Avec sa femme et de deux de ses enfants, l’homme d’affaires français a été invité par le 47ᵉ président américain sous la coupole du Capitole.
Lors de l’investiture de Donald Trump au Capitole, à Washington, le 20 janvier 2025. Bernard Arnault se trouve tout à droite, près de la statue d’Abraham Lincoln et non loin des anciens présidents américains George W. Bush et Bill Clinton. FABRIZIO BENSCH / AFPBernard Arnault a assisté à la cérémonie d’investiture de Donald #Trump, dans le carré d’or réservé aux personnalités politiques, sous la coupole du Capitole, au pied de la statue d’Abraham Lincoln. Le fondateur du groupe LVMH était assis à quelques mètres du pupitre, où M. Trump a prêté serment, lundi 20 janvier, et deux rangs derrière celui occupé par les anciens présidents américains, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama.
Il était accompagné de sa femme, Helène Mercier, et de deux de ses cinq enfants : Delphine Arnault, PDG de Christian Dior Couture, l’une des principales filiales du groupe, et Alexandre Arnault, actuel numéro deux de Tiffany & Co, le joaillier new-yorkais racheté en 2021 par #LVMH.
Les relations entre MM.Arnault et Trump sont anciennes. Le milliardaire français, dont la fortune est estimée à 164 milliards d’euros par le magazine américain Forbes, connaît Donald Trump depuis les années 1980, période au cours de laquelle il opérait, lui aussi, en tant que promoteur immobilier à New-York, après avoir quitté la France, au lendemain de la victoire de François Mitterrand à l’Elysée, en mai 1981. Le Français a manifesté son soutien à l’homme d’affaires américain dès son élection à la Maison Blanche.
« Bernard, cet artiste, ce visionnaire »
Le 9 janvier 2017, onze jours avant l’investiture de M. Trump pour son premier mandat, M. Arnault a été reçu par le président élu dans ses bureaux de la Trump Tower située à New-York. Deux ans plus tard, en octobre 2019, M. Trump a aussi accueilli M. Arnault et son fils, Alexandre, à bord de l’Air Force One pour se rendre à l’inauguration d’un atelier Louis Vuitton construit à Rochambeau, dans le Texas. Devant les caméras, le président américain salue alors « Bernard, cet artiste, ce visionnaire ».
Quelques jours plus tard, M. Arnault lançait officiellement son OPA sur Tiffany & Co. Et le président américain, qui avait été élu grâce à son programme protectionniste « Make America Great Again », jamais ne s’opposera à l’assaut de l’homme d’affaires français sur le joaillier new-yorkais, bien que la marque soit une icône américaine du luxe.
Le lobbying de M. Arnault a aussi été jugé très efficace pour protéger les ventes de ses marques de champagne aux Etats-Unis. Le groupe LVMH a évité la taxe de 25 % imposée par la Maison Blanche aux viticulteurs français en représailles au soutien européen à Airbus, début 2020, aux dépens de Boeing ; le vin pétillant, notamment le champagne, dont LVMH est un gros producteur sous les marques Moët & Chandon et Veuve Clicquot, n’en relevait pas. L’enjeu était d’importance puisque les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation des viticulteurs champenois.
Cinq ans plus tard, le secteur des vins et spiritueux s’inquiète de tomber sous le coup des nouvelles taxes à l’importation de produits entrant aux Etats-Unis que, lors de son discours d’investiture, M. Trump a promis d’imposer « aux pays étrangers ».
Qu’en sera-t-il également pour le secteur du #luxe ? Les fabricants sont, tous, dans l’expectative. Car le marché américain est le premier débouché des flacons de parfum, sacs à main et autres articles de luxe français. Et, alors que les ventes d’articles de luxe ont plongé de 22 % en Chine en 2024, le pays constitue l’un des marchés relais jugés absolument essentiels à l’industrie en 2025 et à sa rentabilité.
En écoutant M. Trump esquisser son programme, M. Arnault devait probablement être moins inquiet que ses concurrents européens ; le groupe dispose de trois usines Louis Vuitton aux Etats-Unis pour approvisionner son réseau d’une centaine de boutiques exploitées dans le pays.