• Le dédoublement des classes de CP et CE1 : quel bilan ?
    https://laviedesidees.fr/Le-dedoublement-des-classes-de-CP-et-CE1-quel-bilan.html

    La politique de dédoublement des CP et CE1 de l’éducation prioritaire a exercé des effets modérés, voire nuls, sur la progression scolaire des élèves. Une autre limite de cette politique tient au fait qu’elle concerne moins de 15 % des élèves en difficulté scolaire scolarisés à l’école élémentaire.

    #Société #inégalités #éducation #école #enfance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220531_merle.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220531_merle.pdf

    • La politique de dédoublement des classes des CP et CE1 de l’éducation prioritaire présente finalement deux lacunes. D’une part, son efficacité est réduite ; d’autre part, elle concerne à peine plus d’un dixième des élèves en difficulté scolaire.

      [...] limiter les politiques d’égalité des chances aux seuls élèves scolarisés dans l’éducation prioritaire est par construction non satisfaisant lorsque moins de 30% des élèves en difficulté scolaire sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaire (318000/1073000) (cf. tableau 2). Dans le cadre d’une politique d’égalité des chances, les 70 % restants ne mériteraient-ils pas également une politique autre que des actions de soutien telles que les Coup de Pouce Clé (Goux et al., 2013), les internats d’excellence (Cour des comptes, 2014) ou les Programmes de réussite éducative (Bressoux et alli, 2016) dont la faible efficacité a été montrée ?

      Une des alternatives à la politique de l’éducation prioritaire est de favoriser la mixité sociale et scolaire des établissements afin de réduire la ségrégation de l’école française (...). Une politique de mixité sociale et scolaire a le triple avantage de favoriser les élèves les plus faibles grâce à des effets de pairs positifs caractéristiques des classes scolairement et socialement mixtes, de réduire les pratiques de discrimination ethnique, présentes notamment dans les établissements scolaires privés (Du parquet et al., 2014), et de renforcer la cohésion sociale

  • Pénurie de main-d’œuvre oblige, des enfants de 11 ans sont déjà au travail au Québec Radio-Canada / Alexis Gacon
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1886852/travail-enfant-quebec-loi-convention-normes-adolescence

    Si certains jeunes s’épanouissent, d’autres voient leurs droits bafoués.

    Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale dit ne pas disposer des données nécessaires pour établir un décompte des travailleurs âgés de 14 ans et moins.


    À la cantine La Grande Gueule, à Saint-Alphonse-de-Granby, sept employés sur 32 sont âgés de 11 à 15 ans. - Photo : Radio-Canada / Alexis Gacon

    Au Québec, un nombre croissant de préadolescents occupent des postes laissés vacants par la pénurie de main-d’œuvre, notamment dans les épiceries et dans le secteur de la restauration rapide. Face à ce nouveau contexte et compte tenu du risque de décrochage scolaire, plusieurs experts réclament des changements pour mieux encadrer le travail des enfants.

    “Qu’est-ce que vous souhaitez commander ?” C’est Amanda, 11 ans, une petite blonde aux yeux bleus pétillants, qui pose cette question. Sa tête dépasse à peine le comptoir.

    Amanda, c’est la petite nouvelle de la cantine La Grande Gueule, à Saint-Alphonse-de-Granby. Derrière elle, les friteuses fonctionnent à plein régime. Amanda travaille en cuisine entre 12 et 18 heures par semaine. Ici, près du quart des 32 employés sont âgés de 11 à 15 ans.

    Au départ, le patron d’Amanda, Pascal Lamarche, n’était pas sûr de pouvoir embaucher des employés si jeunes. “Des gens m’avaient dit : "As-tu le droit ?" J’ai eu un doute. [...] Mon comptable m’a envoyé l’information de la CNESST”
    “ : il n’y a pas d’âge !”

    Au Québec, contrairement à la plupart des provinces canadiennes, il n’existe pas d’âge minimum pour travailler. En Colombie-Britannique, par exemple, cet âge est passé de 12 à 16 ans l’an dernier. Mais ici, seule une autorisation parentale écrite doit être demandée par l’employeur si la jeune personne que celui-ci veut embaucher a moins de 14 ans. Or, plusieurs interlocuteurs à qui nous avons parlé soutiennent que les employeurs ne la demandent pas toujours.

    “Elle a été gérée comme une adulte”
    Dans la cuisine du restaurant, Amanda semble insensible à la pression. “Je sais ce que c’est que les rushs . Souvent, le midi ou à l’heure du souper, on a beaucoup de commandes […]. J’aime l’ambiance.” Pourquoi a-t-elle commencé si jeune ? “Parce que j’aime travailler et je trouvais que c’était une bonne place.”

    La jeune équipe semble en effet se serrer les coudes et travailler dans la bonne humeur. Il en faut, car les tâches ne sont pas si simples et le rythme est soutenu. “Le plus difficile, c’est de supporter la chaleur et de blanchir les frites. Si tu peux blanchir un après-midi par semaine, tu vas être capable de tout faire dans la cantine, parce que les paniers sont pesants et il fait chaud”, explique Pascal Lamarche.

    Au restaurant, Amanda est une employée comme les autres, dit son patron. “Pour l’instant, elle fait des journées de six heures, car je ne connais pas encore sa capacité à travailler. Ses parents me disent qu’elle serait capable de faire des journées pleines. On analyse ses points forts, ses points faibles, l’endurance qu’elle va avoir. […] Tant qu’elle veut travailler, on le fait !”

    Même si elle est très jeune, Amanda n’a pas reçu un encadrement adapté à son âge, détaille le propriétaire. Même constat chez Marianne, qui a commencé à 12 ans à servir dans un restaurant à Saint-Jean-sur-Richelieu l’année dernière : “On m’a montré les bases et on m’a dit : "vas-y !"”

    C’est elle qui a demandé à travailler, explique son père, Sylvain. “Elle a de bonnes notes, on sait qu’elle adore apprendre. Si les notes en pâtissent, elle arrête. Mais là, elles n’ont pas baissé.” Elle avoue sa joie de gagner en autonomie et d’apprendre de nouvelles choses. Elle a aussi appris à faire abstraction des remarques de certains clients qui n’hésitent pas à commenter son air juvénile ou sa taille. “Il y a un client qui m’a dit que la table était trop haute pour moi !”

    Cette expérience lui semble bénéfique, même si le stress peut la gagner, raconte son père, comme cette fois où elle a échappé un plateau en verre par terre. “Elle a pleuré. Le patron lui a dit : "Si tu pleures trop, tu t’en retournes à la maison !" Elle a été gérée comme une adulte, puis on l’a vue, elle a bien répondu, elle a essuyé ses larmes et […] elle y est retournée.”

    “Sans jeunes, je ne suis pas capable d’avancer”
    Dans son restaurant, Pascal Lamarche évoque le “fort potentiel” d’Amanda. Ce potentiel sied aussi à un contexte : celui de la pénurie de main-d’œuvre. Actuellement, le chômage est sous la barre des 4 % au Québec. “Sans les jeunes, je ne suis pas capable d’avancer, car les adultes qui veulent travailler les week-ends, c’est difficile à trouver maintenant”, explique le patron du restaurant.


    Roxane Larouche, représentante nationale aux TUAC, section du Québec - Photo : Radio-Canada / Alexis Gacon

    Roxane Larouche, représentante nationale au syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada), se rend bien compte que l’âge ne compte plus au moment de recruter dans le secteur de l’alimentation. “Notre plus jeune membre a 11 ans. Le représentant de service a été très surpris.”

    Elle observe que les jeunes adolescents sont de plus en plus nombreux à travailler dans les épiceries de la province. C’est une tendance que semble confirmer la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui a vu le nombre de blessures subies par des moins de 16 ans au travail plus que doubler entre 2018 et 2021, passant de 85 à 203.

    « On voit plus de jeunes, donc le risque de blessures existe et ça pose plein d’autres défis. C’est une toute nouvelle réalité. On pensait avoir des textes de conventions qui pouvaient répondre à toutes sortes de situations, mais force est de constater que non. […] Comment encadrer ces jeunes-là ? Il faut trouver des solutions maintenant, car le problème, c’est maintenant qu’il arrive ! […] On est dans une situation de jamais vu. »

    Cependant, le nombre de travailleurs de 14 ans et moins est difficile à mesurer. Le ministère du Travail du Québec ne fait pas le décompte de ces employés. En effet, le décompte, basé sur les informations de Statistique Canada, commence à l’âge de 15 ans.

    D’après l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017, 22 % des jeunes du secondaire avaient un employeur qui les rémunérait. Cette proportion passe de 6 % en première année du secondaire à 47 % en cinquième secondaire.

    “Est-ce que tu penses que l’école, ça va être son plan A ou D ?”
    Roxane Larouche s’inquiète du risque de décrochage quand elle observe la concurrence des entreprises qui s’arrachent les services des très jeunes, particulièrement à l’extérieur de Montréal.

    « Un employeur qui a engagé un jeune d’environ 12 ou 13 ans se l’est fait voler par la scierie qui l’a embauché pour balayer à 26 dollars de l’heure. […] La question qu’on se pose, c’est : est-ce qu’on a ouvert la voie à un décrochage ? [...] Ces questions doivent être analysées, car c’est un problème de société. »
    Une citation de Roxane Larouche, représentante nationale au syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce

    Mme Larouche fait observer que certains parents envoient leur enfant travailler dans une épicerie comme si c’était “un camp de jour” qui ne “coûte rien”.

    À l’école Amos, à Montréal, l’enseignante Marie-Betty Desrouillères questionne ses élèves, âgés de 16 à 20 ans, sur le sujet du travail des jeunes. Beaucoup sont entrés sur le marché du travail dès le début de leur adolescence.

    “Le jeune qui commence à travailler à 11 ans […], est-ce que tu penses que l’école, ça va être son plan A ou D ?” Un des élèves s’exclame : “Son plan C !”

    Parmi ceux qui l’écoutent, certains travaillent de nuit et arrivent en classe sans avoir dormi, comme Assitan, 19 ans, tressée et cernée. Elle occupe un emploi depuis déjà six ans.

    Ces jours-ci, elle finit son quart dans un dépanneur à 7 h, puis elle marche une demi-heure pour se rendre à l’école. Elle n’a pas commencé à travailler par choix ; elle l’a fait pour aider sa mère. “On est quatre enfants, elle est toute seule. Il y a des choses à acheter, mais elle n’a pas assez [d’argent].”

    Au Québec, jusqu’à l’âge de 16 ans, les employeurs doivent veiller à ce que l’école passe avant le travail. Ils ne peuvent pas demander à leurs employés de manquer l’école pour travailler et doivent s’assurer que les jeunes puissent être à leur domicile de 23 h à 6 h, sauf quelques exceptions (le gardiennage, notamment).

    Toutefois, Assitan, depuis qu’elle a commencé à travailler, n’a pas souvent senti beaucoup de compréhension de la part de ses différents patrons. “Les employeurs vont te manipuler. Ils vont te faire sentir à l’aise. Il n’y avait pas un jour où mon téléphone ne sonnait pas. Ils vont dire "on t’aime" juste pour que tu fasses plus d’heures.”

    Jemima, une autre élève de l’école Amos, travaille depuis ses 14 ans et déplore le manque de considération des gérants d’établissements de restauration rapide où elle a été employée. “Tout ce qui est fast food, les boss ne sont pas compréhensifs. Moi, quand je disais que je ne pouvais pas rentrer au travail et que je devais étudier, ils me coupaient tous mes autres quarts. Je n’avais pas de quarts la semaine suivante.”

    “On ne peut pas laisser aux enfants la responsabilité de leur propre bien-être”
    Selon Sarah Denenne, une avocate spécialisée en droits des enfants, il est temps que le Québec revoie sa copie dans le domaine. “Il doit y avoir place à une réforme. Là, en ce moment, l’état du droit actuel, c’est qu’on doit déléguer la responsabilité de la protection au bon jugement de l’employeur et de l’enfant lui-même. [...] Dans la loi, il est écrit qu’il ne doit pas avoir un travail disproportionné qui nuise à son développement ; c’est très vague. Et ça, c’est une chose à laquelle il faut s’attaquer.”

