

    Sous ce titre Dernière visite au Père Peinard Le Cri du Peuple, sous la signature de M. Chambelland, a publié l’article ci-après, plein d’intérêt et de souvenirs. #Emile_Pouget._Ad_memoriam

    / #Émile_Pouget, #CGT, [Source : @narlivres]

    #[Source :_@narlivres]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/brb88.pdf