    Le Québec est lié à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Canada en 1991. Celle-ci stipule qu’il faut fixer un âge minimum pour travailler https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child. Selon Sarah Dennene, le Québec est en retard sur cette question.
    « On est dans un système pensé pour l’adulte et l’enfant a des besoins spécifiques : il faut protéger le développement spécifique de l’enfant. Qu’est-ce qui va être dans son intérêt ? Dans le contexte actuel, est-ce que l’impératif économique ne va pas prendre le dessus sur la protection de l’enfant ? […] On ne peut pas laisser aux enfants la responsabilité de leur propre bien être. […] Ils ne peuvent pas tenir tête à leurs employeurs. Plus on est jeune, plus c’est difficile. »
    Une citation de Sarah Denenne, avocate spécialisée en droits des enfants

    D’après l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/enquete-quebecoise-sur-la-sante-des-jeunes-du-secondaire-2016-201 , parmi les élèves qui occupent un emploi durant l’année scolaire, ceux qui travaillent de 11 à 15 heures par semaine ou 16 heures et plus étaient proportionnellement plus nombreux à présenter un niveau élevé de détresse psychologique que ceux qui consacraient moins de 11 heures par semaine à leur emploi (34 % et 37 % contre 29 %).

    Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a décliné nos demandes d’entrevue. Dans un courriel, les communications du ministère soutiennent que les lois du travail au Québec encadrent déjà le travail des adolescents.

    #enfants #travail #exploitation #enfance #inégalités #Quebec #droits_des_enfants #préadolescents #préadolescentes #statistiques

  • Espaces d’enfances
    https://laviedesidees.fr/Riviere-Leurs-enfants-dans-la-ville.html

    À propos de : Clément Rivière, Leurs enfants dans la #ville : Enquête auprès de parents à Paris et à Milan, Presses universitaires de Lyon. Qu’est-ce qu’un “bon parent” dans la ville ? Entre menace perçue et prise d’autonomie, l’enquête menée par Clément Rivière montre les désirs et les injonctions contradictoires auxquelles font face les parents dans l’encadrement de leurs enfants.

    #International #éducation #enfance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220512_enfantsville-1.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220512_enfantsville-1.pdf

  • The LEGO Group and Epic Games Team Up to Build a Place for Kids to Play in the Metaverse - Epic Games
    https://www.epicgames.com/site/en-US/news/the-lego-group-and-epic-games-team-up-to-build-a-place-for-kids-to-play-i

    The LEGO Group and Epic Games today announced they are entering a long-term partnership to shape the future of the metaverse to make it safe and fun for children and families. The two companies will team up to build an immersive, creatively inspiring and engaging digital experience for kids of all ages to enjoy together.

    The family-friendly digital experience will give kids access to tools that will empower them to become confident creators and deliver amazing play opportunities in a safe and positive space.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #jouet #business #lego_group #epic_games #metavers #métavers #metaverse #enfant #enfance #adulte #niels_b_christiansen #tim_sweeney #superawesome #digital_child_safety_policy #unicef #vie_privée

  • Contre les violences éducatives ordinaires, elle dessine des adultes à la place des enfants | Le Huffington Post LIFE
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/contre-les-violences-educatives-ordinaires-elle-dessine-des-adultes-a

    Fanny a commencé à comparer des situations courantes dans lesquelles se trouvaient les enfants, en les transposant dans une même scène, mais cette fois-ci entre adultes. C’est à ce moment-là, que l’artiste s’est rendu compte, “de l’absurdité de nos attentes vis-à-vis des enfants”.

    “On n’impose pas à un adulte qui pleure de gérer ça seul, dans une pièce, sous prétexte que si on le console à chaque fois qu’il est mal, il va s’y habituer”, explique-t-elle, “on n’oblige pas un adulte, à prêter quelque chose qui lui appartient à un parfait inconnu, dans le but de lui apprendre à partager.”

    #éducation #violences #parentalité #enfance #émancipation

  • Liévin : le pensionnat de la perversion Mediacités - Jacques Trentesaux

    Il y a d’abord la figure impressionnante du Père Revet, un géant drapé dans sa soutane brune dotée d’un sinistre ceinturon qui servait à punir les enfants désobéissants. Le Père les frappait torses nus, du côté de la boucle de fer, puis les enfermait pendant une semaine dans les douches, en slip, avec un broc d’eau et du pain. Le Père Revet – que beaucoup d’enfants appelaient en cachette « Crevet » – a fondé en 1960 le Village d’enfants de Riaumont, à Liévin, pour accueillir des jeunes de 6 à 18 ans en déshérence. Les orphelins y côtoyaient des cas sociaux, des débiles légers, des réfugiés du sud-est asiatique ou des enfants de familles ultra-catholiques désireuses de faire bénéficier leurs rejetons d’une éducation à la dure inspirée du scoutisme.

    À Riaumont, la violence est permanente. Claques, coups de poing, coups de pied… Les châtiments corporels servent à expier les fautes. Les fugueurs ont le crâne rasé et barré d’une croix rouge tracée au mercurochrome pour éviter qu’ils ne récidivent. Tous les temps libres sont occupés à construire le village, à monter des murs, à dessoucher des arbres. Été comme hiver, on porte la culotte de cuir et les godillots. La règle, c’est la loi du plus fort. La violence est banalisée entre enfants mais aussi avec les « éducateurs ». Et puisqu’il n’y a plus de limites, le pire arrive. En 2001, un enfant se suicide par pendaison dans le village. Et les plaintes pour agressions sexuelles ou viols finissent par surgir.

    Un lieu figé, en dehors du temps
    De 1960 à 2019, le Village d’enfants de Riaumont a perduré envers et contre toutes les alertes. Il a fallu attendre 1982 pour qu’il perde son habilitation à recevoir des enfants placés par la DDASS ou par les juges. Mais le lieu s’est maintenu par la suite sous la forme d’une école privée hors contrat… et sans aucun contrôle avec l’assentiment - ou la lâcheté - de tous. Une sorte de conspiration du silence. C’est la force du livre d’Ixchel Delaporte Les enfants martyrs de Riaumont, qui paraît le 2 mars aux Éditions du Rouergue, que de reconstituer avec minutie la réalité de ce lieu figé, en dehors du temps, grâce au recueil patient d’une soixantaine de témoignages (lire également son interview https://www.mediacites.fr/interview/lille/2022/02/28/a-riaumont-cetait-une-violence-systemique-instauree ).



    Le livre d’Ixchel Delaporte, Les enfants martyrs de Riaumont, paraîtra le 2 mars aux Éditions du Rouergue.

    La démonstration est implacable, le résultat terrifiant. Le Village fonctionne en vase clos avec ses rites et ses codes, ses raids commandos de nuit ou ses escouades où le chef a tout pouvoir et le « cul de pat’ » (soit le dernier de la patrouille) le souffre-douleur. On y cultive la nostalgie des preux chevaliers, de la France éternelle, on y cultive la virilité et les vraies valeurs. Dans son bureau, le Père Revet collectionne armure de chevalier, souvenirs de guerre et insignes nazis. Il entretient des liaisons étroites avec les milieux d’extrême-droite. S’il se montre parfois violent avec les enfants, il sait aussi se montrer affectueux avec eux, les embrasse parfois sur la bouche et en convie certains à dormir dans sa maison…

    Broyés par les humiliations
    Ixchel Delaporte met à jour une inversion de valeurs effrayante. Sous couvert de lutter contre la déchéance de la société moderne et former des petits soldats du Christ, les encadrants - prêtres intégristes ou laïcs – détruisent les enfants. Si les profils dominants ou rebelles résistent aux lois du village, les plus faibles en sortent broyés par des humiliations constantes, une violence systémique et la perversion de certains encadrants. « La folie est ancrée au cœur de l’enfant. Le fouet bien appliqué l’en délivre », aimait à répéter l’un d’entre eux, reprenant une citation de Saint François d’Assise.

    Le Village de Riaumont était dédié à la protection de l’enfance en danger. Dans les faits, il a mis en danger de nombreux enfants. Et cela durant près de soixante ans, dans une impunité quasi-générale.

    #clergé #perversion #enfance #pédophilie #église_catholique #scouts #violences #viol #pedoviols #catholicisme #violences_sexuelles #enfants en déshérence #virilité #impunité

  • Lost in Europe | We investigate the disappearance of child migrants

    Lost in Europe is a cross-border journalism project investigating the disappearance of child migrants in Europe.

    https://lostineurope.eu

    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #disparition #France #réfugiés #disparitions #enfants #enfance

    –-

    voir aussi ce long fil de discussion sur les #enfants_disparus :
    https://seenthis.net/messages/714320

    • Perdersi in Europa senza famiglia

      Attualmente ci sono in Italia più di 20mila Minori stranieri non accompagnati (Msna): sono soprattutto ragazzi adolescenti. È uno dei numeri più alti mai registrati dal 2015. Almeno 12 al giorno scappano dai centri e scompaiono. La situazione dei minorenni migranti in Europa è una delle questioni più urgenti di oggi.

      In questo libro Ferrara e Gennaro, due giornaliste del gruppo Lost in Europe, un pool di 28 giornalisti di 14 Paesi, recuperano le storie di ragazzi e ragazze, anche molto piccoli, troppo spesso invisibili in Europa.

      Un lavoro di giornalismo investigativo e collaborativo per rispondere ad alcune cruciali domande: quali sono le rotte che utilizzano i minori stranieri non accompagnati per raggiungere l’Europa? Quali sono i pericoli che corrono? L’Unione europea è davvero in grado di accoglierli e proteggerli?

      Storia dei numeri e delle istituzioni, reportage dal Mediterraneo centrale e dai confini tra Italia e Francia, il caso della Bosnia e della Grecia, il contrabbando di minori dal Kosovo, l’inchiesta sui bambini vietnamiti trafficati, gli orfani ucraini contesi e la situazione nelle maggiori città italiane con testimonianze sul campo.

      https://altreconomia.it/prodotto/perdersi-in-europa-senza-famiglia
      #livre

  • Noirs en France

    Qu’y a-t-il de commun entre les Noirs français ? Pas grand-chose, hormis leur couleur de peau et le racisme dont ils sont victimes. Pour la première fois, le film Noirs en France donne la parole aux Français noirs de tous âges et de tous horizons, connus ou inconnus du grand public. Raconté par l’écrivain #Alain_Mabanckou, ce documentaire retrace leurs histoires faites de préjugés et de stéréotypes, mais traversées aussi d’espoir et de fierté. Ces Noirs en France construisent une histoire en constante transformation.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64268_0

    #regard #Noirs #France #clichés #injustices #préjugés #stéréotypes #minorité #enfance #blague #racisme #test_de_la_poupée #culture_pop #humiliation #harcèlement_raciste #négritude #contrôles_au_faciès #Black_Lives_Matter #corps #sport
    #film #film_documentaire #documentaire

    #Yannick_Noah sur le film #Tarzan (min. 16’29) :

    « Quand on était mômes, on avait un truc qu’on ne comprenait pas : pourquoi Tarzan, le roi de la Jungle, c’est un Blanc ? Comment ce mec arrive avec une meuf blanche, il pousse des cris et tous les animaux arrivent ? Alors que nous, tous les Blancs qu’on voit pour de vrai dans la brousse avec tous les animaux, dès qu’ils voient un animal, ils partent en courant... C’était notre blague : Tarzan le roi de la jungle. »

    ping @karine4 @cede @isskein

  • Quand les GAFA captent l’attention des enfants - Ép. 1/3 - Une économie de l’enfance
    https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-l-eco/quand-les-gafa-captent-l-attention-des-enfants


    L’exposition de plus en plus massive des jeunes enfants aux écrans constitue ainsi un véritable enjeu de santé publique majeur qu’il est aujourd’hui nécessaire d’aborder.

    Quels usages les enfants font-ils du numérique aujourd’hui ? De quelle manière les entreprises essaient-elles de cibler ce public, de capter leur attention et de monétiser cette audience ? A l’image de la volonté de développer un Instagram destiné aux enfants de la part de Facebook, comment les GAFA cherchent à renforcer l’intérêt des enfants pour leurs produits ?

    Pour répondre à l’ensemble de ces questions, nous avons le plaisir de recevoir en studio Marie Danet, psychologue clinicienne, et maîtresse de conférences à l’Université de Lille et Anne Cordier, professeure des universités en sciences de l’information à l’Université de Lorraine et chercheuse au centre de recherche sur les médiations en duplex.

    #Enfance #Anne_Cordier #Médias_sociaux #Podcast

  • Kuraufenthalte von Kindern : Wir Verschickungskinder - taz.de
    https://taz.de/Kuraufenthalte-von-Kindern/!5818643

    Pendant l’époque de la guerre froide de 1950 à 1989 entre 8 et 12 millions enfants allemands ont participé au programme des « Verschickungen », des soi-disant colonies de vacances pour les enfants ayant besoin du bon air des montagnes et du bord de la mer. Dans presque toutes ces institutions les pratiques pédagogiques ressemblaient aux camps de concentration. Il y a eu un nombre de morts inconnu. En comparaison la pédagie noire post-nazie suivait un ensemble de règles plutôt sympatiques.

    Vu d’aujourd’hui on peut qualifier ces colonies comme programme pour briser l’estime de soi et inculquer le sentiment d’impuissance à la couche des non-fortunés de l’Allemagne de l’Ouest. Cet article décrit comment on a réussi à transformer durablement les réactions et sentiments des enfants victime du système carcéral à travers des humiliations et punitions corporelles.

    14.12.2021 von Sabine Seifert - Die Erinnerung kam vor zwei Jahren bei einer Chorfreizeit zurück. Gundula Oertel saß mit den anderen im Speisesaal der Unterkunft. Eine Mitsängerin erzählte, wie sie als Kind zur Kur war und dort gezwungen wurde aufzuessen. Egal was es gab. Wenn sie das Essen erbrach, musste sie so lange vor dem Teller sitzen bleiben, bis sie auch das Erbrochene gegessen hatte. Plötzlich war alles wieder da, sagt Oertel, die langen dunklen Tische im Speisesaal, der Teller, vor dem sie als Fünfjährige stundenlang allein hocken musste, der Geruch von Milchreis, von dem ihr bis heute schlecht wird.

    Ein Flashback, der blitzartig Licht auf etwas warf, das sich als Bild tief in ihr Innerstes eingebrannt hatte. „Ich hatte lange keine Worte dafür“, sagt Oertel, nur diese Bilder, eher Details von Bildern, die durch das Gespräch mit der Mitsängerin hochgekommen waren. Weiße, auf einem breiten grau gekleideten Rücken gekreuzte Schürzenbänder. Bunte Sandförmchen, die ihr weggenommen wurden und die sie als Einziges in Farbe erinnert – alles andere ist „eisgrau“. „Wie habe ich es bloß geschafft, diese Erlebnisse so lange wegzudrücken?“, fragt sich Oertel.

    Und wie soll man über etwas reden, woran man sich gar nicht richtig erinnert, das man am liebsten schnell wieder vergisst? Wie kommt man einer Erfahrung auf die Spur, die einen geprägt hat, ohne dass man sie genau benennen könnte? Eine Erfahrung, die mit Angst und Scham einhergeht, in nicht wenigen Fällen auch mit Traumatisierung. Trauma: Verschickungskind.

    Zwischen 8 und 12 Millionen Kinder sind in der Bundesrepublik von Anfang der 1950er bis Ende der 1980er Jahre zur Kur geschickt worden. Weil sie zu blass, zu dick, zu dünn waren, weil sie Asthma hatten, Tuberkulose oder Neurodermitis. In der Regel verbrachten sie sechs Wochen, getrennt von ihrer Familie, in Kinderkurheimen und Kliniken an der Nordsee oder in den Bergen. Statt gesund, wurden sie oft krank, krank gemacht. Weil an diesen Orten ein pädagogisches Regime herrschte, das sie schikanierte, misshandelte, ihre gesundheitliche Verfassung und ihre natürliche Schwäche ausnutzte. Ein Regime, das nicht das Kind und seine physische und psychische Gesundheit in den Mittelpunkt stellte, sondern mit dessen Konstitution und den Sorgen der Eltern Geld verdiente.

    Ich habe Gundula Oertel in den letzten Monaten bei ihrem Versuch der Aufarbeitung begleitet. Fragen, die sie sich stellt, stelle ich mir auch. Ich stelle sie mir aber erst, seitdem ich auf ihren Fall und auf das Phänomen der massenhaften Kinderverschickung aufmerksam gemacht wurde. Ihre Geschichte ist bei Weitem nicht die schrecklichste, sondern exemplarisch. Ich habe viele schreckliche Geschichten von ehemals als Kinder Verschickten kennengelernt.
    Nur zwei Erinnerungen

    Auch ich war ein Verschickungskind. Anders als Gundula Oertel fühle ich mich nicht traumatisiert. Zumindest bei unserer ersten Begegnung bin ich davon überzeugt. Ich habe nur zwei Erinnerungen an meinen Heimaufenthalt auf Borkum, die liegen wie Fotografien unter Glas. Sie haben mich mein Leben lang begleitet. Ich befinde mich auf der Fähre nach Borkum, mir ist schlecht, ich kotze, ich sitze auf dem Boden unter einem Tisch. Ich bin fünfeinhalb Jahre alt.

    Ich kann mich nicht daran erinnern, dass mich meine Eltern in Köln zum Bahnhof gebracht oder dort wieder abgeholt haben. Ich kann mich nicht an den Speisesaal oder Essensgerüche auf Borkum erinnern. Ich kann mich nicht an die Namen der anderen Kinder oder an die Betreuerinnen erinnern. Ich kann mich aber erinnern, dass ich im Freien stand, die anderen Mädchen aufgereiht mir gegenüber, vor ihnen eine Nonne, die mir befahl, vor ihren Augen in einem Eimer mit kaltem Wasser mein Bettlaken auszuwaschen. Ich hatte nachts ins Bett gekackt. Die Szene habe ich gestochen scharf in Erinnerung.

    Nicht nur Bestrafung, sondern auch öffentliches Beschämen, Zurschaustellung gehören zum klassischen Instrumentarium der Schwarzen Pädagogik. Ich weiß inzwischen, dass es in den Heimen verboten war, nachts aufs Klo zu gehen. Oft waren die Schlafsäle abgeschlossen. Ich besitze vier Fotos aus unserem Familienalbum, die zeigen: Unsere Gruppe bestand aus Mädchen, es gab Betreuerinnen (vermutlich Praktikantinnen), Nonnen. Draußen Dünen, Frühjahr. Alle Mädchen tragen Jacken und die Haare kurz, reißen den Mund zum Lachen grotesk weit auf. Ich besonders. „Sabine auf Borkum 1963“ hat mein Vater notiert. Mehr habe ich nicht.

    Wie viele Verschickungskinder habe ich das Problem, dass die Eltern tot sind und nicht mehr befragt werden können. „Ich werfe es ihnen nicht vor“, sagt Gundula Oertel, „dass sie mich auf Kur geschickt haben. Aber wirklich in Ordnung war es nicht.“ Der Kinderarzt hatte unseren Müttern das Zauberwort „Reizklima“ eingeflüstert, gut für Bronchien, Haut und das Immunsystem. Die Schriftstellerin Felicitas Hoppe, mit fünf ebenfalls an die Nordsee verschickt, beschreibt ihre Ankunft in einer kleinen Erzählung, die den Titel „Fieber 17“ trägt

    „Auf der Insel lernte ich im Handumdrehen alles, was fühlen muss, wer nicht hören kann: die Ohrfeige und den Morgenappell, wie man zum Frühstück eine Tasse Salzwasser leert, wie sich ein Vorschulkind nachts durch die Betten prügelt und am Morgen danach in der Strafecke steht; dass, wer schwimmen kann, nur langsamer umkommt; dass man weder ungestraft Geschichten erfindet, noch ungestraft bei der Wahrheit bleibt: den Betrug beim Diktat von Ansichtskarten, die zu Hause den Eindruck vermitteln sollten, ich sei hier auf Urlaub und auf dem glücklichen Weg der Genesung. In Wahrheit war ich längst auf dem Weg, erwachsen zu werden, wenn ich jeden Montag von Neuem einer der Wärterinnen diktieren sollte, was sie auch ohne mein Zutun geschrieben hätte: Mir geht es gut. Und wie geht es euch?“
    Prinzip der totalen Institution

    Viele Verschickungskinder berichten, dass sie gezwungen wurden, ihren Familien Postkarten mit positiven Nachrichten zu schicken. „Wir waren eingekerkert in einem System, das von außen nicht zu sehen war“, sagt Gundula Oertel. Das Prinzip der totalen Institution, nennt es die Sozialforschung, die den Begriff für Gefängnisse und Psychiatrien erfand, der aber auch auf Heime zutrifft, wie die So­zial­wissen­schaft­le­rin Birgit Behrensen sagt: von außen auferlegte Regeln, ein Ort der Isolation, Entmündigung und Ohnmacht.

    2019 brachte das ARD-Politikmagazin „Report Mainz“ einen Bericht über Verschickungskinder und -heime, der eine Lawine in Gang setzte. Im gleichen Jahr gründete sich die bundesweite Initiative Verschickungskinder, die inzwischen zahlreiche Landes- und Heimort-Gruppen hat. Auf der Webseite der Initiative können Betroffene Zeugnis ablegen von ihren Erfahrungen, über 5.000 Menschen haben bereits einen Fragebogen ausgefüllt.

    Oertel schloss sich in diesem Frühjahr einer Gruppe von Verschickungskindern an, die wie sie in St. Peter-Ording waren. Sie tauschten sich in Videokonferenzen aus. „Je mehr Details ich erfahre, je mehr Parallelen ich ziehen kann, desto mehr formt sich ein Bild.“ Im Juni 2021 trafen sie sich in St. Peter-Ording, spazierten gemeinsam zu den einstigen Heimorten. In welchem Heim sie untergebracht war, weiß Oertel nicht. „Ich fuhr dorthin mit der Vorstellung, vielleicht findet mein Körper das Heim.“ Sie fanden es nicht, sie und ihr Körper, zu dem sie seit Kindheitstagen ein gebrochenes Verhältnis hat.

    „Ich stehe im Leben“, sagt die heute 67-Jährige, die Biologie und Germanistik studiert hat, zum BUND als Campaignerin ging und sich später als Journalistin für Ernährungs- und Umweltthemen selbssttändig machte. „Ich habe kein verpfuschtes Leben. Aber die Beschäftigung mit diesem Thema fängt an, ein Licht auf Dinge zu werfen, die ich mir nie erklären konnte.“ Stereotype Albträume, Mobbing in der Schule, Vertrauensverlust in menschlichen Beziehungen. Eine Gesprächstherapie konnte „die Dämonen bändigen“, weg sind sie nicht. „Ich würde das gerne unterscheiden“, sagt Oertel. „Was sind meine persönlichen Macken, wie sie jeder hat, und was ist konkret auf die Kinderverschickung zurückzuführen?“

    Themen, die Oertel und ich bei unseren Treffen immer wieder diskutieren: Was gehört zur individuellen Veranlagung, was sind später erworbene psychische Schwierigkeiten? Wie unterscheidet sich Erinnerung von Trauma? Warum sage ich, ich fühle mich nicht traumatisiert, sie dagegen schon?

    Es reicht ein Blick auf die Seite der Initiative Verschickungskinder, um zu sehen, dieser Eingriff in kindliche Leben hat großes Leid zugefügt. Fast alle berichten von: Esszwang, nächtlichem Toilettenverbot, haarsträubenden hygienischen Zuständen, Eingriffen in die körperliche Unversehrtheit, Kontaktverbot zur Familie, Einschüchterung, die zu Angst- und Schuldgefühlen führten: Haben mich meine Eltern verstoßen, sehe ich sie je wieder, was habe ich falsch gemacht? Eine Atmosphäre, in der „seelische Grausamkeit“ gedieh. Aber auch Fälle von Prügel, Eisduschen, Strafmaßnahmen wie nächtlichem Wegsperren in dunkle, kalte Kammern oder Dachböden, also physischem – aber auch sexuellem – Missbrauch sind bekannt.

    Viele Kinder haben geschwiegen, sind dort verstummt. Das Wort „Verstummung“ bringt bei mir etwas zum Klingen.

    Es gibt Menschen, die ihre Zeit im Kinderkurheim gut oder zumindest nicht brutal erinnern. Doch es reicht zu sehen, dass andere bis heute unter den Folgen leiden. Weit über tausend Heime hat es in der Bundesrepublik in der Hochzeit gegeben, etwa die Hälfte in privater Hand. An manchen Orten, auf Borkum zum Beispiel, waren es 30. Viel für eine kleine Insel.

    Anja Röhl nennt es eine „Kinderverschickungsindustrie“. Industrie, weil ein System dahinterstand, das ineinandergriff. Industrie, weil Millionen von Kindern betroffen waren. Und weil Menschen und Einrichtungen damit viel Geld verdient haben.

    Ich besuche Anja Röhl im Sommer in Fürstenwalde bei Berlin. Wir sitzen in ihrem Garten am Stadtrand, die Zucchini in ihrem Gemüsebeet gedeihen üppig, die eingefrorene Torte ist noch nicht ganz aufgetaut. Röhl, Jahrgang 1955, Tochter des gerade verstorbenen Publizisten Klaus Rainer Röhl und Stieftochter von Ulrike Meinhof, zweimal verschickt, hat im Frühjahr ihr erstes Buch zum Thema veröffentlicht, das Grundlagenforschung betreibt. Im Herbst wird das zweite Buch erscheinen, das Lebensgeschichten von Verschickungskindern protokolliert.
    Täglich Dutzende neue Mails von Betroffenen

    Die Sozial- und Heilpädagogin mit den langen grauen Haaren, die sie mit einem Band aus dem Gesicht fernhält, ist zur Aktivistin geworden. Sie war es auch, die die Initiative Verschickungskinder gegründet hat. Täglich treffen Dutzende neuer E-Mails von Betroffenen ein, die auf Antwort hoffen.

    Was ist Verschickung?

    „Das sind Institutionen, die sich Kindertagesstätte, Kinderheim, Kindererholungsheim, Kinderkurheim oder Kindersanatorium nannten. Allen gemeinsam ist, dass sie bis zu Sechs-Wochen-Kuren durchgeführt haben, mit Kleinkindern ab dem zweiten Lebensjahr, die allein dorthin verschickt wurden. Es war immer ein Arzt im Haus oder dem Haus angliedert. Es gab immer eine ärztliche Diagnose und sie wurde oftmals vom Gesundheitsamt verfügt.“ Die Kosten dafür trug die gesetzliche Krankenversicherung oder die Rentenversicherung, die zum Ausgleich Steuergelder bekamen. Die sogenannten Entsendestellen waren vertraglich an die Heime gebunden und verpflichtet, pro Jahr eine bestimmte Anzahl an Kindern aufzunehmen. Die Aufsicht über die Einrichtungen oblag normalerweise den Landesjugend­ämtern.

    Bei ihren Recherchen fiel Röhl jedoch auf, dass viele Kinderkurheime sehr darum bemüht waren, als „medizinisch-pflegerische Einrichtungen“ anerkannt zu werden, weil die Jugendämter dann nicht mehr zuständig für sie waren. Die lokalen Behörden schalteten sich selten ein – zumal die Kurkliniken ein wirtschaftlicher Faktor für die kleinen Nordseeinseln oder Luftkurorte darstellten. „In der Kinderheilkunde und Kinderkrankenpflege von damals muss sich etwas Unzeitgemäßes festgesetzt haben“, sagt Röhl, „abgekoppelt von der pädagogischen Entwicklung der Zeit. Etwas, das noch aus der Zeit des Nationalsozialismus und davor herrührte.“

    Auch die Nationalsozialisten praktizierten, solange es der Krieg zuließ, Kinderlandverschickung. Sie reaktivierten Erziehungsmethoden, die mit viel Gefühlskälte auf Drill und Leistung setzten und eine lange Tradition hatten. Protestantische Ethik, katholische Doppelmoral. Man denke nur an den Film von Michael Haneke „Das weiße Band“, der noch im deutschen Kaiserreich spielt.
    Niemand wurde zur Rechenschaft gezogen

    „Wir haben ganz viele Hinweise auf NS-ähnliche Nachinszenierungen“, stellt Röhl fest. „Manchen Kindern wurden am ersten Tag die Haare geschoren, woanders war es üblich, der ganzen Gruppe auf einmal die Mandeln herauszunehmen. Manchen wurde eine Nummer auf den Unterarm geschrieben, manche wurden die ganze Zeit mit einer Nummer angesprochen. Es ist gruselig.“

    Röhl will das Argument, in den 50er und 60er Jahren seien härtere Erziehungsmethoden gängig gewesen, nicht gelten lassen. „Das geht teilweise weit über schwarze Pädagogik hinaus.“ Sie sieht inhaltliche und personelle Kontinuitäten, die in die NS-Zeit zurückreichen und sich in den wenig kontrollierten und oft isolierten Kinderkurheimen eine Nische und einträgliche Existenz schufen.

    Die Ämter wurden oft erst aufmerksam, wenn jemand zu Tode kam. In acht Akten fand Röhl fünf ungeklärte Todesfälle. Sie wurden untersucht, aber niemand zur Rechenschaft gezogen. Die Diakonie Niedersachsen, die eine unabhängige Studie in Auftrag geben hat, hat in Obduktionsberichten zu Todesfällen in ihren Heimen Angaben zu einer möglichen „Erstickung durch Speisebreieinatmung“ gefunden. Die Staatsanwaltschaft, die diese Fälle untersucht hat, sah dennoch andere Gründe als todesursächlich an und schloss die Akten. So gesehen ist der Teller mit dem Milchreis, vor dem Gundula Oertel stundenlang sitzen musste, vielleicht doch nicht harmlos.

    Ich bin 1963 auf Borkum gewesen, ich vermute nach einer Hepatitis. Bis vor Kurzem wusste ich nicht, in welchem Heim. Ich beschließe, mit Gundula Oertel gemeinsam nach Borkum zu fahren, wo im November ein Kongress der Initiative Verschickungskinder stattfindet. Was erwartet sie vom Kongress? Zwei Punkte hat sie. Einen persönlichen: „Ich möchte gern wissen, wie frühkindliche Traumatisierung geschieht, welche Langzeitfolgen sie hat.“ Einen allgemeinen: „Welche Systematik steckt hinter der Kinderverschickung, und wie konnte es geschehen, dass die Würde von Kindern so eklatant verletzt wurde?“
    Ich stehe davor – und fühle nichts

    Etwa 80 ehemalige Verschickungskinder sind zum Kongress gekommen, alle mit einer individuellen Geschichte. Es gibt Lesungen, wissenschaftlichen Input, Arbeitsgruppen. Silke Ottersberg, eine der Koordinatorinnen, hilft mir anhand meiner Fotos, das Heim zu identifizieren, in das ich als kleines Mädchen verschickt wurde. Es ist das Kinderkurheim Sancta Maria, das heute eine Mutter-Kind-Klinik ist. Ich stehe davor – und fühle nichts.

    Autorin Anja Röhl auf Borkum Foto: Andreas Behr/dpa

    Ich bin erstaunt, dass die Klinik unmittelbar an ein Wohngebiet angrenzt. Ich hatte mir die Lage isolierter vorgestellt. In der Borkumer Kulturinsel, wo der Kongress auf Einladung des Bürgermeisters stattfinden kann, gibt es eine kleine Ausstellung im Foyer, die Informationen zu den einzelnen Heimen zusammengetragen hat. Zu Sancta Maria hat jemand ein Aktenzeichen notiert. 1953 sind dort zwei Mädchen verstorben.

    Aber wo fängt man mit der Suche an, wenn einem beim Kongress in Bezug auf den eigenen Aufenthaltsort keiner weiterhelfen kann? Gundula Oertel, von Berlin aus nach St. Peter-Ording verschickt, hat bei der Berliner AOK nachgefragt – keine Antwort. Ich hake nach – keine Antwort. Könnten Akten zur Kinderverschickung im Landesarchiv Berlin gelandet sein? Oertel hat einen Platz im Lesesaal beantragt. Sechs Wochen Wartezeit derzeit, nur zehn Akten auf einmal. Vieles ist noch nicht digitalisiert. Sie beginnt mit den Jahren ab 1945.

    Oertel stößt auf ein Schreiben von 1949 an alle Berliner Schulen, in dem darum gebeten wird, „erholungsbedürftige Kinder“ zu entsenden. Sie findet die Kostenaufstellung für ein vom Hilfswerk Berlin betriebenes Heim in St. Peter-Ording, 1949. Sie stellt fest, dass zigtausende Kinder aus Westberlin zur Erholung ausgeflogen worden sind. „Alles lose Fäden“, sagt sie. Oertel hat erneut Archiveinsicht beantragt, der Archivleiter eine lange Fundliste geschickt. Mut hat man ihr dort dennoch nicht gemacht.

    Anders als Gundula Oertel weiß ich, in welchem Heim ich war. Geleitet wird es noch immer von den Franziskanerinnen vom Heiligen Märtyrer Georg zu Thuine im Emsland, Niedersachsen. Schwester Maria Cordis Reiker ist Generaloberin und telefonisch zu erreichen. Sie wirkt ernsthaft bekümmert und mauert doch. Der Orden habe eine Dokumentation bei einer unabhängigen Historikerin in Auftrag gegeben, nachdem sich einzelne Verschickungskinder gemeldet hätten. Sie soll Anfang 2022 erscheinen, mehr will sie vorab nicht sagen.

    Ob sie Kenntnis von den 1953 in Sancta Maria gestorbenen Mädchen hat?, frage ich mich und beschließe, der Sache selbst nachzugehen. Bei der Suche im Archivinformationssystem stoße ich auf kurze Inhaltsangaben der Archivare: „Personalsachen; Bericht und Zeitungsausschnitt zum Tod der 12-jährigen Margret aus Ochtrup und der 14-jährigen Carola aus Dortmund beim Baden (1953); Druckschrift: Flyer mit Fotos des Heimes und des Heimlebens; Grundriss; Postkarte; Beschwerdebrief einer Mutter über Gewalt an ihren Söhnen 1970; darauf basierend ein Zeitungsausschnitt zu einer gewalttätigen und die Post zensierenden Ordensschwester im Heim 1970.“

    Allein diese Notizen belegen, dass zwischen 1953 und 1970 im Kinderkurheim Sancta Maria Vernachlässigung und Repression dazu gehörten. Zumal es Berichte aus anderen Heimen darüber gibt, dass Kinder, die nicht schwimmen konnten, zum Baden im Meer gezwungen wurden.

    Ab Anfang der 80er Jahre änderte sich die Gesetzgebung, Heime mussten zumachen, weil Diagnosen nicht mehr so leichtfertig erteilt wurden. Ihre Leitungen schrieben Bettelbriefe an Kommunen, Träger, Ämter, ihnen bitte Kinder zu überweisen, sagt Röhl. Die verbliebenen Heime haben sich in Mutter-Kind-Kurkliniken verwandelt. In der Inselbahn von Borkum-Hafen nach Borkum-Ort sitzt uns eine Mutter mit ihrer Tochter gegenüber. Das Mädchen ist fröhlich, ihr Koffer eine Sensation: ein Londoner Bus, auf dem sie wie auf einem Bobbycar fahren kann. Ab dem Moment, als die Mütter mit ihren Kindern zur Kur fuhren, änderte sich die Atmosphäre in den Kurheimen. Plötzlich waren da Angehörige, die aufpassten, Ärger machen konnten.

    Bei dem Kongress auf Borkum sehe ich Tränen fließen. Ich lerne Menschen kennen, die eine Traumatherapie machen, aber auch andere. Jörn, der manisch-depressiv ist und sein Leben lang falsch therapiert worden ist. Friedhelm, der ein Bild mitbringt, das er vor Kurzem von seinem Jahrzehnte zurückliegenden Aufenthalt in Sancta Maria gemalt hat: schwarze gesichtslose Gestalten, der Nonnenhabit, säumen den Weg zum Strand, den wir Kinder in Zweierreihen marschieren mussten. Regina, die weggesperrt wurde und der man zu Hause nicht geglaubt hat. Stefan, den seine Eltern nicht wiedererkannten. Silke, die mit dem Gehstock der „Tante“ verprügelt wurde.

    Gundula Oertel reichte es irgendwann nicht mehr, ihrer persönlichen Geschichte hinterher zu recherchieren, auch wenn sie damit noch lange nicht abgeschlossen hat. Sie engagiert sich jetzt in der Berliner Aktivengruppe der Initiative Verschickungskinder, wo es um Strukturen, Sichtbarkeit, die politische Ebene geht. Im Zug sagt sie: „Alle sind wir von der Verschickung betroffen, aber unterschiedlich intensiv. Doch jetzt verschiedene Betroffenheiten gegeneinander aufzurechnen, führt nur dazu, die schwerwiegenden Fälle wie Einzelfälle erscheinen zu lassen. Was uns alle eint, ist doch, dass wir dem Risiko ausgesetzt waren.“

    Marie Luise Schreiter, Psychologin und Neurowissenschaftlerin an der Uni Tübingen, beim Kongress live zugeschaltet, unterscheidet zwischen dem plötzlichen „Schocktrauma“ und dem „Entwicklungstrauma“, das sich über einen längeren Zeitraum in der Kindheit bildet. Bei Kindern sei das Gehirn noch sehr formbar, und traumatische Erlebnisse könnten sowohl die Entwicklung kognitiver als auch die emotionaler Verarbeitungsprozesse im Gehirn beeinträchtigen. Normalerweise stehen diese Prozesse in sensibler Balance, aber wenn das junge Gehirn in emo­tio­na­len Stress gerät, werden Botenstoffe ausgeschüttet, die zu langfristigen Veränderungen führen können. Zu Angstzuständen, Blockaden, Konzentrationsproblemen oder Depressionen. Jeder kennt es: Kein klares Denken ist mehr möglich, die Emo­tio­nen bestimmen das Verhalten, oder es herrscht Schreckensstarre. Werden die zugrunde liegenden traumatischen Erlebnisse später getriggert, kann dies das Gehirn in den gleichen physiologischen Zustand versetzen wie damals. Das Gehirn vermag dies nicht zu kontrollieren. Es muss lernen zu differenzieren.

    In einer speziellen Therapie können Menschen lernen, die physiologischen Signale unter Kontrolle zu bringen. Die herkömmlichen Therapieformen seien dafür allerdings teils unzureichend oder ihre Konzepte veraltet, sagt die Tübinger Neurowissenschaftlerin eine Woche später am Telefon. Schreiters Abteilung wird den Fragebogen der Initiative auswerten, den das Berliner Nexus Institut in Zusammenarbeit mit Anja Röhl konzipiert hat. Von den 5.000 Mitmachenden haben sich 2.500 zu weiteren Untersuchungen bereit erklärt.

    Schreiter begrüßt, dass der Koali­tions­vertrag der neuen Regierung auch Bürgerforschung gezielt zu fördern verspricht. Bei der Bürgerforschung – auch Citizen Science genannt – nehmen Betroffene die Forschung selbst in die Hand, indem sie, unterstützt von wissenschaftlichen Einrichtungen, selber Daten sammeln und ihre eigene Expertise einbringen. Dies war auch eine wesentliche Forderung der Initiative, verschiedene Institute haben bereits mit Forschungsvorhaben angedockt, eine Studie zu Medikamentenmissbrauch ist in Arbeit.

    Ich frage Marie Luise Schreiter: Haben wir nicht alle unser Trauma? Wird der Begriff zu verschwenderisch benutzt?

    „Als Faustregel gilt“, sagt sie, „wenn Leidensdruck da ist, der durch hochemotionale Erinnerungen entstanden ist, kann man von Traumatisierung sprechen. Diese können, müssen aber nicht in der Kindheit oder durch ein einziges Erlebnis ausgelöst worden sein.“

    „Natürlich ist es so“, sagt Anja Röhl, „dass wir alle mit bestimmten Traumamischungen leben lernen müssen. Die Kinderverschickung ist dabei manchmal eine ungute Grundierung im Leben, weil sie schon sehr früh erfolgt ist.“

    Entscheidend ist, sagt eine befreundete Psychologin, dass sich Erlebnisse zu einer traumatischen Erfahrung verdichten, wenn sie nicht mitgeteilt werden können, wenn man damit allein bleibt. Weil Eltern ihren Kindern nicht glaubten oder Kinder sich ihren Eltern nicht anvertrauten.

    Ich bin mir sicher, dass ich mit meinen Eltern nicht über das eingekackte Bettlaken gesprochen habe. Nicht über die Scham, öffentlich vorgeführt worden zu sein. Fällt es mir deswegen schwer, für mich einzutreten, vor anderen zu sprechen?

    „Meine Erinnerung ist körperlos“, sagt Gundula Oertel. „Ich habe nur den Gefühlsgehalt der Bilder, an die ich mich erinnere, im Kopf. Ich war dis­tan­ziert, vielleicht sogar sediert.“ Anders als Erinnerungen haben Traumata kein Narrativ. Sie ändern, sie verformen sich nicht.
    Bleischwer irgendwo am Grund unserer Seele

    Sie bleiben bleischwer irgendwo am Grund unserer Seele liegen. „Es ist ein schwarzes Loch“, sagt ein Kongressteilnehmer. „Das verunsichert, weil man nicht weiß: Welche Programmierung habe ich damals bekommen, die ich nicht kenne?“

    Der Kongress beschließt eine Resolution, die auf die Webseite der Initiative wandert. Gundula Oertel versucht, eine Formulierung einzubringen, die mehr auf das Politische, die Gemeinsamkeiten aller Verschickungskinder hinweist. „Spätestens, sobald Entschädigung gefordert wird, erweist sich die Verengung auf individuelle Schicksale als schwieriges Terrain.“

    In Berlin verabredet sie sich mit dem 72-jährigen Historiker Karl Pecha­tscheck und anderen ihrer Ortsgruppe zum Videogespräch. Pechatscheck hat ein internes Papier verfasst, Oertel hat es aufgegriffen und weitergeschrieben. Dem Historiker liegt daran, die Kinderrechte allgemein in den Fokus zu stellen, nach vorne und nicht zurück zu blicken. Oertel hingegen will den eigentlichen Skandal aufarbeiten, der hinter dem System Kinderlandverschickung stand.

    Auf Landesebene hat sich etwas getan. In Nordrhein-Westfalen, Baden-Württemberg und Schleswig-Holstein hat es Anhörungen im Landtag gegeben. Baden-Württemberg hat einen runden Tisch eingerichtet, Nordrhein-Westfalen hat am 30. November einen solchen beschlossen.
    In zweieinhalb Jahren nur ein Gespräch

    Auf Bundesebene geht es langsamer. Dort fand zwischen der Initiative und den zuständigen Ministerien in zweieinhalb Jahren nur ein Gespräch statt. Die angekündigte Fortsetzung des „Fachaustauschs“ sei „bislang nicht möglich gewesen“, schreibt ein Sprecher des Bundesfamilienministeriums auf Anfrage der taz, „da sich die Bundesregierung im Sommer intensiv den gesundheitlichen Auswirkungen auf Kinder und Jugendliche durch Corona gewidmet hat und derzeit die Regierungsneubildung ansteht“. Immerhin wollte der SPD-Bundesparteitag am vergangenen Wochenende über einen Antrag zur Aufarbeitung der Kinderverschickung abstimmen.

    Die Initiative hat einen Forschungsverein gegründet, Vorsitzende ist Anja Röhl. „Wir streben kollektive Wiedergutmachung an“, sagt sie, „in Form von Beratungsstellen und Unterstützungsangeboten bei der Heimort-Recherche und Bürgerforschung. Wir brauchen runde Tische, individuelle Entschädigungen sind nicht unser vordringlichstes Thema. Wer will 12 Millionen entschädigen? Wir wollen einen Skandal aufklären!“

    Auch Gundula Oertel erwartet kein Geld, sondern wünscht sich tatkräftige Unterstützung auf allen Ebenen. „Menschen haben keinen Wert, sie haben Würde“, sagt sie, ein Zitat von Immanuel Kant.

    Und Kinder haben Rechte. Auch diejenigen, die mal Kinder waren. Und das Kind, das ich mal war, sagt mir, dass ich vielleicht mit einer anderen Trauma­mischung zu tun habe, als ich bisher dachte.

    #Allemagen #enfance #nazis #pédagogie #colonie_de_vacances

  • Face à la pénurie de main-d’œuvre, ce restaurant McDonald’s est obligé d’embaucher des ados Par Nicolas HASSON-FAURÉ
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2021-09-02/face-a-la-penurie-de-main-doeuvre-ce-restaurant-mcdonalds-est-oblige-de

    Un restaurant McDonald’s du nord-ouest des États-Unis embauche des adolescents pas encore majeurs, âgés de plus de 14 ans, depuis une quinzaine de jours. C’est la seule solution trouvée par les gérants pour faire face à une pénurie de main-d’œuvre : les emplois vacants ne trouvaient pas preneurs parmi les adultes de la région.

    « Nous embauchons désormais dès l’âge de 14 ou 15 ans. »
    Ce message s’affiche sur une banderole accrochée à côté d’un restaurant de la chaîne McDonald’s de la ville de Medford, dans le nord-ouest des États-Unis, depuis une quinzaine de jours. Les gérants de l’établissement situé au cœur d’une zone commerciale de la ville, juste à côté d’un immense parking, ont dû se résoudre à embaucher des adolescents non-majeurs pour faire face à une pénurie de main-d’œuvre liée à la pandémie de Covid-19 : les postes vacants proposés n’ont pas trouvé preneurs parmi les adultes de la région, rapporte le média américain Business Insider , mardi 31 août 2021.


    D’autres restaurants embauchent de jeunes salariés 
Nous avons toujours eu des problèmes de personnel, explique Heather Coleman, la géante. Mais à ce point-là, c’est du jamais-vu. » Pour tenter d’attirer de nouveaux salariés, elle a augmenté la rémunération de ses employés ces dernières semaines, passant le salaire minimum horaire à 15 dollars (12,60 €) de l’heure, plus que le minimum légal dans l’État de l’Oregon où se trouve Medford.


    Mais rien n’y a fait. Alors, Heather Coleman a proposé d’embaucher des ados. Et cela a fonctionné : en deux semaines, elle assure avoir reçu les CV de 25 jeunes. La gérante est plutôt contente. Les adolescents « ont la volonté et l’éthique du travail, ils sont à l’aise avec la technologie et s’adaptent très rapidement », assure-t-elle.


    Elle n’est pas la première cheffe d’entreprise à avoir eu cette idée, aux États-Unis. Au début du mois de juillet, un établissement de la chaîne concurrente Burger King situé à Elyria, dans le nord du pays, avait fait passer un message similaire, indiquait alors la chaîne de télévision WOIO. « Parents ! Avez-vous des enfants de 14 ou 15 ans ? Ont-ils besoin d’un job ? Nous les embauchons ! » , lisait-on sur une affiche placardée sur une vitre du restaurant.
Plusieurs éléments expliquent la pénurie de main-d’œuvre qui touche les États-Unis et force ces entreprises à recruter des jeunes pas encore majeurs. Certains salariés, employés dans des secteurs durement touchés par la crise du coronavirus, ont changé de job : ils se sont dirigés vers des domaines jugés plus porteurs comme la livraison à domicile, indique le magazine américain Time .

    Les salaries augmentent
.
    Certains salariés ne sont pas retournés au travail par peur de contracter le coronavirus, d’autres encore souffrent d’un syndrome d’épuisement professionnel, après des mois difficiles marqués par la crise du sanitaire. Les difficultés de nombreux parents à faire garder leurs enfants en raison des fermetures d’école ont beaucoup joué, aussi, souligne l’Agence France-Presse (AFP).

    Pour tenter de recruter, beaucoup d’employeurs ont augmenté les salaires, comme l’a fait, encore une fois, le McDonald’s de Medford. Parfois, cela n’a pas suffi, et certains restaurants ont dû limiter leurs horaires d’ouverture faute de personnel.

Aux États-Unis, les enfants peuvent occuper des emplois dès l’âge de 14 ans, sauf possibles exceptions dans le secteur agricole, selon le département du Travail américain. C’est la règle fédérale, qui s’impose partout dans le pays.

    Chaque État dispose également d’une législation spécifique qui encadre les salaires et le temps de travail de ces jeunes salariés.

    #enfants #enfance #esclavage #travail #capitalisme #économie #conditions_de_travail #en_vedette #mcdonald's #macdo #jobs #malbouffe #usa

  • Les gosses à l’école, bientôt en openspace Sophie Gaitzsch (Heidi.news)

    Et si on abattait les murs des classes ? - La réinvention de l’école (2/5)

    Au Danemark, dans deux établissements des environs de Copenhague, de grands espaces partagés ont remplacé les salles de classe. De quoi encourager une autre façon de travailler et favoriser l’indépendance et la créativité des élèves

    Au gymnase d’Ørestad, ovni architectural construit en 2007, les élèves de 16 à 19 ans passent la moitié de leur temps de cours dans des classes traditionnelles. A la différence près qu’elles sont vitrées, offrant à tous la vue de ce qu’il se passe à l’intérieur. L’autre moitié a lieu dans des espaces communs : plateformes douillettes tapissées de moquette, multiples tables dans les escaliers et les couloirs ou encore coins plus intimistes aux lampes colorées.

    Son fringant directeur, Mads Skrubbeltrang, nous embarque d’un pas alerte pour une visite guidée. Il explique que, dans les classes, les enseignants donnent leurs cours de manière assez classique mais qu’à l’extérieur, c’est-à-dire dans le grand open space, le fait de se trouver dans un environnement qui ne se prête pas à une transmission magistrale les oblige à changer d’approche. « C’est un des objectifs de cet aménagement : les inspirer, les pousser à remettre en question leur manière d’enseigner et à penser différemment. Le résultat, c’est que dans l’espace ouvert, le travail individuel ou en petit groupe est privilégié. Les élèves cultivent davantage leurs propres idées, sont encouragés à se montrer plus créatifs et indépendants. »

    La suite payante : https://www.letemps.ch/societe/on-abattait-murs-classes
    #prison éducative #open_space #éducation #école #enfants #travail #enseignement #enfance #education

  • « Le système de la gymnastique de haut niveau a dressé, tordu, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/03/le-systeme-de-la-gymnastique-de-haut-niveau-a-dresse-tordu-exploite-viole-me

    La sociologue Caroline Ibos revient sur le retrait de l’athlète américaine Simone Biles des JO de Tokyo et propose, dans une tribune au « Monde », une analyse sociopolitique de la gymnastique comme système d’exploitation du corps des filles.

    Reine annoncée des Jeux olympiques de Tokyo, la gymnaste états-unienne Simone Biles a abandonné mardi 27 juillet le concours par équipe au milieu de la compétition ; elle avait échoué à réaliser une figure particulièrement difficile au saut de cheval. Le retrait de celle qui domine aujourd’hui son sport plus que toute autre sur terre, a semé la stupeur. Mais ce qui a le plus embarrassé le monde du sport est l’explication qu’elle en a donnée : « Dès que je mets le pied sur le tapis, il n’y a plus que moi et ma tête… Faire face aux démons dans ma tête. Je veux me concentrer sur mon bien-être, il n’y a pas que la gym dans la vie ».

    Depuis, les commentaires honorent ou déboulonnent l’icône : ils saluent le courage de la « plus grande championne de tous les temps » à briser les tabous, ou la dépouillent de ce blason de GOAT (« Greatest of All Times », « meilleure de tous les temps ») et moquent la petite chèvre brodée sur ses maillots. Et les réseaux sociaux déversent sur elle brouettes de fleurs et torrents de boue.

    Des vies contrôlées

    Pourtant, comprendre ce coup de théâtre à partir de la seule personnalité de Simone Biles, à partir de sa supposée surhumanité ou de ses possibles failles, masque ce qu’il exprime et que Simone Biles ne cesse de dénoncer depuis des années : la violence du système de la gymnastique féminine de haut niveau. Une violence dont l’enjeu est d’incarner la gloire nationale dans des corps et des vies contrôlées depuis l’enfance.

    Façonner le corps des filles est l’art d’un sport hanté par Pygmalion. Avant d’être étatsunienne, la gymnastique artistique fut soviétique et c’est dans les régimes communistes qu’a surgi le modèle de l’entraîneur surpuissant, héros du travail et créateur de championnes adolescentes.

    Rappelons-nous [la Russe] Elena Mukhina [1960-2006], championne du monde en 1978. Orpheline, entraînée depuis l’âge de huit ans par l’ancien champion de barre fixe Viktor Klimenko, elle se brise à vingt ans les vertèbres cervicales, quelques jours avant les Jeux de Moscou (1980), et reste entièrement paralysée. Malgré une jambe cassée, Klimenko la forçait à s’entraîner pour être la GOAT de son époque, la première à réaliser une folie de double salto et demi réceptionné sur la nuque.

    Dans ce système d’appropriation des corps, le modelage est redoublé par l’exploitation sexuelle, l’éclat de l’innocence rehaussée par la souillure cachée. Olga Korbut, surnommée le « moineau de Minsk » et gloire soviétique des Jeux olympiques de Munich (1972), accusa à la fin du vingtième siècle son ancien entraîneur, Renald Knysh, de l’avoir violée de multiples fois alors qu’elle avait quinze ans, réduite à l’esclavage sexuel et menacée d’exclusion de l’équipe nationale si elle parlait. En 2017, elle vendait aux enchères ses médailles olympiques, geste qui, dit-elle, lui « sauvait la vie ».

    Un régiment d’enfants jetables

    Ces deux exemples ne sont pas les cas extrêmes d’un monde « totalitaire » révolu : des années 1970 à aujourd’hui, des Pays-Bas à la Grande-Bretagne et de la Russie aux Etats-Unis, le système de la gymnastique de haut niveau a dressé, tordu, insulté, humilié, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes.
    Simone Biles le sait intimement puisqu’elle fait partie des deux cent soixante-cinq survivantes, mineures abusées sexuellement par Larry Nassar, médecin pédophile de l’équipe nationale étatsunienne. Elle le sait tragiquement puisque John Geddert, l’entraîneur de son ancienne coéquipière Jordyn Wieber, championne olympique aux Jeux de Londres (2012), s’est suicidé il y a quelques mois : il était poursuivi pour de multiples agressions physiques, verbales et sexuelles sur une trentaine de mineures dans son club de Twistars, l’un des plus prestigieux des Etats-Unis.

    Dans le système de la gymnastique, le rapport entre corps et performances est brouillé. Il ne s’agit pas seulement d’ajuster le corps à la performance visée : celle-ci est normée à partir d’un idéal du corps gymnaste.

    En Union soviétique, les corps épurés des adolescentes étaient laxes, plats, légers et longilignes – tout ce que la puberté met en péril – et produisaient une gymnastique de l’apesanteur, fondée sur l’élan, la souplesse, la technique et la perfection chorégraphique. Et si la gymnastique olympique soviétique embarqua un régiment d’enfants jetables dès les premières règles, c’était au service d’une armée blanche : de l’Ukraine au Tadjikistan, les gymnastes, presque toutes slaves, ont aussi incarné la russification de la nation.

    Trophées de la guerre froide

    Dès les premières secousses de la fin de l’empire, les entraîneurs russes et roumains migrent aux Etats-Unis et y fondent les grands gymnases à l’origine de l’actuel business d’un sport spectacle : leur art du modelage des corps enfantins leur a permis de renouveler une gymnastique épousant les valeurs américaines. Des corps musclés, « conditionnés », resplendissants, souriants produisent une gymnastique explosive, fondée sur la détente, le rebond et l’acrobatie.

    Si la gymnastique olympique soviétique embarqua un régiment d’enfants jetables dès les premières règles, c’était au service d’une armée blanche : de l’Ukraine au Tadjikistan, les gymnastes, presque toutes slaves, ont aussi incarné la russification de la nation
    Simone Biles le sait, elle qui a passé tant de camps d’entraînement au ranch du couple Karolyi : les pygmalions de [la Roumaine] Nadia Comaneci, quintuple médaillée à l’âge de quatorze ans aux Jeux de Montréal (1976), ont dirigé d’une main de fer la gymnastique nationale étatsunienne de 1981 à 2016.

    Trophées de la guerre froide, les Karolyi ont généré cette gymnastique nationale étatsunienne qui règne aujourd’hui sur le monde : d’abord Belà, « affectueusement » surnommé l’ « ogre des Carpates », puis Marta, coach nationale lors des jeux de Rio (2016) où Simone Biles remporta cinq médailles. Tant de gymnastes passées entre les mains des Karolyi ont dénoncé leurs maltraitances, coups, insultes, humiliations, abus psychologiques à l’origine, selon elles, de détresse, addictions, désordres alimentaires, dépressions.
    D’autres, comme Nadia Comaneci, ont pesé de tout leur poids médiatique pour justifier des violences supposées nécessaires pour gagner des médailles. Ces médailles olympiques, signes de la puissance nationale que les corps des athlètes incarnent. En 1976, le corps de Nadia Comaneci révélait au monde à la fois la gymnastique et l’existence d’une Roumanie contestant la tutelle de Moscou : sa photographie posant en costume national avec le couple Ceaucescu, ses cinq médailles olympiques autour du coup, fit le tour du monde. Quelques années après, fuyant son pays, elle affirmait avoir été violée et battue par le fils du dictateur [Ceaucescu].

    Enorme capital symbolique

    Quarante ans plus tard, en 2016, Simone Biles est reçue à la Maison-Blanche par le couple Obama : à dix-neuf ans, quelques mois avant l’élection de Donald Trump, la gymnaste africaine américaine incarne le « smart power » d’une super puissance encore charismatique.

    Athlète engagée, Simone Biles ne s’est pas seulement battue sur les tapis des gymnases. Elle a dû affronter le racisme structurel d’une gymnastique blanche, comme le jour où une concurrente italienne déclara que, dorénavant, pour gagner des médailles, il suffisait de se peindre le corps (propos que la fédération italienne n’a jamais condamnés). Elle a dû se justifier de prendre des traitements pour pallier un trouble de déficit de l’attention, secret médical révélé au monde par des hackers russes.

    Elle a porté plainte contre Larry Nassar et a mobilisé son énorme capital symbolique pour interpeller à ce sujet la fédération étatsunienne de gymnastique. Depuis quelques semaines, sur les réseaux sociaux, elle se focalise sur la santé mentale des athlètes, revendiquant se soucier d’elle-même et consulter un psychologue.
    Lors de la finale par équipe, au moment d’offrir un titre olympique à sa patrie, des démons ont envahi la tête de Simone Biles : certains d’entre eux ressemblaient peut-être à Viktor Klimenko, Renald Knysh, Larry Nassar, John Geddert, Bela et Marta Karolyi, Nicu Ceaucescu ainsi qu’à tous ces gens sans visage qui font des jeunes gymnastes la chair de la gloire nationale.

  • Les entreprises du secteur éducatif se retrouvent dans le viseur de Pékin Julie Zaugg, Hongkong

    Le gouvernement chinois a annoncé une série de mesures chocs pour reprendre la main sur une industrie de l’éducation caractérisée par les abus, et qui pèse 100 milliards de dollars. Les actions des firmes de tutorat ont aussitôt dévissé à la bourse

    Il s’agit d’un coup de poignard dans le dos. Vendredi dernier, l’industrie chinoise du tutorat privé apprenait l’existence d’une trentaine de mesures destinée à la mettre à terre par l’entremise d’une directive gouvernementale qui avait fuité. A l’avenir, ces firmes, qui proposent des cours de soutien et de préparation aux examens (en personne ou en ligne) aux écoliers chinois, n’auront plus le droit de réaliser de profits, de lever des fonds, de se coter en bourse ou d’accepter des investissements étrangers. Elles ne pourront plus non plus enseigner des branches scolaires durant les vacances et le week-end.


    Logo de TAL à la bourse de New York. L’industrie du tutorat pèse plus de 100 milliards de dollars. — © Richard Drew / keystone-sda.ch
    « L’objectif est de décapitaliser entièrement cette industrie, estime Zhang Wei, une professeure au sein du département de l’instruction et du programme d’études de l’Université normale de l’est de la Chine. Le gouvernement juge que l’éducation ne doit pas être une marchandise. » Ce printemps, il avait déjà interdit à ces entreprises de donner des cours après 21h et d’enrôler des enfants âgés de moins de 6 ans.

    La suite payante, mais est nécessaire ? : https://www.letemps.ch/economie/entreprises-secteur-educatif-se-retrouvent-viseur-pekin

    #éducation #école  #inégalités #enfants #université #enseignement #enfance

  • Tribune collective « Pour un véritable code de l’enfance »

    Présenté le 16 juin dernier au Conseil des ministres, le projet de loi sur la protection de l’enfance est en cours d’examen à l’Assemblée nationale.

    Les principaux points de ce texte auraient pour finalité « de mieux protéger les enfants contre les violences » et de « mieux piloter la politique de prévention et de protection de l’enfance », avec la priorité du placement dans la famille de l’enfant, la normalisation de l’évaluation des situations de danger sur l’ensemble du territoire, ou encore une infime amélioration des conditions de travail et de rémunération des familles d’accueil… Néanmoins, ce texte est aussi celui qui, sous certaines conditions, autorise les placements d’enfants à l’hôtel, qui sont unanimement décriés, en faisant mine de poser une interdiction de principe. Il prévoit enfin des mesures particulièrement inquiétantes concernant les mineur-e-s isolé-e-s étrangers-ère-s.
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/16/tribune-collective-pour-un-veritable-code-de-lenfance

    #politique #enfance

  • Éduquer, c’est apprendre à mourir
    https://laviedesidees.fr/Eduquer-c-est-apprendre-a-mourir.html

    À propos de : Pascal Sévérac, Renaître. #enfance et #éducation à partir de #Spinoza, Hermann. Méditant sur ce que pourrait être une éducation spinoziste, P. Sévérac envisage le passage de l’enfance à l’âge adulte comme celui d’une nature à une autre, et organise les règles d’une bonne éducation autour de la notion d’affectivité.

    #Philosophie

  • L’#Inserm met en évidence de nouvelles #pathologies liées aux #pesticides

    Les liens sont de plus en plus évidents entre usage des pesticides et certains #cancers, en particulier chez les agriculteurs et chez les enfants. C’est ce que montre une nouvelle étude de l’Inserm, huit ans après celle qui faisait référence jusqu’à présent.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070721/l-inserm-met-en-evidence-de-nouvelles-pathologies-liees-aux-pesticides
    #santé #maladie #industrie_agro-alimentaire #agriculture #rapport

    • Pesticides et santé – Nouvelles données (2021)

      Ce document présente la synthèse issue des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de cinq directions de l’État, la Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’actualisation du rapport d’expertise collective Inserm intitulé Pesticides : Effets sur la santé, publié en 2013.

      Ce travail s’appuie essentiellement sur les données issues de la littérature scientifique disponible en date du premier trimestre 2020. Plus de 5 300 documents ont été rassemblés à partir de l’interrogation de différentes bases de données (PubMed/ Medline, Scopus, Cairn...) et des recherches complémentaires ont été effectuées par les experts ou en collaboration avec le Pôle expertise collective. Le Pôle expertise collective de l’Inserm, rattaché à l’Institut thématique Santé publique, a assuré la coordination de cette expertise.

      Les pesticides regroupent l’ensemble des produits utilisés pour lutter contre les espèces végétales indésirables et les organismes jugés nuisibles. Qu’il s’agisse de pesticides autorisés aujourd’hui ou utilisés par le passé (dont certains sont rémanents), ils suscitent des inquiétudes concernant leurs effets possibles sur la santé humaine et plus largement sur l’environnement. Afin de mieux apprécier leurs effets sanitaires, l’Inserm a été saisi en 2018 par cinq directions générales ministérielles en vue d’actualiser l’expertise collective intitulée « Pesticides : Effets sur la santé » publiée en 2013.

      L’expertise collective de 2021 dresse un bilan des connaissances dans le domaine au travers d’une analyse critique de la littérature scientifique internationale publiée depuis 2013. Plus de 5 300 documents ont été rassemblés et analysés par un groupe d’experts multidisciplinaire. L’expertise commence par une analyse sociologique de la montée des préoccupations concernant les pesticides et une présentation des connaissances sur l’exposition aux pesticides de la population française, puis elle aborde une vingtaine de #pathologies dont les #troubles_du_développement_neuropsychologique_et_moteur de l’enfant, les #troubles_cognitifs et anxio-dépressifs de l’adulte, les #maladies_neurodégénératives, les cancers de l’#enfant et de l’adulte, l’#endométriose et les #pathologies_respiratoires ainsi que thyroïdiennes. Une dernière partie est consacrée à des pesticides ou familles de pesticides particuliers : le #chlordécone, le #glyphosate et les #fongicides_inhibiteurs_de_la_succinate_déshydrogénase (#SDHi). La présomption d’un lien entre l’exposition aux pesticides et la survenue d’une pathologie est appréciée à partir des résultats des #études_épidémiologiques évaluées et est qualifiée de forte, moyenne ou faible. Ces résultats sont mis en perspective avec ceux des #études_toxicologiques pour évaluer la plausibilité biologique des liens observés.

      Exposition en milieu professionnel

      En considérant les études sur des populations qui manipulent ou sont en contact avec des pesticides régulièrement, et qui sont a priori les plus exposées, l’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : #lymphomeslymphomes_non_hodgkiniens (#LNH), #myélome multiple, cancer de la #prostate, #maladie_de_Parkinson, troubles cognitifs, #bronchopneumopathie chronique obstructive et #bronchite chronique. Pour les LNH, il a été possible de préciser des liens (présomption forte) avec des substances actives (#malathion, #diazinon, #lindane, #DDT) et avec une famille chimique de pesticides (#organophosphorés), et pour la maladie de Parkinson et les troubles cognitifs avec les #insecticides organochlorés et les organophosphorés, respectivement. Il s’agit essentiellement de pesticides pour lesquels les études se sont appuyées sur des biomarqueurs permettant de quantifier l’exposition. Les études toxicologiques confirment que les mécanismes d’action de ces substances actives et familles de pesticides sont susceptibles de conduire aux effets sanitaires mis en évidence par les études épidémiologiques.

      Des liens ont été identifiés pour d’autres pathologies ou événements de santé avec une présomption moyenne. C’est le cas notamment pour la maladie d’#Alzheimer, les troubles anxio-dépressifs, certains cancers (#leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), l’#asthme et les #sifflements_respiratoires, et les pathologies thyroïdiennes.

      Exposition pendant la #grossesse ou l’#enfance

      Les études épidémiologiques sur les cancers de l’enfant permettent de conclure à une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (exposition professionnelle ou par utilisation domestique) ou chez l’enfant et le risque de certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central.

      Les études de cohortes mères-enfants ont permis de caractériser les liens entre l’exposition professionnelle ou environnementale (c’est-à-dire en population générale) des mères pendant la grossesse et les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant. Il est difficile de pointer des substances actives en particulier, mais certaines familles chimiques de pesticides sont impliquées, avec un niveau de présomption fort, notamment les #insecticides organophosphorés et les #pyréthrinoïdes dont l’usage a augmenté en substitution aux insecticides organophosphorés. Le lien entre les #organophosphorés et l’altération des #capacités_motrices, cognitives et des fonctions sensorielles de l’enfant est confirmé et les nouvelles études sur les #pyréthrinoïdes mettent en évidence un lien entre l’exposition pendant la grossesse et l’augmentation des #troubles_du_comportement de type internalisé tels que l’#anxiété chez les enfants. Les données expérimentales sur des rongeurs suggèrent une #hyperperméabilité de la barrière hémato-encéphalique aux #pyréthrinoïdes aux stades les plus précoces du développement, confortant la plausibilité biologique de ce lien. De plus, comme le montrent les études récentes d’expologie, ces insecticides, qui ont été à la fois utilisés en #agriculture mais également dans les sphères domestiques, induisent une contamination fréquente des environnements intérieurs.

      Exposition des #riverains des #zones_agricoles

      Les populations riveraines des zones agricoles peuvent être concernées par la dérive des produits épandus sur les cultures. En effet, des études suggèrent une influence de la #proximité aux zones agricoles sur la #contamination par les pesticides du lieu de vie, variable selon les substances, leur mode d’application et la manière d’estimer l’exposition. Des études écologiques ou cas-témoins avec géolocalisation reposant sur la caractérisation de l’activité agricole au voisinage des adresses de résidences suggèrent un lien entre l’exposition des riverains des terres agricoles et la maladie de #Parkinson, et également entre la #proximité_résidentielle à des zones d’#épandages de pesticides (rayon <1,5 km) et le comportement évocateur des troubles du spectre autistique chez l’enfant. Cependant, ces études présentent des limites importantes liées à l’évaluation fine de l’exposition ou à l’absence de données individuelles, ce qui rend le niveau de présomption faible.

      Focus sur le chlordécone, le glyphosate et les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase

      Le chlordécone, #insecticide utilisé aux #Antilles_françaises dans le passé, persiste de nos jours dans les milieux naturels insulaires. La consommation des denrées alimentaires contaminées a entraîné une contamination de l’ensemble de la population. La présomption forte d’un lien entre l’exposition au chlordécone de la population générale et le risque de survenue de #cancer_de_la_prostate a été confirmée. En considérant l’ensemble des données épidémiologiques et toxicologiques disponibles, la causalité de la relation est jugée vraisemblable.

      Concernant l’herbicide glyphosate, l’expertise a conclu à l’existence d’un risque accru de LNH avec une présomption moyenne de lien. D’autres sur-risques sont évoqués pour le #myélome multiple et les #leucémies, mais les résultats sont moins solides (présomption faible). Une analyse des études toxicologiques montre que les essais de #mutagénicité sur le glyphosate sont plutôt négatifs, alors que les essais de #génotoxicité sont plutôt positifs, ce qui est cohérent avec l’induction d’un stress oxydantstress oxydant. Les études de cancérogenèse expérimentale chez les rongeurs montrent des excès de cas, mais ne sont pas convergentes. Elles observent des #tumeurs différentes, pour les mâles ou les femelles, qui ne se produisent qu’à des doses très élevées et uniquement sur certaines lignées. D’autres mécanismes de #toxicité (effets intergénérationnels, perturbation du microbiote...) sont évoqués qu’il serait intéressant de considérer dans les procédures d’évaluation réglementaire.

      Pour les fongicides SDHi, qui perturbent le fonctionnement mitochondrial par l’inhibition de l’activité SDH, un complexe enzymatique impliqué dans la respiration cellulaire et le #cycle_de_Krebs, il n’existe à ce jour pratiquement aucune donnée épidémiologique portant sur les effets possibles de ces substances sur la santé des agriculteurs ou de la population générale. Les études toxicologiques ou mécanistiques montrent que certains SDHi pourraient être considérés comme des #perturbateurs_endocriniens au moins chez les modèles animaux utilisés (poissons). Alors que les SDHi ne présentent aucune génotoxicité, certains montrent des effets cancérogènes chez les rongeurs mais ce résultat est discuté sur la base d’un mécanisme de cancérogenèse non extrapolable aux humains. Des recherches sont nécessaires pour améliorer l’évaluation du potentiel cancérogène des SDHi, et plus généralement des composés non génotoxiques, et pour combler les lacunes dans les données humaines par le renforcement de la biosurveillance et l’exploitation des cohortes existantes.

      En conclusion

      L’expertise souligne l’importance de réévaluer périodiquement les connaissances dans ce domaine. La confirmation et la mise en évidence de présomptions fortes de liens entre certaines pathologies et l’exposition aux pesticides doivent orienter les actions publiques vers une meilleure protection des populations. Ces questions relatives aux liens entre une exposition aux pesticides et la survenue de certaines pathologies s’inscrivent dans une complexité croissante, la littérature faisant apparaître une préoccupation concernant les effets indirects de certains pesticides sur la santé humaine par le biais des effets sur les #écosystèmes. L’#interdépendance en jeu mériterait d’être davantage étudiée et intégrée, au même titre que les aspects sociaux et économiques afin d’éclairer les prises de décisions lors de l’élaboration des politiques publiques.

      https://www.inserm.fr/information-en-sante/expertises-collectives/pesticides-effets-sur-sante

      Pour télécharger l’étude :


      https://www.inserm.fr/sites/default/files/2021-07/Inserm_ExpertiseCollective_Pesticides2021_RapportComplet_0.pdf

      #toxicologie #thyroïde #autisme

  • Pour des villes à hauteur d’enfant
    https://metropolitiques.eu/Pour-des-villes-a-hauteur-d-enfant.html

    La ville des #enfants, une utopie ? À Fano (Italie), l’idée est prise au sérieux depuis trente ans. L’ouvrage de Francesco Tonucci, enfin traduit en français, pourrait inspirer des expérimentations politiques et citoyennes du même ordre. En mai 1991, la commune de Fano, ville moyenne de la région des Marches en Italie centrale, organise une semaine consacrée à l’enfance, intitulée « La ville des enfants ». Le pédagogue Francesco Tonucci, dont Fano est la ville natale, participe à l’événement en tant que #Commentaires

    / enfants, #éducation, #urbanisme, #ville_durable, #jeu

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-riviere2.pdf

  • Il est trop gros! Qu’est-ce qu’il est gras.* – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2021/06/25/faut-etre-plus-ferme-avec-lui-madame

    En #pédiatrie, on se lâche totalement sur la culpabilisation des comportements, encore plus qu’on ne le fait pour les malades adultes, car les parents se doivent d’être exemplaires quelle que soit leur situation. Ils doivent bien respecter toutes les règles des pédiatres, même si celles-ci changent tous les cinq ans, c’est la loi.

    Nombre de pédiatres prennent le pli de ce super contrôleur social qu’est ce médecin doublé d’un éducateur de parent. La morale est omniprésente dans les discours. La possibilité de faire un signalement lorsqu’on suspecte une maltraitance apporte un outil de plus à ce super docteur, qui peut se retrouver à littéralement envoyer la police. Untel n’est pas à jour de ses vaccins… Mmmh, c’est suspect.

    • C’est assez typique qu’il y ait cette pression sur les mères alors que les medecins font tres tres tres peu de signalements de violences sur enfants, probablement parceque les auteurs de violences sont surtout les pères et qu’il faut les aider à dominer femmes et enfants. La santé de ces derniers étant secondaire face à l’ordre social patriarcale.

      En 2004, le médecin de famille représentait seulement 0.1% des appelants au 119.

      https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00708587/document

      et ici une thèse plus récente sur les medecins de l’Ariège qui montre que globalement illes ne savent pas reconnaitre les maltraitances et pensent qu’elles sont très rare et ont peur des institutions d’aide à l’enfance ainsi que d’etre poursuivit pour violation du secret médicale. Dans ces documents je remarque que les exemples de scenarios proposé sont des violences commises par des mères, mères qui disent que leur conjoint est violent aussi avec l’enfant mais seule la mère fait l’objet de condamnation.
      http://thesesante.ups-tlse.fr/2607/1/2019TOU31024-1025.pdf

      #violences_médicales #violences_parentale #enfance

  • Titiou sur Slate

    L’été dernier, j’avais la chance d’être en vacances au bord de la mer. Mes enfants, deux garçons, avaient sympathisé avec une fillette de 9 ans. Les trois passaient leurs journées à construire un village en cailloux. J’ai eu un coup de cœur pour cette fille. Elle me ramenait à ma propre enfance et je sentais que c’était lié à quelque chose de très précis mais impossible de mettre le doigt dessus.

    Jusqu’au jour où l’évidence m’a frappée : elle était la seule fille de la plage à ne pas porter de haut de maillot. Elle avait un bas de maillot, mais pas le haut, alors que l’intégralité des autres fillettes de la plage arboraient des mini-hauts de bikinis qui, en plus, comme elles n’avaient pas de seins, ne tenaient pas, et finissaient par partir dans tous les sens.

    Voilà pourquoi cette fille me rappelait mon enfance. Parce que, oui, du temps très lointain de ma jeunesse, les enfants ne mettaient pas de bikinis.

    Je me souviens pourtant avoir bavé d’envie devant les modèles de bikinis pour enfant qui existaient, d’en avoir montré un à ma mère et d’avoir reçu pour toute réponse un catégorique « jamais ». Et peut-être un « c’est vulgaire ». Pour ma mère, ces bikinis étaient le comble du mauvais goût. Ce qui était indécent, ce n’était pas d’être torse nu, c’était de mettre des choses sur la poitrine plate des filles. Mettre en scène des petites filles comme si elles étaient déjà des femmes la révulsait.

    Quand je regarde les plages de nos jours, il est clair que la logique s’est inversée. La position de ma mère est devenue minoritaire.

    Mais, après tout, si les filles veulent ces maillots, pourquoi pas ? Je me souviens très bien pourquoi je voulais ce bikini. Même pas parce qu’il me plaisait, je le voulais précisément pour faire comme les grandes, pour me prendre pour une femme avec ce que cela comportait de sexualisation. Et c’était le rôle de ma mère de me rappeler que j’étais en réalité une gamine.
    D’après mes recherches, je suis au regret de vous annoncer que le phénomène n’est pas prêt de se calmer. Chez toutes les grandes marques, j’ai trouvé des bikinis à partir de 3 ans.

    3 ANS.
    TROIS ANS.

    On en est à sexualiser des corps d’enfants encore quasiment bébés.
    J’en connais qui, à 3 ans, portaient encore des couches la nuit. Des couches et des bikinis, mais on vit où ? Après la femme-enfant (dont il y aurait déjà tellement à dire), voici la femme-bébé.

    Ceci existe en taille 3 ans :

    Ou ceci :

    Même les marques repères, qui me semblaient plutôt portées sur l’unisexe, comme Petit Bateau, sont tombées dedans.

    Bien sûr, il y a de plus en plus de cas de puberté précoce chez les filles. Mais d’abord, ça ne concerne pas les enfants de 3 ans. Ensuite, il existe également les maillots une-pièce qui font très bien l’affaire. Le maillot une-pièce est plutôt associé au sport, alors que le deux-pièces est clairement du côté du sexy.

    Ce n’est pas nouveau, cela fait plusieurs années qu’on alerte sur ce phénomène d’hypersexualisation des filles. Chantal Jouanno, sénatrice UMP, avait publié un rapport parlementaire sur le sujet en 2012. Elle s’appuyait sur plusieurs travaux nord-américains qui démontraient un lien entre mauvaise image de leur corps chez les filles et hypersexualisation. En se collant dès leur plus jeune âge à un modèle physique à atteindre, elles apprennent très tôt à se disputer avec leur corps, à ne pas l’aimer. (Parce que, oui, ne pas s’aimer, c’est aussi un apprentissage.)

    De mon côté, j’avais déjà évoqué le sujet de cette hypersexualisation le jour où j’avais découvert, horrifiée, qu’on avait mis des seins à Sophie du dessin animé Inspecteur Gadget. Plus récemment, Maïmouna Doucouré interrogeait ce phénomène dans son film Mignonnes. Il y a quelque chose de paradoxal. Ce phénomène était marginal il y a quarante ans. Il se développe en force depuis quelques années. Et dans le même temps, on ne cesse de parler d’égalité filles/garçons, de « male gaze » (et la sexualisation des gamines rentre dans ce champ), d’éducation des filles. Il faut en conclure qu’en la matière, on est sur un échec.
    Et vous allez voir qu’ils vont tellement réussir à nous habituer à ces bikinis que, bientôt, on va être gêné de voir une fille de 5 ans torse nu.

    Mais que signifient ces maillots ? On apprend aux filles à masquer ce qu’elles n’ont pas encore, on leur inculque la pudeur, on les dresse au désir de l’autre. Et que ce soit elles qui réclament ne change rien à l’affaire. (En ayant réclamé moi-même, je suis bien placée pour le savoir.) Elles ne font que répondre à une pression sociale en intégrant le rôle qu’on attend d’elles. Être de petites femmes. Le dressage commence très tôt. Le fait qu’elles nous demandent ce genre de maillot devrait nous interroger sur les modèles féminins que nous leur présentons. Et la deuxième étape, bien sûr, c’est d’en discuter avec elles. Les faire réfléchir sur ce que représentent les bikinis qui miment des seins sur des petites filles.

    De manière générale, c’est symptomatique d’un effacement de la différence entre fille et femme. On est dans une seule catégorie, des femmes de divers âges. Effacement qu’on peut penser dans les deux sens. Les petites filles sont incitées à s’habiller comme des femmes, et les femmes sont incitées à s’épiler pour retrouver un corps prépubère. Parce que, pour rappel, les poils sont un signe de puberté. Un sexe féminin sans poil rappelle donc inévitablement un sexe prépubère, donc un sexe de fillette. La boucle est bouclée. Peu importe son âge, on n’échappe pas à sa condition de corps sexué féminin.

    Et, pendant ce temps, les garçons jouent tranquillement. Tant mieux pour eux, évidemment. Mais pourquoi des filles de 5 ans devraient chercher à plaire physiquement, à jouer à la femme, alors qu’on laisse les garçons du même âge être des enfants qui font des châteaux de sable ?

    #sexisme #discrimination #sexualisation #enfance

  • La fessée, une violence tolérée ? - Ép. 2/4 - Philosophie de la gifle
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-chemins-de-la-philosophie-emission-du-mardi-22-juin-2021


    La violence éducative s’est exercée en toute légitimité depuis l’Antiquité et il aura fallu attendre 2019 pour qu’une loi interdise les châtiments corporels envers l’enfant. En quoi cette violence et ce déni du droit de l’enfant sont-ils un enjeu social et politique ?

    Daniel Delanoë, psychiatre, anthropologue, clinicien en psychiatrie transculturelle, chercheur associé à l’INSERM

    • Les châtiments corporels de l’enfant : une forme élémentaire de la violence
      De Daniel Delanoë
      Erès, 2017

      Frapper les enfants pour les éduquer est un fait social. Claques, Fessées et autres coups : depuis des millénaires, les parents élèvent leurs enfants en leur infligeant douleurs et humiliations. La Suède a été le premier pays, suivi d’une cinquantaine à ce jour, à interdire les châtiments corporels envers les enfants. La France reste un des rares pays européens qui refusent d’abolir cette violence éducative, malgré les demandes des Nations unies et les condamnations du Conseil de l’Europe.

      Pourtant, depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études ont établi que frapper un enfant n’a aucune efficacité éducative mais produit des effets négatifs à court et long terme. Mieux, elles montrent qu’arrêter de le corriger améliore son intégration scolaire, ses relations avec les autres et diminue les comportements violents, dès l’enfance et à l’âge adulte.

      À partir d’une recherche clinique et anthropologique, nourrie de nombreux témoignages, Daniel Delanoë livre un bilan des connaissances médicales, juridiques, historiques et ethnologiques sur la violence éducative, qui, dans le long processus démocratique de nos sociétés, demeure l’une des dernières à être interrogée, les droits de la personne humaine s’arrêtant encore à la porte des foyers.
      (Présentation de l’éditeur)

  • L’enfance du #genre
    https://laviedesidees.fr/Tey-Meadow-Trans-Kids.html

    À propos de : Tey Meadow, #trans Kids. Being Gendered in the Twenty-First Century, University of California Press. La prise en charge des enfants trans aux #États-Unis pousse le monde médical à s’émanciper progressivement d’une conception schématique du genre. L’enquête ethnographique de Tey Meadow auprès de cette population permet de saisir les acteurs en prise avec cette transformation.

    #Société #enfance
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210607_transkids.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210607_transkids.docx

  • Suède : enquête sur un médecin juif qui circoncit les bébés sans anesthésie Par Cnaan Liphshiz
    Peter Borenstein, rabbin et médecin, aurait donné aux garçons de huit jours de l’eau sucré avant de pratiquer un rite religieux, comme le font de nombreux mohalim

    Les responsables du ministère de la Santé en Suède ont lancé une enquête sur les agissements d’un rabbin et d’un médecin qui ont circoncis des enfants juifs sans anesthésie.

    Par ailleurs, le Parlement du Danemark a voté mardi contre un projet de motion non contraignant appelant le gouvernement à interdire la circoncision non médicale des garçons.

    L’article suédois au sujet du rabbin et médecin Peter Borenstein fait suite à des articles du Svenska Dagbladet dans lesquels d’autres médecins lui reprochent de ne pas avoir administré d’anesthésie. Borenstein est également un mohel (terme hébreu désignant celui qui pratique les circoncisions rituelles) chevronné.

    Les mohalim (pluriel de mohel ) n’ont généralement pas recours à l’anesthésie. Ils sont nombreux, dont Borenstein, à proposer aux bébés quelques gouttes d’un liquide riche en sucre pour les distraire. Le quotidien a appelé cela « l’eau sucrée analgésique ».

    L’Inspection suédoise de la santé et des soins a déclaré qu’elle jugeait la performance de Borenstein « inadéquate » et a exigé une explication avant le 28 mai, a rapporté mercredi le site d’information Lakartidningen.

    En Suède, la loi autorise la circoncision non médicale des garçons mais exige la présence d’un professionnel de santé agréé. Par conséquent, les mohalim en Suède sont généralement également médecins.
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    La suite : https://fr.timesofisrael.com/suede-enquete-sur-un-medecin-juif-qui-circoncit-les-bebes-sans-ane

    #bébés #souffrance #santé #enfance #santé #circoncision #religion #israël #prépuce #dingues #religieux #obsédés_sexuels #tarés